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2022/2023
Rythmes et mouvements :
Tout bouge !
∗∗∗∗∗∗∗∗∗∗∗∗∗
Dossier réalisé par les CP EAC des Yvelines :
DESCRIPTION DU PROJET......................................................................................................................... 4
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MISE EN RESONANCE EN INTERDISCIPLINARITE DU PROJET ......................................................... 79
COMMENT METTRE LES ELEVES DANS DE BONNES CONDITIONS MATERIELLES DE CREATION ? ............................... 98
QUELS SONT LES PREALABLES INDISPENSABLES ?.............................................................................................. 99
QUELS MOTS POUR APPRENDRE ? ............................................................................................................... 100
QUELLES CONSIGNES POUR PROGRESSER ? ................................................................................................... 100
COMMENT MEMORISER ?.......................................................................................................................... 100
COMMENT JOUER ? .................................................................................................................................. 101
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DESCRIPTION DU PROJET
Ce projet a pour objectif de permettre aux élèves de s’inscrire dans une démarche
de création alliant arts plastiques, éducation musicale, danse et poésie. Il
s’adresse à toutes les classes, de la petite section de maternelle au CM2. Il
s’agira, pour chaque classe participante, de répondre à l’incitation « Rythmes et
mouvements : Tout bouge ! », point de départ d’une réflexion autour de
pratiques, de rencontres et d’appropriation de connaissances.
Chaque classe inscrite devra réaliser in fine une réalisation par classe,
production plastique libre en deux ou trois dimensions, enrichie par une
production sonore, dansée ou théâtrale. Les enseignants devront veiller à ce
que la réalisation soit facilement transportable. Les réalisations finales (une par
classe) devront parvenir au CPAP de la circonscription courant mai 2023. La
production sonore, dansée ou théâtrale sera soit associée à la production plastique
via un enregistrement numérique, soit jouée en direct lors de la restitution.
En fin d’année, une restitution réunissant les travaux des élèves sera
organisée dans un lieu culturel reconnu des Yvelines, permettant à chaque classe
de donner à voir sa production plastique et, lors de sa visite, de mettre en scène
sa production sonore, dansée ou théâtrale. Une trace numérique de l’ensemble du
projet sera accessible sur le site de la DSDEN. "
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UNE ENTREE EAC PAR
LES ARTS PLASTIQUES
DES QUESTIONNEMENTS PLASTIQUES
A travers ce projet, les élèves seront amenés à porter un regard critique sur les
images qui les entourent. Ils pourront mener une réflexion sur la représentation
du corps et sa mise en mouvement. Ce sera aussi l’occasion de mener un
questionnement sur la notion d’énergie et de mobilité. Les élèves pourront
être amenés à s’interroger sur les dispositifs de présentation de leurs
productions, qu’elles mêlent les dimensions plastiques, sonores, dansées,
poétiques ou non.
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COMMENT DEMARRER LE PROJET ?
« Donner aux élèves les moyens d’élaborer des intentions artistiques », les
engager dans une pratique sensible autonome de plus en plus réfléchie, suppose de les
mettre en recherche, de les inscrire dans une quête plastique à la fois corporelle, intuitive
et perceptive mais aussi raisonnée, réflexive et réfléchie. L’élève est d’autant plus impliqué
dans l’action et la réflexion, d’autant plus motivé par l’acte d’invention qu’il est amené,
invité, encouragé voire explicitement autorisé à penser de façon personnelle. Ainsi, il
essaie, tâtonne, multiplie les expériences, met en relation, compare, développe une
intention, élabore une réponse et u projet qui lui font prendre conscience de son pouvoir
d’expression. […] A l’école, la démarche s’ancre dans une expérience de recherche.
Eduscol : Des situations pour créer et s’exprimer en arts plastiques aux cycles 2 et 3
Questionner
Qu’est-ce qui peut être en mouvement ?
Qu’est-ce qui donne du rythme ?
Est-ce qu’il y a du mouvement dans une image ?
Observer, constater
. Ranger et trier les images.
. Regarder pour mieux voir.
. Observer, détailler, comparer.
. Mettre en évidence des éléments plastiques permettant l’expression du
mouvement : codes de la bande dessinée, effets de répétition, tracés rapides,
tremblés, effets de flou…
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Agir, pratiquer
. Travail à partir des images ou d’un dessin :
- Reproduire : répéter, accumuler, multiplier, décalquer, photocopier
- Isoler des détails, faire des collections de postures, de gestes
- Transformer : changer les proportions, mettre en couleur…
- Associer : ajouter des éléments, coller des images, des matériaux
. Donner une intention : transformer des dessins en dessins qui « bougent »
. Travail graphique : choisir un motif, le reproduire, agrandir, réduire, coloré,
épaissir.
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Ce dossier propose des pistes pédagogiques en arts plastiques et des références
artistiques regroupées autour de cinq questionnements sous-tendus par cette
incitation :
• Comment représenter le mouvement ?
• Comment donner du rythme ?
• Comment témoigner du mouvement ?
• Comment fabriquer le mouvement ?
• Comment raconter le mouvement ?
Retour, à des intervalles réguliers dans le temps, d'un fait, d'un phénomène de
nature physique, auditive ou visuelle. Vitesse selon laquelle se déroule un
processus donné, s'accomplit une suite d'événements.
- En arts plastiques, succession des lignes, répartition des masses et des
couleurs, des ornements et des motifs qui composent un dessin, une
sculpture, un édifice.
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- En musique, ordre et proportion des durées, longues ou brèves, dont
l'organisation est rendue sensible par la périodicité des accents faibles ou
forts. Parfois synonyme de mesure, cadence, mouvement, tempo
- En prosodie, retour à intervalles réguliers des temps forts et des temps
faibles, dans un vers, une phrase musicale, etc.
Anne Louis Girodet – Trioson, Draperie volante – Etude pour le groupe du fils portant son père
dans « Une scène de déluge », 1802. Nantes, musée des Arts de Nantes
Fresque des lions restituée dans la Grotte Chauvet 2 Ardèche – 37000/28000 av. J.-C.
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• Comment raconter le mouvement ?
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• Un tournant dans la représentation du mouvement
Peintre d’Euphilétos, Amphore panathénaïque, vers 530 avant JC. New York, Métropolitan Museum of Art
Frantisek Kupka, Femme cueillant des fleurs, vers 1909, pastel. Paris, Centre Pompidou.
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• Comment fabriquer le mouvement ?
Pierre Soulages, Peinture 195 x 365 cm,14 avril 1956, 1956. Rodez, Musée Soulages.
Gerhard Richter, Juni (527), 1983, huile sur toile. Paris, Centre Pompidou.
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COMMENT REPRESENTER LE MOUVEMENT ?
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Expérimentations pour repérer et nommer le mouvement :
Références culturelles :
• Les références culturelles permettent de nourrir les productions des élèves,
elles leur permettent de mener plus loin leur réflexion.
• Les références culturelles permettent également de construire une culture
commune, c’est la raison pour laquelle, il faut ne présenter aux élèves que des
artistes reconnus par les grandes institutions que sont les musées (Moma, Tate,
Quai Branly, Louvre, Mam, palais de Tokyo…)
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La répétition et la superposition des figures induisent l’illusion du mouvement
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Ici, c’est l’accumulation et la
variation de la taille des tubes
(des formes) qui créent une sorte
de vague en mouvement.
Un mouvement peut être figé par un croquis, un dessin, une photo, une sculpture,
un arrêt sur image. C’est la question du temps qui est ici engagée.
« Dans les programmes de cycles 2 et 3, le temps est étroitement lié à la
narration. La narration est l’acte de langage par lequel on raconte quelque
chose. Les éléments du langage des arts plastiques permettent ainsi de
raconter de manière visuelle » source Eduscol
La photographie fige un instant qui s’inscrit dans une temporalité : avant, après.
Que raconte-elle ? Que s’est-il passé avant ? Que se passera-t-il après ? Que fait
le personnage ? Qu’évoque son mouvement ? Ses gestes ?
La sculpture fige un instant et une posture ; elle questionne le temps, l’espace,
le geste, ainsi que les matériaux et les outils.
PISTES PÉDAGOGIQUES :
Photographier
- Imaginer une histoire, isoler un instant, le mettre en scène, le photographier à
l’aide d’un appareil photo numérique ou d’une tablette. Raconter l’histoire.
- Témoigner ou inventer un évènement de la vie de l’école, l’insérer dans un story
board, isoler un instant. À l’aide de figurines, imaginer une mise en scène. La
photographier.
- Photographier (ou dessiner à partir de) des figurines, ajouter des éléments qui
vont accentuer le mouvement, théâtraliser l’instant à la manière des grandes
photos de guerres.
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- Donner une portée artistique à un évènement mineur ou détourner un évènement
mineur pour le présenter plastiquement comme en évènement de grande portée
par la photo, le photomontage, l’ajout d’éléments à une photo.
- À partir d’une photo d’élève en mouvement, prolonger le geste en ajoutant de la
laine, du végétal, du tissu… Expérimenter différents médiums pour accentuer le
mouvement. Même exercice à partir de la photo d’un élève immobile ; comparer
et nommer les différences.
Sculpter
- Modeler du papier aluminium pour figurer un corps en mouvement.
Donner une intention au mouvement, en raconter l’histoire.
- Modeler de l’argile pour représenter une danse ou un personnage en
mouvement ; les mettre en scène et les photographier.
- Façonner du fil de fer souple, du fil de jardinage, du fil chenille ou du fil
électrique gainé pour faire un corps en mouvement.
- Exposer les sculptures de manière individuelle ou en faire une réalisation
collective (composition), prendre en compte les sculptures des autres dans
la composition collective.
Dessiner
- Rechercher, dans son environnement, différentes signalétiques impliquant un
mouvement. Isoler, mimer, les gestes et les postures, en détourner le sens et
les codes couleurs, observer les effets. En imaginer d’autres.
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- Assembler dans une production commune toutes les silhouettes des élèves en
saturant l’espace, (imbriquer, accumuler, superposer, juxtaposer) ; observer les
effets.
- Tracer la silhouette de son corps au sol dans une position qui raconte une histoire.
Découper, transformer la silhouette (changer de couleur
/ monochrome, coller des papiers, des tissus, couvrir de
graphismes, cerner …).
- Choisir, découper et / ou déchirer une forme en utilisant
tout type de papiers pour les corps : journal, kraft,
magazine, cadeau, affiche, peint…
- Réaliser des corps en mouvement à partir d’éléments végétaux collectés, collés
et liés sur un support à plat.
RÉFÉRENCES CULTURELLES
PISTES PÉDADOGIQUES :
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- Partir d’un album, d’une poésie, d’une phrase, laisser les élèves expérimenter
des gestes, des phrases dansées qui racontent l’histoire. Alterner les phases
où les élèves sont spectateurs puis acteurs des propositions, faire des choix
tous ensemble afin de créer un langage commun. Associer et assembler les
gestes de façon à créer une phrase chorégraphique.
- S’approprier une chorégraphie en expérimentant les variables de la danse : le
temps, l’espace, le mouvement, les autres.
- Agir sur les médiums dans l’intention de représenter des gestes dansés.
Exemple : étirer la matière avec différents outils (le doigt, une règle, un peigne,
une raclette, un outil inventé…) ; observer les effets, les transformer.
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- Lister les gestes graphiques possibles associés aux gestes dansés,
inventer un code graphique chorégraphique, écrire une phrase dansée.
- Représenter une danse en réutilisant les codes graphiques. Inventer un codage
pour le déplacement dans l’espace.
- Partir d’une phrase dansée écrite puis, par groupe, observer les différentes
interprétations.
- Partir d’un extrait de ballet visionné en classe, isoler des phrases des gestes
dansés, afin de garder la mémoire de ces gestes, essayer de coder une
phrase chorégraphique.
RÉFERENCES CULTURELLES :
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Henri Michaux (1899-1984), poète et peintre, a
écrit un livre intitulé Mouvements, publié en 1951,
composé de dessins à l’encre de Chine et de
plusieurs poèmes. En 1980, Marie Chouinard
propose une œuvre chorégraphique inspiré de cet
ouvrage. Le corps en mouvement est ici représenté
par des silhouettes simplifiées.
RAOUL-AUGER FEUILLET,
Chorégraphie, ou l'art de
décrire la danse (1700)
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RENCONTRE DE LA DANSE ET DES ARTS PLASTIQUES
« Bien que la danse et les arts plastiques appartiennent à des domaines artistiques
distincts, une véritable porosité existe entre les deux disciplines et chacune peut
éclairer l’autre de ses spécificités ». Dossier « Danse et arts plastiques » du MBA
de Lyon.
Les transpositions notionnelles sont nombreuses : la lumière, l’espace, le
dynamisme, la forme, la décomposition, les contraintes, l’équilibre, le corps, les
décors, le temps.
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L’espace et la forme
En peinture, en sculpture comme en danse, l’espace est modelé par la composition.
L’équilibre / le déséquilibre
- Rechercher des situations d’équilibre / déséquilibre avec des objets, son corps,
dans des séances en EPS ou dansées. En Cycle 1 « amener progressivement
l’enfant à construire de nouvelles formes d’équilibre et de déplacements pour
s’adapter à différents types d’environnement ». En Cycle 2 et en Cycle 3
« éprouver les limites et les contraintes de certaines postures - sur le sol - sur un
support : tabouret, chaise, escalier… - avec le corps d’un camarade »
- Varier les déplacements, contraindre l’espace avec du matériel, verbaliser sur les
effets produits. Produire des traces des expérimentations.
- Transposer les gestes avec des constructions de cubes en situations instables,
garder les traces en photographiant.
- Réaliser une sculpture à partir de gestes, formes géométriques en argile. Trouver
plusieurs équilibres possibles.
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YOANN BOURGEOIS, fugue trampoline, 2022
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COMMENT DONNER DU RYTHME ?
Le rythme régulier est perçu dans l’œuvre d’Aurélie Nemours par des éléments
répétitifs disposés dans un ordre spécifié et mesuré. Le spectateur ressent alors
de grandes vibrations lorsqu’il observe ce tableau.
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Le rythme alterné se discerne dans le
tableau de Paul Klee par la répétition de
plusieurs composants utilisés de
manière interchangeable. On peut y
déceler des alternances de couleurs
claires et sombres et le placement de
diverses formes et couleurs dans un
motif répétitif. L’œil du spectateur suit
des intensités de formes, de couleurs.
Paul Klee, Rythme d’une plantation,
23 x 30,5 cm, aquarelle sur papier, 1925, Paris,
Centre Pompidou
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Le rythme progressif naît dans cette œuvre par une succession de plans courbes
se pressant les uns contre les autres, délimités entre eux par des contrastes
colorés qui créent un rythme faisant vibrer la surface plane.
František Kupka, La Foire (Contredanse), 1921-1922, huile sur toile, 73 x 243 cm, Prague, musée
Kampa- Nadace Jana a Medy Mládkových.
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COMMENT DONNER DU RYTHME DANS UNE PRODUCTION
BIDIMENSIONNELLE ?
graphiques
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COMMENT DONNER DU RYTHME DANS UNE REALISATION
TRIDIMENSIONNELLE ?
• En transformant une feuille en volume par les actions : plier, enrouler, coller,
modeler, chiffonner, …
• En créant une sculpture par association d’un nombre déterminé d’éléments et
en modulant avec les couleurs ou la lumière ou l’ombre pour donner du rythme.
• En accumulant un même objet ou plusieurs objets de manière répétée dans une
installation.
• En jouant sur les vides et les pleins d’une sculpture.
Productions d’élèves
Henri Moore, Figure couchée, 1951, 110 x 225 x 65 cm, Bronze doré, Jardin des Tuileries
Henri Moore travaille à partir de maquette en plâtre puis colle des ficelles à la
surface du matériau pour souligner la fluidité des formes et des rythmes. Il
parvient à obtenir une certaine distorsion de la forme pour la faire coïncider avec
l’espace.
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Kader Attia, Ghost, 2007, Feuilles d'aluminium compressées, Chaque élément mesure
100 x 50 x 70 cm, installation de 102 sculptures, Centre Pompidou
Cette installation joue sur la répétition régulière d’une même silhouette. Mais
suivant le placement du spectateur, le rythme n’est pas le même.
ChiharuShiota, Chiharu Shiota, UNCERTAIN ligne infinie", explique Shiota. Cela donne
JOURNEY, 2016. Vue de l'installation à Berlin,
Photographie : Christian Glaeser une impression de fluidité du rythme.
angle.
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Tadashi Kawamata, Grandamaison, 2018, La Maréchalerie, Versailles, © Photo. Laetitia Tura
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La ligne est tracée au Par déformation,
rythme de la musique. l’instrument devient autre. Par détournement des objets
naît une nouvelle structure
rythmée et rythmante.
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La musique représentée de manière picturale
Paul Klee, En rythme, Paul Klee, Fugue en rouge, 1921, Paul Klee, Blanc
1930, huile sur toile, aquarelle, Zentrum, Berne polyphonique serti, huile
69,6 x 50,5 cm, Centre sur toile, 50cm x 70cm,
Pompidou Zentrum, Berne
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Le compositeur et mathématicien
Yannis Xenakis s’engage dans une
expérience où le son et l’image ne font
qu’un. Il fait construire l’UPIC (Unité
Polyagogique Informatique CEMAMu),
qui est un synthétiseur à commande
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L’installation se compose de poteaux
de bois surmontés d’une lampe
formant des mannequins fanto-
matiques disposés régulièrement
mais tous un peu différents. Quand le
spectateur s’approche, ils lui
chuchotent des phrases de la vie
quotidienne. La rythmique est donnée
aussi par ces paroles qui se perdent,
se contredisent ou se répondent. Christian Boltanski, Prendre la parole, 2005,
Installation, Marian Goodman Gallery, Paris
• En inventant un geste qui met le corps en mouvement, qui exprime une action,
qui laisse une trace sur le support, qui se veut répétitif.
• En traduisant des gestes, des traces sur différents supports, avec différents
médiums en lien avec des séances d’expressions corporelles.
Le sujet de cette œuvre porte sur des portraits de danseuses. Degas révèle ce qui
entoure le spectacle. Les dispositifs qui sont employés par le point de vue plongeant,
l’éclairage insolite et la mouvance des bras rythment la composition.
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Dans ce tableau d’Henri Matisse
« Danse II », la composition circulaire
est provoquée ici par la ronde qui
occupe tout l’espace du tableau.
La colline verte et le ciel bleu forment
le fond sur lequel se détachent cinq
figures rouge-orangé qui composent
une forme ovale, ce qui donne une
impression de mouvement à la danse.
Henri Matisse, la Danse II, 260 × 39, 1910,
Musée de l’Ermitage Le rythme des personnages renforce
lui aussi cette impression de mouvement : cela va tellement vite que l’un des
danseurs a dû lâcher la main de son partenaire parce qu’il est déséquilibré.
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COMMENT TEMOIGNER DU MOUVEMENT ?
Trace : Signe, indice, marque, traînée, souvenir, empreinte, foule, pas, vestige,
connaissance, fumée, voie, cicatrice, indice, ornière, ride, signature, sillage, sillon,
stigmate, témoignage, vestige, mémoire d’une action passée.
Geste : Acte, action, allure, attitude, contorsion, fait, jeu de mains, manière,
mouvement, posture, signe.
« Le geste est entendu comme prolongement de l’action de l’auteur, … » Eduscol
Hans Hartung
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LES MOUVEMENTS DE L’ARTISTE
Un geste qui produit la trace directement fonction de l’outil et qui se définit par
l’un des quatre procédés d’application du médium.
Pierre Soulages
Pierre Soulages dans son atelier - Photographie
Colomb Denise (dite), Loeb Denise (1902-2004)
©ADAGP, Paris
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* Le couchage manuel
Le médium, la couleur sont couchés sur le support grâce à un outil (pinceaux,
rouleaux, main, …) qui lors de cette action touchent le support.
Verbes d’action : étaler, frapper, gratter, griffonner, gribouiller, griffer, racler,
tamponner, tapoter, …
* La pulvérisation
(Pistolets, pulvérisateurs, …)
Street art (utilisation de bombes de peinture)
* L’arrosage
Geste où l’outil ne touche pas le support (Boîtes perforées, projections à la main,
à la brosse)
Verbes d’action : arroser, éclabousser, égoutter, lancer, …
Technique du Dripping (égouttage) : Janet Sobel, Jackson Pollock, Max Ernst
« Parfois, je verse la peinture directement de la boîte. J'aime employer une peinture fluide,
que je fais égoutter. » Pollock
Shôzô Shimamoto
A gauche :
Performance en Italie, 2008
Photographie
©Cardi Gallery
A droite :
Performance - 2ème exposition Gutai
Tokyo, octobre 1956
Photographie © Tate
* L’immersion
Le support vierge ou préparé est trempé, immergé, posé sur la matière colorée.
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Un geste qui conduit la trace et en construit le trajet ou la forme.
PISTES PEDAGOGIQUES
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* Varier l’orientation du support
Vertical (portrait), paysage (jusqu’à très allongé),
oblique.
PISTES PEDAGOGIQUES
Proposer une situation problème pour trouver l’outil qu’un artiste a utilisé
(cycle 1).
Expérimenter, puis observer des photographies et visionner des vidéos de l’artiste
en mouvement pour vérifier les hypothèses (Lucio Fontana, Gerhard Richter).
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Détourner un objet de la vie quotidienne qui deviendra outil. Expérimenter en
faisant varier les supports et les médiums.
Créer son outil (cycles 1 et 2) :
Collecter des éléments naturels au cours d’une sortie ou suite à une collecte
d’objets cassés, non utilisés dans la classe.
Expérimenter les traces laissées par ces objets.
Choisir d’un nombre d’objets limité qui seront assemblés pour créer un nouvel outil
qui aura sa propre trace.
Expérimenter ce nouvel outil et identifier son procédé d’utilisation, le décrire.
Créer son outil pour répondre à un besoin-une intention (cycle3)
PISTES PEDAGOGIQUES
* La direction du mouvement
De haut en bas, latérale, en essuie-glace, circulaire, …
CAPTER L’ACTION
L’œuvre de l’artiste n’est plus un résultat matériel, concret mais l’instant de sa réalisation en
présence de spectateurs. L’œuvre est immédiate et instantanée et l’artiste, son corps et ses
mouvements sont les médium et outil. Pour garder la trace de l’action éphémère de l’artiste,
témoigner de ses gestes, il n’y aura plus d’objet plastique. Seules la mémoire des spectateurs,
la photographie, la vidéo et l’écriture permettront d’en témoigner, de capter l’action. On parle
de performance.
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Témoigner avec des photographies et des vidéos
Verbes : crier, dormir, écrire, être immobile, pousser, rire, sauter, sentir.
Objets : élément du quotidien (chaise, crayon, lit, livre, table, …)
Expression-Emotion : colère, joie, tristesse, …
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Le procédé consiste à dessiner dans l’espace avec une source lumineuse orientée
vers l’appareil photo. La lumière étant immatérielle, c’est la « trace » de la lumière,
son chemin qui seront imprimés sur la photo et qui témoigneront de l’artiste en
mouvement, de son action éphémère.
PISTES PEDAGOGIQUES :
Séance découverte : observer des œuvres, des artistes en action pour définir le
matériel nécessaire.
Expérimenter : comment se placer, placer la lumière, comment doit être éclairé
l’espace, quel type de dessin ou de formes.
S’entraîner dans la salle de motricité à dessiner des tableaux imaginaires (au début
sans lampe puis avec lampe de poche, mini-lampes accrochées aux doigts, lampes
frontales). Pour des élèves de cycle 1, dessiner une forme simple.
Créer son projet (à 2 ou 3 élèves) dans une salle sombre et le réaliser. Le temps
d’exposition devra être suffisamment long (ex : Utiliser la technique pour
compléter son corps, relier 2 personnes).
Le geste de l’artiste par son intensité, son amplitude ou sa retenue est lié à une
émotion ou une pensée.
Un travail sur les émotions pourra être engagé en classe afin d’affiner la
compréhension des gestes et de les choisir en vue d’une production plastique.
PISTES PEDAGOGIQUES
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Les programmes :
A l’école maternelle BO du 24 juin 2021 : « Développer la capacité des enfants à
identifier, exprimer verbalement leurs émotions et leurs sentiments ».
Aux cycles 2 et 3, les compétences travaillées : Culture de la sensibilité - Identifier
et exprimer en les régulant ses émotions et ses sentiments.
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COMMENT FABRIQUER LE MOUVEMENT ?
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CHANGER LA PERCEPTION ET TROUBLER LES SENS POUR SUGGERER
LE MOUVEMENT ?
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Julio LE PARC, Surface Marina APOLLONIO,
Kenneth NOLAND,
couleur, série 14-2E, 1971 Dinamica Circolare 6B,
Spring Cool, 1962
1968-2015
Yaacov Agam est l’un des fondateurs de l’art cinétique. Son art se fonde sur la
transformation, ses œuvres pouvant être perçues de multiples manières selon
l’angle de vue. Il donne son nom à un procédé : l’agamographe, tableau en trois
dimensions qui ne présente pas la même image en fonction du point de vue du
spectateur. Dans ce nouveau type d’œuvre, l’artiste introduit la quatrième
dimension, celle du temps. Chaque déplacement devant l’œuvre induit une
nouvelle perception visuelle de cette dernière.
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L’EXPERIENCE DU SPECTATEUR POUR AGIR SUR LE MOUVEMENT ?
« Ce sont les regardeurs qui font les tableaux. »
Marcel Duchamp
Fabriquer le mouvement c’est aussi faire entrer le visiteur dans le système créatif
de l’artiste. Sa participation construit l’œuvre, lui donne son sens et lui permet de
s’étendre à tout l’espace. L’artiste évalue notre vitesse de perception et anticipe
notre réponse motrice, d’où les difficultés qu’on ressent à distinguer les volumes,
les mouvements, les ombres, les matières et les sons.
« Défense de ne pas toucher ! » était le mot d’ordre du GRAV1. Effectivement, l’art
cinétique veut interagir avec le spectateur et certaines œuvres font appel à une
participation tactile de celui-ci.
Les Bichos (Bêtes ou Animaux) sont une série de sculptures mobiles créées par
Lygia Clark, entre 1960 et 1964. L’œuvre a un caractère indéterminé et instable,
propre au vivant, sa forme n’étant pas décidée une fois pour toute par l’artiste,
mais remise en question à chaque contact entre l’œuvre et le spectateur qui est
lui-même, à chaque fois, un individu différent apportant sa sensibilité à l’objet
d’art. L’artiste met en place un processus où l’interaction et le dialogue sont
fondamentaux. Le spectateur va s’impliquer dans l’œuvre, en la modifiant, et cette
interaction peut éventuellement, en même temps, produire en lui une
transformation.
1
GRAV : Groupe de Recherche d’Art Visuel créé par des artistes optiques-
cinétiques dans les années 1960.
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La participation du spectateur
peut aussi être une véritable
immersion où l’œuvre
devient pénétrable et
permet une réelle
expérience du spectateur
qui va permettre à l’œuvre de
devenir évolutive et
transformable. L'installation
de Soto se compose de longs
fils de nylons, ici de couleur
bleue, suspendus sans
toucher le sol. Comme le titre
l'indique, le spectateur peut
pénétrer dans cette masse
fluide et colorée. L'expérience
Jesus Rafael SOTO, Pénétrable BBL, 2007
devient poly-sensorielle : la
lumière joue avec le contraste corps solides / fils bleus mouvants ; les fils glissent
sur les corps ; les sons parviennent différemment.
L’art numérique et virtuel permet aussi aux spectateurs de vivre des expériences
d’interaction avec les œuvres évolutives à l’infini. Inspiré des contes des mille et
une nuits, Miguel Chevalier a élaboré un langage virtuel formant un monde de
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couleurs et de figures, qui transformerait, comme à travers un kaléidoscope,
l’univers en constellations.
À partir de l’art islamique, art mathématique basé sur la géométrie, ainsi que la
mosaïque, art décoratif où des fragments de pierre colorées, d'émail, ou encore
de céramique mis côte à côte forme des motifs ou des figures, l’artiste transforme
les fragments en pixels pour créer des figures générées par ordinateur. Cette
géométrie numérique qui se compose tantôt de cristaux, comme dans Pixels Snow,
tantôt d’arabesques, comme dans Digital Arabesques, forme un monde de
couleurs et de formes en mouvement, qui interagit avec les mouvements des
spectateurs.
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→ Expérimenter la transformation de la production :
▪ Réaliser une production transformable à l’infini par le spectateur : par
ajout/suppression/modification d’éléments.
De tout temps, les artistes ont voulu représenter ce qui bouge, le mouvement et
la lumière. Mais leurs œuvres figuratives et forcément immobiles, n’en rendaient
que l’idée. Il y a un siècle, en 1913, en fixant une roue de bicyclette sur un tabouret
et en la faisant tourner, Marcel Duchamp montre que le mouvement et la lumière
sont un matériau artistique comme un autre. Par ailleurs, la recherche artistique
sur le mouvement permet de voir naître des œuvres qui s’inspirent du mouvement
réel, présent dans la nature ou dans des machines techniques construites par
l’homme (mobiles, sculptures motorisées, sculptures animées avec le vent, l’eau
ou la gravité). La mécanique permet d’aborder une nouvelle relation entre l’objet
d’art et l’espace. Les éléments présents dans la nature (vent, eau…) qui nous
entoure agissent sur les objets, les fabrications, les machines et mécaniques.
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« J'ai fait une petite chose qui tournait, qui
faisait des tire-bouchons comme effet visuel,
et cela m'a attiré, pour m'amuser. J'ai d'abord
fait ça avec des spirales... même pas des
spirales, c'étaient des cercles excentriques qui
s'inscrivaient l'un dans l'autre formant une
spirale, mais pas au sens géométrique, plutôt
celui de l'effet visuel.»
Marcel Duchamp, Entretiens, p.126
56
Très fragile, ce cirque miniature a occupé Alexander Calder durant toute sa vie. Il
n’hésitait pas à le transporter dans des valises lors de ses séjours en Europe ou
aux États-Unis. Dans l’art circassien, tout est question d’équilibre. C’est
justement cette prouesse qui intéresse l’artiste lorsqu’il cherche à mettre en
mouvement ses petits personnages, aux sons de musiques et de bruitages
enregistrés. Calder aimait aussi travailler sur les ombres de ses mobiles qui
étaient changeantes à chaque mouvement.
ELIAS CRESPIN, 32 Caras (Orange), 2014, New York. Plastic, motors, electronic circuits, and
nylon.
Susumu Shingu conçoit des sculptures animées dont les mouvements sont
générés par les flux et forces de la nature tels que le vent, l’eau et la gravité. Par
le recours à la haute technologie et à la science dynamique, il crée des œuvres en
parfaite harmonie avec les rythmes naturels. À chaque instant, sous l’impulsion de
l’air, son œuvre Snowflakes prend une nouvelle forme, la rendant insaisissable.
58
verbalisation qui sont à la fois proche et complémentaire des connaissances
qu’apportent les arts plastiques.
59
PISTES PEDAGOGIQUES POUR EXPERIMENTER LA RELATION
OBJETS/ESPACE
60
COMMENT RACONTER LE MOUVEMENT ?
QUOI RACONTER ?
61
La narration visuelle pour quels objectifs ?
Dès le plus jeune âge l’enfant raconte, joue et témoigne en dessinant. Plusieurs
variables en arts plastiques peuvent induire le mouvement dans la narration.
Exemple de dessins libres d’une classe de CP le lundi qui suit les attentats du 13
novembre 2015. Sur les dessins des élèves, on remarquera la coexistence
d’éléments qui s’inscrivent dans des temporalités différentes. Le degré de
connaissance des enfants et l’implication émotive étant différents, chaque dessin
est unique autant que chaque témoignage pour des faits identiques.
62
Le mouvement est donné par les faits eux-mêmes qui coexistent dans une même
image et qui obligent le spectateur à déplacer le regard d’un élément à l’autre puis
à en reconstruire la cohérence. Sur le dernier dessin on trouvera à la fois les fleurs
commémoratives, les terroristes, le concert du 13 novembre mais également les
attentats 11 septembre à New York.
Le format du tableau, 491 × 716 cm, choisi pour ici témoigner dramatiquement
d’un fait divers oblige le spectateur à balayer la scène du regard, reconstruire la
63
narration et participer ainsi au mouvement des éléments naturels et des
personnages.
SETH, œuvre en soutien à l'Ukraine, mars 2022, rue Buot dans le 13e arrondissement de Paris
(France)
64
Le déplacement du promeneur, celui de la fillette qui écrase les chars, le vent dans
le drapeau et les rubans, la direction inversée de la fillette et des chars, sont autant
d’éléments qui participent au mouvement de la narration.
65
Raconter des histoires inventées
QUESTIONNEMENTS :
Que vais-je raconter ? Pourquoi ? Qui sera le personnage principal ? Où évolue-t-il ?
Quels sont les faits à exposer ?
Comment vais-je raconter cette nouvelle
histoire ? texte, texte illustré, combien
d’illustration, quelle place de l’image ?
Comment les exposer ? Avec quels
médiums ?
Le mouvement sera soit celui des
personnages, soit un voyage dans
l’imaginaire, dans le temps…
L’écriture d’une histoire s’inscrit dans un projet d’écriture qui a du sens pour les
élèves. La production plastique nourrit le texte autant que le texte l’affine, il ne
s’agit pas d’illustrer mais au contraire de précéder le récit par une production
plastique.
Productions individuelles :
→ Inventer et dessiner un monstre, un super-héros, le décrire,
et suivant le niveau des élèves, le décrire et le placer dans un
court récit.
→ Ecriture en ribambelle : Choisir un objet plastique, (ici une
plume), chaque jour un élève différent est chargé de faire
voyager l’objet à partir de la phrase produite précédemment.
Le texte est relu chaque jour.
66
Productions collectives : Il est important que chaque élève puisse trouver sa place
et sa trace dans la production collective.
→ Par groupe, placer un personnage facilement reproductible dans des lieux, des
temps, des habitations différentes… raconter le voyage, les rencontres, les
aventures.
→ Utiliser des figurines, décors, objets apportés par les élèves pour construire
une histoire. Les élèves par groupe rédigeront un chapitre.
→ Voyage dans le temps : Personnage représenté par collage de formes
géométriques, placé dans différentes époques après un travail de recherches
sur les évènements et les différents costumes.
67
→ Voyage dans l’imaginaire : Après un travail de recherche sur les différentes
représentations des chats chez les artistes, le personnage principal se
transforme et déplace dans des paysages recomposés à partir de magazines
d’agences de voyages.
LA PLACE DU RECIT
Christian Boltanski qui s’interroge sur les traces de la mémoire met en scène ici
un anniversaire fictif de son enfance. Grossièrement mise en scène, l’intrusion de
la fiction, chez Boltanski, tend à démontrer combien l’enfant que nous avons été
devient un élément constitutif de notre mythologie personnelle… jusqu’à produire,
encore et toujours, de nouveaux récits.
68
PISTES PEDAGOGIQUES :
69
Organiser un récit : Le storyboard
70
La narration en bande dessinée est complexe puisqu’elle tient compte à la fois d’un
récit traduit par des images fixes mais également des évènements implicites entre
les cases. Le mouvement aborde le déplacement dans l’espace et dans le temps.
71
Jouer avec les codes graphiques de la bande dessinée
72
éléments du décor varient (du jour à la nuit, un fond montagneux puis rocailleux…)
mais ne nuisent jamais à la narration qui reste compréhensible.
73
PISTES PEDAGOGIQUES :
Animer un récit
PISTES PEDAGOGIQUES :
74
motion studio » est la plus simple. Son seul inconvénient est qu’on ne peut pas
gratuitement importer des photos.
1 2 3 4
Film réalisé par des élèves de PS MS
1 et 2 : Expérimenter le déplacement d’objets sur un dispositif simple (animer une
gomme), puis visionner le film et observer les points de vigilance.
2 et 4 : déplacer des figurines réalisées en classe sur un décor également réalisé
en classe.
Les projets artistiques favorisent la rencontre avec de nombreux mots qu’il s’agira
de trier et sélectionner. Jacqueline Picoche, linguiste, spécialiste de la lexicologie,
préconise une entrée par les verbes, par les adjectifs traduisant des
sensations ou des sentiments, par les noms qui décrivent de grandes réalités
humaines (le corps, le temps, le soir…) et les mots rares (suivant les niveaux :
oscillation, accélération, rayonnant…)
Un exemple d’entrée par les verbes qui ont été triés suivant les notions plastiques
impliquées :
75
→ Contextualiser le lexique en favoriser la rencontre : la démarche
étymologique :
76
Les éléments du langage plastique Eduscol
support, médium, outil, geste, forme, lumière, espace, couleur, temps
Des noms
• succession, fréquence, enchainement, articulation, répartition, composition,
progression, changement
• posture, geste, signe, position, symétrie, asymétrie, stabilité, étapes, spontanéité,
cadence, vitesse, intensité, suite, période, régularité, intervalle, motif, agencement,
association, courbe, ondulation, accélération, décélération, oscillation, tourbillon,
explosion, relief, pression, vide, espacement, fluidité, vivacité, élan, nervosité,
fulgurance, dynamique, tension, énergie, force, action, puissance, efficacité, rapidité,
flou, effacement, estompé, trace, passage, dégradé, lavis, frottis, frottement, épais,
transparent élévation, soulèvement, rotation, fréquence, période
• Affaissement, baisse, chute, descente, inflexion, ébranlement, saut, secousse,
soubresaut, balancement, accélération, ralentissement, déplacement, pulsation,
vague, vibration, glissement, remous, écoulement, mobilité, gesticulation,
tremblement, tressaillement, action, acte, élan, impulsion, gesticulation, variation,
inclination, trafic, bouillonnement, effervescence, fougue, turbulence, trépidation,
vacillation, vivacité, course, évolution, marche, position, trajectoire, ligne…
• en arrière, en avant
Des adjectifs
Pour définir un mouvement, il sera intéressant de le caractériser par son mouvement
contraire :
rapide, lent ; saccadé, régulier ; cadencé, chaloupé ; précipité, posé ; prononcé,
imperceptible, ; flou, précis ; agressif, apaisant ; hypnotique, chaotique, ordonné,
désordonné, ; accéléré, ralenti ; dynamique, statique ; violent, langoureux, fougueux ;
vif, alerte, engourdi ; tendre, brusque ; intense, intensif, faible ; délicat, brut ;
entraînant, repoussant, répugnant ; mécanique, automatique, libre ; hypnotique,
désordonné, irrégulier ; trépidant, calme…
Notions physiques et mathématiques
• centrifuge, centripète, concentrique, convergent, divergent, rayonnant, circulaire,
rectiligne, droit, oblique, oscillatoire, ondulatoire, elliptique, sinusoïdal, périodique,
alternatif, continu, discontinu, giratoire, ascensionnel, descendant, ascendant
horizontal, vertical…
Des verbes
• bouger, sauter, glisser, danser, courir, tomber, sauter, agir, agiter, mouvoir, gigoter,
remuer, se déplacer, balancer, glisser, animer, forcer, accélérer, accroître,
augmenter, presser, précipiter, ralentir, répéter, varier, déplacer, changer, alterner,
remplacer, se succéder, remuer, stimuler, représenter, raconter, rythmer, ciller,
branler, s’ébranler…
• les verbes d’actions lors des séances : étaler, frapper, gratter, griffonner, gribouiller,
griffer, racler, tamponner, tapoter, arroser, éclabousser, égoutter, lancer, plier,
déplier, déchirer, découper…
→ Décontextualiser le lexique
77
→ Recontextualiser le lexique
On pourra utiliser à nouveau les mots dans d’autres séances d’arts plastiques, les
investir plastiquement dans un carnet de mots, approfondir par un travail
d’illustration autour des expressions impliquant le mouvement :
78
MISE EN RESONANCE EN
INTERDISCIPLINARITE DU PROJET
Sciences et Technologie
EMC : Explorer le monde des objets et de la matière
→ S’investir dans d’un projet artistique et culturel
→ Travailler sur les notions d’équilibre/déséquilibre,
afin de fédérer les acteurs éducatifs.
mobile/immobile, répartition des forces.
→ S’épanouir dans les apprentissages, stimuler
l’intelligence collective.
→ Explorer la matière en favorisant l’action directe sur
les matériaux, découvrir les effets des actions.
→ Identifier et exprimer ses émotions et ses
sentiments en les régulant- entendre et → Identifier des phénomènes physiques : effet optique
respecter celles des autres. (déformation, grossissement, multiplication, …)
→ Accepter et respecter les règles et les différences
au service du bien vivre ensemble.
Pistes et activités
→ Construire une culture civique basée sur la Utiliser des outils numériques (appareil photo, caméra,
coopération, lutter contre le harcèlement. tablette…).
Fabriquer une production en mouvement en connaissant
Pistes et activités des propriétés naturelles (eau, air…)
Organiser un spectacle, une exposition artistique Etudier l’évolution de la photographie, de la
lors d’un projet de classe, de cycle ou d’école et chronophotographie et de l’image animée par la lecture
les faire connaître en variant les publics. documentaire, la visite de la cinémathèque à Paris, un
atelier image animée dans les médiathèques...)
Utiliser, fabriquer, manipuler des objets (apprendre à relier
une action ou le choix d’un outil avec l’effet voulu).
79
Mathématiques :
→ Reconnaître des solides, nommer des formes
planes, des suites organisées.
→ Identifier une organisation géométrique Français :
régulière. Langage oral :
→ Prendre la parole devant un groupe pour partager
Pistes et activités ses trouvailles, s’intéresser à celles découvertes
Produire des programmes de construction pour créer dans des œuvres d’art.
des figures géométriques à effet d’optique.
→ Formuler ses émotions face à une œuvre d’art.
Explorer les formes et les grandeurs en jouant sur
l’échelle, les dimensions, les profondeurs, les reliefs : → Apprendre à organiser la description d’une image,
cercles concentriques, dedans/dehors, transposer dans la description d’une œuvre en
dessus/dessous. utilisant les éléments du langage plastique.
Travailler sur les algorithmes. → Justifier des choix pour rendre compte du
cheminement qui conduit de l’intention à la
réalisation.
Histoire/Géographie Lexique :
Explorer le monde et l’espace → Enrichir son lexique par le projet.
→ Découvrir, observer et connaître les lieux où → Découvrir des champs lexicaux.
j’habite, se repérer dans son environnement → Exploiter le sens, les mots dérivés et l’étymologie
proche (patrimoine de proximité) des mots décontextualisé du projet.
→ Se repérer dans l’espace et dans le temps → Exploiter les expressions abordant le mouvement.
(succession d’actions, simultanéité) Lecture/compréhension :
→ Ecouter, décrire et repérer des éléments musicaux Ecrire un cartel, imaginer le titre d'une œuvre,
(hauteur, tempo, timbre, intensité) afin de concevoir une bande dessinée.
Créer une affiche à partir du champ lexical du projet
comparer et de commenter.
(événement sportif, musical, festif...).
→ Imaginer des représentations graphiques ou Organiser une exposition dans l’école avec visites
corporelles de la musique – faire des propositions guidées par les élèves de cycle 3 (explication de la
lors des moments de création et d’interprétation. démarche de création, utilisation d’un vocabulaire
→ Exprimer ses sentiments, ses émotions, ses adapté, rédaction de son exposé de visite…).
préférences. Faire l’apprentissage de la scène et jouer une pièce
de théâtre en variant les publics, recueillir à l’oral et
→ Utiliser un vocabulaire musical adapté.
à l’écrit les émotions de chacun avant, pendant et
→ Mettre en espace les chants, les opéras pour après le spectacle.
enfants.
Pistes et activités
Partager des émotions et des savoirs culturels avec les
familles lors de la restitution.
Chanter en langue étrangère pour découvrir d’autres
sonorités, des accentuations différentes.
Bouger et se déplacer pendant la chorale afin de vivre
corporellement le chant pour une meilleure 80
interprétation.
COMMENT ENRICHIR LE PROJET PAR LE PRISME
DE LA MUSIQUE ?
LE MOUVEMENT EN MUSIQUE
Certaines musiques nous donnent irrémédiablement envie de bouger. « C’est avec
la musique qu’on envoie des gens à la guerre, avec le son des tambours pour les
fantassins, constate François-Xavier Vrait, directeur de l’Institut de musicothérapie
de Nantes. Il y a une sorte d’attraction. Il y a une force qui transporte et qui met
en mouvement. » L’envie de danser à l’écoute d’une musique est d’ailleurs un
reflex primitif. On sait que les bébés se trémoussent en entendant un air qu’ils
apprécient.
81
Quelques indications de mouvements
82
Modifier le mouvement
Le mouvement libre
Voici des termes que l'on rencontre parfois pour suspendre le mouvement de façon
libre...
Ad libitum (ad lib.) : à volonté. En musique "moderne", il est souvent utilisé pour
répéter une séquence de mesures de manière infinie. En musique classique, il
invite à suivre ou ne pas suivre l'indication de tempo de la partition.
Rubato : sans rigueur.
Senza tempo : sans mesure.
83
C'est l'association successive de sons et de silences de durées différentes qui crée
le rythme.
L’intensité : c’est le volume, la force du son et ses variations : fort, moyen, faible.
L’intensité peut varier progressivement.
La hauteur : elle est associée à la fréquence d'un son. En musique, si la fréquence est
haute, elle est aiguë et si la fréquence est basse, elle est considérée comme grave.
84
DES REPRESENTATIONS DU MOUVEMENT EN MUSIQUE
LA CHEFFE D’ORCHESTRE
- Glass Marcano - https://youtu.be/638tO70y2Jo?t=5268
L’INSTRUMENTISTE
- Khatia Buniatishvili - https://youtu.be/_yOSweFsmO0
LA SPATIALISATION DU SON
- Expérimentation à l’IRCAM - https://youtu.be/ZsRt5xlGCGo
LE SPECTROGRAMME
- Varèze – poème symphonique - https://youtu.be/JLDbBqHCslw
L’ANIMATION GRAPHIQUE
- https://youtu.be/Nyr-iJqr1mU?t=110
LA PARTITION
ligeti – artikulation
https://youtu.be/71hNl_skTZQ
85
Xenakis – Pithoprakta
https://youtu.be/nvH2KYYJg-o?t=500
LA PUSATION/LE TEMPO
La Marazula
💡Le saviez-vous ? Une musique avec un tempo de 120 BPM serait, selon le
légendaire DJ Harvey, l’idéal pour faire danser les foules. Pourquoi ? Car selon lui,
c’est le tempo qui colle au rythme de la vie.
Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’une étude chinoise a révélé qu’au-delà de 120
BPM, la musique augmenterait le risque d’accident de voiture.
LE RYTHME
86
Exemple : Une souris verte qui courait dans l’herbe.
87
Certains rythmes sont réguliers et répétitifs et nous donnent l’envie du
mouvement, car ils rappelleraient les battements cardiaques de notre cœur.
Des études récentes montrent que les sons graves jouent également un rôle
majeur dans l’envie de danser.
Les sons graves confèrent des avantages en matière de perception et de
synchronisation des mouvements, et suscitent des réponses neuronales plus fortes
pour la synchronisation que les sons aigus.
88
Procédé de crescendo / decrescendo Le crescendo par accumulation
d’instruments
Le mode staccato signifie que les Le mode legato est un mode de jeu où
notes sont toutes détachées les unes les notes sont toutes liées les unes
des autres elles sont piquées. aux autres.
Poules et coqs
La Pavane de Gabriel Fauré.
extrait du carnaval des animaux
Dans ce mode de jeu, le mouvement
Camille Saint-Saens
semble ample et fluide.
Dans ce mode de jeu, le mouvement
semble être très serré et sautillant.
LA MUSIQUE DESCRIPTIVE
89
La musique peut également raconter le mouvement. Elle peut décrire des choses
en mouvement.
Le cours d’une rivière Des flocons de neige qui tombent, le
vent, la tempête
La Moldo Smetana
L’Hiver de Vivaldi
Une course poursuite Un bourdon
Le rondo est une pièce instrumentale La fugue est une pièce instrumentale
basée sur l’alternance d’un refrain et à plusieurs voix qui repose sur
de plusieurs couplets. l’exposition d’un sujet et de sa
réponse.
90
Le canon est une pièce instrumentale Le concerto est une pièce
ou vocale dans laquelle plusieurs voix instrumentale dans laquelle un soliste
interprètent la même chose mais de (solo) dialogue avec un orchestre
manière différée. (tutti)
Canon Pachelbel
Rhapsody in Blue de Gershwin.
Ici c’est la clarinette qui dialogue avec
l’orchestre puis le piano
91
COMMENT ENRICHIR LE PROJET PAR LE PRISME DE LA DANSE ?
GRAVITE DU CORPS
En prenant conscience de l’axe vertébral
En déplaçant le centre de gravité par rapport aux appuis des pieds
En jouant sur le transfert du poids du corps
92
UTILISATION DE L’ESPACE SCENIQUE
En prenant conscience de l’espace scénique (limites, places des spectateurs,
centre, périphérie, coins, fond et devant de scène…)
En variant les entrées et les sorties sur la scène (côté jardin, côté cour)
93
RELATIONS ENTRE DANSEURS DANS L’ESPACE
En jouant sur des formes de regroupement variées (ligne, cercles, ...)
En jouant sur le nombre de danseurs regroupés
En jouant sur les distances (de l’espace intime à l’éloignement)
En jouant sur les orientations entre les danseurs (se tourner le dos, faire face, …)
En jouant sur des actions spatiales : se rencontrer, se séparer, se croiser, rester
ensemble, ...
94
ANNEXES – LA DÉMARCHE DE CRÉATION
LA DEMARCHE DE CRÉATION EN ARTS PLASTIQUES
phase de
• observer et analyser les effets produits
mutualisation,
d'échanges
95
LA DÉMARCHE DE CRÉATION EN MUSIQUE
Eduscol https://eduscol.education.fr/147/education-musicale-cycles-2-et-3
1. Propositions de projets de création :
Impulser Sonoriser une image ou plusieurs images (page d’album, tableau, photo…) ;
le projet Sonoriser un texte (poésie, comptine, haïku, production d’élève...)
pour définir Musicaliser une danse
son objectif Sonoriser un extrait de film, un court métrage, une vidéo... une exposition
de Créer une histoire sonore Créer un paysage sonore
réalisation Créer à partir d’écoutes d’œuvres musicales
Créer à partir d’un environnement sonore (gare, ville, forêt …) Créer à partir
d’une chanson
Créer une œuvre en temps réel avec le Soundpainting
Créer avec la voix, les percussions corporelles, à partir d’un geste
instrumental (souffler, taper, pincer …), d’un matériau sonore (verre, papier,
bois, métal …), d’objets sonores (objets de la classe, ustensiles de cuisine
…), à partir d’un instrumentarium (Structures Baschet, batucada,
instruments de l’école …)
Créer une orchestration sur une chanson ou sur un extrait musical
Créer une chanson
Créer un accompagnement corporel sur une musique existante
96
2. Phase de recherche sonore orientée, guidée par des consignes
Explorer ouvertes :
pour Avec la voix, des instruments, des objets de la classe …
outiller les • Investigation, exploration, expérimentation, essais, recherche de sons,
élèves, tâtonnements, « patouille sonore »….
améliorer la • Alternance de moments de production et de perception
maitrise du• L’enseignant écoute, repère les propositions intéressantes pour amener les
geste, élèves à passer de l’intention au son
constituer • Les élèves s’écoutent et s’approprient les propositions d’autres élèves :
un lexique temps d’échange indispensable durant cette phase de recherche
sonore • L’enseignant encourage la multiplicité des propositions
Exemples de consignes :
• Cherchez tous les sons que vous pouvez faire avec …..
• Trouvez un autre geste que celui que vous avez fait….
• Écoutez ce que propose tel élève
• Fermez les yeux pour écouter (un élève, le groupe)
• Reproduisez ce que fait tel élève
Faire des essais multiples et des choix au fur et à mesure tout en gardant à
l’esprit le projet initial
98
QUELS SONT LES PREALABLES INDISPENSABLES ?
Explorer des matériaux sonores : La voix, le corps, les mots, les
instruments, les objets sonores, les éléments naturels, les sons qu’on peut
trouver sur internet (banques de sons)
Expérimenter toutes les sonorités possibles avec les matériaux choisis :
chercher tous les gestes possibles (frapper, gratter, souffler, frotter,
froisser, secouer, presser, déchirer, casser, entrechoquer, pincer, faire
tourner, chiffonner, tapoter, caresser, taper…)
Expérimenter divers percuteurs : mailloches, baguettes de matières
différentes, doigts, balles de ping-pong, objets du quotidien …
Varier en fonction des paramètres du son : timbre (couleur du son),
intensité (Forte, Piano, Crescendo), durée (long, bref), hauteur (grave,
aigu, sirènes)
Varier d’autres notions musicales : le tempo (vite, lent, accélération), la
densité (peu, beaucoup, de plus en plus)
Organiser selon une forme musicale : couplets/refrain, ABA,
accumulation, succession, répétition, alternance, simultanéité, canon,
superposition
Jouer sur les contrastes : trame et sons ponctuels, soliste et tutti, binaire
et ternaire, Forte et Piano, son et silence, son court et son long, matériaux
différents (métal et bois), vocal et instrumental, beaucoup d’éléments et
peu d’éléments, superposition et succession,
Ecouter des œuvres en rapport avec le projet réalisé : écouter de
nombreux extraits musicaux, variés, permettra aux élèves d’enrichir leurs
productions futures. Dans les œuvres écoutées, repérer LA notion
importante et s’en emparer pour faire avancer la création. (cf la bulle
musicale : https://cpem78.fr/bulle_musicale/index.php ou les moments
musicaux :
https://nuage03.apps.education.fr/index.php/s/sSa5Xp7HKzp2AQ4 ou
encore Musique prim : https://www.reseau-canope.fr/musique-prim.html )
Les moments d’enrichissement par l’écoute d’œuvres peuvent se situer en
début, milieu ou fin de projet.
99
QUELS MOTS POUR APPRENDRE ?
Au fur et à mesure des productions des élèves et des écoutes proposées,
on construit le lexique spécifique musical si l’enseignant utilise ce lexique
de façon régulière et appropriée dès la petite section, les élèves l’intègreront
naturellement (vocabulaire lié aux matériaux, aux actions, aux notions
musicales, aux impressions)
COMMENT MEMORISER ?
Pour fixer les propositions des élèves entre deux séances ou en fin de projet,
il est important d’enregistrer ou de coder les productions.
100
COMMENT JOUER ?
Un chef peut diriger en suivant la partition. Ce peut être l’enseignant ou un
élève : il est le garant du bon déroulement du morceau et fait respecter les
choix du groupe à l’étape précédente.
On peut aussi jouer sans chef d’orchestre, uniquement dans une écoute
mutuelle des élèves, avec ou sans partition commune.
101
Dans une conférence, il note, au sujet des enfants de maternelle :
Le mouvement est au cœur de l’exploration sonore : les enfants considèrent le
réalisme corporel plus qu’acoustique (il donne l’exemple de monter et descendre les
escaliers, que les enfants sonorisent différemment, alors qu’il leur est plus difficile de
percevoir la différence sonore entre marcher dans l’herbe et sur des graviers)
De 3 à 6 ans, les enfants peuvent imaginer le geste qui a produit un son
La première chose qui se passe, c'est que quand l'enfant écoute un son par exemple
celui-ci (il frotte une règle sur la table) il se produit une « forme » et l'on peut
facilement imaginer le geste qui a permis de produire ce son. Les enfants de trois à
six ans, sont capables de trouver le geste qui a produit ce son ; ils savent exactement
qu'au début il faut appuyer avec davantage de force sur l'objet, et ensuite accélérer
le geste. Ils l'entendent et savent le reproduire.
Donc, nous pouvons résumer en disant que l'intégration des gestes dans l'écoute
permet de traduire les formes sonores en gestes réels ou en gestes imaginaires, et la
musique s'en sert tout le temps : de ce passage des gestes réels (des pianistes, des
violonistes, etc.) aux gestes imaginaires.
La musique évoque des mouvements.
102
LA DÉMARCHE DE CRÉATION EN DANSE
PHASE D’EXPLORATION
Laisser jaillir le mouvement
1. Entrées en danse :
A partir de déclencheurs variés (objets, textes, mots, images, thèmes, monde
sonore, œuvres plastiques…), mettre en jeu la créativité de l’élève.
2. Diversification :
A partir de consignes diverses, relatives aux paramètres du mouvement (temps,
espace, énergie et relation aux autres), enrichir et diversifier les réponses des
élèves.
PHASE DE STRUCTURATION
Laisser l’élève exploiter la matière à danser
103
PHASE DE COMPOSITION
Laisser l’élève entrer en relation avec les autres, l’espace et le monde sonore
2. Organisation :
• Combiner les réponses à l’aide des procédés de composition
• Mettre en place des repères spatiaux, temporels, musicaux
• Adapter le projet aux contraintes
• Etoffer le projet
3. Fixation de la composition
Répétition / mémorisation des phrases corporelles, des déplacements…
PHASE DE PRODUCTION
Laisser le danseur communiquer avec le spectateur
104
RESSOURCES
Eduscol
Graphisme et écriture : https://eduscol.education.fr/122/graphisme-et-ecriture
Lexique pour les arts plastiques : https://eduscol.education.fr/document/14122
Des situations pour créer et s’exprimer en arts plastiques aux cycles 2 et 3 :
https://eduscol.education.fr/document/14137/download
Bibliographie
Corps en mouvement, catalogue d’exposition, Musée du Louvre, 2016. Le Seuil,
Paris.
Claude Reyt, Les arts plastiques à l’école
Pas si bête les arts plastiques, Accès édition, 2003
Graphi’art, Accès Edition, 2004
P. Morin, M. Bourget, N. Fourcot, O. Branchereau, Arts visuels et musique, CRDP
Poitou – Charentes, 2011
Je n’en crois pas mes yeux ! Judith Pincemin, Lire c’est partir
Hors-série Beaux-arts, Dynamo
Dossier pédagogique Fondation Villa Datris, Cinétique !
Sitographie
https://web.ac-
reims.fr/dsden52/ercom/documents/education_artistique/arts_plastiques/2020_
2021/210111_le_motif_en_arts_plastiques.pdf
http://expositions.bnf.fr/bd/arret/mouv.htm
https://petitegalerie.louvre.fr/content/repr%C3%A9senter-le-corps-et-le-
mouvement-1
https://www.beauxarts.com/expos/paysage-rythmique-quand-la-peinture-et-la-
musique-se-rencontrent/
https://lavillette.com/programmation/teamlab-au-dela-des-limites_e2
https://www.operadeparis.fr/magazine/dessine-moi
http://artspla-site-austral.ac-reunion.fr/archives/507
https://perezartsplastiques.com/2015/06/05/le-rythme-dans-lart/
https://perezartsplastiques.com/2015/12/28/le-mouvement-dans-lart/
https://perezartsplastiques.com/2016/02/28/le-geste-dans-lart/
105
https://perezartsplastiques.com/2019/10/03/narration-visuelle-td-cycle-2/
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