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DIRECTION DE L’ÉVALUATION,
DE LA PROSPECTIVE
NOTE D’INFORMATION
ET DE LA PERFORMANCE n° 37 – Novembre 2014
Jean-Pierre Dalous En 2013, la dépense intérieure 6,8 % du PIB pour la DIE en 2013
et Martine Jeljoul, DEPP-A3 d’éducation (DIE) – mesure de l’effort
consenti par la collectivité nationale pour En prix constants, la DIE connaît une ten-
le fonctionnement et le développement dance à la hausse jusqu’en 2010, par-
du système éducatif de la métropole et ticulièrement marquée en 2009 (+ 2,9
des DOM – est estimée à 144,8 milliards points). Le système éducatif bénéficie,
d’euros (Md€) (FIGURE 1). La DIE se malgré le contexte de crise économique,
répartit entre le premier degré pour d’un effort soutenu de la collectivité.
42,3 Md€ (soit 29,2 %), le second degré En 2009, les budgets consacrés à l’en-
pour 56,3 Md€ (soit 39 %), l’enseigne- seignement supérieur et à la recherche
ment supérieur pour 28,7 Md€ (soit universitaire2 progressent ainsi de 5,9 %,
19,8 %) ; le reste finance la formation surtout pour l’investissement et la vie
continue et extrascolaire1 à hauteur de
17,4 Md€ (soit 12 %). 1. L’enseignement extrascolaire comprend
notamment les activités des conservatoires muni-
De 1980 à 2006, la dépense intérieure
cipaux et des autres établissements dispensant
d’éducation, avec un taux de croissance de l’éducation non formelle (c’est-à-dire qui ne
annuel moyen de 2,3 %, a crû légèrement délivrent pas de diplômes ou de certifications
plus vite que le PIB (2,2 %). Entre 2006 reconnus nationalement).
et 2013, les croissances du PIB et de la 2. Les budgets consacrés à l’enseignement supé-
rieur et à la recherche universitaire correspondent
DIE ralentissent et sont globalement
aux programmes 150 (formations supérieures et
très proches (respectivement de 4,3 % recherche universitaire) et 231 (vie étudiante) de
et 4,5 %). Cependant, les évolutions an- la MIRES (mission interministérielle recherche et
nuelles sont nettement dissemblables. enseignement supérieur).
étudiante (bourses et œuvres universi- Ainsi, la part de la DIE dans le PIB, ré-
taires) ; en 2010, ceux dédiés à l’ensei- sultat de l’interaction de ces deux fac- Le système éducatif
gnement scolaire3 augmentent de 1,7 %, teurs, se maintient de 2006 à 2008 entre est financé pour 57 % par l’État
l’effort portant notamment sur l’ensei- 6,7 % et 6,8 %, pour augmenter à 7,1 % en et pour 25 % par les collectivités
gnement public du premier degré et sur 2009, et revenir en 2012 et 2013 à 6,8 %
territoriales
les internats d’excellence. De 2010 à (FIGURE 1). Notons qu’en 2013, 0,1 point
2012, conséquence des politiques de de PIB représente environ 2 Md€. Le financement « initial » de l’éducation
maîtrise des dépenses de l’État, la DIE (voir p. 4 « SOURCES, DÉFINITIONS ET
décroît (- 0,4 puis - 0,7 point), et malgré MÉTHODOLOGIE ») est assuré en premier
une reprise de sa croissance, elle re- Les dépenses d’éducation lieu par l’État (56,5 %) (FIGURE 4). Ce
trouve à peine en 2013 son niveau de sont, à 75 %, des dépenses poids s’explique par sa part prépondé-
2010 (FIGURE 2). Sur ces trois dernières de personnel rante dans la prise en charge des rému-
années, la dépense n’évolue que de nérations des personnels et, dans une
+ 0,2 % pour l’enseignement scolaire et 90 milliards d’euros, soit près des trois moindre mesure, de l’aide aux familles
de + 2 % pour l’enseignement supérieur quarts de la dépense des établisse- avec le versement des bourses.
et la recherche universitaire. ments d’enseignement, sont consacrés Les collectivités territoriales sont les
De son côté, après une hausse impor- à la rémunération des personnels (pour deuxièmes financeurs de la DIE. De 2006
tante en 2007, le PIB reste quasi-stable la formation initiale y compris les ser- à 2013, leur contribution a augmenté
en 2008, puis baisse fortement en 2009 vices administratifs) : près de la moi- de près de trois points (passant de
en raison de la crise (- 3 points entre tié pour le personnel enseignant et le 21,6 % à 24,5 %), compensant en grande
2008 et 2009). Les deux années sui- quart pour le personnel non enseignant partie, une baisse de la part de l’État
vantes, avec une remontée de 4 points, (FIGURE 3). Les autres dépenses sont
font plus que compenser cette baisse. destinées au fonctionnement (17,4 %) 3. Les budgets consacrés à l’enseignement sco-
Ensuite, le PIB retrouve un rythme de et à l’investissement (8,3 %). Cepen- laire correspondent aux programmes de la MIES
progression relativement faible entre dant, la répartition varie selon le niveau (mission interministérielle de l’enseignement
scolaire).
2011 et 2013 (+ 0,3 point par an). d’enseignement. Les dépenses en per-
3 – Structure des dépenses des producteurs pour la formation initiale1 en 2013 (en %) 4 – Comparaison de la structure du financement
par nature et niveau d’enseignement initial de la DIE en 2006 et 2013 (en %)
2006 2013
dont
dont Autre État 1 60,9 56,5
personnel Investis-
Personnel personnel fonction- Ensemble Collectivités territoriales 2 21,6 24,5
non sement
enseignant nement
enseignant Autres APU 3 (y compris CAF) 1,8 2,6
Ménages 7,7 7,5
Premier degré 72,0 48,2 23,8 19,1 8,9 100,0 Entreprise 7,6 8,4
- dont préélémentaire 72,6 42,0 30,6 18,6 8,8 100,0 Reste du monde (UE, pays étrangers) 0,4 0,5
- dont élémentaire 71,0 51,3 19,7 19,8 9,2 100,0 Total 100,0 100,0
Second degré 78,4 55,3 23,1 13,5 8,1 100,0 1. MENESR et autres ministères.
Supérieur 69,9 39,9 30,0 22,4 7,7 100,0 2. Régions, départements et communes.
3. APU : autres administrations publiques ; la CAF est mentionnée
Ensemble 74,3 49,4 24,9 17,4 8,3 100,0 au titre de l’allocation de rentrée scolaire (ARS).
1. Hors formation continue et extrascolaire. Champ : France métropolitaine + DOM.
Champ : France métropolitaine + DOM. Source : MENESR-DEPP, Compte de l’éducation. Source : MENESR-DEPP, Compte de l’éducation.
Établissements
17,4 Md€ 13,3 7,1 79,6 7,9 12,8 79,3 1,3 Md€
du supérieur2
Établissements
43,6 Md€ 5,7 21,0 73,3 du second degré 66,0 8,5 25,5 8,5 Md€
(collèges et lycées)
Écoles du premier degré
36,4 Md€ 5,3 42,7 52,0 (maternelles 51,4 24,2 24,3 3,5 Md€
et élémentaires)
100 % 80 60 40 20 0 0 20 40 60 80 100 %
(de 60,9 % à 56,5 %). Cette croissance Le poids du financement de l’État est dans le second cycle (- 2,8 points). Au
résulte essentiellement des lois de dé- particulièrement important dans les collège, après un léger repli jusqu’en
centralisation pour l’éducation amorcée universités et les autres établissements 2008, les effectifs remontent, entraî-
en 1984 et portant principalement de d’enseignement supérieur publics où il nant une baisse de la dépense par élève
2007 à 2009, sur le transfert progressif représente près de 80 % de l’ensemble. continue depuis 2010 (- 2,8 points). Au
aux régions et aux départements de la Les collèges et lycées privés subven- lycée, la DIE croît de 2006 à 2009, puis
gestion des adjoints techniques terri- tionnés sont financés pour les deux diminue fortement jusqu’en 2013. Dès
toriaux des établissements d’enseigne- tiers par l’État ; il y assure principale- lors, le recul des effectifs accentue la
ment (ATTEE, anciens personnels tech- ment la rémunération des enseignants hausse de la dépense par élève au cours
niciens, ouvriers et de service – TOS) et, et un forfait d’externat par élève dé- de la première période (+ 8,4 points)
pour le secteur privé sous contrat, de pendant du niveau d’enseignement. Les puis en atténue la baisse sur les quatre
la part du forfait d’externat correspon- autres financeurs, essentiellement les dernières années (- 5,4 points).
dante. L’augmentation de la part des familles, participent pour un quart de La DIE de l’enseignement supérieur,
autres administrations publiques (+ 0,8 %) cette dépense (25,5 %). épargnée par les politiques de réduc-
s’explique notamment par la hausse de tions de personnels et qui a de plus bé-
25 % en 2012 de l’allocation de rentrée néficié de mesures budgétaires excep-
scolaire (ARS) versée par les caisses 8 320 euros dépensés pour tionnelles, augmente fortement entre
d’allocations familiales (CAF). un élève ou un étudiant 2006 et 2013 (+ 14,7 points).
Du point de vue du financement des Les effectifs, en légère baisse jusqu’en
établissements d’enseignement (voir p. 4 Tous niveaux et types d’établissements 2008, augmentent rapidement depuis
« SOURCES, DÉFINITIONS ET MÉTHODOLOGIE »), confondus, la dépense par élève ou étu- (+ 8,0 points). Ainsi, le coût par étudiant,
les écoles maternelles et élémentaires pu- diant s’élève à 8 320 euros en 2013. après une forte hausse de 2006 à 2009
bliques ont bénéficié d’un financement En base 100 en 2006, les graphiques (+ 11 points) suit une tendance à la
de 36,4 milliards d’euros (FIGURE 5). La ci-après présentent l’évolution de la dé- baisse sur les quatre dernières années
part des collectivités territoriales, prin- pense par élève ou étudiant et par grand (- 3,5 points).
cipalement les communes, est impor- niveau, fonction de celles des effectifs
tante avec 42,7 % mais reste néanmoins et de la DIE (FIGURE 6 p. 4).
inférieure à celle de l’État qui participe Après une baisse de sa DIE de 2006 à
en savoir plus
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pour 52 % de leurs ressources. 2008, le premier degré la voit augmenter + « Le coût de l’éducation en 2012 – Évaluation
L’activité des lycées et collèges publics continûment (+ 8,6 points en cinq ans), provisoire du compte » Note d’Information, 13.28,
MEN-DEPP, novembre 2013.
s’appuie sur un financement de 43,6 mil- ayant été relativement protégé de la
+ « La dépense par élève ou étudiant pour
liards d’euros dont 73,3 %, provenant de politique de maîtrise budgétaire. Les un parcours dans l’enseignement scolaire
l’État, premier financeur, correspondent effectifs ont peu évolué, ainsi la dé- ou supérieur en France et dans l’OCDE »,
Note d’Information, n° 01, MEN-DEPP, janvier 2014.
en grande partie aux rémunérations de pense par élève croît de 6,3 points sur la
personnel. Les collectivités territoriales, période 2006-2013. + « Le Compte de l’éducation. Principes,
méthodes et résultats pour les années 1999
régions et départements, quant à elles, Moins épargnée par les suppressions à 2009 », Les dossiers d’Éducation et formations,
y contribuent pour 21 %. Outre la rému- de postes durant cette période, la DIE n° 199, MEN-DEPP, juin 2011.
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nération des ATTEE, elles assument la du second degré connaît une évolution
quasi-totalité des dépenses de fonction- contrastée, restant quasi stable dans www.education.gouv.fr/statistiques
depp.documentation@education.gouv.fr
nement et d’investissement. le premier cycle (- 0,2 point) et reculant
Dépense moyenne par élève ou étudiant Dépense intérieure d’éducation (DIE) Effectifs d’élèves ou d’étudiants
p : provisoire.
Champ : France métropolitaine + DOM. Source : MENESR-DEPP, Compte de l’éducation.