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(LMD)
1
AVANT-PROPOS
2
Figure 2 : Centrale nucléaire/thermique pour la production d’électricité
3
Dans le domaine de l’électronique
Les circuits intégrés, les diodes, les transistors, les cellules photovoltaïques, les
fils électroniques de transmissions et autres matériaux utilisés en électroniques
sont des matériaux ou produits chimiques dont la connaissance et la maitrise sont
plus qu’indispensables pour l’ingénieur électronicien dans sa profession tant dans la
conception, fabrication que dans les applications. Les cas par exemple des cellulaires
(i-phone, Androïdes …), tabloïdes et ordinateurs sont aussi illustratifs.
En Informatique
En Maintenance
En Environnement
4
En Agronomie
En Aviation
Objectif du cours
La pédagogie
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faire comprendre aux étudiants l’intérêt des exposés théoriques de référence.
Aussi un accent particulier sera mis sur :
Contenu du cours
Prérequis
Pour une bonne compréhension de ce cours, il est indispensable que l’apprenant ait
le minimum de connaissances dans les matières ci-après, lesquelles en constituent
les prérequis : Chimie générale (Préparatoire), Chimie organique (secondaire),
Physique (secondaire), Mathématiques (Préparatoire).
Copyright
6
MODULE I
7
O. INTERACTION ENTRE LA CHIMIE ET L’INDUSTRIE
Carburant/Biocarburant
Huile de palme
Savons
Biocarburant Electricité
Biogaz/Gaz naturel
Plus d’un sait que la plupart d’opérations industrielles nécessitent, outre la matière
première, l’utilisation de l’énergie thermique, mécanique ou électrique ainsi que les
facilités de nouvelles technologies et celles pour la conservation de
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l’environnement. Ainsi ce cours sert de guide en ce qui concerne le lien entre la
gestion harmonieuse et optimale de l’énergie et les méthodes et principes utilisés
dans la conception (recourt à la chimie), le choix futur, le dimensionnement
et détermination des conditions d’opérabilité des équipements (recourt au
génie chimique, génie mécanique, génie électrique, génie informatique et génie
environnemental) et appareils impliqués dans les procédés de transformation de
la matière première (pétrole, gaz naturel biomasse, maïs, chalcopyrite, …) en
produits finis (essence, biogaz, éthanol, cuivre métallique, …), lesquels impliquent
en amont ou en aval la maitrise de la chimie.
O.3.1. Introduction
Les détails sur les produits chimiques peuvent être extraits du cours de génie
chimique industriel.
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INDUSTRIE PETROCHIMIQUE
(TRANSFORMATION DU PETROLE BRUT EN PRODUITS FINIS) Produits
Raffinage pétroliers
C2H6
Exploration-Production
Transport Pétrochimie
C2H4
(Pétrole Brut)
Plastiques
Kevlars, etc
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Chapitre I
EQUILIBRES CHIMIQUES
𝒂𝑨 + 𝒃𝑩 → 𝒄𝑪 + 𝒅𝑫
←
[𝐶]𝑐 [𝐷]𝑑
𝐾𝐶 =
[𝐴]𝑎 [𝐵]𝑏
𝜀∗𝜀
𝐾é𝑞 =
𝐶𝑜 − 𝜀
Dans les sections qui suivent nous parlerons des équilibres acido-basique et redox
car comme exploités dans le chapitre précédent la plupart d’opérations et
procédés pour une production quelconque impliquent les équipements (réacteurs,
séparateurs, câbles, mélangeurs…), intrants (acides, bases, huiles, alcools…) et
autres matériaux. Le succès dans la production et le service à rendre à la
communauté est tributaire de la bonne interaction de ces derniers. Les intrants
étant généralement de nature soit acide, basique ou neutre, il est logique de parler
d’équilibre acide-base. De même pour comprendre par exemple comment et
pourquoi certaines pièces dans un moteur s’usent, il faille fouiner dans l’étude de
l’équilibre redox.
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I.1. EQUILIBRE ACIDO – BASIQUE
Exemples :
Remarques :
Certains composés comme HSO4-, H2O, HS-, etc sont à la fois acide et base dans 2 couples
différents. Ils sont dits ampholytes.
[A-].[H3O+] [AH].[OH-]
ka = …………… kb = …………….
[AH].[H2O] [A-].[H2O]
13
Ka . Kb = 10-14 ou alors pKa + pKb = 14
- Pour mettre en solution une base faible seule (A-), il suffit de mettre en
solution un sel alcalin puisque le métal est un acide indifférent.
- HCl, HBr, HI, H2SO4, HClO4, HNO3 sont des acides forts.
I.1.4. Formule du pH
[H+] = Ka.(Ca/Cb)
pH = pKa-log(Ca/Cb)
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- pH des sels :
I.2.1 Introduction
- Une barre de fer exposée à l’air libre pendant un temps assez long, change de couleur
en devenant brun, on dit que le fer a subi l’oxydation.
- Une batterie qui produit du courant électrique suite aux réactions d’oxydation et de
réduction qui s’y produisent.
- Un fruit (citron, pomme de terre, …) qui produit du courant électrique.
- Un métal en zinc qui subit la corrosion au contact des substances acides
Réaction d’OXYDATION
Une réaction d’oxydation est celle au cours de laquelle une substance appelée
réducteur libère un ou plusieurs électrons et monte en étage d’oxydation.
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Exemple : Lorsque le métal zinc est attaqué par une substance acide, il réagit en
passant de l’étage d’oxydation 0 à +2 en libérant deux électrons. On dit alors que
le zinc a subi l’OXYDATION, ou mieux le zinc est oxydé.
Réaction de REDUCTION
Une réaction de Réduction est celle au cours de laquelle une substance appelée
oxydant capte un ou plusieurs électrons et descend en étage d’oxydation.
Exemple : Lorsque les H+ émanant de l’acide capture les électrons émanant d’une
source quelconque, chaque H+ baisse en étage d’oxydation +1 à 0. On dit que H+ a
subi une Réduction, ou mieux H+ est réduit.
A tout oxydant est associé un réducteur. Le passage d’une forme à une autre se
fait par transfert d’électrons suivant le schéma formel, appelé demi-équation
d’oxydo-réduction ou demi-équation électronique du couple noté ox/red.
A l’état de corps pur simple le nombre d’oxydation de l’élément est nul. Lorsqu’un
élément est oxydé, son nombre d’oxydation augmente, le nombre d’oxydation
diminue lorsque l’élément est réduit.
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dans tout corps pur simple (Fe, Cl2…) ; le nombre d’oxydation d’un ion
monoatomique est égal à la charge de l’ion, par exemple : pour le Na+, le
nombre d’oxydation = +I
• Règle 2 : quand deux éléments sont unis par une liaison covalente, les
électrons du doublet sont arbitrairement attribués à l’élément le plus
électronégatif. le nombre d’oxydation de chaque élément est égal au nombre
de charges fictives qui lui est alors attribué (voir TP).
• Règle 3 : dans un édifice polyatomique, la conservation de la charge impose
que la somme des nombre d’oxydation des différents éléments présents
dans l’édifice soit égale à la charge globale de l’édifice.
Si la particule oxydante ou oxydée d’un couple a une grande affinité pour les
électrons, c’est un oxydant fort. Et la particule réductrice conjuguée cède
difficilement des électrons, c’est un réducteur faible et inversement.
Remarque : normalement, tout système ayant un potentiel normal plus bas qu’un
autre le réduit, tout système ayant un potentiel plus élevé qu’un autre l’oxyde. En
d’autres mots, l’oxydant d’un système 1 peut réagir normalement sur le réducteur
2 d’un système 2 si le potentiel normal E1 du couple auquel appartient l’oxydant est
supérieur au potentiel E2 du couple auquel appartient le réducteur.
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I.5. Réaction entre deux couples
La réduction d’une particule exige la présence d’un autre qui, elle, peut fournir des
électrons et s’oxyder. Les deux particules participent à une réaction d’oxydo-
réduction, autrement dit, réaction redox. Comme chaque particule a son propre
couple, une réaction redox exige donc l’intervention de deux couples. Ces réactions
sont caractérisées par un échange d’électrons : une substance libère des électrons
qui sont accaparés par une autre.
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• en générateur d’énergie (cellule voltaïque) ;
Si on plonge un métal dans un solvant ionisant, il apparait une DDP entre le métal et
la solution : c'est le potentiel d’électrode.
Eox = - Ered
En circuit ouvert (courant nul), cette DDP (E1ox – E2ox) est la FEM de cette pile
Généralisation :
Toute électrode mettant en présence les formes oxydée et réduite d’un couple
redox, possède un potentiel d’électrode.
Exemples :
Ered (volt) forme réduite forme oxydée Eox (volt)
+
- 3,05 Li = Li + 1e + 3,05
- 0,76 Zn = Zn++ + 2e + 0,76
0,00 H2 = 2 H+ + 2e 0,00
+ 0,34 Cu = Cu++ + 2e - 0,34
-
+ 0,54 2I = I2 + 2e - 0,54
++
+ 0,77 Fe = Fe+++ + 1e - 0,77
+ 0,96 NO + 2 H2O = NO3- + 4 H+ + 3e - 0,96
+ 1,42 Au = Au+++ + 3e - 1,42
-
+ 2,87 2F = F2 + 2e - 2,87
L’oxydation se produit dans le couple qui a le plus grand potentiel d’oxydation ( E1ox).
La réduction se produit dans le couple qui a le plus grand potentiel de réduction
(E2red ). FEM de la pile = E1ox + E2red = E1ox - E2ox
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I.6. Equation de NERNST
Les potentiels indiqués dans les tables sont les potentiels standards (E0ox ou
E0red). L’équation de Nernst permet de calculer les potentiels dans les conditions
non-standards :
αA+βB γC + δ D + ne-
(aC)γ. (aD)δ
Eox = E0ox – (0,06 / n). log -----------
(aA)α. (aB)β
γ C + δ D + ne- αA+βB
(aA)α. (aB)β
Exemples :
I.7. Electrolyse
A partir de 4,07 volt, on peut électrolyser le sel fondu : Na+ + Cl- = Na + 1/2Cl2
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U = DDP appliquée aux bornes de la cellule
E = tension minimum d’électrolyse (4,07 volt)
R = résistance interne de l’électrolyseur
I = courant traversant l’électrolyseur
H 2O ½ O2 + 2 H+ + 2e -1,23 volt
2 SO4-- S2O8-- -2,01 volt
Electrolyse d’une solution aqueuse de CuSO4 avec des électrodes de cuivre (H2O, Cu++ , Cu, SO4--)
-0,83 volt H2 + 2 OH- = 2 H2O + 2e
0,00 volt H2 = 2 H+ + 2e
0,34 volt Cu = Cu++ + 2e -0,34 volt
+
H 2O = ½ O2 + 2 H + 2e -1,23 volt
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Etude quantitative (équation de Faraday)
Pour réduire ou oxyder X mole d’un ion portant la charge n, il faut faire circuler Q
coulombs.
Q = i.t = X.n.96500
I.7. Corrosion
L’atmosphère contient des acides HNO3, H2SO4, etc., résidus de la combustion. Ces
acides attaquent des métaux : Fe + 2H+ = Fe++ + H2
L’oxygène de l’air oxyde le fer en présence de l’eau pour former Fe(OH) 3, nH2O :
la rouille.
Cet oxyde est poreux et ne protège pas le fer.
L’acier inox contient du chrome : les oxydes qui se forment en surface de l’alliage
gênent la progression de l’oxygène.
Corrosion électrochimique
-0,83 volt H2 + 2 OH- = 2 H2O + 2e 0,83 V
++
-0,44 volt Fe = Fe + 2e 0,44 V
+
0,00 volt H2 = 2 H + 2e 0,00 V
-
0,40 volt 4 OH = O2 + 2 H2O + 4e -0,40 V
+
1,23 volt H2O = ½ O2 + 2 H + 2e -1,23 V
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- un morceau de fer plonge dans un milieu dont la teneur en oxygène n’est pas
constante.
Protections électrochimiques :
25
Chapitre II
CINETIQUE CHIMIQUE
Une réaction chimique peut se faire dans un milieu homogène c’est-à-dire un milieu
constitué d’une seule phase (liquide, solide et gazeuse), on parle d’une réaction
homophasée. Une réaction chimique peut aussi se dérouler dans un milieu constitué
de deux phases ou plusieurs phases, on parle de réaction hétérophasée.
Les réactifs et les produits peuvent être dans une même phase, on parle d’une
réaction homogène ; et si les réactifs et les produits sont dans plus de deux
phases, on parle d’une réaction hétérogène.
Molécularité : nombre des particules qui entrent en collision en un seul acte pour
former un produit. Elle est un nombre entier, elle n’est valable que pour une
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réaction élémentaire. On peut aussi dire que la molécularité est l’ordre d’une
réaction élémentaire.
Il n’existe pas de réaction de molécularité 4 parce qu’il est difficile d’avoir une
collision de 4 particules en un seul acte pour former un produit.
lnCA/CA0
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II.5. INFLUENCE DE LA TEMPERATURE
• Van’t Hoff : dlnK/dT = ΔH0 / RT2 avec R : constante des gaz parfaits
E CA E CA
Ea2
Ea2
Ea1
R Ea1
P
p R
r r
Réaction endothermique
ΔH > 0
Réaction exothermique
ΔH < 0
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CHAPITRE III
La théorie sur les proportions dans lesquelles les espèces chimiques se combinent
les unes les autres est appelée stœchiométrie.
Ex: CO + 2H2 CH3OH
On appelle agent (réactif) limitant, celui qui s’épuise en premier lieu lorsque la
réaction se déroule complètement (ou atteint l’équilibre). On peut le déterminer
en divisant le nombre de moles données de chaque réactif par son coefficient
stœchiométrique ; le rapport le plus petit est celui du réactif limitant. Et l’autre
réactif est alors en excès.
Exemple : Si 5 moles de CO réagissent avec 8 moles de H2 pour produire le
méthanol, quel est l’agent limitant?
A. Système
Un système est une région de l’espace délimitée par des pointillés (sur papier) où
s’effectue l’étude du procédé.
B. Equation du bilan-matière :
Taux molaire de A changeant dans le système = Taux molaire de A entrant dans le
système - Taux molaire de A sortant du système + Taux molaire de A généré dans
le système - Taux molaire de A consommé dans le système
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Taux molaire de A entrant le système – Taux molaire de A sortant du système + Taux
molaire de A généré dans le systéme – Taux molaire de A consommé dans le systéme.
Water in 2
1 Pump 3 4
Water in Tank Water out
a) 0.10 L/s ?
b) 2t L/s ? (t: temps en secondes)
Solution
Solution
31
III.4. Degré d’avancement d’une réaction
La conversion s’exprime différemment suivant qu’il s’agit d’un système à une seule
unité, ou d’un système à unités multiples.
Dans ce cas,
In this onwedistingue
case, deux
can talk about eithertypes de conversion
a single-pass : la
conversion or conversion
an overall fractionnelle
conversion.
The single-pass conversion is defined in terms of streams 2 and 3 in
simple (single-pass conversion) et la conversion fractionnelle globale (overall
the above diagram.
conversion)
Conversion Fractionnelle unique (autour du réacteur) = (Moles IN – Moles OUT)/(Moles IN)
Conversion
Conversion fractionnelle
fractionnelle simple
globale (autour
(pour duprocessus)=
tout le réacteur) = (IN
(Moles in – Moles
– OUT)/(IN) out)/ (Moles
in)
Conversion fractionnelle globale (pour tout le processus) = (In –Out)/(In)
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Exemple
Solution
N2 + 3H2 → 2NH3 …. Є
N2 NH3
H2
N2 : 20/1=20
50−(50−3Є)
= 0,6 =
50
30 = 3Є
33
Є=10mol/min
𝑜𝑢𝑡
𝑛𝑁𝐻3 = 2*10mol/min
𝑜𝑢𝑡
𝑚𝑁𝐻3 =20mol/min*17g/mol
=340g/min*60*24
Quand la vitesse de la réaction dans le sens direct est égale à celle dans le sens
inverse, on dit que la réaction réversible a atteint l’équilibre ; elle est caractérisée
par une constante d’équilibre Kéq (T, P, …) qui s’exprime en terme de :
𝒅 𝒍𝒏𝑲 ∆𝑯 ∆𝑮𝒐
= (𝒗𝒂𝒏′ 𝒕 𝑯𝒐𝒇𝒇) ; 𝑲𝒐 = 𝐞𝐱𝐩
(− )
𝒅𝑻 𝑹𝑻𝟐 𝑹𝑻
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C2H6 C2H4 + H2 (réaction principale) ε1
Rendement et sélectivité
Les deux termes décrivent le degré de domination de la réaction désirée sur les
réactions secondaires compétitives.
• Rendement : (moles du produit désiré formé)/ (moles qui auraient été
formé s’il n’y avait pas de réactions secondaires et que le réactif
limitant aurait réagi complètement) (en %)
• Sélectivité : moles du produit désiré formé/ (moles du produit non-
désiré formé)
III.7.1. Introduction
III.7.2. Bilan-énergie
35
Equation-Bilan-Energie
62
36
Forme différentielle du bilan énergie
• En supposant les chaleurs spécifiques Cp et Cv constantes dans une
plage de température,
Forme alors
différentielle du bilan énergie
𝒅𝑬𝒊𝒏,𝒔𝒚𝒔𝒕 𝒅𝑻
• 𝒅𝒕En supposant
= 𝑪 𝑯𝒊𝒏 = 𝑪 spécifiques
les chaleurs 𝑻𝒊𝒏 − 𝑻 𝒇 Cp𝑯et = 𝑪constantes
𝒐𝒖𝒕C 𝑻𝒐𝒖𝒕 − 𝑻 𝒇dans une
𝒅𝒕 v
plage de température, alors
• Pour un
𝒅𝑬système
Forme
𝒊𝒏,𝒔𝒚𝒔𝒕
ouvert
𝒅𝑻 (où il y a échange
différentielle de énergie
du bilan matière entre le
𝑯𝒊𝒏 = 𝑪 𝑻𝒊𝒏 − 𝑻 𝒇 𝑯𝒐𝒖𝒕 = 𝑪 𝑻𝒐𝒖𝒕 − 𝑻 𝒇
système et
𝒅𝒕 l’environnement)
= 𝑪
𝒅𝒕
• En supposant les chaleurs spécifiques Cp et Cv constantes dans une
Pour
• un
plage système
de
Pour ouvert (ou
température,
un système il𝒅𝑻
𝑪alors
y a=échange
ouvert
𝒅𝒕
(où
𝑪 𝑻 il𝒊𝒏de
y−amatière
𝑻échange
entre le système et
+ 𝑸 − 𝑾𝒔de matière (4)entre le
l’environnement):
𝒅𝑬
système
𝒊𝒏,𝒔𝒚𝒔𝒕
=
𝒅𝑻
𝑪 et l’environnement)
𝑯𝒊𝒏 = 𝑪 𝑻𝒊𝒏 − 𝑻 𝒇 𝑯𝒐𝒖𝒕 = 𝑪 𝑻𝒐𝒖𝒕 − 𝑻 𝒇
𝒅𝒕 𝒅𝒕
• Pour un système ferme (où il𝒅𝑻 n’y a pas échange de matière entre le
• système
Pour et l’environnement,
un système ouvert (où 𝑪 il𝑚y=
𝒅𝒕 = 0)𝑪 𝑻𝒊𝒏 −de
a échange 𝑻 matière
+ 𝑸 − 𝑾𝒔 entre le (4)
système et l’environnement)
𝒅𝑻
(5)
𝑪 = 𝑸 − 𝑾𝒔
• Pour un système ferme 𝒅𝑻
𝒅𝒕(où il n’y a pas échange de matière entre le
système et l’environnement,
𝑪
𝒅𝒕
= 𝑪 𝑻𝑚 𝒊𝒏 −=𝑻 0)
+ 𝑸 − 𝑾𝒔 (4)
• Pour un système
(M : mass fermé
total du (ou il𝑚n’y
système, a pasmassique
: débit échange
𝒅𝑻
de matière
entrant entre le
ou sortant dusystème
système,et
• Pour unapplicables
système ferme (où il qu’il
en supposant n’y
𝑪 a pas
=
n’y 𝑸 −échange de chimique
𝑾𝒔 réaction
a guère entre (5)
matière et le
64 l’environnement = 0) :
(4) et (5) 𝒅𝒕
système et 𝑚
l’environnement, 𝑚 = 0)
changement de phases de substances en présence).
• (M : mass total du système,
𝑪
𝒅𝑻𝑚 : débit massique entrant ou sortant du système,
= 𝑸 − 𝑾𝒔 (5)
𝒅𝒕
(4) et (5) applicables en supposant qu’il n’y a guère réaction chimique et
64 changement de phases de substances en présence).
• (M : mass total du système, 𝑚 : débit massique entrant ou sortant du système,
(4) et (5) applicables en supposant qu’il n’y a guère réaction chimique et
64 changement de phases de substances en présence).
(M: masse totale du système, 𝑚 : débit massique entrant ou sortant du système, (4)
et (5) applicables en supposant qu’il n’y a guère réaction chimique ni changement de
phases de substances en présence)
∆𝑃 ∆𝑣 2 𝑊𝑝,𝑡
+ + 𝑔∆ℎ + ∆ℎ𝐿 = −
𝜌 2 𝑚
Exemple (T.D)
L’eau coule d’un réservoir élevé au travers une conduite vers une turbine située
100m plus bas, et en ressort par une même conduite ; au point élevé (du réservoir)
la pression d’eau est 207 kPa et à un point situé à 3 m plus bas de la turbine, la
pression est 124 kPa. Quel est le débit massique d’eau si la puissance délivrée par
la turbine est 1 MW en supposant qu’il n’y a pas perte de charge ?
37
III.7.3. Bilans Matière et Energie combinés
Le bilan matière peut être combiné au bilan énergie dans un tableau pour simplifier
les calculs comme illustré ci-après.
Bilans Matiere Energie combinée
Références: réactifs/produits à 250C, 1 atm.
References: Reactifs/produits @ 25oC, 1 atm
Substance
Produit 2 … …. …
…
65
A. Introduction
En outre, le PID permet non seulement de modéliser un procédé, mais surtout d’en
faire une optimisation tant technique et financière. En plus, une simulation au
travers des simulateurs peut s’adjoindre pour le contrôle avancé du procédé
comme établi ci-avant.
DISPOSITIFS DE STOCKAGE
84
85
INDICATIONS PARTICULIERES
CO 25
AIR 150 20 20 H2 75
Matières premières Température Pression Débit Composition
-Produits ( C) (bar) m3 / h (gaz) % en volume
kg / h (liquide)
86
40
Exemple du Flowsheet d’un pipeline pour le transport du pétrole brut
Production
Raffinage
Contrôleurs de
DISTILLATI
température et de
pression Debitmètre
ON
Reservoir Reservoir
Vanne
Pompe
La ligne du Pipeline
41
Chapitre IV
THERMODYNAMIQUE APPLIQUEE
Le système est la portion de l'espace que l'on étudie (un réacteur et son contenu
par exemple) ; ce qui n'est pas le système est le milieu extérieur aussi appelé
‘’environnement’’.
La thermodynamique va également permettre de prévoir les échanges d'énergie
entre le système et le milieu extérieur lors d'une transformation.
Par exemple, quand on effectue une réaction chimique dans un tube à essais, le
tube à essai et son contenu constituent le système, le reste de l'univers est le
milieu extérieur.
- Un système est dit « ouvert » s'il permet des échanges d'énergie et de matière
avec le milieu extérieur. Exemple : Une flamme
- Un système est dit « fermé » s'il peut échanger de l'énergie mais pas de matière.
Exemple : Un tube à essai hermétiquement clos
- Un système est dit « isolé », s'il ne peut échanger ni matière, ni énergie avec
l'extérieur. Exemple : Un calorimètre " idéal "
42
Attention
Les échanges d'énergie ne sont pas nécessairement des échanges de chaleur ; par
exemple, un système peut échanger du travail avec le milieu extérieur sans
échanger de la chaleur, .... Mais dans le contexte de ce cours, nous focalisons à
l’énergie dont la source principale est thermochimique.
L'état d'un système est défini par un certain nombre de variables que l'on appelle
« variables d'état ». Ce sont par exemple, la pression, la température, le volume,
les nombres de moles de chacune des espèces présentes, la masse, etc.
Par exemple, l'état d'un système sera parfaitement défini si l'on connait sa
composition (nature des constituants du système, état physique et quantité de
matière de ces constituants), sa température, son volume, sa masse, la pression
qui règne dans le système, ...
Un système peut être homogène si tous ses constituants appartiennent à une seule
phase ou hétérogène si le système comprend plusieurs phases de nature
différentes.
Ces variables ne sont pas toujours indépendantes les unes des autres (par exemple,
si le système comprend moles de gaz parfait il va exister une relation entre les
variables pression P, volume , nombre de moles et température ).
En effet, ces quatre grandeurs d'état sont reliées par la loi des gaz parfaits :
43
IV.2. TRANSFORMATION CHIMIQUE
On dit d'une grandeur qu'elle est une grandeur d'état si, lors d'une
transformation de l'état initial A à l'état final B, sa variation est indépendante du
chemin parcouru pour aller de l'état A vers l'état B. Par exemple, si le système
est un ensemble des particules se déplaçant sur une pente du point A jusqu'au
point B, l'énergie potentielle pourra être considérée comme une grandeur d'état
mais non la distance parcourue.
44
IV.2.3. Conventions, état standard et activité
Remarque
Au cours d'une transformation l'énergie n'est ni créée ni détruite : elle peut être
convertie d'une forme en une autre ( travail, chaleur ), mais la quantité totale
d'énergie reste invariable. Cette loi constitue le premier principe de la
thermodynamique : l'énergie du système + celle du milieu extérieur est constante
lors d'une transformation, quelle que soit la nature de cette transformation.
45
L'énergie interne et l'enthalpie sont des grandeurs d'état qui vont nous permettre
de retrouver les variations d'énergie mises en jeu au cours d'une transformation.
Ces grandeurs sont définies à partir de l'énoncé du premier principe de la
thermodynamique.
46
Si Q est positive la transformation est endothermique, sinon elle est
exothermique.
Ces relations sont telles que CV représente donc la quantité de chaleur à fournir
à un système pour élever sa température de 1 degré à volume constant et CP, la
quantité de chaleur à fournir à un système pour élever sa température de 1 degré
à pression constante. La capacité calorifique d'un système s'exprime toujours en
47
unités d'énergie par degré, c'est à dire en J.K-1 dans le système international
d'unités. La capacité calorifique d'un système dépend de la taille de ce système
et elle est additive c'est-à-dire que si un système comprend plusieurs
constituants elle correspond à la somme des capacités calorifiques de chacun de
ces constituants affectées chacune par sa fraction massique respective.
La chaleur dégagée ou reçue lors d'une réaction ne dépend que de l'état initial et
de l'état final si la transformation s'effectue soit à volume constant, soit à
pression constante. Elle ne dépend pas du chemin parcouru pour aller de l'état
initial à l'état final. La loi de Hess découle donc directement de l'application du
premier principe de la thermodynamique. C'est en fait l'application de ce premier
principe à une transformation cyclique.
48
correspond à la réaction : ½O2 (g) O (g) pour laquelle la
variation d'enthalpie n'est pas nulle.
Les valeurs des pour la formation d'une mole de sont regroupées dans
des tables. Ces tables sont particulièrement utiles pour calculer les enthalpies
standard de réaction .
Si les corps simples sous leur forme moléculaire la plus simple ont pour formule
chimique , , et , l'application de la loi de Hess au cycle
49
où
50
généralement vise à maximiser le rendement thermique de combustion et
minimiser les polluants tels que CO, NOx etc. C’est dans ce cadre que certains
recourent aux foyers améliorés pour atteindre cet objectif.
51
quantité du comburant, dans le cas échéant, l’oxygène (air) doit être en excès. Et
ci-après l’expression qui permet de calculer l’excès d’air :
Exemple
100 mol/h de C3H8 sont brûlés avec 5000 mol/h d’air. Calculez l’excès d’air (%) et
évaluer la quantité d’énergie thermique qui s’en dégage par heure pour une
Example:
combustion complète.
100 mol/h C3H8 is combusted with 5000 mol/h air. Calculate the percentage excess air.
Basis: 1 hr
Reaction: C3H8 + 5 O2 3 CO2 + 4 H2O
1050 500
% excess air 100 110 %
500
Si l'on considère qu'une transformation d'un état moins désordonné vers un état
plus désordonné doit s'effectuer spontanément, le critère serait donc un
nouveau critère de spontanéité d'une transformation à l'échelle microscopique à
la condition que la variation d'entropie considérée soit celle de tout l'univers ...
L'entropie d'un corps pur est une fonction croissante de la température ; cette
croissance est discontinue à chaque température correspondant à un changement
d'état physique du corps pur. Le symbole de cette grandeur d'état est S.
Il vient donc pour une mole de solide pur dans son état standard :
53
C’e serait le cas si le composé i reste à l'état solide dans l'intervalle de
température de 0 à K. Si au contraire le composé passe à l'état liquide à Tfus K
et bout à
Alors il vient :
et
- Energie interne de Helmholz : F(T,V) = E – TS, cette fonction est utile pour décrire
les processus isothermes à volume constant, pour lesquels dq = dE et
(dF)p,T = dE – TdS = dq – TdS ≤ 0
- Energie interne de Gibbs ou enthalpie libre : G(T, P) = H – TS, cette fonction est
utile pour décrire des processus isothermes à pression constante, pour lesquels dq
= dH
(dG)P,T = dH – TdS = dq – TdS ≤ 0
Le tableau ci-après est le résumé des expressions de travail effectué pour chaque
système considéré.
54
Processus thermodynamiques
Processus Quantité Relation entre variables
constante
Isobare Pression
𝑊= 𝑃𝑑𝑉 = 𝑃(𝑉2 − 𝑉1 )
Isochore Volume 𝑊 = 0, ∆𝑄 = ∆𝑈
Isotherme Température 𝑉2
𝑊 = −𝑛𝑅𝑇𝑙𝑛 , 𝑑𝑈 = 0 , 𝑑𝑄 = 𝑑𝑊
𝑉1
Adiabatique Chaleur 1
𝑊= (𝑃 𝑉 − 𝑃1 𝑉1 ) , 𝑑𝑄 = 0 , 𝑑𝑈
𝛾−1 2 2
= −𝑑𝑊
γ est le ratio des chaleurs spécifiques à pression constante et volume constant =
𝐶𝑃
𝐶𝑉
55
IV.4.3.2. Travail effectué dans un processus adiabatique
Le travail effectué par un gaz durant une compression adiabatique à partir des
conditions initiales (P , V ) aux conditions finales (P , V ) est donné par
1 1 2 2
1
l’expression : 𝑊 = 𝛾−1 (𝑃2 𝑉2 − 𝑃1 𝑉1 )
56
MODULE II
INTRODUCTION A LA CHIMIE ORGANIQUE
57
I. ORIGINE DE LA CHIMIE ORGANIQUE
Les domaines actuels de la chimie sont les suivants: chimie analytique, biochimie,
chimie inorganique, nucléaire, organique, physique, chimie de polymères, chimie
théorique.
Les molécules organiques constituent l’essence même de la vie. Les protéines, les
acides nucléiques, les sucres et les graisses sont des composés dont le constituant
principal est le carbone. Les vêtements que nous portons sont faits de polymères
naturels (coton, soie) ou synthétiques (polyesters). Les isolants électriques, les
fiches dominos, etc. sont des produits issus de la polymérisation. Les produits
domestiques d’usage courants, dentifrices, savons, shampooings, déodorants,
parfums sont tous des produits de l’industrie chimique organique. On peut y inclure
aussi les peintures, plastiques, aliments, etc. Il ne faut pas oublier aussi toute
la panoplie de produits pharmaceutiques (médicaments, vaccins, antibiotiques)
et autres insecticides, fertilisants et pesticides.
Les éléments constitutifs des molécules organiques sont, par ordre de fréquence
décroissant:
• des métaux tels que Na, Li, Mg, Zn, Fe, Co, Cu, Cd, Pb, Sn,
...
58
II. STRUCTURE DES MOLECULES ORGANIQUES
Sont formés de liaisons covalentes, ou à caractère Sont formés de liaisons ioniques, ou à caractère
covalent dominant ioniques dominant
Sont rarement solubles dans l’eau, et encore plus Sont souvent des électrolytes, solubles dans l’eau
rarement des électrolytes
Ont souvent des points de fusion et d’ébullition bas, Ont souvent des points de fusion et d’ébullition
beaucoup sont des liquides à la température élevés, beaucoup sont des solides cristallisés à la
ordinaire température ordinaire
Ont le plus souvent une masse volumique voisine de Ont des masses volumiques variables et souvent
l’unité grandes (métaux)
Sont facilement décomposé par la chaleur; peu Ont généralement une grande stabilité
résistants à une température supérieure à 500°C thermique (matériaux réfractaires)
Ont le plus souvent des effets thermiques faibles Ont le plus souvent des effets thermiques forts
(faible différence d’énergie entre état initial et état (exothermiques ou endothermiques)
final)
THEORIE STRUCTURALE
Dans cette section, nous passerons en revue les concepts de base servant à la
formation des liaisons chimiques et à la représentation des diverses structures
chimiques. Nous n’entrerons pas dans le détail de la mécanique quantique sous-
jacente, mais les principes de base seront toutefois énoncés. Le but de cette
59
section est de nous amener tous à nous entendre sur une représentation
systématique des molécules.
A. Polarité
Lorsqu’une liaison chimique unit deux atomes identiques, les électrons qui la
constitue se retrouvent répartis au centre des deux atomes, à égale distance des
deux et également partagés entre eux.
Cependant, si ces deux atomes ne sont pas identiques, celui qui possède la plus
forte électronégativité attirera vers lui les électrons plus fortement. Le nuage
électronique ne sera plus symétrique et les charges électriques ne seront plus
situées au centre des deux atomes. On dit d’une telle liaison qu’elle est polarisée,
car elle agit comme si elle possédait un pôle positif et un pôle négatif. On dit aussi
qu’elle possède des charges électriques partielles positives et négatives.
H H
H Cl
La liaison ne sera plus 100% covalente, mais possédera un certain caractère ionique.
Toutefois, il faut se rappeler que même dans une liaison très polaire, par exemple
Na+ et F- qui est la plus polaire imaginable, les charges partielles ne sont que ±
0,9.
B. Moment dipolaire
L’état de polarisation d’une liaison est caractérisée par la valeur des charges δ+
δ-
et , mais aussi par le sens et la valeur de son moment électrique, ou moment
u=q*d
Où q est la charge absolue portée par chacun des atomes et d est la longueur de la
liaison. On exprime les unités de moment dipolaire de Debye (D), lorsque q est
exprimé en unités électroniques et d en nanomètres.
60
Le moment dipolaire est une quantité vectorielle, il possède un sens, une direction
et un module. On le représente par une flèche parallèle à la liaison, orientée par
convention du pôle + vers le pôle - (convention différente de celle des physiciens).
Une croix à l’opposé de la pointe de la flèche rappelle cette convention.
H Cl
Étant des quantités vectorielles, les moments dipolaires de toutes les liaisons
d’une molécule s’additionnent pour donner un moment dipolaire moléculaire global.
Il est ainsi possible que ce moment dipolaire résultant ne coïncide avec aucune
liaison. Il est aussi possible que la somme des moments dipolaires soit nulle. Ainsi
une molécule comme le CCl4, qui possède 4 liaisons ayant des moments dipolaires
important ne possède aucun moment dipolaire résultant à cause de sa symétrie. La
molécule est alors dite non-polaire, et ce bien que ses liaisons soient polarisées.
III. ALCANES
Avec cette section nous entreprenons l’étude des chaînes carbonées, base de la
structure de tous les autres composés organiques. Nous débutons aussi l’étude du
système de nomenclature en chimie organique en vigueur tel qu’il a été adopté par
l’Union Internationale de Chimie Pure et Appliquée.
Les alcanes sont des hydrocarbures saturés (pas de liaisons multiples) qui
constituent la charpente des molécules plus complexes.
61
• les alcanes cycliques, ou cycloalcanes possédant une formule
générale CnH2n.
La série de molécules qui répond à ces formules générales porte le nom de série
homologue (homos en grec signifie même que).
Avec un seul C, i.e. lorsque n=1, il n’y a qu’une seule molécule possible, le méthane:
H
H CH
H
Avec deux (2) C, il n’y a encore qu’une seule forme possible, l’éthane, car les atomes
de carbone ne peuvent être reliés entre eux à l’aide des atomes d’hydrogène qui
ne peuvent avoir qu’une seule liaison:
H H
H C C H
H H
H C C C H
H H H
Si l’on compare ces trois formules, il appert que l’on passe de l’une à l’autre (d’un
terme de la série au suivant), en remplaçant un H par un groupe méthyle:
H
C H
Il faut se rappeler ici que les deux représentations suivantes sont équivalentes:
H H H H H
H C C C H H C C H
H H H H H C H
62
car l’enchaînement est le même: un C portant 2 H entre deux C portant chacun 3 H.
Il n’existe donc qu’une seule formule développée pour les molécules CH4, C2H6, et
C3H8.
CH3
butane 2-méthylpropane
Si nous passons aux termes suivants de la série, on trouve trois formules réellement
différentes pour les pentanes:
CH3CH2CH2CH2CH3 pentane
CH3CHCH2CH3
primaires tertiaire
CH 3
H 3C C CH CH 2 CH
3
Pour bien différencier toutes ces molécules, il est donc bien important de bien
posséder les règles de nomenclature.
63
III.2 Nomenclature UICPA
Un examen plus approfondi des préfixes et des suffixes montre qu’il y a en fait
deux types de préfixes et deux types de suffixes. Les préfixes se divisent en
préfixes séparables et en préfixes non séparables.
64
diverses sont présents, un seul est cité en tant que suffixes,
les autres devenant des préfixes.
Un autre aspect doit retenir notre attention. C’est celui de la variation du degré
de saturation-insaturation d’un composé organique, et la façon de traduire cette
variation dans un nom. La variation du degré de saturation-insaturation se fait, en
termes de nomenclature, en modifiant le nom de l’hydrure parental.
Les hydrures parentaux se divisent en deux catégories: ceux qui sont saturés et
ceux qui sont insaturés. Si le degré de saturation est facile à déterminer (il
correspond au maximum d’atomes d’hydrogène compatible avec la valence des
atomes intéressés) le degré d’insaturation, qui peut être fort variable, est défini,
par convention, comme celui qui correspond au maximum de doubles liaisons non
cumulées. On exprime cette réalité par l’acronyme MADONC (MAximum de
DOubles liaisons Non Cumulées). Le benzène et le naphtalène sont des composés
de type MADONC et sont utilisés comme tels comme hydrures parentaux.
• au départ des hydrures parentaux saturés que sont les alcanes par le
changement de désinence -ane en -ène ou -yne: butane, but-1-ène,
but-1-yne
65
• au départ des composés de type MADONC, en utilisant des préfixes
non séparables hydro et déhydro, avec les préfixes multiplicatifs di-
, tétra-, etc.:1,2-dihydronaphtalène
Notons que le benzène fait exception à ce mode.
Finalement, notons que la confection d’un nom substitutif est un processus qui se
fait par étapes. Chaque étape a son importance, ses règles, ses critères. Il faut
franchir ces étapes dans un ordre déterminé de manière à éviter les erreurs, pour
aboutir à un nom univoque. Ces étapes sont:
66
complet - en français! (ce qui n’est pas de la chimie) -, puis en
ajoutant les préfixes multiplicatifs sans modifier l’ordre
orthographique établi précédemment et finalement en ajoutant
les indices de position appropriés, les stéréodescripteurs et les
modificateurs isotopiques, s’il y a lieu (devant les noms auxquels
ils sont associés).
Notes
Exemple
5- éthyl-3,4-diméthyloctane
6 1 1,1,2,6-tétraméthylcyclohexane
2-cyclobutyl-5- 2
cyclohexylhexane
67
Tableau III.1 : Groupements fonctionnels
68
Tableau 6.2 : Groupes substituants toujours désignés par des préfixes
Groupes Préfixes Groupes Préfixes
-SR R-sulfanyle-
Les cycloalcanes sont des alcanes dont une des chaînes est refermée sur elle-
même pour former un cycle. Il existe selon une très grande diversité:
III.4.3.1. Cyclohexane
69
En effet, si on le représente pas la configuration plane hypothétique on mesure un
angle C— C—C de 120°:
120 °
En fait il n’en est rien. Rappelez-vous que cette représentation est inexacte car
vous tentez de représenter en 2D ce qui est une molécule 3D. La molécule de
cyclohexane peut au contraire prendre deux formes particulières que l’on nomme
forme chaise et forme bateau. Les deux formes sont obtenues en déplaçant les
carbones 1 et 4 hors du plan de la coplanéité. Dans le premier cas, en directions
opposées, dans le second, du même côté. Il en résulte que la forme chaise se trouve
quasiment libre de toute tension.
Nous abordons dans ce chapitre une foule de classes de composés aux structures
et propriétés variées. Il faut bien se rappeler que ce sont les groupements
fonctionnels qui détermineront une bonne partie des propriétés et même des
structures des diverses classes de composés.
Autant l’étude des alcanes nous a renseigné sur le squelette des molécules
organiques et leurs points communs, autant le présent chapitre nous renseignera
sur leurs différences.
Les halogénures seront toujours nommés comme préfixes des hydrures parentaux.
70
IV.2 Alcools, éthers et thiols
Les alcools sont des composés dans lesquels un groupement hydroxyle est lié à un
carbone saturé. Leur formule est R—OH.
Aucun alcool n’est gazeux à la température de la pièce. Les alcools acycliques sont
liquides jusqu’en C12, et solides au-delà C12.
Les points d’ébullition des alcools sont beaucoup plus élevés que ceux des
hydrocarbures correspondants, et de presque tous les autres composés
fonctionnels portant le même nombre d’atomes de carbone.
On peut voir que le point d’ébullition grimpe énormément. Cela est dû à l’existence
de liaisons intermoléculaires que l’on appelle liaisons hydrogène. Elles résultent de
la forte polarisation de la liaison O—H qui entraîne la présence de charges
partielles sur O (δ—) et H (δ+).
R R R
O O O
H H H H H H
O O O
R R R
71
C’est cette attraction supplémentaire qu’il faut vaincre pour faire évaporer les
molécules. Bien que beaucoup moins forte qu’une liaison covalente, la liaison
hydrogène représente quand même une importante barrière énergétique à
franchir. La liaison hydrogène est présente partout où l’on rencontre une fonction
—OH ou —NH. Elle résulte toujours en une augmentation de l’attraction des
molécules.
Étant donné que les chaînes hydrocarbonées sont par nature hydrophobes (hydro,
grec, eau; phobos, grec, peur), celles-ci ne se dissolvent pas dans l’eau. Par contre,
la présence d’un groupement alcool capable de faire des liaisons hydrogènes rend
la molécule hydrophile. La solubilité dans l’eau des alcools dépendra donc de la
balance hydrophobe-hydrophile des molécules.
IV.2.2 Éthers
R—O—R’
Il faut toutefois se rappeler que l’on n’utilise jamais le terme éther dans la
nomenclature de ceux-ci. On utilise aussi parfois le terme “oxyde”:
méthoxyéthane ou CH3-O-CH2CH3 oxyde d’éthyle et de méthyle
72
En ce qui concerne leurs propriétés physiques, l’absence de possibilités de liaisons
hydrogène entraîne de fortes diminutions des points d’ébullition et de leur
solubilité dans l’eau en comparaison avec les alcools dont ils sont les isomères.
Ils sont chimiquement très peu réactifs et, pour cette raison, sont souvent
employés comme solvants.
La présence des 2 doublets libres rend toutefois les éthers apte à former des
liaisons de coordinence avec les molécules ayant des orbitales vides (BF3,
organomagnésiens), ou soit avec des cations (éther couronnes). La figure suivante
montre la structure d’un polyéther couronne fréquemment utilisé, l’éther-18-
couronne-6. Les éthers couronnes montrent la remarquable aptitude à lier
fortement les cations métalliques, les solubilisant ainsi dans les solvants
organiques en les isolants de la phase organique mais aussi en les rendant en même
temps accessibles. Le gabarit de la cavité peut être façonné pour permettre la
séquestration spécifique et sélective de certains cations.
O O
O O O O
+
K +
K
O O O O
O O
Les thiols, (theion, grec, soufre natif) encore appelés mercaptans, et les
thioéthers sont respectivement analogues des alcools et des éthers. Ici, un
atome de soufre remplace l’atome d’oxygène.
73
2-thioéthan-1-ol .......................
sulfure:
Les thiols sont surtout reconnus pour leur odeur très nauséabonde. Ils peuvent
être détectés à des teneurs aussi faibles que 0,02 ppb. Parmi les plus notoires,
citons le H2S et les composés naturels qui comme l’allicine donne l’odeur alliacée
de l’ail fraîchement coupé1:
O
S
S
IV.2.4 Amines
Les amines sont des composés dans lesquels un atome d’azote est directement lié
à un ou plusieurs atomes de carbone. Elles peuvent être considérées comme des
dérivés de l’ammoniac, NH3 résultant de la substitution progressive des trois
atomes d’hydrogène par des groupes hydrocarbonés. Il existe donc 3 classes
d’amines (primaire, secondaire et tertiaire) :
N: N: N: N:
H H H H R2 H R2 R3 R2 +
RN:3 R4
H R1 R1 R1 R1
ammoniac amine amine amine amine
primaire secondaire tertiaire quaternaire
aussi appelé
sel d'ammonium
méthylamine................................. CH3NH2
diéthylamine ................................. (CH3CH2)2NH
tributylamine ................................ (CH3CH2CH2CH2)3N
éthyl(méthyl)propylamine ........... (CH3CH2CH2)N(CH3)(CH2CH3)
V. HYDROCARBURES INSATURES
Dans ce chapitre, nous étudions l’influence des liaisons insaturées sur la structure
et les propriétés des molécules organiques.
V.1. Alcènes
75
On les appelle également hydrocarbures éthyléniques, du nom du premier terme
de la série, l’éthylène :
H2C=CH2
Les liaisons doubles C=C sont très fréquentes dans les composés naturels. La
réactivité de cette double liaison est caractéristique de tous les alcènes.
Les alcènes de 4 carbones et moins sont gazeux. Pour les autres, le point de fusion
et d’ébullition augmente avec le poids moléculaire. Toutefois, à nombre égal
d’atomes de carbone, les alcènes possèdent un point d’ébullition plus bas que les
alcanes parce qu’ils sont plus ramifiés (moins d’interactions de van der Waals).
Les alcènes sont insolubles dans l’eau, mais solubles dans les hydrocarbures. Les
alcènes possèdent la même formule brute que les cycloalcanes: CnH2n.
V.1.1. Nomenclature
but-1-ène ..................................
CH3CH2CH=CH2 but-2-ène
.................................. CH3CH=CHCH3
2-méthylpropène ..................... (CH3)2C=CH2
HH HCH3
C C C C
H 3C CH3 H3 C H
76
De plus, à cause de la rigidité de la double liaison qui empêche la rotation libre sur
l’axe carbone-carbone, les substituants sur les carbones impliqués dans la double
liaison peuvent se retrouver dans la configuration cis ou trans. Étant donné qu’il
est difficile d’attribuer de façon non ambiguë les conformations cis et trans
lorsque les atomes de carbones de la double liaison ne portent pas d’hydrogène, on
utilise le système E, Z du l’UICPA.
Ainsi, nommez les molécules suivantes (le problème est de savoir quels
groupements considérer en cis et trans):
DD FOCH3
C C C C
H3C H H3C CH2CH3
(E)-1,2-dideutéropropène (Z)-2-fluoro-3-méthoxypent-2-ène
Notons aussi qu’il existe 6 alcènes de formule C5H10, alors qu’il n’existe que 3
alcanes de formule C5H12. Il existera toujours un plus grand nombre d’isomères
pour les alcènes que pour les alcanes correspondants de même nombre d’atomes
de carbone.
On distingue :
V.2.1. Nomenclature
77
V.3. COMPOSES CARBONYLES: LE GROUPEMENT C=O
Les fonctions aldéhyde et cétone ont le même groupe fonctionnel >C=O, appelé
le groupe carbonyle. Ils ne diffèrent que par le nombre de groupes alkyles ou
aryles qui l’entourent, ou encore par le degré de substitution du carbone
fonctionnel.
HR2
C C
O O
R1 R1
Aldéhyde Cétone
On représente souvent les aldéhydes par RCHO. Il faut faire attention cependant
de ne pas écrire RCOH, qui suggère un groupement alcool. De même, les cétones
sont représentés par R—CO—R’ ou RCOR’. Il faut garder à l’esprit qu’il ne s’agit
pas d’un enchaînement R—C—O—R’, qui est un éther.
Les aldéhydes et les cétones peuvent être considérés comme des dérivés oxydés
des alcools.
Comme les alcools, l’oxygène carbonylique porte 2 doublets libres, ce qui explique
le caractère légèrement basique des groupes carbonyles.
78
polyaldéhydes, on utilise le suffixe —carbaldéhyde. Lorsque le groupe CHO n’est
pas porté par la chaîne principale, on utilise le préfixe formyle.
Étant donné qu’un aldéhyde est toujours en bout de chaîne, il ne nécessite pas
d’indice de position, même lorsque l’on parle de dialdéhyde. Il est à noter que le
carbone d’un groupement aldéhyde est le numéro 1, ce qui fixe automatiquement
la numérotation de la chaîne.
Une cétone nécessitera toujours la présence d’un indice de position. Enfin, notons
qu’on dit un aldéhyde et une cétone.
O
C
À cause de leurs doublets libres, les oxygènes sont basiques, alors que l’hydrogène
carboxylique est très acide. Le carbone porte une polarisation positive, et est
considéré comme un électrophile.
Tout comme les aldéhydes, les acides carboxyliques sont nommés d’après la
nomenclature de substitution. On remplace le —e de l’hydrure parental par le
suffixe —oïque et on fait précéder le nom par le mot acide.
79
Lorsque l’on rencontre des polyacides, on utilise le suffixe —carboxylique. Lorsque
le groupe COOH n’est pas porté par la chaîne principale, on utilise le préfixe
carboxy.
Il fut un temps où presque tous les acides gras (aliphatiques) portaient des noms
triviaux. On les appelait acides gras car, au début, ils étaient isolés des sources
naturelles, les graisses.
Aujourd’hui, officiellement, il en reste six dans la série des acides saturés: les
acides formique, acétique, propionique, butyrique, palmitique et stéarique. De
plus, une différence majeure existe entre ces noms: un seul, l’acide acétique,
peut être utilisé comme hydrure parental fonctionnalisé, c’est-à-dire peut
engendrer des noms substitutifs comme par exemple “acide chloroacétique”. Les
cinq autres noms ne peuvent être utilisés que pour nommer l’acide lui-même, non
substitué : ainsi, le nom de la molécule suivante ;
Cl-CH2-CH2-COOH
L’anion formé par le départ du proton acide porte le nom d’anion carboxylate,
RCOO-. Le nom est formé en remplaçant le suffixe —oïque par —ate et en
retirant le mot acide.
O
cyclohexanecarboxylate de sodium
O —
Na+
Enfin, il est intéressant de noter les noms et sources naturelles des acides
carboxyliques contenant de 1 à 6 atomes de carbone. Ces noms triviaux
provenaient de leur source d’extraction, et non pas de leur structure.
80
Les quatre premiers dérivés contiennent tous la structure R—CO—Z, ou Z est ou
contient un atome fortement électronégatif et porteur d’au moins un doublet
libre.
C C
RRRR R OOOO C C C
X OOHN
N
O R2 C H
R2 anhydride
d'acide Ester amide nitrile
halogénure d'acide
81
température élevée. Il en est de même avec le chloroforme. Le phosgène est un
gaz mortel.
O O O O
C
O H
+ H O
C C C + H2O
RR R O R
On les nomme en remplaçant le mot acide par le mot anhydride dans le nom d’un
acide carboxylique. Lorsque l’anhydride est substitué, on utilise le préfixe “bis”.
On s’en sert principalement pour effectuer les synthèses d’esters.
On connaît des anhydrides symétriques et mixtes: les premiers sont de loin les
plus importants. Le plus connu est sans doute l’anhydride acétique:
O O
C C
H3C O CH3
O O O
O O O
anhydride succinique anhydride maléique anhydride
glutarique
La réaction est catalysée par les acides forts comme H2SO4 et est réversible. On
aboutit toujours à un Rappelons ici que les alcools réagissent avec les acides
carboxyliques pour former des esters. Cet état final ou les 4 produits cohabitent.
82
Dans cet équilibre, c’est le groupement — OH de l’acide qui part avec le H de
l’alcool.
O O
R C
C
R + R' OH + H2O
OH O R'
O O
C CH3CH3CH2 C
O CH2CH3CH3 O
H H R3
Les amides primaires sont solides, à l’exception de la formamide (Fu 2.5°C). Les
amides primaires et secondaires sont fortement associées par liaisons hydrogène
intermoléculaires. La diméthylformamide, HCON(CH3)2, est très polaire et
83
constitue un excellent solvant des composés organiques et minéraux, tout en étant
aprotique.
On nomme les nitriles comme les amides: en remplaçant la terminaison ique par
nitrile ou en utilisant simplement le suffixe nitrile. Lorsque l’emploi d’un préfixe
est nécessaire, le terme cyano est utilisé.
Les nitriles possèdent un moment dipolaire élevé; leur point d’ébullition est
légèrement plus élevé que les alcools de masse moléculaire comparable. On se sert
principalement des nitriles pour effectuer les synthèses.
socyanure.... —N C:
cyanat —O-C N
carbodiimide . —N=C=N—
Dans ce chapitre nous aborderons les molécules aromatiques et leurs dérivés. Les
arènes sont les hydrocarbures dont la forme dérive de celle du benzène :
84
H
H C H
C C ou ou
C C
H C H
H
C’est Friedrich August Kekulé qui suggéra en 1865 la structure la plus probable
du benzène, un composé de formule C6H6 obtenu par pyrolyse de l’huile de baleine
en 1825 par Michael Faraday. C’est un produit hautement insaturé, mais qui est
totalement dénué de la réactivité habituelle observée chez les alcènes ordinaires.
Sa structure ne fut définitivement élucidée qu’en 1931. On sait maintenant que le
benzène possède deux (2) formes de résonance équivalentes du cyclohexatriène.
Dans le cas des cycles benzéniques, que nous verrons en détails plus tard, il
convient de mentionner que toutes les liaisons entourant les atomes de carbone
possèdent un angle de 120°. Ceci implique que la molécule est plane. Une grande
partie des propriétés physicochimiques de cette classe de composés découle
directement de ce fait.
HH H H
H H
HH H H
Ces molécules contiennent au moins un cycle (ou noyau) benzénique. Nous verrons
qu’elles peuvent en comporter plusieurs, liés par un côté commun (pyrène), leurs
sommets (biphényle), et comporter des chaînes aliphatiques latérales
(phénylacétylène et cyclohexylbenzène).
85
C
C
H
L’enlèvement d’un hydrogène porté par un carbone du cycle fournit un groupe aryle
(symbole Ar). L’enlèvement d’un hydrogène porté par un carbone d’une chaîne
latérale fournit un groupe alkyle (symbole R).
CH2 —
Il importe ici de définir pour les besoins de nomenclature les positions occupées
par les différents substituants sur le cycle benzénique:
Substituant principal
ortho ortho
méta méta
para
XIII. Phénols
OHCH2OH
86
XIV. COMPOSES CARBONYLES
87
Module III
CHIMIE INORGANIQUE
88
Présentation
Contenu :
1) Chimie du carbone, du silicium, de l’azote, du phosphore, de l’oxygène, du
soufre, des halogènes (chlore), de l’eau.
2) Chimie des métaux des colonnes principales (aluminium,...), des métaux de
transition (cuivre, fer,…) et des terres rares (lanthanides et actinides).
- De relever les propriétés physico-chimiques des corps purs et des composés des
non-métaux et des métaux, leur réactivité chimique, leurs utilisations dans
l’industrie et la vie de tous les jours.
- de décrire, concevoir et prédire les transformations faisant intervenir quelques
substances inorganiques les plus couramment rencontrées.
- De décrire le schéma de la métallurgie des principaux métaux (aluminium, cuivre
et fer) ainsi que l’obtention des matériaux inorganiques de base (ciments,
céramiques et verres).
1. Introduction
89
2. Principes
Le mot élément correspond à une notion abstraite de l’ensemble des atomes ayant
le même nombre atomique Z (même nombre de protons). Les chimistes se sont
aperçus depuis longtemps que les éléments ne sont pas tous entièrement
différents les uns des autres, et qu’il existe des analogies entre les propriétés de
certains d’entre eux. Par exemple le lithium, le sodium, le potassium réagissent
tous les trois violemment avec l’eau en donnant un dégagement d’hydrogène ; de
même les gaz hélium, néon, argon sont tous trois caractérisés par une absence
totale de réactivité chimique.
Les liaisons qui forment les composés inorganiques sont généralement ioniques ou
covalentes. En guise de rappel, une liaison ionique (ou liaison électrovalente) est
un type de liaison chimique qui peut être formé par une paire d'atomes possédant
une grande différence d'électronégativité (par convention, supérieure à 1,7)
typiquement entre un non-métal et un métal. Le métal donne un ou plusieurs
électrons pour former un ion chargé positivement (cation). Le non-métal capte ces
90
électrons pour former un ion chargé négativement (anion). Par ailleurs, une liaison
covalente est une liaison chimique dans laquelle deux atomes se partagent deux
électrons (un électron chacun ou deux électrons venant du même atome) d'une de
leurs couches externes afin de former un doublet d'électrons liant les deux
atomes. C'est une des forces qui produit l'attraction mutuelle entre atomes.
2.3. La cristallographie
Un cristal est un solide dont les constituants (atomes, molécules ou ions) sont
assemblés de manière régulière, par opposition au solide amorphe. Les propriétés
physico-chimiques d'un cristal sont étroitement liées à l'arrangement spatial des
atomes dans la matière. Le cristal est l’un des états de la matière les plus
importants pour les matériaux inorganiques.
91
Figure 1 : Les 14 réseaux de Bravais
92
Diffraction: les techniques de diffraction sont particulièrement utilisées
pour déterminer les structures des composés chimiques et ont l'avantage
d'être des méthodes non destructives. La diffraction aux rayons X permet
de déterminer la position des atomes et des ions qui composent un composé
solide. La diffraction de neutrons permet d'obtenir des informations
structurales supplémentaires, et en particulier la position des atomes légers.
Spectroscopie d’absorption : l'absorption (et parfois la ré-émission) des
radiations électromagnétiques permet d'obtenir des informations sur les
niveaux d’énergie des composés inorganiques et est aussi souvent utilisée
pour des analyses quantitatives. Ces techniques sont généralement non
destructives.
Résonance : les techniques de résonance se basent sur l'application d'un
champ magnétique pour faire entrer en résonance la séparation entre les
niveaux énergétiques d'un composé. La résonance magnétique nucléaire et
la résonance paramagnétique électronique impliquent la résonance
magnétique, avec les niveaux énergétiques du noyau atomique pour la RMN
et des électrons non appariés pour la RPE. La spectroscopie Mössbauer
quant à elle est basée sur l'absorption résonante de radiations par le noyau
atomique et exploite le fait que les niveaux d'énergie du noyau sont
sensibles à l'environnement électronique et nucléaire.
Ionisation: les techniques d'ionisation permettent de bombarder un
échantillon avec des radiations ou des particules de hautes énergies et de
mesurer les énergies d’ionisation. Les techniques concernées sont la
spectroscopie de photoélectrons, la spectroscopie d’absorption des rayons
X et la spectrométrie de masse.
Analyses chimiques : ces méthodes permettent de déterminer la
composition élémentaire des composés et sont généralement destructives.
Techniques d’absorption atomique, l’analyse élémentaire, la spectrométrie
de fluorescence des rayons X et les méthodes d’analyses thermiques.
Électrochimie : les techniques électrochimique, et notamment la voltamétrie
cyclique, permettent de sonder les réactions d’oxydoréduction d'espèces en
solution.
93
3. Chimie descriptive des éléments
Le carbone
Le diamant est isolant ; c’est le plus dur des composés connus (utilisation comme
abrasif) ; sa durabilité, sa clarté et son indice de réfraction élevé en font une
pierre précieuse particulièrement appréciée. Le graphite est conducteur, mou, noir
(faible éclat métallique) et n’est pas durable. Dans le diamant, chaque atome de
carbone utilise quatre orbitales hybrides sp3 pour former quatre liaisons simples
(154 pm) avec quatre atomes adjacents disposés aux sommets d’un tétraèdre
régulier. Il en résulte une structure covalente tridimensionnelle.
94
Figure 2.Huit formes allotropiques du carbone a) diamant, b) graphite c) lonsdaléite
d) C60 e) C540 f) C70 g) carbone amorphe h) nanotube
Le carbone :
Azote, phosphore
95
certaines bactéries sont capables de fixer l’azote atmosphérique dans la matière
organique, mais elles sont rares.
Le dioxygène
L'oxygène est la tête de file du groupe des chalcogènes, souvent appelé groupe de
l'oxygène. Il a été découvert indépendamment en 1772 par le suédois Carl Wilhelm
96
Scheele à Uppsala, et en 1774 par le Britannique Joseph Priestley dans le
Wiltshire.
L'oxygène est un non-métal qui forme très facilement des composés, notamment
des oxydes, avec pratiquement tous les autres éléments chimiques. Cette facilité
se traduit par des énergies de formation élevées mais, cinétiquement, le dioxygène
est souvent peu réactif à température ambiante. Ainsi un mélange de dioxygène
et de dihydrogène, de fer ou de soufre, etc., n'évolue qu'extrêmement lentement.
L’ozone est un gaz bleu, diamagnétique (pas d’électrons célibataires), dont l’odeur
caractéristique est détectable dès 0,01 ppm dans l’atmosphère. Cette molécule
possède une variation d’énergie libre ΔG° de formation très positive (+163,2
kJ/mol) et est donc thermodynamiquement instable : à l’équilibre, la réaction de
décomposition spontanée de l’ozone 2O3 → 3O2 (triplet) doit donc être
extrêmement déplacée à droite.
Mais la cinétique de cette réaction est lente et l’ozone est donc métastable. Une
fois formé, par exemple par voie photochimique dans la haute atmosphère, il peut
subsister longtemps. Il joue un rôle important dans la protection contre le
rayonnement ultra-violet : la molécule de O3 absorbe en effet fortement la lumière
entre 220 et 290 nm.
Par contre, certaines espèces comme le radical ClO peuvent agir comme
catalyseurs de la décomposition de O3 ; elles fournissent une nouvelle voie, plus
rapide, de destruction de l’ozone atmosphérique.
On ne peut représenter sa structure de Lewis de l’ozone qu’au moyen de formes
de résonance comme dans la figure ci-après :
97
Chimiquement, il s’agit d’un oxydant très fort. L’ion ozonure (O3)- existe, mais est
instable. Le principal couple redox impliquant O3 est :
Les oxydes
L’oxygène est susceptible de réagir avec presque tous les éléments du tableau
périodique pour former des oxydes. La classification des oxydes peut se faire de
plusieurs manières.
Avec les éléments les plus électronégatifs du tableau périodique, l’oxygène donne
des édifices moléculaires de taille limitée, à liaison covalente. Avec les éléments
les plus électropositifs, la liaison est ionique : on a formation d’un cation (1 ou 2)
de l’élément électropositif, et généralement d’un anion oxyde O2- . Cations et
anions donnent des empilements tridimensionnels, souvent cristallins. Entre ces
deux comportements limites, il existe une classe d’oxydes « polymériques » où des
liaisons partiellement covalentes, X-O-X, permettent la constitution d’un réseau
potentiellement infini. Le « branchement » de l’élément X dépendra de sa valence :
le silicium (Si), de valence 4, forme une grande variété d’oxydes polymériques.
L’anion oxyde O2- est une base très forte. Les oxydes qui le contiennent donnent
donc, au contact de l’eau, des solutions très basiques et sont évidemment appelés
oxydes basiques :
-
Na2O + H2O → 2Na + + 2 OH
98
CO2 + H2O → H2CO3 → (HCO3)- + H+
SO3 + H2O → H2SO4 → (SO4)2- + 2 H+
Certains oxydes acides jouent un rôle important dans la chimie atmosphérique. Les
pétroles bruts contiennent des quantités non négligeables de soufre dont la
combustion donne des « SOx » (SO2 et/ou SO3). Le dégagement de ces oxydes de
soufre dans l’atmosphère est à l’origine des pluies acides. Pour limiter le
phénomène, une désulfuration des bruts de plus en plus sévère est imposée avant
leur utilisation pour la fabrication de fiouls et carburants.
99
oxydantes par exemple vis-à-vis d'ions iodure et des propriétés réductrices par
exemple vis-à-vis des ions permanganate.
O2 + 2H + + 2 e - → H2O2 E° = +0,67 V.
(Par exemple, l’eau oxygénée réduit l’ion permanganate en solutions acides)
a) Le soufre élémentaire.
100
C'est un élément essentiel pour tous les êtres vivants ; il intervient dans la formule
de deux acides aminés naturels, la cystéine et la méthionine et, par conséquent,
dans de nombreuses protéines. Le soufre sert à 90 % à préparer l'acide sulfurique,
produit de base de l'industrie chimique. Il est notamment employé comme engrais
(sulfates) (60 % de la production) et phytosanitaire fongicide (contre l'oïdium de
la vigne). Environ 34 % sert à des applications non agricoles comme la fabrication
du caprolactame-monomère qui intervient dans la préparation du Nylon-6, dans les
processus de lixiviation en exploitation minière, à l'élaboration du dioxyde de
titane, des tripolyphosphates pour les détergents, à l'alimentation animale et
humaine, à la fabrication de la pâte à papier, à la fabrication de l'acide
fluorhydrique. Il est aussi utilisé pour fabriquer la poudre à canon, les laxatifs,
était utilisé dans les allumettes, des insecticides, etc.
b) Les sulfures
Le soufre peut remplacer l’oxygène dans un grand nombre de composés (cfr. Partie
de la chimie organique). Notamment, il forme avec les métaux des sulfures
polymériques ou ioniques.
Des polysulfanes, H2S n , avec n = 2...8, ont été préparés. Ce sont des liquides
assez réactifs, quoique beaucoup plus stables que d’éventuels analogues oxygénés.
101
oxydes de soufre, les plus stables étant SO2 et SO3. Les composés S2O, S2O2,
SO4 et SO sont entre autres instables. Ce dernier se décompose totalement en
moins d'une seconde.
102
H2SO4 (l) + SO3 (g) → H2S2O7 (l),
qui est ensuite hydraté pour libérer de l'acide sulfurique, avec un rendement
moyen de 30 % :
Molécules dihalogènes
Les éléments halogènes, dans leur état le plus stable à 298K sous pression de 1
bar (état thermodynamique standard), se trouvent sous forme de molécules
diatomiques X2.
X2 F2 Cl2 Br2 I2
Etat physique gaz incolore gaz jaune- liquide rouge- solide violet
(conditions usuelles) verdâtre orangé foncé à
l'éclat
métallique
Tf (°C) -218,6 -101,0 -7,25 113,6
Téb (°C) -188,1 -34,0 59,5 185,2
ΔHf (kJ mol-1) 0,51 6,41 10,57 15,52
ΔH0éb (kJ mol-1) 6,54 20,41 29,56 41,95
ΔH0diss (kJ mol-1) 158,8 242,58 192,77 151,10
X2(g) → 2X(g)
X-X (pm) (gaz) 143 199 228 266
103
X-X (pm) (solide) 149 198 227 272
plus courte distance 324 332 332 350
intermoléculaire
X...X (pm) (solide)
Le fluor est le plus réactif des éléments. Il est aussi le plus électronégatif, ce qui
fait du difluor le seul composé capable d’oxyder le dioxygène. En solution aqueuse,
il se comporte comme un oxydant fort, suivant la demi-réaction :
F2 + 2 e- = 2 F- ; E° = 2,866 V
Cette valeur élevée de E° indique que le difluor peut oxyder l’eau en O2 à n’importe
quel pH.
Cl / Cl- : E° = 1,40 V.
Br / Br- : E° = 1,09 V.
I / I- : E° = 0,54 V.
Tous les éléments de cette famille ont en commun une très grande réactivité des
métaux. Ces éléments, très électropositifs, n’apparaissent jamais sous forme
élémentaire (M) dans la nature, seulement sous forme ionique (M+ ).
Les corps simples alcalins sont des métaux mous qui sont extrêmement réactifs.
Il faut les stocker sous atmosphère inerte (N2 ou même Ar pour Li).
104
Réactivité des métaux alcalins envers l’eau (réaction la plus
caractéristique)
Les sels des métaux alcalins sont des composés ioniques typiques qui sont
presque tous bien solubles dans l’eau (notamment les sels de sodium).
Exemple de sels extraits ou produits à l’échelle industrielle : NaCl (sel de table),
KCl (sylvine), Na2CO3 ·10H2O (soude cristalline), Na2SO4 ·10H2O (sel de Glauber),
NaNO3 (caliche), K2 CO3 (potasse), KNO3 (salpètre), Li2CO3 (carbonate de lithium)
Procédé chlore-alcali
Procédé solvay
105
Tableau 5. Les caractéristiques des métaux alcalins
106
Elaboration des métaux par électrolyse des chlorures en fusion :
Mis à part les halogénures de béryllium (qui sont des molécules covalentes), les
sels des métaux alcalinoterreux sont des composés ioniques.
107
suppléments alimentaires). Contrairement à Ca2+,Mg2+ et Sr2+, les cations Ba2+ et
notamment Be2+ sont toxiques.
Le ciment est un liant hydraulique (qui durcit sous l'action de l'eau), utilisé dans
la préparation du béton, et aujourd'hui le plus souvent employé dans la
confection des dallages, des parpaings, des enduits et des mortiers. La figure ci-
dessous explique le schéma d’obtention du ciment.
Tandis que l’aluminium forme uniquement des cations Al3+, les métaux terreux
supérieurs forment non seulement des cations M3+ mais aussi des cations M+ , ce
qui représente l’état d’oxydation prédominant du thallium.
L’aluminium
a) Présentation
Le corps simple aluminium est un métal malléable, de couleur argent, remarquable
pour son inaltérabilité note 1 et sa faible densité. C'est le métal le plus abondant
de l'écorce terrestre et le troisième élément le plus abondant après l'oxygène et
le silicium ; il représente en moyenne 8 % de la masse des matériaux de la surface
solide de notre planète. L'aluminium est, en règle générale, trop réactif pour
exister à l'état natif dans le milieu naturel note 2 : on le trouve sous forme
combinée dans plus de 270 minéraux différents. Son minerai principal est la
bauxite : il y est présent sous forme d’oxyde hydraté dont on extrait l’alumine. Il
108
peut aussi être extrait de la néphéline, de la leucite, de la sillimanite, de
l'andalousite et de la muscovite.
L'aluminium métallique est très oxydable : le métal mis à nu par une entaille, une
découpe, un usinage s'auto-passive immédiatement par oxydation, même en
conditions favorables : une couche d'alumine Al2O3 imperméable de quelques
nanomètres d'épaisseur le protège de la corrosion (les conditions favorables sont
essentiellement : environnement peu chaud, peu humide, peu pollué, peu salé ;
alliage de qualité adaptée). L'oxydabilité de l'aluminium doit être techniquement
contrôlée dans les processus industriels ; elle est mise à profit dans certains
d'entre eux (les deux principaux sont l'oxydation rapide amplifiée forcée anodique
électrolytique et le colmatage rapide par hydratation à chaud).
109
Principe
Le bain est ici considéré comme un électrolyte dans lequel se dissout l'alumine et
ne tient aucun rôle dans les réactions.
110
Figure 3.2.3 : Schéma de la cuve d'électrolyse
c) La recyclabilité
L’aluminium a une excellente recyclabilité. Il nécessite 95 % d’énergie en moins
et une tonne d’aluminium recyclé permet d’économiser quatre tonnes de bauxite
(l’électrolyse de séparation réclame en effet beaucoup d’énergie). L’aluminium
est quasiment recyclable à l’infini sans perdre ses qualités, mais à une condition,
ne pas fondre dans un même bain des alliages de composition différente. Les
producteurs refusent souvent une partie significative de l’aluminium de collecte
dans les déchets ménagers.
Les éléments germanium, étain et plomb font partie de la 4 ème colonne principale
(dénomination classique) ou de la 14ème colonne (dénomination IUPAC) du tableau
périodique. Ces éléments semi-métalliques à métalliques sont les homologues du
non-métal carbone et du métalloïde silicium.
La chimie de ces métaux est caractérisée par la coexistence des états d’oxydation
4 et 2 : Tandis que le germanium préfère l’état d’oxydation 4 et le plomb l’état
d’oxydation 2, l’étain accepte facilement les deux états d’oxydation 2 et 4.
111
Alors que les propriétés du carbone sont strictement celles d’un non-métal, le
caractère métallique de ses congénères augmente lorsqu’on descend dans le
groupe : l’étain, et particulièrement le plomb, sont clairement métalliques.
Tous les éléments du groupe, à l’exception du plomb, ont au moins une phase solide
présentant la structure diamant. Dans le cas de l’étain, la variété diamant (étain
gris) est métastable par rapport à une autre forme (étain blanc) dans laquelle
chaque atome d’étain possède 6 voisins (environnement octaédrique fortement
déformé). Le plomb présente une structure cubique compacte.
Silicium Germanium
Le silicium est l'élément le plus abondant dans la Ce métalloïde est semi-conducteur et cristallise
croûte terrestre après l’oxygène, soit 25,7 % de avec la même structure que le diamant, tout comme
sa masse. On le trouve sous forme de silice le silicium. Il possède cinq isotopes naturels, dont
amorphe (dans le sable), ou sous la forme de silice le 76Ge, qui est faiblement radioactifs.
minérale (le quartz, la cristobalite) ou d'autres
silicates (feldspaths, kaolinite,…). La quasi-totalité du germanium est récupérée dans
les fonderies de zinc ‘sous-produit de fusion).
Sous sa forme amorphe, la silice (SiO2) est
Les premiers transistors avaient comme substrat
utilisée depuis très longtemps comme composant
essentiel du verre. Il a depuis le milieu du XX le germanium.
siècle de nouveaux usages en électronique (diodes,
transistors), pour la production de matériaux tels
que les silicones ou, pour fabriquer des panneaux
solaires photovoltaïques.
Etain Plomb
112
L'étain existe aux états d’oxydation 0, +II et Le plomb est un élément toxique mutagène et
+IV. À température ambiante, le corps simple reprotoxique, sans valeur connue d'oligoélément.
étain est un solide métallique. Il a en effet été classé comme potentiellement
cancérigène en 1980, classé dans le groupe 2B par
L'étain est connu depuis l'antiquité où il servait à
le Centre international de recherche sur le cancer
protéger la vaisselle de l'oxydation et pour
(CIRC) puis comme probablement cancérigène pour
préparer le bronze. Il est toujours utilisé pour
l'humain et l'animal en 2004.
cet usage, et pour le brasage. Cet élément est
peu toxique. Rare à l’état natif, l'étain est Le plomb est un contaminant de l’environnement,
essentiellement extrait d'un minéral appelé toxique dès les faibles doses. Les maladies et
cassitérite où il se trouve sous forme d'oxyde symptômes qu'il provoque chez l'humain et
SnO2. l’animal sont regroupés sous le nom de
« saturnisme».
Le silicium
Le silicium :
• est un non-métal.
• est semi-conducteur (Eg = 1,12 eV à 25 °C).
• ne présente qu’une très faible tendance à la caténation.
• forme principalement des combinaisons covalentes, ainsi que des oxoanions
renfermant des liaisons covalentes.
• se prête facilement à une expansion de l’octet (exemples : SiF5- , SiF2- ).
• ne forme que rarement des composés au degré d’oxydation II (SiF 2 est
obtenu par réduction de SiF 4 par Si à ≈ 1150 °C et sous faible pression
(≈ 10 -6 atm), et est très instable).
• forme des hydrures (silanes) instables et réactifs facilement oxydés (SiH
4 s’enflamme spontanément à l’air) et rapidement hydrolysés par les bases.
• forme des halogénures moléculaires qui sont facilement hydrolysés.
• forme un oxyde (SiO2 ) qui peut être considéré comme une molécule infinie
(solide covalent).
Silicates
113
silicates ferromagnésiens (chlorites, serpentines, amphiboles, pyroxènes,
péridots, olivines ou grenats) ;
aluminosilicates, dans lesquels l’aluminium remplace partiellement le silicium
(feldspaths riches en silice, zéolites, micas) ;
silicates d’alumine (tourmaline, grenats).
114
3.3. La triade du cuivre
Les métaux monétaires sont des métaux par excellence : Ils sont plus ductiles
(malléables) et plus conducteurs (thermiquement et électriquement) que les autres
métaux. Ces propriétés les conditionnent, ensemble avec leur stabilité et leur éclat
métallique, pour des utilisations diverses.
Le cuivre
Naturellement présent dans la croûte terrestre, le cuivre à faible dose est
essentiel au développement de toute forme de vie. Il est majoritairement utilisé
par l'homme sous forme de métal. Le cuivre pur est un des seuls métaux colorés
avec l'or et l'osmium. Il présente sur ses surfaces fraîches une teinte ou un éclat
métallique rose saumon : ce « métal rouge » apprécié en orfèvrerie et en
bijouterie, par exemple comme support de pièces émaillés ou émaux rares, était
dédié à la déesse de la beauté Aphrodite et aux artistes. On le désigne parfois
sous le nom de cuivre rouge par opposition aux laitons (alliages de cuivre et de
zinc) improprement nommés « cuivre jaune ». Métal ductile, il possède des
conductivités électrique et thermique particulièrement élevées qui lui confèrent
des usages variés. Il intervient également comme matériau de construction et
entre dans la composition de nombreux alliages, les cupro-alliages.
Le cuivre, aujourd'hui métal usuel, est le plus ancien métal utilisé par l’homme10.
Le point de fusion n'est pas trop élevé, la facilité de réduction de l'oxyde de cuivre,
souvent par un simple feu de bois, est remarquable.
Métallurgie et affinage
Les minerais soufrés primaires, déjà décrits, permettent plus de 80 % de la
production, il s'agit de la pyrométallurgie du cuivre. Le cuivre est accompagné des
autres éléments métalliques Fe, Co, Ni, Zn, Mo, Pb, , et parfois des précieux Ag,
115
Au, Pt et platinoïdes qu'il est intéressant de récupérer dans les boues anodiques,
mais aussi de Ge, Se, Te, As,
Le minerai cuprifère de l'ordre de 2 % de cuivre, est concentré en cuivre après
des étapes techniques mécanisées de tamisage, concassage, broyage et triage,
notamment une séparation par flottation par des agents tensio-actifs sélectifs et
hydrophobes tel que l'amylxanthate de potassium. Ce « minerai concentré »
contenant de 20 % à 40 % de cuivre est grillé en présence de silice, pour obtenir
un laitier surnageant à base de minéraux stériles et des mattes à base de sulfures
de fer et cuivre contenant de l'ordre de 40 à 75 % de cuivre selon les procédés.
Le cuivre peut être distribué, outre les cylindres, les tubes ou les fils d'usages
spécifiques, par tôles (pleines ou perforées) ou plaques, barres pleines qui peuvent
être méplates, carrées, rondes, par barres perforées, par barrettes taraudées,
par barres souples isolées, par fils trolley, par feuillards, par bandes paratonnerre,
par bandes spécifiques pour câbles ou transformateurs, par disques
(emboutissage),
116
Le cuivre recyclé peut être revendu sous forme de grenailles de diverses qualités
(pureté) et granulométries.
Le cuivre présente un aspect nettement plus mou vers 830 et fond vers 1 085.
Alliages notables
Très tôt, des alliages plus fusibles, plus durs que le cuivre purifié et surtout aptes
à un moulage de qualité, ont été mis au point par essai et erreur, sans qu'on sache
leur véritable nature chimique. Parfois, ils étaient réalisés directement à partir
de minerais, et considérés comme des métaux singuliers à part, ainsi les bronzes
antiques obtenus avec des minerais d'étain et les laitons anciens avec ceux de
zinc…
Airain, AlNiCo (parfois un peu de cuivre), alfénide ou métal blanc (cuivre avec Zn,
Ni, Fe), Alliage d'aluminium pour corroyage série 2000, Alliage de Devarda (Al avec
un peu de Zn), amalgame de cuivre (mercure), argenton (Ni,Sn), avional (aluminium,
Mg, Si), billon (alliage) (cuivre allié à l'argent), britannium (Sn,Sb), bronze (étain),
bronze arsénié (étain et arsenic), bronze au béryllium (béryllium), bronze
phosphoreux (idem avec un petit peu de P), constantan (nickel), cuproaluminium
(aluminium), cunife (Ni, Fe), cuprochrome, cupronickel (nickel), Dural ou duralium,
laiton (zinc), Laiton rouge (un peu Zn), maillechort (nickel et zinc), moldamax
(béryllium), Orichalque, Mu-métal type (NiFe15Cu5Mo3, or blanc, or nordique (un
peu de Zn, Al et Sn), potin (étain et plomb), ruolz (Ni,Ag), shakudō (avec un peu
d'or), tumbaga (or), tombac (un peu de Zn), virenium (un peu de Zn, Ni), zamak
(zinc, aluminium et magnésium)
Les laitons, malléables et ductiles à froid, présentent une couleur d'autant plus
dorée que la teneur en cuivre est élevée. Cette belle couleur justifie son emploi
comme garniture de lampes et de meubles flambeaux, mais inspire aussi la création
117
de faux-bijoux, autrefois à base de « chrysocolle » ou d'« or de Mannheim ». Les
laitons laissent pourtant une mauvaise odeur aux bouts des doigts qui les
manipulent. Ils ont été et sont parfois encore utilisés en tuyauterie, robinetterie
et visserie, comme ustensiles de ménages, instrument de physique (désuet),
boutons, épingles et fils, garniture de couteaux, pistolets, ressorts, engrenages et
pignons, échangeurs de chaleur, radiateurs. Les supports d'instrument de marine
étaient en laiton jaune à 20-40 % Zn, alors que les sextants l'étaient en laiton
blanc à 80 % Zn.
L'addition de zinc et de nickel permet d'obtenir des maillechorts, par exemple à
20-28 % Zn et 9-26 % Ni. Ils sont idoines à la fabrication de couverts, de
vaisselles et de gobelets, de théières, de pièces de sellerie et des éperons du fait
de leur grande dureté, d'instruments d'optique et de mécanique de précision, par
exemple des pièces pour les mouvements d'horlogerie, du fait de leur faible
inaltérabilité à l'air. Ce sont aussi des alliages monétaires.
Outre le Zn, le Ni et le Sn, les alliages de cuivre peuvent être à base de plomb Pb,
d'argent Ag ou d'or Au, ou à faibles teneur d'Al ou de Si.
Le cuivre au tellure, ainsi que le cuivre au soufre à moindre mesure, est un matériau
métallique idéal pour le décolletage ou la fabrication rapide et précise de pièces
par usinage, voire le matriçage à chaud. Le cuivre au tellure peut être employé
également en soudage par buse plasma, pour les connexions électriques des
batteries et la boulonnerie.
118
3.4. Le fer et les métaux ferreux (oxydes de fer)
3.4.1. Présentation
En solution aqueuse, l’élément chimique fer est présent sous forme ionique avec
deux valences principales :
Fe2+ (l'ion fer(II), anciennement appelé ferreux). Suivant l'environnement
chimique en solution, il peut prendre différentes couleurs. La solution
obtenue par dissolution de sel de Mohr, par exemple, présente une couleur
119
vert pale. Une telle solution est stable pour les pH inférieurs à 6. Pour un
pH supérieur à cette valeur, l'hydroxyde de fer(II) Fe(OH)2 précipite ;
Cela indique que le fer métallique n'est pas stable en milieu aqueux. Il s'oxyde
d'autant plus vite que le pH est bas.
Cela indique également qu'en présence de dioxygène dissous (E°(O2 / H2O) = 1,3,
les ions fer(II) ne sont pas stables non plus.
L'oxydoréduction est une manière de titrer les ions fer(II), par exemple par les
ions cérium(IV) (couple Ce4+/Ce3+) ou par les ions permanganate MnO4− (couple
Bien que la réduction en fer métallique des ions du fer soit possible, elle est
rarement pratiquée à partir de solution aqueuse.
Le fer n'est pratiquement pas utilisé à l'état pur (hormis pour résoudre certains
problèmes de soudabilité, notamment sur aciers inoxydables). La fonte et l'acier
(1 000 Mt) sont les principaux alliages :
120
L'ajout de divers éléments d'additions permet d'obtenir des fontes et des aciers
spéciaux, mais l'élément ayant la plus forte incidence sur les propriétés de ces
alliages reste le carbone.
Les principaux minerais de fer sont des sulfures, des carbonates et des oxydes.
Les sulfures, dont les représentants principaux sont la pyrite et la
pyrrhotite, ne sont jamais utilisés directement pour la production du fer à
cause de l'effet fragilisant du soufre sur les alliages ferreux. Ils
constituent en revanche une matière primaire importante pour la production
de dioxyde de soufre, obtenu grâce au grillage. Il reste un résidu d'oxyde
de fer (« cendres de pyrite ») qui est pulvérulent et peut contenir encore
des quantités gênantes de soufre : son utilisation comme minerai de fer peut
donc se révéler problématique.
Comme carbonate, on trouve la sidérite ou sidérose, FeCO3, qui donne
l'oxyde par calcination. À l'air humide, la sidérite se transforme en
lépidocrocite ou, plus rarement, en goethite. La sidérite est fréquemment
associée à la pyrite, la magnésie, la chaux, le manganèse. On distingue le fer
carbonaté spathique, minerai cristallin blanc, légèrement jaunâtre, très
répandu, et la sphérosidérite, en masses sphéroïdales, mélangé à des
matières terreuses, rare en France. Le minerai des gisements de houille
renferme du charbon : il est de couleur noire et de grillage facile. Au
Royaume-Uni, il est connu comme blackband.
121
La sidérurgie
Une cokerie est une usine réalisant la synthèse de coke et de gaz manufacturé à
partir de charbon par un procédé de distillation à sec. Les composants volatils du
charbon pyrolysés, libérés par chauffage à une température comprise entre
900 °C et 1 400 sont généralement aspirés et récupérés ; mais il existe aussi des
cokeries où les composants libérés sont brûlés : on parle dans ce cas de procédé
de récupération de chaleur (Heat Recovery). Il se forme alors à la surface du coke
obtenu une couche de cendres1. Le dégazage du charbon confère au coke une
porosité très recherchée. Les gaz sont décomposés par condensation fractionnée
en goudrons d'hydrocarbure, acide sulfurique, ammoniac, naphtalène, benzol et
gaz de coke : ces produits sont ensuite purifiés dans d'autres réacteurs chimiques.
L’Allemagne maintient (en 2010) encore cinq cokeries en activité pour les besoins
de son industrie nationale.
Le coke est surtout recherché pour produire de la fonte (sidérurgie) dans les haut-
fourneaux, et cela demeure sa principale utilisation aujourd'hui. Le dégazage
permet de réduire considérablement sa teneur en soufre, ce qui permet à
l'industrie sidérurgique de produire des fontes de meilleure qualité, tout en étant
moins polluante. Les cendres de coke sont, hormis cela, à peu près de même
composition que celle de la houille ordinaire.
122
Une aciérie est une usine servant à produire de l'acier en grandes quantités, sous
la forme de produits semi-finis. On distingue généralement deux types d'aciéries :
les aciéries électriques qui produisent de l'acier à partir de ferrailles recyclées,
et les aciéries à oxygène qui travaillent à partir de fonte liquide produite par un
haut fourneau.
124
CHIMIE ATOMIQUE
Bohr assimila l’atome à une sphère dont le centre est occupé par un noyau. Son
modèle est bien décrit en termes de lignes spectrales émises par l’atome
d’hydrogène ou ses ions isotopes.
Une des suppositions de ce modèle est que les électrons ne peuvent exister qu’au
niveau d’orbites discrètes de sorte que le moment angulaire d’un électron est un
ℎ
multiple entier (n) de =ℏ (h est la constante de Planck). Lorsque nous
2𝜋
supposons que les orbites sont circulaires et une simple attraction coulombienne
existe entre l’électron et le proton du noyau, les énergies des états quantiques
pour l’hydrogène sont calculés à partir de l’expression :
125
𝑘𝑒 𝑒 2 1
𝐸𝑛 = − (𝑛2 ) n=1, 2, 3,
2𝑎𝑜
𝑘𝑒 𝑒 2 1 1
𝑓= 2 − 2
2𝑎𝑜 ℎ 𝑛𝑓 𝑛𝑖
ℏ2 𝑑 2 Ѱ
− +𝑈∗Ѱ=𝐸∗Ѱ
2𝑚 𝑑𝑥 2
U : énergie potentielle
E : énergie totale
L’équation de Schrödinger
La solution à cette équation génère une fonction d’ondes pour les états (niveaux)
permissibles (orbite pouvant être occupé par au moins un électron), et les énergies
correspondantes données par l’expression :
𝑘 𝑒2 1 13.606
𝑒
𝐸𝑛 = − ( 2𝑎 ) 𝑛2 = − 𝑒𝑉 n=1, 2, 3….
𝑜 𝑛2
126
Où n est le nombre quantique principal. Les fonctions d’ondes (Ѱ) permises
dépendent de trois nombres : n, l, et ml, ou l est le nombre quantique d’orbitale ou
secondaire (qui représente la forme plus ou moins de l’orbitale, s : sphéroïde, p :
poiroïde, d : dentelloïde) et ml est le nombre quantique magnétique.
Transitions atomiques
Une émission spontanée q lieu lorsqu’un électron d’un atome quitte un niveau
énergétique supérieur à un niveau inférieur, l’atome émet ainsi un photon.
127
Rayons-X
Les rayons-X sont produits lorsque les électrons d’énergie élevée ou les autres
particules chargées bombardent une cible métallique. Les rayons-X consistent
typiquement à une bande large continue contenant une série de lignes fines.
CHIMIE NUCLEAIRE
Ex : 56
26𝐹𝑒 a 26 protons et 30 neutrons.
Les noyaux qui ont le même nombre de protons (Z) mais différentes valeurs
de N et A sont appelés Isotopes. Ex. : 𝑈 𝑒𝑡 238𝑈 sont deux isotopes de
235
l’élément uranium.
Le Tableau X ci-après nous donne l’idée des masses relatives des différentes
particules.
128
Tableau X : Masses des particules sélectionnées en différentes unités
Particules Masse
kg u MeV/C2
129
Comme illustré sur la figure ci-après, une expérience ou une source radioactive
émet des rayonnements α, β, et ɣ. Et en passant par un champ magnétique
entrant ces rayonnements sont dispersés comme indiqué ci-dessous.
Champ magnétique
α
ɣ
Source Radioactive
β
Rayonnement-α,
Durant la désintégration ou rayonnement α la particule alpha qui s’en dégage
est le noyau d’Hélium.
Ex: 238
92𝑈 → 234
90𝑇ℎ + 42𝐻𝑒
Rayonnement- β
Au cours de la désintégration ou rayonnement β la particule beta qui en découle
est soit un électron (e-) ou un positron (e+). Le rayonnement beta est aussi
accompagné des particules énergétiques appelées antineutrinos (𝛿 ̅ ) lorsqu’il
s’agit d’électron et neutrinos (𝛾) lorsqu’il est question de positron.
Ex, : 14 14 −
6𝐶 → 7𝑁 + 𝑒 + 𝛿
̅
12 12 +
7𝑁 → 6𝐶 + 𝑒 + 𝛿
Rayonnement - 𝜸
Au cours de ce processus, la désintégration est suivie de la libération des
particules très énergétiques que les deux premières, à telle enseigne qu’elles
peuvent correspondre aux rayonnements-X.
Ex. : 125𝐵 → 126𝐶 ∗ + 𝑒 − + 𝛿 ̅
12 ∗ 12
6𝐶 → 6𝐶 +𝛾
130
4. Radioactivité naturelle
Lorsque le noyau d’une substance se désintègre, la concentration de celle-ci
diminue. Si un matériau radioactif contient au temps t = 0, No noyaux, le
nombre de noyaux N restant au temps t après désintégration ait eu lieu est
obtenu à partir de l’équation :
𝑑𝑁
= −𝜆𝑡
𝑑𝑡
NB :
La mesure de la radioactivité (activité d’une substance radioactive) est le
Becquerel ou Curie. Et l’équipement utilisé pour mesurer cette réactivité est le
Geiger Tube.
𝑑𝑁
𝑅 = | | = 𝑅𝑜 𝑒 −𝜆𝑡
𝑑𝑡
Ou Ro = λNo est l’activité au temps t=0.
On définit le temps de demi-vie τ1/2 comme l’intervalle de temps nécessaire
pour que la radioactive désintègre de moitié.
Radioactivité artificielle
Fission nucléaire
Une fission nucléaire se déroule lorsqu’un noyau lourd tel que 235U se scinde
(fissure) en deux petits noyaux. La fission est initiée quand un noyau lourd
capture un neutron réchauffé. L’absorption du neutron par le noyau crée un noyau
instable et qui peut changer à une configuration énergétique faible en se scindant
à son tour en deux autres petits noyaux.
131
Dans des telles réactions, la masse combinée des noyaux générés est inférieure
que celle du noyau générateur ou parent, et la différence en masse est appelée
‘’défaut de masse’’. En multipliant le défaut de masse par C2, on obtient la valeur
de l’énergie libérée pendant ce processus de fission nucléaire. Cette énergie est
sous forme d’énergie cinétique associée avec le mouvement de neutrons et noyaux
générés après l’événement de fission.
L’énergie est libérée parce que l’énergie de liaison par nucléon des noyaux générés
est approximativement 1 MeV plus grande que celle de noyaux parents.
Une réaction typique de fission nucléaire d’uranium est représentée comme ci-
après :
1
0𝑛 + 235
92𝑈 →
141
56𝐵𝑎
92
+ 36𝐾𝑟 + 3( 10𝑛)
Réacteurs Nucléaires
132
que si la chaine de réactions n’est pas contrôlée (si certaines particules ne sont
pas absorbées pour réduire la rapidité de réactions), cela peut résulter en une
violente explosion, avec une libération soudaine d’une énorme quantité d’énergie.
Quand la réaction est contrôlée, cependant, l’énergie libérée peut être utilisée
pour un usage constructif, comme dans des centrales nucléaires pour la
production d’électricité. Dans la plupart de cas, on utilise des barres dans le
réacteur nucléaire, dans certains cas on fait usage de l’eau.
238U ne scinde quasiment pas, mais plutôt absorbe des neutrons pour produire
le neptunium et le plutonium. C’est raison pour laquelle, le réacteur doit être
artificiellement enrichi pour mieux contenir un échantillon avec plus de 235U.
Fusion nucléaire
Deux exemples de telle libération d’énergie au travers une fusion nucléaire sont
donnés ci-après :
1
1𝐻 + 11𝐻 → 21𝐻 + 𝑒 + + 𝛿
1
1𝐻 + 21𝐻 → 32𝐻𝑒 + 𝛾
Pour stopper l’évolution d’une émission ou radiation nucléaire, on peut faire usage
d’absorbeur ayant une certaine propriété intrinsèque d’absorption μ et une
épaisseur x.
133
X
Io I
Absorbeur
𝐼 = 𝐼0 𝑒 −𝜇𝑥
Cette expression peut aider dans le dimensionnement des absorbeurs dans les
réacteurs nucléaires.
14
Le ratio C/12C dans le dioxyde de carbone (CO2) de notre atmosphère a une
valeur constante proche de ro=1.3*10-12.
Les atomes de carbone dans tous les organismes vivants ont le même ratio
14
C/12C=ro parce que les organismes vivants échangent continuellement le CO2
avec l’environnement. Lorsqu’il meurt cependant, l’organisme n’absorbe plus
14 14
l’isotope C de l’atmosphère, ainsi le rapport C/12C diminue étant donné la
décroissance de 14C qui désintègre, avec une période de demi-vie de 5730 années.
IL est alors possible de déterminer l’âge d’un matériau en mesurant l’activité de
14
son isotope C.
Par cette méthode les scientifiques ont été capables d’identifier les échantillons
de bois, os, et autres organismes datant de plus de 1000 à 25000 ans d’âge.
134
Références bibliographiques
Verchier Y., Valette-Delahaye A-L., Lemaitre F., Chimie Générale, 2ème éd, Dunod,
Paris, 2011 ISBN 978-2-10-056621-1
135