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PARTIE 1

Chapitre

Des édifices ordonnés :


les cristaux
Manuel p. 30

LE PROGRAMME

1. Une longue histoire de la matière

1.2 – Des édifices ordonnés : les cristaux

L’organisation moléculaire étant déjà connue, ce thème aborde une autre forme d’organisation de la matière :
l’état cristallin (qui revêt une importance majeure, tant pour la connaissance de la nature – minéraux et roches,
squelettes, etc. – que pour ses applications techniques). La compréhension de cette organisation au travers des
exemples choisis mobilise des connaissances sur la géométrie du cube. Elle fournit l’occasion de développer
des compétences de représentation dans l’espace et de calculs de volumes.

Savoirs Savoir-faire

Le chlorure de sodium solide (présent dans les roches, ou issu Utiliser une représentation 3D informatisée
de l’évaporation de l’eau de mer) est constitué d’un empilement du cristal de chlorure de sodium.
régulier d’ions : c’est l’état cristallin.
Relier l’organisation de la maille au niveau
microscopique à la structure du cristal au
niveau macroscopique.

Plus généralement, une structure cristalline est définie par une Pour chacun des deux réseaux (cubique
maille élémentaire répétée périodiquement. Un type cristallin simple et cubique à faces centrées) :
est défini par la forme géométrique de la maille, la nature et la – représenter la maille en perspective
position dans cette maille des entités qui le constituent. cavalière ;
Les cristaux les plus simples peuvent être décrits par une maille – calculer la compacité dans le cas d’entités
cubique que la géométrie du cube permet de caractériser. chimiques sphériques tangentes ;
La position des entités dans cette maille distingue les réseaux – dénombrer les atomes par maille et
cubique simple et cubique à faces centrées. calculer la masse volumique du cristal.
La structure microscopique du cristal conditionne certaines de
ses propriétés macroscopiques, dont sa masse volumique.

Un composé de formule chimique donnée peut cristalliser Distinguer, en termes d’échelle et


sous différents types de structures qui ont des propriétés d’organisation spatiale, maille, cristal,
macroscopiques différentes. minéral, roche.
Ainsi les minéraux se caractérisent par leur composition Les identifier sur un échantillon ou une
chimique et leur organisation cristalline. image.
Une roche est formée de l’association de cristaux d’un même
minéral ou de plusieurs minéraux.
Des structures cristallines existent aussi dans les organismes
biologiques (coquille, squelette, calcul rénal, etc.).

9
Dans le cas des solides amorphes, l’empilement d’entités se fait Mettre en relation la structure amorphe ou
sans ordre géométrique. C’est le cas du verre. Certaines roches cristalline d’une roche et les conditions de
volcaniques contiennent du verre, issu de la solidification très son refroidissement.
rapide d’une lave.

Prérequis et limites

Les notions, déjà connues, d’entité chimique, de roche et de minéral sont remobilisées. L’objectif est de
présenter l’organisation de la matière propre à l’état cristallin à partir d’exemples. La diversité des systèmes
cristallins et des minéraux est seulement évoquée. La description de l’état cristallin est l’occasion d’utiliser les
mathématiques (géométrie du cube et de la sphère, calculs de volumes, proportions) pour décrire la nature et
quantifier ses propriétés.

JE RETROUVE CE QUE JE SAIS DÉJÀ ❚ p. 30


›Exemple
› de réponses attendues
a. Le cube a 8 sommets, 12 arêtes et 6 faces.
SITUATION 1 b. Volume du cube : V = a3.
Cette situation permet de vérifier que les notions c. La diagonale d’une face du cube (de longueur
d’atome et d’organisation moléculaire vues anté- D) est l’hypoténuse du triangle rectangle consti-
rieurement sont connues des élèves. tué de la moitié d’une face du cube.
›Exemple
› de réponse attendue
Un atome est constitué d’un noyau contenant des
protons et des neutrons, entouré d’un cortège
D
d’électrons. L’atome est électriquement neutre.
Un ion est formé par un atome ayant perdu ou
gagné un ou plusieurs électrons, il n’est donc pas
électriquement neutre.
Une molécule est formée par des atomes liés a

entre eux.
En appliquant le théorème de Pythagore dans ce
› classe de 1re enseignement scientifique
›En triangle rectangle :
On aborde une organisation possible de ces enti- D2 = a2 + a2 = 2a2
tés dans l’espace : l’état cristallin. donc D = 2a.
Les élèves découvrent dans l’activité 1 un cristal
qu’ils connaissent bien : le chlorure de sodium › classe de 1re enseignement scientifique
›En
constitué d’ions chlorure et d’ions sodium. Les cristaux les plus simples peuvent être décrits
D’autres cristaux sont constitués d’atomes comme par une maille cubique. C’est le cas du chlorure
le fer ou de molécules comme la glace. de sodium dont la maille cubique est reliée à la
L’activité 4 montre que la structure des cristaux forme cubique de cristaux au niveau macros-
est retrouvée au sein de systèmes biologiques et copique dans l’activité 1. L’activité 2 permet de
de roches. L’activité 5 a pour objectif de relativiser découvrir deux structures cubiques (cubique
cette observation et permet de comprendre que simple et cubique à faces centrées), dénombrer
tous les solides ne sont pas des cristaux : certaines les entités par maille et calculer la compacité de
roches magmatiques sont constituées de cristaux chacune d’entre elles à partir de considérations
tandis que d’autres ont une structure amorphe géométriques dans le cube.
selon les conditions de leur refroidissement.
SITUATION 3
SITUATION 2 Cette situation permet de vérifier que les élèves
Cette situation permet de vérifier que des proprié- connaissent la notion de masse volumique et
tés du cube sont connues et permettent d’établir savent que sa valeur dépend de la nature du
des relations simples à partir de considérations matériau.
géométriques.

10 PARTIE 1 • UNE LONGUE HISTOIRE DE LA MATIÈRE


›Exemple
› de réponse attendue p. 32 ❚ ACTIVITÉ 1
La masse volumique ρ du métal est égale à la
masse m de l’échantillon divisée par son volume V.
La structure des cristaux
Cette activité a pour objectif de traiter les parties
On lit la masse directement sur la balance :
suivantes du programme :
m = 54,0 g.
Savoir : « Le chlorure de sodium solide (présent
Le volume de l’échantillon de métal se déduit par
dans les roches, ou issu de l’évaporation de l’eau
différence des deux volumes d’eau dans l’éprou-
de mer) est constitué d’un empilement régulier
vette graduée :
d’ions : c’est l’état cristallin. »
V = 60 – 40 soit V = 20 mL.
Savoir-faire : « Utiliser une représentation 3D
54,0 informatisée du cristal de chlorure de sodium.
ρ=
20 Relier l’organisation de la maille au niveau
ρ = 2,7 g · mL–1 = 2,7 × 103 kg · m–3. microscopique à la structure du cristal au niveau
La masse volumique est caractéristique d’une macroscopique. »
espèce chimique. Elle permet donc de l’identifier.
Le document 1 présente l’observation de cristaux
› classe de
›En 1re enseignement scientifique de chlorure de sodium à différentes échelles.
Dans l’activité 3, les propriétés macroscopiques Le document 2 introduit le concept de maille qui
des cristaux sont mises en lien avec leur structure permet de décrire l’empilement régulier d’entités.
microscopique. Le carbone n’a pas les mêmes Le document 3 donne deux autres exemples de
propriétés s’il s’agit de diamant ou de graphite. cristaux en présentant leur maille.
La détermination de la masse volumique de deux DOC

solides cristallins (polonium de structure cubique Pour mener une investigation


simple et argent de structure cubique à faces cen-
trées) permet de comprendre que la masse volu- ◗◗Exemple de correction
mique dépend du type de structure cristalline. Un On dénombre les ions chlorure dans la maille :
autre exemple est donné dans l’activité 4 avec la
−− les 8 ions chlorure situés sur les sommets du
clivabilité de la biotite due à son organisation à
1
l’échelle microscopique. cube comptent pour chacun ;
8
−− les 6 ions chlorure situés aux centres des faces
1
ACTIVITÉS du cube comptent pour chacun.
2
1 1
On aborde dans ce chapitre une forme particu- Au total, une maille contient donc 8 × + 6 ×
lière d’organisation de la matière : l’état cristallin. = 4 ions chlorure par maille. 8 2
Celui-ci est introduit au travers de l’exemple du On dénombre les ions sodium dans la maille :
chlorure de sodium (activité 1). Une démarche
les 12 ions sodium situés au milieu des arêtes
expérimentale est proposée dans le but d’obser-
ver au microscope des cristaux de chlorure de 1
comptent pour chacun ;
sodium. L’utilisation d’un logiciel pour représen- 4
ter la maille du cristal permettra aux élèves de l’ion situé au centre de la maille appartient entiè-
mieux appréhender son organisation spatiale en rement à la maille.
1
trois dimensions. Au total, une maille contient donc 12 × + 1
= 4 ions sodium par maille. 4
Des cristaux particulièrement simples ont une
structure cubique : l’activité 2 présente les struc- Une maille contient donc autant d’ions chlorure
tures cubiques simples et cubiques à faces cen- que d’ions sodium, ce qui est conforme à la for-
trées et aboutit au calcul de leur compacité. La mule chimique NaCl.
structure microscopique d’un cristal conditionne
ses propriétés macroscopiques (activité 3). Les ›Exemple
› de correction des pistes de travail
cristaux qui nous entourent sont nombreux et 1. Le document 2 permet d’observer l’organisation
divers dans les roches, mais aussi dans les orga- des ions dans les cristaux de chlorure de sodium :
nismes biologiques (activité 4). Enfin, l’activité 5 chaque ion chlorure est entouré de six ions
permet de comprendre pourquoi certaines roches sodium, chaque ion sodium étant lui aussi entouré
contiennent des cristaux alors que d’autres ont de six ions chlorure. Les ions dans le chlorure de
une structure amorphe. sodium sont disposés de manière très ordonnée.

CHAPITRE 2 • Des édifices ordonnés : les cristaux 11


La structure du chlorure de sodium peut être Le problème est donc d’exprimer le volume
décrite par une maille cubique : les ions chlorure occupé par les entités en fonction du volume
Cl– occupent tous les sommets et les centres des d’une sphère.
faces de ce cube, tandis que les ions sodium Na+ Il reste à aborder le cas où les sphères sont
occupent le centre du cube et le milieu de toutes tangentes.
les arêtes. Le volume d’une sphère dépendant uniquement
de son rayon, le problème qui se pose est de cal-
2. La maille cubique à l’échelle microscopique a
culer le rayon d’une sphère dans chacun des deux
pour conséquence la forme cubique des cristaux
cas : maille cubique simple et maille cubique à
de halite à l’échelle macroscopique.
faces centrées.
3. Les entités dans un cristal occupent des posi-
Le document 3, avec l’utilisation du fichier fourni,
tions très précises : la structure d’un cristal peut
permet de faire une conjecture sur la valeur de ce
être décrite par la répétition d’une maille conte-
rayon pour chacune des deux mailles (et pour une
nant quelques entités ; c’est le cas du chlorure de
maille cubique de côté 1).
sodium, mais aussi du fer, ou encore de la glace.
Les élèves peuvent, de manière intuitive, « voir »
que la maille cubique à faces centrées est plus
p. 34 ❚ ACTIVITÉ 2 compacte que la maille cubique simple.
Le document 4 donne des pistes pour le calcul
Des cristaux à structure cubique du rayon d’une sphère dans le cas d’une maille
Cette activité a pour objectif de traiter les parties cubique à faces centrées.
suivantes du programme :
Savoirs : « Plus généralement, une structure DOC

cristalline est définie par une maille élémentaire Pour mener une investigation
répétée périodiquement. Un type cristallin est
◗◗Exemple de correction
défini par la forme géométrique de la maille, la
nature et la position dans cette maille des entités • On commence par représenter la face ABCD, qui
qui le constituent. est dans le plan frontal.
Les cristaux les plus simples peuvent être décrits Puis on place le point F de telle sorte que la droite
par une maille cubique que la géométrie du cube (BF) forme un angle de 60° avec la droite (AB) et
permet de caractériser. La position des entités BF = 0,5AB.
dans cette maille distingue les réseaux cubique
simple et cubique à faces centrées. »
Savoir-faire : « Pour chacun des deux réseaux D C
(cubique simple et cubique à faces centrées) :
−− représenter la maille en perspective cavalière ;
−− calculer la compacité dans le cas d’entités
F
chimiques sphériques tangentes ;
−− dénombrer les atomes par maille. » a = 60°
Ainsi, il s’agit dans cette activité de définir et A B
calculer la compacité dans le cas d’entités sphé-
riques tangentes, et ce pour une maille cubique • Le milieu de chaque face est le point d’intersec-
simple et pour une maille cubique à faces cen- tion de ses diagonales :
trées. Il sera alors possible de déterminer quelle
est, de ces deux mailles, la plus compacte.
Le document 1 rappelle les règles de la perspec-
tive cavalière, règles qui seront particulièrement D C
utiles pour déterminer le rayon des sphères dans
le cas où elles sont tangentes.
Le document 2 définit la compacité comme le
F
rapport du volume des entités par le volume de
la maille. Ici, les entités sont identiques et sphé- a = 60°
riques mais on se place dans un cas général où
elles ne sont pas tangentes. A B

12 PARTIE 1 • UNE LONGUE HISTOIRE DE LA MATIÈRE


DOC

Pour mener une investigation

◗◗Exemple de correction
• On note V le volume d’une sphère.
Chaque entité qui se trouve au sommet d’une
maille (sphère rouge) se partage entre 8 mailles.
Le volume qu’elle occupe dans une maille est
1
donc de V .
8
a
Pour une maille cubique simple, le volume occupé
par les huit entités est ainsi égal à :
1
8 × V , soit V.
8
• Pour une maille cubique à faces centrées, le
volume occupé par les huit sphères rouges est :
1
8 × V.
8
Le volume occupé par les 6 sphères bleues est : b
1 Pour une maille cubique simple, on conjecture
6 × V.
2 que le rayon est égal à 0,5.
En effet, chaque sphère partage son volume entre
• Pour la maille cubique à faces centrées, on place
deux mailles.
le curseur c sur 1 et le curseur nb sur 2.
Le volume occupé par les entités est donc égal à :
V + 3V , soit 4V.

DOC

Pour mener une investigation

◗◗Exemple de correction
• Pour la maille cubique simple, on place le cur-
seur c sur 0 et le curseur nb sur 2.

On procède comme pour la maille cubique simple


en faisant varier le rayon R et en changeant
l’orientation du cube. Lorsque l’on a trouvé une
valeur de R pour laquelle chaque sphère bleue
semble tangente aux quatre sphères rouges qui
l’entourent, on peut placer le curseur nb sur 1.
Seules les sphères bleues apparaissent, et on
peut vérifier que chaque sphère bleue semble
bien tangente aux quatre sphères bleues qui
l’entourent.
Ensuite, on fait varier le rayon R jusqu’à ce que
les sphères rouges semblent tangentes. On peut
modifier l’orientation du cube de façon à s’assurer
que les sphères sont bien tangentes. Par exemple,
pour R = 0,48, on s’aperçoit que les sphères qui
paraissaient tangentes (figure a ) ne le sont pas
(figure b ) :
Pour une maille cubique à faces centrées, on
conjecture que le rayon est égal à 0,35.

CHAPITRE 2 • Des édifices ordonnés : les cristaux 13


DOC
p. 36 ❚ ACTIVITÉ 3
Pour mener une investigation
Les propriétés macroscopiques
◗◗Exemple de correction d’un cristal
• Pour la figure en bas à gauche, on a construit le Cette activité a pour objectif de traiter les parties
milieu E de la diagonale [AC], puis le milieu F du suivantes du programme :
segment [EC] et le milieu G du segment [AE]. On Savoir : « La structure microscopique du cristal
a ensuite construit le cercle de centre E passant conditionne certaines de ses propriétés macros-
par F et G, ainsi que les arcs de cercle de centres copiques, dont sa masse volumique. »
respectifs A, B, C et D, et de rayon AG. Savoir-faire : « Pour chacun des deux réseaux
Pour la figure en bas à droite, on a construit un (cubique simple et cubique à faces centrées),
carré de même côté que celui de ABCD et les dénombrer les atomes par maille et calculer la
milieux H, I, J et K des quatre côtés. On a ensuite masse volumique du cristal. »
construit les demi-cercles de centres respectifs H,
Le document 1 présente différentes structures
I, J et K et de rayon AG.
cristallines du carbone et donne quelques pro-
• D’après le théorème de Pythagore, dans le priétés de ces cristaux.
triangle rectangle ABC : Le document 2 présente le polonium, dont la
AC2 = AB2 + BC2 structure cristalline est cubique simple.
donc AC2 = 12 + 12 = 2 Le document 3 présente l’argent, dont la struc-
ture cristalline est cubique à faces centrées.
et AC = 2.
DOC
Le rayon des sphères r est donc :
Pour mener une investigation
2
r= . ◗◗Exemple de correction
4
• Les 8 atomes de polonium situés aux sommets
›Exemple
› de correction des pistes de travail 1
du cube comptent chacun pour .
1. Le volume d’un cube d’arête de longueur a est 8
1
égal à a3. 8 × = 1.
8
Pour une maille cubique simple : Une maille contient donc un atome par maille.
a • La masse d’une maille est donc égale à la masse
−− le rayon d’une sphère r est r = ;
2 d’un atome de polonium :
3 mmaille Po = mPo
4 ⎛ a⎞ 4 a 3 πa 3
−− son volume V est V = π ⎜ ⎟ = π × = . soit mmaille Po = 3,47 × 10–25 kg.
3 ⎝ 2⎠ 3 8 6
• La maille étant un cube de longueur d’arête a,
La compacité c est définie ainsi :
son volume V est :
volume des entités V = a3 = (336 × 10–12)3
c= .
volume de la maille soit V = 3,79 × 10–29 m3.
V π
Donc c = = , soit environ 0,52. DOC

a3 6 Pour mener une investigation


Pour une maille cubique à faces centrées :
◗◗Exemple de correction
2a • Les 8 atomes d’argent situés aux sommets du
−− le rayon d’une sphère r est r = ;
4 1
−− son volume V est cube comptent chacun pour , tandis que les 6
3
8
4 ⎛ 2a ⎞ 4 2 2a 3 2πa 3 atomes situés aux centres des faces comptent
V= π⎜ ⎟ = π× = . 1
3 ⎝ 4 ⎠ 3 4×4×4 24 pour .
2
4V 2π 1 1
Donc c = = , soit environ 0,74. 8× +6× = 4.
a3 6 8 2
2. La maille cubique à faces centrées est plus Une maille contient donc quatre atomes par
compacte que la maille cubique simple. maille.

14 PARTIE 1 • UNE LONGUE HISTOIRE DE LA MATIÈRE


• La masse d’une maille est donc égale à quatre Savoir-faire : « Distinguer, en termes d’échelle
fois la masse d’un atome d’argent : et d’organisation spatiale, maille, cristal, minéral,
mmaille Ag = 4 × mAg = 4 × 1,79 × 10 −25 roche.

soit mmaille Ag = 7,16 × 10–25 kg. Les identifier sur un échantillon ou une image. »
Cette activité est conçue de façon à démontrer
• La maille étant un cube de longueur d’arête a,
que les minéraux retrouvés dans les roches et les
son volume V est :
minéralisations retrouvées chez les êtres vivants
V = a3 = (409 × 10–12)3 correspondent à des cristaux. Pour cela, des infé-
soit V = 6,84 × 10–29 m3. rences se basant sur les connaissances acquises
précédemment sont attendues.
›Exemple
› de correction des pistes de travail
1. Les sujets d’étude se prêtent à des activités pra-
tiques : observation de lames minces (voir fiche 10
Masse volumique ρ
Couleur Dureté p. 288), préparation microscopique, modélisation
(en kg · m–3)
moléculaire avec le logiciel MinUSc, observation
Graphite quasiment peu dur
2,3 × 103 d’échantillon.
noir et friable
Dans le document 1, la biotite est l’exemple
Diamant transparent très dur 3,5 × 103
choisi pour l’étude des minéraux, car elle fait par-
2. La masse volumique du polonium est : tie des minéraux communs déjà connus, qu’elle
est facile à identifier à l’œil nu (document a) et
m 3,47 × 10 −25
ρ = maille Po = en lame mince (document c), et que sa propriété
V 3,79 × 10 −29 mécanique singulière de débit en feuillets (docu-
soit ρ = 9,16 × 103 kg · m–3. ment b) s’explique par son organisation à l’échelle
La masse volumique de l’argent est : atomique (document d) typique des phyllosili-
cates (silicates dont les tétraèdres [SiO4]4– sont
mmaille Ag 7,16 × 10 −25
ρ= = disposés en feuillets).
V 6,84 × 10 −29
Les minéralisations d’oxalate de calcium présen-
soit ρ = 1,05 × 103 kg · m–3. tées dans le document 2, permettent d’illustrer
3. Les propriétés macroscopiques d’un cristal l’existence de minéralisations dans le monde
sont conditionnées par sa structure microsco- vivant, tant chez les végétaux que chez les ani-
pique. Bien que constitués tous deux d’atomes maux. L’objectif visé est à nouveau de rechercher
de carbone, le graphite et le diamant ont des pro- les propriétés communes avec les cristaux.
priétés macroscopiques très différentes, car leur
structure microscopique est différente. La masse
›Exemple
› de correction des pistes de travail
volumique d’un solide cristallin est directement 1. On observe au microscope des lignes de clivage
liée à sa structure microscopique. parallèles entre elles, qui découpent le minéral en
feuillets. La modélisation moléculaire montre une
organisation en feuillets (*) constitués d’entités
ACTIVITÉ 4 chimiques très proches entre elles séparés par
p. 38 ❚
des couches d’ions potassium. Les lignes de cli-
Les cristaux qui nous entourent vage correspondent à l’emplacement des couches
Cette activité a pour objectif de traiter les parties d’ions potassium.
suivantes du programme : (*) : un feuillet a une structure TOT, deux
Savoirs : « Un composé de formule chimique couches (T) de tétraèdres de silicates (liaisons
donnée peut cristalliser sous différents types de covalentes entre Si et O) encadrant une couche
structures qui ont des propriétés macroscopiques d’octaèdres d’oxydes de fer ou de magnésium.
différentes. 2. À l’échelle macroscopique, la biotite possède
Ainsi les minéraux se caractérisent par leur com- une organisation géométrique régulière : elle se
position chimique et leur organisation cristalline. débite en feuillets parallèles entre eux. Lorsque
Une roche est formée de l’association de cristaux l’on casse la biotite, la même organisation est
d’un même minéral ou de plusieurs minéraux. observable sur ses fragments.
Des structures cristallines existent aussi dans À l’échelle microscopique, cette propriété se tra-
les organismes biologiques (coquille, squelette, duit par la présence de lignes de clivage parallèles
calcul rénal, etc.). » entre elles.

CHAPITRE 2 • Des édifices ordonnés : les cristaux 15


À l’échelle atomique, l’organisation est basée sur Il est également possible de sceller les lames
la répétition d’une même maille dans les trois utilisées en utilisant des rubans adhésifs de
directions de l’espace. plomberie. Les préparations sont alors entière-
ment réutilisables et ne dégagent pas d’odeur.
3. Le document a montre une structure à l’organi-
L’analyse des résultats montre la relation entre le
sation géométrique, dans laquelle on peut observer
temps de refroidissement et la taille des cristaux,
des stries de croissance. Le document c , montre
ainsi que le caractère amorphe.
que la surface des calculs rénaux présente des
solides ayant une forme géométrique commune L’observation au microscope à effet tunnel pré-
(cristaux dipyramidaux). Dans le document d , on sentée dans le document 3 a une importance
constate que les calculs rénaux croissent par des particulière dans l’histoire des sciences. En effet,
dépôts de couches successives. William Zachariasen avait postulé dès 1932
(« The Atomic Arrangement in Glass », Journal
of ACS) que les liaisons entre les tétraèdres de
ACTIVITÉ 5 silice se faisaient de façon aléatoire dans le
p. 40 ❚
verre, tandis qu’elles étaient régulières dans un
Les solides amorphes cristal. Les schémas réalisés par l’auteur à cette
Cette activité a pour objectif de traiter les parties époque ont une ressemblance frappante avec
suivantes du programme : les observations présentées dans ce document.
Il est important de noter que, dans le dispositif uti-
Savoirs : « Dans le cas des solides amorphes, l’em-
lisé, les auteurs ont synthétisé un film de silicate.
pilement d’entités se fait sans ordre géométrique.
Le réseau cristallin ne s’étend alors que dans deux
C’est le cas du verre. Certaines roches volcaniques
dimensions, et donc pas en volume. L’utilisation
contiennent du verre, issu de la solidification très
de cette technique a permis ensuite l’obtention de
rapide d’une lave. »
telles images au microscope à effet tunnel.
Savoir-faire : « Mettre en relation la structure
amorphe ou cristalline d’une roche et les condi- ›Exemple
› de correction des pistes de travail
tions de son refroidissement. » Le verre est présent dans les roches magma-
L’ensemble documentaire proposé permet d’asso- tiques lorsque le refroidissement du magma se
cier des observations à l’échelle macro­scopique, fait en surface et qu’il est donc rapide.
des expérimentations et des observations à 1. La vitesse de refroidissement est responsable
l’échelle atomique pour construire la notion de de la formation de verre.
verre ou de solide amorphe.
2. Plus le temps de refroidissement est bref, plus
Le choix de la rhyolithe et de l’obsidienne comme les minéraux sont petits, et plus la présence de
objets d’étude dans le document 1 permet de verre est importante.
faire le lien avec le granite observé dans l’activité 4.
3. Dans le quartz, les atomes de silicium sont
Les caractéristiques du verre volcanique sont disposés de façon régulière, en hexagones.
définies : Dans le verre, les atomes de silicium forment
−− à l’échelle de l’échantillon (photographie b ) des polygones de façon aléatoire : quadrilatères,
par les cassures d’aspect conchoïdal, c’est-à-dire pentagones, hexagones, heptagones, octogones,
courbée et lisse (en forme de coquille) à comparer etc.
avec les cassures géométriques des minéraux,
4. Lorsque le refroidissement est rapide, les enti-
−− à l’échelle microscopique par l’utilisation du
tés chimiques s’agencent de façon aléatoire et
microscope polarisant (photographie c ) et en
forment un verre. Lorsque le refroidissement est
particulier la comparaison des observations en
lent, les entités chimiques s’organisent de façon
LPNA et LPA.
régulière et forment un cristal.
La comparaison de la série « granite – rhyolite –
obsidienne » montre l’association entre la vitesse
de refroidissement et la taille des cristaux ainsi
que la proportion de verre. CORRECTION DES EXERCICES
p. 45 ❚
L’expérimentation présentée dans le document 2 Vérifier ses connaissances
est facilement réalisable en classe. L’éthylvanilline
est un substitut à la vanilline, moins irritant pour 1 Connaître les mots-clés
les voies respiratoires. Consultez la liste des mots-clés du chapitre, p. 43.

16 PARTIE 1 • UNE LONGUE HISTOIRE DE LA MATIÈRE


2 Questions à choix multiples 1 1
8× +6×= 4.
A- 2 et 3 ; B- 1 et 3 ; C- 3 ; D- 1, 2 et 3. 8 2
Une maille contient donc quatre atomes.
3 Avoir un regard critique
3. La masse volumique ρ du cuivre peut être cal-
1. Les cristaux de chlorure de sodium ont une culée en divisant la masse d’une maille (4 atomes
forme de cube, car la maille du cristal est cubique. de cuivre) par le volume d’une maille.
2. Tous les solides ne sont pas des cristaux. Dans La maille étant cubique, le volume de la maille est
certains solides, dits « amorphes », l’empilement égal à a3.
des entités se fait sans ordre géométrique. 4 × mCu 4 × 1,05 × 10 −25
ρ= =
3. La masse volumique d’un cristal dépend de a3 (361× 10 −12 )3
sa composition chimique, mais aussi du type de soit ρ = 8,93 × 103 kg · m–3.
structure cristalline. Ce résultat correspond à la valeur de référence
4. Une espèce chimique peut cristalliser selon donnée.
des structures différentes, comme le carbone, qui
cristallise en diamant ou en graphite. p. 47 ❚
S’entraîner
4 Connaître les notions essentielles
8 Retour vers les problématiques
Les roches sont formées par l’association de cris-
taux d’un ou plusieurs minéraux, qui peuvent être • Comment sont organisées les entités consti-
décrits par la répétition d’une maille. tuant un solide ?
La majorité des solides sont des cristaux, c’est-
5 Reconnaître un cristal à-dire qu’ils sont constitués d’un empilement
1. La représentation a correspond à un verre, régulier d’atomes, ions ou molécules. Leur struc-
car la disposition des entités est sans ordre géo- ture peut être décrite par la répétition dans l’es-
métrique, contrairement à la b , qui peut corres- pace d’un parallélépipède contenant des entités,
pondre à un cristal. appelé « maille ». Enfin, certains solides, dits
« amorphes », ne sont pas des cristaux. Dans ce
2. Certaines roches contiennent du verre, car
cas, l’empilement des entités est sans ordre géo-
elles sont issues de la solidification très rapide
métrique précis ; c’est le cas du verre.
d’une lave.
• Comment expliquer les propriétés macro­
p. 46 ❚
scopiques des solides ?
Exercice similaire Les propriétés macroscopiques des solides
comme la masse volumique sont conditionnées
7 Masse volumique du cuivre par la structure cristalline caractérisée par la
1. La représentation de la maille du cristal de forme géométrique de la maille, la nature et la
cuivre en perspective cavalière est la suivante : position dans cette maille des entités qui la consti-
tuent. Enfin, d’autres solides comme le verre ou
certaines roches sont dits « amorphes », car les
entités les constituant ne sont pas organisées de
manière ordonnée.

9 Les roches de la croûte océanique


1. Le gabbro et le basalte sont deux roches issues
du refroidissement d’un magma. Ils ont la même
composition chimique et contiennent les mêmes
minéraux.
2. Un huitième de chacun des huit atomes sur 2. Le basalte contient du verre, matériau amorphe,
les sommets est situé dans le cube ; de même, car il est issu du refroidissement d’un magma en
la moitié des six atomes au centre des faces est surface de la croûte océanique plus rapide que
située dans le cube. celui du gabbro.

CHAPITRE 2 • Des édifices ordonnés : les cristaux 17


10 La peste de l’étain 4
1× πR 3
1. L’étain blanc et l’étain gris sont constitués d’un 3 π
cCS = =
(2 × R )
3
empilement ordonné et régulier d’atomes. Ce 6
sont donc des cristaux.
soit cCS ≈ 0,52.
2. Étain blanc et étain gris ont des propriétés dif-
férentes, car la structure microscopique de leurs 3. Dans une maille de polonium, il y a un atome
cristaux n’est pas la même. Les atomes des deux de polonium de masse mPo = 3,47 × 10–25 kg.
types d’étain sont absolument identiques (même Le volume V d’une maille est V = a3. La masse volu-
masse notamment), c’est leur organisation spa- mique du polonium est donc :
tiale qui est différente : la masse volumique de m n ◊ mPo 1× 3,47 × 10 −25
l’étain blanc étant supérieure à celle de l’étain ρ = Po = =
V a3 (336 × 10 −12 )3
gris, les atomes de zinc sont plus proches les uns
des autres dans l’étain blanc. soit ρ = 9,15 × 103 kg · m–3 soit 9,15 × 103 g · L–1.

3. On peut penser que la température étant lar- Cette valeur est conforme à la valeur de référence.
gement inférieure à 13 °C, l’étain blanc des bou-
tons a subi la peste de l’étain. Les atomes se sont 12 Des minéraux de même composition
réarrangés : l’étain blanc est devenu de l’étain gris chimique
sous forme de poudre. 1. Les minéraux ont une structure cristalline et
existent dans les milieux biologiques : la calcite
et l’aragonite sont présentes dans les coquilles
11 Structure cristalline du polonium
d’œufs et d’animaux marins ; la vatérite existe
1. a. La représentation de la maille du cristal de dans l’oreille interne des saumons, les coquilles
polonium en perspective cavalière est la suivante : des œufs de certains oiseaux, et dans la croûte
qui recouvre les feuilles d’une plante, la Saxifraga
scardica.
2. a. Ces trois minéraux sont différents, bien
qu’ils soient constitués de carbonate de calcium
de formule chimique CaCO3, on peut penser que
c’est leur structure cristalline qui les différencie à
l’échelle microscopique.
b. Leurs propriétés macroscopiques sont diffé-
rentes, par exemple leur masse volumique.

b. Seulement un huitième de chacune des huit Prépa


13 BAC Structures cristallines du fer
entités est situé dans le cube, ce qui se traduit
par : 1. La maille du fer α n’est pas celle d’une structure
1 cubique simple, car un atome de fer se trouve au
8 × = 1.
8 centre du cube.
Une maille contient donc une entité par maille. 2. a. La représentation de la maille du cristal de
Le volume occupé par cette entité sphérique de fer γ en perspective cavalière est la suivante :
rayon R est :
4
Voccupé = 1 × πR 3.
3
2. a. Dans le cas d’atomes tangents sur l’arête du
cube :
a = 2 × R.
b. Le volume de la maille est donc :

( ) = (2 × R ) .
3 3
Vmaille = a

La compacité de la structure cubique simple du b. Un huitième de chacun des huit atomes situés
polonium est donc : sur les sommets appartient à la maille, et la moitié

18 PARTIE 1 • UNE LONGUE HISTOIRE DE LA MATIÈRE


des six atomes au centre des faces appartient à la c. La compacité du nickel, qui cristallise selon la
maille, ce qui se traduit par : structure cubique à faces centrées, est aussi 0,74
1 1 car la compacité dépend uniquement de la struc-
8 × + 6 × = 4. ture, et pas de la nature des entités.
8 2
Une maille contient donc quatre atomes de fer. mmaille 4 × mFe 4 × 9,28 × 10 −26
4. a. ργ = = =
3. a. Dans le cas d’atomes tangents le long de la Vmaille a3
(365 × 10 )
3
−12
diagonale de chaque face, la longueur de celle-ci
est égale à quatre fois le rayon d’une entité, soit soit ργ = 7,63 × 103 kg · m–3.
4R : b. La valeur trouvée pour la masse volumique du
fer γ valeur est différente de celle du fer α.
A B On peut en conclure que la masse volumique du
A B fer dépend de la structure cristalline.
R
R
R
PROJET EXPÉRIMENTAL ET NUMÉRIQUE
p. 49 ❚
R
L’objectif proposé est d’étudier un cristal à travers
D C la mesure ou l’évaluation de propriétés macrosco-
D C piques et de les mettre en lien avec sa structure à
l’échelle microscopique.
En appliquant le théorème de Pythagore dans le
Certaines propriétés macroscopiques peuvent
triangle rectangle ABC, on a :
être évaluées par la mesure de grandeurs phy-
AC2 = AB2 + BC2 donc (4R)2 = a2 + a2 = 2a2. siques vues dans les classes précédentes, comme
D’où la relation 2a = 4 × R. la solubilité d’un solide dans un solvant ou sa
Le paramètre de maille a est : masse volumique.
4×R C’est l’occasion de réinvestir des techniques
a= .
2 comme la mesure de masse volumique par dépla-
b. Le volume occupé par les quatre atomes sphé- cement d’eau.
riques de rayon R est donc : La représentation de la maille du cristal par un
4 logiciel permet par exemple de comprendre cer-
Voccupé = 4 × πR 3 .
3 taines propriétés, comme la forme cubique de
Le volume de la maille est : certains cristaux ou la clivabilité d’un cristal à
3 structure en feuillets.
⎛ 4 R⎞
Vmaille = a 3 = ⎜ ⎟ . Dans le cas d’un cristal cubique à faces centrées,
⎝ 2⎠
la valeur de la masse volumique mesurée expéri-
La compacité de la structure cubique à faces cen- mentalement peut être comparée à la valeur cal-
trées est donc : culée dans le cas d’entités sphériques tangentes.
4
()
3
4× π R
3 2π
cCFC = =
3
⎛ 4R ⎞ 6
⎜ ⎟
⎝ 2⎠
soit cCFC ≈ 0,74.

CHAPITRE 2 • Des édifices ordonnés : les cristaux 19

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