Vous êtes sur la page 1sur 61

EVALUATION DES RISQUES LIES A LA

MANIPULATION DE PRODUITS
POTENTIELLEMENT TOXIQUES A
L’HOPITAL ET RECOMMANDATIONS DE
PROTECTION

TRAVAIL POUR L’OBTENTION DU TITRE FPH EN PHARMACIE


HOSPITALIERE

Laure-Zoé Kaestli
Genève, mars 2008

Supervision :
Dr Caroline Fonzo-Christe et Prof. Pascal Bonnabry
REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier ici toutes les personnes qui m’ont aidée et soutenue dans la réalisation
de ce travail.

Un grand merci tout d’abord aux Dr Pascal Bonnabry et Caroline Fonzo-Christe pour leur
soutien, leurs conseils, leur participation active à ce projet, ainsi que pour leur précieuse
confiance.

Un merci particulier pour la relecture et les conseils pharmacologiques du Dr Jules


Desmeules du Service de Pharmacologie et Toxicologie Cliniques des HUG.

Merci à Dr Nathalie Denereaz-Gonnon du Service Santé du personnel, ainsi qu’à M. Pierre


Brennensthul et Mme Marie-Françoise Métivier de la Direction des Soins des HUG pour leur
soutien à ce projet.

Merci à Mme Caroline Alemany pour ses recherches préliminaires sur les anticorps
monoclonaux.

Merci à tous mes collègues de la Pharmacie des HUG pour leur collaboration au quotidien et
pour les bons moments passés ensemble.

Et enfin merci à Armand, qui est venu pointer son petit nez au beau milieu de ce projet et
qui me pousse chaque jour à aller un peu plus loin dans la vie.

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 2


RESUME
Le personnel hospitalier est quotidiennement confronté à la manipulation de médicaments
potentiellement toxiques. Les risques résultent essentiellement d’un contact cutané direct ou
d’inhalation de particules. La toxicité qui en découle peut être séparée en toxicité aigüe
(immédiate) et en toxicité chronique (retardée).
La protection de la santé des travailleurs est une exigence légale et il est donc indispensable
d’identifier clairement les médicaments à risque manipulés au sein d’un établissement
hospitalier, afin de pouvoir recommander les mesures de protection appropriées.
Les risques et les mesures de protection à appliquer lors de la manipulation des
médicaments cytotoxiques parentéraux sont clairement identifiés mais des données
manquent concernant d’autres produits comme les antiviraux ou les anticorps monoclonaux,
avec pour conséquences des pratiques peu homogènes.

L’objectif de ce travail a été de développer une méthode standardisée d’évaluation des


risques liés à la manipulation des produits potentiellement toxiques et des protections à
recommander.
La toxicité chronique (mutagénicité, carcinogénicité) relative à chaque principe actif a
d’abord été évaluée sur la base des informations des Material Safety Data Sheet (MSDS) et
des données de l’Agence Internationale de Recherche sur le Cancer (IARC).
Les propriétés irritantes ou sensibilisantes pour la peau, le système respiratoire ou les yeux
ont été évaluées pour chaque produit au moyen des données des MSDS, afin de définir un
risque de toxicité aigüe.
Le risque tératogène ou toxique pour la reproduction a été identifié grâce aux MSDS et
aux catégories de grossesse de la Food and Drugs Administration (FDA). Il a été traité
séparément afin d’édicter au final des recommandations de protection spécifiques aux
femmes enceintes ou voulant le devenir.
Chacun de ces trois types de toxicité a été ensuite pondéré en fonction du risque
d’exposition réel lié à la forme galénique ou au mode d’administration de la spécialité
pharmaceutique. Le risque de contact cutané, oculaire ou pulmonaire relatif à chaque forme
galénique ou mode d’administration a été déterminé par consensus au sein d’un groupe de
professionnels, pharmaciens et pharmacologue clinicien.
Des mesures de protection (centralisation de la reconstitution des produits à la Pharmacie,
port de gants, masque ou lunettes de protection) ont été définies en fonction des toxicités
aigüe et chronique des principes actifs et du risque d’exposition lié à leur manipulation.
Grâce à la pondération en fonction de la forme galénique et du mode d’administration, les
mesures proposées apportent une protection suffisante, tout en restant applicables dans la
pratique.
Cinquante-neuf principes actifs (dont 14 anticorps monoclonaux, 9 antiviraux 5
immunosuppresseurs, 9 agents hormonaux) ont été analysés, représentant 86 formes
galéniques ou mode d’administration pour lesquels des recommandations de protection
ciblées ont été formulées.
27% des principes actifs se sont révélés mutagènes et carcinogènes. 53% ne doivent pas
être manipulés par des femmes enceintes ou voulant le devenir du fait de leur toxicité pour la
reproduction. 54% des produits analysés présentent un pouvoir irritant pour la peau et pour
le système respiratoire.
En pratique, cela signifie que 25% des comprimés ou dragées devraient être broyés de
façon centralisée à la Pharmacie. 38% des lyophilisats et 17% des solutions intraveineuses
analysées devraient être également reconstitués de manière centralisée à la Pharmacie.

En conclusion, le développement d’une méthode standardisée d’évaluation de la toxicité des


produits thérapeutiques en fonction de leur forme galénique et du type d’administration a
permis d’identifier les produits potentiellement dangereux et d’édicter des recommandations
uniformes et applicables pour tout le personnel hospitalier.

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 3


LEXIQUE

Institutions

ASHP: American Society of Hospital Pharmacists (USA)


BOPA: British Oncology Pharmacy Association (UK)
CFST: Commission fédérale de coordination pour la sécurité au travail (CH)
EU-OSHA : European Agency for Safety and Health at Work (EU)
FDA : Food and Drug Administration (USA)
HUG: Hôpitaux Universitaires de Genève (CH)
IARC : International Agency for Research on Cancer
INRS : Institut National de Recherche et de Sécurité (F)
NHS: National Health Service (UK)
NIOSH: National Institute for Occupational Safety and Health (USA)
OMS: Organisation Mondiale de la Santé
OSHA : Occupational Safety and Health Administration (USA)
SUVA/ CNA: Schweizerische Unfallversicherungsanstalt (ou Caisse Nationale suisse
d’assurance en cas d’Accident) (CH)

Lois

LAA : Loi fédérale sur l’assurance accident (CH)


LChim : Loi fédérale sur les produits chimiques (CH)
LPTh: Loi fédérale sur les médicaments et les dispositifs médicaux (CH)
MSST : Appel aux médecins du travail et autres spécialistes de la sécurité (CH)
OChim : Ordonnance relative à la loi fédérale sur les produits chimiques (CH)
OLT : Ordonnances relatives à la loi sur le travail (CH)
OPA: Ordonnance sur la prevention des accidents et des maladies professionnelles
(CH)

Sources d’information

MSDS: Material Safety Data Sheet

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 4


TABLE DES MATIERES

1. INTRODUCTION..................................................................................................................7
2. PROTECTION DES TRAVAILLEURS : EXIGENCES LÉGALES .................................8
2.1 EN SUISSE .......................................................................................................................8
2.2 EN EUROPE ......................................................................................................................9
2.3 AUX ETATS-UNIS : ...........................................................................................................9
2.4 EXIGENCES DOCUMENTAIRES..........................................................................................10
2.4.1 Material Safety Data Sheet (MSDS) ......................................................................10
2.4.2 Phrases de risque et de sécurité............................................................................11
3. RISQUES LIES A LA MANIPULATION DE PRODUITS TOXIQUES ...............................12
3.1 QUELS RISQUES ? ..........................................................................................................12
3.1.1 Carcinogénicité .....................................................................................................12
3.1.2 Mutagénicité et génotoxicité...................................................................................13
3.1.3 Toxicité pour la reproduction..................................................................................13
3.1.4 Pouvoir irritant ou allergisant..................................................................................14
3.1.5 Autres symptômes .................................................................................................14
3.2 QUELLES VOIES D’ABSORPTION ? ...................................................................................14
3.2.1 Exposition par inhalation ........................................................................................14
3.2.2 Exposition cutanée.................................................................................................15
3.2.3 Exposition par ingestion .........................................................................................15
3.3 QUELS PRODUITS THÉRAPEUTIQUES ? ............................................................................15
3.4 QUELLES FORMES GALÉNIQUES ?...................................................................................16
3.5 QUELLES MANIPULATIONS ? ...........................................................................................16
3.5.1 Reconstitution et dilution ........................................................................................16
3.5.2 Broyage des comprimés ou dragées .....................................................................16
3.5.3 Manipulation des excrétas .....................................................................................16
3.5.4 Manipulation de flacons de médicaments ..............................................................17
3.5.5 Casse et accidents.................................................................................................17
3.5.6 Evacuation des déchets et du linge souillés ..........................................................17
3.6 QUELS PROFESSIONNELS? .............................................................................................17
3.7 RESUME D’EVALUATION DES RISQUES .............................................................................18
4. EVALUATION DES RISQUES ET MESURES DE PROTECTION ...................................19
4.1 IDENTIFICATION DES PRODUITS À RISQUE ........................................................................19
4.2 EVALUATION DES RISQUES .............................................................................................19
4.2.1 Pouvoir carcinogène ..............................................................................................20
4.2.2 Pouvoir mutagène ..................................................................................................20
4.2.3 Pouvoir tératogène ou toxique pour la reproduction ..............................................20
4.2.4 Pouvoir irritant ........................................................................................................21
4.3 EVALUATION DU NIVEAU D’EXPOSITION ...........................................................................21
4.4 MESURES DE PROTECTION ..............................................................................................22
4.4.1 Applicabilité des mesures ......................................................................................23
5. ELABORATION D’UNE METHODE D’EVALUATION DES RISQUES LIES A LA
MANIPULATION DE PRODUITS POTENTIELLEMENT TOXIQUES ET MESURES DE
PROTECTION........................................................................................................................24
5.1 CONTEXTE .....................................................................................................................24
5.2 PROBLÉMATIQUE RENCONTRÉE AUX HÔPITAUX UNIVERSITAIRES DE GENÈVE (HUG) ........24
Cas No 1: administration de cytostatiques oraux par sonde entérale.............................24
Cas No 2: Grossesse et personnel soignant...................................................................24
Cas No 3: Dose pédiatrique et retour à domicile ............................................................25
Cas No 4: Colis avec flacons abîmés .............................................................................25

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 5


5.3 OBJECTIF .......................................................................................................................25
5.4 METHODE .......................................................................................................................26
5.4.2 Sources d’information utilisées ..............................................................................26
5.4.3 Signalétique utilisée ...............................................................................................26
5.4.4 Algorithme décisionnel ...........................................................................................27
5.4.5 Pondération selon les risques de contact ..............................................................27
5.4.6 Evaluation de la toxicité chronique........................................................................29
5.4.7 Evaluation de la toxicité aigue................................................................................30
5.4.8 Mesures de protection générales...........................................................................32
5.4.9 Evaluation du pouvoir tératogène ou toxique pour la reproduction........................33
5.5 RESULTATS ................................................................................................................34
5.5.1 Résultats généraux ................................................................................................34
5.5.2 Résultats par classes thérapeutiques ....................................................................35
5.5.3 Tableau final des mesures de protection par produit .............................................36
5.6 DISCUSSION DES RESULTATS ET PERSPECTIVES ..............................................................39
5.6.1 Mise en application aux HUG.................................................................................39
5.6.2 Comparaison avec la littérature .............................................................................39
5.6.3 Discussion des résultats par classe thérapeutique ................................................40
5.6.4 Discussion et perspectives liées à la méthode ......................................................42
6. CONCLUSION ...................................................................................................................45
7. REFERENCES...................................................................................................................46
8. ANNEXES ..........................................................................................................................51
8.1 PHRASES DE RISQUE ET DE SÉCURITÉ .............................................................................51
8.2 TABLEAU DES RÉSULTATS ..............................................................................................55

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 6


1. INTRODUCTION

Les médicaments sont des substances actives agissant de manière curative ou préventive
sur les maladies. Des effets indésirables leur sont couramment associés.
Le personnel travaillant en milieu de soins est exposé à des concentrations sub-
thérapeutiques de ces médicaments de façon régulière dans le cadre de son activité.
La contamination par exposition professionnelle ne doit pas être négligée. Elle est sans
aucune commune mesure avec celle provoquée par l’administration thérapeutique des
médicaments, mais il est clairement admis qu’une absorption de ces produits dans
l’organisme des manipulateurs peut s’effectuer par voie respiratoire et/ou digestive
(production d’aérosols liquides ou solides au cours des préparations) ou par voie cutanée
(contact cutanéo-muqueux direct lors de la préparation ou de l’administration des produits,
lors de l’élimination d’excrétas de patients traités, lors de casse ou d’accident).
Les effets toxiques de ces produits peuvent se manifester rapidement sous forme de
réaction d’irritation ou d’allergie (toxicité immédiate ou aigue) ou peuvent apparaître des
années après sous forme de mutation génétique, de cancers ou de toxicité pour la
reproduction (toxicité chronique ou retardée).
Alors que les effets bénéfiques des médicaments surpassent généralement leurs effets
indésirables chez les patients malades, l’exposition du personnel hospitalier à ces mêmes
risques, sans aucun bénéfice thérapeutique, n’est pas acceptable.

Les risques liés à la manipulation de produits comme les cytostatiques parentéraux utilisés
en chimiothérapie sont clairement identifiés et des mesures de protection précises sont
définies. Il existe néanmoins d’autres produits potentiellement toxiques en milieu hospitalier
qui ne sont pas toujours identifiés comme tels et pour lesquels il n’existe pas de
recommandations claires.

Il est donc nécessaire de développer une méthode d’identification et d’évaluation de risques


applicable à tout médicament et permettant d’édicter des recommandations de protection
efficaces et uniformes pour le personnel hospitalier manipulant des produits potentiellement
toxiques.

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 7


2. PROTECTION DES TRAVAILLEURS :
EXIGENCES LÉGALES

2.1 En Suisse
La Loi fédérale sur les médicaments et les dispositifs médicaux (LPTh) réglemente la
sécurité des patients et la qualité du produit thérapeutique mais ne mentionne rien au sujet
de la protection des manipulateurs, si ce n’est l’obligation d’appliquer les Bonnes Pratiques
de Fabrication (BPF).

L’art. 6 de la Loi sur le travail dans l’industrie, l’artisanat et le commerce stipule que
l’employeur est tenu de prendre toutes les mesures pour protéger la santé de ses employés.

L’art. 82 de la Loi fédérale sur l’assurance-accident (LAA) oblige l’employeur à prendre


des mesures pour prévenir les maladies et accidents professionnels ainsi qu’à faire
collaborer ses employés à ces mesures de prévention.

L’art. 6 de l’Ordonnance sur la prévention des accidents et des maladies


professionnelles (OPA) mentionne que l’employeur a l’obligation d’informer ses employés
des risques auxquels ils sont exposés dans l’exercice de leur profession. L’art. 44
recommande que lorsque des substances nocives sont manipulées, les mesures de
protection qu’exigent les propriétés de ces substances soient appliquées. Quant à l’art. 49, il
délègue à la SUVA la tâche de surveiller l’application des prescriptions sur la prévention des
accidents professionnels.

L’art.13 de l’Ordonnance sur la protection de la maternité protège les femmes enceintes


d’une exposition à des substances dangereuses. Il cite par exemple comme substances qui
pourraient être préjudiciables à la mère ou à l’enfant, les substances caractérisées par une
phrase de risque R40, R45, R46, R49 et R61 (voir chap. 2.4.2).
L’art. 16 recommande que les femmes enceintes ou qui allaitent ne soient pas affectées à
des postes de travail où une exposition à des substances dommageables pour le fœtus ne
peut être exclue.

Les art. 62 et 63 de la 1ère Ordonnance relative à la loi sur le travail (OLT1 du 10.05.00)
exige de l’employeur qu’il informe les femmes enceintes ou qui allaitent, exerçant une
activité préjudiciable à leur santé ou à celle de leur enfant, des risques et des mesures de
protection à appliquer.

Les art. 3 et 5 de la 3eme Ordonnance relative à la loi sur le travail (OLT3 du 18.08.93)
mentionne qu’une enquête doit être menée par la médecine du travail si des éléments font
apparaître que l’activité exercée par un travailleur porte atteinte à sa santé. Tout employé
doit être instruit sur les risques auxquels il peut être exposé lors de son entrée en service.

La directive relative à l’appel aux médecins du travail et autres spécialistes de la


sécurité au travail (MSST) édictée par la Commission fédérale de coordination pour la
sécurité au travail (CFST) concrétise l’obligation qui incombe à l’employeur de faire appel à
des spécialistes de la sécurité du travail et les mesures destinées à promouvoir la prévention
systématisée des accidents et maladies professionnelles et la protection de la santé.

Le Conseil fédéral a décidé que la Caisse nationale suisse d’assurance en cas


d’accidents (CNA ou SUVA) conserve son statut actuel d’établissement de droit public
indépendant en charge d’un domaine d’activité particulier (monopole partiel). La SUVA est le

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 8


principal organe d’exécution en matière de prévention des accidents et des maladies
professionnelles (sécurité au travail).
La SUVA a publié en 2004 la brochure « Sécurité dans l’emploi des cytostatiques »(1)
décrivant les risques et les mesures de protections à appliquer pour la manipulation des
produits cytostatiques. Les cytostatiques y sont définis comme des « substances qui inhibent
la croissance cellulaire »
La SUVA recommande que les femmes enceintes ou qui allaitent ne soient pas occupées à
la fabrication, à la reconstitution, à l’administration et à l’élimination de cytostatiques. Il est
également recommandé de ne pas affecter à ces activités des femmes qui désirent
concevoir.

2.2 En Europe
En Europe, le cadre législatif est établi au travers d’une série de Directives européennes
basées sur l’art. 137 du Traité européen.
La Directive 89/391/CEE pose les principes généraux de protection des travailleurs et de
responsabilités de l’employeur.
La Directive 92/85/CEE traite de la protection professionnelle des femmes enceintes,
allaitant ou nouvellement accouchées.

L’European Agency for Safety and Health at Work a pour mission de collecter, d’analyser
et de promouvoir la santé et la sécurité au travail afin de rendre les places de travail
européennes plus sûres, plus saines et plus productives et en particulier de promouvoir une
culture efficace de prévention. Concernant la manipulation des produits potentiellement
dangereux, l’agence se réfère aux recommandations de l’American Society of Hospital
Pharmacists.(2)

2.3 Aux Etats-Unis :


L’Occupational Safety and Health Administration (OSHA) du Département américain du
Travail a pour mission d’assurer la sécurité et la santé des travailleurs américains.
La section VI, chapitre 2 du manuel technique de l’OSHA décrit de façon très détaillée
comment contrôler l’exposition professionnelle aux produits dangereux (« hazardous
drugs »).
Ce manuel décrit les critères permettant d’identifier un produit dangereux, discute les
équipements et les recommandations à fournir aux travailleurs, mentionne les obligations de
surveillance médicale des travailleurs et liste quelques « hazardous drugs ».(3)

Le National Institute for Occupational Safety and Health (NIOSH) du Département


américain de la santé a également publié un document intitulé « Preventing occupational
exposures to antineoplastic and other hazardous drugs in health care settings ». Il y est
aussi discuté des risques liés à la manipulation de produits dangereux et des
recommandations à donner aux professionnels. Ce document propose une liste intéressante
de médicaments devant être manipulés comme des « hazardous drugs ».(4)

L’American Society of Hospital Pharmacists (ASHP) a été la première instance à parler


d’« hazardous drugs ». C’est sur la base de ses recommandations que les conseils de
l’OSHA et du NIOSH ont été établis. Les « ASHP guidelines on handling hazardous drugs »
sont des références en la matière.(2)

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 9


Tableau 1 : Principales lois et recommandations
Suisse Europe USA
Prévention et • Loi sur le travail • Traité européen
protection de la • LAA • Directive
santé des travailleurs • OPA 89/391/CEE

Protection de la • Ord. protection de la • Directive 92/85/CEE


Non recherché
maternité maternité
• OLT1
Responsabilités de • OLT3 • Dépend des Etats
la médecine du • MSST
travail
Organe d’exécution/ • SUVA • European Agency • NIOSH
de promotion de la for Safety and
santé au travail Health at Work (EU-
OSHA)
Recommandations • SUVA (SUVA) • Se réfère à ASHP • OSHA
pour la manipulation • NIOSH
des produits • ASHP
cytostatiques
Notion de NON OUI OUI
« hazardous drugs »
• Voir lexique en p.4 pour les abréviations
• Lois suisses http://www.admin.ch, SUVA http://www.suva.ch/fr/, Lois européennes http://eur-lex.europa.eu/fr/index.htm, EU-
OSHA http://osha.europa.eu/,OSHA http://www.osha.gov/, NIOSH http://www.cdc.gov/niosh/

Il est intéressant de souligner la différence de traitement au niveau légal entre les


médicaments et les produits chimiques.
Que ce soit en Suisse, en Europe ou aux USA, de nombreuses lois traitent des précautions
à prendre pour la manipulation, l’étiquetage, la distribution des produits chimiques ainsi que
les limites d’exposition et les protections à appliquer avec ces mêmes produits. Des listes
exhaustives de produits chimiques avec leurs classes de toxicité sont publiées. Des
Occupational Exposure Limits (OEL) sont également exigées au niveau européen pour les
substances chimiques mais pas pour les médicaments.(5)
Pour la Suisse, la SUVA a publié une brochure intitulée « Valeurs limites d’exposition aux
postes de travail 2007 ». Elle ne concerne que les produits chimiques.

2.4 Exigences documentaires


2.4.1 Material Safety Data Sheet (MSDS)

Les MSDS sont des documents exigés aux Etats-Unis par l’OSHA dans le but d’assurer que
les risques liés à tout produit fabriqué ou importé aux Etats-Unis soient évalués et que les
informations concernant ces risques soient transmis aux employeurs et aux employés.
L’OSHA spécifie quels sont les éléments spécifiques qui doivent être contenus dans ces
MSDS (données physico-chimiques, réactivité, toxicité, premiers secours, conservation,
traitement des déchets, équipements de protection, procédures en cas d’accident, effets sur
l’environnement etc.)
Ces documents sont destinés aux employeurs et aux employés qui sont exposés à des
produits dangereux sur leur lieu de travail ainsi qu’aux équipes d’urgences.
Ils sont exigés aux Etats-Unis pour les produits chimiques mais également pour les
médicaments. Ils sont fournis par les fabricants et peuvent porter sur le principe actif seul ou
sur la spécialité commerciale.
Les MSDS peuvent être obtenus sur différents sites web qui leur sont dédiés (détails sur
http://www.ilpi.com/msds/) ou par les fabricants.

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 10


Au niveau européen, les Directives 67/548/EEC et 99/45/EEC exigent des producteurs de
substances dangereuses de la Communauté européenne de fournir aux utilisateurs
industriels et professionnels des informations détaillées sur la sécurité, les dangers pour la
santé humaine et l’environnement de leurs produits.
En Suisse, Swissmedic n’exige pas de document de type MSDS pour les médicaments
devant être enregistrés. Si les risques liés à l’utilisation d’un produit chez un patient doivent
être clairement décrits (effets indésirables et données précliniques), les risques pour les
professionnels ne sont pas exigés.

2.4.2 Phrases de risque et de sécurité

Les directives européennes 67/548/CEE et 1999/45/CEE et les directives ultérieures les


modifiant recommandent l’utilisation des phrases de risques (R phrases) et des phrases de
sécurité (S phrases) pour caractériser les risques liés à la manipulation d’une substance
chimique. Les phrases de risque doivent figurer sur l’étiquetage des substances et
préparations chimiques dangereuses, mais cette recommandation ne concerne pas les
médicaments.(6)
La nouvelle Loi fédérale sur les produits chimiques (LChim) et son Ordonnance
(OChim) se réfèrent également pour identifier les produits dangereux aux phrases de risque
(R phrases).
Les phrases de risque et de sécurité relatives aux principes actifs médicamenteux figurent
généralement dans les MSDS.

La signification des phrases de risque et de sécurité se trouve en Annexe 8.1.

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 11


3. RISQUES LIES A LA MANIPULATION DE
PRODUITS TOXIQUES
La prise de conscience que des produits pharmaceutiques pouvaient être à risque biologique
ou chimique pour les manipulateurs est récente. L’attention a surtout été portée sur les
risques liés aux cytostatiques.

Plusieurs études ont été réalisées, prouvant la contamination du personnel manipulant des
produits toxiques. Les premières études portaient sur des travailleurs à risque dans
l’industrie. Il a ainsi été démontré que les urines de travailleurs dans des entreprises de
caoutchouc présentaient des activités mutagènes significativement plus élevées que le
groupe contrôle, composé d’employés de bureau.(7) Ensuite des études ont été effectués sur
du personnel reconstituant des cytostatiques. Les tests de mutagénicité urinaire se sont
révélés positifs chez les personnes n’appliquant pas de mesures de protection adéquates.(8)
Plus récemment, une étude longitudinale sur 3 ans en Allemagne a testé la présence de
différents cytostatiques dans les urines de pharmaciens et de techniciens préparant les
produits dans une unité de reconstitution centralisée de cytostatiques. Plus de la moitié des
personnes testées présentaient un résultat positif, malgré l’application de mesures de
protection.(9 ;10)

La mise en évidence d’une corrélation entre l’exposition aux cytostatiques et les signes
d’intoxication reste difficile. En effet, de nombreuses études impliquent des méthodes
biologiques non sélectives peu sensibles pour monitorer l’exposition occupationnelle et
aucun marqueur biologique n’a été reconnu comme universel.(4 ;11) Par exemple, une étude a
montré de nombreux faux positifs dans des essais de mutagénicité urinaire effectués sur des
échantillons de personnes non exposées à des produits cytostatiques.(12 ;13) Une autre étude
a été menée en France sur l’exposition aux cytostatiques du personnel hospitalier en
mesurant différents paramètres biologiques urinaires et n’a pas montré d’évidence claire de
contamination. L’auteur en a conclu que la recherche de cytostatiques urinaires ne permet
pas de surveiller la population exposée en dehors de contaminations franches.(14)
Malgré ces résultats parfois contradictoires, il ne fait plus aucun doute que les employés
manipulant des produits toxiques tels les cytostatiques courent le risque d’une exposition et
d’une contamination par ces produits si aucune mesure de protection n’est prise. Au vu des
conséquences que cela peut impliquer, le principe de précaution doit prévaloir.

3.1 Quels risques ?


La toxicité retardée ou chronique est secondaire à une exposition prolongée ou répétée et à
une succession de micro-absorptions. Elle englobe les effets mutagènes, carcinogènes et
les risques pour la reproduction.

3.1.1 Carcinogénicité

Carcinogène ou cancérogène se dit d’une substance pouvant provoquer le cancer.


La cancérisation est un processus complexe, très long, demandant un temps de latence
souvent considérable.
L’origine professionnelle de cancers serait fortement suspectée dans 4 à 8.5% des cas en
France.(15) Prouver le lien entre l’apparition de cancers et la manipulation de produits
carcinogènes n’est pourtant pas chose aisée. Les quelques études ayant analysé les risques
de développement de cancer chez des travailleurs exposés à des produits cytostatiques
sont contradictoires.(16)

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 12


Certaines études rétrospectives ont montré une légère augmentation du risque de cancers
de la peau et de lymphomes non-hodgkiniens chez des techniciens en pharmacie ayant
manipulé des produits carcinogènes.(17) Une augmentation des cas de leucémie chez des
personnes travaillant avec des cytostatiques a également été mise en évidence dans une
étude danoise.(18)

3.1.2 Mutagénicité et génotoxicité

Mutagène se dit d’une substance susceptible de produire des altérations du matériel


génétique d’une cellule, entraînant une modification durable de certains caractères du fait de
la transmission héréditaire de ce matériel génétique. Génotoxique traduit également la
capacité d'une substance de compromettre l'intégrité du génome. Les mutations qui
surviennent dans le génome aboutissent parfois à l’initiation d’un processus cancéreux.
Mutagénicité et carcinogénicité sont donc souvent liés.

Les effets sur l’organisme des substances génotoxiques peuvent être évalués par
l’observation d’aberrations chromosomiques (CA), d’échanges de chromatides-sœur (SCE),
ou de micronucleis (fragments d’ADN) dans les lymphocytes sanguins périphériques.(1)
Des fréquences plus élevées de CA et de SCE dans les lymphocytes périphériques ont été
détectées dans plusieurs études chez des infirmières manipulant des agents cytostatiques.
Mais il faut être prudent dans l’interprétation de ces résultats car ces augmentations de SCE
n’étaient pas statistiquement significatives dans deux de ces études.(19:20;21) Malgré tout,
quand toutes les données sont considérées, une évidence d’augmentation des risques de
génotoxicité chez les travailleurs exposés semblent se dessiner.4)
Une autre étude plus récente n’a au contraire pas montré de différences significatives dans
le taux de SCE entre des pharmaciens et des techniciens manipulant des cytostatiques et un
groupe contrôle. Ces résultats peuvent certainement être mis en corrélation avec le fait que
ces professionnels appliquaient les mesures de protection recommandées.(22)
Ainsi, bien que l’on ne possède pas aujourd’hui de preuve que les risques de génotoxicité se
traduisent en une incidence augmentée de tumeurs secondaires, le principe de précaution
prévaut.

3.1.3 Toxicité pour la reproduction

La toxicité pour la reproduction comprend l’altération des fonctions ou de la capacité de


reproduction chez l’homme ou la femme et l’induction d’effets néfastes non héréditaires sur
la descendance.(23)

De nombreuses études décrivent une association entre exposition à des anticancéreux et


effets sur la reproduction. Les principaux effets mis en évidence sont des cas de fausses
couches, de petits poids à la naissance et d’anormalités congénitales.(1)
Une étude cas témoin chez des infirmières a associé la manipulation de cytostatiques avec
des malformations chez le fœtus mais pas avec des avortements spontanés.(24) Une autre
étude cas témoin sur 7 ans dans 17 hôpitaux finlandais a mis en évidence un risque
statistiquement significatif de perte fœtale chez des professionnelles exposées aux
cytostatiques.(25) Une étude de cohorte sur des infirmières de 4 hôpitaux français a noté que
le taux d’avortements spontanés était significativement plus grand chez les infirmières
exposées à des produits cytostatiques.(26)
Dans une autre étude de cohorte, il n’a par contre pas été montré d’augmentation des
risques de fausses-couches, de malformations, de petits poids de naissance ou de
naissances prématurées chez des infirmières manipulant des produits antinéoplasiques
durant leurs grossesses. Mais le degré d’exposition de ces infirmières était plus bas que
dans les études précédentes, puisque qu’elles appliquaient les mesures de protection
recommandées pour les départements d’oncologie danois. Cela tend à prouver l’efficacité
des mesures de protection.(18)

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 13


Les effets sur la spermatogenèse chez l’homme n’ont pas fait l’objet d’étude spécifique, mais
certains médicaments ont montré un effet néfaste sur la reproduction masculine.(27)

3.1.4 Pouvoir irritant ou allergisant

Les allergies de contact aux médicaments topiques et au matériel de pansements


représentent une part importante de réactions d’irritation ou de sensibilisation survenant au
cours de la vie professionnelle. Les produits mis en cause sont le plus souvent des
antibiotiques ou des désinfectants.(28;29;30) Les réactions locales comprennent des irritations
cutanées ou des muqueuses, des dermites de contact et des eczémas allergiques et sont
secondaires au contact direct entre le médicament et la barrière cutanéo-muqueuse.
De nombreux cytostatiques ont également des propriétés irritantes pour la peau. Les
injections para-veineuses et les piqûres accidentelles peuvent être responsables de
nécroses cutanées plus ou moins graves.(27;31)

3.1.5 Autres symptômes

Des troubles systémiques tels que céphalées, vertiges ou nausées ont également été décrits
lors de surexposition aigue à des produits cytostatiques.(32;33)

3.2 Quelles voies d’absorption ?


Les risques pour le personnel travaillant avec des produits potentiellement toxiques sont
fonction de la toxicité intrinsèque du produit, mais aussi du type et de la durée d’exposition.
Les principales voies d’exposition sont :
- l’inhalation de poussières ou d’aérosols
- l’absorption cutanée
- l’ingestion

3.2.1 Exposition par inhalation

L’exposition par inhalation peut être suspectée à partir du moment où une contamination de
l’air est mise en évidence. Une évaluation de l’exposition externe des travailleurs peut être
faite par des mesures effectuées dans l’air ambiant.
Une étude a par exemple mesuré le taux de méthotrexate présent dans l’air ambiant et dans
les urines de professionnels manipulant ce produit. Les résultats étaient positifs pour les
deux mesures.(34) Des taux importants de fluorouracile et de cyclophosphamide ont
également été détectés dans des prélèvements d’air effectués dans des cliniques où les
cytostatiques étaient manipulés sans précautions particulières.(35)
Il existe pour les produits chimiques une limite d’exposition occupationnelle (OEL) qui
représente la quantité ou la concentration limite à laquelle un travailleur peut être exposé.
(36)
Comme jusqu’à présent peu de résultats de mesures de cytostatiques dans l’air ont été
publiés et que les études épidémiologiques ne comportent pas de mesures d’exposition, il
n’est pas possible d’établir une corrélation dose-effet qui permettrait de proposer des valeurs
limites d’exposition pour les médicaments.(1)
Il n’existe pas non plus de données permettant d’évaluer la volatilité d’un principe actif
médicamenteux au sein de sa spécialité galénique. La volatilité de la substance pure n’est
souvent même pas indiquée dans les MSDS.

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 14


3.2.2 Exposition cutanée

L’exposition cutanée peut être définie comme la quantité de substance chimique en contact
avec la couche externe de la peau et qui pourrait être disponible pour une absorption
cutanée ou pour produire un effet sur la surface de la peau. Fort heureusement, la peau
représente une barrière efficace à la pénétration de substances étrangères.
L’exposition cutanée sur le lieu de travail peut résulter d’un contact direct avec les
contaminants, d’un dépôt de particules par aérosolisation ou d’un contact de la peau avec
une surface contaminée.(37)
Plusieurs études ont montré l’importance de la contamination des surfaces de travail et donc
le risque pour les travailleurs d’être exposés à un contact cutané avec des produits
dangereux.(38;11) L’évaluation de la contamination durant les manipulations peut se faire par
échantillonnage de surface après utilisation d’un marqueur comme la quinine.(39)

L’absorption percutanée de substances chimiques se fait par diffusion passive à travers la


peau, et est influencée par le site de peau en contact, l’hydratation de la peau, son épaisseur
et son intégrité ainsi que par la taille de la molécule et sa lipophilicité.(40;41;42;43)
Il faut donc connaître tous ces paramètres pour pouvoir évaluer le risque de pénétration
cutanée d’un médicament donné chez une personne donnée. Des modèles de pénétration
cutanée in vitro ont été développés et peuvent être utilisés.(44;45;46;47)

3.2.3 Exposition par ingestion

La contamination des mains a pu également être associée à un risque d’exposition par


ingestion, par transfert des contaminants présents sur la main vers la bouche.(48) La
présence d’aliments ou de cigarettes dans les lieux où des cytostatiques étaient manipulés
représente également un risque d’ingestion accidentelle.(3)

3.3 Quels produits thérapeutiques ?


L’attention a jusqu’à présent surtout été portée sur les médicaments cytostatiques utilisés
pour le traitement du cancer et la plupart des listes répertoriant les produits toxiques ne
concerne que ceux-ci.(49) Il est cependant clair que de nombreux autres agents ont un profil
de toxicité préoccupant.
C’est ce qui a motivé l’American Society of Hospital Pharmacists (ASHP) à définir une
classe de produit sous le terme « hazardous drugs » et à publier un bulletin d’assistance sur
la manipulation de ces médicaments.(2)
Les «hazardous drugs » sont définis comme des médicaments connus ou suspectés de
causer des effets indésirables sur la santé par une exposition sur le lieu de travail ; sont
inclus notamment des médicaments utilisés dans le traitement des cancers, des
médicaments antiviraux, des hormones et quelques médicaments issus du génie génétique.
(4)

Le NIOSH définit les « hazardous drugs » comme des médicaments ayant au moins l’une de
ces 6 caractéristiques :
- carcinogène
- tératogène ou toxique pour le développement
- toxique pour la reproduction
- toxique pour des organes à faible dose
- génotoxique
- structure ou profil toxicologique d’une nouvelle substance qui ressemble à une substance
connue pour être toxique selon les critères ci-dessus (4)

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 15


3.4 Quelles formes galéniques ?
La prise de conscience des dangers liés à la manipulation de produits cytotoxiques s’est
surtout faite pour les produits parentéraux. Une étude a montré en effet que les taux
d’exposition sont différents pour les substances solides et liquides, ces dernières exposant
significativement plus le manipulateur.(50)
A l’inverse, certains principes actifs sont identifiés comme dangereux mais ne représentent
pas un risque sérieux de toxicité pour l’utilisateur en raison de leur dosage ou de leur forme
galénique (p. ex : comprimés enrobés ou capsules intactes). Mais il faut être prudent car ces
formes galéniques peuvent en revanche poser problèmes si elles sont modifiées (p. ex.
capsules ouvertes ou comprimés broyés).(4;51)
Il ne faut donc pas négliger les formes orales de produits toxiques et des informations claires
doivent être données au patient ainsi qu’au personnel soignant concernant les mesures à
prendre pour se protéger lors de leur manipulation ou d’une exposition accidentelle.(52)
Des recommandations détaillées ont par exemple été émises par la British Oncology
Pharmacy Association (BOPA) pour la bonne prise en charge des patients recevant des
médicaments anticancéreux per os.(53)

3.5 Quelles manipulations ?


L’exposition à des produits potentiellement toxiques peut se faire lors de nombreuses
manipulations de médicaments à l’hôpital.(3;4) Une étude a prouvé l’exposition cutanée du
personnel soignant à la cyclophosphamide lors de diverses tâches courantes en milieu
hospitalier, dont celles décrites ci-dessous.(37)

3.5.1 Reconstitution et dilution

Les risques de contamination lors des manipulations nécessaires à la préparation et à


l’administration de produits intraveineux ont été mis en évidence dans une étude employant
une technique de simulation.(54)
Les manipulations pouvant conduire à la formation d’aérosols solides ou liquides sont
nombreuses. La reconstitution d’un lyophilisat ou la dilution d’un liquide, de même que
l’ouverture d’ampoules en verre peut être source de projection. Le retrait d’une aiguille hors
d’un bouchon peut provoquer un appel d’air et une éventuelle aérosolisation du produit. Le
transfert de liquide à l’aide d’une seringue ou le branchement d’une tubulure sur une poche
de perfusion peuvent engendrer un écoulement de produit. La purge de l’air hors d’une
tubulure ou d’une seringue peut conduire à l’écoulement de gouttelettes.

3.5.2 Broyage des comprimés ou dragées

Dans une étude, il a été démontré la présence de particules de substance active dans l’air
autour du mortier utilisé pour broyer des comprimés de melphalan.(51) Le broyage de
comprimés et l’ouverture de capsules sont donc des manipulations comportant un risque
d’exposition aux produits les composant.

3.5.3 Manipulation des excrétas

La manipulation des excrétas ou des fluides corporels de patients traités par des produits
toxiques représentent également un risque d’exposition pour le personnel soignant. En effet,
il a été clairement démontré que les urines de patients traités par des cytostatiques
contenaient des taux élevés de ces produits ou de leurs métabolites.(12;16)

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 16


3.5.4 Manipulation de flacons de médicaments

Une autre problématique concerne la face extérieure des flacons de médicaments,


fréquemment contaminés par la substance qu’ils contiennent et dont la manipulation sans
gants représente à elle seule un risque d’exposition pour le personnel. Les fabricants
devraient prévenir ce risque en améliorant et validant leurs systèmes de nettoyage des
flacons avant la distribution de leurs produits.(48;55;56)

3.5.5 Casse et accidents

Les risques liés à des accidents (projections cutanée et oculaire, bris de flacons,
contaminations accidentelles de surfaces) ne doivent pas être négligés. Ils méritent d’être
pris en considération du fait de l’exposition importante qu’ils entraînent.(57;58)

3.5.6 Evacuation des déchets et du linge souillés

Les traitements de matériel et de linge souillés, de même que de déchets contaminés sont
également des actes pouvant exposer le personnel.(13)

3.6 Quels professionnels?


De nombreux corps de métier sont confrontés à la manipulation de substances toxiques ou
de matériel contaminés au sein d’un hôpital : infirmiers,(18) médecins,(59) pharmaciens et
techniciens,(34) transporteurs, employés de voirie, nettoyeurs etc. Les patients et leurs
proches peuvent également être concernés.(4) Pour chacun des recommandations et des
mesures de protection adaptées doivent être proposées.

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 17


3.7 Résumé d’évaluation des risques
Tableau 2 : Evaluation de risques liés à la manipulation de produits toxiques
Evaluation des risques Commentaires
Toxicité Carcinogénicité
Mutagénicité Toxicité chronique
Toxicité pour la
reproduction

Sensibilisation
Irritation Toxicité aigue
Autres symptômes
Voies d’absorption Transcutanée Voie principale
Inhalation Voie secondaire
Ingestion Voie secondaire
Formes galéniques Liquides Surtout risque de pénétration cutanée
Lyophilisats Surtout risque d’inhalation
Comprimés, capsules Risques augmentés si broyés ou
ouvertes
Aérosols Risques d’inhalation et de pénétration
cutanée
Types de manipulation Reconstitution de Risque de projection de gouttelettes ou
lyophilisats de particules de poudre
Dilution de liquides
Broyage de comprimés Contamination de surface et de l’air
Ouverture de capsules ambiant
Manipulation flacons
contaminés Risques de contact cutané
Elimination des excrétas essentiellement
Elimination du matériel
souillé
Niveau d’exposition Temps de contact Permettent le calcul de l’ICC (chap. 4.3)
Fréquence de contact
Caractéristiques physico- Peuvent être évaluées par tests en
chimiques du produit laboratoire
Caractéristiques de la Difficilement évaluable
peau
Mesures de protection Peuvent être évaluées par questionnaire
appliquées
Mesures de protection Mesures techniques Flux laminaires ou isolateurs
Mesures Techniques de travail
organisationnelles
Protections personnelles Gants, masque, lunettes, blouse
Surveillance par médecin Contrôles de santé réguliers
du travail

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 18


4. EVALUATION DES RISQUES ET MESURES DE
PROTECTION

Le degré d’absorption d’un produit sur le lieu de travail et ses conséquences sur chaque
individu sont difficiles à évaluer et il n’est pas aisé d’établir des degrés de sécurité
d’exposition. Il est ainsi essentiel de minimiser l’exposition à tous les produits potentiellement
dangereux.(3)
Plusieurs organisations gouvernementales ou professionnelles ont édicté des
recommandations pour la manipulation des produits cytotoxiques et parfois d’autres produits
potentiellement dangereux.
Le développement d’un programme de prévention et de sécurisation pour les employés
confrontés à la manipulation de produits thérapeutiques dangereux à l’hôpital se base sur
l’identification des produits à risque, l’évaluation du degré de risque et l’élaboration de
recommandations de mesures de protection.

4.1 Identification des produits à risque


Dans la littérature, on trouve peu de listes nommant les produits et spécialités
pharmaceutiques devant être considérés comme dangereux. Seul le NIOSH publie une liste
de principes actifs à considérer comme « hazardous drugs ».(4)
La brochure de la SUVA induit quant à elle une confusion puisqu’il apparaît dans sa
« classification des cytostatiques » des produits utilisés dans les traitements des cancers,
mais n’étant pas des cytostatiques au sens strict et/ou n’exposant pas les manipulateurs à
des risques carcinogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction.(1)
Afin d’identifier les médicaments représentant un risque lors de leur manipulation, chaque
institution devrait créer sa propre liste de produits à risque en rapport avec les spécialités
pharmaceutiques et les pratiques en vigueur dans leurs établissements.(4;60) Tout nouveau
produit devrait être considéré comme potentiellement à risque jusqu’à ce que des
informations adéquates soient trouvées à son sujet.(3)
Pour identifier les produits à risque, le NIOSH recommande les outils documentaires
suivants :
- MSDS
- Notice d’utilisation des produits
- Recommandations sanitaires spéciales du fabricant, des autorités ou de groupes
professionnels
- Rapport et case-studies publiés dans des journaux professionnels
- Autres recommandations utiles (4)

4.2 Evaluation des risques


La toxicité chronique d’un produit se base sur :
- son mécanisme d’action : la plupart des produits dangereux se lient directement au
matériel génétique dans le noyau des cellules ou affectent la synthèse des protéines.
- l’expérimentation sur des modèles animaux : de nombreuses études documentent le
potentiel carcinogène, mutagène et tératogène sur des expérimentations animales.
- des données chez l’homme aux concentrations thérapeutiques : le développement
d’affections malignes peut être un effet indésirable au traitement chimiothérapeutique
(leucémie, cancer de la vessie, lymphomes). Des aberrations chromosomiques peuvent
également apparaître, tout comme des affections d’autres organes ou des risques de
destruction de tissus en cas d’extravasation.(3)

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 19


4.2.1 Pouvoir carcinogène

La carcinogénicité d’une substance est identifiée par les observations de tumeurs


secondaires apparues chez des patients ayant reçu le médicament ainsi que sur
l’expérimentation animale.
L’ASHP recommande que tous les produits pharmaceutiques reconnus comme
carcinogènes chez les animaux soient manipulés comme agents carcinogènes pour les
humains.(2)

Il existe plusieurs systèmes de classification de la carcinogénicité des produits.


Sur la base d’observations de tumeurs secondaires apparues chez des patients ayant reçus
des doses thérapeutiques de médicaments, l’IARC, organisme placé sous la tutelle de
l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a proposé une classification de différents
produits chimiques et/ ou thérapeutiques concernant leur carcinogénicité.(61)

Groupe 1 : L’agent est cancérogène pour l’homme


Groupe 2A : L’agent est probablement cancérogène pour l’homme
Groupe 2B : L’agent est un cancérogène possible pour l’homme
Groupe 3 : L’agent ne peut être classé du point de vue de sa carcinogénicité pour l’homme
Groupe 4 : L’agent est probablement non cancérogène pour l’homme. Ce groupe ne
contient qu’une seule substance.
C’est cette classification qui est le plus souvent citée dans la littérature. La SUVA par
exemple s’y réfère.(1)

La Communauté européenne utilise une autre classification pour les produits chimiques
cancérigènes et se réfère aux phrases de risques R40, R45, R49.(23)

4.2.2 Pouvoir mutagène

Une majorité de produits cancérogènes présente également une activité mutagène sur
certaines souches sélectionnées de bactéries utilisées par exemple dans les différents tests
de Ames.(62) Le test d'Ames est un test biologique permettant de déterminer le potentiel
mutagène d'un composé chimique. Il consiste à examiner si une substance chimique ou un
agent physique est capable d'induire des mutations spécifiques chez différentes souches de
Salmonella typhimurium.

La Communauté européenne a également classé les produits chimiques mutagènes en 3


catégories et se réfère aux phrases de risques R46, R68.(23)

4.2.3 Pouvoir tératogène ou toxique pour la reproduction

Pour de nombreuses substances, les risques réels pour la femme enceinte ou allaitant ne
sont pas connus. Les données épidémiologiques sont rares et des études sur des patientes
sont éthiquement impossibles à envisager. La toxicité pour la reproduction est le plus
souvent testée sur les animaux.
Les produits chimiques les plus préoccupants sont ceux qui sont toxiques pour la
reproduction à des niveaux d’exposition qui ne donnent pas de signes de toxicité chez les
futurs parents.(63)

Il n’existe plus de classification par catégories de grossesse en Suisse, mais la FDA y a


encore recours :
Catégorie A
« Des études contrôlées chez la femme n'ont pas démontré de risque pour le foetus au cours
du premier trimestre de la gestation; il n'y a pas d'évidence suggérant un risque au cours des
trimestres ultérieurs et la possibilité d'un préjudice foetal semble peu vraisemblable. »

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 20


Catégorie B
« Les études de reproduction chez l'animal n'ont pas démontré de risque foetal, mais on ne
dispose pas d'étude contrôlée chez la femme enceinte ou, alternativement, les études de
reproduction chez l'animal ont montré un certain degré de toxicité (autre qu'une diminution
de la fertilité) qui n'a pas été confirmé par des études contrôlées chez la femme cours du
premier trimestre; il n'y a pas d'évidence suggérant un risque au cours des trimestres
ultérieurs. »
Catégorie C
« Des études chez l'animal ont montré des effets indésirables pour le foetus (tératogénicité,
embryotoxicité, ou autres) et il n'y a pas d'études contrôlées chez la femme ou,
alternativement, les études chez la femme ou chez l'animal ne sont pas disponibles. Dans
ces conditions, le médicament ne devrait être administré que si le bénéfice potentiel justifie
le risque potentiel pour le foetus. »
Catégorie D
« Il existe des évidences positives de risque pour le foetus humain, mais les bénéfices d'un
emploi chez la femme enceinte peuvent être acceptables malgré ce risque (c'est le cas, par
exemple, de médicaments indiqués dans des situations présentant un risque vital ou lors
d'une maladie grave pour laquelle il n'existe pas d'alternative thérapeutique sans risque). »
Catégorie X
« Des études chez l'animal ou chez l'être humain ont montré des anomalies foetales ou,
alternativement, il existe des évidences de risque foetal basées sur l'expérience chez l'être
humain ou chez l'animal et les risques liés à l'emploi du médicament chez la femme enceinte
dépassent largement les bénéfices possibles. Le médicament est contre-indiqué chez la
femme qui est ou qui peut devenir enceinte. »

La Communauté européenne a également classé les produits chimiques toxiques pour la


reproduction en 3 catégories et se réfère aux phrases de risques R60, R61, R62, R63.(23)

4.2.4 Pouvoir irritant

Les caractéristiques irritantes ou sensibilisantes pour la peau et/ ou les muqueuses des
produits chimiques et thérapeutiques généralement testées sur des peaux d’animaux (porc,
lapin…) et sont décrites par des phrases de risques et de sécurité dans les MSDS.

Le caractère irritant pour le système respiratoire si des gaz ou des poussières sont inhalées
est également décrit par les phrases de risques et de sécurité dans les MSDS.

4.3 Evaluation du niveau d’exposition


La toxicité chronique des produits thérapeutiques est dose-dépendante, mais quantifier les
risques encourus sur le lieu de travail en fonction de l’exposition n’est pas chose aisée.
La mesure du taux d’exposition cutanée sur le lieu de travail est complexe. Un projet
européen ayant pour but de déterminer les différents modèles d’exposition cutanée
professionnelle à des substances à risque a recueilli le taux d’exposition sur 85 sites
(industriels et autres) dans 5 pays d’Europe. Ces mesures ont été effectuées sur le corps et
sur les mains. Il ressort que les mains sont la partie la plus contaminée du corps. Les taux
d’exposition mesurés ont été exprimés en DEO (dermal operation units), notion qui pourrait
aider à développer des modèles prédictifs d’exposition cutanée à l’avenir.(36;50)
Tout comme les OEL, une proposition d’évaluation de valeurs limites d’exposition cutanée
(DOEL) pour les travailleurs a également été développée et pourrait représenter un outil
intéressant pour évaluer l’exposition cutanée.(36;64;65)

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 21


D’autres types de mesures des niveaux d’exposition peuvent être utilisés.
Le calcul de l’indice de contact cytotoxique (ICC) en est une.(57) Cette classification se
base sur :
- la fréquence des préparations ou reconstitutions et des administrations pendant une
période définie et pour une même personne (nR) + (nA)
- la durée de présence de cette personne pendant la même période (nH)

ICC = nR + nA / nH

Elle aboutit à trois niveaux d’exposition.


Niveau 1 : ICC < 1 recommandations minimales.
Niveau 2 : 1≤ ICC ≥3 envisager les préparations dans des locaux isolés, spécialement
prévus à cet effet et dotés de hottes à flux laminaire vertical de type II B.
Niveau 3 : ICC > 3 la mise en place d’une unité centralisée de reconstitution rattachée au
service de Pharmacie et équipée d’un matériel adapté (hotte à flux laminaire
vertical de type IIB…) se justifie.

4.4 Mesures de protection


Des études ont montré que l’introduction de mesures de protection permet de diminuer
significativement une partie des risques liés à la manipulation de produits dangereux.(7;18)
La hiérarchie des mesures de protection recommandées par la SUVA est:

- Mesures techniques. La préparation des produits à risque dans des postes de sécurité
biologique (PSB) situés dans des locaux séparés et ventilés permet d’empêcher ou de limiter
les contacts entre le travailleur et la substance dangereuse. Il peut s’agir de hottes à flux
laminaire d’air vertical (HFLAV) ou d’isolateurs. L’isolateur représente le système le plus sûr,
puisqu’il est composé d’un espace stérile, fermé par une vitre offrant une barrière physique
entre le manipulateur et le produit, protégeant ainsi chacun d’eux d’une contamination par
l’autre. L’air s’échappant de l’isolateur est filtré et relâché directement à l’extérieur.(1;48;55)

- Mesures organisationnelles. Les méthodes de travail concernant la manipulation de


produits potentiellement toxiques peuvent être très hétérogènes au sein d’un même
établissement.(66) Des techniques de travail adéquates et standardisées doivent donc être
mises en place.
L’utilisation de dispositifs techniques visant à empêcher la formation d’aérosols et la
dispersion des produits doit par exemple être recommandée pour la reconstitution des
produits dangereux.(1;2;4)
Le processus d’élimination des produits dangereux et du matériel contaminé doit être
clairement décrit. Ils doivent être traités de façon séparée des autres déchets communs afin
d’éviter au maximum leur dissémination dans l’environnement (1;2;4).
Des procédures claires en cas de casse et d’accident avec des produits potentiellement
toxiques doivent être élaborées et enseignées à toute personne pouvant être exposée.(1;2;4)

- Protections personnelles. Il est recommandé de porter une, voire deux paires de gants en
latex ou en nitrile et de les changer toutes les 30 minutes lors de la reconstitution de produits
toxiques.(1;2;4) Certaines substances ont montré un pouvoir pénétrant plus important
(carmustine, cyclophosphamide…) et lors d’exposition prolongée, deux paires de gants
doivent être superposées.(55;62;67) En cas de déchirure ou de contamination directe, les gants
doivent être remplacés immédiatement. La qualité de protection dépendra de l‘épaisseur des
gants, du matériau, du produit manipulé et de la durée de contact avec le produit.
Pour la reconstitution des cytostatiques hors de PSB, il est recommandé de porter un
masque de type FFP2 au minimum, de même que des lunettes avec protection latérale.
Pour l’administration, il n’est généralement pas nécessaire de porter masque et lunettes,
sauf si un risque d’exposition existe.(1;55)

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 22


Une blouse de protection doit toujours être portée. Lors de manipulation comportant un
risque important de contamination par des produits dangereux, une surblouse à manche
longue est recommandée.

Masque chirurgical Masque FFP2

Lunettes de protection

- Surveillance par la médecine du travail. Des examens médicaux réguliers doivent être
effectués par le médecin d’entreprise sur les employés exposés à des substances
dangereuses. L’évaluation des risques et des mesures de protection à appliquer incombent
aussi à la médecine du travail.

4.4.1 Applicabilité des mesures

Les recommandations officielles sont donc claires, mais il faut trouver un compromis
acceptable entre degré de confort et de protection. En effet, il a été démontré que les
mesures de protection sont souvent sous-appliquées par le personnel, par méconnaissance
ou parce qu’elles se révèlent trop contraignantes.(33;68)
Seules des personnes formées et informées devraient manipuler les produits dangereux.(1;2;4)
Il faut donc réussir à faire passer le message clairement auprès du personnel soignant afin
qu’il prenne conscience des risques et des mesures qu’il doit appliquer pour sa propre
protection.(69) Une étude a montré qu’on réduisait les appréhensions des employés sur la
manipulation de produits cytotoxiques en leur donnant des informations et des
recommandations claires et en les incluant dans les réflexions autour de la sécurité.(70) Il faut
aussi rester vigilants et rappeler sans relâche les recommandations de sécurité, puisque des
études ont montré la présence de produits dangereux dans les urines de professionnels
appliquant des mesures de protection.(22;55;66)

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 23


5. ELABORATION D’UNE METHODE D’EVALUATION
DES RISQUES LIES A LA MANIPULATION DE
PRODUITS POTENTIELLEMENT TOXIQUES ET
MESURES DE PROTECTION

5.1 Contexte
Au vu des obligations légales en matière de santé du travail, il appartient à l’employeur de
réduire au maximum les risques pour la santé de son personnel. Même si les risques réels à
long terme pour la santé des personnes manipulant régulièrement des médicaments
dangereux ne sont pas encore clairement identifiés, il est de l’obligation d’un établissement
hospitalier d’identifier, d’informer et de protéger ses collaborateurs concernant les pratiques
pouvant potentiellement nuire à leur santé.
S’il existe des recommandations claires quant aux protections à appliquer pour prévenir
l’exposition à des produits cytostatiques, il n’existe par contre pas de liste vraiment
exhaustive répertoriant ces produits. De plus les formes galéniques ou les pratiques en
vigueur dans un établissement peuvent nuancer le risque d’exposition à ces produits.
C’est pourquoi il a paru indispensable de développer une méthode standardisée d’analyse
de toxicité des produits thérapeutiques utilisés dans notre établissement et d’élaborer des
recommandations claires, transmises à toutes les personnes entrant régulièrement en
contact avec ce type de produits.
Ce travail a été entrepris par collaboration entre la Pharmacie, la Direction des Soins , le
Service de Santé du personnel et le Service de Pharmacologie et Toxicologie cliniques des
HUG.

5.2 Problématique rencontrée aux hôpitaux universitaires de


Genève (HUG)
Si les mesures de protection relatives aux cytostatiques parentéraux sont clairement définies
aux HUG dans des techniques de soins, d’autres produits potentiellement toxiques
(cytostatiques oraux, anticorps monoclonaux, immunosuppresseurs, virostatiques…) sont
manipulés régulièrement dans les unités de soin par le personnel soignant.
L'unité d’Assistance Pharmaceutique de la Pharmacie des HUG a reçu de nombreuses
questions concernant la manipulation de ces produits. Quelques exemples sont cités ci-
après.

Cas No 1: administration de cytostatiques oraux par sonde entérale


Une patiente souffrant d’un cancer ORL doit recevoir de la capécitabine (Xeloda®) par sa
sonde de gastrostomie, nécessitant de réduire les comprimés en poudre. Quelles sont les
précautions à prendre ?
Selon le fabricant contacté par téléphone, les comprimés peuvent être écrasés d’un point de
vue galénique, le pelliculage ne servant qu’à masquer le goût et à enrober le principe actif
pour éviter un contact direct car il existe pour le manipulateur un risque d'absorption et de
toxicité consécutive.
Des mesures de protection particulières doivent donc être prises pour le broyage de ces
comprimés.

Cas No 2: Grossesse et personnel soignant


Une infirmière enceinte et n’appliquant pas de mesures de protection particulières téléphone
pour se renseigner sur les risques lors de récolte d’urine chez des patients recevant du
ganciclovir (Cymévène®).

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 24


Le ganciclovir est potentiellement tératogène et cancérigène chez l’être humain. Il n’est
pratiquement pas métabolisé mais excrété à 90% sous forme inchangée dans les urines.(71)
Le fabricant n’a pu nous répondre concernant les risques réels de toxicité lors de la
manipulation des urines d'un patient.
Des mesures de protection particulières doivent donc être recommandées pour la
manipulation d’excrétas de patients traités par ganciclovir.

Cas No 3: Dose pédiatrique et retour à domicile


Une maman appelle afin de vérifier si elle aurait dû prendre des précautions lors de la
manipulation de capsules de valganciclovir (Valcyte®) 125mg préparées par la Pharmacie
des HUG à partir des comprimés à 450 mg pour son enfant de 3 ans ayant subi une greffe.
Aucune information ne lui a été transmise à la sortie de l'hôpital. Afin de faciliter
l’administration, elle doit ouvrir les capsules, comme cela était fait à l'hôpital.
Le valganciclovir est un pro-médicament du ganciclovir, substance tératogène et
cancérigène chez l’être humain.(71) Selon le fabricant, les comprimés sont pelliculés pour
protéger les utilisateurs.
Si ces comprimés sont écrasés pour être reconditionnés en gélules, il faut donc prendre des
précautions et porter des gants, un masque et éviter la contamination de l’environnement
avec la poudre.

Cas No 4: Colis avec flacons abîmés


Un colis contenant des flacons de rituximab (Mabthera®) cassés et ayant coulé sur d’autres
emballages de médicaments contenus dans le carton arrive à la Pharmacie des HUG.
Ce produit est classé comme un cytostatique dans la brochure de la SUVA (1) et est utilisé
dans le traitement de cancers. Toutefois le fabricant contacté nous a affirmé que le
Mabthera® n’est pas plus dangereux que de l’eau, et que l’on peut sans autre toucher les
produits contenus dans le carton et distribuer les produits souillés aux unités de soin.
Au vu de ces résultats contradictoires, il semble préférable de réaliser une recherche plus
fouillée pour définir quels sont les risques réels liés à la manipulation de ce produit.

Ces quatre cas illustrent les problèmes auxquels sont confrontés le personnel soignant des
unités de soin, les proches des patients et le personnel de la Pharmacie. Comme le montre
le Cas No 3, certains produits ne sont pas identifiés comme à risque par le personnel
soignant alors qu'ils sont toxiques. Des proches des patients peuvent également être
concernés et ils ne reçoivent pas toujours une information adéquate standardisée à la sortie
de l'hôpital. De plus, le Cas No 4 montre la difficulté de l'évaluation de la toxicité de certains
produits, un fossé existant entre les informations de la littérature et celles fournies par
certains fabricants.

5.3 Objectif
L’objectif de ce projet est d’améliorer la sécurité du personnel hospitalier en prévenant les
risques liés à la manipulation de produits dangereux par l’application de mesures de
protection adéquates mais raisonnables.
Il s’agit de créer une méthode standardisée d’analyse de risques, permettant une prise de
décision sur la conduite à adopter lors de manipulation de produits potentiellement
dangereux et finalement d’édicter des recommandations afin d’uniformiser les pratiques et
les mesures de protection dans notre établissement.

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 25


5.4 Méthode

5.4.1 Sélection des produits à analyser


Le choix s’est porté sur :
- les produits utilisés dans les traitements anticancéreux en administration non-
parentérale
- les anticorps monoclonaux et apparentés puisque de nombreuses questions se
posaient de la sécurité d’emploi de ces nouvelles substances issues du génie
génétique et souvent utilisées pour des traitements anticancéreux ciblés
- certains immunosuppresseurs cités par la SUVA, puisqu’il est connu qu’un usage à
long terme de puissants immunosuppresseurs peut entraîner le développement de
lymphomes secondaires
- certaines hormones citées dans la brochure de la SUVA ou utilisées dans des
traitements anticancéreux
- d’autres produits réputés toxiques ou pour lesquels des questions se posaient quant
à leur manipulation
Les cytostatiques parentéraux « classiques » dont la reconstitution était déjà centralisée à la
Pharmacie n’ont pas été analysés dans ce travail, puisque l’ensemble des mesures de
protection qu’ils nécessitent était déjà clairement établi. Par contre, lorsqu’il existait une autre
forme galénique pour l’un de ces produits, toutes les formes galéniques ont alors été
analysées.

5.4.2 Sources d’information utilisées

Les données utilisées dans l’évaluation de la toxicité des produits ont été recherchées dans
diverses sources d’information :

- un ou deux MSDS par produit, obtenus principalement sur MSDSonline


(http://www.msdsonline.com/ ) ou en lançant une recherche sur internet
- Compendium suisse des médicaments 2007 (71)
- Classification relative au pouvoir carcinogène de l’IARC (61)
- Base de données Micromedex®, rubriques Reprotox® et Drugdex® (72)

5.4.3 Signalétique utilisée

Port de gants recommandé


Port d’un masque de soin recommandé
Lorsqu’un masque de type FFP2 est recommandé, cela est précisé
Port de lunettes de protection recommandé
® Reconstitution des lyophilisats, dilution des solutions ou broyage des comprimés à
effectuer à la pharmacie
Les femmes enceintes ou voulant le devenir ne doivent pas manipuler le produit
Ø Aucune protection particulière n’est recommandée

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 26


5.4.4 Algorithme décisionnel

L’évaluation des risques s’est faite en plusieurs étapes. La toxicité des principes actifs a tout
d’abord été évaluée, puis le risque a été pondéré en fonction de la forme galénique et du
mode d’administration, avant de définir des mesures de protection adéquates.

Toxicité Toxicité Toxicité pour


chronique aigue reproduction

Pondération Pondération Pondération


selon risques selon risques selon risques
de contact de contact de contact

Mesures de Mesures de
protection protection

Mesures de protection générales Mesures de protection femmes


enceintes ou voulant le devenir

Fig 1 : Algorithme décisionnel

5.4.5 Pondération selon les risques de contact

Les risques de contact cutané, pulmonaire et/ou oculaire ont été évalués en fonction de la
forme galénique et du mode d’administration de chaque produit.

Cette évaluation a été réalisée par consensus sur la base d’avis donnés par un médecin
pharmacologue clinicien et trois pharmaciens pour chaque forme galénique afin d’aboutir à
des recommandations efficaces et applicables dans la pratique.
Les risques de toxicité aigue et chronique ont été traités différemment, considérant le fait
qu’il faut être en contact avec des quantités suffisantes de produit pour être exposé à des
risques de toxicité aigue, tandis qu’il suffit de très faibles quantités mais de façon répétée,
pour être exposé à un risque de toxicité chronique. Hormis les accidents, c’est ce dernier cas
de figure qui concerne surtout le personnel soignant et le principe de précaution doit être
appliqué.

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 27


5.4.5.1 Risques de contact cutané:
Lorsqu’il a été considéré que la forme galénique et/ou le type d’administration pouvaient
entraîner un contact cutané avec le produit pour le manipulateur, le risque de contact cutané
a été défini comme positif.

Tableau 3 : Risques de contact cutané en fonction de la forme galénique


ADMINISTRATION PER OS
Forme galénique Risque de toxicité chronique Risque de toxicité
par contact cutané aigue par contact
cutané
Cpr = comprimés OUI OUI
Cpr film = cpr filmés ou enrobés NON (sauf si broyés) NON (sauf si broyés)
Sol buv = solution buvable OUI OUI
Pdre ssp per os = poudre pour OUI OUI
suspension per os
Caps = capsules NON (sauf si ouvertes) NON (sauf si ouvertes)
Dragées NON (sauf si broyées) NON (sauf si broyées)
ADMINISTRATION I.V.
Lyophilisat pour solution iv OUI OUI
Sol. iv = solution i.v. OUI OUI
ADMINISTRATION LOCALE
Onguent, gel, crème OUI OUI
Sol. admin locale = solution pour OUI OUI
administration locale
Spray nasal OUI OUI
Sol. inhal. = solution pour OUI OUI
inhalation

5.4.5.2 Risques de contact pulmonaire


Lorsqu’il a été considéré que la forme galénique et/ou le type d’administration pouvaient
entraîner un risque d’inhalation de particules ou de gouttelettes de produit, le risque de
contact pulmonaire a été défini comme positif.

Tableau 4 : Risques de contact pulmonaire en fonction de la forme galénique


ADMINISTRATION PER OS
Forme galénique Risque de toxicité chronique Risque de toxicité aigue
par contact pulmonaire par contact pulmonaire

Cpr = comprimés NON (sauf si broyés) NON (sauf si broyés)


Cpr film = cpr filmés ou enrobés NON (sauf si broyés) NON (sauf si broyés)
Sol buv = solution buvable NON NON
Pdre ssp per os = poudre pour OUI NON
suspension per os
Caps = capsules NON (sauf si ouvertes) NON (sauf si ouvertes)
Dragées NON (sauf si broyées) NON (sauf si broyées)
ADMINISTRATION I.V.
Lyophilisat pour solution iv OUI NON
Sol. iv = solution i.v. NON NON
ADMINISTRATION LOCALE
Onguent, gel, crème NON NON
Sol. admin locale = solution pour OUI OUI
administration locale
Spray nasal NON NON
Sol. inhal. = solution pour OUI (type FFP2) OUI (type FFP2)
inhalation

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 28


5.4.5.3 Risques de contact oculaire:
Lorsqu’il a été considéré que la forme galénique et/ou le type d’administration pouvaient
entraîner un risque de contact ou projection de particules dans les yeux du manipulateur, le
risque de contact oculaire a été défini comme positif.

Tableau 5 : Risques de contact oculaire en fonction de la forme galénique


ADMINISTRATION PER OS
Forme galénique Risque de toxicité aigue
par contact oculaire
Cpr = comprimés NON (sauf si broyés)
Cpr film = cpr filmés ou enrobés NON (sauf si broyés)
Sol buv = solution buvable NON
Pdre ssp per os = poudre pour NON
suspension per os
Caps = capsules NON (sauf si ouvertes)
Dragées NON (sauf si broyées)
ADMINISTRATION I.V.
Lyophilisat pour solution iv NON
Sol. iv = solution i.v. NON
ADMINISTRATION LOCALE
Onguent, gel, crème NON
Sol. admin locale = solution pour OUI
administration locale
Spray nasal NON
Sol. inhal. = solution pour inhalation OUI

Les risques de toxicité chronique liés à une exposition oculaire n’ont pas été considérés. En
effet, un contact oculaire est la conséquence d’un accident lors de la manipulation. Nous
avons considéré qu’aucune forme galénique n’expose de façon régulière et chronique à un
contact avec les yeux.

5.4.6 Evaluation de la toxicité chronique

5.4.6.1 Critères d’évaluation du pouvoir mutagène :


A) Nature des phrases de risque (phrases R) et de sécurité (phrases S) ou autres données
relatives à une activité mutagène indiquées dans les MSDS
Présence des phrases de risque R46, R39

B) Données relatives à une activité mutagène du Compendium suisse des médicaments (71).

5.4.6.2 Critères d’évaluation du pouvoir carcinogène :


A) Nature des phrases de risque (phrases R) et de sécurité (phrases S) ou autres données
relatives à une activité mutagène indiquées dans les MSDS.
Présence des phrases de risque R45, R49

B) Classification de l’IARC : (61)


Les produits des groupes 1, 2A et 2B ont été considérés comme potentiellement
carcinogènes. Les produits classés dans le groupe 3 ont été évalués individuellement en
fonction de leur mode d’action.
Les produits du groupe 4 ont été considérés comme n’étant pas carcinogènes.

C) Données relatives à une activité carcinogène du Compendium suisse des médicaments.


(71)

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 29


La mutagénicité ou la carcinogénicité ont défini la toxicité chronique du produit et ont
été pondérés.
3 classes de toxicité chronique ont alors été définies selon le schéma suivant:

Tableau 6 : Classes de toxicité chronique


MUTAGENE
OUI ? NON
OUI 3 2 2
CARCINOGENE ? 2 2 2
NON 2 2 1

Si une spécialité contenait plusieurs principes actifs, la classe de toxicité du principe actif le
plus dangereux a été choisie.

La toxicité chronique a ensuite été pondérée par le risque de contact pulmonaire et le


risque d’exposition cutanée liés à la forme galénique.

Tableau 7 : Recommandations de protection relative à la toxicité chronique


Toxicité Risque de contact pulmonaire Risque d’exposition cutanée
chronique
OUI NON OUI NON
Classe 3
® (reconstitution/ broyage) ® (reconstitution/ broyage)
(administration/ ouverture caps) (administration/ ouverture caps)
Classe 2 Ø Ø
Classe 1 Ø Ø Ø Ø

Classe 3 : Il a été défini que tous les produits de classe 3 sous forme de lyophilisat ou de
solution à diluer doivent être reconstitués de manière centralisée à la Pharmacie. Ceux se
présentant sous forme de comprimés ou de dragées doivent être au besoin, broyés à la
Pharmacie et reconditionnés en capsules. L’ouverture de capsules expose en effet moins à
la propagation de particules dans l’environnement que le broyage de comprimé.

Tous les produits de classe 3 doivent être administrés dans les unités de soins avec
gants, masque et lunettes.

5.4.7 Evaluation de la toxicité aigue

5.4.7.1 Critères d’évaluation du pouvoir irritant pour la peau :


A) Nature des phrases de risque (phrases R) et de sécurité (phrases S) ou autres
données relatives à un pouvoir irritant pour la peau indiquées dans les MSDS.
Présence des phrases de risque R21, R24, R27, R34, R35, R38, R43
Présence des phrases de sécurité S24, S28, S37

B) Données relatives à un pouvoir irritant pour la peau du Compendium suisse des


médicaments (71).

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 30


Le pouvoir irritant pour la peau a été pondéré par le risque d’exposition cutanée.

Tableau 8 : Recommandations relatives au pouvoir


irritant pour la peau
Pouvoir Risque d’exposition cutanée
irritant pour
la peau OUI NON
OUI Ø
? Ø Ø
NON Ø Ø

5.4.7.2 Critères d’évaluation du pouvoir irritant pour le système respiratoire :


A) Nature des phrases de risque (phrases R) et de sécurité (phrases S) ou autres
données relatives à une activité irritante pour le système respiratoire indiquées dans les
MSDS.
Présence des phrases de risque R20, R23, R26, R37, R42
Présence des phrases de sécurité S22, S23, S38, S51

B) Données relatives à un pouvoir irritant pour le système respiratoire du Compendium


suisse des médicaments (71).

Le pouvoir irritant pour le système respiratoire a été pondéré par le risque de contact
pulmonaire.

Tableau 9 : Recommandations relatives au pouvoir


irritant pour le système respiratoire
Pouvoir Risque de contact pulmonaire
irritant pour
le système OUI NON
respiratoire
OUI Ø
? Ø Ø
NON Ø Ø

Lorsqu’un produit irritant pour le système respiratoire était présenté sous une forme
galénique pouvant entraîner des risques de projections de particules ou de gouttelettes, le
port d’un masque de soin a été recommandé afin d’éviter l’inhalation de particules ou de
gouttelettes. Par contre lorsqu’il s’agissait d’une administration par inhalation, un masque de
type FFP2 a été recommandé.

5.4.7.3 Critères d’évaluation du pouvoir irritant pour les yeux :


A) Nature des phrases de risque (phrases R) et de sécurité (phrases S) ou autres
données relatives à une activité irritante pour les yeux indiquées dans les MSDS.
Présence des phrases de risque R36, R41
Présence des phrases de sécurité S25, S26, S39

B) Données relatives à un pouvoir irritant pour les yeux du Compendium suisse des
médicaments (71).

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 31


Le pouvoir irritant pour les yeux a été pondéré par le risque d’exposition oculaire.

Tableau 10 : Recommandations relatives au pouvoir


irritant pour les yeux
Pouvoir Risque d’exposition oculaire
irritant pour
les yeux OUI NON
OUI Ø
? Ø Ø
NON Ø Ø

5.4.8 Mesures de protection générales

Selon les recommandations de protection relatives à la toxicité chronique pondérée du


produit et celles relatives à la toxicité aigue pondérée du produit, une recommandation finale
de protection a été élaborée de la façon suivante.

Tableau 11 : Mesures de protection générales


Toxicité Toxicité Résultats
chronique aigue
pondérée pondérée
Classes 1 à 3

+ +
+ -
- +
- - Ø
+ +
+ -
- +
- - Ø
+ +
+ -
- +
- - Ø
+
® ®

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 32


5.4.9 Evaluation du pouvoir tératogène ou toxique pour la reproduction

L’évaluation de la toxicité pour la reproduction et les recommandations qui en découlent ont


été traitées séparément. En effet, les femmes enceintes ou voulant le devenir, de même que
les femmes allaitantes représentent une population bien déterminée. Les travailleurs
masculins et la majorité des travailleuses femmes ne sont pas concernés. Si un agent est
connu pour être tératogène, seules les femmes enceintes ou voulant le devenir courront un
risque et devront appliquer des mesures de protection.
Il faut de ce fait inciter les femmes enceintes à signaler leur état dès le tout début de leur
grossesse.

5.4.9.1 Critères d’évaluation du pouvoir tératogène ou toxique pour la reproduction


A) Nature des phrases de risque (phrases R) et de sécurité (phrases S) ou autres
données relatives à un pouvoir tératogène ou à une toxicité pour la reproduction indiquées
dans les MSDS.
Présence des phrases de risque R60, R61, R62, R63

B) Classification selon les catégories de la FDA. (72)


Les catégories A et B ont été considérées sans risques.
La catégorie C a été considérée comme nécessitant des protections pour les femmes
enceintes ou voulant le devenir par principe de précaution.
Les catégories D et X ont été considérées comme ne devant pas être manipulées par les
femmes enceintes ou voulant le devenir lorsqu’un risque de contact existait.

C) Données relatives à un pouvoir tératogène ou à une toxicité pour la reproduction du


Compendium suisse des médicaments. (71)

Si une spécialité contenait plusieurs principes actifs et qu’un seul était toxique pour la
reproduction, la spécialité a été considérée toxique pour la reproduction.

Le risque de toxicité pour la reproduction a été pondéré par le risque de contact


pulmonaire et d’exposition cutanée.

Tableau 12 : Mesures de protection relatives à la toxicité pour la reproduction


Tératogène Risque de contact pulmonaire Risque d’exposition cutanée
ou toxique
pour la OUI NON OUI NON
reproduction
R-phrases Ø* Ø*
Cat. D, X
Cat. C Ø* Ø*
(principe de
précaution)
Cat. A, B Ø* Ø* Ø* Ø*

* Les protections générales recommandées pour la toxicité chronique et aigue


doivent être appliquées dans tous les cas, quelle que soit la toxicité pour la
reproduction.

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 33


5.5 RESULTATS

5.5.1 Résultats généraux


59 principes actifs contenus dans 62 spécialités commerciales ont été analysés. Cela
représente un total de 86 formes galéniques ou type d’administration pour lesquels des
recommandations ont été formulées. Le détail des formes galéniques analysées est décrit
dans le Tableau 13.

Tableau 13: Détail du nombre de formes galéniques analysées


Formes galéniques Nombres analysés
Lyophilisat iv/ im/ sc 21
Solution/ ssp iv/ im/ sc 18
Cpr/ caps/ dragées 36
Liquide per os 6
Formes pour application 6 (dont 1 lyophilisat et 1 sol.)
topiques
Formes pour inhalation/ 3 (dont 1 lyophilisat et 1 sol. )
spray

Tous les résultats détaillés sont disponibles en Annexe 8.2.

27% des principes actifs analysés ont été classés en classe de toxicité 3. 44% sont en
classe de toxicité 2 et 29% sont en classe 1, comme représenté dans la Fig. 2.
53% des produits étaient toxiques pour la reproduction.
54% des produits analysés se sont révélés irritants pour la peau et pour le système
respiratoire. 69% des produits de classe 3 s’avèrent également irritants pour la peau et le
système respiratoire.

29% 27%
cl. toxicité 3

cl. toxicité 2

cl. toxicité 1

44%

Fig 2 : Résultats en fonction de la classe de toxicité

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 34


5.5.2 Résultats par classes thérapeutiques

Tableau 14: Résultats de toxicité en fonction des classes thérapeutiques.


Molécules Molécules Molécules ni Molécules Molécules
mutagène et mutagène ou mutagène, ni toxiques pour irritantes
carcinogène carcinogène carcinogène la pour la peau
(classe 3) (classe 2) (classe 1) reproduction et le syst.
respiratoire
9 principes cidofovir ribavirine abacavir ribavirine ganciclovir
actifs ganciclovir zidovudine aciclovir ribavirine
antiviraux valganciclovir lamivudine valganciclovir
valaciclovir
14 anticorps alemtuzumab abciximab gemtuzumab / cetuximab
monoclonaux bevacizumab adalimumab ozogamycine gemtuzumab /
cetuximab basiliximab ozogamycine
daclizumab infliximab infliximab
efalizumab trastuzumab rituximab
gemtuzumab /
ozogamycine
muromonab-
CD3
palivizumab
rituximab
4 inhibiteurs dasatinib dasatinib dasatinib
de la tyrosine erlotinib erlotinib gefitinib
kinase gefitinib gefitinib
imatinib imatinib
7 agents carmustine carmustine carmustine
alkylants chlorambucil chlorambucil chlormethine
chlormethine chlormethine cyclo-
cyclo- cyclo- phosphamide
phosphamide phosphamide melphalan
lomustine lomustine temozolomide
melphalan melphalan
temozolomide temozolomide
1 anti- methotrexate methotrexate methotrexate
métabolite
3 analogues mercapto-purine capecitabine capecitabine capecitabine
puriques/ fluorouracile fluorouracile fluorouracile
pyrimidiques mercapto-purine mercapto-purine
1 inhib. de la etoposide etoposide
topoisomerase
2
1 idarubicine idarubicine idarubicine
anthracycline
(antibiotique)
9 agents estramustine finasteride leuproreline finasteride finasteride
hormonaux flutamide flutamide flutamide
medroxy- leuproreline leuproreline
progestérone medroxy- medroxy-
megestrol progestérone progestérone
nafareline megestrol megestrol
prednisone tamoxifen prednisone
tamoxifen tamoxifen
5 immuno- azathioprine cyclosporine mycopheno- azathioprine azathioprine
suppresseurs interleukine-2 late mofetil mycopheno- cyclosporine
interferon late mofetil interferon
5 divers pentamidine isotretinoïne isotretinoïne isotretinoïne
thalidomide thalidomide thalidomide
toxine botulique tretinoïne tretinoïne
tretinoïne

59 16 26 17 31 32

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 35


5.5.3 Tableau final des mesures de protection par produit

Parmi les 86 formes galéniques et types d’administration analysés, 38% des reconstitutions
de lyophilisats devraient être centralisées à la Pharmacie. 17% des solutions pour
administration intraveineuse devraient être également diluées à la Pharmacie.
25% des comprimés ou dragées devraient être broyés à la Pharmacie en cas de besoin et
conditionnés en capsules.
Les 31 molécules qui se sont révélées toxiques pour la reproduction entraînent l’interdiction
pour les femmes enceintes ou voulant le devenir de 49 manipulations.

Afin de transmettre les recommandations de protection au personnel des unités de soins, un


tableau résumé a été élaboré, indiquant pour chaque principe actif quelles protections
appliquer (Tableau 15).

Tableau 15 : Tableau final des mesures de recommandations


Femmes enceintes

DCI Spécialités Forme galénique catégorie


grossesse
FDA
® ®
Abacavir Ziagen , (Trizivir *) cpr film ― ― ― cat.C ― ―
si broyés + ― + + +
sol. buv. + ― ― + ―
®
Abciximab Reopro sol. iv + ― ― cat.C + +
®
Aciclovir Zovirax cpr film ― ― ― cat.B
susp. buv. ― ― ―
lyophilisat ― ― ―
onguent. opht. ― ― ―
crème, onguent ― ― ―
®
Adalimumab Humira sol. sc + ― ― cat.B
®
Alemtuzumab MabCampath sol. iv + ― ― cat.C + +
® ®
Azathioprine Imurek , Azarek cpr film ― ― ― cat.D ― ―
si broyés ®
lyophilisat ®
®
Basiliximab Simulect lyophilisat ― ― ― cat.B ― ―
®
Bevacizumab Avastin sol. iv + ― ― cat.C + +
® ® ®
Botulique (toxine) Botox , Dysport , Vistabel lyophilisat ― ― ― cat.C + +
®
Capecitabine Xeloda cpr film ― ― ― cat.D ― ―
si broyés + + ―
®
Carmustine BiCNU lyophilisat iv ® cat.D
lyophilisat. admin. + + +
locale
®
Cetuximab Erbitux sol. iv + ― ― cat.C + +
®
Chlorambucil Leukeran cpr film ― ― ― cat.D ― ― ―
si broyés ®
®
Chlormethine Mustargen sol. iv ® cat.D
sol. admin. locale + + +
®
Cidofovir Vistide sol. iv ® cat.C ®
®
Cyclophosphamide Endoxan dragées ― ― ― cat.D ― ―
si broyés ®
lyophilisat ®
® ®
Cyclosporine Sandimmun , Ciclosol capsules ― ― ― cat.C ― ―
si ouvertes + + + + +
sol. buv. + ― ― + +
sol. iv + ― ― + +
®
Daclizumab Zenapax sol. iv + ― ― cat.C + +
®
Dasatinib Sprycel cpr film ― ― ― cat.D ― ―
si broyés + + +
®
Efalizumab Raptiva lyophilisat + + ― cat.C + +
®
Erlotinib Tarceva cpr film ― ― ― cat.D ― ―
si broyés + + ―

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 36


Femmes enceintes
catégories
DCI Spécialités Forme galénique grossesse
FDA
®
Estramustine Estracyt capsules ― ― ― cat.D ― ―
si ouvertes + + +
® ®
Etoposide Vepesid , Etopophos , capsules ― ― ― cat.D ― ―
®
Etoposide Pfizer , si ouvertes + + +
®
Etoposide Ebewe
lyophilisat ®
sol iv + + +
® ®
Finasteride Proscar , Propecia cpr film ― ― ― cat.X ― ―
si broyés + + +
® ®
Fluorouracile Fluorouracile ICN , Efudix sol. iv ® cat.D
onguent + + +
®
Flutamide Flucinome cpr + ― ― cat.D
si broyés + + +
®
Ganciclovir Cymevene lyophilisat ® cat.C + +
®
Gefitinib Iressa cpr film ― ― ― cat.D ― ―
si broyés + + +
®
Gemtuzumab/ Mylotarg lyophilisat + + ― cat.D
ozagamycine
®
Idarubicine Zavedos capsules ― ― ― cat.D ― ―
si ouvertes + + +
lyophilisat ®
®
Imatinib Glivec cpr film ― ― ― cat.D ― ―
si broyés + + +
®
Infliximab Remicade lyophilisat + ― ― cat.B
® ®
Interferon-α, Intron-A , Roferon , lyophilisat + ― ― cat.C + +
® ®
peginterferon Pegasys , Pegintron sol. iv + ― ― + +
®
Interleukine-2, Proleukine lyophilisat + + ― cat.C + +
adesleukine
® ®
Isotretinoine Roaccutane , Tretinac , capsules ― ― ― cat.X ― ―
® ®
Liderma , Isotretinoin si ouvertes + + +
gel + ― ―
® ®
Lamivudine 3-TC , Combivir *, cpr film ― ― ― cat.C ― ―
®
Trizivir * si broyés ― ― + + +
®
Leuproreline Lucrin lyophilisat + ― ― cat.X
®
Lomustine CEENU caps ― ― ― cat.D ― ―
si ouvertes + + +
® ®
Medroxy- Farlutal , Depo-Provera , sol iv + ― ― cat.X
®
progesterone Prodafem cpr film ― ― ― ― ―
si broyés + + +
sol. buv. + ― ―
®
Megestrol Megestat cpr + ― ― cat.D ― ―
si broyés + + +
®
Melphalan Alkeran lyophilisat ® cat.D
cpr film ― ― ― ― ―
si broyés ®
®
Mercaptopurine Puri-nethol cpr film ― ― ― cat.D ― ―
si broyés ®
® ®
Methotrexate Methotrexate , Metoject sol iv + ― ― cat.X
cpr + ― ―
si broyés + + +
®
Muromonab-CD3 Orthoclone OKT3 sol iv + ― ― cat.C + +
®
Mycophénolate CellCept lyophilisat ― ― ― cat.D
mofetil cpr film, caps ― ― ― ― ―
si broyés/ ouvertes ― + ―
pdre ssp per os ― ― ―
®
Nafareline Synrelina spray nasal + ― ― cat.X
®
Palivizumab Synagis lyophilisat + + ― cat.C + +
®
Pentamidine Pentacarinat lyophilisat iv + + ― cat.C + +
lyophilisat inhal + + +
®
Prednisone Prednisone Galepharm , cpr + ― ― Cat.C + +
®
Prednisone Streuli si broyés + + +

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 37


Femmes enceintes

DCI Spécialités Forme galénique catégories


grossesse
FDA
® ®
Ribavirine Virazole , Copegus , sol. iv + ― ― cat.X
®
Rebetol cpr film, caps ― ― ― ― ―
si broyés/ ouvertes + + +
sol. inhal. + + +
®
Rituximab Mabthera sol. iv + ― ― cat.C + +
® ®
Tamoxifen Nolvadex , Tamec , cpr film ― ― ― cat.D ― ―
®
Tamoxifen Farmos si broyés + + +
cpr + ― ―
si broyés + + +
®
Temozolomide Temodal caps ― ― ― cat.D ― ―
si ouvertes + + +
Thalidomide Thalidomide HUG caps ― ― ― cat.X ― ―
si ouvertes + + ―
®
Trastuzumab Herceptin lyophilisat ― ― ― Cat.B
®
Tretinoine Vesanoid caps ― ― ― cat.D ― ―
® ®
Retin-A , Airol si ouvertes + + +
créme, lotion, gel + ― ―
®
Valaciclovir Valtrex cpr film ― ― ― cat.B
si broyés ― ― ―
®
Valganciclovir Valcyte cpr film ― ― ― cat.C ― ―
si broyés ® ®
® ®
Zidovudine Retrovir , Combivir *, cpr film, caps ― ― ― cat.C ― ―
®
Trizivir * si broyés/ ouvertes + + + + +
sol. buv, sirop + + + + +
sol. iv + + + + +

port de gants recommandé port de masque recommandé port de lunettes recommandé


les femmes enceintes ou voulant le devenir ne doivent pas manipuler ces produits
® les produits sont préparés à la pharmacie et doivent être ensuite administrés avec des gants, masque, lunettes

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 38


5.6 Discussion des résultats et perspectives

5.6.1 Mise en application aux HUG

Nous avons développé dans ce travail une méthode d’analyse de toxicité standardisée et
d’utilisation facile. Grâce à une évaluation indépendante de la toxicité du principe actif et à
une pondération par la forme galénique ou le type d’administration, nous obtenons des
résultats concrets, facilement applicables et adaptés aux besoins et aux pratiques de notre
institution, la difficulté résidant dans le fait de trouver un juste milieu entre trop peu de
précautions (risque d’exposition) et des précautions trop contraignantes (pas appliquées).
Tout nouveau produit pourra être analysé par la méthode développée, afin d’identifier les
risques liés à sa manipulation.

En hiérarchisant la toxicité des médicaments utilisés dans notre hôpital, nous permettons de
rationaliser le travail de la Pharmacie en fonction des risques réels. Nous confirmons le bien-
fondé des pratiques déjà en vigueur de centralisation de la reconstitution des produits les
plus toxiques, mais nous désignons également les produits ne nécessitant pas une prise en
charge centralisée par la Pharmacie. La plupart des lyophilisats identifiés comme mutagènes
et carcinogènes sont déjà actuellement reconstitués de façon centralisée à la Pharmacie des
HUG. La seule exception est le ganciclovir pour lequel un changement de pratique devra
être institué afin de centraliser sa reconstitution à la Pharmacie. A l’inverse, la toxine
botulique ne nécessitera plus les précautions appliquées jusqu’à présent à la Pharmacie.
Le broyage de comprimés ou de dragées ayant démontré un pouvoir mutagène et
carcinogène va être à moyen terme centralisé à la Pharmacie.
Les anticorps monoclonaux, au sujet desquels de nombreuses questions se posaient et qui
sont reconstitués de façon centralisée dans plusieurs hôpitaux ne le seront pas aux HUG
pour des raisons de sécurité, conformément aux résultats de notre analyse. Les aspects
économiques devront être étudiés séparément.
Tous les collaborateurs de la Pharmacie sont déjà régulièrement instruits sur les risques liés
à la manipulation de produits dangereux et sur les moyens de s’en protéger. Suite à ce
travail, la liste des produits dangereux sera revue et corrigée.
Finalement des informations claires et uniformes sur les mesures de protection à appliquer
pour un produit donné pourront dorénavant être données par l’Assistance pharmaceutique
aux collaborateurs des HUG.

Le projet a été soutenu dès le départ par la Direction des Soins et le Service Santé du
Personnel des HUG. Les résultats vont prochainement leur être soumis afin de définir
comment diffuser les nouvelles recommandations au personnel soignant.
Le tableau résumant les mesures de protection à appliquer par médicament pourra par
exemple être imprimé sous forme d’une carte à glisser dans la poche ou en format A4
pouvant être affiché dans les unités de soins et disponible sur l’intranet.

Des recommandations devraient être également élaborées à l’intention des patients ou de


leurs proches afin de prévenir les risques d’exposition aux produits thérapeutiques toxiques
à domicile.

5.6.2 Comparaison avec la littérature

Dans la littérature nous n’avons pas eu connaissance de travaux similaires. La seule liste
étendue de « hazardous drugs » trouvée dans la littérature est celle du NIOSH.(4) Les
résultats de notre travail rejoignent presque toujours la liste du NIOSH, bien qu’ils soient
présentés différemment, dans la mesure où nous avons traité séparément la mutagénicité/
carcinogénicité et la toxicité pour la reproduction. Seul l’Interferon-alpha est classé comme

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 39


toxique par le NIOSH et n’est qu’en classe de toxicité 1 et en catégorie de grossesse C dans
notre analyse.
La pondération par les formes galéniques et le risque d’exposition permet une analyse plus
fine que celle du NIOSH, permettant d’adapter les mesures de protection aux réalités de la
pratique aux HUG.

Les produits cités dans la brochure de la SUVA comme exemples de cytostatiques ne sont
par contre pas tous classés comme toxiques dans notre étude.(1) Alors qu’ils sont cités dans
cette liste, le trastuzumab est en classe de toxicité 1 et sans risque pour la reproduction dans
notre étude, de même la prednisone et le rituximab qui sont classés en classe de toxicité 2 et
en catégorie de grossesse C.
De plus, des produits comme le ganciclovir, le cidofovir ou le temozolomide ne sont pas cités
dans les exemples de produits cytostatiques de la SUVA et nécessitent pourtant des
mesures de protection.
Cela démontre l’utilité de développer une liste propre à chaque établissement des produits
nécessitant des protections particulières lors de leur manipulation.

5.6.3 Discussion des résultats par classe thérapeutique

5.6.3.1 Antiviraux
On voit que pour les antiviraux, il n’y a pas d’effet de classe concernant la toxicité chronique
et la toxicité pour la reproduction. Les principes actifs se répartissent dans toutes les classes
de toxicité. Les antiviraux qui se sont révélés toxiques sont ceux utilisés dans le traitement
du cytomégalovirus humain (CMV). Ce sont des analogues nucléosidiques de la colchicine
qui possède une activité antimitotique. Ces produits n’étaient jusqu’à présent pas
reconstitués ou broyés de manière centralisée à la Pharmacie. Les autres agents, utilisés
dans le traitement du virus d'immunodéficience humaine (HIV) ou de l’Herpes simplex
apparaissent moins toxiques. Seule la ribavirine se révèle toxique pour la reproduction.

5.6.3.2 Anticorps monoclonaux


Une étude réalisée en 2005 a montré que la majorité des 22 hôpitaux européens interrogés
par questionnaire reconstituaient de façon centralisée à la Pharmacie (73) certains anticorps
monoclonaux utilisés dans les traitements anticancéreux.
Les recommandations de notre étude rejoignent celles édictées par le National Health
Service britannique (NHS)(74) et les anticorps monoclonaux sont en majorité en classe de
toxicité 2. Cela est dû au fait que leur pouvoir mutagène ou carcinogène n’a souvent pas été
testé sur les animaux. S’agissant d’anticorps spécifiques à des molécules humaines, les
tests sur les animaux sont plus difficilement réalisables. Leur mode d’action spécifique ne
laisse à priori pas penser qu’ils aient une activité mutagène ou carcinogène. Bien que
certains de ces anticorps soient développés pour détruire des cellules, ils ne sont en effet
pas des cytostatiques conventionnels, puisqu’ils n’interagissent pas directement avec l’ADN
ou l’ARN.
Concernant leur éventuelle toxicité pour la reproduction, des tests n’ont pas été effectués sur
les animaux. La prudence est donc recommandée par les fabricants.
Le seul anticorps monoclonal ayant prouvé sa toxicité pour la reproduction est le
gemtuzumab /ozogamycine, car il est associé à un antibiotique ayant démontré une toxicité
pour la reproduction chez les animaux.
Il est également à noter que les anticorps monoclonaux sont toujours des protéines de poids
moléculaires élevés, ce qui rend leur pénétration à travers une peau saine peu probable.
Cette caractéristique n’a pas été intégrée dans l’analyse de risque, puisque la capacité des
substances à pénétrer la peau n’a pas été prise en compte mais elle mérite d’être soulignée.
Par contre, les anticorps monoclonaux sont souvent considérés comme pouvant être
sensibilisants ou allergisants à cause de leur nature protéique et de leur origine murine pour
certains.(74)

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 40


5.6.3.3 Inhibiteurs de la tyrosine kinase
Les inhibiteurs de la tyrosine kinase sont également des molécules récentes. Leur pouvoir
mutagène et/ou carcinogène n’a pas toujours été testé. Seul l’imatinib est suspecté
d’engendrer des développements de tumeurs secondaires chez des patients traités. Par
contre, tous les représentants de la classe se révèlent toxiques pour la reproduction selon
les tests sur les animaux.

5.6.3.4 Agents alkylants


Les agents alkylants sont tous mutagènes, carcinogènes et toxiques pour la reproduction.
Ce sont des agents typiquement cytostatiques et connus pour leur toxicité depuis longtemps.
De nombreux agents alkylants sont également irritants pour la peau et le système
respiratoire. Les lyophilisats de ces agents sont actuellement déjà tous reconstitués de
manière centralisée à la Pharmacie des HUG. En cas de besoin, les formes orales de ces
produits devront être broyées et mises en capsules à la Pharmacie avec toutes les mesures
de protection nécessaires.

5.6.3.5 Antimétabolites
Le methotrexate est un produit utilisé depuis de nombreuses années. Il est connu pour être
un produit mutagène et potentiellement toxique pour la reproduction. Il est néanmoins
présenté pour l’administration orale sous forme de comprimés non enrobés qui sont souvent
manipulés à mains nues par le personnel soignant. Les résultats de notre analyse devraient
permettre de faire pression sur le fabricant afin qu’il développe une forme enrobée,
protégeant les manipulateurs. La même situation se présente pour le flutamide et le
tamoxifen en comprimés.

5.6.3.6 Analogues puriques et pyrimidiques


Si l’analogue purique se révèle toxique, il n’est pas étonnant de constater que les deux
analogues pyrimidiques analysés ne présentent pas du tout le même profil de toxicité entre
eux, puisque la capecitabine est une pro-drogue inactive du fluorouracile. Le premier est
mutagène et carcinogène, tandis que le second ne présente aucun risque. Les trois produits
sont par contre toxiques pour la reproduction.

5.6.3.7 Inhibiteur de la topoisomérase 2 et anthracyclines


L’inhibiteur de la topoisomerase et l’anthracycline représentent un risque mutagène,
carcinogène et toxique pour la reproduction. Ce résultat n’est pas surprenant, compte tenu
du mode d’action cytostatiques et de l’usage de ces produits.

5.6.3.8 Agents hormonaux


La plupart des agents hormonaux se retrouvent en classe de toxicité 2 car, soit ils sont
carcinogènes, soit leur pouvoir mutagène n’est pas connu. Bien que la majorité des produits
analysés soient utilisés dans le traitement des cancers, ils ne se révèlent pas être des
molécules devant être traitées comme des cytostatiques classiques.
Seule l’estramustine est en classe 3 dû au fait qu’elle possède un effet alkylant identique aux
taxanes.
Du fait que ce sont des hormones, la plupart des produits de cette classe thérapeutique sont
toxiques pour la reproduction.
Mis à part la nafareline pour laquelle nous n’avons pas de données, tous les agents
hormonaux analysés paraissent être irritants pour la peau et le système respiratoire.

5.6.3.9 Immunosuppresseurs
Les immunosuppresseurs se répartissent dans les trois classes de toxicité. Cela est
probablement dû à leurs mécanismes d’action très différents. Si l’interleukine et l’interferon
sont utilisés comme anticancéreux, ils se situent dans les deux premières classes de toxicité
chronique et n’ont pas besoin d’être manipulés comme des produits cytostatiques
classiques. Deux immunosuppresseurs se révèlent toxiques pour la reproduction.

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 41


5.6.3.10 Divers
Parmi les « divers » analysés, aucun n’a été prouvé mutagène et carcinogène. Nous avons
analysé ces substances pour différentes raisons. La pentamidine est administrée par
inhalation, ce qui représente une administration à risque de contamination de
l’environnement. Les dérivés trétinoïques de la vitamine A, de même que la thalidomide sont
de puissants tératogènes, quant à la toxine botulique, son statut de « toxine » pouvait faire
craindre des risques pour les manipulateurs. On découvre finalement que seule la
pentamidine pourrait représenter un risque puisque son éventuelle mutagénicité n’a pas été
testée. La toxine botulique quant à elle ne représente pas de risque carcinogène, mutagène
ou toxique pour la reproduction. Elle ne nécessitera plus d’être manipulée avec des
protections maximales à la Pharmacie comme c’était le cas jusqu’à présent, puisque les
risques d’atteintes musculaires liés à son action thérapeutique sont négligeables dans le
cadre d’une simple manipulation du produit.

5.6.4 Discussion et perspectives liées à la méthode

Nous avons développé une méthode d’analyse standardisée permettant d’évaluer la toxicité
de produits thérapeutiques. Une limite à cette méthode peut justement se situer au niveau de
son caractère standard pour analyser des produits ayant des activités très différentes.
Certains produits dont la mutagénicité ou la carcinogénicité n’ont pas été testées ont par
exemple un mécanisme d’action qui laisse à penser qu’ils ne représentent pas de risque,
tandis que d’autres tendent à prouver leur toxicité. Nous les avons pourtant classés dans la
même classe de toxicité. Pour certains produits, une analyse pharmacologique plus fine
basée sur les mécanismes d’action serait donc utile.
Nous avons traité de façon séparée la toxicité pour la reproduction afin de donner des
recommandations ciblées pour les femmes enceintes ou voulant le devenir, or certains
produits touchent aussi la reproduction masculine (mercaptopurine, valganciclovir,
leuproreline). Pour ces derniers, une centralisation des manipulations à risque à la
Pharmacie ou des recommandations particulières relatives aux hommes devront être
données.
Notre méthode d’analyse n’est pas non plus parfaitement adaptée à des produits
représentant des risques biologiques plutôt que pharmacologiques comme les toxines. Pour
ces produits, le risque de contamination du manipulateur est faible lors de la manipulation,
par contre des recommandations strictes sont nécessaires pour éviter la contamination de
l’environnement (traitement des déchets, élimination des excrétas etc).

5.6.4.1 Produits analysés


Nous avons analysé un certain nombre de produits utilisés dans notre établissement. De
nombreux autres produits pourraient être analysés et tout nouveau produit potentiellement
dangereux devra désormais être évalué au moyen de cette méthode.
Dans notre analyse, nous n’avons considéré que la toxicité des principes actifs. Les
excipients contenus dans les différentes formes galéniques n’ont pas été analysés, bien
qu’ils puissent également participer à la toxicité du produit.

Les résultats obtenus dans cette étude devront être remis à jour régulièrement du fait que
pour plusieurs produits récents, il manque des tests ou le recul nécessaire à l’observation
d’effets de toxicité chronique à long terme.
D’autres types de risques pourraient également être évalués à l’avenir dans le milieu
hospitalier. Le risque de résistance induite par l’exposition régulière du personnel soignant
aux antibiotiques pourrait par exemple être intéressant.

5.6.4.2 Sources documentaires


Les MSDS ont été recherchés sur internet dans différentes bases de données afin d’obtenir
plusieurs sources d’information. Les MSDS peuvent avoir diverses origines. Si toutes les
rubriques exigées sont présentes, la qualité des informations peut par contre varier.
Certaines données peuvent même être contradictoires entre les MSDS d’un même produit.

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 42


En compilant les différents MSDS et les autres sources documentaires (Compendium suisse
des médicaments, Micromedex, monographies de l’IARC), nous avons malgré tout réussi à
tirer des conclusions claires et sans équivoques concernant la toxicité de la plupart des
principes actifs.

5.6.4.3 Volatilité et perméabilité à travers la peau


Pour pouvoir évaluer les risques liés à la manipulation de produits thérapeutiques de façon
beaucoup plus fine, il faudrait pour chacun évaluer leur volatilité et leur capacité à pénétrer la
peau.
La volatilité des principes actifs n’est la plupart du temps pas indiquée dans les MSDS.
Même si nous pouvions l’obtenir, elle ne pourrait être utilisée telle quelle, considérant que les
principes actifs sont « emprisonnés » dans leurs formes galéniques. Il faudrait donc pour
chaque forme galénique évaluer la volatilité du principe actif et sa capacité à « sortir » de sa
forme galénique. Des tests pourraient éventuellement être développés en laboratoire.
La capacité d’un principe actif à pénétrer la peau pose les mêmes problèmes. Elle dépend
de nombreux facteurs (pKa, taille du produit, hydratation et qualité de la peau, lieu de contact
sur la peau etc.)
Les caractéristiques liées à la peau du manipulateur ne peuvent en aucun cas être pris en
compte dans une analyse générale de risques comme celle réalisée ici. Le pKa et la taille
des molécules pourraient par contre être obtenus dans des bases de données spécialisées
ou par des tests en laboratoire, mais dans ce cas à nouveau, il faudrait prendre en compte la
forme galénique dans laquelle est présenté le produit, un produit sous forme liquide ayant
par exemple plus de chance de pénétrer la peau qu’une particule de poudre.
Des analyses de perméabilité cutanée en laboratoire pourraient être réalisées à l’aide de
modèles animaux ou de modèles de pénétration cutanée in vitro. Cela représenterait un
développement intéressant du présent travail afin d’évaluer plus finement les risques
effectivement encourus par le personnel soignant lors de contact cutané avec certains
produits.

5.6.4.4 Risque d’exposition en fonction de la forme galénique


La pondération du risque en fonction de la forme galénique a été élaborée sur la base d’avis
d’un groupe de professionnels composés de pharmaciens et d’un médecin pharmacologue
clinicien. Elle se base sur le bon sens et sur une vision réaliste des pratiques et des mesures
de protection applicables. Elle a donc un caractère subjectif qui peut donner lieu à
discussion.

5.6.4.5 Niveaux d’exposition


Notre étude n’a pas considéré les niveaux d’exposition bien que la toxicité d’un produit
dépende également de la dose et de la fréquence auxquelles on y est exposé. Le calcul de
l’indice de contact cytotoxique (ICC) est complexe à réaliser dans le cadre d’une évaluation
globale des risques au sein d’un établissement hospitalier. Il pourrait cependant être fait
dans une étude plus ciblée dans quelques unités de soins, en interrogeant le personnel
soignant sur leurs pratiques et leurs taux d’activité.
Nous pourrions aussi évaluer le taux d’exposition en considérant le nombre d’emballages
commandés à la Pharmacie par les unités de soins. Cela ne rendrait néanmoins compte que
d’une image approximative du taux d’exposition, puisque certains produits ne sont utilisés
que dans certaines unités spécialisées.

5.6.4.6 Critères économiques


Le critère économique n’a pas été pris en compte dans notre analyse or il peut également
entrer en ligne de compte dans le choix de centralisation de la reconstitution d’un produit à la
Pharmacie. Un seul flacon d’un produit coûteux peut en effet être utilisé pour plusieurs
préparation s’il est manipulé dans des conditions aseptiques, afin d’éviter toute
contamination du produits.

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 43


5.6.4.7 Gestion des déchets
La gestion des déchets et du matériel souillé n’a pas été abordée dans ce travail. Nous
recommandons pour tout produit considéré comme toxique d’appliquer les mêmes mesures
que celles recommandées pour les déchets des cytotoxiques parentéraux (poubelles et
filière d’élimination séparées des autres produits).

5.6.4.8 Manipulation des excrétas


Des recommandations concernant la manipulation des excrétas doivent également être
données. On considérera comme manipulation de produit toxique, toute manipulation
d’excrétas de patients dans les premières 72h et les même mesures de protection que celles
concernant la manipulation du produit lui-même devront être appliquées.

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 44


6. CONCLUSION

Le personnel hospitalier est régulièrement confronté à la manipulation de produits


potentiellement toxiques. Tout produit mutagène, carcinogène ou toxique pour la
reproduction devrait bénéficier de mesures de protection adaptées. Des recommandations
officielles claires existent sur ces mesures de protection.

Les médicaments cytotoxiques parentéraux utilisés dans les traitements anticancéreux sont
clairement identifiés comme produits dangereux mais les risques liés à la manipulation
d’autres principes actifs ou formes galéniques ne sont en revanche pas toujours connus.

Afin de répondre aux exigences légales en matière de santé au travail il est donc apparu
important de déterminer et d’apprécier les risques liés à la manipulation des produits
potentiellement dangereux utilisés dans notre institution en élaborant une méthode d’analyse
systématique.
Les difficultés principales résidaient dans le fait de trouver les informations précises
concernant la toxicité chronique et aigue des principes actifs puis de mettre en place un
algorithme d’évaluation des risques standard et aboutissant à des mesures de protection
efficaces mais raisonnables, du fait qu’un principe de précaution absolu n’est pas applicable
dans la pratique.

Grâce à la méthode développée, il a pu être déterminé quels médicaments, quelles formes


galéniques et quels types d’applications thérapeutiques pouvaient représenter un risque pour
le personnel hospitalier. En fonction de ces résultats, des recommandations de mesures de
protection ont été élaborées pour chaque spécialité pharmaceutique analysée. Elles seront
prochainement transmises à toutes les personnes entrant régulièrement en contact avec ce
type de produits.

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 45


7. REFERENCES

(1) Jost M, Rüegger M, Liechti B, Gutzwiller A. Sécurité dans l’emploi des cytostatiques, 3e
édition, SUVAPro: Luzern, 2004

(2) Anonyme. ASHP technical assistance bulletin on handling cytotoxic and hazardous
drugs. Am J Hosp Pharm. 2006;63:1172-1191.

(3) Anonyme. Controlling occupational exposure to hazardous drugs. OSHA technical


manual, section VI. OSHA. http://www.osha.gov/dts/osta/otm/otm_vi/otm_vi_2.html
(consulté le 20.10.2007)

(4) Anonyme. NIOSH Alert. Preventing occupational exposures to antineoplastic and other
hazardous drugs in health care settings. NIOSH Publication No. 2004-165, Cincinatti 2004
http://www.cdc.gov/niosh/docs/2004-165/
http://www.cdc.gov/niosh/review/public/105/default.html (consulté le 14.01.08)

(5) Bolt HM, Thier R. Biological monitoring and biological limit values (BLV): the strategy of
the European Union. Toxicol Lett. 2006;162:119-124

(6) Anonyme. Etiquetage des substances et préparations chimiques dangereuses. Dossier


INRS, Paris 2007.
http://www.inrs.fr/htm/etiquetage_substances_preparations_chimiques.html (consulté le
05.10.07)

(7) Falck K, Sorsa M, Vainio H, Kilpikari I. Mutagenicity in urine of workers in rubber industry.
Mutat Res 1980; 79:45-52

(8) Anderson RW, Puckett WH, Dana WJ, Nguyen TV, Theiss JC. Risk of handling injectable
antineoplastic agents. Am J Hosp Pharm 1982; 39: 1881-1887

(9) Schreiber C, Radon K, Pethran A, Schierl R, Hauff K et al. Uptake of antineoplastic


agents in pharmacy personnel. Part II: study of work-related risk factors. Int Arch Occup
Environ Health 2003; 76: 11-16

(10) Pethran A, Schierl R, Hauff K, Grimm CH, Boos KS et al. Uptake of antineoplastic
agents in pharmacy and hospital personnel. Part I: monitoring of urinary concentrations. Int
Arch Occup Environ Health 2003; 76: 5-10

(11) Sessink PJ, Bos RP. Drugs hazardous to healthcare workers. Evaluation of methods for
monitoring occupational exposure to cytostatic drugs. Dru Saf 1999; 20: 347-359

(12) Venitt S, Crofton-Sleigh C, Hunt J, Speechley V, Briggs K. Monitoring exposure of


nursing and pharmacy personnel to cytotoxic drugs: urinary mutation assays and urinary
platinum as markers of absorption. Lancet 1984; 1: 74-77

(13) DeMeo MP, Merono S, DeBaille AD, Botta A, Laget M. Monitoring exposure of hospital
personnel handling cytostatic drugs and contaminated materials. Int Arch Occup Environ
Health 1995; 66: 363-368

(14) Roussel O, Guibal A, Belhadj-Tahar H, Sadeg N. Exposition aux cytostatiques. Risque


toxicologique en milieu hospitalier. Documents pour la médecine du travail no 108, INRS,
Paris, 2006. http://www.dmt-prevention.fr/publications/tf153.html (consulté le 10.02.08)

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 46


(15) Anonyme. Risque cancérogène en milieu professionnel. Dossier INRS, Paris 2007.
http://www.inrs.fr/htm/risque_cancerogene_en_milieu_professionnel.html (consulté le
25.11.07)

(16) Sorsa M, Hemminki K, Vainio H. Occupational exposure to anticancer drug: potential


and real hazards. Mutat Res 1985; 154 : 135-149

(17) Hansen J, Olsen JH. Cancer morbidity among Danish female pharmacy technicians.
Scand J Work Environ Health 1994; 20: 22-26

(18) Skov T, Lynge E, Maarup B, Olsen J, Rorth M et al. Leukaemia and reproductive
outcome among nurses handling antineoplastic drugs. Br J Ind Med 1992; 49: 855-861

(19) Goloni-Bertollo EM, Tajara EH, Manzato AJ, Varella-Garcia M. Sister chromatid
exchanges and chromosome aberrations in lymphocytes of nurses handling antineoplastic
drugs. Int J Cancer 1992; 50: 341-344

(20) Chrysostomou A, Seshadri R, Morley AA. Mutation frequency in nurses and pharmacists
working with cytotoxic drugs. Aust N Z J Med 1984; 14: 831-834

(21) Norppa H, Sorsa M, Vainio H, Grohn P, Heinonen E et al. Increased sister chromatid
exchange frequencies in lymphocytes of nurses handling cytostatic drugs. Scand J Work
Environ Health 1980; 6: 299-301

(22) Ensslin AS, Reinhardt H, Pethran A, Römmelt H, Schierl R et al. Biological monitoring
of hospital pharmacy personnel occupationally exposed to cytostatic drugs: urinary excretion
and cytogeneticsnstudies. Int Arch Environ Health 1997; 70: 205-208

(23) Anonyme. Produits chimiques cancérogènes, mutagènes, toxiques pour la reproduction,


classification réglementaire. Aide mémoire techinque. INRS, Paris 2006.
http://www.inrs.fr/inrs-pub/inrs01.nsf/intranetobject-
accesparreference/ed%20976/$file/ed976.pdf (consulté le 11.12.07)

(24) Hemminki K, Kyyronen P, Lindbohm ML. Spontaneous abortions and malfoormations in


the offspring of nurses exposed to anaesthesic gases, cytostatic drugs, and potential
hazards in hospitals, based on registered information of outcome. J Epidemiol Community
Health 1985; 39: 141-147

(25) Selevan SG, Lindbohm ML, Hornung RW, Hemminki K. A study of occupational
exposure to antineoplastic drugs and fetal loss in nurses. N Engl J Med 1985; 313: 1173-
1178

(26) Stucker I, Caillard JF, Collin R, Gout M, Poyen D et al. Risk of spontaneous abortion
among nurses handling antineoplastic drugs. Scand J Worrk Environ Health 1990; 16: 102-
107

(27) Reynolds RD, Ignoffo R, Lawrence J, Torti FM, Kuretz M et al. Adverse reactions to
AMSA in medical personnel.Cancer Treat Rep 1982; 66: 1885

(28) Foussereau J. L’eczéma allergique aux médicaments et objets de pansements en


médecine du travail. Fiche d’allergologie-dermatologie professionnelle TA42, INRS, Paris
1987. http://www.inrs.fr/htm/l_eczema_allergique_objets_vetements_protection.html
(consulté le 27.11.06)

(29) Gielen K. Goossens A. Occupational allergic contact dermatitis from drugs in healthcare
workers. Contact dermatitis 2001; 45: 273-279

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 47


(30) Barbaud D. Occupational dermatitis in health care personnel. Rev Prat 2002; 52: 1425-
1432

(31) Sanborn RE, Sauer DA. Cutaneous reactions to chemotherapy : commonly seen, less
described, little understood. Dermatol Clin 2008; 26: 103-119

(32) McDiarmid M, Egan T. Acute occupational exposure to antineoplastic agents. J Occup


Med 1988; 30: 984-987

(33) Valanis B, Vollmer WM, Labuhn K, Glass A, Corelle C. Antineoplastic drug handling
protection after OSHA guidelines. Comparison by profession, handling activity and work site.
J Occup Med 1992; 34: 149-155

(34) Sessink PJ, Friemel NS, Anzion RB, Bos RP. Biological and environmental monitoring of
occupational exposure of pharmaceutical plant workers to methotrexate. Int Arch Occup
Environ Health 1994; 65: 401-403

(35) DeWerk Neal A, Wadden RA, Chiou WL. Exposure of hospital workers to airborne
antineoplastic agents. Am J Hosp Pharm 1983; 40: 597-601

(36) Bos PMJ, Brouwer DH, Stevenson H, Boogaard PJ, de Kort WLAM et al. Proposal for
the assessment of quantitative dermal exposure limits in occupational environments: part 1.
Development of a concept to derive a quantitative dermal occupational exposure limit. Occup
Environ Med 1998; 55:795-804

(37) Fransman W, Vermeulen R, Kromhout H. Occupational dermal exposure to


cyclophosphamide in dutch Hospitals : a pilot study. Am Occup Hyg 2004; 48: 237-244

(38) McDevitt JJ, Lees PS, McDiarmid MA. Exposure of hospital pharmacists and nurses to
antineoplastic agents. J Occup Med 1993; 35: 57-60

(39) Ing KR, Sadeghipour F, Ing H, Bonnabry P. Utilisation d’un marqueur fluorescent pour
simuler la contamination durant la reconstitution d’un cytostatique. HUG 2005.
http://www.hcuge.ch/Pharmacie/rd/posters/gsasa05_ri_quinine%20.pdf

(40) Brown MB, Martin GP, Jones SA et al. Dermal and transdermal drug delivery systems:
current and future prospects. Drug Deliv 2006; 13: 175-187

(41) Rikke HL, Nielsen F, Sorensen JA et al. Dermal penetration of fentanyl: inter- and
intraindividual variations. Pharmacol Toxicol 2003; 93: 244-248

(42) Nielsen JB, Nielsen F, Sorensen JA. In vitro percutaneous penetration of five pesticides:
effects of molecular weight and solubility characteristics. Ann Occup Hyg 2004; 48: 697-705

(43) Kaestli LZ, Wasilewski-Rasca AF, Bonnabry P, Vogt-Ferrier N. Use of transdermal drug
formulations in the elderly. Drugs Aging 2008; 25. Accepted- In press

(44) Fitzpatrick D, Corish J, Hayes B. Modelling skin permeability in risk assessment: the
future. Chemosphere 2004; 55: 1309-1314

(45) Moser K, Kriwet K, Naik A et al. Passive skin penetration enhancement and its
quantification in vitro. Eur J Pharm Biopharm 2001 ; 52 : 103-112

(46) Ottaviani G, Martel S, Carrupt PA. In silico and in vitro filters for the fast estimation of
skin permeation and distribution of new chemical entities. J Med Chem 2007; 50: 742-748

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 48


(47) Ottaviani G, Martel S, Carrupt PA. Parallel artificial membrane permeability assay: a
new membrane for the fast prediction of passive human skin permeability. J Med Chem
2006; 49: 3948-3954

(48) Crauste-Manciet Sylvie. Maîtrise des risques de contamination lors de la fabrication de


produits hautement actifs à l’hôpital. Salles Propres 2007 ; 45: 44-55

(49) Binetti R, Costamaga FM, Marcello I. Classification for carcinogenesis of antitumoral


drugs. J Exp Clin Cancer Res 2003; 22: 651-672

(50) Rajan-Sithamparanadarajah R, Roff M, Delgado P, Eriksson K, Fransman W et al.


Patterns of dermal exposure to hazardous substances in European Union workplaces. Ann
Occup Hyg 2004; 48: 285-297

(51) Dorr RT, Alberts DS. Topical absorption and inactivation of cytotoxic anticancer agents
in vitro. Cancer 1992; 70: 983-987

(52) Griffin E. Safety considerations and safe handling of oral chemotherapy agents. Clin J
Oncol Nurs 2003; 7: 25-29

(53) Anonyme. Position statement on care of patients receiving oral anticancer drugs. British
Oncology Pharmacy Association (BOPA). The Pharmaceutical Journal 2004; 272: 422-423

(54) Stellman JM. The spread of chemotherapeutic agents at work : assessment through
simulation. Cancer Invest 1987; 5: 75-81

(55) Crauste-Manciet Sylvie . Safe handling of cytotoxic drugs. Hospital Pharmacy Europe
2007 Jan/ febr; 39-42

(56) Power LA. Controlling exposure to hazardous drugs. Hospital Pharmacy Europe 2006;
may/june: 79-81

(57) Rousselin X. Les médicaments cytostatiques en milieu de soins. 1. Toxicité et risques


professionnels. 2. Recommandationspour la prévention des risques professionnels. Dossier
médico-technique TC36 , INRS, Paris, 1991.
http://www.inrs.fr/htm/les_medicaments_cytostatiques_en_milieu_soins_2.html (consulté le
27.11.06)

(58) Rousselin X, Stücker I. Les médicaments cytostatiques en milieu de soins. 1. Toxicité et


risques professionnels. Documents pour la médecine du travail. Dossier médico-technique
TC33 , INRS, Paris, 1990.
http://www.inrs.fr/htm/les_medicaments_cytostatiques_en_milieu_soins_2.html (consulté le
27.11.06)

(59) Skov T, Lynge E, Maarup B, Olsen J, Rorth M et al. Risks for physicians handling
antineoplastic drugs. Lancet 1990; 336: 1446

(60) Mc Diarmid MA, Gurley HT, Arrington D. Pharmaceuticals as hospital hazards :


managing the risks. Journal Occupational Medicine1991; 33: 155-158

(61) Anonyme. IARC’s monographs on the evaluation of carcinogenics risks to humans. List
of all agents evaluated to date (listed by CAS numbers).
http://monographs.iarc.fr/ENG/Classification/crthallcas.php (consulté le 12.01.08)

(62) Castenagro M, Dayan-Kenigsberg J, Pleven C, Picot A, Rousselin X et al. Manipulation


des substances génotoxiques utilisées au laboratoire. Ed 769, INRS Paris, 2002.

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 49


http://www.inrs.fr/htm/manipulation_substances_genotoxiques_utilisees.html (consulté le
25.01.08)

(63) Anonyme. Risque chimique pour la fonction de reproduction en milieu professionnel.


Dossier INRS, Paris 2003.
http://www.inrs.fr/htm/risque_chimique_pour_la_fonction_reproduction_en.html (consulté le
18.12.07)

(64) Fenske RA. Dermal exposure assessment techniques. Ann Occup Hyg 1993 ; 37 : 687-
706

(65) Oppl R, Kalberlach F, Evans PG, van Hemmen JJ. A toolkit for dermal risk assessment
and management: an overview. Ann Occup Hyg 2003; 47: 629-640

(66) LeRoy ML, Roberts MJ, Theisen JA. Procedures for handling antineoplastic injections in
comprehensive cancer centers. Am J Hosp Pharm 1983; 40: 601-603

(67) Sessink PJ, Van de Kerkhof MC, Anzion RB, Noordhoek J, Bos RP. Environmental
contamination and assessment of exposure to antineoplastic agents by determination of
cyclophosphamide in urine of exposed pharmacy technicians: is skin absorption an important
exposure route? Arch Environ Health 1994; 49: 165-169

(68) McDiarmid MA, Condon M. Organizational safety culture/ climate and worker
compliance with hazardous drug guidelines : lessons from the blood-borne pathogen
experience. J Occup Environ Med 2005; 47: 740-749

(69) Polovich M. Safe handling of hazardous drugs. Online J Issues Nurs.2004; 9: 6

(70) Moore TD, Hale KM, Cortese LM, Fillmore AD, Jozefczyk KG et al. Managing employee
apprehension toward handling cytotoxic drugs. Am J Hosp Pharm 1985; 42: 826-831

(71) Compendium suisse des médicaments 2007. Documed: Bâle, 2007

(72) Micromedex® Healthcare series, 1974-2008 Thomson Healthcare, rubriques Reprotox®


et Drugdex® http://www.thomsonhc.com/home/dispatch (consulté en nov. et déc. 07)

(73) Alemany C, Kaestli LZ, Fonzo-Christe C, Bonnabry P. Evaluation des risques liés à la
manipulation des anticorps monoclonaux. 2005
http://www.hcuge.ch/Pharmacie/ens/travdiplome/2005_ca_eval_risq_manip_antico_monocl.p
df

(74) National Centralized Additives Service (CIVAS) group and British Oncology Pharmacy
Association (BOPA) joint statement on the handling of monoclonal antibodies. Monoclonal
antibodies. Hosp Pharm 2001; 8: 153

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 50


8. ANNEXES
8.1 Phrases de risque et de sécurité
Phrases de risque R
R1 Explosif à l'état sec.
R2 Risque d'explosion par le choc, la friction, le feu ou d'autres sources d'ignition.
R3 Grand risque d'explosion par le choc, la friction, le feu ou d'autres sources d'ignition.
R4 Forme des composés métalliques explosifs très sensibles.
R5 Danger d'explosion sous l'action de la chaleur.
R6 Danger d'explosion en contact ou sans contact avec l'air.
R7 Peut provoquer un incendie.
R8 Favorise l'inflammation des matières combustibles.
R9 Peut exploser en mélange avec des matières combustibles.
R10 Inflammable.
R11 Facilement inflammable.
R12 Extrêmement inflammable.
R14 Réagit violemment au contact de l'eau.
R15 Au contact de l'eau, dégage des gaz extrêmement inflammables.
R16 Peut exploser en mélange avec des substances comburantes.
R17 Spontanément inflammable à l'air.
R18 Lors de l'utilisation, formation possible de mélange vapeur-air inflammable/explosif.
R19 Peut former des peroxydes explosifs.
R20 Nocif par inhalation.
R21 Nocif par contact avec la peau.
R22 Nocif en cas d'ingestion.
R23 Toxique par inhalation.
R24 Toxique par contact avec la peau.
R25 Toxique en cas d'ingestion.
R26 Très toxique par inhalation.
R27 Très toxique par contact avec la peau.
R28 Très toxique en cas d'ingestion.
R29 Au contact de l'eau, dégage des gaz toxiques.
R30 Peut devenir facilement inflammable pendant l'utilisation.
R31 Au contact d'un acide, dégage un gaz toxique.
R32 Au contact d'un acide, dégage un gaz très toxique.
R33 Danger d'effets cumulatifs.
R34 Provoque des brûlures.
R35 Provoque de graves brûlures.
R36 Irritant pour les yeux.
R37 Irritant pour les voies respiratoires.
R38 Irritant pour la peau.
R39 Danger d'effets irréversibles très graves.
R40 Effet cancérogène suspecté : preuves insuffisantes.
R41 Risque de lésions oculaires graves.
R42 Peut entraîner une sensibilisation par inhalation.
R43 Peut entraîner une sensibilisation par contact avec la peau.
R44 Risque d'explosion si chauffé en ambiance confinée.
R45 Peut provoquer le cancer.
R46 Peut provoquer des altérations génétiques héréditaires.
R48 Risque d'effets graves pour la santé en cas d'exposition prolongée.
R49 Peut provoquer le cancer par inhalation.
R50 Très toxique pour les organismes aquatiques.
R51 Toxique pour les organismes aquatiques.
R52 Nocif pour les organismes aquatiques.
R53 Peut entraîner des effets néfastes à long terme pour l'environnement aquatique
R54 Toxique pour la flore.
R55 Toxique pour la faune.
R56 Toxique pour les organismes du sol.
R57 Toxique pour les abeilles.
R58 Peut entraîner des effets néfastes à long terme pour l'environnement.
R59 Dangereux pour la couche d'ozone.
R60 Peut altérer la fertilité.
R61 Risque pendant la grossesse d'effets néfastes pour l'enfant.
R62 Risque possible d'altération de la fertilité.
R63 Risque possible pendant la grossesse d'effets néfastes pour l'enfant.
R64 Risque possible pour les bébés nourris au lait maternel.
R65 Nocif : peut provoquer une atteinte des poumons en cas d'ingestion.
R66 L'exposition répétée peut provoquer dessèchement ou gerçures de la peau.
R67 L'inhalation de vapeurs peut provoquer somnolence et vertiges.
R68 Possibilité d'effets irréversibles.

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 51


Combinaison des phrases R
R14/15 Réagit violemment au contact de l'eau en dégageant des gaz extrêmement inflammables.
R15/29 Au contact de l'eau, dégage des gaz toxiques et extrêmement inflammables.
R20/21 Nocif par inhalation et par contact avec la peau.
R20/22 Nocif par inhalation et par ingestion.
R20/21/22 Nocif par inhalation, par contact avec la peau et par ingestion.
R21/22 Nocif par contact avec la peau et par ingestion.
R23/24 Toxique par inhalation et par contact avec la peau.
R23/25 Toxique par inhalation et par ingestion.
R23/24/25 Toxique par inhalation, par contact avec la peau et par ingestion.
R24/25 Toxique par contact avec la peau et par ingestion.
R26/27 Très toxique par inhalation et par contact avec la peau.
R26/28 Très toxique par inhalation et par ingestion.
R26/27/28 Très toxique par inhalation, par contact avec la peau et par ingestion.
R27/28 Très toxique par contact avec la peau et par ingestion.
R36/37 Irritant pour les yeux et les voies respiratoires.
R36/38 Irritant pour les yeux et la peau.
R36/37/38 Irritant pour les yeux, les voies respiratoires et la peau.
R37/38 Irritant pour les voies respiratoires et la peau.
R39/23 Toxique : danger d'effets irréversibles très graves par inhalation.
R39/24 Toxique : danger d'effets irréversibles très graves par contact avec la peau.
R39/25 Toxique : danger d'effets irréversibles très graves par ingestion.
R39/23/24 Toxique : danger d'effets irréversibles très graves par inhalation et par contact avec la peau.
R39/23/25 Toxique : danger d'effets irréversibles très graves par inhalation et par ingestion.
R39/24/25 Toxique : danger d'effets irréversibles très graves par contact avec la peau et par ingestion.
R39/23/24/25 Toxique : danger d'effets irréversibles très graves par inhalation, par contact avec la peau et par ingestion.
R39/26 Très toxique : danger d'effets irréversibles très graves par inhalation.
R39/27 Très toxique : danger d'effets irréversibles très graves par contact avec la peau.
R39/28 Très toxique : danger d'effets irréversibles très graves par ingestion.
R39/26/27 Très toxique : danger d'effets irréversibles très graves par inhalation et par contact avec la peau.
R39/26/28 Très toxique : danger d'effets irréversibles très graves par inhalation et par ingestion.
R39/27/28 Très toxique : danger d'effets irréversibles très graves par contact avec la peau et par ingestion.
R39/26/27/28 Très toxique : danger d'effets irréversibles très graves par inhalation, par contact avec la peau et par
ingestion.
R42/43 Peut entraîner une sensibilisation par inhalation et par contact avec la peau.
R48/20 Nocif : risque d'effets graves pour la santé en cas d'exposition prolongée par inhalation.
R48/21 Nocif : risque d'effets graves pour la santé en cas d'exposition prolongée par contact avec la peau.
R48/22 Nocif : risque d'effets graves pour la santé en cas d'exposition prolongée par ingestion.
R48/20/21 Nocif : risque d'effets graves pour la santé en cas d'exposition prolongée par inhalation et par contact avec la
peau.
R48/20/22 Nocif : risque d'effets graves pour la santé en cas d'exposition prolongée par inhalation et par ingestion.
R48/21/22 Nocif : risque d'effets graves pour la santé en cas d'exposition prolongée par contact avec la peau et par
ingestion.
R48/20/21/22 Nocif : risque d'effets graves pour la santé en cas d'exposition prolongée par inhalation, contact avec la
peau et ingestion.
R48/23 Toxique : risque d'effets graves pour la santé en cas d'exposition prolongée par inhalation.
R48/24 Toxique : risque d'effets graves pour la santé en cas d'exposition prolongée par contact avec la peau.
R48/25 Toxique : risque d'effets graves pour la santé en cas d'exposition prolongée par ingestion.
R48/23/24 Toxique : risque d'effets graves pour la santé en cas d'exposition prolongée par inhalation et par contact avec
la peau.
R48/23/25 Toxique : risque d'effets graves pour la santé en cas d'exposition prolongée par inhalation et par ingestion.
R48/24/25 Toxique : risque d'effets graves pour la santé en cas d'exposition prolongée par contact avec la peau et par
ingestion.
R48/23/24/25 Toxique : risque d'effets graves pour la santé en cas d'exposition prolongée par inhalation, par contact
avec la peau et par ingestion.
R50/53 Très toxique pour les organismes aquatiques, peut entraîner des effets néfastes à long terme pour
l'environnement aquatique.
R51/53 Toxique pour les organismes aquatiques, peut entraîner des effets néfastes à long terme pour l'environnement
aquatique.
R52/53 Nocif pour les organismes aquatiques, peut entraîner des effets néfastes à long terme pour l'environnement
aquatique.
R68/20 Nocif : possibilité d'effets irréversibles par inhalation.
R68/21 Nocif : possibilité d'effets irréversibles par contact avec la peau.
R68/22 Nocif : possibilité d'effets irréversibles par ingestion.
R68/20/21 Nocif : possibilité d'effets irréversibles par inhalation et par contact avec la peau.
R68/20/22 Nocif : possibilité d'effets irréversibles par inhalation et par ingestion.
R68/21/22 Nocif : possibilité d'effets irréversibles par contact avec la peau et par ingestion.
R68/20/21/22 Nocif : possibilité d'effets irréversibles par inhalation, par contact avec la peau et par ingestion.

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 52


Phrases de sécurité
S1 Conserver sous clé.
S2 Conserver hors de la portée des enfants.
S3 Conserver dans un endroit frais.
S4 Conserver à l'écart de tout local d'habitation.
S5 Conserver sous... (liquide approprié à spécifier par le fabricant).
S6 Conserver sous... (gaz inerte à spécifier par le fabricant).
S7 Conserver le récipient bien fermé.
S8 Conserver le récipient à l'abri de l'humidité.
S9 Conserver le récipient dans un endroit bien ventilé.
S12 Ne pas fermer hermétiquement le récipient.
S13 Conserver à l'écart des aliments et boissons y compris ceux pour animaux.
S14 Conserver à l'écart des... (matière(s) incompatible(s) à indiquer par le fabricant).
S15 Conserver à l'écart de la chaleur.
S16 Conserver à l'écart de toute flamme ou source d'étincelles - Ne pas fumer.
S17 Tenir à l'écart des matières combustibles.
S18 Manipuler et ouvrir le récipient avec prudence.
S20 Ne pas manger et ne pas boire pendant l'utilisation.
S21 Ne pas fumer pendant l'utilisation.
S22 Ne pas respirer les poussières.
S23 Ne pas respirer les gaz/vapeurs/ fumées/aérosols (terme(s) approprié(s) à indiquer par le fabricant).
S24 Éviter le contact avec la peau.
S25 Éviter le contact avec les yeux.
S26 En cas de contact avec les yeux, laver immédiatement et abondamment avec de l'eau et consulter un spécialiste.
S27 Enlever immédiatement tout vêtement souillé ou éclaboussé.
S28 Après contact avec la peau, se laver immédiatement et abondamment avec... (produits appropriés à indiquer par le
fabricant).
S29 Ne pas jeter les résidus à l'égout.
S30 Ne jamais verser de l'eau dans ce produit.
S33 Éviter l'accumulation de charges électrostatiques.
S35 Ne se débarrasser de ce produit et de son récipient qu'en prenant toutes précautions d'usage.
S36 Porter un vêtement de protection approprié.
S37 Porter des gants appropriés.
S38 En cas de ventilation insuffisante, porter un appareil respiratoire approprié.
S39 Porter un appareil de protection des yeux / du visage.
S40 Pour nettoyer le sol ou les objets souillés par ce produit, utiliser ... (à préciser par le fabricant).
S41 En cas d'incendie et/ou d'explosion ne pas respirer les fumées.
S42 Pendant les fumigations/pulvérisations porter un appareil respiratoire approprié (terme(s) approprié(s) à indiquer
par le fabricant).
S43 En cas d'incendie utiliser... (moyens d'extinction à préciser par le fabricant. Si l'eau augmente les risques, ajouter
"Ne jamais utiliser d'eau ").
S45 En cas d'accident ou de malaise consulter immédiatement un médecin (si possible lui montrer l'étiquette) .
S46 En cas d'ingestion consulter immédiatement un médecin et lui montrer l'emballage ou l'étiquette.
S47 Conserver à une température ne dépassant pas... °C (à préciser par le fabricant).
S48 Maintenir humide avec... (moyen approprié à préciser par le fabricant).
S49 Conserver uniquement dans le récipient d'origine.
S50 Ne pas mélanger avec... (à spécifier par le fabricant).
S51 Utiliser seulement dans des zones bien ventilées.
S52 Ne pas utiliser sur de grandes surfaces dans les locaux habités.
S53 Éviter l'exposition, se procurer des instructions spéciales avant l'utilisation.
S56 Éliminer ce produit et son récipient dans un centre de collecte des déchets dangereux ou spéciaux.
S57 Utiliser un récipient approprié pour éviter toute contamination du milieu ambiant.
S59 Consulter le fabricant ou le fournisseur pour des informations relatives à la récupération ou au recyclage.
S60 Éliminer le produit et son récipient comme un déchet dangereux.
S61 Éviter le rejet dans l'environnement. Consulter les instructions spéciales / la fiche de données de sécurité.
S62 En cas d'ingestion, ne pas faire vomir. Consulter immédiatement un médecin et lui montrer l'emballage ou
l'étiquette.
S63 En cas d'accident par inhalation, transporter la victime hors de la zone contaminée et la garder au repos.
S64 En cas d'ingestion, rincer la bouche avec de l'eau (seulement si la personne est consciente).

Combinaison des phrases S


S1/2 Conserver sous clé et hors de portée des enfants.
S3/7 Conserver le récipient bien fermé dans un endroit frais.
S3/9/14 Conserver dans un endroit frais et bien ventilé à l'écart des... (matières incompatibles à indiquer par le
fabricant).
S3/9/14/49 Conserver uniquement dans le récipient d'origine dans un endroit frais et bien ventilé à l'écart de... (matières
incompatibles à indiquer par le fabricant).
S3/9/49 Conserver uniquement dans le récipient d'origine dans un endroit frais et bien ventilé.
S3/14 Conserver dans un endroit frais à l'écart des... (matières incompatibles à indiquer par le fabricant).
S7/8 Conserver le récipient bien fermé et à l'abri de l'humidité.
S7/9 Conserver le récipient bien fermé et dans un endroit bien ventilé.
S7/47 Conserver le récipient bien fermé et à une température ne dépassant pas...°C (à préciser par le fabricant) .
S20/21 Ne pas manger, ne pas boire et ne pas fumer pendant l'utilisation.

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 53


S24/25 Eviter le contact avec la peau et les yeux.
S27/28 Après contact avec la peau, enlever immédiatement tout vêtement souillé ou éclaboussé et se laver
immédiatement et abondamment avec... (produits appropriés à indiquer par le fabricant).
S29/35 Ne pas jeter les résidus à l'égout ; ne se débarrasser de ce produit et de son récipient qu'en prenant toutes les
précautions d'usage.
S29/56 Ne pas jeter les résidus à l'égout, éliminer ce produit et son récipient dans un centre de collecte des déchets
dangereux ou spéciaux.
S36/37 Porter un vêtement de protection et des gants appropriés.
S36/37/39 Porter un vêtement de protection approprié, des gants et un appareil de protection des yeux / du visage.
S36/39 Porter un vêtement de protection approprié et un appareil de protection des yeux / du visage.
S37/39 Porter des gants appropriés et un appareil de protection des yeux/du visage.
S47/49 Conserver uniquement dans le récipient d'origine à température ne dépassant pas... °C (à préciser par le
fabricant)

L-Z Kaestli - Evaluation des risques lié s à la manipulation de produits toxiques 54


8.2 Tableau des résultats

Risque d’exposition oculaire


Risque d’exposition cutanée

Tératogène/ toxique pour la


Recommandations relatives

Recommandations relatives

Recommandations relatives
(*non stocké à la Phar)

Irritant pour le système

pouvoir toxique pour la


Mesures de protection
Irritant pour les yeux
Irritant pour la peau
à toxicité chronique
Spécialités

Toxicité chronique

Recommandations/
Type d’application

Compendium : (2)
Risque de contact

à la toxicité aigue
Forme galénique
DCI

SUVA/ NIOSH

recommandées

reproduction
reproduction
Carcinogène

respiratoire
pulmonaire

remarques
Msds : (1)
Mutagène

pondérée
cpr per os Non Non Non NIOSH Oui Oui 3 Oui Oui Oui Le personnel Oui
filmés (sauf (sauf (sauf SUVA (R46) (R45)
Ø ( si (R26) (R27) (S39)
Ø appliquera les
Ø ( si (R 63)
Ø
si si si (IARC: broyés) (S22) (S36/3 consignes broyés / (+ rat)
( ( si
broyés broyés broyés 1) 7) relatives aux catD
) ) ) cyto. Tant que FDA broyés)
si
broyés) l’enrobage des pour
melphalan
Alkeran

cpr est intact, admin)


lyophilis iv, intra Oui Oui Non leur
at artérielle (chr.)  manipulation ne  /
Non présente aucun
(aigu) risque. (2)
Contraception pour
recommandée admin
(2)
S45, S53
solution iv Non Oui Non NIOSH ? ? 2 ? Oui Oui Blouse + gants Oui
Bevacizum
Avastin

(S24) (S 25) (1) (R63)


principe
ab

Contraception Cat.C
précautions
recommandée FDA
(2)
lyophilis iv Oui Oui Non NIOSH Oui Oui 3 Oui Oui Oui Manipuler sous Oui
at local (chr.) (iv) SUVA (R46) (R45)  (S22) (S37) (S39) flux (1)  (R60/
(dermato Non Oui (IARC mais mais S36/ 53/ S45 61)
Carmustine

mais
BiCNU

) (aigu) (local) :2A) (1) (+ rat)


Gants, masque, ca.tD
pour sol. blouse, lunettes FDA
Oui pour sol.
admin pour
(sol (Vidal) admin
locale sol. admin
admin locale
locale
local)

lyophilis im Oui Oui Non - Non Non 1 Oui si ? ? Tous le matériel


Ø Ø Ø
Clostridium botulinum

at intrader (chr.) surexp doit être cat.C


principe
mique Non osition décontaminé. FDA
précautions
(aigu) La préparation
Botox

se fait sur
papier
absorbant pour
absorber
projections (2)
solution iv Non Oui Non SUVA Oui Oui 3 Oui Oui Oui Blouse + Oui
local (iv) (iv) (iv) (R46) (R45)  / (R42/ (R38/3 (R36/S masque + gants  / (R61)
Caryolysine,

chlormethine
Mustargen

(dermato Oui Oui Oui (IARC 37) 4/43) 25/26) + lunettes (1) cat.D
) (local) (local) (local) :2A) S24 S53, 39 (1) FDA

(admin (admin
local) local)
capsules per os Non Non Non NIOSH Oui Oui 3 ? Oui ? A traiter Oui
(sauf (sauf (sauf SUVA (IARC
Ø Ø comme un cyto
Ø
(+ c/o
Ø
CEENU*

lomustine

si si si :2A) si capsules sont


animal
( ( ( ( si
ouvert ouvert ouvert ouvertes (1) )
si ouvertes)
es) es) es) si cat.D ouvertes)
ouvertes) si ouvertes) FDA
cpr per os Non Non Non NIOSH Non Non 1 Oui ? ? Gants (1) Oui
pelliculé, (sauf (sauf (sauf
Ø Ø Etant donné son
Ø
cat.D
Ø
caps si si si pouvoir FDA
( ( si (
broyés broyés broyés tératogène, la
si broyés, si broyés, broyés)
, , , poudre
Mycophenolate mofetil

ouvertes) ouvertes)
ouvert ouvert ouvert contenue dans
s) s) s) les caps ou pour
Cellcept

pdre per os Oui Oui Non la suspension


pour ssp. (chr.)
Ø Ø ne doit être ni
Ø
per os Non inhalée, ni
(aigu) entrer en
contact avec la
lyophilis iv Oui Oui Non peau ou les
at (chr.)
Ø Ø muqueuses. La Ø
Non ssp doit être
(aigu) préparée par un
phcien (2)

L-Z Kaestli - Evaluation des risques liés à la manipulation de produits toxiques 55


cpr per os Non Non Non - Non Non 1 ? ? Oui Ne pas casser (+chez
filmés (sauf (sauf (sauf
Ø Ø ou écraser les
Ø lapin)
Ø
lamivudine si si si cpr , porter des catC (
( si ( si
3TC

broyés broyés broyés lunettes si FDA


broyés) broyés)
) ) ) contact avec
si broyés)
l’œil possible principe
(1) précautions
cpr Per os Non Non Non - Non Non 2 ? ? Oui Ne pas casser (+chez
Ø Ø Ø
lamivudine

filmés (sauf (sauf (sauf Ø( ou écraser les lapin)


si si si cpr , porter des catC
(
Combivir

si ( si
broyés broyés broyés lunettes si FDA
broyés) broyés)
) ) ) contact avec si
NIOSH Oui/ Oui ? Non ? l’œil possible broyés) Non
zidov
udine

Non (IARC (1) cat. C si


? : 2B) FDA broyés)
lyophilis iv Oui Oui Non NIOSH Oui Oui 3 Oui Oui Oui Blouse+ gants+ Oui
at (chr.) (R46)  (S38) (37) masque+  (R60/
principe
Non lunettes (1) 61)
précautions
Ganciclovir
Cymevene

(aigu) S36 cat.C


S 53 (1) FDA
Gants+
lunettes.
Appliquer
précautions des
cytos. (2)
Suspensi im Non Oui Non NIOSH Non Oui 2 Oui Oui Oui Lunettes (1) Oui
on en SUVA (IARC (cat.D)
ser. prête :2B) catX
medroxyprogestérone

à FDA
Depo-Provera

l’emploi
cpr film per os Non Non Non
(sauf (sauf (sauf
Ø Ø Ø Ø
si si si
broyés broyés broyés
( ( ( ( si
) ) ) broyés)
si broyés) si broyés) si broyés)
sol buv. Non Oui Non

lyophilis iv Oui Oui Non NIOSH Oui Oui 3 Oui Oui ? Blouse+ gants+ Oui
 
cyclophosphamid

at (chr.) SUVA (IARC lunettes+ cat.D


Endoxan

Non :1) masque si FDA


(aigu) poussières (1)
e

Respecté
directives
relatives à la
manipulation

dragées per os Non Non Non


(sauf (sauf (sauf
Ø ( si Ø Ø ( si Ø
si si si broyées) broyées)
( ( si
broyée broyée broyée
si broyées) broyés)
s) s) s)
solution iv Non Oui Non NIOSH Non ? 2 Oui Oui Oui Blouse+ gants+ ?
cetuximab
Erbitux

(S23/ (S24/ (S25/ lunettes (1) cat.C


principe
38) 36/37) 39) S 45 (1) FDA
précautions

capsules per os Non Non Non NIOSH Oui (IARC 3 ? Oui ? Pas dangereux Oui
(sauf (sauf (sauf SUVA :3)
Ø Ø dans les
Ø (+c/o
Ø
si si si  oui conditions rat,
ouvert ouvert ouvert
( ( si
normales (1)
(
lapin) ( si
ouvertes) ouvertes)
es) es) es) La prudence est catD
estramustine
Estracyt*

si ouvertes) recommandée ; si ouvertes)


le produit ne
devrait être
administré que
par du
personnel
connaissant les
cytos (2)
lyophilis iv Oui Oui Non NIOSH Oui Oui 3 ? Oui Oui Blouse+ gants+ Oui
at (chr.) SUVA (IARC:  lunettes+  (+ c/o
(voir aussi Vepesid)

Non 2A) masque (1) humai


(aigu) Manier avec n et
Etopophos

etoposide

beaucoup de animal
prudence avec ) catD
gants par FDA
personne
expérimentée
dans locaux
appropriés (2)
cpr per os Non Oui Non NIOSH Oui/ Oui 2 Oui Oui Oui Eviter Oui
(sauf (sauf SUVA Non / / exposition / (+c/o
si si ? prolongée, animal
( (
Flucinome

broyés broyés éviter respirer et 


flutamide

) ) ( poussières ou sperme
si broyés) si vapeurs (1) si c/o
broyés) N’est destiné broyés) homm
qu’aux hommes es)
(2) catD
FDA

L-Z Kaestli - Evaluation des risques liés à la manipulation de produits toxiques 56


solution iv Non Oui Non NIOSH Oui (IARC 3 Oui Oui Oui Blouse+ gants+ Oui
SUVA :3)  lunettes +  (cat.
 oui masque (si D)
poussières) (1) (+c/o
5-FU (Efudix *)
Fluoro-uracil

Appliquer animal
fluorouracile

Onguent local Non Oui Non l’onguent avec )


(Efudix) des gants, éviter catX
tout contact FDA
avec la peau et
les muqueuses.
A traiter
comme un cyto
(2)
cpr per os Non Non Non NIOSH ? Oui 2 Oui Non ? Gants si Oui
filmés (sauf (sauf (sauf SUVA (oui (+c/o
Ø Ø ouverture des
Ø (cat.D)
Ø
imatinib

si si si et non animal capsules (1) cat.D


Glivec

broyés broyés broyés au test )


( ( si
Les cpr peuvent
(
FDA ( si
broyés) broyés)
) ) ) de être désagrégés
Ames) si broyés) dans un peu si broyés)
d’eau (2)
lyophilis iv Oui Oui Non SUVA Non Non 1 ? Non Non - Non
Ø Ø Ø Ø
trastuzuma
Herceptin

at (chr.) cat.B
Non FDA
b

(aigu)

solution iv Non Oui Non - Non Non 1 ? Oui ? Aucune, seul le ?


Ø Ø
adalimumab

port de gants (- c/o


Humira

est singes)
recommandé cat.B
(1) FDA
lyophilis iv Oui Oui Non NIOSH Oui Oui 3 Oui Oui Oui S53 (1) Oui
at (chr.) SUVA (R45)   (cat.D
Non (IARC: )
(aigu) 1) (+c/o
azathioprine
Imurek

animal
cpr per os Non Non Non
filmés (sauf (sauf (sauf
Ø ( si Ø Ø ) catD Ø
broyés) ( si FDA
si si si
broyés broyés broyés
( broyés ) ( si
) ) ) broyés)
si
broyés)

lyophilis iv, sc, Oui Oui Non NIOSH Non Non 1 Oui Oui ? Blouse + gants Oui
Ø
Pegasys*, Pegintron*)

at intralésio (chr.) (1) (cat.C)


Intron (Roferon*,

Interferon- alpha,

nnel Non (+c/o principe


peginterferon

précautions
(aigu) anima
ux)
solution iv, sc, Non Oui Non cat.C
(ser. intralésio
Ø FDA
principe
prete à nnel
précautions
l’emploi)
cpr per os Non Non Non SUVA Non ? 2 Oui Oui Oui Blouse+ gants+ Oui
filmés (sauf (sauf (sauf
Ø (R 20) (R21/S (S36)
Ø lunettes, S36
Ø (+c/o
Ø
gefitinib
Iressa*

si si si 37) (1) animal


broyés broyés broyés
( (
Le cpr peut être
(
) cat D ( si
si broyés) broyés)
) ) ) si mis en si FDA
broyés) suspension dans broyés)
l’eau (2)
cpr per os Non Non Non NIOSH Oui Oui 3 ? Oui Oui Aucun risque si Oui
filmés (sauf (sauf (sauf SUVA (IARC
Ø Ø cpr intacts,
Ø (cat.D)
Ø
si si si :1) ( si autrement ( si (+c/o
chlorambucil

( (
Leukeran

broyés broyés broyés broyés) respecter les broyés) animal si


si broyés) broyés)
) ) ) consignes et
portant sur la humai
manipulation n)
des cyto (2) CatD
FDA
lyophilis iv Oui Oui Non NIOSH Non Non 1 Oui Oui Oui Gants+ lunettes Oui
at (chr.)
Ø (1) (cat.X)
leuproreline
Lucrin*

Non (
(aigu) fertilit
é)
CatX
FDA
solution iv Non Oui Non NIOSH ? ? 2 ? Oui ? Gants + ?
(non) (non) lunettes (2) (cat.
principe
MabCampath

alemtuzumab

C)
précautions
(pas
d’étud
e chez
animal
) cat.C
FDA

L-Z Kaestli - Evaluation des risques liés à la manipulation de produits toxiques 57


solution iv Non Oui Non NIOSH ? ? 2 Oui Oui Oui Lunettes, gants ?
SUVA (- chez (1) (- chez
principe
Mabthera

rituximab singe) Les femmes les


précautions
doivent se singe)
soumettre à Cat.C
contraception FDA
pendant et après
traitement (2)
cpr per os Non Oui Non NIOSH ? ? 2 Oui Oui ? En cas Oui
(sauf (sauf d’exposition, (cat.D)
Megestat*

megestrol

si si porter gants, catD


broyés broyés masque, FDA
( (
) ) lunettes (1)

si broyés) si broyés)
cpr Per os Non Oui Non NIOSH Oui (IARC 2 Oui Oui Oui Lunettes, gants Oui
(sauf (sauf (R46) :3) (R37/S (R38/S (R36 + masque si (cat.D)
si si  non 22) 37/S39 /S39/S poussières (R60
broyés broyés ) 26) S36 (1) /61)
( ( (
) ) La solution ne (cat X
si broyés)
doit entrer en si FDA)
si
Methotrexate

contact ni avec broyés) (+c/o


methotrexate

broyés)
la peau ni animal
solution Iv, sc, Non Oui Non avec les )
intraartér muqueuses. Le
iel personnel
soignant doit
éviter tout
contact avec le
produit. Porter
gants, masque
(2)
lyophilis iv Oui Oui Non NIOSH Oui ? 2 Oui Oui Oui Blouse+ gants+ Oui
Gemtuzumab/

at (chr.) lunettes (1) (+ c/o


ozogamycin
Mylotarg

Non rats)
(aigu) cat.D
FDA

solution iv Non Oui Non - ? ? 2 ? ? ? - ?


Ø
Muromonab-
Orthoclone

( non) (pas
d’étud principe
OKT3

CD3

précautions
es)
(Cat C
FDA)

lyophilis iv Oui Oui Non NIOSH ? Non 2 ? Oui Oui Gants, lunettes ?
at (chr.) (1) (catC
principe
Non Les femmes FDA)
précautions
(aigu) sans contra-
ceptifs ne
doivent pas
Pentacarinat

pentamidine

s’occuper des
Inhalatio Oui Oui Oui patients sous
n (inhal) (inhal) (inhal) inhalation.
Danger de principe
précautions
contamination
de l’air ambiant
existe pour le
produit sous
forme d’aérosol
(2)
cpr per os Non Oui Non SUVA ? Non 2 Oui Oui Oui Gants, lunettes Oui
Prednisone

prednisone

(sauf (sauf (1) (cat.B


Streuli

principe
si si ou C)
( ( ( précautions
broyés broyés (+ c/o
si broyés)
) ) animal
si broyés) si broyés) )
lyophilis iv Oui Oui Non NIOSH ? Non 2 ? Oui ? Blouse+ gants+ ?
Interleukine-2,
Proleukine*

aldesleukine

at (chr.) lunettes (1) (cat.C)


principe
Non (+ c/o
précautions
(aigu) animal
) catC
FDA
cpr per os Non Non Non NIOSH ? Non 2 Oui Oui Oui Blouse+ gants+ Oui
Ø Ø Ø Ø
Proscar (Propecia*)

filmés (sauf (sauf (sauf (S37) lunettes (1) (cat.X)


si si si S45/S39/S36 (R60/6
( ( ( (
finasteride

broyés broyés broyés Cpr abîmés ne 1) si


si broyés) broyés)
) ) ) doivent pas être (+ c/o
si broyés) manipulés par si broyés) animal
des femmes en )
âge de procréer cat.X
(2) FDA
cpr per os Non Non Non NIOSH Oui (IARC 3 Oui Oui Oui Gants, blouse, Oui
Ø Ø Ø Ø
mercaptopurine

filmés (sauf (sauf (sauf SUVA :3) (S24) (S25) lunettes (1) (cat.D)
Puri-Nethol

si si si  oui ( ( (+ c/o
broyés broyés broyés si broyés) ( si broyés) animal ( si
) ) ) ) cat.D broyés)
si broyés) FDA +
hommes !

L-Z Kaestli - Evaluation des risques liés à la manipulation de produits toxiques 58


lyophilis sc Oui Oui Non - ? ? 2 ? ? ? Gants (1) ?
Ø
efalizumab
at (chr.) (cat.C
Raptiva*

Non FDA) principe


précautions
(aigu) Pas
test
animal
lyophilis iv Oui Oui Non - Non Non 1 Oui Oui ? Gants (1) Non
Ø Ø
Remicade

infliximab

at (chr.) (cat.B
Non FDA)
(aigu)

solution iv Non Oui Non - Non Non 1 Non Non Non Gants (1) ?
Ø
abciximab

(cat.C
Reopro

FDA) principe
précautions
Pas
test
animal
capsules, per os Non Non Non NIOSH Oui/ Oui 2 ? Non ? Ne pas casser Non
cpr (sauf (sauf (sauf Non (IARC
Ø Ø ou écraser les
Ø (cat.C
Ø
filmés si si si ? : 2B) cpr (1) FDA)
( ( (
Zidovudine (AZT)

broyés broyés broyés


si si si
, , ,
ouvertes, ouvertes, ouvertes,
Retrovir

ouvert ouvert ouvert


broyés) broyés) broyés)
s) s) s)
sirop per os Non Oui Non
Ø
solution iv Non Oui Non
Ø
capsules per os Non Non Non NIOSH Non Non 1 Oui Oui Oui Manipuler dans Oui
(sauf (sauf (sauf
Ø (R37) (R38/S (R36/S
Ø local aéré avec
Ø (R61)
Ø
si si si 37) 36) gants+ (cat.X
Roaccutane
(Tretinac*,
isotretinoin

ouvert ouvert ouvert


(
masque+
(
FDA) ( si
es) es) es) lunettes ouvertes)
si si
ouvertes) S 53 (1) ouvertes)
gel local Non Oui Non
Ø
solution iv Non Oui Non NIOSH ? Oui 2 Oui Oui Oui Blouse+ gants+ ?
(IARC (S23) (S24) (S25) lunettes (1) (- c/o
Sandim-

porine A
Cyclos-

animal principe
mun

:1) (S36/ (R40)


précautions
37) )
(cat.C
FDA)

capsules per os Non Non Non


(sauf (sauf
Ø Ø Ø Ø(
si si
( ( ( si
ouvert ouvert
si ouvertes)
es) es) ouvertes) si si
principe
ouvertes) ouvertes) précautions
sol. per os Non Oui Non
buvable
principe
précautions
lyophilis iv Oui Oui Non - Non Non 1 ? Non ? - non
Ø Ø Ø Ø
basilixima
Simulect

at (chr.) (- c/o
Non animal
b

(aigu) cat.B
FDA)
cpr per os Non Non Non NIOSH Non ? 2 Oui Oui Oui Si cpr sonr Oui
filmés (sauf (sauf (sauf
Ø (S38) (S36/
Ø écrasés, éporter
Ø (R61)
Ø
si si si 37) blouse, gants, Cat.D
broyés broyés broyés
( (
lunettes et
(
FDA ( si
dasatinib
Sprycel

si broyés) broyés)
) ) ) si masque(1) si
broyés) Manipuler broyés)
comme cyto. Se
laver les mains
après manip.
des cpr.
lyophilis iv Oui Oui Non - ? ? 2 ? ? ? - ?
Ø
palivizum
Synagis

at (chr.) Cat C
principe
ab

Non FDA
précautions
(aigu)
spray inhalatio Non Oui Non NIOSH ? Non 2 ? ? ? - Oui
Ø
Synrelina

nafarelin

nasal n Cat.X
FDA

cpr per os Non Oui Non NIOSH ? Oui 2 Oui Oui Oui Blouse+ gants+ Oui
(Farmos) (sauf (sauf SUVA (IARC (R38) (R36) lunettes si (R62/6
Tamoxifen

si si :1) (S36/ contact possible 3)


tamoxifen
Farmos

( ( (
broyés broyés 37) Cat.D
si broyés)
) ) si si FDA
broyés) broyés) (+ c/o
animal
)

L-Z Kaestli - Evaluation des risques liés à la manipulation de produits toxiques 59


cpr per os Non Non Non NIOSH Non ? 2 ? Oui Non Lunettes+gans ?
filmés (sauf (sauf (sauf
Ø Ø + blouse
Ø Cat. D
Ø
Tarceva*

erlotinib si si si FDA
broyés broyés broyés
( ( (
(c/o ( si
si broyés) si broyés) si broyés)
) ) ) animal broyés)
)
capsules per os Non Non Non NIOSH Oui Oui 3 Oui Oui ? Gants+ Oui
(sauf (sauf (sauf
Ø (R20) (R21/
Ø masque+
Ø (cat.X)
Ø
si si si S36/37 lunettes si Cat.D
ouvert ouvert ouvert
(
)
(
contact possible
(
FDA ( si
si ouvertes)
es) es) es) (1) (++
temozolomide

ouvertes)
si Les capsules ne si c/o
Temodal

ouvertes) doivent être ni ouvertes) animal


ouvertes ni )
mâchées. Il faut
éviter tout
contact entre le
contenu et la
peau ou les
muqueuses (2)
capsules per os Non Non Non NIOSH Non Non 1 Oui Oui ? Gants+ masque Oui
Ø Ø Ø Ø
Thalidomide (fabrication HUG)

(sauf (sauf (sauf (si poussières) Cat.X


si si si + lunettes (1) FDA
ouvert ouvert ouvert
(
Les hommes et
( ( si
si si ouvertes)
es) es) es) les femmes en
ouvertes) ouvertes)
thalidomide

âge de procréer
ne doivent pas
manipuler
(monographie)

cpr per os Non Non Non - Non Non 2 ? Oui Oui Ne pas casser / (+ rat)
Ø( Ø Ø Ø ( si
abacavir

filmés (sauf (sauf (sauf écraser les cpr Cat.C


si si si Lunettes si ( si FDA broyés)
si ( broyés /
broyés broyés broyés risque (1)
Trizivir

broyés) si broyés)
) ) ) Ne pas casser
- Non Non ? ? Oui ou écraser les Non
lamivudine

cpr , porter des pour


lunettes si admin)
contact avec
l’œil possible

NIOSH Oui/ Oui ? Non ? Non


zidovudine

Non (IARC
? : 2B)

cpr per os Non Non Non NIOSH Oui Oui 3 Oui Oui Oui Gants (masque Oui
filmés (sauf (sauf (sauf
Ø Ø et lunettes si
Ø Cat.C
Ø (si
si si si ( si risque de ( si FDA broyés)
broyés) (
broyés broyés broyés poussières) (1) broyés /
valganciclovir

) ) ) si Les cpr ne Risque


Valcyte

broyés) doivent ni pour le


coupés ni pour mâle
écrasés. Eviter admin)
tout contact de
poudre avec la
peau et les
muqueuses.
cpr per os Non Non Non - Non Non 1 ? ? ? Lunettes+ gants Non
Ø Ø Ø Ø
valaciclovir

filmés (sauf (sauf (sauf (1) Cat. B


Valtrex

si si si FDA
broyés broyés broyés
) ) )
lyophilis iv Oui Oui Non NIOSH Oui Oui 3 ? Oui Oui Blouse+ gants+ Oui
at (chr.) SUVA (IARC  lunettes+  (+c/o
(Etopoph Non : 2A) masque (1) humai
os) (aigu) Manier avec n et
beaucoup de animal
Vepesid (Etopophos)

prudence avec )
gants par catD
etoposide

solution iv Non Oui Non personne FDA


(Vepesid expérimentée
) dans locaux
appropriés (2)
Capsules Per os Non Non Non
(Vepesid (sauf (sauf (sauf
Ø Ø Ø Ø
) si si si
ouvert ouvert ouvert
( ( ( ( si
si ouvertes) ouvertes)
es) es) es) si si
ouvertes) ouvertes)
capsules per os Non Non Non NIOSH Non Non 1 Oui Oui Oui Gants + Oui
(sauf (sauf (sauf
Ø (R37) (R38) (R36)
Ø lunettes (1)
Ø (R63)
Ø
(Retin-A,
Vesanoid

tretinoine

si si si (S36/ (S26) S45 (1) cat.D


ouvert ouvert ouvert 37)
( (
FDA ( si
es) es) es) ouvertes)
si si
ouvertes) ouvertes)

L-Z Kaestli - Evaluation des risques liés à la manipulation de produits toxiques 60


gel, local Non Oui Non
crème,
lotion
Solution iv Non Oui Non - Oui ? 2 Oui Oui Oui Pour aérosol : Oui
(Virazole blouse, gants, Cat.X
) masque spécial, FDA
lunettes (+ c/o
(recommandati animal
inhalatio Oui Oui Oui ons )
Virazole, Copegus*

n gouvernement
canadien)
ribavirine
Rebetol*

Tout cpr brisé


cpr per os Non Non Non
filmés (sauf (sauf (sauf
Ø Ø doit être Ø Ø
manipulé avec
(Copegu si si si précautions (2) (
s), broyés broyés broyés
( (
Aux HUG,
( si
si ouvertes, ouvertes,
capsules , , , broyés) si aérosol avec si
(Rebetol) ouvert ouvert ouvert broyés)
ouvertes, masque et ouvertes,
es) es) es) broyés) appareil broyés)
spéciaux
disponibles au
SIM
solution iv Non Oui Non NIOSH Oui/ Oui 3 ? Oui ? La préparation Oui
Non  doit être  Cat.C 
cidofovir

 Oui effectuée sous FDA


Vistide

flux laminaire
avec gants +
lunettes +
blouse (2)
Cpr Per os Non Non NIOSH Non Non 1 Oui Oui ? Blouse + gants Oui
Ø Ø Ø Ø
capecitabine

pelliculé (sauf (sauf (1) Cat.D


Xeloda

s si si Métabolisé en FDA
ouvert ouvert
(
5-FU
(
(+ c/o ( si
si broyés) si broyés)
es) es) animal broyés)
)
capsules per os Non Non Non SUVA Oui Oui 3 Oui Oui ? Blouse+ gants+ Oui
(sauf (sauf (sauf
Ø Ø lunettes+ flux
Ø (+c/o
Ø
si si si laminaire. C’est animal
ouvert ouvert ouvert
( ( (
) ( si
idarubicine

si ouvertes) un produit cyto


Zavedos

es) es) es) si (1) si Cat.D ouvertes)


ouvertes) Les capsules ouvertes) FDA
lyophilis iv Oui Oui Non doivent être
at (chr.)  prises intacts, ni
Non endommagées,
(aigu) ni croquées (2)

solution iv Non Oui Non - Non ? 2 ? ? ? Gants + ?


Ø
Zenapax

daclizum

lunettes (1) Cat.C


ab

principe
FDA
précautions

cpr per os Non Non Non - Non Non 1 ? Oui Oui Non
filmés (sauf (sauf (sauf
Ø Ø Ø (+ rat)
Ø
si si si Cat.C
( ( (
broyés broyés broyés FDA
abacavir

si broyés) si broyés) si broyés)


Ziagen

) ) ) principe
précautions
sol. buv. Non Oui Non
Ø
principe
précautions
suspensi Per os Non Oui Non - Non (IARC 1 ? Non Non Ne pas casser / Non
on :3)
Ø Ø écraser les cpr
Ø (- c/o
Ø
lyophilis iv Oui Oui Non  non animal
at (chr.)
Ø Ø Ø ) Cat.B
Ø
Non FDA
(aigu)
aciclovir
Zovirax

Onguent/ local Non Oui Non


pommad
Ø Ø Ø Ø
e opht/
crème
cpr Per os Non Non Non
filmés (sauf (sauf (sauf
Ø Ø Ø Ø
si si si
broyés broyés broyés
) ) )

= port de gants recommandé


= port de lunettes recommandé
= port d’un masque recommandé
 = reconstitution du produit à la Pharmacie ou broyage des cpr/ dragées à la Pharmacie
Ø = aucune recommandation de protection
= les femmes enceintes et celles voulant le devenir ne doivent pas manipuler le produit

L-Z Kaestli - Evaluation des risques liés à la manipulation de produits toxiques 61

Vous aimerez peut-être aussi