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Récurrence, sommes, produits

Cours de É. Bouchet  ECS1

20 septembre 2018

Table des matières


1 Principe de récurrence 2
1.1 Récurrence simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Récurrence double . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.3 Récurrence forte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

2 Sommes 3
2.1 Notation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.2 Linéarité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2.3 Changement d'indice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.3.1 Translation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.3.2 Retournement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.4 Sommes télescopiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.5 Sommes doubles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

3 Produits 7
3.1 Factorielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
3.2 Notation générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

1
1 Principe de récurrence
1.1 Récurrence simple

Proposition (Principe de récurrence).


Soit n un entier, et P (n) une propriété dépendant de n. Si P (n0 ) est vraie (initialisation) et si ∀n > n0 ,
P (n) ⇒ P (n + 1) (hérédité) alors P (n) est vraie pour tout entier n > n0 .

Formule (Somme des premiers entiers).


Soit n ∈ N,
n n n
n(n + 1) X 2 n(n + 1)(2n + 1) n2 (n + 1)2
et
X X
k= , k = k3 =
2 6 4
k=0 k=0 k=0

Remarque. Ces formules restent vraies pour des sommes partant de 1, puisque le terme en k = 0 est nul.
Démonstration. (démonstration à connaître) La preuve des deux premiers résultats gure dans le devoir de rentrée.
n  2
n(n + 1)
Pour le troisième : soit n ∈ N, on pose P (n) :  .
X
3
k =
2
k=0
0  2
0×1
 Initialisation : donc P (0) est vraie.
X
3
k =0=
2
k=0
 Soit n > 0, un entier naturel xé. Supposons que P (n) est vraie. Alors :
n+1 n 2
n2 (n + 1)2 + 4(n + 1)3

X
3
X
3 3 P (n) n(n + 1)
k = k + (n + 1) = + (n + 1)3 = .
2 4
k=0 k=0

Or 2
n2 (n + 1)2 + 4(n + 1)3 (n + 1)2 2  (n + 1)2

(n + 1)(n + 2)
= n + 4n + 4 = (n + 2)2 = .
4 4 4 4
Donc P (n + 1) est vraie.
n  2
n(n + 1)
On conclut que : ∀n > 0, P (n) est vraie, c'est-à-dire .
X
k3 =
2
k=0

1.2 Récurrence double

Proposition (Récurrence double).


Soit n un entier, et P (n) une propriété dépendant de n. Si P (n0 ) et P (n0 + 1) sont vraies (initialisation)
et si ∀n > n0 , (P (n) et P (n + 1)) ⇒ P (n + 2) (hérédité) alors P (n) est vraie pour tout entier n > n0 .

Exemple 1. Déterminer le terme général de la suite (un )n∈N dénie par u0 = 1, u1 = 3 et pour tout n ∈ N,
un+2 = 2un+1 + 3un .
Conjecture : On remarque que u2 = 9, puis que u3 = 27. On conjecture alors que pour tout n ∈ N, un = 3n .
Soit n ∈ N. On pose P (n) :  un = 3n .

2
Initialisation : On a u0 = 30 donc P (0) est vraie, et u1 = 31 donc P (1) est vraie.
Soit n > 0 un entier naturel xé. On suppose que P (n) et P (n + 1) sont vraies. Alors :
un+2 = 2un+1 + 3un
P (n)
= 2 · 3n+1 + 3 · 3n
= 3n (6 + 3)
= 3n+2
Donc P (n + 2) est vraie.
On conclut que : ∀n > 0, P (n) est vraie, c'est-à-dire pour tout n ∈ N, un = 3n .

1.3 Récurrence forte

Proposition (Récurrence forte).


Soit n un entier, et P (n) une propriété dépendant de n. Si P (n0 ) est vraie (initialisation) et si ∀n > n0 ,
(∀k ∈ [[n0 , n]], P (k)) ⇒ P (n + 1) (hérédité) alors P (n) est vraie pour tout entier n > n0 .

Exemple 2. Déterminer le terme général de la suite (un )n∈N dénie par : u0 = 1 et pour tout entier n > 0,
1
un+1 = (u0 + u1 + · · · + un ).
n+1
Conjecture : On remarque que u1 = 1, puis que u2 = 1. On conjecture alors que pour tout n ∈ N, un = 1.
Soit n ∈ N. On pose P (n) :  un = 1 .
Initialisation : On a u0 = 1 donc P (0) est vraie.
Soit n > 0, un entier naturel xé. On suppose que ∀k ∈ [[0, n]], P (k) est vraie. Alors :
1
un+1 = (u0 + u1 + · · · + un )
n+1
P (k) 1
= (1 + 1 + · · · + 1)
n+1
n+1
=
n+1
=1
Donc P (n + 1) est vraie.
On conclut que : ∀n > 0, P (n) est vraie, c'est-à-dire pour tout n ∈ N, un = 1.

2 Sommes
2.1 Notation

Dénition (Somme).
n
Soit n ∈ N∗ et u1 , . . . , un des réels. On note u1 + u2 + · · · + un = ui .
X

i=1
n
Plus généralement, pour tous p ∈ N et n ∈ N tels que p 6 n, on note up + up+1 + · · · + un = ui , et
X

i=p
cette somme contient n − p + 1 termes.

3
n
Dans la somme ui , i s'appelle l'indice, p et n sont les bornes de la somme. L'indice d'une somme est dit muet,
X

i=p
n n
ce qui signie que l'on peut écrire : uj .
X X
ui =
i=p j=p

Remarque. On peut parfois rencontrer d'autres notations, comme uk , ou encore uk , avec A un sous-ensemble
X X

06k6n k∈A
ni de N. Les sommes précédentes correspondent au cas particulier :
n
X X X
uk = uk = uk .
k=0 06k6n k∈[[0,n]]

n
Remarque. Soit p ∈ N et n ∈ N tels que p > n. Par convention, on pose ui = 0.
X

i=p

Exemple 3. Soit n ∈ N. On peut écrire :


n n
1, a,
X X
1 + 1 + 1 + ··· + 1 = a + a + a + ··· + a =
| {z } | {z }
n termes i=1 n termes i=1
n n
2i, (2i + 1).
X X
2 + 4 + 6 + · · · + 2n = 1 + 3 + 5 + · · · + (2n + 1) =
i=1 i=0
1006
Et donc 1 + 3 + 5 + · · · + 2013 = (2i + 1).
X

i=0

2.2 Linéarité

Soit a et b deux réels. On remarque que (a + b) + (2a + b) + · · · + (na + b) = a(1 + 2 + · · · + n) + nb, et donc que :
n
X n
X n
X
(ka + b) = a k+b 1.
k=1 k=1 k=1

De manière plus générale, on a :


Formule (Linéarité de la somme).
Soit n ∈ N et x0 , . . . , xn , y0 , . . . , yn des réels. Alors
n
X n
X n
X
∀λ ∈ R, (xk + λyk ) = xk + λ yk .
k=0 k=0 k=0

Exemple 4. Soit n ∈ N∗ et m ∈ N∗ . On a :
n n n
X X X n(n + 1)(2n + 1) n(n + 1) n(n + 1)(2n − 5)
k(k − 2) = k2 − 2 k= −2 = .
6 2 6
k=0 ! k=0m k=0!
m n n m   m
X X X X X n(n + 1) n(n + 1) X n(n + 1)m(m + 1)
ki = i k = i = i= .
2 2 4
i=1 k=1 i=1 k=1 i=1 i=1

4
2.3 Changement d'indice

2.3.1 Translation
On peut écrire u10+0 + u10+1 + · · · + u10+13 = u10 + u11 + · · · + u23 et on a donc :
13
X 23
X
u10+k = ui .
k=0 i=10
On dit que l'on a eectué le changement d'indice i = 10 + k.
Exemple 5. Soit n ∈ N∗ . On a :
n n−1
(n − 1)n(2n − 1)
, en posant j = k − 1.
X X
(k − 1)2 = j2 =
6
k=1 j=0

2.3.2 Retournement
Soit n ∈ N. On peut écrire un + un−1 + · · · + u0 = u0 + u1 + · · · + un et on a donc :
n
X n
X
un−k = ui .
k=0 i=0
On dit que l'on a eectué le changement d'indice i = n − k.
Exemple 6. Soit n ∈ N∗ . On a :
n n−1
(n − 1)2 n2
, en posant j = n − k.
X X
3
(n − k) = j3 =
4
k=1 j=0
Remarque. ATTENTION : il est interdit de  sauter  des indices, par exemple de ne prendre que les termes pairs,
ou de poser k = 2i. Pour faire un changement d'indices, il faut des entiers consécutifs et le même nombre de termes

dans les deux sommes.

2.4 Sommes télescopiques

Formule (Somme télescopique).


Soit (uk )k∈N une suite de réels. Pour tout n ∈ N,
n
X
(uk+1 − uk ) = un+1 − u0 .
k=0

Démonstration. (démonstration à connaître) Soit n ∈ N,


n
X n
X n
X
(uk+1 − uk ) = uk+1 − uk
k=0 k=0 k=0
n+1 n
i=k+1
X X
= ui − uk
i=1 k=0
X n n
X
= un+1 + ui − u0 − uk
i=1 k=1
= un+1 − u0

5
Exemple 7. Soit n ∈ N∗ . On a :
n n n   X n   
1 (k + 1) − k X 1 1 1 1 1
,
X X
= = − = − − − =1−
k(k + 1) k(k + 1) k k+1 k+1 k n+1
k=1 k=1 k=1 k=1
1
en posant uk = − .
n   kX n   X n
1 k+1
(ln(k + 1) − ln(k)) = ln(n + 1) − ln(1) = ln(n + 1),
X
ln 1 + = ln =
k k
k=1 k=1 k=1
en posant uk = ln(k).

Formule (Somme des termes d'une suite géométrique).


Soit n ∈ N et q ∈ R,
n
1 − q n+1
 Si q 6= 1, ,
X
qk =
1−q
k=0
n
 Si q = 1, q k = n + 1.
X

k=0

n n
(démonstration à connaître) Soit q ∈ R, si q = 1, 1 = n + 1 car la somme contient n + 1
X X
Démonstration. qk =
k=0 k=0
termes.
Si q 6= 1, on trouve par télescopage :
n
X n
X
(1 − q) qk = (q k − q k+1 ) = −q n+1 − (−1) = 1 − q n+1 .
k=0 k=0

n
1 − q n+1
En divisant par 1 − q 6= 0, on obtient .
X
qk =
1−q
k=0

Remarque. Soit p ∈ N et n ∈ N tels que p 6 n Soit q 6= 1. On peut montrer de même que :


n
X q p − q n+1 1 − q n+1−p
qk = = qp .
1−q 1−q
k=p

Ce résultat se retrouve également par changement d'indice :


n n−p n−p
X
k j=k−p
X
j+p p
X 1 − q n+1−p
q = q =q qj = qp .
1−q
k=p j=0 j=0

2.5 Sommes doubles

Lorsqu'on a une somme double où les indices des deux sommes ne dépendent pas l'un de l'autre, on peut intervertir
les sommes, et donc sommer dans l'ordre qu'on préfère (c'est le cas notamment de la somme de l'exemple 4). Ce n'est
pas le cas si les indices dépendent l'un de l'autre.
Exemple 8. Soit n ∈ N. Calculer ij .
X

06i6j6n

6
n X
n j
n X
On commence par chercher l'expression la plus simple : ij .
X X X
ij = ij =
06i6j6n i=0 j=i j=0 i=0
Ici, la deuxième expression est plus intéressante, car elle permet de se ramener aux formules de cours. On a alors :
n j
!
X X X
ij = j i
06i6j6n j=0 i=0
n
X j(j + 1)
= j
2
j=0
n n
1 X 1X 2
= j3 + j
2 2
j=0 j=0
 2
1 n(n + 1) 1 n(n + 1)(2n + 1)
= +
2 2 2 6
 
1 n(n + 1) 2n + 1
= n(n + 1) +
4 2 3
1
= n(n + 1)(3n2 + 7n + 2)
24
X 1
ij = n(n + 1)(n + 2)(3n + 1).
24
06i6j6n

3 Produits
3.1 Factorielle

Dénition (Factorielle).
Soit n ∈ N, on appelle factorielle n la quantité
n
Y
n! = 1 × 2 × 3 × · · · × n = k.
k=1

On a alors 0! = 1, 1! = 1, 2! = 2, 3! = 6, 4! = 24, 5! = 120, . . .


n!
Remarque. Si n ∈ N∗ , = (n − 1)!.
n

3.2 Notation générale

Dénition (Produit).
Soit n ∈ N∗ , et x1 , . . . , xn des réels. On note
n
Y
x1 × x2 × x3 × · · · × xn = xk .
k=1

7
p
2k − 1
Exemple 9. Soit p ∈ N∗ . Exprimer à l'aide de la notation factorielle.
Y
2k
k=1

p
Y 2k − 1 1 3 2p − 3 2p − 1
= × × ··· × ×
2k 2 4 2p − 2 2p
k=1
1 2 3 4 2p − 3 2p − 2 2p − 1 2p
= × × × × ··· × × × ×
2 2 4 4 2p − 2 2p − 2 2p 2p
(2p)!
= 2p
2 × 1 × 1 × 2 × 2 × · · · × (p − 1) × (p − 1) × p × p
(2p)!
= 2p .
2 (p!)2

Remarque. Attention : il n'y a pas de linéarité du produit. Soit n ∈ N et λ ∈ R, on a par exemple,


n
Y
(λuk ) = λu1 × λu2 × · · · × λun = λn u1 × u2 × · · · × un .
k=1

Formule (Multiplication par un scalaire).


Soit n ∈ N∗ et u1 , . . . , un des réels,
n
Y n
Y
∀λ ∈ R, (λuk ) = λn uk .
k=1 k=1

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