Vous êtes sur la page 1sur 10

1ère Année Génie des Procédés Chimie Inorganique 2

Chapitre I : Chimie des métaux du bloc d

Définitions
Les éléments du bloc d sont souvent appelés les métaux de transition. Cependant,
selon l’IUPAC, tous les éléments du bloc d ne sont pas des métaux de transition.
La définition IUPAC d’un élément de transition est :
« Un métal de transition est un élément dont les atomes ont une sous-couche d
incomplète ou qui peut former des cations avec une sous-couche d incomplète »
Cette définition exclue les éléments Zinc (Zn), Cadmium (Cd), Mercure (Hg) et
Copernicium (Cn), car ils ont des sous-couches d complètes. Cependant, ils sont considérés
comme éléments de transition, car leurs propriétés sont une extension des propriétés des
éléments de transition.
De façon générale, les métaux de transition se situent entre les colonnes 3 à 12 du
tableau périodique, c’est-à-dire du groupe IB vers le groupe VIIIB, selon les anciennes
conventions de dénomination des colonnes du tableau périodique.

Les métaux de transition sont les éléments métalliques qui servent de pont, ou de
transition, entre les deux côtés du tableau périodique. Les lanthanides et les actinides, qui se
Dr. H. KHERFI 1
1ère Année Génie des Procédés Chimie Inorganique 2

trouvent en bas du tableau, sont parfois appelés les métaux de transition internes, car leur
numéro atomique se situe entre le premier et le deuxième élément des deux dernières
rangées de métaux de transition.
La couche externe d’une métal de transition est de type ns2 (n-1)dx (1  x  10).
Exemple :
21Sc : [Ar]4s23d1
24Cr : [Ar] 4s13d5
24Cu : [Ar] 4s13d10

Les éléments se trouvant dans la :


 Période 4 du bloc d sont appelés première série des métaux de transitionDe Z = 21
jusqu’à 30, c’est-à-dire, de Sc jusqu’à Zn
 Période 5 du bloc d sont appelés deuxième série des métaux de transition
De Z = 39 jusqu’à 48, c’est-à-dire, de Y jusqu’à Cd
 Période 6 du bloc d sont appelés troisième série des métaux de transition
De Z = 57, 72 jusqu’à 80, c’est-à-dire, de La, Hf jusqu’à Hg

Chaque groupe de métaux de transition est constitué de trois éléments, est appelé
triade.
Exemple :
Triade du titane : Ti, Zr, Hf
Triade du chrome : Cr, Mo, W
Triade de cuivre : Cu, Ag, Au

L’abondance des éléments de transition dans la nature est très variable. Le fer (26Fe)
est le plus abondant suivi par le titane (22Ti) et le manganèse (25Mn).

Dr. H. KHERFI 2
1ère Année Génie des Procédés Chimie Inorganique 2

I. Propriétés physico-chimiques
 Ils sont malléables, c’est-à-dire, ils peuvent être martelés en fines feuilles.
 Ils sont ductiles, c’est-à-dire, ils peuvent être étirés en fils fins.
 Ils sont durs et résistants.
 Ils ont des conductivités électriques et thermiques élevées. Le Cuivre (29Cu), l’Argent
(47Ag) et l’or (79Au) sont d’excellents conducteurs d’électricité.
 Ils ont des températures de fusion et d’ébullition élevées. Le tungstène (74W) a le
point de fusion le plus élevé, 3422°C.
 Ils ont des masses volumiques très élevés. Les deux éléments les plus denses sont
l’Osmium (76Os) et l’Iridium (77Ir), avec des masses volumiques de près de 23 g/cm3.
 Ils peuvent former des alliages.
 Ils ont un caractère réducteur du à leur faible électronégativité.
 Leurs rayons atomiques sont proches, ils diminuent faiblement le long d’une rangée,
et sont plus grands pour les éléments de la 2ème et de la 3ème rangée.
 Leurs énergies d’ionisation sont relativement faibles, elles augmentent le long d’une
série avec une variation très peu, mais elle sont supérieures en passant à la rangée
suivante.

II. Propriétés caractéristiques


II-1. Couleur
Les composés des métaux de transition sont connus pour leurs couleurs, ceci est dû aux :
o Transitions électroniques entre orbitales d séparées en énergie par le champ dus
ligands, les couleurs sont de faibles intensités.
o Transitions électroniques entre métal et ligands ou l’inverse (transfert de charge), les
couleurs sont intenses.

Dr. H. KHERFI 3
1ère Année Génie des Procédés Chimie Inorganique 2

II-2. Magnétisme
Les métaux de transition possèdent des propriétés magnétiques, l’apparition du
comportement paramagnétique vient de la présence d’électrons célibataires sur leurs couches
externes. Parmi les éléments possédants des propriétés remarquables on trouve le fer (26Fe), le
cobalt (27Co) et le nickel (28Ni).

Un matériau paramagnétique possède des électrons célibataires et le moment magnétique


total n’est pas nul. Sous l’effet d’un champ magnétique appliqué, les moments magnétiques
élémentaires d’origine de spin et d’orbitale, tendent à s’aligner avec le champ extérieur, ce qui
augmente l’intensité du champ à l’intérieur des matériaux.

II-3. Formation des complexes


Les métaux de transition notamment leurs ions forment facilement des complexes.
On distingue deux types de complexes selon la nature des ligands présents :
 Complexes de coordination : Ils se forment avec des ligands azotés, oxygénés et
halogénures.

Dr. H. KHERFI 4
1ère Année Génie des Procédés Chimie Inorganique 2

Exemple :

 Complexes organométalliques : Ils se forment avec des ligands carbonés.

Exemple :

II-4. Etats d’oxydation


Les métaux du bloc d ont de multiples états ou degrés d’oxydation. Les groupes II B et
IIIB sont des exceptions avec un seul état d’oxydation (+II et +III respectivement), sauf pour le
mercure (80Hg), qui possède deux degrés (+I et +II). Les métaux qui présentent le plus grand
nombre d’états d’oxydation se trouvent au milieu ou proche du milieu du bloc d.

Exemple :
Ti : 0, +II, +III et +IV
Fe : 0, +I, +II, +III, +IV et +VI

III. Réactivité
Les métaux du bloc d sont modérément réactifs, ils se combinent par chauffage pour
former des composés binaires avec le dioxygène, le soufre et les halogènes.

Dr. H. KHERFI 5
1ère Année Génie des Procédés Chimie Inorganique 2

Exemple :

𝑂𝑠 + 2𝑂2 → 𝑂𝑠𝑂4

𝐹𝑒 + 𝑆 → 𝐹𝑒𝑆

𝑉 + 2𝐶𝑙2 → 𝑉𝐶𝑙4
Ils peuvent également se combiner avec le dihydrogène, le bore, le carbone et le
diazote pour former des composés interstitiels : des hydrures, borures, carbures et nitrures.

Exemple :
TiH1,95 ; FeB ; ZrC ; Zn3N2

La plupart des métaux de transition sont attaqués par les acides excepté les métaux
nobles : 29Cu, 47Ag et 79Au.

IV. Coordinence et géométrie


La coordinence ou le nombre de coordination des complexes est le nombre d’atomes
fixés à l’atome central. Elle détermine la géométrie du complexe. Le nombre de coordination
varie avec la nature du ligand, plus sa taille augmente, plus le nombre de coordination
diminue. Les coordinences les plus courantes ont : 2, 4 et 6. Les coordinences 3, 5, 7, 8 et 9
existent.
Exemple :
[CrCl(C2O4)2(H2O)]
Coordinence de Cl = 1
Coordinence de H2O = 1
Coordinence de C2O42- = 2
Coordinence du complexe = 1 + 1 + 2 x 2 = 6

Dr. H. KHERFI 6
1ère Année Génie des Procédés Chimie Inorganique 2

V. Isomérie des complexes


V-1. Isomérie structurale
Ou isomérie de constitution, il existe quatre types :
V-1-1. Isomérie d’ionisation
Echange d’un ligand anionique avec un anion extérieur.
Exemple :
[Co(NH3)5Br]SO4 → [Co(NH3)5SO4]Br

V-1-2. Isomérie d’hydratation


Echange de H2O et d’un autre ligand.

Exemple :
[Cr(H2O)6]Cl3 → [Cr(H2O)5Cl]Cl2,H2O

V-1-3. Isomérie de coordination


Echange de ligands entre deux centres métalliques.

Exemple :
[Co(NH3)6][Cr(CN)6] → [Cr(NH3)6][Co(CN)6]

V-1-4. Isomérie d’enchainement


Lorsque un ou plusieurs ligands peuvent se coordiner à l’ion métallique de plusieurs
façons.

Exemple :
Le ligand thiocyanate SCN- peut se lier via l’atome S ou l’atome N.

V-2. Isomérie structurale


V-2-1. Isomérie géométrique
Elle est due à l’arrangement des ligands autour du métal de telle sorte de former des
complexes qui ne sont pas image l’une de l’autre qui sont appelés diastéréoisomères.

Dr. H. KHERFI 7
1ère Année Génie des Procédés Chimie Inorganique 2

Dans le cas des complexes carrés plans de formules [MX2YZ] ou [MX2Y2], il existe
deux diastéréoisomères :
 L’isomère cis lorsque deux ligands identiques sont adjacents.
 L’isomère trans lorsqu’ils sont opposés.

Exemple :
[Pt(NH3)2Cl2]

Dans le cas des complexes octaédriques de formules :


o [MX2Y4], il existe deux diastéréoisomères : cis et trans

Exemple :
[Co(NH3)4Cl2]

o [MX3Y3], il existe deux diastéréoisomères :


 L’isomère mer (méridional) lorsque trois ligands identiques forment un plan au milieu
de l’octaèdre.
 L’isomère fac (facial) lorsqu’ils forment une face de l’octaèdre.

Dr. H. KHERFI 8
1ère Année Génie des Procédés Chimie Inorganique 2

Exemple :
[Co(NH3)3Cl3]

V-2-2. Isomérie optique


Elle est due à l’arrangement des ligands de telle sorte de former des complexes qui sont
image l’une de l’autre non superposable qui sont appelés énantiomères. Cette isomérie apparait
avec des ligands chélatants.
Dans les complexes octaédriques on regarde l’octaèdre selon un axe d’ordre 3, ces
sommets se répartissent sur deux plans :
 Si un sommet du plan supérieur est lié par un ligand au sommet à sa droite sur le
plan inférieur, l’isomère est dit .
 Si le sommet inférieur est à sa gauche, l’isomère est dit .

Exemple :
[Cr(en)3]
(en : éthylènediamine)

Dr. H. KHERFI 9
1ère Année Génie des Procédés Chimie Inorganique 2

Remarque :
Un complexe possédant un élément de symétrie (plan, axe ou centre de symétrie), il
est dit achiral. Il n’a aucune activité optique. Le cas contraire, il est dit chiral. Il a une activité
optique.

Exemple :
[Cr(en)3] est un complexe chiral optiquement actif.

[Cr(en)2Cl2] est un complexe achiral optiquement inactif.

Dr. H. KHERFI 10

Vous aimerez peut-être aussi