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SCIENCES
Publié le 22/02/2022
[EN VIDÉO] Les 20 ans de Futura avec Françoise Combes 2021 c'est l'année des 20 ans de Futura ! À cette
grande occasion, nous avons demandé à nos parrains de s'exprimer sur le sujet... Françoise Combes s'est
notamment prêtée à l'exercice et nous livre son analyse d'astrophysicienne sur le passé, mais aussi sur les
20 prochaines années.
Les noyaux actifs de galaxies (AGN) sont des sources extrêmement énergétiques alimentées par des
trous noirs supermassifs. Cette courte vidéo donne un aperçu de ces objets particuliers au travers de
la récente découverte d’un AGN au centre de la galaxie Messier 77. © European Southern
Observatory (ESO)
On a fini par avancer l'idée, décrite par ce que l'on appelle le modèle unifié des
AGN, que derrière tous ces noyaux actifs de galaxies se cachait un même type
d'objets, mais vus sous différents angles et à différentes périodes de l'histoire de
l'Univers, à savoir comme on l'a dit des trous noirs supermassifs émettant une
énorme quantité d'énergie suite à des processus complexes, et pas toujours
bien compris, d'accrétion de matière (principalement sous forme de filaments
froids) et de magnétohydrodynamique relativiste.
Ainsi, dans une région guère plus grande que le Système solaire tout au plus,
devait se trouver un tore de poussière et de gaz neutres entourant un disque
d'accrétion de poussière, de gaz et finalement de matière ionisée par la chaleur
libérée par frottements visqueux dans ce disque et chutant sur un trou noir de
Kerr en rotation.
Le plasma chauffé pénétrant dans l'ergosphère du trou noir, c'est-à-dire la région
de l'espace-temps entraînant en rotation tout corps tombant radialement,
participait alors à un mécanisme complexe, élucidé en partie par Blandford et
Znajeck, où l'énergie gravitationnelle de chute de la matière et surtout l'énergie
de rotation du trou noir étaient converties en rayonnement intense et en jets de
matière le long de l'axe de rotation de l'astre compact.
Les astronomes ont observé différents types d'AGN. Certains, appelés blazars, sont extrêmement
brillants et peuvent présenter des variations de luminosité sur des échelles de temps de quelques
heures ou de quelques jours seulement, tandis qu'un autre type, appelé quasar, est également très
brillant mais tend à présenter une variabilité moindre que les blazars. Les galaxies de Seyfert, qui se
présentent sous deux formes (1 et 2), constituent un autre type d'AGN, entourés de galaxies hôtes
facilement détectables. Les galaxies de Seyfert 1 et de Seyfert 2 sont toutes deux caractérisées par
un noyau brillant. Toutefois, celles de type Seyfert 2 ont tendance à être plus discrètes. Le modèle
unifié des AGN stipule que, en dépit de leurs différences, tous les AGN sont dotés de la même
structure de base : un trou noir supermassif entouré d'un épais anneau ou tore de poussière. D'après
ce modèle, toute différence d'aspect entre les AGN résulte de l'angle sous lequel nous observons le
trou noir et son volumineux anneau depuis la Terre. Le type d'AGN que nous observons dépend ainsi
du degré d’obscurcissement du trou noir le long de la ligne de visée, l’anneau l’éclipsant parfois
totalement. © European Southern Observatory (ESO), L. Calçada et M. Kornmesser
Cette image, capturée au moyen de l’instrument Matisse, figure les régions centrales de la
galaxie active Messier 77. Grâce à des observations remarquablement détaillées du centre actif
de cette galaxie, une équipe d’astronomes a détecté la présence d’un anneau dense de
poussière et de gaz cosmiques dissimulant un trou noir supermassif. Le point noir indique la
position la plus probable du trou noir, tandis que les deux ellipses matérialisent l’étendue, vue
en projection, du volumineux anneau de poussière interne (en pointillés) et du vaste disque de
poussière. © ESO, Jaffe, Gámez-Rosas et al.
Un résumé du modèle unifié des AGN expliquant les différentes observations par des
différences de points de vue. Une classe particulière de quasar est celle des blazars (en
anglais to blaze veut dire flamboyer) dont l'AGN BL Lacertae est l'exemple typique. Dans le
modèle unifié des AGN, il s'agirait du jet de matière d'un quasar dirigé dans notre direction. ©
Nasa, EPO, Sonoma State University, Aurore Simonnet
« Les trous noirs supermassifs trop gloutons. » Toutes les galaxies abritent en leur centre un trou
noir supermassif, de masse comprise entre un million et quelques milliards de masses solaires. Il
existe un rapport de proportionnalité entre la masse de ces trous noirs et la masse du bulbe des
galaxies, ce qui fait penser que la formation des étoiles et l’alimentation des trous noirs se
produisent simultanément. En quelque sorte, les galaxies et leurs trous noirs croissent en symbiose.
Lorsque du gaz tombe vers le centre de la galaxie, le trou noir en avale le plus possible, mais la
masse qu’il peut absorber est limitée. La chute de matière sur le trou noir libère une quantité
considérable d’énergie, sous forme de rayonnement, et aussi sous forme d’énergie cinétique. Le
noyau de la galaxie devient actif, soit un noyau de Seyfert, soit un quasar. Les vents et jets de plasma
émis par le trou noir entraînent le gaz interstellaire environnant. Des flots de gaz moléculaire ont
récemment été détectés autour des noyaux actifs, emportant tellement de masse qu’ils peuvent
avoir un impact significatif sur l’évolution de la galaxie hôte, en régulant ou stoppant même
l’approvisionnement en gaz pour la formation des étoiles. Les trous noirs gloutons, en recrachant
leur nourriture, régulent la formation des étoiles. Nous détaillerons ces phénomènes, peut-être à
l’origine de la proportionnalité entre masses des trous noirs et des bulbes. Françoise Combes est
astronome à l'Observatoire de Paris au Laboratoire d'étude du rayonnement et de la matière en
astrophysique (Lerma). Son domaine actuel de recherche concerne la formation et l’évolution des
galaxies. © École normale supérieure - PSL
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Lien externe
Thermal imaging of dust hiding the black hole in the Active Galaxy NGC 1068
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