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SENEGAL

note pays n°4 février 2007

L'efficacité externe de l'éducation au Sénégal :


Une analyse économique
Le Sénégal manifeste un important effort fiscal pour son système éducatif. Son engagement pour l'atteinte des objectifs
internationaux d'éducation (Education Pour Tous, Objectifs du Millénaire, etc.) se traduit effectivement par une priorité
budgétaire pour le cycle élémentaire dans les arbitrages internes au secteur de l'éducation. Toutefois, la part des ressources
allouée à l'enseignement supérieur paraît plus élevée que ce qu'on observe en moyenne dans les autres pays de la région.
Comment juger de la pertinence économique de cet effort fiscal, et surtout de sa distribution entre les différents niveaux
d'enseignement ? La référence à l'efficacité externe du système éducatif, notamment la probabilité d'insertion économique
et productive des produits du système, peut fournir des éclairages utiles. Adoptant cette perspective, cette note montre
que l'efficacité externe de l'éducation dans la sphère économique nationale peut être améliorée. Ce diagnostic, réalisé dans
un contexte de forte expansion de l'économie nationale, offre une lecture plus crédible du rôle qui échoît aux politiques
éducatives : améliorer l'efficience dans l'allocation et l'utilisation des ressources publiques, ainsi que dans la gestion des
flux d'élèves dans le système éducatif. Des pistes pour les politiques éducatives futures sont alors suggérées.

1. Une priorité budgétaire pour


le secteur de l'éducation,
mais une allocation intra
sectorielle particulière

Au cours des 15 dernières années, l'effort fiscal pour trois grands niveaux d'éducation est assez particulière : la
l'éducation a été considérable au Sénégal. Les dépenses part des dépenses d'éducation affectées à l'enseignement
courantes d'éducation sont restées assez proches de 4% supérieur est demeurée sensiblement plus élevée que la
du PIB (mais ont augmenté de plus de 50% en volume valeur médiane africaine, tandis que celle de
depuis 1990), chiffre relativement élevé, en comparaison l'enseignement élémentaire baissait légèrement. En 2004,
avec ceux des pays à faibles revenus d'Afrique l'enseignement moyen ne bénéficie que de 8% de
subsaharienne. La distribution de ces ressources entre les l'enveloppe sectorielle globale.

Tableau 1 : Comparaison internationale des dépenses publiques d'éducation (1990 et 2003)

Dépenses publiques ordinaires d'éducation

Allocation par grands niveaux d'enseignement (%)


En % En %
Ressources propres Moyen / Secondaire
du PIB Etat Elémentaire / Technique Supérieur
(Primaire) (Secondaire)

Sénégal (1990) 4,0 24,0 46,4 27,7 25,9

Moyenne Afrique subsaharienne* 4,1 (27) 21,4 (27) 49 (16) 30 (16) 21 (16)

Sénégal (2004) 4,0 21,7 44,6 7,9/16/3,8 (total : 27,7) 27,7


Moyenne Afrique subsaharienne*
3,5 (50) 18,3 (49) 45 (50) 35 (38) 19 (38)
(2003 ou année proche)
Source : Calculs des auteurs à partir des données issues de Banque mondiale (2004) pour l'année 1990; de l’Unesco-Breda (2005) pour l'année 2003. Les données de l'année
2004 proviennent du Ministère de l'éducation et du Pôle de Dakar (2006).
*Les chiffres entre parenthèses représentent le nombre de pays sur lesquels la moyenne est calculée.
Il est en fait assez difficile d'avoir un jugement technique 2. Une offre de compétences
pertinent sur i) le niveau de l'effort fiscal d'une nation insuffisamment en ligne avec
pour son système éducatif et sur ii) la distribution de ces
ressources entre les différents niveaux et types les demandes du marché local
d'enseignement. Comme précédemment, la perspective du travail
comparative internationale peut s'avérer instructive. Une
démarche complémentaire consiste à évaluer les
bénéfices économiques qui découlent (et qui
justifieraient) de tels investissements. Ce type d'analyse 2.1 En dépit d'un contexte macroéconomique
produit des «indicateurs de rareté» qui sont à même favorable à l'emploi…
d'aider à définir les actions d'ajustement à entreprendre
dans l'organisation du système éducatif (par exemple, Vers la fin des années 80, le Sénégal a connu une
expansion des filières et formes d'éducation les plus contraction de son économie et est rentré en récession en
rentables pour la collectivité). Pour l'action politique, en 1992 (selon nos estimations, à partir des données de la
revanche, il y aurait un intérêt à s'assurer que ces formes Banque mondiale). Cette phase de contraction de
d'éducation sont (ou seraient) attractives pour les l'activité est historiquement la plus longue que le pays a
individus. Ce point est crucial, pour un pays à faible connue au cours des 40 dernières années. Elle aura duré
revenu comme le Sénégal où la contribution des ménages de 1988 jusqu'en 1994 et au creux de la dépression, en
à l'effort national d'éducation est significative. Sur la 1994, le PIB réel se situait à un peu plus de 5% en
base des données ESAM II (2001), nous estimons qu'en dessous de son niveau potentiel1. Depuis la dévaluation
2001, les dépenses d'éducation des ménages, par enfant du franc CFA en 1994, l'économie connaît une
scolarisé, représentaient de 16% des coûts unitaires expansion soutenue, avec un taux de croissance proche
publics à l'enseignement technique (19% à l'élémentaire) de 6% en moyenne sur longue période.
à 35% à l'enseignement moyen/secondaire (23% au Le niveau d'éducation de la main d'œuvre potentielle2
supérieur). s'est aussi amélioré : la proportion de titulaires d'un
certificat de fin d'études élémentaires est passée de 7 à
Quelle est alors la rentabilité sociale et privée des 10% entre 1995 et 2001, celle des individus passés par
investissements éducatifs au Sénégal ? Telle est la l'enseignement technique/professionnel ou
question à laquelle cette note souhaite apporter une l'enseignement supérieur a triplé sur la période, même si
réponse. Pour cela, après un bref descriptif de la situation elle ne représente que 3% de cette main d'œuvre
macroéconomique réelle du pays, nous présentons la potentielle. Toutefois, cette dynamique parait encore
dynamique globale du marché de l'emploi ainsi que les insuffisante en regard des objectifs internationaux
grandes correspondances entre l'offre et la demande d'éducation puisqu'en 2001, jusqu'à 82% de cette main
d'emploi. Nous estimons ensuite la structure des taux de d'oeuvre ne disposait d'aucune qualification formelle.
rendements de l'éducation. La note conclut à l'existence Comme dans la plupart des pays de la région, des progrès
de marges d'amélioration de l'efficacité externe de dans ce domaine sont souhaitables et si ceux-ci sont
l'éducation au Sénégal et, dans cette perspective, suggère souvent assez timides à court terme, on s'attend à des
quelques pistes pour les politiques éducatives futures. améliorations substantielles avec l'universalisation de la
scolarisation primaire pour les jeunes et l'intensification
des programmes d'alphabétisation pour les adultes.

La qualité de l'offre de travail (considérée ici au sens du


niveau de qualification des actifs) à un moment donné
est, à un facteur de décalage temporel près, le reflet de
la structure de la pyramide scolaire du moment. La
pertinence de la forme actuelle ou de la dynamique
anticipée de cette pyramide, en terme d'efficacité
économique de la politique éducative, dépend
crucialement de son adéquation à la structure des
emplois. C'est pourquoi le planificateur de l'éducation
devrait s'intéresser au niveau et à la structure des emplois
par type de qualification, ainsi qu'au rythme de création
et de renouvellement de ces emplois (tableau 2).

1 Le PIB potentiel représente la capacité de production de l'économie.


2 Il s'agit des individus âgés d'au moins 10 ans. Cette limite inférieure relativement
basse relève d'un choix qui tient compte du fait que dans de nombreuses sociétés
du Sud, les enfants travaillent. SN/2007/PI/ED/H/2
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Tableau 2 : Dynamique des emplois au Sénégal, en milliers, entre 1995 et 2001

Distribution des emplois (stocks) Emplois disponibles annuellement (flux) a/


Distribution
1995 2001
Total %
(%) Maintien % Emplois
(000) Total
Total Total du stock créés
(%) (%)
Secteur d'activité b/ (000) (000) initial a/
Secteur agricole 1 622,9 60,2 1 640,0 52,5 27 24 90 10 100
Secteur informel non agricole 918,5 34,1 1 163,0 37,2 55 49 25 75 100
Secteur de l'emploi formel 154,6 5,7 320,4 10,3 30 27 8 92 100
Ensemble 2 696,0 100 3 123,4 100 112 100 36 64 100
Sources : Calculs à partir des données d'enquêtes ménages (ESAM 1 de 1995 et ESAM 2 / QUID de 2001)
Note : a/ Estimations sous l'hypothèse d'un taux d'attrition du stock initial d'emploi de 1,5% par an, inférieur au taux de croissance démographique (2,5%). Avec un taux
d'attrition de 1%, le nombre d'emplois disponibles annuellement serait de 98 000. Le choix de ce taux est sans incidence majeure sur la distribution des nouveaux
emplois disponibles annuellement.
b/ Le secteur informel regroupe, ici, les aides familiaux et les personnes travaillant pour le compte d'entreprises individuelles ou appartenant à un ménage ainsi que
le personnel domestique.

Le secteur de l'emploi formel n'offre que 10% des lycée sans le Baccalauréat. Il diminue par la suite, sans
emplois en 2001, dont le tiers revient au secteur tertiaire différence significative entre les bacheliers et les produits
marchand, le quart au secteur industriel et le reste, aux de l'enseignement technique/professionnel, et sans
administrations publiques (pour moitié) et aux différence significative entre ceux du supérieur et les
institutions privées offrant des services sociaux. L'emploi actifs non instruits. La situation des moins instruits
reste dominé par le secteur informel qui a néanmoins vu pourrait s'expliquer par la prédominance des emplois
son poids diminuer de 4 points de pourcentage sur la agricoles et informels auxquels l'accès est peu contraint.
période considérée. Sur 100 emplois disponibles Par contre, pour les diplômés du supérieur, l'analyse mérite
annuellement entre 1995 et 2001, 73 auraient été offerts d'être approfondie.
dans le secteur agricole ou informel. Ceci dit, il s'agit plus
souvent de nouvelles créations d'emplois dans le secteur Sur un échantillon de 63 000 individus, identifiés dans
informel, contrairement au secteur agricole. Dans le l'enquête QUID, qui ont quitté le système éducatif entre
secteur moderne, en revanche, l'emploi semble s'être 2000 et 2001, un tiers a pu obtenir un emploi en 2001,
particulièrement développé sous l'effet des nouvelles 21% étaient en quête d'un emploi, soit un taux de
opportunités offertes au secteur privé, du fait de la chômage de 40% (le chiffre étant de 48% pour les
croissance et de l'expansion économique. Au niveau individus passés par l'enseignement supérieur). Ainsi, pour
agrégé, sensiblement les deux tiers des emplois offerts 40% des sortants du système éducatif prêts à travailler, la
sont le fait de nouvelles créations d'emplois. durée moyenne de chômage peut excéder 12 mois.

2.2 ... le chômage progresse et affecte 2.3 Ce chômage a de multiples causes


particulièrement les jeunes diplômés
De manière générale, le chômage peut être imputable au
Alors que le taux moyen de participation au marché du contexte macroéconomique global, tout comme il peut
travail est resté stable (56% en 1995 et 54% en 2001), le résulter de choix individuels ou être la conséquence de
taux de chômage a augmenté, passant de 8 à 14% de la politiques éducatives en inadéquation avec la sphère
population active. Une analyse plus fine, sur les données économique et productive. En effet, le chômage a toujours
de l'année 2001, montre que le chômage est décroissant une composante liée au climat des affaires (lorsque l'état
avec l'âge, qu'il s'agit d'un phénomène essentiellement de la conjoncture varie d'une branche d'activité à une
urbain (le risque de chômage y est 4 fois plus élevé qu'en autre), mais dans un contexte d'expansion de l'économie,
milieu rural) affectant moins souvent les hommes (le l'ampleur de facteurs macroéconomiques tels que la
risque de chômage des hommes est la moitié de celui des dégradation du climat des affaires ou la morosité du
femmes). A la marge des effets de genre, de l'âge, du marché du travail doit être limité. En particulier, un
milieu de résidence et du statut matrimonial de l'individu, appariement quantitatif était théoriquement possible,
on note que le chômage est croissant avec le niveau entre les 30 000 emplois disponibles annuellement dans le
d'éducation et culmine parmi les individus ayant quitté le secteur de l'emploi moderne (cf. tableau 2) et les 33 0003
sortants du système éducatif prêts à travailler. L'écart Le constat d'un chômage important des jeunes diplômés,
résiduel pourrait être la résultante de l'imperfection de auquel s'est ajoutée, pour les sortants du secondaire et de
l'information sur le marché du travail ou, plus l'enseignement supérieur, une baisse de la probabilité
spécifiquement, de prospections et d'arbitrages entre moyenne d'insertion dans le secteur moderne, conduit à
diverses offres d'emplois. un questionnement sur la qualité de l'éducation et sur
sa pertinence par rapport aux besoins des entrepreneurs.
La situation individuelle de chômage peut résulter de ces Nombre de ces individus se verraient proposer un emploi
arbitrages (y compris au sujet du revenu minimal s'ils avaient le niveau de productivité recherché dans le
souhaité) ou d'exigences diverses dans l'emploi. Toutefois, secteur moderne. L'argument de la productivité sera
dans l'enquête QUID, on estime à plus de 90% le nombre discuté dans la section 3 de cette note. Il n'explique pas
de chômeurs qui déclarent que «leur situation est le fait tout; on peut aussi supposer que l'offre de main d'œuvre
d'une indisponibilité d'emploi». En outre, le constat très qualifiée est disproportionnée par rapport à la
précédent d'un appariement théoriquement possible entre structure des emplois. Pour tester cette hypothèse, nous
flux d'offres et de demandes de travail suggère l'existence avons choisi de mettre en évidence un excès d'offre de
d'une inadéquation des profils des jeunes diplômés travail au niveau de l'enseignement supérieur. Ce niveau
éventuellement doublée d'un «excès» d'offre de travail. d'enseignement est choisi compte tenu des coûts
Ces deux points seront abordés successivement. d'opportunité élevés d'une offre de formation au-delà des
capacités d'absorption du marché du travail (par exemple,
en 2004, dans un établissement public, une année
2.3.1 L'évidence d'un chômage d'études par étudiant coûtait à l'Etat sénégalais 16 fois le
coût d'une année d'études pour un élève de l'élémentaire
d'inadéquation ou du cycle moyen (Ministère de l'éducation et Pôle de
Dakar 2006).
Il est ici question d'estimer dans quelle mesure les
individus en activité occupent des emplois qui
correspondent à leur niveau de qualification. Le 2.3.2 Une illustration de l'excès d'offre de
graphique ci-après suggère que i) l'accès au secteur de
formation dans l'enseignement supérieur
l'emploi moderne n'est pas systématique pour les plus
instruits, mais ii) s'accroît avec le niveau de
qualification : la probabilité d'emploi dans ce secteur En plus des aspects qualitatifs schématiquement décrits
atteint 80% en moyenne pour les plus instruits. En outre, précédemment, la question du surdimensionnement de
entre 1995 et 2001, seuls les diplômés de l'enseignement l'enseignement supérieur par rapport au marché local de
technique/professionnel ont pu conserver des chances l'emploi, si elle était mise en évidence, permettrait aussi,
élevées d'insertion dans ce secteur. d'expliquer le niveau élevé de chômage parmi les sortants
Graphique : Evolution de la probabilité d'emploi dans le secteur moderne, du supérieur. Il est cependant difficile de la mettre en
conditionnellement à la participation au marché du travail (1995 - 2001), % évidence puisque à ce niveau d'éducation, le chômage
peut aussi être volontaire4. Toutefois, nous relâchons
cette hypothèse qui nous paraît peu plausible pour un
Probabilité d'emploi dans le secteur moderne

100 1995
90 pays à faible revenu comme le Sénégal. L'illustration du
2001
80 surdimensionnement du supérieur peut alors se faire de
70 deux manières complémentaires :
60
50 Par une approche macro nationale. Il convient tout
40
d'abord de souligner que 3% des emplois étaient occupés
30
20
par des cadres en 1995, date à laquelle le Sénégal
10 comptait un peu plus de 24 000 étudiants dans ses
0 universités publiques, chiffre qui a atteint 29 000 en
Sans Elémentaire Moyen Secondaire Technique Supérieur
instruction professionnel moyenne entre 2000 et 2002 (avec 11% d'étudiants dans
Niveau d'éducation des actifs
des établissements privés en 2002 (CREA 2002)).
Moyennant deux hypothèses - i) la proportion des emplois
Source : Simulations des auteurs fondées sur un modèle économétrique qui contrôle,
outre la probabilité individuelle de participer au marché local du travail, la
pour cadres reste inchangée5, ii) ces emplois sont
localisation et l'âge (qui varie ici de 15 à 55 ans). Les données proviennent de destinés prioritairement aux sortants du supérieur -, on
l'ESAM 1 et du QUID. peut illustrer l'ampleur du déséquilibre quantitatif sur le
3 Soit (32%+21%)*63 000. marché de l'emploi des sortants du supérieur (tableau 3).
4 Un individu en chômage volontaire bénéficie a priori de marges de manœuvres qui En l'absence de statistiques sur l'efficacité interne à ce
lui permettent d'attendre d'obtenir l'emploi qui correspond au niveau de niveau d'enseignement, la simulation proposée se fonde
rémunération qu'il attend. Il dispose aussi souvent d'un capital social important,
ce qui lui allège le coût d'opportunité du chômage et peut l'inciter à un fort i) sur le taux d'arrivée des étudiants sur le marché de
chômage d'attente. l'emploi et ii) la proportion de diplômés parmi eux.
5 Cette hypothèse est assez forte, puisqu'elle suppose une augmentation du nombre
d'emplois pour les cadres au même rythme que le stock d'emplois disponibles dans
le pays. Le stock d'emplois de cadres augmenterait de 16% sur la période.
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Tableau 3 : Simulation du déséquilibre quantitatif annuel moyen, sur la période 1995-2001, entre flux d'emplois pour cadres et flux d'étudiants arrivant
sur le marché de l'emploi, selon divers scénarii (Hi).

H1 H2 H3 H4 H5 H6
Taux de sortie de l'enseignement supérieur (en % de l'effectif des étudiants) 13% 20% 20% 25% 30% 30%
Taux de diplômés parmi les sortants 100% 100% 80% 80% 80% 80%
% d'emplois occupés par des cadres 2%* 3% 3% 3% 3% 3%
Taux d'attrition du stock d'emplois de cadres 1,5% 1,5% 1,5% 1,5% 1,5% 3%
Excès de demande d'emploi de cadres (en % des sortants diplômés)
Cohorte des étudiants de l'année 1995 (hypothèse basse) 19% 33% 16% 41% 66% 36%
Cohorte des étudiants de l'année 2001 (hypothèse haute) 27% 45% 31% 56% 81% 56%
Moyenne 23% 39% 24% 49% 74% 46%
Nombre moyen annuel de diplômés ne pouvant occuper un emploi de cadre 1 245 2 113 1 043 2 113 3 184 2 011
Pour mémoire : Stock d'emplois de cadres en 1995 / Etudiants en 1995 78 200 / 24 100
Stock d'emplois de cadres en 2001 (estimation) / Etudiants (moyenne 2000/02) 91 000 / 29 500
Source : Simulations des auteurs à partir de données d'enquêtes (ESAM 1 et QUID) et des données scolaires.
* Il s'agit de la proportion d'emplois de cadres supérieurs en 1995.

Le scénario H1 fait l'hypothèse que tous les étudiants du paragraphe précédent. Toutefois, une offre de
quittent l'enseignement supérieur avec un Doctorat (ils y formation globalement excédentaire peut masquer des
passent 8 années); par conséquent, le taux de sortie de déficits de formations dans certaines filières, ce qui
l'enseignement supérieur est de 13% (=1/8). Ceci étant, appelle une analyse plus spécifique. Une limite
ce serait de 19 à 27% de ces «diplômés» qui n'auront que «technique» à l'analyse conduite ici c'est qu'elle suppose
très peu de chances d'accéder à des emplois de cadres un plein emploi de la main d'œuvre dans les pays. Cela est
supérieurs, puisqu'en surnombre par rapport aux emplois à l'évidence discutable; en revanche, l'excès d'offre de
disponibles. En réalité, le taux de sortie de formation pour le Sénégal peut aussi s'interpréter comme
l'enseignement supérieur est supérieur à 13% (du fait de une situation de faible productivité globale des diplômés
la fréquence des abandons ou de l'existence de filières de du supérieur. Cela est particulièrement illustré par une
formations courtes). Si on prend pour référence un taux estimation microéconomique de la rentabilité (sociale et
de sortie de 20% (qui correspond à une durée de 5 années privée) de l'éducation spécifique au Sénégal.
d'études en moyenne) avec diplôme (cf. scénario H2),
c'est un peu plus de 2 000 sortants en moyenne qui
n'accèderont pas à des emplois de cadres. Ceci peut tout
de même paraître excessif. Faisant l'hypothèse que
certains ne deviendront pas cadres, puisque sans diplôme,
3. Une estimation de la rentabilité
disons 20% d'entre eux (cf. scénario H3), conformément économique des investissements
au graphique, ce n'est plus qu'un diplômé sur quatre qui éducatifs au Sénégal
ne sera pas cadre. Les autres scénarii montrent que toute
perte d'efficacité interne (qui suppose aussi une
défaillance dans la gestion de la transition des lycéens 3.1 Eléments de méthode
vers le supérieur) est associée à un fort taux de chômage
et/ou de sur qualification des diplômés. Le calcul des taux de rendements économiques de
l'éducation suppose que l'éducation soit un
Une approche macro internationale ne fait que conforter investissement dont la valeur dépend directement du coût
les résultats obtenus précédemment. La mise en relation monétaire de formation et des avantages futurs anticipés
de la couverture éducative dans le supérieur avec le (ou rendements) qu'il procure7. Ces rendements
niveau de revenu par tête d'une centaine de pays (dont s'expliquent par une hypothèse cruciale : le passage par
une trentaine en Afrique) observés vers 1995 suggère que l'école augmente la productivité, donc les revenus. Cette
le chiffre de 297 étudiants pour 100 000 habitants au hypothèse a néanmoins été critiquée, i) certains
Sénégal en 1995 est supérieur aux 224 étudiants pour théoriciens estimant que l'école ne sert qu'à signaler les
100 000 habitants qui seraient prédits pour un pays de individus les plus performants à des employeurs
même niveau de revenus6. Cet excédent correspond à incapables d'observer la qualité des salariés
6 000 étudiants. La comparaison du Sénégal avec les préalablement à leur recrutement, ii) d'autres pensant
seuls pays africains suggère un excédent légèrement plus que la productivité des individus ne prend réellement
élevé, à 6 500 étudiants, soit un quart du stock d'existence que par apprentissage sur le poste de travail.
d'étudiants en 1995. Ces résultats convergent avec ceux Toutefois, ces différentes approches convergent vers

6 Une fois tenu compte des spécificités régionales par des effets fixes, ce modèle économétrique explique 83% des différences de couverture.
l'idée que l'éducation i) favoriserait l'accès à l'emploi et
ii) accroîtrait la productivité des individus dès leur sortie
de l'école ou iii) en facilitant leur adaptation à leur poste
de travail. La relation entre le niveau d'éducation et
l'insertion professionnelle a fait l'objet de la section 2. Il
est ici question d'estimer des taux de rentabilité
économique de l'éducation au Sénégal; le cadre
méthodologique que nous avons retenu est synthétisé
dans le tableau 4. Il faudrait néanmoins souligner que ce
cadre présente quelques limites, notamment du fait qu'il
sous estime les avantages de l'éducation pour un pays
(par exemple, non prise en compte des effets externes de
l'éducation (Mingat et Tan 1996)). Ce cadre est
néanmoins standard dans la littérature.
Tableau 4 : Eléments pris en compte dans l'estimation des taux de rendements (nets) de l'éducation

Estimation des taux Estimation


de rendements sociaux des rendements privés
• Coûts unitaires publics de
fonctionnement par niveau d'éducation Dépenses d'éducation des ménages,
Coûts directs • Dépenses d'éducation des ménages, par niveau d'éducation et enfants
par niveau d'éducation et enfants scolarisés à ces niveaux
scolarisés à ces niveaux
Pour un niveau d'éducation donné, ces coûts sont estimés par le revenu moyen
Coûts d'opportunité
des personnes actives ayant un niveau d'éducation immédiatement inférieur
Salaires des individus âgés de 15 à

}
Avantages dans le secteur formel
55 ans dans le secteur moderne
Revenus d'individus âgés
de 10 à 65 ans Salaires plus excédents d'exploita-
Avantages dans le secteur informel tions tirés des unités de production
informelles, individus de 10-65 ans
Méthode de la valeur Equations de gains à la Mincer et
Méthodes d'estimation
actualisée nette (VAN) contrôle des biais de sélections

3.2 Le niveau et la structure des taux de


rendements des investissements éducatifs
au Sénégal

Commençons par décrire les résultas obtenus pour les


rendements sociaux :

• Les analyses suggèrent que les investissements techniciens pour 100 000 habitants en 2003), très
socialement les plus rentables sont ceux effectués faible au regard du poids économique du Sénégal dans
dans le cycle élémentaire, avec un niveau de la sous région et des niveaux observés dans les pays
rentabilité (24%) proche de ce que Psacharapoulos et voisins, demande à être augmentée (le chiffre moyen
Patrinos (2002) estiment pour l'Afrique subsaharienne est de 317 élèves par tranche de 100 000 habitants
(25%). Son niveau particulièrement élevé témoigne dans les pays de la CEDEAO en 2003 (Unesco-Breda
d'un sous investissement éducatif à ce niveau 2005)).
d'enseignement (un enfant sur deux n'atteint pas la fin
du primaire en 2003). • Les investissements éducatifs paraissent
socialement moins rentables au niveau du
• La rentabilité sociale de l'enseignement technique/ secondaire général qu'à l'élémentaire. En ce qui
professionnel est aussi élevée que celle de concerne l'enseignement supérieur, les
l'enseignement moyen. La couverture de investissements collectifs à ce niveau (tels qu'ils sont
l'enseignement technique au Sénégal (40 élèves faits actuellement) ne s'avèrent pas socialement

7 L'éducation peut aussi être considéré comme un bien de consommation (on apprendrait par plaisir). Cette consommation étant coûteuse; on pourrait mal concevoir que
dans un contexte de forte contraintes financières (plus de 50% de la population sénégalaise vit en dessous du seuil de pauvreté national, les marchés financiers sont loin
d'être parfaits), l'éducation soit désirée uniquement à des fins de consommation.
SENEGAL
a/
Tableau 5 : Taux de rendements de l'éducation au Sénégal, en %

Privé
Niveaux d'éducation b/
Social
Secteur Formel Secteur Informel
CFEE / AUCUN 24 11 29
BFEM / CFEE 16 18 27
CAP / CFEE 17 20 38
BAC / BFEM 11 14 29
LICENCE / BAC (VAN<0) 0,1 -0,2
Source : Estimations à partir des données de l'enquête ESAM 1 de 1995.
Note : a/ Calculés en référence au niveau éducatif précédent dans l'enseignement général, et en référence au cycle élémentaire pour l'enseignement technique;
b/ AUCUN : aucun diplôme; CFEE : Certificat de fins d'études élémentaires; BFEM : Brevet de fin d'études moyennes; CAP : Diplôme de l'enseignement
technique/professionnel; BAC : Baccalauréat ; Licence : Licence ou plus.

rentables8. En fait, la valeur actualisée nette de ces capital humain. Toutefois, les diplômés du supérieur qui
investissements est négative. Il y a à l'évidence travaillent dans ce secteur ne démontrent pas une
nécessité de réduire les coûts unitaires publics assez productivité meilleure que celle des bacheliers, et les
élevés (plus de quatre fois supérieurs à ceux supportés diplômés du technique/professionnel semblent avoir été
par les ménages) et pas à la hauteur des coûts les mieux préparés à intégrer ce secteur fort concurrentiel.
d'opportunités qu'ils induisent, ou de réduire et
contrôler, sélectivement, les transferts nets en Ces taux de rendements sont particulièrement sensibles
direction des ménages (bourses). à l'inefficacité interne du système éducatif (qui conduit
notamment à l'allongement du temps théorique nécessaire
Compte tenu de la segmentation du marché du travail pour terminer un cycle d'étude donné). L'effet direct est
national, les taux de rendements privés ont été estimés l'augmentation des coûts de formation et d'opportunité.
séparément dans le secteur informel et dans le secteur Une simulation indique que dans la situation courante en
moderne (l'estimation contrôle la probabilité individuelle 2002, la fréquence des redoublements et des abandons
d'emploi dans le secteur moderne, la localisation dans le système éducatif conduit à une perte de rentabilité
géographique et l'expérience professionnelle). moyenne de 4 points dans le secteur moderne et de 9
points dans le secteur informel.
Dans le secteur moderne, les investissements éducatifs
ne s'avèrent rentables que jusqu'au Baccalauréat. Au-
delà, on observe un tassement des revenus. Comme au
niveau agrégé (social), les diplômés de l'enseignement
4. Quelles implications pour
technique font preuve d'une productivité aussi bonne les politiques éducatives futures ?
que les diplômés de l'enseignement moyen. L'analyse
fait aussi état de fortes rigidités salariales dans ce secteur.
Les individus ayant des caractéristiques similaires à celles Comme cela a été souligné, l'amélioration de l'efficacité
des personnes occupées dans le secteur formel mais qui externe des investissements éducatifs dépendra aussi de
travaillent dans le secteur informel sont obligés de revoir la capacité des politiques économiques à favoriser la
à la baisse leurs prétentions salariales, s'ils souhaitent création d'emplois productifs offrant au capital humain
intégrer le secteur moderne. Ce phénomène affecte une rémunération suffisante9. Ceci dit, l'économie
particulièrement les diplômés du cycle élémentaire (cf. sénégalaise étant en expansion, c'est davantage des
graphique précédent). Au sens large, on pourrait conclure politiques éducatives mises (ou qui seront mises) en
que les individus ont très souvent de fortes prétentions œuvre que dépendra cette nécessaire amélioration.
salariales alors que les employeurs jugent leur productivité A grands traits, cette note a mis en évidence trois faits
moindre. Ceci serait probablement l'illustration d'une majeurs : le chômage des jeunes diplômés, la bonne
faible qualité/pertinence des qualifications des efficience des investissements dans l'enseignement
demandeurs d'emplois (cf. section II.3.1). technique/professionnel et la faible rentabilité externe
de l'enseignement supérieur. Quelles en sont les
Dans le secteur informel, la rentabilité de l'éducation est implications pour la politique éducative future du pays ?
meilleure que dans le secteur moderne. Cela peut
s'interpréter par la rareté du capital humain dans ce
secteur, mais aussi par le fait qu'une insertion réussie
dans l'emploi, même informel, requiert un minimum de
8 Ces résultats confirment ceux de Diagne, Bocanfuso et Barry (2003) avec les
mêmes données, sur le Sénégal.
9 La stratégie d'industrialisation, la politique de l'emploi (ou d'incitation à l'auto
emploi) et la politique financière du pays méritent aussi d'être considérées. Cela
dit, une évidence c'est que l'emploi restera minoritairement formel dans les 10 à
15 prochaines années.
• Au niveau de l'enseignement supérieur, il s'agira d'améliorer les conditions d'apprentissages et la qualité
particulièrement d'améliorer la pertinence des formations au lycée. Aussi faudrait-il sans doute inciter des élèves du
au regard des besoins de l'économie. Cette défaillance a moyen à s'orienter vers le secondaire technique.
comme conséquence de priver de jeunes diplômés d'un
accès à des emplois théoriquement disponibles. La • Au niveau de l'enseignement élémentaire,
probabilité d'emploi dans le secteur moderne (82%) l'universalisation ne devra se faire sans une amélioration de
paraît encourageante, pourtant, les 18% restants qui la qualité des apprentissages qui à l'heure actuelle est l'une
s'emploient dans le secteur informel ne font pas preuve des plus faibles d'Afrique. Une première étape consisterait
d'une productivité meilleure que celle des bacheliers. Sans à porter la part allouée à ce niveau d'enseignement dans
avoir exploré la question des contenus des apprentissages les dépenses courantes d'éducation, de 45% actuellement,
et de celle de la diversification des enseignements (par à 50% comme le suggère le cadre indicatif Fast-track qui se
exemple, les formations professionnalisées peuvent se fonde sur les paramètres de politiques éducatives observés
révéler plus rentables que les formations académiques), dans les pays les plus performants pour réaliser la
cette note invite à une réflexion sur la diversification des scolarisation primaire universelle. Dans la perspective de la
filières : pour 100 étudiants en lettres, sciences humaines régulation des flux d'élèves vers le moyen, il serait
et sociales en 2002, on n'en comptait qu'à peine 40 en souhaitable de stimuler les inscriptions dans le moyen
sciences et techniques (contre un rapport de 100 à 49 en professionnel et réfléchir à de modes de formations
1980). De plus, le niveau élevé des coûts unitaires publics professionnelles spécifiques pour ces jeunes.
à ce niveau d'enseignement ne semble pas
économiquement pertinent. La recherche de gains
d'efficacité commencerait par une réflexion sur les Si cette note a révélé l'existence d'une offre de formation
stratégies de recouvrement de ces coûts10. Sur la question globalement excédentaire et faiblement efficiente dans
du surdimensionnement du supérieur par rapport au l'enseignement supérieur, elle n'indique pas
marché de l'emploi, une stratégie de régulation des flux spécifiquement quelles filières ou types de formation sont
d'élèves et d'orientation à l'entrée à ce niveau déficitaires ou rentables. Par ailleurs, seuls des aspects
d'enseignement serait pertinente. Cette régulation devrait économiques de l'efficacité externe de l'éducation ont été
être graduelle et s'appliquer à tous les niveaux abordés, sachant que s'ils sont importants, les aspects
d'enseignement. Le statu quo n'est certainement pas une plus sociaux (importance de l'éducation pour le
option, lorsqu'on estime qu'en dépit d'un contexte développement humain) sont aussi utiles pour instruire
macroéconomique plutôt favorable, le quart du stock les arbitrages dans l'allocation des ressources publiques.
d'étudiants a eu de très faibles chances d'accéder à des
emplois de cadres11.

• En ce qui concerne l'enseignement technique/


10 Les dépenses de ménages pour des études supérieures ne représentent que 23%
professionnel, il est souvent réputé, dans nombre de pays, du coût unitaire public du supérieur (en 2001, cf. nos calculs à partir de ESAM
être destiné aux rebuts de l'enseignement général. Les II), lorsque les dépenses sociales représentent 53% de ce coût (en 2004, cf.
Modèle de simulation financière de l'éducation de 2006).
résultats obtenus ici semblent pourtant l'infirmer. Les
11 Ce phénomène s'est probablement intensifié récemment, suite à l'afflux massif
diplômés de cet ordre d'enseignement ont une probabilité d'étudiants étrangers, du fait de crises politiques dans des pays de la sous région.
d'insertion et une productivité élevées dans le secteur Il n'est pas certain que ceux-ci s'établiront durablement au Sénégal. Cela dit, alors
qu'ils ne représentaient que 4% des étudiants en 1999, l'excès d'offre était de l'ordre
moderne, et, ils conservent une forte productivité dans le de 25%, chiffre appelé à s'accroître en cas de retournement de la conjoncture.
secteur informel. Une stratégie d'incitation des individus à
Acronymes
choisir des filières techniques n'est pas à exclure, elle passe ESAM I & II : Enquête Sénégalaise Auprès des Ménages (années 1995 et 2001)
aussi par une communication sur la rentabilité privée des QUID : Questionnaire Unifié sur les Indicateurs de Développement (année 2001)
efforts que ceux-ci pourront être amenés à faire. CEDEAO : Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest.
Courte liste de références
[1]. Arestoff, F., 2000, “Taux de rendement de l'éducation sur le marché du travail
• Comme au supérieur, la question de la qualité / d'un pays en voie de développement”, Dial, DT/2000/11.
pertinence de l'enseignement dispensé se pose aussi au [2]. Banque mondiale, 2004, World development indicators, CD-ROM, Washington D-C.
[3]. CREA, 2002, Rapport économique et financier du PDEF (rapport provisoire de
niveau de l'enseignement secondaire général. décembre 2002), Ministère de l'éducation (DPRE) du Sénégal.
L'enseignement moyen apparaît sous financé (la dépense [4]. Diagne, A., Boccanfuso, D. et Barry D. G., 2003, “La rentabilité de
l'investissement dans l'éducation au Sénégal”, Document de travail N°45 du CIRPEE.
par élève y est sensiblement plus faible que ce qui est [5]. Mingat, A. et Tan, J.-P., 1996, “Les taux de rendement sociaux «complets» de
observé en moyenne dans les pays francophones de la l'éducation : une estimation à partir de la performance des pays en termes de
croissance économique”, Les notes de l'IREDU.
région, 42% en moins) par rapport à l'enseignement [6]. Ministère de l'éducation et Pôle de Dakar, 2006, Modèle de simulation financière
secondaire général. Une meilleure gestion des flux, entre de l'éducation, Dakar.
le moyen et le secondaire (général et technique) [7]. Psacharapoulos, G. and Patrinos, A., 2002, “Returns to investment in
education : A further update”, The World Bank.
permettrait, outre l'ajustement des effectifs du lycée en [8]. UNESCO-Breda, 2005, Education pour tous en Afrique, repères pour l'action,
fonction du développement souhaitable du supérieur, UNESCO. Dakar.

Auteurs :Borel FOKO (borel.foko@poledakar.org)


André Francis NDEM (francis.ndem@poledakar.org)
Nicolas REUGE (nicolas.reuge@poledakar.org)
Photos : Thierry Bonnet

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