Vous êtes sur la page 1sur 20

Chapitre 34

34 Equilibre social –
AVS

© CREME-CIIP 2016 Reproduction interdite


Objectifs évaluateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2

Table des matières 1. Assurances sociales en Suisse : notions élémentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


2. Formes d’équilibre au travers de l’AVS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3
5
3.  Défis futurs des assurances sociales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
3.1 Evolution démographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
3.2 Evolution économique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
4. Solutions possibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
4.1 Modification de l’âge de la retraite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
4.2 Modification des rentes de survivants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
4.3 Hausse de la TVA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
4.4 Baisse du taux de conversion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
4.5 Augmentation des taux de cotisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
4.6 L’avenir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

Objectifs
Profils Objectifs évaluateurs
Auto-évaluation
B E M 1.5.4.10 Equilibre social / AVS.
J’explique les objectifs et les formes d’équilibre social au
travers de l’AVS.
B1 E M Je présente les défis futurs et les solutions possibles pour 
le système des trois piliers sur la base de la problématique
de la démographie et du financement..

NB : Dans le présent chapitre, seule la prévoyance vieillesse a été traitée. L’assurance vieillesse et
survivants (AVS) et la prévoyance professionnelle (LPP) sont détaillées sous l’angle de leur mode
de financement actuel, de leur(s) perspective(s) de financement et de leurs défis. Les autres assu-
rances sociales (assurance invalidité, prestations complémentaires, assurance-accidents, etc.) ne
sont pas abordées. 1
Ce chapitre se base principalement pour sa conception sur le rapport du Conseil fédéral de
novembre 2013 intitulé « Vue d’ensemble des perspectives de financement des assurances
sociales jusqu’en 2035 2 ».
Le projet de réforme prévoyance vieillesse 2020 proposé par le Département fédéral de l’intérieur
est en consultation jusqu’à fin mars 2014. Après analyse des résultats, le Conseil fédéral soumettra
au Parlement, d’ici la fin de 2014, le message relatif à la réforme prévoyance vieillesse 2020.

1
Objectifs traités durant le semestre 5.
2
www.bsv.admin.ch/index.html ?webcode=d_11119_it

© CREME-CIIP 2016 Reproduction interdite


Equilibre social / AVS

1. Assurances sociales La prévoyance vieillesse suisse repose sur le système des trois piliers, système inscrit dans la
en Suisse : Constitution fédérale depuis 1972.
notions élémentaires

Constitution fédérale de la Confédération suisse


du 18 avril 1999 (Etat au 3 mars 2013)
Art. 111 Prévoyance vieillesse, survivants et invalidité
  La Confédération prend des mesures afin d’assurer une prévoyance vieillesse, survivants et invalidité suffisante. Cette
1

prévoyance repose sur les trois piliers que sont l’assurance-vieillesse, survivants et invalidité fédérale, la prévoyance profes-
sionnelle et la prévoyance individuelle.
  La Confédération veille à ce que l’assurance-vieillesse, survivants et invalidité fédérale ainsi que la prévoyance profes-
2

sionnelle puissent remplir leur fonction de manière durable.


  Elle peut obliger les cantons à accorder des exonérations fiscales aux institutions relevant de l’assurance-vieillesse,
3

survivants et invalidité fédérale ou de la prévoyance professionnelle, ainsi que des allégements fiscaux aux assurés et à
leurs employeurs sur les cotisations versées et les sommes qui sont l’objet d’un droit d’expectative.
  En collaboration avec les cantons, elle encourage la prévoyance individuelle, notamment par des mesures fiscales et par
4

une politique facilitant l’accession à la propriété.


Source : www.admin.ch/droit fédéral/…

Les trois piliers diffèrent par le statut des assurés, par leur financement et par les prestations
versées.
Le premier pilier (assurance-vieillesse et survivants) est constitué par la prévoyance étatique et est
obligatoire. Son but est de garantir les besoins vitaux, soit de permettre aux personnes âgées de se
retirer de la vie professionnelle tout en jouissant d’une certaine sécurité matérielle. Son financement
est basé sur un système de répartition : les cotisations encaissées durant une certaine période
financent les prestations versées durant cette même période.
L’AVS est entrée en vigueur le 1er janvier 1948.
Le deuxième pilier (LPP) est constitué par la prévoyance professionnelle et est obligatoire pour les
salariés. Son but est de maintenir, avec le 1er pilier, le niveau de vie antérieur, soit au total environ
60 % du dernier salaire. Son financement est basé sur le système de capitalisation (processus
d’épargne individuelle) : les prestations sont couvertes par le capital épargné durant sa vie active et
par les intérêts de ce capital.
La prévoyance professionnelle est réglementée depuis 1985 par la loi fédérale sur la prévoyance
professionnelle (LPP).
Le troisième pilier est composé de la prévoyance individuelle et est facultatif. Son but est de
permettre à chacun de prendre des mesures de prévoyance adaptées à ses besoins personnels
(répondre aux besoins restants). Son financement est basé sur le système de capitalisation : par des
économies personnelles (argent liquide, livrets d’épargne, assurances-vie, placements, etc.) ou par
une forme de prévoyance qui, conformément à la Constitution, mérite d’être encouragée au moyen
de mesures fiscales.
Le 3e pilier a fait l’objet d’une ordonnance, sur les déductions admises fiscalement, entrée en
vigueur le 1er janvier 1986.

3
© CREME-CIIP 2016 Reproduction interdite
Chapitre 34

La naissance des trois piliers


En 1969, le Parti du Travail (PdT) et le Parti Socialiste (PS) ont déposé une initiative populaire pour
l’introduction d’une « retraite populaire ». L’initiative remettait en question l’entier du système de la
prévoyance professionnelle. Sur ce, un comité bourgeois a déposé une initiative exigeant une AVS
qui garantisse l’existant plus une prévoyance professionnelle obligatoire et l’encouragement de la
prévoyance individuelle. Le contre-projet élaboré par le Conseil fédéral en guise de compromis de ces
initiatives a été accepté le 3 décembre 1972 par tous les cantons et avec 74 pour cent de oui. Celle-ci
annonçait le deuxième pilier obligatoire.
Source : Le deuxième pilier en plein dilemme, de Martin Janssen, Avenir Suisse / 100

Exercice
Exercice 34.1 Sur la base des informations fournies à la page précédente et de vos connaissances sur les assu-
rances de personnes, veuillez énumérer les principales différences entre l’AVS et la prévoyance
professionnelle.

La prévoyance professionnelle
AVS (1er pilier)
(2e pilier)
Caractéristiques

Garantie

Financement

Age d’entrée
et cotisations

Entrée en vigueur

Autres

4
© CREME-CIIP 2016 Reproduction interdite
Equilibre social / AVS

2. Formes d’équilibre L’AVS est financée par un système de répartition : les cotisations encaissées durant une certaine
au travers de l’AVS période financent les prestations versées durant cette même période. Dans le but de garantir la
pérennité de cette assurance sociale, il est vital de maintenir l’équilibre entre les dépenses
et les recettes sur le long terme.

Evolution passée du résultat de répartition


Le graphique ci-dessous retrace l’évolution du résultat de répartition de l’AVS depuis 1970.

Résultat de répartition de l'AVS


2'000

1'000

-0
Age de la retraite
64/65
-1'000
Entrée en vigueur Age de la retraite
de la 9e révision de l'AVS 63/65
-2'000
Introduction
de la TVA
-3'000
1974 1978 1982 1986 1990 1994 1998 2002 2006

Source : Feuille d’information « Situation financière de l’AVS », OFAS, 09.2008

Selon les projections menées par le Conseil fédéral dans le cadre de sa réforme prévoyance vieil-
lesse 2020 : « Dans les années à venir, les recettes de l’AVS augmentent à un rythme plus ou moins
régulier, pour passer de quelque 39 milliards de francs en 2012 à 52 milliards de francs en 2030.
A partir de 2018, ses dépenses enregistrent en revanche une croissance nettement plus rapide
sous l’effet de l’allongement de l’espérance de vie et du départ à la retraite des classes d’âge à
forte natalité de la génération du baby-boom. »
L’AVS est la seule assurance sociale qui, dans les prochaines années, présentera un déficit et
nécessitera un besoin de financement supplémentaire. Sur le long terme, les résultats pour l’as-
surance-invalidité (AI) et les allocations pour perte de gain (APG) seront positifs. Les comptes de
l’assurance-chômage (AC), des allocations familiales (AF), etc., de par leur conception, seront
équilibrés.

5
© CREME-CIIP 2016 Reproduction interdite
Chapitre 34

Comptes et perspectives de l’AVS 1995-2035

En millions de CHF 1995 2005 2015 * 2025 * 2035 *


Recettes 24 512 33 712 42 135 49 061 53 088
Cotisations des employés et 18 646 23 271 30 432 34 823 38 875
des employeurs
Contributions des pouvoirs 4 809 8 596 10 924 13 588 16 755
publics
• Confédération, TVA, 4 074 7 455 10 924 13 588 16 755
impôts sur les jeux
• Cantons 735 1 140 - - –
Produit des placements 1 046 1 836 773 645 – 2 547
Autres recettes 11 9 6 5 5
Dépenses 24 503 31 327 41 921 53 576 68 000
Prestations sociales 24 416 31 178 41 732 53 345 67 710
Autres dépenses 87 149 189 231 290
Résultat de répartition – 1 037 548 – 559 – 5 160 – 12 365
Variation du capital 9 2 385 214 – 4 515 – 14 912
Niveau du Fonds 23 836 29 393 42 908 25 691 …
Les données relatives au passé (tramées) sont indiquées aux prix courants. Les données des
années marquées d’un * se réfèrent au scénario moyen et sont indiquées aux prix 2013.
Source : Vue d’ensemble des perspectives de financement des assurances sociales jusqu’en 2035, page 23

6
© CREME-CIIP 2016 Reproduction interdite
Equilibre social / AVS

En 2013, le financement de l’AVS est encore assuré (équilibre financier) et présente même un
excédent. Les cotisations salariales, dont s’acquittent toutes les personnes qui exercent une activité
lucrative, représentent environ les trois quarts du financement de l’AVS. Le solde est financé par les
pouvoirs publics. Jusqu’en 2008, les cantons contribuaient au financement de l’AVS, mais en raison
de la réforme de la péréquation financière, cette contribution a été supprimée. Depuis, seule la
Confédération finance l’AVS par le produit net des impôts sur le tabac et les spiritueux et de la TVA1.
Dans l’ensemble, les recettes de l’AVS progresseront à l’avenir, passant de 42.1 milliards en 2015
à plus de 53 milliards en 2035.
En 2015, le capital de l’AVS (Fonds) s’élèvera à près de 43 milliards de francs. Mais ce compte
s’asséchera progressivement en raison du résultat négatif de répartition (recettes – dépenses) dès
2018 selon les projections. Dès cette année-là, les dépenses seront plus élevées que les recettes.
En l’absence de réforme, le Fonds AVS sera totalement vide à la fin 2028.

3. Défis futurs des Les quatre principaux paramètres de l’évolution démographique sont les naissances, les décès,
assurances sociales l’immigration et l’émigration. Ils permettent de déterminer l’évolution de la population résidente
3.1 Evolution permanente, population qui cotise à l’AVS mais aussi, en fonction de son âge, qui bénéficie de
démographique l’AVS.

Espérance Dans les prochaines années, l’évolution démographique de la Suisse, mais aussi de l’Europe, sera
de vie résiduelle marquée par une progression de l’espérance de vie résiduelle des femmes et des hommes de
65 ans.

uelle
e d e v ie résid e n te le no
mbre
ra n c p ré s
Espé r
er e
ésiduell e au-delà de l’
âge
e v ie
nce d vivr
L’espéra nnées restant à
d ’a dex/them
en
moyen /p ortal/fr/in 4/04.html
traite. h /b fs
min.c lank/key/
0
de la re Source :
http://ww
w.bfs.ad /01/06/b

1
« Depuis 1999, un pourcent de TVA supplémentaire est perçu, 83 % vont directement à l’AVS et 17 % à la Confédéra-
tion » / source : Vue d’ensemble des perspectives de financement assurances sociales jusqu’en 2035, page 000.

7
© CREME-CIIP 2016 Reproduction interdite
Chapitre 34

Espérance de vie résiduelle à 65 ans.

26 Espérance de vie des femmes

Espérance de vie des hommes


24

22

20

18

16

14
1981 1987 1993 1999 2005 2011 2017 2023 2029 2035

Source : OFS, OFAS

Lorsque l’AVS a été créée au milieu du 20e siècle, l’âge légal de la retraite correspondait approxi-
mativement à l’espérance de vie.
En 2010, l’espérance de vie résiduelle pour un homme était d’environ 19 ans et pour une femme
de 22 ans. La progression de l’espérance de vie résiduelle continuera puisqu’en 2035, elle devrait
atteindre un peu plus de 22 ans pour les hommes et 25 ans pour les femmes. Par conséquent,
le nombre d’années au bénéfice d’une rente AVS s’allongera et le coût des rentes AVS va
s’accroître.
Pour la prévoyance professionnelle, le montant de la rente est déterminé à l’aide du taux de
conversion :
• Plus le bénéficiaire d’une pension vit longtemps (allongement de l’espérance de vie), moins sa
rente peut être élevée afin que son capital accumulé soit suffisant durant toute sa retraite.
• De plus, comme ces dernières années les rendements des capitaux stagnent voire reculent, plus
ce rendement est bas, moins les rentes seront importantes.
Parallèlement à l’allongement de l’espérance de vie, les institutions de prévoyance sont actuelle-
ment confrontées à une baisse durable de rendement moyen du capital. Les avoirs LPP sont placés
sur les marchés financiers afin de générer des intérêts (et donc de gonfler le capital vieillesse).
Or depuis 10 ans, les taux d’intérêt baissent fortement. A titre d’exemple, les obligations de la
Confédération sont passées d’un taux d’intérêt de 4 % en l’an 2000 à 0.5 % à fin 2012. Or le taux
de conversion actuellement en vigueur pour calculer les rentes LPP suppose un rendement de 4.5
à 5 %. Et ces dernières années, il s’est tout juste élevé à 3.25 %2.

2
Rendement moyen de l’indice Pictet 2005 LPP-25 pour la période 2000-2012.

8
© CREME-CIIP 2016 Reproduction interdite
Equilibre social / AVS

Le défi de la prévoyance professionnelle sera donc d’assurer le versement des rentes sur une durée
de vie plus longue, sans mettre en péril la stabilité financière des institutions de prévoyance.

Source : Feuille d’information « Le taux de conversion minimal en général », OFAS, 02.2010

« Le taux de conversion permet de calculer le montant de la rente annuelle à partir du capital


vieillesse disponible. Le montant de la rente est le produit du capital vieillesse multiplié par le
taux de conversion. »
Par exemple : pour un capital vieillesse de CHF 500’000.00 et avec un taux de conversion de
6.8 %, la rente annuelle serait de CHF 34’000.00 en cas de départ à la retraite à l’âge de 65 ans.

Source : http ://www.admin.ch/aktuell/00089/index.html ?lang=fr&msg-id=47262

Rapport
de dépendance Rapport de dépendance des personnes âgées
Rapport entre l’effectif de la population aux âges avancés généralement inactifs (65 ans ou plus)
et l’effectif de la population en âge de travailler (20-64 ans). Le résultat s’exprime en nombre de
personnes âgées de 65 ans ou plus pour 100 personnes âgées de 20 à 64 ans.
Source : http://www.bfs.admin.ch/bfs/portal/fr/index/regionen/03/key/00/ind27.informations.270604.2706.htmlSource : http ://www.admin.ch/
aktuell/00089/index.html ?lang=fr&msg-id=47262

Un autre facteur important pour le financement de l’AVS est le rapport de dépendance. Ce rapport
définit la relation entre les rentiers et les cotisants (rapport vie « inactive » / vie active). Entre 1970
et 2010, le rapport de dépendance des personnes âgées est passé de 20 % à env. 28.7 %, ce qui
signifie qu’en 1970 il y avait 5 actifs pour un rentier. En 2010, on comptait 3.5 actifs pour un rentier,
alors qu’en 2035 ils ne seront plus que 2.3 environ.
Comparaison démographique 2010-2030 (scénario moyen)

En milliers 2010 2030


Population totale 7’864 9’225
Actifs 4’832 5’192
Rentiers 1’389 2’213
Rapport de dépendance 28.7 % 43 %
Source : OFS, OFAS

9
© CREME-CIIP 2016 Reproduction interdite
Chapitre 34

La croissance démographique que la Suisse va connaître dans les prochaines années sera princi-
palement due à l’allongement de l’espérance de vie.
Mais en ce qui concerne les finances de l’AVS, ce rapport de dépendance va vider ses caisses.
Plusieurs facteurs expliquent l’aggravation de ce rapport :
• Le recul de la natalité.
• L’allongement de l’espérance de vie.
• Le prochain départ la retraite des générations du baby-boom 3.
Avec une espérance de vie qui s’allonge et un rapport de dépendance qui s’aggrave, il est indispen-
sable et urgent de trouver de nouvelles sources de financement pour l’AVS !

3
Baby-boom des années soixante. Par exemple en 1964, la fécondité atteint 2,7 enfants par femme, ce qui est
presque deux fois plus élevé qu’aujourd’hui. Source : http ://www.bfs.admin.ch/bfs/portal/fr/index/themen/01/06/blank/
key/02/05.html.

10
© CREME-CIIP 2016 Reproduction interdite
Equilibre social / AVS

Pyramide
es ue de la
des âges y ra m id e des âg tation graphiq ion qui
P en lat
o d e d e représ e) d’une popu u passé,
M âg ed
e (sexe, thétiqu
structur une image syn elle-ci.
e ec C3%A2g
es
constitu t et du futur d P yr a m id e_des_%
en /wiki/
du prés urce : htt
p ://fr.wik
ipedia.org
So

En Suisse, durant le 20e siècle, comme dans la plupart des pays qui nous entourent, la proportion
des personnes âgées a augmenté, tandis que la proportion des jeunes et des personnes actives
(20-64 ans) a diminué.
La pyramide des âges s’est transformée :
• En 1900, forme pyramidale avec une base large et un sommet fin, caractéristiques d’une
société avec une population jeune, une forte natalité et peu de personnes âgées à très âgées.
• En 1950, forme de « cloche » : un taux de natalité assez faible, un taux de mortalité très faible
(environ 12 pour mille), la composition de la population accuse un certain vieillissement. Les
tranches d’âge du bas arrivent à peine à renouveler les tranches des adultes.
• En 2012, forme de « sapin » : une génération jeune peu représentée, une génération du baby-
boom prédominante et un nombre toujours plus grand de personnes âgées.

Pyramide des âges (nombre de personnes en milliers)


Au 31 décembre 1900 Au 31 décembre 1950 Au 31 décembre 2012
99 99 99
Age

90 90 90
80 80 80
70 70 70
60 60 60
50 50 50
40 40 40
30 30 30
20 20 20
10 10 10

60 40 20 0 20 40 60 60 40 20 0 20 40 60 60 40 20 0 20 40 60
Hommes Femmes

Dans les prochaines années la pyramide des âges de la Suisse se modifiera pour passer à une
pyramide en forme de champignon. Ses caractéristiques seront, pour les entreprises, une majorité
de salariés âgés (50 ans et plus) avec comme atout la possibilité de renouveler leur personnel
au fur et à mesure des départs à la retraite, mais avec comme désavantages des reconversions
difficiles, une perte de compétences individuelles et collectives, et surtout des charges salariales
conséquentes.

11
© CREME-CIIP 2016 Reproduction interdite
Chapitre 34

3.2 Evolution L’état de santé de l’économie suisse est aussi important pour l’avenir des assurances sociales. Par
économique exemple, si le niveau des salaires venait à baisser, les cotisations pour les assurances sociales
diminueraient et péjoreraient le financement déjà mis à mal par l’évolution démographique.
Les autres éléments économiques déterminants pour le financement des assurances sociales sont :
• L’emploi et son évolution : plus la population active est nombreuse, plus les cotisations
perçues sont élevées.
• La productivité du travail : avec une productivité élevée, les entreprises restent compétitives,
réalisent des profits et ont besoin de main d’œuvre qualifiée à hauts salaires. Avec un niveau
moyen des salaires qui s’élève, ce sont les recettes des cotisations sociales qui font de même.
• Le taux de chômage : plus le taux de chômage est bas, plus la population active occupée est
conséquente et les cotisations sociales aussi. Par ailleurs, un taux de chômage faible assure
surtout l’équilibre financier de l’assurance-chômage.
Ces éléments économiques ne peuvent pas être prévus sur le long terme. La conjoncture écono-
mique suisse dépend d’innombrables facteurs (prix et disponibilité des matières premières, évolu-
tion des marchés boursiers, mutations technologiques, globalisation de l’économie, etc.). Ainsi dans
toutes ses analyses pour le financement des assurances sociales, le Conseil fédéral se base sur des
paramètres économiques constants et tels que connus aujourd’hui.

4. Solutions possibles Avec une espérance de vie qui s’allonge et un rapport de dépendance entre actifs et inactifs qui se
dégrade, des mesures doivent être mises en place à plus ou moins brève échéance afin d’assurer
la survie des assurances sociales. En particulier l’AVS, seule assurance sociale qui, dans les
prochaines années, présentera un déficit et nécessitera donc un financement supplémentaire.

4.1 Modification de Au moment de la création de l’AVS, l’âge légal de la retraite était fixé à 65 ans pour les hommes et
l’âge de la retraite pour les femmes. Si pour les hommes cet âge n’a jamais été modifié, pour les femmes il a connu de
nombreux changements au gré des révisions de l’AVS. Dès 1958, il passe à 63 ans, puis à 62 ans
Retraite des
dès 1964. Lors de la 10e révision de l’AVS, il est repoussé à 63 ans dès 2001, et finalement à
femmes à 65 ans
64 ans dès 2005 4.
La réforme de l’AVS passera inévitablement par une égalité face à l’âge de la retraite entre les
hommes et les femmes et par conséquent, par le relèvement à 65 ans de l’âge de la retraite des
femmes (à raison de deux mois de travail additionnels par année pendant 6 ans). Selon le Conseil
fédéral, les économies réalisées seront d’environ un milliard de francs par année.

Augmentation Une solution envisageable, afin de maintenir le niveau des prestations vieillesse à l’avenir et de
de l’âge de la retraite privilégier l’équilibre financier de l’AVS, est le relèvement progressif de l’âge de la retraite pour tous.
pour tous
Lorsque l’AVS a été créée au milieu du 20e siècle, l’âge légal de la retraite correspondait approxi-
mativement à l’espérance de vie. Or en 2010, statistiquement, un homme vit encore 19 ans et
une femme 22 ans. Même si l’idée de travailler plus longtemps déplaît à de nombreux travailleurs,
cette solution semble inévitable et préférable à une diminution des prestations vieillesse ou à une
augmentation des impôts.

4
Dictionnaire suisse de politique sociale – http ://www.socialinfo.ch/cgi-bin/dicoposso/show.cfm ?id=696

12
© CREME-CIIP 2016 Reproduction interdite
Equilibre social / AVS

Actuellement, on estime que 35 % des actifs travaillent au-delà de l’âge de la retraite. Lors d’un
sondage réalisé par l’Hebdo en décembre 20125, 70 % des Alémaniques interrogés et 58.5 % des
Romands étaient favorables à relever l’âge de la retraite.
Pour que cette mesure puisse être appliquée, le marché de l’emploi doit permettre aux travailleurs de
55 ans et plus de travailler jusqu’à la retraite. Actuellement, même si le taux de chômage pour cette
catégorie de travailleurs est relativement bas (env. 2.5 % en octobre 2013), la possibilité de retrouver
un emploi passé cet âge est difficile et la durée plus longue. A tel point que l’assurance-chômage verse
des indemnités pendant un maximum de deux ans pour les plus de 55 ans contre un moyenne d’un an
et demi pour les autres chômeurs. Sans cette intégration dans le marché du travail, relever l’âge de la
retraite équivaudrait uniquement à faire un report de charges d’une assurance sociale sur une autre,
soit de l’AVS sur l’assurance-chômage, voire même sur l’aide sociale.
De plus, la pénibilité du travail ne doit pas être oubliée. De nombreuses études montrent qu’une
entrée précoce sur le marché du travail est liée à un faible niveau de formation. Ce déficit de
formation expose plus facilement ces travailleurs à des métiers pénibles (bruit, saleté, conditions
météorologiques, charges à porter, etc.). Repousser l’âge de la retraite pour ces personnes ne
tiendrait pas compte de la durée effective de vie active, de l’effort professionnel et de la difficulté à
exercer dans de bonnes conditions physiques son emploi. De plus, si les seniors doivent travailler
plus longtemps, ce sont des places de travail qui ne se libèrent pas pour les jeunes qui entrent sur
le marché du travail.

Flexibilisation Actuellement pour le 1er pilier, il est possible de percevoir la rente AVS un ou deux ans avant
de l’âge de la retraite l’âge légal de la retraite, soit au plus tôt 63 ans pour les hommes et 62 ans pour les femmes. Cette
anticipation a une incidence financière sur le montant de la rente tout au long de la retraite. Partir
une année avant l’âge de la retraite équivaut à une baisse de 6.8 % et deux ans avant à 13.6 %.
Il est aussi possible de retarder le versement de sa rente entre un et cinq ans. Dans ce cas,
un supplément, calculé sur la base de la durée du report, sera ajouté à la rente tout au long de la
retraite. Ce supplément peut aller jusqu’à 31.5 % de la rente à l’âge ordinaire.

Exemple : Pour une rente AVS de CHF 2’000.00 par mois à l’âge légal de la retraite :

Réduction / Nouvelle rente


Supplément en % mensuelle en CHF
Départ à la retraite 2 ans avant l’âge légal – 13.6 % 1’728.00
Départ à la retraite un an avant l’âge légal – 6.8 % 1’864.00
Départ à la retraite à l’âge légal 2’000.00
Départ à la retraite un an après l’âge légal + 5.2 % 2’104.00
Départ à la retraite 2 ans après l’âge légal + 10.8 % 2’216.00
Départ à la retraite 3 ans après l’âge légal + 17.1 % 2’342.00
Départ à la retraite 4 ans après l’âge légal + 24.0 % 2’480.00
Départ à la retraite 5 ans après l’âge légal + 31.5 % 2’630.00

5
Les Suisses d’accord pour relever l’âge de la retraite, L’Hebdo, 20.12.2012

13
© CREME-CIIP 2016 Reproduction interdite
Chapitre 34

Pour le 2e pilier, la possibilité de prendre une retraite anticipée dépend du règlement de la caisse
de pension. Mais dans tous les cas, l’âge minimal légal est fixé à 58 ans et dans pareil cas, la
rente est uniquement composée du 2e pilier. Partir avant l’âge de la retraite pour le 2e pilier, c’est
perdre des années de capitalisation durant lesquelles le taux de cotisation est le plus élevé (de 55 à
64 / 65 ans : 18 % du salaire coordonné) et des intérêts sur un avoir LPP important.
A l’avenir selon le projet du Conseil fédéral, les actifs ne pourront plus prétendre à une
retraite anticipée avant 62 ans. De rares exceptions sont envisagées, comme lors de restructura-
tion d’entreprise ou si un âge différent est prévu dans une convention collective de travail.
En compensation de ce report de 58 à 62 ans, pour le 1er et le 2e piliers, les assurés pourront flexi-
biliser leur retraite par un passage progressif à la retraite. La réforme offrira aux travailleurs la pos-
sibilité de réduire librement leur taux d’activité et de percevoir, en contrepartie, une rente partielle
allant de 20 et 80 %. Comme c’est déjà le cas actuellement, toute retraite anticipée occasionnera
une diminution de la rente tout au long de sa retraite.
Une prolongation de la durée de vie active sera encore possible jusqu’à 70 ans. La rente dans ce
cas sera augmentée.
La flexibilisation entre 62 et 70 ans est intéressante car chaque travailleur aura le choix de sa fin
de carrière, en fonction de sa santé, de sa situation économique, de son capital LPP, etc. Mais les
employeurs seront-ils, par exemple, disposés à garder des actifs au-delà de 65 ans ? Et la notion
de « librement choisi » se fera principalement sur des critères financiers (avoir LPP et fortune privée)
sans que la pénibilité du travail ne soit reconnue institutionnellement.

4.2 Modification des Afin de réaliser des économies supplémentaires, une nouvelle réglementation pour les rentes de
rentes de survivants survivants devrait être appliquée dès l’entrée en vigueur de la réforme.
Actuellement, à la suite d’un décès la veuve sans enfant touche, et pour autant qu’elle ait 45 ans au
moment du décès et que le mariage ait duré au moins 5 ans, une rente de survivant de l’AVS. Avec
la réforme de l’AVS, ces femmes n’auront plus droit à une rente de veuve.
En ce qui concerne les veuves avec enfants, la rente actuelle équivaut à 80 % de la rente vieillesse.
Avec la réforme cette rente passera à 60 %. Afin de compenser cette diminution, la rente d’orphelin
augmentera de 40 % actuellement à 50 % d’une rente de vieillesse.

4.3 Hausse de la TVA La taxe sur la valeur ajoutée a été instaurée par la Confédération en 1995. Cet impôt indirect est
perçu sur la consommation de biens et de services effectuée en Suisse. Il frappe le consommateur
final, mais il est collecté par les entreprises, qui versent ensuite cet impôt à la Confédération. Une
partie des recettes de la TVA est destinée au financement de l’AVS.

Pourcentage et point
Pour chiffrer une variation entre deux pour­centages, on parle de point.
A titre d’exemple : premier pourcentage 10 %, second 12 %. On parle alors d’une augmentation de
2 points et non d’une augmentation de 2 % (car l’augmentation en % entre 10 % et 12 % équivaut à
une augmentation de 20 %).

14
© CREME-CIIP 2016 Reproduction interdite
Equilibre social / AVS

Afin d’obtenir un financement additionnel aux autres mesures, une solution envisagée est d’aug-
menter d’un point la TVA dès l’entrée en vigueur de la réforme. Et si la situation financière
l’exige d’augmenter à nouveau d’un point la TVA à l’horizon 2030.
L’augmentation de la TVA présente l’avantage d’une répartition de la charge sur toute la population,
y compris les retraités. Mais cet avantage est en même temps un inconvénient : une élévation de la
TVA pèse proportionnellement davantage sur les bas revenus que sur les revenus élevés.
Pour les entreprises, la TVA renchérit le prix de vente au consommateur et peut diminuer l’attrac-
tivité des biens et services sur des marchés potentiels et donc les pénaliser. Elle constitue une
pression supplémentaire sur le pouvoir d’achat.

4.4 Baisse du taux Le montant des rentes LPP versées est calculé en fonction :
de conversion
• de l’avoir accumulé ;
• du rendement obtenu et à obtenir (tant que l’avoir accumulé n’a pas été intégralement
versé, il est placé sur les marchés financiers) ;
• de la durée des versements.
Ainsi avec une espérance de vie qui s’allonge et des taux d’intérêt qui fluctuent, avec une tendance
à la baisse ces dernières années, le taux de conversion devra être revu afin d’assurer des rentes
jusqu’à la mort de l’assuré ainsi qu’aux éventuels survivants (rente de veuf ou de veuve équivalent
à 60 % de la rente LPP).

Fonctionnement du taux de conversion minimal dans la prévoyance professionnelle.

Taux de conversion Rente


Rente
Rente
Rente
Capital Rente
Exemple Rente
de
vieillesse Capital de vieillesse = 100'000.00 Rente
Rente
Taux de conversion = 6.4% Rente
➝ Rente par an = 6'400.00 Rente

➝ Rente de veuve 3'840.00 (60%) Rente


Rente
Rente
Rente
Rente

Source : Prévoyance professionnelle : adaptation du taux de conversion minimal, votation populaire du 7 mars 2010, OFAS

Le calcul est donc simple : plus l’espérance de vie se rallonge, plus le montant de la rente
doit diminuer afin que le capital accumulé durant sa vie active suffise jusqu’à la mort.

15
© CREME-CIIP 2016 Reproduction interdite
Chapitre 34

Dans son projet de réforme prévoyance vieillesse 2020, le Conseil fédéral propose de baisser le
taux de conversion minimal qui est actuellement à 6.8 % à 6 % sur une période 4 ans.
De nombreuses voix s’élèvent déjà, alors que cette réforme entre en consultation, afin de critiquer
ce taux de conversion à 6 % jugé trop haut, donc techniquement et financièrement inadapté. Une
critique évoquée est liée à l’espérance de vie résiduelle prise en considération par le Conseil fédéral.
Il se base sur les tables de mortalité VZ 2010 (projetées en 2015) qui seront appliquées à partir de
2020, respectivement 2026. Or l’espérance de vie en 2015 d’un homme de 65 ans ne sera pas du
tout la même qu’un homme de 65 ans en 2026 !

Bon à savoir
En mars 2010, le peuple suisse a dû se prononcer sur une modification du taux de conversion.
Le projet prévoyait d’adapter progressivement ce taux pour les nouvelles rentes jusqu’à ce qu’il
atteigne 6.4 % en 2016, afin de donner au 2e pilier une plus grande stabilité financière. Le
référendum lancé contre ce projet a abouti et le non a recueilli 72.7 % des voix lors de la votation
du 7 mars 2010.
Source : http://www.bsv.admin.ch/dokumentation/gesetzgebung/00092/02715/?lang=fr

Même une baisse du taux de conversion minimal ne garantira pas que l’avoir vieillesse LPP suffise.
Ainsi des mesures complémentaires peuvent être envisagées :
• Abaissement de la déduction de coordination : cela permet de cotiser à la LPP sur une partie
plus importante du salaire et de constituer un avoir LPP plus conséquent.
• Abaissement du seuil d’accès LPP : cela permet à un plus grand nombre de salariés de
cotiser et de ne pas perdre les années de cotisation à bas salaire. La limite inférieure du salaire
assuré correspond au revenu annuel (brut) à partir duquel le salarié doit obligatoirement cotiser
à la prévoyance professionnelle. Pour 2013, ce seuil est fixé à CHF 21’060.00. Ce seuil pourrait
être réduit à CHF 14’000.00, ce qui permettrait à 150’000 personnes supplémentaires de
cotiser6.
• Augmentation des taux de bonification de vieillesse : le pourcentage du salaire coordonné
cotisé chaque mois augmente. Actuellement ces taux sont progressifs (de 7 % à 25 / 34 ans
à 18 % 55 / 65 ans). Cette augmentation des bonifications de vieillesse permettrait de cotiser
d’avantage chaque mois et d’avoir ainsi, à l’âge de la retraite, un avoir plus conséquent.

6
« Revivez les moments forts de la conférence de presse sur l’AVS », 24 heures, 20.11.2013.

16
© CREME-CIIP 2016 Reproduction interdite
Equilibre social / AVS

Ces trois solutions permettent d’augmenter les cotisations et donc de compenser la perte financière
liée à la baisse du taux de conversion. Cependant elles ont comme principal désavantage leur mode
de cotisation, soit des cotisations paritaires (moitié à charge de l’employeur / moitié à charge de
l’employé). Les charges sociales pour les employeurs seraient alourdies et par conséquent le coût
de la main d’œuvre le serait aussi avec une éventuelle perte de compétitivité pour l’entreprise. Pour
les employés, des charges sociales plus élevées seraient synonyme de salaire net plus faible et
donc de pouvoir d’achat diminué.

4.5 Augmentation des La solution en théorie la plus facile : faire correspondre les cotisations à l’évolution démographique
taux de cotisation et donc au vieillissement de la population. Les recettes évolueraient à la hausse au même rythme
que l’augmentation des dépenses.
Avec une hausse des charges sociales, le coût de la main d’œuvre serait encore plus élevé. Or une
main d’œuvre plus (trop) cher pénalise la compétitivité des entreprises suisses au niveau interna-
tional, risque de pousser à la délocalisation des activités moins rentables, met une pression sur le
marché de l’emploi et risque d’aggraver le chômage.
Une hausse des charges sociales pour les employés signifie une perte de leur pouvoir d’achat, une
baisse de leur consommation et donc une diminution des ventes pour les entreprises, etc.
La hausse des taux de cotisation n’est pas une solution retenue dans la réforme prévoyance vieil-
lesse 2020 du Conseil fédéral.

4.6 L’avenir  Toutes ces mesures pour résoudre le problème de l’équilibre financier de notre système de pré-
voyance vieillesse, qu’elles soient une augmentation des recettes ou une diminution des presta-
tions, présentent des avantages et des inconvénients pour les actifs, les entreprises, les consom-
mateurs, l’Etat, etc. Les partis politiques ainsi que les organisations patronales et syndicales
s’opposent d’ores et déjà sur de nombreux points.
Il y a donc fort à parier que le peuple sera appelé à se prononcer ces prochaines années sur les
propositions faites par le Département fédéral de l’intérieur au travers de sa réforme prévoyance
vieillesse 2020.

Pour en savoir plus sur l’AVS, allez sur le site d’iconomix, une offre de formation de la BNS, et vous
y trouverez un dossier appelé : « Prévoyance vieillesse ». http://www.iconomix.ch/fr/materiel/a028/

17
© CREME-CIIP 2016 Reproduction interdite
Chapitre 34

Chronologie de l’AVS et de ses révisions :


Le 6 juillet 1947, le peuple suisse approuve la loi fédérale sur l’assurance-vieillesse et survivants
à 80 %. Le taux de participation à cette votation est lui aussi de 80 %. Et depuis les révisions se
succèdent :
1951 : 1re  révision
1954 : 2e révision
1956 : 3e révision
1957 : 4e révision
1961 : 5e révision
1964 : 6e révision
1969 : 7e révision
1973 : 8e révision
1978 : 9e révision
1995 : 10e révision
2004 : 11e révision.
Les Suisses et Suissesses ont été appelés, à de maintes reprises, à se prononcer sur l’AVS suite au
dépôt d’initiatives populaires ou de référendums.
Source : http://entwicklung-ahv.ch/fr/

18
© CREME-CIIP 2016 Reproduction interdite
Equilibre social / AVS

ExerciceS
Exercice 34.2 Pour chacune des solutions envisagées, citer un avantage et un inconvénient.

Solution Avantage Inconvénient


Retraite des femmes à – Egalité hommes-femmes. – Durée de la vie active plus longue.
65 ans – Economies d’environ un milliard.

Relèvement de l’âge – Economies de plusieurs milliards. – Allongement de la vie active sans prise
de la retraite pour tous – Meilleur rapport entre l’âge de la retraite en compte de la pénibilité du métier.
et l’espérance de vie. – Difficultés à trouver un emploi pour les
séniors.
– Difficultés supplémentaires pour les
jeunes.
Flexibilisation de l’âge – Permettre à chacun de choisir l’âge de – Seuls les hauts revenus pourront
de la retraite sa retraite. financièrement se permettre de partir en
retraite anticipée.

Modification des – Economies pour la Confédération. – Les veufs / veuves sans enfant se
rentes de survivants – La rente d’orphelin passera de 40 à retrouveront sans rente.
50 %. – Les rentes de veuf / veuve seront
diminuées.

Hausse de la TVA – Augmentation des recettes pour l’AVS. – Impôt antisocial car taux identique quel
– Répartition de l’effort sur l’ensemble de que soit son revenu.
la population. – Diminue le pouvoir d’achat des
consommateurs.

Baisse du taux de – S’assurer que le capital épargné suffise – Montant de la rente plus faible.
conversion durant toute sa retraite.

Hausse des taux de – Finances de l’AVS équilibrées. – Renchérissement du facteur de


cotisation production travail.
– Perte de compétitivité pour les
entreprises.
– Perte de pouvoir d’achat pour les
salariés.

19
© CREME-CIIP 2016 Reproduction interdite
Chapitre 34

Exercice 34.3 Répondre par vrai ou faux aux affirmations suivantes et corriger les affirmations erronées.

Vrai Faux
Une hausse de la TVA permettrait de réaliser des économies de plusieurs millions.
X
Des recettes supplémentaires.
Le 2e pilier est obligatoire pour tous.
X
Pour les salariés.
Le financement de l’AVS est paritaire.
X

Le système de répartition de l’AVS a pour principe que les cotisations encaissées financent les
prestations versées durant la même période.
X

Le système de répartition de la LPP est identique à celui de l’AVS.


X
Un système de capitalisation.
Plus le rapport de dépendance augmente, plus le nombre d’actifs par rapport aux rentiers diminue.
X

Une des caractéristiques de la pyramide en champignon est que la majorité des salariés sont âgés de
moins de 50 ans.
x
De plus de 50 ans.
L’abaissement de la déduction de coordination permet de cotiser à la LPP sur une partie plus élevée
du salaire.
x

Pour augmenter l’avoir LPP, il faut augmenter le seuil d’accès LPP.


x
baisser.
Augmenter les charges sociales n’a aucune influence négative pour la compétitivité des entreprises.

20
© CREME-CIIP 2016 Reproduction interdite

Vous aimerez peut-être aussi