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ubriqueTENDANCES

Koul waqt…


YOUCEF MERAHIPUBLIÉ 13-07-2022, 11:00





C’est la fournaise, ces jours-ci. Le soleil tape sans haine ni violence ; mais il
tape. Il joue son rôle. Pour me consoler, je me dis qu’être en juillet, c’est
accepter cette canicule. Mon problème, maintenant, c’est de respecter mes
flâneries quotidiennes. Il m’est difficile, vraiment difficile, de mettre un pied
devant l’autre. Je n’ai aucune volonté. Je cherche juste un verre d’eau fraîche,
un coin ombragé, climatisé de préférence et une chaise où poser mon derche.
Mon toubib me l’a assez rabâché : « Ne marche surtout pas pendant les journées
caniculaires. » Mais je le sais. Même si je voulais marcher, la mécanique ne suit
pas. Je suis comme paralysé. Je n’arrive pas à bouger le petit doigt. Même à
vouloir bouquiner, mes yeux suivent la géométrie de la phrase, sans plus. Sans
recevoir son essence. Aussi, je mets la clim (en voici une invention « inventive
», géniale !), je cale ma tête sur un oreiller et je laisse couler le temps. Je vois
grincer les dents des écolos. Oui, je participe, malgré moi, à la perturbation du
climat.
Miracle, j’ai vu les rues de Tizi se vider, du fait de ces grosses chaleurs. Mais il
y a toujours les irréductibles, ceux que rien ne rebute. Le thermomètre frôle les
40, allégrement, ces irréductibles ne cessent de traîner leurs guêtres sur des
trottoirs défoncés. À quoi pensent-ils quand ils se font bombarder par un soleil
de plomb ? Leurs synapses doivent péter les plombs sous cette chaleur. Rien
que d’y penser, je sens comme une bouffée de chaleur envahir tout mon être. Il
faut de tout pour faire un monde, pourrait-on me dire. Excusez-moi les amis, ce
monde, je vous le laisse. Mais la nature a horreur du vide, me dit ma petite voix.
Sincèrement, je préfère le vide à l’errance de ces âmes en peine. Ce sont les
maîtres du soleil ; c’est comme ça que je les appelle.
À cette canicule permanente, il faut ajouter l’apparition d’un moustique vorace
à plus d’un titre. Franchement, je regrette le vieux bon moustique de chez nous.
Avant de piquer, notre moustique vient tout près de l’oreille et entame une
danse sonore ; si jamais notre moustique national constate que vous dormez du
« sommeil du juste », il prend sa dime pour nourrir la progéniture. C’est la
femelle qui pique, tenez-le pour dit. Mais voilà, là, il s’agit d’une autre espèce
de moustique. Au fait, dois-je vraiment l’appeler « moustique » ? Je ne l’ai
jamais vu. Sérieux, c’est un moustique furtif. Il ne fait aucun bruit. Il n’émet
aucun son. Il pique. Et s’en va tranquillement. Le pire est à venir.
Comment cela ? La piqûre de notre bon vieux moustique s’efface avec le bon
vieux vinaigre. C’est un remède de grand-mère, je le reconnais. Néanmoins,
cette recette fait des miracles. Mais avec cette nouvelle bestiole que j’appelle
personnellement « le moustique vampire », le vinaigre n’y fait rien. Ni l’alcool
pharmaceutique. Ni l’huile d’olive. Ni l’eau salée. J’ai tout essayé, ça n’a rien
donné. Puis, il a fallu recourir au bon vieux dermatologue pour, enfin, avoir
entre les mains une pommade qui, elle, a fait son job correctement. Donc, ce «
moustique vampire » fait une approche en silence, prend sa dime et s’en va. Sur
le moment, on ne ressent rien. Mais le lendemain, on se met à gratter à l’endroit
de la piquouse. Plus on gratte, plus on éprouve le besoin irrépressible de gratter.
Et de gratter encore, jusqu’au sang. Puis, une tache rougeâtre de quelques
centimètres apparaît. Surtout ne la touchez pas. Ne la frôlez pas. Ni avec les
doigts. Ni avec un vêtement. Vous risquez de gratter à nouveau jusqu’au sang.
Le drame dans tout ça, les citoyens ont alerté avec les moyens du bord. Mais
aucune autorité, pour le moment, n’a réagi. Ni la mairie. Ni la Direction de la
santé. Ni celle des forêts. Ni l’Institut Pasteur. En attendant, le citoyen croit
vraiment qu’il s’agit du moustique tigre et qu’il faut s’attendre à des cas de
chikungunya et de Zika. A Dieu ne plaise !
Sinon les Jeux méditerranéens d’Oran ont pris fin. Selon les échos, Oran a
répondu présent. Comme toujours, allais-je dire. Sur le plan sportif, l’Algérie
s’en sort pas mal. Elle se classe en quatrième position. C’est un bon classement.
C’est du moins mon opinion. Certaines fines bouches trouveront toujours à
redire. On ne peut pas les empêcher de parler. Chacun appréciera à sa manière.
Personnellement, je trouve que nos résultats sont très honorables. On fera mieux
aux prochains jeux. J’ai cru comprendre que nos athlètes ont brillé
principalement dans les sports de combat. À moins que ce ne soit qu’une
impression de ma part. Mea culpa si je me suis trompé. Puis ce sera l’heure des
bilans. Il faut mesurer toutes ces journées de compétition. Il faut faire les
comptes, n’est-ce pas ? Et les impacts. Impact financier. Impact économique.
Impact social. Et tout le reste.
Après ces jeux, l’Algérien se mettra en mode vacances. En mode farniente.
Pourvu qu’au niveau des plages, les racketteurs saisonniers ne viennent pas
gâcher le plaisir, surtout celui des enfants, des vacanciers. Il n’est plus question
pour la puissance publique de laisser le champ libre à ces gens-là. Un coin de
plage, quelques vagues marines, un peu d’embruns, un moment de détente,
doivent être gratuits sur tout le littoral algérien. Des vacances au-delà de nos
frontières reviennent très chères. Il faut juste avoir les sous pour ce faire. Et
surtout disposer d’un visa au préalable. Dès lors, pour la grande majorité, il ne
reste qu’un recours ; aller à la plage la plus proche de chez soi dans un
mouvement de pendule quotidien.
Sinon, il y a toujours la possibilité de louer un « quelque chose » chez un privé.
Ou de poser une tente. Ou de recourir aux formules de ces hôtels du bord de
mer. Pour la première option, il faut s’y prendre assez tôt. Et préparer un pactole
conséquent parce que ce n’est pas donné. Les propriétaires de ces logements
font tout pour rentabiliser leurs biens l’espace des mois de juillet et d’août.
Cette option m’a toujours intéressé personnellement ; surtout si on tombe sur le
« bon » logement (fonctionnel), le « bon » emplacement (vue sur mer) et le «
bon » arrangement pécuniaire. Pour la seconde option, il faut disposer de
l’autorisation du maire ; puis, il faut aimer le côté spartiate ou « robinsonné » du
séjour ; ce n’est pas toujours évident. Il reste l’option de l’hôtel qui a, tout de
même, beaucoup d’avantages. Surtout si le complexe a une piscine et se trouve
près de la « grande bleue ». Je l’ai testée l’année dernière ; ma foi, je n’ai pas
été déçu ; sauf qu’il faut avoir le portefeuille garni, car ce n’est pas donné la
nuit.
Quand on additionne la canicule plus les moustiques plus les amis qui oublient
de s’annoncer cela donne un état de sinistrose comme pas possible.
Heureusement qu’il y a la lecture. Pas pour tous. C’est un slogan creux. Pour
celui qui a le don de la lecture, il y a une panoplie de titres d’auteurs algériens et
étrangers qui pourront faire le bonheur d’un souffrant de chaleur comme moi.
Alors comme ça koul waqt b’ waqtou ! Tout le reste est littérature.
Y. M.

RubriqueDOSSIER
Sondage Le Soir d’Algérie et ECOTECHNICSVaccination contre la Covid-
19 : les Algériens sceptiques


LSAPUBLIÉ 08-04-2021, 11:00

Culture de sondage dites-vous ?

Par Nacer Belhadjoudja
Le sondage demeure le parent pauvre de la presse nationale. Sonder l’opinion
publique sur différents sujets politique, économique ou sociétal n’est pas encore
un réflexe naturel. Souvent, on lui préfère nos propres convictions. Surtout
celles qui relèvent de l’idéologie.
Il y a également le scepticisme des gouvernants par rapport aux chiffres, surtout
lorsqu’ils ne cadrent pas avec leurs bilans et contredisent les prévisions à venir.
Avec notre partenaire Ecotechnics, nous allons solliciter le plus souvent l’avis
de nos concitoyens sur des sujets qui cadrent avec l’intérêt le plus largement
partagé.
À chaque fois, la méthodologie qui guide le sondage sera exposée afin d’éviter
tout malentendu.
Libre à chacun, par la suite, de faire parler les chiffres. Il est vrai que les
statistiques mènent à tout. Il faut juste emprunter le bon chemin.
Pour ce premier sondage, nous avons jugé utile de connaître le comportement
de nos concitoyens par rapport à la vaccination contre la Covid-19.
En premier lieu, on note une grande réticence par rapport à ce début timide de
vaccination contre la pandémie. Une réticence nourrie certainement par une
mauvaise circulation de l’information.
L’expérience mérite d’être renouvelée afin d’asseoir chez nous la culture du
sondage.
Pousser nos responsables à user de cet instrument de bonne gouvernance. Tout
un programme.
N. B.

RubriqueACTUALITÉS
A-t-on déjà atteint
Covid-19

l’immunité collective ?

ILHEM TIRPUBLIÉ 27-03-2021, 11:00





©Samir Sid
Malgré l’émergence des nouveaux variants de la Covid-19,
l’épidémie connaît actuellement une certaine accalmie que certains
spécialistes de santé qualifient de seuil d’immunité collective.
Serait-ce possible que l’Algérie ait atteint cette immunité de
groupe ?
Pour le président de la Société nationale d'immunologie, le Pr
Kamel Djenouhat, le taux d'infection par le coronavirus variait entre
50 et 80% sans symptômes, ce qui représente plus de 20 millions
d'Algériens.
Dans une déclaration faite hier à la radio régionale de Sétif, le chef
de service du laboratoire central à l’EPH de Rouiba renseignant sur
les résultats d’une étude menée sur 1 000 personnes donneurs de
sang, asymptomatiques ayant été testées, qui a révélé que plus de
50% étaient infectées et ne présentaient aucun symptôme. Le
professeur expliqua alors «qu’il est très probable que le taux
d'immunité collective des Algériens ait dépassé 50%, ce qui
explique la baisse des cas».
De son côté, le directeur général de l’Institut national de la santé
publique (INSP), le Pr Noureddine Smaïl, avait estimé qu’il était
«possible» que la population algérienne ait atteint l’immunité
collective face à la pandémie de Covid-19.
Dans une autre déclaration faite à un site électronique
d’information, le professeur Smaïl avait souligné qu’il y avait 80%
de formes bénignes pour l’infection liée à la Covid-19 «On peut dire
que parmi ceux qu’on a vus, il y avait certainement beaucoup qui
étaient asymptomatiques et qui ont pu acquérir une certaine
immunité dans la population, ce n’est pas impossible», avait-il
soutenu.
Le directeur général de l’INSP ajoutera dira : «Il se peut qu’on ait
déjà atteint un certain niveau d’infection qui a fait procurer à
beaucoup d’Algériens cette immunité.»
Cependant, il est à savoir que «l'immunité collective correspond au
pourcentage d’une population donnée qui est immunisée/protégée
contre une infection à partir duquel un sujet infecté introduit dans
cette population va transmettre le pathogène à moins d’une
personne en moyenne, amenant de fait l’épidémie à l’extinction, car
le pathogène rencontre trop de sujets protégés», explique-t-on au
niveau de l’Institut Pasteur (IPA).
Cette immunité de groupe peut être obtenue par l’infection naturelle
ou par la vaccination. Le niveau d’immunité collective nécessaire
pour stopper l’épidémie pourrait être légèrement plus bas pour
plusieurs raisons, notamment : si le nombre de contacts avec les
autres est très différent selon les personnes au sein d’une même
population ; si les enfants de moins de 10-12 ans sont moins
susceptibles à l’infection par le nouveau coronavirus et s’il existe
une protection croisée avec les coronavirus saisonniers.
En tout cas, la diminution des hospitalisations entamée fin janvier
2021 se poursuit pour l’ensemble des régions du pays et pour les
patients hospitalisés en réanimation, la baisse a été sensible à
partir de la mi-février.
Ceci étant, la vigilance et le respect des gestes barrières doivent
toujours être pris en considération afin d’éviter de mauvaises
surprises et un regain des contaminations, selon les
recommandations de l’ensemble des professionnels de la santé.
Ilhem Tir

RubriqueACTUALITÉS
Pr Chader Henni, responsable du service de

«Les
pharmacovigilance au LNCPP :

pistes explorées pour


lutter contre le
coronavirus»

ILHEM TIRPUBLIÉ 01-04-2020, 06:00





Entretien réalisé par Ilhem Tir
Faute de médicament spécifique contre le Covid-19, le traitement
est aujourd’hui principalement celui des symptômes. Le professeur
Chader Henni, pharmacologue, enseignant à la Faculté de
médecine d’Alger, et responsable du service de pharmacologie au
Laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques
(LNCPP), explique les principales pistes explorées en Algérie et à
travers le monde et qui se reposent particulièrement sur des
antiviraux, en plus du protocole de l’hydroxy- chloroquine validé par
le ministère de la Santé.
Le Soir d’Algérie : Le traitement antipaludéen adopté en
Algérie a fait ses preuves dans certains pays, notamment en
Chine. Qu’en est-il au juste ?
Pr Chader : Il ne s’agit pas de traitement mais d’un protocole
thérapeutique qui est en essai clinique et qui n’est pas encore
validé entièrement. Pour réaliser un essai clinique, il faut 100
patients. Ce qu’on reproche aux experts chinois, c’est le manque de
transparence dans leurs études, car ils n’ont pas communiqué tous
les détails et les mécanismes sur leur approche. La Chine a validé
à très haut niveau le protocole à la chloroquine mais tout de même,
il y a d’autres essais qui se font en parallèle, en associant la
chloroquine à Lopinavir et le Ritonavir , deux anti-infectieux et
antiviraux. C’est l'une des pistes retenues dans l'urgence pour lutter
contre l'infection au Covid-19 et dont les résultats sont bons. Pour
ce qui est de l’équipe de l’infectiologue marseillais le Pr Didier
Raoult, il n’a travaillé que sur 24 patients uniquement, mais dans
ces conditions, on ne peut pas se permettre le luxe d’élargir le
cercle des tests bien qu’il ait publié le vendredi 27 mars des
résultats d’une nouvelle étude tendant à prouver l’efficacité du
médicament.

Y a-t-il d’autres pistes de traitements ?


Effectivement, il y a plusieurs essais qui sont lancés actuellement :
les essais qui se font en Chine, aux États-Unis, en Europe et à
Cuba. Les Cubains sont en train de tester l’interféron (protéine
naturelle de la classe des cytokines qui sont capables de stimuler
des cellules immunitaires, c’est-à-dire une molécule qui intervient
sur l’immunité), en association avec le traitement standard.
L’interféron est utilisé en raison de son efficacité prouvée contre
différents virus aux caractéristiques similaires, et de son potentiel
pour améliorer les conditions respiratoires. Le médicament cubain a
suscité l’intérêt de plusieurs pays pour contrer les effets et la
propagation du Covid-19.

Quels sont les protocoles de traitement du Covid-19 utilisés


jusqu’à présent ?
Pour ce qui est des protocoles de traitement du coronavirus utilisés
actuellement dans le monde, il y en a 4 en tout :
1- L’antiviral, le Remdésivir, plus le traitement standard (ce qui se
fait en réanimation).
2- L’association des antiviraux lopinavir/ritonavir, plus le traitement
standard.
3- Lopinavir-Ritronavir associé à l’interféron ajouté à la thérapie
standard.
4- Le protocole expérimenté de l’hydroxychloroquine en association
avec le traitement standard, soit celui du Pr Didier Raoult.

Lequel est adopté en Algérie ?


Le protocole adopté en Algérie s’est inspiré des travaux du Pr
Didier Raoult qui se base sur le traitement standard plus
l’hydroxychloroquine. Il s’agit du protocole qui a été validé par le
comité d’experts, sous la direction générale de la prévention au
ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme
hospitalière pour la prise en charge du patient Covid-19 et qui est
entré en vigueur le 23 mars dernier.
Y a-t-il des recherches lancées en Algérie ?
Absolument. Des essais cliniques se font actuellement en milieu
hospitalier, les médecins et professeurs algériens ne sont pas
restés statiques et à attendre uniquement ce que font les autres
ailleurs. On est en train de penser à introduire une troisième
molécule et on envisage même d’emboîter le pas aux autres
chercheurs.

Qu’est-ce que la chloroquine ? Et l’hydroxychloroquine ? Y a-t-


il une différence ?
La chloroquine est une molécule avec laquelle sont conçus des
traitements préventifs et curatifs contre le paludisme, tels que la
Nivaquine et qui n’est plus systématiquement prescrite seule, car
elle est jugée inefficace dans certaines régions du monde.
L’hydroxychloroquine (commercialisée sous le nom de Plaquénil)
est l’un des dérivés de la chloroquine, utilisée contre certaines
maladies auto-immunes. Il faut préciser qu’on parle de
l’hydroxychloroquine car elle est 2 à 3 fois moins toxique que la
chloroquine dont la toxicité reste modérée.

Le ministre délégué à l’Industrie pharmaceutique a indiqué que


l’hydroxychloroquine est produite localement et en quantité
suffisante, confirmez-vous ?
Absolument, et au niveau du Laboratoire national de contrôle des
produits pharmaceutiques (LNCPP), nous avons procédé
dernièrement à un contrôle approfondi de l’hydroxychloroquine
produite par un laboratoire algérien, le CPCM Pharma en
l’occurrence et ce, en quantité astronomique.

Quelles recommandations faites-vous en tant que


pharmacologue ?
J’insiste pour dire que l’hydroxychloroquine est un produit qui doit
être utilisé uniquement en milieu hospitalier. Il ne doit pas être mis
en vente libre au niveau des pharmacies. La molécule possède des
propriétés anti-inflammatoires et antivirales, ce qui a motivé le feu
vert du ministère de la Santé pour la prescrire, mais sous
surveillance médicale. Le collège des experts du ministère a
d’ailleurs interdit de le prodiguer aux patients souffrant
d’insuffisance cardiaque, de tension artérielle ou de pathologies
oculaires.

Votre message pour les citoyens …


Il faut absolument respecter le confinement et les gestes d’hygiène
et rappeler l’importance des mesures-barrières, pour éviter la
propagation du virus, se laver régulièrement les mains avec
l’utilisation d’une solution hydroalcoolique, éternuer dans son coude
ou encore utiliser des mouchoirs à usage unique, décontaminer les
chaussures. Les autorités locales doivent s’impliquer aussi par un
nettoyage régulier de la chaussée. Cette opération doit être
quotidienne.
I. T.

RubriqueACTUALITÉS
Voici comment se
Covid-19

décidera la fermeture
d’une classe ou d’un
établissement scolaire

SALIMA AKKOUCHEPUBLIÉ 16-01-2022, 11:00





PPAgency-APP
Le ministre de l’Education nationale a déclaré que la situation
sanitaire actuelle ne nécessite pas la fermeture des établissements
scolaires. Cependant, quelles sont les conditions pour décider de la
fermeture d’une classe ou d’un établissement scolaire en cas
d’apparition de cas de contamination à la Covid-19 ? On ferme une
classe après l’apparition de trois cas avérés dans une période de
sept jours. Dans le cas d’apparition de trois cas, au minimum, dans
trois classes différentes, dans une période de sept jours, on ferme
l’établissement scolaire, selon une circulaire interministérielle prise
par les départements de l’éducation et de l’intérieur.
Salima Akkouche – Alger (Le Soir) - Une circulaire interministérielle
relative au renforcement du dispositif sanitaire et de lutte contre la
Covid-19 en milieu scolaire explique quelle est la procédure à
suivre en cas d’apparition de cas de Covid-19 parmi les élèves et
dans quel cas un chef d’établissement peut procéder à la fermeture
d’une classe ou d’un établissement. Ainsi, à l’entrée des
établissements, on doit prendre la température de tous les élèves
avant de leur accorder l’accès à l’établissement. Lorsqu’un cas
suspect est détecté, le chef de l’établissement l’oriente vers l’unité
de dépistage scolaire ou vers la structure de santé la plus proche.
Le chef de l’établissement est, ensuite, tenu de signaler cette
situation au directeur de l’éducation et le directeur de santé de
wilaya.
L’élève, s’il est avéré positif, sera pris en charge et confiné pendant
sept jours sans qu’il ait un impact sur l’ensemble de la classe. Dans
quel cas fermer une classe ? Ça sera après l’apparition de trois
élèves avérés positifs, dans la même classe, dans une période de
moins de sept jours, issus de familles différentes. Une enquête
épidémiologique est tout de suite déclenchée. Le chef
d’établissement fera ensuite une proposition de fermeture de la
classe en accord avec le directeur de l’éducation et c’est au
président de la commission de wilaya, présidée par le wali, de
décider de la fermeture ou pas de cette classe.
Dans ce cas, les élèves et les professeurs seront soumis à un
confinement pour une durée de sept jours et la classe sera
désinfectée. Dans quel cas peut-on procéder à la fermeture d’un
établissement ? C’est dans le cas où l’on enregistre trois cas
avérés positifs, dans trois classes différentes, dans une période
d’une semaine. Dans ce cas, le chef d’établissement peut procéder
à la fermeture de l’établissement, après accord du wali. «La
décision d’une fermeture d’un établissement devra être prise en
coordination avec le chef de l’établissement, le directeur de
l’éducation, le médecin de l’unité de dépistage et de suivi, le service
de la médecine préventive et les collectivités locales sous la
présidence du wali», recommande l’instruction interministérielle.
Y a-t-il des fermetures actuellement ? «Non», affirment plusieurs
directeurs de l’éducation de wilaya contactés. Le premier
responsable du secteur a récemment affirmé lors de son passage à
la Radio nationale Chaîne 1 que la situation actuelle ne nécessite
pas la fermeture des établissements scolaires.
S. A.

RubriqueACTUALITÉS
Covid-19Faut-il s’inquiéter du variant Mu ?
MASSIVA ZEHRAOUIPUBLIÉ 20-09-2021, 11:00

Entre la baisse significative des cas de contamination et la stabilisation du


nombre de patients hospitalisés, les dernières données épidémiologiques sont
encourageantes. Les spécialistes évoquent même une embellie de la situation
sanitaire en Algérie. Toutefois, bien que la décrue se confirme, la stabilité de la
courbe des contaminations demeure fragile. Après le Delta, c’est un nouveau
variant «Mu» qui attire l’attention des instances mondiales de la santé. Pour le
cas de l’Algérie, cette potentielle «nouvelle menace» préoccupe certains
spécialistes tandis que pour d’autres, elle n’inspire pas d’inquiétudes.
Massiva Zehraoui- Alger (Le Soir) - Faut-il craindre ce nouveau variant détecté
en Colombie ? Les spécialistes semblent minimiser les risques de ce dernier, du
moment que celui-ci est «maîtrisé».
Le variant Mu n’est, pour le moment, pas considéré comme préoccupant, diront-
ils. Les plus prudents soulignent, quant à eux, que les données relatives à ce
variant sont limitées, et qu’il est difficile de dire avec exactitude s’il représente
une réelle menace pour notre pays. Dans son bulletin épidémiologique
hebdomadaire, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a signalé que le
variant est, pour l’instant, classé comme «variant à suivre».
Par ailleurs, les experts soutiennent que le nombre de contaminations par ce
variant demeure dérisoire quand on sait qu’il a été détecté depuis plusieurs mois
maintenant en Colombie. Encore plus, si l’on compare la vitesse de sa
propagation à celle du variant Delta qui a donné lieu à la troisième vague en
Algérie. Les explications du docteur Mohamed Bekkat Berkani à ce sujet
rejoignent ce constat. Pour ce dernier, le variant Mu est loin de représenter une
menace pour l’Algérie. «Les chances de voir ce variant apparaître dans le pays
sont réduites», a-t-il affirmé.
Il estime que du moment que celui-ci est prédominant en Amérique du Sud,
notamment en Colombie, et n’est que très peu répandu en Europe, on ne peut
voir cette souche comme potentiellement dangereuse pour nous. «Il faudrait que
ce variant puisse d’abord migrer dans ces pays pour toucher le nôtre», explique-
t-il, outre le fait qu’il n’y ait peu voire plus du tout de liaisons aériennes entre
l’Algérie et les pays appartenant à ce territoire.
Le président de l’Ordre des médecins considère que ce qui devrait inquiéter les
autorités sanitaires, c’est la nonchalance qui caractérise la campagne nationale
de vaccination. «L’urgence est de trouver le moyen d’amener ou même
d’obliger les citoyens à se faire vacciner», appuie-t-il, en soulignant que la
décrue des contaminations est certes avérée, mais qu’il faut que chacun prenne
conscience que « la vaccination permet de prévenir les complications quel que
soit le variant qu’on contracte ».
Il convient de noter que l'OMS précise que «le variant présente des mutations
qui pourraient indiquer un risque d'«échappement immunitaire» (résistance aux
vaccins)». C’est justement l’élément qui interpelle d’autres spécialistes qui
préfèrent ne pas s’avancer sur la question. C’est le cas du professeur Chabani,
pneumo-allergologue, qui a indiqué : «Nous n’avons pas encore assez
d’éléments pour dire si les vaccins sont efficaces pour lutter contre tous les
variants, celui-là en particulier.»
Contrairement au premier intervenant, le professeur Chabani juge qu’il faut tout
de même rester vigilant. «Il n’est pas exclu que ce variant fasse son apparition
en Algérie, du moment qu’il a migré en Europe», fait-il savoir. Néanmoins, il
fait remarquer que ce variant semble «moins contagieux vu qu’il s’est manifesté
depuis plusieurs mois, mais qu’il se propage encore très peu», par rapport au
Delta. La vaccination demeure, selon les spécialistes, la meilleure alternative
pour éviter une potentielle quatrième vague. Le variant Mu, comme n’importe
quel autre, peut déclencher une nouvelle vague du virus, et ce, en fonction de sa
vitesse de propagation.
Mustapha Khiati, président de la Fondation nationale pour la promotion de la
santé et du développement de la recherche en Algérie, se dit préoccupé par ce
variant sans pour autant être alarmiste. «Tous les variants sont à prendre au
sérieux, dans la mesure où ils constituent une potentielle menace.»
L’intensification des opérations de vaccination est, pour lui, une nécessité. Car,
«tous les vaccins ont une même fin, celle de prévenir les complications que
peuvent engendrer le virus et ses mutants».
Par ailleurs, le variant Mu est actuellement classé par l’OMS dans la catégorie
des variants «préoccupants». Sa prédominance se traduit en Colombie ainsi que
dans d’autres pays de l’Amérique latine par un bilan élevé des cas
d’hospitalisation et de décès.
M. Z.

RubriqueACTUALITÉS
Y aura-t-il
Pandémie du Covid-19

une réelle prise de


conscience à Sétif ?

IMED SELLAMIPUBLIÉ 09-07-2020, 11:00





Au premier jour de l’application du confinement partiel de 13h
jusqu’à 5h du matin sur la ville de Sétif et 17 communes sur la
soixantaine que compte la wilaya de Sétif, la population sétifienne
commence réellement à prendre conscience de la gravité de la
situation engendrée par la pandémie du coronavirus.
La population dit avoir pris la pleine mesure de la propagation de la
pandémie du Covid-19 dans la wilaya de Sétif, après avoir constaté
la croissance exponentielle des cas de contamination où la barre
des 1 500 a été franchie il y a quatre jours. «Finies la plaisanterie et
l'insouciance, l’heure est grave», lancent des Sétifiens à travers les
réseaux sociaux. Ils exhortent leurs concitoyens à être plus
responsables et à respecter les consignes sanitaires. Aussi, les
pages facebook ne désemplissent pas des avis de décès et des
photos des disparus de la région emportés par le Covid-19, laissant
le soin aux Sétifiens de découvrir l’ampleur des dégâts. Dernière
victime de cette hécatombe sanitaire, Mourad Raffaoui, chef de
service de radiologie au niveau du CHU de Sétif, décédé, hier
matin, après avoir passé plus d’une semaine en réanimation.
Les commerçants de la ville de Sétif ont, eux aussi, pris conscience
du danger en imposant à leurs clients des mesures restrictives
comme le port obligatoire du masque de protection pour pouvoir
accéder à leurs commerces et de limiter le nombre de clients à
deux ou trois au maximum à l’intérieur des magasins. «Ça devient
plus qu'inquiétant maintenant et chacun doit nécessairement, sans
délai, se conformer scrupuleusement aux mesures et consignes
contre la propagation du Covid-19 avant qu'il ne soit trop tard pour
nous tous ici», a soutenu un boulanger du centre-ville. Un boucher
du marché couvert de Sétif, Achour B., a exprimé, quant à lui, ses
inquiétudes face à la propagation du virus, appelant les pouvoirs
publics à «une répression sévère» des contrevenants aux mesures
préventives édictées par les autorités sanitaires du pays. Pour ces
personnes, interrogées par Le Soir d’Algérie, le temps est
désormais à une prise de conscience collective sur l’adoption des
gestes barrières, seul moyen de protéger la population et de
maintenir des activités collectives. Il s’agit, en effet, de petits
gestes, mais essentiels pour freiner la propagation du Covid-19.
Les autorités locales et à leur tête le wali continuent de faire appel à
la responsabilité individuelle des Sétifiens. Une course contre la
montre est engagée contre la maladie et la mort. Au regard de
l’évolution exponentielle de la pandémie dans sa wilaya, le wali
déplore avec frayeur que, malgré la multiplication des campagnes
de sensibilisation sur la menace réelle du Covid-19, l’accroissement
vertigineux du nombre de cas enregistrés et l’expansion
significative de ce virus dans la région, «un certain nombre de
citoyens peu conscients ne s’invitent aucunement à la prudence et
au respect des mesures de sécurité et d’hygiène prescrites par le
gouvernement et les autorités sanitaires nationales et
internationales». Face donc à ce qu’il qualifie de «comportement
blâmable et suicidaire», Mohamed Belkateb, tout en exhortant la
population sétifienne à une véritable prise de conscience collective
en prenant au sérieux la menace qui plane sur la santé et la vie de
tous, encourage les forces de sécurité à renforcer les contrôles et à
recourir à la force si la situation l’impose. «Nous devons tous lutter,
sans ménagement, contre cette pandémie, si nous voulons éviter
une tragédie à notre wilaya», a-t-il dit. Ce dernier a également
déclaré que la durée du confinement partiel pourrait être réduite si
la situation épidémiologique s’améliore et le nombre des
contaminations diminue fortement.
Pour leur part, des médecins de la wilaya de Sétif, en première
ligne dans la lutte contre le nouveau coronavirus depuis le début de
la pandémie, misent sur une prise de conscience des citoyens en
tant que «maillon essentiel dans la bataille menée contre le Covid-
19», à travers, notamment, le respect des mesures barrières. «Le
citoyen est le principal allié des équipes médicales dans la lutte
pour l'éradication du coronavirus», exhortant ce dernier à prendre
conscience et à mesurer les sacrifices consentis par les équipes
médicales et paramédicales pour sauver la vie des malades».
Certains praticiens pointent du doigt l’inconscience des certains
citoyens, notamment les jeunes, dépassant parfois toutes les
limites au point de se prêter les masques de protection lorsqu'ils
pénètrent dans les institutions et lieux publics, où leur port est
obligatoire, signifie que la crainte des sanctions dépasse largement
la peur pour leur vie et celle de leur famille. «Il est très important
que le citoyen ressente le danger qui le menace, lui et sa famille, à
cause de ce virus mortel, car le sentiment de danger va
inévitablement augmenter sa vigilance, et c'est seulement à partir
de là qu'il respectera les mesures barrières indispensables à la
préservation de sa vie et celle de ses semblables», affirme le Dr
Lynda A. du CHU de Sétif.
Imed Sellami

RubriqueINFO EN CONTINU
Mise en place d'un
Covid-19

comité de veille et de
suivi de la disponibilité
de l'oxygène

LSAPUBLIÉ 13-07-2021, 15:36





Le ministère de l'Industrie pharmaceutique a annoncé mardi dans
un communiqué la mise en place d'un comité de veille et de suivi
de la disponibilité de l'oxygène médical et l'approvisionnement des
établissements hospitaliers, en coordination avec les secteurs
concernés.

Ce comité a été mis en place à l'issue d'une réunion tenue lundi, et


consacrée à l'élaboration d'un plan d'action en matière de
production, de mutualisation des moyens et de disponibilité de
l'oxygène médical pour l'approvisionnement des établissements
hospitaliers, en riposte à la pandémie de la Covid-19.

Présidée par le ministre de l'Industrie pharmaceutique, Lotfi


Benbahmed, la réunion a regroupé des cadres du secteur, ceux du
ministère de l'Intérieur et du ministère de la Santé, ainsi que les
représentants des cinq producteurs d'oxygène médical: Linde Gas,
Calgaz, Sidal, Ryanox et Aures Gaz.

Lors de cette rencontre, il a été convenu de la tenue d'une réunion


hebdomadaire d'évaluation en présence de l'ensemble des
intervenants pour le suivi et la mise en oeuvre de cette opération et
notamment l'évaluation de la production et de la mutualisation des
moyens.

Le mode opératoire retenu est de mobiliser l'ensemble des moyens


nationaux de production et de logistique pour assurer une
disponibilité continue de l'oxygène médical au niveau des
établissements hospitaliers, a expliqué le ministère. A cet effet, il a
été convenu d'augmenter la capacité de production d'oxygène
médical à travers l'apport de l'oxygène industriel après validation
des services compétents de l'Agence nationale des produits
pharmaceutiques pour un usage médical.

Le communiqué a cité, dans ce cadre, l'exemple de l'entreprise


Tosyali qui volontairement et bénévolement annonce une
augmentation de la capacité de production de 50.000 litres/jour à
100.000 litres/jour.

RubriqueKIOSQUE ARABE
Où il est encore question
de la Ligue

AHMED HALLIPUBLIÉ 07-11-2022, 11:00





Pour sauvegarder la façade d'unité de la Ligue arabe, il est de
tradition d'éviter, lors des Sommets les sujets de friction, ceux qui
fâchent et qui peuvent hypothéquer les résultats.
Au Sommet d'Alger qui s'est tenu mardi et mercredi derniers, un
seul pays n'est pas venu avec le même état d'esprit, mais avec
l'idée préconçue de jouer les trouble-fête, à défaut d'y contribuer.
C'était, semble-t-il, la feuille de route assignée au ministre marocain
des Affaires étrangères, et qui s'y est conformé à tous points de
vue, de l'arrivée à l'aéroport aux éclats en conférences. Au point
que l'ancien diplomate, Abdelaziz Rahabi, très au fait des traditions
en ce domaine s'est dit indigné par l'agressivité dont a fait montre le
Chef de la diplomatie marocaine. Nasser Bourita, c'est de lui qu'il
s'agit, a multiplié les provocations depuis son arrivée à l'aéroport
d'Alger, jusqu'à irriter ses hôtes algériens, comme s'il voulait
provoquer un incident. Ceux qui ont connu de tels procédés,
marque de fabrique du Maroc, lors des conférences de l'OUA
notamment, en savent quelque chose, et M. Abdelaziz Rahabi était
du lot. Mais au sommet d'Alger, le chef de la diplomatie marocaine
a dépassé la mesure en voulant imposer à l'ordre du jour la
question de la fourniture de drones iraniens au Front Polisario.
Ainsi, le Maroc pouvait se faire bien voir de l'Occident qui a
dénoncé la fourniture d'armes iraniennes à la Russie (!!), des
drones, tout en faisant l'impasse sur ceux que lui fournit Israël. Du
coup, la Ligue arabe aurait été bien en peine de faire un choix entre
dénoncer l'Iran qui fournit des armes au Fpolisario, ou dénoncer le
Maroc voisin qui ouvre son territoire à Israël. Au demeurant, le
Maroc n'a pas attendu d'arriver à Alger pour soulever ce lièvre
puisque l'un de ses journalistes attitrés, le prédestiné Khairallah
Khair Allah, l'avait fait à la veille du Sommet. Jetant le doute sur les
chances de succès du 31e Sommet, il affirmait simplement que les
Chefs d'État arabes n'aboutiraient à rien s'ils ignoraient «le danger
principal, l'Iran expansionniste». Dans la foulée, et comme pour
influer sur le déroulement des travaux du Sommet d'Alger, des
médias faisaient état de préparatifs iraniens pour des attaques
ciblées contre l'Arabie saoudite. Dans le même esprit le retour de la
Syrie dans la Ligue arabe a été éludé, non seulement en raison
d'une demande officielle de la Syrie, elle-même, mais aussi au vu
d'une majorité hostile. Là aussi, il faut considérer les retombées
politiques des Accords d'Abraham qui tendent à substituer à
l'ennemi principal, Israël, un nouveau, plus diabolisé aux plans
politique et religieux.
Israël n'est donc plus un danger pour les pays arabes, selon cette
nouvelle vision, même s'il installe ses armes et son armée à l'est du
Maroc, face aux frontières de l'Algérie, pays ancré à la Ligue.
L'organisation fondée en 1945 par le gouvernement égyptien (au
temps du Roi Farouk, dernier souverain d'Égypte) n'a jamais quitté
Le Caire sauf pour une période de dix ans (1979-1989) à Tunis. Le
siège avait été déplacé en exécution du boycott de l'Égypte, et son
exclusion de la Ligue, décidée par la majorité des pays arabes suite
aux accords de Camp David, signés par Sadate. L'Égypte a
récupéré aussi, en plus du siège, le poste de Secrétaire général de
la Ligue, occupé depuis 2016 par l'ancien chef de la diplomatie
égyptienne, Ahmed Abou l'Ghaith. Pour comprendre ce rôle
prépondérant de l'Égypte qu'elle doit autant à son rôle de membre
fondateur de la Ligue qu'à sa position et à son histoire, une
anecdote publiée par un confrère égyptien. Il s'agit du chroniqueur
du quotidien Al-Misri-Alyoum, Suleimane Djaouda présent au
Sommet d'Alger, et à qui une jeune Algérienne a posé cette
question, banale, mais pertinente : «Pourquoi, nous les Algériens
comprenons le parler égyptien, mais vous, les Égyptiens, ne
comprenez pas notre parler ?». Au moment où elle posait cette
question, la voix d'Oum-Kalthoum remplissait l'air de l'endroit où
nous étions, comme pour prouver que la Diva était vénérée ici, note
le journaliste.
En guise de réponse, Suleimane Djaouda lui rapporte l'anecdote
que Boumédiène aurait racontée à un officiel égyptien, lors de son
passage à Alger : «On est à une époque en Algérie où n'importe
quel voleur peut accomplir son forfait, s'il choisit le moment précis
de la diffusion du feuilleton égyptien. À ce moment-là, toute la
famille était devant la télévision, et consacrait uniquement son
attention sur le déroulement du feuilleton, sans se préoccuper de ce
qui se passait autour d'elle. Ce qui pouvait être une tentation facile
pour un voleur». Et le chroniqueur d'y aller de son petit
commentaire : «J'ai raconté cette histoire à la jeune fille qui s'était
étonnée, et qui ne savait pas que c'était ça la cause du fait que je
ne comprenais pas son arabe algérien, alors qu'elle comprenait
aisément le mien. Cela signifie que l'arme de l'art est la plus
puissante et que la culture reste prépondérante».
Ce qui me navre, c'est que cette jeune Algérienne ignorait cette
évidence que le journaliste égyptien s'est fait un plaisir de lui
apprendre.
A. H.

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