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Lettre N°8 : Décembre 2019

« Tous les yeux regardent, peu observent, très peu voient ».


Albert Sanchez Pinol

Editorial :

Quand je fais une sortie dans la nature avec quelqu’un, ou avec un groupe ce qui m’émeut
c’est le sourire de la personne ou des gens quand on observe un animal. Cette transformation des
visages est vraiment une émotion toute magique à mes yeux.
Qu’est ce qui fait que l’observation d’un être vivant sauvage nous ravit autant ? Je n’ai pas
de réponse, mais il me semble que ces instants sonnent comme les clefs d’un bonheur enfoui au
plus profond de nous même. Plaisirs certainement ancestraux, jamais oubliés, des temps où nous
n’avions que la contemplation de la nature comme distraction.
L’observation de la nature et plus particulièrement de sa faune, est récréative, émouvante,
parfois désopilante et même parfois philosophique. Car je ne sais pas si vous savez, mais les
naturalistes sont des non conformistes qui peuvent s’émerveiller même devant une crotte…
Pour moi, l’existence est une quête de sens, de savoir et de partage qu’il faut cultiver sans
cesse. La découverte de la nature s’inscrit dans cette philosophie. Plus on la connait, plus on a
envie d’apprendre encore et encore, ce qui donne du sens à notre vie.
Le naturaliste en quête d’observation a l’œil aiguisé, toujours attentif au moindre détail, en
quelque sorte il tient le bonheur à l’œil. La nature est mystérieuse pour nous plaire, bouscule nos
sens par amitié. Ce qui fait que les choses vues relèvent presque de la spiritualité. Un courant de
Pensée Naturaliste existerait il ? Allez savoir, toujours est-il que grâce à la nature, les galères, les
épreuves ou le chagrin cèdent face à l’immersion dans le milieu naturel. Quiconque est allé dans
la nature pour se ressourcer, se refaire une santé mentale après un problème, pourra en
témoigner. Alors, si la nature vous tend la main, n’hésitez plus : prenez-la...
Et si l’immersion dans la nature nous rendait optimiste ?

Noël
Jeannot,
Président des
Gazouillis du
Plateau
Sauvons notre biodiversité – 1000 actions pour la nature

Dans notre dernière lettre nous vous informions de notre action « Sauvons notre
biodiversité – 1000 actions pour la nature ». Après un beau succès lors de son lancement le 12
octobre dernier avec plus de 200 personnes lors de cet après-midi-là dans le parc du château du
Désert à Maîche, après une couverture médiatique conséquente avec même un passage sur les
ondes nationales dans l’émission « La tête au carré » sur France Inter, l’opération stagne.
Pour l’instant nous avons enregistré plus de soixante-dix actions pour une quarantaine de
sites répertoriés. On est loin du compte…
On pourrait s’interroger sur les raisons psychologiques du faible engagement individuel
pour lutter contre l’appauvrissement de la biodiversité à notre porte. Mais nous préférons penser
que les problèmes sociaux, la fin d’année avec son lot de fêtes occupent plus l’esprit des
personnes que les préoccupations environnementales ; peut-être également une certaine
négligence, ou difficulté quant à la démarche d’aller sur le site.
Nous espérons que le début de l’année prochaine et au cours du premier semestre 2020 la
prise de conscience sera plus forte et que l’objectif que nous nous sommes fixé sera atteint, voire
dépassé.
Alors, si vous ne l’avez pas encore fait, merci de faire une action, sans omettre de le signaler
sur notre site. Si vous êtes une personne qui œuvre depuis longtemps dans le sens de notre action,
merci aussi de nous le signaler, cela fera progresser le compteur. Si vous êtes un peu en dehors de
secteur concerné, rien de grave, signalez-le également nous en tiendrons compte.
D’une façon ou d’autre, merci aussi de parler de cette démarche autour de vous et surtout
d’inciter les autres à agir, ou à nous envoyer les actions mises en œuvre.
Pour terminer, nous voudrions signaler que cette action ne revendique qu’une chose : le
droit de profiter de la beauté du monde vivant qui nous entoure. Nous voulons de la beauté, de la
vie débordante dans notre région, le long des chemins et sentiers qui sillonnent notre plateau et
nos vallées. Tout cela juste pour nous exalter, nous enchanter et faire briller nos regards et
surtout ceux des enfants qui partagent ce territoire avec nous. Qu’ils connaissent eux aussi les
mêmes émerveillements que nous face au monde vivant, face à la Nature.
Récemment, on m’a rétorqué que nous « les écolos », nous étions trop alarmistes, et que
nos références soi-disant scientifiques n’étaient peut-être pas si justes que cela. Voici une étude
qui prouve bien le fondement de nos propos.

Les sciences de la conservation ont-elles les résultats espérés ?


Revue Ornithos 26-3 : 152 (2019)
Selon ses détracteurs, la biologie de la conservation doit se réformer car elle fournirait des
résultats exagérément pessimistes, fondés uniquement sur les « hot spots » de biodiversité, et peu
adaptés à résoudre la perte de biodiversité. Mais ces critiques sont des postures politiques bien
loin de représenter la réalité. Pour le démonter, deux jeunes et brillants chercheurs français (et par
ailleurs Ornithos), Laurent Godet et Vincent Devictor, ont passé en revue 12971 articles publiés
entre 2000 et 2015 dans les 9 principales revues mondiales consacrées à cette discipline. Après
avoir classé ces articles selon des critères de pertinence, de représentativité et d’efficience, leur
constat est clair : les recherches en biologie de la conservation couvrent tous les groupes
d’espèces et tous les grands types de paysages à travers la planète, et elles jouent vraiment un rôle
majeur en apportant des preuves de l’impact des activités humaines sur la biodiversité. Ces
recherches fournissent des résultats encourageants d’actions en faveur de la biodiversité et font
connaître une grande diversité d’outils de conservation efficaces, loin de se limiter à la création
d’aires protégées. Clairement, les sciences de la conservation fournissent le type de résultats
attendus d’elles. Elles pourraient toutefois faire mieux en corrigeant un biais fréquent dans les
publications scientifiques : il serait utile de publier tout autant sur les expériences inefficaces que
sur celles donnant de bons résultats, car le progrès se nourrit aussi de la connaissance de ce qui
n’a pas fonctionné.
P. Yésou : Trends in Ecology et Evolution 33-10 : 720-730
L’année se termine, elle aura été celle d’un ambitieux pari, celui de réveiller les consciences, de
fédérer les initiatives individuelles, pour donner un bel élan à notre biodiversité. Que cette
mésange bleue en soit la messagère.
Nous souhaitons à chacun d’entre vous, une très belle année 2020, dans une accueillante nature,
dans laquelle vous pourrez " Jouir à la fois de toutes les grâces, de tous les bienfaits de la nature
féconde et de toutes les grandeurs, de toute la poésie de la nature inculte." (George Sand 1833
"Lélia")

Prochain rendez-vous : 17 janvier 2020 à Damprichard à 20h15


Conférence : Petit aperçu de la faune africaine par Samuel DELON, biologiste, naturaliste et photographe

Rédaction et Photographies : Noël Jeannot


Dessin : Thierry Morel
Mise en page : Sylvie Lacoste
Les Gazouillis du Plateau ont leur siège à la Bibliothèque Louis Pergaud à Maîche.
L’association a déposé ses statuts en 1998, et s’est donné comme but de contribuer à la connaissance et à la protection
de la nature, ainsi qu’à l’information et à l’éducation sur ce sujet à travers différentes actions.
La cotisation est de 15 € pour l’année et de 20 € pour les familles
Cette lettre est diffusée par Noël Jeannot, Président de l’Association
Contact : njeannot.old@orange.fr - Tel 06 75 68 26 38 - Adresse 22, rue Des Burillons - Charquemont 25140
Site animé par Thierry Morel : http://lesgazouillisduplateau.weebly.com/
Page Facebook : https://www.facebook.com/lesgazouillisduplateau/

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