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Le 02/10/2023

Matière : Physique
Niveau : MP*
Enseignant : HMAIRROU

DEVOIR SURVEILLÉ 1

on veillera à une présentation et une rédaction claires et soignées des copies. Il convient en particulier
de rappeler avec précision les références abordées.
Si, au cours de l’épreuve, un(e) élève repère ce qui lui semble être une erreur d’énoncé, il(elle) le (la)
signale sur sa copie et poursuit sa composition en indiquant clairement les raisons des initiatives qu’il
est amené à prendre

L’épreuve est constituée de 12 pages y compris cette page. Les quatre problèmes du sujet sont indé-
pendantes.

Durée : 4 h

L’usage de la calculatrice est autorisé


Devoir surveillé

P1 : Ressort et loi de Hooke


Le physicien anglais Robert Hooke est le premier à avoir énoncé (en 1679) la loi associée à la déformation élastique
d’un ressort, établissant son allongement comme une fonction linéaire de la force exercée sur ses extrémités. Il
ne s’agit en général que du premier ordre d’un développement en série de Taylor et la loi linéaire de Hooke peut
donc devenir inexacte pour les grandes déformations.

1. Mouvements d’un ressort

On notera k la raideur d’un ressort élastique, de masse


négligeable, de longueur au repos `0 . Si l’une de ses ex-
trémités est fixe en O, l’exercice d’une force de tension
T~ = −T ~u (où ~u est un vecteur unitaire) sur l’extrémité
mobile M du ressort induit une déformation de celui-ci
−−→
de sorte que (cf. Figure 1) OM = `~u soit colinéaire à
T~ avec T = k [` − `0 ].

Figure 1: Loi de Hooke.

C’est la loi de Hooke. On note aussi σ = 1/k la souplesse du ressort.

Q-1. Montrer que la force de tension ainsi exercée sur M est conservative et déterminer l’énergie potentielle
Ep(T, σ) associée en fonction de T et σ.

Les deux extrémités P et M d’un tel ressort sont maintenant astreintes à se déplacer le long de l’axe fixe
et horizontal (Ox) du référentiel galiléen (R). Deux points matériels de masse mM = m1 et mP = m2 sont
attachés aux extrémités du ressort et leur action sur l’axe (Ox) est notamment décrite par les forces de frottement
f~→M = −λ1~vM et f~→P = −λ2~vP où on a noté ~vM et ~vP les vitesses de M et P dans ce référentiel (cf. Figure
−−→ −−→
2) ; on notera aussi OM = x1 (t)~ex et OP = x2 (t)~ex

Figure 2: Deux masses reliées par un ressort

Q-2. Établir les équations différentielles vérifiées par x1 (t) et x2 (t).

Q-3. On en cherche des solutions de la forme xi (t) = x0i + ai eµt où x01 , x02 , a1 , a2 et µ sont des constantes.
Déterminer et commenter la relation liant x01 et x02 .

Q-4. Montrer que la condition ai 6= 0 impose une équation algébrique du quatrième degré vérifiée par µ, que
l’on écrira en fonction de m1 , m2 , λ1 , λ2 et k.

Q-5. On suppose enfin ici que m1 = m2 = m, λ1 = λ2 = 0. Montrer qu’il n’existe alors que deux solutions
physiquement différentes de cette équation, pour chacune d’elles on exprimera µ ainsi que le rapport a2 /a1
et on précisera la nature du mouvement des masses.

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2. Association de ressorts
On associe maintenant deux ressorts élastiques en série ; on notera σ1 = 1/k1 et σ2 = 1/k2 leurs souplesses, `01
et `02 leurs longueurs au repos et on suppose qu’ils restent alignés le long de la droite (Ox) liant leurs extrémités
les plus éloignées (cf. Figure 3). On néglige la masse du point d’attache A

Figure 3: Association de ressorts en série

Q-6. Exprimer, en fonction notamment des abscisses xP , xA et xM les forces de tension exercées par les deux
ressorts. En déduire qu’ils sont équivalents à un unique ressort donc on déterminera la souplesse σ ainsi
que la longueur à vide `0 .

Q-7. Représenter sur un schéma l’association de deux ressorts en parallèle et donner l’expression de la raideur
équivalente à cette association.

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P2 : Géophysique de la planète Terre


Ce sujet propose de traiter de diverses applications de la physique à l’étude de la planète Terre. On s’intéresse
aux méthodes de mesure du champ de pesanteur terrestre (gravimétrie) puis à leurs applications dans le génie
civil.
Un ensemble de valeurs numériques est disponible en fin d’énoncé.
Certaines questions peu ou pas guidées, demandent de l’initiative de la part du candidat. Leur énoncé est repéré
par une barre en marge. Il est alors demandé d’expliciter clairement la démarche, les choix et de les illustrer,
le cas échéant, par un schéma. Le barème valorise la prise d’initiative et tient compte du temps nécessaire à la
résolution de ces questions.

1. Champ gravitationnel et champ de pesanteur terrestre


1.1. Champ gravitationnel créé par la Terre
Q-1. Énoncer le théorème de Gauss appliqué à la gravitation en précisant les analogies entre forces électrostatiques
et gravitationnelles. On notera G~ le champ gravitationnel.
La Terre est assimilée à une boule homogène de rayon RT , de centre C et de masse MT uniformément
répartie en volume. On repère un point M de l’espace dans le système de coordonnées sphériques d’origine
C, associé à la base locale (~er , ~eθ , ~eφ ). On appelle z = r −RT > 0 l’altitude d’un point M situé à l’extérieur
de la Terre et on associe à ce point un axe (Oz) (verticale du lieu) dont l’origine O est en r = RT et tel
que ~ez = ~er .
Q-2. Montrer que l’expression du champ gravitationnel G~T créé par la Terre à une altitude z > 0 est donné par :
GMT
G~T = − 2 ~ez (1)
r
1.2. Variation du champ gravitationnel avec l’altitude

Soit un corps de masse m, assimilé à un point matériel, situé à la distance


r = RT du centre C de la Terre (altitude z = 0). On définit le vecteur (∆)
unitaire local ~u perpendiculaire à l’axe (∆) de rotation de la Terre sur elle- ω z
même (Figure 4). M ~u
Q-3. Montrer que l’intensité du champ gravitationnel selon la verticale RT
  φ
s’écrit, pour z  RT : GT (z) ≈ R2 1 − 2 RT .
GMT z
T C
Q-4. Calculer l’altitude dont il faut s’élever pour observer une variation de
1 % de GT .

Q-5. Donner l’expression du gradient vertical du champ gravitationnel. Que Figure 4


représente-t-il physiquement ?

Q-3. Les géophysiciens utilisent comme unité de mesure du champ de pesanteur le gal avec 1 gal = 1, 00cm.s−2 .
Évaluer la valeur du gradient exprimée en µgal/cm et commenter.

1.3. Champ de pesanteur terrestre


Q-4. L’étude est conduite dans le référentiel terrestre. Exprimer la force d’inertie d’entrainement F~ie s’exerçant
sur un corps de masse m, situé à la distance r = RT du centre de la Terre. La vitesse angulaire de rotation
de la Terre sur elle-même est notée ω, la latitude est notée φ (Figure 4).
Q-5. Le poids d’un objet de masse m (P~ = m~g ) est égal, par définition, à la somme de la force de gravitation
et de la force d’inertie d’entrainement. Écrire l’expression du champ de pesanteur ~g et le représenter sur un
schéma au point M .

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Q-6. Application numérique. Comparer, de manière relative, le terme d’inertie d’entrainement au terme dû au
champ gravitationnel calculé à l’équateur. Commenter.

2. Méthodes de mesure du champ de pesanteur à l’aide de pendules

O y
Pour déterminer le champ de pesanteur localement, les géophysiciens dis- l ~g
θ
posent d’instruments appelés gravimètres. Le premier gravimètre utilisé his-
toriquement a été un pendule.
M
x
Figure 5

2.1. Le pendule de Richter


Q-7. Pourquoi l’utilisation d’un pendule simple (Figure 5) permet-elle de remonter à la mesure de l’intensité du
champ de pesanteur g ?
Q-8. En 1672 l’astronome Richter part à Cayenne en Guyane avec une horloge à pendule réglée à Paris (pendule
qui bat la seconde), il s’aperçoit qu’elle retarde de 2 min 28 s par jour. En déduire la valeur de g à Cayenne
(à Paris g = 9, 81 m.s−2 ). Pour quelle(s) raison(s) les valeurs de g sont-elles différentes à Cayenne et à
Paris ? L’altitude de Paris varie entre 28 et 131 m et l’altitude de Cayenne entre 0 et 105 m.
Q-9. On admet que l’incertitude de mesure provient essentiellement de la mesure de la période T . Quelle devrait
être l’incertitude sur la mesure de la période du pendule utilisé par Richter pour que l’incertitude sur la
mesure de g soit égale à 1 µgal (ordre de grandeur de la précision des gravimètres actuels).

2.2. Le pendule vertical

La mesure de l’élongation d’un ressort vertical au bout duquel est suspendue


une masse permet de mesurer les variations du champ de pesanteur. L’ingé-
nieur Lucien LaCoste a inventé un ingénieux ressort à spirale de longueur au
repos nulle (Figure 6).
Figure 6

Q-10. Si le champ de pesanteur terrestre varie de 10 µgal, que vaut la variation de l’élongation d’un ressort usuel
d’un laboratoire de lycée ?
Q-11. Quel est l’intérêt d’utiliser un ressort de longueur au repos nulle ?

2.3. Gravimètre à fléau de LaCoste et Romberg

Le gravimètre de LaCoste et Romberg est un gravimètre qui permet de mesu-


rer l’intensité du champ de pesanteur avec une incertitude typique de 1 µgal.
Une tige de longueur a, de masse négligeable porte une masse m à l’une
de ses extrémités et pivote sans frottement autour de l’axe Oz (Figure 7).
Le mouvement de la masse est repéré par l’angle θ, orienté par rapport à
l’axe (Oz), il est donc positif sur la Figure 7. La tige est retenue par un
ressort de constante de raideur k, de longueur s et de longueur au repos s0 .
Ce ressort est fixé sur la tige à la distance b du point pivot. La longueur y
peut être ajustée. Le dispositif est contenu dans un plan vertical, l’axe Oz
est perpendiculaire à ce plan.

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~g
y
s
~z
O
θ
pivot
b
a m

Figure 7

Q-12. Expliquer le fonctionnement du gravimètre.

Q-13. Pour le système gravimètre (tige + ressort + masse m), écrire l’expression de l’énergie potentielle totale
Ep (pesanteur et élastique) du système en fonction de m, g, k, a, θ, s et s0 .

Q-14. Donner l’expression de s en fonction de y, b et θ.


∂Ep
Q-15. Pour un mouvement de rotation pure le couple résultant Γ agissant sur la tige s’écrit Γ = − ∂θ . Montrer
que !
kybs0
Γ = mga − kyb + p 2 cos θ (2)
y + b2 + 2yb sin θ

Q-16. Ce ressort a été fabriqué de telle manière que sa longueur au repos s0 soit nulle (Figure 6). Montrer que
l’on peut déterminer la valeur de l’intensité de la pesanteur g en annulant ce couple. Aurait-on pu utiliser
un ressort

classique ?
Pour toute la suite, le ressort a une longueur au repos nulle.
Dans la pratique, on incline le point de support du ressort d’un petit angle φ (Figure 8).

φ
~g
y
s

θ
b
a m

Figure 8

Q-17. Exprimer s, puis l’énergie potentielle Ep0 , en fonction de y, b, φ et θ.


Les courbes de la figure 9 représentent l’énergie potentielle en fonction de θ du système sans et avec inclinaison du
ressort (pour une meilleure visualisation, les valeurs des paramètres utilisés pour tracer ces courbes sont différentes
de celles du système réel).

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φ=0 φ 6= 0
400 200

350 150

300

Ep0 (µ J)
Ep (µJ)

100

250
50
200
0
150
0 0.5 1 1.5 2 0 0.5 1 1.5 2
θ(rad) θ(rad)
Figure 9

Q-18. Quel est l’intérêt d’avoir incliné le ressort ?


Q-19. Dans le cas où le point de support du ressort est incliné (8), déterminer le nouveau couple Γ0 résultant.
Montrer qu’il s’écrit
Γ0 = (mga − kyb cos φ) cos θ − kyb sin φ sin θ (3)

Q-20. Dans la pratique, l’angle θ reste petit. Écrire l’équation différentielle vérifiée par θ. On notera J le moment
d’inertie de la tige et de la masse par rapport à l’axe Oz.
Q-21. Déterminer la pulsation propre des oscillations et la position moyenne θ0 .
On ajuste la longueur y de manière à annuler la position moyenne pour g = g0 .
Q-22. Application numérique. De quel angle φ doit-on incliner l’instrument pour obtenir des oscillations de période
20 s si g0 ' 10 m.s−2 , a ' b = 1 cm et J = ma2 ?
Q-23. L’appareil est ensuite déplacé dans une zone où g = g0 + ∆g. Montrer que la nouvelle position moyenne θ00
est égale à θ00 = g0 ∆g
tan φ .
Q-24. Si le champ de pesanteur varie de 10 µgal quel est l’ordre de grandeur de la nouvelle position moyenne ?
Commenter.

Données numériques
I Constante de gravitation universelle......................... G = 6, 67 10−11 kg−1 .m3 .s−2
I Rayon de la Terre ............................................ RT = 6, 37.103 km
I Masse de la Terre............................................MT = 5, 97.1024 kg
I Unité de mesure de la pesanteur............................... 1 gal = 1 cm−2
I Ordre de grandeur de la sensibilité des gravimètres actuels........................ ∆g = 1 µgal

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P3 : Chute d’un arbre


Un bûcheron assimilé à un point matériel B de masse m souhaite abattre un arbre mort assimilé à un cylindre
homogène de masse M avec M > m, de hauteur H et de section droite carrée de côté 2a représenté sur la
figure 8. Il tire pour cela sur un câble fixé en C à l’arbre, de longueur BC = ` et de masse négligeable, afin de
faire tourner l’arbre autour de l’axe (O, ~uy ) dirigé par le vecteur ~uy = ~uz ∧ ~ux . L’arbre étant mort, on néglige
l’action de ses racines, de telle sorte qu’au moment où l’arbre commence à tourner, les actions de contact qu’il
subit se limitent à une force R ~ 1 = T1 ~ux + N1 ~uz appliquée au point O et satisfaisant aux lois de coulomb
avec un coefficient de frottement f . De même les actions du sol sur le bûcheron sont décrites par une force
R~ 2 = T2 ~ux + N1 2~uz appliquée au point B et satisfaisant aux lois de coulomb avec le même coefficient de
frottement f . Les composantes T1 , N1 , T2 et N2 ont des valeurs algébriques. Le câble est supposé tendu. On
note F~ la force exercée par le câble sur l’arbre au point C, supposée parallèle au câble et F sa norme. Les angles
sont orientés positivement dans le sens trigonométrique autour de (O, ~uy ) et on note α l’angle (positif) entre
−−→ −−→
OB etBC.

Figure 10: Chute d’un arbre

Q-1. Le bûcheron est supposé ne pas glisser dans la situation initiale décrite par la figure 10(a). Exprimer N2 et
T2 en fonction de F , α, m et g. En déduire l’expression de la valeur maximale Fmax de F en fonction de f ,
m, g et α.
Q-2. L’arbre est supposé au repos dans la situation initiale décrite par la figure 10(a). Exprimer N1 et T1 en
fonction de F , α, M et g. En déduire que pour 0 ≤ F ≤ Fmax le glissement n’est pas possible en O.
Q-3. Exprimer le moment Γg du poids de l’arbre par rapport à l’axe (O, ~uy ) dans la situation initiale décrite par
la figure 10(a).
Q-4. Soit ΓB le moment par rapport à l’axe (O, ~uy ) exercé par le bûcheron sur l’arbre via le câble. Quelle est la
valeur minimale de ΓB permettant à l’arbre de pivoter autour de l’axe (O, ~uy ) ?
Q-5. En supposant F constant, justifier (avec ou sans calculs, mais rigoureusement) qu’il existe une valeur
optimale αm de l’angle α.
On suppose que, quelque soit l’angle α, l’action du bûcheron est telle que l’on est à la limite du glissement : F
prend la valeur Fmax .
mg`
Q-6. Montrer que le moment ΓB par rapport à l’axe (O, ~uy ) exercé par le bûcheron via le câble s’écrit ΓB =
φ(α)
1 1 π
avec φ(α) = + . En déduire l’expression de αm en fonction de f . Vérifier que αm = pour
f sin α cos α 4
f = 1.
Q-7. On donne M = 103 kg, H = 20 m, a = 0, 5 m, m = 102 kg et f = 1. Calculer la force Fmax et la longueur
de corde ` nécessaires pour initier la rotation de l’arbre. Commenter.
−−→
On suppose que l’arbre a commencé sa rotation autour de l’axe (O, ~uy ), repérée par l’angle θ que fait OC avec
(O, ~uz ).

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Q-8. Après avoir fait une figure représentant la situation et faisant apparaitre les différents paramètres, exprimer
l’énergie potentielle de pesanteur Ep de l’arbre en fonction de M , g, H, a et θ. Le bûcheron opère de
manière quasi-statique c’est-‘a-dire sans communiquer d’énergie cinétique à l’arbre. À partir de quel angle
θs peut-il lâcher le câble ?

Formulaire

Lois de Coulomb : Un solide en contact quasi-ponctuel sur un support subit de la part du support des actions de
contact équivalentes à une force F~ que l’on peut décomposer en une composante normale N ~ et une composante
~
tangentielle T .
En l’absence de glissement, on a kT~ k < f kN ~ k où f est le coefficient de frottement.
En présence de glissement, la composante tangentielle T~ est dirigée dans la direction opposée à celle du vecteur-
vitesse de glissement et on a kT~ k = f kN
~ k.

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P4 : La sonde spatiale Juno


Jupiter est la planète la plus volumineuse du système solaire et fait partie des planètes « géantes gazeuses ».
Compte tenu du rôle central de la planète géante dans la formation du système solaire, celle-ci intrigue toujours
les scientifiques puisque de nombreuses questions concernant sa formation restent sans réponse. En particulier,
deux scénarios s’affrontent sur la manière dont la planète Jupiter s’est constituée :
I premier scénario : la planète s’est formée en deux temps - accrétion 1 des matériaux situés dans son voisinage
jusqu’à former un noyau solide représentant une dizaine de masses terrestres puis effondrement gravitationnel
de la masse de gaz et de poussière entourant la planète ;
I second scénario : celui-ci repose sur le seul effondrement gravitationnel d’un nuage de gaz et de poussières
mais nécessite la présence d’une nébuleuse originelle de plus grande taille que celle retenue dans les scénarios
de formation du système solaire.
La sonde Juno a pour objectif principal de résoudre ce dilemme en collectant des données permettant de recons-
tituer l’histoire de la formation de la planète géante et son évolution.

Figure 11: Présentation de la sonde Juno - D’après Wikipedia

3. Observer Jupiter depuis la Terre


C’est en janvier 1610, à l’aide d’une très modeste lunette astronomique, que Galilée se rendit compte de la
présence de quatre points lumineux à proximité de la planète géante. En notant soigneusement leurs positions,
plusieurs soirs de suite, il s’aperçut que ces quatre points étaient mobiles et comprit qu’ils tournaient autour de
la planète. Galilée venait de découvrir les quatre satellites principaux de Jupiter.
Le tableau 1 regroupe certaines données concernant ces satellites dont les orbites sont quasi circulaires :

Satellite Distance moyenne au centre de Jupiter Période de révolution sidérale


IO 4, 218.105 km 1,769 jour
Europe 6, 714.105 km 3,551 jours
Ganymède 1, 070.106 km 7,155 jours
Callisto 1, 883.106 km 16,689 jours
Table 1: Données concernant les principaux satellites de Jupiter
1. processus d’agglomération

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Q-1. Énoncer la troisième loi de Kepler, puis estimer la masse de Jupiter en précisant la méthode utilisée. Comparer
cette valeur à celle fournie en fin de sujet.
Q-2. Calculer la masse volumique moyenne de cette planète. Pour un observateur terrestre, Jupiter est vue sous
un angle α qui varie suivant la distance Terre Jupiter. Les orbites de la Terre et de Jupiter sont assimilées
à des cercles ayant pour centre le Soleil, contenus dans un même plan, de rayons respectifs dT et dJ et
décrits dans le même sens. La planète Jupiter est modélisée en première approximation par une sphère de
rayon RJ .

Figure 12: Définition de l’angle α.

Q-3. Calculer l’angle maximal αmax (en radians) sous lequel Jupiter est vue depuis la Terre.
Q-4. Cette situation est la plus favorable à l’observation et porte le nom d’opposition de Jupiter. À l’aide des
données fournies, évaluer la période de révolution sidérale TJ de Jupiter ainsi que la durée s’écoulant entre
deux oppositions de celle-ci.

4. La trajectoire de la sonde Juno


4.1. S’échapper de la Terre
Une des prouesses technologiques du siècle dernier a été de pouvoir s’échapper de la surface de la Terre afin
d’envoyer hommes, satellites et instruments de mesure hors de l’atmosphère.
Lancée en 2011 depuis la Terre, la sonde Juno restera en orbite autour de Jupiter jusqu’au mois de juillet 2021.
Pour libérer un objet M de masse m de l’attraction gravitationnelle terrestre, on comprend qu’il est nécessaire
de le " lancer " vers l’espace avec une vitesse suffisamment importante. La vitesse de libération de la Terre v` est
précisément la vitesse minimale, évaluée dans le référentiel géocentrique supposé galiléen, avec laquelle on doit
lancer l’objet pour qu’il " s’échappe ".
Q-5. En appliquant le théorème de l’énergie mécanique à l’objet M entre l’instant initial (M à la surface de la
Terre) et l’instant final (M à l’infini), déterminer la vitesse de libération v` en tenant compte de l’accélération
de la pesanteur g supposée constante à la surface de la Terre. Calculer numériquement v` .
4.2. Caractéristiques de la trajectoire
La sonde Juno devait, en tout, effectuer 36 révolutions complètes autour de Jupiter et achever sa mission en
février 2018 mais un problème de moteur a contraint les ingénieurs à la laisser sur une orbite elliptique de 53
jours. On assimile la sonde Juno à un point matériel P de masse m soumis uniquement à la force d’interaction
gravitationnelle exercée par Jupiter de masse MJ . En outre, le centre O de Jupiter est supposé immobile dans
−−→
le référentiel héliocentrique supposé galiléen et la sonde est repérée par le vecteur position ~r = OP .
Q-6. Dans quelle circonstance est-il légitime de supposer que le centre de Jupiter est immobile ? Justifier alors
l’approximation galiléenne du référentiel jupiterocentrique.
Q-7. Montrer que le mouvement de la sonde est plan. Définir ce plan.
Q-8. Déterminer l’énergie mécanique de la sonde et montrer qu’elle se met sous la forme :
1 mC 2 mMJ
Em = mṙ2 + Ueff avec Ueff = 2
−G (4)
2 2r r
Justifier que Em se conserve.
Q-9. Tracer l’allure de Ueff et discuter les trajectoires possibles de la sonde en fonction de Em . On distinguera en
particulier les états qualifiés de liés de ceux dits de diffusion.
Q-10. En utilisant les données, déterminer le demi-grand axe a de l’orbite elliptique de la sonde. Exprimer, sans
justifier, Em en fonction de a. En déduire une première équation liant la distance minimale rmin , la distance

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maximale rmax et a. Montrer également que rmin et rmax vérifient la relation suivante :
mC 2
rmin rmax = − (5)
2Em
Ces deux relations permettent de déterminer rmin et rmax , ce que l’on ne demande pas.

Notations et valeurs numériques

I Constante de la gravitation universelle . . . . . . . . . . . G = 6, 67ů10−11 m3 .kg−1 .s−2


I Pouvoir de résolution de l’œil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . εoeil = 1, 50
I Conversion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1◦ = 600 (minutesd0 arc)
I Masse de la Terre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . MT = 6, 0.1024 kg
I Masse de Jupiter . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . MJ = 1, 97.1027 kg
I Rayon de la Terre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . RT = 6, 4.103 km
I Rayon de Jupiter . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . RJ = 7, 0.104 km
I Rayon de l’orbite terrestre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . dT = 1, 50.108 km
I Rayon de l’orbite de Jupiter . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . dJ = 7, 80.108 km
I Période de révolution sidérale de la Terre . . . . . . . . . TT = 365, 25 jours

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