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Nombre de flammes : 9
Déterminant les troupes à pied,
grenadiers à pied
gendarmes à pied
COULEURS
Or : Force et Constance
Bleu-roi : Loyauté et Fidélité
FORME :
Au cours des âges, la grenade est stylisée, la bombe s'amenuise
et les flammes s'allongent symbolisant l'action.
Cet insigne était très recherché des soldats, puisqu'il a été instauré pour rehausser l’uniforme des
troupes d’élite.
La grenade orna les uniformes des gendarmes vaudois dès 1818. Cependant, cette pratique ne fut
légalisée qu’en 1836, par un décret datant du 26 novembre. Malheureusement, aucune description
n’était faite de cet ornement. Nous retraçons ici en quelques mots son histoire.
Les épaulettes et la grenade sont accordées à la Gendarmerie, comme distinction de corps d’élite,
parce que partout cette arme a le pas sur les autres.
Cette décision fit l’objet d'un débat au grand Conseil, le mercredi 24 novembre 1836.
M. le député Gaudard:
«M. Gaudard fait lecture de son rapport sur le projet de décret concernant l’uniforme de la
Gendarmerie. Le Conseil d’Etat, se fondant sur ce que partout est considéré comme un corps d’élite,
propose d'ajouter à l’uniforme des sous-officiers et des soldats, des épaulettes de la couleur des
revers (bleu clair), et de remplacer sur les retroussis de l’uniforme les étoiles par des grenades. La
dépense résultant de ce changement serait couverte comme le prescrit la loi du 8 juin 1809. La
commission conseille, à l’unanimité, l’adoption de ce projet de décret. »
Article 1er
Le Conseil d'Etat est autorisé à apporter les changements ci-après, à la tenue que prescrit l’arrêté du
8 juin 1809, pour les sous-officiers et soldats du Corps de la Gendarmerie:
2. Ces épaulettes seront payées comme il est prescrit à l’art. 10 de la Loi du 8 juin 1809, pour
l’habillement des sous-officiers et gendarmes.
Nous avons été intrigués par le port de la grenade sur les retroussis de l’uniforme des gendarmes
vaudois, dès 1818.
Le premier élément a été découvert dans une circulaire du registre du Pont, du 24 juin 1818.
Malheureusement, aucun autre indice n’était à ce moment-là disponible.
Comme pour titiller notre amour-propre, le sgtm Isabel nous fournissait une photographie prise au
Pillon, montrant une grenade gravée sur un rocher en 1883 et signé d’un gendarme Dupuis. Nous
avions la preuve que la grenade se composait de 9 flammes.
«Aux très honorés Messieurs les Conseillers d'Etat, Membres du Département militaire
Enfin, il choisissait la grenade comme la marque distinctive généralement adoptée par les troupes
d’élite et particulièrement pour la Gendarmerie.
Il pensait que l’honneur de porter la grenade influerait en bien sur l’esprit du Corps. J’approuvais
toutes ces raisons; mais j’engageais Monsieur de Joffrey à parler de ce projet à MM. Les Conseillers
d’Etat qu’il serait dans le cas de rencontrer avant de le mettre à exécution; aucun d’eux n’y ayant vu
d'inconvénient, Monsieur le Commandant a cru pouvoir faire porter la grenade à ses gendarmes qui
tous se soumettent avec empressement à la légère dépense que cela leur occasionne. Je partage
avec Monsieur de Joffrey le tort de n’avoir pas cru devoir faire de ce changement l’objet d’une
demande expresse au Département militaire. Daignez très honorés Messieurs pardonner et autorisez
par votre approbation le projet que nous avions provisoirement adopté.
Agréez Très honorés Messieurs les membres du Département militaire, l’hommage de mon respect.»
Le lt col Chapuis
Inspecteur de la Gendarmerie
Après enquête, M. l’Inspecteur général proposait donc au Département militaire d'adopter cette
modification.
«Le Département ayant remarqué que les gendarmes portaient des grenades sur le retroussis de
leurs habits a demandé à M. l'Inspecteur de la Gendarmerie par qui ils avaient été autorisés à
introduire cette nouvelle décoration.
A quoi ayant satisfait par sa lettre du 22 mai 1818, le Département en soumet le contenu au Conseil
d’Etat en proposant que vu que la loi ne prescrit rien à cet égard d'autoriser les membres du Corps
de la Gendarmerie à porter la grenade sur le retroussis de leurs habits.»
Diverses déterminations furent rédigées les 4 et 18 juin 1818, mais sans qu’il soit possible de les
déchiffrer. Cependant, il semble que la proposition fut adoptée, au vu de la circulaire émise par le
commandant de Joffrey, le 24 juin 1818 à l’égard des grenades.
L’histoire pourrait s’arrêter là. Elle se poursuit par cette lettre du capitaine de Joffrey en avril 1819,
par laquelle le chef du Corps admet avoir acquis mille grenades au prix de 225 francs, en les payant
de sa poche, afin de rehausser l’uniforme des gendarmes. Ceux-ci s’acquittaient de cette modeste
dépense avec empressement.
Devant quitter le corps, il demande si l’Etat ne peut prendre en charge cette dépense.