Vous êtes sur la page 1sur 119

TRAVAIL DE FIN D’ÉTUDE

Pour l’obtention du Diplôme d’Ingénieur d’État en Agronomie

Option : Management de Production Végétale et Environnement (MPVE)

Mélange variétal du blé (dur et tendre) en tant que


moyen de contrôle de la cécidomyie et de maladies
cryptogamiques dans le mode de production biologique

Présenté et soutenu publiquement par :

KHALIL Fatima Ez-zahra

Devant le jury composé de :

Président : Mr. Hassan Moustadraf ITSMAER


Rapporteur : Pr. Si Bennasseur Alaoui DPPBV, IAV Hassan II
Examinateur : Pr. Ouiam Lahlou DPPBV, IAV Hassan II
Examinateur : Pr. Lhoussine Baamal DS, IAV Hassan II
Examinateur : Pr. Aziz Abouabdillah ENA Meknès

Septembre 2019

Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II B.P. 6202. Rabat- Instituts, 10101 Rabat Tel. :
(0537) 77 17 58 / 59 / 45 Ou 77 07 92 FAX : (0537) 77 81 35 Ou 77 58 38
Dédicaces
Je tiens à dédier ce travail à :

Ma mère et mon père : pour les sacrifices énormes et récurrents qu’ils ont et qu’ils
continuent de déployer.

À vous mes cher parents, j’exprime toute mon admiration, ma gratitude, mon respect
et ma reconnaissance. Que Dieu vous accorde une longue vie. Mon frère Ayoub et
mes sœurs Hanane et Khadija : Je vous aime beaucoup, vous qui m’avez toujours
soutenue. Que Dieu vous accorde succès et bonheur.

Ma petite Zainab : Que Dieu te protège et t’accorde le succès et le bonheur, je t’aime


très fort.

Toute ma famille : pour l’aide, le soutien et les encouragements.

Mes chers amis : ils ont toujours été présents pour me prêter main forte ; qu’ils
trouvent ici le témoignage de ma profonde gratitude. Je vous aime tous, vous êtes ma
famille et que Dieu vous protège.

Enfin, je remercie toute personne m'ayant aidé de près ou de loin.

ii
Remerciements
La réalisation de ce mémoire a été possible grâce au concours de plusieurs personnes à qui je
voudrais témoigner toute ma gratitude :

En premier lieu, je tiens à exprimer ma gratitude envers mon professeur Si Bennasseur


ALAOUI pour l’honneur qu’il m’a fait en acceptant de m’encadrer avec patience et
sympathie, ainsi que pour son aide, ses conseils, et son soutien permanent, dont je suis très
reconnaissante.

Je remercie vivement Mlle Wissal Bozalmat pour son aide, son accompagnement, sa
disponibilité, ainsi que ses conseils et recommandations qui m’ont été très utiles lors de la
réalisation de ce travail.

Mes vifs remercîments vont aussi à Pr. Lhoussine Baamal pour son aide effective durant la
réalisation de ce travail, notamment la partie analyse statistique, et d’avoir bien accepté de
juger ce travail.

Je tiens ensuite à remercier Pr. Ibrahim Ezzahiri pour ses conseils et son aide, notamment
dans la partie identification et notation des maladies.

Je remercie également Pr. Noureddine Chtaina, Pr. Ouiam Lahlou et Pr. Yasmina Imani pour
les remarques et les conseils pertinents, qu’ils m’ont fait lors des présentations de l’état
d’avancement et qui m’ont aidée à améliorer mon travail.

Une partie de mon travail s’est déroulée dans l’ICARDA, je tiens donc à exprimer ma
reconnaissance à Dr. Ahmed Amri et Mr. Sanchez de m’avoir permis de faire mes analyses
dans le laboratoire de l’ICARDA. Je remercie aussi vivement Mr. Adil Bouachi, le
responsable du dit laboratoire, pour l’aide et les conseils qu’il m’a accordés.

Je remercie chaleureusement Mr. Abdelkarim Loukili, propriétaire de la ferme Biologique de


Benslimane, pour son accueil, sa bienveillance, et pour le partage de ses larges connaissances .

Je tiens aussi à remercier Mr. Fouad, propriétaire de la ferme biologique de nous avoir permis
d’installer nos essais dans sa ferme.

Je tiens également à remercier avec respect Monsieur le président, et les membres du jury qui
m’ont fait l’honneur de juger ce travail.

iii
Résumé
L’agriculture biologique est la réponse à la quête de la sécurité alimentaire, de la durabilité de
la production agricole, à la satisfaction du besoin du consommateur en termes de qualité des
produits et à la conservation de la biodiversité et des ressources naturelles. Comme tout
système de production, l’agriculture biologique a aussi des contraintes à lever, parmi elles
figurent la disponibilité des semences biologiques, des fertilisants et des produits alternatifs
pour contrôler les ennemis des cultures. Au Maroc, le blé prend une place très importante, vu
qu’il est la base du régime alimentaire. Il constitue aussi une ressource pour l’alimentation
animale et permet de multiples applications industrielles. Mais, les sources du stress biotiques
limitent souvent la productivité du blé dans notre pays. Notre travail s’insère dans cette vision
globale et se fixe comme objectif global de chercher des variétés de blé (dur et tendre)
adaptées au mode de production biologique, en testant leurs performances et les performances
de leurs mélanges en termes de rendement, de résistance au stress biotique et de qualité
technologique. Pour se faire, nous avons choisi quatre variétés par espèce de blé, qui ont les
mêmes caractéristiques agronomiques (longueur du cycle, hauteur, résistance à la verse et à la
sécheresse), des qualités technologiques similaires et des niveaux de résistance aux maladies
cryptogamiques et aux ravageurs complémentaires. Nous avons mélangé les quatre variétés
selon trois proportions : 25%-25%-25%-25% ; 20%-20%-20%-40% et 10%-10%-10%-70%.
L’analyse des résultats a montré que les variétés du blé dur, contrairement aux variétés du blé
tendre, ont donné des rendements proches voir même égaux aux rendements obtenus dans le
mode de production conventionnel. Pour les mélanges, les rendements ont été similaires et
parfois plus élevés par rapport à la mono-variété et par rapport aux mélanges théoriques. Pour
les maladies, les résultats ont montré que les mélanges ont des niveaux de résistance
supérieurs ou similaires à ceux des mono-variétés. Quant à la qualité des grains des mélanges
du blé (dur et tendre), elle a été similaire à celle de mono-variétés. Au travers ces deux essais,
il en ressort de l’adaptabilité des variétés existantes du blé au mode de production
biologique et de l’effet positif des mélanges sur le rendement et sur l’incidence des maladies
cryptogamiques.

Mots clés : Agriculture biologique, Blé (dur et tendre), mélange variétal, adaptabilité,
rendement, maladies cryptogamiques, qualité technologique.

iv
Abstract
Organic agriculture is the answer to the quest for food security, sustainability of agricultural
production, the satisfaction of the consumer's need for product quality and the conservation of
biodiversity and natural resources. Like any production system, organic farming also has
constraints to overcome, among them the availability of organic seeds, fertilizers and
alternative products to control pests. In Morocco, wheat has a very important place, since it is
the basis of the diet. It is also a resource for animal feed and it allows multiple industrial
applications. But, the sources of biotic stress often limit the productivity of wheat in our
country. This study fits into this global vision and sets the overall goal of looking for existing
varieties of wheat (hard and soft) adapted to the organic production system, while testing their
performances and the performances of their mixtures in terms of yield, resistance to biotic
stress and technological quality. We have chosen four varieties per wheat species, which have
the same agronomic characteristics (cycle length, height, resistance to lodging and drought),
similar technological qualities and complementary levels of resistance to fungal diseases and
pests. We mixed the four varieties in three proportions: 25% -25% -25% -25%; 20% -20% -
20% -40% and 10% -10% -10% -70%. The analysis of results showed that durum varieties,
unlike soft wheat varieties, gave yields close to or even equal to the yields obtained in the
conventional mode. For mixtures, the yields were similar and sometimes higher compared to
the mono-variety and compared with the theoretical mixtures. For diseases, the results
showed that the mixtures have resistance levels higher or similar to those of the mixed
varieties. As for the quality of grains of wheat’s mixture (hard and soft), it was similar to the
quality of mixed varieties. Through these two experiments, it appears that the existing
varieties of wheat are adapted to the organic production system and that the varietal mixtures
have a positive effect on yield and cryptogamic diseases.

Key words: Organic farming, Wheat (hard and soft), varietal mixture, adaptability, yield,
fungal diseases, technological quality.

v
Sommaire
INTRODUCTION............................................................................................................... 1

1 Agriculture biologique .............................................................................................................. 5


1.1 Notion de l’agriculture biologique ............................................................................................. 5
1.2 Objectifs de l’agriculture biologique .......................................................................................... 5
1.3 Importance de l’agriculture biologique dans le monde et au Maroc ......................................... 6

2 Importance des céréales ......................................................................................................... 16


2.1 Importance des céréales au monde ......................................................................................... 16
2.2 Importance des céréales au Maroc .......................................................................................... 19
2.3 Importance des céréales à Benslimane .................................................................................... 22

3 La culture de blé ..................................................................................................................... 22


3.1 Origine et description de la culture.......................................................................................... 22
3.2 Exigences pédoclimatiques du blé (tendre et dur) .................................................................. 23
3.3 Contraintes à la production du blé........................................................................................... 23

4 Exploitation de la diversité dans le contrôle des maladies et ravageurs du blé dans le mode
d’agriculture biologique ................................................................................................................... 24
4.1 Le mélange variétal .................................................................................................................. 25
4.2 Utilisation de la pratique du mélange dans le monde ............................................................. 26

MATERIELS ET METHODES ............................................................................................ 28

1 Présentation de la zone d’étude ............................................................................................. 28


1.1 Présentation de la région de Benslimane ................................................................................ 28
1.2 Présentation de la ferme des essais ......................................................................................... 31

2 Matériel végétal ..................................................................................................................... 31

3 Dispositif expérimental ........................................................................................................... 32


3.1 Blé dur ...................................................................................................................................... 33
3.2 Blé tendre ................................................................................................................................. 33

4 Conduite technique de l’essai ................................................................................................. 33

vi
4.1 Calendrier des visites : ............................................................................................................. 34
4.2 Méthodes d’évaluation ............................................................................................................ 34
4.3 Mesure des caractères phénologiques, agro-morphologiques et technologiques .................. 38

5 Analyse statistique des données ............................................................................................. 40


5.1 But et objectifs ......................................................................................................................... 40
5.2 Analyses de variance ................................................................................................................ 40
5.3 Analyses de corrélation ............................................................................................................ 40

RESULTATS ET DISCUSSION ........................................................................................... 42

1 Données climatiques de la campagne agricole 2018/2019 ...................................................... 42

2 Effet du mélange variétal du blé dur sur le rendement, sur la propagation des maladies et
ravageurs, et sur la qualité technologique ....................................................................................... 43
2.1 Rendement ............................................................................................................................... 43
2.2 Problèmes phytosanitaires....................................................................................................... 44
2.3 Qualité technologique .............................................................................................................. 53

3 Effet du mélange variétal du blé tendre sur le rendement, sur la propagation des maladies et
ravageurs, et sur la qualité technologique ....................................................................................... 55
3.1 Rendement ............................................................................................................................... 55
3.2 Problèmes phytosanitaires....................................................................................................... 56

4 Discussion des résultats .......................................................................................................... 66

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS ........................................................................ 68

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ................................................................................. 70

ANNEXES....................................................................................................................... 73

vii
Liste des tableaux
Tableau 1 : les atouts et les contraintes de la filière biologique au Maroc .................. 15
Tableau 2 : Les principaux groupes de maladies au Maroc ......................................... 24
Tableau 3 : Niveaux de résistance des variétés choisies du blé dur aux problèmes
phytosanitaires ............................................................................................................. 32
Tableau 4 : Niveaux de résistance des variétés choisies du blé dur aux problèmes
phytosanitaires ............................................................................................................. 32
Tableau 5 : Les traitements du blé dur ......................................................................... 42
Tableau 6 : Les traitements du blé tendre .................................................................... 42

Liste des figures


Figure 1 : L'évolution des superficies agricoles biologiques mondiales. .................... 17
Figure 2 : L’évolution des superficies agricoles biologiques dans le monde .............. 18
Figure 3 : La répartition de la superficie agricole biologique sur les continents ......... 18
Figure 4 : L'évolution du nombre de producteurs du bio dans monde (Source : FiBL et
IFOAM, 2019) ............................................................................................................. 19
Figure 5 : La répartition des producteurs dans le monde ............................................. 19
Figure 6 : Les cinq premiers pays ayant plus de producteurs ...................................... 20
Figure 7 : Classement des pays selon valeurs de vente des produits bio en 2016 ....... 21
Figure 8 : Classement des pays selon leur consommation des produits bio par habitant
...................................................................................................................................... 21
Figure 9 : Les superficies occupées par les espèces sauvages au Maroc ..................... 23
Figure 10 : L'évolution des superficies biologiques au Maroc .................................... 24
Figure 11 : Les principaux producteurs de céréales dans le monde ............................ 27
Figure 12 : La production céréalière par espèce dans le monde. ................................. 28
Figure 13 : Les huit premiers importateurs de céréales ............................................... 29
Figure 14 : Les 8 premiers exportateurs de céréales .................................................... 29
Figure 15 : Les superficies des trois principales céréales au Maroc ............................ 31
Figure 16 : Évolution de la production de trois principales céréales en 1000 Qx ....... 32
Figure 17 : le volume et les types des importations céréalières du Maroc .................. 33

viii
Figure 18 : Situation géographique de la région de Benslimane ................................. 40
Figure 19 : Dispositif expérimental de chaque essai de blé (dur et tendre) ................. 43
Figure 20 : Le calendrier des visites du terrain ............................................................ 45
Figure 21 : Échelle de Cobb modifiée pour l’évaluation de la sévérité de la rouille
(Mehta, 2014) ............................................................................................................... 47
Figure 22 : L’échelle d’évaluation de la sévérité de l’helminthosporiose (Mehta, 2014)
...................................................................................................................................... 48
Figure 23 : Échelle d’évaluation de la sévérité de la fusariose de l’épi (Mehta, 2014)
...................................................................................................................................... 48
Figure 24 : les précipitations et les températures mensuelles de la campagne 2018/19
(source : DPA Benslimane et http://www.myweather2.com/City-Town/Morocco/Ben-
Slimane/climate-profile.aspx?month=1)...................................................................... 52
Figure 25 : Comparaison entre les traitements pour le rendement .............................. 53
Figure 26 : Apport des différents mélanges sur le rendement à travers l'Indice
Différentiel des Mélanges- IDM (Rendement réel - Rendement théorique) ............... 54
Figure 27 : Comparaison entre les traitements pour l'incidence de la rouille jaune .... 54
Figure 28 : Comparaison entre les traitements pour la sévérité de la rouille jaune ..... 55
Figure 29 : Comparaison entre les traitements pour l'indice de la rouille jaune .......... 55
Figure 30 : Apport des différents mélanges sur la résistance à travers l'Indice
Différentiel des Mélanges- IDM (IM théorique - IM réel) .......................................... 56
Figure 31 : Corrélation entre l’IDM rendement et l’IDM rouille jaune ...................... 56
Figure 32 : Comparaison entre les traitements pour l'incidence de l'helminthosporiose
...................................................................................................................................... 57
Figure 33 : Comparaison entre les traitements pour la sévérité de l'helminthosporiose
...................................................................................................................................... 58
Figure 34 : Comparaison entre les traitements pour l'indice de l'helminthosporiose .. 58
Figure 35 : Apport des différents mélanges sur la résistance à travers l'Indice
Différentiel des Mélanges- IDM (IM théorique - IM réel) .......................................... 58
Figure 36 : Corrélation entre l’IDM rendement et l’IDM helminthosporiose ............. 59
Figure 37 : Comparaison entre les traitements pour l'incidence de la fusariose de l'épi
...................................................................................................................................... 59
Figure 38 : Comparaison entre les traitements pour la sévérité de la fusariose de l'épi
...................................................................................................................................... 60
Figure 39 : Comparaison entre les traitements pour l'indice de la fusariose de l'épi ... 60
ix
Figure 40 : Apport des différents mélanges sur la résistance à travers l'Indice
Différentiel des Mélanges- IDM (IM théorique - IM réel) .......................................... 61
Figure 41 : Corrélation entre l’IDM rendement et l’IDM fusariose de l’épi ............... 61
Figure 42 : Comparaison entre les traitements pour l'attaque de Thrips ..................... 62
Figure 43 : Comparaison entre les traitements pour l'attaque des moineaux ............... 63
Figure 44 : Comparaison entre les traitements pour le taux de protéines .................... 63
Figure 45 : Comparaison entre les traitements pour le volume de sédimentation ....... 64
Figure 46 : Comparaison entre les traitements pour le paramètre b ............................ 64
Figure 47 : Comparaison entre les traitements pour le rendement .............................. 65
Figure 48 : Apport des différents mélanges sur le rendement à travers l'Indice
Différentiel des Mélanges- IDM (Rendement réel - Rendement théorique) ............... 66
Figure 49 : Comparaison entre les traitements pour l'incidence de la rouille jaune .... 66
Figure 50 : Comparaison entre les traitements pour la sévérité de la rouille jaune sur
les feuilles .................................................................................................................... 67
Figure 51 : Comparaison entre les traitements pour la sévérité de la rouille jaune sur
les épis .......................................................................................................................... 68
Figure 52 : Comparaison entre les traitements pour l’indice de la rouille jaune (a : sur
les feuilles- b : sur les épis) .......................................................................................... 68
Figure 53 : Apport des différents mélanges sur la résistance à travers l'Indice
Différentiel des Mélanges- IDM (IM théorique - IM réel) .......................................... 69
Figure 54 : Corrélation entre l’IDM rendement et l’IDM rouille jaune sur les feuilles
...................................................................................................................................... 69
Figure 55 : Corrélation entre l’IDM rendement et l’IDM rouille jaune sur les épis .... 70
Figure 56 : Comparaison entre les traitements du blé tendre pour l'incidence de
l'helminthosporiose ...................................................................................................... 70
Figure 57 : Comparaison entre les traitements du blé tendre pour la sévérité de
l’helminthosporiose...................................................................................................... 71
Figure 58 : Comparaison entre les traitements du blé tendre pour l’indice de la
maladie ......................................................................................................................... 71
Figure 59 : Apport des différents mélanges sur la résistance à travers l'Indice
Différentiel des Mélanges- IDM (IM théorique - IM réel) .......................................... 72
Figure 60 : Corrélation entre l’IDM rendement et l’IDM helminthosporiose ............. 72
Figure 61 : Comparaison entre les traitements du blé pour l'incidence de la fusariose
de l'épi .......................................................................................................................... 73
x
Figure 62 : Comparaison entre les traitements du blé pour la sévérité de la fusariose
de l'épi .......................................................................................................................... 73
Figure 63 : Comparaison entre les traitements pour l'attaque de Thrips ..................... 74
Figure 64 : Comparaison entre les traitements pour l'attaque des moineaux ............... 75
Figure 65 : Comparaison entre les traitements pour le taux de protéines .................... 75
Figure 66 : Comparaison entre les traitements pour le volume de sédimentation ....... 76
Figure 67 : Comparaison entre les traitements pour le paramètre b ............................ 76

Liste des annexes


Annexe 1 : Fiche technique de la rouille jaune ............................................................ 82
Annexe 2 : Fiche technique de la rouille brune ........................................................... 84
Annexe 3 : Fiche technique de Septoriose ................................................................... 86
Annexe 4 : Fiche technique de fusariose de l'épi ......................................................... 90
Annexe 5 : Fiche technique de l'helminthosporiose .................................................... 92
Annexe 6 : Fiche technique de l'oïdium....................................................................... 94
Annexe 7 : Fiche technique de la cécidomyie ............................................................. 96
Annexe 8 : Stades de développement de la cécidomyie .............................................. 99
Annexe 9 : les caractéristiques de la variété Karim (Blé dur) ................................... 100
Annexe 10 : les caractéristiques de la variété Tarek (Blé dur) .................................. 100
Annexe 11 : les caractéristiques de la variété Isly (Blé dur)...................................... 101
Annexe 12 : les caractéristiques de la variété Nassira (Blé dur)................................ 102
Annexe 13 : les caractéristiques de la variété Achtar (Blé tendre) ............................ 103
Annexe 14 : les caractéristiques de la variété Marchouch (Blé tendre) ..................... 104
Annexe 15 : les caractéristiques de la variété Arrehane (Blé tendre) ........................ 105
Annexe 16 : les caractéristiques de la variété Nessma (Blé tendre) .......................... 106
Annexe 17 : Les échantillons composites du sol prélevés lors de la première visite 107
Annexe 18 : Les tamisas résultants (jaune : blé tendre, bleu : blé dur) ..................... 107
Annexe 19 : Protocole de la méthode de piégeage des larves au niveau d’un essai (blé
dur) ............................................................................................................................. 108
Annexe 20 : Protocole de la méthode de piégeage des larves au niveau d’une parcelle
élémentaire ................................................................................................................. 108
Annexe 21 : Protocole de la méthode de piégeage des larves au niveau d’un pied de
blé dur ........................................................................................................................ 108

xi
Annexe 22 : Granolyser NIR/FOSS : DS 2500, infratec 1241 .................................. 109
Annexe 23 : Annexes de l’analyse statistique............................................................ 109
Annexe 24 : niveau de qualité du gluten du blé (dur et tendre) (ICARDA) .............. 104

Annexe 25 : Grille de classement de la qualité du blé tendre (FranceAgriMer, 2015)


.................................................................................................................................... 104

xii
Liste des abréviations
AB : Agriculture Biologique

AMABIO : l’Association Marocaine de la Filière des Productions Biologiques


FiBL : Institut de recherche de l’agriculture biologique (en suisse)
IFOAM : Fédération Internationale des Mouvements de l’Agriculture Biologique (In-
ternational Federation of Organic Agriculture Mouvements)
ONICL : office national Interprofessionnel des Céréales et Légumineuses
PAM : Plantes Aromatiques et Médicinales
FIMABIO : Fédération Interprofessionnelle Marocaine de l’agriculture Biologique
R&D : Recherche et Développement
USDA : Département de l’agriculture des États-Unis (United States Department of
Agriculture)
MAPM : Ministère d’Agriculture et de Pêche Maritime
DPA : Direction Provinciale de l’Agriculture
ICARDA : Centre International de Recherche Agricole dans les zones Arides
IDM : Indice Différentiel de Mélange

xiii
Introduction
Au cours de la seconde moitié du 20ème siècle, la révolution verte est venue pour
assurer une sécurité alimentaire. Pour se faire, elle s’est basée sur des programmes
d’intensification, de mécanisation et d’injection massive des produits de synthèse pour
contrôler la fertilité des sols ; les mauvaise herbes ; les insectes ravageurs et les
organismes pathogènes.

Aujourd’hui, l’érosion de la biodiversité et l’épuisement des ressources naturelles


combinées à la croissance démographique et aux changements climatiques sont des
phénomènes qui menacent de plus en plus la sécurité alimentaire, chose qui a éveillé
le souci d’un développement et d’une agriculture durables chez la communauté
internationale.

L’agriculture biologique, est l’un des systèmes indicateurs d’une agriculture durable
(Mirela, Vesna, & Danica, 2019). Elle a commencé à prendre sa place à l’échelle
internationale (1.4% de la SAU totale en 2017 (FiBL, 2019)) et nationale. Comme
tout système, l’agriculture biologique a aussi des défis à relever, parmi eux figure la
disponibilité des semences biologiques, des fertilisants et des produits alternatifs pour
contrôler les ennemis des cultures.

Le blé est un produit stratégique pour la sécurité alimentaire mondiale, vu que sa


consommation se globalise (Abis, 2015). Il est prévu que sa demande va augmenter de
60% en 2050 (Tadessse, et al., 2017). Il est donc nécessaire de le produire en
quantités suffisantes et en qualité satisfaisante, qui répondent aux exigences du
consommateur et aux changements de son régime alimentaire.

Au Maroc, le blé est la base du régime alimentaire. Les productions nationales du blé
sont en augmentation continue, mais on a toujours recours aux importations pour
combler les besoins de la population. Cela peut être expliqué par les niveaux stagnants
du rendement et le non maitrise des problèmes phytosanitaires, vu que les variétés
utilisées ne peuvent exprimer leurs performances qu’en présence d’intrants chimiques
pour le contrôle de diverses sources de stress. Or les programmes de création et de
sélection variétale continuent à se focaliser sur l’amélioration des performances de
production des variétés crées sans tenir compte de leur adaptabilité au mode de
production biologique.

1
Le mélange, au sein d’une parcelle, de plusieurs variétés complémentaires
génétiquement constitue un moyen pour remédier à l’absence de « variété idéale ».
Cette stratégie a gagné plus d’attention et d’intérêt, vu qu’elle ne permet pas
seulement de maitriser les problèmes phytosanitaires (maladies et ravageurs), mais
aussi de stabiliser ou parfois d’augmenter le rendement (Kiær et al., 2009).

Le non disponibilité de semences biologiques et l’absence des programmes de


sélection des variétés adaptées au mode d’agriculture biologique nous poussent à nous
demander si les variétés existantes peuvent s’adapter à ce mode de production tout en
exprimant le maximum de leurs potentiels. Dans l’objectif de tester l’hypothèse de
l’adaptabilité de quelques variétés existantes au mode d’agriculture biologique, le
présent travail a été mené dans une ferme biologique, et il a pour objectifs
spécifiques de :

- évaluer les performances des variétés choisies au mode d’agriculture


biologique ;

- évaluer les performances et les effets de leurs mélanges sur le contrôle du


stress biotique (maladies cryptogamiques et ravageurs) ;

- déterminer le mélange qui a la meilleure proportion et qui est le mieux adapté.

Ce document se compose de quatre volets :

Partie 1 : Synthèse bibliographique

La revue bibliographique est consacrée, en partie, à la définition de l’agriculture


biologique, ses objectifs et son importance à l’échelle internationale et nationale.
L’autre partie est accordée à la céréaliculture en général et à la culture du blé en
particulier, et aux mécanismes impliqués dans le contrôles des problèmes
phytosanitaires dans les mélange variétaux.

Partie 2 : Matériels et Méthodes

Cette partie présente les modalités d’installation et de conduite de l’essai, les mesures
prises et la méthodologie de traitement des données collectées.

Partie 3 : Résultats et Discussion

Ce volet concerne la présentation des résultats, leurs interprétations et une


comparaison avec les études précédentes.

2
Partie 4 : Conclusion et Recommandations

Dans cette partie, nous présenterons une synthèse de l’étude réalisée, tout en donnant
des recommandations suite aux résultats obtenus.

3
BIBLIOGRAPHIE

4
1 Agriculture biologique
1.1 Notion de l’agriculture biologique
L’agriculture biologique est un système de gestion de production holistique qui
favorise et met en valeur la santé de l’agroécosystème, y compris la biodiversité, les
cycles biologiques et l’activité biologique du sol. Elle privilégie les pratiques de
gestion plutôt que les facteurs de production d'origine extérieure (FAO et OMS,
2007).

C’est un mode de production régie par une règlementation qui interdit l’utilisation des
produits de synthèses (engrais et pesticides) et qui encourage le recours aux moyens
biologiques et physiques (Kenny & Hanafi, 2001), qui sont des techniques de
production non-polluantes susceptibles de :

 Maîtriser les rendements ;

 Améliorer la qualité sanitaire des aliments ;

 Protéger la santé humaine et animale (Chibane, 2015).

1.2 Objectifs de l’agriculture biologique


Selon les lignes directrices du Codex (Codex Alimentarius, 2001), l’agriculture
biologique, doit contribuer à répondre aux objectifs suivants :

 Augmenter la diversité biologique dans l’ensemble du système de production ;

 Accroître l’activité biologique des sols ;

 Maintenir la fertilité des sols à long terme ;

 Recycler les déchets d’origine végétale et animale afin de restituer les


éléments nutritifs à la terre, réduisant ainsi le plus possible l’utilisation de
ressources non renouvelables ;

 S’appuyer sur les ressources renouvelables dans les systèmes agricoles


organisés localement ;

 Promouvoir le bon usage des sols, de l’eau et de l’air et réduire le plus possible
toutes les formes de pollution que les pratiques culturales et d’élevage
pourraient provoquer ;

 Encourager les entreprises capables de dégager des revenus satisfaisants pour


les agents économiques ;

5
 Favoriser le partenariat local, régional, national et international ;

 Privilégier la distribution de proximité.

1.3 Importance de l’agriculture biologique dans le monde et au


Maroc
1.3.1 Importance de l’agriculture biologique au niveau mondial
L’agriculture biologique a été initiée en 1924 par Rudoph Steiner, et elle a passé d’un
simple mouvement de société à un mode de production qui vise la préservation de
l’environnement et la production sains. Dans les années 90, les scandales de la dioxine
et de la vache folle n’ont fait que renforcer la confiance des consommateurs vis-à-vis
des produits bio (Kenny & Hanafi, 2001), et la conscience des pays industrialisés de
l’importance écologique, commerciale et socio-économique de l’agriculture
biologique, qui ont commencé à mettre en place des programmes visant la promotion
et le développement de ce secteur.

1.3.1.1 Importance des superficies biologiques dans le monde


À partir des années 2000, les terres agricoles biologiques ont connu une évolution, et
le pourcentage qu’elles représentent par rapport à la totalité des terres agricoles a
augmenté d’une année à l’autre, passant de 0.3% en 2000 à 1.4% en 2017 (Figure 1)
(FiBL et IFOAM, 2019).

Figure 1 : L'évolution des superficies agricoles biologiques mondiale.

6
Depuis le début du secteur du bio, l’Océanie avait toujours la plus grande surface
agricole biologique suivie par l’Europe, l’Amérique latine, l’Asie, l’Amérique du nord
et l’Afrique (Figure 2). À partir de 2009, les surfaces agricoles biologiques ont évolué
dans tous les continents sauf dans l’Amérique (latine et du nord), leurs surfaces sont
restées plus au moins stable (Figure 2) (FiBL et IFOAM, 2019).

Figure 2 : L’évolution des superficies agricoles biologiques par continent

Selon la Fédération Internationale des Mouvements d’Agriculture Biologique


(IFOAM) et FIBL, la surface mondiale cultivée suivant le mode biologique (certifiée
et en conversion) a été estimée à de 69.8 millions d’hectares en 2017. 51% de cette
surface se trouve en Océanie (35.9 millions d’hectares), 21 % en Europe (14.6
millions d’hectares), 11% en Amérique latine (8 millions d’hectares), 9% en Asie (6.1
millions d’hectares), 5% en Amérique du nord (3.2 millions d’hectares) et finalement
3% en Afrique (2.1 millions d’hectares) (Figure 3) (FiBL et IFOAM, 2019).

7
Figure 3 : La répartition de la superficie agricole biologique sur les continents

Plus que la moitié de la surface agricole biologique (60.17 %) se trouve dans les 3
pays suivants : l’Australie ; l’Argentine et la Chine (FiBL et IFOAM, 2019).

1.3.1.2 Productions biologiques dans le monde


À partir du 1999, le nombre de producteurs a passé de 200 milles à 2.9 millions
producteurs en 2017 (Figure 4), dont plus de 80% de ces producteurs sont en Asie, en
Afrique et en Amérique latine (40%, 28% et 16% respectivement) (Figure 5) (FiBL et
IFOAM, 2019).

Figure 4 : L'évolution du nombre de producteurs du bio au monde (Source : FiBL et IFOAM,


2019)

8
Figure 5 : La répartition des producteurs dans les continents du monde

Plus que la moitié des producteurs du bio (56%) se trouve dans les cinq pays
suivants : Inde (29%) ; Uganda (7%) ; Mexique (7%) ; Éthiopie (7%) et le Philippines
(6%) (Figure 6) (FiBL et IFOAM, 2019).

Figure 6 : Les cinq premiers pays ayant plus de producteurs

1.3.1.3 Consommation des produits « bio » dans le monde


La consommation des produits bio a aussi connu une augmentation. En 2016, le
marché bio global a été estimé à plus de 90 milliards d’euros, dont 40% représente le
marché des États Unis d’Amérique, 10% pour celui de l’Allemagne, 7.9% pour la
France et 7.6% pour la Chine (Figure 7) (FiBL et IFOAM, 2019).

9
Figure 7 : Classement des pays selon valeurs de vente des produits bio en 2016

Les 3 premiers pays où la consommation individuelle des produits bio est importante
sont : la Suisse ; le Danemark et la Suède (Figure 8) (FiBL et IFOAM, 2019).

Figure 8 : Classement des pays selon leur consommation des produits bio par habitant

1.3.2 Importance de l’agriculture biologique au Maroc

1.3.2.1 Naissance de l’AB au Maroc


Les premières productions biologiques au Maroc, remontent à 1986. Elles ont porté au
début sur la culture de l’olivier à Marrakech et celle des agrumes dans la région de
Benslimane. Après la réussite de l’initiative de Marrakech, le mode d’agriculture

10
biologique s’est rapidement propagé vers d’autres régions du royaume (Kenny &
Hanafi, 2001).

L’objectif de ces productions était l’exportation sur le marché européen. Celle-ci n’a
réellement démarré qu’en 1990, par les agrumes, et par la suite elle a été étendue aux
cultures maraichères, aux plantes aromatiques, médicinales et d’autres produits
exotiques (Kenny & Hanafi, 2001).

1.3.2.2 Les acteurs du bio au Maroc


En 2010, l’Association Marocaine de la Filière des Productions Biologiques
(AMABIO) a été créée. C’est une association à but non lucratif, qui regroupe : les
producteurs et les transformateurs, les exportateurs des produits biologiques frais et
transformés, les organismes de contrôle et de certification, les fournisseurs d’intrants
biologiques et compostes, les chercheurs et personnes de la société savante et les
associations et organisations non gouvernementales (ONG) spécialisées dans la
promotion de la filière biologique, la protection de l’environnement et le
développement durable (Chibane, 2015).

En 2016, dans le cadre du Plan Maroc Vert, la Fédération Nationale


Interprofessionnelle de la Filière Biologique (FIMABIO) a été créée. Elle regroupe les
associations des producteurs (ANAPROBIO), les associations des transformateurs
(VALBIO) et les associations des exportateurs et distributeurs (ANADEXBIO).

Parmi les missions de la FIMABIO, on a :

 Contribuer à l’élaboration de la stratégie du développement de la filière


biologique en concertation avec tous les acteurs de la filière, y compris les
aspects R&D, formation et encadrement ;

 Vulgariser les règles et les normes relatives à la qualité, le conditionnement,


l’emballage, la transformation et la commercialisation des produits de la
filière ;

 Promouvoir auprès des professionnels de la filière les bonnes pratiques en


matière d’organisation (agrégation), de protection et de préservation de
l’environnement ;

 Renforcer les actions de communication et de promotion des produits


biologiques au niveau national et international ;

11
 Renforcer les actions de partenariat avec tout autre groupement, organisme ou
association d’intérêt commun ou concerné par le développement de la filière
Biologique, au Maroc et à l’international;

 Contribuer à l’élaboration de la stratégie du développement de la filière


biologique ;

 Vulgariser les règles et les normes des différentes étapes de production et de


commercialisation ;

 Renforcer les actions de communication, de promotion et de partenariat avec


tout organisme ou association d’intérêt commun ou concernés par le
développement de la production biologique au Maroc et à l’international.

1.3.2.3 Réglementations nationales


Au niveau national, un cadre juridique a été établi pour réglementer le secteur de
l'agriculture biologique grâce à l'adoption en février 2013 de la loi n ° 39-12 sur la
production biologique de produits agricoles et aquatiques, mais il n’est mis en
application qu’à 2018.

La loi définit les points clés suivants : la portée et les définitions ; les règles de
production, de préparation et de commercialisation des produits biologiques ; la
Commission Nationale de Production Biologique (CNPBio) ; l'accréditation
d'organismes de certification de produits biologiques ; et les exigences en matière
d'étiquetage (Azim, 2017).

1.3.2.4 Situation actuelle et perspectives


1.3.2.4.1 Superficie
L’AB marocaine est principalement constituée d’espèces sauvages (arganier, PAM
spontanées et arbres fruitiers de cueillette sauvage) (Anonyme, 2017). Ces espèces
occupent une superficie de 180391 ha soit 95% de la superficie biologique totale, dont
79% pour les PAM (Romarin et thym…), 18% pour les espèces oléagineuses (olivier,
arganier…), 2% pour les arbres fruitiers de cueillette sauvage (figuier de barbarie …)
et 1% pour le reste des collections sauvage (Figure 9) (FiBL et IFOAM, 2019).

12
Figure 9 : Les superficies occupées par les espèces sauvages au Maroc

Pour les espèces cultivées, les superficies réservées à l’AB ont nettement
augmenté durant les dernières années (Figure 10). Cette croissance exponentielle est
due aux vastes superficies certifiées par les exportateurs d’argan, mais les autres
cultures ont aussi connu une importante évolution (olivier biologique, cultures
maraichères …) (Anonyme, 2017).

En 2017, la superficie biologique a diminué de 825 ha par rapport à l’année


précédente (2016), elle est passée de 10000 ha à 9175 ha (incluant la superficie en
conversion) (Figure 10) (FiBL et IFOAM, 2019).

Figure 10 : L'évolution des superficies biologiques au Maroc

13
Les surfaces certifiées correspondent principalement aux fruits qui occupent la grande
partie (plus de 60%) ainsi que l’argan et les PAM qui couvrent d’importantes
surfaces. Pour les cultures de légumes biologiques, elles sont peu présentes au Maroc,
sont représentées par : les courgettes, les potirons, la tomate, les haricots verts, les
poivrons et les concombres. Pour la céréaliculture, les superficies certifiées sont
insignifiantes (Anonyme, 2017).

La situation des cultures en conversion est marquée par l’augmentation des superficies
fruitières et la diversité des cultures, comme le pommier et le pêcher qui ont
commencé à prendre leur place dans le monde biologique à côté de l’olivier, des
agrumes et du figuier de barbarie. Pour les superficies en conversion elles sont de 48
ha, alors que la filière d’arganier semble atteindre son plafond car il n’y a aucune
superficie en conversion (Anonyme, 2017).

1.3.2.4.2 Productions et exportations


Au Maroc, les principales régions productrices sont Rabat, Azemmour, Fès, Taza,
Beni Mellal, Marrakech, Agadir et Taroudant (Kenny & Hanafi, 2001) en 2017, le
nombre des opérateurs du secteur bio a atteint 207 operateurs, soit 116 producteurs,
76 transformateurs et 15 exportateurs (FiBL et IFOAM, 2019).

Les exportations marocaines sont destinées essentiellement vers le marché européen


(France, Allemagne, Suisse ….). Les principales exportations sont celles des légumes,
des agrumes et des produits transformés (Azim, 2017).

1.3.2.4.3 Système de certification actuel


La certification au Maroc, se fait actuellement par deux organismes privés ayant
l’agrément de certification selon la loi marocaine (la loi 39-12) et selon la loi
européenne. Ces organismes sont :

 Ecocert : est un organisme français, qui certifie des produits biologiques pour
de nombreux marchés internationaux.

 CCPB : est un organisme italien, qui certifie des produits biologiques pour de
nombreux marchés internationaux.

1.3.2.4.4 Atouts et contraintes de la filière biologie


La filière biologique présente des opportunités et des forces à exploiter et des menaces
et des faiblesses, auxquelles on doit chercher des solutions pour les dépasser. En

14
2017, les chercheurs de l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II (Alaoui et
al.), ont diagnostiqué la situation de l’AB, et ont élaboré une analyse SWOT de la
filière (Tableau 1).

Tableau 1 : les atouts et les contraintes de la filière biologique au Maroc

Opportunités Menaces

 Diversité pédoclimatique propice  Le potentiel concurrentiel des


à l’AB pays producteurs du Bio.

 Présence de terrains susceptibles  La consommation des produits


à l’utilisation immédiate (vu Bio ne concerne qu’une petite
qu’ils ne contiennent pas des niche de la population
résidus chimiques) marocaine.

 Réglementation qui, par les  La certification des produits


sanctions sévères en cas des biologiques coûte chère.
fraudes, respecte
 Les charges liées au processus de
l’environnement et le conversion en mode d’AB sont
consommateur. élevées (certification).
 Présence de marchés  L’aval de la filière
internationaux, dont la demande (transformation) est peu évolué.
n’est pas couverte.

Forces Faiblesses

 Transmission de connaissances  Les intrants de l’agriculture


de l’agriculture paysanne d’une biologique sont chers, non
génération à une autre. disponibles (semences) et parfois
absents (traitements biologiques
 Présence d’un grand nombre des
contre certaines pathologies et
produits qui se valorisent en
ravageurs).
apportant le label Bio.
 Absence d’aide financière pour
 Présence d’une large gamme de
encourager et réussir la
produits non valorisés.
conversion de l’agriculture
 L’AB peut générer un revenu
conventionnelle vers

15
conséquent au producteur. l’Agriculture Biologique.

 Les produits de l’AB sont bons


pour la santé humaine et leurs
production est respectueuse à
l’environnement et aux
écosystèmes.

2 Importance des céréales


2.1 Importance des céréales au monde
2.1.1 Superficie céréalières mondiale
En 2017/2018, 700 millions d’hectares de céréales sont cultivés dans le monde, soit
49 % des terres arables, 14 % de la surface agricole mondiale et 5 % des terres en
expansion (au détriment des forets et terres pastorales) du monde (USDA, 2018).
Selon les perspectives de l'OCDE et de la FAO, cette surface va continuer à accroitre
d’ici 2026, mais d’une manière modérée de 8 millions d’hectares étant donné que les
niveaux de prix projetés sont comparativement faibles et que le soutien à la
production n’est pas favorable aux céréales.

2.1.2 Production céréalières mondiale

2.1.2.1 Les principaux producteurs de céréales


Les principaux pays producteurs de céréales sont la Chine, les États-Unis, l’Union
Européenne, l’Inde, le Brésil et la Russie (Figure 11) (USDA, 2018).

16
Figure 11 : Les principaux producteurs de céréales dans le monde

2.1.2.2 Les principales productions céréalières


En 2018, le maïs a représenté 41% de la production mondiale totale, suivi par le blé
(30%), le riz (19%), l’orge (6%), le sorgho (2%) et les autres céréales (2%) (Figure
12) (USDA, 2018).

Figure 12 : La production céréalière par espèce dans le monde.

2.1.3 Le marché mondial des céréales


Dans le monde, en 2017/2018, près de 420 millions de tonnes de céréales ont été
échangés dans le monde. La valeur des échanges de céréales s'est élevée à 94
milliards de dollars (USDA, 2018).

2.1.3.1 Importation céréalière


La Chine est le premier producteur des céréales au monde mais sa production ne
satisfait pas la demande de sa population. Selon les statistiques de 2018 de l’USDA, la
Chine a été le premier importateur majeur avec un volume d’importation de 26.5
millions de tonnes, suivi par le Japon, le Mexique (23.6 millions de tonnes) , l’Égypte
(22.6 millions de tonnes), l’Espagne (21.9 millions de tonnes) , l’Arabie Saoudite
(18.9 millions de tonnes) , le Corée de Sud (14.7 millions de tonnes) et le Vietnam
(14.4 millions de tonnes) (Figure 13) (USDA, 2018).

17
Figure 13 : Les huit premiers importateurs de céréales

2.1.3.2 Exportation céréalière


Les exportateurs majeurs de céréales sont les États-Unis avec un volume de 93.9
millions de tonnes, suivi par la Russie (52.8 millions de tonnes), l’Ukraine (40.8
millions de tonnes), l’Argentine (40.5 millions de tonnes), la France (30.5 millions de
tonnes), le Canada (27.6 millions de tonnes), le Brésil (25.7 millions de tonnes) et
l’Australie (23.4 millions de tonnes) (Figure 14).

Figure 14 : Les 8 premiers exportateurs de céréales

18
2.1.4 Importance des céréales biologiques dans le monde
En 2015, près de 3,9 millions d'hectares de céréales cultivés, soit 0,5 % des surfaces
mondiales de céréales, a été conduite suivant le mode biologique, dont au moins 13 %
en conversion (FiBL et IFOAM, 2017). 57 % de ces surfaces recensées étaient
localisés en Europe, 23 % en Asie et 14 % en Amérique du Nord. Les principaux
producteurs mondiaux de céréales bio sont la Chine (688 404 ha), les États-Unis (314
449 ha), le Canada (244 421 ha) et l’Italie (226 042 ha). Mais les pays qui avaient la
plus grande part de leurs surfaces de céréales en bio étaient l'Autriche (12,0 %), la
Suède (9,8 %), l'Estonie (9,0 %) et la Bolivie (7,7 %). Le blé tendre, le blé dur et
l’épeautre sont les céréales les plus cultivées au monde, elles représentent 39 % des
surfaces mondiales de céréales bio (FiBL et IFOAM, 2017).

2.2 Importance des céréales au Maroc


La filière céréalière constitue une des principales filières de la production agricole au
Maroc.

Elle a un poids socio-économique important :

 Un poids social majeur pour un tissu de producteurs fragiles ;

 Culture prédominante pour la quasi-totalité des exploitations agricoles ;

 Interdépendances majeures avec les filières animales en raison de l’importance


des céréales destinées à l'alimentation animale (orge et sous-produits) ;

 Importance primordiale dans la consommation des Marocains ;

 Consommation globale très élevée et autoconsommation importante avec près


de 30% des volumes produits (Fellahtrade).

Un poids économique majeur dans l’agriculture nationale :

 59% de la SAU (MAPM, 2018) ;

 10-20% du PIB agricole en fonction de la pluviométrie ;

 Impact majeur sur la balance commerciale : les importations céréalières


d’environ 8 Mds DH, représentant près de 70% des importations agricoles
(Fellahtrade).

19
2.2.1 Superficie
À l’instar des systèmes agricoles traditionnels méditerranéens, fruits de la conjugaison
des régimes alimentaires, et des possibilités agro-écologiques, le système agricole
marocain dominant est caractérisé par le triptyque céréales/élevage/olivier (MAPM,
2018).

Les céréales d’automne ont occupé 4.5 millions d’hectares, dont 42% de blé tendre,
36% d’orge et 22% de blé dur. Durant la dernière décennie, les surfaces occupées par
ces céréales sont restés plus au moins les même avec une chute dans les surfaces du
blé tendre et de l’orge pendant la campagne 2015/2016 (Figure 15) (ONICL, 2018).

Figure 15 : Les superficies des trois principales céréales au Maroc

2.2.2 Production
Les céréales sont pratiquées dans les différentes zones agro-climatiques du pays
(favorables, intermédiaires, défavorables et zones montagneuses) en assolement avec
d’autres cultures annuelles représentées essentiellement par les légumineuses
alimentaires, les cultures industrielles et les cultures fourragères. Les principales
régions de production se situent dans les zones pluviales des plaines et plateaux de
Chaouia, Abda, Haouz, Tadla, Gharb et Saïs, où la grande majorité des exploitations
pratique la céréaliculture quelle que soit leur taille (Fellahtrade).

La production céréalière nationale évolue légèrement, et elle est constituée


essentiellement du blé tendre, de l’orge et du blé tendre (Figure 16). Dans la
campagne agricole 2017-2018, la production céréalière marocaine a atteint 102.616

20
millions de quintaux, dont 49 millions de quintaux en blé tendre, 24 millions de
quintaux en blé dur et 29 millions de quintaux en orge (ONICL, 2018).

Figure 16 : Évolution de la production de trois principales céréales en 1000 Qx

2.2.3 Importation
Bien que les productions des céréales aient connu une hausse durant les 2 dernières
années (Après la chute de production de la campagne 2015/16), le Maroc a toujours
eu recours aux importations pour combler le besoin en céréales de base. Les
importations céréalières ont représenté près de 35% de la valeur des importations
agricoles en 2017, soit 75 millions de quintaux. Le blé tendre représente la part la plus
grande des importations céréalières (40 à 50%), suivi par le maïs (30 à 40%), le blé
dur (10 à 15%) et l’orge (6 à 12%) (Figure 17).

Figure 17 : le volume et les types des importations céréalières du Maroc

21
2.3 Importance des céréales à Benslimane
Selon la Direction Provinciale de l’Agriculture (DPA, 2019) de Benslimane, une
superficie de 75 009 hectares a été consacrée aux principales céréales, répartie en
45.100 ha pour le blé tendre, 18 200 ha pour le blé dur et 11 790 ha pour l’orge. Cette
superficie est relativement élevée par rapport à la saison dernière qui avait été de

72 100 hectares. Cependant, elle n’a pas atteint le niveau d’une campagne normale
consistant en une superficie emblavée de 81.000 hectares.

3 La culture de blé
3.1 Origine et description de la culture
3.1.1 Blé tendre
Le blé tendre (Triticum aestivum L.) est une espèce ancienne au Maroc, traditionnelle
des Oasis (Deghais, 1996). C’est une espèce très proche, morphologiquement et
physiologiquement au blé dur (INRA, 2005).Cependant, elle a un génotype diffèrent
de celui du blé dur, et il est constitué de trois génomes (AABBDD, 42 chromosomes).

L’utilisation du blé tendre en grande culture n’a réellement commencé au Maroc


qu’au début du vingtième siècle, avec l’installation des premiers colons vers 1912
(Grillot, 1948).

Avant le lancement des programmes d’amélioration génétique, qui ont été mis en
place en 1921, le blé tendre n’a pas réussi à l’intérieur du pays, à cause de sa
vulnérabilité aux maladies foliaires (INRA, 2005).

3.1.2 Blé dur


D’après Feillet (2000), le blé dur est un blé tétraploïde, composé de deux génomes
AA et BB et constitué de 28 chromosomes. Selon Feldmen (2001), il est originaire
des territoires de la Turquie, de la Syrie, de l'Iraq et de l'Iran.

Au Maroc le blé dur (Triticum durum) est une culture traditionnelle, qui appartient à
la classe des céréales à petites graines. Elle est très appréciée par le consommateur
marocain pour la qualité technologique de ses variétés qui varie de moyenne à très
bonne (INRA, 2005).

22
3.2 Exigences pédoclimatiques du blé (tendre et dur)
Le blé exige un sol sain, drainant bien mais pas trop sujet au stress hydrique surtout
pendant la période de l'accumulation des réserves dans le grain. L’installation du blé
tendre dans les terres se ressuyant mal, peut causer des dégâts importants dus aux
maladies cryptogamiques telles que les piétins et les fusarioses (Alaoui, 2005).

Contrairement au blé tendre, le blé dur a des besoins élevés en ensoleillement, une
faible résistance au froid et à l'humidité, et sa sensibilité à certaines maladies
cryptogamiques est plus grande que chez le blé tendre (Alaoui, 2005).

3.3 Contraintes à la production du blé


La culture du blé a des contraintes abiotiques (sécheresse, gel, etc.) et des contraintes
biotiques représentées essentiellement par les maladies cryptogamiques et les attaques
d’insectes, qui constituent l’une des contraintes majeures qui empêchent
l’amélioration des rendements (Alaoui, 2005).

3.3.1 Maladies
Le blé peut être attaqué par de nombreux agents pathogènes à différents stades de son
développement, du semis jusqu’à la récolte. Bien que le blé puisse être attaqué par
une panoplie d’agents pathogènes, les observations faites sur le terrain ces dernières
années au Maroc ont montré qu’il existe deux principaux groupes de maladies
(Tableau 2) qui peuvent affecter sérieusement le rendement du blé, localement et à
grande échelle (Ezzahiri, 2017).

Tableau 2 : Les principaux groupes de maladies des céréales au Maroc

Groupe Maladies Conditions favorables


au développement

Maladies foliaires La Septoriose et les Conditions hydriques et


rouilles (brune et jaune) d’humidité.

Maladies des racines et La fusariose de l’épi, le Combinaison hydrique et


de l’épi piétin échaudage et la édaphique spécifique.
pourriture racinaire.

23
3.3.1.1 Groupe 1 : Maladies foliaires
3.3.1.1.1 Rouille jaune
Au Maroc, la rouille jaune est devenue la principale maladie du blé depuis 2010, les
attaques sont observées presque exclusivement sur les variétés du blé tendre (Ezzahiri,
2017).

Le tableau de l’annexe 1 représente la fiche technique de la rouille jaune.

3.3.1.1.2 Rouille brune


La rouille brune est une maladie endémique au Maroc, qui apparait annuellement à
des degrés variables en fonction des conditions climatiques (Ezzahiri, 2017).

Le tableau de l’annexe 2 représente la fiche technique de la rouille brune.

3.3.1.1.3 Septoriose
Au Maroc, les deux espèces de septorises sont présentes avec une dominance de la
Septoriose des feuilles. Elles sont fréquentes dans les régions de Doukkala, Chaouia,
Sais, Gharb et Zaire (Ezzahiri, 2017).

Le tableau de l’annexe 3 représente la fiche technique de la Septoriose.

3.3.1.1.4 Helminthosporiose et oïdium


Les tableaux des annexes 5 et 6 représentent les fiches techniques des deux maladies.

3.3.1.2 Groupe 2 : Maladies des racines et de l’épi


3.3.1.2.1 Fusariose de l’épi
La fusariose de l’épi du blé est une maladie communément présente dans les zones à
faible pluviométrie (arides et semi arides) (Ezzahiri, 2017)

Le tableau de l’annexe 4 représente la fiche technique de la fusariose de l’épi.

3.3.2 Insectes
La cécidomyie, ou mouche de Hesse (Annexe 7 et 8), ainsi que le cèphe sont les
principaux ennemis du blé (Alaoui, 2005).

4 Exploitation de la diversité dans le contrôle des


maladies et ravageurs du blé dans le mode
d’agriculture biologique

24
La culture monovariétale entraîne une forte pression de sélection sur la population
parasite et par conséquent, le contournement de la résistance (Wolfe et al., 1997 ;
Bayles et al., 2000 ; McDonald et Linde, 2002). Ce contournement des résistances est
souvent rapide.

Dans le mode de l’agriculture biologique, les maladies cryptogamiques et les


ravageurs représentent une contrainte majeure, vu que, d’une part, l’utilisation des
pesticides est interdite, et d’autre part, les alternatives de lutte contre ces problèmes
phytosanitaires sont moins nombreuses et plus chères comparativement aux produits
utilisées dans le mode d’agriculture conventionnelle. Donc le contournement rapide
des résistances, causé par la pression exercée par la mono variété, va augmenter la
vulnérabilité aux ravageurs et à l’infestation de maladies.

La solution est de diversifier les résistances variétales, pour ralentir la progression


des épidémies au cours de la saison culturale, réduire les coûts imputables aux
produits de protection phytosanitaire au cours des années et pour retarder le
contournement des résistances par la population parasite et ainsi augmenter la durée
d’efficacité des résistances (Wolfe, 1985; 2000; Mundt, 2002).

4.1 Le mélange variétal


L’association, au sein d’une parcelle, de plusieurs variétés différentes par leurs gènes
de résistance permet d’accroître la biodiversité et de mieux maîtriser les problèmes
phytosanitaires. Cette pratique culturale est ancienne et efficace, mais son application
dans l’agriculture industrialisée est encore restreinte (Mundt, 2002).

Chaque variété a ses points forts et ses faiblesses. La valeur ajoutée des associations
variétales réside dans la complémentarité génétique entre variétés et constitue un
moyen pour remédier à l’absence de « variété idéale » (Decoster, 2013).

Les mécanismes, par lesquels, un mélange variétal peut résister aux différents
problèmes phytosanitaires sont :

 Mécanisme 1 : Effet dilution

L’effet dilution consiste simplement en la diminution de la concentration des plantes


d’une même variété sensible. L’augmentation de la distance entre les plantes sensibles
réduit ou ralentit le taux de la maladie.

25
 Mécanisme 2 : Effet barrière

L’effet barrière renvoie à l’idée que chaque plante d’une variété A présente un
obstacle potentiel sur le trajet qu’un agent pathogène (ou un ravageur) plus adapté à
une variété B devra parcourir pour passer d’un hôte à l’autre. La présence des plantes
résistantes offre une barrière physique contre la dispersion des spores, interrompant le
mouvement de spores. Le nombre et la taille des plantes résistantes et la physique de
la dispersion des spores influencent la force de l'effet de la barrière.

 Mécanisme 3 : Résistance induite

Cette résistance survient quand les défenses biochimiques de l'hôte sont déclenchées
par inoculation d’une race non virulente. Le déclenchement de ces défenses ralentit
les processus d'infection d’une race virulente à laquelle l'hôte est normalement
sensible.

 Mécanisme 4 : Modification du microclimat

La présence de certaines composantes (exemple : hauteur de la plante) modifient le


microclimat et rend les conditions moins favorables pour la maladie. Ceci peut aider à
la suppression de la maladie.

4.2 Utilisation de la pratique du mélange dans le monde


Quelque applications du mélange variétal ont permis la suppression de tout traitement
fongicide en cours de végétation :

 En Allemagne de l’Est, le gouvernement a imposé la culture de variétés


associées d’orge de printemps à l’échelle nationale. Après sept ans, l’incidence
de l’oïdium a baissé de 50 % à moins de 10 %. Ceci a permis une réduction
massive de l’utilisation de fongicides. Les rendements sont demeurés élevés et
les récoltes ont été utilisées par la brasserie ; la plus grande partie a été
exportée vers l’Europe de l’Ouest (Wolfe, 1992).

 En Chine, des associations de variétés de riz gluant, de haute valeur gustative


mais très sensibles à la maladie, avec des variétés hybrides plus résistantes
(Zhu et al., 2000) sont cultivées pour réduire la pyriculariose dans la province
de Yunnan, où le climat est favorable au développement de la maladie. Le
nombre de traitements fongicides, qui étaient en culture monovariétale, a été
réduit dans les associations variétales de 3-7 traitements à un seul la première

26
année d’expérimentation et complètement supprimé dès la seconde année. La
sévérité de maladie, qui était de 20 % en culture monovariétale de riz gluant,
n’est que de 1 % dans les associations. Le rendement des associations a
augmenté de 10 % par rapport aux cultures monovariétales (Zhu et al., 2012).

 En Colombie, 300 000 ha de multilignées de caféiers sont cultivés pour lutter


contre la rouille orangée de façon efficace depuis vingt ans (Moreno-Ruiz et
Castillo-Zapata, 1990).

 En Afrique (Uganda), les haricots, « Phaseolus vulgaris», sont cultivés en


mélange génétique pour des raisons d’augmentation de rendement et une
stabilité de la production (Jarvis et al., 2012). Les agriculteurs de cette région
ont pris l’habitude de sélectionner, séparément, un mélange pour chaque
champ et le conserver à part. Chaque mélange étant unique selon les facteurs
suivants : la pente, l’exposition au soleil, la pluie, le goût, la couleur, les
préférences de cuisson,…etc. Ces mélanges sont utilisés aussi pour le contrôle
de certaines maladies tel que l’anthracnose ; qui est une maladie souvent
mortelle et dont l’agent causale est : « Colletotrichum lindemuthianum »
(Truttman et al., 1993).

27
MATERIELS ET METHODES

1 Présentation de la zone d’étude


1.1 Présentation de la région de Benslimane
1.1.1 Situation géographique
La Province de Benslimane relève de la région de Casablanca-Settat, limitée au Nord
par la Wilaya de Rabat-Salé, au Sud par les Provinces de Settat et Mohammedia, à
l’Est par la Province de Khemisset et à l’Ouest par l’Océan atlantique (Figure 18).

28
Figure 18 : Situation géographique de la région de Benslimane

1.1.2 Milieu physique

1.1.2.1 Hydrologie
Les ressources en eau sont très limitées aux apports de crues hivernales qui sont
véhiculées par les Oueds Cherrat et Nfifikh dont les écoulements moyens annuels sont
respectivement de 19.50 et 18.70 millions de mètres cubes.

1.1.2.2 Données climatiques


1.1.2.2.1 Pluviométrie :
Le régime pluviométrique est de type semi-aride caractérisé par un été sec et chaud et
un hiver tempéré et humide. Les précipitations les plus importantes sont enregistrées
en Décembre. En effet, 69 % de la pluviométrie moyenne des 20 dernières années, qui
est de l’ordre de 400 mm, se situe entre Novembre et Février (DPA Benslimane,
2003).

1.1.2.2.2 Températures :
Les températures moyennes annuelles dans la Province sont de l’ordre de 23.7 °C
pour les maxima et 10.3 °C pour les minima (DPA Benslimane, 2003).

29
1.1.2.2.3 Vent :
Les vents, générateurs de pluie en hiver et de brise marine en été, ont des intensités
faibles à moyenne. Les vents ‘’ Chergui ‘’ qui soufflent surtout en été ne durent pas
plus de 5 à 15 jours/an (DPA Benslimane, 2003).

1.1.2.3 Pédologie
Les types de sol dominants peuvent être répartis en quatre grandes classes à savoir le
Tirs (sol lourd argileux de couleur foncée) , le Hamri (sol rouge, généralement
argileux), le Harch (sol caillouteux) et le Rmel (sable). La répartition des types de sol
par zone est comme suit :

 La partie sud de la province est dominée par le sol Tirs (plus de 70% de la
superficie de cette zone).

 La partie Nord de la province est dominée par le sol Harch. Ce type de sol
représente plus de 47% de la superficie des communes de Bouznika et
Cherrat pour atteindre 77% de la superficie de la commune rurale de Sidi
Bettach située à l’extrême Est de la province.

 Les sols ‘’ Rmel ‘’ n’ont pas une localisation bien définie étant donné
qu’on peut les retrouver au Nord, à l’Ouest comme à l’Est et avec des taux
variant de 4 à 33% de la superficie de chaque commune.

 Un autre type de sol Mekzaz se trouve très localisé dans la commune rurale
de Mansouria (DPA Benslimane, 2003).

1.1.3 Production agricole


La zone d’action de la Direction Provinciale de l’Agriculture de Benslimane s’étend
sur une superficie totale d’environ 250 550 ha. Dont la SAU totale est de l’ordre de
133.920 ha répartie sur 14 033 exploitations agricoles (Selon le Recensement Général
de l’Agriculture de 1996) (DPA Benslimane, 2003).

L’agriculture pluviale est la plus dominante et est pratiquée sur une superficie de
129.166 ha, soit 96% de la SAU totale. La céréaliculture occupe une place importante
dans l’assolement pratiqué avec une superficie de l'ordre de 81 850 ha soit 61% de la
SAU (DPA Benslimane, 2003).

30
1.2 Présentation de la ferme des essais
La ferme, dans laquelle nous avons installé les essais, se situe à 27 km au Sud-Ouest
de Benslimane. C’est une ferme biologique à vocation commerciale certifiée en 2016,
qui s’étend sur une superficie de 15 ha, dont la majeure partie est occupée par
l’arboriculture (grenadier, figuier) et les plantes aromatiques et médicinales, alors que
l’autre partie est louée (par la ferme biologique de Ben Slimane) et sert pour cultiver
les cultures maraichères.

2 Matériel végétal
Le matériel végétal, sur lequel on a travaillé, consiste en deux espèces du blé (blé dur
et blé tendre).

Pour chaque essai nous avons choisi quatre variétés, en se basant sur les critères
suivants :

 Caractéristiques agronomiques : adaptation à la sècheresse, résistance à la


verse, longueur du cycle et hauteur.

 Réactions à la cécidomyie et aux maladies cryptogamiques (rouille jaune ;


rouille brune ; Septoriose et helminthosporiose).

 Caractéristiques du grain : taux de protéines ; mitadinage ; et valeur


technologique.

Les tableaux des annexes 9 à 16 représentent les caractéristiques des variétés choisies.

Les variétés sont choisies de façon qu’elles se complémentent et se compensent entre


elles pour leurs réactions à la cécidomyie et aux maladies cryptogamiques (Tableaux
3 et 4), et sont :

 Blé dur : Karim ; Isly ; Tarek et Nassira.

 Blé tendre : Achtar ; Marchouch ; Nessma et Arrehane.

Tableau 3 : niveaux de résistance des variétés choisies du blé dur aux problèmes phytosanitaires

Problèmes phytosanitaires Karim Tarek Isly Nassira


Moyennement Moyennement Moyennement
Helminthosporiose Résistance
sensible sensible sensible
Cécidomyie Sensible Sensible Sensible Résistante

31
Tableau 4 : niveaux de résistance des variétés choisies du blé tendre aux problèmes
phytosanitaires

Problèmes phytosanitaires Achtar Marchouch Nessma Arrehane


Résistant Moyennement Moyennement Moyennemen
Rouille jaune e résistante résistante t résistante

Cécidomyie Sensible Sensible Sensible Résistante

3 Dispositif expérimental
Pour chaque espèce de blé (dur et tendre), l’expérimentation a été conduite selon un
dispositif en Blocs Aléatoires Complets, avec 7 traitements et 5 répétitions. Dans une
parcelle de superficie de 20 x 14 m², chaque parcelle élémentaire est de 4 m² avec un
espacement d’un mètre entre les traitements et entre les blocs (Figure 19).

Figure 19 : Dispositif expérimental de chaque essai de blé (dur et tendre)

32
3.1 Blé dur
On a sept traitements Trois traitements représentent les mélanges avec différentes
proportions : ce sont les traitements P1, P2 et P3, Les autres traitements : P4, P5, P6,
P7 sont des traitements témoins (mono-variété) (Tableaux 3 et 4).

Tableau 5 : Les traitements du blé dur

Variétés du blé dur


Traitements
Karim Isly Tarek Nassira
P1 25% 25% 25% 25%
Mélange P2 20% 20% 20% 40%
P3 10% 10% 10% 70%
P4 100% 0 0 0
P5 0 100% 0 0
Mono-variété
P6 0 0 100% 0
P7 0 0 0 100%

3.2 Blé tendre


On a procédé avec le blé tendre, de la même manière utilisée pour le blé dur.

Tableau 6 : Les traitements du blé tendre

Variétés du blé tendre


Traitements
Achtar Marchouch Nessma Arrehane
P1 25% 25% 25% 25%
Mélange P2 20% 20% 20% 40%
P3 10% 10% 10% 70%
P4 100% 0 0 0
P5 0 100% 0 0
Mono-variété
P6 0 0 100% 0
P7 0 0 0 100%

4 Conduite technique de l’essai


Le terrain, sur lequel on a installé les deux essais, était occupé par un pois chiche à
cycle long durant la campagne agricole précédente.

33
Avant le semis, des analyses de sol ont été faites, pour déterminer le taux de matière
organique et voir si ce taux est un facteur qui favorise l’apparition des maladies
cryptogamiques, vu que l’inoculum de ces maladies se conserve souvent dans la
matière organique (débris de végétaux).

Nous avons semé tardivement (le 31 décembre 2018), et cela afin de pouvoir effectuer
le désherbage manuel après la levée des mauvaises herbes, et donc réduire le stock
semencier et éviter la concurrence sur l’eau et sur les éléments nutritifs.

À partir du mois de mars, des diagnostics ont été faits, pour évaluer l’état général des
essais, détecter les problèmes phytosanitaires présents et effectuer les
échantillonnages nécessaires pour mesurer l’incidence et la sévérité des problèmes
détectés.

4.1 Calendrier des visites :


Semis 1er diagnostic 3ème 5ème
31/12/2018 03/04/2019 diagnostic diagnostic
25/04/2019 (Récolte)
23/05/2019

Prélèvement 2ème 4ème


du sol diagnostic diagnostic
25/03/2019 19/04/2019 03/05/2019

Figure 20 : Le calendrier des visites du terrain

4.2 Méthodes d’évaluation


4.2.1 Cécidomyie
L’évaluation a commencé par la mesure de la population larvaire conservée dans le
sol, afin d’estimer le risque qui va être causé par le lieu de l’essai, et le différencier de
celui des terrains voisins. À cette fin, des prélèvements de sol ont été réalisées sur une

34
dizaine à une vingtaine de centimètres de profondeur. Pour chaque traitement, on a
prélevé aléatoirement cinq sous-échantillons (sous échantillons par bloc) puis on les a
mélangés pour constituer un échantillon composite d’un Kilogramme de sol. Au total,
on a obtenu 7 échantillons composites par essai de blé (dur et tendre) (Annexe 17).

Au laboratoire, les échantillons sont dispersés dans l’eau et passés à travers quatre
tamis superposés de mailles différentes (2, 1, 0.5 et 0.1 mm). Les tamisâtes sont
récupérés dans des boites de Petris, puis observés sous une loupe binoculaire (Annexe
18).

Puisque le stade larvaire de la cécidomyie est le stade nuisible, on a choisi le


comptage des larves de cécidomyie par épi juste avant sa chute (le retour au sol)
comme méthode d’estimation des dégâts causés par l’insecte. La méthode consiste à
prélever des échantillons de 30 épis par traitement, et les placer séparément sous un
grillage au-dessus d’un bac rempli d’eau. Puis mettre ce dispositif sous aspersion
pendant quelques heures à une température voisine de 15 °C, afin de stimuler les
larves à quitter les épis pour être récupérées et comptées par la suite.

En se basant sur cette méthode seule, on risque de rater la période exacte de chute des
larves, vu qu’il y a différentes phases de développement de la larve de cécidomyie (3
mues), ainsi qu’il y a la possibilité d’avoir plusieurs périodes de ponte. Donc, pour
éviter ce risque, on a utilisé la méthode de piégeage des larves comme méthode
complémentaire. Cette dernière consiste à couvrir quatre pieds de blé par parcelle
élémentaire par un plastique (Annexe 19 et 20), en mettant à l’intérieur un bout de
Cotton imbibé de 5 ml de formol, dont la vapeur permet de tuer et conserver les larves
(Annexe 21). Les échantillons sont récupérés, au moment de la récolte, et ramenés au
laboratoire pour pouvoir identifier (sous microscope) puis compter (sous loupe
binoculaire) les larves de cécidomyie.

4.2.2 Maladies cryptogamiques


La notation des maladies est faite lorsque l’attaque est à son pic, tout en suivant l’état
de développement de la maladie dès la détection du premier foyer.

Pour chaque maladie détectée, on a noté :

 L’incidence de la maladie : c’est le pourcentage de l’attaque d’une parcelle


élémentaire. Un pourcentage de 0% montre l’absence de la maladie, alors

35
qu’un pourcentage de 100% signifie que la maladie a envahi la totalité de la
parcelle élémentaire.

 La sévérité de la maladie : c’est le pourcentage de l’attaque de l’organe


(racine, feuille, tige ou épis) concerné par la maladie. La notation de ce
paramètre diffère d’une maladie à une autre :

4.2.2.1 La rouille (jaune et brune)


On a utilisé l’échelle de Cobb modifiée de Peterson et al. (1948) (Figure 21), Qui
donne une notation de 1% (attaque négligeable) à 100% (envahissement total) selon le
nombre et la taille des urédospores.

Figure 21 : Échelle de Cobb modifiée pour l’évaluation de la sévérité de la rouille (Mehta, 2014)

A : Représente le pourcentage occupé par les urédospores de la rouille.

B : Représente la sévérité de l’attaque de rouille.

4.2.2.2 L’helminthosporiose
On a utilisé l’échelle de la tache bronzée (Figure 22), qui donne une notation de 1.6%
à 97.8% selon le nombre et la taille des taches contaminées de la feuille.

36
Figure 22 : L’échelle d’évaluation de la sévérité de l’helminthosporiose (Mehta, 2014)

4.2.2.3 Fusariose
On a utilisé l’échelle de fusariose de l’épi de James WC (1971) (Figure 23), qui donne
une notation de 0% à 99% selon le nombre et la taille des taches contaminées de l’épi.

Figure 23 : Échelle d’évaluation de la sévérité de la fusariose de l’épi (Mehta, 2014)

4.2.2.4 Indice de maladie et indice différentiel de mélange


L’indice de maladie combine entre la sévérité et l’incidence, et il est calculé par la
formule suivante :

IM (Indice de maladie) = (Incidence*Sévérité) / (Note maximale de sévérité)

37
L’indice différentiel du mélange (IDM) a également été utilisé pour les maladies et le
rendement. Pour la maladie, cet indice se calcule en soustrayant l'indice de maladie
réel du mélange de l'indice théorique observé. Alors que pour le rendement ; il se
calcule en soustrayant le rendement théorique du mélange du rendement réel.

Les indices théoriques sont calculés à partir des parcelles pures alors que les indices
réels sont pris par notation (Exemple 1 et 2).

IDM _maladie = Indice de maladie théorique – réel

IDM _rendement= Rendement réel– théorique

Exemple 1 :

Indice de maladie théorique du mélange 2(blé dur) (20%K-20%I-20%T-40%N)= 20%


IM de Karim+ 20% IM de Isly+20% IM de Tarek+ 40% IM de Nassira

Exemple 2 :

Rendement théorique du mélange 2(blé dur) (20%K-20%I-20%T-40%N)= 20%


rendement de Karim+ 20% rendement de Isly+20% rendement de Tarek+ 40%
rendement de Nassira

4.2.3 Moineaux
Les pertes causées par les moineaux sont évaluées sur des échantillons de 150 épis par
traitement, sur chaque épi on a compté le nombre d’épillets manquants.

4.3 Mesure des caractères phénologiques, agro-morphologiques et


technologiques
4.3.1 Caractères phénologiques
Le suivi et la détermination des dates des stades phénologiques du blé ont commencé
dès la lavée, afin de déterminer le niveau de synchronisation entre les stades
phénologiques des mono-variétés.

4.3.2 Caractères agro-morphologiques


L’élaboration du rendement du blé a été basée sur les composantes suivantes :

Densité : pour chaque parcelle élémentaire, on a calculé le nombre de pieds par


quadra de 0.25 m².

38
 Nombre des épis par pied : ce nombre est calculé pour des surfaces de 0.25
m² pour chaque parcelle élémentaire.

 Nombre de grains par épi : on a calculé le nombre de grains de 30 épis de


chaque parcelle élémentaire.

 Poids de mille grains (PMG)

Deux composantes déterminent le rendement du blé (exprimé en poids de grains


récoltés par unité de surface) :

 le nombre de grain par unité de surface (NG/m²) ;

 le poids moyen d'un grain (P1G).

et le calcul se fait en utilisant la formule suivante :

Rendement (qx/ha) = NG/m² X P1G

La première, NG/m², peut encore se décomposer de la façon suivante : NG/m² = N


pieds/m² x N épis/pieds x N grains/épi.

4.3.3 Qualités technologiques du grain


Pour voir s’il y a une valeur ajoutée des mélanges en termes de qualité, on a eu
recours à des analyses chimiques et technologiques, qui visent l’appréciation de la
qualité boulangère des produits dérivants de ces mélanges (la mouture des grains du
blé tendre et ceux du blé dur).

Les analyses faites sont :

 Analyses chimiques : la détermination de la teneur en protéines.

 Analyses technologiques : test de sédimentation au SDS et l’indice de jaune.

Ces analyses sont faites dans le laboratoire de Centre International de Recherche


Agricole dans les zones Arides (ICARDA).

4.3.3.1.1 Teneur en protéines


La teneur en protéines a été mesurée par spectrométrie dans le proche Infrarouge en
utilisant le Granolyser NIR/FOSS : DS 2500, infratec 1241 (Annexe 22). La
méthode est référencée sous la norme AACCI Method 39-25.01 (2008).

39
4.3.3.1.2 Test de sédimentation
Ce test a été fait selon la norme AACCI Method 38–20.01 (2000). Il permet
d’apprécier la qualité d’utilisation de la mouture du blé (dur et tendre).

4.3.3.1.3 Indice de jaune


Référencée sous la norme AACCI Method 14-22.01, cette détermination est mesurée
par. Le résultat comprenant les 3 paramètres :

L : Lumière réfléchie par l’échantillon dans la zone verte du spectre. Cet indice
mesure la luminance et varie de 0 (noir) à 100 (blanc).

a : Différence entre la lumière réfléchie de l’échantillon dans la zone rouge et verte du


spectre ; il varie de +60 (rouge), -60 (vert).

b* : Coloration bleue et jaune du spectre, les valeurs négatives de (-60) indiquent une
coloration bleue tandis que les valeurs positives (+60) indiquent une coloration jaune.

Dans ce test, c’est le paramètre qui détermine l’indice de jaune.

5 Analyse statistique des données


5.1 But et objectifs
Le but de cette analyse est de comparer entre les traitements en termes de rendement,
de réactions aux maladies (incidence et sévérité) et aux ravageurs et en termes de
qualité technologique (taux de protéines, volume de sédimentation et indice de jaune)

5.2 Analyses de variance


Pour déterminer s’il existe des différences significatives entre les traitements (mono
variétés et mélanges), on a fait une analyse de variance des moyennes en utilisant le
logiciel Stat box.

5.3 Analyses de corrélation


Cette analyse a été réalisée en utilisant le coefficient de Pearson entre les
moyennes (par traitement )des différents caractères : notations des incidences de
maladies, PMG, rendement, paramètres de la qualité boulangère pour mettre en
évidence les relations entre ces différentes variables et l'éventuelle explication des
variations de rendement.

40
41
RESULTATS ET DISCUSSION

1 Données climatiques de la campagne agricole


2018/2019
Les précipitations de la campagne 2018/19 est de l’ordre de 316 mm. Les
précipitations les plus importantes sont enregistrées en Octobre, et représentent 38%
de la pluviométrie totale. Les températures moyennes varient entre 17 °C, enregistrée
en Janvier, et 30 °C, en Aout (figure 24).

D’après la figure 24, les conditions climatiques ont été favorables pour le
développement de la rouille (jaune et brune), de l’helminthosporiose, de la fusariose
de l’épi et de l’oïdium (voir les fiches techniques des maladies ; Annexes 1-6).

42
Figure 24 : les précipitations et les températures mensuelles de la campagne 2018/19 (source :
DPA Benslimane et http://www.myweather2.com/City-Town/Morocco/Ben-Slimane/climate-
profile.aspx?month=1)

2 Effet du mélange variétal du blé dur sur le


rendement, sur la propagation des maladies et
ravageurs, et sur la qualité technologique
2.1 Rendement
L’analyse de variance n’a montré aucune différence significative (Propabilité> 0.05)
(Annexe 23) entre les traitements pour le rendement grain.

La comparaison entre les traitements a montré une tendance à la supériorité des


rendements des mélanges par rapport à la majorité des mono-variétés (Karim, Isly et
Tarek) (Figure 25). Le meilleur rendement a été observé pour la variété Nassira (34,23
qx/ha) alors que le plus faible rendement a été observé pour la variété Karim (15,65
qx/ha). Pour les mélanges, le meilleur rendement était celui du 2ème mélange (20%
Karim ; 20% Isly ; 20% Tarek ; 40% Nassira).

Figure 25 : Comparaison entre les traitements pour le rendement

Pour voir l’effet de la pratique de mélange sur le rendement, nous avons calculé
l’indice différentiel de mélange(IDM), en soustrayant le rendement réel du mélange
au rendement théorique, qui est la moyenne pondérée des rendements réels obtenus
par les mono-variétés.

La figure 26 montre que le 1er et le 2ème mélange ont des rendements supérieurs aux
valeurs théoriques, et ils ont apporté un plus de 5 et 4 qx/ha respectivement par
rapport à ce qui est attendu (rendement théorique).

43
Figure 26 : Apport des différents mélanges sur le rendement à travers l'Indice Différentiel des
Mélanges- IDM (Rendement réel - Rendement théorique)

2.2 Problèmes phytosanitaires


2.2.1 Maladies

2.2.1.1 Rouille jaune


2.2.1.1.1 Analyse de variances et présentation des résultats
L’analyse des variances a montré qu’il n’y a pas de différences significatives entre les
traitements en termes de l’incidence de la rouille jaune (Probabilité> 0.05) (Annexe
23). Tandis que, cette analyse a montré qu’il y a une différence très hautement
significative entre les traitements en termes de sévérité de la maladie (Probabilité <
0.001) (Annexe 23). Le test de NEWMAN-KEULS nous a distingué trois sous-
ensembles homogènes : A (mono-variété Karim), B (Les trois mélanges, la mono-
variété Isly et la mono-variété Tarek) et C (le 2ème et le 3ème mélange et la mono-
variété Nassira). La maladie était plus sévère pour le sous-ensemble A et moins sévère
pour le sous-ensemble C (Annexe 23).

En comparant les traitements, on a observé que l’incidence de la rouille jaune tend à


être plus élevée chez la variété Tarek suivi par les parcelles des mélanges et la variété
Nassira (Figure 27). Mais la sévérité de la maladie dans les mélanges a été similaire à
celle des mono-variétés (Figure 28).

44
Figure 27 : Comparaison entre les traitements pour l'incidence de la rouille jaune

Figure 28 : Comparaison entre les traitements pour la sévérité de la rouille jaune

L’indice de maladie de la rouille jaune est représenté sur la figure 29 ; les valeurs
d'indice les plus élevées étant les variétés les plus sensibles à la maladie.

D’après cette figure, l’indice de la rouille jaune est plus élevé pour les mélanges par
rapport à la majorité des mono-variétés. Les variétés Karim, Isly et Nassira étaient les
plus résistantes à la rouille jaune. La variété Tarek était la plus sensible à la maladie,
mais les mélanges (dont elle fait partie) ont permis de réduire cette sensibilité. La
pratique du mélange a un effet positif dans la réduction de la rouille jaune.

45
Figure 29 : Comparaison entre les traitements pour l'indice de la rouille jaune

La figure 30 montre que seul le 1er mélange qui a montré une incidence supérieure à
la valeur théorique pour la rouille jaune.

Figure 30 : Apport des différents mélanges sur la résistance à travers l'Indice Différentiel des
Mélanges- IDM (IM théorique - IM réel)

2.2.1.1.2 Corrélations entre l’IDM rouille jaune l’IDM rendement


La figure 31 montre une corrélation négative et non significative entre l’IDM
rendement et l’IDM rouille jaune (r= -0,098) (Annexe 23). Il apparait donc que l'effet
du mélange sur les rendements n’est pas relié avec celui de la rouille jaune.

46
Figure 31 : Corrélation entre l’IDM rendement et l’IDM rouille jaune

2.2.1.2 Helminthosporiose
2.2.1.2.1 Analyse des variances et présentation des résultats
L’analyse des variances a montré qu’il y a une différence significative entre les
traitements en termes d’incidence de l’Helminthosporiose (Propabilité< 0.05)
(Annexe 23). La comparaison de moyenne a permis de distinguer deux sous-
ensembles homogènes : A (les mélanges 1 et 2 et les mono-variétés Karim, Tarek et
Nassira) et B (le mélange 3 et les mono-variétés Isly, et Nassira) (Figure 32).
L’incidence de la maladie est plus élevée pour le sous-ensemble A (Annexe 23).

Figure 32 : Comparaison entre les traitements pour l'incidence de l'helminthosporiose

L’analyse des variances a montré qu’il y a une différence significative entre les
traitements en termes de sévérité de l’Helminthosporiose (Propabilité< 0.05) (Annexe
23). La comparaison de moyennes a permis de distinguer deux sous-ensembles
homogènes : A (les mélanges et les mono-variétés Karim, Tarek et Nassira) et B (les
mélanges et les mono-variétés Isly, Tarek et Nassira) (Figure 33). La sévérité de la
maladie est plus élevée pour le sous-ensemble A (Annexe 23).

Figure 33 : Comparaison entre les traitements pour la sévérité de l'helminthosporiose

47
D’après la figure 34, on constate que les mélanges ont des niveaux de résistance à
l’helminthosporiose moyens. La variété Isly était la variété la plus résistante à cette
attaque, tandis ce que la variété Karim était la plus sensible. En comparant les
mélanges, on remarque que le troisième mélange était le plus résistant à
l’helminthosporiose.

Figure 34 : Comparaison entre les traitements pour l'indice de l'helminthosporiose

La figure 35 montre que seul le 3ème mélange a montré une incidence supérieure à la
valeur théorique pour l’helminthosporiose. En choisissant la bonne proportion, la
pratique de mélange permet de réduire l’incidence de l’helminthosporiose dans
l’absolu et par rapport à la valeur théorique.

Figure 35 : Apport des différents mélanges sur la résistance à travers l'Indice Différentiel des
Mélanges- IDM (IM théorique - IM réel)

2.2.1.2.2 Corrélations entre l’helminthosporiose et le rendement


La figure 36 montre une corrélation positive et non significative entre l’IDM
rendement et l’IDM helminthosporiose (r= 0,087). L’augmentation de l'effet du
mélange sur les rendements est faiblement liée avec celui de l’helminthosporiose.

48
Figure 36 : Corrélation entre l’IDM rendement et l’IDM helminthosporiose

2.2.1.3 Fusariose de l’épi


2.2.1.3.1 Analyse des variances et présentation des résultats
L’analyse des variances a montré qu’il y a une différence hautement significative
entre les traitements en termes d’incidence de la fusariose de l’épi (Probabilité < 0.01)
(Annexe 23). La comparaison de moyenne a permis de distinguer deux sous-
ensembles homogènes : A (le mélange 1 et la mono-variété Tarek) et B (les deux
autres mélanges et les mono-variétés Karim, Isly et Nassira) (Figure 37). L’incidence
de la maladie est plus élevée pour le sous-ensemble A (Annexe 23).

Figure 37 : Comparaison entre les traitements pour l'incidence de la fusariose de l'épi

L’analyse des variances a montré qu’il y a une différence significative entre les
traitements en termes de sévérité de la fusariose de l’épi (Probabilité< 0.05) (Annexe
23). La comparaison de moyenne a permis de distinguer deux sous-ensembles
homogènes : A (le 1er et 3ème mélange et les mono-variétés Karim, Isly et Tarek) et B

49
(les mélanges et les mono-variétés Karim, Isly et Nassira) (Figure 38). La sévérité de
la maladie est plus élevée pour le sous-ensemble A (Annexe 23).

Figure 38 : Comparaison entre les traitements pour la sévérité de la fusariose de l'épi

D’après la figure 39, les mélanges ont des niveaux de résistance moyens à la fusariose
de l’épi. La variété Nassira et le deuxième mélange étaient les plus résistantes à
l’attaque de la fusariose de l’épi, alors que la variété Tarek était la plus sensible. En
comparant les trois mélanges, on constate que le deuxième et le troisième mélange
sont les plus résistants à la maladie.

Figure 39 : Comparaison entre les traitements pour l'indice de la fusariose de l'épi

La figure 40 montre que tous les mélanges ont un effet positif sur l’incidence de la
fusariose de l’épi.

50
Figure 40 : Apport des différents mélanges sur la résistance à travers l'Indice Différentiel des
Mélanges- IDM (IM théorique - IM réel)

2.2.1.3.2 Corrélations entre la fusariose de l’épi et le rendement


La figure 41 montre une corrélation négative et non significative entre l’IDM
rendement et l’IDM la fusariose de l’épi (r= -0,093) (Annexe 23). Il apparait donc que
l'effet du mélange sur les rendements n’est pas relié avec celui de la fusariose de l’épi.

Figure 41 : Corrélation entre l’IDM rendement et l’IDM fusariose de l’épi

2.2.2 Ravageurs

2.2.2.1 Cécidomyie
L’attaque de la cécidomyie a été absente au cours de campagne 2018/2019. Les
raisons de l’absence de l’insecte peuvent être :

 L’absence d’une réserve de cocons dans le sol. L’analyse du sol n’a permis de
détecter aucun cocon.

 L’éloignement de la zone d’essai des champs de céréales, qui peuvent être


attaqués.

51
 Les conditions climatiques (températures, humidité et vent) défavorables au
développement de l’insecte.

2.2.2.2 Thrips
L’analyse des variances a montré qu’il n y a aucune différence significative entre les
traitements (Probabilité> 0.05) (Annexe 23).

Le nombre de larves de thrips par épi varie de 6 larves/ épi dans le 1er et le 3ème
mélange à 10 larves dans le 2ème mélange (Figure 42). L’attaque de thrips n’est pas
sévère vu que le nombre de larves par épi n’a pas atteint le seuil de nuisibilité (17
larves par épi), donc les dégâts causés par le thrips peuvent être négligeables.

Figure 42 : Comparaison entre les traitements pour l'attaque de Thrips

2.2.2.3 Moineaux
L’analyse des variances a montré qu’il n y a aucune différence significative entre les
traitements (Probabilité> 0.05) (Annexe 23).

Les moineaux ont causé des manques de grains dans l’épi, qui varient entre 13% pour
la mono-variété Nassira et 31% pour la mono-variété Isly (Figure 43).

52
Figure 43 : Comparaison entre les traitements pour l'attaque des moineaux

2.3 Qualité technologique


2.3.1 Taux de protéines au niveau des grains
L’analyse des variances a montré que la différence entre les traitements en termes de
taux de protéines n’est pas significative (Probabilité> 0.05) (Annexe 23).

Les taux de protéines obtenus varient entre 11.4% pour la variété Isly et 12.4% pour le
mélange 3 (Figure 44). Ces taux sont supérieurs à la valeur minimale déterminée par
la NM08.1.214 (11.5 %) sauf pour la variété Tarik qui avait un taux de protéine faible.

Figure 44 : Comparaison entre les traitements pour le taux de protéines

2.3.2 Qualité des protéines


Les volumes de sédimentation obtenus sont tous inferieurs à 8 ml (Figure 45), chose
qui montre que les protéines sont d’une qualité faible (annexe 24). La diminution de
qualité de protéine des traitements peut être expliquée par les attaques de la fusariose
de l’épi et celles du thrips.

53
Figure 45 : Comparaison entre les traitements pour le volume de sédimentation

2.3.3 Indice de jaune


L’analyse des variances a montré que la différence entre les traitements n’est pas
significative en termes de l’indicateur de la couleur jaune (paramètre b) (Propabilité>
0.05) (Annexe 23).

En comparant les traitements, on constate que les valeurs du paramètre b varient entre
10 pour la variété Isly et le deuxième mélange et 13 pour la variété Nassira et le
troisième mélange (Figure 46).

Figure 46 : Comparaison entre les traitements pour le paramètre b

54
3 Effet du mélange variétal du blé tendre sur le
rendement, sur la propagation des maladies et
ravageurs, et sur la qualité technologique
3.1 Rendement
L’analyse de variance a montré qu’il y a aucune différence significative (Probabilité >
0.05) (Annexe 23) entre les traitements pour le rendement.

La comparaison entre les traitements a montré une supériorité des rendements des
mélanges par rapport à la majorité des mono-variétés (Achtar, Marchouch et Nessma)
(Figure 47). Le meilleur rendement a été observé pour le troisième mélange (18.24
qx/ha) suivi par la variété Arrehane (17.24), alors que le plus faible rendement a été
observé pour la variété Marchouch (9.05 qx/ha). Pour les mélanges, le meilleur
rendement était celui du 3ème mélange.

Figure 47 : Comparaison entre les traitements pour le rendement

La figure 48 montre que le 1er et le 3ème mélange ont des rendements supérieurs aux
valeurs théoriques, chose qui permet de montrer l’importance des mélanges dans
l’augmentation des rendements.

55
Figure 48 : Apport des différents mélanges sur le rendement à travers l'Indice Différentiel des
Mélanges- IDM (Rendement réel - Rendement théorique)

3.2 Problèmes phytosanitaires


3.2.1 Maladies

3.2.1.1 Rouille jaune


3.2.1.1.1 Analyse des variances et présentation des résultats
L’analyse des variances a montré qu’il n’y a pas de différences significatives entre les
traitements en termes de l’incidence de la rouille jaune (Propabilité> 0.05) (Annexe
23). Tandis que, cette analyse a montré qu’il y a une différence hautement
significative entre les traitements en termes de sévérité de la maladie sur les feuilles
(Probabilité < 0.01) (Annexe 23).

En comparant les traitements, on remarque que l’incidence de la rouille jaune est aussi
élevée dans les mélanges que dans les mono-variétés et elle varie entre 60 à 70 %
(Figure 49).

Figure 49 : Comparaison entre les traitements pour l'incidence de la rouille jaune

56
La comparaison de moyennes (à l’aide du test de NEWMAN-KEULS) nous a
distingué trois sous-ensembles homogènes : A (les trois mélanges et variétés
Marchouch et Arrehane), B (le 2ème et le 3ème mélange et les mono- variétés Achtar,
Marchouch et Arrehane) et C (le 2ème mélange et les quatre mono-variétés) (Figure
50). La maladie était plus sévère chez le sous -ensemble A et moins sévère chez le
sous-ensemble C (Annexe 23).

Figure 50 : Comparaison entre les traitements pour la sévérité de la rouille jaune sur les feuilles

La maladie a aussi touché les épis, et sa sévérité a varié entre 0.56% pour la mono-
variété Nessma et 26.75% pour la mono-variété Marchouch. L’analyse des variances a
montré qu’il y a une différence très hautement significative (Probabilité < 0.001)
(Annexe 23) entre les traitements en termes de sévérité de la rouille jaune sur les épis.
Selon la comparaison de moyennes, il y a trois sous-ensembles : A (la mono-variété
Marchouch), B (les trois mélanges et les mono- variétés Achtar et Arrehane) et C (les
trois mélanges et les mono-variétés Achtar et Nessma) (Figure 51). La maladie était
plus sévère chez le sous -ensemble A et moins sévère chez le sous-ensemble C
(Annexe 23).

57
Figure 51 : Comparaison entre les traitements pour la sévérité de la rouille jaune sur les épis

Il en ressort de la figure suivante une résistance à la rouille jaune plus développée


chez les mono-variétés (Nessma, Achtar et Marchouch) sur les feuilles. Par contre la
résistance à la rouille jaune sur épi est aussi développée chez les trois mélanges que
chez les mono-variétés (Nessma et Achtar). La variété Nessma est la variété la plus
résistante à la rouille jaune soit sur feuilles ou sur épi, alors que la variété Arrehane
est la plus sensible à la maladie sur les feuilles. La variété Marchouch s'avère être la
plus sensible aux attaques de la rouille sur les épis, bien que les mélanges ont des
niveaux de résistance supérieurs. Le 2ème mélange présente la résistance la plus élevée
par rapport aux autres mélanges.

a b

Figure 52 : Comparaison entre les traitements pour l’indice de la rouille jaune (a : sur les
feuilles- b : sur les épis)

La figure 53 montre que tous les mélanges ne réduisent pas l’incidence de la rouille
jaune sur les feuilles, mais ils ont un apport positif sur l’incidence sur les épis. Le 2ème
mélange présente le différentiel le plus élevé.

58
Figure 53 : Apport des différents mélanges sur la résistance à travers l'Indice Différentiel des
Mélanges- IDM (IM théorique - IM réel)

3.2.1.1.2 Corrélations entre la rouille jaune et le rendement


La figure 54 montre une corrélation significative et positive entre l’IDM rendement et
l’IDM rouille jaune sur les feuilles (r= 0,601). Il apparait donc que l'augmentation de
l'effet du mélange sur les rendements soit reliée avec celui de la rouille jaune.

Figure 54 : Corrélation entre l’IDM rendement et l’IDM rouille jaune sur les feuilles

La figure 55 montre une corrélation positive mais non significative entre l’IDM
rendement et l’IDM rouille jaune sur les épis (r= 0,064). Il apparait donc que
l'augmentation de l'effet du mélange sur les rendements soit faiblement reliée avec
celui de la rouille jaune sur les épis.

59
Figure 55 : Corrélation entre l’IDM rendement et l’IDM rouille jaune sur les épis

3.2.1.2 Helminthosporiose
3.2.1.2.1 Analyse des variances et présentation des résultats
L’analyse de variance a montré qu’il n’y a aucune différence significative
(Probabilité> 0.05) (Annexe 23) entre les traitements ni pour l’incidence ni pour la
sévérité de l’helminthosporiose.

La comparaison entre les traitements montre que l’incidence de l’helminthosporiose a


varié entre 29.4% pour le troisième mélange et 40.6% pour la variété Marchouch.
L’incidence de l’helminthosporiose dans toutes les parcelles des mono-variétés était
supérieure à celle observée dans les parcelles du deuxième mélange (Figure 56).

Figure 56 : Comparaison entre les traitements du blé tendre pour l'incidence de


l'helminthosporiose

La comparaison entre les traitements montre que les mélanges ont des niveaux de
sévérité moyens par rapport aux mono-variétés. L’helminthosporiose était plus sévère
chez la variété Marchouch et moins sévère chez la variété Achtar. En comparant les

60
mélanges, on constate que, dans le deuxième et le troisième mélange,
l’helminthosporiose est moins sévère (Figure 57).

Figure 57 : Comparaison entre les traitements du blé tendre pour la sévérité de


l’helminthosporiose

D’après la figure 58, on constate que les mélanges ont des niveaux de résistance à
l’helminthosporiose moyens. La variété Achtar était la variété la plus résistante à cette
attaque, tandis ce que la variété Marchouch était la plus sensible. En comparant les
mélanges, on remarque que le troisième mélange était le plus résistant à
l’helminthosporiose.

Figure 58 : Comparaison entre les traitements du blé tendre pour l’indice de la maladie

D’après la figure 59, seul le 3ème mélange a permis de réduire l’incidence de


l’helminthosporiose par rapport aux mélanges théoriques. En choisissant la bonne
proportion, la pratique de mélange permet donc de réduire l’incidence de
l’helminthosporiose par rapport à la valeur théorique.

61
Figure 59 : Apport des différents mélanges sur la résistance à travers l'Indice Différentiel des
Mélanges- IDM (IM théorique - IM réel)

3.2.1.2.2 Corrélations entre l’helminthosporiose et le rendement


La figure 60 montre une corrélation négative et non significative entre l’IDM
rendement et l’IDM helminthosporiose (r= -0,358).

Figure 60 : Corrélation entre l’IDM rendement et l’IDM helminthosporiose

3.2.1.3 Fusariose de l’épi


3.2.1.3.1 Analyse des variances et présentation des résultats
L’analyse des variances n’a montré aucune différence significative entre les
traitements en termes d’incidence et de sévérité de la fusariose de l’épi
(Probabilité>0.05) (Annexes 23).

62
L’attaque de l’épi par le champignon de la fusariose était moins incidente et moins
sévère dans le blé tendre par rapport au blé dur. L’incidence de cette maladie n’a pas
dépassé les 5% et sa sévérité ne dépasse pas 0,5% (Figures 61 et 62), cela peut être
due à la résistance des variétés, et aux conditions climatiques défavorables pour le
développement du champignon). En comparant les traitements, on constate que la
fusariose est moins incidente et moins sévère dans les mélanges par rapport aux
mono-variétés à l’exception de la variété Achtar, qui est la plus résistante à la
fusariose de l’épi. Le premier mélange avait le niveau de résistance le plus élevé à la
fusariose de l’épi.

Figure 61 : Comparaison entre les traitements du blé pour l'incidence de la fusariose de l'épi

Figure 62 : Comparaison entre les traitements du blé pour la sévérité de la fusariose de l'épi

3.2.2 Ravageurs

3.2.2.1 Cécidomyie
La cécidomyie a été aussi absente dans la parcelle du blé tendre.

63
3.2.2.2 Thrips
L’analyse des variances a montré qu’il y a une différence significative entre les
traitements en termes des dégâts de Thrips (Probabilité< 0.05) (Annexe 23). Mais la
comparaison de moyennes (NEWMAN KEULS) a permis de distinguer un seul sous-
ensemble homogène, donc l’attaque du thrips était homogène pour tous les
traitements.

Selon la figure 63, Le nombre de larves de thrips par épi varie de 3 larves/ épi pour le
2ème mélange et pour la variété Arrehane à 6 larves pour le premier mélange et pour
la variété Achtar. Cette attaque n’est pas sévère vu que le nombre de larves par épi n’a
pas atteint le seuil de nuisibilité (17 larves par épi), donc les dégâts causés par le
thrips peuvent être considérés comme négligeables.

Figure 63 : Comparaison entre les traitements pour l'attaque de Thrips

3.2.2.3 Moineaux
L’analyse de variance a montré qu’il n’y a aucune différence significative
(Propabilité> 0.05) (Annexe 23) entre les traitements en termes de dégâts des
moineaux.

Les moineaux ont causé des manques de grains dans l’épi, qui varient entre 20% pour
la mono-variété Nessma et 40% pour la variété Arrehane (Figure 64).

64
Figure 64 : Comparaison entre les traitements pour l'attaque des moineaux

3.2.3 Qualité technologique des grains

3.2.3.1 Taux de protéines


L’analyse de variance a montré qu’il n’y a aucune différence significative
(Propabilité> 0.05) (Annexe 23) entre les traitements en termes du taux de protéines.

Les taux de protéines obtenus varient entre 12.3% pour la variété Marchouch et 13%
pour la variété Nessma (Figure 65). Ces taux sont tous supérieurs à 11.5%, donc ils
appartiennent à la classe premium selon la grille de classement de la qualité du blé
tendre (FranceAgriMer, 2015) (Annexe 25).

Figure 65 : Comparaison entre les traitements pour le taux de protéines

3.2.3.2 Qualité des protéines


L’analyse de variance a montré qu’il n’y a aucune différence significative
(Propabilité> 0.05) (Annexe 23) entre les traitements en termes du taux de protéines.

Les volumes de sédimentation obtenus sont tous inferieurs à 10 ml (Figure 66), chose
qui montre que les protéines sont d’une qualité faible (Annexe 24). La diminution de
qualité de protéine des traitements peut être expliquée par les attaques de la fusariose
de l’épi et celles du thrips.

65
Figure 66 : Comparaison entre les traitements pour le volume de sédimentation

3.2.3.3 Indice de jaune


L’analyse des variances a montré qu’il y a une différence très hautement significative
entre les traitements en termes de l’indice de jaune (Probabilité < 0.001) (Annexe
23). La comparaison de moyennes a permis de distinguer deux sous-ensembles
homogènes : A (les mono-variétés Achtar, Marchouch et Nessma) et B (les trois
mélanges et la mono-variété Arrehane) (Figure 67). Le paramètre b est plus élevé
chez le sous-ensemble A (Annexe 23).

Figure 67 : Comparaison entre les traitements pour le paramètre b

4 Discussion des résultats


D’après les résultats obtenus, les variétés du blé dur et leurs mélanges ont donné des
rendements proches voir même égaux aux rendements obtenus dans le mode
conventionnel. Les variétés du blé dur choisies sont donc adaptées au mode
d’agriculture biologique comme au mode d’agriculture conventionnelle. Pour le blé
tendre, les rendements ont été faibles par rapport aux rendements obtenus dans le
mode conventionnel, et cela est dû à l’attaque des épis par la rouille jaune. Les
mélanges testés tendent à permettre la stabilisation et parfois l’augmentation les

66
rendements du blé (tendre et dur) par rapport à la mono-variété. Ces résultats
concordent avec ceux obtenus par Lazzaro (2017) et par Bazidaz (2013) sur le blé.

Pour la réduction des maladies cryptogamiques, les résultats montrent que les
mélanges tendent à avoir des niveaux de résistance supérieurs ou similaires à ceux des
mono-variétés. Cela peut être expliqué par la diversité et la complémentarité des
gènes de résistance impliquées. D’autres auteurs ont trouvé des résultats similaires,
comme le travail d’Atraoui (2015), d’Essamlali (2014), de Bazidaz (2013), et de
Chong Huang et al. (2011) sur le blé dur, et le travail de De Vallavieille-Pope et al.,
(2005) sur les céréales, de Mundt (2002) sur le blé, et de Wolf (2000) sur l’orge, mais
également celui d’Atraoui (2015) et Lekhal (2013) sur la fève et de Zhu et al., (2000)
sur le riz.

Les variétés de blé tendre ont gardé un bon taux de protéines, mais la qualité de ces
protéines a été faible. Cela peut être expliqué par l’attaque de la rouille jaune
combinées à celle du thrips. Quant aux variétés du blé dur, la qualité des grains a été
faible par rapport à la valeur théorique à cause de l’attaque du thrips. La qualité des
grains des mélanges du blé (dur et tendre) a été similaire à celle de mono-variétés.
Cela ne concorde pas avec les résultats obtenus par Finckh et al., 2000, par
Sarandon and Sarandon, 1995) sur le blé. La différence des variétés utilisées, des
données climatiques et des types de problèmes phytosanitaires entre les deux travaux
et notre étude peut expliquer le non concordance entre les résultats.

67
Conclusion et recommandations
Notre étude s’insère dans une problématique générale à travers une contribution à la
recherche des variétés existantes du blé adaptées au mode de production biologique, et
de méthodes alternatives, efficaces (mélange variétal) pour contrôler les sources de
stress biotique. L’expérimentation a été menée dans la Ferme Biologique de
Benslimane située dans la région de Benslimane, et elle a pour objectifs spécifiques
l’évaluation des performances des variétés choisies et de leurs mélanges, et la
détermination de la proportion du mélange la plus performante et la plus adaptée.

À partir des résultats de cette étude, nous pouvons émettre les conclusions suivantes :

 Pour le blé dur, l’analyse de variance a montré que les traitements sont
significativement différents pour la sévérité de la rouille jaune, pour
l’helminthosporiose (incidence et sévérité) et pour la fusariose de l’épi
(incidence et sévérité). Pour le blé tendre, cette analyse a montré que la
différence entre les traitements est significative pour la sévérité de la rouille
jaune (sur les feuilles et sur les épis), pour les dégâts du thrips et pour l’indice
de jaune.

 Les variétés du blé dur et leurs mélanges ont donné des rendements proches
voir même égaux aux rendements obtenus dans le mode conventionnel. Pour
le blé tendre, la sévérité de l’attaque de la rouille jaune n’a pas permis aux
variétés de donner des rendements similaires à ceux obtenus dans le mode
conventionnel.

 La comparaison des moyennes a permis de repérer des différences entre les


variétés du blé (dur et tendre) et leurs mélanges, que ce soit pour les maladies
ou pour le rendement. Les mélanges ont eu des niveaux de résistance
similaires et parfois supérieurs à ceux des mono-variétés. Ils ont été aussi plus
performants que les mélanges théoriques en termes de maladies et de
rendement.

 L’analyse de corrélation a montré que l’effet de la pratique du mélange sur les


maladies est parfois relié à son effet sur le rendement (r=0,601 pour la rouille
jaune sur les feuilles du blé tendre).

68
 Les variétés de blé tendre ont gardé un bon taux de protéines, mais la qualité
de ces protéines a été faible. Quant aux variétés du blé dur, la qualité des
grains (taux de protéines et leur qualité) a été faible par rapport à la valeur
théorique. La qualité des grains des mélanges du blé (dur et tendre) a été
similaire à celle de mono-variétés.

Il en ressort donc en général de l’adaptabilité des variétés existantes du blé au mode


de production biologique et de l’effet positif des mélanges. Ces mélanges permettent à
la fois de contrôler les maladies, de stabiliser ou d'augmenter le rendement, et de
garder la diversité génétique.

Afin d’approfondir ces résultats, nous recommandons de :

 Augmenter le nombre de répétitions et taille des échantillons pour mettre en


évidence la tendance à la supériorité de quelques paramètres chez les mélanges
par rapport à la mono-variété.
 Tester ces mélanges dans différentes conditions climatiques, afin de mettre en
évidence l’effet du mélange variétal sur le rendement et sur les sources de stress
biotiques.
 Refaire l’expérimentation dans des parcelles proches à des champs déjà attaqués par
la cécidomyie, afin de tester l’effet de ces mélanges sur l’attaque de cet insecte.
 Chercher les débouchés pour les produits des mélanges.
 Tester l’effet de ces mélanges sur l’efficience de l’utilisation de l’eau et sur la
fertilisation

69
Références bibliographiques
Abis, S. (2015). Le blé au cœur des enjeux géostratégiques mondiaux. Hérodote,

N° 156, 125-137.

Alaoui, S. (2005). Référentiel pour la Conduite Technique de la Culture du blé dur.


(Triticum durum).

Alaoui, S. (2005). Référentiel pour la Conduite Technique de la Culture du blé tendre


(Triticum aestivum).

Alaoui, S., Imani, Y., & Lahlou, O. (s.d.). Diagnostic de la situation actuelle et
identification des problèmes liés aux pratiques culturales en Agriculture
Biologique au Maroc. Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II.

Anonyme. (2017, Avril). La production biologique au Maroc. L’Agriculture du


Maghreb.

Atraoui. T. (2015). Étude des mélanges variétaux et leur effet sur la propagation des
maladies et ravageurs à Taounate : Cas du blé dur (Triticum turgidum ssp. durum) et
de la fève (Vicia faba L.). PFE de l’IAV.

Azim, K. (2017). Organic Agriculture development in Morocco. ISOFAR.

Bazidaz. R. (2013). La diversité génétique du blé dur (Triticum turgidum ssp. durum)
comme moyen de contrôle de la rouille brune et la Septoriose à Taounate. PFE de
l’IAV.

Beaudelot, A., & Henrotte, B. (2017). Protection des cultures en agriculture


biologique. Biowallonie, N° 32.

Chibane, A. (2015). Stratégies de développement de la filière biologique et son impact


sur la préservation de l'environnement et le développement durable.MAMP.
direction du developpement des filieres de production. Rabat.

Chong Huang, Zhenyu Sun, Haiguang Wang, Yong Luo , & Zhanhong Ma. (2011,
November 10). Effects of wheat cultivar mixtures on stripe rust : A meta-analysis on
field trials. Croup Protection, 33 (2012) 52e58.

De Vallavieille-Pope C., Belhaj F.M., Mille B., & Meynard J.M., (2005). Les
associations de variétés : accroître la biodiversité pour mieux maîtriser les maladies.
Dossier de l'environnement de l'INRA 30 : 101-109. France.

DPA. (2019).

70
DPA Benslimane. (2003). Monographie de la province de Benslimane.

Essamlali L. (2014). La diversité génétique comme moyen de contrôle des maladies


du blé dur (Triticum turgidum ssp. durum) dans la province de Taounate. PFE de
l’IAV.

Ezzahiri, I. (2017). Principales maladies du blé au Maroc. Agriculture du Maghreb.


FAO. (2019).
FAO et OMS. (2007). Aliments issus de l'agriculture biologique. Rome.

Fellahtrade. (s.d.). Chiffres clés céréaliculture. Consulté le Juillet 14, 2019, sur
Fellahtrade : https://www.fellah-trade.com/fr/filiere-vegetale/chiffres-cles-
cerealiculture
FiBL et IFOAM. (2017). THE WORLD OF ORGANIC AGRICULTURE.

FiBL et IFOAM. (2019). THE WORLD OF ORGANIC AGRICULTURE : Statistics


and emerging trends 2019.

Finckh M.R., Gacek E.S., Goyeau H., Lannouc C., Merz U., Mundt C.C., Munk L.,
Nadziak J., Newton A.C., De Vallavielle-Pope C., & Wolfe M.S. (2000). Cereal
variety and species mixtures in practice, with emphasis on disease resistance.
Agronomy, 20, 813- 837.

Guyomard, H. (2012). L’Inra et l’AB.

INRA. (2005). La création variétale à l’INRA : Méthodologie, acquis et perspectives.


INRA.

Kenny, L., & Hanafi, A. (2001, juillet). Agriculture biologique au Maroc : situation
actuelle et perspectives futures. Transfert de technologie en agriculture.
MAPM. (2018). Agricultures en chiffres 2017.

Mehta, Y. (2014). Wheat Diseases and Their Management. Dans Y. R. Mehta, Wheat
Diseases and Their Management (p. 256). Springer.
ONICL. (2018). Récupéré sur http://www.onicl.org.ma
USDA. Dossier céréales (2018).

Kiær, L.P, L., Skovgaard, I., & Østergård, H. (2009). Grain yield increase in cereal
variety mixtures : a meta-analysis of field trials. Field Crops Res, 114, 361–
373.

71
Lammerts van Bueren, E., & Myers, J. (2012). Dans J. W. Sons, T. Lammerts van
Bueren, & J. Myers (Éds.), Organic Crop Breeding (p. 312). Oxford, UK :
Wiley-Blackwell. Récupéré sur
https://books.google.co.ma/books?hl=en&lr=&id=iY9wLUKeW9cC&oi=fnd
&pg=PT13&ots=fEIjXSHH9F&sig=T6vwDy23zgXi34nWcMi6Ahmyq_M&r
edir_esc=y#v=onepage&q&f=false

Lazzaro, M., Costanzo, A., & Bàrberi, P. (2017). Single vs multiple agroecosystem
services provided by common wheat cultivar mixtures : Weed suppression,
grain yield and quality. Field Crops Research. Récupéré sur
http://dx.doi.org/10.1016/j.fcr.2017.10.006

Lekhal, H. (2013). La diversité génétique de la fève « Vicia faba L. » comme moyen


de contrôle des maladies et ravageurs. PFE IAV Hassan II.

Mason, H., & Spaner, D. (2006). Competitive ability of wheat in conventional and
organic management systems : a review of the literature. Can. J. Plant Sci. 86,
333–343.

Mirela, T., Vesna, R., & Danica, G.-T. (2019, Novembre 28). ORGANIC
AGRICULTURE AS AN INDICATOR OF SUSTAINABLE
AGRICULTURAL DEVELOPMENT : SERBIA IN FOCUS. Economics of
Agriculture, 16 (pp. 265-280).

Mundt C.C. (2002). Use of multiline cultivars and cultivar mixtures for disease
management. Annual Review of Phytopathology, 40, 381–410

Wolfe M.S. (2000). Crop strength trough diversity. Nature 406: 681-682.

Zhu Y.Y., Chen H. R., Fan J.H., Wang Y.Y., & Li Y. (2000). Genetic diversity and
disease control in rice. Nature 406:718–722.

72
Annexes
Annexe 1 : Fiche technique de la rouille jaune

Rouille jaune
Agent causal Puccinia striiformis f.sp. Tritici :
Figure 1
et son cycle de C’est un champignon obligatoire, qui
vie se conserve sur les repousses du blé
en cas d’absence de son hôte
principal (Ezzahiri, 2017).
Le cycle sur le blé (Figure 1)
consiste à :

- Germination des urédospores


et infection (AMAROC) Source : Agro BASF (2015).

- Sporulation (5 à 25 jours Figure 2


selon les conditions
climatiques et le degré de
sensibilité de la variété)
(AMAROC)

- Contamination et
Source : Agro BASF (2015).
dissémination par le vent ;
Figure 3
- Apparition de téleutospores
noires (Figure 5)
Conditions de
- Germination : de l’eau libre sur
développement
le feuillage et des températures
de 7 à 12 °C.

- Production des urédospores : Source : ARVALIS, institut du


des températures entre 10 à 15 végétal (2012).
°C.

- Contamination des tissus : de


l’humidité relative supérieure à

73
80%, des températures Figure 4
moyennes supérieures à 5 °C et
des températures nocturnes
entre 10 et 15 °C (AMAROC).
Symptômes La rouille jaune apparaît en cours de
montaison, généralement d’un nœud
à la dernière feuille, plus rarement au Source : ARVALIS, institut du

stade tallage (ARVALIS, 2012), sous végétal (2012).


forme de foyers localisés.
Figure 5
Elle se manifeste sous forme de
pustules jaunâtres, alignées le long
des nervures des feuilles, sous forme
de stries (Figure 3). Le
développement est de type
systémique, chose qui donne à cette
maladie le caractère explosif (Figure Source : ARVALIS, institut du
4) (Ezzahiri, 2017). végétal (2012).

Nuisibilité La gravité de la maladie s’explique


par son agressivité, la précocité de
son apparition et son caractère
explosif. La maladie peut causer des
pertes allant jusqu’à 70% en cas
d’attaque précoce entre début
montaison et gonflement et en
absence de traitement (Ezzahiri,
2019).
Méthode de - Rotation
lutte dans le - Choix variétal
mode d’AB - Apport azoté raisonné, et
fractionné.
- Destruction des repousses où se
conserve l’inoculum de la maladie
(ARVALIS, 2012).

74
Annexe 2 : Fiche technique de la rouille brune

Rouille brune
Agent causal Puccinia recondita, c’est un
Figure 1
et son cycle de champignon qui se caractérise
vie par un cycle complexe et
implique un hôte principal et un
hôte alternatif (Figure 1). Il se
conserve sous forme de
téleutospores sur les chaumes
du blé. Ces téleutospores en
présence de pluie vont germer
(urédospores) et infecter l’hôte Source : Arvalis Institut du végétal - Bayer
alternatif qui infecte CropScience
(dissémination par le vent)
(Figure 2), à son tour, la culture
Figure 2
du blé. Au Maroc, la rouille
brune a comme hôte alternatif
fonctionnel Anchusa italica
(Ezzahiri, 2017).
Quand les conditions
deviennent défavorables, les
téleutospores se forment (figure
5) et contaminent l’hôte
Source : ARVALIS, institut du végétal
alternatif.
(2012).

Conditions de 
développement
- Germination : de l’eau
libre sur le feuillage et des
températures de 15 à 22
°C.

75
- Contamination des tissus : Figure 3
des températures
supérieures à 25 °C
(AMAROC).
Symptômes La rouille brune apparaît
généralement tardivement sur
les feuilles supérieures entre le
stade dernière feuille pointante
et l'épiaison (ARVALIS, Source : ARVALIS, institut du végétal
2012). (2012).
Elle se manifeste sous forme de
Pustules allant du brun au brun
Figure 4
orangé, dispersées sur la feuille,
essentiellement sur la face
supérieure (Figures 3 et 4). Les
quelques pustules du début
d’attaque peuvent générer des
centaines de pustules,
(ARVALIS, 2012).
Nuisibilité Si la maladie est mal contrôlée, Source : Agro BASF.
elle peut provoquer de gros
dégâts, aussi importants que
Figure 5
ceux causés par la Septoriose.

Méthode de - Choix variétal


lutte dans le - Apport azoté raisonné, et
mode d’AB fractionné.
- Destruction des repousses
où se conserve l’inoculum
de la maladie Source : ARVALIS, institut du végétal
- Date de semis : plus elle (2012).
est tardive, plus la culture
est moins touchée par la

76
rouille brune (ARVALIS,
2012).

Annexe 3 : Fiche technique de Septoriose

Septoriose
Agent causal La Septoriose est
Figure
et son cycle de provoquée principalement 1
vie par deux champignons
Septoria tritici et
Stagonospora nodorum
(ARVALIS, 2012).

- Septoria tritici :
responsable de la
Septoriose des
Source :
feuilles ;
http://www.croppro.com.au/crop_disease
Stagonospora nodorum :
manual/ch02s11.php (date de consultation :
responsable de la Septoriose
2019)
des glumes (Ezzahiri,
Figure 2
2017).

Le cycle du champignon
(figure 1) consiste à :

- Fructification
(périthèces) et
libération des
ascospores incrustées Source :
dans le chaume de http://www.croppro.com.au/crop_disease
plantes préalablement manual/ch02s11.php (date de consultation :
infectées ; 2019)

- Contamination des

77
tissus végétaux et Figure 3
formation des
pycnides.

Conditions de 
développement
- Germination et
sporulation : de
l’humidité relative de
100 %, et des
températures entre 20
et 27 °C.
Symptômes La Septoriose se caractérise
par une répartition
Source : Agro BASF.
homogène sur les champs
avec une progression de la
maladie se fait de la base
vers le haut de la plante par
les pluies (ARVALIS,
2012).
Septoria tritici : taches
brunes, de formes ovales ou
rectangulaires, éparses,
souvent bordées d’un halo
jaune. Les taches se
rejoignent pour former de
grandes plages irrégulières.
Elles sont visibles sur les
deux faces du limbe. Le
champignon fructifie sous
forme de pycnides, points
noirs dans les taches
nécrosées. Bien visibles
(Figure 2).

78
Stagonospora nodorum :
une coloration brune-
violacée sur la partie
supérieure des glumes. Pour
la Septoriose de glumes, les
pycnides sont difficiles à
observer (Figure 3).
Nuisibilité La nuisibilité moyenne des
Septoriose est estimée à 17
q/ha (jusqu’à 50 q/ha en
situations les plus
exposées).
Au Maroc, la Septoriose des
feuilles représente plus de
risque, vu qu’elle entraine
la réduction des surfaces
photosynthétiques vertes.
Ce qui impacte
négativement la croissance
et donc le rendement final,
dont les pertes peuvent aller
jusqu’à 30% (Ezzahiri,
2017).
Méthode de
- Choix variétal.
lutte dans le
- Date de semis : la
mode d’AB
Septoriose est
généralement moins
présente sur les
semis tardifs.

- Travail du
sol/enfouissement
et/ou broyage des

79
résidus.

- Les densités élevées

: elles sont

généralement
associées à une plus
forte pression de la
maladie mais leur
impact reste
irrégulier et
dépendant des
conditions
climatiques
(ARVALIS, 2012).

Annexe 4 : Fiche technique de fusariose de l'épi

Fusariose de l’épi
Agent causal La fusariose de l’épi est causée Figure 1
et son cycle de par un complexe de différentes
vie espèces appartenant aux genres
Fusarium et Microdochium.
Pour les céréales à paille,
comme le blé, le complexe est
principalement composé de : F.
graminearum, F. culmorum, F. Source : Trail ,2009.
tricinctum, F. poae, F.
avenaceum, F. langsethiae et
Figure 2
F. sporotrichioides ainsi que
M. majus et M. nivale.
Le cycle du genre
fusarium (figure 1) et celui du
genre Microdochium (figure 2)
Source : Anne Marte Tronsmo, 2001.
consistent à :

80
- La libération et Figure 3
transmission des
ascospores ;

- Contamination de la tige,
des fleurs et des grains du
blé.
Conditions de Forte hygrométrie pendant la
développement floraison et la formation des
Source : ARVALIS, institut du végétal
grains
(2012).
Symptômes Les symptômes de la fusariose
apparaissent sur le blé, 2 à 3 Figure 4
semaines après la floraison. Ils
commencent par une
décoloration progressive d’un
ou de plusieurs épillets (Figure
3). Ces symptômes évoluent
pour donner le blanchiment
prématuré d’une partie ou la
totalité de l’épi. Sur les épillets Source : ARVALIS, institut du végétal
infectés, on peut parfois (2012).
observer une coloration rose
saumon (Figure 4) (Ezzahiri,
2017).
Nuisibilité
- Dégâts quantitatifs
directs sur les champs :
baisse de rendement,
conséquence de
l’avortement et de la
baisse du poids des
grains.

- Dégâts qualitatifs :
baisse de la qualité

81
technologique des
grains infectés et
contamination
potentielle de ces
derniers par des
mycotoxines (comme la
Dioxynivalenol (DON)
ou Vomitoxine)
susceptibles de se
retrouver dans
l’alimentation humaine
et animale (Ezzahiri,
2017).
Méthode de
- Enfouissement ou
lutte dans le
broyage de façon fine
mode d’AB
des résidus de maïs et
sorgho.

- Choix variétal
(ARVALIS, 2012).

Annexe 5 : Fiche technique de l'helminthosporiose

Helminthosporiose
Agent causal Drechslera tritici-
et son cycle de repentis Figure 1
vie Le cycle du champignon
(Figure 1) consiste à :

- Libération et
transmission des
ascospores ;

- Contamination
des tissus
végétaux ;

82
Source : Bayer CropScience (2018).
- Production des
périthèces
Figure 2
(inoculum) et sa
conservation dans
les chaumes.
Conditions de Une Humidité relative
développement élevée et des Source : Bayer CropScience (2018).
températures de 18 à 25
°C,
Symptômes Les symptômes de
l’helminthosporiose
s’observent durant la
montaison jusqu’à la
maturité, avec une
répartition homogène et
une progression du bas
vers le haut de la plante.
Ils se manifestent sous
formes de taches ocellées
en forme d’œil plutôt
ovoïde, souvent
entourées d’un halo
chlorotique jaune, et au
centre on trouve le point
d’infection
(conidiospores et
conidies) (Figure 2) qui
se remplace
progressivement par un
point foncé puis un cercle
brun (ARVALIS, 2012)
Nuisibilité Nuisibilité proche de la
Septoriose. La perte de

83
rendement peut atteindre
50 % en cas de fortes
attaques sur variétés
sensibles (ARVALIS,
2012).
Méthode de
- Choix variétal
lutte dans le
adapté.
mode d’AB
- labour, qui permet
de limiter les
infestations
(ARVALIS,
2012).

Annexe 6 : Fiche technique de l'oïdium

Oïdium
Agent causal Blumeria graminis : le Figure 1
et son cycle de cycle de ce champignon
vie (Figure 1) consiste à la
production des masses de
minuscules spores
blanches, qui sont
facilement emportées par
le vent.
Conditions de Source :
- une humidité
développement http://www.croppro.com.au/crop_disease_
élevée mais pas de
manual/ch02s12.php
pluie ni de rosée
(la pluie inhibe le Figure 2
développement de
la maladie).

- Des températures
douces (15-22 °
Source :

84
C) (CropPro, Agro BASF.
2014)
Symptômes Les symptômes de
l’oïdium ont une
répartition homogène
dans le champ
(dissémination par le
vent) (ARVALIS, 2012).
Ils peuvent être observés
sur les feuilles, les
tiges et les épis, mais ce
sont les feuilles qui sont
les plus souvent
attaquées. Généralement,
des pustules blanches se
développent, et
produisent une masse de
spores ayant une
apparence poudreuse. Au
fur et à mesure de leur
croissance, les pustules
d’oïdium foncent et
prennent une couleur
grise ou brune. À terme,
des organes contenant des
spores noires (les
cleistothèces) sont
retrouvés incorporés dans
les pustules de l’oïdium,
généralement vers la fin
de la saison (BASF)
Nuisibilité L’oïdium n’est réellement
nuisible que s’il

85
contamine l’épi, car la
pluie permet de rincer et
éliminer le mycélium
formé (ARVALIS, 2012).
Méthode de
- choix variétal
lutte dans le
adapté,
mode d’AB
- densité de semis
limitée

- fractionnement de
l’apport de l’azote
(ARVALIS,
2012).

86
Annexe 7 : Fiche technique de la cécidomyie

La mouche de Hesse/ Cécidomyie

Agent Mayetiola destructor : c’est un petit


Figure 1
causal et diptère de la famille des cecidomyiidae, et
son du genre Mayetiola (Nsarella et Lhaloui,
cycle de 2006).
vie
Les adultes émergent de la pupe lorsque
les conditions climatiques sont
favorables. Après l’accouplement, la
ponte a lieu d’un nombre d’œufs qui peut
atteindre 400 œufs par femelle. Par la
suite les œufs larves rampent vers la
ligule, s’insinuent entre la gaine et la tige
Source : Ahmad Cheraghian, 2019
et secrètent des substances salivaire, qui
augmente la perméabilité cellulaire et qui Figure 2

leurs permettent de sucer les nutriments


dont elles ont besoins. La larve de la
cécidomyie a trois stades de
développement, durant le deuxième stade,
elle mue pour devenir un puparium, alors
que durant le troisième stade, elle se
transforme en nymphe. Les larves de la Source : FAO.
génération estivante, formées au courant
du mois d’avril, entrent en diapause dans
les chaumes et les céréales spontanées
pendant l’été et n’éclosent qu’après les
premières pluies d’automne (Nsarella et
Lhaloui, 2006).

87
Conditio L’insecte est adapté aux conditions semi-
ns de arides à hivers tempérés (comme celles du
développ Maroc).
ement
Symptô Au début de l’attaque, les feuilles
mes prennent une teinte plus foncée, puis
jaunissent par la pointe jusqu’à
décoloration complète. De nouvelles
talles peuvent être émises à la base des
talles mortes. On observe un tassement
progressif du couvert avec des tiges à
divers stades et de nombreuses pupes
ovales brun châtain d’environ 4 à 5 mm à
la base des tiges et dans le plateau de
tallage des plantes touchées (ARVALIS,
2012).
Nuisibili La nuisibilité peut aller jusqu’à la perte
té totale de la récolte pour les variétés
sensibles (ARVALIS, 2012).

88
Méthode
- Lutte variétale
de lutte
- Rotation des cultures : éviter
dans le
l’implantation de céréales à paille
mode
les deux campagnes suivant une
d’AB
infestation.

- Destruction des repousses de


céréales.

- Labour profond après une


infestation pour détruire les pupes.
Attention, le déchaumage est à
éviter car il conduit à une
dissémination des pupes
(ARVALIS, 1935).

Annexe 8 : Stades de développement de la cécidomyie

Stade Description Figures


Larve • Brune rougeâtre à la sortie de l’œuf,
Figure 1
elle tourne au blanc verdâtre après
quatre à cinq jours.
• Longueur : 3,5 – 4,5 mm à maturité.
• Forme d’asticot, dépourvue de pattes
(MAPAQ, 2010).

Source : MAPAQ, 2010

89
Puparium • Brun foncé, de forme allongée.
Figure 2
• Environ 3,0 mm
• Ressemble à une graine de lin d’où le
nom anglais ¨flaxseed¨ (MAPAQ,
2010).

Source : MAPAQ, 2010


Adulte • Petite mouche ressemblant à un
Figure 3
moustique.
• Taille : 3,0-5,0 mm
• Abdomen de la femelle rougeâtre en
raison de la couleur des œufs qu’elle
porte.
• Antennes et pattes longues et minces.
• Vole plutôt mal, transporté surtout par Source : MAPAQ, 2010
le vent.
• Ailes ovales et transparentes
(MAPAQ, 2010).

Annexe 9 : les caractéristiques de la variété Karim (Blé dur)

Karim
Obtention Obtenteur INRA
Date d'inscription 1985
Origine Sélection parmi les lignées de
CIMMYT
Productivité Rendement moyen Moyenne
Rendement irrigué
potentiel Bour
Caractéristiques Hauteur de la plante
agronomiques Capacité de tallage

90
Cycle de maturité Semi-précoce (précoce à l'épiaison)
Sècheresse Adaptation large/irrigué
verse Résistante
Réactions aux Cécidomyie Sensible
problèmes Rouille jaune
phytosanitaires Rouille brune Moyennement sensible
Helminthosporiose Résistance
Septoriose Moyennement résistante
Caractéristiques du Poids de grain 38 mg
grain Poids spécifique Bon
Taux de protéines 13,2
Mittadinage Moyennement résistante
Valeur boulangère Bonne
Valeur semoulière Moyenne
Valeur pastière Faible

Annexe 10 : les caractéristiques de la variété Tarek (Blé dur)

Tarek
Obtention Obtenteur INRA
Date d'inscription 1995
origine Croisement et sélection marocains sur
matériel introduit
Productivité Rendement moyen Moyenne
Rendement irrigué
potentiel Bour
Caractéristiques Hauteur de la plante

91
agronomiques Capacité de tallage
Cycle de maturité Semi-précoce
Sècheresse Adaptation large
verse Résistante
Réactions aux Cécidomyie Sensible
problèmes Rouille jaune
phytosanitaires Rouille brune Moyennement résistante
Helminthosporiose Moyennement sensible
Septoriose Moyennement sensible
Caractéristiques du Poids de grain 37 mg
grain Poids spécifique Bon
Taux de protéines 13,1
Mittadinage moyennement résistante
Valeur boulangère Bonne
Valeur semoulière Bonne
Valeur pastière Bonne

Annexe 11 : les caractéristiques de la variété Isly (Blé dur)

Isly
Obtention Obtenteur
Date d'inscription
Origine
Productivité Rendement moyen
Rendement irrigué
potentiel Bour
Caractéristiques Hauteur de la plante
agronomiques Capacité de tallage

92
Cycle de maturité
Sècheresse Adaptation large
verse Résistante
Réactions aux Cécidomyie Sensible
problèmes Rouille jaune
phytosanitaires Rouille brune Résistante
helminthosporiose Moyennement sensible
Septoriose Résistante
Caractéristiques du Poids de grain
grain Poids spécifique
Taux de protéines 14,7
Mittadinage Moyennement sensible
Valeur boulangère Bonne
Valeur semoulière Bonne
Valeur pastière Supérieur

Annexe 12 : les caractéristiques de la variété Nassira (Blé dur)

Nassira
Obtention Obtenteur
Date d'inscription
Origine
Productivité Rendement moyen
Rendement irrigué
potentiel Bour
Caractéristiques Hauteur de la plante

93
agronomiques Capacité de tallage
Cycle de maturité
Sècheresse Adapter au semi-aride
Verse Résistante
Réactions aux Cécidomyie Résistante
problèmes Rouille jaune
phytosanitaires Rouille brune Moyennement sensible
Helminthosporiose Moyennement sensible
Septoriose Sensible
Caractéristiques du Poids de grain
grain Poids spécifique
Taux de protéines 13,5
Mittadinage Moyennement résistante
Valeur boulangère Bonne
Valeur semoulière Bonne
Valeur pastière Bonne

Annexe 13 : les caractéristiques de la variété Achtar (Blé tendre)

Achtar
Obtention Dr. Jlibene Mohammed, Ouassou A.,
Sélectionneur Bouchoutrouch M.
Date d'obtention 1988
Code INRA 1723
Pedigree hork/Ymh/Kal/Bb
Productivité Rendement moyen 45 Qx/ha
Rendement irrigué 118 Qx/ha

94
potentiel Bour 112 Qx/ha
Bonne (réponse aux intrants supérieure à
Stabilité la moyenne)
Caractéristiques Hauteur de la plante 75 à 115 cm
agronomiques Capacité de tallage Moyenne
Cycle de maturité Semi-précoce à semi-tardive
Résistance à la
verse Bonne
réactions aux problèmes Septoriose Moyennement résistante
phytosanitaires Rouille brune Résistante
Rouille noire Résistante
Rouille jaune Résistante*
Cécidomyie Sensible
caractéristiques Poids de grain (mg) 39,18
technologiques Poids spécifique 81
Taux de protéines 13,40%
Alvéographe
AWRC 71
Gluténines HPM 2, 5, 10, 17,18
Indice de zenely 33 ml
Hydratation 62%
Valeur meunière Bonne
*: sensible à Douyet et
Afourer

Annexe 14 : les caractéristiques de la variété Marchouch (Blé tendre)

Marchouch
Obtention Dr. Jlibene Mohammed, Ouassou A.,
Sélectionneur Bouchoutrouch M.
Date d'obtention 1984
Code Marchouch-8
Pedigree Kal/Ciano/8165_/3/BT908

95
Productivité Rendement moyen 40 Qx/ha
Rendement irrigué 107 Qx/ha
potentiel Bour 86 Qx/ha
Stabilité Bonne (réponse aux intrants moyenne)
Caractéristiques Hauteur de la plante 80 à 115 cm
agronomiques Capacité de tallage Moyenne
Cycle de maturité Semi-précoce
Résistance à la
verse Bonne
Réactions aux problèmes Septoriose Moyennement sensible
phytosanitaires Rouille brune Résistante
Rouille noire Résistante
Rouille jaune Moyennement résistante*
Cécidomyie Sensible
Caractéristiques Poids de grain 43,55 mg
technologiques Poids spécifique 83,07
Taux de protéines 13,90%
Alvéographe
AWRC 73
Gluténines HPM 2, 5, 10, 17,18
Indice de zenely 36,5 ml
Hydratation 65%
Valeur meunière Très bonne
*: sensible à Tadla

Annexe 15 : les caractéristiques de la variété Arrehane (Blé tendre)

Arrehane
Obtention Dr. Jlibene Mohammed, Abdalla
Sélectionneur Ouassou.
Date d'obtention 1997

96
Code BT1774
Pedigree
Productivité Rendement moyen
Rendement irrigué 80
potentiel Bour
Stabilité Bonne (réponse aux intrants bonne)
Caractéristiques agronomiques Hauteur de la plante 75 à 100 cm
Capacité de tallage Moyenne
Cycle de maturité Précoce
Résistance à la verse Bonne
Réactions aux problèmes Septoriose Moyennement sensible
phytosanitaires Rouille brune Résistante
Rouille noire Résistante
Rouille jaune Moyennement résistante
Très résistante (gène de résistance
Cécidomyie H5)
Caractéristiques technologiques Poids de grain 37,15 mg
Poids spécifique 79,45
Taux de protéines 12,91%
Alvéographe
AWRC
Gluténines HPM
Indice de zenely 22,5 ml
Hydratation 59%
Valeur meunière Moyenne (rendement farine : 51%)

Annexe 16 : les caractéristiques de la variété Nessma (Blé tendre)

Nessma
Obtention Sélectionneur
Code
Pedigree

97
Productivité Rendement moyen
Rendement irrigué
potentiel Bour
Stabilité
Caractéristiques agronomiques Hauteur de la plante
Capacité de tallage
Cycle de maturité
Résistance à la verse Résistante
Réactions aux problèmes Septoriose Moyennement résistante
phytosanitaires Rouille brune Résistante
Rouille noire Moyennement résistante
Rouille jaune Moyennement résistante
Cécidomyie Sensible
Caractéristiques technologiques Poids de grain
Poids spécifique
Taux de protéines
Alvéographe
AWRC
Gluténines HPM
Indice de zenely
Hydratation
Valeur meunière Moyenne

Annexe 17 : Les échantillons composites du sol prélevés lors de la première visite

98
Annexe 18 : Les tamisas résultants (jaune : blé tendre, bleu : blé dur)

Annexe 19 : Protocole de la méthode de piégeage des larves au niveau d’un essai (blé dur)

Annexe 20 : Protocole de la méthode de piégeage des larves au niveau d’une parcelle élémentaire

99
Annexe 21 : Protocole de la méthode de piégeage des larves au niveau d’un pied de blé dur

Annexe 22 : Granolyser NIR/FOSS : DS 2500, infratec 1241

100
Annexe 23 : Annexes de l’analyse statistique

Analyse des variances

Blé dur Probabilité


Rendement 0,72794
incidence de la rouille jaune 0,12976
sévérité de la rouille jaune 0,00006
incidence de l'helminthosporiose 0,01825
sévérité de l'helminthosporiose 0,03396
incidence de la fusariose de l'épi 0,00827
sévérité de la fusariose de l'épi 0,01971
Taux de protéines 0,32223
Indice de jaune 0,80245

Blé tendre Probabilité


rendement 0,14093
incidence de la rouille jaune 0,20448
sévérité de la rouille jaune (sur les feuilles) 0,00589
sévérité de la rouille jaune (sur les épis) 0,00003
incidence de l'helminthosporiose 0,45567
sévérité de l'helminthosporiose 0,11692
incidence de la fusariose de l'épi 0,70527
sévérité de la fusariose de l'épi 0,70708
Thrips 0,04116
moineaux 0,15817
Taux de protéines 0,57277
Volume de sédimentation 0,10206
Indice de jaune 0

Présentation des résultats

LIBELLES Groupes homogènes pour la sévérité de la


rouille jaune (blé dur)

Karim A
Mélange 1 B
Tarek B
Isly B
Mélange 2 B C
Mélange 3 B C

101
Nassira C

LIBELLES Groupes homogènes pour sévérité de


l'helminthosporiose (Blé dur)
Karim A
Tarek A B
Mélange 2 A B
Mélange 1 A B
Mélange 3 A B
Nassira A B
Isly B

LIBELLES Groupes homogènes pour l'incidence de


l'helminthosporiose (Blé dur)

Karim A
Mélange 2 A
Mélange 1 A
Tarek A
Nassira A B
Mélange 3 A B
Isly B

LIBELLES Groupes homogènes pour sévérité de


l'helminthosporiose (Blé dur)

Karim A
Tarek A B
Mélange 2 A B
Mélange 1 A B
Mélange 3 A B
Nassira A B
Isly B

LIBELLES Groupes homogènes pour l'incidence de la


fusariose de l'épi (Blé dur)

Tarek A
Mélange 1 A B
Karim B
Isly B

102
Mélange 3 B
Nassira B
Mélange 2 B

LIBELLES Groupes homogènes pour la sévé-


rité de la fusariose de l'épi (Blé
dur)
Tarek A
Mélange 1 A B
Isly A B
Karim A B
Mélange 3 A B
Nassira B
Mélange 2 B

LIBELLES Groupes homogènes pour la sévérité de la rouille


jaune (sur les feuilles)

Mélange 1 A
Mélange 3 A B
Arrehane A B C
Mélange 2 A B C
Marchouch A B C
Achtar B C
Nessma C

LIBELLES Groupes homogènes pour la sévérité de la rouille


jaune (sur les épis)

Marchouch A
Arrehane B
Mélange 1 B C
Mélange 3 B C
Mélange 2 B C
Achtar B C
Nessma C

LIBELLES Groupes homogènes


pour le thrips

Mélange 1 A
Achtar A
Nessma A
Mélange 3 A
Isly A

103
Mélange 2 A
Arrehane A

LIBELLES Groupes homogènes pour l'indice de


jaune
Isly A
Nessma A
Achtar A
Mélange 1 B
Mélange 2 B
Mélange 3 B
Arrehane B

Annexe 24 : niveau de qualité du gluten du blé (dur et tendre) (ICARDA)

Volume de sédimentation (en ml)

Espèce Blé tendre Blé dur et triticale

Qualité du gluten Avec son Sans son Avec son Sans son
élevé 13.0-21.0 15.0-25.0 10.0-13.0 12.0-16.0

Moyennement élevé 10.0-14.0 12.0-16.0 8.0-10.0 10.0-13.0

faible <14 <12 <8 <10

Annexe 25 : Grille de classement de la qualité du blé tendre (FranceAgriMer, 2015)

104
‫ملخص‬
‫الزراعة العضوية هي الحل للسعي نحو تحقيق األمن الغذائي‪ ،‬واستدامة اإلنتاج الفالحي‪ ،‬وتوفير منتجات ذات‬
‫جودة عالية للمستهلك والحفاظ على التنوع البيولوجي والموارد الطبيعية‪ .‬تعاني الزراعة العضوية‪ ،‬كباقي أنظمة‬
‫االنتاج‪ ،‬من بعض الحواجز التي يجب تخطيها‪ ،‬من بينها عدم توفر البذور العضوية واألسمدة والمنتجات البديلة‬
‫لمكافحة االمراض والحشرات‪ .‬في المغرب‪ ،‬يحتل القمح مكانًة مه ًمة للغاية‪ ،‬ألنه أساس النظام الغذائي‪ .‬كما أنه‬
‫مورد للتغذية الحيوانية وللعديد من التطبيقات الصناعية‪ .‬لكن مصادر اإلجهاد الحيوي غالبا ً ما تحُد من إنتاجيته‬
‫في بلدنا‪ .‬تندرج هاته الدراسة ضمن هاته الرؤية الشاملة ويتمثل هدفها العام في البحث عن أنواع القمح المتوفرة‬
‫حاليا (الصلب واللين) التي تتأقلم مع طريقة اإلنتاج العضوي‪ ،‬مع اختبار أدائها وأداء األخالط من حيث‬
‫اإلنتاجية‪ ،‬ومقاومة اإلجهاد الحيوي والجودة التكنولوجية‪ .‬للقيام بذلك‪ ،‬اخترنا أربعة اصناف لكل نوع من أنواع‬
‫القمح‪ ،‬والتي لها نفس الخصائص الزراعية (طول دورة النمو‪ ،‬الطول‪ ،‬مقاومة الرقاد والجفاف)‪ ،‬ونفس الجودة‬
‫التكنولوجية ومستويات متكاملة من ناحية مقاومة األمراض الفطرية والحشرات‪ .‬لقد مزجنا األنواع األربعة حسب‬
‫ثالث نسب‪ ٪ 40- ٪ 20- ٪ 20- ٪ 20 .٪ 25- ٪ 25- ٪ 25- ٪ 25 :‬و‪ .٪ 70- ٪ 10- ٪ 10- ٪ 10‬أظهر‬
‫تحليل النتائج أن أصناف القمح الصلب‪ ،‬على عكس أصناف القمح اللين‪ ،‬أعطت محاصيل قريبة من أو حتى‬
‫مساوية للمحاصيل التي تم الحصول عليها في الفالحة التقليدية‪ .‬بالنسبة لألخالط‪ ،‬كانت المحاصيل متشابهة‬
‫وأحيانًا أعلى‪ ،‬مقارنة باألصناف المختارة ومقارنة باألخالط النظرية‪ .‬بالنسبة لألمراض‪ ،‬أظهرت النتائج أن‬
‫األخالط لها مستويات مقاومة أعلى أو مماثلة لمستويات األصناف المخلوطة‪ .‬أما بالنسبة لجودة حبوب أخالط‬
‫القمح (الصلب واللين)‪ ،‬فقد كانت مماثلة لجودة حبوب األصناف المخلوطة‪ .‬من خالل هاتين التجربتين‪ ،‬يبدو أن‬
‫أصناف القمح المتوفرة حاليا قادرة على التأقلم مع طريقة اإلنتاج العضوي وان لألخالط تأثير ايجابي على‬
‫المحصول واألمراض الفطرية‪.‬‬

‫الكلمات المفتاحية‪ :‬الزراعة العضوية‪ ،‬القمح (الصلب واللين)‪ ،‬األخالط‪ ،‬القدرة على التأقلم‪ ،‬المحصول‪،‬‬
‫األمراض الفطرية‪ ،‬الجودة التكنولوجية‪.‬‬

‫‪105‬‬
‫عمل نهاية الدراسة‬

‫لنيل شهادة مهندس دولة في الزراعة‬


‫أطروحة مقدمة ٍ‬

‫تخصص‪ :‬تدبير االنتاج النباتي والبيئة‬

‫اخالط أصناف القمح (الصلب واللين) كوسيلة للحد من انتشار‬


‫االمراض الفطرية وذبابة هسي في اإلنتاج العضوي‬

‫‪:‬انجزت وقدمت علنيا من طرف‬

‫فاطمة الزهراء خليل‬

‫‪:‬أمام لجنة المناقشة المكونة من السادة‬

‫معهد التقنيين المتخصصين في الميكنة‬ ‫السيد المستضرف حسن‬ ‫الرئيس‬


‫الفالحية والتجهيز القروي‬
‫معهد الزراعة والبيطرة‪ ،‬الرباط‬ ‫االستاذ سي بناصر العلوي‬ ‫المقرر‬
‫معهد الزراعة والبيطرة‪ ،‬الرباط‬ ‫االستاذة وئام الحلو‬ ‫ممتحن‬
‫معهد الزراعة والبيطرة‪ ،‬الرباط‬ ‫األستاذ باعمال الحسين‬ ‫ممتحن‬
‫المدرسة الوطنية للفالحة بمكناس‬ ‫السيد أبو عبد هللا عزيز‬ ‫ممتحن‬

‫شتنبر ‪2019‬‬

‫‪Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II B.P. 6202. Rabat- Instituts, 10101 Rabat Tel. :‬‬
‫‪(0537) 77 17 58 / 59 / 45 Ou 77 07 92 FAX : (0537) 77 81 35 Ou 77 58 38‬‬

Vous aimerez peut-être aussi