Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
ANTIBIOPROPHYLAXIE ET CHIRURGIES DE
CONVENANCE CHEZ LES ANIMAUX DE COMPAGNIE :
ENQUÊTE SUR LES PRATIQUES VETERINAIRES
ACTUELLES ET LES FREINS AU CHANGEMENT
Thèse réalisée en commun avec CHARREAUX Coline
THESE
Par
PERRIN Amandine
CAMPUS VETERINAIRE DE LYON
Année 2021 - Thèse n° 105
ANTIBIOPROPHYLAXIE ET CHIRURGIES DE
CONVENANCE CHEZ LES ANIMAUX DE COMPAGNIE :
ENQUÊTE SUR LES PRATIQUES VETERINAIRES
ACTUELLES ET LES FREINS AU CHANGEMENT
Thèse réalisée en commun avec CHARREAUX Coline
THESE
Par
PERRIN Amandine
Lis t e d e s En s e ig n a n t s d u Ca m p u s Vé t é r in a ir e d e Ly o n (01-09 -202 1)
3
4
REMERCIEMENTS
5
6
7
8
TABLE DES MATIÈRES
10
Table des annexes
Annexe 1 : Suivi des ventes d’antibiotiques vétérinaires 2018, Anses .................................. 105
Annexe 2 : "Les Antibios, comme il faut, quand il faut." Campagne 2020 du Ministère de
l'Agriculture et de l'Alimentation ........................................................................................... 106
Annexe 3 : Questionnaire utilisé pour l’enquête et réalisé sur Google Forms ....................... 107
Annexe 4 : Code utilisé dans le logiciel RStudio pour réaliser l’ACM et obtenir les cartes
factorielles, représentant les individus dans le plan factoriel selon chacune des variables.... 123
Annexe 5 : Cartes factorielles : individus dans le plan factoriel selon chacune des
variables ................................................................................................................................. 129
Annexe 6 : Catégorisation des antibiotiques à usage vétérinaire de l’Agence Européenne
du Médicament, décembre 2019 ............................................................................................ 137
11
12
Table des figures
Figure 1 : Taux d'infection post-opératoire des plaies chirurgicales en fonction du moment
de l'administration des antibiotiques par rapport à l'incision cutanée ...................................... 42
Figure 2 : Mécanismes de transfert horizontal de matériel génétique...................................... 46
Figure 3 : Mécanismes de résistance aux antibiotiques ........................................................... 47
Figure 4 : Contenu du courrier électronique diffusé par La Semaine Vétérinaire ................... 58
Figure 5 : Diagramme en bâtons du nombre de réponses quotidiennes au questionnaire,
entre le 28 mai et le 9 juillet 2021 ............................................................................................ 59
Figure 6 : Distribution de l’année de sortie d’école vétérinaire des 727 répondants
(question 3) ............................................................................................................................... 61
Figure 7 : Distribution du domaine d’activité des 727 répondants (question 5) ...................... 62
Figure 8 : Diagramme en secteurs de la fourchette d’expérience clinique en activité canine
chez les 727 répondants (question 6) ....................................................................................... 62
Figure 9 : Diagramme de distribution de la région ou de la collectivité d’outre-mer de
provenance des 727 répondants (question 9) ........................................................................... 63
Figure 10 : Diagramme des lieux d’intervention utilisés par les vétérinaires répondants en
chirurgie de convenance (question 12)..................................................................................... 64
Figure 11 : Diagramme des modalités d’habillement du chirurgien chez les 727 répondants
(question 13) ............................................................................................................................. 65
Figure 12 : Diagramme du matériel utilisé par les répondants en chirurgie de convenance
(question 14) ............................................................................................................................. 65
Figure 13 : Distribution des modalités d’utilisation d’antibioprophylaxie en chirurgie de
convenance par les 727 praticiens répondants, chez les chiens, les chiennes, les chats et les
chattes (question 16)................................................................................................................. 66
Figure 14 : Distribution des voies d’administration les plus utilisées en per ou pré-
opératoire par 419 praticiens ayant recours à une antibioprophylaxie (question 25) ............... 67
Figure 15 : Distribution des modalités d’utilisation d’antibiocouverture en chirurgie de
convenance par les 727 praticiens répondants, chez les chiens, les chiennes, les chats et les
chattes (question 26)................................................................................................................. 69
Figure 16 : Distribution des voies d’administration les plus utilisées en post-opératoire par
446 praticiens ayant recours à une antibiocouverture (question 35) ........................................ 70
Figure 17 : Diagramme de distribution des réponses concernant l’existence de protocoles
d’utilisation d’antibiotiques établis et utilisés systématiquement dans la clinique
(question 36) ............................................................................................................................. 73
Figure 18 : Distribution des dates de dernier changement de pratiques en matière
d’utilisation d’antibiotiques en chirurgie de convenance, chez les chiens, les chiennes, les
chats et les chattes (question 41) .............................................................................................. 74
Figure 19 : Diagramme des causes de modification des pratiques d’utilisation
d’antibiotiques en chirurgie de convenance recensées chez 514 répondants (question 43) ..... 75
Figure 20 : Opinions des 727 répondants concernant les risques d’infection de site
opératoire (question 44) ........................................................................................................... 75
Figure 21 : Diagramme en secteurs de l’avis des 727 répondants concernant la démarche à
suivre en cas de rupture accidentelle d’asepsie (question 45) .................................................. 76
Figure 22 : Perception des 727 vétérinaires répondants vis-à-vis de l’utilisation
d’antibiotiques en prévention de manière générale (question 56)............................................ 77
Figure 23 : Diagramme en secteurs de la perception des 727 répondants concernant l’attente
des propriétaires en matière de prescription antibiotique (question 52) .................................. 78
Figure 24 : Impact de l’attente des clients en matière de prescription antibiotique sur la
pratique des vétérinaires dans le cadre de l’antibioprophylaxie et de l’antibiocouverture :
comparaison selon si une attente est perçue (n = 150) ou non (n = 577) (questions 53 et 54) 79
13
Figure 25 : Cartes factorielles des répondants selon leur utilisation d’antibioprophylaxie ou
d’antibiocouverture chez les chattes ........................................................................................ 84
Figure 26 : Représentation des modalités ayant les rapports de corrélation les plus élevés
dans le plan factoriel ................................................................................................................ 87
Les figures 2 et 3 ont été réalisées par Coline Charreaux. Les figures 5 à 26 correspondent à
notre production personnelle.
14
Table des tableaux
15
16
Liste des abréviations
17
18
INTRODUCTION
L’émergence de résistances bactériennes aux antibiotiques est un problème de santé
publique, connu quasiment depuis la découverte même de ces agents antimicrobiens, et
favorisé par leur emploi massif. Ce dernier a entraîné la sélection et la diffusion de souches
bactériennes résistantes dans tous les écosystèmes. De ce fait, des impasses thérapeutiques
existent pour certaines maladies, d’où l’intérêt de préserver certaines molécules à l’usage
humain exclusivement. L’antibiorésistance est en effet à l’origine d’au moins 700 000 décès
par an dans le monde (1).
L’objectif de cette thèse est, d’une part, de proposer une synthèse actualisée des
recommandations en matière d’antibioprophylaxie en chirurgie de convenance des animaux
de compagnie. D’autre part, elle permet de discuter de la nécessité d’un usage systématique
d’antibiotiques en prévention et aspire à fournir des preuves sur l’impertinence de cette
pratique aux praticiens. À VetAgro Sup - École vétérinaire de Lyon, l’antibioprophylaxie a
été arrêtée il y plusieurs années alors que les intervenants en stérilisation des chiens et chats
sont des étudiants, ce qui pourrait être à l’origine de durées d’intervention prolongées liées à
l’apprentissage et parfois de potentielles erreurs minimes d’asepsie. L’analyse rétrospective
de ces cas est menée en parallèle dans la thèse Coline Charreaux pour évaluer l’impact de cet
arrêt d’utilisation d’antibiotiques sur le risque d’infection postopératoire. Mon étude vise, par
l’intermédiaire d’une enquête, à la compréhension des pratiques actuelles des praticiens
vétérinaires, et à déterminer quels sont les éventuels freins au changement de leurs pratiques
en matière d’antibioprophylaxie.
19
20
PARTIE I : État actuel des connaissances en chirurgie de
stérilisation des animaux de compagnie – Partie réalisée en
commun avec Coline Charreaux
La stérilisation chirurgicale des chiens et des chats, seules espèces dont nous parlerons
dans ce manuscrit, est la technique de contraception la plus utilisée en médecine vétérinaire
(3). En 2020, des enquêtes rapportent qu’entre 87 et 88 % de la population féline et qu’entre
de 48 et 54 % de la population canine est stérilisée, en France (4,5).
21
Tableau I : score de la Société Américaine d’Anesthésiologie (ASA), permettant d’évaluer
l’état général du patient
La stérilisation chirurgicale semble corrélée à une espérance de vie plus élevée chez
les femelles stérilisées que chez les femelles entières, ce qui ne semble pas être forcément le
cas chez les mâles pour lesquels la comparaison d’études apporte des preuves inconstantes
voire contradictoires sur l’espérance de vie d’après Urfer et al. (9).
22
La stérilisation permettrait, en plus de supprimer les manifestations de l’activité
sexuelle, de modifier le comportement des animaux : cet effet est rapporté comme étant plus
prononcé chez le chien mâle que chez la chienne, avec une diminution des comportements de
monte, de marquage urinaire, de divagation et d’agression intraspécifique. L’effet de la
stérilisation sur les agressions dirigées vers les humains, la protection de ressources, la monte
d’objet ou d’humains semble plus nuancé et inconstant, selon la revue de Urfer et al. (9). La
diminution du marquage urinaire, des agressions d’humains ou intraspécifiques est envisagée
chez le chat (11,12). Chez le chat, la stérilisation diminue fortement les vocalises (13).
b. Âge de l’animal
Pour les animaux de compagnie, la stérilisation de convenance à l’âge de six mois est
devenue une pratique courante, et même une habitude (13,16,17).
23
De plus, la stérilisation précoce des chats à l’âge de quatre mois a fait l’objet d’une
enquête récente au Royaume-Uni et en France (16,17). Celle-ci est même recommandée entre
six et quatorze semaines par l'AAFP (American Association of Feline Practioners) et l'ISFM
(International Society of Feline Medicine) (13,17).
24
D) Les complications associées aux chirurgies de convenance
• Saignements vaginaux : des saignements vaginaux peuvent apparaître dans les 16 jours
suivant la stérilisation, lorsqu’une artère utérine est endommagée. L’utilisation de fil
tressé non résorbable, d’une ligature transfixante à travers la lumière utérine, ou une
mauvaise asepsie sont des facteurs de risque de saignement vaginal. Dans une étude de
Pearson (23), ces saignements vaginaux ont concerné 15 % des cas.
25
• Incontinence urinaire : le risque de développer de l’incontinence urinaire semble être
augmenté chez la chienne, à la suite d’ovariectomie ou ovario-hystérectomie.
L’incontinence urinaire semble plus probable chez des chiennes présentant un plus grand
gabarit et stérilisées à un jeune âge (9,22).
Les hémorragies font partie des complications pouvant menacer la vie de l’animal.
Elles peuvent être caractérisées par un saignement important et rapide ou un saignement à
plus bas bruit (25).
26
Elles sont généralement causées une erreur technique : déchirement du pédicule
ovarien par exemple ou mauvaise ligature vasculaire des gonades mâles ou femelles et
hémorragie abdominale. Lors d’orchiectomie, les hémorragies sont souvent scrotales. Elles
peuvent être dues au saignement de vaisseaux sous-cutanés ou au saignement de la vaginale
lors de la technique à vaginale ouverte (24,25).
La prise en charge consiste à repérer l’origine du saignement et arrêter l’hémorragie
(25).
Déhiscence :
La déhiscence cutanée est cliniquement facilement détectable. La déhiscence des sutures plus
profondes peut se manifester par l’apparition d’œdème, de gonflement local non douloureux
consécutif à une hernie ou par la présence de collections séro-sanguines. Des examens
d’imagerie, par exemple échographiques, devraient être réalisés afin d’identifier les structures
impactées par la déhiscence (26).
En effet, une infection de site opératoire est non seulement caractérisée par la présence
d’une composante inflammatoire, mais également par l’identification d’éléments en faveur
d’une composante infectieuse (27).
27
Il n’existe actuellement aucune définition consensus de l’infection de site opératoire
en médecine vétérinaire. Nous allons voir l’importance de l’utilisation d’une définition claire
et systématique de l’infection de site opératoire, afin de permettre une identification de
l’infection, son suivi, sa prévention, et son traitement (27).
28
Tableau II : Définition clinique et temporelle de l'infection de site opératoire
Les auteurs font régulièrement référence aux travaux d’Altemeier de 1976, consolidés
en 1984, afin d’évaluer le risque d’infection de site opératoire selon la classification de la
contamination de la chirurgie réalisée, communément appelée « Classification d’Altemeier »
(8,29). Nicholson évoque, en citant les travaux d’Altemeier, que le risque de développer une
infection de site opératoire est corrélé avec le niveau de contamination bactérienne et leur
virulence, et est inversement proportionnel à la résistance de l’hôte (30).
30
Ainsi, pour les chirurgies considérées comme « propres », dont les stérilisations
chirurgicales de convenance font partie, les taux d’infection de site opératoire rapportés dans
les différentes études disponibles sont compris entre 2 et 6 %.
31
En comparaison avec le Tableau III, les taux d’infection de site opératoire pour les
chirurgies de stérilisation de convenance sont globalement les mêmes que pour les chirurgies
propres. Cependant, une étude rapporte un taux plus élevé de 8,9 % ; les taux d’infection de
site opératoire dans les études de stérilisation (40–43) sont respectivement de 5,7 %, 3,9 %,
inférieur à 1,0 % et 8,9 %. Ces différences de taux d’infection de site opératoire pourraient
s’expliquer par les différences d’antibioprophylaxie, d’opérations réalisées et de leurs
conditions, mais également par la rigueur de la méthode de surveillance des plaies. Il est
possible de supposer que les propriétaires surestiment les complications de plaie sur les
animaux, ce qui expliquerait le taux le plus élevé de 8,9 % dans l’étude de Daude-Lagrave et
al. (43), où chaque plaie est associée à un suivi par le propriétaire à travers un questionnaire.
Au contraire, dans l’étude de Kreisler et al. (42), où les animaux ne sont pas tous
systématiquement contrôlés par un clinicien, le taux d’infection de site opératoire est le moins
élevé. Plusieurs facteurs semblent alors influer le risque de développer et d’identifier une
infection de site opératoire.
En effet, le risque d’infection de site opératoire dépend de nombreux facteurs, pouvant être
classés en trois groupes (8,44) :
32
De plus, il a également été démontré que la qualité du geste chirurgical avait un impact
majeur sur le risque d’infection. Une étude récente a montré la diminution du risque
d’infection de site opératoire pour des approches chirurgicales mini-invasives par rapport à
des approches invasives : par exemple, la réalisation d’une laparoscopie au lieu d’une
laparotomie est associée à un risque d’infection plus faible (8,34).
Cet index de risque varie ainsi de 0 à 3, et le risque infectieux augmente avec le score (44).
33
Tableau V : Indications de l'antibioprophylaxie selon la classification d'Altemeier, le statut
ASA du patient, et la durée de la chirurgie
II Propre-contaminée Recommandée
Cependant d’autres facteurs de variabilité, qui ne sont pas pris en compte par l’index
du NNIS, influencent le niveau de risque infectieux. Il s’agit par exemple du type
d’intervention, de la réalisation en urgence, de la réalisation d’endoscopie, de la durée
d’hospitalisation préopératoire ou de la réalisation de procédures multiples au cours de
l’intervention. Par conséquent, pour un même score NNIS, le risque d’infection de site
opératoire peut varier considérablement avec le type de chirurgie (oto-rhino-laryngée,
digestive, obstétricale, par exemple) voire au sein d’un type de chirurgie avec la technique
chirurgicale employée (44).
Les infections de site opératoire sont ainsi des complications potentielles associées à
tout type d'intervention chirurgicale. En médecine humaine, elles représentent toujours un
fardeau important en termes de morbidité et de mortalité des patients et de coûts
supplémentaires pour les systèmes de santé dans le monde. De plus, pour la population elles
peuvent refléter une mauvaise qualité de soins. Pour ces raisons, la prévention des infections
de site opératoire a reçu une attention particulière de la part des chirurgiens et des autorités de
santé, des médias et de la population (45). Un des moyens mis en œuvre à cette fin est ainsi
l’utilisation d’antibiotiques. Cependant, leur usage prophylactique doit répondre à des règles
précises que nous allons détailler par la suite.
34
II. L’usage d’antibiotiques en prévention en chirurgie de convenance
Avant même la découverte des antibiotiques, ce sont les antiseptiques, comme les
phénols, qui ont été identifiés comme substances capables de détruire les bactéries et les virus
sur les surfaces externes du corps. Ils sont utilisés dès le XIXe siècle en chirurgie, notamment
pour l’antisepsie de la peau.
Si les antibiotiques sont connus depuis les années 30, ce n’est qu’en 1961 que les
travaux de Burke (46) posent pour la première fois les bases de l’antibioprophylaxie. Ceux-ci
ont été à l’origine d’autres travaux de recherche d’après de nombreux auteurs (43,47–50), qui
ont également présenté ses résultats. En effet, Burke a montré, sur des lots de cobayes, qu’il
existe une courte période après contamination cutanée pendant laquelle la multiplication des
bactéries, en l’occurrence les staphylocoques, peut être inhibée par des antibiotiques. Cette
période décisive commence au moment où les bactéries accèdent aux tissus et dure trois
heures. De plus, la prévention des infections est plus efficace si les antibiotiques sont
administrés avant que les bactéries n'aient accès aux tissus. Les antibiotiques utilisés par voie
systémique n'ont en revanche aucun effet sur la prévention de ces infections si les bactéries
responsables sont présentes dans les tissus depuis plus de trois heures avant leur
administration. Cette étude montre ainsi aussi l’inefficacité de l’antibiocouverture, telle que
définie ci-après.
L’antibiocouverture
Il est aujourd’hui admis que l’antibiocouverture est inefficace dans la grande majorité
des cas. Son action dans la prévention d’infection du site opératoire est très limitée et certains
auteurs la considèrent même dangereuse puisqu’elle favoriserait la survenue d’infections
nosocomiales.
En effet, Brown et al. (37) ont montré que les animaux soumis à des interventions
chirurgicales propres et qui n'ont reçu des antibiotiques qu’en postopératoire avaient un taux
d'infection de site opératoire plus élevé que ceux qui n'ont pas reçu d’antibiotique (8,2 contre
4,4 % respectivement). Il a été observé que l'utilisation excessive et à mauvais escient
d'antibiotiques contribue au développement de surinfections, de bactéries résistantes et
d'infections nosocomiales (43,47,48).
L’antibioprophylaxie
L’antibiothérapie
a. Les β-lactamines
Leur spectre regroupe surtout les bactéries Gram + et quelques Gram -. Les β-
lactamines sont distribuées à l’ensemble des tissus de l’organisme, mais elles diffusent peu et
sont retrouvées le plus souvent en position extracellulaire (50). Leurs demi-vies sont très
variables et souvent brèves (30 minutes – 1,5 heures) (52). Compte tenu de l’ancienneté des
β-lactamines, de nombreuses résistances sont rapportées, notamment via la synthèse de β-
lactamases.
La toxicité des β-lactamines est faible, mais ces molécules possèdent un caractère
irritant lorsqu’elles sont sous forme de sels de base forte, ce qui est à l’origine d’une
intolérance locale. Il faut alors éviter l’administration intramusculaire car elles peuvent
36
entrainer une nécrose d’une partie du tissu au site d’injection. Chez les animaux domestiques
la toxicité digestive est faible et elle se traduit par des diarrhées et des vomissements (52).
b. Les aminosides
Les aminosides sont des molécules hydrosolubles qui donc passent très mal à travers
les membranes biologiques. Par conséquent, leur distribution est extracellulaire. Leur spectre
d’action est large, et elles sont particulièrement utilisées pour leur activité contre les bactéries
Gram - (47).
Les aminosides font partie des molécules antibiotiques les plus toxiques ! Leur
utilisation doit être précautionneuse. Une toxicité aiguë à l’origine de paralysies flasques est
décrite et observée en cas de surdosage principalement. Le chat y est beaucoup plus sensible
que le chien. La toxicité chronique, qui ne concerne que la voie parentérale car il n’y a pas
d’absorption par voie orale ou locale, regroupe une ototoxicité et une néphrotoxicité,
potentialisée par une hypovolémie, une acidose ou une insuffisance rénale préexistante (52). Il
est donc préférable de restreindre leur usage à des traitements plutôt courts, avec des
administrations uniques quotidiennes (47).
c. Les quinolones
Les quinolones font partie des molécules les plus récentes. Elles sont classées en 4
générations qui correspondent à des évolutions du spectre d’activité et à des propriétés
physicochimiques et pharmacocinétiques différentes (47). Les principales molécules utilisées
en milieu vétérinaire sont l’enrofloxacine et la marbofloxacine, des fluoroquinolones de 3 e
génération. Ce sont des agents bactéricides concentration-dépendants qui ciblent et inhibent la
synthèse d'ADN des bactéries, empêchant ainsi leur réplication (47,52).
37
Certaines molécules de cette famille sont classées comme antibiotiques critiques
depuis avril 2016 (fluoroquinolones de 3e et 4e générations) : il ne faut donc les utiliser que
dans le cadre d’une antibiothérapie raisonnée et elles doivent être au maximum préservées.
Les fluoroquinolones de 3e et 4e génération ont une très bonne diffusion du fait de leur
liposolubilité, ces molécules sont donc utilisables pour traiter des infections dans des zones
difficiles d’accès (47,52).
La toxicité de ces molécules est faible à modérée. Néanmoins, lors d’une thérapie trop
longue et à administrations répétées, surtout chez les animaux en croissance et/ou chez les
espèces de grande taille, il peut y avoir une dégénérescence des cartilages articulaires. Cet
effet est moins notable pour les molécules de 3e génération que pour les 1e et 2e générations.
Une toxicité oculaire est aussi décrite chez le chat avec un effet dose dépendant, lié à une
dégénérescence de la rétine. Enfin, une toxicité digestive se traduisant par des troubles bénins
tels que des diarrhées sont possibles chez le chien (47).
Ce sont des molécules de synthèse donc il y a peu de résistances car elles sont peu
présentes dans l’environnement. Cependant, un plasmide de résistance aux quinolones a été
récemment découvert (47).
Puisque les fluoroquinolones ont un large spectre d’action, leur utilisation en pratique
est conséquente (52). Leur usage massif a favorisé le développement de souches résistantes et
une augmentation de la Concentration Minimale Inhibitrice (CMI) des souches sensibles. En
médecine humaine, ce sont notamment les souches de Staphylococcus aureus et Pseudomonas
aeruginosa qui sont concernées. Par conséquent il ne faut absolument pas utiliser ces
molécules en antibioprophylaxie de routine (51). Leur emploi doit être limité et réservé à des
traitements de seconde intention, lors d’échec thérapeutique avec des infections qui ne
répondent pas à d'autres molécules antibiotiques, et après réalisation d’un antibiogramme
(50).
d. Les imidazolés
Son temps de demi-vie est de 8 heures chez le chien et de 5 heures chez le chat. Les
résistances acquises sont encore assez rares (47).
38
Il est en général bien toléré (53). Des troubles neurologiques dus à un surdosage
(incoordination motrice, tremblements, convulsions) et des troubles digestifs mineurs
(vomissements, diarrhées) ont été rapportés chez le chien (47). Cependant il est
potentiellement mutagène et cancérigène (47,53).
Dans la plupart des cas, les antibiotiques utilisables en antibioprophylaxie sont les
pénicillines simples ou potentialisées ainsi que les céphalosporines de 1 e génération. Les
fluoroquinolones, le métronidazole et la gentamicine sont envisageables en chirurgie colique
ou urinaire (54). Cependant, comme mentionné précédemment, l'usage fréquent des
fluoroquinolones favorise la sélection de souches résistantes : il faut rationnaliser leur
utilisation, et ces antibiotiques critiques ne sont pas indiqués pour l’antibioprophylaxie de
routine.
Les céphalosporines de 1e (ou 2e) génération sont les antibiotiques de premier choix en
prophylaxie chirurgicale humaine et vétérinaire. Celles de 3e génération ne doivent être
prescrites que dans le cas d’infections à bactéries résistantes aux autres céphalosporines (50).
39
C) Germes visés et choix de l’antibiotique
Les principales bactéries visées chez l’animal sont les staphylocoques, en effet,
Staphylococcus pseudintermedius se retrouve sur la peau et dans pratiquement tous les
organes, et les staphylocoques sont les bactéries les plus fréquemment isolées de plaies
chirurgicales infectées chez l’homme d’après le NNIS. De plus, lors d’inoculation dans une
plaie ou sous l’effet de la pression de sélection en milieu hospitalier, les entérobactéries, qui
sont des bactéries saprophytes du tractus digestif, peuvent devenir pathogènes. De ce fait, E.
coli et Pasteurella sp. sont souvent responsables d’infections de site opératoire chez les
carnivores domestiques, et principalement chez le chat (48,50).
les organismes pathogènes les plus probables : il faut un antibiotique à spectre d’action
étroit pour ne pas déséquilibrer la flore normale (54), celui-ci doit donc cibler les
bactéries les plus fréquemment en cause dans les infections de site opératoire (47,55).
Les antibiotiques à large spectre (fluoroquinolones, céphalosporines de 3e génération) ne
doivent pas être utilisés en 1 ère intention, afin de réduire l'émergence de souches
bactériennes résistantes (47,48) ;
la sureté d’emploi : éviter les médicaments susceptibles d'entraîner une toxicité, des
lésions organiques, d'autres effets indésirables ou des interactions avec d'autres
médicaments (47,48) ;
le coût ;
Afin que l’antibiotique utilisé soit efficace, il doit atteindre le lieu d’intérêt et s’y
trouver en concentration suffisante. Pour atteindre cette concentration efficace, la dose
prophylactique ne peut pas être inférieure à la dose thérapeutique standard.
40
croissance visible à l’œil nu d’une souche bactérienne (dans les conditions standards) (47).
Elle évalue l’effet bactériostatique d’un antibiotique sur une souche bactérienne.
La Concentration Minimale Bactéricide (CMB) est la plus faible concentration
d’antibiotique ne laissant subsister in vitro qu’un nombre de bactéries survivantes inférieur ou
égal à 0,01 % de l’inoculum : elle mesure le pouvoir bactéricide d’un antibiotique. Les
antibiotiques sont généralement considérés comme bactéricides si la CMB n'est pas
supérieure à quatre fois la CMI (47).
Comme expliqué précédemment, les travaux de Burke ont montré que l’antibiotique
doit être administré dans les trois heures suivant le début de la contamination bactérienne, et
que l’efficacité est maximale s’il est administré avant le début de la contamination.
D’autres travaux ont appuyé ces données, dont ceux de Classen et al. (49) qui ont
montré que le plus faible taux d’infection des plaies chirurgicales survient lorsque les
antibiotiques sont administrés dans les deux heures avant l’intervention. L’augmentation des
taux d'infection avec le nombre d’heures pendant lesquelles l'administration d'antibiotiques
est retardée après l'incision chirurgicale est significative (49). Leurs résultats sont illustrés
dans la Figure 1.
41
Figure 1 : Taux d'infection post-opératoire des plaies chirurgicales en fonction du moment de
l'administration des antibiotiques par rapport à l'incision cutanée, d’après Classen et al. (49)
Il est ainsi aujourd’hui admis que la première administration d’antibiotique doit avoir
lieu dans l’heure précédant l’incision cutanée, par voie parentérale (il est possible de retenir
qu’il faut réaliser l’injection au moment de l’induction de l’anesthésie (56)). D’après l’OMS,
celle-ci doit être effectuée dans les deux heures précédant l’incision mais il n’est pas possible
d’identifier plus précisément le moment optimal d’administration dans cet intervalle de deux
heures (45). En effet, il faut que l’antibiotique ait atteint des concentrations efficaces dans les
tissus au moment de l’incision chirurgicale (45,47,48,56,57).
En revanche, d’après le CDC, il n’y a pas suffisamment de preuves pour évaluer le réel
bénéfice d'une nouvelle injection peropératoire d’antibiotiques parentéraux pour la prévention
des infections de site opératoire, mêmes si des recommandations basées sur la
pharmacocinétique des antibiotiques existent. Celles-ci préconisent une nouvelle injection
lorsque la durée de l’intervention dépasse la demi-vie de l'agent antimicrobien ou si elle est
supérieure à 3-4 heures, si les patients présentent une perte de sang importante (> 1,5 L) ou
des brûlures étendues. Le renouvellement de l’injection d’antibiotique doit alors être effectué
à des intervalles de une à deux fois sa demi-vie pendant toute la durée de la chirurgie (56,57).
Pour les chirurgies propres et propres-contaminées, il est mis en évidence qu’il est
inutile d’administrer des doses supplémentaires d’antibiotique après la fermeture de l'incision
chirurgicale, même en présence d'un drain (43,45,47,54,56,57).
42
Il existe des recommandations à la fois pour et contre l'utilisation d'antimicrobiens non
parentéraux dans la prévention des infections de site opératoire. L'ajout d'antimicrobiens aux
liquides de lavage péritonéal ou thoracique n'est pas bénéfique (48). Il existe également de
fortes recommandations contre l'utilisation de crèmes antibiotiques sur la plaie chirurgicale ou
les sites d'insertion des cathéters, en raison de leur potentiel à favoriser les infections
fongiques et la résistance aux antimicrobiens (57).
Une étude de 1985 visant à déterminer la fréquence d'infection des plaies après des
chirurgies propres et à comparer les taux d'infection chez les chiens et les chats recevant de
l'ampicilline (groupe 1) avec ceux recevant un placebo (groupe 2) n’a pas montré de
différence significative entre les 2 groupes : une infection de plaie s'est développée chez l'un
des chiens ayant reçu de l'ampicilline, mais il n'y a eu aucune infection de plaie chez les
animaux ayant reçu le placebo (38).
De même, dans l’étude de Daude-Lagrave et al. (43) ayant aussi pour objectif de
déterminer la fréquence d’infection des plaies après des interventions chirurgicales propres et
propres-contaminées, les animaux ont été répartis dans deux groupes. Les taux d'infection
chez les animaux ayant reçu le placebo et chez ceux ayant reçu de la céfalexine n'étaient pas
significativement différents (9,4 % contre 8,5 %, p > 0,05, respectivement). Il semblerait dans
cette étude que l'expérience chirurgicale soit plus influente que l’antibioprophylaxie sur le
taux d’infection des plaies (43).
Dans le cas des chirurgies propres, l’antibioprophylaxie est donc inutile dans la
majorité des cas. La chirurgie de convenance ne requiert donc pas d’antibioprophylaxie sauf
en présence de facteurs de risques particuliers (48). La maitrise de la contamination
bactérienne d’origine exogène ou endogène passe en grande partie par l’asepsie et
l’antisepsie. La première désigne « l’ensemble des mesures propres à empêcher tout apport
exogène de micro-organismes ou de virus » (définition donnée par l’Afnor, Association
Française de Normalisation) : il s’agit donc des méthodes de travail mises en œuvre avant,
pendant et après l’intervention, qui permettent d’éviter la contamination par des germes
(provenant de l’environnement, du personnel ou du patient lui-même). La seconde,
l’antisepsie du site opératoire, est une étape fondamentale de la préparation du patient qui doit
être systématique. Effectivement, elle permet de diminuer le nombre de germes présents sur le
site opératoire. L’antisepsie relève d’un « ensemble de techniques et de moyens au résultat
momentané permettant au niveau des tissus vivants, dans la limite de leur tolérance,
d’éliminer ou de tuer tous les micro-organismes et/ou d’inactiver les virus en fonction des
objectifs fixés » (définition donnée par l’Afnor) (50).
43
Le respect des règles d’asepsie et d’antisepsie ainsi que d’une technique chirurgicale
rigoureuse et atraumatique est donc fondamental et ne doit pas être remplacé par un usage
abusif d’antibiotiques (47,54). En effet, celui-ci peut entraîner un risque accru de surinfection,
le développement de micro-organismes résistants, une augmentation des coûts
d'hospitalisation et une incidence accrue d'effets indésirables pour le patient (47).
Dans tous les cas, la prescription antibiotique doit être raisonnée. Les antibiotiques à
usage humain, employés aussi pour la plupart en médecine vétérinaire, ont bénéficié de
plusieurs systèmes de classification, de façon officielle notamment par Législation, Décret et
Arrêté nationaux, et Règlement Européen, ou de façon recommandée par certains organismes
de santé notamment l’OMS, l’OIE, et l’EMA.
Les antibiotiques ont été catégorisés par l’OMS en 2005, établissant ainsi un ordre de
priorité pour leur utilisation :
L’objectif est d’utiliser les antibiotiques en fonction du degré de gravité de la maladie pour
éviter une utilisation excessive de molécules classées « critiques », pouvant donc être
conservées pour les cas d’« urgence ». Cette pratique vise à sinon réduire, au moins limiter la
proportion de souches bactériennes multirésistantes.
44
Enfin, la Commission Européenne a émis en mai 2021 un nouveau règlement
« définissant les critères pour la désignation des antimicrobiens qui doivent être réservés au
traitement de certaines infections chez l’homme », qui devrait être appliqué d’ici janvier 2022.
Ce nouveau règlement définit trois classes : « grande importance pour la santé humaine »,
« risque de transmission de résistance » et « besoin non essentiel pour la santé animale ».
Chaque antibiotique sera classé dans une de ces trois catégories, encadrant son utilisation,
selon un ensemble de critères listés dans le règlement (62).
45
antibiorésistantes est également observée. Des actions de lutte contre l’antibiorésistance dans
un domaine ont ainsi la possibilité de limiter l’antibiorésistance dans un autre secteur (63).
La résistance est constatée sur des souches bactériennes en laboratoire, selon les
diamètres d’inhibition obtenus lors de la réalisation d’antibiogrammes (65). La résistance
naturelle est à distinguer de la résistance acquise. La résistance naturelle concerne l’ensemble
des souches d’une même espèce bactérienne. La résistance acquise correspond à l’apparition
d’une résistance à un ou plusieurs antibiotiques chez une bactérie qui était auparavant sensible
(1,66).
46
Les mécanismes de résistances actuellement rapportés sont : la modification ou
protection de la cible des antibiotiques, l’efflux ou diminution de la perméabilité
membranaire, la lyse ou l’inactivation de l’agent antibiotique (66), illustrés dans la Figure 3.
47
c. Enjeux en santé publique
Des réseaux de surveillance ont donc été mis en place, notamment par l’intermédiaire
de l’Anses en France :
48
Le Tableau VII résume l’évolution de la résistance de certaines souches bactériennes
chez le chien en système urinaire et rénal, en se basant sur les quatre derniers bilans annuels
du Résapath (65,69–71). Nous avons fait le choix de présenter les résistances des bactéries du
système urinaire et rénal en considérant que les bactéries concernant les organes de l’appareil
reproducteur se rapprochent le plus de celles présentées par le Résapath en pathologie urinaire
et rénale. Les bactéries retrouvées majoritairement au niveau du système reproducteur sont
Escherichia coli, Staphylococcus sp., Enterococcus sp., Streptococcus sp., Proteus sp et des
anaérobies (48,54,65).
49
Tableau VII : Évolution de l'antibiorésistance en système urinaire et rénal chez le chien et le
chat entre 2016 et 2019
50
b. Compréhension et communication autour de l’antibiorésistance, vers une
optimisation de l’usage des antibiotiques, les plans mis en place en France
Des campagnes de prévention et de publicité ont été mises en place afin de diffuser la
compréhension de ce que représente l’antibiorésistance et raisonner l’utilisation des
antibiotiques (Annexe 2 : "Les Antibios, comme il faut, quand il faut." Campagne 2020 du
Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation). Ces campagnes de communication sont
lancées en parallèle des plans d’actions de lutte contre l’antibiorésistance, et participent à leur
compréhension.
Le premier plan Ecoantibio (2012-2016) est un plan national de réduction des risques
d’antibiorésistance qui avait pour objectif une réduction de 25 % de l’usage des antibiotiques,
en particulier ceux d'importance critique en médecine vétérinaire et humaine. D’après le
rapport de l’Anses, le but a été atteint puisqu’une diminution de l’exposition des animaux aux
antibiotiques de 36,5 % a été notée en cinq ans (68).
Entre 2011 et 2019, l’exposition globale animale a diminué de 45,3 % : 74,4 % pour
les prémélanges médicamenteux, 51,4 % pour les poudres et solutions orales et 15,2 % pour
les injectables. L’exposition aux antibiotiques a diminué pour toutes les espèces par rapport à
2011 (année de référence pour le premier plan Ecoantibio) : -25,5 % pour les bovins, -54,0 %
pour les porcs, -60,5 % pour les volailles, -41,4 % pour les lapins et -13,9 % pour les
carnivores domestiques (68). La filière des animaux de compagnie reste celle pour laquelle la
diminution est la plus faible. De plus, leur exposition a augmenté de 2,1 % entre 2018 et 2019
(68).
51
c. Les directives actuelles du bon usage des antibiotiques en chirurgie de convenance,
législation, guides de l’utilisation des antibiotiques, et mesures de prévention de
l’antibiorésistance
52
Tableau VIII : Mesures de lutte contre les infections de site opératoire, et pour une meilleure
utilisation des antibiotiques prophylactiques en chirurgie de stérilisation de convenance
Moment Mesures
d’intervention
En amont et Communication autour de l’utilisation des antibiotiques (mise en place
aval de la d’affiches) avec la clientèle : pas d’antibiotique après la chirurgie, par
chirurgie exemple
(64) Participer aux bases de surveillance et de recherche autour de
l’antibiorésistance : effectuer des antibiogrammes
Préparation de Asepsie et Antisepsie (73,74) :
la chirurgie Tonte après induction anesthésique, large (37).
Positionnement de l’animal avant l’antisepsie cutanée
Antisepsie cutanée : Porter des gants, mouvements circulaires de la zone
d’incision vers la périphérie, jeter la compresse lorsqu’à la périphérie.
Réaliser trois lavages alternant un savon antiseptique et une solution à
base d’alcool (Povidone iodée ou Chlorhexidine par exemple), pour
avoir un temps de contact de 5 minutes.
Préparation de l’équipe chirurgicale : Port d’une charlotte et d’un
masque chirurgical. Scrub des mains et bras (Chlorhexidine) durant entre
3 et 7 minutes, du bout des doigts vers les coudes. Matériel, blouse et
gants stériles.
Au moment de Pas d’antibioprophylaxie sauf (8,48) :
la chirurgie Facteurs de risque : patient ASA 3 à 5 (maladie systémique, maladie
endocrine…).
Infection avérée.
Au moment de Choix et administration de l’antibiotique prophylactique lorsque nécessaire
la chirurgie (8,48,50,73,74) :
Spectre visant Staphylococcus pseudintermedius, Streptococcus spp.,
Escherichia coli, Entérobactéries, Pasteurella : Céphalosporine 1e
génération (20-30 mg/kg IV), Ampicilline (20-30 mg/kg IV), Pénicilline
G (70000UI/kg) (R), Amoxicilline/Acide clavulanique (N) (11-20mg/kg)
Administration par voie intraveineuse dans l’heure précédent la chirurgie
Administration à répéter toutes les 2 demi-vies de l’antibiotique pendant
la chirurgie
Pas de répétition de l’administration après la fermeture du site opératoire
Au moment de Technique chirurgicale rigoureuse et atraumatique (43).
la chirurgie
Après la Protection de la plaie à l’aide de la mise en place d’un pansement. Intérêts
chirurgie d’un pansement pelliculaire transparent : confort, effet barrière,
imperméable à l’eau mais laisse passer l’air, réduction de l’inflammation
locale et accélération de la cicatrisation (75–77).
(R) : uniquement sous forme prolongée 72h : non recommandé en antibioprophylaxie. (N) :
pas de solution injectable disponible
53
La stérilisation de convenance a été définie comme une chirurgie n’ayant pas de visée
thérapeutique et intervenant sur des animaux en bonne santé – appartenant ainsi à la catégorie
ASA 1 – et en général jeunes, notamment dans le but de prévenir des portées non désirées et
des maladies inhérentes à l’appareil reproducteur. L’infection de site opératoire est une
complication possible et inquiétante de ces interventions, dont le risque de survenue est
principalement lié au statut du patient, à la durée de l’intervention et au taux de contamination
potentiel du site chirurgical. L’antibioprophylaxie a donc été une pratique mise en place pour
les prévenir, mais qui ne doit pas être effectuée systématiquement. Nous avons défini ses
règles d’utilisation, les principales étant : une injection parentérale dans l’heure précédant la
chirurgie, un arrêt total après fermeture de l’incision chirurgicale, l’utilisation de molécules à
spectre étroit (en général des céphalosporines de 1e génération ou des pénicillines), et la prise
en compte du type de chirurgie effectuée.
Cette première partie permet donc de conclure à la nécessité de favoriser les bonnes
pratiques d’hygiène et d’asepsie ainsi que la pratique chirurgicale la plus précautionneuse
possible, plutôt que d’utiliser une antibioprophylaxie systématique pendant les stérilisations
de convenance. Celles-ci appartiennent en effet à la classe des chirurgies propres, avec un
risque d’infection de site opératoire limité et inchangé, qu’une antibioprophylaxie soit utilisée
ou non. L’antibiorésistance est un phénomène inquiétant, découlant de l’usage
d’antibiotiques, constaté et suivi, qui motive de nombreuses communications et plans de lutte
esquissés en commun par les gouvernements et les organismes de santé : les guides
d’utilisation raisonnée des antibiotiques, les plans de communication auprès du grand public,
les lois, les règlements, les décrets, sont de nombreux exemples des actions menées contre ce
phénomène d’antibiorésistance, tant en médecine humaine que vétérinaire.
54
PARTIE II : Enquête sur les pratiques vétérinaires actuelles et les
freins au changement – Partie personnelle
L’objectif de notre étude consiste à recueillir des informations sur les pratiques
actuelles des vétérinaires en France et d’en comprendre les motivations. Il s’agit ainsi de
récolter la vision et le ressenti de la profession et quelles sont les potentielles réticences à
interrompre l’utilisation préventive d’antibiotiques dans le cadre des chirurgies de convenance
des animaux de compagnie. En effet, c’est en comprenant comment l’antibioprophylaxie est
menée au quotidien par les praticiens, et pourquoi elle est effectuée, qu’il sera possible
d’établir et de préciser des axes autour desquels davantage d’études ou d’actions de
communication seront nécessaires.
Ce travail est présenté sous la forme d’un article scientifique, commençant par le
matériel et les méthodes utilisés pour élaborer cette enquête, se poursuivant par la
présentation et l’analyse statistique des résultats obtenus afin de dégager des facteurs
explicatifs d’utilisation d’antibiotiques en stérilisation de convenance, pour finir avec une
discussion et mise en perspective de ces résultats.
A) Détermination de la cible
L’étude portant sur l’usage des antibiotiques en chirurgie de convenance chez les
animaux de compagnie (chiens et chats), la cible du questionnaire a donc été identifiée
comme étant tous les docteurs vétérinaires français praticiens réalisant ces interventions. Cela
a donc concerné les praticiens en activité en France, en exercice canine ou mixte (même avec
très faible part de canine). Pour rendre compte de la situation actuelle, les retraités ont été
exclus de l’étude.
Une estimation du temps nécessaire pour remplir le questionnaire a été effectuée par
moi-même et trois autres étudiants afin de fournir une indication aux personnes interrogées.
Ce temps de réponse a été estimé à 10 à 15 minutes, en fonction de la décision ou non de
répondre aux questions non obligatoires et de fournir des commentaires.
56
C) Diffusion du questionnaire
J’ai choisi l’interface Google Forms pour présenter et diffuser le questionnaire en ligne
car elle est facile d’accès et d’utilisation. En effet, les différentes modalités de réponse (choix
unique, choix multiple, échelle de Likert) étaient suffisantes pour mon questionnaire et la
présentation des questions claire. Aucune collecte d’adresse électronique n’a été effectuée,
sauf si souhaité par le répondant pour qu’il reçoive les résultats de l’enquête et/ou pouvoir
échanger sur le sujet, comme expliqué précédemment.
Pour diffuser l’enquête en ligne, j’ai décidé de contacter une revue vétérinaire afin
qu’elle soit transmise dans un emailing. Souhaitant toucher un maximum de personnes, cette
revue devait avoir une suffisamment grande portée. Mon choix s’est alors dirigé sur les
Éditions du Point Vétérinaire, qui possèdent également la base de l’annuaire ROY, recensant
environ 25 000 vétérinaires.
Le questionnaire a donc été envoyé à 9 867 contacts des Éditions du Point Vétérinaire,
via un emailing dédié de La Semaine Vétérinaire, sur leur base de l’annuaire ROY. Cela a
permis de toucher une cible plus large de vétérinaires : abonnés et non abonnés au Point
Vétérinaire.
L’E-Mail a été envoyé le 28 mai 2021 à 9 heures, avec figurant comme expéditeur :
"Amandine PERRIN <webmaster@newsmed.fr>" et comme objet : "Enquête étudiante de
VetAgro Sup - Antibiotiques et chirurgies de convenance - 10-15 MIN MAXI".
Dans ce courriel, un texte « teasing » court incitant à la réponse a été rédigé et est
présenté dans la Figure 4.
57
Figure 4 : Contenu du courrier électronique diffusé par La Semaine Vétérinaire
Cet envoi a généré 3 884 ouvertures uniques (un compte par personne) soit 39,4 %
d’ouverture du courriel (et 7 072 ouvertures au total). Le lien sur l'emailing pour accéder au
questionnaire a été cliqué 937 fois (clic unique, un compte par personne) soit 9,5 %
d’ouverture du questionnaire (et 1 057 clics au total).
La collecte des réponses a été effectuée pendant six semaines (du 28 mai au 9 juillet
2021) et a permis d’obtenir 727 réponses. Cela représenterait donc environ 4,6 % des
vétérinaires ayant actuellement une activité canine en France. La distribution des réponses est
présentée dans la Figure 5.
58
Figure 5 : Diagramme en bâtons du nombre de réponses quotidiennes au questionnaire, entre
le 28 mai et le 9 juillet 2021
Il n’a pas semblé utile d’attendre plus longtemps pour obtenir des réponses à cette
enquête puisque la grande majorité de celles-ci a été reçue dans les quelques jours après envoi
par courriel, avec 61,6 % des réponses obtenues le premier jour et 94,5 % des réponses
obtenues dans la première semaine après diffusion.
Les résultats ont ensuite été organisés et présentés sous formes de figures ou de
tableaux réalisées avec le logiciel Excel. Certaines données ont été reformatées pour la
réalisation de tests statistiques avec le logiciel RStudio (version 2021.09.0+351 ; RStudio,
PBC), interface du langage de programmation R dédié à l’analyse statistique de données. Les
59
tests du Chi-deux d’ajustement, du Chi-deux d’indépendance, de McNemar, et de Cochran-
Mantel-Haenszel ont été utilisés afin de mettre en évidence des différences significatives (ou
non) entre les fréquences observées pour certaines variables. Le test du Chi-deux d’ajustement
permet de comparer une fréquence observée à une fréquence théorique (dans la population,
donc ici dans celle des vétérinaires praticiens en canine). Nous l’avons donc ici utilisé pour
évaluer la représentativité de notre échantillon. Le test du Chi-deux d’indépendance s’emploie
pour comparer des fréquences entre séries indépendantes, alors que les tests de McNemar et
Cochran-Mantel-Haenszel s’utilisent pour comparer respectivement deux ou plusieurs
fréquences sur des séries dépendantes ou appariées.
Un tableau des résultats simplifié a ensuite été réalisé pour Analyse des
Correspondances Multiples (ACM) avec le logiciel RStudio. Dans le cadre d’une ACM, le but
est de trouver des corrélations entre variables qualitatives, qui comprennent chacune un petit
nombre de modalités n’ayant pas de signification numérique. L’objectif était donc ici
d’identifier de potentielles variables explicatives associées à l’utilisation d’antibiotiques en
chirurgie de convenance. Une ACM s’interprète surtout géométriquement : le nuage des
individus et celui des modalités se projettent sur les mêmes axes. Chaque modalité est au
barycentre des individus qu’elle représente, et la proximité entre modalités sur la carte
factorielle représente leur association. Une modalité qui est proche du centre du nuage est
fréquente, tandis qu’une modalité excentrée est une modalité qui est peu représentée. Le code
qui a été utilisé pour réaliser l’ACM avec R est fourni en Annexe 4.
II. Résultats
Tous les répondants ont accepté que les données fournies soient utilisées dans le cadre
de ma thèse, de manière anonyme (ils ont répondu oui à la question 1).
Parmi les 727 répondants au questionnaire, 447 étaient des femmes (61,5 %) et 280
étaient des hommes (38,5 %). Or, la proportion de femmes inscrites au tableau de l’Ordre au
31 décembre 2020 était de 55,6 % (78). Cette différence est significative d’après le test du
Chi-deux d’ajustement car la p-value obtenue était égale à 0,001403 (soit < 0,05).
Les pays où les praticiens répondants ont effectué leurs études vétérinaires étaient
principalement la France (85,8 % ; n = 624) puis la Belgique (12,1 % ; n = 88). Quelques
personnes ont sélectionné l’Espagne (0,7 % ; n = 5), l’Italie (0,3 % ; n = 2), l’Allemagne
(0,3 % ; n = 2) ou "Autre" (0,8 % ; n = 6).
60
L’année de sortie d’école vétérinaire la plus ancienne était 1974 et la plus récente
2020. La moitié des répondants étaient sortis d’école avant 2002, et l’autre moitié après, soit il
y a moins de 20 ans. Les données ont été regroupées par classes, avec cinq années par classe,
et sont présentées dans la Figure 6.
61
Figure 7 : Distribution du domaine d’activité des 727 répondants (question 5)
Tableau IX : Distribution de la taille et du type de structure dans lesquels les 727 répondants
travaillent (questions 7 et 8)
Taille de la structure Type de structure
65,6 % 23,8 %
< 5 vétérinaires Cabinet vétérinaire
(n = 477) (n = 178)
28,7 % 75,1 %
entre 5 et 10 vétérinaires Clinique vétérinaire
(n = 209) (n = 546)
5,6 % Centre Hospitalier Vétérinaire 1,1 %
> 10 vétérinaires
(n = 41) (CHV ou CHUV) (n = 8)
63
Ensuite, nous avons quantifié les animaux stérilisés par semaine, toutes espèces et
sexes confondus (donc chiens, chiennes, chats et chattes), et les données ont été inscrites dans
le Tableau X. Un peu plus de la moitié des répondants ont déclaré stériliser entre trois et sept
animaux par semaine en moyenne.
Tableau X : Distribution du nombre d’animaux stérilisés par semaine en moyenne par les
praticiens répondants (question 10)
Nombre d'animaux stérilisés par semaine en moyenne Fréquence Effectif
2 ou moins 8,4 % 61
Entre 3 et 7 50,9 % 370
Entre 8 et 12 26,7 % 194
Entre 13 et 17 9,2 % 67
18 ou plus 4,8 % 35
Total 100,0 % 727
De plus, 70,3 % (n = 511) des vétérinaires répondants ont déclaré stériliser des chats
errants pour une association ou le maire de la commune.
Figure 10 : Diagramme des lieux d’intervention utilisés par les vétérinaires répondants en
chirurgie de convenance (question 12)
64
Figure 11 : Diagramme des modalités d’habillement du chirurgien chez les 727 répondants
(question 13)
L’ordre dans lequel les différentes chirurgies ont été déclarées réalisées dans une
journée est présenté dans le Tableau XI. Elles avaient lieu pour 81,8 % des praticiens
répondants avant les chirurgies dites sales.
Dans cette enquête, 24,6 % (n = 179) des répondants ont déclaré utiliser
systématiquement une antibioprophylaxie lors des chirurgies de convenance, quel que soit
l’espèce et le sexe de l’animal (donc chez les chiens, les chiennes, les chats et les chattes),
tandis que 41,1 % (n = 299) d’entre eux ont déclaré ne jamais en utiliser.
Les chats mâles étaient les animaux chez lesquels une antibioprophylaxie était le
moins souvent pratiquée. Les modalités [Parfois] et [Souvent] ont été peu sélectionnées par
les répondants en comparaison avec les modalités [Systématiquement] et [Jamais].
L’antibioprophylaxie systématique avait le plus souvent lieu chez les chiennes (Figure 13).
Les modalités [Parfois] (< 50 % des cas) et [Souvent] (> 50 % des cas) ont été
sélectionnées par 26,8 % (n = 195) des répondants chez une ou plusieurs espèces et sexes
d’animaux. Parmi eux, certains se sont prononcés sur des conditions d’utilisation des
antibiotiques, décrites dans les tableaux suivants (Tableau XII).
66
Tableau XII : Conditions d’utilisation d’antibioprophylaxie chez les 195 praticiens y ayant
recours parfois ou souvent (questions 17, 19 et 20)
Utilisation en Utilisation en Utilisation en cas de score ASA supérieur ou
fonction de la durée cas de faute égal à :
de la chirurgie d'asepsie 2 15,9 %
Oui 51,3 % 78,5 % 3 17,4 %
4 3,6 %
Non 46,2 % 20,0 % Le score ASA n'est pas pris en 62,1 %
NSP 2,6 % 1,5 % compte.
NSP 1,0 %
Toutes les injections pré-opératoires ont été déclarées réalisées dans l’heure précédent
la chirurgie, sauf une, réalisée deux heures avant l’opération. Le minimum était d’une minute,
le premier quartile de cinq minutes, la médiane de dix minutes et le troisième quartile de
quinze minutes. Quelques répondants n’ont pas donné de temps avant la chirurgie en minutes
comme demandé dans l’énoncé de la question, mais ont indiqué que l’injection avait lieu lors
de la prémédication ou lors de l’induction.
La voie d’administration la plus utilisée par les praticiens, qu’il s’agisse d’injection
per ou pré-opératoire, était la voie sous-cutanée (Figure 14).
IV = intraveineuse
IM = intramusculaire
SC = sous-cutanée
Figure 14 : Distribution des voies d’administration les plus utilisées en per ou pré-opératoire
par 419 praticiens ayant recours à une antibioprophylaxie (question 25)
67
Lorsqu’une antibioprophylaxie était réalisée, les molécules utilisées en première
intention par les praticiens étaient d’abord l’amoxicilline seule, puis l’amoxicilline associée à
l’acide clavulanique (Tableau XIV). En troisième position arrivait [Autre], molécule se
révélant souvent être la benzylpénicilline quand spécifié dans les commentaires. Seuls deux
vétérinaires ont déclaré utiliser souvent ou systématiquement des fluoroquinolones : l’un a
affirmé utiliser systématiquement de la marbofloxacine, et l’autre souvent de l’enrofloxacine.
Seuls 8,7 % (n = 63) des répondants ont déclaré pratiquer systématiquement une
antibiocouverture, quel que soit l’espèce et le sexe de l’animal (donc chez les chiens, les
chiennes, les chats et les chattes), alors que 37,8 % (n = 275) d’entre eux ont déclaré ne
jamais y avoir recours suite aux chirurgies de convenance.
Les chats mâles étaient ici encore les animaux pour lesquels une antibiocouverture
était le moins souvent mise en place (jamais d’antibiocouverture chez 82,4 % des répondants,
Figure 15). De plus, l’antibiocouverture était moins systématiquement pratiquée que
l’antibioprophylaxie chez tous les animaux stérilisés, et nettement moins chez les chats mâles
(9,1 % et 25,0 % respectivement). En revanche, la modalité [Parfois] a été plus sélectionnée
pour l’usage d’antibiocouverture que pour celui d’antibioprophylaxie, tous animaux
confondus.
68
Figure 15 : Distribution des modalités d’utilisation d’antibiocouverture en chirurgie de
convenance par les 727 praticiens répondants, chez les chiens, les chiennes, les chats et les
chattes (question 26)
Les modalités [Parfois] (< 50 % des cas) et [Souvent] (> 50 % des cas) ont été
sélectionnées par 42,6 % (n = 310) des répondants chez une ou plusieurs espèces et sexes
d’animaux dans le cadre de l’antibiocouverture. Parmi eux, certains se sont aussi prononcés
sur des conditions d’utilisation des antibiotiques, décrites dans les tableaux suivants (Tableau
XV). Quelques praticiens ont expliqué leur utilisation d’antibiocouverture en commentaire
par la découverte d'un foyer infectieux non identifié à priori, ce qui revenait donc à un score
ASA supérieur ou égal à deux.
69
Lorsqu’une antibiocouverture était mise en place, le mode d’administration a été
indiqué ci-dessous, dans le Tableau XVI.
En cas de traitement par voie orale, la durée du traitement prescrite a été déclarée de
cinq jours dans 66,5 % des cas. Elle est inférieure à cinq jours dans 6,1 % des cas et
supérieure à cinq jours dans 27,4 % des cas. Le minimum était de deux jours, le premier
quartile et la médiane de cinq jours, le troisième quartile de six jours et le maximum de dix
jours.
IV = intraveineuse
IM = intramusculaire
SC = sous-cutanée
PO = per os (voie
orale)
Figure 16 : Distribution des voies d’administration les plus utilisées en post-opératoire par
446 praticiens ayant recours à une antibiocouverture (question 35)
70
Tableau XVII : Molécules antibiotiques utilisées en première intention en antibiocouverture
chez 447 répondants (question 33)
Parfois Souvent
Jamais (< 50 % (> 50 % Systématiquement Total
des cas) des cas)
Amoxicilline seule 277 52 53 65 447
Amoxicilline + acide clavulanique 97 80 117 153 447
Céfalexine 313 83 38 13 447
Ampicilline 441 3 - 3 447
Céfazoline 441 6 - - 447
Marbofloxacine 437 10 - - 447
Enrofloxacine 439 8 - - 447
Sulfamide/triméthoprime 432 13 2 - 447
Autre 387 23 12 25 447
Certains répondants ont indiqué utiliser des pénicillines longue action comme la
benzylpénicilline. S’ils ne l’avaient pas toujours spécifié en commentaires, il était parfois
possible de déduire leur utilisation par la posologie indiquée (« 17,7 mg/kg », correspondant à
la dose de Duplocilline® retrouvée dans les Résumés des Caractéristiques des Produits). Ces
molécules « retard » étaient à la fois retrouvées en antibioprophylaxie et en antibiocouverture.
Sept répondants ont déclaré utiliser de la benzylpénicilline associée à la
dihydrostreptomycine, retrouvées dans la spécialité Shotapen®. L’usage de ces pénicillines
retard a été parfois justifié en commentaires par le fait que les animaux lèchent leurs plaies en
postopératoire et par le manque de surveillance de la part des propriétaires.
Sans tenir compte de l’animal stérilisé, 23,5 % (n = 171) des vétérinaires répondants à
l’enquête ont déclaré ne jamais utiliser d’antibiotiques, ni en antibioprophylaxie, ni en
antibiocouverture (Tableau XVIII). Seulement 3,0 % (n = 22) d’entre eux ont indiqué en
utiliser systématiquement, à la fois dans le cadre de l’antibioprophylaxie et dans celui de
l’antibiocouverture, chez tous les animaux (chiens, chiennes, chats et chattes).
71
Tableau XVIII : Table de concordance de l’utilisation d’antibioprophylaxie et
d’antibiocouverture chez tous les animaux stérilisés (chiens, chiennes, chats et chattes)
Utilisation d’antibioprophylaxie chez
tous les animaux stérilisés
Systématiquement Jamais
Utilisation d’antibiocouverture Systématiquement 22 35
chez tous les animaux stérilisés Jamais 37 171
D’après le test de McNemar réalisé avec R, une différence significative n’a pas pu être
mise en évidence entre les fréquences des vétérinaires utilisant systématiquement une
antibioprophylaxie et jamais une antibiocouverture (n = 37) et de ceux pratiquant l’inverse
(n = 35), puisqu’une p-value de 0,9062 (> 0,05) a été obtenue. Il y aurait donc d’après cette
enquête autant de praticiens utilisant systématiquement qu’une antibioprophylaxie ou qu’une
antibiocouverture chez tous les animaux stérilisés.
En fin de seconde partie du questionnaire, les praticiens ont été interrogés sur
l’existence de protocoles d’utilisation d’antibiotiques dans leur structure, en fonction de
l’espèce (chien ou chat), du sexe ou du mode de vie des animaux stérilisés. Leurs réponses
sont présentées dans la Figure 17. Il existe une différence globale significative entre les quatre
fréquences d’existence de protocoles puisqu’en réalisant le test de Cochran-Mantel-Haenszel
avec R, une valeur de p-value < 0,001 a été obtenue. Par conséquent, il est possible d’affirmer
que le sexe et le mode de vie des animaux stérilisés ont été moins pris en compte que l’espèce
dans l’établissement des protocoles.
72
Figure 17 : Diagramme de distribution des réponses concernant l’existence de protocoles
d’utilisation d’antibiotiques établis et utilisés systématiquement dans la clinique (question 36)
Parmi les vétérinaires ayant répondu [oui] à l’existence de protocoles, certains ont
fourni des informations supplémentaires, regroupées dans le Tableau XIX. La majorité des
répondants ont déclaré avoir participé à leur conception, et 90,6 % d’entre eux adhérer à ces
protocoles, qu’ils aient participé à leur conception ou non. Il s’agirait d’une politique
systématisée pour 58,6 % d’entre eux et seuls 21,6 % ont déclaré que le choix de la molécule
antibiotique utilisée n’était pas imposé. Pourtant, un degré d’autonomie dans la prise de
décision était conservé selon 90,3 % de ces répondants.
Tableau XIX : Sentiments des répondants vis-à-vis des protocoles existants dans leur
structure (questions 37 à 39)
Concernant les protocoles, les
Les répondants ont le sentiment
répondants
de disposer qu’il s’agit d’une
qu'il s’agit
d’un degré politique imposant
ont participé à d’une
y adhèrent d’autonomie l’utilisation
leur conception politique
dans la prise de d’antibiotique mais non
systématisée
décision le choix de la molécule
Oui 204 (66,0 %) 281 (90,6 %) 280 (90,3 %) 180 (58,6 %) 66 (21,6 %)
Non 105 (34,0 %) 29 (9,4 %) 30 (9,7 %) 127 (41,4 %) 240 (78,4 %)
Total 309 310 310 307 306
Soixante-treize pour cent (n = 531) des répondants ont modifié leurs pratiques
concernant l’utilisation d’antibiotiques en chirurgie de convenance au cours de leur carrière.
Parmi ceux qui ont modifié leurs pratiques, nous avons constaté que ce changement a plus
souvent eu lieu entre 2012 et 2016, quelle que soit l’espèce et le sexe concernés (Figure 18).
73
Figure 18 : Distribution des dates de dernier changement de pratiques en matière
d’utilisation d’antibiotiques en chirurgie de convenance, chez les chiens, les chiennes, les
chats et les chattes (question 41)
Les causes de modification des pratiques étaient multiples. Parmi les 531 répondants
qui ont modifié leurs pratiques, 514 ont coché une ou plusieurs des causes listées, et leurs
réponses ont été illustrés dans la Figure 19. La lecture de nouvelles recommandations a été
identifiée comme la principale raison de la modification de leurs pratiques.
74
Figure 19 : Diagramme des causes de modification des pratiques d’utilisation d’antibiotiques
en chirurgie de convenance recensées chez 514 répondants (question 43)
L’avis des vétérinaires a été recueilli, notamment concernant les risques d’infection de
site opératoire sans usage d’antibioprophylaxie ou d’antibiocouverture, et la démarche à
suivre en cas de faute d’asepsie.
Ainsi, dans la Figure 20, il a été mis en évidence que deux fois plus de praticiens ont
considéré qu’il existe un risque d’infection de site opératoire plus élevé en l’absence
d’antibioprophylaxie plutôt qu’en l’absence d’antibiocouverture.
Figure 20 : Opinions des 727 répondants concernant les risques d’infection de site opératoire
(question 44)
75
Pour rendre plus précisément compte des associations entre ces deux affirmations, une
table de concordance (Tableau XXI) a été créée.
Tableau XXI : Table de concordance des réponses des 727 praticiens concernant les risques
d’infection de site opératoire
"Il existe un risque accru d’infection du site
opératoire sans antibioprophylaxie"
D'accord Pas d'accord Total
"Il existe un risque accru D'accord 83 41 124
d’infection du site opératoire Pas d'accord 168 435 603
sans antibiocouverture"
Total 251 476 727
76
Enfin, pour clôturer le questionnaire, la perception générale des vétérinaires
concernant l’usage d’antibiotiques en prévention a été demandée, après affichage d’un extrait
du Journal Officiel (Arrêté du 22 juillet 2015 relatif aux bonnes pratiques d’emploi des
médicaments contenant une ou plusieurs substances antibiotiques en médecine vétérinaire,
Art. L. 5141-14-3.) : « Le recours en médecine vétérinaire à des médicaments contenant une
ou plusieurs substances antibiotiques est effectué dans le respect de recommandations de
bonne pratique d’emploi destinées à prévenir le développement des risques pour la santé
humaine et animale liés à l’antibiorésistance. »
Leurs réponses ont été figurées ci-dessous (Figure 22). Il a semblé conseillé d’utiliser
des antibiotiques en prévention pour 9,2 % d’entre eux. La majorité a considéré que leur
usage était à réserver à certaines situations.
Des affirmations avec comme réponses possibles [D’accord] ou [Pas d’accord] ont été
utilisées pour évaluer des raisons potentielles d’utilisation d’antibiotiques en chirurgie de
convenance et des freins à la modification des pratiques. Les réponses des 556 répondants
ayant recours à une antibioprophylaxie ou à une antibiocouverture ont été regroupées dans le
Tableau XXII. L’habitude a été la principale raison d’usage d’antibiotiques en chirurgie de
convenance sélectionnée, avec 52,3 % des praticiens en accord avec l’affirmation
correspondante. Parmi les carences pouvant expliquer une réticence à la modification des
pratiques, les manques de preuves scientifiques (31,1 %) et de formation (29,1 %) sont
apparus en tête.
77
Tableau XXII : Accord avec les propositions concernant les raisons ou freins à la
modification des pratiques chez les 556 répondants utilisant parfois, souvent ou
systématiquement une antibiocouverture ou une antibioprophylaxie chez une ou plusieurs
espèces/sexes (questions 46 à 51)
D'accord Pas d'accord
"J’utilise des antibiotiques en chirurgie de convenance par habitude." 52,3 % 47,7 %
"Je manque de preuves scientifiques pour modifier mes pratiques." 31,1 % 68,9 %
78
La Figure 24 a permis d’illustrer l’impact de cette perception sur la pratique des
vétérinaires.
Dans la section attribuée aux commentaires, un répondant a spécifié que d’après lui,
« les clients n’attendent pas de prescription antibiotique sur l’instant, mais [sa] perception
est qu’ils l’auraient attendue si [la plaie] s’infecte ». Un autre a déclaré avoir essayé d’arrêter
l’antibioprophylaxie mais qu’« à la moindre inflammation, les clients râlent, donc [il] l’a
rétablie ».
79
b. Informations recueillies dans les sections à réponse non obligatoire
La question ouverte concernant ce qui serait nécessaire pour changer les pratiques des
vétérinaires a mis en évidence quatre types de requêtes, la principale étant la mise à
disposition de preuves scientifiques, mais a aussi révélé des opinions positives et négatives
autour de l’antibioprophylaxie.
Cinq vétérinaires ont précisé qu’ils subissaient les pratiques et protocoles imposés par
leur lieu de travail et qu’ils aimeraient donc un changement de vision des employeurs. L’un
d’entre eux a précisé qu’il n’avait pas utilisé d’antibiotiques lors des chirurgies de convenance
pendant 15 ans dans sa précédente structure, mais qu’il devait aujourd’hui en utiliser du fait
de l’existence de ces protocoles.
80
Un praticien a spécifié vouloir qu’un changement de vision et de pratique soit effectué
de manière globale dans sa structure, et que la dynamique soit « impulsée par les patrons, car
si tous les vétérinaires ne changent pas leur pratique, ce sera difficilement accepté par les
clients qui auront une antibiocouverture ou pas selon le vétérinaire qui a opéré ». De
meilleures pratiques des assistants en termes d'antisepsie pré-opératoire du site chirurgical a
été également demandé.
4 : Des alternatives (n = 2)
Plusieurs praticiens répondants ont expliqué que les propriétaires n’étaient pas
toujours attentifs dans la gestion et la surveillance postopératoires des animaux, avec souvent
un non-respect des consignes : ils ont par exemple laissé les chats sortir, refusé le port de la
collerette, n’ont pas nettoyé la plaie en cas de souillures… Les animaux ont donc pu se lécher
et « [leurs] gueules sont pleines de germes ». L’utilisation d’antibiotiques avait donc pour
objectif d’« éviter un retour du propriétaire pour une infection », d’autant plus que « le client,
même informé, n'est pas toujours réactif s’il y a une infection post opératoire » et « [il]
pourrait ne pas revenir assez vite » d’après deux des répondants. La protection des plaies
opératoires est assimilée à un « défi ».
2 : Le manque d’asepsie (n = 8)
81
Pour l’un des répondants, un défaut majeur d'asepsie dans la clinique (table de
chirurgie non désinfectée, utilisation de fils de suture déjà ouverts) l’a obligé à utiliser des
antibiotiques lors des chirurgies de convenance, « parfois longtemps » du fait de
complications septiques.
Pour un autre, qui a déclaré travailler sans gants, sans salle et matériel stérile, et
utiliser une seule injection systématique de pénicilline en postopératoire, « pourquoi changer
un protocole qui marche » puisqu’il n’a jamais rencontré de complications infectieuses.
3 : La durée de la chirurgie (n = 4)
Trois praticiens ont précisé modifier leurs pratiques selon le temps chirurgical, et que
l’arrêt des antibiotiques se faisait progressivement avec l’acquisition d’expérience et le gain
en rapidité dans les actes chirurgicaux. L’un a en effet expliqué que le temps opératoire
allongé des jeunes recrues justifiait cette pratique.
Six praticiens ont manifesté des inquiétudes et des craintes envers l’arrêt d’utilisation
d’antibiotiques, notamment vis-à-vis des propriétaires si développement d’une infection de
site opératoire, ou vis-à-vis des conditions de stérilité requises. En effet, l’un d’entre eux a
affirmé qu’il était « trop risqué pour [lui] de ne pas faire d'antibioprophylaxie même sans
faute visible d'asepsie », et un autre qu’il avait « trop peur des infections et du
mécontentement des gens ». Le « on ne sait jamais » est revenu plusieurs fois dans les
réponses.
82
6 : La communication et l’image renvoyée aux clients (n = 5)
L’ensemble des cartes factorielles obtenues à l’aide du logiciel RStudio sont fournies
en Annexe 5. La superposition des graphiques permet de repérer des correspondances.
83
Un gradient d’utilisation de l’antibioprophylaxie et de l’antibiocouverture s’est donc
dessiné le long de l’axe des abscisses (Dim1 sur les graphiques, et nommé RS1 dans le code
présenté en Annexe 4), avec une augmentation de la fréquence d’utilisation lors de
déplacement vers des valeurs positives (Figure 25). Selon l’axe des ordonnées (Dim2 ou
RS2), l’observation d’un gradient était moins évidente mais il semblait qu’un déplacement
vers des valeurs positives correspondait à une utilisation de l’antibiocouverture et non de
l’antibioprophylaxie, et inversement lors de déplacement vers des valeurs négatives.
L’existence de protocoles pour les chiens, les chats, selon le sexe et selon le mode de
vie des animaux stérilisés était dans les quatre cas associée à une utilisation très fréquente
d’antibiotiques en chirurgie de convenance. Il en était de même pour l’absence de
modification des pratiques au cours de la carrière. L’accord avec la proposition qu’il existe un
risque accru d’infection de site opératoire sans antibiocouverture était associé à l’utilisation
systématique d’antibiocouverture, tout comme celle affirmant qu’il faut systématiquement
mettre en place une antibiocouverture lors de rupture d’asepsie. Il en a été de même pour
l’antibioprophylaxie. La proposition « En cas de rupture accidentelle d’asepsie, on réfrène
l’usage des antibiotiques en attente de confirmation d’infection » était associée à l’absence
d’usage d’antibiotiques en stérilisations de convenance.
Concernant les freins au changement des pratiques, toutes les propositions (utilisation
d’antibiotiques par habitude, faute de moyens ou de temps suffisant pour l’asepsie, manque
d’informations accessibles, de preuves scientifiques ou de formation pour modifier ses
pratiques) étaient associées à une utilisation très fréquente voire systématique d’antibiotiques
en chirurgie de convenance. C’était également le cas pour la réponse « oui » au sentiment que
les clients attendent une prescription antibiotique, ainsi que pour les impacts faibles et
modérés (gradés « 2 » et « 3 ») sur les pratiques d’antibioprophylaxie et d’antibiocouverture.
Afin de caractériser plus précisément les associations entre variables, seuls les points-
modalités avec des rapports de corrélation élevés ont été représentés dans le plan factoriel sur
RStudio (Figure 26). Les modalités les plus proches étaient donc les plus associées :
Existence de protocoles pour les chiens et existence de protocoles pour les chats
Utilisation d’antibiotiques par habitude et manque de preuves scientifiques pour
modifier ses pratiques (et existence de protocoles)
Utilisation systématique d’antibioprophylaxie chez les chiens, les chiennes, les chats et
les chattes
Jamais d’utilisation d’antibiocouverture chez les chiens et chez les chiennes
Jamais d’utilisation d’antibioprophylaxie chez les chiens, les chiennes, les chats et les
chattes
Risque accru d’infection de site opératoire sans antibioprophylaxie et existence de
protocoles, et utilisation d’antibioprophylaxie de manière systématique (un peu moins
associé car distance un peu plus grande)
Risque accru d’infection de site opératoire sans antibiocouverture et utilisation
systématique d’antibiocouverture chez les chiens
Nécessité de mise en place d’antibiocouverture systématique en cas de rupture
d’asepsie et utilisation d’antibiocouverture systématique chez les chiennes (un peu
moins associé car distance plus grande)
86
> fviz_mca_var(acm, repel = TRUE, select.var = list(cos2 = 0.24))
Figure 26 : Représentation des modalités ayant les rapports de corrélation les plus élevés
dans le plan factoriel
87
Ainsi, les principales corrélations obtenues étaient l’utilisation d’antibiotiques en
chirurgie de convenance par habitude avec l’impression d’un manque de preuves scientifiques
pour modifier ses pratiques, l’existence de protocoles avec l’utilisation systématique
d’antibioprophylaxie et avec la croyance qu’il existe un risque accru d’infection de site
opératoire sans antibioprophylaxie. Les autres associations observées par superposition des
graphiques étaient moins fortes que celles-ci.
III. Discussion
Comme montré dans la partie présentant le profil des répondants (en page 60), il existe
une différence significative entre la proportion de femmes inscrites au tableau de l’Ordre au
31/12/2020 (55,6 %), et celle dans notre échantillon (61,5 %). Mais en calculant la proportion
de femmes exerçant au 31/12/2020 en activité canine exclusive ou prédominante d’après les
données fournies par l’Atlas démographique de la profession vétérinaire (78), nous obtenons
alors 60 %, et la différence n’est plus significative (test du Chi-deux d’ajustement, p-value =
0,4136 > 0,05). Ainsi, si à l’origine la répartition hommes-femmes dans notre étude semblait
indiquer une mauvaise représentativité des vétérinaires français, en tenant compte du fait que
l’étude concernait surtout des praticiens exerçant en canine, la représentativité semble
meilleure. De plus, il y a significativement plus de vétérinaires travaillant en Auvergne-
Rhône-Alpes dans notre étude (16,6 %) que ceux inscrits au tableau de l’Ordre (13,6 %,
d’après (78)) au 31/12/2020 (test du Chi-deux d’ajustement, p-value = 0,01666 < 0,05). Cela
pourrait être expliqué par la mention de « VetAgro Sup » dans l’objet du courriel envoyé, les
vétérinaires provenant de cette école étaient possiblement plus volontaires et se sont sentis
plus concernés que ceux issus d’autres écoles vétérinaires.
Les questions de la section 4 relatives aux freins à la modification des pratiques étaient
obligatoires et donc un peu ambiguës pour un vétérinaire n’utilisant pas d’antibiotiques,
comme mentionné par l’un d’eux en commentaire. L’obligation de réponse permettait de
s’assurer d’obtenir des réponses à toutes les questions pertinentes, même si elles étaient
situées en fin de questionnaire et que les répondants souhaitaient terminer plus rapidement.
Pour réaliser une analyse pertinente, il était ensuite possible de supprimer les données des
89
personnes qui n’étaient pas réellement concernées par certaines questions sur les freins car
n’utilisant jamais d’antibiotiques en chirurgie de convenance. Cependant, cela a pu entraîner
une non-réponse complète au questionnaire, et une modalité « Non concerné » aurait pu être
judicieuse. L’obligation de réponse pour toutes les espèces ne prenait pas en compte
l’existence de praticiens ne travaillant qu’avec des chiens ou qu’avec des chats. Deux
répondants ont spécifié en commentaire exercer en clinique féline exclusive, mais il est
possible que certaines personnes l’aient omis ou n’aient pas répondu au questionnaire du fait
de cette contrainte.
Il est aussi possible de s’interroger sur l’intérêt du questionnement sur le score ASA
dans le cadre d’une chirurgie de convenance, puisque l’animal devrait donc se situer dans la
catégorie ASA 1, étant en bonne santé. Toutefois, la découverte fortuite d’une affection ou
maladie concomitante reste possible au moment de la chirurgie. En effet, comme nous l’a fait
remarquer un répondant en commentaire, les chats errants sont souvent en mauvais état, et
peuvent présenter des infections localisées. Il peut s’agir par exemple d’une affection cutanée,
ou d’une maladie parodontale. Le score ASA peut donc augmenter. Un autre praticien a
indiqué utiliser des antibiotiques « lors de la découverte d'un chat [porteur du virus de
l’immunodéficience féline (FIV) ou de la leucose féline (FeLV)] au moment de la
stérilisation ».
Ensuite, les différentes possibilités de réponses étaient parfois trop limitées. Par
exemple, il manquait d’autres types et causes possibles de changement pratiques, qui ont
parfois été notifiées en commentaire : « modification de la molécule (par arrêt d’utilisation
d’antibiotiques critiques) » ; « changement de structure pour un lieu d’exercice où
l’antibioprophylaxie est, [ou n’est plus,] imposée » ; « reprise d’antibioprophylaxie ou
d’antibiocouverture ([par exemple] à la suite d’une recrudescence d’infection de site
opératoire) ». Une autre option de mise en œuvre d’antibiocouverture par injections multiples
à plusieurs jours d’intervalle n’a pas été listée mais a été explicitée par un répondant qui a
déclaré avoir « remplacé les antibiotiques per os par une injection unique d'amoxicilline
longue action lors de la visite de contrôle deux jours après [l’intervention chirurgicale] ».
Cependant, la limitation du nombre de modalités pour chaque question était indispensable
pour la faisabilité de l’étude statistique.
Le choix des options de réponse était parfois arbitraire, et basé sur ce qui a été vu au
cours des stages que nous avons personnellement réalisés, notamment pour les lieux
d’intervention, l’habillement et le matériel utilisés. Par exemple, pour le nombre d’animaux
stérilisés par semaine en moyenne, les classes ont été choisies de façon que la valeur moyenne
soit centrée : un répondant effectuant environ cinq stérilisations par semaine pouvait donc
cocher [Entre 3 et 7] alors que si les classes avaient été « Moins de 5 » et « Entre 5 et 10 », il
aurait pu rencontrer des difficultés dans son choix de réponse, puisqu’il en effectuerait parfois
quatre, parfois six. Ce choix de classes a donc été basé sur l’hypothèse qu’il est plus intuitif
pour les personnes de réfléchir en multiple de cinq.
Les dates de potentielles modifications des pratiques ont été choisies en fonction des
campagnes et plans de prévention mis en place en France. La taille de la structure a été
demandée pour rechercher un potentiel lien avec une standardisation. La construction des
questions a donc bien été effectuée avec l’objectif de mettre en évidence, si possible, des
corrélations.
91
C) Mise en perspective des résultats
Il ressort de cette étude une utilisation accrue d’antibiotiques chez les chiennes en
comparaison avec les chiens, les chats et les chattes, et l’utilisation la moindre a lieu chez les
chats mâles. Les chiffres clés concernant les chirurgies de convenance obtenus et à
principalement retenir sont :
Dans les cinq à six dernières années, il semblerait donc qu’il n’y ait pas réellement eu
de hausse très significative de la fréquence de vétérinaires n’ayant jamais recours aux
antibiotiques en chirurgie de convenance, puisque l’enquête réalisée en 2015 (2) avait relevé
que 21 % des vétérinaires n’en utilisaient pas, contre 23,5 % dans notre étude.
92
celle imposant systématiquement son utilisation en cas de rupture d’asepsie. Les différentes
convictions des praticiens pourraient donc expliquer, en partie, leurs pratiques.
Ensuite, nous avons pu remarquer que les molécules antibiotiques utilisées par les
praticiens sont quasi systématiquement des β-lactamines. L’amoxicilline, souvent associée à
l’acide clavulanique, arrive en tête. Comme cela a été décrit dans la première partie, ce sont
des molécules efficaces sur les bactéries susceptibles de contaminer les plaies et d’être à
l’origine d’infections de site opératoire (souvent Staphylococcus pseudintermedius), qui sont
aussi sûres d’utilisation et de faible coût. Les fluoroquinolones, qui ne doivent pas être
utilisées dans le cadre d’une antibioprophylaxie de routine, donc surtout pas dans le cadre des
chirurgies de convenance, n’ont presque jamais étaient sélectionnées. Cette règle d’utilisation
concernant ces antibiotiques critiques est donc bien respectée par les praticiens, d’autant plus
que les personnes qui ont coché [Parfois] sont celles qui pensaient peut-être à une situation
hors du cadre des chirurgies de convenance, notamment un pyomètre.
Il a été constaté à travers cette enquête que la voie d’administration intraveineuse n’est
que très peu utilisée par les vétérinaires, que ce soit en pré-, per- ou post-opératoire. La voie
de prédilection est la voie sous-cutanée. Or, pour qu’une antibioprophylaxie soit efficace,
nous avons précédemment expliqué que l’antibiotique devait atteindre des concentrations
efficaces dans les tissus au moment de l’intervention (47). Avec les voies intramusculaires et
surtout sous-cutanées, l’absorption est beaucoup plus lente (50). Ainsi, même pour les
praticiens effectuant des injections pré-opératoires, il est possible que les concentrations
adéquates ne soient pas atteintes du fait d’injections sous-cutanées. La voie d’administration
dépend toutefois des molécules utilisées et des spécialités disponibles. La voie sous-cutanée
pourrait être privilégiée par l’absence de spécialité intraveineuse avec AMM vétérinaire
disponible, notamment pour l’amoxicilline associée à l’acide clavulanique. Pour cette
association, il existe une spécialité humaine (Augmentin®), mais celle-ci présente un
conditionnement nécessitant une reconstitution préalable et qui ne se conserve ensuite que
quelques heures. De plus, comme mentionné par certains répondants, il n’y a souvent pas de
pose de cathéter chez les chats avant chirurgie, d’où l’absence d’utilisation de la voie
intraveineuse. Mais encore, certains vétérinaires opèrent seuls et l’absence d’assistante
disponible empêche l’administration de molécules en peropératoire.
93
Lorsque la durée de la chirurgie était prise en compte, l’administration d’antibiotiques
se faisait en moyenne lorsque l’intervention dépassait 40 ou 45 minutes, ce qui est inférieur
aux 90 minutes mentionnées comme indication d’antibioprophylaxie dans le Tableau V en
première partie de cette thèse. Il n’est pas possible de savoir si cette administration plus
précoce est dû à une mauvaise connaissance des recommandations ou à une crainte
personnelle consécutive à un temps chirurgical allongé par rapport à son habitude.
Nous avons aussi constaté que plus de la moitié des praticiens utilisant des
antibiotiques le font par habitude et presqu’un tiers d’entre eux considèrent manquer de
preuves scientifiques pour modifier leurs pratiques. La résistance au changement semble un
facteur prédominant qui revient aussi dans les commentaires, avec l’emploi du vocabulaire de
la peur. La grande majorité des vétérinaires répondants (73,0 %) ont tout de même modifié
leurs pratiques d’utilisation d’antibiotiques au cours de leur carrière, le plus souvent entre
2012 et 2016, ce qui coïncide avec le lancement du premier plan Ecoantibio. Il est donc
possible que celui-ci ait participé à la modification des pratiques, notamment chez les
vétérinaires en pratique mixte, et surtout via l’arrêt d’utilisation de molécules d’importance
critique, objectif majeur de ce plan d’action et de la loi d’avenir pour l’agriculture,
l’alimentation et la forêt du 13 octobre 2014 (68).
Nous avons ainsi, grâce à cette enquête, atteint notre objectif de recueil de données sur
l’utilisation actuelle des antibiotiques lors des interventions de convenance et de tentative de
compréhension des différents aspects entrant en compte dans la mise en œuvre de cette
prophylaxie. Nous terminerons donc par des pistes de réflexion pour réduire les réticences au
changement.
94
D) Pistes de réflexion pour aider les vétérinaires à changer leurs pratiques
En effet, une première approche a été énoncée par l’un des répondants : « Dans notre
équipe il y avait des peurs. Nous avons décidé qu'un vétérinaire arrêterait l'usage
systématique d'antibiotiques en convenance pendant six mois. L'expérience s'étant bien
passée, les autres s'y sont mis. » Il fournit ainsi une manière pratique de procéder pour se
lancer et surmonter ses craintes. Un praticien affirme n’avoir observé « aucune recrudescence
d'infections postopératoires en chirurgie de convenance depuis l'arrêt quasi total
d'antibiothérapie (respect strict de l'asepsie en revanche) » et un autre déclare « depuis plus
de 25 ans j’ai arrêté totalement l’usage d’antibiotiques et je n’ai jamais eu de problème ».
Ensuite, l’un d’eux met en lumière qu’une utilisation excessive d’antibiotiques peut
être néfaste ; en effet, comme mentionné dans la partie I, elle peut même favoriser les
surinfections : « Pas de complication [sans antibiotiques], au contraire, les plaies sont
souvent beaucoup plus saines, et en cas d'infection postopératoire [due au] léchage, les
antibiotiques s'avèrent plus efficaces ». Les vétérinaires utilisent aussi parfois une
antibioprophylaxie par manque de confiance, pour « se rassurer », mais comme le rappelle un
praticien : « une bonne pratique chirurgicale ne provoque pas d'infection, or les
antibio[tiques] sont là pour traiter une infection ! »
Les commentaires des répondants ont aussi mis en évidence des avis divergents sur la
gestion postopératoire des chats, avec certains considérant qu’une antibiocouverture est
nécessaire quand ils sont remis en liberté dès le lendemain de l’intervention car ils pourront
contaminer leur plaie et ne seront pas sous la surveillance des propriétaires ; tandis que
d’autres, à l’inverse, pensent que les animaux qui sortent ont « autre chose à faire que de
lécher leur plaie » et n’auront donc pas besoin d’une couverture antibiotique contrairement à
ceux vivant en intérieur, qui vont se lécher faute d’activités suffisantes.
Le léchage des plaies est effectivement un problème fréquemment décrit par les
praticiens, qui soulève alors la question de la gestion de la douleur postopératoire, car il s’agit
95
souvent de la manifestation d’une gêne ou d’une douleur, qu’il faut maîtriser pour diminuer
ce comportement. De fait, le léchage d’une zone, notamment des plaies chirurgicales, est l’un
des signes comportementaux de douleur observables chez le chat et chez le chien (79). Il
s’agit d’un paramètre à intégrer dans l’évaluation de la douleur, que l’on retrouve dans de
nombreuses grilles de mesure, comme l’échelle de mesure de Glasgow ou la grille 4A-Vet.
Celles-ci permettent ainsi d’établir un score de douleur numérique, qui aide à la décision de
mise en place d’une analgésie (79).
Usage d’antibiotiques mis à part, une étude visant à fournir des recommandations
précises en matière de gestion postopératoire des interventions de convenance chez les chiens
et les chats pourrait donc être intéressante et ces informations pourraient être intégrées dans
un guide de bonnes pratiques, comme demandé par certains vétérinaires. Ils pourraient ensuite
transmettre ces recommandations, adaptées aux différentes situations, aux propriétaires.
Ces retours d’expérience des vétérinaires mettent ainsi en lumière des domaines pour
lesquels des recherches et recommandations seraient utiles à fournir, afin de rassurer les
praticiens et leur fournir davantage de preuves aux pratiques d’utilisation d’antibiotiques
préconisées.
96
CONCLUSION
97
98
BIBLIOGRAPHIE
1. Inserm, La science pour la santé [En ligne]. Inserm. Résistance aux antibiotiques - Un
phénomène massif et préoccupant; 2018 [cité le 7 juin 2021]. Disponible:
https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/resistance-
antibiotiques
2. Le Point Vétérinaire [En ligne]. d’Amphernet I. Les praticiens canins et mixtes vis-à-vis
des antibiotiques; 2015 [cité le 15 oct 2021]. Disponible:
https://www.lepointveterinaire.fr/actualites/actualites-professionnelles/151126-les-
praticiens-canins-et-mixtes-vis-a-vis-des-antibiotiques.html
4. Ipsos [En ligne]. Vacas F. Les Français et leurs animaux de compagnie; 2020 [cité le 25
oct 2021]. Disponible: https://www.ipsos.com/fr-fr/les-francais-et-leurs-animaux-de-
compagnie
5. SantéVet [En ligne]. Pacheteau C. Comment les Français vivent avec leurs animaux en
2020 ?; 2020 [cité le 25 oct 2021]. Disponible:
https://www.santevet.com/articles/comment-les-francais-vivent-avec-leurs-animaux-en-
2020
6. [En ligne]. ASA Physical Status Classification System; 2014 [cité le 29 août 2021].
Disponible: https://www.asahq.org/standards-and-guidelines/asa-physical-status-
classification-system
9. Urfer SR, Kaeberlein M. Desexing Dogs: A Review of the Current Literature. Anim Open
Access J MDPI. 2019;9(12):1086.
10. Reichler IM. Gonadectomy in Cats and Dogs: A Review of Risks and Benefits. Reprod
Domest Anim. 2009;44(s2):29‑35.
11. Kustritz MR. Effects of Surgical Sterilization on Canine and Feline Health and on
Society. Reprod Domest Anim. 2012;47(s4):214‑22.
13. La Dépêche Vétérinaire [En ligne]. François M-P. Stérilisation précoce des chatons; 2020
[cité le 10 juin 2021]. Disponible: https://www.depecheveterinaire.com/sterilisation-
precoce-des-chatons_679E558B438041.html
99
14. Kent MS, Burton JH, Dank G, Bannasch DL, Rebhun RB. Association of cancer-related
mortality, age and gonadectomy in golden retriever dogs at a veterinary academic center
(1989-2016). PloS One. 2018;13(2):e0192578.
15. Larsen JA. Risk of obesity in the neutered cat. J Feline Med Surg. 2017;19(8):779‑83.
17. Gagnon A-C, Langlade C, Rosset E, Buff S. French veterinarians’ opinions and practices
regarding early neutering of cats: a convenience sampling survey interpreted in an
international context. Vet Rec. 2020;187(12):120.
18. Hart LA, Hart BL. An Ancient Practice but a New Paradigm: Personal Choice for the Age
to Spay or Neuter a Dog. Front Vet Sci. Lausanne : Frontiers Media Sa; 2021;8:603257.
19. Jupe A, Rand J, Morton J, Fleming S. Attitudes of Veterinary Teaching Staff and
Exposure of Veterinary Students to Early-Age Desexing, with Review of Current Early-
Age Desexing Literature. Anim Open Access J MDPI. 2018;8(1):3.
21. Hamilton KH, Henderson ER, Toscano M, Chanoit GP. Comparison of postoperative
complications in healthy dogs undergoing open and closed orchidectomy. J Small Anim
Pract. 2014;55(10):521‑6.
23. Pearson H. The complications of ovariohysterectomy in the bitch. J Small Anim Pract.
1973;14(5):257‑66.
25. Bowling, M. W. Chapter 17: Complications in Spay and Neuter Surgery. Dans: White S.
High-Quality, High-Volume Spay and Neuter and Other Shelter Surgeries . 1ere Edition.
Hoboken, NJ : John Wiley & Sons; 2020. p. 339‑61.
27. Singh, A., Weese, J.S. Chapter 10: Wound Infections and Antimicrobial Use. Dans:
Johnstom, S. A., Tobias, K. M. Veterinary Surgery Small Animal . 2nd Edition.
Elsevier; 2017. p. 148‑55.
28. Turk, R., Singh, A., Weese, J.S. Prospective surgical site infection surveillance in dogs.
Vet Surg VS. 2015;44(1):2‑8.
29. Chauveaux D. Preventing surgical-site infections: Measures other than antibiotics. Orthop
Traumatol Surg Res. 2015;101(1, Supplement):S77‑83.
100
30. Nicholson M, Beal M, Shofer F, Brown DC. Epidemiologic evaluation of postoperative
wound infection in clean-contaminated wounds: A retrospective study of 239 dogs and
cats. Vet Surg VS. 2004;31(6):577‑81.
31. Dunning, D. Chapter 6 : Surgical Wound Infection and the Use of Antimicrobials. Dans:
Slatter D. Textbook of Small Animal Surgery . 3e édition. W B Saunders Co Ltd; 2003.
p. 113‑22.
32. Willard et al. Chapter 9 : Surgical Infections and Antibiotic Selection. Dans: Small
Animal Surgery, 5e . 5th edition. Philadelphia, PA : Mosby Elsevier; 2018. p. 79‑89.
33. Centers for Disease Control and Prevention. Chapter 9: Surgical Site Infection Event
(SSI). Dans: National Healthcare Safety Network (NHSN) Patient Safety Component
Manual [En ligne]. 2021 [cité le 17 févr 2021]. p. 126‑64. Disponible:
https://www.cdc.gov/nhsn/pdfs/pscmanual/pcsmanual_current.pdf
34. Mayhew PD, Freeman L, Kwan T, Brown DC. Comparison of surgical site infection rates
in clean and clean-contaminated wounds in dogs and cats after minimally invasive
versus open surgery: 179 cases (2007-2008). J Am Vet Med Assoc. 2012;240(2):193‑8.
36. Beal MW, Brown DC, Shofer FS. The effects of perioperative hypothermia and the
duration of anesthesia on postoperative wound infection rate in clean wounds: a
retrospective study. Vet Surg VS. 2000;29(2):123‑7.
38. Vasseur PB, Paul HA, Enos LR, Hirsh DC. Infection rates in clean surgical procedures: a
comparison of ampicillin prophylaxis vs a placebo. J Am Vet Med Assoc.
1985;187(8):825‑7.
42. Kreisler RE, Shaver SL, Holmes JH. Outcomes of elective gonadectomy procedures
performed on dogs and cats by veterinary students and shelter veterinarians in a shelter
environment. J Am Vet Med Assoc. American Veterinary Medical Association;
2018;253(10):1294‑9.
101
44. Danet S, Régnier B. Infections du site opératoire : limites de la surveillance pour des
comparaisons entre services et établissements de santé. BEH. 2007;95‑7.
45. World Health Organization. Global guidelines for the prevention of surgical site infection
[En ligne]. World Health Organization; 2018 [cité le 10 sept 2021]. 184 p. Disponible:
https://apps.who.int/iris/handle/10665/277399
46. Burke JF. The effective period of preventive antibiotic action in experimental incisions
and dermal lesions. Surgery. 1961;50:161‑8.
47. Giguère S, Prescott JF, Dowling PM, rédacteurs. Antimicrobial therapy in veterinary
medicine. 5th ed. Ames, Iowa, USA : Wiley Blackwell; 2013. 683 p.
48. Howe LM, Boothe HW. Antimicrobial use in the surgical patient. Vet Clin North Am
Small Anim Pract. 2006;36(5):1049‑60.
49. Classen DC, Evans RS, Pestotnik SL, Horn SD, Menlove RL, Burke JP. The Timing of
Prophylactic Administration of Antibiotics and the Risk of Surgical-Wound Infection. N
Engl J Med [En ligne]. Massachusetts Medical Society; 1992 [cité le 21 sept 2021];
Disponible: https://www.nejm.org/doi/10.1056/NEJM199201303260501
50. Bachot A. Données actuelles sur l’usage des antibiotiques pour la prévention des
infections du site opératoire chez le chat et le chien. Thèse de doctorat vétérinaire.
Créteil : Faculté de Médecine; 2007. 70 p.
51. Darles E. Antibioprophylaxie en chirurgie vétérinaire : bilan des données actuelles. Thèse
de doctorat vétérinaire. Toulouse : Université Paul-Sabatier; 2012. 110 p.
52. Eyler RF, Shvets K. Clinical Pharmacology of Antibiotics. Clin J Am Soc Nephrol
CJASN. 2019;14(7):1080‑90.
53. Hernández Ceruelos A, Romero-Quezada LC, Ruvalcaba Ledezma JC, López Contreras
L. Therapeutic uses of metronidazole and its side effects: an update. Eur Rev Med
Pharmacol Sci. 2019;23(1):397‑401.
56. Stratchounski LS, Taylor EW, Dellinger EP, Pechere JC. Antibiotic policies in surgery: a
consensus paper. Int J Antimicrob Agents. 2005;26(4):312‑22.
57. Berríos-Torres SI, Umscheid CA, Bratzler DW, Leas B, Stone EC, Kelz RR, et al. Centers
for Disease Control and Prevention Guideline for the Prevention of Surgical Site
Infection, 2017. JAMA Surg. 2017;152(8):784‑91.
60. Légifrance [En ligne]. Décret n° 2016-317 du 16 mars 2016 relatif à la prescription et à la
délivrance des médicaments utilisés en médecine vétérinaire contenant une ou plusieurs
substances antibiotiques d’importance critique; 2016 [cité le 14 oct 2021]. Disponible:
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000032251629
63. McEwen SA, Collignon PJ. Antimicrobial Resistance: a One Health Perspective.
Microbiol Spectr. 2018;6(2):26.
64. Global action plan on antimicrobial resistance [En ligne]. World Health Organization.
Global action plan on antimicrobial resistance; 2015 [cité le 2 sept 2021]. Disponible:
https://www.who.int/publications-detail-redirect/9789241509763
66. Munita JM, Arias CA. Mechanisms of Antibiotic Resistance. Microbiol Spectr.
2016;4(2):37.
67. Antimicrobial resistance [En ligne]. World Health Organization. Antimicrobial resistance;
2020 [cité le 2 sept 2021]. Disponible: https://www.who.int/news-room/fact-
sheets/detail/antimicrobial-resistance
68. Anses. Suivi des ventes de médicaments vétérinaires contenant des antibiotiques en
France en 2019. Anses-ANMV; 2020 p. 6‑97.
103
70. Anses. Réseau d’épidémiosurveillance de l’antibiorésistance des bactéries pathogènes
animales, bilan 2017 [En ligne]. Lyon et Ploufragan-Plouzané-Niort, France; 2018 p.
155. Disponible:
https://resapath.anses.fr/resapath_uploadfiles/files/Documents/2019_RESAPATH%20R
apport%20Annuel.pdf
72. Allerton F, Prior C, Bagcigil AF, Broens E, Callens B, Damborg P, et al. Overview and
Evaluation of Existing Guidelines for Rational Antimicrobial Use in Small-Animal
Veterinary Practice in Europe. Antibiot Basel. 2021;10(4):409.
73. Welch Fossum, T. Chapter 6 : Preparation of the Operative Site. Dans: Welch Fossum, T.
Small Animal Surgery, 5e . 5th edition. Philadelphia, PA : Mosby Elsevier; 2018. p.
32‑7.
74. Welch Fossum, T. Chapter 7 : Preparation of the Surgical Team. Dans: Welch Fossum, T.
Small Animal Surgery, 5e . 5th edition. Philadelphia, PA : Mosby Elsevier; 2018. p.
38‑46.
75. Davis SC, Eaglstein WH, Cazzaniga AL, Mertz PM. An octyl-2-cyanoacrylate
formulation speeds healing of partial-thickness wounds. Dermatol Surg Off Publ Am
Soc Dermatol Surg Al. 2001;27(9):783‑8.
76. Papillon, A. Intérêts de l’utilisation d’un pansement liquide vétérinaire sur des plaies
d’ovariectomie : étude clinique sur 100 chattes. Thèse de doctorat vétérinaire. Toulouse :
Université Paul-Sabatier; 2011. 115 p.
77. Eaglstein WH, Sullivan TP, Giordano PA, Miskin BM. A liquid adhesive bandage for the
treatment of minor cuts and abrasions. Dermatol Surg Off Publ Am Soc Dermatol Surg
Al. 2002;28(3):263‑7.
79. Mathews K, Kronen PW, Lascelles D, Nolan A, Robertson S, Steagall PV, et al.
Guidelines for recognition, assessment and treatment of pain : WSAVA Global Pain
Council Guidelines. J Small Anim Pract. 2014;55(6):E10-68.
80. Hours M-A. Les obligations juridiques du vétérinaire praticien. Thèse de doctorat
vétérinaire. Toulouse : Université Paul-Sabatier; 2008. 107 p.
104
ANNEXES
105
Annexe 2 : "Les Antibios, comme il faut, quand il faut." Campagne 2020 du Ministère de
l'Agriculture et de l'Alimentation
106
Annexe 3 : Questionnaire utilisé pour l’enquête et réalisé sur Google Forms
107
108
109
110
111
112
113
114
115
116
117
118
119
120
121
122
Annexe 4 : Code utilisé dans le logiciel RStudio pour réaliser l’ACM et obtenir les cartes
factorielles, représentant les individus dans le plan factoriel selon chacune des variables
Les lignes en italique ont été renvoyées par le logiciel et les # correspondent à des
commentaires explicatifs ajoutés ensuite.
> library(readxl)
> ACMtot <- read_excel("Desktop/ACMtot.xlsx")
> View(ACMtot)
> df <- mutate_all(ACMtot,as.factor)
> library(ade4)
> library(factoextra)
> library(explor)
> acm <- dudi.acm(df)
Select the number of axes :
5
You can reproduce this result non-interactively with :
dudi.acm(df = df, scannf = FALSE, nf = 5)
> explor::explor(acm)
Listening on http://127.0.0.1:6406
123
Antibiocouverture Chats 0.15
Antibiocouverture Chattes 0.30
Protocoles Chiens 0.40
Protocoles Chats 0.38
Protocoles selon sexe 0.19
Protocoles selon mode de vie 0.13
Modif pratiques 0.06
Risque accru infection sans antibiocouverture 0.19
Risque accru infection sans antibioprophylaxie 0.28
Si rupture asepsie 0.25
Antibio par habitude 0.48
Antibio faute de moyens suffisants d’asepsie 0.12
Antibio faute de temps suffisant pour l’asepsie [En amont de la chirurgie.] 0.04
Antibio faute de temps suffisant pour l’asepsie [Pendant de le temps chirurgical.] 0.02
Antibio faute de temps suffisant pour l’asepsie [En post-opératoire.] 0.07
Manque d’informations accessibles pour modif pratiques 0.21
Manque de preuves scientifiques pour modif pratiques 0.24
Manque de formation pour modif pratiques 0.20
Clients attendent antibio 0.16
Impact sur antibioprophylaxie 0.11
Impact sur antibiocouverture 0.13
Utilisation antibio en prev semble 0.28
RS2
Sexe 0.02
Année sortie école 0.06
Etudes en FR 0.00
Act canine exclusive 0.00
Region 0.04
Exp clin en canine 0.04
Taille struct 0.03
Type struct 0.08
Nb anx ster par sem 0.03
Ster CT errants 0.02
Bloc chirurgical 0.04
Salle dédiée 0.01
Bloc chirurgical avec traitement de l'air 0.00
Salle de consultation 0.01
Nettoyage et désinfection des mains 0.00
Gants stériles 0.10
Gants non stériles nettoyés à l'alcool 0.01
Gants non stériles 0.00
Blouse stérile à usage unique 0.01
Blouse dédiée 0.01
Calot 0.07
Masque 0.07
Blouse non dédiée 0.01
Blouse non stérile à usage unique 0.01
Drapage stérile et unique à l'intervention 0.02
Drapage simple 0.04
Instruments stérilisés 0.08
Instruments stérilisés + bain antiseptique pendant la chirurgie 0.04
Instruments nettoyés / désinfectés par une solution antiseptique 0.01
Position chir 0.04
Antibioprophylaxie Chiens 0.31
Antibioprophylaxie Chiennes 0.31
Antibioprophylaxie Chats 0.20
Antibioprophylaxie Chattes 0.32
Antibiocouverture Chiens 0.35
Antibiocouverture Chiennes 0.26
Antibiocouverture Chats 0.29
Antibiocouverture Chattes 0.37
Protocoles Chiens 0.01
124
Protocoles Chats 0.00
Protocoles selon sexe 0.03
Protocoles selon mode de vie 0.04
Modif pratiques 0.08
Risque accru infection sans antibiocouverture 0.14
Risque accru infection sans antibioprophylaxie 0.01
Si rupture asepsie 0.08
Antibio par habitude 0.00
Antibio faute de moyens suffisants d’asepsie 0.00
Antibio faute de temps suffisant pour l’asepsie [En amont de la chirurgie.] 0.03
Antibio faute de temps suffisant pour l’asepsie [Pendant de le temps chirurgical.] 0.00
Antibio faute de temps suffisant pour l’asepsie [En post-opératoire.] 0.00
Manque d’informations accessibles pour modif pratiques 0.00
Manque de preuves scientifiques pour modif pratiques 0.00
Manque de formation pour modif pratiques 0.00
Clients attendent antibio 0.00
Impact sur antibioprophylaxie 0.05
Impact sur antibiocouverture 0.03
Utilisation antibio en prev semble 0.04
> fviz_mca_ind(acm, geom = "point", alpha.ind = .25, habillage = df$Sexe, addEllipses = TRUE,
ellipse.level = 0.9) + labs(title="ACM - Sexe", x="Dim1", y="Dim2")
> fviz_mca_ind(acm, geom = "point", alpha.ind = .25, habillage = df$`Année sortie école`, addEllipses
= TRUE, ellipse.level = 0.9) + labs(title="ACM - Année de sortie d'école vétérinaire", x="Dim1",
y="Dim2")
> fviz_mca_ind(acm, geom = "point", alpha.ind = .25, habillage = df$`Etudes en FR`, addEllipses =
TRUE, ellipse.level = 0.9) + labs(title="ACM - Etudes vétérinaires en France", x="Dim1", y="Dim2")
> fviz_mca_ind(acm, geom = "point", alpha.ind = .25, habillage = df$`Act canine exclusive`,
addEllipses = TRUE, ellipse.level = 0.9) + labs(title="ACM - Activité canine exclusive", x="Dim1",
y="Dim2")
> fviz_mca_ind(acm, geom = "point", alpha.ind = .25, habillage = df$Region, addEllipses = TRUE,
ellipse.level = 0.9) + labs(title="ACM - Région d'exercice", x="Dim1", y="Dim2")
Too few points to calculate an ellipse # les effectifs pour certaines régions étaient trop
Too few points to calculate an ellipse # faibles pour créer une ellipse sur le graphique :
Too few points to calculate an ellipse # La Réunion (3), Martinique (1),
Too few points to calculate an ellipse # Nouvelle-Calédonie (1) et Polynésie française (3)
> fviz_mca_ind(acm, geom = "point", alpha.ind = .25, habillage = df$`Exp clin en canine`, addEllipses
= TRUE, ellipse.level = 0.9) + labs(title="ACM - Expérience clinique en canine", x="Dim1", y="Dim2")
> fviz_mca_ind(acm, geom = "point", alpha.ind = .25, habillage = df$`Taille struct`, addEllipses =
TRUE, ellipse.level = 0.9) + labs(title="ACM - Taille de la structure", x="Dim1", y="Dim2")
> fviz_mca_ind(acm, geom = "point", alpha.ind = .25, habillage = df$`Type struct`, addEllipses =
TRUE, ellipse.level = 0.9) + labs(title="ACM - Type de structure", x="Dim1", y="Dim2")
> fviz_mca_ind(acm, geom = "point", alpha.ind = .25, habillage = df$`Nb anx ster par sem`,
addEllipses = TRUE, ellipse.level = 0.9) + labs(title="ACM - Nombre d'animaux stérilisés par
semaine", x="Dim1", y="Dim2")
> fviz_mca_ind(acm, geom = "point", alpha.ind = .25, habillage = df$`Ster CT errants`, addEllipses =
TRUE, ellipse.level = 0.9) + labs(title="ACM - Stérilisation de chats errants", x="Dim1", y="Dim2")
> fviz_mca_ind(acm, geom = "point", alpha.ind = .25, habillage = df$`Bloc chirurgical`, addEllipses =
TRUE, ellipse.level = 0.9) + labs(title="ACM - Lieu d'intervention : Bloc chirurgical", x="Dim1",
y="Dim2")
> fviz_mca_ind(acm, geom = "point", alpha.ind = .25, habillage = df$`Bloc chirurgical avec traitement
de l'air`, addEllipses = TRUE, ellipse.level = 0.9) + labs(title="ACM - Lieu d'intervention : Bloc
chirurgical avec traitement de l'air", x="Dim1", y="Dim2")
> fviz_mca_ind(acm, geom = "point", alpha.ind = .25, habillage = df$`Salle dédiée`, addEllipses =
TRUE, ellipse.level = 0.9) + labs(title="ACM - Lieu d'intervention : Salle dédiée", x="Dim1", y="Dim2")
> fviz_mca_ind(acm, geom = "point", alpha.ind = .25, habillage = df$`Salle de consultation`,
addEllipses = TRUE, ellipse.level = 0.9) + labs(title="ACM - Lieu d'intervention : Salle de consultation",
x="Dim1", y="Dim2")
> fviz_mca_ind(acm, geom = "point", alpha.ind = .25, habillage = df$`Nettoyage et désinfection des
mains`, addEllipses = TRUE, ellipse.level = 0.9) + labs(title="ACM - Habillement : Nettoyage et
désinfection des mains", x="Dim1", y="Dim2")
> fviz_mca_ind(acm, geom = "point", alpha.ind = .25, habillage = df$`Gants non stériles`, addEllipses
125
= TRUE, ellipse.level = 0.9) + labs(title="ACM - Habillement : Gants non stériles", x="Dim1", y="Dim2")
> fviz_mca_ind(acm, geom = "point", alpha.ind = .25, habillage = df$`Gants non stériles nettoyés à
l'alcool`, addEllipses = TRUE, ellipse.level = 0.9) + labs(title="ACM - Habillement : Gants non stériles
nettoyés à l'alcool", x="Dim1", y="Dim2")
> fviz_mca_ind(acm, geom = "point", alpha.ind = .25, habillage = df$`Gants stériles`, addEllipses =
TRUE, ellipse.level = 0.9) + labs(title="ACM - Habillement : Gants stériles", x="Dim1", y="Dim2")
> fviz_mca_ind(acm, geom = "point", alpha.ind = .25, habillage = df$`Blouse non dédiée`, addEllipses
= TRUE, ellipse.level = 0.9) + labs(title="ACM - Habillement : Blouse non dédiée", x="Dim1",
y="Dim2")
> fviz_mca_ind(acm, geom = "point", alpha.ind = .25, habillage = df$`Blouse dédiée`, addEllipses =
TRUE, ellipse.level = 0.9) + labs(title="ACM - Habillement : Blouse dédiée", x="Dim1", y="Dim2")
> fviz_mca_ind(acm, geom = "point", alpha.ind = .25, habillage = df$`Blouse non stérile à usage
unique`, addEllipses = TRUE, ellipse.level = 0.9) + labs(title="ACM - Habillement : Blouse non stérile à
usage unique", x="Dim1", y="Dim2")
> fviz_mca_ind(acm, geom = "point", alpha.ind = .25, habillage = df$`Blouse stérile à usage unique`,
addEllipses = TRUE, ellipse.level = 0.9) + labs(title="ACM - Habillement : Blouse stérile à usage
unique", x="Dim1", y="Dim2")
> fviz_mca_ind(acm, geom = "point", alpha.ind = .25, habillage = df$Calot, addEllipses = TRUE,
ellipse.level = 0.9) + labs(title="ACM - Habillement : Calot", x="Dim1", y="Dim2")
> fviz_mca_ind(acm, geom = "point", alpha.ind = .25, habillage = df$Masque, addEllipses = TRUE,
ellipse.level = 0.9) + labs(title="ACM - Habillement : Masque", x="Dim1", y="Dim2")
> fviz_mca_ind(acm, geom = "point", alpha.ind = .25, habillage = df$`Drapage simple`, addEllipses =
TRUE, ellipse.level = 0.9) + labs(title="ACM - Matériel : Drapage simple", x="Dim1", y="Dim2")
> fviz_mca_ind(acm, geom = "point", alpha.ind = .25, habillage = df$`Drapage stérile et unique à
l'intervention`, addEllipses = TRUE, ellipse.level = 0.9) + labs(title="ACM - Matériel : Drapage stérile et
unique à l'intervention", x="Dim1", y="Dim2")
> fviz_mca_ind(acm, geom = "point", alpha.ind = .25, habillage = df$`Instruments nettoyés /
désinfectés par une solution antiseptique`, addEllipses = TRUE, ellipse.level = 0.9) + labs(title="ACM -
Matériel : Instruments nettoyés/désinfectés par une solution antiseptique", x="Dim1", y="Dim2")
> fviz_mca_ind(acm, geom = "point", alpha.ind = .25, habillage = df$`Instruments stérilisés + bain
antiseptique pendant la chirurgie`, addEllipses = TRUE, ellipse.level = 0.9) + labs(title="ACM -
Matériel : Instruments stérilisés + bain antiseptique pendant la chirurgie", x="Dim1", y="Dim2")
> fviz_mca_ind(acm, geom = "point", alpha.ind = .25, habillage = df$`Instruments stérilisés`,
addEllipses = TRUE, ellipse.level = 0.9) + labs(title="ACM - Matériel : Instruments stérilisés",
x="Dim1", y="Dim2")
> fviz_mca_ind(acm, geom = "point", alpha.ind = .25, habillage = df$`Position chir`, addEllipses =
TRUE, ellipse.level = 0.9) + labs(title="ACM - Position de la chirurgie de convenance", x="Dim1",
y="Dim2")
> fviz_mca_ind(acm, geom = "point", alpha.ind = .25, habillage = df$`Antibioprophylaxie Chiens`,
addEllipses = TRUE, ellipse.level = 0.9) + labs(title="ACM - Utilisation d'antibioprophylaxie chez les
chiens", x="Dim1", y="Dim2")
Too few points to calculate an ellipse # effectif de NA trop faible : correspond aux deux
# personnes exerçant uniquement en féline
126
> fviz_mca_ind(acm, geom = "point", alpha.ind = .25, habillage = df$`Antibiocouverture Chiennes`,
addEllipses = TRUE, ellipse.level = 0.9) + labs(title="ACM - Utilisation d'antibiocouverture chez les
chiennes", x="Dim1", y="Dim2")
Too few points to calculate an ellipse # effectif de NA trop faible : correspond aux deux
# personnes exerçant uniquement en féline
128
Annexe 5 : Cartes factorielles : individus dans le plan factoriel selon chacune des variables
129
130
131
132
133
134
135
136
Annexe 6 : Catégorisation des antibiotiques à usage vétérinaire de l’Agence Européenne du
Médicament, décembre 2019
EMA vétérinaire
pour une utilisation prudente et responsable
L’usage prudent et
responsable des antibiotiques L’Antimicrobial Advice Ad
chez l’homme comme chez Hoc Expert Group (AMEG)
l’animal peut réduire le risque a catégorisé les
de résistance bactérienne. antibiotiques en fonction
Une seule santé des conséquences
Cela est particulièrement potentielles pour la santé
important pour les antibiotiques L’antibiorésistance publique d’une
utilisés tant chez l’homme que peut se transmettre augmentation de
chez l’animal et pour les entre les animaux, les l’antibiorésistance liée à
antibiotiques de dernière hommes et leur usage chez l’animal et
intention utilisés pour le l’environnement de la nécessité de leur
traitement des infections utilisation en médecine
critiques chez l’homme. vétérinaire.
Les vétérinaires sont encouragés à consulter la catégorisation de l’AMEG avant de prescrire un antibiotique aux
animaux dont ils assurent les soins. La catégorisation de l’AMEG ne remplace pas les recommandations de traitement qui
prennent en compte d’autres facteurs, tels que les informations des résumés des caractéristiques du produit des médicaments
disponibles, les contraintes liées à l’utilisation chez les espèces productrices de denrées alimentaires, les différences régionales
en termes de pathologie et d’antibiorésistance, ainsi que les politiques nationales en matière de prescriptions.
Catégorie A Catégorie B
Éviter Restreindre
• les antibiotiques de cette catégorie ne sont pas • les antibiotiques de cette catégorie sont d’importance
autorisés en médecine vétérinaire dans l’UE critique en médecine humaine; leur usage chez l’animal
doit être restreint afin de limiter les risques pour la
• Ils ne doivent pas être utilisés chez les animaux santé publique
producteurs de denrées alimentaires
• leur utilisation doit être envisagée seulement s’il
• l’utilisation chez les animaux de compagnie est n’existe pas d’antibiotiques efficace au plan clinique
possible dans des circonstances exceptionnelles dans les catégories C ou D
Catégorie C Catégorie D
Attention Prudence
• des alternatives aux antibiotiques de cette catégorie • à utiliser en traitement de première intention chaque
existent en médecine humaine fois que cela est possible
• pour certaines indications thérapeutiques vétérinaires, • comme toujours, à utiliser avec prudence, seulement
il n’existe pas d’alternative dans la catégorie D lorsque cela est nécessaire au plan thérapeutique
«AMEG» est l’acronyme de l’Antimicrobial Advice Ad Hoc Expert Group de l’EMA. Ce groupe réunit des experts de médecine
humaine et vétérinaire qui travaillent ensemble pour établir des recommandations sur l’utilisation des antibiotiques en médecine
vétérinaire et leur impact sur la santé publique.
137
Catégorisation des antibiotiques à usage vétérinaire
(avec exemples de substances autorisées pour usage chez l’humain ou l’animal dans l’UE)
A
Aminopénicillines Carbapénèmes Produits utilisés uniquement pour Glycopeptides
ÉVITER
mécillinam méropénem le traitement de la tuberculose ou vancomycine
pivmécillinam doripénem d’autres mycobactérioses
isoniazide
Kétolides Lipopeptides éthambutol Glycylcyclines
pyrazinamide
télithromycine daptomycine tigécycline
éthionamide
Monobactames Oxazolidinones Dérivés de l’acide phosphonique
aztréonam linézolide fosfomycine
B
Céphalosporines de 3e et Polymyxines Quinolones: fluoroquinolones et autres quinolones
RESTREINDRE
4e génération, à l’exception colistine
des associations avec des polymyxine B cinoxacine marbofloxacine
inhibiteurs de la bêta- danofloxacine norfloxacine
lactamase difloxacine orbifloxacine
céfopérazone enrofloxacine acide oxolinique
céfovécine fluméquine pradofloxacine
cefquinome ibafloxacine
ceftiofur
C
Aminoglycosides (à l’exception Aminopénicillines, en association Amphénicols Macrolides
ATTENTION
de la spectinomycine) avec des inhibiteurs de la bêta- chloramphénicol érythromycine
amikacine lactamase florfénicol gamithromycine
apramycine amoxicilline + acide thiamphénicol oléandomycine
dihydrostreptomycine clavulanique spiramycine
framycétine ampicilline + sulbactam tildipirosine
gentamicine tilmicosine
kanamycine Céphalosporines de 1re et Lincosamides tulathromycine
néomycine 2e génération et céphamycines clindamycine tylosine
paromomycine céfacétrile lincomycine tylvalosine
streptomycine céfadroxil pirlimycine
tobramycine céfalexine
céfalonium Pleuromutilines Rifamycines: rifaximine
céfalotine uniquement
tiamuline
céfapirine
valnémuline rifaximine
céfazoline
D
Aminopénicillines sans Aminoglycosides: spectinomycine Sulfonamides, inhibiteurs de la dihydrofolate réductase et
PRUDENCE
inhibiteurs de la bêta- uniquement associations
lactamase spectinomycine
amoxicilline formosulfathiazol sulfalène
ampicilline phtalylsulfathiazol sulfamérazine
métampicilline sulfacétamide sulfaméthizol
sulfachlorpyridazine sulfaméthoxazole
Tétracyclines Pénicillines anti-staphylococciques sulfaclozine sulfaméthoxypyridazine
(pénicillines résistantes à la bêta- sulfadiazine sulfamonométhoxine
chlortétracycline
lactamase) sulfadiméthoxine sulfanilamide
doxycycline
sulfadimidine sulfapyridine
oxytétracycline cloxacilline
sulfadoxine sulfaquinoxaline
tétracycline dicloxacilline
sulfafurazol sulfathiazol
nafcilline sulfaguanidine triméthoprime
oxacilline
Lors de la prescription des antibiotiques, il convient de tenir compte de la voie d'administration en complément de la catégorisation
des antibiotiques. La liste ci-dessous classe les voies d’administration et les formes pharmaceutiques en fonction de leur impact sur
l’antibiorésistance, par ordre croissant.
Traitement individuel local (injectable intramammaire, gouttes oculaires ou auriculaires)
Traitement individuel par voie parentérale (intraveineuse, intramusculaire, sous-cutanée)
Traitement individuel par voie orale (comprimés, bolus oral)
Traitement de groupe par injectable (métaphylaxie), uniquement si cela est clairement justifié
Traitement de groupe par voie orale dans l’eau de boisson/lactoremplaceur (métaphylaxie),
uniquement si cela est clairement justifié
Traitement de groupe par voie orale dans la nourriture ou en utilisant des prémélanges
médicamenteux (métaphylaxie), uniquement si cela est clairement justifié
138
139
ANTIBIOPROPHYLAXIE ET CHIRURGIES DE CONVENANCE CHEZ
LES ANIMAUX DE COMPAGNIE : ENQUÊTE SUR LES PRATIQUES
VETERINAIRES ACTUELLES ET LES FREINS AU CHANGEMENT
Auteur
PERRIN Amandine
Résumé
Dans le cadre du concept « One Health », l’usage raisonné des antibiotiques
est plus que jamais au cœur des préoccupations en santé publique, du fait du
développement croissant d’antibiorésistances. Cela a motivé la mise en place de
réseaux de surveillance, de campagnes et de nombreux plans de lutte en France et
dans le monde. L’usage d’antibiotiques en prévention est notamment l’une de leurs
cibles. Or, en médecine vétérinaire, l’antibioprophylaxie est encore trop souvent
utilisée, et particulièrement lors des chirurgies de convenance des animaux de
compagnie. Ces stérilisations sont des chirurgies courantes en pratique vétérinaire
canine, et interviennent sur des animaux en bonne santé. Le risque de
développement de complications, notamment d’infection de site opératoire, est ainsi
limité à la suite de ces interventions dites propres. Les recommandations actuelles
spécifient que l’antibioprophylaxie est alors inutile dans la grande majorité des cas.
Mots-clés
Jury