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Présentation
Un diviseur de tension est un système qui permet de fournir une tension de sortie donnée (par exemple 5V) à partir d'une tension d'entrée
donnée (par exemple 7V). La valeur de la tension de sortie est toujours plus faible que celle de la tension d'entrée, ça ne peut pas être
autrement avec ce type de système. On parle de diviseur de tension parce que la tension de sortie est une fraction de la tension d'entrée, il
existe un rapport simple entre les deux valeurs. Le présent article se réfère aux diviseurs de tension de type résistif. Il existe d'autres types
de diviseurs de tension (diviseurs de tension capacitifs par exemple), c'est pourquoi je précise bien "résistifs". Ce type de diviseur de tension
est largement utilisé :
- pour permettre à un voltmètre de disposer de plusieurs calibres (0.2V, 2V, 20V, 200V, 2000V, par exemple);
- pour la création d'une masse virtuelle dans un montage analogique audio;
- pour la définition de plusieurs seuils dans un circuit d'affichage ou de mesure, tel qu'un thermomètre ou un vumètre à leds, par exemple.
La suite de l'article suppose que vous connaissiez déjà vos besoins en terme de tensions désirées. Il explique en effet comment calculer la
valeur des résistances requises en fonction des tensions disponibles et des tensions divisées (diminuées) souhaitées.
Remarque : vous trouverez sur cette page plusieurs schémas électroniques, où sont notées plusieurs valeurs de tension. Toutes les
tensions sont mesurées par rapport à la masse, qui sert de point de référence.
Les deux résistances R1 et R2 sont reliées en série, et on applique sur celles-ci, une tension d'entrée Ve,
Ve étant la tension dont on dispose et avec laquelle on veut obtenir une autre tension. Si les résistances
ont la même valeur ohmique, ce qui est le cas sur ce schéma, elles vont s'approprier chacune la même
portion de tension. Puis on "récupère" la tension disponible sur la résistance R2, qui est connectée à la
référence 0V. On obtient sur cette résistance une tension de sortie Vs, qui est la tension que l'on désire
obtenir à partir de la tension d'entrée Ve. Comme les deux résistances ont ici la même valeur, on récupère
en sortie, une tension Vs égale à la moitié de la tension d'entrée Ve.
"Comme les deux résistances ont ici la même valeur, on récupère en sortie, une tension Vs égale à la moitié de la tension d'entrée Ve.". Cela
est vrai si l'on considère que tout est parfait, c'est à dire :
- si la source de tension Ve possède une résistance de source (résistance série) nulle;
- si les deux résistances ont effectivement la même valeur;
- si le circuit qui va exploiter la tension de sortie Vs possède une résistance d'entrée (résistance parallèle) infinie.
Comme vous le savez sans doute déjà, le monde parfait n'est pas le notre. Les conditions énnoncées ci-avant ne seront pas respectées. La
source de tension possède une résistance interne qui n'est pas nulle, la valeur réelle d'une résistance n'est pas forcement celle qui est
indiquée dessus (à cause de sa tolérance), et la tension de sortie sera appliquée à un circuit qui ne possèdera pas une résistance interne
infinie. Mais l'important est de savoir si ce qui n'est pas parfait est utilisable ou non. Ou de faire en sorte que cela soit le cas. Prenons un
exemple pratique, où l'on veut obtenir une tension de 4.50V à partir d'une tension de 9.00V. Après ce qui a été vu ci-avant, on se dit que
deux résistances de 10K chacune font parfaitement l'affaire, et on l'adopte donc. Dans le schéma qui suit, nous reprenons donc le même
schéma que celui vu avant, mais afin de bien mettre en évidence les problèmes potentiels, tous les défauts énumérés ci-avant sont
volontairement exagérés (mais pas tant que ça). A savoir l'utilisation d'une source de tension Ve qui possède une forte résistance interne RS
de 1 Kohms, des résistances réelles R1 et R2 qui ne font pas parfaitement 10 Kohms (ce sont des modèles ayant une tolérance de 5%), et
un circuit "utilisateur" qui présente une résistance d'entrée RE de 20 Kohms.
On constate que les 4.50V attendus ne font en fait que 3.26V, ce qui ne va pas du tout ! A quoi cela est-il dû ? Au simple fait que la
résistance "parasite" RS est mise en série avec R1, et que la résistance "parasite" RE est mise en parallèle avec R2. C'est comme si on
disposait d'un pont diviseur avec une résistance R1 de 11.4 Kohms et une résistance R2 de 6.5 Kohms ! Vous comprenez dès lors, qu'il n'est
pas possible de ne pas tenir compte du circuit qui précède et du circuit qui suit le diviseur de tension. Mais en tenir compte ne veut pas dire
pour autant que tout va devenir très compliqué. Il faut juste que la résistance globale R1 + R2 ait une valeur très supérieure à la résistance
parasite RS de la source de tension, et que la valeur de R2 soit très inférieure à la valeur de la résistance d'entrée RE du circuit utilisateur.
En même temps, il faut penser aux points suivants :
- le courant consommé par le pont diviseur doit être en relation avec la "capacité à fournir du courant" de la source de tension.
- choisir des valeurs très faibles pour les résistances n'est pas forcement compatible avec un système fonctionnant sur pile et devant avoir la
plus grande autonomie possible.
- choisir des valeurs très élevées pour les résistances conduira à une consommation faible, mais l'influence du circuit utilisateur sera plus
grande.
Sachant cela, vous devriez être capable de choisir en connaissance de cause les bonnes valeurs pour R1 et R2, sachant que les valeurs
couremment utilisées tournent entre quelques centaines d'ohms et quelques centaines de KOhms.
Remarque importante : le pont diviseur résistif n'est pas toujours le moyen le mieux adapté pour obtenir une tension donnée, tout dépend
du contexte d'utilisation. Il trouve sa place quand on veut une tension de sortie Vs qui conserve un certain rapport avec la tension d'entrée
Ve. Un unique pont diviseur peut convenir pour fournir une tension de référence à quelques AOP (amplificateurs opérationnels), car
l'impédance d'entrée des AOP est généralement très élevée et perturbe peu le pont diviseur. La fourniture d'une référence de tension à des
convertisseurs analogique-numériques par exemple, ne peut pas se satisfaire d'un tel montage, où il faut avoir recours à une tension
extrêmement stable qui ne peut être délivrée que par un régulateur de tension très précis.
Sur les quatre quartiers du schéma ci-avant, la résistance R1 est matérialisée par la partie de piste résistive du potentiomètre qui est située
entre l'extrémité reliée à Ve et le curseur. La résistance R2 quant à elle est matérialisée par la partie de piste résistive du potentiomètre qui
est située entre l'extrémité reliée au 0V et le curseur. Si le curseur se déplace vers l'extremité 0V, la valeur de R1 augmente et la valeur de
R2 diminue. Si le curseur se déplace vers l'extremité Ve, la valeur de R1 diminue et la valeur de R2 augmente.
Les trois résistances R1, R2 et R3 sont reliées en série, et on applique sur celles-ci, la tension d'entrée
Ve. Si les résistances ont toutes la même valeur ohmique, ce qui est le cas sur ce schéma, elles vont
s'approprier chacune la même portion de tension. Si Ve vaut 9.00V, chaque résistance aura 3.00V à ses
bornes. Puis on "récupère" la tension disponible sur le couple R2 + R3 pour la tension de sortie Vs2, ou
sur R3 seule pour la tension Vs1. Comme les trois résistances ont ici la même valeur, on récupère sur les
sorties Vs1 et Vs2, des tensions ayant un rapport direct : 3.00V sur Vs1, et 6.00V sur Vs2. Valeurs
théoriques, n'est-ce pas.
A quoi peut servir un pont diviseur à trois résistances ? A un contrôle fenêtré d'une tension, par exemple. Dans le montage pratique qui suit,
les valeurs des résistances "parasites" (résistance interne de la source de tension et résistance d'entrée des circuits utilisateurs) ont repris
des valeurs plus convenables et (pourtant) totalement réalistes.
Et on constate, ma foi, que les tensions de sorties Vs1 et Vs2 que l'on mesure, sont tout de même bien proches des valeurs théoriques.
2.96V est proche de 3.00V, et 5.95V est très proche de 6.00V. Cela fait bien plaisir à voir et nous conforte dans l'hypothèse que l'on a pas
travaillé pour rien. En bref, et pour résumer, nous pouvons compter sur un diviseur résistif pour fournir des tensions assez proches de celles
recherchées, si l'environnement direct (avant et après le pont diviseur) est adapté.
Nous trouvons 2.48V au lieu de 2.50V, et ce dans le contexte réel d'utilisation. Cela nous fait un écart de 0.02V, soit une erreur inférieure à
1%. Pas mal, non ?
Pour déterminer la valeur des 6 résistances R1 à R6 qui sont nécessaires pour obtenir les
tensions désirées Vs1 à Vs5, nous allons procéder par étapes. La première consiste à
considérer que les résistances R2 à R6 n'en forment qu'une seule, et à partir de là nous
pouvons calculer R1, comme nous l'avons fait avant avec le pont diviseur simple. Une fois
la valeur de R1 obtenue, et connaissant la valeur ohmique totale des 6 résistances, nous
considèrerons le paquet R3 à R6 comme une seule résistance. Puis nous ferons de même
pour les paquets R4 à R6, R5 et R6, et la résistance R6 viendra tout à la fin.
Pour simplifier les formules qui suivent, convenons des choses suivantes :
Rtot = R1 + R2 + R3 + R4 + R5 + R6 = 100K
Rtot / Ve = 100000 / 2.5 = 40000
Calculons la valeur de R1, pour obtenir notre tension de référence la plus élevée Vs5, égale à 2.18V. Une fois la valeur de R1 connue,
calculons R2. Une fois la valeur de R2 connue, calculons R3, et ainsi de suite jusqu'à R6.
R1 = Rtot - (Vs5 * Rtot / Ve) = 100000 - (1.55 * 40000) = 38000
R2 = (Rtot - R1) - (Vs4 * Rtot / Ve) = 62000 -(1.10 * 40000) = 18000
R3 = (Rtot - R1 - R2) - Vs3 * Rtot / Ve) = 44000 - (0.77 * 40000) = 13200
R4 = (Rtot - R1 - R2 - R3) - (Vs2 * Rtot / Ve) = 30800 - (0.55 * 40000) = 8800
R5 = (Rtot - R1 - R2 - R3 - R4) - (Vs1 * Rtot / Ve) = 22000 - (0.27 * 44000) = 11200
R6 = (Rtot - R1 - R2 - R3 - R4 - R5) - (0 * Rtot / Ve) = 10800
Les valeurs de résistances ainsi calculées sont arrondies quand nécessaire, pour tomber sur des valeurs faciles à trouver dans les séries de
valeurs normalisées courantes. Nous obtenons ainsi les valeurs de résistances suivantes :
R1 = 39K
R2 = 18K
R3 = 12K8
R4 = 9K1
R5 = 12K
R6 = 10K
Sur cet exemple, les calibres sont de 1V, 10V, 100V et 1000V, car le diviseur a été conçu pour un voltmètre fait maison construit autour d'un
CA3162 (convertisseur A/D) et CA3161 (décodeur BCD), qui permet d'afficher une tension continue comprise entre 0V et 999 mV. Si la
tension à mesurer est inférieure à 1V, le rotacteur de sélection de calibre doit être placé en position 4. Si la tension à mesurer est comprise
entre 1V et 10V, le rotacteur de sélection de calibre doit être placé en position 3. Les positions suivantes sont réservées pour les tensions
d'entrée plus élevées.
Note 1 : Pour limiter la taille des formules dans le tableau, les valeurs RA, RB, RC et RD ont été attribuées à des groupes de résistances :
RA = R1 + R2 + R3 + R4
RB = R2 + R3 + R4
RC = R3 + R4
RD = R4