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Cancers professionnels
A. Paul, J.C. Normand, A. Massardier-Pilonchéry, B. Fervers, B. Charbotel

Résumé : Face à l’augmentation de l’incidence des cancers, les actions en matière de prévention reposent
notamment sur les connaissances des étiologies. En France, en 2017, d’après l’enquête Surveillance
médicale des risques professionnels (SUMER) recensant les expositions professionnelles, environ 10 %
des salariés étaient exposés à au moins un produit cancérogène, toutes fréquences et tous niveaux
d’exposition confondus. La fraction globale de l’origine professionnelle des cancers se situe actuellement
autour de 5 % de l’ensemble des cancers. De nombreux sites de cancers peuvent être concernés par
des facteurs de risque professionnels avec des niveaux de preuves variables. Du mésothéliome lié à une
exposition à l’amiante au lymphome malin non hodgkinien associé à l’exposition aux pesticides, les
agents concernés sont divers : substances chimiques, mais aussi agents physiques, biologiques ou encore
procédés industriels. Les patients atteints de certains cancers peuvent prétendre à une indemnisation
en maladie professionnelle. Pour que l’origine professionnelle puisse être identifiée, il est important de
savoir quelles activités et expositions professionnelles sont possiblement à risque. L’objectif de cet article
est de présenter les différents sites de cancers pour lesquels un lien avec des expositions professionnelles
est probable ou certain. Une recherche bibliographique a été effectuée pour tous les sites de cancers. La
classification du Centre international de recherche sur le cancer est précisée ainsi que l’existence éventuelle
d’un tableau de maladies professionnelles.
© 2020 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : Exposition professionnelle ; Cancérogènes ; Maladies professionnelles ; Travail ; Cancer

Plan certains facteurs sont liés à l’activité professionnelle ou à un


environnement de travail, ils peuvent l’être aussi à l’exposition
■ Introduction 1 environnementale, à un agent chimique ou physique présent dans

la vie quotidienne.
Matériel et méthodes 2
Historiquement, le premier cancer professionnel décrit est
Classification du Centre international de recherche sur le cancer
cutané : en 1775, l’anglais Sir Percival Pott établit un lien entre
(portée scientifique) 2
le cancer du scrotum et l’activité de ramoneur à la suite de
Classification européenne (portée réglementaire) 2
l’exposition aux suies et aux goudrons [1] .
■ Résultats 2 De nombreux sites de cancers peuvent être concernés par des
Cancers thoraciques 2 facteurs de risque professionnels avec des niveaux de preuves
Cancers oto-rhino-laryngologiques (ORL) 4 variables.
Tumeurs digestives 4 En France, une maladie est qualifiée de professionnelle si elle est
Cancers cutanés 5 la conséquence directe de l’exposition d’un travailleur à un risque
Cancers hématologiques 6 physique, chimique, biologique, ou si elle résulte des conditions
Cancers gynécologiques 7 dans lesquelles il exerce son activité professionnelle (Code de la
Cancers urologiques 8 Sécurité sociale, article L. 461-1). Les patients atteints de certains
Cancer de la vessie et des voies urinaires 8 cancers peuvent prétendre à une indemnisation en maladie pro-
Cancer de la prostate 8 fessionnelle. La période entre l’exposition au risque et l’apparition
Cancer du testicule 8 du cancer étant souvent longue (plusieurs dizaines d’années après
Tumeurs du tissu conjonctif : sarcomes 10 l’exposition au risque), la pathologie peut apparaître durant la vie
Tumeurs des glandes endocrines 10 active ou, le plus souvent, une fois que la personne est à la retraite.
L’œil 10 En France, la fraction globale de l’origine professionnelle des
Cancers du système nerveux central 10 cancers est actuellement estimée à 1 % chez la femme et à
■ Conclusion 10 5,7 % chez l’homme pour l’ensemble des cancers [2, 3] . En 2017,
d’après l’enquête Surveillance médicale des risques professionnels
(SUMER), environ 10 % des salariés étaient exposés professionnel-
lement à au moins un produit cancérogène, toutes fréquences et
 Introduction tous niveaux d’exposition confondus [4] .
L’objectif de cet article est de présenter les différents sites de can-
Le cancer est une pathologie d’origine multifactorielle. De nom- cers pour lesquels un lien avec des expositions professionnelles est
breux agents cancérogènes peuvent être identifiés lorsque l’on certain ou probable. Les questions portant sur la classification des
interroge les patients sur leur histoire professionnelle et person- cancérogènes, la prévention en entreprise et l’indemnisation de
nelle. Outre les facteurs liés au mode de vie (tabac, alcool, etc.), ces pathologies ont été abordées dans un autre article de l’EMC [5] .

EMC - Pathologie professionnelle et de l’environnement 1


Volume 39 > n◦ 4 > octobre 2020
http://dx.doi.org/10.1016/S1877-7856(20)42430-4
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 Matériel et méthodes Pour d’autres nuisances ou catégories professionnelles, leurs


rôles comme facteur de risque de cancers du poumon restent
Une recherche bibliographique dans PubMed a été effectuée en scientifiquement débattus. Concernant ces derniers, on peut en
août 2019 et mise à jour en avril 2020 pour tous les sites de cancers. particulier citer :
Pour cette recherche, les mots-clés utilisés étaient : le site de can- • parmi les substances minérales, certaines fibres minérales arti-
cer (avec plusieurs synonymes le cas échéant) et occupation, ou ficielles comme les fibres à usage spécial et les fibres céramiques
exposure et work. Seules les principales références sont citées. Une réfractaires (sur des arguments expérimentaux), les brouillards
mention est faite systématiquement du niveau de preuve pour d’acides forts ;
chaque association entre un site de cancer et une nuisance iden- • parmi les substances organiques, la tétrachloro-2,3,7,8 dibenzo-
tifiée. La classification du Centre international de recherche sur le para-dioxine, le benzène plus récemment ;
cancer (CIRC) est précisée lorsqu’elle existe. L’intérêt des données • parmi les métaux et métalloïdes, le cobalt associé au carbure de
élaborées par les monographies du CIRC est de donner une classi- tungstène ;
fication des effets cancérogènes par substance mais également par • certains métiers, comme l’industrie de la viande.
site de cancer [6, 7] . La classification de l’Union européenne (UE) Les tableaux de maladies professionnelles permettant la recon-
est citée quand elle existe, celle-ci ne précise cependant pas le site naissance d’un cancer broncho-pulmonaire primitif par le régime
de cancer concerné par le classement. Néanmoins, la classifica- général (RG) ou le régime agricole (RA), les classifications du CIRC
tion de l’UE est inscrite dans le droit du travail, contrairement à et de l’UE figurent dans le Tableau 1.
la classification du CIRC qui n’est pas contraignante sur le plan Substances minérales
réglementaire mais a une portée scientifique reconnue [8] .
Le plus grand nombre d’indemnisations de patients atteints
Enfin, l’éventuelle existence d’un tableau de maladies profes-
d’un cancer du poumon est en lien avec l’exposition à l’amiante,
sionnelles est mentionnée [9] .
interdit en France depuis 1997, soit environ 1000 nouveaux cas
chaque année en France [10] . Le rôle cancérogène de l’amiante est
Classification du Centre international reconnu depuis 1977, avec une description princeps en 1955 par
Doll d’une incidence importante de cas de cancer du poumon
de recherche sur le cancer (portée dans une usine textile d’amiante [11] . L’amiante est classé groupe 1
scientifique) par le CIRC et catégorie 1A par l’UE [12] .
Les secteurs les plus à risque étaient l’industrie textile, l’isolation
Le CIRC classe selon leur cancérogénicité, sur la base des études
thermique, la fabrication d’amiante ciment et de matériaux de
épidémiologiques expérimentales chez l’animal et des données
friction.
mécanistiques des composés ou des facteurs physiques, en expo-
Depuis 1997, la silice cristalline d’origine industrielle est clas-
sition seule, ou en mélange avec d’autres, ou par leur mode
sée cancérogène pour l’homme par le CIRC avec un niveau de
d’exposition.
preuve suffisant pour le poumon. Les méta-analyses récentes sont
Agents (mélange ou mode d’exposition) classés par les mono-
en faveur d’un risque relatif habituellement inférieur à 1,5, mais
graphies du CIRC, volumes 1-125 au 3 mars 2020 :
compris entre 2 et 2,5 en cas d’association à une silicose [13, 14] . Plus
• groupe 1 : l’agent est cancérogène pour l’homme : 120 agents ;
récemment, l’UE a également reconnu le caractère cancérogène de
• groupe 2A : l’agent est probablement cancérogène pour
la poussière de silice alvéolaire par la directive (UE) 2017/2398 du
l’homme : 83 agents ;
Parlement européen et du Conseil du 12 décembre 2017 modifiant
• groupe 2B : l’agent est peut-être cancérogène pour l’homme :
la directive 2004/37/CE concernant la protection des travailleurs
314 agents ;
contre les risques liés à l’exposition à des agents cancérigènes ou
• groupe 3 : l’agent est inclassable quant à sa cancérogénicité pour
mutagènes au travail.
l’homme : 500 agents.
Le procédé Acheson de fabrication du carbure de silicium fait
également partie de ce groupe.
Classification européenne (portée Substances organiques
réglementaire) [8] Certains mélanges d’HAP sont classés groupe 1 par le CIRC avec
Deux catégories de l’UE pour les cancérogènes (règlement des indications suffisantes pour les cancers broncho-pulmonaires
conformité européenne [CE] n◦ 1272/2008) : depuis 1984. Les procédés industriels les plus exposants, produc-
• catégorie 1 : cancérogènes avérés ou présumés pour l’être tion ou utilisation de dérivés de la houille (brais, goudrons, suies),
humain. Une substance peut faire l’objet d’une distinction sup- production d’aluminium par le procédé Söderberg, etc. sont en
plémentaire et être classée dans la catégorie 1A, réunissant les principe abandonnés. Les bitumes, à faible teneur en HAP sont
substances dont le potentiel cancérogène pour l’être humain classés 2A ou 2B par le CIRC avec un niveau de preuve faible pour
est avéré, la classification dans cette catégorie s’appuyant lar- le poumon [15] .
gement sur des données humaines, ou dans la catégorie 1B, D’autres substances sont groupe 1 du CIRC avec un niveau de
réunissant les substances dont le potentiel cancérogène pour preuve suffisant pour le cancer du poumon : le gaz moutarde
l’être humain est supposé ; la classification dans cette catégorie depuis 1975, le bis-(chlorométhyle)-éther (agent alkylant) depuis
s’appuyant largement sur des données animales. 1974, les gaz d’échappement diesel depuis 2014.
• catégorie 2 : substances suspectées d’être cancérogènes pour Métaux, métalloïdes et dérivés
l’homme.
L’arsenic (depuis 1980), le béryllium (en 1997), le cadmium
(en 1993) vraisemblablement pour des expositions anciennes en
association avec d’autres facteurs [16] , les dérivés du chrome VI
 Résultats (en 1990) et du nickel (en 1990) sont classés groupe 1 par le
CIRC [12] , avec des indications suffisantes pour le cancer broncho-
Cancers thoraciques pulmonaire.
Cancers du poumon Les fumées de soudage sont classées cancérogènes certains par
le CIRC depuis 2017 (groupe 1) [17] avec des indications suffisantes
Le poumon est le site de cancer pour lequel les origines profes- pour le cancer broncho-pulmonaire.
sionnelles sont les plus nombreuses et les plus fréquentes. Ainsi,
la fraction des cancers du poumon attribuable à une origine pro- Rayonnements ionisants
fessionnelle est généralement estimée à 2,6 % chez la femme et à L’augmentation du risque de cancer broncho-pulmonaire est
19,9 % chez l’homme [3] . établie après irradiation médicale externe (rayons X ou ␥), la
La cancérogénicité broncho-pulmonaire est établie pour cer- contamination interne par le radon (depuis 1988) ou d’autres
taines expositions, et peut donner lieu à une indemnisation dans émetteurs ␣, professionnelle [18] ou domestique. L’activité de pro-
le cadre de 21 tableaux de maladies professionnelles [9] . duction de plutonium est également associée à un niveau de

2 EMC - Pathologie professionnelle et de l’environnement


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Tableau 1.
Tableaux des maladies professionnelles et classement du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) et de l’Union européenne (UE) des nuisances
cancérogènes pour le poumon.
Substances Classification CIRC pour Catégorie UE No du tableau régime No du tableau
le poumon général régime agricole
Nuisances pour lesquelles il existe un tableau de maladie professionnelle
Acide chromique et certains Chrome VI groupe 1 Catégories 1A et 1B en 10 ter –
chromates fonction des composés
Amiante Groupe 1 Catégorie 1A 30 C et 30 bis 47 C et 47 bis
Arsenic Groupe 1 Catégorie 1A 20 bis 10 F
Arsénopyrites aurifères – – 20 ter –
Cadmium Groupe 1 Catégories 1B à 2 en 61 bis
fonction des composés
Poussières de cobalt associées au Groupe 2A Catégories 1B à 2 en 70 ter –
carbure de tungstène (inhalation) fonction des composés
Goudrons, huiles, brais de houille 16 bis 35 bis
et suies de combustion du
charbon
Nickel Groupe 1 Catégories 1A à 2 en 37 ter –
fonction des composés
Radiations ionisantes Groupe 1 pour : La classification CLP ne 6 20
radon 222 chez les mineurs s’applique pas
plutonium chez les
travailleurs dans la
production de plutonium
Rayons X, ␥
Silice cristalline Groupe 1 Cancérogène (annexe I 25 A 22 A
directive 2004/37/CE)
Travail au fond dans les mines de – – 44 bis –
fer
Bis-(chlorométhyle)-éther Groupe 1 Catégorie 1A 81 –
Nuisances pour lesquelles il n’existe pas de tableau de maladie professionnelle
Béryllium et ses composés Groupe 1 Catégorie 1B
Fonderie de fer et d’acier Groupe 1 –
Fumées de soudage Groupe 1 –
Exposition professionnelle Groupe 1 –
comme peintre
Industrie production du Groupe 1 –
caoutchouc
Tabagisme passif Groupe 1
Gaz d’échappement Diesel Groupe 1 –
Procédé Acheson (SiC/graphite) Groupe 1 –
Production aluminium Groupe 1 –

CLP : classification à l’étiquetage et à l’emballage ; SiC : carbure de silicium.

preuve suffisant. L’indemnisation du cancer broncho-pulmonaire rique qui est groupe 1 du CIRC avec un niveau de preuve suffisant
primitif est possible lors d’expositions par inhalation (Tableau 6 pour le poumon [23] .
du RG). Le tabagisme passif est reconnu cancérogène certain par le
CIRC [24] . L’augmentation du risque de développer un cancer du
poumon en lien avec une exposition au tabagisme passif dans le
Certains métiers cadre professionnel varie en fonction de la durée d’exposition,
Compte tenu de la diversité et de la complexité des expositions pouvant aller jusqu’à un risque relatif de 2,01 (IC 95 % : 1,33 ;
dans certains métiers, il est parfois difficile d’identifier précisé- 2,60) [25, 26] .
ment les agents responsables. Ainsi, le métier de peintre est classé
cancérogène certain par le CIRC depuis plusieurs années. En 2010,
deux méta-analyses sont venues confirmer qu’il existait une aug- Cancers de la plèvre
mentation significative du risque autour de 30 % de cancer du Les fibres d’amiante sont le facteur de risque principal de
poumon chez les peintres [19, 20] . mésothéliome, avec une description princeps en 1960 [27] et la
Différentes activités professionnelles associées à une exposi- confirmation en milieu professionnel par de multiples études
tion aux HAP sont classées cancérogènes certains par le CIRC. épidémiologiques depuis 1964, dans les secteurs de l’extraction
Une relation dose-effet a pu être mise en évidence dans certaines minière, l’industrie de transformation (fibrociment, textile, maté-
industries, notamment l’industrie de l’aluminium (pour le pro- riaux de friction, etc.), l’utilisation de matériaux (isolation) ou la
cédé Söderberg comportant des électrodes en brai de houille) [21] . manutention (dockers, etc.). Dans de nombreux pays, la consom-
L’industrie du caoutchouc fait également partie des secteurs mation « historique » d’amiante est en relation étroite avec la
d’activité classés cancérogènes certains pour le poumon avec un mortalité par mésothéliome [28] .
niveau de preuve suffisant [22] . L’exposition à d’autres fibres minérales naturelles, comme
À la frontière avec les expositions environnementales, il l’érionite ou la fluoroédénite, est un facteur de risque identifié.
convient également de citer l’exposition à la pollution atmosphé- L’érionite est classée cancérogène groupe 1 pour le mésothéliome

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par le CIRC, depuis 1987 [14] . Les fibres amphiboles de fluroroédé- L’exposition aux poussières de textile est aussi discutée, notam-
nite ont été classées cancérogène certain en 2017 par le CIRC [14] . ment le lien avec l’adénocarcinome [36] .
Une origine infectieuse, par le virus simien SV40, a été évoquée Les expositions au radium 226 et 228 ont été classées cancéro-
dès le début des années 1990 et reste discutée sans toutefois faire gènes certains par le CIRC pour les sinus de la face en 2009 sur
l’objet d’un classement par le CIRC [29, 30] . la base de données chez des salariées ayant peint des cadres lumi-
Parmi les agents physiques, le rôle des radiations ionisantes neux avec des peintures contenant du radium dans les années
évoqué chez l’animal et chez l’homme après irradiation à visée 1920 [31] .
diagnostique ou thérapeutique n’est actuellement pas retenu par
le CIRC [31] . Cancers du pharynx, nasopharynx, oropharynx,
Le métier de peintre a été classé cancérogène certain pour le hypopharynx
mésothéliome par le CIRC en 2007 [32] . Cependant, le rôle de
l’amiante est discuté dans cette association. Le formaldéhyde est classé cancérogène pour l’homme
Les tableaux des maladies professionnelles permettant la recon- (groupe 1) par le CIRC pour les tumeurs du nasopharynx (cavum)
naissance d’une tumeur de la plèvre (mésothéliome ou autres et cancérogène de catégorie 1B par l’UE [37] , sur la base d’études épi-
tumeurs primitives) sont le 30 RG et le 47 RA, après inhalation démiologiques en milieu professionnel [38] . Le lien avec le cancer
de poussières d’amiante [9] . des sinus et de la cavité nasale ne peut en revanche être formel-
lement établi. En France, l’arrêté du 13 juillet 2006 a ajouté les
travaux exposant au formaldéhyde à la liste des procédés cancéro-
Cancers oto-rhino-laryngologiques (ORL) gènes du Code du travail. Par décret du 15 janvier 2009, un tableau
(43 bis) a été créé : carcinome du nasopharynx provoqué par une
Les cancers ORL sont essentiellement ceux des voies aérodiges- liste de travaux limitative en lien avec l’aldéhyde formique.
tives supérieures : des lèvres à l’orifice supérieur de l’œsophage L’amiante est aussi suspecté dans la survenue de cancers du
pour la partie digestive haute et des fosses nasales au début de la pharynx, mais avec un niveau de preuve limité pour le CIRC [12] .
trachée pour les voies aériennes supérieures.
Certaines professions sont associées à une risque accru de can-
Cancer du larynx
cers ORL : les menuisiers et les ébénistes, les ouvriers de l’industrie
textile, du cuir, de la chaussure, l’industrie du nickel et du chrome. Le CIRC a classé l’amiante cancérogène certain pour le larynx [14]
Les produits incriminés sont essentiellement les peintures, laques en se fondant notamment sur une méta-analyse de cohortes
et colles, les poussières de bois ou de cuir, le formaldéhyde. retrouvant un risque significativement élevé, 1,40 [IC 95 %
1,19–1,64] [39] . Ce facteur professionnel est indemnisable en mala-
Cancers des cavités nasales, de l’ethmoïde die professionnelle dans divers pays européens, en Allemagne et
et des sinus de la face en Belgique par exemple.
Plusieurs études ont retrouvé un lien entre l’exposition à l’acide
Au niveau anatomopathologique, les fosses nasales sont le plus sulfurique et le cancer du larynx. Sur le lieu de travail, l’exposition
souvent atteintes par des cancers de type épidermoïde et les sinus concerne surtout les brouillards ou les aérosols ; l’acide sul-
par des adénocarcinomes. La localisation à l’ethmoïde représente furique est corrosif et peut causer des dommages graves par
10 à 20 % des cancers des sinus. contact direct. Le CIRC a classé l’exposition professionnelle à des
Dès 1923, le lien causal entre l’exposition aux poussières de bois brouillards d’acides minéraux forts, renfermant de l’acide sulfu-
et la survenue de tumeurs de l’éthmoïde a été évoqué par Moure rique, cancérogène certain pour le larynx (groupe 1). D’autres
et Portman [33] . En 1995, le CIRC concluait à un lien causal entre expositions professionnelles sont également rapportées sans faire
l’exposition aux poussières de bois et le risque de cancer naso- l’objet d’un classement comme cancérogène pour ce site (silice,
sinusien (groupe 1) [22] . Un lien de causalité entre l’exposition gaz d’échappement, poussières textile, poussières de cuir et, très
professionnelle aux poussières de bois et les cancers des fosses récemment, les fumées de soudage, le tabagisme passif, etc.) [39–41] .
nasales et de l’éthmoïde a été établi, particulièrement pour les En France, l’indemnisation en maladie professionnelle d’un
adénocarcinomes de l’ethmoïde [34, 35] . Les cancers primitifs – car- patient atteint d’un cancer du larynx est possible hors tableau
cinome des fosses nasales, de l’ethmoïde et des autres sinus de pour des sujets ayant été exposés à l’amiante ou à l’acide sul-
la face – survenant chez des salariés exposés aux poussières de furique. Cependant, des facteurs confondants sont fréquents,
bois sont indemnisables en maladie professionnelle et relèvent comme la consommation d’alcool et de tabac, et rendent plus
du tableau 47 RG et du tableau 36 RA. L’UE classe les poussières difficile l’établissement d’un lien direct et essentiel par le Comité
de bois, plus précisément les « travaux exposant aux poussières régional de reconnaissance des maladies professionnelles [5] .
de bois durs » dans la liste des travaux exposant à des agents
cancérogènes (directive 2004/37/CE du 29 avril 2004). Cancer de la cavité buccale
Le nickel métal est classé dans le groupe 2B des « agents possi-
blement cancérogènes » pour l’homme par le CIRC et cancérogène À ce jour, aucune étiologie professionnelle n’est retenue dans
de catégorie 2 par l’UE. Les oxydes de nickel sont classés cancé- la genèse des cancers de la cavité buccale. Les expositions au for-
rogènes pour l’homme, groupe 1 par le CIRC et catégorie 1A par maldéhyde, aux poussières de bois et aux poussières textiles, les
l’UE ; le cancer primitif de l’ethmoïde et des sinus de la face en rela- fumées de soudage sont évoquées dans certaines études, mais les
tion avec les opérations de grillage des mattes de nickel relevant preuves scientifiques sont insuffisantes à ce jour [39, 40] .
du tableau 37 ter RG dont la liste est limitative, ne se rapportant
qu’à cette activité [9] . Cancer des glandes salivaires
Le chrome et surtout ses dérivés hexavalents sont responsables Peu de données existent sur l’étiologie du cancer des glandes
de cancers des cavités nasales et des sinus. Le trioxyde de chrome salivaires, notamment sur les risques professionnels possibles.
est classé dans la catégorie 1A des cancérogènes par l’UE et dans L’incidence de ce type de cancer est faible ; aucune origine pro-
le groupe 1 par le CIRC pour les cancers des cavités nasales et fessionnelle n’est établie. Le rôle de l’exposition professionnelle
des sinus mais avec une évidence limitée pour l’être humain. aux radiations ionisantes a parfois été évoqué [40] . Le CIRC a classé
Les cancers des cavités nasales provoqués par l’acide chromique, les rayonnements (ou radiations) ionisants cancérogènes certains
les chromates et les bichromates alcalins ou alcalinoterreux ainsi pour les glandes salivaires en 2009 mais les populations étudiées
que par les chromates de zinc relèvent du tableau 10 ter RG. ne concernaient pas des travailleurs exposés [31] .
L’exposition aux poussières de cuir est reconnue cancérogène de
groupe 1 par le CIRC avec des indications suffisantes pour les
fosses nasales et sinus de la face [12] . Il n’existe pas de tableau Tumeurs digestives
de maladie professionnelle. Les poussières du cuir sont respon-
sables de cancers de l’ethmoïde ; plusieurs études montrent une
Cancer du foie
augmentation de l’incidence parmi les salariés de l’industrie de la Les premiers cancérogènes professionnels connus pour cet
chaussure [36] . organe sont le monochlorure de vinyle et l’arsenic. Ces deux

4 EMC - Pathologie professionnelle et de l’environnement


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substances ont en effet été identifiées comme cancérogènes l’incidence des cancers colorectaux dans l’industrie du meuble [52] .
hépatiques dès les années 1970. En 2009, le CIRC a réaffirmé Cependant, les expositions aux poussières de bois et au formal-
l’effet cancérogène du monochlorure de vinyle dans la genèse de déhyde, deux expositions fréquentes dans ce secteur d’activité,
l’angiosarcome hépatique, et admis un effet cancérogène certain n’ont pas été identifiées par le CIRC comme cancérogènes pour
pour l’hépatocarcinome [22] . Le tableau 52 RG des maladies pro- le côlon et le rectum. Un lien avec l’exposition à l’amiante a été
fessionnelles permet l’indemnisation de patients porteurs d’un décrit par plusieurs études pour les cancers colorectaux. Le CIRC
angiosarcome hépatique ayant été exposés au monochlorure de a estimé en 2009 que le niveau de preuve d’un effet cancérogène
vinyle. Depuis 2017, l’indemnisation d’un patient porteur d’un des fibres d’amiante pour le côlon et le rectum était limité. Deux
hépatocarcinome est également possible (tableau 52 bis RG). Pour études de cohorte française et néerlandaise publiées en 2017 et
l’arsenic, le CIRC a estimé que les preuves pour un effet can- 2014 apportent des arguments en faveur d’une association avec
cérogène pour le foie étaient limitées [12] . L’indemnisation d’un le cancer du côlon [53, 54] . Enfin, en 2019, le classement du tra-
patient porteur de certains cancers hépatiques et ayant été exposé vail posté et travail de nuit dans le groupe 2A a été confirmé
à l’arsenic est néanmoins possible (tableaux 20 RG, 10 RA). par le CIRC avec un niveau de preuve limité pour le cancer
Les virus des hépatites B et C qui peuvent être contractés au colorectal [55] . Il n’existe pas de tableau de maladie profession-
cours de l’activité professionnelle sont également des cancéro- nelle.
gènes hépatiques certains [42] et sont référencés dans des tableaux
de maladie professionnelle (tableaux 45 RG, 33 RA).
Le CIRC a retenu un effet cancérogène certain des radia- Cancers cutanés
tions ionisantes pour le foie dans le secteur de la production de
plutonium [31] . Il a également classé le 1,2-dichloropropane can- Tous les types histologiques de tumeurs cutanées peuvent être
cérogène certain pour les voies biliaires en 2014 [43] . Les preuves associés à des expositions professionnelles (carcinomes basocellu-
concernant la cancérogénicité du trichloroéthylène [44] , du dichlo- laires et spinocellulaires, mélanomes et sarcomes). Fréquemment,
rométhane [43] et du dichloro-diphényl-trichloréthane (DDT) [45] des lésions précancéreuses sont retrouvées ; certaines peuvent
dans les cancers hépatobiliaires ont été jugées limitées. dégénérer comme les lésions arsenicales chroniques ou la kératose
du goudron.
Cancer du pancréas Les professions retrouvées sont le plus souvent des professions
exposées aux ultraviolets (UV), mais aussi à des toxiques cutanés
Dans l’état actuel des connaissances scientifiques, aucune expo-
et aux rayonnements ionisants (Tableau 2).
sition professionnelle n’est associée à un effet cancérogène certain
Les agents responsables peuvent être chimiques comme
pour le pancréas. Un excès de risque de cancers du pancréas a été
l’arsenic, les HAP des brais de houille et des goudrons, les HAP
décrit dans le secteur agricole, en lien avec l’exposition aux pes-
des huiles minérales peu raffinées ou usagées, le gaz moutarde,
ticides. Les études les plus anciennes avaient notamment mis en
ou physiques : des radiations ionisantes aux rayons UV [56, 57] . Des
évidence un risque accru lié à l’exposition à des pesticides organo-
cancers cutanés sont aussi décrits suite à des traumatismes répé-
chlorés comme le DDT [45] . Une grande étude de cohorte conduite
tés, voire des eczématisations chroniques, pouvant être d’origine
aux États-Unis a mis en évidence un risque accru de cancer du professionnelle.
pancréas chez les applicateurs de pesticides avec une relation dose- L’exposition à l’arsenic est liée au carcinome spinocellulaire
effet, deux herbicides étant plus particulièrement incriminés [46] . (plus rarement basocellulaire). Les lésions peuvent apparaître
Plusieurs autres expositions professionnelles ont pu être rappor- sur peau saine ou sur des lésions préexistantes comme la mala-
tées comme étant associées au risque de développer un cancer du die de Bowen, les lésions d’arsenicisme chronique. Cependant,
pancréas, notamment les expositions à des solvants chlorés ou à l’utilisation des composés minéraux de l’arsenic a totalement dis-
des polymères synthétiques [47] . paru en France. Le secteur de la viticulture était l’un des derniers
concernés avant l’interdiction du traitement anticryptogamique
Cancer de l’œsophage de la vigne en 2001 [12] .
Les données de la littérature ne sont pas suffisamment cohé- Certains dérivés de l’arsenic sont classés cancérogènes pour
rentes pour pouvoir identifier des professions à risque pour le l’homme par l’UE (catégorie 1A), le CIRC (groupe 1) avec un
cancer de l’œsophage. L’effet de certaines expositions profession- niveau de preuve suffisant pour la peau (sauf mélanome), et par
nelles a pu être discuté : les HAP, les solvants, mais les niveaux l’United States Environmental Protection Agency (US-EPA) (classé
de preuve restent insuffisants [48] . Des données récentes françaises groupe A) [58] .
apportent des arguments en faveur d’un lien avec une exposition Les carcinomes cutanés basocellulaires ou spinocellulaires, la
à l’amiante [49] . Le secteur du nettoyage à sec (groupe 2B) et celui dyskératose lenticulaire en disque (maladie de Bowen) peuvent
de l’industrie du caoutchouc (groupe 1) sont classés cancérogènes être indemnisés en maladie professionnelle (tableaux 20 RG,
par le CIRC avec un niveau de preuve limité pour l’œsophage. 10 RA) [9] .
Les hydrocarbures polycycliques aromatiques, en particulier le
Cancer gastrique 3,4-benzo(a)pyrène, contenu notamment dans le brai de houille
et les goudrons, sont à l’origine de carcinomes le plus souvent
Si certaines professions ont été décrites comme étant asso-
spinocellulaires des zones exposées par contact cutané répété
ciées au risque de cancer gastrique, les données de la littérature
(présence fréquente de lésions précancéreuses, rarement sur peau
restent rares et parfois contradictoires. Quelques expositions pro-
saine). Ils sont indemnisables au titre des maladies profession-
fessionnelles ont été rapportées comme étant associées au cancer
nelles (tableaux 16 bis RG, 35 bis RA).
de l’estomac, les poussières, les oxydes d’azote, les composés
La description des premiers cancers cutanés dus aux radiations
N-nitroso, et les rayonnements ionisants, l’amiante [50] . Les
ionisantes date de la découverte et de l’utilisation de la radioacti-
radiations ionisantes sont classées cancérogènes certains pour
vité, notamment chez les physiciens et les radiologistes.
l’estomac chez les survivants de bombes atomiques ou les sujets
Une phase précancéreuse caractéristique de radiodermite
traités médicalement [31] .
chronique est pratiquement constamment retrouvée. Le type
Le CIRC a estimé que le niveau de preuve d’un effet cancérogène
anatomopathologique le plus souvent retrouvé est le carcinome
des fibres d’amiante pour l’estomac était limité. Il a en revanche
spinocellulaire. Les radiations ionisantes sont classées groupe 1
classé l’industrie de la manufacture du caoutchouc cancérogène
par le CIRC. Seule la radiodermite chronique est reconnue au
certain avec un niveau de preuve suffisant pour l’estomac en
titre de maladie professionnelle (tableau 6 RG) ; il ne s’agit pas
2009 [22] . Il n’existe pas de tableau de maladie professionnelle.
à proprement parler de cancer et cette pathologie est devenue
exceptionnelle.
Cancer colique et rectal Le lien entre l’exposition solaire et les cancers cutanés est
Plusieurs études épidémiologiques ont mis en évidence un prouvé par les données épidémiologiques. Les radiations solaires
risque accru de cancer du côlon en lien avec des métiers séden- et les UV sont classés groupe 1 (cancérogènes) pour l’homme par
taires [51] . Plusieurs auteurs ont rapporté une augmentation de le CIRC [31] .

EMC - Pathologie professionnelle et de l’environnement 5


16-532-A-10  Cancers professionnels

Tableau 2.
Professions à risque de cancer cutané.
Toxiques Secteurs professionnels Produits exposants No du tableau de maladie
professionnelle
Arsenic et ses composés Fonderie, raffinage et métallurgie de Insecticides, raticides, herbicides, 20 RG
minéraux métaux non ferreux fongicides, colorants, bains parasiticides, 10 RA
Fabrication et utilisation de pesticides pigments, médicaments, métallurgie
arsenicaux (pour durcir certains alliages)
Usinage de bois traités par arsenic ou ses
composés minéraux
Industrie du verre, des colorants,
électronique, etc.
Industrie pharmaceutique
Empaillage des animaux et conservation
(pelleterie)
Tannerie et travail du cuir, épilage des
peaux en tannerie et mégisserie
Dérivés du charbon Goudrons de houille, huiles de houille, Manipulation et emploi de ces produits 16 bis RG et 35 bis RA
brais de houille et suies de combustion Ramonage et entretien de chaudières
du charbon exposant aux suies de combustion du
charbon
Dérivés du pétrole Suies de combustion des produits Ramonage et entretien de chaudières 36 bis RG et 25 bis RA
pétroliers exposant aux suies de combustion des
Huiles minérales peu ou non raffinées et dérivés pétroliers
huiles minérales régénérées utilisées dans Usinage ou travaux de traitement des
les opérations d’usinage et de traitement métaux exposant la peau aux huiles
des métaux, extraits aromatiques, résidus minérales peu ou non raffinées, ou
de craquage, huiles moteur usagées régénérées
Contact cutané avec des extraits
aromatiques pétroliers (huiles
d’extension, d’ensimage, de démoulage
ou fluxant des bitumes)
Contact cutané avec des résidus de
craquage, utilisés notamment comme
liants ou fluidifiants et avec des huiles
moteurs usagées
PCB Pas de tableau
Rayonnements ionisants Mines de minerai radioactif (uranium) Utilisation de rayonnements ionisants Pas de tableau
Industrie nucléaire Manipulation de produits radioactifs
Secteur de la santé (radiologues, Préparation de produits luminescents
dentistes) ou laboratoires radioactifs
Intervention sur les sources scellées des
appareils de contrôle de soudure, des
jauges, des appareils de radiologie
UV Professions extérieures exposées : UV de source naturelle Pas de tableau
agriculteurs, travaux publics, pêcheurs,
professionnels de la montagne, etc.
Soudeurs à l’arc électrique, imprimeurs UV artificiels Pas de tableau
(procédés photochimiques), professions
utilisant les UV pour la stérilisation, la
désinfection, la désinsectisation, le
milieu médical avec l’utilisation de laser,
la photothérapie, etc.

RG : régime général ; RA : régime agricole ; PCB : polychlorobiphényles ; UV : ultraviolets.

À côté des sources naturelles d’UV, des sources artificielles professionnels reconnus de certaines pathologies hématologiques
existent : soudage (à l’arc électrique principalement), lampes ger- malignes. Les effets de l’exposition à d’autres pesticides, à d’autres
micides (stérilisation), actiniques (séchage d’encre, etc.), tubes à solvants organiques, aux agents infectieux, aux champs électro-
lumière noire, utilisation de la photothérapie [59] , etc. Il n’existe magnétiques restent discutés [60] .
pas de tableau de maladie professionnelle prenant en compte les Les professions décrites comme étant classiquement associées à
UV. L’indemnisation hors tableau est possible si les séquelles sont un risque accru de cancers hématologiques sont les ouvriers de la
importantes [4] . chaussure : fabrication et réparation, les pompiers, les travailleurs
L’exposition à la suie, notamment chez les ramoneurs, a été de l’industrie du caoutchouc, les employés de nettoyage à sec, les
classée cancérogène certain pour la peau par le CIRC en 1985, de agriculteurs et les épandeurs d’insecticide.
même que l’exposition aux polychlorobiphényles pour le méla-
nome malin.
Aucun tableau de maladie professionnelle ne concerne le méla- Leucémies
nome. Les effets des expositions professionnelles aux radiations ioni-
santes sont connus notamment par le suivi de cohortes de
Cancers hématologiques radiologues [61] . Le lien avec la leucémie aiguë myéloïde (LAM)
est clairement établi ainsi qu’une relation dose-effet. La relation
Le lindane, le pentachlorophénol, le 1,3-butadiène, le benzène, avec la leucémie aiguë lymphoïde (LAL) est moins fréquemment
le formaldéhyde et les radiations ionisantes sont des facteurs mise en évidence. La survenue de leucémie lymphoïde chronique

6 EMC - Pathologie professionnelle et de l’environnement


Cancers professionnels  16-532-A-10

(LLC) n’a en revanche pas été identifiée comme étant associée à malathion, le diazinon et le glyphosate ont été classés cancéro-
l’exposition aux rayonnements ionisants [31, 62] . gènes probables en 2015, groupe 2A, avec un niveau de preuve
Le benzène est de longue date considéré cancérogène certain limité pour le LMNH [70] .
(groupe 1 du CIRC depuis 1979, carcinogène catégorie 1A de Le LMNH est indemnisé depuis 2015 au titre du tableau 59 du
l’UE) [7] . Les leucémies benzéniques ont longtemps été discutées régime agricole chez les travailleurs exposés aux composés organo-
et sont connues depuis au moins 1928. Cette année-là, Delore chlorés, aux composés organophosphorés, au carbaryl, toxaphène
et Borgomano décrivirent à Lyon un cas de leucose aiguë en lien ou à l’atrazine [9] . Ce décret a été élargi le 11 avril 2019, permettant
avec cette exposition [63] . Depuis, les études cliniques et épidémio- la reconnaissance en maladie professionnelle des lymphomes non
logiques se sont accumulées. Le CIRC retient un lien de causalité hodgkiniens chez les travailleurs ayant été exposés à tous types
entre la LAM et les leucémies aiguës non lymphocytaires et le de pesticides, sans précision de classe. De même, la LLC peut être
benzène. Le niveau de preuve est limité concernant une associa- indemnisée au titre du tableau 59 pour les travailleurs affiliés au
tion avec le myélome et le lymphome malin non hodgkinien [64] . RA ayant été exposés aux pesticides depuis 2019. Pour les salariés
Dans la majorité des études sur l’homme qui apportaient des don- du RG, l’indemnisation est possible hors tableau.
nées sur la relation dose-effet pour le benzène et des paramètres
Myélome
pertinents aux principales caractéristiques des cancérogènes, un
gradient dose-effet a été rapporté. Des données épidémiologiques, comme l’étude d’Infante en
Le styrène a été classé 2A par le CIRC en 2018 en raison de 1993, montrent un risque élevé de myélome multiple chez les
l’augmentation des tumeurs malignes lymphohématopoïétiques travailleurs exposés à l’essence et ceux des raffineries, pouvant
identifiée dans plusieurs études, en particulier la leucémie myé- faire évoquer un lien avec l’exposition au benzène [71] . Le CIRC
loïde [65] . L’industrie du caoutchouc est également classée par le a retenu cette association et a considéré que le niveau de preuve
CIRC avec un niveau de preuve suffisant pour la leucémie [22] . était limité lors de la dernière évaluation de 2017 [64] .
Les leucémies causées par les rayonnements ou le benzène sont Les pesticides représentent un groupe d’agents suspectés d’être
reconnues de longue date comme maladies professionnelles (pour associés à ce type de cancer. Un excès de cas de myélomes mul-
le benzène : tableaux 4 RG, 19 RA ; pour les radiations ioni- tiples est observé chez les agriculteurs et les travailleurs agricoles
santes : Tableaux 6 RG, 20 RA). La leucémie myéloïde chronique par plusieurs études, notamment en 2019 une étude française [72] .
peut désormais être indemnisée au titre du tableau 99 chez les Le myélome multiple peut désormais être indemnisé au titre du
travailleurs ayant été exposés au 1,3-butadiène par le RG depuis tableau 59 du RA chez les travailleurs exposés aux pesticides [9] .
2017 [9] . L’oxyde d’éthylène est également classé cancérogène certain
par le CIRC avec un niveau de preuve limité pour le myélome
multiple [22] .
Lymphomes malins En 1993, un excès de myélomes multiples a été apporté dans
Maladie de Hodgkin une zone contaminée à 2,3,7,8-TCDD après la catastrophe de
Aucune cause professionnelle de maladie de Hodgkin n’est Seveso en Italie [73] . Cependant, la molécule n’est pas classée pour
clairement démontrée ; quelques étiologies sont suspectées : le myélome.
agents infectieux, poussières de bois, solvants organiques, her-
bicides phénoxy. L’incidence de cette pathologie est augmentée Cancers gynécologiques
dans certaines professions : professions de santé, enseignement.
Les données épidémiologiques restent actuellement limitées et Cancer du sein
controversées [40] .
Chez la femme, les professions décrites comme étant classi-
Lymphomes malins non hodgkiniens quement associées à un risque accru de cancer du sein sont les
personnels navigants, les professions médicales, certains postes
Différentes activités ont été décrites comme étant associées
de production, la vente et le commerce de détail, et le person-
à un risque accru de lymphomes malins non hodgkiniens
nel scientifique et technique [74] . Chez l’homme, certaines études
(LMNH). Une étude publiée en 2016 retient trois principaux
mettent en évidence une augmentation du risque de cancer du
secteurs d’activité : l’agriculture-chasse-pêche-sylviculture, les
sein en lien avec un niveau socio-économique élevé [75] .
industries manufacturières ainsi que la production et distribu-
L’exposition aux radiations ionisantes chez les survivants de
tion d’électricité [66] . L’incidence des LMNH est augmentée dans
bombes atomiques ou les sujets traités médicalement est classée
certaines professions, notamment chez les agriculteurs [67] .
cancérogène certain par le CIRC pour ce site de cancer [31] . Ce
Un excès de risque de LMNH est décrit en lien avec une expo-
classement ne concerne donc pas les expositions professionnelles.
sition au benzène. En 2017, le CIRC a retenu un niveau de
L’exposition à l’oxyde d’éthylène est également classée cancéro-
preuve limité pour cette pathologie [64] . Une augmentation du
gène certain par le CIRC avec, pour ce site de cancer, un niveau de
risque de développer un LMNH a également été identifiée pour
preuve limité [22] . L’exposition à des perturbateurs endocriniens
les expositions aux solvants de type hydrocarbures chlorés. En
tels que les dioxines ou les polychlorobiphényles est également
2012, le CIRC avait retenu un lien avec le trichloroéthylène avec
identifiée comme cancérogène certain pour différents sites de can-
un niveau de preuve limité [44] . En 2014, il a classé le dichlo-
cers, notamment le sein (niveau de preuve limité) [22] . Le travail
rométhane groupe 2A avec un niveau de preuve limité pour le
sédentaire est évoqué quant à l’augmentation du risque de déve-
LMNH [43] .
loppement de cancer du sein chez la femme [76] . Chez l’homme,
En 2009, le CIRC a classé le travail dans l’industrie du caou-
une étude récente met en évidence un effet protecteur de la charge
tchouc cancérogène certain avec un niveau de preuve suffisant
de travail physique au travail [77] .
pour les LMNH [22] .
Enfin, l’exposition au travail posté de nuit est classée 2A par le
La 2,3,7,8-tétrachlorodibenzo-p-dioxine (TCDD) est classée
CIRC en 2019 pour le cancer du sein [78] . En effet, plusieurs études
cancérogène certain par le CIRC en raison d’une augmentation
de cohortes réalisées chez des infirmières ou des hôtesses de l’air
globale du risque de cancer all cancers combined. L’association
mettent en évidence un risque légèrement accru [79] .
est également retenue pour le LMNH avec un niveau de preuve
limité [22, 68] .
De nombreuses études épidémiologiques se sont intéressées au
Cancer de l’ovaire
lien entre le LMNH et les expositions aux pesticides qui recouvrent Un excès de mortalité par cancer de l’ovaire a été décrit par
des familles nombreuses et variées de produits. En 2015, le CIRC a plusieurs études parmi les femmes travaillant comme institutrices,
classé le lindane, insecticide actuellement interdit en France mais infirmières, secrétaires, employées, bibliothécaires et employées
ayant été largement utilisé en agriculture et dans le traitement de de bureau et de ventes au détail [80] .
parasitoses ou d’ectoparasitoses humaines, cancérogène certain Plusieurs études de cohorte ont mis en évidence un excès de
avec un niveau de preuve suffisant pour le LMNH [45] . Il a égale- risque de cancer de l’ovaire chez des femmes exposées à l’amiante
ment classé dans la même catégorie le pentachlorophénol, utilisé dans l’industrie du papier, l’industrie textile ou la production
comme agent conservateur du bois ou insecticide, en 2016 [69] . Le d’éléments en amiante ciment. Ces études ont conduit le CIRC

EMC - Pathologie professionnelle et de l’environnement 7


16-532-A-10  Cancers professionnels

à conclure, en 2009, à un niveau de preuve suffisant pour un méthylènebis [2-chloroaniline] [MOCA], a été « upgraded » en
effet cancérogène des fibres d’amiante sur l’ovaire [12] . L’avis des groupe 1 en 2009 [CIRC 100F] mais pas dans la liste vessie car
experts réunis par le CIRC s’appuyait également sur des arguments inadequate evidence chez homme) : 4-aminobiphényle, benzidine,
biologiques, notamment sur l’accumulation des fibres d’amiante MOCA, 2-naphtylamine, ortho-toluidine, teintures métabolisées
au niveau des ovaires. L’amiante est classé catégorie 1A par l’UE. en benzidine, production d’auramine et de magenta. Pour les HAP,
Il n’existe pas de tableau de maladie professionnelle pour cette sont listés le benzo[a]pyrène et la production d’aluminium [22] .
pathologie. L’arsenic et ses dérivés inorganiques sont également des cancéro-
gènes certains pour la vessie [12] , de même que le métier de peintre
Cancer de l’utérus et le secteur de la production de caoutchouc [22] . Des preuves limi-
tées ont été retenues pour le tétrachloroéthylène [44] et les gaz
Corps d’échappement des moteurs diesel [87] . Certains secteurs d’activité
Peu d’études ont été publiées sur les facteurs de risque pro- sont également associés à un niveau de preuve limité pour ce site
fessionnels du cancer de l’endomètre. Les emplois de type de cancer : nettoyage à sec, imprimerie, coiffure, fabrication de
administratif sont associés à une augmentation du risque. textiles [7] .
L’exposition aux poussières animales et le travail sédentaire Plusieurs tableaux de maladie professionnelle permettent
ont été rapportés comme augmentant le risque de cancer de l’indemnisation du cancer de vessie et des voies urinaires. Au RA,
l’endomètre [81] . il s’agit de l’exposition à l’arsenic et de ses dérivés minéraux qui
entrent dans la composition de certains pesticides (tableau 10 RA).
Col
Pour le RG, il existe un tableau relatif aux expositions aux amines
Une mortalité accrue par cancer du col utérin a été rap- aromatiques (tableau 15 ter RG) et un tableau pour les exposi-
portée en lien avec des emplois dans le secteur des services tions aux HAP présents dans les goudrons de houille, les huiles de
(employées de maison, nettoyeurs, serveuses, aides-soignantes) houille, les brais de houille et les suies de combustion du charbon
et des emplois d’ouvrières dans différentes industries [80, 81] . En (Tableau 16 bis RG et 35 bis RA) (Tableau 3) [9] .
termes d’expositions professionnelles, la principale hypothèse
concerne les solvants, notamment les solvants chlorés mais il
existe possiblement des facteurs de confusion, notamment liés Cancer de la prostate
à des facteurs socio-économiques [80, 82] . Pour ce site de cancer,
l’hypothèse professionnelle reste secondaire, le principal facteur Les principales professions décrites comme étant à risque de
étiologique étant l’infection virale (human papillomavirus, groupe cancer de la prostate sont les agriculteurs et les salariés travaillant
1 du CIRC). les métaux [88] . Certaines études ont mis en évidence un risque
accru de cancer de la prostate dans l’industrie du caoutchouc
(preuves limitées pour le CIRC pour ce site de cancer) [22] . L’activité
Cancers urologiques professionnelle de pompier, groupe 2B du CIRC, est associée à un
niveau de preuve limité pour la prostate [7, 32] .
Cancer du rein Une récente méta-analyse rapporte de possibles associations
Une augmentation du risque de cancer du rein a été décrite en entre le cancer de la prostate et les pesticides organochlorés, le
lien avec certains secteurs d’activité (nettoyage à sec, industrie chrome, le travail posté et le travail de pilote ; les travaux non
pétrolière, métallurgie, imprimerie, lutte anti-incendie, industrie sédentaires pourraient avoir un effet protecteur [89] . Dans la mise
du papier, agriculture), ou avec certaines professions (journa- à jour de la monographie sur le travail de nuit et travail posté en
liste, peintre, physicien, architecte, pilote de ligne) sans réelle 2019, des indications limitées ont été retenues pour le cancer de
cohérence entre les différentes publications [83] . Les princi- la prostate [78] . L’autre hypothèse sérieuse est celle de l’exposition
pales expositions professionnelles décrites comme augmentant le au cadmium [88] . En 2009, les effets cancérogènes du cadmium
risque de cancer du rein sont les solvants (chlorés, dérivés pétro- ont fait l’objet d’une nouvelle évaluation par le CIRC. Les preuves
liers, oxygénés, autres solvants), les huiles (fluides de coupe, autres d’un effet cancérogène pour la prostate ont été considérées comme
huiles pétrolières), les fumées de soudage, les métaux (plomb et limitées. Cette évaluation a également concerné l’arsenic qui fait
cadmium), l’amiante [84] . l’objet d’une classification similaire pour le cancer de la prostate
Le cadmium, l’arsenic, les fumées de soudage sont classés par le (preuves limitées) [12] .
CIRC cancérogènes groupe 1 avec un niveau de preuve limité pour Plusieurs études ont mis en évidence un risque accru de can-
le rein. Le trichloroéthylène, auparavant classé 2A par le CIRC cer de la prostate parmi les sujets exposés aux pesticides [90] . Le
a été réévalué en 2012 et classé cancérogène groupe 1 avec un malathion est classé cancérogène groupe 2A par le CIRC avec un
niveau de preuve suffisant pour le rein [44] . Il reste catégorie 1B des niveau de preuve limité pour la prostate [91] .
cancérogènes pour l’UE, notamment pour ses effets cancérogènes Le chlordécone, un insecticide organochloré utilisé jusqu’au
sur le rein. Un tableau de maladie professionnelle est à l’étude, début des années 1990 dans les Antilles françaises pour traiter
l’indemnisation est possible hors tableau. les cultures de bananes est également suspecté d’être associé à
En 2014, le CIRC a classé l’acide perfluorooctanoïque groupe 2B une augmentation du risque de développer un cancer de la pros-
avec un niveau de preuve limité pour le rein [43] . De même, le tate [92, 93] . Si l’excès de risque de ce cancer dans la population
secteur de l’imprimerie est groupe 2B avec un niveau de preuve martiniquaise et guadeloupéenne ne fait pas de doute, les don-
limité pour le rein [7] . nées actuelles ne permettent pas d’établir formellement un lien
avec la molécule, notamment chez les travailleurs [94] . Le chlor-
décone est classé groupe 2B par le CIRC et n’a pas été réévalué
Cancer de la vessie et des voies urinaires depuis 1987 [7] .
De nombreuses professions ont été décrites comme augmentant
le risque de cancers de la vessie. Les professions pour lesquelles les Cancer du testicule
données de la littérature sont cohérentes sont les forgerons, les
mécaniciens, les régleurs de machine, les ouvriers du caoutchouc, Les données de la littérature ne permettent pas d’identifier
les travailleurs du cuir, les coiffeurs, les professions de santé, les spécifiquement une profession présentant un risque accru de can-
chauffeurs de bus [85, 86] . cer du testicule, les travailleurs des métiers de l’électricité sont
Les deux principales nuisances professionnelles ayant un effet cités [95] . Le CIRC a évalué qu’il existait des preuves limitées en
cancérogène pour la vessie sont les amines aromatiques et les HAP. lien avec l’activité de pompier. Une revue récente de la littéra-
Cependant, parmi ces familles de produits, tous ne sont pas des ture vient corroborer cette hypothèse [96] . Certaines expositions
cancérogènes. professionnelles sont rapportées comme facteur de risque par plu-
Pour le CIRC, certaines amines aromatiques ou processus sieurs études : les pesticides, les solvants, les matières plastiques
industriels impliquant l’utilisation de ces produits sont classés avec une hypothèse pour un effet des phtalates [97, 98] . Une étude
groupe 1 avec un niveau de preuve suffisant pour la vessie (4,4 - de cohorte au sein de l’Agricultural Health Study rapporte une

8 EMC - Pathologie professionnelle et de l’environnement


Cancers professionnels  16-532-A-10

Tableau 3.
Cancers de vessie et tableaux de maladies professionnelles.
Toxiques Secteurs professionnels Produits exposants No du tableau de maladie
professionnelle
Arsenic et ses composés minéraux Fabrication et utilisation de pesticides Insecticides, raticides, herbicides, 10 RA
arsenicaux fongicides
Usinage de bois traités par arsenic ou ses
composés minéraux
Amines aromatiques et leurs sels Synthèse de colorants dans l’industrie 4-aminobiphényle ou xénylamine 15 ter RG
chimique (CAS 92-67-1) et sels
Préparation et mise en œuvre des 4,4 -diaminobiphényle ou benzidine
colorants dans la fabrication d’encres et (CAS 92-87-5) et sels
de peintures 2-naphtylamine ou b-naphtylamine
Préparation et mise en œuvre des (CAS 91-59-8) et sels
colorants dans l’industrie textile, 4,4 -méthylène bis (2-chloroaniline)
l’imprimerie, l’industrie du cuir et ou
l’industrie papetière 2,2 -dichloro-4,4 -méthylènedianiline
Fabrication d’élastomères techniques en ou méthylènebis o-chloroaniline ou
polyuréthanes ou en résines époxy 4,4 -diamino-3,3 -
utilisant la 4,4 -méthylène bis dichlorodiphénylméthane ou MOCA
(2-chloroaniline) et ses sels (MBOCA), ou MBOCA (CAS 101-14-4) et sels
notamment comme durcisseur 3,3 -diméthoxybenzidine ou
Pesage, mélangeage et vulcanisation dans o-dianisidine (CAS 119-90-4) et ses
l’industrie du caoutchouc, sels
particulièrement avant 1955 4,4 -bi-o-toluidine ou
3,3 -diméthylbenzidine ou o-tolidine
(CAS 119-93-7) et sels
2-méthylaniline ou o-toluidine (CAS
95-53-4) et sels
4-chloro-2-méthylaniline ou
4-chloro-o-toluidine ou
p-chloro-o-toluidine (CAS 95-69-2) et
sels
Auramine (qualité technique) (CAS
2465-27-2)
Colorants dérivés de la benzidine :
Colorant (Cl) direct black 38 (CAS
1937-37-7) ;
CI direct blue 6 (CAS 2602-46-2) ;
CI direct brown 95 (CAS 16071-86-6)
Goudrons de houille, les huiles de Travaux en cokerie de personnels Goudrons et brais de houille 16 bis RG et 35 bis RA
houille, les brais de houille et les directement affectés à la marche ou à Suie de combustion du charbon
suies de combustion du charbon l’entretien des fours exposant
habituellement aux produits précités
Travaux de fabrication de l’aluminium
dans les ateliers d’électrolyse selon le
procédé à anode continue (procédé
Söderberg), impliquant l’emploi et la
manipulation habituels des produits
précités
Travaux de ramonage et d’entretien de
chaudières et foyers à charbon et de leurs
cheminées ou conduits d’évacuation ou
à la récupération et au traitement des
goudrons, exposant habituellement aux
suies de combustion de charbon
Travaux au poste de vannier avant 1985
comportant l’exposition habituelle à des
bitumes goudrons lors de l’application de
revêtements routiers
Travaux de récupération et traitement
des goudrons exposant aux suies de
combustion du charbon
Travaux de ramonage et d’entretien de
chaudières et foyers à charbon et de leurs
cheminées ou conduits d’évacuation
exposant aux suies de combustion du
charbon

RG : régime général ; RA : régime agricole ; CAS : Chemical Abstracts Service.

augmentation du risque de cancer du testicule dans la popu- l’acide perfluorooctanoïque groupe 2B avec un niveau de preuve
lation étudiée [99] . La profession des parents au moment de la limité pour le testicule [43] , puis le DDT en 2015 [45] et le N, N-
conception et principalement celle de la mère pourrait interve- diméthylformamide en 2016 groupe 2A pour le cancer du testicule
nir dans la genèse de la pathologie [100] . En 2014, le CIRC a classé avec un niveau de preuve limité [101] .

EMC - Pathologie professionnelle et de l’environnement 9


16-532-A-10  Cancers professionnels

Tumeurs du tissu conjonctif : sarcomes mais cela concerne des expositions non professionnelles (traite-
ment médical, bombe atomique, exposition in utero). Concernant
Sarcome osseux les champs électromagnétiques, le CIRC a classé comme possi-
Les radiations ionisantes sont la principale exposition profes- blement cancérogènes (groupe 2B) les ondes électromagnétiques
sionnelle susceptible d’augmenter le risque de cancer osseux. émises par les téléphones portables pour le risque de gliome, avec
Elles sont classées cancérogènes certains pour l’os par le CIRC. un niveau de preuve limité [114] . Une méta-analyse publiée en 2018
Une indemnisation en maladie professionnelle est possible a conclu à un risque potentiellement accru de gliome chez les
(tableaux 6 RG, 20 RA). Les expositions professionnelles au plu- utilisateurs à long terme [115] .
tonium ainsi qu’au radium 224, 226 et 228 dans le cadre de Le seul tableau des maladies professionnelles permettant la
l’utilisation ancienne des peintures au radium ont été classées reconnaissance d’une tumeur cérébrale (glioblastome) est le
cancérogènes certains en 2009 [17] . 85 RG, après exposition à la N-méthyl-N’nitro-N-nitrosogua-
nidine, N-éthyl-N’nitro-N-nitrosoguanidine, N-méthyl-N-nitro-
sourée, N-éthyl-N-nitrosourée.
Sarcome des tissus mous
Les données de la littérature montrent un risque accru de
sarcome des tissus mous chez les sujets exposés aux dioxines,  Conclusion
notamment à la 2,3,7,8-TCDD qui est classée cancérogène cer-
tain par le CIRC avec un niveau de preuve limité pour le sarcome Le nombre de patients indemnisés pour une maladie profes-
des tissus mous [73] . sionnelle a beaucoup augmenté jusqu’en 2011 pour atteindre
Certaines études ont mis en évidence un risque accru de sar- 57 300 cas. Après une décroissance, il s’est stabilisé avec 49 538
comes des tissus mous chez les agriculteurs et les sujets exposés cas de maladies professionnelles en 2018 [116] . En 2018, les cancers
à certains pesticides, notamment les herbicides phénoxy. Cepen- professionnels représentaient 4 % des maladies professionnelles
dant, les données de la littérature manquent de cohérence pour indemnisées et ne sont donc pas les affections prépondérantes
confirmer cette association [102, 103] . parmi les maladies professionnelles indemnisées. Cependant,
leur gravité est bien supérieure à celle des troubles musculo-
squelettiques, principale pathologie en termes d’effectifs, et leur
Tumeurs des glandes endocrines coût est élevé. Leur indemnisation représente un coût de 1,2 mil-
liard d’euros par an à la charge des entreprises [10] .
Thyroïde Néanmoins, il existe une sous-déclaration des cancers pro-
Le CIRC a classé cancérogènes certains pour la thyroïde les fessionnels qui peut s’expliquer par de multiples facteurs :
expositions à l’iode radioactif lors d’un accident nucléaire et aux temps de latence élevé, difficultés pour évaluer l’existence et
rayonnements X et gamma chez les survivants de bombes ato- l’importance des expositions professionnelles anciennes, manque
miques ou les sujets traités médicalement [31] . d’information des patients, des employeurs et des médecins,
À ce jour, aucune étiologie professionnelle de cancer de la thy- crainte des conséquences, notamment professionnelles pour les
roïde n’est établie. Certaines études épidémiologiques suggèrent patients encore en activité. À cela s’ajoute l’absence de couver-
un excès de risque chez les sujets ayant été exposés profession- ture du risque accidents du travail et maladies professionnelles
nellement aux radiations ionisantes, notamment dans le secteur pour les artisans. Les salariés méconnaissent très souvent la noci-
médical [104, 105] . Certaines études ont décrit une augmentation vité des produits utilisés et ignorent leurs droits au regard de la
du risque en lien avec une exposition aux solvants ou aux pes- Sécurité sociale. De plus, la prise en charge d’une pathologie can-
ticides [106] . L’association avec une exposition aux pesticides est céreuse comprend rarement un interrogatoire professionnel. Les
corroborée par une méta-analyse publiée en 2019 [107] et par un médecins n’ont pas tous le réflexe de s’interroger sur l’éventuelle
excès de risque identifié récemment par une mise à jour de la origine professionnelle d’une pathologie, surtout si celle-ci est
cohorte Agricultural Health Study [99] . multifactorielle, avec l’association de facteurs personnels, mal-
gré les formations initiales et continues sur le sujet et les efforts
de certaines spécialités médicales et des sociétés savantes (Société
Hypophyse
de pneumologie de langue française, Société française du cancer,
Les rares études disponibles sur les expositions professionnelles Société française de médecine du travail, par exemple). En raison
pour ce type de cancer suggèrent une association entre le risque de la latence entre l’exposition et le développement du cancer,
de cancer de la glande pituitaire et une exposition professionnelle les cancers liés au travail apparaissent souvent après la retraite,
aux champs électromagnétiques [108, 109] . Des mécanismes hormo- d’où l’importance pour les cliniciens d’étudier les anciennes pro-
naux ont été discutés ; cependant, le lien de causalité n’est pas fessions et expositions des patients âgés. Cette revue fournit des
établi. informations utiles aux cliniciens pour accorder une plus grande
attention aux expositions liées au travail chez les patients atteints
de cancers.
L’œil La démarche administrative de déclaration n’est souvent pas
bien connue et jugée complexe. De plus, les patients des catégo-
L’exposition aux UV émis lors des opérations de soudage est
ries socio-professionnelles le plus à risque présentent souvent une
associée à un risque accru de mélanome oculaire. Cette exposi-
mobilité professionnelle horizontale considérable, ce qui entraîne
tion est reconnue cancérogène certain avec un niveau de preuve
de multiples expositions liées au travail qu’ils pourraient négliger.
suffisant pour l’œil [59] .
Une étude coordonnée par le CIRC a permis d’estimer à 12 314
le nombre de cas de cancers professionnels en France pour l’année
Cancers du système nerveux central 2015 [2, 3] . Ainsi, seule une partie des malades atteints de cancers
liés aux conditions de travail bénéficie finalement d’une indem-
Peu d’études sont disponibles sur le rôle des expositions profes- nisation, d’autant plus que l’accès à la reconnaissance en maladie
sionnelles dans la genèse des tumeurs cérébrales. Un risque accru professionnelle est plus difficile sur le plan administratif pour cer-
a été rapporté chez les pompiers [96] et chez les militaires [110] . Un tains régimes. Les avantages de la recherche et la reconnaissance
risque élevé est également décrit par plusieurs études en lien avec d’une étiologie professionnelle sont divers, individuels mais aussi
une exposition au plomb [111, 112] . De même, plusieurs études ont collectifs. Au niveau individuel, l’accès du patient à ses droits lors
retrouvé une association entre le neurinome de l’acoustique et une de la reconnaissance du caractère professionnel de son affection
exposition au bruit, notamment dans le cadre professionnel [113] . permet en premier lieu une indemnisation financière, mais peut
Néanmoins, seules deux nuisances sont classées cancérogènes aussi permettre la mise en place de procédures de maintien dans
pour le cerveau par le CIRC, les radiations ionisantes et les champs l’emploi comme par exemple des aménagements du poste lors du
électromagnétiques. Concernant les radiations ionisantes, le retour au travail. Par ailleurs, le Comité régional de reconnaissance
niveau de preuve est jugé suffisant pour le système nerveux central des maladies professionnelles est un dispositif pouvant être saisi

10 EMC - Pathologie professionnelle et de l’environnement


Cancers professionnels  16-532-A-10

par la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) afin d’évaluer [7] CIRC. Monographies du CIRC sur l’identification des dangers can-
l’imputabilité d’une exposition professionnelle en rapport avec cérogènes pour l’homme. https://monographs.iarc.fr/fr/agents-classes
une affection qui ne fait pas l’objet d’un tableau de maladie pro- -par-les-monographies-du-circ-2/. CIRC-OMS; 2020.
fessionnelle, ou pour laquelle l’ensemble des critères d’un tableau [8] Maison A, Malard S. Le nouveau système de classification et d’étiquetage
existant ne sont pas remplis. En parallèle de l’indemnisation par des produits chimiques. Doc Med Trav 2009;118:181–98.
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times de l’amiante (FIVA) peut apporter un complément dans le [10] Cancers reconnus d’origine professionnelle : évolution statistique,
cadre spécifique des maladies imputables à l’amiante. Au niveau actions de prévention et d’accompagnement des salariés exposés. SAnté
collectif, la recherche des cancers permet de meilleures connais- travail : enjeux & actions [Internet] 2019:[28 p.]. Available from:
sances sur les rôles cancérogènes possibles des expositions, une https://assurance-maladie.ameli.fr/sites/default/files/enjeux et actions
prise de conscience des risques en milieu de travail. Le repérage cancers professionnels avril 2019.pdf.
des cancers d’origine professionnelle contribue à mieux les pré- [11] Doll R. Mortality from lung cancer in asbestos workers. Br J Ind Med
venir, notamment par l’amélioration des efforts de prévention 1955;12:81–6.
en amont. De plus, les coûts inhérents à ces cancers profession- [12] Straif K, Benbrahim-Tallaa L, Baan R, Grosse Y, Secretan B, El Ghissassi
nels sont pris en charge par la branche particulière « accidents F, et al. A review of human carcinogens–Part C: metals, arsenic, dusts,
du travail et maladies professionnelles » (AT-MP) de la Sécurité and fibres. Lancet Oncol 2009;10:453–4.
[13] Poinen-Rughooputh S, Rughooputh MS, Guo Y, Rong Y, Chen W.
sociale (financée par les entreprises) et non par la branche mala- Occupational exposure to silica dust and risk of lung cancer: an
die, ce qui représente un intérêt financier non négligeable pour la updated meta-analysis of epidemiological studies. BMC Public Health
collectivité. 2016;16:1137.
[14] Grosse Y, Loomis D, Guyton KZ, Lauby-Secretan B, El Ghissassi F,
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“ Points essentiels [15]


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• Rien ne permet de les différencier cliniquement des [16] Verougstraete V, Lison D, Hotz P. Cadmium, lung and prostate cancer:
autres cancers. a systematic review of recent epidemiological data. J Toxicol Environ
• Pratiquement tous les sites de cancer peuvent être Health B Crit Rev 2003;6:227–55.
[17] Guha N, Loomis D, Guyton KZ, Grosse Y, El Ghissassi F, Bouvard V,
concernés par une origine professionnelle avec des et al. Carcinogenicity of welding, molybdenum trioxide, and indium tin
niveaux de preuve très variables. oxide. Lancet Oncol 2017;18:581–2.
• Il existe une méconnaissance des expositions profession- [18] Vacquier B, Rogel A, Leuraud K, Caer S, Acker A, Laurier D.
nelles chez les patients et les médecins à l’origine d’une Radon-associated lung cancer risk among French uranium miners: modi-
fying factors of the exposure-risk relationship. Radiat Environ Biophys
sous-déclaration des cas possiblement en lien avec des
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expositions professionnelles. [19] Guha N, Merletti F, Steenland NK, Altieri A, Cogliano V, Straif K.
• Importance de l’interrogatoire professionnel lors de Lung cancer risk in painters: a meta-analysis. Environ Health Perspect
la découverte d’un cancer. La fréquence des can- 2010;118:303–12.
cers d’origine professionnelle comme pour les cancers [20] Guha N, Merletti F, Steenland NK, Altieri A, Cogliano V, Straif
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via les tableaux de maladies professionnelles pour les RG Med 2009;66:740–6.
et RA, élargie aux fonctionnaires, ou le Comité régional de [22] Baan R, Grosse Y, Straif K, Secretan B, El Ghissassi F, Bouvard V,
et al. A review of human carcinogens–Part F: chemical agents and related
reconnaissance des maladies professionnelles. occupations. Lancet Oncol 2009;10:1143–4.
• Pour les pathologies en lien avec une exposition à [23] Loomis D, Grosse Y, Lauby-Secretan B, El Ghissassi F, Bouvard V,
l’amiante, l’indemnisation est possible via le FIVA. Benbrahim-Tallaa L, et al. The carcinogenicity of outdoor air pollution.
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[24] Secretan B, Straif K, Baan R, Grosse Y, El Ghissassi F, Bouvard V, et al.
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Déclaration de liens d’intérêts : les auteurs n’ont pas transmis de déclaration [25] Brennan P, Buffler PA, Reynolds P, Wu AH, Wichmann HE, Agudo A,
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A. Paul, Assistant hospitalier Universitaire.


J.C. Normand, Maître de conférences des Universités, praticien hospitalier.
A. Massardier-Pilonchéry, Praticien hospitalier.
Université de Lyon-1, Université Eiffel, Ifsttar, UMRESTTE, UMR T 9405, 69373 Lyon, France.
Centre de ressources en pathologies professionnelles et environnementales, Hospices civils de Lyon, Hôpital Lyon Sud, 69495 Pierre-Bénite cedex, France.
B. Fervers, Praticien hospitalier, Professeur associé.
Département Prévention cancer environnement, Centre régional de lutte contre le cancer Léon-Bérard, 69373 Lyon cedex 08, France.
Unité Inserm UA8 « Radiations : défense, santé, environnement » Centre régional de lutte contre le cancer Léon-Bérard, 69373 Lyon cedex 08, France.
B. Charbotel, Professeur des Universités, praticien hospitalier (barbara.charbotel@univ-lyon1.fr).
Université de Lyon-1, Université Eiffel, Ifsttar, UMRESTTE, UMR T 9405, 69373 Lyon, France.

EMC - Pathologie professionnelle et de l’environnement 13


16-532-A-10  Cancers professionnels

Centre de ressources en pathologies professionnelles et environnementales, Hospices civils de Lyon, Hôpital Lyon Sud, 69495 Pierre-Bénite cedex, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Paul A, Normand JC, Massardier-Pilonchéry A, Fervers B, Charbotel B. Cancers professionnels.
EMC - Pathologie professionnelle et de l’environnement 2020;39(4):1-14 [Article 16-532-A-10].

Disponibles sur www.em-consulte.com


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