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LE GRAND LIVRE DE LA

GUITARE
TONY BACON

Imaginez la collection de guitares la plus


complète qui soit, comprenant des 5
exemplaires de toutes les guitares célèbres et A ELA
légendaires que vous rêvez de posséder ou de 2 LA
pouvoir utiliser. ont)
Imaginez maintenant que vous disposez d’un à
guide complet en mesure de vous apprendre ji
tout ce que vous souhaitez savoir à leur sujet : ju
leur date de fabrication, le nom de leur
créateur, la manière dont elles ont été
construites, et ce qui les rend si particulières.
Le Grand Livre de la Guitare réalisera
tous ces rêves. Il s’agit d'un guide complet Du
et illustré de l’histoire de la IE
guitare moderne. Il est agrémenté
de photos uniques, de plus de
450 guitares rares et historiques.
On y trouve également de
multiples précisions à propos de
la construction et des détails de
fabrication qui rendent ces
instruments si particuliers, ainsi
que des explications de leur
conception, et de la manière dont
elle contribue à leur sonorité ou à
leur qualité propre.
Toutes les plus grandes guitares sont ici, y compris les
noms célèbres et traditionnels comme Martin, Fender,
Gibson, Ramirez, Gretsch, Hofner et Rickenbacker. Vous
trouverez également des précisions concernant les marques
moins connues, aux modèles les plus étranges : Burns,
Hagstrom, Futurama, Bartolini, et Danelectro, pour n’en
citer que quelques unes. Beaucoup de ces instruments
apparaissent pour la première fois dans un livre. La plupart
d’entre eux font partie de collections privées, et bon
nombre sont assortis d’un « pédigrée » particulier, qui
fascinera tous les guitaristes : par exemple, la Hauser
d'Andrés Segovia, la D-18 Martin d'Elvis Presley, La
Broadcaster Fender de Dave Gilmour, la Rickenbacker 12
cordes de Georges Harrison, la basse Hofner de Paul
McCartney, et le légendaire prototype de la « Log » de Les
Paul.
Le Grand Livre de la Guitare est tout simplement le
plus bel ouvrage qui ait jamais été consacré à cet
instrument ; il deviendra sans aucun doute un livre de
référence sur ce sujet — pour tous les guitaristes, qu'ils
soient débutants ou confirmés, amateurs ou professionnels.
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Digitized by the Internet Archive
in 2022 with funding from
Kahle/Austin Foundation

https://archive.org/details/legrandlivredela0000baco
LE GRAND LIVRE
DE LA

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/ LE GRAND LIVRE
DE LA
GUITARE
TONY BACON & PAUL DAY
Traduction : Patricia Mathieu

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A DORLING KINDERSLEY BOOK

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First Published in Great Britain in 1991


by Dorling Kindersley Limited, LR
9 Henrietta Street, London WC2E 8PS 5H
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Copyright © 1991 Dorling Kindersley Limited, London


Text copyright © 1991 Tony Bacon SE
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© 1992 Editions Minerva SA, Genève-Paris


pour la version française

ISBN 2-8307-0159-3
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Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être


reproduite par quelque procédé que ce soit sans une autorisation
préalable écrite de l'éditeur.

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The Ultimate Guitar Book
was produced by
NIGEL OSBORNE
115J Cleveland Street
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Composition SCCM Paris #M

Imprimé en Italie par Arnoldo Mondadori

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REMERCIEMENTS
Tony Bacon tient à remercier tout spécialement les personnes
suivantes qui l'ont beaucoup aidé dans la réalisation de cet
ouvrage : Julie Bowie ; Doug Chandler ; Richard Chapman ; Paul
Day ; Bill Marsh ; Charles Measures ; Will Meister ; Barry Moor-
house ; Bill Puplett ; et Raymond Ursell. Il n'aurait pas été possi-
ble de faire cet ouvrage sans musique.

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Ce livre est dédié à la mémôire


de Leo Fender (1909-1991)

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INTRODUCTION
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COUSTIQUE
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LA GUITARE
BASE
page 156

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DELA GUITARE
page 180

GIONRE |

REMERCIEMENTS
page 192
6 INTRODUCTION

INTRODUCTION
Ce livre raconte l’histoire de la guitare, illustrée par des photos de plus de 450
instruments de haute qualité. Les guitares que nous avons choisi de montrer vont
des modèles pour débutants produits en séries jusqu'aux instruments fabriqués
sur mesure pour les guitaristes professionnels. Mais toutes ces guitares
ont en commun l'aptitude, entre des mains douées, à produire de la musique,
qu'elle soit simple, ou d'avant-garde, ou tout simplement agréable. N'oubliez pas,
en tournant ces pages, que sans les musiciens, il n'y aurait pas
d'instruments de musique. Par conséquent, avant de commencer, voici l'opinion
de six guitaristes qui ont contribué à l’histoire fascinante du plus versatile
de tous les instruments, la guitare.

66 Les guitaristes ont depuis longtemps besoin


d'un champion, de quelqu'un qui puisse expliquer
au monde que le guitariste n'est pas seulement un
robot qui gratte un gadget pour produire un son
Iythmé.99
CHARLIE CHRISTIAN, dans Down Beat, décembre 1939.

66Je me glorifie simplement d'avoir été un


pratiquant audacieux et infatigable de la beauté
subtile de la guitare, en lui ayant conquis l'amour
de millions de personnes
Incrustation de , '
chevrons sur une pour l'avenir.99
Martin D-26. ANDRES SEGOVIA, dans son autobiographie, 1976.
66 Soyons réalistes : la guitare peut être l'objet le
plus violent du monde. C'est pour ça que je
l'aime... Le son dégoûtant d'une guitare électrique
trop 1orte : c'est ce que j'appelle passer un bon
moment.
uen Ultra-Deluxe de Fromberg
FRANK ZAI'PA té dans SOUND INTERNATIONAL, avril 1979

66 Certaines chansons semblent avoir été écrites


pour la guitare et aucun autre instrument. Prenez
par exemple “You really got me”, ou “Substitute”.
Je suis certain qu'on pourrait les arranger pour les
claviers, mais cela n'aurait rien de comparable.
JERRY HARRISON, des Talking Heads, cité dans ONE TWO TESTING, mars 1985

66 Tous les gosses se fabriquent leur propre


guitare. J'avais fait la mienne avec une boîte et un
morceau de bois en guise de manche. Je n'en
sortais pas grand-chose, mais vous savez, c'est
Chet Atkins : « Nous avons
Gibson Firebird VII comme ça qu'on apprend. 99 tous un toucher diffé-
MUDDY WATERS, cité dans CONVERSATION WITH THE BLUES, rent... »
par Paul Oliver, 1965

66 Parois je saute sur ma guitare. Il m'arrive


d'écraser les cordes contre les frettes. Plus elles
grincent, plus le son est plaintif. Il m'arrive de
coller la guitare à l'amplificateur, ou de jouer avec
les dents, ou avec le coude. Je ne me souviens
même pas de tout ce que je fais. Et quand nous
Jouons, les gens voient seulement l'image, et
oublient ce qu'ils entendent.9s
JIMI HENDRIX, cité dans HENDRIX par Chris Welch, 1972,
INTRODUCTION 7

our illustrer l’histoire de la guitare, nous avons en pratique. Il révèle précisément comment chacun
rassemblé la plus belle collection de guitares d’entre eux a repris les mêmes dessins de base qui ont
jamais réunie en un seul ouvrage. Vous verrez inspiré tous les fabricants de guitares. Certaines idées
des guitares datant de la fin du seizième siècle ont obtenu un grand succès, mais la plupart ont
jusqu'à la fin du vingtième siècle, depuis les guitares échoué. Ce livre a pour but de décrire les réussites et
acoustiques à bon marché jusqu'aux instruments les les échecs, ainsi que de multiples exemples des innom-
plus coûteux destinésà faire le lien entre guitare et brables guitares qui se situent entre ces deux extrêmes.
synthétiseur: le tout provenant du plus grand nombre
de pays producteurs de guitares que nous avons pu Franchir les barrières
identifier. La guitare est un instrument
Cet ouvrage présente les guitares et les basses creu- attrayant, et la plupart de ceux
ses, semi-solides et solides ; les guitares sèches, élec- qui l'utilisent pour la première
triques, et les combinaisons des deux. Vous verrez de fois parviennent assez facile-
très belles guitares, des guitares fantaisie, des guitares ment à en tirer un son relative-
à couper le souffle, et des guitares qui vous feront sou- ment bon grâce à quelques
rire. Nous vous montrerons des guitares célèbres, accords rudimentaires. De ce
des guitares de tous les jours, des guitares de point de vue, c'est un instrument L'artisanat survit, même si les
valeur, des guitares usagées, des guitares pro- 1 facile pour les débutants. Mais méthodes d'assemblage changent.
venant de musées et d’autres venues tout à, comme tous les instru-
droit de la scène, des guitares qui font hur- ments, rares sont les musiciens
ler le Top 50, et d’autres au son qui peuvent prétendre maîtriser la guitare.
apaisant. ette opposition entre simplicité et compl-
ité est à la base de la popularité de la gui-
Le toucher humain . Ce succès s'explique également par le
La simplicité essentielle de l'instrument it que la guitare se prête à pratiquement
présente un défi à quiconque décide de ous les types de musique au monde. Aucun
construire une, 1 000 ou 10 000 guita- autre instrument n'a sans doute été utilisé
res : comment améliorer un objet si our des musiques aussi variées, à l’excep-
simple et si pratique ? tion peut-être des « percussions ».
Des gens de toutes origines ont TEL
66066
. Essayez + e rock, le flamenco,
relevé ce défi, construisant des ins- | le heavy metal, le rythm n blues, la
truments dont ils espèrent qu'ils musique country, punk, bluegrass, le
rapprocheront les guitares de leur zz, le folk, le rock and roll, la pop, le
rêve de perfection. Certains de ggae, ou même (si vous vous en
ces créateurs étaient eux-mêmes venez) le skiffle, sans guitare. Et
musiciens, comme l'inventif Les js sa forme « classique », la guitare,
Paul, dont l'influence fut considéra- trument par essence non orches-
ble, et qui attira l'attention des guita- ral, possède son propre répertoire
res vers la composition même de l’ins- solo. On l’a également intégrée à l’occa-
trument. D’autres fabricants étaient des sion dans des ensembles et des orchestres,
La beauté d'une ligne simple :
ingénieurs désireux d'appliquer leurs quali- la Martin D-42. et elle figure naturellement dans l’œuvre célèbre
tés naturelles avec les matières premières du compositeur espagnol contemporain Joaquin
ou l'électronique à un dut qui allie savoir- Rodrigo. Même le piano, son rival le plus sérieux
faire, science et art: ce fut le pour le titre « d'instrument le plus populaire au monde »,
Profetionat Salid Bas Giitars
cas de Leo Fender dans ne figure pas dans une aussi grande diversité de styles
les années 1950, lors- et de formes de musique. Compte tenu de ce caractère
qu'il démontra com- universel, on pourrait penser que la guitare permette d'établir
ment on pouvait faire un trait d'union entre les différents styles musicaux. Toute-
passer la guitare à l’épo- fois, les points communs entre les guitaristes « classiques » et
que de la production de « populaires » restent assez limités. Eric Clapton, sans doute
masse. l'un des plus célèbres guitaristes modernes de blues et de
GEMELLI
Cet ouvrage montre com- rock, a attiré un public important pour son concerto pour gui-
ment des centaines de créa- tare électrique et orchestre, écrit pour lui par Michael Kamen
CINGOLANI

Les usines italiennes ont


teurs, depuis l'atelier le plus en 1989. Et à la fin des années 1970, le célèbre guitariste
adopté leur propre style simple jusquà l'usine la plus classique John Williams forma un groupe nommé Sky, qui res-
très nouveau dans les
années 1960. importante, ont mis leurs idées semblait à une formation de rock, mais jouait des versions
8 INTRODUCTION

remodelées de morceaux classiques. Ces deux exemples sont limite est la dextérité du guitariste et le contexte musical.
cependant des exceptions : tout le monde n'est pas prêt à L'aptitude de la guitare à soutenir les notes est également
accepter que la musique reste la musique, et qu'un bon guita- très importante. Julian Bream l’exprima ainsi dans une inter-
riste reste un bon guitariste, quel que soit le style. view accordée à la revue Making Music en 1989 : « Les cordes
Aux Etats-Unis en particulier, on encourage les jeunes gui- pincées possèdent une qualité légèrement exotique, car la
taristes à amasser d'importantes connaissances techniques, à note commence à s'éteindre dès l'instant où elle est produite.
se remplir la tête de mesures, d’arpèges et de théories D'une certaine manière, c'est une mort extraordinaire. C’est
impressionnantes. On les incite aussi très souvent à étudier
différents styles : comme l’expliquait un professeur new-
yorkais de guitare classique au magazine Guitar International
en 1984 : « Bon nombre de mes étudiants jouent de la musi-
que pop. J'en ai aujourd'hui deux ou trois qui sont
assez excellents pour jouer dans des groupes
parallèlement à leurs études. Puis ils reviennent
gne voir pour Jouer du Bach. Aux Etats-Unis, c’est
un phénomène très répandu. »
Les aspects négatifs de cette admirable diversité
| apparaissent quand les guitaristes en herbe com-
mencent à vouloir dépasser le cadre de la techni-
que pure. Naturellement, la technique est essen-
tielle, mais pas si elle doit étouffer la plus belle
qualité qu'un guitariste puisse posséder : ce que
certains appellent le toucher, ou l’âme, ou encore
l'esprit.
Quoi qu'il en soit, Richard Thompson, célèbre
guitariste et compositeur britannique, qui a Des dépliants publicitaires
À obtenu un grand succès outre-Atlantique, pour deux marques de gui-
{ares suédoises.
| exprima une opinion très répandue à l’oc-
casion d'une interview avec l’auteur pour très différent de tous les instruments d'orchestre, à l’excep-
la revue Making Music en 1986 : « En tion peut-être des percussions. »
Grande-Bretagne, il y a plus d'innova- Le potentiel musical de la guitare est continuellement élargi
À tion dans la musique, plus d'invention par des pionniers. Un seul exemple parmi des milliers peut
et d'idées. Aux Etats-Unis, la tradition l'illustrer : lors des années 1980, un nouveau style de
est plus linéaire. On y met plutôt « frappe » à deux mains fut créé, et repris par un certain
| l'accent sur les qualités musicales, nombre de guitaristes de jazz et de heavy-metal. Cela leur
et c’est une bonne chose, à condi- permettait de passer rapidement d’un son à un autre, un peu
D ion de garder un esprit ouvert et de comme au violon, un effet impossible à obtenir avec une
" ne pas en devenir l’esclave. Certains technique normale. Comme l’expliqua Joe Satriani au présent
guitaristes américains sont tombés auteur lors d’une interview pour la revue Making Music en
Une caisse de grande taille et dans ce piège. Ils possèdent sans doute 1990 : « Avec la guitare, vous avez quatre doigts sur un
des ouies pour un volume une technique remarquable, mais ce qu'ils groupe de cordes, et si vous devez passer rapidement, par
d'orchestre de danse.
expriment est pratiquement insignifiant. » Il ne exemple, de la deuxième à la vingt-
faut naturellement pas voir dans ces remarques une critique quatriè me barrette, le mouvement à
exclusive des guitaristes américains. La même tendance existe effectuer influence inévitablement vos
aussi ailleurs ; elle est simplement plus facile à déceler dans capacités. Tout à coup, avec cette
un pays où des milliers de jeunes choisissent chaque année de technique de frappe, on a pu obtenir le
s'initier à la guitare. même résultat sans effort apparent, tout
en disposant d'une gamme de possibili-
Le plus versatile de tous les instruments Les collectionneurs appellent
ce humbucker noir et blanc
tés beaucoup plus étendue. »
La guitare est un instrument unique : aucun autre n'associe un « zèbre ». L'apparition de cette technique est
sous une forme aussi peu encombrante un tel potentiel har- également intéressante dans la mesure
monique, mélodique et rythmique. Même sans autres instru- où elle souligne les rapports constants qui lient les guitaristes
ments, la guitare offre une gamme remarquable d’harmonies et ceux qui conçoivent et fabriquent des guitares. « Cette
au musicien, qui bénéficie en permanence d’un accès à plus nouvelle technique est avantagée par un manche plus long :
de trois octaves (quatre octaves sur de nombreuses guitares tout à coup, on a vu apparaître beaucoup de guitares à
électriques modernes), et à une polyphonie dont la seule 24 frettes (davantage dans certains cas). Mais qu'est-ce aui
INTRODUCTION 9

avait eu la priorité : les besoins du guitariste, ou le désir de instruments à vent, quelque 320 000 synthétiseurs, et environ
créer une forme tout à fait nouvelle de guitare ? Il est souvent 138 000 pianos (ces deux derniers chiffres incluant les
difficile de déceler la source de ce genre de développement. exportations). Les ventes de claviers portables étaient dans le
Est-ce le nouveau type d’instrument qui inspire un certain même temps d’un peu plus de trois millions.
style de jeu, ou est-ce que l’évolution de la technique des gui- Ces chiffres officiels, émanant des
taristes suscite l'apparition de nouvelles guitares et de nou- estimations de la Commission
veaux matériels ? Les systèmes de vibratos créés par Floyd Américaine des Tarifs et de l'Industrie,
Rose et Dave Storey ont-ils incité les nouveaux guitaristes révèlent également une explosion
« frappeurs » à utiliser des techniques de vibrato extrêmes ? considérable de la guitare au début des
Ou bien, ces créateurs cherchaient-ils à trouver un mécanisme années 1970. Ce succès semble avoir
susceptible de permettre des sons que les guitaristes ne par- atteint son point culminant en 1972,
venaient pas à obtenir avec le matériel existant ? Les musi- Ce gadget permettait de passer
d'une corde à l'autre.
lorsque plus de 2 500 000 guitares
ciens d'orchestres de danse ont-ils ouvert la voie vers la gui- furent vendues à la suite de la
tare électrique dans les révolution du rock et du folk qui
années 1930 et 1940. attirait toute la jeunesse américaine. Les ventes de guitares
ou est-ce que les aux Etats-Unis ont progressivement baissé par la suite, pour
fabricants de guita- atteindre leur niveau le plus bas en 1983 (ce qui reflétait un
res ont trouvé ce certain déclin économique ainsi que l'émergence des
Les nouvelles guitares Ricken-
backer ont conservé leur forme nouveau moyen pour nouveaux claviers très appréciés). L’essor a ensuite repris
originale des années 1960. étendre leur marché ? jusqu'en 1988, la dernière année pour laquelle nous disposons
À la fin du dix-huitième de chiffres définitifs à l'heure où nous
siècle, est-ce que ce furent les guitaristes ou les fabricants de écrivons ces lignes. Ce modèle des années 20
guitares qui décidèrent qu'un instrument à six cordes devait utilisait des chambres de
résonance intérieures pour
se substituer aux guitares de l’époque, dotées de cinq ou six produire un volume plus fort.
cordes doubles ? La réponse s’est toujours située entre les
deux extrêmes, et tant que ce dialogue Les statistiques associant les ventes
entre guitaristes et fabricants se poursui- au Japon et à l'exportation, fournies par
vra, et que chacun sera réceptif aux opi- le ministère japonais du Commerce
nions de l’autre, l'avenir de la guitare international et de l'Industrie, montrent
devrait être assuré. qu'en avril 1990, quelque 54 500 guitares
furent vendues, devant les
Charlie Christian et sa gui-
J J LELES | synthétiseurs (26 500), les pianos
tare, la Gibson électrique ANUUL

ES150, dans les années 30. \ NX


\l) \
(25 000), et les instruments à vent
(19 500), mais loin derrière les
claviers portables (102 000) et les
ELECTRIC claviers électroniques). Au cours
SPANIS AH. dal des années 1980, la guitare a
STRING |
1, INST
RUuMEN 15 commencé à perdre sa
suprématie dans la musique
populaire face aux différents cla-
viers, notamment le synthéti-
seur, et par la suite, le sampler | {|
(un appareil qui permet d’en- | |
L’instrument du peuple registrer le son lui-même avec \
La popularité de la guitare a connu des hauts et des bas une qualité digitale, puis de le
depuis le dix-septième siècle, mais au cours du vingtième restituer sur n'importe quel ton
siècle, elle est devenue l’un des instruments les plus sur un clavier). L'utilisation de
populaires du monde. Jusqu'à une époque très récente, aux l'ordinateur pour contrôler
Etats-Unis, les ventes de guitares dépassaient celles de tous les synthétiseurs et les
les autres instruments (même si depuis 1985, les nouveaux samplers s’est répandue
mini-claviers « portables » ont pris la tête). La guitare est dans les années 1990,
toujours plus vendue aux Etats-Unis que la plupart des autres et ce changement d'orien-
instruments populaires. L'Association Nationale des Vendeurs tation de la musique a
de Musique (NAMM) rassemble aux Etats-Unis des entrainé des revers de
statistiques émanant de sources diverses. Pour 1989, on a fortune pour quelques
enregistré la vente de 1 400 000 guitares, contre 350 000 fabricants de guitares.
10 INTRODUCTION

Certains d’entre eux essaient d'établir un lien entre Stratocaster de cette période, et l'importance de la
guitare et synthétiseur, afin de permettre à la guitare somme versée était manifestement liée à son associa-
de retrouver une place parmi les ordinateurs et les tion avec Hendrix, que beaucoup considèrent comme
nouveaux instruments de studio moderne, tandis que le plus grand et le plus influent de tous les guitaristes
d'autres associent différentes formes de guitares classi- de rock. L'hypothèse est simple : la Stratocaster ainsi
ques dans l'espoir de trouver une « nouvelle » combinai- vendue avait été utilisée par Jimi Hendrix ; c’est l’iden-
son couronnée de succès. En 1990, Allan Holdsworth tité de son ancien propriétaire qui lui avait donné une
déclara à Matt Resnicoff pour la revue Guitar Player: telle valeur. Comme pour souligner cette tendance, quel-
« METRE, malheureusement, les hommes d'affaires que temps plus tard, une guitare acoustique personnali-
AZ ont pris le pas sur les musiciens: sée ayant appartenu à Buddy Holly fut vendue 275 000
les petits musiciens doivent lutter dollars.
contre cette tendance, et c’est ce Les collectionneurs rejettent généralement ces ventes
que nous faisons. » Il se plaçait du dont l'importance est due à une association avec un guita-
point de vue des musiciens. Mais il riste célèbre, et soulignent que c’est la qualité inhérente
aurait tout aussi bien pu parler des de l'instrument qui lui confère sa valeur, ainsi que son
La valeur d'une guitare se modifie
problèmes que rencontrent aujour- état, sa popularité auprès des autres collectionneurs, son
dès qu'elle quitte l'établi. d'hui les fabricants de guitares. ancienneté, sa rareté, et, sans doute en dernier lieu,
l'identité de ses anciens propriétaires. Les musiciens n’ap-
Les valeurs relatives précient généralement pas cette ruée des collectionneurs,
De nombreuses guitares sont devenues des piè- car ils ont souvent du mal à suivre les prix atteints par les
ces de collection : en tant qu'instruments de instruments sous l’effet de cette mode. Les exemples les
musique, certainement, mais aussi comme plus récents sont ceux des Gibson Les Paul
objets historiques, peut-être même en tant Standard originales (voir pages 82-83), qui
que témoignages artistiques d’une époque, peuvent atteindre des prix très élevés. On a
ou d'une phase culturelle. Naturellement, donc fort peu de chances de voir l’une de ces
nous nous sommes efforcés de nous assurer guitares sur scène à l'occasion d’un concert.
que les guitares montrées dans ce livre sont Certaines de ces guitares ont inévitablement
authentiques, et — préoccupation essentielle attiré les investisseurs professionnels qui les
des collectionneurs — qu'elles sont autant considèrent simplement comme des objets
que possible dans leur état d’origine, sans possédant une certaine valeur marchande.
modifications ou restaurations importantes. Par conséquent, loin d'arriver un jour sur
Pour le musicien, cette obsession de l’au- une scène, certains de ces instruments
thenticité est absurde, car une modifica- aboutissent plus souvent dans un coffre de
tion susceptible d'augmenter les capaci- banque, un environnement peu réputé
tés de l'instrument lui fait immédiatement pour stimuler les vocations musicales.
perdre de la valeur aux yeux du collec- Un certain snobisme s'attache également
tionneur. Pour ce dernier, toute altération à l'utilisation de guitares anciennes.
peut être, à l'extrême, une déformation «On ne les fait plus comme autrefois »,
irréversible du passé. Tout dépend en fait entend-on souvent, et même si cela peut en
du but dans lequel la guitare a été achetée : Une édition spéciale de
l’Anniversary de Fender.
partie expliquer l'attrait pour les modèles
est-ce pour jouer de la musique, ou pour orner vieillissants ou complètement dépassés,
un mur ? Dans l'idéal, ces deux emplois devraient rien ne prouve que les guitares anciennes
être possibles. soient nécessairement les meilleures. Comme
Les collectionneurs et les musiciens furent parmi les nom- l’a déclaré Hank Marvin à John Tobler et Stuart
breux observateurs qui retinrent leur souffle en 1990 lors- Grundy pour la série d'émissions sur Les Grands
qu'une Fender Stratocaster qui avait appartenu à Jimi Hen- de la Guitare » diffusée par la BBC en 1983 :
drix fut vendue aux enchères pour pres- «… l’âge n'est pas toujours une bonne chose
que 2 millions de francs. Elle revint à un pour une guitare : tout dépend de la manière
admirateur de Hendrix qui ne jouait pas dont elle a été traitée et de sa qualité à l’ori-
de guitare et ne collectionnait pas non gine. » Les fabricants vous diront que deux gui-
plus les instruments. Cette somme était tares construites exactement de la même manière
de loin la plus importante qui ait jamais dans la même pièce de bois peuvent avoir un son
Le travail artisanal peut ac- été versée pour une guitare, et de nom- très différent. Même si on avance d’un ou deux pas
croître la valeur d'une guitare.
breux collectionneurs s’avouèrent préoc- vers la production de masse », on se trouve toujours
cupés par les implications d’une telle aux incertitudes du bois et des défauts de fabrication.
vente. Cela correspondant à 200 fois la valeur normale d’une Chaque série de guitares comporte potentiellement
INTRODUCTION 11

de bons et de mauvais instruments. Certains prétendent ainsi à Construire de bonnes guitares. L'échec de la démarche
qu'une vieille guitare usagée constitue le meilleur choix, car si scientifique de Gibson détourna de nombreux fabricants de
elle a été beaucoup utilisée, c’est qu’elle était bonne. Mais il cette voie. Certains ont adopté des modes de construction
peut aussi s'agir d'une mauvaise guitare qui a été mal traitée très modernes, comme le contrôle par ordinateur des lignes
par ses propriétaires. Par conséquent, l’état de l'instrument de production, et même si vous avez peu de chances de voir
n'est pas toujours une indication de sa qualité inhérente. un artisan sculpter à la main une guitare dans une usine de
production moderne, le progrès scientifique a au moins conféré
Science ou art
Une sélection d'un catalo-
La science peut nous donner quelques gue de guitares alle-
indications sur le comportement d’une gui- mandes.

tare en tant qu'objet physique, mais elle


rencontre plus de difficultés quand il s’agit
de donner des conseils aux fabricants de
guitares à propos de leur travail. Naturelle-
ment, certains fabricants analysent scienti-
Ces guitares basses asiati-
ques associent les différen-
fiquement la nature de l'instrument qu'ils
tes formes existantes. construisent, et réagissent à ces informa-
tions dans leurs méthodes de production.
Il existe un exemple relativement récent d’un fabricant qui
a fait appel à la science — mais dont les nouvelles guitares
n'ont pas attiré les musiciens. En 1977, Gibson a lancé la
série des guitares acoustiques Mack. Dans les dépliants publi-
citaires consacrés à ces quatre nouveaux modèles, les 35, 53,
72 et 81, la société expliquait comment, dans le passé, les
améliorations du dessin de l'instrument s’effectuaient par ten-
tatives successives, et dépendaient beaucoup du hasard.
« C’est pourquoi Gibson a choisi une nouvelle méthode dans
sa quête d’une meilleure guitare acoustique : la méthode | une plus grande régularité au
scientifique. » Le plan de recherches de deux ans adopté par ! processus de construction des
Gibson faisait appel à trois scientifiques : un professeur de guitares, qui reste très humain.
physique acoustique, qui enregistrait et analysait les « graphis- La science peut malgré tout ap-
mes vocaux » des modèles populaires de guitares ; un chi- porter certains bénéfices au fa-
miste (également directeur d’un institut de biophysique molé- bricant. Ned Steinberger (voir
culaire) qui supervisait le schéma structurel ; et un professeur page 174) a par exemple révolu-
d’acoustique qui avait mis au point de nouvelles techniques tionné l'industrie de la guitare
de mesure scientifique et une chambre d'essais environne- électrique en employant des matériaux synthétiques pour les
mentale. Le fabricant revint alors à son ancienne petites guitares sans chevalet. Greg Smallman (voir page 25)
méthode d'essais successifs qui avait fait ses n'a pas encore une telle influence dans le monde beaucoup
preuves, et la plupart des guitaristes plus conservateur de la guitare « classique », mais son utilisa-
seraient prêts à affirmer tion de la fibre de carbone pour les renforts intérieurs des gui-
qu'il recommença tares de concert commence également à faire tourner quel-
ques têtes.

Un collectionneur n'apprécierait
pas les tuners remplacés
sur cette ES295 de 1952 ;
mais un guitariste saurait tirer
parti de leur efficacité.

La Chet Atkins de Gibson


était en fait une guitare
électrique « classique ».
LeMINIRROIBDIUICMIOIN

LES XVT° ET XVI SIECLES


La guitare à cinq
séries de cordes
vers 1590
our apprécier à leur juste valeur les guitares modernes dont il sera question dans le Il s’agit sans doute de
la plus ancienne guitare
reste de cet ouvrage, il est utile de passer rapidement en revue les débuts de la de taille classique qui
guitare. Tout d'abord, une définition toute simple : la guitare est un instrument à ait survécu, selon son
cordes que l’on pince ; son corps présente une « taille » et des éclisses incurvées. propriétaire, Robert
ja Spencer. Sa construc-
Selon les spécialistes de l’histoire de la musique, on ne trouve pas d'instruments de ce tion et sa décoration
genre avant le XV° siècle. Cela ne signifie pas qu'il n'existait pas d'instruments à cordes —===
ressemblent beaucoup
assez similaires avant cette époque. Mais cette question est embrumée par une grande à celles d'une petite
63
26
M guitare datant de 1581
quantité de noms d'instruments différents et de données historiques, de sorte que même =

a

2 et fabriquée par le Por-


les spécialistes sont en désaccord sur ce point. 4 —
LAS
= tugais Belchior Dias,
Cet ouvrage est cependant consacré aux guitares qui ont survécu, et l'instrument de la qui se trouve actuelle-
fin du XVI° siècle présenté ici (à droite) est l’un des plus anciens que nous ayons ment dans la collection
du Collège Royal de
retrouvés. ES
1 eu Musique à Londres.
La guitare à quatre Z

séries de cordes
Les premières guitares Les frettes La guitare
présente dix frettes fixes
étaient dotées de quatre Q V ATRIÉSME LIVRE en boyau.
A
EEE
il «séries »de cordes, CONTENANT PLVSIEVRS FANTASIES,
A comme celle-ci, illustrant Chosfons,Gullardes, Paduines, Branfles,redui£les en Tabuliture de Guyterne,
un ouvrage de 1552 (à CG au ren de la Cire, par Maitre Guillaume Morlaye,
.|l droite) L'instrument à Gr autres Lons autheurs.

quatre séries de cordes _—

«triples », bien que


dépassé par la guitare à
Î cinq séries de cordes, fut Le manche Aéduit à une
| au moins utilisé jusqu’au FETE
RUES
RSR
“CRE
RE
5
SEE
0
SSSSRRRs
Me"
2|\ = ( certaine époque, on l'a
|
restauré pour lui redonner
XVII° siècle. la taille qu'il devait avoir à
l'origine. La longueur des
| Les frettes Les premières De l'imprimerie de Michel Fezandar,au mont fain@ Hylaire, a l'hoftel d'Albrer, cordes est de 68 cm.
guitares présentaient des 1552.
frettes fixes en boyau : Auec priuilege du Roy,pour dix ans.
huit à dix pour le jeu
pincé, moins pour le jeu
gratté.

La guitare Matteo
Selias à cinq séries de
cordes de 1614
La guitare à cinq séries
de cordes était apparue
vers le milieu du XVI°
siècle, et elle dura jus- La rosace J] s agit de la
rosace d'origine, faite de
qu'à la fin du XVIII siècle. parchemin laminé. Elle
Les accords que révèle montre les débuts des
la musique qui à survécu «marches » qui devinrent
populaires par la suite.
À de cette époque étaient
À très variables.
i ;
La caisse C'est une
j Les diapasons Jusqu'au reproduction moderne,
/ milieu du XVIIF siècle, les le 1ond (original) est plat.
diapasons « rentrants »
étaient répandus. Les cor-
des ne sont pas disposées
des plus graves vers les
plus aiguës, mais en une
série de tonalités montan-
Le chevalet Cet ensemble
tes et descendantes.
avec les cordes nouées est
La longueur des cordes typique de cette époque.
Cette longueur (de la tête
À au chevalet) est de 71 cm
À pour cette guitare.

À La caisse Matteo Selias,


À qui travaillait à Venise,
utilisa une forme bom-
A bée faite de bandes de
bois laminées pour le
À lond de cette guitare. ne
LMESMPIR EME RESAGAUNTARIES 13

La guitare
La chitarra batente de Stradivarius à cinq
Giorgio Sellas, 1627 séries de cordes,
Les mécaniques Zoutes
La chitarra batente était les guitares de cette 1680
une forme de guitare période sont dotées de Il s'agit de l'une des
populaire en Italie. Ce mécaniques « à friction », quelques guitares fabri-
maintenues en place par la
nom signifie : « guitare friction de la mécanique
quées par le légendaire
dont on joue avec un Sur SOn ancrage. luthier italien Antonio
plectre », cet instrument Stradivarius. Elle pré-
se caractérisait par ses sente la même sobriété
cordes métalliques. Bon élégante que les violons
nombre présentaient éga- La touche Les guitares de Stradivarius, qui con-
lement des frettes fixes. cette époque possèdent Z===212z. traste avec certaines
La touche Celle-ci est en
Giorgio Sellas appartenait des protubérances au
ébène, ainsi que les fret- guitares de la même
niveau de la touche, qui époque. La date indi-
à la même famille véni- servent de renforts.
tes. Les cordes sont très
tienne de fabricants de longues (74 cm). quée à l'arrière de la
guitares que Matteo tête (à droite), est soit
ARR
(page de gauche). 1680, soit 1688.
Le manche // est couvert Le dos Celui-ci est très
d'incrustations en nacre. décoré, en ébène et ivoire.
Les frettes sont absentes. Remarquez sa profondeur
et sa forme très bombée.

La décoration Le haut
de la caisse est superbe-
ment décoré, de même
que la rosace, générale- f Les frettes Ælles se
ment incrustée. poursuivent Jusque sur
la caisse. La position de la *
douzième frette, tout près
de la jointure entre le
Les cordes Les cordes
manche et la caisse, ne
métalliques passent sur le Wie
s'est répandue que par
pontet, et sont fixées au |
la suite.
bas de la caisse. Elles
mesurent 68 cm.

La guitare Stradivarius
Le dos rappelle les vio-
lons du célèbre luthier,
L’artisanat taillé dans un bel éra-
Certaines des premiè- ble « frisé ». Les jointu-
res guitares présentent res sont incrustées
de superbes décora- d'ébène.
tions, à l'exemple de ce La caisse Contrairement à
modèle italien du XVII® beaucoup de guitares de
siècle (à gauche). Ces cette époque, la décoration
se limite à la rosace et à
guitares, qui apparte- une petite incrustation
naient sans doute à des sous le chevalet.
personnes très riches,
ont peut-être survécu
davantage pour leur
attrait en tant qu'objets
que pour leurs qualités
musicales. La guitare
connaissait un grand
succès populaire à
cette époque, mais
rares sont les guitares
de paysans qui sont
parvenues jusqu'à
nous.

ON
HN
La tête Les six mécani- La « guitare anglaise »
ques sont surmontées par a mme Preston, vers 1760
une plaque en étain es bras //s ont un bu ME PRE
décorée. purement décoratif. et En fait, il ne S agissait P as |
n'influencent en rien la du tout d'une guitare, mais
sonorité de l'instrument. d'une sorte de cithare.
John Preston travaillait à
Londres vers les années
La guitare-lyre 1750, et il construisit de
Thibout, vers 1805 nombreuses « guitares
Ce modèle fut fabriqué anglaises », qui étaient
E cordes Les guitares par Amédée Thibout à plus populaires en Angle-
lement six cordes simples Caen. Ces instruments terre à cette époque que la
[yres présentaient genéra- s ; | À

même si certaines en pos- étaient très en vogue guitare de forme classique.


sédaient neuf, ou six séries en Europe des années |
de cordes doubles. 1780 jusqu'aux envi-
rons de 1810. La L'accordage On tournait
guitare-harpe était éga- une clé dans des trous

lement populaire situés au-dessus des cor-


des pour déplacer les
durant cette période, mécaniques latéralement.
mais les dames de la
h haute société auxquel- Le capodastre Cef objet
ù les ces instruments permettait de raccourcir
à | étaient destinés se les cordes pour obtenir
à tournèrent bientôt vers des sonorités plus élevées.
N x Des trous ménagés dans le
QE un nouvel arr Ivant, le manche offraient quatre
ù| piano. positions différentes.
ù
Û Les premiers instruments étranges
ù ; . . #

NE
Les deux instruments qui figurent sur cette page
ne sont pas des guitares ordinaires, mais chacune
souligne une tendance européenne intéressante.
En France principalement, la « Renaissance
7NT classique » suscita la fabrication de la guitare lyre
(à gauche), qui reprenait avec une certaine
fantaisie la forme de la lyre grecque, une
silhouette souvent utilisée en Occident comme
symbole de la musique. On a laissé entendre que
1
}
AT
AT
CHE
sa grande popularité au début du XIX® siècle,
#.
A
RE aurait incité de nombreux fabricants à adopter à
D
cette époque le dessin conventionnel à six cordes
simples.
La « guitare anglaise » (à droite), munie de six
séries de cordes métalliques et d’une petite caisse
de forme arrondie, connut une grande popularité
en Grande-Bretagne du milieu du XVIII* au début
du XIX°, lorsqu'elle fut remplacée par la guitare
espagnole conventionnelle.

La caisse Les deux rosa-


ces situées en haut de la
caisse étaient communes
sur ce genre d'instru-
ments. La décoration est
ici d'une discrétion de bon
goût.

La longueur des cordes


Du sillet au pontet, les cordes
des guitares lyres étaient
généralement assez courtes
(9 cm en moyenne),

Les cordes Les « guitares


anglaises » possédaient
généralement six séries de
cordes métalliques, qui
étaient très courtes :
42 cm.

Le chevalet Un élément
permettant de fixer les
cordes par de petites bro-
ches se popularisa à cette
époque.
15

La guitare Salomon La guitare Vieyra


aux Cinq séries de Cette guitare n'est pas
cordes modifiées, datée, mais malgré l’orien-
vers 1760 tation générale vers six
Cette guitare fut cons- séries de cordes à la fin
Les chevilles Ces deux truite à Paris par Jean- du XVIII siècle, certaines
chevilles furent ajoutées
par la suite au centre de Baptiste Dehaye Salo- guitares à six cordes sont
la tête. mon. Elle comportait plus anciennes.
deux mécaniques sup-
plémentaires et un
canal de plus sur l’en-
ture, destiné à accueil- La longueur des cordes
est de 68 cm.
lir une sixième série de
cordes. Il n'y a cepen-
Les frettes Douze frettes
dant pas d'espace dans métalliques de taille classi-
Les frettes Z instrument le manche pour une La guitare Pagés à que conduisent jusquà des
présente des frettes en sixième corde, de sorte six séries de cordes, frettes « aiguës » plus
boyau fixes. vers 1804 courtes sur la caisse.
que celle-ci était sans
doute libre sur le man- Cet instrument fut
che du côté des basses, fabriqué à Cadix, au
jusqu'à une mécanique sud-ouest de l'Espagne,
saillante. par Josef Pagés. Il fut
l'un des premiers Espa-
La longueur des cordes,
gnols à utiliser un sys-
elle est de 67 cm. tème de barrage en
La longueur des cordes
éventail, développé est de 64,5 cm.
plus tard par Antonio
5 de Torres (voir
pages 20-21).

La caisse Cette guitare PAT rl


très décorée est l'œuvre
d’Antonio dos Santos
Vieyra, de Lisbonne, au
Portugal.

FERRER
FRS
È SE

res:

eee —

L'orifice Vers le début du


Les développements ultérieurs XIX° siècle, les fabricants
S'orientaient de la rosace
Comme nous l'avons vu, les fabricants de guitares avaient adopté dès vers un orifice libre.
le milieu du XVI° siècle le modèle à cinq séries de cordes, et un
instrument généralement plus large que la première guitare à quatre
séries « triples ». Les accords de la guitare « baroque » à cinq séries de cordes
étaient très variables, mais vers le milieu du XVII siècle, on s’orienta vers le
schéma standard : la/ré/sol/si/mi : autrement dit, celui des cinq cordes
supérieures de la guitare moderne.
Vers cette même époque de la mode (principalement en France et en
Grande-Bretagne) des instruments originaux voisins de la guitare, des
fabricants classiques commencèrent à la fin du XVIII siècle à passer de
cinq à six séries de cordes sur leurs guitares, la dernière série
correspondant à un mi grave. À partir de ce point, un perfectionnement
tout simple fut apporté, d’abord en Italie et en France, aux six cordes :
le résultat, adopté ensuite presque partout ailleurs, était un instrument
dont l'aspect et la sonorité se rapprochaient un peu plus de ceux de la
guitare moderne.
Pour poursuivre l’évolution qui suivit vers la guitare espagnole, il suffit de
se référer au chapitre consacré aux guitares européennes « classiques », page
20. Pour plus de précisions quant au développement de la guitare acoustique
aux Etats-Unis, voir pages 26-31 (les Martin plates) et pages 36-37 (les Gibson
arquées).
LS

CLS
> "70 tte.
D
66 Sous sa lorme la plus simple, une guitare
acoustique est une boîte munie d'un manche,
mais les meilleurs modèles présentent une
élégance sobre qui est à la 1ois belle
el pratique. 99

LA GUITARE
COUSTI
MARTIN OM-28 1931, présentée au Musée de la Guitare (G.-B.).
18 LA GUITARE ACOUSTIQUE
1 CENNEREERNNNS
RER RE RE RENE EE RER CE

L'ANATOMIE
D UNE GUITARE
ACOUSTIQUE
l existe deux styles principaux de guitares acoustiques, ou sèches : les
modèles à caisse classique, et les modèles à caisse cintrée. La description
générale d’une guitare à caisse classique, dotée d’une rosace, concerne aussi
bien les instruments traditionnels à cordes de nylon que les guitares « folk » à
L’arrondi des éclisses
cordes d'acier. Les guitares à caisse cintrée
.
sont apparues
-
plusa tard. Comme hs Pour donner leur forme La garniture Ces petites
lamelles de bois facilitent
nous le verrons dans la suite de ce chapitre, ces derniers modèles furent créés aux éclisses de la guitare, l'assemblage des côtés (ou
pour augmenter le volume des instruments de base. on détrempe le bois, éclisses)
aveclatableet le
Nous examinons ici la construction d’une guitare acoustique traditionnelle, AS +
sortie de l'atelier du fabricant anglais Andrew Manson. Les artisans (opération montrée ici
photographiés ici travaillent à l'usine américaine Martin. Naturellement, chaque dans l'usine Martin).
je fabricant de guitares possède ses préférences en ce qui concerne les matériaux
("a et la forme, mais cette description globale s'applique
= à la plupart des guitares de ce type.

pe
6H
EE
HE
6
C3 Les éclisses Ces pièces
de bois sont assouplies et
« moulées ».

RE
LMMMEMERMRARNRARERLE
ESS

Le bloc de fond 7/ permet \


d'assembler solidement les
deux éclisses.
EX
ÉSEMERSMMRMEREMRRNSESE

ES
M
&
#
EE
À
21
©
A
E
D
HÉMRRRESENANUNASAELSASERSASS
Er
R]

Bouton attache-
courroie

La jointure Le fond en
deux parties est assemblé *
soit au moyen de petites
pièces de bois, comme ici,
soit sur une seule bande
CEETERKTEETELETEN de boïs.
Les broches du chevalet
BRABERSNERERNANRNNRES fixent les cordes en place.
Æ#&

; Le barrage intérieur Le
L'usine Martin fond est généralement
Cet appareil reçoit les fonds muni de ces lamelles de
de gu re les bois transversales.

HHMMMMAEAENESAX
=
RER
REREREELE)
HS
H #4 MS MESSZ "a " ‘#an
F1 CRE nn"% Fate 1 FAN RInI fe
no nn
9 ere e
L'ANATOMIE DE LA GUITARE ACOUSTIQUE 19

Le cache de la tige de
renfort Cette pièce sera Les mécaniques La tige
placée sur la fente décou- passe dans le trou ménagé
pée dans la tête. dans la tête.
a Haut du sillet de
& æ la touche

0 ne \ ke La tête Sur cette guitare,


L d a, x 74 \ ” la tête est constituée d'un
CSICOrees à ; $ N bois de couleur sombre
Pratt u \ \ contrastée.

La tige de renfort sera


adaptée ici, puis la touche
sera collée en place, cou-
vrant la fente.

La touche

Tige de renfort

: Les fils des frettes. Z/s


à sont coupés à la longueur
à voulue, puis fixés au mar-
teau dans les fentes ména-
gées dans la touche.

Fil de fixation

Taille Cette forme arron-


7 table harmonies die des éclisses permet
# modèle est en sapin. L'in- d'allonger les baguettes de
térieur est renforcé, ce qui renfort intérieures, et
donne à la guitare sa soli- d'augmenter ainsi le
dité et sa sonorité particu- volume de la guitare.
lière.

Le barrage intérieur Dif


férents fabricants ont mis
au point des formes varia-
bles. Ce modèle est dit
« barrage en X » en raison
de son aspect général, et il
a été popularisé par la
compagnie Martin.

] CHERRRENANNNNRNAN
di slide
|
1 Latin LRERNEN. «= ER e »
20 LA GUITARE ACOUSTIQUE

ANTONIO DE TORRES La Lacôte 1835. La Louis Panormo,


René Lacôte fabriquait 1836.
des guitares à Paris Fils d’un luthier italien,
u cours du XIX' siècle, on s’orienta peu à peu vers ce durant la première moi- MA Louis Panormo dirigeait
tié du XIX' siècle. On 907 un atelier très prolifi-
que nous appelons aujourd'hui guitare « classique ». Le lui attribue parfois l’in- mm que à Londres au début
fabricant qui travailla le plus dans le sens de ce vention de la touche du XIX° siècle. Il se
éveloppement est Antonio de Torres. Vers 1800, la dégradée. Les mécani- qualifiait « de seul
ques de cette guitare fabricant de guitares
guitare européenne avait abandonné les cinq séries de cordes étaient complètement espagnoles dans ce
(voir pages 12-15) pour adopter six cordes simples. Bon intégrées dans la tête. pays ». Il était l’un des
nombre des premiers instruments à six cordes présentaient La touche est courte, seuls non espagnols à
un élément que l’on utiliser le barrage en
une caisse relativement petite et un barrage intérieur sur la retrouve plus souvent éventail, dont Torres
table d'harmonie. C'était le cas de la guitare de 1830 (à sur les instruments popularisa par la suite
droite) fabriquée par le français René Lacôte. Torres, quant à plus anciens. une version plus efficace.
lui, avait conçu une caisse plus grande, mais pas plus lourde,
munie d’éclisses plus larges, et il inventa également le barrage
intérieur en éventail, qui s’avéra être le plus efficace pour la
guitare espagnole. Les méthodes de Torres produisirent un
La décoration. Femar-
instrument aux possibilités sonores plus étendues, notamment quez les très belles incrus-
dans les basses, et sa conception fut largement adoptée, aussi tations sur la caisse.

bien en Espagne qu'à l'étranger.

La caisse. Cette table est Le chevalet. 7] s'agit de


faite de deux pièces de l’ancien modèle à « bro-
Sapin. ches », et sans sillet.

La rosace. Un exemple
classique du travail de
décoration de Torres.

nn

REPRISE
ET

LE

FE

Le chevalet. Torres géné-


ralisa l'utilisation d'un sil-
let séparé.
LA GUITARE CLASSIQUE 21

Antonio de Torres (1817-1892) tout cet ensemble lui permit de créer des guitares
Torres était né dans la région d’Almeria, dans le solides, mais pas lourdes, à la sonorité vive et
sud de l'Espagne, et il travailla à Séville (1852- arrondie, et d’une sobriété très élégante.
1869) puis à Almeria (1875-1892). Ses modèles Le plus célèbre guitariste contemporain qui ait
reflétaient sa conviction que la table de la guitare utilisé des Torres était Francisco Tarrega (1852-
constituait la clé de sa sonorité. 1909), qui fut l’un des premiers à établir la guitare
} La tête /ci on a ajouté
du bois, probablement Le barrage en éventail de Torres sur l’intérieur comme un instrument de musique « sérieux ».
; 1 pour adapter les nouvelles À de la table, l'aspect « bombé » caractéristique du José Romanillos, dans son ouvrage très complet
Fa têtes. ! côté cordier, le déplacement du chevalet vers un intitulé : « Antonio de Torres : Fabricant de
endroit proportionnellement plus haut sur la Guitares », estimait que Torres avait construit
caisse, et son goût pour les bois relativement fins, quelques 320 modèles lors de ses deux périodes
La caisse La fable en trois
d'activité, dont 66 ont pu être retrouvés.
parties est en sapin ; le
fond et les éclisses sont en
Torres 1876 truites avec cinq cordes
CYDrès. Dotée à l’origine de supplémentaires dans
11 cordes, cette gui- les basses. Elle fut con-
tare est l’une des trois vertie en un instrument
, que Torres aurait cons- à six cordes en 1945.

Six cordes Ze fut


ramenée à six cordes par Mar-
celo Barbero, à Madrid.

La Torres 1860
Les guitares de ce type
soulignent la théorie
La caisse La table est en
sapin ; le fond en cyprès
selon laquelle Torres
est en quatre parties, et aurait créé les premiè-
les éclisses sont également res guitares de fla-
= en Cyprès. menco modernes (voir
page 23). Remarquez la
LE FOND bois de rose brésilien forme de la caisse, les
ET LES ECLISSES très foncé. Le fond pré- mécaniques, et les
Torres utilisait généra- sente une construction matériaux employés.
lement du bois de rose, en 3 parties, les pièces |
de l’érable ou du latérales étant « épis-
cyprès pour le fond et sées » : le bois a été
les éclisses de ses gui- ouvert et écarté pour
tares. Pour cet instru- présenter un grain
ment, il avait adopté un symétrique en « reflet 2 Les mécaniques. Zlles
semblent avoir été rajou-
tées : la guitare possédait
peut-être à l'origine des
chevilles ou des boutons.

Le manche, Celui-ci est


en cèdre, muni d'une tou-
che en bois de rose.
L'étiquette La Torres 1882
Cette guitare Torres fut
L'un des deux types de découverte en Amérique
guitares fabriqués par du Sud en 1989.
Torres durant sa Comme la plupart des
seconde « époque » instruments Torres, elle
(1875-1892), qui porte se conforme à l'une des
l'indication de quelques silhouettes
l'adresse : 23, calle (« plantilla » est le
Real, Almeria ; cette terme espagnol qui la
guitare porte le numéro décrit) qu'utilisait le
28, et elle date de célèbre fabricant, et
1882. qui présentaient toutes
des proportions équilibrées. |
22 LA GUITARE ACOUSTIQUE

| Andrès Segovia
(1893-1987) CLASSIQUE ET FLAMENC()
Né près de Grenade, en Anda-
lousie, Segovia contribua plus L‘influence de Torres (voir pages 20-21) s’étendit dans
que tout autre à la popularité toute l'Espagne et le reste de l’Europe. Madrid devint le
de la guitare « classique » de
concert. En 1912, Segovia centre de la guitare, et des instruments créés par
remplaça sa première guitare certains des plus célèbres de ces guitarreros figurent sur
| (signée Benito Ferrer) par une la pe de droite. Pendant un certain temps au début du XX°
Manuel Ramirez (sans doute
siècle e, la guitare de flamenco fut la plus populaire des guitares
fabriquée dans l'atelier Rami-
rez par Santos Hernandez). À espagnoles. Ce n’est que lorsque le grand Andrès Segovia
la fin des années 1930, il devint célèbre dans les années 1920 et 1930 que la guitare
adopta un modèle Hermann
Hauser (photo ci-dessous),
« classique » fut acceptée, et depuis lors, c’est elle qui est
qu'il utilisa jusqu'à 1970 envi- devenue la guitare espagnole dominante. Il y a également eu
ron. Il passa alors à de nouvel- quelques fabricants importants hors d'Espagne, notamment en
les guitares de Fleta et José
Ramirez.
Allemagne et en France.

La Hermann Hauser 1,
1937
La guitare présentée ici
fut utilisée très long-
temps par Andrès
Segovia. Etabli à Le chevalet Les cordes de
Munich, Hermann Hau- ce modèle « classique »
ser (1882-1952) était typique sont enroulées et
fabriquant de différents nouées à l'arrière. La caisse Bouchet utilisait
des tables très fines qui
instruments à cordes. amélioraient encore la
Certaines de ses guita- superbe sonorité de ses
res précédentes étaient guitares.
d’un modèle plus
ancien et non espagnol,
mais il adopta rapide-
ment le style Torres.
Son fils et son petit-fils,
qui portaient également
tous les deux le nom La caisse La table est en
de Hermann Hauser, Sapin, le manche en acajou
et la touche en ébène. Le
ont suivi ses traces. La fond et les éclisses sont en
guitare montrée ici se bois de rose du Brésil. La
trouve aujourd'hui au guitare porte sous la table
une dédicace au crayon « à
Metropolitan Museum
Segovia de la part de Her-
of Art, à New York. mann Hauser. »
LA GUITARE CLASSIQUE 23

La Barbero La Manuel Ramirez La Santos Hernandez g La tête Des chevilles de


« friction » en bois allègent
1954 de flamenco 1913 de flamenco 1923 de flamenco | la guitare.
Marcelo Barbero (1904- Manuel Ramirez (1864- Hernandez (1873-1942) #
1955) était également 1916) est très apprécié, était un brillant élève
un grand fabricant de à la fois pour ses guita- de Manuel Ramirez. L'Esteso 1934
guitares de flamenco. res « classiques » et ses de flamenco
modèles de flamenco. Domingo Esteso (1882-
Son atelier a formé de 1937) fut formé dans
nombreux autres l'atelier de Manuel
grands constructeurs. Ramirez à Madrid,
La caisse Celle-ci est
Ses premières guitares constituée des matériaux avant d'y installer sa
ressemblaient au pre- classiques pour les guita- propre compagnie, qui
mier modèle de son
res de flamenco : une connut un grand suc-
table en sapin, un fond et cès. Cette Esteso, pro-
des éclisses en cyprès.
priété du guitariste
Juan Martin, est
assez profonde pouri
un instrument de
flamenco.

L'étiquette
Le titre de Ramirez, |
« luthier », inscrit sur
l'étiquette, lui fut
accordé par le Conser-
vatoire national de
Madrid.

La guitare de flamenco
Le terme « flamenco » est généralement appliqué à
la musique folklorique des gitans d'Andalousie. Ce
style musical comprend des chansons (cante) ainsi
que de la guitare ({oque). Les musiciens donnent
(X
us Ordencr |(9 généralement des coups rythmés sur la table de la
guitare (souvent protégée par un golpeador de
plastique, ou plaque de frappe), et utilisent des
sons vifs et peu soutenus. Contrairement à la
L’étiquette guitare « classique », la guitare de flamenco est Le golpeador / s agit
Gravée par Bouchet, extrêmement légère, et l’action très basse des d'une « plaque de frappe »
elle porte l'indication cordes favorise la percussion et la vitesse qui protège la table.
Guitare 31, faite en d'exécution. Les guitaristes modernes utilisent plus
1954. volontiers des instruments intermédiaires entre la
guitare « classique » et la guitare de flamenco.

La touche Celle-ci est en La tête Bouchet gravait lui-


ébène. même la tête de ses guitares et La Fleta 1976
sculptait à la main les boutons
d'ivoire.
(ci-dessous)
Ignacio Fleta (1897-
1977) établit son atelier
Le fond Fleta vernissait l'inté- à Barcelone en 1927,
rieur de ses guitares, pour en avant d'y développer
aviver la sonorité. ses guitares caractéris-
tiques à taille haute.

Fo)
La Bouchet 1954
(ci-dessus) Le peintre
Robert Bouchet (1898-
1996) était un guita-
La caisse Fleta ajoutait tou-
riste averti. Il com- jours un renfort en diagonale
mença à construire des sous le côté des aigus pour aug-
guitares à Paris en menter le volume.
1946.
26 LA GUITARE ACOUSTIQUE

La famille Martin
LES CARACTERISTIQUES Christian Frederick
Martin est né en 1796
en Allemagne, fils d'un
DES GUITARES MARTIN fabricant de guitares. Il
travailla pour son père
et d'autres compagnies,
epuis plus de 150 ans, la compagnie Martin produit notamment la société
certaines des plus belles guitares acoustiques à table Stauffer en Autriche,
plate au monde. Le dessin de la guitare Martin, ses mais il émigra aux
Etats-Unis en 1838. Il
barrages intérieurs, et ses incrustations décoratives ont quitta ensuite New
influencé, directement et indirectement, la plupart des autres York pour établir sa
fabricants de guitares acoustiques. société en Pennsylva-
nie, et le petit-fils de
Cette société appartient à la famille Martin depuis le tout Christian Frederick
début, lorsque Christian Frederick Martin émigra d'Allemagne Martin, Frank Henry
pour fonder un magasin de musique à New York en 1833. Il artin, reprit les rênes
de la compagnie en
alla rapidement s'installer à Nazareth, en Pennsylvanie, où se
1888. Depuis lors, des
trouvent toujours le siège social et l’usine Martin. On peut À cénérations successives
considérer que le véritable succès de Martin ne débuta que de Martin ont dirigé la
dans les années 1930 et se renforça après la deuxième guerre compagnie. Le prési-
dent le plus récent est
mondiale, mais de nombreux modèles classiques produits par C.F. Martin IV, qui a
cette compagnie existaient avant. La société Martin produisit pris la tête de la société
un certain nombre d'excellentes te avant le début du Christian Frederick en 1986.
20° siècle. e Les jointures Les incrus- Martin (1793-1873),
tations décoratives 1or- fondateur de la société
EE
ment un dessin répétitif Martin.
=. en noir et blanc.

NS Æ
= is
Les étiquettes Collées
sur le fond de la guitare,
La caisse {le mesure on aperçoit les étiquettes
Le chevalet Le dessin de 43,8 cm de long et un peu de la société Martin et de
Martin commence déjà plus de 28 cm à son point son agent de ventes,
sur ce modèle à refléter le le plus large. La table Ludecus & Wolter.
style classique en « pyra- élait sans doute en sapin,
mide » caractéristique de comme sur la plupart des
ce fabricant. guitares Martin.
MARTIN 27

Le barrage intérieur en X
Durant la période précédant le début du XX° siècle,
les guitares Martin commencèrent à refléter des
influences européennes évidentes, comme la tête de
style Stauffer (photo centrale). La compagnie définit
ensuite ses propres modèles et ses carac-
téristiques, comme le célèbre « barrage en X ».
Il s’agit de l’ensemble de lamelles de bois qui se
trouve sous la table de la guitare, et contribue à la La Martin-1880 vrons » de la compa-
sonorité générale de l'instrument. Martin mit au Cette Martin de taille 1 gnie autour de la rosace
point le barrage en X dans les années 1850, et la portait l'inscription et dos de la guitare,
société l’a toujours conservé depuis ; la plupart des « CE Martin & Co, New était un trait caractéris-
fabricants de guitares acoustiques l'ont également York », utilisée de 1867 tique des instruments
adopté. à 1898. La célèbre de style 21 fabriqués
incrustation en « che- par cette compagnie.
Le cachet de Nazareth
Un autre changement important survint un peu
plus tard au XIX° siècle, lorsque Frank Henry “est
Martin, qui avait pris la tête de la société en 1888,
décida de ne plus utiliser le distributeur de la
compagnie Martin à New York, Zoebisch. Frank
commença en 1898 à vendre ses guitares
directement aux détaillants, afin de conserver un La Martin-1860 débutants). Remarquez
plus grand contrôle de ses affaires. C’est donc à Le cachet « CF Martin le chevalet en « pyra-
cette époque que le cachet de la société fut New York » qui se mide » d’ébène caracté-
modifié, passant de « CF Martin & Co, New York », trouve à l'intérieur de ristique de Martin,
à « CF Martin & Co, Nazareth, PA ». cette guitare fut utilisé constitué par les déco-
jusqu’en 1867. La rations de part et d’au-
caisse est de taille tre du sillet et des
LES ECLISSES ET 2 1/2 (destinée aux broches.
LE FOND
Martin utilisa sans
doute du bois de rose La première Martin dénote une forte
pour les éclisses et le (ci-dessous) influence européenne.
fond de cette guitare. Cet instrument, comme Cet instrument date de
On aperçoit sur le dos plusieurs qui furent la fin des années 1830
de la caisse, près du construits par Christian et il est caractéristique
manche, le cachet de Frederick Martin peu des petites guitares
CE Martin, reconnaissa- | après son arrivée aux « de salon » que fabri-
| ble et toujours employé Etats-Unis, présente quait Martin à cette
aujourd’hui, sous une une tête courbe qui époque.
| forme modifiée.

Le manche La fouche à
18 frettes rejoint la caisse
à la hauteur de la dou-
zième frette.

Les étiquettes
Celles-ci sont visibles
par la bouche de cette
guitare ancienne. La
grande étiquette est
celle de CF Martin, et
porte l'adresse de la
compagnie au 212 Ful-
ton Street, New York.
La guitare doit donc
dater de 1838 ou 1839.
La petite étiquette est
celle d’une compagnie
appelée Ludecus & La tête qui employa C. F. Mar- verture métallique sur
Wolter, qui se chargeait Elle était directement tin, Snr à Vienne dans l'arrière, sont typiques
à cette époque des influencé par le fabri- les années 1820. La de la compagnie
ventes de Martin. cant Johann Stauffer, forme courbe, et la cou- Stauffer.
28 LA GUITARE ACOUSTIQUE

LES STYLES DES MARTIN


eux changements significatifs furent apportés aux es
vi ? VE
guitares Martin dans les années 1920 et 1930. Tout LES ECLISSES
ET LE FOND
d'abord, le boyau qui servait à fabriquer les cordes Ce modèle, le 0-45, pré-
précédemment fut remplacé par l'acier. Pour supporter sente des éclisses et un
cette tension plus forte, dans les années 1920, les guitares fond en bois de rose,
caractéristiques et un
Martin étaient plus renforcées. Le chevalet « ventral » plus manche en acajou.
solide fut ajouté aux environs de 1930, et le manche fut
renforcé vers 1935. Par ailleurs, le manche fut déplacé plus
loin vers l'extérieur de la caisse pour faciliter l’utilisation des
frettes les plus aiguës. Ce système plus pratique, où le manche |
était joint à la caisse à la hauteur de la quatorzième frette, |
fit son apparition sur les modèles OM (1929) avant d'être
adopté pour les autres Martin. Il fut par la suite standardisé. Modèle 45 incrusté
Les codes des modèles Cette guitare fut créée
Le système très simple de numérotation des modèles utilisé par Martin au début du
XX° siècle. Elle est
par Martin présente un nombre ou une lettre avant le tiret, incrustée de nacre sur
qui décrit la taille de la caisse (voir page ci-contre). Le tout le tour du fond et
nombre qui suit le tiret fait référence au « style » de la des éclisses, ce qui lui
donne un aspect très
caisse : en général, un nombre élevé est le signe d’une luxueux. Le modèle 42
finition plus élaborée. est très similaire, mais
ea
ne présente pas ces
belles incrustations.

La rosace On trouve ici


et sur tout le tour de la
caisse un magnifique tra-
vail d'incrustation de
nacre.

; et
PR

É Les incrustations de
“ sa nacre se poursuivent
.. À autour de la touche.
MARTIN 29

La 2-17 de 1930
Cette guitare illustre
bien l'influence qu'eut
la grande crise des
années 1930 aux Etats-
Unis sur certains modè-
les Martin. Cet instru-
La 00-18 de 1980 ment un micro interne ment très sobre est en
Le modèle 18 est l'un au niveau du chevalet acajou, avec un cheva-
des plus sobres de Mar- pour l'adapter à la let simple et un mini-
tin, présentant très peu scène ; remarquez le mum d’incrustations. Il
de décorations. On a bouton de réglage du se vendait 25 dollars,
ajouté sur cet instru- volume sur la caisse. contre 80 dollars pour
un modèle 000-28. Huit
ans plus tôt, le modèle
17 avait été le premier
de Martin conçu pour
accueilir des cordes
en acier.

La 000-45 de 1926 plus grande que celle


# La taille 000 est des tailles O0 et 00. Le
recherchée par les chevalet en ébène a été
guitaristes qui désirent ajouté aux modèles 45
un intrument dépourvu en 1919, et le renfort
des basses très fortes pour les cordes en acier
RE de la guitare de taille était une option, qui n'a
Dreadnought, mais qui été standardisée qu’en
4 souhaitent une caisse 1923.

La OM-28 de 1931 Ce type de Fee La 0-45 de 1929 notamment l'incrusta-


(ci-dessus) permet un accès plus (ci-dessous) ; tion dite «en torche »
Le modèle OM, nou- facile aux frettes les Le modèle 45 repré- au niveau de la tête,
veau en 1929 et qui plus aiguës. La caisse sente le haut de gamme qui fut cependant rem-
signifiait « Orchestra de l'OM est semblable de là socieLe Martin. Îl placée à partir des
Model », était la pre- à celle du modèle de possède les incrusta- années 1930 par un
La touche Les points de mière guitare Martin taille 000, mais son tions les DU PEécieu- long logo CF Martin en
repère en nacre
quiornent dont le manche rejoi- manche est plus long, SAARS MODES, RE
us gnait la caisse au et elle fut fabriquée
« flocons de neige ». niveau de la 14° frette. jusqu'en 1933. Fe

La taille des caisses |


des guitares Martin
Les dimensions indi- |
quées sont approximati-
; ves. Le premier chiffre
concerne la hauteur de
la caisse, et le

RL eh
4FÉES , & if deuxième désigne sa
largeur au point
Taille Taille 1 Taille 0 Taille 00 Taille 000 Taille D le plus large.
(12 frettes) (12 frettes) (12 frettes) (14 frettes) (14 frettes) (14 frettes)
46,4X30 cm 48 x 34,4 cm 48,5 x 34,3 cm 48x30 cm 49X38 cm 51X395 cm
30 LA GUITARE ACOUSTIQUE

LA DREADNOUGAT DE MARTIN
a guitare acoustique Dreadnought est l’un des plus célèbres LE FOND
ET LES ECLISSES
modèles de chez Martin, et comme de nombreuses innovations de Ces photos montrent le
cette compagnie, elle a beaucoup influencé les autres fabricants. traitement qu'infligeait
Elle possède un aspect caractéristique, avec des épaules carrées et Elvis Presley à ses gui-
tares : il semble égale-
une taille large. Les tonalités basses destinées à l'accompagnement vocal ment, d’après le point
ont été largement adoptées par les chanteurs de country. d'usure centrale, que le
La Dreadnought, qui porte le nom du vaisseau de guerre britannique fond ait souffert d’une
boucle de ceinture par-
de cette époque, fut conçue en 1916 par Frank Henry Martin et Harry ticulièrement volumi-
Hunt, qui dirigeait alors le magasin de musique Ditson à New York. A neuse d'Elvis.
l’origine, Ditson vendait exclusivement le premier modèle Dreadnought.
Lorsque le magasin fit faillite à la fin des années 1920, la compagnie
Martin poursuivit ses expériences sur le modèle de base. Les
Dreadnought typiques, les modèles D18 et D28, commencèrent à être
produits en masse en 1935, alors que la classique D45 était fabriquée
en nombre limité à cette époque.

Les détériorations Ces


É S traces témoignent de la
PS ES manière dont Presley frap-
S
ie pait
A])
sur * ses
CAC
guilares.
OI) AC

La caisse Le Modèle 18
très sobre de Martin appa-
rut pour la première fois
en taille D en 1936.

Les lettres adhésives // s'agit


de la touche personnelle très
kitsch de Presley. Le «$ »
final a disparu depuis longtemps.

TE
MARTIN 31

La D-45 de 1988 La D-28S de 1988 Le logo Le J0g0 indiquant La D-41LE du Brésil,


La première D-45 fut fabri- Quelques-unes des premiè- « CF Martin & Co » en 1989
quée en 1933 pour le célè- res Martin et les Dreadnou- arrondi au-dessus de la Le modèle 41 fit son
mention « est. 1933 » est
bre cow-boy chanteur ght Ditson présentent une attribué aux modèles apparition en 1969 ; il
Gene Autry. Les premières jointure à la douzième datant de 1933. ressemble à la D-45,
D-45 sont parmi les plus frette, mais le modèle joint avec un peu moins d'in-
rares des guitares Martin : à la quatorzième frette fut crustations sur la table.
la compagnie n’en fabriqua rapidement standardisé. Sa production fut limi-
en effet que 91, et la pro- Des rééditions du modèle tée à 31 exemplaires
duction de ce modèle fut « à douze frettes », dont la cette année-là. On utili-
interrompue
= en 1942. L'im- sonorité serait, plus douce, sait pour les éclisses et
portance des demandes furent produites à partir le fond du bois de rose
provoqua sa réapparition des années 1960 : c'est le du Brésil. La société
en 1968, et cette guitare cas de la D-18S, la D-28S, Le manche Za jointure à Martin adopta
est toujours fabriquée la douzième frette place
et la D-35$. ensuite le bois
une plus grande partie de
aujourd'hui. Elle associe la touche sur la caisse. / de rose des
la plus grande taille des ; Indes. Pour cette
guitares Martin et le | édition limitée
style le plus beauetle À commémorant le
plus décoré. Le prix vingtième anni-
d'une D-45 en 1938 versaire de la
était de 200 dollars : guitare, on est
en 90 : 5 330 dollars. revenu au bois
de rose du
Brésil.

LA DATATION différents endroits : sur caisse). Le cachet placé Les numéros de série
DES GUITARES la bande de bois cen- sur la bande centrale généralement sur le
Les étiquettes trale à l'intérieur du du fond cite la date bloc du manche à l’in-
Les premières Martin fond, visible par la bou- approximative de la térieur de la caisse.
|
| présentent des étiquet- che ; sur le bloc du fabrication de la 1898-09 : jusqu'à 11018
tes en papier, qui men- manière suivante : 1910-19 : jusqu'à 14512 Le cachet de la “& Co” 1867 à 1898
manche plus loin à l’in-
| tionnent souvent des CE Martin New York
1920-29 : jusqu'à 40843
térieur de la caisse 1930-39 : jusqu'à 74061 marque. Le modèle
associés comme Schatz, (parfois à l'envers) ; ou 1833-1867 «CF Martin New York »
Coupa, et Bruno. 1940-49 : jusqu'à 112961
encore, sur l'arrière de CF Martin & Co New 1950-59 : jusqu'à 171047 fut utilisé de 1833 à
Les cachets la tête (ou sur le dos, York 1867-1898 1960-69 : jusqu’à 256003 1867. Le cachet, placé
Les cachets CF Martin près de l'articulation CE Martin & Co Naza- 1970-79 : jusqu'à 419900 sur la bande du fond, est |
peuvent se trouver à entre le manche et la reth PA 1898-date. 1980-89 : jusqu’à 493279 visible ici par la bouche. Nazareth, depuis 1898.
|

Le modèle 28 apparut dans les années 1870, et


jusqu’à 1946, il présentait une bordure caracté-
ristique à chevrons sur le tour de la table. La
HD-28 fut lancée en 1976 pour répondre à la
demande d’un modèle 28 doté de la bordure La 1942 D-18 (ci-dessus)
originale. Cette guitare HD-28PSE présente un Cette guitare fut utilisée par Elvis Presley pen-
manche profilé (P) ; il s’agit d’une édition (SE). dant la première partie de sa carrière, sans
doute vers 1954 et 1955, alors qu'il enregistrait
pour les disques Sun Records à Memphis, dans
le Tennessee. D’après la date de fabrication de
l'instrument, il est évident qu'Elvis acheta cette
guitare d'occasion, avant de l’échanger par la
suite contre un autre modèle (au magasin de
Le chevron musique de O.K. Houck à Memphis). Cette gui-
Après une baisse de qua- tare, utilisée par Elvis à un moment où sa musi-
lité de la marqueterie, que était encore très influencée par la country,
la société Martin cessa fut offerte en 1974 au Musée de la Country
de l'utiliser vers 1945. Music à Nashville.
32 LA GUITARE ACOUSTIQUE

D'ANGELICO ET D'AQUIST()
es guitares d'Angelico sont parmi les plus prisées de tous les
modèles de jazz à table cintrée. John D’Angelico (1905-1964) L'Excel D’Angelico
1950 (ci-dessus)
commença à travailler à New York dans les années 1930. Une Sa caisse était plus
vingtaine d'années plus tard, de nombreux grands guitaristes de petite que la normale. Il
jazz américains, comme Johnny Smith et Chet Atkins, avaient s'agissait peut-être
d'une commande spé-
découvert la merveilleuse sonorité des instruments de D'Angelico. ciale. La guitare fut res-
John proposait alors deux modèles équipés d'ouies, l'Excel et la New taurée dans les années
Yorker, mais il en fabriquait aussi des variantes pour répondre aux 1960 par Jimmy D'Aauisto.
besoins individuels des musiciens. Après sa mort, son style et sa
réussite se perpétuèrent dans les instruments de Jimmy D'Aquisto,
é 5>
qui travaillait pour D'Angelico Le chevalet Ces incrusta-
tions sont plus fréquentes L'Excel D’Angelico
depuis 1952. sur les New Yorkers. 1961 (ci-dessus)
Remarquez la manière
Marque Cette petite mar- dont les mécaniques, la
que, que l'on trouve par- plaque couvrant la tige
fois sur les guitares de de renfort, la plaque de
jazz, a été produite par un protection et le cordier
petit bouchon de liège qui
était placé sur la partie correspondent au
inférieure d'un micro thème du « dégradé ».

La plaque de protection
Les modèles originaux des mage la guitare. C'est la
années 1950 ont tendance raison pour laquelle la
à se cristalliser et à émet- plupart de ces plaques
tre un gaz qui endom- sont remplacées.

L'Excel D’Angelico son. Les modèles Excel


1948 (ci-dessus) présentaient moins de
Ce modèle « blond » décorations que les
Le cordier Ce modèle à naturel de D’Angelico
« deux mesures » est le
New Yorkers (voir à
plus répandu sur les était l'équivalent chez droite).
Excels. John de la L5 de Gib-
ETATS-UNIS

Jimmy D’Aquisto
Lorsque John D’Angelico tomba malade dans les Les New Yorkers de La Flat Top Delux
années 1960, Jimmy D'Aquisto s'initia à la D’Aquisto de D’Aquisto, 1978
fabrication des guitares. A la mort de John en Ces deux exemples (à droite)
1964, Jimmy perdit le droit d'utiliser le nom de montrent comment Outre ses guitares
D’Angelico, mais commença à fabriquer des Jimmy D'Aquisto acoustiques à table cin-
guitares sous son propre nom à New York. apporta sa touche per- trée, D’Aquisto a égale-
Comme le montrent les deux instruments à table sonnelle au style de ment produit des guita-
cintrée (dans l'encadré à droite), Jimmy modifia D'Angelico, Le modèle res électriques solides
peu à peu ses modèles influencés par D’Angelico de 1968 (à gauche) pré- et des acoustiques à
pour exprimer son propre style. sente une petite plaque table plate. Il a fabriqué
de protection et des onze exemplaires de ce
« ouies » aux bords lis- modèle Delux entre
ses. En 1986 (à droite), 1976 et 1981.
la New Yorker de
D'’Aquisto était dotée
LE FOND d'une table en sapin.
ET LES ECLISSES
Vue de dos, cette gui-
tare permet d'apprécier
la très haute qualité et
| la beauté des bois choi-
sis par D'Angelico.

La plaque de protec-
tion, de petite taille, est
caractéristique de
D'Aquisto.

Les matériaux Le cor-


dier et le large chevalet
sont en ébène.

La touche D'Angelico uti- Les incrustations La plupart Les mécaniques Les


lisait parfois cette décora- des Excels présentent des blocs Grover Imperials corres-
tion en pointe à la join- de repère, tandis que les New pondent au thème |
ture avec la caisse. Yorkers possèdent générale- du « dégradé ».
ment des « blocs divisés ».

La New Yorker
de D’Angelico, 1954
(ci-dessous)
La New Yorker était La tête Certains modèles
présentent cette forme
plus grande que l'Ex- décorative, tandis que
cel ; comparez égale- d'autres sont lisses
ment les incrustations (comme la New Yorker É JOHN DARGELICO
ci-dessous). Hnnl nous àMn VA
sur la touche et le ce
Hevd
cordier.
_œ__ 9

à ©

Vue de dos (ci-dessous)


Le dos de la New Yorker
de 1954 révèle le superbe
travail de D’Angelico avec les Reçu
bois teintés. Il s'agit d’un reçu origi-
nal signé D'Angelico
pour un modèle Excel
1952.
34 LA GUITARE ACOUSTIQUE

Vue de dos de
l’'Emperor
d’Epiphone, 1939
Ce modèle exception-
a marque Epiphone fut créée en 1928, d'après le nom du
nel, taillé dans un bois
fabricant Epaminondas Stathopoulo — Epi en bref. Son naturel, montre les super-
père, un immigrant d’origine grecque prénommé bes matériaux qu'utilsait
Anastasios, construisait des flûtes et des violons et avait la société Epiphone pour
fabriquer certaines de ses
fondé la Maison de Stathopoulo à New York. meilleures guitares. Le dos
Epaminondas était président de la compagnie en 1928, lorsque en érable strié de cette
le nom de Maison de Stathopoulo fut modifié pour devenir ancienne Emperor est
magnifique. Remarquez
l'Epiphone Banjo Corporation. La société produisait également le manche en
essentiellement des guitares, des mandolines et des banjos (dans bois laminé, et les mécani-
cet ordre), et ses meilleurs modèles acoustiques à table cintrée, ques en plaqué or, qui por- 14
tent le logo « E ».
créés dans les années 1930, furent rapidement adoptés par de
nombreux guitaristes de jazz célèbres. Depuis lors, ces La touche Les repères É
excellentes guitares sont très recherchées. incrustés en nacre et en
ormeau sont plus grands
Outre les superbes instruments Emperor et Deluxe montrés vers le haut de la touche.
ici, Epiphone fabriquait un certain nombre d’autres guitares
acoustiques à table cintrée, parfois plus simples. On peut citer
les modèles Broadway, Triumph, Royal, Spartan, Blackstone,
Devon et Zenith.
Mais la magie ne dura pas. Epi Stathopoulo disparut au début
des années 1940, et la société Epiphone ne retrouva jamais un
plein essor après la guerre. Certaines complications entraiînèrent
divers changements au début des années 1950, notamment un
déménagement de New York à Philadelphie. La production ne fut
pas interrompue, mais durant cette période, on disait que la
société Epiphone construisait des guitares avec des bois usagés. L'encoche Cet élément
En 1957, le frère d'Epi, Orphie, qui avait repris la présidence rare fut introduit à titre
optionnel sur l'Emperor
de la compagnie, vendit la marque Epiphone à Gibson. D
LA
de 1949 à 1953 environ.

La Broadway
La jointure J/ s'agit
d'Epiphone | d'une jointure multiple,
On voit ici la tête d'un | de haute qualité.
modèle Broadway des
= années 1930, apparte-
nant à la série dite des :
« Masterbilt », l’une des!
premières d'Epiphone. |
Remarquez la forme
mn symétrique, et les
” jolies incrustations en
forme de parchemin et
de vigne. Cette guitare
a été récemment res- Les ouïes Leur forme est
taurée, ce qui explique | similaire à celle des Gib-
son à table cintrée.
les mécaniques neuves
(elle portait à l'origine
des boutons ordinaires),
et les incrustations de
blocs sur la touche.
L’Empeor d’Epiphone désir d‘Epiphone de
1942 (à droite) trouver un terme
La société Epiphone « royal » qui évoque la
lança son modèle grande nouvelle de
acoustique haut de 1936 : l’abdication
gamme à table cintrée d'Edouard VIII du trône
vers 1936, en réaction de Grande-Bretagne.
à la nouvelle Super 400 L'exemplaire montré ici
produite par Gibson, le est l’un des rares modè-
principal concurrent les présentant une
d'Epiphone. L'Emperor encoche, créé en 1949 Le cordier Le cordier
était elle aussi très et seulement produit « Frequensator » d'Epi-
grande et devait appa- pendant quelques phone fut créé par l'un des
remment son nom au années. associés, Herb Sunshine.
ETATS-UNIS 35

La Deluxe Emperor
Le logo Epiphone // d'Epiphone, 1951
s agit d'un des pre- Ce modèle hybride date
miers modèles ; de 1949 environ. L'éti-
remarquez le «p » quette parle de la men-
pointu et le «e»
ouvert. tion Deluxe, mais la
caisse présente les pro-
portions de l'Emperor. |
La Deluxe D'autres éléments rap-
d'Epiphone, 1941 pellent la Deluxe,
La Deluxe faisait initia- notamment la tête et
lement partie de la pre- les incrustations en
mière série Masterbilt « NUAGES ».
dans les années 1930.
Toutefois, cette version,
dotée d’une caisse plus
grande, n'apparut qu'à
la fin de cette décennie, La tête de l’Ultra-
là encore en réaction Deluxe
aux activités de la Un gros plan de la
société Gibson, qui tête de cette guitare
venait d'augmenter la montre bien l'attention
taille de ses modè- que portait Elmer
les L5. En termes de Stromberg au
concurrence, la Deluxe moindre détail.
rivalisait avec la L5, et
l'Emperor avec la
Super 400.

Les repères Appelés


« inCrustations en nua-
ges », ces premiers types
de repères divisés ressem-
blaient plutôt à des éven-
tails.

L'Ultra-Deluxe la gamme de ce fabri-


de Stromberg cant. On remarque les
Cette guitare fut fabri- superbes jointures en
quée dans l'atelier échiquier sur la caisse,
Stromberg à Boston, ainsi que les incrusta-
sans doute à la fin des tions sur la touche
années 1940, et elle est (comprenant un bloc
classée troisième dans personnalisé au niveau
de la dix-septième
frette).

La caisse Ce modèle pré-


sente une finition
« blonde » naturelle.

La tête de la G1
de Stromberg
Les ouïes Certaines Epis, La G1, bien que moins
notamment celles qui
Lurent fabriquées au
travaillée que l'Ultra-
milieu de la période de Deluxe, présente de
production de cette superbes incrustations
société, présentent des à la main, notamment
ouies à « angle droit ».
autour du logo
Stromberg.
STROMBERG
La société était Stromberg établie à Boston. Charles
Stromberg, un immigrant d’origine suédoise,
construisait des banjos et des percussions, tandis
que son fils Elmer fabriquait des guitares. Toutes les
Stromberg étaient faites sur commande, mais du
début des années 1930 jusque vers 1955, lorsque les
guitares d'Elmer connurent un grand succès auprès
des musiciens de jazz, il proposait environ sept
modèles de base. Il s'agissait, par ordre décroissant,
Le chevalet Les cheva-
lets étaients sculptés indie de l’énorme Master 400, la Master 300, l'Ultra- |
viduellement en fonction Deluxe, la Deluxe, la G3, la G2 et la GI.
|
du degré de cintrage de |

chaque table de guitare.
36 LA GUITARE ACOUSTIQUE

LES GIBSON A TABLE CINTREE We A


LE FOND
ET LES ECLISSES
Sur les toutes premiè-*à
&
|

orsqu Orville Gibson construisit ses premiers


res L5, le dos et les
instruments à la fin du XIX° siècle, ils présentaient déjà éclisses étaient en bou-
une table cintrée. Les superbes créations de Gibson, à leau, mais ce modèle,
table sculptée, devaient influencer considérablement la comme la plupart des
L5, possède un fond et |
production de la compagnie Gibson lors des décennies des éclisses en érable. hi |
suivantes, et pendant des années, Gibson resta à la tête des E® On peut remarquer EE
fabricants de guitares à table cintrée. Les modèles aussi les mécaniques
plaquées or.
acoustiques classiques à table cintrée produits par cette Orville H. Gibson |
compagnie, la L5 et la Super 400, étaient conçues pour le Le a ds + |
5 Fe : . . SOCIÈLE son etc Ë
volume. Mais la demande de guitares acoustiques de jazz en 1856 ÉFabicani
baissa avec l'apparition de la guitare électrique, et les d'instruments très
modèles Super 400 et L5, sans encoche, furent abandonnés doué, il établit la com-
pagnie Gibson à Kala-
pendant les années 1950. mazoo, dans le Michi-
gan, en 1902.
Le chevalet Ze sillet
dégradé a été ajouté
récemment.

N N

La caisse La L5 d'origine
ie La table Celle-ci est en
(construite de 1923 à sapin, et la couleur, riche
1936 environ ,ae et foncée, était appelée
: a.
une caisse relativemen brun crémone chez
Le cordier J/ s'agit
petite. À son point le plus Gibson.
d'un modèle simple,
Re large, elle mesure un peu
« »,
plus de 40 cm.
ETATS-UNIS 37

Le modèle 0, 1916 La L4, 1924 La Super 400, 1939 La Super 409, 1936
Créée en 1903, cette gui- Cette ancienne LA res- Vers 1937, Gibson aug- La plus grande guitare
tare resta la première semble beaucoup aux menta les dimensions Gibson à table cintrée.
« table cintrée » de Gib- modèles 0 avant l'intro- du haut de la caisse de À sa création en 1934,
son jusqu'à l'apparition duction de la forme la Super 400, qui était cet instrument extrava-
de la L5 vers 1923. Aux enroulée. Elle fut créée déjà grande. Ce modèle gant présentait de nou-
environs de 1907, la dans les années 1910 : porte également les veaux éléments, comme
décoration originale de la rosace de forme ovale modifications introdui- les « blocs divisés » qui
forme enroulée et l’enco- est caractéristique d'Or- tes en 1939 au niveau ornaient la tête. Le
che plate existaient. L'in- ville Gibson. Les L4 du cordier. La finition haut de la caisse de ce
scription « La Gibson » datant de 1925 environ « blonde » naturelle modèle ancien mesure
fut ajoutée sur la tête présentent cette tête apparut comme option 32 cm, et il fut élargi
après 1916. « de serpent ». en 1939, même si la par la suite.
N plupart des Super 400
étaient toujours fabri-
quées dans la teinte
brune traditionnelle.

Le haut de la caisse
Vers 1939, il mesurait
environ 33,5 cm
de large.

The GIBSON
IX KALAMAZO0,
FACTORY
MICHIGAN
La datation des guitares avant 1947 l
La plupart des Gibson fabriquées entre 1902 et |
1947 portent un numéro de série sur une
étiquette de papier blanc placée à l’intérieur de
la rosace ou de l’ouïe. D'une manière générale : Le cordier Les premiers
1902-1909 : jusqu’à 6975 : 1910-1919 : jusqu'à modèles (ci-dessus) pré-
53800 ; 1920-1929 : jusqu'à 89750 ; 1930-1939 : sentent une base articulée
jusqu’à 96050 ; 1940-1947 : jusqu’à 99999. et un Ÿ «pointu ». Après
L'usine Gibson 1939 (à gauche), le cor-
Un dessin représentant Certaines guitares fabriquées en 1939 ou 1940 dier est en une partie,
les ateliers de Kalama- possèdent un numéro spécial précédé des lettres avec un Ÿ « courbe ».
zoo en 1937. « EA ». Certains modèles portent également un
numéro d'ordre de l’usine. Pour plus d'informations La tête La « tête de ser-
quant à la datation après 1947, voir page 133. pent » est plus étroite en
haut qu'à la base.
KA I

La touche Les incrusta-


La L5 des années tions d'origine étaient des
points, qui ont cédé la
1940 (ci-dessous) place aux blocs vers 1929
Ce modèle présente le
corps élargi produit La L5 de 1928 et certains des premiers
après 1934. Il est diffi- (ci-dessus à gauche) exemplaires portent sa
cile de dater cette gui- Créée vers 1923, la L5 signature sur l'étiquette
tare blonde. révolutionnaire définit intérieure. La guitare
la ligne des premières novatrice de Loar fut
guitares acoustiques à l’une des premières à
table cintrée. Cette gui- être dotée d'ouies au
tare fut dessinée princi- lieu de la bouche arron-
palement par Lloyd die classique, et d’une
Loar, de chez Gibson, plaque de protection
surélevée.

La L5P de 1947 option apparut d’abord


(à droite) Le P signifie sur les LE et les
Premier, un terme utilisé Super 400, vers 1939. Le
chez Gibson pour indi- suffixe est remplacé par
quer une guitare munie un C pour Cutaway, à
d'une encoche. Cette partir de 1949 environ.
38 LA GUITARE ACOUSTIQUE

|
LES GIBSON ÀTABLE PLATE
a tradition de la société Gibson se situe dans la fabrication des LE DOS ET LES
guitares à table cintrée, et ce n’est qu’à la fin des années 1920 et | En .
dans les années 1930 que la compagnie commença à fabriquer a . à
sérieusement des guitares acoustiques à table plate. Cette décision les éclisses du proto-
fut sans aucun doute influencée par le succès croissant des guitares | type et des modèles
Martin, dont les « Dreadnought » apparurent vers 1935 (voir page 30). a
La Gibson Nick Lucas à table plate, lancée en 1928, était l’une des diale, la société adopta
premières guitares à porter le nom d’un musicien. La SJ200 (ou J200) l'érable pour le dos et
UE " ; rs x éclisses.
était un modèle brillant destiné essentiellement aux joueurs de musique
country, mais Gibson construisit aussi des acoustiques plus sobres sous
son propre logo et sous sa marque à bon marché de Kalamazoo.

Le chevalet Zn forme de
cornes de vache, ce
modèle était surnommé la
« moustache ».

La caisse Une table en


sapin avec une finition
brunie.

La plaque de protection
Ce prototype est
dépourvu de la plaque
décorative ajoutée par la
suite.
ETATS-UNIS 39

La Dove des années 1970 (à


La J45 de Gibson La J160E de 1962 gauche) La Dove de Gibson fut
| (à gauche) Cette guitare, propriété créée en 1962. Elle tenait le
M; Ce modèle des années de George Harrison, fut deuxième rang dans la ligne
1940 était relativement utilisée lors de nom- des guitares acoustiques, der-
bon marché dans la breux enregistrements MM rière la J200. Elle possède une
gamme des « Jumbo » à de succès des Beatles ss table en sapin, un fond et des
table plate développée tout au long des années FSY éclisses en érable, et est ornée
par Gibson (d'où le J). 1960. Si Harrison et d’une plaque protectrice carac-
Avec ces modèles, Gib- John Lennon possé- =) téristique et superbement
son cherchait à concur- daient tous les deux LE décorée.
rencer les « Dreadnou- une JI60E, ces guitares
ght » acoustiques de passaient d'une main à
Martin, très populaires l’autre dans le studio,
D àlépoque. et l'instrument montré
ici fut sans doute utilisé
par les deux guitaristes
du célèbre groupe.
La J160E de Gibson fut
créée en 1954 pour
produire une version
approximative du sor
amplifié d'une acousti
que grâce à un amplif
cateur simple intégré et
muni de contrôles. On
pouvait naturellement 4

utiliser la guitare sans La Everly Brothers 1963


L'amplificateur Cet élé- amplificateur, et elle (à droite)
ment simple est placé à était souvent équipée Les deux célèbres chan-
l'extrémité de la touche d’un micro qui permet- teurs apparaissaient rare-
tait d'associer le son ment sur une scène sans
acoustique et amplifié. leur guitare acoustique Gib-
La fabrication de la son spéciale, qui fut fabri-
J160E fut interrompue | quée en série de 1962 à
| Les trous de fixation CnAlOrte
Par la suite, d'autres 1973. Les plaques de pro-
amplificateurs pouvaient tection courbes, plus peti-
être ajoutés et retirés. tes sur les modèles plus
récents, permettent d'iden-
tifier facilement cet ins-
trument.
Bouton de contrôle //
La caisse Comme les permet de modifier la
autres guitares à table tonalité ; au-dessus se
plate de la série J, celle-ci trouve le contrôle du
possède une table en volume de la J160E.
sapin ; le fond et les éclis-
ses sont en acajou.

1
ve

La touche Ælle possède Les points de repère Ce


une touche plus étroite prototype est orné de scè-
D» que les modèles 200 fabri- nes de western en incrus-
_. qués ensuite. tation.

La SJ200 de 1937
(ci-dessus)
C'est le prototype de la
guitare acoustique haut
de gamme à table plate
chez Gibson. Elle fut
fabriquée spécialement
pour l’un des premiers
cow-boys chanteurs de
Hollywood, Ray Whit-
ley. Il avait suggéré
La J200 de 1952 quelques idées à Gib-
Parfois appelée Super guitares Gibson à table son pour améliorer les
Jumbo 200, SJ200, ou plate » présente ici une sonorités basses de la
J200, cette « reine des jolie finition « blonde ». guitare.

D
40 LA GUITARES ACOUSTIQUE

LA GALERIE D'AMERIQUE DU NOK AA.aa|


y

Les mécaniques Celles-ci


a guitare acoustique à table plate et cordes en acier tient sont des Schallers pla-
une place si importante dans la musique américaine, Ti
notamment dans la musique country et le blues, que le
grand nombre de modèles fabriqués par les compagnies
américaines n'est pas surprenant. | La F212CR-NT
Nous avons déjà vu à quel point des fabricants comme Martin de Guild, 1979
et Gibson ont contribué à l'établissement des normes désormais (à droite)
acceptées en termes de dimensions et de forme de l'instrument, Les guitares à table
plate et à douze cordes
et la plupart des constructeurs américains et canadiens adhèrent de la société Guild sont
à ces règles. Les variations sont minimes, et limitées à des détails également très appré-
comme la délicatesse des incrustations sur la caisse ou la touche. ciées. Certains modèles
1" de la série F étaient
La tradition de la table cintrée, quant à elle, doit beaucoup à || proposés avec cette
une autre forme de musique populaire américaine : le jazz. Les importante encoche
innovations des plus grands fabricants américains, notamment dans les années 1970. Il
s’agit ici d'une version
Gibson, ont déjà été décrites, et nous avons rassemblé ici les améliorée de la F212
instruments les plus impressionnants produits par des marques standard, dotée d'un
de moindre renom. fond et d'éclisses en
bois de rose, la touche
et le chevalet étant en
ébène.
La Sovereign Les points de repère
d'Harmony (à gauche) Les incrustations sont en
Ce modèle, produit par ete
la société Harmony de La touche Elle est en
Chicago, connue pour ébène, avec des renforts
intégrés.
ses guitares à bon mar-
ché, était un instru-
ment de base dans les
années 1960. Une ver-
sion précédente, plus
sobre, avait ouvert la
vole pour cette guitare
à la rosace décorée et
au chevalet en « cornes
de vaches », créée à la La caisse La table est en
fin des années 1960. sapin. Le fond et les éclis-
ses de la F50R sont en
bois de rose, ceux de la
F50 étant en érable.

Le chevalet
est en ébène.

La F50R-NT de Guild la société devint égale-


1975 (à droite) ment réputée pour ses
La compagnie Guild juitares acoustiques à
s’est bâti une solide ‘able plate de très
réputation en construi- bonne qualité. La
sant des guitares élec- grande F50R était
triques acoustiques de décrite comme la ie
jazz à table cintrée. « meilleure six cordes à 4
Dans les années 1950, table plate ».
AMERIQUE DU NORD 41

La 712-C de Taylor, La C10 de Larrivee, #1 La B50 de Norman, La Tony Rice Model


1990 1990 1990 La société cana- D de Santa Cruz,
Bob Taylor a com- Le fabricant canadien dienne fut créée à la fin 1990 Ces guitares exis-
mencé à construire des Jean Larrivee, établi à des années 1960 par le tent depuis 1976. La
guitares à Lemon North Vancouver, en fabricant Jean-Claude société fut créée par
Grove, en Californie, en Colombie Britannique, a Norman. Elle appartient Richard Hoover en Cali-
1974. Il y a établi la débuté en 1968. La aujourd'hui à Robert fornie. Ce modèle,
société Taylor avec son société appartient tou- Godin (voir aussi lancé en 1980, est
associé Kurt Listug. jours à Jean et à sa page 47). Cette B50 inspiré de la D28 de
Depuis lors, les instru- famille, La C10, avec sa constitue le modèle Martin appartenant au
ments Taylor ont été table en sapin et son haut de gamme de la guitariste de jazz et de
adoptés par des guita- encoche prononcée, fut série B de Norman. country Tony Rice. Elle
ristes comme Bruce lancée en 1971. Elles sont proposées a autrefois été utilisée
Springsteen. Ce modèle avec un amplificateur. par le guitariste
à encoche fut créé R. Baggs des Byrds,
vers 1985. en option. Clarence White.
{

La Frontier FT110
La Vega (à gauche) d'Epiphone
Cette marque est appa- Après le rachat de la
rue sur un grand nom- société Epiphone par
bre de modèles depuis Gibson en 1957, toutes
ses débuts à Boston en les Epi furent fabri-
1903. On la trouve quées par Gibson jus-
aussi sur des banjos, et qu'à la fin des
ukuleles, des amplifica- années 1960. On voit ici
teurs et des guitares l'un des modèles à
basses. Certains modè- table plate et cordes
les étaient fabriqués d’aciers construits par
par la société Vega elle- Gibson dans les années
même, mais d’autres 1960 ; les modèles
étaient importés. On ne Excellente et Bart
La brochure Vega
sait que peu de chose étaient les plus coû-
instrirm onts

Elle présente une


du curieux modèle pré- teux ; la Troubador,
gamme importante de
senté ici, dont l'inté- l'Eldorado, la Serena-
guitares acoustiques et
rieur porte un petit der, la Texan, la Cortez
électriques de type
papier dactylographié et la Caballero étaient
Harmony.
indiquant : « Breveté en des guitares moins oné-
1930 ». reuses.

La plaque de
protection |
Remarquez les motifs |
de lassos et de cac- !
Rick Nelson lus, qui reprennent À
le thème |
Le célèbre chanteur est du western.
photographié ici à la fin
des années 1950, por-
(III11L
Toutefois, cette société tant une guitare acous-
La Synchromatic accordait une grande tique à table cintrée
de Gretsch importance à la guitare Rickenbacker 390.
Gretsch est plus célè- dès les années 1930, et Assis sur sa droite, on
bre pour ses guitares le modèle Synchromatic reconnait le guitariste
électriques acoustiques acoustique à table cin- de studio James
produites dans les trée fut l’un des pre- Burton.
années 1950 et 1960. miers qu'elle produisit.
42 LA GUITARE ACOUSTIQUE

LA GALERIE EUROPEENNE,
es guitares acoustiques à table plate produites en Europe ont généralement
suivi les principes établis par les fabricants américains. La simplicité des
modèles créés par Martin laisse peu de place à l'innovation pour les autres
constructeurs. C’est pourquoi les sociétés allemandes, britanniques, suédoises Les mécaniques // s'agit
des modèles scellés
et d’autres pays d'Europe ont apporté peu de nouveautés. Outre les fabricants d'origine.
mentionnés ici, une autre compagnie européenne populaire mérite d'être citée : 1l
s'agit d'Eko, une marque italienne. La société Eko a produit une importante gamme
de guitares à table plate, généralement bon marché, depuis les années 1960. La première frette le
détermine la longueur et
La guitare acoustique Selmer, dessinée dans les années 1930 pour la compagnie la hauteur des cordes. Le
sillet fournit seulement
parisienne par un Italien du nom de Mario Maccaferri, était un instrument tout à l'écartement.
fait différent. Bien que son association avec la société Selmer ait été de courte
durée, Mario apporta des idées nouvelles concernant une caisse de résonnance
interne, qui donnait à cette guitare une sonorité caractéristique et sèche. Cet
élément, ajouté au nombre réduit de modèles fabriqués, et au fait que cette guitare
fut utilisée par Django Reinhardt, en a fait un instrument rare et très recherché.
La guitare Fleta à table cintrée présentée ici est un modèle très rare également,
et un exemple peu commun d’un fabricant européen « classique » qui s’est aussi
consacré au domaine des guitares de jazz à table cintrée.
Le manche Celui-ci pré-
sente des plaques de ren-
fort en alliage d'alu-
La 5/98 King La Hofner 491 minum.
de Framus, 1963 Cette grande guitare à
Il s'agissait d'une gui- table plate apparut en La caisse La table est er
sapin, le dos et les éclis-
tare à table plate d'un 1966 (on la connaît ses en boïs de rose
prix raisonnable. La aussi sous le numéro du laminé. À l'intérieur se
King présentait une modèle Selmer de Lon- trouve une caisse de
La touche Za partie
encoche, mais il existait dres, le 5154). Elle pos- résonnance suspendue à
allongée se poursuit jus-
quatre fixations.
aussi un modèle simi- sède une table en qu'à la vingt-quatrième
laire et sans encoche, la sapin, le dos et les frette pour la corde de mi
aigu.
5/97 Jumbo. La table éclisses en acajou. Il
de la King était en pin, existait une version à
le dos et les éclisses en douze cordes, et les
acajou. deux modèles étaient
disponibles avec un
amplificateur incorporé
sous l'extrémité
de la touche.

Le Selmer Maccaferri ginale pour augmenter


1932/33 (à droite) le volume. Un désac-
Mario Maccaferri était cord survint cependant
un guitariste « classi- au sein de la société, de Le chevalet Za société
que » italien devenu Selmer proposait sept
sorte que 300 guitares hauteurs de chevalet dif-
fabricant de guitares. de ce type seulement lérentes sur ce modèle.
La compagnie française furent construites. Mac-
Selmer adopta ses des- caferri partit s'installer
sins pour créer une aux Etats-Unis et au
série d'instruments début des années 1950,
dans les années 1930. il produisit une ligne
L'exemple montré ici novatrice de guitares en
Le cordier // peut accep-
comporte une caisse de plastique, qui ne connut ter les cordes nouées ou
résonnance interne ori- cependant pas le succès. fixées par des chevilles.
EUIRIOIAIE

La guitare de jazz
Fleta
La Goliath de Levin modèles électriques, Cette guitare très origi-
} (ci-dessus) alors qu'on se souvient nale était fabriquée à
Des deux plus célèbres mieux de Levin pour Barcelone par le céle-
fabricants de guitares ses belles guitares bre constructeur de
suédois, Hagstrom est acoustiques à table modèles « classiques »
apprécié pour ses plate. D'un prix aborda-
ble, elle fut très prisée que Fleta avait déjà
La Levin des années 1970
durant les années 60. produit quelques guita-
(à droite)
res de jazz à table cin-
La compagnie américaine Martin
trée vers la fin de la
racheta la société Levin dans les
Deuxième Guerre
années 1970, et cette guitare
mondiale.
montre une influence très nette
de Martin. La compagnie Levin
fut dissoute à la fin des années
1970.

La barrette de
réglage de la corde
de si
En poussant la petite
manette, on peut placer
la corde de si à un
intervalle pré-
déterminé.

La Manson 1987
Cette guitare, fabriquée un jeu plus latéral. Le
par Andrew Manson de chevalet est équipé
Devon, en Angleterre, d’une barrette de
présente deux originali- réglage de la corde de
tés. Au niveau du sillet, si, objet qui produit des
le Sideslammer particu- effets d'écho et est plus
lier à Manson permet souvent associé aux
d'élever les cordes pour Telecasters électriques.

La Tom Mates 1980


Le fabricant britannique Jethro Tull). La tête, la
Tom Mates a conçu touche et la table sont
cette guitare pour Dave incrustées de nacre,
Pegg (membre de Fair- d'ormeau, de corail et
port Convention et de d'ivoire synthétique.

Guitares acoustiques d’'Extrême-Orient Parmi les marques d'Extrême-Orient qui sont


La plupart des grands fabricants du Japon, de apparues sur certaines guitares, on peut citer la
Corée, de Taiwan et d’ailleurs en Extrême-Orient plupart des grands noms : Yamaha, Washburn,
ont suivi, dans leurs gammes de guitares Takamine, Aria, Hohner, ainsi qu’une série de
acoustiques, les dessins occidentaux traditionnels. marques spécialisées dans l'importation.
En fait, dans la mesure où il existe si peu de De nombreux modèles acoustiques à table plate
place pour l'innovation ou « l'amélioration » des provenant de ces sources possèdent une table
instruments acoustiques, les guitares provenant laminée au lieu du bois massif de qualité Lowden Un dépliant
d'Extrême-Orient se contentent en général supérieure que l’on trouve sur les guitares plus extrait du catalogue 1990
d'accomplir le travail demandé pour un prix coûteuses, de sorte qu'ils ne vieillissent pas très de cette célèbre société
raisonnable. bien. d'Irlande du Nord.
44 LA GUITARE ACOUSTIQUE D PP

LE PRINCIPE D'OVATION
our les groupes en tournée des années 1960,
l’amplification des guitares acoustiques sur scène
constituait un problème permanent. Un micro placé
devant la guitare n'était pas assez efficace, et
obligeait le musicien à rester immobile. D'autre part, un
micro de guitare électrique intégré dans un instrument
acoustique ne restituait pas la qualité sonore d'origine.
À la fin des années 1960, la société Ovation, établie dans
le Connecticut, aux Etats-Unis, trouva un nouveau
concept : la guitare électro-acoustique. Ovation intégra un
micro spécial à six voies dans le chevalet, qui réagissait à
la fois au mouvement mécanique des cordes et de la table
de la guitare. Le son ainsi amplifié était censé ressembler
davantage à celui d’une guitare acoustique.
La compagnie Ovation avait été créée en 1966 par
Charles Kaman, un ingénieur en aéronautique très riche et
guitariste à ses heures. Le premier modèle Balladeer
électro-acoustique apparut en 1970 ; Ovation en fabriqua
La Custom Legend
100 exemplaires et prédit un échec. d'Ovation, 1976
(ci-dessus)
La caisse À l'origine, elle
était disponible en bleu Les guitares standard
ardoise, rouge, beige ou d'Ovation possèdent
MaITON. une table en bois et un
fond en fibre de verre
Lychrachord.
Les contrôles Celui-ci permet
de régler le volume. Celui de
gauche concerne la tonalité.

Les ouvertures Ælles


sont gares d'épaulettes
incrustées en bois exo-
tique.
LA GUITARE ELECTRO-ACOUSTIQUE 45

La Collectors guitares. Remarquez


d’Ovation, 1990 que la date, « 1990 »
(ci-dessous) est incrustée dans la
On a utilisé un très touche au niveau de la
beau bois d'érable pour douzième frette.
cette série limitée de oO a
..

L’APX10 de Yamaha,
1990
Le chevalet est équipé
de l’habituel transdu-
ceur, mais un autre
capteur se trouve à l'in-
térieur de la caisse. Ce
modèle offre également
une amplification
stéréo.

La EA40 de
Washburn, 1990
Ce modèle électro-
acoustique Japonais est
devenu très populaire
dans les groupes de
rock comme guitare de
scène. Notez les contrô-
les sur l’éclisse.

LE FOND ET
LES ECLISSES
La Ltd-90 de
La caisse en fibre de dont les guitares sont
Takamine, 1990
verre de l’Adamas est normale des Ovation. | désormais distribuées
Cette série limitée fut
légèrement plus pro- Certains modèles pré- par la compagnie
fabriquée par la société
fonde encore que la sentent une « caisse Kaman.
japonaise Takamine,
« caisse profonde » peu profonde ».
La touche Les incrustations
triangulaires en érable sont fixées
dans une touche en noyer.

Les micros des électro-acoustiques


Le terme « transduceur » est généralement chevalet. Chaque élément absorbe la vibration de
attribué aux micros popularisés par Ovation et la corde, tandis que l’ensemble des éléments La tête Une incrustation
en forme de parchemin
aujourd'hui utilisés par de nombreuses marques combinés capte par-dessous la vibration de la
rappelle la décoration du
de guitares acoustiques. En fait, un transduceur table de la guitare. chevalet.
est un élément, quel qu'il soit, qui convertit une Un petit pré-amplificateur placé à l’intérieur de
forme d'énergie en une autre, de sorte qu'il peut la guitare décuple le signal envoyé par les micros
s'appliquer à tous les micros des guitares, comme et le transmet à la prise de sortie. La guitare est L’Adamas d’Ovation, matériaux synthétiques
à bien d’autres objets. alors branchée sur un amplificateur ou un 1978 (ci-dessus) chez Ovation. La table
Le type de transduceur spécifique aux guitares appareil d'enregistrement. Le modèle Adamas fut était constituée d'un
électro-acoustiques est un micro piézo-électrique, Le son produit par un micro piézo-électrique ajouté au haut de sandwich de fibres de
qui comporte des cristaux spéciaux générant de est différent de celui qu’envoie le micro gamme de la produc- carbone et de bouleau
l'électricité sous une contrainte mécanique. magnétique normal des guitares électriques, qui tion de la société en plaqué, et 22 petits ori-
Ovation a disposé six éléments piézo individuels réagit seulement au mouvement des cordes 1975, et développa fices remplaçaient la
aux endroits où les cordes franchissent le sillet du métalliques dans son champ magnétique. encore l’utilisation des bouche centrale classique.
46 LA GUITARE ACOUSTIQUE

LES ELECTRO-ACOUSTIQUES MINCE La TWP Western de


Hohner, 1990 (à gauche)
Ce modèle présente la
a solution apportée par Ovation au problème de l’amplification de bouche traditionnelle
des guitares acousti-
la guitare acoustique se révéla très efficace, même si de nombreux ques, mais sur une caisse
guitaristes affirment que le son amplifié des guitares électro- très mince munie d’une
acoustiques ne restitue toujours pas très exactement le son pur de entaille et d’un transdu-
ceur dans le chevalet.
la guitare acoustique.
Les guitares « à caisse peu profonde » de la société Ovation avaient La KFS2 de Kramer
pour but d'attirer les guitaristes habitués aux guitares électriques de Ferrington II, 1989
(à droite)
type « sold-body ». Toutefois, certains musiciens recherchaient une
Cette guitare a été dessi-
combinaison du son de l’électro-acoustique et d'une caisse de la née par le fabricant Danny
dimension d’une électrique solid. Ferrington, et lancée par
Durant les années 1980, différents fabricants produisirent des Kramer en 1986. Il existe
également un modèle KFT
instruments destinés à répondre à cette demande, et associant le son de de forme Telecaster.
l’électro-acoustique avec une caisse de taille compacte. La qualité et
l'importance relative des deux éléments varient beaucoup d'un
modèle à l’autre. Certaines guitares produisent un son acoustique
plus naturel, tandis que quelques-unes sont de véritables
électriques solid munies d'un transduceur dans le chevalet ;
tous ces instruments sont conçus pour l'utilisation avec un
amplificateur. Le succès de ces guitares électro-acoustiques fines
est dû à leur simplicité d'utilisation ; on les branche
comme des guitares électriques ordinaires, et leur forme
convient parfaitement aux guitaristes habitués
aux « solid-bodies ». L’AE200 Ibanez Artstar,
1988 (ci-dessous)
Ce modèle associe un
micro normal sous le man-
che et un transduceur dans
le chevalet. Les boutons
qui se trouvent sur la
caisse jouent un rôle pure-
ment décoratif.

Le catalogue Gibson, Chel Atkins


1983
On voit ici le modèle élec-
Le chevalet Le volume ir Ique classique Chet
des six micros piézo inté- Atkins, décrit comme « une
grés est réglable indivi- solid-body à cordes de
duellement. nylon, à la fois classique et
électrique ».

La caisse Les modèles


Chet Afkins possèdent
deux « caisses de réso-
nance » intégrées, pour
une meilleure sonorité.

2
La touche Deux modèles La CEC Chet Atkins son comme une version
si a ïne de Gibson, 1990 électrique d’une guitare
AB de a Lancée en 1982, cette classique à cordes de
CEC, de largeur « class guitare à été conçue nylon.
que » (5 cm). par Chet Atkins et Gib-
LA GUITARE ELECTRO-ACOUSTIQUE 47

La SHP1
de Shadow, 1990
(à gauche)
Bien qu elle semble
dépourvue de micros,
cette guitare solid-body
de fabrication
allemande est munie
d'un transduceur dans
le chevalet. La LR Baggs
de Godin, 1989 44
La SBT2
(à droite)
de Washburn, 1990
Cette guitare creuse de 4!
(à droite)
fabrication canadienne
Tout comme la Godir
est dotée d’un transdu- à
il faut regarder cette
ceur triple sous le che-
guitare à deux fois pour
valet, et d’un circui ,
s'assurer que c'est une
actif.
électrique. Mais les six
éléments piézo sont
Chet Atkins Les contrôles // y a des RS
visibles au niveau d curseurs pour le volume,
Le célèbre guitariste de les basses, les moyennes
country apparaît dans chevalet.
et les aiguës a
un catalogue Gibson ]
avec la guitare électri-
que à cordes de nylon Ci
AE
ne
qu'il a contribué à des-
siner. lÈ QE
5

Le chevalet/cordier //
est de type électrique
solid, mais doté d'un
Des acoustiques plus puissantes
transduceur dans chaque Avant qu'Ovation ne découvre le transduceur
sillet. piézo-électrique placé dans le chevalet, un certain
nombre de fabricants proposaient des modèles
acoustiques à table plate dotés de micros
La SST Chet Atkins magnétiques ordinaires placés à l’intérieur de la
de Gibson, 1990 bouche. Certaines de ces guitares possédaient
Cette version à cordes même des contrôles sur la caisse (voir, par
d'acier munie de con- exemple, la J160E de Gibson, page 39).
trôles sur la caisse est Les micros magnétiques ne restituent
apparue en 1987. Trois pratiquement rien de la sonorité acoustique
ans plus tard, Gibson y d’origine. C’est la raison pour laquelle les
a ajouté un modèle à musiciens et les ingénieurs du son associaient les
douze cordes. signaux envoyés par ces micros avec ceux d'un
autre micro extérieur placé devant la guitare,
dans le but de retrouver une partie de la sonorité
acoustique.
D’autres expériences ont été et sont toujours
tentées par des guitaristes en quête du son
amplifié de la guitare acoustique, si difficile à
Le chevalet En l'absence obtenir. Certains utilisent des transduceurs piézo-
de chevilles traditionnel- électriques fixés sur la caisse de la guitare, à
les, les cordes traversent l'intérieur ou à l'extérieur, généralement sous
l'arrière du chevalet où forme de points circulaires ou de longues bandes
elles sont ensuite fixées.
de plastique. Ces micros sont souvent munis de
fils extérieurs, ou reliés de manière plus
permanente à la guitare au moyen d’une prise
adaptée dans la caisse, parfois à la place du
bouton fixe-courroie au bas de l'instrument.
Certains guitaristes préfèrent associer ces deux
méthodes. Mais si bon nombre de musiciens sont
La caisse Celle-ci pré- satisfaits des Ovation et de leurs dérivés à caisse
sente une table en sapin,
le fond et les éclisses mince, d’autres persistent à penser que rien ne
étant en acajou. vaut le son original d'une guitare acoustique.
48 LA GUITARE ACOUSTIQUE

LES GUITARES RESONATOR


La Dobro
La marque Dobro fut
d’abord une filiale de
National, mais les deux
ans les années 1920 et 1930, la plupart des fabricants compagnies fusionnè-
réagirent à la demande de guitares plus puissantes en rent à nouveau au
construisant des instruments à la caisse plus début des années 1930.
Par la suite, la compa-
volumineuse, ou en procédant à des expériences
gnie Regal, établie à
d'amplification. Mais une solution esthétique, efficace et La tête Ce modèle ajouré Chicago, racheta le bre-
fut remplacé par une ver-
portable fut apportée par les différentes guitares « resonator sion « pleine » à la fin des
vet de fabrication des
ampliphoniques » fabriquées en Californie (et par la suite à années 1930. Dobros. Beaucoup de
guitares resonator
Chicago), également connues sous le nom de dobros. En fait, Dobro possèdent une
ces instruments, s'appuyant sur le principe selon lequel un caisse en bois, et certai-
cône de résonance en aluminium placé dans la caisse ù nes présentent deux
orifices masqués
augmenterait considérablement le volume, furent popularisées par des caches.
par deux marques, Dobro et National. RS
RS
D
Ces guitares produisent une sonorité aigre caractéristique
du resonator en aluminium, très souvent dotées d'une caisse Les ouiïes Le Modèle 0
possède des ouies. Cer-
métallique. Les modèles de la société Dobro sont plutôt en tains autres présentent
bois, et les National sont en métal. Les guitares resonator bon une bouche circulaire
classique ou des orifices
marché plurent à certains musiciens de blues, et une variante « MASQUÉS ».

dotée d’un manche de forme carrée était utilisée pour la


musique hawaïenne ou exotique. Aujourd'hui, des copies de
ces modèles sont produites en Extrême-Orient. La caisse Sur les
premiers Modèles 0, le
S Fe : anche est fixé sur la
Le Modèle 0 de ges hawaïens qui en die
National (à droite) ornent la table et sur- douzième frette. La join-
Cet exemplaire du tout, le fond de la gui- Le cordier Cette forme ture fut décalée à laqua-
Modèle 0, la plus célè- tare, sont appropriés à caractéristique est utilisée torzième frette vers 1934
bre guitare
:
resonator
:
certains styles musi- pipes
resonator Dobro et
produite par National, caux pour lesquels cet AA
date probablement des instrument était utilisé. La plaque Cet élément
années 1930. Les paysa- circulaire perforé couvre
le resonator interne.

Le resonator simple
Sur cette guitare de
Modèle 0, on a retiré le
cache, et on aperçoit le
resonator simple en
forme de disque. Le
chevalet est relié à un
« biscuit » circulaire.
Celui-ci transmet les
vibrations des cordes
au resonator flottant,
qui amplifie le son
LE FOND comme un haut-parleur.
ET LES ECLISSES tiné à une utilisation
Le fond est superbe- classique. On peut com-
ment décoré. Ce parer cette forme à
Le resonator Sur les guita-
Modèle 0 est doté du celle de la guitare à tri- res Dobro, l'élément masqué
profil traditionnel avec ple plaque présentée est creux et circulaire, doté
le manche arrondi des- sur la page de droite. d'un centre surélevé, et il est
fixé au chevalet par une
« araignée » à six pattes.
AU-DELA DE L'ACOUSTIQUE 49

ps La D100 Californian La Melphonic 1965 La Resophonic de


“+ de Mosrite Xe of La compagnie Valco, National des années
. A®
Sr
_Semie. Moselely
é
acheta 4% ef établie
2 :
àNRENTE
Chicago,
=
fabri-
es Q
1950 (àà gauche)
{ T1
les droits de fabrication Y\# #1! qua quelques guitares Cette guitare était l'un
de guitares de type National ©de la fin des des premiers modèles
Dobro dans les années 1940 jusqu'aux National fabriqués par
années 1960. En voici années 1960. Ces Valco. Elle possédait
un exemple, un modèle modèles à caisse de une caisse de plastique
électrique à caisse fine, plastique étaient pro- couverte de bois, et
doté d'un resonator duits sous plusieurs était conçue pour les
simple. (Il existait éga- marques : celui-Ci exis- débutants qui se sen-
La Model 35 à trois
lement une version à tait également sous le taient plus à l'aise avec
plaques de National,
12 cordes et une logo National où Supro. ce manche de petite
fin des années 1930
basse.) taille et cette caisse à
Les premières guitares
entaille unique.
resonator de National,
lancées en 1927,
étaient fabriquées sur
ce modèle à trois pla-
ques, cachant trois
resonators placés dans
la caisse. Ce type de
guitare est facilement
reconnaissable au grand
support en forme de T
qui se trouve sur le
cache triangulaire.

L'histoire de la compagnie Le cache L'élément en


Le nom de « dobro » vient des inventeurs, cinq nouveau quelques années plus tard. forme de T est adapté sur
immigrants tchécoslovaques, les DOpyera La compagnie Regal, établie à Chicago, acheta les trois resonators, visi-
BROthers. Ils commencèrent à fabriquer des la licence de fabrication des guitares Dobro en bles à travers les grilles.
guitares resonator à trois plaques vers 1927, avec 1934 ; la société californienne Mosrite acheta le
la compagnie National Guitar Co. John, Rudy et droit d'utiliser le nom de Dobro en 1965 : et en
Ed formèrent ensuite la société Dobro, et 1967, le fils d'Ed Dopyera, Emil, commença à
commencèrent à produire leurs guitares à fabriquer des guitares resonator pour sa propre
resonator « araignée » en 1929. Dobro et National compagnie, Original Musical Instrument (OM).
En 1985, cette société fut vendue à son tour.

|
Les resonators
triples
On a retiré le cache sur
ce Modèle 1 de Natio-
nal, ce qui révèle les
trois resonators. Le
chevalet déplace l'élé-
ment en forme de T.
Celui-ci est relié aux
resonators et les fait
vibrer, amplifiant ainsi
le son.
DOS ET ÉCLISSES guitare resonator. Cet
La belle décoration de exemplaire, à trois pla-
ce modèle représente ques, possède un man-
un musicien de la che carré destiné à une
Les orifices Les guitares
Renaissance stylisé, utilisation en « lap- à triple plaque présentent
portant une étonnante steel ». cet aspect « grillagé »
inhabituel.
50 LA GUITARE STEEL

[AP STEELS ET PEDAL SEELS les cordes de la guitare, qu'ils avaient déjà l'habitude de
fixer sur des chevilles « ouvertes » ou « souples ».
a guitare steel est utilisée à l'horizontale, sur les Même si l'invention de ce style ne peut pas être attribuée
genoux du guitariste ou sur un pied auquel sont reliées à une personne en particulier, l'ouvrage de George $.
des pédales de contrôle. Les cordes sont arrêtées sur Kanahele, intitulé : Histoire illustrée de la Musique et des
le manche de la guitare par une barre en acier Musiciens hawaïens indique que trois des premiers
coulissante que le guitariste tient dans sa main libre guitaristes hawaïens, James Hoa, Gabriel Davion, et Joseph
(certains utilisent parfois un goulot de bouteille en verre, un Kekulu, « auraient pu découvrir cette technique chacun de
peigne métallique...). Les cordes sont surélevées sur le leur côté ». On parle également de guitare hawaïenne ou de
manche, et le guitariste porte généralement des plectres guitare glissée pour qualifier ce style musical. Les guitares
rigides aux doigts et au pouce afin d'obtenir un son vif et lap-steel connurent un grand succès aux Etats-Unis durant
agressif. Le style de la guitare steel s’est développé à Hawaii les années 1920 et 1930. Elles étaient alors beaucoup plus
à la fin du siècle dernier. Les musiciens locaux découvrirent populaires que la guitare « normale », généralement appelée
un son traîïnant obtenu en glissant un objet métallique sur « guitare espagnole ».

Les micros // s'agit de Le dessus Les mécaniques Le Les cordes On remarque


micros doubles Sho-Bud, Le manche le plus éloi- réglage des cordes est leur élévation au-dessus
mais ils sont parfois rem-
placés par des modèles gné est généralement généralement effectué à de la touche.
ce niveau.
comme ceux que fabrique accordé sur un mi 9, et
la compagnie George L. le plus proche sur un
do 6. Chaque manche
possède les dix cordes
standards, mais certains
en présentent 8, 12 oul4.

:
Le devant Le Sho-Bud Le côté
| possède une caisse en Le logo La marque du
fabricant est visible pour
Ce point de vue permet
bois renforcée par une le public. de distinguer les pédales
structure de soutien et les leviers du Sho-Bud. |
rigide en métal.

La guitare steel pédale Le Super Pro de Sho-


La guitare steel se caractérise par l’utilisation Bud, fin des années
d’un certain nombre de mécaniques souples. Pour 1970
passer rapidement de l’une à l’autre, les Les guitaristes de steel
guitaristes commencèrent à adopter des Shot Jackson et Buddy
instruments à manches multiples. Dans les années Eramons fondèrent la
1940, des fabricants comme Bigsby ajoutèrent des compagnie Sho-Bud aux
pédales permettant de changer de diapason. Les Etats-Unis dans les
guitaristes les utilisaient comme s'ils avaient années 1950. Cette Les pédales // y à norma-
changé de manche, mais l’idée d'employer les société fabrique tou- Les tiges Ales relient les lement huit pédales sur
pédales pour changer de diapason pendant un jours en petit nombre pédales aux mécaniques un instrument à deux
des guitares steel péda- permettant de changer de manches. Trois d'entre
morceau n'arriva que plus tard. Ce son
diapason. elles gouvernent le man-
« traînant » que nous associons désormais à la les, des versions amé- che du mi 9, tandis que
guitare pédale fut sans doute utilisé pour la liorées du modèle des les cinq autres sont
première fois dans le morceau intitulé S/ow1y, de années 1950. reliées au manche du
do 6, élevant ou abaissant
Webb Pierce (en 1954, joué par Bud Isaacs). le diapason des cordes.
PANGALUINEANRIENSIMEEL 51

L’Electro Silver
La caisse La plupart des Hawaïian de
modèles Silver Hawaiian Rickenbacker (ci-dessous)
élaiïent en laiton chromé. La guitare steel métalli-
que de Rickenbacker
fut créée à la fin des
L'Electro Model B longea jusque dans les années 1930, et dura
de Rickenbacker années 1970. Cet exem- une dizaine d'années.
Cette guitare en baké- plaire, des années
lite fit son apparition 1950, est muni de con-
dans les années 1930. trôles pour le volume et
C'était une steel très la tonalité, ainsi que
populaire, sous des for- d'un micro en « fer à
cheval ».

Le sillet rouleau // faci-


lite le déplacement latéral
Les guitares lap-steel resonator (voir page 48), ou même les modèles
constant des cordes. Les premières lap-steel étaient simplement des steel acoustiques puissants à manche creux
guitares « espagnoles » que l’on posait sur les fabriqués à Los Angeles par Weissnhorn. Mais on
genoux, mais les musiciens comme les luthiers ne se dirigea assez rapidement vers la fabrication de
Le changeur Chaque
tardèrent pas à adapter cet instrument : par guitares électriques lap-steel, y compris la
manche est muni d'un
changeur à dix « doigts » exemple, en surélevant les cordes sur la touche première de toutes les guitares électriques, la
sur lesquels passent les au moyen d’un sillet très haut pour que l’objet « poêle à frire » de Rickenbacker (page 54). Ci-
cordes. Les doigts se que l’on faisait glisser sur les cordes ne heurte dessus, deux autres modèles Rickenbacker sont
déplacent en fonction de
l'action des pédales, en
pas les frettes. À partir des années 1930, les présentés, et ci-dessous, quelques guitares
tirant la corde (pour éle- guitaristes demandèrent des lap-steels plus électriques lap-steel proposées par d’autres
ver le diapason), ou en la puissantes ; certains adoptèrent des guitares fabricants américains.
poussant (pour baisser le
diapason).

Les leviers Ce Super-Pro L’Electromagnetic ici date sans doute de


est équipé de six leviers, de Gretsch la fin des années 1940.
mais la norme est de qua- À. « Electromagnetic » Elle possède une caisse
tre. Comme les pédales, était le nom que la assez petite, rappelant
ils servent à changer de
diapason. société Gretsch attri- une boîte, qui devint
buait à certaines guita- populaire pour les
res électriques lap- modèles lap-steel.
steel. Celle qui figure

La EH150 de Gibson, strict, la première gui-


années 1930 tare électrique fabri-
(ci-dessus) quée par Gibson. Les
Les pieds réglables Cha- Le micro ] s'agit d'un La caisse Remarquez la Selon André Duchossoir premiers exemplaires
que musicien les adapte à modèle « Charlie Chris: très belle table en érable
sa taille. (lan ». naturel. dans son ouvrage, « Les apparurent en 1935,
Gibson électriques », ce juste avant « l’Espa-
L'Electric Hawaïian modèle serait, au sens gnole électrique »
de Gibson à double ES150 (voir page 56).
manche, années 1930
(à droite)
Il s'agissait en fait
d'une EH150 à deux
manches. La 150 exis-
tait avec six ou sept
cordes : le modèle à
double manche était
proposé avec six, sept,
ou huit cordes.
cos

— os
ét Lena @ gsm ét
; ni l
66Aux Etats-Unis pendant les années 1930 et
1940, luthiers, guitaristes et créateurs
inventèrent le plus merveilleux instrument du
XX" siècle : la guitare électrique.99

ES PIONNIER
E LA GUITAR
ELECTRIQUE
Telecaster Vintage 52, Fender, 1987. Remerciements au Centre FenderÀ & R.
S4_ LES PIONNIERS DE LA GUITARE" ELECTRIQUE

LA MONTÉE DE LA GUITARE
Adolph Rickenbacker
Le fondateur de la com-
pagnie Rickenbacker

ELECTRIQUE,
naquit en Suisse, vers
1890. Il émigra très
jeune aux Etats-Unis,
pour s'installer finale-
ersonne na inventé la guitare électrique. Cet ment à Los Angeles,
instrument constitue plutôt l’'émanation d’une série probablement peu
d'expériences et de collaborations entre musiciens, avant 1920. Ses pre-
miers rapports avec des
luthiers et ingénieurs, principalement aux Etats-Unis sociétés fabriquant des
pendant les années 1930 et 1940. Ces personnes voulaient guitares, comme Natio-
fabriquer une guitare plus puissante, mais restituant avec nal, éveillèrent son inté-
précision la tonalité de la guitare acoustique. Dans un rêt pour la production
d'instruments de musi-
premier temps, certains créateurs proposèrent des méthodes que. La compagnie
mécaniques pour parvenir à ce résultat. Les plus célèbres moderne Rickenbacker
sont les guitares resonator (pages 48-49). fut créée lorsqu'Adolph
vendit ses parts à un
Peu à peu, il devint évident que la solution la plus efficace homme d’affaires cali-
était celle de l’amplification par micros électromagnétiques, fornien, Francis Hall, en
une technique inaugurée par la compagnie Rickenbacker. 1953. Adolph Ricken-
backer devait mourir en
Cette méthode avait été appliquée avec succès aux guitares 1976.
steel, utilisées pour le style hawaïen, très populaire aux Etats-
Unis depuis la fin de la Première Guerre mondiale.
C'est alors que l’on commença à appliquer l’amplification
électrique à la guitare « espagnole », ainsi qu’on appelait à
cette époque la guitare « normale » moins populaire. Peu
après, quelques visionnaires — parmi eux Les Paul, Paul
Bigsby, Merle Travis, et Leo Fender — remplacèrent la
caisse de résonance creuse classique par une
structure solide. Cela réduisait le rôle de la caisse
dans la tonalité de la guitare, simplifiait la
fabrication, et ouvrait la voie vers la guitare
électrique moderne telle que nous la
connaissons aujourd'hui.

L'amplification Un dou- La caisse et le manche


ble câble plombé mène à Ce prototype est en éra-
ces deux boutons de con- ble ; les modèles produits
trôle. en série étaient en alumi-
nium moulé.

Le micro // consiste en Les frettes Le manche


deux aimants en « fer à en érable massif possède
cheval » renfermant un 25 frettes métalliques. Sur
câble magnétique sous les une guitare steel, les fret-
cordes. tes n'arrêtent pas les cor-
des, mais indiquent leur
position.
RICKENBACKER 55

Rickenbacker et la Guitare Electrique s'efforça de mettre sa théorie en pratique et avec Fred Botkin
Le nom de Rickenbacker surgit souvent lorsque Paul Barth, un neveu de John Dopyera qui avait Le guitariste de studio
les historiens de la musique essaient d'attribuer travaillé pour National, il mit au point une guitare des années 1930 est
l'invention de la guitare électrique à une steel électrique expérimentale. Le résultat obtenu photographié ici avec le
compagnie ou un inventeur. était un instrument doté d’un long manche en modèle Vibrola espa-
Trois instruments produits par les compagnies bois et d’une caisse de résonance ronde gnol de Rickenbacker,
d’Adolph Rickenbacker dans les années 1930 également en bois sur laquelle était placé un dont l'existence fut très
eurent une grande importance pour les débuts de grand micro en « fer à cheval ». Mais c'est un brève. Le tabouret est
la guitare électrique. La « Poêle à frire » fut l’une autre ex-employé de National, Harry Watson, qui nécessaire, car la gui-
des premières guitares steel électriques ; fabriqua la caisse et le manche d’une seule pièce tare était alourdie par
l'Espagnole électrique peut prétendre au titre de pour Beauchamp. Le plus célèbre surnom de des poulies motorisées
première guitare électroacoustique ; enfin, cette guitare, la « Poêle à frire », reflète bien sa intégrées.
l'Electro Model B de Rickenbacker pourrait être forme.
appelée la première guitare électrique solid-body.
En 1925, Adolph Rickenbacker, un artisan
d'une trentaine d'années d’origine suisse, avait LA POELE A FRIRE fabriquée en aluminium, et existait en deux
fondé en Californie la Rickenbacker Manufacturing Le premier micro électromagnétique utilisé sur versions : l’A22 et l’A25, plus longue.
Company. L'un des contrats qu'il signa, après sa une guitare fut monté sur la Poêle à frire Au début des années 1930, la société Ro-Pat-
rencontre avec George Beauchamp, concernait la originale : il s'agissait de deux aimants en fer à In fut rebaptisée Electro String Instrument
fabrication de pièces métalliques pour les guitares cheval qui entouraient les cordes, tandis qu'un Corporation, et les guitares qu'elle produisait
resonator de la compagnie National (voir ressort passait dessous. portèrent la marque générique Rickenbacker
page 48). Le principe du micro électromagnétique est Electro à partir de 1934. Certains des premiers
Beauchamp, guitariste et manifestement, relativement simple. Si un champ magnétique instruments portaient le nom de Rickenbacker |
inventeur également, avait collaboré avec les est perturbé par les vibrations d’une corde sans le « k » de sa version anglicisée : |
métallique, un courant électrique est produit « Rickenbacker ». Une simple erreur |
créateurs de la société National, les Dopyera
Brothers, à l'application du principe du resonator dans un ressort situé dans ce champ. Le ressort d'orthographe avait été commise lors de la
génère un signal électrique tandis que les production des premières plaques
à la guitare. (L'importance de sa collaboration à
cordes sont pincées et vibrent, et ce signal est d'identification, mais celles-ci furent néanmoins |
ce niveau fait l’objet de l’une des nombreuses
| transmis à l’amplificateur extérieur, qui décuple utilisées, et cette orthographe réapparut à |
polémiques qui assombrissent l’histoire de
sa puissance et le restitue par un haut-parleur. plusieurs reprises lors des années suivantes. |
National, Dobro, Rickenbacker, et d’autres
Le prototype de la guitare steel électrique Dans un premier temps, la Poêle à frire ne se
fabricants.) Les guitares resonator avaient pour
surnommée Poêle à frire fut adapté à la vendit pas très bien, selon Richard Smith dans |
but de produire, par des moyens mécaniques, un
production en série en 1932 par la compagnie son ouvrage, L'histoire complète des guitares
son plus puissant et plus coupant que celui de
l'instrument acoustique normal. Ro-Pat-In, créée dans ce but par Beauchamp, Rickenbacker. L’aluminium perturbaïit
Rickenbacker et Barth. La guitare était alors apparemment la stabilité sonore de la guitare.
George Beauchamp possédait apparemment une
autre solution au problème : l’amplification
électrique. Au tout début des années 1930, il

L’Electro Espagnole fer à cheval que la


de Rickenbacker, Poêle à frire, adapté à
années 1930 une caisse creuse dotée régler le volume et la
Il s'agissait de l’une des d’ouïes (cette caisse tonalité, et la prise jack
toutes premières guita- était sans doute confec- est montée sur la partie LE FOND fixations des cordes au
res électroacoustiques tionnée pour Ricken- frontale de la guitare. ET LES ECLISSES dos. De profil, on dis-
produites par Ricken- backer par la compa- Remarquez la construc- tingue nettement la
backer. Le modèle gnie Harmony de Chi- tion d’une pièce en éra- position surélevée des
Electro-Espagnol fut cago). Près du micro se ble de ce prototype de cordes caractéristique
fabriqué de 1932 à trouvent deux jolis bou- la Poêle à frire, et les des guitares steel.
1935 environ, et il por- tons de forme octogo-
tait le même aimant en nale, permettant de

La « Poêle à frire », ques au monde, fabri- musée Rickenbacker à


1931 quée par George Beau- Santa Ana, en Cali-
Cet instrument proto- champ, Paul Barth et fornie.
type fut l’une des pre- Harry Watson. Il est
mières guitares électri- désormais exposé au
56 LES PIONNIERS DE LA GUITARE ELECTRIQUE

Ha (GIBSON ELECTRI UF |Le catalogue Gibson, des steel électriques. musicien de glisser une |
1937 Les cordes de la guitare barre d'acier dessus
, | 2 : RACE ; La couverture (ci- steel étaient surélevées sans changer de diapa- 4
ans les années 1930, certains guitaristes recherchaient | Gessous à droite) pré- pour permettre au se.
un volume plus puissant. Quelques-uns avaient même sente la nouvelle
opté pour le banjo, surtout en studio, où il se détachait es ne
= mieux
Ê
au seinÊ d'un
;
orchestre que la guitare.
:
C'est
,
tériaur
IDSON.
(dessouslar À
ainsi, malgré l'extraordinaire popularité des guitares lap-steel gauche) montre une
aux Etats-Unis, qu’un certain nombre de fabricants «autre guitare miracle
de Gibson », la ES150
commencèrent à tester la popularité de la guitare électro- dde 1
acoustique d'avant-garde. Il s'agissait d’un instrument de ficateur, ainsi que plu-
forme classique, utilisé comme une guitare normale, mais sieurs guitaristes de
doté d’un micro électrique intégré à la caisse, et relié à des LAC OUNRESEn
boutons de contrôle. La société Rickenbacker produisit son
modèle électro acoustique appelé Electro-Espagnol vers 1932
(voir page 55). Les autres guitares de ce nouveau type étaient
proposées par Dobro et National (les micros étant conçus par
Victor Smith, chez National). Gibson lança vers 1935 le
modèle ES150, la première guitare « espagnole électrique »
de cette compagnie.

La finition Le modèle
ES150 existait en marron,
avec une table éclaircie.

nement

Les ouïes Elles sont très


longues et étroites sur la
ES150. Gibson avait uti-
lisé les ouies pour la pre-
mière fois sur le modèle
L5 dans les années 1920.
GIBSON 57

La tête La ES300 fut la


première Gibson à porter
la « couronne » incrustée
caractéristique, qui se
généralisa par la suite à
tous les modèles de la
Les repères de la tou- marque.
che Ce sont des blocs
divisés et inclinés.

Le modèle ES300, premières guitares élec-


années 1940 triques solid-body de
Cette guitare électrique Fender. La 300 ne dura
de Gibson, datant d’en- guère plus d’un an sous
viron 1941, fut l’une cette forme : après
des premières à porter 1945, elle fut rempla-
un micro en diagonale. cée par des versions
Cet élément, destiné à dotées de micros plus
Le micro Un élément à accentuer la sensibilité traditionnels : ce
simple bobinage en diago- aux aiguës, fut popula- modèle fut produit jus-
nale et doté de pôles à
réglage individuel.
risé presque dix ans qu'en 1952.
plus tard, sur l’une des

La ES150, 1937 élément rectangulaire


LE FOND (ci-dessous à gauche) plus classique. On
ET LES ECLISSES Il s’agit d’un bel exem- remarque la longue pla-
Sur la vue de dos, on plaire du premier que de protection, et
distingue clairement
modèle électrique de les boutons de réglage
Gibson, créé vers 1936. du volume et de la
l'arrière en V du man-
Le cordier et la touche tonalité, en bakélite.
che en acajou d’une
à incrustations simples Lorsque la production
pièce, un élément assez
lui donnent un aspect reprit après la
répandu à l'époque. La
très sobre, inspiré par Deuxième Guerre mon-
bosse visible sous le
la guitare acoustique à diale, la ES150 fut pro-
bouton attache-courroie
est la prise jack, dont la
bon marché L50 de posée avec une caisse
Gibson, dont la ES150 plus grande. Le modèle
place est assez imhabi-
est une émanation. Le fut retiré du marché en
tuelle.
micro « barre » fut rem- 1956.
placé vers 1940 par un

Le micro Appelé
«modèle Charlie Chris-
tian » après que le célè-
bre guitariste eut adopté Lloyd Loar chez Gibson
la ES150, ce micro Les instruments électriques n'étaient pas tout à
«barre » est fait de deux fait sans précédent chez Gibson lorsque la
longs aimants fixés sous la
table et dont les trois vis compagnie lança la ES150. Il semble bien que le
de réglage sont visibles. créateur de modèles acoustiques Lloyd Loar ait
expérimenté des micros et la méthode
d'amplification lorsqu'il travaillait chez Gibson
entre 1919 et 1924. Dans l'ouvrage publié par la
compagnie et intitulé « l'Histoire de Gibson »
(1973), écrit par un employé de Gibson, Julius
Charlie Christian Bellson, on voyait par exemple la photo d’une
(1916-1942) double basse électrique fabriquée par Loar chez
Avec Benny Goodman Gibson. En 1933, Loar créa une société, Vivi-
et les premiers prati- Tone, dont l'existence fut très brève : il conçut
quants du be-bop, pour cette compagnie quelques guitares très
Christian créa le jazz à originales, notamment une électrique solid-body
la guitare électrique. très précoce. Aucun des instruments Vivi-Tone ne
semble avoir connu un succès significatif.
58 LES PIONNIERS DE LA GUITARE ELECTRIQUE

LA «LOG » DE LES FAUT,


es inventions de Les Paul transformèrent complètement Cela incita Les à réfléchir à la possibilité de créer une
la sonorité de la musique moderne. La plus célèbre est guitare électrique solid-body. Il souhaitait produire un son
la guitare électrique solid-body Les Paul de Gibson, amplifié reproduisant et soutenant avec précision le son des
lancée en 1952 (voir pages 63, 80-85), mais ses cordes. Pour y parvenir, il remplissait de chiffons des guitares
expériences avec les guitares électriques avaient commencé à caisse creuse, et demanda même à une société de Chicago
bien plus tôt. du nom de Larsen Brothers de lui confectionner une guitare
Les amplifia sa première guitare à l’âge de 12 ans, dans le munie de deux micros et d’une table en érable massif.
but de distraire les clients d’un restaurant de hamburgers qui Les présenta la Log à Gibson en 1941. « Cette idée les fit
s'étaient plaints de ne pas l'entendre. Il intégra donc le micro rire », racontait-il en 1989 au souvenir de la première
d'un électrophone dans sa guitare acoustique, glissa un micro réaction de Gibson plus de 45 ans plut tôt. «Ils me
de téléphone sous les cordes, et brancha le tout sur la radio surnommèrent “le gosse au manche à balai couvert de
de ses parents, qui faisait office d’amplificateur. micros”. »

Les côtés ls furent pré-


La partie centrale // levés sur une guitare Epi-
s'agit d'une pièce de pin phone et ajoutés à la sec-
massif de 10X 10 cm, le tion centrale.
«rondin » auquel la gui-
tare doit son surnom.

. Les micros Les caches


4 étaient des pièces préle-
vées sur une horloge, et
Les trous des vis //
peintes de la même cou-
À leur que la section cen- s'agit des restes de J'épo-
que où Les Paul couvrait
Les réglages J! s'agit ici |
” | Le vibrato Un élément trale. la section centrale d'une
grossier en cuivre, rajouté feuille de celluloide.
uv Ce si . après 1942.
LES PAUL 59

Les Paul : Musicien et inventeur disques Capitol Records, pour qui il enregistra ses
LE FOND ET LES celles d'une guitare Lester William Pollus, dont les inventions ont eu morceaux les plus importants et les plus novateurs
_ ECLISSES Epiphone. Le fond, en une influence considérable sur les guitares de 1947 à 1959, qu'il s'agisse de musique ou de
_ Remarquez le bloc de contreplaqué, fut vissé électriques modernes et sur les techniques chansons, avec la voix de sa petite amie, Mary
. bois de couleur sombre sans cérémonie, Sur la utilisées aujourd’hui dans les studios Ford, qu'il épousa en 1949.
_ qui permet d’assembler photo de profil, on voit d'enregistrement, est né en 1916 à Waukesha, à Les découvrit une méthode d'enregistrement
la section centrale et le que le chevalet est une trentaine de kilomètres de Milwaukee, dans le que l’on appelle aujourd’hui son-sur-son. Il
_ manche. La table et les constitué par une che- Wisconsin. s'agissait d'enregistrer un instrument sur une
_ éclisses en sapin sont ville d'acier. Durant son adolescence, Lester se surnommait machine, avant de transférer cet enregistrement
« Rouge Rhubarbe », et « Le Sorcier de sur une autre machine en y ajoutant un autre
élément. Les modifiait parfois la vitesse de
l'enregistrement pour produire des passages très
aigus et très rapides à la guitare. Ce procédé était
répété jusqu’à ce que de multiples éléments
sonores soient ainsi accumulés.
Dans un premier temps, Les enregistra ses
« multiples » à la guitare sur disques (c'était le cas
de Lover, en 1948), mais il passa rapidement aux
bandes magnétiques (son premier enregistrement
sur bande fut How High The Moon, en 1951). Une
autre de ses inventions très importantes fut le
magnétophone à bandes multiples — la base de
tous les enregistrements modernes : il finit par
convaincre la société Ampex de le commercialiser
en 1953.
Waukesha », deux pseudonymes pour un jeune D'autres guitaristes et inventeurs s’intéressaient
guitariste qui avait déjà adopté la musique country alors au projet d’une guitare électrique solid-body,
et le rythm and blues. « Red » s'installa à et trois d’entre eux étaient établis en Californie : le
Springfield, dans le Missouri, puis à Chicago, et musicien country Merle Travis, l’expert en
enfin à New York, où à la fin de 1938, son trio mécanique Paul A. Bigsby, et le réparateur de
participa à la célèbre émission de radio de Fred radio Leo Fender. Lorsque Fender commença à
Waring. « Red » avait alors adopté un nouveau produire en série des guitares électriques solid-
nom, Les Paul, et le trio Les Paul fit des tournées body révolutionnaires vers 1950, la société Gibson
dans tous les Etats-Unis pendant plusieurs années. décida qu’elle pourrait peut-être finalement utiliser
Pendant la Deuxième Guerre mondiale, Les «le gosse au manche à balai couvert de micros »,
participa à la radio des armées, avec ses différents ainsi que ses responsables avaient surnommé Paul
groupes. Son ami de l’époque, Bing Crosby, l’aida et sa « Log ». (Pour plus de détails concernant
à obtenir un contrat avec les disques Decca en l’histoire de Gibson et de la guitare Les Paul, voir
1945. Deux ans plus tard, Les Paul signa avec les page 63.)

Le manche Obtenu sur une


guitare Gibson de série L, il fut
adapté sur la section centrale
par un petit bloc.

L’électrique solid-body
À la fin des années 1930, certains inventeurs et Les mécaniques Celles-ci
furent prélevées sur une guitare
musiciens eurent l'idée de créer une guitare Epiphone.
électrique solid-body. C'était l'occasion de se
débarrasser des complexités de la confection de la
guitare acoustique, et de fabriquer une caisse La Log, 1939-1941 années 1940, dans une
pleine qui servirait de support aux cordes et aux Ce prototype de guitare tentative infructueuse
micros et produirait un son clair et amplifié. électrique solid-body de de faire fabriquer en
Chez Rickenbacker, par exemple, la version Les Paul est désormais série des guitares élec-
« normale » de la guitare steel en bakélite, ou exposé au musée de la triques solid-body. La
librement au-dessus de Modèle B, fut lancée en 1935. Il s'agissait en fait country music à Nash- section centrale de la
Les micros flottants
la surface afin d'éviter de l’une des premières guitares électriques solid- ville. C’est l'instrument caisse est constituée
Pendant les années
les perturbations de body. La Vibrola Espagnole de 1937 constituait que Les Paul Proposa à d'un rondin de pin
1930 et 1940, des
tonalité. L'élément une variante du Modèle B à caisse plus profonde, Gibson au début des massif.
micros et des contrôles
populaire DeArmond (à conçue par Clayton Orr (« Doc ») Kauffman, et
intégrés aux plaques de
gauche) avec micro dotée d’un système de vibrato motorisé. Mais la
protection commencè-
coulissant, fut rejoint guitare était si lourde qu'elle devait être posée sur
rent à apparaître. Ajou-
par le « Ted McCarthy » un socle relié à l’amplificateur (voir page 55). Les
tés à des guitares exis-
de Gibson (à droite). expériences se poursuivirent aux Etats-Unis, mais
tantes, ils « flottaient »
ce n'est qu’en 50 qu'une solid-body fut vendue.
60 LES PIONNIERS DE LA GUITARE ELECTRIQUE

LA GUITARE BIGSBY-TRAVIS .
D Bigsby
Les vibratos de

BP Paul Bigsby dessina son |


a guitare de Paul A. Bigsby, dessinée par Merle Travis ES premier vibrato dans
et fabriquée en 1947 ou 1948, n'obtint jamais un succès B les années 1940. Cet
élément fonctionne en
commercial comparable à celui que connurent par la |

faisant « osciller » la
suite les modèles Fender électriques solid-body (voir Le modèle « plaque Le modèle « plaque
courte » II, base des : cordes ss.
au |
courte » I,
pages 62-63). Mais la guitare Bigsby/Travis est très sans barre de tension. avec barre de tension, MOyen d'une poignée |
importante sur le plan historique : elle ressemble plus à la munie d’un ressort, et il
À = est souvent adapté plus :
conception moderne d'une guitare électrique solid-body que tard sur une guitare
tous les modèles construits précédemment. normale. Vers 1950, la
Le musicien de country Merle Travis et l'expert en 1 compagnie Gibson fut la |
première à proposer |
mécanique Paul Bigsby unirent leurs efforts pour produire un +... des vibratos Bigsby en
instrument étonnamment novateur. Dans la revue Guitar Le « fer à cheval » « Gretsch de Bigsby » option sur certains
World en 1980, Travis expliquait qu'il recherchait une guitare Un certain nombre de Exclusivement proposé modèles. Gretsch com-
variantes du vibrato de par Gretsch. mença également à
dont les mécaniques seraient rassemblées du même côté de base de Bigsby sont employer des vibratos
la tête, car « l’obligation de tendre la main pour changer la | présentées ici. Ce « Gretsch de Bigsby ».
première, la deuxième et la troisième cordes me gênait ». modèle en « fer à che- L'utilisation occasion-
Plus important encore, Merle insista pour que la caisse soit val » est destiné aux nelle de la « barre » |
guitares solid-body. _ supplémentaire permet |
« fine et pleine. Ainsi, elle aurait la même résonance qu’une D d'abaisser les cordes
guitare steel ». es _ pour qu’elles conser-
Le modèle « plaque vent leur tension
longue », initiale au niveau
La décoration Le dessi- sans barre de tension.
nateur Merle Travis décri- du chevalet.
vait cet élément comme
«un accoudoir esthéti-
que ». Le micro Fabriqué à la La caisse La caisse et le
main par Bigsby, il ne manche sont taillés dans
comportait qu'une un superbe bois d'érable.
« lame » magnétique.

La plaque de protection
Le nom y est gravé en
nacre. Ce bois plus som-
bre est du noyer.

L'extrémité du manche
Le manche en érable se
poursuit jusque sur la
Caisse.
Le chevalet Celui-ci est
en aluminium moulé,
comme sur les vibratos de
Bigsby.
PAUL BIGSBY ET MERLETRAVIS 61

Merle Travis et Paul Bigsby


Merle Travis (1917-1963) était un chanteur et un : CHRONOLOGIE
guitariste de musique country. Il développa un L'histoire des premières guitares électriques com- phase de production à l'usine de la société dans le
style pincé assourdi à la guitare, qui inspira mença par la « poêle à frire » lap-steel de Ricken- Michigan. Son micro barre sera par la suite sur-
notamment Chet Atkins. Merle était également un backer, créée en 1931, et culmina avec la « Gold nommé le « modèle Charlie Christian ».
compositeur à succès : sa chanson la plus célèbre Top » Les Paul de Gibson en 1952. Ce tableau 1939-1941- -Le guitariste et inventeur Les Paul
est sans doute Sixteen Tons. récapitule les premières étapes qui marquèrent construit à New York un prototype de guitare élec-
On connaît moins bien Paul A. Bigsby, mais les cette période déterminante de l’évolution de l’ins- trique solid-body, la « Log ». Dans un premier
guitaristes ont souvent vu son nom sur les trument. Les dates sont approximatives. temps, la compagnie Gibson ne croît pas à l’avenir
vibratos, dont le prototype fut construit, de même 1931 — Le prototype de la « poêle à frire » de de cet instrument.
que leur première guitare électrique solid-body. Rickenbacker, l'une des premières guitares steel
1947-1948 - Le musicien de country Merle Tra-
Bigsby connut également un certain succès à la électriques au monde, est construit par George
vis dessine l’une des premières guitares électriques
fin des années 1940 et plus tard avec des guitares Beauchamp, Paul Barth et Harry Watson en Cali-
solid-body. Travis travaille en Californie avec Paul
steel pédales, utilisées par quelques-uns des fornie.
Bigsby, qui construit une guitare, la « Bigsby/
meilleurs musiciens de l’époque, notamment Bud 1932 — Rickenbacker commercialise la « poêle à
Travis », d’après ses dessins.
Isaacs et Speedy West. Les modèles steel pédales frire », et lance l’une des toutes premières guitares
de Bigsby étaient parmi les premiers à proposer électro-acoustiques, l'Electro-Espagnole. Des 1950 - Leo Fender et George Fullerton conçoi-
des pédales alignées, et non disposées en éventail modèles similaires sont produits ailleurs aux Etats- vent et fabriquent en Californie la première guitare
comme sur le modèle Electrasharp construit Unis à la même époque par National, Dobro, et électrique solid-body qui connaîtra un succès com-
précédemment par Gibson. Vivi-Tone. mercial, la Broadcaster de Fender (rapidement
Mais la contribution la plus importante de 1935 — La Modèle B de Rickenbacker fait son rebaptisée Telecaster).
Bigsby au monde de la guitare électrique est apparition : il s’agit d'une guitare steel électrique 1951-1952 - En 1951, Gibson réagit au lance-
constituée par son vibrato. Paul A. Bigsby est mort dotée d’une caisse pleine en bakélite. Rares sont ment de la Fender en contactant à nouveau Les
en 1968. Il avait vendu sa compagnie trois ans plus les guitares solid-body plus anciennes que celle-ci. Paul. L'année suivante, la société commercialise sa
tôt à Ted McCarty, qui avait récemment quitté son 1936 — La première guitare électrique Gibson, première guitare électrique solid-body, la « Gold
poste de président chez Gibson. | l’« Electro-Espagnole » ES 150, entre dans sa Top ».

La guitare Bigsby/ première électrique


_ LE FOND ET LES Travis, fin des solid-body de Fender,
ECLISSES années 1940 mais elle ne fut vendue
Une grande plaque de Il s'agissait d'une des qu'à quelques exem-
plastique couvre le fond premières guitares élec- plaires. Comme les dif-
de la guitare. On remar- triques solid-body, con- férentes guitares steel
_ que aussi sur le fond çue par Merle Travis, pédales de Bigsby, la
|les six vis de fixation musicien de country. caisse standard de ce
_ des cordes, qui traver- Elle fut fabriquée par modèle pouvait être
| sent la caisse. Il reste Paul Bigsby, plus célè- achetée munie de piè-
_ des traces de domma- bre pour son vibrato ces faites sur mesure.
_ ges au niveau de l'ar- qui connut un énorme La guitare Bigsby/Travis
_ rière de la tête. succès. La Bigsby/ est désormais exposée
Travis fut créée quel- au musée de la musi-
ques années avant la que country à Nash-
ville, dans le Ten-
nessee.

Les incrustations On à
utilisé ici un motif nou-
veau, représentant un
cœur, un trèfle, un car-
reau et un pique.

La collaboration Bigsby/Travis guitares de ce type pour des clients. Il est évident


L'inventeur Paul Bigsby aimait chevaucher et que cette guitare Bigsby/Travis était en avance sur La tête Comparez cette Le logo On retrouve
forme à celle de la Martin le même style que
réparer des motos, écrivait Merle Travis dans son époque, et pas seulement dans son
d'influence européenne celui qui est employé
Guitar World en 1980 à propos de sa collaboration assemblage : le manche avançait très loin sur la présentée pages 26-27. sur les vibratos de
avec Bigsby dans les années 1940. Travis demanda caisse, une technique qui se généralisa plus de Bigsby.
donc à Bigsby d'appliquer ses connaissances 20 ans plus tard.
mécaniques au vibrato d’une L10 de Gibson, qui Il y eut quelques désaccords, provoqués par des
désaccordait systématiquement les cordes. Bigsby commentaires de Merle Travis dans les années
préféra construire son propre modèle de vibrato, 1970, sur le fait de savoir si la guitare Bigsby/
beaucoup plus efficace. Travis avait directement influencé les guitares
Travis confia alors à Bigsby une tâche beaucoup électriques solid-body de Fender, créées plus tard,
plus aventureuse : la fabrication d’une guitare et qui connurent un succès nettement plus
électrique solid-body (illustrée ci-dessus). Dans son important. Quoi qu'il en soit, la forme de la tête de
article pour Guitar World, Travis estimait que la guitare Bigsby/Travis a peut-être influencé celle
Bigsby avait dû construire une douzaine de de la Stratocaster 1954 de Fender.
GAME SE PATIOININIEIRSADIEPARCQUUINEANRIERAIPEICANRIIQUIE

Le chevalet Chaque
paire de cordes partage
un même sillet de cheva-
Jet en cuivre.

Les micros Cet élément


placé en angle au niveau
du chevalet augmente la
sensibilité aux aigués, lan-
dis que le micro avant
produit des basses plus
accentuées.

La plaque de protection
Celle-ci est en bakélite et
a jLe sélecteur Sur la celle des Broadcasters est
toujours noire.
Broadcaster et les premiè-
res Telecaster, il permet-
La caisse La finition tait d'amplifier les basses
« blonde » claire était sur le micro avant.
appliquée sur du frêne
Massif.

[LA BROADCASTER DE FENDE


a Broadcaster de Fender, lancée vers 1950, fut la Cela semble bien correspondre à la théorie de Les Paul.
première guitare électrique commercialisée à posséder selon laquelle le principal avantage de la guitare solid-body
une caisse en bois pleine et un manche vissé. La est son aptitude à produire une version nette et amplifiée du
conception de Leo Fender dans son ensemble était son inhérent aux cordes. De toute évidence, de nombreux
orientée vers la production en série, et il recherchait un créateurs très doués s'orientaient alors dans la même
instrument électrique simple et efficace ; dans ce domaine, il direction, et cette inspiration collective conduisait
a connu un succès énorme et durable. inexorablement vers la guitare électrique solid-body.
Après que l'ingénieur George Fullerton ait rejoint la Même si Leo Fender n'avait fabriqué que la Broadcaster
compagnie Fender Electric Instrument en 1948, les deux (rebaptisée Telecaster), sa compagnie tiendrait une place
hommes entreprirent de fabriquer une guitare électrique déterminante dans l’histoire de la guitare électrique. Mais un
solid-body, la Broadcaster de Fender. Leo expliqua par la an plus tard, Fender inventa la guitare électrique basse (voir
suite dans la revue Guitar Player ses critères de conception page 160), et quatre ans après la compagnie Fender sortit
pour la Broadcaster : « Sur une guitare électro-acoustique, l’élégante Stratocaster électrique solid-body.
chaque corde est reliée à une table, et cette table ne possède (Voir pages 72-75).
aucune fréquence particulière. Si vous jouez une note, la Il ne fait aucun doute que le dessin de la Telecaster, la
table y réagit, et elle réagit aussi à de nombreuses notes Precision et la Stratocaster sera repris sous différents
voisines. Une guitare solid-body ne possède pas cette déguisements durant de nombreuses années, un témoignage
caractéristique, et ne restitue qu’une note à la fois. » du génie tranquille de Leo Fender.
LEO FENDER 63

La Broadcaster de ter révolutionnaire de la


LE FOND ET LES Fender, années 1950 compagnie californienne
ECLISSES (ci-dessous gauche) Fender, créée en 1950,
La bande contrastée en C'est l'instrument qui fut rapidement rebapti-
noyer est ajoutée une établit la norme de la sée Telecaster, et elle
fois que la tige de ren- guitare électrique solid- était encore produite
fort est intégrée dans body moderne produite sous ce nom 40 ans
son logement à l’inté- en masse. La Broadcas- après son apparition.
rieur du manche en
érable. Quelques-unes
des toutes premières
Broadcaster ne possé- Le logo La Broadcaster
daient ni tige de ren- était la première à porter
le logo classique « spa-
fort, ni bandes de cou- ghetti » de Fender, qui fut
leur contrastée. utilisé jusqu'aux environs
| Be. de 1965.

Le manche J/ était en
érable massif, et vissé à la
caisse.

Leo commença à formuler son idée d’une guitare


électrique solid-body, et construisit un instrument
prototype en 1943 ou 1944, qui fut apprécié par Le catalogue de 1950
les musiciens locaux auxquels il le présenta. Vers Le modèle Les Paul de
1945, il fonda la compagnie K & F avec « Doc » Gibson fit son appari-
Kauffman, qui avait participé à la conception de ; La « Gold Top » tion en 1952. Cette bro-
_ Les Paul de chure de la fin des
certaines des guitares électriques de la gamme
Gibson, 1952 années 1950 décrit là
Electro chez Rickenbacker. K & F produisait essen-
Cet exemplaire, qui Les Paul Custom
tiellement des guitares électriques steel et des
date de l’année de créa- comme « la merveille
amplificateurs, et la société dura jusqu'en 1946,
lorsque Leo créa la Fender Electric Instrument tion du modèle, fait sans frettes », d'une
Company à Fullerton, où il poursuivit les gammes sans doute partie des . grande facilité d'utili-
produites par K&F. 50 premières guitares . Sation.
George Fullerton rejoignit Fender en 1948 et les de ce type qui furent
deux hommes mirent au point ensemble la Broad- fabriquées. Surnommée
caster électrique solid-body. Fender renonça rapi- « Gold Top » en raison LA LES PAUL DE GIBSON ë
D de sa teinte dorée Le prototype « Log » de guitare électrique solid-
dement au nom de Broadcaster, qu'il remplaça par
| caractéristique, ce body construit par Les Paul avait été refusé par
Telecaster (voir pages 68 à 71), nom suggéré par
E modèle fut remplacé Gibson au début des années 1940. Il est
Gretsch pour évoquer leurs occupations précéden-
par la Standard, cou- pratiquement certain de ce qui incita Gibson à
tes. Quelques rares modèles de transition, appelés
D ur bois en 1958. La s'intéresser par la suite à la fabrication d’une
« No-casters », ne portent aucun nom sur la tête.
M « Gold-Top » fut réédi- guitare électrique solid-body : « Leo Fender
Après bien d’autres innovations dans le domaine
tée par Gibson en 1968, commença à en concevoir un modèle », déclara-
de la guitare, Leo Fender tomba malade et la com-
1982 et 1987. t-il au présent auteur en 1989. « Quand les
pagnie fut vendue à CBS en 1965 pour 13 millions
responsables de Gibson apprirent la nouvelle, ils
de dollars. La santé de Leo s’améliora, et il rejoi-
s'écrièrent : “Retrouvez ce type avec son
gnit brièvement la société CBS/Fender avant de
manche à balai couvert de micros !” Ils sont
démissionner en 1970. Il continua à fabriquer des revenus me voir en 1951. »
instruments pour Music Man et G & L, jusqu'à sa
Les premières guitares Les Paul, créées par
mort en mars 1991. Gibson en 1952, présentaient une superbe
finition dorée. Ce modèle, communément appelé
Leo Fender « Gold Top » fut rejoint par les Customs de
Le fondateur de la com- couleur bois en 1954, et remplacé en 1958 par
pagnie Fender est ici la Standard plus traditionnelle (voir page 82).
photographié auprès Gibson modifia complètement le dessin de la
d’une presse dans son Les Paul en 1961, mais l'énorme popularité que
usine de Fullerton, en connurent quelques années plus tard les
Californie, probable- modèles originaux obligea la société à les
ment en 1954. À cette relancer en 1968.
époque, la Broadcaster Le modèle Les Paul de Gibson est toujours
était devenue la Tele- fabriqué sous différentes formes aujourd’hui et,
caster (voir pages 68-71), avec les dessins de Leo Fender, il a ouvert la
et la nouvelle Stratocas- voie et établi les normes dont s’inspirent
ter (voir pages 72-75) toujours la grande majorité des fabricants de
venait d’être lancée. guitares électriques solid-body.
66 La guitare électrique solid-body marqua une
coupure nette et durable avec la tradition,
ouvrant la voie à de nouvelles formes, de
nouveaux sons, el une nouvelle race
de guitaristes.99

LA GUITARE
ELECTRIQUE
GOLID-BODY
La PRS SIGNATURE 1990, remerciements aux Guitares Chandler.
66 LA GUITARE ELECTRIQUE SOLID-BODY

L'ANATOMIE
D'UNE, GUITARE
ELECTRIQUE SOLID-BODY æ
}

a guitare électrique solid-body est une invention relativement récente, et de


nombreux créateurs contemporains disposent aujourd’hui de toutes les
méthodes de production en série dans leurs usines, ce qui leur permet de
fabriquer des instruments parfaitement au point pour un prix raisonnable.
L'adaptation des
La compagnie Fender, avec ses innovations des années 1950 comme la
aus à frettes
Telecaster et la Stratocaster (pages 68-7 5), a contribué plus que toute autre à la Voici une autre photo
mise au point de ces systèmes de production. Ses guitares, comme celles de prise dans l'usine Gib-
nombreux grands fabricants, sont fondées sur le principe de la construction son à Nashville. On y
voit un ouvrier préparer
modulaire. les points d'ancrage des
frettes sur le manche
Les autres méthodes d'une guitare. La préci-
Il existe bien sûr, des exceptions et des variantes à cette règle. Il arrive que le SANS EE NTES
: L on : SR importante à Ce niveau
manche soit collé et non vissé, surtout sur les guitares fabriquées par la pour que les frettes
compagnie Gibson, ou selon ses critères. Une autre méthode consiste à fabriquer soient bien ajustées.
le manche dans une pièce de bois simple ou laminée, qui se poursuit sur toute la
longueur de la guitare ; on ajoute ensuite des « ailettes » en bois sur les côtés
; de : < ce Les frettes métalli
pour compléter la forme de l'instrument. Ce dessin « à manche prolongé » était A RAT
visible sur certaines guitares à finition naturelle produites dans les années 1970, DEN RS Dr pre
la main du guitariste.
mais il est maintenant dissimulé le plus souvent sous la peinture ou le vernis du
bois. Le manche Sur les guita-
; je ; : : : : lid-body à
Quoi qu'il en soit, le dessin de la Stratocaster classique en bois (voir page 72) he
demeure
D
la base
e
des eeguitares électriques
>
stylées, modernes, et . produites en isséàlacaisse, ce qui
simplifie la confection de
série, malgré les expériences effectuées par de nombreux fabricants avec des l'instrument et peut facil:
ter les réparations ou les
matériaux et des formes différentes. remodelages ultérieurs.

La forme de la caisse
Le dessin de la Stratocas-
ter classique a popularisé
cet «arrondi » très doux
du fond de la caisse. La
guitare est ainsi plus
confortable à utiliser.

La caisse Les électriques


solid-body sont générale-
ment en bois dur. On uti-
lise l'érable, l'acajou,
l’aulne ou le frêne ainsi
que d'autres bois voisins.
Chacun d'eux affecte légè-
rement la tonalité de la
guitare.

L'usine Gibson (
Un ouvrier de l’usine Gib- \
son de Nashville est ici \
occupé à former un man-
che, qui sera ensuite collé
à une caisse de résonance. La finition Les guitares
électriques modernes sont
C’est dans l’usine de Nash- proposées en diverses cou-
ville que sont fabriquées leurs ; certaines sont même
les guitares électriques ornées de motifs graphiques.
Gibson ; les modèles Après l'application de nom-
breuses couches de peinture,
acoustiques sont construits la surface est lissée jusqu'à
dans les ateliers de la com- ce qu'elle soit très brillante. La prise jack
pagnie dans le Montana.
67

Les mécaniques Elles sont :


vissées dans la tête indivi-
duellement ou par groupes
Les guide-cordes de trois ou six.

La tige de renfort À /inté


rieur du manche se trouve
une longue tige de renfort en
acier, adaptable en fonction
des déformations du bois.
La touche // s agit souvent
d'une pièce séparée en bois : ; :
de rose, en ébène, en érable Les cache-micros 15 prote-
ou en matériau synthétique, gent les micros très fragiles.
qui est collée sur le manche.
Les repères //s vont de sim-
ples points jusqu'à des des- Les micros Fender à sim-
sins complexes. Autrefois en ple bobinage //s sont munis
nacre ou en ivoire, ils sont d'un seul ressort en fil de
désormais le plus souvent en cuivre enroulé autour de six
plastique. pôles magnétiques.

À 2
© Le bouton attache-
courroie

LJ

L'articulation e
manche/caisse La plaque de protection
® On a utilisé le métal et le
bois, mais le plastique est le |
matériau le plus populaire,
qu il soit d'une seule pièce
S ’ ou laminé.

F
Le sélecteur de micros Sur
: . |:Micro Humbucking
:
les guitares équipées de plu- Deux ressorts jumeaux,
sieurs micros, cet élément dont les fils et les pola-
permet de multiples rités sont inverses, per-
, Combinaisons. | mettent de réduire le |

bruit de fond. |

Le chevalet Sur les modèles


de ce type, les cordes pas-
sent par le fond de la guitare
et sont fixées sur des sillets
individuels, réglables en hau-
teur et en longueur.

sai Ne d

Le vibrato Les plus anciens


modèles Fender ne restent
Le bras du vibrato généralement pas très bien
accordés. Les vibratos
récents, plus résistants, ver-
rouillent souvent les cordes
pour éviter ce genre d'incon-
vénients.
68 LA GUITARE ELECTRIQUE SOLID-BODY

[A TELECASTER DE FENDER
a Telecaster de Fender est la plus ancienne guitare d'utilisation. C’est la raison pour laquelle, tout au long de sa
électrique qui soit toujours en production. C’est un longue histoire, elle a été adoptée par des guitaristes de tous
instrument d'une simplificité brillante, qui fonctionne les genres musicaux. C’est cependant chez les musiciens
aussi bien aujourd'hui que lors de sa sortie en 1951. country que cette guitare a connu le plus de succès, les
En fait, la Telecaster n’est autre que la Broadcaster adeptes de ce style musical appréciant particulièrement
originale de Fender (voir page 62), qui a été rebaptisée après l'aptitude de la Tele, entre des mains talentueuses, à restituer
que Gretsch ait réclamé des droits antérieurs sur le nom de le son des guitares steel.
Broadcaster. Toutefois, Leo Fender et sa petite équipe de Le secret de la sonorité de la Tele se situe au niveau du
Fullerton, en Californie, furent sans doute enchantés par ce chevalet. Les cordes traversent la caisse et sont fixées au dos
nouveau nom de Telecaster. Sa référence très moderne à ce de l'instrument par six chevilles, ce qui donne au son sa
moyen de communication naissant qu'était la télévision solidité et sa longueur.
convenait parfaitement à un instrument novateur comme la Un micro en diagonale intégré au chevalet accentue la
Telecaster, la première guitare électrique solid-body à être tonalité aiguë naturelle de la guitare.
commercialisée. Quelle qu’en soit la raison, la sonorité caractéristique de la
La Telecaster — un nom souvent abrégé dans les Telecaster assure la survie de cet instrument pour au moins
conversations ou les journaux par un simple « Tele » — est 40 ans encore chez les guitaristes qui apprécient la simplicité,
connue pour sa sonorité claire et vive, et sa simplicité l'efficacité et la souplesse.

Micro de chevalet Jus- Le micro de manche // La finition Ce « blond »


quà 1955, le numéro de restitue une tonalité plus presque transparent était
série de la guitare était basse que celui du cheva- la couleur standard jus-
gravé iCi. La plaque de protection let, avec lequel il consti- qu à ce qu un choix de
De couleur noire jusqu'en tue une combinaison par- coloris soit proposé, à
1955, elle fut ensuite rem- faite. partir de la fin des années
placée par une plaque
1950.
blanche standard.

Le manche Les Tele de


la première période,
comme cet exemplaire de
1952, appartenant à David
Gilmour du groupe Pink
Floyd, possèdent toutes
un manche en érable.

Les réglages La simpli-


cité sur une même pla-
que : le volume, la tona-
lité, et le sélecteur de
MiCrOS.
FENDER 69

La promotion chez
Fender
Les premiers dépliants
publicitaires de la com-
pagnie mettaient l’ac-
cent sur le style et la
LE FOND silhouette, à l’image des
ET LES ECLISSES brochures vantant les
La Tele est une pièce automobiles de cette
de bois massif, et ne époque. On voit ici les
présente aucun des Telecasters dans des
arrondis que l’on trouve catalogues de 1963-64
sur les Fender plus (à droite) et de 1968
récentes comme la (en bas à droite). On
Stratocaster. Une distingue aussi une
bande de noyer sombre Telecaster stylisée
sur le manche, appelée parmi d’autres Fenders
« rayure de sconce », sur la couverture du
apparaît au dos des catalogue de 1955 (en
Fenders qui ne sont pas É haut à droite).
munies d’une touche
séparée. Le confort des musiciens country
Un certain nombre de gadgets ont été mis au point
pour la Telecaster afin de lui permettre de
produire des sons encore mieux adaptés à la
musique country. L'un de ces premiers éléments
était le bras articulé, inventé à la fin des années
1960 par deux guitaristes du groupe de rock et de
country les Byrds, Gram Parsons et Clarence
White. Le bras articulé Parsons/White utilise un
système de leviers placés à l’intérieur de la caisse
(la photo en gros plan à droite, montre le dos
d'une Tele équipée du bras articulé, dont on a
retiré le fond). Les leviers du bras articulé relient
le chevalet au bouton fixe-courroie du haut de la
caisse. Lorsque le guitariste « tire » sur la
courroie, les leviers élèvent le diapason de la corde
de si, ce qui produit des sons modulés qui
évoquent ceux de la guitare steel pédale.
La Pédale Palm Bigsby était plus simple. En
poussant l’un des deux leviers placés derrière le
chevalet, on élevait le diapason des cordes de si ou
de sol pour produire le même effet. Le Hipshot
moderne constitue une version perfectionnée de ce
système, et avec l'addition de ses leviers
optionnels actionnés par les genoux, il s’agit
pratiquement d’une Tele steel à pédales.

L'Esquire (à droite) La Telecaster de


Produite entre 1951 et Fender, 1952
1970, cette guitare était (ci-dessus) La tête Les premières
en fait une variante de Cet exemplaire ancien Fenders sont dotées d'un
fxe-cordes arrondi
la Tele dotée d’un seul résume à lui seul toute
micro ; elle était l’élégante simplicité qui
dépourvue du micro de demeure dans la Tele-
manche (bien que la caster moderne.
compagnie Fender ait
utilisé pour construire
l'Esquire des caisses de
Tele munies de tous les
logements pour les
micros).
70 PA NGUITARE ELECTRIQUE SOD-BODY

La plaque «EF »
Cet exemplaire 1967 de À
La touche séparée L’American Standard Le Modèle du
teinte blonde est pré-
Les Telecaster de la Remodelée en 1988, Quarantième
senté de dos. Il se dis-
deuxième période l'American Standard Anniversaire, 1989
tingue par la présence
(1959-1965) sont recon- possède un chevalet à Cette guitare porte le
du logo de Fender, un
naissables à leur touche six sillets et, au dos, numéro 221 sur les
«EF » majuscule, sur
en bois de rose et à une commande permet- 300 modèles de l’édi-
une plaque située au
leur plaque de protec- tant d'ajuster l’inclinai- tion limitée produite à
niveau de l'articulation
tion à huit vis, comme son du manche. La gui- l’occasion du quaran-
entre la caisse et le
cet exemplaire de 1962. tare présentée ici date tième anniversaire des
manche. Cette variante
de 1990. Telecaster. Cette série
fut commercialisée
spéciale est inspirée du
entre 1965 et 1983.
modèle American Stan-
+ x dard (voir à gauche),
auquel on a ajouté cer-
É taines touches de luxe,
_ ë notamment une caisse
de collée en érable tigré et
pes garnie d'éléments
#2 dorés. En choisissant
de commercialiser ce
modèle commémoratif
en 1989, Fender sem-
ble indiquer que la
Telecaster serait née en
1949.

Les chevilles Les cordes Le chevalet Ce modèle Le manche 7aillé dans


traversent la caisse et leur révisé ne présente pas les une seule pièce d'érable
extrémité est fixée ici. côtés surélevés de l'ori- de couleur feu, il possède
ginal. des points de repère en
nacre

L'EVOLUTION
DE LA TELECASTES
a Telecaster a subi très peu de modifications lors de ses 40 ans
d'histoire. Peu de guitares ayant connu une existence d’une
vingtaine d'années seulement ont survécu pratiquement sous leur
forme d’origine. Mais de toute évidence, la compagnie Fender
comprit très tôt que le succès de la Telecaster était dû en grande partie
à sa simplicité. Nous décrivons ci-dessus les dates des trois altérations
officielles minimes qui furent apportées à la Telecaster originale, qui se
caractérisait par son manche en érable, sa finition blonde naturelle et sa
plaque de protection noire (voir page 68).
Fender n'a pas pour autant laissé la Tele tout à fait seule. Outre les
exceptions illustrées à droite, on peut mentionner la version Custom de
la Telecaster, fabriquée de 1959 à 1970, qui présentait une finition en
bois éclairci et une caisse à jointures collées. Il ne faut pas confondre ce
modèle avec la Telecaster Custom plus récente (la troisième à partir de
la droite, sur la page de droite), reconnaissable à son micro humbucking.
Dans les années 1980, la réduction des coûts entraîna la production de
la Standard, dont la vie fut assez brève, et qui se différenciait de la Tele
principalement par le fait que ses cordes ne traversaient pas la caisse, ce
qui réduisait considérablement le son Telecaster. Des éléments de
couleur dorée firent de brèves incursions pendant les années 1980 sur la
Tele de finition noire et la version dorée de la Telecaster Elite.
FENDER 71

La Thinline
(à gauche) Ne
La Thinline semi-creuse Se
(on remarque l’ouïe) fit . à
son apparition en 1968, ee” &
dotée des équipements É RS
classiques de la Tele- Pa
caster et d'une nouvelle M
plaque de protection [1

De La Telecaster Bite deux |


. : 79) 1}
If
||

TE humbucking et Cette lelecaster très He Disponible de 1973 à [LL


RAR de CCC différente des autres fut [1e 1982, ce modèle pré- fe
| créée en 1983. Elle HT sentait une tête sembla- £Hkus
La Custom 1976 était dotée de micros, Lo ble à celle de la Strato- |}},L
à droite) de circuits et d’élé- Ris caster, une caisse 1e
À partir de 1972, ce ments nouveaux. Cette | arrondie et deux micros [TT
nom fut appliqu Loue version novatrice de TL humbucking. Cet exem- TE
nouveau modèle pré- TA I instrument ne connut ire plaire, datant de 1975 lEPLE,
sentant un micro hum- 1 nm] toutefois qu'un sucès Ile à ne a fait pr FHEH
bucking dans le manche his restreint, et elle fut Libbey d une série très limitée [LP
RU retirée du marché en 11 dotée d’un vibrato de LL
COPA pente 1985. type Stratocaster. CLEAN
révisé à quatre réglages Th
sur une plaque de pro-
tection. La production
cessa en 1982.

La Jerry Donahue
1990
À la fin des années 1980,
Fender commença à
fabriquer des guitares
signées par des musi-
ciens célèbres. Ce proto-
type du modèle Jerry
Donahue associe les sen-
sations familières de la
Telecaster et des circuits
dessinés sur mesure qui
apportent une tonalité de
type Stratocaster, sans
troubler la sonorité Tele-
caster.

| Pa Loue EE grit
Spa er
des ansna
ne
| a Une page de publicité
parue dans la presse en
La publicité avec une Telecaster zine britannique Beat 1966 (à gauche) décrit
Telecaster pour une brochure Instrumental montrait la Tele comme « la gui-
Jimmy Bryant (au cen- publiée en 1955. Dix Jeff Beck avec une tare la plus recherchée
tre) est photographié ans plus tard, le maga- Telecaster (à droite). en Grande-Bretagne ».
72 LA GUITARE ELECTRIQUE SOLID-BODY

LES VARIANTES DE LA La Stratocaster


blonde

STRATOCASTERP
Très rare à cette époque,
cet exemplaire de 57
présente la finition
« blonde » plus fréquente
a Stratocaster de Fender est peut-être la guitare électrique sur les Telecaster.
solid-body la plus populaire et la plus limitée. Lancée au
début de 1954, elle fut dessinée par Leo Fender et son
collègue Freddie Tavares. Ils bénéficièrent de la
contribution du musicien de country Bill Carson. La Fender
Musical Instrument Company, établie à Fullerton, en Californie,
s'était déjà révélée comme étant une pionnière dans le domaine
de la guitare électrique solid-body en produisant la Telecaster.
L'élégante Stratocaster, illustration parfaite des formes effilées
et brillantes des années 1950, concrétisait l'idée que se faisait
Fender d'une guitare conçue
À
pour la production
Se
en série et non Richard Thompson
: PA
confectionn ée à la main pour quelques musiciens. Un grand adepte de la +
Elle possédait trois micros alors que la plupart des électriques Stratocaster usagée, HE
» : , : preuve qu'un bon guita- HE
n’en avaient qu'un ou deux, un bras de vibrato permettait de A Ne ee
moduler le diapason des cordes, les six cordes étaient réglables d’un instrument ruti-
au chevalet, la caisse superbement arrondie assurait le bon lant : on peut remar-
confort du guitariste, et une prise jack était dissimulée à l'avant re .
de la caisse. Les musiciens furent éblouis, et le sont toujours, Ce micro détaché.
qui témoigne du génie de Fender dans les années 1950.

Trois micros /déalement


placés pour offrir une
variation maximale des
tonalités, ils contribuent
en grande partie au son
typique de la Stratocaster.

La plaque de protection
Les Stratocaster de la pre-
mière époque possèdent
une plaque blanche d'une
seule épaisseur fixée par
huit vis.

Le vibrato Le premier
élément associant cheva-
let et vibrato.
FENDER 73

NU
u=
=
=

Ê
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LLGR
Res
OS
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OR
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L JUS
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lesnsse.e
ae

si
es.

La touche en bois La tête large La balle dans la tête La petite tête Deux réglages L’American Standard
de rose (1959-1965) (1965-1971) (1971-1981) (1981-1983) (1983-1985) (à partir de 1987)
La touche séparée en Ce modèle de 1966 pré- Une « balle » de Les dernières Stratocas- Un instrument de tran- Ce modèle marque
bois de rose est collée sente une tête plus chrome est adaptée sur ter classiques fabri- [e2]tion produit à une enfin le retour à un
sur le manche en éra- grande et un assem- la tête très large de quées par Fender à Ful- époque de difficultés style classique, mais
ble. La plaque de pro- blage du manche sur la cette guitare pour facili- lerton marquent un financières pour Fender remis au goût du jour.
tection, fixée par 11 vis, caisse par une plaque à ter l'adaptation de la retour vers une tête et dépourvu des élé- La Stratocaster Ameri-
est en celluloïd laminé quatre vis ornée d'un tige de renfort. La pla- plus étroite et une pla- ments classiques de la can Standard fut pro-
à trois épaisseurs, de grand « F » (ci-dessous). que d'assemblage du que d'assemblage du Stratocaster : on remar- duite par la compagnie
couleur blanche/noire/ manche sur la caisse manche sur la caisse que par exemple qu'il Fender relancée par
blanche, dont la partie est désormais fixée par fixée par quatre vis. n'y a que deux régla- une nouvelle direction
supérieure prend sou- trois vis. Le modèle L'adaptation de la tige ges, que la prise est et qui s'était engagée à
vent une teinte verdà- photographié ici, de de renfort se trouve à montée directement sur fabriquer des guitares
tre. L'exemplaire ci- teinte bleue Lake Pla- nouveau à la jointure la plaque de protection, dans son usine
dessus est un modèle cid, date de 1973. du manche et de la et que la forme du moderne de La Brea,
rare pour gauchers caisse. Cet exemplaire vibrato a été modifiée. en Californie, bien que
datant de 1962. porte sur la plaque de Cet exemplaire est des- certains modèles soient
Le manche en érable
Les Stratocaster fabri-
protection l’autographe tiné aux gauchers. produits en Extrême-
quées entre 1954 et 1959 du guitariste des Sha- Orient depuis 1982.
possèdent un manche dows, Hank Marvin.
d'une seule pièce dont la La tête Elle porte le logo
touche n'est pas séparée, original « spaghetti » et
à l'image de ce superbe un guide-cordes à « ailet-
exemplaire de 1957. tes » ajouté après 1966.

LE DOS
_ ET LES ECLISSES
Cette bonne photo La Stratocaster 1957 directement, et à sa
_ prise de profil montre Cette guitare, superbe- plaque de protection en
_ la caisse arrondie origi- ment conservée dans plastique blanc d’une
nale de la Stratocaster, son état d'origine, date seule épaisseur, fixée
. qui constituait une de la première période par huit vis.
innovation dans les de production du
années 1950. Vue de modèle. Une Stratocas-
dos,on remarque la ter fabriquée entre
plaque de jointure du 1954 et 1959 est recon-
_ manche sur la caisse, naissable à son manche
_ fixée par quatre vis. en érable sur lequel les
SRE frettes sont appliquées
74 LA GUITARE ELECTRIQUE SOLID-BODY

LA STRATOCASTER DE FENDER
La Strat numéro 0001
(ci-dessous)
Malgré son numéro de
série, cette Stratocaster,
a Stratocaster a survécu plus de 35 ans avec
qui appartient à David Gil-
un minimum de changements, preuve que le mour, du groupe Pink
La tête Fender a utilisé
dessin d'origine de Fender était ici un guide simple, de Floyd, n’est pas la toute
pratiquement parfait. Cette guitare s’est type enroulé. première qui fut Cons-
truite. Elle porte sur le
prêtée à tous les styles musicaux imaginables, et manche la date de juin
même Leo Fender ne pouvait probablement pas se La 25° Anniversaire (à 1954, soit quelques mois
gauche) après que l'instrument soit
douter à quel point la Stratocaster serait Pour célébrer 25 ans de entré en production.
demandée par la suite. La popularité de cette fabrication de Stratocas-
guitare atteignit son point culminant dans les ter, ce modèle de 1979
années 1960, et à nouveau dans les années 1980 présente un logo anniver-
?)
saire sur la caisse et des
lorsque sa sonorité nette et tranchante pouvait mécaniques de luxe. Les
rivaliser avec les nouveaux synthétiseurs à la 500 premiers modèles
mode. Même la prétendante la plus moderne à la étaient de couleur blan-
che, mais d'importantes
suprématie mondiale de la Stratocaster, appelée fissures dans la peinture
« Superstrat » (voir page 96) a emprunté beaucoup obligèrent la compagnie
d'éléments à l'original. à revenir à une finition
argentée. Bien qu'il
Ce n’est que dans les années 1980 que Fender s'agisse d’une série limi-
apporta des modifications à la Stratocaster tée, 10 000 exemplaires
classique. Il y eut la Stratocaster tout en de ce modèle furent
fabriqués jusqu'à 1980.
noyer et assez lourde au début de la dé-
cennie, ainsi que la finition et les acces-
soires dorés de la Gold Strat. Plus tard
arrivèrent les modèles Elite, dotés de
boutons poussoirs pour sélectionner
6090
La finition La couleur
argentée a souvent ten-
les micros masqués par des caches dance à se ternir, comme
sobres, et tout dernièrement, la Strat sur cet exemplaire.

Ultra, équipée d’un micro supplémentaire


à ressort unique au niveau du chevalet. «©
La plaque de protection
Fender se trouve confronté à des choix ! Cette guitare est équipée
d'une plaque en alumi-
difficiles pour la Stratocaster moderne. Lesk um anodisé de couleur
dirigeants sont en effet désireux d'innover
OT.

et de réactualiser ce modèle, mais les musi-


ciens préfèrent la Stratocaster classique d’origine.
Les rééditions |
classiques
La 35° Anniversaire
La popularité constante
(à droite)
des Stratocaster d'ori-
Cette série vraiment
gine donna à Fender limitée marquait les
une idée pour une
35 ans de la Stratocas-
expérience de marke-
ter en 1989. Ce modèle
ting intéressante dans
associe des bois de qua-
les années 1980 : il
lité et des éléments
s'agissait de créer leurs
électroniques très
propres versions « nou-
modernes.
velles » de guitares |
construites aux normes
des modèles anciens. Les réglages L interrup-
De 1982 à 1985, puis à teur sélectionne un cir-
nouveau à partir de | cuit, donnant un surcroît
1987, la compagnie de puissance par le bou-
ton inférieur et une sono-
Fender USA produisit rité plus large par le bou-
deux rééditions, la 57 ton central.
(à gauche) et la 62,
inspirées d’un
modèle 1957 à touche Les bois La superbe
table en érable de ce
en érable et d’une Stra- modèle de la série
tocaster 1962 à manche 35° Anniversaire dont la
en ébène. | caisse est en frêne pos-
sède un grain magnifique
qui produit l'effet dit
« Capitonné ».
FENDER 75

La tête Cette tête élargie La tête Cette guitare,


{ut utilisée sur les Strato- datant de la période 1954- SX
caster de 1965 à 1981. 1959 est munie d'un très <E.
beau manche en érable Ca
d'une pièce. Fee
.
La Stratocaster La Stratocaster 1961 La Clapton Strat La Stratocaster 1959
ornée de strass L'exemple parfait de la Reflétant le goût d'Eric La Strat était officielle-
Il s’agit de l’une des Strat usagée, dont le Clapton pour les nou- | ment non disponible en
sept Stratocaster dont propriétaire, Rory Galla- velles Fender, cette Grande-Bretagne jus-
la caisse est en bronze gher, s'est beaucoup version « signée » de qu'en 1960. Cet exem-
moulé incrusté de servi. La caisse, qui l'American Standard plaire est le premier qui
strass. Ces modèles était à l'origine en bois Deluxe fut créée en fut acheté directement,
furent fabriqués spécia- éclairci, a retrouvé une 1988, équipée de systè- [FT pour Hank Marvin, des
lement par le sculpteur teinte presque uni- mes électroniques per- [TTD Shadows, et la Fender
Jon Douglas pour forme, et le manche, fectionnés et du vibrato BE a aujourd'hui retrouvé
l'agent britannique de dont les frettes ont été favori d'Eric, dans le i toute sa gloire d'antan
Fender en 1975. remplacées à de multi- style des années 1950. grâce à son proprié-
ples reprises, est désor- taire, Bruce Welch.
mais équipé de frettes
larges Gibson.

ITS, *0405000p
La caisse Le bronze fa geoseo»
moulé alourdit consi-
dérablement cette +
90050600)
guitare très rare. [IT TS
&se6eseces

||
Al
Ne Pae Ÿ
86e
SUD
CMS STEPENMR

Le sélecteur cinq positions Les couleurs ristes grattaient la peinture de leur instrument
Depuis leur création, les Stratocasters ont toujours Les guitaristes des années 1950 étaient généra- pour retrouver la teinte du bois, Fender proposa
été équipées d’un sélecteur de micros à trois lement assez classiques dans leurs goûts : les un certain nombre de finitions naturelles. On |
positions, dont l'interrupteur est placé à l'avant instruments, le plus souvent de couleur bois, semble maintenant s'orienter à nouveau vers
des trois réglages pivotants, et permet de répondaient à leur attente. Mais le dessin de la des couleurs très vives, et la compagnie Fender
privilégier le micro avant, central ou arrière. Mais Stratocaster exigeait davantage — et l'obtint. répond à cette demande en créant par exemple
les musiciens ont rapidement découvert qu'ils La silhouette effilée et brillante de la Strat des modèles mauve givré et rouge carmin.
pouvaient obtenir d'excellentes sonorités creuses | était visiblement influencée par la forme des
en plaçant le sélecteur à des positions automobiles américaines des années 1950, et il Des pièces de collection
intermédiaires, de manière à associer micro avant n'est donc pas surprenant que lorsque la compa- Certaines des premières Strat dont la couleur
et central, ou central et arrière. La compagnie gnie Fender commença à proposer de multiples était appliquée sur commande sont aujourd’hui
Fender a mis un certain temps pour réagir à cette couleurs pour ses guitares quelques années plus très prisées par les collectionneurs, car très peu
tendance, et son sélecteur cinq positions n’est tard, elle ait choisi des peintures DuPont, con- d’entre elles ont survécu dans leur état d'ori-
apparu sur les modèles standards qu'en 1977. çues à l'origine pour les automobiles. gine. Certaines des plus belles couleurs possè-
Dans les années 1970, la mode fit un retour dent également un nom romantique, comme le
Les particularités en arrière. Remarquant que de nombreux guita- bleu Lake Placid, le Brouillard de Bourgogne,
Un certain nombre de Stratocaster uniques dans l'or sable, le vert surf, ou le rouge Fiesta.
leur genre ont été fabriquées au fil des années, et Aucune collection n'est complète sans l’un de
la compagnie Fender possède maintenant un ces modèles.
atelier de construction sur mesure, où les
musiciens qui en ont les moyens et le désir Une Strat 1963 Bleu Daphné
peuvent faire équiper leur guitare pratiquement
comme ils le veulent. Auparavant, il y eut quelques
instruments uniques, comme la Strat à motifs
cachemire, un modèle en Plexiglas transparent, et
une Strat semi-acoustique présentant la même
ligne que la Telecaster Thinline. D’autres furent
fabriquées en plus grand nombre : c’est le cas de
la Strat à sept cordes d’Alex Gregory, du modèle
Hendrix à manche inversé, et la version d'Yngwie
Malmsteen à touche dégradée.
76 LA GUITARE ELECTRIQUE SOLID-BODY

LA GALERIE DES FENDER SOLID-BODY


es autres guitares électriques de Fender ont tendance à rester dans l'ombre
du succès considérable de la Stratocaster et des performances presque aussi
étonnantes de la Telecaster. Pourtant, entre les années 1950 et les
La Jazzmaster
années 1990, Fender a produit plus d’une dizaine d’autres modèles, dont Cette guitare au nom
certains sont excellents et qui possèdent tous un son particulier. Nous présentons trompeur était le
ici une sélection de la gamme très étendue de Fender. modèle solid-body haut
de gamme de Fender à
En 1965, l'énorme compagnie CBS racheta pour 13 millions de dollars les sa création en 1957.
compagnies Fender, et Leo Fender quitta cet empire pour former la société CLF Elle présentait une
Research (qui fabriqua par la suite les guitares Music Man). Après le départ de Leo, nouvelle silhouette,
avec une taille décalée,
la compagnie Fender produisit beaucoup moins d'innovations au niveau des formes, et une sonorité plus
et la qualité des guitares sembla baisser. riche et plus profonde
Ün nouveau souffle arriva finalement en 1985, quand la direction de Fender, grâce aux larges res-
sorts des micros, sem-
présidée par Bill Schultz et Dan Smith, racheta la compagnie à CBS et entreprit de blables à ceux des gui-
rétablir la production de qualité indissociable du nom de Fender, aussi bien aux tares steel. Ce modèle
Etats-Unis qu'en Extrême-Orient. eut également une exis-
Les numéros de série tence très longue, et
chez Fender demeura pratiquement
Ils se trouvent sur les inchangé jusqu’à ce
plaques du chevalet, les qu'on cesse de le pro-
plaques de jointure duire en 1980.
entre le manche et la
caisse, ou sur la tête.
D'une manière générale :
0-0600 = Avant 1956 La touche Ce modèle
0601-9999 = Avant 1960 possède un manche mar-
qué de points de repère,
00001-20000 = 1954-1957 datant du début des
20001-50000 = 1957-1961 années 1960. Le ruban fit
50001-99999 = 1959-1963 son apparition à la fin de
(Certains numéros à 5 chiffres 1965, suivi par les incrus-
tations de blocs en 1966.
précédés de 0 ou —).
LO0001 à L99999 = 1962-1965 L'interrupteur son/
100000-199999 = 1965-1967 rythme Cet élément per-
met de faire une sélection
200000-399999 = 1966-1973 entre deux circuits : un
400000-599999 = 1966-1975 circuit secondaire inter-
600000-999999 = 1972-1982 % vient uniquement sur le
micro du manche ; il est
Numéros à 7 chiffres contrôlé par les deux bou-
= 1976-1982 tons tout proches qui gou-
S+6 chiffres = 1976-1982 vernent le volume et la
E, F ou G+cinq ou six tonalité.
chiffres = à partir de 1980
V+six chiffres =à partir
de 1982

Les réglages //s permel


tent d'ajuster le volume
et la tonalité du circuit
primaire.

Les dates Les logos sur la tête


sur le manche (ci-dessus) De haut en
Certaines Fenders pré- bas : le « Spaghetti »
sentent une date gra- d’origine (jusqu'aux
vée ou inscrite à l’ex- environs de 1965) ;
trémité du manche. « L'Intermédiaire »
(1965-1970) ; le CBS
(fin 60-début des années 80) ;
le « Modern » (début 80).
FENDER 77

La Jaguar La Maverick
Son allure est la même Il s'agissait d'une ver-
que celle de la Jazzmas- sion plus rare de la
ter, mais son manche Custom, un modèle
plus court ne possède hybride conçu pour uti-
que 22 frettes, et des liser certaines pièces
interrupteurs gouver- détachées (des caisses
nent le déclenchement et des manches modi-
et l'arrêt des micros et fiés d'Electric XII et
la variation de tonalité. des éléments de Mus-
La Jaguar (1961-1975) tang). Cette guitare fut
était la guitare solid- produite de 1969 à
body la plus chère chez 1972.
Fender, mais elle n'ob-
tint jamais un très La Swinger
grand succès. Egalement connue sous
le nom d’Arrow ou de
Musiclander, cette gui-
tare de 1969 faisait par-
tie d'une production
réduite et de courte
durée. Elle permettait
d'utiliser les surplus de
caisses à encoche, de
manches et d'éléments
Le vibrato D'un nouveau de la Musicmaster.
modèle, il ne comporte
qu'un ressort avec un
chevalet séparé.

La Musicmaster 1957
(ci-dessus)
Fender s’intéressait
aussi aux modèles bon
marché, et en 1956, la
compagnie lança ses
premières guitares éco-
nomiques, la Musicmas-
ter et la Duosonic. Leur
fabrication se poursuivit
jusqu'à 80 et 70, avec
quelques modifications
de forme, ces modèles
furent rejoints par la
Mustang (1964-1981) et
la Bronco (1967-1980).
Plus tard arrivèrent la
Lead de prix moyen en
79, puis les modèles
Bullet originaux en 81.

Fender Japon
Face à la concurrence asiatique croissante,
principalement sous forme d’imitations de qualité,
CBS créa la filiale Fender Japon en 1982. Dans un
premier temps, la production de cette entreprise
se concentrait naturellement sur des copies de
qualité des modèles Fender originaux les plus
populaires, ainsi que sur des versions moins
La performer porte-drapeau de la
coûteuses commercialisées sous le label Squier (du D'une conception amé- nouvelle gamme Fen-
nom d’une compagnie de fabrication de cordes ricaine de haute qualité der. Mais son manque
rachetée par Fender dans les années 1960). Dans datant de 1985, cette de succès provoqua sa
les années 1980, une gamme plus étendue guitare devait être le disparition dès 1986.
proposait de nouveaux modèles ainsi que des
formes et des éléments rénovés.
D'autres copies arrivèrent, reproduisant la plus
grande partie de la gamme Fender USA et
couvrant toutes les fourchettes de prix. Fender
Japon sembla ensuite se lasser des copies et créa
ses premiers modèles originaux, dans la série
Master, en 1984.-Mais ces guitares étaient d’un La Katana ligne très métallique.
classicisme inhabituel, très différentes du style Cette guitare solid-body Il existait une version
normal de Fender, de même que la Katana de de 1985 associait des commercialisée sous le
1985, originale, mais dont la vie fut très brève. idées japonaises et une label Squier.
TOM PEN CUIR ESEMECTRIQIUIES Cl AIDS BODY

_ FENDER APRES FENDEP Leo Fender


Trente ans après avoir
défini la guitare électri-
algré le rachat de la compagnie Fender par CBS en 1965, Leo que moderne, Leo Fen-
der fonda la compagnie
Fender resta au sein de l’entreprise au titre de consultant, G & L Music Sales en
trouvant de nouvelles idées et de nouvelles formes (comme la 1980, avec son associé
Mustang Basse) jusqu'en 1970. Il devint alors partenaire et de longue date George
Fullerton. Cette photo,
actionnaire principal de la compagnie Music Man, créée en 1970 par extraite d'un dépliant
deux anciens collaborateurs de Fender, Forrest White et Tom Walker. de 1980, représente
Leo leur fournit deux nouvelles guitares, fabriquées par sa propre M. Fender entouré
d'une multitude de
compagnie, CLF Research. Il y eut d’abord la StingRay, bientôt suivie modèles G & L, dans
par la Sabre. M -Ga Guñors on possosaieme ben | l'usine de la compagnie
k instruments
| have ever made à Fullerton. Elle porte

|! En 77 une inscription en
petits : « Leo Fender
n’est associé en aucune
manière à la compagnie
Fender Musical Instru-
ments ».

La caisse Outre cette


teinte noyer, la guitare
était proposée en différen-
tes finitions : noire, blan-
che, naturel et bois
éclairci.

4] ss) |pe

|
:|s4
20m

|me
@

E | |
Donnemmnnettennn

La StingRay de Music
Man Ce modèle très
adaptable fut produit
de 1976 à 1980, mais
n'obtint jamais le même
succès que les guitares
précédentes. Des
micros Humbucking
remplaçaient le modèle
à ressort unique classi-
que chez Fender. Pour
rester dans le ton des
années 1970, cette gui-
tare ne possédait pas
de vibrato.

LE FOND
à
Le panneau de réglages
ET
0
LES ECLISSES
|
add ht
SR ne
chromé // comporte les Un remarque que la
réglages des aiguës, des jointure manche/caisse
basses, et du volume prin- est fixée par trois
cipal, ainsi qu'un sélec-
teur rotatif àquatre voies. SETOUS, méthode utili-
sée sur les guitares
Fender de la même ER .
période. Il y a égale- SET mn
ment: une rangée
:
de2 six
Le logement de la tige
fixe-cordes incrustés de renfürt Les modèles
dans le fond de la caisse. dont le manche était en
bois d'érable.
BEORRENIDIERSS7?

MUSIC MAN ET ERNIE BALL certain nombre de détails étaient améliorés, Albert Lee
En 1984, la compagnie Music Man fut rachetée par notamment le manche à 24 frettes qui offrait au Excellent guitariste
la société Ernie Ball, sans doute plus connue pour guitariste deux octaves complètes par corde, une country, Lee rem-
ses cordes de guitare. La demande des musiciens fixation manche/caisse par six écrous, une caisse plaça James Burton
obligea la nouvelle direction à rénover avant tout de dimension réduite, des assemblages dans l'orchestre
le secteur des basses Music Man (voir page 169). interchangeables de micros et de plaques de d'Emmylou Harris en
La première guitare fut lancée en 1987. protection de différents formats, ainsi qu'une tête 1977. Le guitariste
Le premier modèle Ernie Ball/Music Man était la caractéristique, de petite taille, présentant quatre britannique a égale-
Silhouette, de conception nouvelle, dessinée par mécaniques d'un côté et deux de l’autre. Toujours ment joué avec les
Dudley Gimpel et mise au point avec la produite au début des années 1990, cette guitare a Everly Brothers,
collaboration du guitariste country Albert Lee. La connu une popularité croissante. entre autres.
tradition Fender était toujours apparente, mais un

Le manche Ce modèle
fixé par des écrous pré-
sente une touche en bois
de rose et 24 frettes.

La Silhouette Music Man


Cet exemplaire unique, Le fixe-cordes Celui-ci
de couleur bleue unie, et est séparé du sillet, con-
trairement au modèle
portant le logo Ernie Ball, combiné plus répandu.
fut fabriqué pour une
exposition qui se déroula en
1988 aux Etats-Unis.

Le logo La marque carac-


téristique de Music Man
représente deux guitaris-
tes formant un grand « M ».
Ne
G&L
Fondée en 1980, cette compagnie porte les
initiales des prénoms de ses deux créateurs,
George Fullerton et Leo Fender. En 1986, George
revendit ses parts à Leo, après quoi le logo G & L
CHE OMANCHE s’appliqua exclusivement aux guitares fabriquées
La Commande G&L par Leo Fender, bien que Fullerton ait continué à
travailler pour la compagnie.
(ci-dessus)
Les nouveaux micros La première guitare solid-body de G & L, la
divisés ont été repris F100, ressemblait aux instruments Music Man.
par Leo sur le modèle Une vingtaine d’autres modèles furent produits par
Electric XII de Fender. la suite, dont certains reflétaient l’évolution des
besoins des musiciens, tandis que d’autres.
s’efforçaient de lancer de nouvelles tendances au
L'ASAT DE G & L lieu de suivre celles qui existaient. Toutes ces
(à droite) guitares présentent de petites touches typiques de
Ce modèle fut lancé en Leo Fender, associant l'innovation et l'amélioration
1985 sous le nom de des éléments qui ont fait leurs preuves.
Broadcaster, mais des
contestations juridiques
= %e 9e
obligèrent la société à | Bsar ©
changer le nom de
cette version améliorée
de la Telecaster signée
Leo Fender. L’exem-
plaire présenté ici est
de fabrication récente.
SO PAMCUNNAIR ESA CMRIIQIUIESONIDSSIOD"

LA « GOLD TOP » LES PAUL DE GIBSON | LE FOND


ET LES ECLISSES
Gold Top 1952
u début des années 1950, la très traditionnelle compagnie Gibson reconnut Le dos de la caisse et "%
la popularité croissante de la guitare électrique solid-body révolutionnaire du manche ainsi que les
de Fender. Cette société décida donc de collaborer avec Les Paul, l’un des éclisses sont en acajou |
naturel. Des plaques
eilleurs guitaristes de cette époque, et inventeur très prolifique (voir couvrent les logements
pages 58-59). L’instrument qui en résulta portait le nom du musicien et des réglageset des
concrétisait bon nombre de ses idées. La première version apparut en 1952. interrupteurs. La photo
de profil montre l'incli-
La forme était typiquement Gibson : la table très échancrée et la tête naison de la tête et le
symétrique classique étaient empruntées aux modèles à table cintrée qui avaient haut de la caisse,
fait la réputation de la compagnie, de même que la caisse solid-body, de sculpté.
dimension réduite, mais beaucoup plus lourde. Ces éléments de la guitare Les
Paul, ainsi que les raffinements comme le manche collé et la touche décorée
d'incrustations, portaient la marque du savoir-faire Gibson. Ils visaient sans doute
à contraster avec les instruments plus grossiers de Fender, dont le but était la
production en série.
La Les Paul de Gibson constituait le premier pas de la société vers un
instrument moderne solid-body, et pourtant, sa forme est demeurée
pratiquement la même tout au long de ses 40 ans d'histoire. Avec les modèles
Telecaster et Stratocaster de Fender, la Les Paul est l’une des guitares
électriques les plus populaires et les plus imitées qui ait jamais été fabriquée.

Le cordier // s agit d'un


modèle « trapèze » muni
d'un chevalet combiné.
La finition Le surnom de Interrupteur // permet
« Gold Top » est dû à la de sélectionner le micro
e. couleur dorée de la table. du manche (rythme), du
chevalet (aiguës) ou d'as-
socier les deux.

Les micros P90 Ce sont


des éléments à ressort
unique dotés de pôles
réglables par vis.

Les réglages On trouve


ici le réglage du volume et
de la tonalité pour chaque
MCrO.
GIBSON 81

LA TABLE, LE FOND
ET LES ECLISSES
All Gold 1955
| Il s’agit d’une variante
._ très rare, entièrement
dorée. Gibson avait déjà
utilisé cette idée pour
le modèle ES295. La Deluxe
Cette Les Paul fut fabri-
quée de 1970 à 1984 :
: Les micros Deux mini-
di humbuckers, semblables à les micros caractéristi-
ceux qui équipaient les ques donnent à cet ins-
guitares Epiphone. trument une sonorité
_ plus claire que les hum-
buckers classiques.

Chevalet/cordier Un élé-
ment combiné qui fut uti-
lisé de 1953 à 1956. La Custom 1990
Réapparu en 1968,
mais avec deux micros
humbuckers, ce modèle
Les micros humbuckers est toujours fabriqué
Cette version actuelle de sous cette forme, qui
l'instrument possède deux s’est avérée la plus
micros ; un modèle à trois populaire. En effet, le
micros fut réédité de
1977 à 1984. troisième micro central
qui équipait la Custom
Le micro du manche, à de la fin des années
ressort unique et doté de
six aimants de forme 1950 gênait les guita-
oblongue. ristes.
La tête La Custom pré-
sente une incrustation de
nacre en forme de losange
divisé. La Custom 1956
(à gauche)
Le surnom de « Black
Beauty » attribué à
cette guitare était dû à
sa finition entièrement
La touche Des blocs de noire.
nacre sont incrustés dans
l'ébène.
La tête Elle présente la
forme Gibson classique,
avec un cache en orme
de cloche sur la tige de
renfort.
La touche es couronnes
sont incrustées dans le
bois de rose.

La Custom 1960
(ci-dessous)
À partir de 1957, trois
humbuckers remplacè- La « Gold Top » 1952
rent les deux micros à (ci-dessus)
ressort unique. L'absence de rubans
sur la touche et le logo
« pointillé » indiquent
qu'il s’agit d'un exem-
plaire assez ancien, qui
serait même l’une des
50 premières Les Paul
La finition // s agit d'un produites. Le chevalet/
rare exemplaire de cou- cordier en trapèze se
leur rouge sombre. La révéla peu pratique.
plupart étaient noires.
82 LA GUITARE ELECTRIQUE SOLID-BODY

LA STANDARD LES PAUL


DE GIBSON
n 1958, Gibson remplaça la Gold Top Les Paul par le
modèle Standard. Il s'agissait d’une guitare
identique, à l'exception de sa couleur bois plus
classique ; on pouvait enfin voir la table en érable,
qui était parfois magnifique. La demande de modèles Les La Standard 1959
L'élément cordier/
Paul avait baissé, et la compagnie essayait peut-être ainsi vibrato Bigsby ajusté en
d'attirer des clients aux goûts plus traditionnels qui usine est rare sur les
n'appréciaient pas la couleur trop voyante de la Gold Top. modèles Les Paul.
Gibson renonça à ce modèle en 1961, et lança ensuite le
style SG (voir pages 84 et 88). Quelques années plus tard
cependant, les guitaristes découvrirent qu’une Les Paul à
plein volume produisait une sonorité épaisse et soutenue
très agréable, et idéale pour le blues. Ce regain d'intérêt
La Standard 1960
conduisit à la réapparition de certains modèles Les Paul en Un autre bon exemple
1968, mais la Standard ne fut rééditée qu'en 1975. de « table feu ». On
peut comparer son
grain très fin aux « ban-
Les micros //s sont de des tigrées » plus larges
type humbucker. On a de la Standard,
retiré le cache protecteur
métallique du chevalet ce ci-dessous.
qui expose les deux res-
sorts.

Le chevalet Tune-O- La teinte bois éclairci


Matic Sur ce modèle, les La table présente une
cordes sont fixées au cor- couleur bois à trois
dier séparé avant de pas- teintes.
ser sur le chevalet, doté
de six sillets individuels
qui apportent une tonalité
très neuve.
GIBSON 83

La Standard 1960 La sonorité Les Paul La Classic 1990


Cette guitare a appar- La sonorité de la Standard Les Paul dépend en Cette réédition spéciale
tenu à la fin des années grande partie des bois utilisés pour sa visait à reproduire
1960 à Paul Kossoff, alors construction. Le dessin original était prévu avec l'aspect d’une Standard
membre du groupe Black une caisse en acajou qui donnerait une tonalité müre d'une trentaine
Cat Bones. Le guitariste, qui profonde, associée à une table en érable qui d'années, pour le prix
rejoignit ensuite le groupe apporterait de la clarté. Cette combinaison donnait relativement abordable
Free, avait inscrit son une sonorité soutenue, la guitare n'était pas trop d'une guitare récente.
adresse à Londres à l’inté- lourde, et ces bois ont été appréciés durant toute
rieur de la plaque de protec- la période de production de la Standard.
tion dissimulant les réglages. Le manche collé et les gros micros humbuckers
contribuent également à la sonorité soutenue
naturelle de la guitare et à sa tonalité très
étendue, deux éléments qui correspondaient aux
exigences d'origine de Les Paul et qui expliquent
le succès durable et considérable de cet
instrument.

Le prix de la Les Paul


Entre les mains de quelques guitaristes comme
Eric Clapton en Grande-Bretagne et Mike
Bloomfield aux Etats-Unis, la Standard Les Paul a
atteint un degré de popularité sans précédent à la
fin des années 1960. Le son épais et soutenu de la
Les Paul, mis en valeur par Eric Clapton dans
Les micros Le cache a l'album de John Mayalls intitulé « Blues Breakers » La plaque de protection
été retiré sur les deux Le logo « 1960 » souligne
micros, révélant des bobi-
(1966), puis par Bloomfield dans celui de Paul
le millésime supposé de
nes contrastées noire et Betterfield, « East-West » (1966) a
cette guitare récente.
blanche, que les collec- considérablement influencé les guitaristes
tionneurs appellent contemporains.
«zèbres ».
Ces Standard si recherchées furent fabriquées
de 1958 à 1961, mais à 2 000 exemplaires
seulement. Par conséquent, la demande a toujours
été plus forte que l'offre. Les prix ont monté en
CEE
flèche lors du boom de la Les Paul à la fin des
années 1960, et ils ont atteint de tels niveaux que
malheureusement, les musiciens ont aujourd'hui
rarement les moyens de s'offrir ce genre
d'instruments, dont un bon nombre se trouvent
dans des coffres de banque, où ils constituent des
investissements financiers.

La Standard 1960 cette table en érable


(ci-dessus) rayé. Toutes les Stan-
D Voici un excellent dards de cette période
| exemple de Standard à ne portent pas ces
C \ à «table feu », une des- rayures très appréciées.
à A cription imagée de

Los

La Standard 1958 temps, laissant place à


Cette guitare montre une couleur unique
comment la teinte généralisée, parfois
rouge du bois tricolore appelée « bois non
peut s’atténuer avec le éclairci ».
84 LA GUITARE ELECTRIQUE SOLID-BODY

LES VARIANTES DE LA LES PAUT


imagination des guitaristes a été captée par les modèles Standard, Custom
et Gold Top de Les Paul, mais cela n’a pas empêché Gibson d'appliquer ce
nom célèbre à une étonnante diversité de guitares. Toutes n'ont pas connu Le logo Le nom de Les
un grand succès, et aucune n'a produit le même impact que cet Paul apparaît sur les
modèles SG produits
extraordinaire trio. avant 1962.
Gibson a par exemple produit un certain nombre de rééditions, à commencer
en 1968 par une Gold Top rénovée. On peut également citer la Standard
Heritage (1980-1982), la Deluxe Pro (1977-1983), la 54 Custom Série Limitée La Standard SG/Les
Paul
(1972-1973), la Gold Top 57 (à partir de 1987), et le Standard 58 (à partir de Gibson redessina la
1985). La compagnie a également célébré trois anniversaires par des séries gamme de ses modèles
limitées de guitares, dont la première fut la Custom 20° Anniversaire en 1974, Les Paul en 1961, don-
suivie par l'édition spéciale 25/50 cinq ans plus tard, et la Gold Top nant à toutes ses guita-
res une forme nouvelle.
30° Anniversaire en 1982. Il y eut également certaines variantes plus originales Le résultat ne fut
de la Les Paul, que Gibson a commercialisées de temps à autre, comme la cependant pas du goût
Recording (1971-1979), dotée de circuits très complexes pour l’utilisation en de Les Paul, et sa
signature ne fut plus
studio, l'Artist à piles (1980-1981), et la LP XR2 (1981-1982), dépourvue de reproduite sur la tête
plaque de protection et dotée de micros originaux. des guitares après
1962. Depuis lors, ces
instruments portent
simplement l’appella-
tion de SG.

Les incrustations Parmi


les premières SG, seuls
les modèles Standard à
L’Artisan 1978 Cette guitare deux micros humbuckers
présentent ces incrusta-
Gibson dont l'existence fut très tions en Couronnes.
brève (1977-1980) présentait des
décorations inhabituelles. On Les encoches La nou-
remarque notamment le travail velle silhouette, dotée
d'une table très sculptée
effectué sur la touche et la tête. à deux encoches, permet-
La caisse Celle-ci est {ait un accès plus facile
entièrement en acajou, aux frettes les plus
en pet
Fe
beaucoup plus légère que aiguës, dans la mesure où
| les modèles Les Paul pré- le manche était joint à la
| cédents. caisse au niveau de la der-
rière frette.
La 25/50 Anniversaire, 1979
Le modèle marquant « les 25 ans
d'association de Les Paul avec
Gibson et sa cinquantième année
dans le monde de la musique ».

La Studio 1990
, Cette guitare à table sculptée et
vi sans ruban fit son apparition en
| 1983.

La promotion
Une photo extraite d’un
catalogue Gibson du
début des années 1960
montre une Custom
SG/Les Paul à trois
micros humbuckers.

Le vibrato latéral Cet


élément Gibson, qui se
substituait parfois au
vibrato Bigsby connut une
existence assez brève. On
modifiait le diapason en
déplaçant le bras du
vibrato latéralement.
GIBSON 85

La Les Paul Junior fibsun La Les Paul Special La Les Paul Junior fibsul à La Les Paul Special
pi 3
Cet exemplaire de 1954% ee Une autre guitare solid- En 1958, la silhouette re) Créée en 1955 avec
est une version à petit body en acajou à petit de la Junior fut modi- une seule encoche,
budget du modèle Les prix, mais dotée de fiée et on adopta cette cette guitare adopta
Paul, dotée des élé- deux micros P90. Cette forme à deux encoches, elle aussi la nouvelle
ments de base et d’un version 1955 apparaît une première chez Gib- forme à deux encoches
unique micro P90, qui ici sous la finition son. La guitare présen- en 1958. Cet exem-
date de la première «TV » de Gibson, con- tée ici date de 1958, et plaire date de 1961, la
année de production. çue pour se détacher possède une finition dernière année de pro-
Cette silhouette à une sur les écrans de télévi- «TV ». duction de ce modèle.
encoche fut utilisée jus- sion en noir et blanc de
qu'à 1958. l'époque.

L'interrupteur // s agit
de son emplacement nor- La caisse La forme modi-
mal sur les modèles Les liée et la nouvelle jointure
Paul, même s'il était situé du manche sur la caisse
près des réglages sur la permettaient un accès
Special à deux encoches. plus facile aux frettes les
plus élevées.

La Les Paul 1976 ici appartient à Steve


La caisse Elle est très Gibson n'utilisait pas à Howe, et une plaque de
lourde, car en érable mas- la légère cet article nacre de forme ovale au
sif, et présente un grain défini. Cette version dos indique qu'il s’agit
très joli.
luxueuse produite en de l’exemplaire n° 26,
série limitée — et ven- terminé le 13 août
due 3 000 dollars en 1976. « La Les Paul »
magasin — est essen- était en grande partie
tiellement en bois. l’œuvre de l'artisan
L'exemplaire présenté Dick Schneider.

Le catalogue Gibson,
1983
La compagnie Gibson a
toujours attaché une
L'équipement On remar- grande importance à la |
que le tour des micros,
l'anneau du sélecteur et la qualité du travail de ses
plaque de protection, tous artisans sur le bois. La
Les réglages Ces élé-
en bois. couverture de ce cata-
ments sont eux aussi en logue souligne cette tra-
érable, ce qui est très dition en présentant |
rare. une caisse de guitare
sculptée en forme de
carte des Etats-Unis.
86 LA GUITARE ELECTRIQUE SOLID-BODY

LES GIBSON AUX FORMES ORIGINALES


usquà la fin des années 1950, la forme des guitares électriques solid-body de
Gibson resta très classique. Tout changea avec l'apparition de ce que la
compagnie appelait ses guitares « modernes », la Flying V, l'Explorer et la
Moderne. Auparavant, les guitares électriques solid-body reflétaient le style
établi des guitares acoustiques : une caisse dotée d’une taille et dont le haut était
plus étroit que le bas. Mais le trio étonnant produit par Gibson marqua l’arrivée
d'un style tout nouveau, totalement original et extrêmement audacieux. |LE FOND
Le président de la compagnie Gibson, Ted McCarty, produisit ces nouvelles ET LES ECLISSES
formes en préférant des lignes droites « modernes » aux lignes courbes On remarque la fixation
ce ; En : & AR des cordes en V au dos
« traditionnelles », ce qui constituait une orientation très novatrice à cette de cette Flying V d'ori-
époque. Si novatrice en fait, que la réaction des détaillants comme des guitaristes | gine datant de 1958.
fut négative. Malgré les grands espoirs de Gibson, aucune de ces guitares
originales ne se vendit très bien. Bien des années plus tard, ces modèles rares
devinrent très prisés, et ce regain d'intérêt incita d’autres fabricants à adopter le
style de la Flying V et de l’Explorer. La compagnie Gibson elle-même a également
produit des rééditions simples, ainsi que de nouveaux modèles inspirés de la
forme de l’Explorer et de la Flying V, prouvant ainsi que ces guitares novatrices
avaient beaucoup d'avance sur leur époque.
ee.

La caisse La compagnie
Gibson abandonna l'aca-
jou traditionnel de ses
guitares, lui préférant un
bois africain (le korina),
similaire, mais plus léger.

Le chevalet Les cordes


sont fixées à l'arrière de
la caisse, et traversent
ensuite cette plaque de
métal décorative.

La prise jack Celle-ci est


montée sur la table, à
l'écart de la plaque de
protection.

Les micros Les deux


humbuckers couverts de
caches plaqué or sont
assortis au reste de l'équi-
pement.

Les réglages Contraire-


ment aux solid-bodies pré-
cédentes de Gibson, celle-
ci présentait deux régla-
ges pour le volume et un
seul pour la tonalité.
GIBSON 87

La Firebird « inversée » (1963-1965) La forme « non inversée » (1965-1969) L'Explorer 1980


En 1963, Gibson lança sa première série de Gibson prit le pari de la sécurité avec ses nouvelles Lancée en 1958, l'Ex-
modèles Firebird, conçue avec l'aide du Firebird, en abandonnant cette forme novatrice plorer présentait une
dessinateur d'automobiles Ray Dietrich et visant inversée. Un manche collé classique remplaça la forme étrange qui n'ob-
manifestement à concurrencer les guitares Fender. construction d’une pièce plus onéreuse des tint pas un succès
Les quatre modèles : I, III, V et VII, portaient des modèles d’origine, les mécaniques retrouvèrent immédiat. Il s’agit ici
micros humbuckers spécialement mis au point et leur position normale sur les côtés, et des micros du prototype d'un
toutes ces guitares, sauf la I, étaient équipées d’un P90 à ressort unique furent adaptés aux modèles I modèle de 1983.
vibrato sur le cordier. et IT.
Il s'agissait des premiers modèles Gibson dont le Malgré ces changements et la durée de
manche et le centre de la caisse étaient d’une production plus longue, ces Firebird ne furent pas
seule pièce, complétés par des ailettes. très populaires, même si les modèles « inversés »
Les ventes furent décevantes, et la forme de ces connurent le succès plus tard, incitant d’autres
instruments fut complètement révisée en 1965. compagnies à fabriquer des imitations et Gibson à
=.
sortir des rééditions.

La tête inversée Cette


forme rappelait celle de la
caisse, et la tête était équi-
pée de mécaniques de
type banjo, adaptées à l'ar-

La caisse inversée
La VII de Phil Manza-
nera, dans les La caisse non-inversée sélecteur à curseur
années 1960 : trois La II de 1966 avec standard, appartenant à
micros humbuckers, un trois micros P90 et le Dave Gregory, de XTC.
équipement doré, et
une finition rouge appli-
quée sur commande

La tête
Elle porte le cachet ori-
ginal Gibson Prototype, La Moderne 1980
et un numéro de série Il s'agissait du proto- des années 1950 qui ne
spécial très bas. type de la « réédition » fut jamais vraiment
en 1983 d’un modèle fabriqué.

La caisse En érable et
noyer, celle-ci est très
sculptée.
La Flying V 1958
(ci-dessus)
Cette première version
est rare, Car une cen-
taine d'exemplaires
seulement fut fabriquée
Le cordier // reprend la
forme de « boomerang » avant l'interruption de
des micros. la production en 1959.
Elle fut remplacée par
La V2 1981 une version révisée
La variante de Gibson (1967-1979), présen-
Les micros La V2 possé- sur le thème du V, tant une disposition dif-
dait deux micros boome-
rang plaqués or spéciale- fabriquée de 1979 à férente des réglages et
ment conçus par Gibson. 1981. un équipement normal.
88. PA GUITARE El ACMRIIQU'ES OMIIDE BON"

LA GALERIE DES GIBSON SOLID-BODY


La tête De forme simple
u début des années 1960, les adolescents achetèrent et économique pour
Gibson.
de plus en plus de guitares électriques, mais les
instruments plutôt classiques de Gibson n’attiraient pas po SEEG
vraiment ces jeunes musiciens. Même les nouvelles Il s'agissait de la pre-
guitares SG souffraient de la comparaison avec les mière solid-body écono-
Jazzmaster, Jaguar et autres Stratocaster très brillantes de PS a
Fender. Quelques années plus tard, des musiciens sérieux bee cr
émergés des groupes pop commencèrent à redécouvrir les che et un ou deux
instruments Gibson, et la mode revint vers cette compagnie dt ei on
au Cours des dix années suivantes, comme nous l'avons vu ee souche on
dans le chapitre consacré à la Standard de Les Paul (page 82). 1961. Cet exemplaire
Le début des années 1980, dominé par la Stratocaster, fut présentelemanche rac-
f bl \ Gib L l : it t diti Il N Courcl propose en
assez peu favorable à Gibson : les guitares traditionnelles, à option, un autre élé-
sonorité épaisse, et équipées de micros humbuckers, ne ment qui visait à attirer a
correspondaient pas à la nouvelle musique fondée sur le ta a Te
2TE À . + 2 a MelOQY Maker à c petites mains.
synthétiseur. Même les musiciens de heavy-metal, attachés Étune SC ctheor
aux Gibson, avaient opté pour des Fender. Compte tenu du serva jusqu’à sa dispari-
précédent historique, la compagnie Gibson s'attendait peut- tion en 1971.
être à ce que la mode revienne vers ses instruments. Mais
vers 1985, apparut une nouvelle tendance, la « Superstrat »,
d'inspiration Fender, et une fois encore, Gibson en fut le
grand perdant. Au début des années 1990, Gibson obtint un
plus grand succès en revenant à ses modèles classiques. oies
et d'une seule pièce était
peu onéreuse à produire.

La Custom SG, 1990 La Special SG, 1963 LÀ


La Custom SG à trois La forme de la caisse
micros remplaça la ver- SG remplaça celle de la
sion portant le logo Les Special de 1961. Ce
Paul en 1962, et fut modèle, équipé de
produite jusqu’à 1979, micros P90, fut fabri- 1 |&
avec différentes modifi- qué jusqu'à 1971. ET Na
# EE
cations au niveau de la © |MELOËY MAKER
ER
forme et de l'équipe-
ment. Le modèle origi- Les micros De type sim-
nal des années 1960 fut ple, à ressort unique, ils
réédité en 1986, et cet étaient semblables aux
modèles moins coûteux
exemplaire montre que de Fender.
Gibson réussit parfaite-
ment à recréer le style
de ce millésime.
GIBSON 89

LA DATATION DES GIBSON et de reproductions. Voici une indication très


Comme pour de nombreuses marques, les numéros approximative: 100-99999 = 1961-1963
de série de Gibson ne fournissent parfois qu'une 000001-099999= 1967
indication approximative de la période de 100 000-199999= 1963-1967
production d'une guitare particulière. Il faut 200000-299999= 1964-1965
souvent examiner de plus près certains détails de 300000-599999= 1965-1969
fabrication et les équipements utilisés pour trouver 600000-999999= 1966-1969 |
la date de naissance d’une guitare. Pour compliquer encore la situation, les |
ë ak ; nombres situés entre 000001 et 999999 furent à
Les numéros de série des Gibson nouveau utilisés entre 1970 et 1975
De 1953 à 1961, les guitares solid-body peuvent Les numéros à 6 chiffres précé“dés des lettres C,
être datées d’après le premier chiffre du numéro D, E et F furent utilisés de 1974 à 1975 ; on créa
de série qui en compte 5 ou 6. Par exemple : ensuite un système à huit chiffres, dont les deux La Les Paul 1955 La Firebird 1990
5 8274 = 1955, 910857 = 1959, 00195 = 1960, premiers étaient codés pour indiquer la date (par Le numéro de série ins- Le numéro qui figure
01 2602 = 1961, etc. exemple : 99= 1975 ; 00 = 1976 ; 06=1977). crit à l'arrière de la tête au dos de cette tête
De 1961 à 1975, il n'existait pas d'ordre À partir de 1977, un sy stème simple fut enfin de cette guitare appar- utilise la méthode plus
chronologique, mais il y eut beaucoup de confusion adopté, dans lequel le 1% etle 5° chiffres tient au premier sys- logique de Gibson adop-.
indiquent l’année. cl : 87684 832 = 1984. tème de datation utilisé. tée à partir de 1977. |

Briser les traditions


La compagnie Gibson est fermement ancrée dans
/ la tradition, ce qui lui a posé des problèmes pour
=) vendre ses idées nouvelles. Les guitaristes sont
Se
plutôt conservateurs par nature, et recherchent
invariablement les anciens modèles classiques
==
(le plutôt que les nouvelles guitares produites par
Gibson pour suivre les tendances modernes.
La S1 de 1976 vissé. Le spécialiste des Il y eut une période, pendant les années 1970 et
Produit de 1975 à micros Bill Lawrence au début des années 1980, où Gibson s’efforça
1980, ce modèle pré- avait CONÇU ses Circuits vraiment de rajeunir son image. Malheureusement,
sentait un manche SPECIAUX. cela coincida avec une baisse de qualité dans les
usines. C’est la raison pour laquelle aucune des
nouvelles guitares produites durant cette période
ne rencontra le succès désiré, et c'est aussi
pourquoi elles n’attirent pas davantage les
collectionneurs aujourd’hui.
Ce n’est que lorsque la compagnie changea de
direction, en 1986, que les attitudes se
transformèrent chez Gibson, et depuis lors, on a
misé sur le besoin de « nouveaux modèles
anciens » à des prix abordables, en rééditant les
La Victory MVX fornien. Gibson avait classiques et en évitant généralement les formes à
de 1982 cependant associés des
la mode ou trop modernes.
En 1981, Gibson réagit micros humbuckers tra-
au regain de popularité ditionnels et un micro
de Fender en produi- central à ressort unique
sant cette solid-body, pour tenter de créer
nettement influencée une guitare répondant à
par le grand rival cali- tous les besoins.

La Corvus III marché la compagnie


de 1983 Gibson espérait ainsi
Ce modèle à caisse en atteindre ; la Corvus
forme d’ouvre-boîtes fut sombra sans laisser de
produit en 1983. On se trace deux ans plus
demande encore quel tard.

L’Artist RD de 1978 comportait des circuits


Cette série, lancée en actifs très complexes. Carlos Santana
1977 à la suite d’une Ce fut un mariage mal- Ce dépliant Gibson de une solid-body entière- |
collaboration avec la heureux du traditionnel 1973 montre Santana ment en érable qui fut
compagnie Moog, et du moderne. tenant la nouvelle L6S, produite jusqu'à 82.
90 LA SUVTAUIRE ElRECMRRIIQ
UE SO MIIDEB©\D\

FrAMERIQUE :LES ANNEES OÙ ET 6Us La tête Cette forme


« chauve-souris », avec les
ous allons maintenant passer en revue, au-delà de six mécaniques du même
côté, fut modifiée vers 65.
Fender et de Gibson, les autres fabricants américains La tête des guitares pré-
sentait trois mécaniques
qui commencèrent à produire des instruments solid-body de chaque côté.
dans les années 1950 et 1960. Il s'agit de marques connues,
comme Epiphone, Rickenbacker et Gretsch, ou de compagnies La Dwight 1962
plus petites, telles que Hallmark, Premier et Micro-Frets. (à droite)
Le détaillant américain
Beaucoup d’autres compagnies ont prospéré durant cette Dwight commanda un
période, profitant de la demande très importante de guitares. modèle sous son propre
Harmony et Kay étaient deux sociétés établies à Chicago, qui label à Epiphone au
début des années 1960.
produisirent une gamme très étendue d'instruments sous La guitare était en réa-
d'autres noms, comme Silvertone, Regal, Airline et Old Kraftsman. lité une Coronet d'Epi-
De toutes les marques présentées ici, trois ont survécu phone, mais elle portait
e logo Dwight sur la
jusqu'aux années 1990, et sur ces trois survivantes, seule tête et un motif en D
Rickenbacker n'avait pas succombé à l'attrait du déplacement sur la plaque de protec-
d'une partie de sa production vers l'Extrême-Orient. tion. La production fut
relativement limitée, ce
qui la rend très rareg#
La Sweptwing aujourd'hui.
de Hallmark
Cette société califor-
| nienne, dont l'existence
| fut brève, fut créée par
un ex-employé de Mos-
rite, Joe Hall, à la fin
des années 1960. La La touche Des blocs de
Sweptwing fut son seul repère étaient utilisés sur
| modèle ; elle existait en cette Deluxe ; la version
Custom possède quant à
plusieurs versions : elle des incrustations de
double manche, semi- forme ovale.
basse, basse et 12 cor-
des ainsi que sous le
format classique solid-
body à six cordes, pré-
senté ici dans un Colo- La caisse /nitialement de
forme symétrique à deux
ris de bois vernis. encoches, ce modèle fut
transformé vers 1965, le
côté gauche étant
rehaussé. La Crestwood
Deluxe d’Epiphone,
1966
Au début des
années 1960, Epiphone
lança une gamme de
guitares solid-body qui
présentaient toutes la
même silhouette. La
Crestwood Deluxe
constituait le modèle
haut de gamme de
cette série, suivie par la
Crestwood Custom, la
Wilshire, la Coronet et
l'Olympic. Toutes ces
guitares furent fabri-
quées jusqu’à 1970.
Epiphone
Gibson racheta la compagnie Epiphone en 1957 et
Les micros La Deluxe
produisit bientôt l'équivalent chez Epiphone de possède trois mini-
son propre modèle Melody Maker, l'Olympic humbuckers ; la Custom
Special. Une solid-body d’une nouvelle forme fut n'en avait que deux.
ajoutée par la suite (à droite), avec des éléments
qui correspondaient plus ou moins à ceux des Le vibrato /] s'agit ici de
séries SG de Gibson. La production américaine des l'élément Trem-0-tone
fabriqué par Epiphone.
Epiphones cessa en 1970 ; les solid-body
fabriquées depuis sont originaires du Japon, et par
la suite, de Corée. Depuis 1989, certains modèles
solid-body Epiphone sont à nouveau produits aux
Etats-Unis.
ETATS-UNIS 91

La Premier La Golden Melody La Combo 800 Les solid-body


Il s'agissait d’une sous- Ca de Micro-Frets de Rickenbacker, de Rickenbacker
marque de la compagnie D. La compagnie Micro-Frets, 1957 La compagnie califor-
Multivox, établie à New LR 1 établie dans le Maryland, La gamme des Combos, nienne est plus connue
York. Les solid-body de Le. produisit des guitares dans les premières guitares pour ses guitares élec-
Premier produites dans les les années 1960 et 1970. électriques modernes tro acoustiques (voir
années 1950 et 1960 Elle était spécialisée dans de Rickenbacker, fit pages 148-149), mais
étaient dotées d'une corne les éléments novateurs, son apparition en 1954. ses premiers modèles
gauche caractéristique, de comme le Micro-sillet et le Il existait deux versions électriques solid-body
forme enroulée. D’au- vibrato Calibrato, qui figu- de base : la Combo 600 furent fabriqués plus
tres, comme le modèle rent tous les deux sur était munie d'un seul tôt encore. Rickenba-
présenté ici, portaient cette Golden Melody, et micro. Les premières cker a produit de nom-
des plaques de protec- dont le but était d'amélio- Combo 800, comme breuses guitares solid-
tion en plastique aplati rer la sonorité. Certains celle qui est présentée body, mais quelques-
agrémentées d'une modèles étaient également ici, semblent également unes seulement resti-
multitude de réglages. dotés d'un émetteur radio ne posséder qu'un tuent le meilleur du
Par la suite, les solid-body intégré, une idée très en micro « fer à cheval », caractère et de l’image
de Prernier furent équipées avance sur son temps. mais il s’agit en fait de la compagnie, le tout
d'une tête à six mécaniques d'un élément à double sous un emballage
du même côté, d'éléments ressort. Les modèles moins encombrant que
importés, et Ë fabriqués plus tard pos- celui des volumineuses
d'une caisse en sèdent deux micros électro acoustiques.
plastique. séparés. Dans ce domaine, les
modèles les plus réussis
sont ceux de la
série 600, fabriqués à
partir de 1962.

La 6129 Silver Jet


de Gretsch, 1957
En 1955, la compagnie
Gretsch lança ses
modèles Jet, qui exis-
taient en trois cou-
leurs : la Duo Jet noire,
Les incrustations Ces la Silver Jet argentée,
blocs « à bosse » succédè-
Les micros Les deux élé- rent aux blocs simples
et la Jet Firebird rouge.
ments Dynasonic de DeAr- d'origine, et furent eux- D'autres versions furent
en mêmes remplacés par des ensuite produites en
> ovales pointus » en 3 ”] Ô
remplacés par des hum- 0er CR DER d autres coloris très
buckers Filter Tron dès la < vifs.
fin des années 1950.

L’Astro Jet de
La caisse Cette forme à
encoche unique céda la Gretsch (ci-dessous)
place à une double enco- Cette solid-body de
che à partir de 1962. forme très particulière
fit son apparition en
1965. C'était la 1"° fois
Gretsch que Gretsch s’écartait
Un certain nombre de modèles Gretsch solid-body des silhouettes tradi-
furent produits dans les années 1950 et 1960, et tionnelles. La tête pré-
sont aujourd'hui très recherchés par les collec- sente 4 mécaniques
tionneurs. Il s’agit notamment de la 6121 Chet d'un côté et 2 de l’autre.
Atkins et de sa cousine fabriquée sous la
marque G, la 6130 Round Up, de la très rare 6134
White Penguin, et de la 6132 Corvette, ainsi que
sa partenaire de couleur pastel, la 6106 Princess.
Les guitares Gretsch plus récentes ne suscitent pas
les mêmes passions : c’est pourquoi Gretsch a
choisi de faire rééditer les solid-body de 50 dans
son usine du Japon fin 80.
92 FAC UNTA REA O@MRIIQUIESIONRIDS BIO

La tête Les mécaniques

L AMERIQUE DES ANNEES 7()


bloquées produisent une
tonalité plus stable.

u cours des années 1970, le nombre de fabricants de La guitare Shark


Baritone de Veillette-
guitares électriques aux Etats-Unis augmenta Citron (à droite)
considérablement. Même des créateurs de modèles Joe Veillette et Harvey
coustiques classiques s'intéressèrent à ce marché, et Citron commencèrent à
\ produire des instru-
on vit apparaître une multitude de nouvelles marques créées ments à la fin des
par des compagnies de toutes tailles. Cette concurrence années 1970, et fabri-
croissante obligea les fabricants à affirmer leur propre quèrent toute une
gamme de guitares aux
identité, ce qui provoqua l'apparition de nombreux modèles formes alambiquées. Ce
très originaux. Mais la plupart d'entre eux n’exercèrent modèle Baritone fait
aucune influence sur les goûts des guitaristes, et bon nombre partie de la Série S du
début des années 1980,
de ces marques disparurent assez rapidement. Ces échecs des inspirée par la solid-
formes les plus originales incitèrent beaucoup de créateurs body Thunderbird de
américains à revenir vers des modèles plus sobres dans les Guild. Le manche est
très long (73 cm), et
années 1980 et 1990. son diapason est plus
grave que la normale :
il s'agissait de "
combler l'espace
vide séparant
La Paul Reed Smith la guitare de la
EG4, 1990 basse.
Le modèle EG marque
un changement relative-
ment important chez Les incrustations Les
PRS, avec une plaque points présentent des sec- La construction Cette
de protection équipée tions contrastées qui don- guitare possède un man-
de deux micros option- nent un effet de « crois- che en érable prolongé, et
sant de lune ». des « ailettes » d'érable
nels supplémentaires,
placées de part et d'autre
et un manche vissé de pour constituer la caisse.
22 frettes. Cet exem-
plaire datant de l’année
de lancement fut le pre-
mier modèle PRS d'in-
fluence Fender à être
vendu en Grande-
Bretagne.

La caisse L'intérieur des


encoches est chanfreiné.

Les contrôles Le volume


principal, un sélecteur
pivotant, et l'interrupteur
des tonalités « douces ».

La Paul Reed Smith,


1986
Paul Reed Smith Ce fut la première gui-
Les modèles de ce luthier établi dans le Maryland tare PRS importée en
marquèrent considérablement la fin des Grande-Bretagne, mais
années 1980. Smith commença à fabriquer des sa production avait
guitares dans un grenier en 1975, et en 1982, il débuté aux Etats-Unis à
était parvenu à cette forme aujourd’hui très la fin de l’année précé-
célèbre. Elle associe, sous un emballage moderne, dente. Sa forme n’a pas
le meilleur des traditions de Fender et de Gibson, été modifiée depuis, y
mêlant leurs styles, leur construction et leurs compris les éléments
sonorités pour produire une guitare d’un particuliers, comme le
« nouveau type ». En 1985, Smith monta sa propre vibrato, simple mais
usine. très efficace.
ETATS-UNIS 93

L'EMI8 de Martin, La Breadwinner La S70D de Guild,


1980 La compagnie d'Ovation, 1975 Lo 1979 Les premières
Martin est beaucoup Egalement plus connue Yo? solid-bodys de Guild
plus connue pour ses pour ses guitares acous- ê« INA = furent les modèles
guitares acoustiques à tiques (et électro- FN Polara, Thunderbird et
table plate, mais il lui acoustiques), la compa- 4! \2 + JetStar dans les
est arrivé de faire des gnie Ovation produisit années 1960. Elles
incursions dans le quelques modèles élec- furent suivies par les
domaine des électri- triques, dont le premier gammes « M » et «S »
ques. Ses premières fut la Breadwinner, lan- d'influence Gibson dans
solid-body furent pro- cée en 1971. Sa forme les années 1970. Le
duites en 1979, et cet originale limita le nom- modèle présenté ici
© xemplaire montre bien bre des ventes de cette appartient à la troi-
le style Martin classi- guitare, comme de la sième génération des
que, avec la table en Deacon Deluxe en solid-body de Guild,
bois laminé. Une 2° 1972. Ovation fabriqua lancée en 1977, et dont
série suivit en 1980, d'autres électriques, de la forme originale ne fut
comportant des guita- forme plus tradition- pas très populaire.
res à table sculptée nelle, comme la Prea- D’autres guitares leur
dotées d’un circuit inté- cher et la Viper (toutes succédèrent, mais tou-
gré actif. Ces modèles deux en 1975). Aucune tes se révélèrent des
ne connurent pas un d’entre elles ne connut échecs, et Guild
grand succès, un grand succès, et abandonna les
et Martin Ovation renonça aux guitares solid-
interrompit sa guitares électriques body en 1989.
fabrication en vers 1985.
1983.

La caisse Cela ressemble


à un manche prolongé,
mais il s'agit en fait
d'un manche collé.

La caisse Cette encoche


supplémentaire était con-
çue pour améliorer l'équi- RS
libre de la guitare quand L
le musicien était assis. La Model 88 Ventures classiques, de
Les catalogues américains de Mosrite, 1988 forme asymétrique. Les
Les compagnies Dean (ci-dessous) affaires baissèrent
(créée en 1979), Hamer | Semie Moseley créa la ensuite, mais Moseley
| (1975) et BC Rich (1979) compagnie Mosrite dans
les années 1950, et il
tenta de nombreux
retours, dont l'un pro-
sont toutes prin-
cipalement connues connut un grand succès duisit ce modèle rénové
| pour leurs premiers lors de la décennie sui- de 1988.
| modèles solidbody vante avec ses modèles
| à forme originale.

DEAN GUITARS

La T60 de Peavey, compagnie fut l’une des


1979 (ci-dessous) premières à utiliser les
Hartley Peavey fonda la méthodes de produc-
compagnie Peavey Elec- tion en série assistée
tronics en 1966, et pro- par ordinateur. De
posa bientôt une nombreux autres modè-
gamme très importante les ont été créés
d'amplificateurs, avant depuis, tous d’excel-
d'y ajouter les guitares lente qualité et très
à partir de 1978. Cette fiables.
94 LA GUITARE ELECTRIQUE SOLID-BODY

DES NOUVEAUX MATERIAU Y La Guitarlin de


Danelectro, 1966
Cette compagnie du
es guitares ont toujours été traditionnellement en bois, New Jersey fut créée
mais certains fabricants ont parfois utilisé d’autres par Nathan Daniel à la
fin des années 1940
matériaux, pour des motifs économiques ou pour pour fabriquer des
améliorer la sonorité des instruments, leur solidité ou amplificateurs. Elle pro-
leur aspect. On a essayé les métaux et les plastiques depuis duisit également des
guitares de 1956 à
les années 1920, pour leurs qualités apparentes de résistance 1968, qui offraient tou-
et de sonorité. Certains plastiques permettaient également tes de grandes possibili-
une production plus rapide. Toutefois, le travail de ces matières tés pour un prix très
raisonnable. Danelectro
présenta
6 souvent de nouveaux problèmes
à aux fabricants, ét Le sillet Ceélire
néalique modèle à a Le
certains guitaristes trouvaient le contact des métaux assez cette époque, mais c'était matériaux bon marché
aussi un élément caracté-
froid et l'aspect du plastique trop mesquin. Ce n’est que dans stique de la compagnie et construisait ses ins-
truments de manière
les années 1980, avec l’arrivée de nouveaux matériaux ut simple et efficace. Les
comme le graphite (voir page 174) que les musiciens caisses étaient en Isorel
acceptèrent enfin les alternatives au bon vieux bois. sur bois, équipées
d'éléments de base et
de micros fabriqués à
pt M ne partir de tubes de
de Travis Bean, 1977 | 3 fe Ce modèle en rouge à lèvres. Cette
(à gauche) 3 compte 32. combinaison fonctionna
Pour éliminer le carac- | TRAVS DEAN INCORPORATED étonnamment bien, et
tère instable des man- de nombreuses Danos
ches en bois, Travis
économiques sont
Bean mit au point ce
aujourd'hui vendues
manche d'aluminium en
très cher.
Californie en 1974. Le
métal augmentait le
volume et la tenue,
mais le contact froid du
manche mena ces guita-
[BAL res coûteuses et d’ex-
L cellente qualité à Le catalogue Les micros La guitare est
l'échec. La production La couverture présente Fe os ee.
fut interrompue en un châssis de TB en | unique, surnommés
1979 plein vol. « tubes de rouge à
lèvres ».

Le manche dessiné
par Kramer |
Cet extrait du catalogue |
montre un schémaen |
La 450G de Kramer, coupe du manche.
1977 Gary Kramer,
ancien associé de Tra-
vis Bean, fonda sa pro-
pre compagnie dans le
New Jersey en 1975. Il
produisit des guitares à
partir de 1976, en pour-
suivant et en amélio-
rant le concept du man-
che en aluminium. En
1985, les guitares Kra-
mer revinrent complè-
tement aux manches en
bois, ce qui leur valut
un grand succès.
ETATS-UNIS 95

La Veleno (à gauche)
John Veleno fabriqua
ses guitares très origi-
nales en Floride au
début des années 1970.
Elles étaient presque
entièrement en alumi-
nium, y Compris la F- La Dan Armstrong
caisse, le manche, et la ;. d'Ampeg, 1969
touche. Il existait diffé- Armstrong conçut ce
rentes options pour les modèle pour la compa-
micros et la finition, et be Ga gnie Ampeg, en utili-
la tête très particulière
était incrustée d'un a
la gauche, et celle des
DEN
sparent pour améliorer
rubis. National vers la droite. sa tenue, d’où son sur-
nom répandu de « gui-
tare transparente ».
Elle fut fabriquée de
1969 à 1971.

La KG2A
x de Kalamazoo, 1969
Gibson affronta la con-
currence des prix
venue d'Extrême-Orient
en construisant cette
guitare en carton bon
marché. Pour cette
La caisse Valco nommait occasion, la Compagnie
sa fibre de verre « Res-o-
glas ». Elle était décrite reprit l'une de ses
comme une « résine anciennes marques,
polyester incrustée de fils Kalamazoo.
de verre pur ».

L’UKII d’Ovation,
1980
Cette guitare électrique
solid-body, dont l’exis-
Les micros Trois élé- tence fut brève, présen-
LME
pour éviter
one
« la sonorité
tait
ë
une6 caisse révolu-
:
fondue des cordes ». tionnaire de plastique
Le sélecteur // permet a ; a. monté sur un cadre en
de choisir les micros. À pe .__ dé ) aluminium.

Du bois au plastique
À l’avenir, les fabricants de guitares seront obligés
Les réglages du
volume. //s ajustent le
de trouver d’autres alternatives au bois. Les bois
volume de chacun des de qualité sont en effet déjà assez rares, et
trois micros. l'utilisation de quantités importantes de certains
bois va à l'encontre des préoccupations
La Glenwood 95 : : '
: écologiques de notre époque. Un embargo pèse
de National, 1964 84 quelques bois, in
déjà sur DE très
tandis que d’autres,
(à droite) rares sont trop coûteux pour des guitares
La compagnie Valco produites en série. On leur préfère désormais les
était propriétaire de la variétés moins onéreuses, comme le tilleul. La
marque National dans tendance va aujourd’hui vers l'association de bois
les années 1960, et elle et de matières synthétiques, comme le plastique
produisit une gamme d’ébonol (pour les touches), et le graphite de
de guitares à caisse en carbone (pour les manches).
fibre de verre, desti-
nées à accélérer la pro-
duction en abaissant Les réglages de tonalité
les coûts. Malheureuse- Ces trois boutons permet-
tent d'ajuster la tonalité
ment, ces modèles des trois micros.
s'avérèrent plus oné-
reux que prévu. Il exis- Le chevalet Cet élément
tait également des gui- Siver-Sound est équipé
d'un micro de contact
tares Newport en fibre intégré.
de verre, et des modè-
les Westwood de forme
similaire.
96 LA GUITARE ELECTRIQUE SOLID-BODY

LES SUPERSTRATS |La Custom Shop


! Soloist de Jackson,
L
4
1988 On remarque la ï
a compagnie fondée par Grover Jackson en Californie tête de la Soloist, incli- AL |
peut se réclamer de l'invention de la guitare dite née vers l'arrière, pour
« Superstrat », un modèle raffiné et réactualisé de la assurer une bonne ten-
sion des cordes. Les
Stratocaster de Fender (voir page 72). De 21 frettes sur Custom Shop de Jack-
la Strat, on passa à 24, ce qui augmenta le registre de L'accès aux fret- + {ll
son sont fabriquées tes supérieures // | | |
l'instrument, et les encoches approfondies permettaient un selon les spécifications est favorisé par 3 |1
des musiciens, à celte encoche . dl
accès facile à ces frettes supplémentaires. Cela donnait à la approfondie, résul- 1 |
l'exemple des mini-
guitare des cornes plus longues. interrupteurs qui
tant de la cons-
truction de la gui-
É
L
(l
A
Les superstrats haut de gamme présentaient un manche figurent sur x {are avec le
ce modèle. manche.
prolongé de préférence au manche vissé plus fréquent chez
Fender, avec sa jointure volumineuse. Cette nouvelle forme
facilitait également l'accès aux frettes supérieures. La
superstrat ajoutait la puissance d’un micro humbucker aux
micros classiques de la Strat, et le vibrato simple Fender
laissait place à un système à verrous très complexe.
La première Superstrat de Jackson fut la Soloist, lancée en
1980. Elle comprenait toutes ces innovations, ainsi qu’une
tête de forme nouvelle, pointue et « tombante ». Depuis lors,
Jackson a construit des variantes de cette guitare aux Etats-
Unis, ainsi que différentes gammes orientales sous les
marques Jackson Pro, Charvel et Charvette.
Les micros La dispo-
sition standard sur les
Superstrats : deux
MmüCros à ressort uni-
que et un humbucker
à l'arrière.

La caisse Parmi les


autres graphismes proposés,
on peut citer « le cimetière aux
crânes », « l'échiquier psychédélique »,
el la « vision d'ailleurs ».

per 1]

Le vibrato De type Floyd


Rose très solide et à verrous.
ETATS-UNIS 97

La touche en érable Za
plupart des Superstrat ont
une touche en bois de
rose ou en ébène.

La Spectrum de tonalité actif, une


de Charvel, 1989 plaque de protection
Cette guitare japonaise (inspirée de la forme
est différente de la originale de la Precision
Superstrat classique. Bass de Fender), et une
Elle possède un circuit tête inversée.

Le vibrato à verrous pouvaient pas bouger, elles ne pourraient pas non


La disposition de « débrancher » l’un
Les premiers vibratos, comme les systèmes Fender plus se désaccorder. Le Néo-Zélandais Dave Storey
des micros des deux ressorts. On
et Bigsby, étaient conçus pour une utilisation verrouillait les cordes au niveau du sillet sur son
Les guitaristes ont sou- peut ainsi retrouver le
douce et expressive, et dans l'idéal, uniquement vibrato, qui fut commercialisé par la compagnie
vent souhaité que leur son du micro à un seul
pour abaisser le diapason des cordes. Mais les américaine Kahler. L'Américain Floyd Rose poussa
Strat prenne une ressort, et une Supers-
guitaristes commencèrent ensuite à exiger de plus cette innovation plus loin : il adapta des chevilles
sonorité plus puissante, trat dotée de cet équi-
grandes variations, ce qui mit en évidence les de verrouillage au niveau du sillet sur chaque
comme celle des Gibson. pement peut restituer
faiblesses inhérentes à la conception de ces corde. Ces deux systèmes utilisaient des réglages
La Superstrat répond à toutes les sonorités
éléments. Le principal problème auquel se montés sur le chevalet, pour permettre de petits
ce besoin en rempla- classiques de Fender,
heurtaient les guitaristes avec ces premiers ajustements après que les cordes aient été fixées.
çant le micro à ressort ainsi que les sons plus
vibratos concernait la stabilité du son : ils La popularité du vibrato à verrou augmenta avec
unique du chevalet par graves et plus puissants
constataient que ces éléments ne replaçaient pas l’arrivée d'une nouvelle race de guitaristes, au jeu
un humbucker. De plus, du humbucker, et ce
toujours les cordes sur un diapason précis après rapide et puissant. L'efficacité de ces nouveaux
| ce micro est doté d'un dans n'importe quelle
utilisation. systèmes permettait à ces musiciens de tirer de
| mécanisme permettant combinaison.
La solution qui apparut à la fin des années 1970 leur guitare des sons qui se situaient bien au-delà
consistait à verrouiller les cordes : si elles ne de son registre normal. Le modèle Floyd Rose
La Custom Shop domine aujourd'hui le marché, et la plupart des
Soloist de Jackson, Superstrats sont équipées de ce vibrato, ou de
1990 (à droite) l'une de ses nombreuses variantes brevetées.
Cet exeniylaire
superbe, de couleur La USA Soloist
bois éclairci, possède de Jackson, 1990 (ci-
une table en érable feu dessous)
et des équipements Un exemple du gra-
dorés. À partir de 1990, phisme utilisé par Jack-
le logo classique de son, proposé en option
Jackson fut réservé aux La touche Les incrusta-
sur les modèles fabri-
modèles Custom Shop. tions en « alleron de qués aux Etats-Unis.
requin » sont caractéristi- Cette décoration parti-
ques de Jackson. culière porte le nom de
« Coucher de soleil
californien ».

La EC36 de
Washburn, 1988 La poignée Cette ouver-
ture dans la caisse forme Le sillet Trois chevilles
(à droite) une poignée. spéciales fixent les cordes
Cette Superstrat japo- à cet endroit.
naise portait « l’enco-
che agrandie de Ste-
phens », caractéristique
de Washburn. Cette
forme permettait un
accès facile aux 36 fret-
tes, un nombre sans
précédent pour une
solid-body électrique. Sa
compagne, l'EC29, ne pos
sédait que 29 frettes, mais \
La caisse Cette finition
elle était équipée d'un Washburn était nommée
micro supplémentaire. « Magma Blanc ».
98 LA GUITARE ELECTRIQUE SOLID-BODY

JIM BURNS
près des débuts modestes sous le nom de Burns-
Weill en 1959, la compagnie de Jim Burns devint la
plus prospère de Grande-Bretagne durant sa grande La Scorpion de Jim
Burns, 1983
époque dans les années 1960, exportant des Le nom de ce modèle
instruments de haute qualité dans le monde entier, et fait référence à la forme
contribuant de manière importante à l’évolution de la très particulière de la
> à caisse de cette guitare,
guitare électrique. datant de 1979.
En 1965, la compagnie américaine Baldwin racheta les
sociétés de Burns, après avoir été devancée par CBS dans
sa tentative de rachat de Fender. Cela marqua le début du
déclin pour Burns, dont la production cessa en 1970. Mais La Vibra-Artiste
de Burns
le nom de Burns n'était pas mort, et après une brève Ce fut la première gui-
liaison en 1969 avec la compagnie British Hayman, la tare solid-body produite
nouvelle société Burns fut lancée en 1974, proposant une par Burns (1960-1962),
gamme très originale de guitares électriques solid-body. La ne pes
production se poursuivit jusquà 1977, mais les guitares ne très complexes.
reçurent pas un bon accueil.
Deux ans plus tard, Jim Burns tenta un autre retour avec ;
une nouvelle compagnie et une nouvelle gamme de
La UK Flyte
guitares, où on trouvait des rééditions d'anciens modèles de Burns, 1977
aux côtés de nouvelles formes encore plus surprenantes. Cette silhouette semble
avoir été influencée par
la forme du Concorde.
Les micros 7rois élé-
ments Ormston Burns
Ultra-Sonic à ressort
unique.

La couleur Cet exem-


plaire de 1964 présente
une rare finition rouge au
lieu du noir habituel sur
ce modle.

Hansen ee
La GE SE GNU CONS DUR RS DR SONR SRI ISERE RS
}

Î F1
Le
7)
*
3

C2

Les réglages On voit ici


(de gauche à droite) le
volume ; la tonalité ; un
sélecteur de circuit à 2
voies ; et un sélecteur de
micro à 4 voies, avec les
basses, les aiguës, le son
Wild Dog et le Split Sound.
AUIR@IPIER00

Les premières de Burns Des pièces de collection


LE FOND mière version. De profil, Jim Burns et son équipe n'étaient jamais à court La Marvin des années 1960 est la plus recl erchée
ET LES ECLISSES on remarque à quel d'idées originales, dont se réclamèrent souvent par des guitares Burns. La demande, très forte,
Sur la photo de dos, on point les cornes de la la suite d’autres compagnies. s'explique surtout par le fait que les Shadows
peut voir le manche vis- caisse sont courbées L'Artist de 1960 possédai un manche collé sans avaient adopté ce modèle, qui ne fut cependant
sé,qui a remplacé le vers l'avant. talon et ur e touche à 24 fre tes. La Bison de 1961 fabriqué qu'à 350 exemplaires. Les différentes
manche collé de la pre- était équip ée d’une boîte de réglage de la tige de guitares Bison viennent ensuite sur la liste des
renfort, permettant d'ajuster l'inclinaison du collectionneurs, tandis que la plupart des autres
manche, e , de micros à faib e impédance qui instruments de Burns sont nettement moins
offraient une plus grande clarté sonore. La TR2 de recherchés.
Burns en 1963 fut la première guitare dotée d'un
circuit acti f permettant d'augmenter la tonalité. La
Marvin de 1964 possédait un vibrato couteau, et la
Virginian de 1965 était mur ie d’un micro à ressort
tassé.

La tête parchemin
Cette forme fut propo-
sée par Hank Marvin
pour la Marvin de
Burns.

| Les dépliants
ORMSTON publicitaires
Les dépliants promo-
BURNS tionnels de Burns com-
portaient souvent une
prose colorée et
enthousiaste, vantant
« l'impact amorti des
circuits Burns uni-
ques », et « la réaction
des cordes, semblable à
celle de la détente
d'une arme ».

THE FINEST IN MUSICAL encineerine fe64es


LONDON

TMS on cuit

La Baby Bison
de Baldwin (à droite)
En 1965, Burns dessina La Bison (ci-dessus
une version plus petite à gauche)
et moins coûteuse de Cette deuxième version
la Bison, réservée à (1962-1964) remplaça
l'exportation. La plu- le modèle précédent
part de ces modèles équipé de quatre
portaient cependant la micros (1961-1962), et
marque Baldwin. Une fut suivie par la Bison à
guitare différente appa- tête redessinée en
rut plus tard, avec une forme de parchemin
tête modifiée. (1964-1965).
100 LA GUITARE ELECTRIQUE SOLID-BODY

LA GALERIE DES FABRICANTS BRITANNIQ LES ?


| existe un contraste intéressant entre l'impact
considérable de la musique britannique dans le monde
entier lors des 30 dernières années et l'influence
relativement mineure des fabricants de guitares de
Grande-Bretagne. Au cours des années 1960, seules quelques Bond
Cette guitare en gra-
marques anglaises eurent un impact significatif sur le marché phite équipée de
intérieur. La plupart des guitaristes britanniques semblaient voyants de lecture des
préférer les instruments d'importation. réglages et d’une tou-
che en escalier fut con-
Bien que les guitares anglaises aient souvent offert une çue par le fabricant
qualité supérieure pour un coût moins élevé, elles ne écossais Andrew Bond.
semblent pas bénéficier de la même mystique qui entoure les Son lancement impres-
sionnant en 1984 fut
guitares américaines. L'utilisation des guitares britanniques suivi par une série de
semble limitée le plus souvent aux débutants ou aux patriotes problèmes de produc-
enthousiastes. Seules les marques Burns et Vox obtinrent un tion, et son prix de
Les matériaux Le man- vente croissant finit par
succès notable à l'exportation, et la plupart des modèles che prolongé et la caisse anéantir les espoirs
fabriqués en Grande-Bretagne étaient réservés à la sont en fibre de carbone
moulée. qu'elle avait soulevés.
consommation intérieure. Malgré des investisse-
La concurrence ments considérables, la
compagnie sombra en
L’afflux de la concurrence étrangère, provenant 1986, après n'avoir
principalement d'Extrême-Orient, a entraîné la disparition vendu que très peu
d'un grand nombre de compagnies anglaises. Elles ont été d'instruments.
remplacées par de nombreuses sociétés d'envergure limitée
qui proposent des guitares généralement haut de gamme,
fabriquées à la main en séries limitées. La touche ÆJ/e présente
des « marches » en dents
L'écran Un écran digital de scie à la place des fret-
ee lumineux indique le
niveau des réglages et la
tes normales.

puissance des micros

y| 0%

La Cody L'Isis II de Karnak


de Ned Callan De 1985 à 1987, les
Ned Callan est un pseu- fabricants écossais Mau-
donyme du fabricant rice Bellando et James
Peter Cook. Le style Cannell produisirent
caractéristique de la une gamme de guitares
guitare Hombre et de la à la forme nouvelle, qui
Cody (à droite) valut à portaient des noms
ces solid-body produites égyptiens appropriés.
Les réglages Des
en grand nombre dans sélecteurs de
les années 1970 le sur- MUCTOS à POUSSOÏr
nom de « Nobbly | ef un témoin lumi
Neds ». pour le volume.
EUROPE 101

Vox
En tant que l’une des
quelques marques
anglaises de renom
dans les années 1960,
Vox produisit certains
modèles qui sont deve-
nus depuis des classi-
ques de cette période.
Les plus célèbres sont Beherqoln és Shergold
sans doute les modèles Haurrader
L'ex-collaborateur de Burns Jack Golder créa cette
Phantom, en forme de compagnie à la fin des années 1960, fournissant
cercuells, et la série La Custom des instruments et des pièces détachées à des
Mk, notamment la MkVI Masquerader de fabricants anglais comme Hayman, Burns G. B.,
(à droite), surnommée Shergold (ci-dessus) puis Ned Callan. La propre gamme de guitares de
« la larmoyante ». Les Cette combinaison de Shergold, construite dans les années 1970 et au
guitares Vox ne se limi- couleurs inhabituelle début des années 1980, comprenait la Meteor, la
taient pas à une catégo- associe une Caisse vert Modulator, la Cavalier et l'Activator. Shergold fut
rie de prix, et leur La White Cloud éclaircie au centre et la dernière compagnie britannique qui fabriqua des
gamme très vaste et en de Hayman (à droite) des équipements noirs. guitares en grandes séries.
évolution constante
Les premiers modèles
comportait de nom-
Hayman firent leur
breuses formes et équi-
apparition en 1970, :
pements originaux.
conçus avec l’aide de
Les instruments Vox
Jim Burns et de Sher- |
provenaient de différen-
gold pour la sculpture
tes sources. Ce nom
du bois. La compagnie
apparut tout d’abord
Hayman dura jusqu'à
sur des modèles impor-
1975, et la White Cloud
tés au début des
fut l’un des derniers
années 1960.
modèles qu'elle pro- D _<
duisit.
La Triplemaster
de Fenton-Weill
(à gauche)
L’Apache de Vox La compagnie d'Henry
Certains modèles de Weil fut créée en
Vox étaient fabriqués 1959 ; elle a produit de
en quantités très limi- nombreuses guitares
tées. C'est le cas de g solid-body et semi-
cette Apache très rare . solids très reconnaissa-
des années 1960. Bon bles jusqu'à ce que la
marché et de forme ; fabrication s’interrompe
étrange, elle présentait au milieu des
les matériaux, les équi- années 1960. Cet exem-
pements et la construc- plaire date de 1962.
tion caractéristiques de
Vox. La Saphire III
de Wilson (à droite)
Wilson constituait une
émanation de Watkins,
et créait principalement
des modèles pour débu-
tants. La production
dura jusqu’à 1982.

Les catalogues uniformément


Contrairement aux ennuyeuse, et les guita-
dépliants colorés propo- res y sont décrites de
sés par de nombreux manière très rigide.
fabricants américains et Aujourd'hui encore, les
européens, la plupart luthiers britanniques
des brochures fabri- répugnent à présenter
quées en Grande- leurs produits de la
Bretagne lors de ces même manière voyante,
30 dernières années est mais efficace.
102 LA GUITARE ELECTRIQUE SOLID-BODY

LES FABRICANTS ALLEMANDS


La Hofner 175
(à droite)
Une version spéciale de
influence du rock and roll fut ressentie plus tôt en ce modèle possédait
une caisse couverte de
Allemagne de l'Ouest que dans les autres pays vinyle et une plaque de
européens, principalement en raison de la présence protection nacrée rouge.
des troupes américaines stationnées en Allemagne, et Lors des années 1960, la
demande de guitares
qui apportaient leur musique avec elles. Les instruments atteignit un tel niveau
américains étaient inaccessibles ou d’un prix inabordable, de que certaines COoMmpa-
sorte qu à la fin des années 1950, les luthiers allemands se gnies, pour accélérer la
production, utilisaient
trouvèrent confrontés à une demande croissante de la part du vinyle à la place de
des musiciens allemands qui souhaitaient reproduire les sons la peinture, très longue
qu'ils entendaient sur les disques de rock and roll américains. à appliquer.
Cela permit aux compagnies allemandes de prendre un net
avantage sur les autres fabricants européens, et très
rapidement, elles commencèrent à exporter des guitares vers
de nombreux pays — y compris les Etats-Unis, d’ailleurs. Les incrustations Les
La plupart des grands fabricants allemands — Holmer, repères classiques de Hof
ner, en forme de triple
Framus, Kira et Hoyer — étaient établis dans la région de barre.

Bubenreuth et d'Erlangen, et leur production continua à se


développer pour répondre à la demande générée par les
milliers de groupes nés de l'explosion de la musique pop dans
les années 1960.
Après cette apogée, arriva l'époque des imitations, une
phase des années 1970 lors de laquelle la plupart des
fabricants de guitares produisirent des copies de célèbres | 21!
Î

E ni
modèles Fender et Gibson. En raison d’un certain déclin de
l'attrait des guitares allemandes, lors de la décennie suivante, Fen LEE |

quelques grands noms disparurent.,


1

Les réglages Ce modèle


assez inhabituel est
dépourvu de boutons. 1
ne possède que des
molettes et des curseurs
pour la sélection des
micros et les variations de
tonalité.

La 176 Galaxie
de Hofner
Les guitaristes euro-
péens qui ne pouvaient
pas s'offrir de véritables
Fenders étaient attirés
par les solid-bodys pro-
duites par Hofner dans
les années 1960. A
défaut de la même
sonorité, elles avaient le
même aspect que les
Ke0e. originaux américains.
cn | La Galaxie était un
mélange classique d’élé-
ten ments Hofner et d'in-
lie D
fluence Fender.

Les 1" électriques beaucoup à la Les Paul,


| Des guitares comme la étaient nettement
| 54 de Roger (à droite) influencées par Gibson.
et la Hollywood 3 de Ces deux guitares furent |
Framus, qui ressemble fabriquées vers 1960.
EURISIAE 103

La Nashville La Telstar Standard La Star de Huttl La Tornado de Kira


de Framus és
nashuille |
de Hopf Le modèle Star de Kira est la marque du 12
La compagnie Fra- SORUXE La compagnie Hopf 1982 fut l'un des plus fabricant Johannes ©
mus, fondée en connut une longévité originaux de ce Klier, qui fonda cette c
1946, fabriqua de record. Créée en 1669, fabricant peu connu. compagnie en 1887. - cl
nombreuses guitares elle dura en effet jus- La qualité des guitares Durant les années 1960, MG
solid-body de type qu'aux années 1980. Huttl était certainement elle fabriqua de nom- 2448
@
Fender dans les Hopf produisit de nom- inférieure à celle des breuses guitares origi-
années 1960. Parmi les breux modèles solid- modèles créés par les nales, d'inspiration Fen-
modèles originaux créés body d'excellente qua- plus grands fabricants der, notamment cette
ensuite, on peut citer la lité dans les allemands. Tornado de 1966.
Jan Akkerman et cette années 1960 et 1970. Depuis lors, Kira se
Nashville de 1975, des- || Cette guitare Telstar concentre sur les
tinée aux amateurs de ag date de 1963. Copies.
Gretsch.

La touche Les points de


repère excentrés étaient
rares à cette époque

| Roger Rossmeisl
La plupart des luthiers allemands se contentaient
de travailler dans leur propre pays ; c'était le cas
de l'artisan Wenzel Rossmeisl, un créateur
renommé qui donna à sa compagnie le nom de
son fils, Roger.
Mais Roger Rossmeisl (1927-1979) décida de
faire exception à la règle, et à la fin des
années 1950, il emporta ses qualités aux Etats-
Unis, où il travailla dans un premier temps pour
Gibson dans le Michigan. Il passa rapidement chez
Rickenbacker en Californie, et pendant qu'il y
travaillait, il fabriqua de nombreux modèles sur
mesure, ainsi que des guitares produites en série,
comme la Capri et la Combo. Il quitta
Rickenbacker en 1962 pour rejoindre Fender, où il
développa la première gamme de guitares
acoustiques de cette compagnie, ainsi que les
électriques à table cintrée Montego et LTD par la
suite.
Le travail de Rossmeisl influença
considérablement Semie Moseley, un apprenti de
Rossmeisl chez Rickenbacker qui fonda ensuite sa
propre compagnie, Mosrite, en Californie.
Les catalogues La marque Rossmeisl était la « signature
Les fabricants allemands sculptée » utilisée initialement par son père, une
s'efforçaient d'imiter les guita- « lèvre » dentelée et sculptée qui suivait le tour de
res électriques américaines la caisse. Cet élément fut par la suite adopté par
La Lady de Rockinger
modernes, mais l'aspect de de nombreux autres fabricants, notamment au
Fondée en 1978, la
leurs catalogues était malgré Japon — où la marque Mosrite était très populaire.
compagnie Rockinger |
tout un peu vieillot. Rossmeisl préféra offrir les bénéfices de son
fabriquait des pièces
travail à des fabricants américains de grand renom.
détachées de haute |
qualité.
104 LA GUITARE ELECTRIQUE SOLID-BODY

LES FABRICANTS ITALIENS


LA FINITION
Deux autres exemples
des modèles italiens
omme tous les pays d'Europe, l'Italie a connu une plastifiés des
années 1960, créés par
explosion de la musique pop dans les années 1960, qui a Bartolini (à droite) et
provoqué une demande considérable de guitares Crucianelli, ce dernier
électriques. Beaucoup de modèles italiens étaient créés portant la marque Elite.
Tous deux présentent
par des fabricants d’accordéons qui associèrent certains aspects
la couverture de plasti-
de la conception de cet instrument plus ancien avec l’image ue moulé en forme
qu'ils se faisaient personnellement de l’allure que devrait avoir la ’accordéon si caracté-
2,Q

guitare électrique : le résultat fut différent de toutes les guitares ristique de cette épo-
que. Parmi les autres
produites dans les autres pays. éléments influencés par
Par la suite, les instruments reflétèrent davantage l'influence l'accordéon, on peut
des guitares américaines. Dans les années 1970, cette image de citer la rangée de sélec-
teurs à boutons pous-
l'accordéon avait pratiquement disparu, et comme ailleurs, les soirs et la présentation
copies de modèles de marques célèbres devinrent très générale très colorée.
répandues.

Les boutons poussoirs


Ils offrent des tonalités
préréglées, comme : le
« Twang », « Take-off»,

Les micros Quatre él


ments Ainico V à doul
polarité.

La 700 4V d’Eko guitares Eko solid-body


Ce modèle de 1964 à à table plastifiée. Les LE FOND
triple encoche fut créé dépliants d'Eko évo- ET LES ÉCLISSES
par la compagnie ita- quaient les « manches Ces photos montrent la
lienne Oliviero Pigni & en bois très résistant de couverture plastifiée de
Co, de Recanati, qui Jong-Kong venu de couleurs contrastées.
exporta sa marque Eko Thaïlande », et « la pla- On remarque sur les
dans 28 pays. Il s’agis- que de protection cons- | éclisses la bande dorée
sait du modèle haut de tituée de cinq feuilles qui sépare les 2 teintes.
gamme de la série des de proxyline ».
EUROPE 105

Wandre
L'une des nouveautés La Grand Prix
introduites par cette d'Avanti La Stonehenge II La Blue Sage
marque des Cette solid-body assez Cet instrument nova- de Melody
années 1960 était cons- inhabituelle possédait teur, avec sa caisse Créée en 1982 par une
tituée par le manche et une véritable caisse en métallique de forme compagnie nettement
la tête métalliques en bois : pas de plastique tubulaire, fut dessiné et plus classique, cette
« duraluminium », qui en vue. Toutefois, le construit en 1984 par guitare présente une
précédèrent de quel- fabricant ne put résister Alfredo Bugari, de Cas- qualité très supérieure
ques années cette à la classique série de telfidardo. Le nom de à celle de la plupart des
même tendance aux boutons poussoirs, pla- ce modèle est inspiré autres modèles de
Etats-Unis. Les équipe- cés cette fois sur une par ses théories à pro- Melody. Elle est équi-
ments évoquent des plaque de protection en pos des propriétés de pée d’un micro hum-
éléments de scooter. forme d'éclair. solidité de ce cercle de bucker à cache en bois
pierres très anciennes et d’un micro piezo
qui se trouve en Angle- dans le chevalet.
terre.

—æ Les catalogues
Is étaient parfois plus
extravagants encore
que les instruments
qu'ils vantaient — ce
qui n'était pas un
La 195/4/V de Gemelli « réglages très étendus mince exploit. Les
Cette marque fut créée de la tonalité et du dépliants offraient une
par Benito & Umberto volume », permettant image gaie et brillante, |
Cingolani à Recanati. notamment les sonori- qui convenait parfaite-
Selon leur catalogue, la tés « aiguë », « basse ment à ces guitares très
195 est dotée de aiguë », et « fermée ». amusantes.
106 LA GUITARE ELECTRIQUE SOLID-BODY

[A GALERIE EUROPEENNE, S

e nombreuses compagnies européennes débutèrent au moment La Cristal d'Europa #/# La Egmond 3


du boum du début des années 1960. Bien souvent, une seule Ce modèle fait partie si Les instruments
d'une gamme de guita- Egmond, de fabrication
marque dans chaque pays suffisait à répondre à la demande, res très coûteuses fabri- néerlandaise, produits
proposant des modèles meilleur marché que ceux de la quées en France dans de 1960 à 1975 envi-
concurrence étrangère. les années 1980. Il est ron, étaient destinés
équipé d'un manche en aux débutants : leur
Naturellement, bon nombre de ces guitares sont inspirées des graphite de carbone, qualité et leur construc-
modèles produits par les grandes marques américaines, mais certains d’une touche synthéti- tion en témoignaient.
fabricants européens y ont ajouté leur touche personnelle, qui donne que, de micros alle- Ce modèle 3 de 1965,
mands, et d’un vibrato couvert de vinyle, porte
aux instruments un caractère particulier — tout en évitant limitation américain. la marque de l’importa-
pure si largement répandue en Extrême-Orient dans les années 1970. teur britannique
Même en Europe de l’Est, la guitare électrique solid-body connut Rosetti.
un succès précoce. Bien que le nombre de fabricants y soit nette-
ment plus faible qu'en Occident, ils produisirent beaucoup de gui-
tares, qui étaient souvent exportées.
Les instruments européens n'ont jamais atteint le même niveau de
succès international que ceux des créateurs américains, mais
certaines marques ont cependant connu une réussite et une durée de
vie assez longue. Les circonstances ont à nouveau changé lorsque les4
produits standardisés venus des Etats-Unis et d'Asie ont supplanté
des marques européennes. Les fabricants moins importants qui
ont survécu proposent des guitares de haute qualité en séries
limitées, qu'ils vendent à une élite de guitaristes relativement aisés.

Le panneau de réglages La couleur brillante Un


Des molettes et des sélec- très petit nombre de gui-
teurs à poussoir pour les {ares présentaient une
quatre micros à ressort finition dorée.
unique.

= EN
PETEEEEEe
LEE RE
FETE Pit
PA Pa PAR PATRAS
A A|

Le vibrato Dessiné par


Hagstrom, il était proposé
en option.
EUROPE 107

La Special 64
Ce modèle électrique Malgré sa fabrication
solid-body était fabriqué grossière et sa qualité
vers 1965 par la compa- médiocre, il témoigne
gnie Muzicka Naklada, d'une influence évi-
établie en Yougoslavie. dente de Fender.

60066

La Futurama 3 L’Eterna Deluxe de


(ci-dessus) Musima (ci-dessous)
Il s'agissait de la mar- Musima était une com-
que de l’importateur pagnie d'Allemagne de
britannique Selmer, qui l'Est qui fabriquait des
apparut pour la pre- guitares électriques à la
mière fois sur ces guita- fin des années 1950. Ce
Les catalogues res solid-body d’origine modèle est la version
Les quatre fabricants tchécoslovaque à la fin 1982 de l'Eterna
présentés dans cette des années 1950 et au Deluxe.
sélection sont Jonala et début des années 1960.
Futurama (tous deux
tchécoslovaques), et
Hagstrom et Goya (sué-
dois). Futurama et
Goya étaient des mar-
ques d’importateurs.

La touche Les frettes


sont fixées dans une pla-
que de Plexiglas transpa-
rent qui couvre la touche
nacrée blanche.

La P46 Deluxe
d'Hagstrom
(ci-dessus)
Ce fut la première
solid-body d'Hagstrom,
une compagnie sué-
doise qui fabriqua des
guitares de la fin des
années 1950 au début
des années 1980. Une
version à deux micros
était proposée, ainsi La Jola 2 de Defil a créé une gamme éten- - - |
que le modèle à quatre Defil est la seule com- due de modèles solid- |
micros présenté ici, en pagnie polonaise qui body et semi-solid. |
différentes finitions de produise des guitares L'exemplaire présenté
plastique coloré. en grandes séries. Elle ici date de 1975 environ.
108 LA GUITARE ELECTRIQUE SOLID-BODY

Le logo La marque carac-


téristique de Yamaha,
représentant des barrettes
de réglage croisées, appa-
raît sur bon nombre de
ses instruments.

La LG30 de en Grande-Bretagne
Guyatone, 1959 sous des marques
Fabriquant des guitares comme Star, Guyatone La SG5A de Yamaha,
depuis 1933, la compa- et Antoria (comme celle 1967
gnie Guyatone créa des qu'utilisait Hank Marvin La compagnie Yamaha
modèles solid-body ori- à ses débuts, avant produit des instruments
ginaux à la fin des d'opter pour la Strato- de musique depuis plus
années 1950. Ces guita- caster). d'un siècle. Ses premiè-
res étaient importées res guitares électriques
solid-body furent lan-
cées en 1966 ; il s’agis-
sait d'une gamme de
modèles présentant une
nette influence améri-
caine. La guitare photo-
graphiée ici appartient
L'Ibanez 1965 à la deuxième série très
Il s’agit de la principale originales apparurent originale, et comme
La
ne plaque dechneulire
protection '
marque ;
produite par la chez Fujiji au début
4 des toutes les premières
ouverte était empruntée à prolifique usine Fuji années 1960. AUX Yamaha, elle présente
certains modèles Burns Gen-Gakki, établie à Etats-Unis, elles étaient une qualité nettement
D roduits en Grande- Matsumoto. Les électri-
4 1 vendues sous le logo supérieure
De àS celle des
Bretagne.
ques solid-body Ibanez Goldentone. modèles qui la concur-
rençaient à l'époque.

Les réglages La plaque


de protection est équipée
d'un sélecteur et des
contrôles du volume, de la
La Humming Bird tonalité et de la balance.
de Tokai, 1968 du groupe des Ventu-
Cette guitare solid-body res, qui utilisaient des
originale produite par la Mosrite, avait rendu ce
compagnie Tokai d'Ha- fabricant très populaire
mamatsu. Le succès au Japon dans les
considérable au Japon années 1960.

LE JAPON : ORIGINAUX ET COPIES


e Japon commença à produire des guitares électriques solid-body à la fin
des années 1950. Lorsqu'on regarde les instruments de cette époque et
du début des années 1960, on s'aperçoit que les fabricants asiatiques
avaient subi une forte influence occidentale, qu'ils avaient intégrée à
leurs propres modèles assez originaux. Ces premiers instruments sont
significatifs, Car on suppose souvent, à tort, que l'industrie japonaise de la
guitare est fondée depuis toujours sur la fabrication de copies.
L'époque des copies arriva plus tard, vers 1970, et les Japonais se lan-
cèrent dans cet exercice avec enthousiasme. Leurs cibles principales
étaient les plus célèbres modèles américains, comme la Les Paul de
Gibson et la Stratocaster de Fender, mais la plupart des guitares
américaines peuvent se réclamer d’une imitation asiatique. Le
manque de connaissances techniques des fabricants provoqua
dans un premier temps la production d'instruments médiocres,
le terme « copie japonaise » devenant alors assez péjoratif. Mais
les Japonais progressèrent rapidement dans leur domaine, et
représentent un défi très réel pour les compagnies occidentales
établies.
EXTREME-ORIENT

. À
re Sa@)
La tête Une bonne imita-
tion du logo Mosrite,
520$
_@06
auquel il manque cepen
dant la mention si impor- *
tante : « of California ».

La 2364 d’Ibanez, 1975 l'instrument que ses


La compagnie Ibanez détails. Cet exemplaire
*
était devenue l’une des est une copie de la Dan
grandes spécialistes Armstrong d'Ampeg
des copies dans les (voir page 95), même si
années 1970, mais l'imi- le micro unique mobile
tation concernait davan- d'origine a laissé place
tage l'aspect général de à deux micros fixes.

La « Strat » de évoquant la Strat, plus


Clearsound, 1978 fine que la normale afin
Il ne s'agissait pas d’alléger son poids. Le
d’une copie exacte manche et les équipe-
d'une Fender particu- ments étaient égale-
lière, mais cette guitare ment inspirés par la
reprenait la caisse de Stratocaster si souvent
plastique transparent imitée.
Les micros Des copies
fidèles des modèles origi-
naux de Mosrite, jusquà
leur 1080.

esotrbel =
oo!
do e 4

La TST50 de Tokai, avocats. La compagnie


1985 Certaines compa- Fender décida de créer
gnies japonaises acqui- sa propre filiale en Asie
rent une telle maîtrise en 1982, en raison de
de limitation des guita- l'augmentation de la
res américaines que les concurrence, dont cette
Américains commencè- Tokai constitue un
rent à consulter leurs exemple typique.
La « Mosrite »
imitation, 1979
(à droite)
Un exemple de l’imita-
cteur devenu plagiaire.

Cette « Mosrite » non


[av]utorisée tente de se

faire passer pour le


modèle original, dont
elle a même emprunté
le nom.

Les catalogues
Les premiers modèles
originaux de Yamaha et
Ibanez.
110 L'A GUITARE ELECTRIQUE SOLID-BODY

La Urchin Deluxe

LE JAPON DES ANNEES 197{)


d’Aria, 1982
Aria est une marque de
la compagnie Arai. Un
ompte tenu du succès croissant de leurs copies, un grand grand nombre de ses
meilleurs modèles,
nombre de compagnies japonaises de renom se sentirent comme cette Urchin,
assez confiantes pour recommencer à produire des furent fabriqués à
modèles originaux. L'influence occidentale est toujours l'usine de Matsumoku
entre 1977 et 1987.
présente, mais pendant les années 1970, un style typiquement L'Urchin était la pre-
japonais fit son apparition. Certains modèles étaient mière guitare de forme
révolutionnaires, et dans les années 1980, quelques fabricants originale produite par
Aria, et ses ventes ne
expérimentèrent les matériaux synthétiques. Les Japonais furent pas aussi élevées
popularisèrent plusieurs méthodes de construction durant cette que celles des instru-
période, notamment le manche prolongé laminé, qui faisait ments populaires, de
forme plus classique.
apparaître une bande rayée sur toute la longueur de l'instrument
au centre de la caisse.
L'augmentation des coûts de production aux Etats-Unis au
début des années 1980 incita un grand nombre de fabricants à
faire construire certaines de leurs guitares au Japon, l'exemple le
plus représentatif étant celui de Fender. La forme de la
Stratocaster et de ses variantes modernes appelées
« Superstrat » domina le monde de la guitare dans les
années 1980, et les compagnies asiatiques ne tardèrent pas à
emprunter la même voie.
Les Japonais furent eux aussi frappés par l'augmentation La Professional
x À à Warrior de Jackson, Le catalogue Aria,
des coûts, et les grandes compagnies commencèrent à se 1990 (ci-dessus) 1985
déplacer vers d’autres pays d'Asie pour continuer à produire Cette Jackson de cons- Il décrit en détails les
leurs gammes à bon marché. truction Japonaise différents modèles de la
s'écarte considérable- gamme Urchin.
ment du célèbre style
Superstra habituel à la
compagnie américaine.

La Talbo A80D
de Tokai, 1984 La MAT M602
L'originalité est évi- de Tokai, 1985
dente dans la forme de Cette guitare faisait
cette Talbo (une partie de la gamme inti-
contraction de Tokai tulée « Most Advanced
Aluminium Body). Le Technology » chez
matériau fut choisi pour Tokai. Ces modèles
sa tenue et ses proprié- influencés par Fender
tés au niveau de la étaient disponibles avec
tonalité. Tokai ajouta un manche et une
deux micros discrets caisse en graphite ou
Humbucker Fire pour en fibre de verre, dans
compléter la sonorité toutes les combinai-
riche et résonnante de sons. L'exemplaire pré-
la Talbo. senté ici est entière-
LS ment en fibre de verre
et équipé de circuits
actifs.

La caisse Elle est en


sureau, avec une table et
un fond en érable feu.
EXTREME-ORIENT 111

La SC400 de Yamaha, Cette guitare était équi-


1981 (à droite) pée de la série classi-
Malgré la réussite de la que de micros type
gamme SG tradition- Strat, sa construction et
nelle, et notamment de sa qualité étaient excel-
la 2000 (ci-dessous), la lentes, mais sa forme
compagnie Yamaha particulière déplut à la
décida de réviser l’un plupart des guitaristes,
de ses premiers modè- et la SC400 ne fut fabri La SG2000$ de sième série SG de
les de forme originale, quée que pendant 2 ans. Yamaha (ci-dessous) Yamaha, et vers 1975,
sous le nom de SC400. Plus que toute autre elle associait la perfor-
[je iitare, la SG2000$ a mance moderne avec
convaincu les musiciens un caractère tradition-
du fait que les Japonais nel. Ces SG détiennent
taient capables de pro- le record de longévité
© ire un instrument
D\ parmi les solid-bodys de
comparable à ceux des Yamaha, puisqu'elles
meilleurs fabricants furent fabriquées de
occidentaux. Ce modèle 1973 à 1988.
fait partie de la troi-

Les repères Les incrusta-


tions en « pointe de flé-
che » caractéristiques de
Yamaha figurent sur les
modèles haut de gamme.

La Iceman IC210 La Maxxas MX3


d’'Ibanez, 1979 d’'Ibanez, 1989
La première guitare de Bien que créé à l’épo-
forme étrange produite que de la Superstrat, ce
par Ibanez, qui rappelle dessin évoque la forme
un peu Rickenbacker et d’un lanceur de fusées
la Firebird de Gibson. des années 1950, avec
Le micro de forme très ses lignes très effilées,
originale était contrôlé ses boutons « Dan Hare »,
par le sélecteur rotatif et sa finition « Trou Noir »
noir à quatre voies, particulière à Ibanez. Des
auquel s’ajoutaient des micros américains DiMar-
boutons pour le réglage zio sont montés sur une
du volume et de la caisse dotée de cavités
tonalité. D’autres Ice- acoustiques. La Maxxas
men de cette époque représentait un écart cou-
étaient équipées de rageux, mais sans SUCCÈS,
deux Humbuckers, ou par rapport au style de
d’un micro unique cou- l'époque.
lissant.

Le soutien aux
Le micro Cet élément
guitares japonaises
particulièrement grand Dans les années 1970, Cette tendance s’in-
abrite trois ressorts au compte tenu de la qua- versa de 1975 à 1980 :
lieu des deux habituels, et lité médiocre des la qualité des modèles
produit donc une sonorité
différente.
copies, aucun guitariste produits au Japon
qui se respectait n’au- s'’améliora très nette-
rait posé la main sur ment, voir ces dépliants
une guitare japonaise. publicitaires pour Ibanez.
112 LA GUITARE ELECTRIQUE SOLID-BODY

COREE ET TAIWA ?
2° La Pacifiea de
Yamaha
LR L modèlesconçus
Certains ont
#, © Yamaha été
es guitaristes
e n ne semblent pas enclins à dépenser les
en Occident. C’est ainsi
mêmes sommes pour leurs instruments que les joueurs que la gamme MSG de
de clavier ou même les bassistes. Par conséquent, 1989 fut créée par Mar-
lorsque les coûts de production aux Etats-Unis et au tyn Booth en Grande-
Bretagne, et qu'en
Japon commencèrent à s'élever au début des années 1980, 1990, la Weddington,
les principaux fabricants de ces pays durent chercher ailleurs rappelant la Les Paul,
des sources de production moins onéreuses. Quelques uns et cette Pacifica d’inspi-
choisirent Taiwan, mais la plupart optèrent pour le climat ration Fender furent
produites par Yamaha
plus favorable de la Corée. aux Etats-Unis.
La principale exigence d’un fabricant de Taïwan consiste à
produire une guitare à un prix bien précis. Sur ces guitares,
on privilégie généralement l'aspect extérieur et la peinture
par rapport à la qualité et à l'endurance. Les connaissances Le manche Ce manche
prolongé est équipé d'une
techniques utilisées sont pourtant très supérieures à celles touche en ébène à
dont on disposait précédemment pour créer les guitares 24 frettes.

asiatiques, grâce aux méthodes fournies par le Japon et les


Etats-Unis. La qualité augmente progressivement, mais les
prix suivent la même tendance : c’est ainsi que les
compagnies sont de nouveau à la recherche de lieux de
production moins coûteux.

La RGX Custom de parvint à maintenir un


La G3T de Hohner Yamaha (à gauche) bon niveau de qualité
Cette guitare de 1990, Les guitares Yamaha en construisant sa pro-
dépourvue de tête, étaient initialement pre usine à Taiwan.
montre le goût persis- fabriquées au Japon, Cette RGX Custom de
tant des constructeurs mais au début des 1989, dessinée selon le
asiatiques pour les années 1980, toute la style populaire de la
copies. Ce modèle est production se déplaça Superstrat, en était le
en effet nettement vers Taiwan. Yamaha modèle haut de gamme.
inspiré par la très coû-
teuse Steinberger fabri-
quée aux Etats-Unis en Les repères La RGX Cus-
tom et la Standard pré-
1983, qui donna lieu à sentaient ces incrustations
de nombreuses imita- en forme de lozanges.
tions ; cette guitare en
est l’une des quelques
survivantes. Elle est en
bois, et non en graphite
de carbone comme
l'original, de sorte que
son prix est beaucoup
plus abordable.

Les micros L'une des


dispositions les moins
répandues sur les Supers-
trats : deux Humbucker et
un micro central à ressort
unique.

Les micros Trois élé-


ments Select conçus par
EMG aux Etats-Unis.

Le vibrato Un modèle
Steinberber breveté aux
Etats-Unis.
Le vibrato L'élément
RM-Pro de Yamaha est
} Les réglages //s com- fondé sur le principe de
prennent un circuit de Floyd Rose, avec un ver-
tonalité « Blend-Sound », rouillage des cordes au
conçu par la compagnie niveau du sillet et du che-
Claim, en Allemagne. valet.
EXTREME-ORIENT 113

Ÿ Les Traveling
Wilburys de Gretsch
8 Il s'agissait en fait d’un
moyen utilisé dans les
années 1980 pour tirer
profit de la popularité
du groupe des Trave-
ing Wilburys (voir ci- La Masterclass années 1980. La plupart
dessous), et plus ou | de Martin des Martin étaient des
moins fondé sur les gui- Martin est la marque copies bon marché des-
ares Danelectro utili- d'un importateur bri- tinées aux débutants,
sées par ce groupe. Les tannique, qui apparut mais ce modèle Master-
différents modèles pour la première class haut de gamme de
furent tous conçus par fois sur des guitares forme originale était
Gretsch aux Etats-Unis coréennes à la fin des proposé avec une batte-
et construits en Corée. rie rechargeable.
Malgré une finition très
décorative, les maté-
rilaux employés étaient
bon marché, et la fabri-
cation assez rudimen-
taire. Le principal
attrait de ces guitares
réside dans ce que La SE1 de Encore en empruntant le style
Gretsch décrit comme La marque coréenne de l’un des fabricants
«leurs graphismes ori- | Encore a toujours pro- américains les plus
gmaux ».
duit des copies à bon renommés, Paul Reed
marché. Ce modèle de Smith. Cette belle fini-
1989 prouve que la tion couvre cependant
compagnie suivait les une caisse en contre-
tendances modernes, plaqué.

La 1030 d'Onyx des années 1980, asso-


Cette marque d'un ciait une forte influence
importateur australien des modèles Mosrite
apparaît sur une fabriqués par Semie
gamme de guitares Moseley aux Etats-Unis
fabriquées en Corée. La dans les années 1960,
1030, datant de la fin des matériaux et des
circuits très modernes.

La 8007 de Starforce naux de Fender et de


Les Traveling Ces guitares de fabrica- Superstrats. La 8007
Wilburys tion coréenne ont une est cependant plus
Les Wilburys consti- allure très américaine : novatrice, et présente
tuaient un « super- | de nombreux modèles de superbes incrusta-
groupe », formant une sont inspirés d'origi- tions sur la touche.
famille fictive, créé à la
fin des années 1980, |
avec George Harrison
(« Nelson »), Jeff Lynne
D’autres guitares venues de Corée leurs modèles les plus coûteux aux Etats-Unis, les
Beaucoup d’autres compagnies célèbres ont fait guitares intermédiaires au Japon, et les gammes
(«Otis »), Bob Dylan
bon marché en Corée.
(« Lucky »), Tom Petty | fabriquer les modèles de leurs sous-marques bon
marché en Corée. C’est le cas d'Harmony, Certains grands noms japonais, comme
(« Charlie T Jr »), et
Washburn, Westone, Aria et Hondo, se sont
Roy Orbison (« Lefty »). | d'Epiphone, sous-marque de Gibson, et de Squier,
sous-marque de Fender. Certaines compagnies également déplacés vers la Corée. Enfin, des
américaines, comme Kramer et BC Rich, ont compagnies coréennes sont récemment arrivées
adopté un système à trois niveaux, en construisant avec leurs propres marques, notamment Fenix.
114 LA GUITARE ELECTRIQUE SOLID-BODY

LE RESTE DU MONDF,
a popularité de la guitare électrique s’est répandue dans
le monde entier au cours des 30 dernières années. La
plupart des pays ont produit leurs propres instruments
La Wedgtall pour faire face à la demande, notamment quand les
de Maton
Une solid-body guitares d'importation n'étaient pas disponibles ou trop
datant de la fin des années 1960, coûteuses pour les guitaristes locaux.
produite par cette grande compa- Très souvent, les instruments fabriqués loin des centres
gnie australienne, fondée par un
émigré britannique, Bill May, en traditionnels de production sont malgré tout très influencés
; 1946. © par les plus grandes marques américaines. Il peut s'agir de
Et
FISS SEE; if j

es nee | simples copies ou de petites suggestions du modèle original,


selon la précision des informations dont dispose le fabricant
La Pan-o-sonic local. Dans les pays où l'influence extérieure est limitée, les
de Simpson
Le Néo-Zélandais Ray
guitares électriques ont parfois adopté des formes très
Simpson construisit sa particulières.
première guitare élec- Si les barrières culturelles et commerciales continuent à
trique en 1941. Cette tomber dans les années 1990, il semble probable que, dans le
solid-body datant de
1965 est influencée par monde entier, les guitaristes trouveront de plus en plus
La caisse La silhouette la Stratocaster. souvent des instruments américains et asiatiques. Il serait
et l'allure générale de la
caisse ont fait peu d'em- _ Se cependant triste que cela entraîne la disparition des
prunts aux fabricants L'étouffoir Une plaque fabricants locaux, notamment de ceux qui produisent des
occidentaux caoutchoutée maintenue
par un ressort assourdit le
son des cordes.
guitares Imhabituelles et originales, à l'exemple des modèles
présentés sur ces pages.

Le ruban incrusté J/ est


plus décoratif que fonc-
tionnel.

Les micros 7rois élé-


ments à ressort unique
sont gouvernés par quatre
réglages pivotants et deux
séries de trois boutons
DOUSSOIrS.
AUTRES PAYS

La Mustang de Sunn
Gittler (à droite)
L'Américain Alan Gitt- Plus connue pour ses
ler décida d'éliminer amplificateurs, la mar-
tous les éléments de la que Sunn appartient D
Le manche Au lieu de guitare traditionnelle désormais à Fender. æ,
cette forme « squeletti- qu'il considérait comme Cette guitare petit bud-
que », certaines Gitler inutiles. En 1978, il get de 1990 était cons-
avaient un « dos » placé truite en Inde et repre-
derrière les frettes en
avait mis au point son
forme d'arêtes de poisson. modèle et construit nait le nom d'un
quelques exemplaires à modèle Fender créé
la main. Il partit s’ins- vers 1965.
taller en Israël et en
1985, la compagnie
Bar-Rashi annonça l'ar-
rivée d'une guitare pro-
duite en série (à gau-
che), par les Entrepri-
ses Astron Engineering.
Ce modèle conservait le:
« squelette » du chassis
en acier inoxydable,
.
mais la caisse était
minuscule et un « mât ».
ajustable très nouveau
pouvait faire office de
courroie ou de socle
pour reposer l'instru- |
ment sur le genou.
Le modèle Bar-Rashi
de 1990 (ci-contre)
reflète également la |
démarche très économe
construction rudi- "
mentaire : une
caisse en contre-
plaqué, des fret-
tes en fil à
pêche.

La Hang-Don
(ci-dessus)
Construite au Vietnam
vers 1975, ce modèle
présente une silhouette
générale très influencée
par Fender, bien que
les matériaux et la
construction soient très
rudimentaires.

Le logo La marque russe


pourrait devenir dans
notre alphabet : « Aelita ».

L’Aelita (ci-dessus) modèles semble inhabi-


Cette guitare de fabri- tuelle : on remarque
cation soviétique est l'aspect très particulier
une solid-body produite des équipements et des
à la fin des années 1970 réglages. Malgré leur
L'Admiral d’AK de production de masse par l’usine d’accor- création récente, ces
Fabriquée à Leningrad de bonnes guitares déons de Rostov-sur-le- guitares sont cependant
en 1984, cette guitare électriques en URSS, Don. Pour un œil occi- d'une qualité très
faisait partie d'un projet projet qui échoua. dental, la forme de ces moyenne.
LTOMPMCIUNPARIEANMECMRIQUUIESS ONAIDER CID"

LES GUITARES FABRIQUEES SUR COMMANDE,


a grande diversité des guitares électriques produites en série est largement
suffisante pour la plupart des guitaristes. Mais certains n'aiment pas le
« prêt-à-porter », et l’idée de posséder une guitare créée selon vos propres
souhaits peut être très attrayante. Le fabricant de modèles sur mesure
fournit ce type de guitares très originales, sans se heurter aux exigences
inflexibles des grandes compagnies. Théoriquement, un fabricant de ce
genre peut créer n'importe quel instrument, quelles qu'en soient les
spécifications, le style, et les équipements. Certains s’inspirent de
modèles existants ; d’autres se chargent des commandes plus
inhabituelles. Il arrive que des guitares particulières soient
fabriquées sur commande ; dans ce cas, l'aspect visuel est
prioritaire, et les considérations de sonorité ne viennent
qu'ensuite.
Le micro caché Pour
préserver l'esthétique de
l8 guitare, le micro fabri-
qué sur mesure est
équipé d'un aimant très
puissant monté sous la
table.

Le nuage Cet élément en


bois sculpté porte les
réglages du volume et de
la tonalité, et fait office de
cache pour le chevalet, le
cordier, et les six mécani- La Super Yob
ques montées au bas de la de Framus
caisse. Fabriquée par la com-
pagnie allemande en
1974 pour Dave Hill, du
groupe pop anglais
Slade, cette guitare est gE : =]
une copie du modèle se
original qui avait été
créé pour Hill par le
fabricant britannique La caisse Comme sur la
John Birch. guitare originale signée
John Birch, la forme évo-
que celle d'un pistolet à
laser sorti d'un film de
science-fiction.
DIVERS 117

Les guitares en kit Beaucoup de compagnies américaines se sont


La plupart des fabricants sur mesure construisent lancées dans le marché du kit. Mighty Mite,
leurs guitares avec les matériaux de leur choix. Ils Schecter et DiMarzio furent des pionniers dans ce
La Making Music trouvent les bois appropriés, les découpent, les domaine, offrant un choix considérable de
de Stuart Toms sculptent et les peignent. Ils choisissent ensuite les composants de haute qualité tout en continuant à
Cette guitare « recy- équipements, et les installent. Cela produit commercialiser des guitares de leur marque.
clée » fut construite par généralement une guitare spécifique à son créateur D’autres compagnies sont nées, comme
le fabricant britannique et au musicien. Performance, Warmoth, Chandler et Stewart-
en 1989. Elle célébrait Un instrument assemblé à partir de composants MacDonald. Les Japonais ont rapidement remarqué
le troisième anniver- tout prêts constitue une autre solution, qui fit son ce nouveau développement, et ont également créé
saire du célèbre maga- apparition dans les années 1970. des sociétés, comme ESP et Double Eagle. En
zine des musiciens Certains fabricants spécialisés proposent ce Allemagne, Rockinger a aussi lancé une gamme
anglais, Making Music. service pour un coût moins élevé, tandis que d'éléments de haute quali ê
d'autres se sont spécialisés dans ce domaine. La Il peut être très satisfaisant de construire sa
guitare en kit permet à n'importe qui de construire propre guitare de cette manière. De plus, cela
son propre instrument, ce qui signifie que la permet de mieux comprendre la constitution et le
fabrication de guitares n'est plus le domaine fonctionnement de la guitare électrique et de se
réservé des artisans spécialisés. Il suffit de débarrasser du mythe qui entoure la fabrication
posséder une connaissance de base des bois et des des guitares.
outils, ainsi que du fonctionnement de la guitare
électrique. Avec un peu de temps et quelques
efforts, on peut ainsi créer un instrument tout à
fait convenable.

Hardware Un modèle
européen : un vibrato ita-
lien, un chevalet allemand
et un micro anglais.
La tête En forme d'étoile
et couverte de miroirs,
elle porte des chevilles
d'ancrage pour les cordes.

Rene
ÿ ne RD PEER
Ÿ TTL PETITES
ie 2

La Blue Moon La Gothic Cross La Rook de Cobra


d'Eastwood de Rebeth Fabriquée en Angle- Lea Corn Flakes
(ci-dessus) Barry Collier fabriqua (Ut terre en 1980 par John de Rob Armstrong
Cette étonnante solid- cette guitare en Birch et Barry Kirby Ce modèle fut fabriqué
body dépourvue de tête Grande-Bretagne au pour le groupe Rook en Grande-Bretagne,
fut construite par l’arti- début des années 1980. Music, cette guitare pour Simon Nicol , du
san anglais Brian East- Elle possède un impor- s'inspire du logo de la groupe Fairport
wood en 1980. Elle tant caractère occulte compagnie, qui repré- Convention, à la fin des
avait été commandée (on trouve également sente un oiseau et un années 1970. Les équi-
par le groupe de rock une tête de chèvre et cavalier d'échiquier. La pements d’une Les Paul
britannique Showaddy- un pentagone sur une « construction » qui de Columbus furent
waddy, afin de promou- plaque disposée au forme la table est.en rajoutés sur la table et
voir un disque intitulé dos). Une finition du liège. les éclisses d’une caisse
« Blue Moon ». Cette bois délibérément brute en bois recouvert e
guitare apparut dans et des équipements de d’une boîte de cé réales.
plusieurs émissions de cuivre ajoutent à son pere evanes

télévision, contribuant esprit primitif.


certainement à la publi-
cité du groupe et de
son disque. Malgré son
aspect, elle produit
vraiment de la musique
et possède la sonorité Le château La « porte »
du château que repré-
d’un instrument sente la caisse est en fils
normal. de frettes.
118 LA GUITARE ELECTRIQUE SOLID-BODY

AU-DELA DES SIX CORDES La 366-12 de


Rickenbacker, 1968
L'étrange « convertis-
a plupart des guitaristes sont largement occupés avec six cordes, mais seur de cordes » carac-
certains courageux apprécient les instruments dotés de cordes téristique de Ricken-
supplémentaires, généralement ajoutées aux cordes existantes pour former backer donnait la possi-
bilité d'utiliser six ou
des paires, ou des « séries ». Il s’agit d'augmenter le registre de la guitare douze cordes sur une
standard, en renforçant sa sonorité grâce à des cordes plus aiguës, js même guitare. Ce gad-
particulièrement efficaces pour le rhythm and blues. = get, créé en 1966, et
dont l'existence fut
Dans le cas du jeu en solo, des cordes simples sont parfois ajoutées aux six L brève, était également
cordes classiques. L'un des pionniers de ce système fut le guitariste de jazz wi proposé sur les modèles
George Van Eps, dont la Gretsch des années 1960 était inspirée de son Epi 4 336-12 et 456-12.
Deluxe à sept cordes des années 1940. Â ui)
J
==

Aussi étonnant que cela paraisse, le fait de réduire le nombre des cordes peut
apporter de nouvelles sonorités, et le plus ardent défenseur de cette technique
est sans doute Keith Richards. Le guitariste des Rolling Stones utilise souvent un
instrument à cinq cordes pour les morceaux rythmés et puissants : il s’agit
généralement d'une guitare classique dont on a retiré la corde de mi grave.
David Bowie poussa cette possibilité à l'extrême lors de sa tournée de 1990 en
« jouant » d’une guitare à une corde. D SREORESR LAINE ERReR

Le cordier Une version Le convertisseur


ordinaire, qui céda rapide- de cordes
ment la place à un cordier L'ouie Elle est en forme Un « peigne » crochu
orné d'un grand « R ». de déchirure, au lieu du
« {» traditionnel.
tire les six cordes sup-
Re
RS plémentaires vers le bas
ou les remet en place.

Les incrustations Ces


repères de forme triangu-
laire étaient exclusifs à
Rickenbacker.

La plaque de protection
L'élément Rickenbacker à
deux niveaux est équipé
des réglages du volume et
de la tonalité pour chaque
micro, ainsi que d'un
réglage de la balance.

IN
DIINVIERSSOTRI

L’Electric XII
de Fender
La première et l’unique Cp La tête Sa couleur verte La tête La forme
vF
éclaircie rappelle la teinte inversée particu-
guitare électriqueà “#
» de la caisse. Par la suite, lière est conçue
12 cordes de Fender 5 @ >" la tête présentait une fini- pour accueillir
USA fut créée en 1965. @ 4 pe tion bois. les neuf mécaniques.
La tête caractéristique, " ve
en forme de « crosse de zu ee
pes
hockey», était un élé
ment typique chez Fer.
der. La forme générale
rappelait les prédéces-
seurs à six cordes de
cet instrument, comme
la Jazzmaster et la
Jaguar. En 1966, l'Elec-
tric XII fut dotée d'une
touche adhésive incrus-
tée de blocs. La pro-
duction cessa en 1969.

Le chevalet Fender fut


la première compagnie à
produire un chevalet à
12 sillets, très utile sur
une guitare à 12 cordes.

La Double Six La A10/12 La Starstream XII La Melodie Neuf


de Baldwin Une 12 de Washburn de Vox Cordes de Framus,
cordes de 1965, qui Guitare à 12 cordes, Une semi-solid « lar- années 1960
succéda au modèle dont 6 tuners sont à la moyante » à 12 cordes Cette solid-body à neuf
Burns. base de la caisse. appartenant à la gamme cordes produite vers
électronique produite à 1965 en Allemagne pré-
la fin des années 1960, sentait une disposition
Douze cordes et fabriquée par Eko en inhabituelle des cor-
Sur une guitare 12 cordes, les 6 cordes normales Italie. Ce modèle était des : les trois cordes
sont doublées. Les 4 paires du bas consistent en équipé d’un tuner inté- supérieures étaient
une corde accordée normalement avec en plus une gré, des réglages de la doublées comme sur
corde à une octave au-dessus, tandis que chacune distorsion, des aiguës, une 12 cordes, et les
des 2 paires situées en haut son accordées à des basses et des per- trois cordes inférieures
l'unisson. Ceci renforce le son de la guitare par cussions, et, derrière le étaient simples.
l'octave et le doublage de l'unisson et produit le chevalet, d'un nouveau
son discordant des classic. 12, presque comme si wah-wah manuel.
2 guitares jouaient en même temps.

La 360-12 de la deuxième Ricken-


de Rickenbacker backer à 12 cordes qui
Cette guitare fut offerte ait été construite. Sa
à George Harrison au sonorité caractéristique
début 1964, lors de la s’est rapidement retrou-
tournée des Beatles aux vée sur les enregistre-
LE DOS Etats-Unis. Il s'agirait ments des Beatles.
Voici la solution brillante mécaniques supplémen-
apportée par Ricken- taires sont placées dans
backer au problème de des logements classi-
l'adaptation de ques, entre les autres
12 mécaniques : les six et à angle droit.
120 LA GUITARE ELECTRIQUE SOLID-BODY

LES GUITARES À DOUBLE


Rick Nielsen
Pour correspondre à
l’image un peu farfelue

MANCAF,
du guitariste de Cheap
Trick, le fabricant amé-
ricain Hamer lui cons-
truisit cette guitare spé-
ourquoi utiliser deux guitares lorsqu'une seule peut ciale à cinq manches au
suffire ? Tel est le raisonnement qui provoqua début des années 1980.
l'apparition des guitares à double manche, les deux
manches étant adaptés sur la même caisse. Cela permet La Double-Bass
une alternance instantanée entre deux instruments de Gibson
totalement différents, généralement une guitare à six cordes La gamme des guitares
x à double manche redes-
et une autre à 12 cordes. sinées par Gibson
Ces modèles comportent toutefois certains inconvénients, (1962-1970) comprenait
dont le plus évident est celui du poids et de l'encombrement. ce modèle see
La caisse doit généralement être plus grande que celle d'une di A É
guitare normale afin d'accueillir les deux manches, les
réglages supplémentaires, les micros et les équipements
divers. Il peut aussi être assez difficile de maîtriser un tel
instrument : lorsque l’un des manches se trouve dans la
position idéale pour jouer, l’autre est toujours trop haut ou
trop bas.

RSS
Fr
EEE PL SE Æ
Er =
LE rene ppm LE
D'IVIEIRSS 121

La Four/Six d'Otis
LE FOND niveau du talon de cha- Cette guitare à double-
ET LES ECLISSES que manche, ce qui manche provenant d’Al-
Vue de dos, on aperçoit permettait au guitariste lemagne de l'Est fut
sur cette Double-12 un de choisir entre deux créée à la fin des
bouton fixe-cour- hauteurs. années 1960, afin de
roie au montrer les capacités
du fabricant, Musima.
On peut remarquer que
les manches s’écartent
l’un de l’autre pour per-
mettre un accès plus
facile.

La 6/12 de Fender
Fabriquée sur mesure
dans les ateliers Fen-
der, cette guitare
récente à double man-
che était destinée à une
exposition. Elle associe
l'aspect de la XII et de
la Strat, et des micros
modernes de type Fen-
der Lace.

Le double manche
Beaucoup de grands fabricants mondiaux ont type d'instruments en série, mais cela n'empêcha
construit des instruments à double manche depuis pas les entreprenants Japonais d'inventer des
que Gibson popularisa cette nouvelle forme. Outre modèles 4/6 et 12/6 de style Fender.
les exemples bien connus illustrés ici, des modèles L'idée d’une guitare à plusieurs manches est
originaux ont été proposés par des compagnies réalisée plus facilement par des constructeurs qui
comme Danelectro, Mosrite et Rickenbacker aux travaillent sur commande, et sont habitués aux
Etats-Unis, Hofner et Framus en Allemagne, Sher- formes particulières. On peut notamment citer la
gold en Grande-Bretagne, et Ibanez et Aria au guitare à triple manche fabriquée par l'artisan
Japon. britannique Hugh Manson dans les années 1980.
Le relatif succès de la deuxième gamme de Les guitares à double manche présentent
double-manches Gibson provoqua l'apparition de généralement deux manches parallèles, mais
plusieurs copies japonaises dans les années 1970. certains artistes ont commandé des guitares dotées
Il est étonnant que Fender n'ait jamais produit ce d’un manche de part et d’autre de la caisse.

La Double 12
de Gibson
Une Gibson rare, appar-
tenant à la première
gamme de modèles à
double manche pro-
duite à la fin des
années 1950. Cette gui-
tare associe un manche
à six cordes et l’autre à
douze cordes. Il existait
également un modèle
p| appelé Double Mando-
Les équipements sapin sculpté sur une la tonalité, et un sélec- [| lin, qui mariait un man-
de la Double 12 caisse en érable, avec teur à trois voies pour che à six cordes et un
Pour éviter le surcroît manches en acajou, chaque manche, ainsi Gibson, mais des chevil- manche de mandoline.
de poids, les premières deux micros humbuc- qu'un sélecteur central les de fixation spéciales La production dura jus-
guitares à double man- kers par manche, et le de manche au-dessus pour les cordes rempla- qu'en 1962, mais ces
che de Gibson étaient panneau de réglages du chevalet à douze çaient le cordier normal instruments n'étaient
dotées d’une table en comprenait le volume, cordes Tune-0-Matic de à barrette. confectionnés que sur
commande.
122 "PARC UNTAlR EEE
CR IIQUIESS CID
B OI"

LES GUITARES DE VOYAGF,


a guitare électrique solid-body peut être un
instrument assez lourd à déplacer, et elle nécessite
La Panghorn
un amplificateur. Ces deux éléments assez évidents © Cette mini-guitare fut
peuvent rendre la guitare assez peu pratique dans créée pour Phil Manza-
certaines circonstances : dans un autocar pendant une nera par le fabricant
britannique Ashley Pan-
tournée, par exemple. Certains fabricants ont donc cherché
ghorn.
des solutions pratiques à ce problème.
La première est constituée par les instruments que l’on
pourrait appeler « mini-guitares de voyage ». Il s’agit
parfois de modèles entièrement miniaturisés, alors que La Yamato
Une copie asiatique des
dans d’autres cas, seule la taille de la caisse est réduite.
années 1980 du modèle
Elles sont conçues pour le voyage, afin de permettre au Chiquita conçu par
guitariste de jouer quand et où il le souhaite. Mark Erlewine.
La deuxième solution est celle de la guitare
« compacte », équipée d’un amplificateur intégré doté
d'une batterie, et d'un haut-parleur. Cette guitare présente La K45 de Kay
l'avantage d'être entièrement portative, et offre une bonne Ce modèle coréen des
années 1980 était
amplification pour les répétitions. connu aux Etats-Unis
Comme on peut le constater sur ces pages, il n’est pas La « langue » Le pan- sous le nom de Hatchet
neau de réglages et le cor-
facile de concevoir des guitares miniaturisées ou dier sont montés sur cette d'Austin.
extension du manche en
compactes, et certains de ces instruments sont moins aluminium.
élégants que d'autres.

«
|
ed| ©.

RSS
ass
wo
fe coca
press
Notes
05
©

sh

Le panneau de réglages
Deux micros Davoli à res-
sort unique, trois boutons-

|
Poussoirs, Un Curseur, et La caisse La caisse en
une molette pour le bois semi-creuse contient
HT
volume sont montés sur la batterie nécessaire à
une plaque de métal. l'armplificateur.

L'œuf Cet élément en

Tr
bois abrite l'amplificateur
et un haut-parleur de

Tnt
20 cm. ll est rattaché à la
caisse par deux tiges de
métal chromé.

CU
QU À 4
DIVERS 123

Silvertone La Blue Sage Nomad La Busker de Kay, La 8029 de Maya,


Aux Etats-Unis, la de Melody, 1982 1986 1984
société de vente par La compagnie italienne Il s’agit d'un modèle de Cette guitare de fabri-
correspondance Sears Melody fabriquait géné- qualité moyenne fabri- cation japonaise fit son
utilise la marque Silver- ralement des guitares qué en Corée, et qui apparition vers 1985.
tone. Ce modèle fut inspirées des modèles offrait beaucoup pour Sous un emballage de
fabriqué pour cette d'autres marques. Mais un prix très raisonna- forme originale, elle
compagnie par Telsco elle lança sa gamme de ble. La partie de l’am- associait l'aspect porta-
au Japon, vers 1965. Il haute qualité nommée plificateur comportait ble de la mini-guitare !
était similaire à la ver- Blue Sage en 1982. même un vibrato élec- de voyage et la pratique
sion produite par le Cette série comprenait tronique, très rare sur de l’amplificateur et du
créateur japonais, dont la Nomad, équipée d'un les instruments d'un si haut-parleur intégrés.
Telsco affirma par la amplificateur et d’un bas prix.
suite qu'il s'agissait de haut-parleur intégrés.
la première guitare Ce modèle est un pro-
électrique compacte au totype.
monde.

La touche en bois de
rose Zle est adaptée sur
le chassis du manche, en La tête Les mécaniques
aluminium plastifié. sont adaptées sur un Sup-
port en aluminium cou-
vrant la partie centrale en
bois.

7 Fi. ne de ve | La mallette électrique La Bikini


Beaucoup de fabricants ont cherché à rendre la de Krundaal
en guitare électrique plus portable. Le modèle (ci-dessus à gauche)
| Fr | novateur allemand Foldaxe de Hoyer était même Il s'agissait sans doute
équipé d’un manche pliant, sur lequel les cordes de la première guitare
LE FOND conservaient leur tension normale, qu'il soit plié ou électrique compacte,
ET LES ECLISSES déplié. La mini-guitare de voyage Shorty, de fabriquée par la compa-
On remarque la profon- Hofner, existait en une version auto-amplifiée, qui gnie italienne Davoli au
deur plus importante | associait le meilleur des deux systèmes portables. début des années 1960.
de l'œuf contenant Une autre solution consistait à intégrer un Sa construction est
| l'amplificateur et le | amplificateur et un haut parleur dans la caisse de similaire à celle de cer-
| haut-parleur. | la guitare. Les modèles de ce genre firent leur tains autres instru-
apparition à la fin des années 1950, produits par ments italiens de cette
| des compagnies américaines comme Danelectro. époque, mais elle pré-
E | Depuis lors, un nombre étonnamment faible de sente une caisse unique
| compagnies ont adopté ce concept, bien qu'au en forme d’« oreille » et
| début des années 1980, Peavey ait produit une un « œuf » rattaché qui
| _« mallette électrique » qui équipait en option ses abrite l’amplificateur et
LA CE ES Ë sa | petites guitares solid-body T15 et T30. le haut-parleur. |
ent rame

À VINS PERRIER
AE A SRE EE
DT
66 La guitare électro-acoustique restitue une
lusion de la tonalité chaleureuse du bois des
guitares acoustiques et la sonorité coupante et
électrique des micros, en utilisant des
méthodes de construction bien établies. 99

LA GUITARE
ELECTRO-
COUSTI
Guitare ES355TD-SV de Gibson, 1961, Courtoisie du Musée de la Guitare (G-B).
126 LA GUITARE ELECTRO-ACOUSTIQUE

L'ANATOMIE DE L'ELECTRO-ACOUSTIQUE,
e terme général le plus exact que l’on puisse utiliser pour décrire une guitare
électrique dotée de la caisse creuse d’une acoustique est « électro-
acoustique ». C’est précisément ainsi qu’on peut décrire la guitare électrique
à « table cintrée » : la table est cintrée, traditionnellement par sculpture, ou
plus facilement par pression exercée à la machine. Le terme « semi-acoustique » -
(ou plus rarement, « semi-solid ») est souvent mal utilisé. On à parfois tendance à Le collage
l'appliquer à n'importe quelle guitare électro-acoustique. En fait, il désigne Une caisse est ici
spécifiquement les instruments comme la ES335 de Gibson (voir page 138), dotés ne ae
d'un bloc de bois massif au centre et sur toute la longueur d'une caisse de guitare iyrier commence à
acoustique mince. C’est une semi-acoustique qui est illustrée ici : elle a été placer le ruban adhésif.
fabriquée dans l'atelier du luthier anglais Chris Eccleshall.
Les ouvriers photographiés
individuellement travaillent Le fond L'érable léger est
HR: : assorti au bois utilisé pour
à l'usine Rickenbacker les éclisses
en Californie.

La doublure Cette bande


de bois crantée joint la
table et le fond aux deux
éclisses.

RE

L’évidage
On utilise une machine
pour évider le bois aux
différents endroits où
seront ensuite placés
les micros et les régla-
SEE
EE
EN ges (cette opération est
FERÉSSRANENESSUN
ici photographiée à
ana
de
l'usine Rickenbacker).
aeRuee
eu
eh

Æ
|.
FRRREXE

ou
Bouton fixe-courroie \

ire

CEES
ERMRESS

Le bloc central Sur une


& guitare semi-acoustique,
un bloc de bois massif (de
l'acajou ou de l'érable) est
disposé sur toute la lon- Le chevalet Les sillets
gueur de la caisse, par ail- sont réglables pour la lon-
leurs creuse. gueur des cordes, et par
TETRTIT)
conséquent l'intonation.

jan Le potentiomètre // per-


Le met de régler le volume et
Les éclisses Sur ce la tonalité.
(ee
eu modèle, les éclisses sont
lat en érable.
[as
la :
[as La peinture
je 1 Chez Rickenbacker, un
[as ee vaporise la a Les boutons de réglage
{a ure sur une caisse de Ils s'adaptent sur la tige
ue guitare terminée et du potentiomètre.
[es poncée. Lorsque la L'interrupteur du
[an { peinture est sèche, on : sélecteur de micro
[ae Der plique PINCE LES La prise jack Alle est ” 8
jrs qu à ce que la finition placée sur la table ou sur TE Le cordier Z fixe les
ju soit bien brillante. une éclisse. cordes en place.
i#
1
#
Æ& # a”CmLuFu
imleà1
LA GUITARE ELECTRIQUE ACOUSTIQUE 127

L'assemblage final
Les mécaniques sont
adaptées sur une gui-
tare presque terminée à
La tige de renfort £lle l'usine Rickenbacker.
s adapte dans le manche
La touche Cet élément pour corriger toute défor-
vierge en bois de rose mation du bois provoquée
attend les frettes et les par la tension des cordes. Le bloc du manche Ze
Les points
: de 2 repère points de repère, pour les- manche et la tête de la
Les petits repères de la quels les logements et les guitare seront sculptés et
touche sont en nacre ou trous sont déjà préparés. Pie. découpés dans ce bloc
en nacre imitation. SITE d'érable en trois parties.
prtimmmn, É Le cache de la tige
Ai F de renfort

Les mécaniques
Le fil des frettes J/ sera
découpé à la longueur Le fil électrique On
appropriée et disposé l'utilise pour les branche- Ca
re dans la touche. ments entre les micros et ”
Rue lesréglagés: Les micros Depuis l'arri- se
EU À } vée du humbucker à la fin pa
3 { | des années 1950, on a M
constaté que sa sonorité
très riche convenait par-
faitement aux guitares
électro-acoustiques.

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La plaque de pro-
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y!
LL |

re L
| La table Les bois généra- | Le ruban adhésif Cette =”!
- : x!
7 lement employés sur les bande de ruban décora- a,|
? modèles électro- tive et protectrice est mu|
” acoustiques sont le sapin, disposée au niveau des "|
LR ou comme ici, un érable Jjointures tout autour de la me|
z éd de couleur claire. table et du fond. a,|
"|
|
à
1 Ra aoen tu|
a ne
128 LA GUITARE ELECTRO-ACOUSTIQUE

[A ESI75 DE GIBSON
la fin des années 1940, Gibson commença enfin à LE FOND ET
produire sérieusement des guitares électriques. Les LES ECLISSES
N ee Le fond très sobre sou-
nouveaux modèles importants équipés de micros — la ligne les lignes élégan-
ES350 (1947), la ES175 (1949), et la ES5 (1949) — | tes de la ES175. La fini-
étaient destinés à des musiciens disposés à s'engager
N , ; / +
on un ee
standard
Le
sur Ce MO :
complètement sur la voie des instruments électriques. même si un petit nom
Dans le même temps, Gibson commença à utiliser des bre de guitares de cou-
encoches sur les guitares électriques. Il n’était pas nécessaire leur naturelle (ou
de jouer très haut sur le manche des guitares acoustiques, se Do
puisque le son produit risquait fort d’être inaudible. En ruban adhésif de cet
revanche, sur un instrument muni d'un micro et | datant de
correctement
ER
amplifié,
:
une encoche offrait
À
unÀ accès4 plus : 1949 a vieilli et pris
une teinte Jaunatre
facile à la partie haute du manche, désormais audible et utile caractéristique et très
sur le plan musical. |jolie.

La ES175, 1949 Metheny. L'encoche


Cette guitare très sim- très découpée, rare à
ple constitua la pre- cette époque, était uni-
mière production que à la 175 et le resta
sérieuse de modèles plusieurs années. Ce
électriques chez Gib- modèle popularisa éga-
La table pressée Elle est son. Elle est désormais lement la table pressée
ô spot e Pro- . ie a bou- très appréciée pour le en érable laminé qui
. oi :ne . ne À“Lr. jazz, et fut utilisée par contribuait à la sonorité
PR nt uibee Le de nombreux musi- caractéristique de la
table sculptée. tonalité. ciens, de Joe Pass à Pat 175.
GIBSON ATABLE CINTREE 129

La ES350, 1952 La ES5, 1951


Créée en 1947, cette Il s'agissait de la pre-
guitare lança le nou- mière guitare électrique
veau style des Gibson à trois micros, qui fit
électriques. C'était éga- son apparition en 1949.
lement la première Gib- Comme toutes les nou-
son électrique dotée velles Gibson électri-
d'une encoche. Les ques de cette époque,
ES350 d'origine elle ne possédait pas
n'avaient qu'un micro, d'interrupteur pour les
mais elles furent rem- micros ; chaque micro
placées par une version était doté d'un bouton 4

à deux micros avec individuel de réglage du L'’encoche arrondie


réglage du volume pour volume, ce qui rendait Cette forme fut utilisée La ES175 de 1949 mar-
chaque micro au bas de leur maniement assez pour la première fois qua l’arrivée de cette
la caisse et un bouton difficile. Cet exemplaire sur une guitare électri- nouvelle encoche poin-
central de réglage de la de teinte blonde appar- que (la ES350) en 1947 tue. Ce n’est que dans |
tonalité près de l’enco- tient aujourd'hui à et les guitares de ce les années 1960 que
che, comme sur cet Mark Knopfler. type se virent attribuer Gibson l’utilisa sur des
exemplaire de 1952. Un le nom de « Premier » modèles qui portaient
peu plus tard dans la par Gibson, suivi d’un auparavant l’encoche
même année, la ES350 suffixe en P. À partir arrondie. Les deux for-
passa à la disposition de 1949, ces modèles mes d’encoches offrent
standard à quatre | furent dits « à enco- un accès plus facile aux
réglages. Ce modèle fut \ che », et suivis d’un frettes les plus |
abandonné en 1956. suffixe en C. élevées.

L'incrustation de la
tête La « couronne »
standard chez Gibson.

Les repères // 5agit ici


de blocs divisés et
inclinés.

7
\ Finition £n 1960 un des
\ 2 micros 175 $ sur quatre
étaient naturels.

La ES175 DN, 1960 également la finition


La 175 fut proposée «blonde » assez rare, le
avec deux micros à par- cordier modifié, le
tir de 1953, et les hum- sélecteur de micros, et
buckers remplacèrent les boutons de réglage
les micros d'origine à étiquetés. La produc-
ressort unique à partir tion des modèles ES175
de 1957. On remarque se poursuit.
130 LA GUITARE ELECTRO-ACOUSTIQUE

LES ELECTRIQUES « CES » DE


GIBSON
n 1951, deux ans après le lancement des modèles
électriques ES175 et ES5 novateurs, Gibson décida La L5CES
d'électrifier complètement ses deux plus célèbres 50° Anniversaire
(ci-dessus), et la
modèles acoustiques de jazz haut de gamme, la L5 et Super 400CES
la Super 400. Cela aboutit à la création des versions CES (ci-dessous)
(initialement nommées SEC) de ces guitares classiques, Ces deux modèles créés
vers 1985 présentent
enfin équipées de micros et de réglages permanents. Ces des incrustations spé-
deux nouveaux instruments furent créés avec une encoche ciales « 50° Anniver-
arrondie. Gibson lança également des variantes de ces deux saire ».
guitares dotées de deux micros. Gibson munit la LESEC et la
Super 400SEC d'un sélecteur près de l’encoche, qui
permettait de choisir l’un ou l’autre, ou les deux micros.
"|
__
Se

Les micros Jusqu'à 1957


La table sculptée Con- NN environ, les guitares SEC
trairement aux guitares étaient équipées de
électriques précédentes, micros à ressort unique,
dotées d'une table lami- de type P90 (comme ici)
L'ouie Z étiquette L5 ou Alnico.
née, la L5SEC et la Super «SEC », inscription assez
400880 ct 2 rare qui n'existe que sur
table sculptée tradition- les premières guitares de
ioie ce type.
GIBSON ATABLE CINTREE 131

Les musiciens La Super 400CES La Super 400CES,


La Super 400CES et la L5CES sont depuis long- La version électrique de l'énorme Super 400 acous-
fin des années 1960
temps considérées comme des guitares idéales tique fit son apparition, comme la L5CES, en 1951.
La Super 400CES suivit
pour les joueurs de jazz, et au fil des années, quel- Ces deux modèles contribuèrent largement à défi- la même évolution que
ques grands noms de la musique ont utilisé ces nir les critères des guitares électro-acoustiques à la L5CES. Elle fut équi-
grandes guitares impressionnantes. Le plus célèbre table cintrée parmi les autres fabricants, et natu- pée de micros humbuc-
musicien de jazz qui ait employé cet instrument rellement, les musiciens. La « Super 4 » (comme kers à partir de 1957
était Wes Montgomery (1925-1968), qui en tirait on la nomme souvent de manière abrégée) a tou- environ. L'encoche
une sonorité très mélancolique. Parmi les jazzmen jours été moins appréciée des guitaristes que la pointue devint standard
qui utilisèrent la Super 400CES, on peut citer L5CES en raison de sa caisse très volumineuse : vers 1960, mais on
Larry Corvell et Kenny Burrell. presque 11 em de profondeur et 45 cm de large.
revint à l’encoche
arrondie quelque Lee]
années plus tard,
comme en témoigne ici
77 400 CES ce beau modèle à fini-
tion blonde qui date de
Les repères Les « blocs 1968 ou 1969.
divisés » caractéristiques
de la Super 400 sont
incrustés dans une touche
en ébène.

La caisse Zle est consti- D



tuée d'une table en sapin La touche Za ver-
massif, avec des éclisses, sion CES conserve
un fond et un manche en ici la pointe élégante
érable. Un quart seule- de la Super 4
ment des 228 modèles acoustique.
Super 400CE construits
en 1968 et 1969 présen-
taient cette finition
« blonde » naturelle.

RE)
La Super 400CES,
Le cordier Le nom du
années 1950 modèle est gravé sur le
Ce catalogue datant de cordier caractéristique de
LE FOND la fin des années 1950 la Super 400, formant un
ET LES ECLISSES superbe bois granulé. | montre la Super «Ÿ dans un V».
_ Cet exemplaire de Les éclisses sont de la | A00CES, créée en 1951.
teinte blonde datant de profondeur classique On remarque l’encoche
1951 présente un sur la L5 SEC : 8,6 cm. arrondie.

La L5SEC, 1951 argent très décoré et


(ci-dessus) gravé. Cet exemplaire
La SEC reprenait les ancien fut spécialement
D
éléments de la L5 fabriqué à l’occasion
acoustique de luxe, d'une exposition en
Les blocs incrustés Za comme le cordier or et 1951.
L5CES porte toujours ces
repères de forme rectan-
gulaire, incrustés dans
une touche en ébène.

Se ©

La L5CES, années
1960 belle finition bois
Les micros humbuckers éclairci date d'environ
L'encoche La version firent leur apparition en 1967. Gibson continue
pointue apparut vers
1960. À la fin de la décen-
1957, remplaçant les à fabriquer en nombre
nie, Gibson revint à l'en- éléments à ressort uni- limité des modèles
coche arrondie. que. Cette guitare à la LECES:
132 LA GUITARE ELECTRO-ACOUSTIQUE

La Super V CES
[LA GALERIE DES GIBSON (à droite)
Cette guitare, créée à la
fin des années 1970,
a compagnie Gibson a produit d’autres guitares électro- 2 présente une certaine
acoustiques à table cintrée. La ES140, visiblement destinée | ressemblance avec la
aux débutants, fut lancée en 1950. I s'agissait d’une Super 400CES. Elle se
caractérise par un COr-
version plus petite de la ES175, avec une caisse et un dier étrange, qui per-
manche que Gibson décrivait comme « de dimension trois- mettait une tension
quarts ». La ES140 fut ensuite remplacée par un modèle à caisse individuelle des cordes.
Chaque corde traversait
fine. un « doigt » rotatif, à la
Deux des guitares électriques Gibson à table cintrée, la ES150 base duquel était pla-
et la ES125, furent combinées pour former la ES135 vers 1955, cée une minuscule vis
réglable permettant
mais la production fut rapidement interrompue. d'augmenter ou de
L'une des électriques Gibson les plus luxueuses était la réduire l’inclinaison de
Citation, décrite par la compagnie comme « le plus bel chaque « doigt ». La
Super V CES fut pro-
instrument de ce type au monde ». Elle était fabriquée duite jusqu’à 1987.
exclusivement sur commande, pour 2 500 dollars en 1971.
En 1984, elle n'avait été construite qu'à 20 exemplaires.
Plus récemment, Gibson n’a produit que très peu de guitares
électriques à table cintrée vraiment nouvelles. La Super V BJB
apparut à la fin des années 1970 ; il s'agissait d'une variante à
micro flottant de la V CES (à droite). A la fin des années 1980, La touche De très belles
incrustations en ormeau
Chet Atkins abandonna les guitares Gretsch pour utiliser des agrémentent la touche en
ébène.
Gibson, ce qui provoqua la création d'un modèle « perfectionné »
de la Country Gentleman de Gretsch (voir page 146). La Country
Gent de Gibson était dotée de repères rouges et blancs sur la
touche et portait le nom de Chet sur le cache de la tige de
renfort. Dans le même temps, Gibson produisit la LACES, LE

figurant dans la « gamme des modèles historiques ».


Il s'agissait en fait d'une 175 de luxe, équipée ||

d'une table sculptée, d’une touche en ébène, =


ST
1
et d’un cordier fantaisie. de +
Îl
ne — = ICE
Les codes des T Fine (Caisse peu [l
modèles Gibson profonde) | Le
Les numéros des Gib- D Double (Deux
son à table cintrée et micros) la her dan
| des guitares semi-solid C Encoche (Peut Cet élément en bois gra-
portent souvent un aussi évoquer une nuleux porte les réglages
code en préfixe et/ou finition « cerise ») ! du volume et de la
en suffixe, qui indique 3/4 Trois quarts de la | FU
les différentes options, taille normale (et
de la manière suivante : manche court)
ES Electrique Espa- SV Stéréo et Varitone |
gnole (caisse (branchement et |
| creuse, micro fixe). réglage en option) |

ne RNA 1 | !
La Kalamazoo d'une guitare de luxe, 1 | | EL Le chevalet On remar-
Award, 1979 comme en témoignent p' gt ù | me nu SN
(à droite) la table sculptée à la | l'ébène.
Lancée en 1978, cette main et les incrusta- |
guitare devint la plus tions généreusement |
chère de toutes les Gib- réparties sur tout l'ins- |
son. En 1984, elle se trument. Cet exem- |
vendait 5 350 dollars plaire est daté du |
aux Etats-Unis, soit 11 septembre 1979 et
presque le double du signé par Wilbur
modèle suivant dans la D. Fuller. La Award
gamme des prix. Il figura dans le catalogue
s’agit de toute évidence Gibson jusqu’à 1985.
Le cordier L'aigle
incrusté rappelle la déco-
ration de la plaque de
protection et de la tête.
GIBSON A TABLE CINTREE 133

Les différents micros Gibson


Le P90
Le principal micro à
ressort unique de Gib- * La Switchmaster La ES295, 1952
son, créé dans les ES5, 1958 Cette guitare fit son
années 1940, et doté de Cette nouvelle version apparition en 1952, et
pôles réglables. Il existe de la ES5 (voir rappelle la Les Paul
en noir, crème, blanc, page 129) apparut en dorée à caisse creuse
ou chromé. 1955, dotée d’un (ou une ES175 dorée).
réglage du volume et de On remarque le cordier
L’alnico la tonalité pour chaque « trapèze » caractéristi-
Produit au début des micro. L'interrupteur à que du style Les Paul.
années 1950, il compor- quatre positions situé La ES295 de Steve
tait deux aimants en fer près de l’encoche per- Howe présente de nou-
additionné d'ALumi- met de sélectionner un veaux tuners. Cette gui-
nium, de Nickel et de micro, ou les trois à la tare fut produite jus-
CObait. fois. Ce modèle ne fut qu'à 1958, et une réédi-
produit que jusqu’à tion apparut en 1990.
Le PAF 1961.
Les premiers humbuc-
kers portaient l’indica-
tion PAF (Patent
Applied For : Brevet
Déposé). Certains sou-
tiennent que leur sono-
rité est la meilleure. Les micros Les pattes de
fxation de ces micros F90
sont surnommés « oreilles
Le humbucker de chien ».
Inventé par Gibson en
1955, commercialisé en
1957, et breveté en
1959. Ces deux photos
montrent le micro avec
cache (en haut) et sans
cache (en bas), révélant
les ressorts jumeaux
qui éliminent les ron-
ronnements.

Les numéros de série et sont notés sur une 1961 à 1977 pas d'ordre chronologi-
et de commande à étiquette (blanche jus- A partir de 1961, un que précis, et les confu-
l'usine qu'à 1954, puis orange) nouveau système fut sions et les duplications
La plupart des numéros située à l’intérieur de établi, et le numéro de se multiplièrent.
de série des fabricants l'ouie supérieure. Il série était tamponné à
n'ont pas pour but de arrive que des numéros l'intérieur de l'arrière Après 1977
dater les instruments, se chevauchent : de la tête (pendant les Depuis 1977, on utilise
et jusqu’à une époque A1000-A9999 = 1947- années 1960, certaines enfin un système sim-
récente, Gibson ne fai- 1952 guitares présentaient ple. Le 1%et le 5° chif-
sait pas exception à A10000-A20000 = 1952- un numéro de série à la fres du numéro indi-
cette règle. Nous vous 1955 fois dans la tête et sur quent l’année de fabri-
| présentons ici les infor- A20000-A30000 = 1955- l'étiquette à l’intérieur cation : par exemple :
| mations dont nous 1959 de l’ouie). Il n'y avait 87684832 = 1984.
disposons, afin de per- A30000-A36500 = 1959- Les indices
mettre une datation 1961 Les numéros de série de 1961 à 1977
Une étiquette portant
approximative des De plus, entre 1952 et 100-99999 = 1961-1963
des précisions à propos
modèles acoustiques et 1961, un numéro de 000001-099999 = 1967
du modèle et un
électriques à table cin- commande à l'usine 100000-199999 = 1963-1967
numéro de série se
trée et des guitares constitué d’une lettre 200000-299999 = 1964-1965
trouve généralement à
semi-solid. (Voir p. 37 et de plusieurs chiffres 300000-599999 = 1965-1969
l'intérieur de l’ouie
pour les systèmes Gib- était parfois tamponné 600000-999999 = 1966-1969
supérieure des électro-
son avant 1947 ; dans le bois à l’inté- Pour compliquer encore la situation, les nom-
acoustiques Gibson.
page 89 pour les n° de rieur de l’ouie infé- bres de 000001 à 999999 furent à nouveau
Elle était blanche (ci-
série sur les Gibson rieure. Les lettres du utilisés de 1970 à 1978.
dessus) jusqu'à 1954
électriques solid-body.) préfixe sont classées en Les numéros à six chiffres précédés des
environ, et orange (au
ordre alphabétique lettres C, D, E ou F furent utilisés de 1974 à
centre) par la suite, jus-
1947 à 1961 inversé, de Z à Q, Z 1975 ; on adopta ensuite un système de
qu'aux années 1960.
Les numéros de série correspondant à 1952, numéros à huit chiffres, dont les deux pre-
de cette période com- Y à 1953, et ainsi de miers étaient codés pour indiquer la date :
portent 3, 4 ou 5 chif- suite jusqu'à R pour (99 = 1975 ; 00 = 1976 ; 06=1977).
fres préfixés par un A, 1960 et Q pour 1961.
134 LA GUITARE ELECTRO-ACOUSTIQUE

LES GUITARISTES DE JAZZ ET


La Tal Farlow, 1964
( Ce modèle ne fut fabri-
qué qu'à 215 exemplai-

GIBSON
res, de 1962 à 1967.
Son élément le plus
frappant est constitué
par la belle forme
n tant que leader dans le domaine de la guitare à table enroulée près de l’enco-
cintrée, qu'elle soit électrique ou acoustique, Gibson a che. Cette guitare sem-
naturellement été associé à de nombreux guitaristes de blerait un peu surchar-
jazz célèbres. C'est la raison pour laquelle un grand gée si on avait égale-
ment placé à cet
nombre de modèles portent le nom de ces musiciens. Cela endroit l'interrupteur
résulte parfois d'une collaboration entre la compagnie et le du sélecteur de micros,
guitariste à propos de la forme de l'instrument. comme le veut l’habi-
tude. C’est pourquoi la
Naturellement, la société Gibson n'est pas la seule à avoir plaque de protection
bénéficié sur le plan commercial d’une association avec de avait également été
célèbres guitaristes de jazz. Epiphone, une marque qui fut découpée spécialement
pour accueillir l'inter-
par la suite rattachée à Gibson (voir page 142), était rupteur.
également très populaire auprès des jazzmen, mais cette
compagnie produisit assez peu de guitares « signées ». Parmi
les exceptions, on peut citer le modèle AI Carola dans les
années 1960. L'Artist Award de Guild portait initialement le
nom de Johnny Smith, avant que celui-ci n'opte pour les
guitares Gibson au début des années 1960, et à la fin des
La tête Tal Farlow
années 1950, la compagnie américaine Kay avait également L'arrière de la tête de
produit une gamme de modèles de jazz signée Barney Kessel. la Tal Farlow de Gib-
Au début des années 1970, Gretsch tenta courageusement son, créée en 1964 (à
L’encoche
droite) porte l’autogra-
de commercialiser la guitare George Van Eps, un étrange phe de Tal, ce qui
Le style enroulé de la
instrument à sept cordes. Harmony lança le modèle Roy Tal Farlow était produit
donne à ce modèle rare
par une extension du
Smeck en 1960, Framus produisit l’Attila Zoller (1960) et un attrait supplémen-
ruban sur le haut de la
taire auprès des collec-
Gretsch à nouveau, créa le modèle Sal Salvador (1958). caisse.
tionneurs.
Ce fut récemment au tour des fabricants japonais de
proposer des guitares de jazz signées. Il s’agit notamment
d'un trio de la compagnie Ibanez : le Lee Ritenour (1977), la
George Benson et la Joe Pass (toutes deux en 1981), et de
deux modèles d’Aria, la Ike Isaacs et la Herb Ellis (datant
tous les deux de 1979).

Le numéro de série Au
cours de différentes pério-
des, les guitares Gibson
ont porté un numéro de
“à série à l'arrière de la tête
L: (voir page 133).

Les mécaniques Ces


mécaniques de type fermé
étaient fabriquées par la
compagnie Grover, dont
les modèles furent adop-
tés sur de nombreuses
guitares Gibson.

Tal Farlow
Né en Caroline du Nord |
en 1921, Tal (un dimi-
nutif de Talmage), est
surtout connu pour son
jeu rapide, influencé
par le bebop, et son
utilisation occasionnelle
de petites percussions
des doigts.
GIBSON A TABLE CINTREE 135

La Barney Kessel Johnny Smith


Custom, 1965 (ci-dessous)
Ce modèle, créé en Né dans l'Alabama en
1961, vécut dix ans. La 1922, Johnny connut la
version Custom est célébrité grâce à son
équipée d'accessoires enregistrement en 1952
dorés et de repères en de « Moonlight in Ver-
forme de « nœud papil- sep mont ». On sait peut-
lon » sur la touche, qui être moins que Smith a
reflètent le goût des également écrit Walk
tenues très habillées Don't Run, qui devint
que manifestaient par- un succès populaire
fois les guitaristes de avec l’arrangement du
jazz de cette époque. groupe de guitaristes
La Johnny Smith
(Le modèle standard américains les Ventu-
1962
BKR était doté d'équi- res. Après 1960, Smith
Cette guitare, avec ses
pements en nickel et de se retira complètement
lignes très séduisantes,
repères ordinaires.) On du monde de la
fut créée par Gibson
remarque également la Barney Kessel musique.
pour « améliorer » le
décoration de la tête, et (ci-dessus) modèle New Yorker
les encoches symétri- Né dans l'Oklahoma en Special de D'angelico
ques, rares sur une gui- 1923, Barney possédait qu'utilisait Smith précé-
tare à caisse profonde. à ses débuts un style demment. Le micro, un
teinté de blues, influ- mini-humbucker, fut
encé par les mélodies conçu spécialement
de Charlie Christian. pour les guitares
Kessel travailla pour Johnny Smith. Une ver-
des musiques de films sion à deux micros, la
ou de séries télévisées, JSD, rejoignit le modèle
jusqu'aux années 1970. illustré ici, qui fut fabri-
Il a également accompli qué de 1961 à 1988.
des tournées avec d’au- Comme pour les autres
tres guitaristes de jazz, Gibson à table cintrée,
Herb Ellis et Charlie la finition « blonde »
Byrd, sous le nom des était plus rare, la majo-
« Grandes Guitares ». Il rité des modèles étant
a joué avec Oscar créés dans une teinte
Peterson. bois éclairci.
136 LA GUITARE ELECTRO-ACOUSTIQUE

[LA BYRDLAND DE GIBSON " à


ors des années qui suivirent l’apparition des véritables Le fond et les dt
guitares Gibson électriques de jazz à table cintrée, | ce . À
comme la ES175, la LCES et la Super 400CES, la | Bvdiatd des anne |
| es deux vues de 1a pi

compagnie s’aperçut que l’un des principaux obstacles 1950 permettent |


qui empêchaient l'expansion de ces instruments tenait à leur a Le bois bi |
caisse très profonde, qui les rendait inconfortables. PE É
À En 1955, Gibson lança une série de guitares dites « à caisse | sapin massif de la | || |
fine ». La Byrdland et la ES350T présentaient une caisse guitare. ee à PR he
d'environ
; +
5 cm d'épaisseur,
»2 +
nettement moins
.
profonde que || ue
jati ’6 t
. |
|
il
||
celle des autres guitares de jazz existantes. Ces deux | par Gibson sur la |
nouveaux modèles possédaient également une touche plus plupart de ses bons
courte (60 cm) et une manche plus étroit et plus court, qui |a His À |
facilitait l’utilisation. Ces éléments les rendaient moins Éérale monte là
encombrants que les guitares électriques de jazz à table | caisse relativement
cintrée qui les avaient précédés. | étroite de l'instrument.

Les bois. La Byrdland est


dotée d'une table sculptée
en sapin massif.

A
Les micros Des simples
bobinages furent utilisés
jusquà leur remplacement L’encoche Jusqu'à 1960.
par les humbuckers en la Byrdland présentait une
1967. encoche arrondie.
GIBSON A CAISSE FINE 137

Les incrustations sur


la tête des Gibson
La tête de certaines
Gibson, notamment
celle des premiers
= modèles, porte unique-
7 ment le logo Gibson.
Par la suite, la compa-
Le gnie y ajoutait souvent
D l'une de ses incrusta-
tions caractéristiques
(voir à gauche). La
« couronne » est
A employée sur la plupart
ju des modèles ES, tandis
Rs que le « pot de fleurs »
| est réservé à quelques
guitares spéciales
La couronne Un exemple Le pot de fleurs Parfois Le losange divisé // s'agit comme la L5CES et la
de ce type d'incrustation. également appelé « tor- de l'incrustation la plus Bvrdland.
che ». importante. 4

La popularité des guitares à caisse fine La ES125T sans encoche et à micro unique avait
Les guitares à caisse fine séduisirent les musiciens été l’une des premières guitares à caisse fine, car
qui trouvaient les guitares de jazz normales elle avait rejoint la gamme Gibson en 1956. En
volumineuses et encombrantes. Mais ces nouveaux 1957, une version à deux micros (la ES125TD) et La ES350T. années La ES350T. 1957
instruments possédaient naturellement toujours une variante de taille plus petite (la ES125T3/4) 1960 4 il s'agissait ee Le
une caisse creuse, de sorte qu'ils plurent aussi aux vinrent s'y ajouter. La 350T ne dura pas ler rod
guitaristes qui étaient perturbés par le poids À cette époque, Gibson avait produit un autre longtemps après avoir la Byrdland, dotée
important
: des à guitares électriques solidË body de modèle
RSR3/4 à caisse fine, la ES1403/4. Cette Pre adopté
pté l l’encoche
h poines d’ une caisse
a en érable,
érabl
jazz les plus récentes, comme les modèles Les version à caisse plus fine de la petite ES1403/4 fit +}, que Gibson impo- cle ce

ue x ST * D'autresversionsdes guitaresGibson standard


Sn es Sur 55 électriques
à caisse creuse vers mentsointetels» entre
que lala tou-
D’autres modèles à caisse fine furent créées avec des caisses fines : c’est le cas 1960. Ce modèle de e re
Une troisième guitare à caisse fut lancée vers la de la ES120T, fabriquée entre 1962 et 1968, et ce
À 2 À HN ue teinte blonde fut fabri à. risant la Byrdland. Les
même période que la Byrdland et la ES350T. Il même de rares éditions à caisse fine des qué juste avant la premières 350T étaient
s'agit de la ES225T. Elle était équipée de l'un des classiques ES175 et L5. Mais lorsque la compagnie «mort » de cette gui équipées de micros P90
longs cordiers en «N trapèze » de Gibson, comme Gibson lança laSEMES335 en 1958,
s associant; la caisse
; tare, en 1963. Une àSesimple bobinage,
: mais
les premiers modèles Les paul et la ES295. En fine aux caractéristiques d’une guitare électrique « réincarnation » brève ce modèle de 1957 est
1960, la 225T devint la ES125TC de couleur solid body, elle inventa littéralement une nouvelle ce modele urlancée en
cerise, équipée d'un chevalet et d’un cordier guitare, la semi-solide. Les guitares à caisse fine ne en 1977. Der
classiques. seraient plus jamais les mêmes par la suite.
Les frettes À /'époque,
22 frettes étaient rares sur
une Gibson à caisse Les repères /] s'agit de
Hd creuse. Cette idée était blocs incrustés, comme sur
empruntée à la solid body la LECES.
Les Paul.

la Burdland 1965 (ci-


dessous)
à l'encoche pointue, qui
fit son apparition vers
à 0
La Byrdland de 1957
On voit ici un modèle 1960. En 1968, l’enco- (ci-dessus)
du milieu de la période che arrondie fit un Gibson nomma ce
de cette guitare. Ilest retour, et elle est tou- modèle d'après les
doté de deux micros jours présente dans les noms de deux guitaris-
humbuckers, associés années 1990. tes country de cette
époque, Billy Byrd et
Hank Garland, qui
auraient suggéré certai-
nes de ses caractéristi-
ques. Même si elle est
nettement inspirée de
la L5CES, la Byrdland
présente une nouvelle
caisse fine, un manche
plus court, et un cordier
particulier à boucle où est
inscrit le nom du modèle.
138 LA GUITARE ELECTRO-ACOUSTIQUE

LA ESSSo DE GIBSON Le fond et les


éclisses
Un superbe bois d’éra-
n 1958, Gibson lança la ES335, un modèle qui associait avec
ble a été utilisé pour le
efficacité des caractéristiques d’une caisse creuse et d’une solid- fond de cette
body. Sa caisse semblait creuse et assez fine, mais elle comportait ES335TN, et son
en fait un bloc de bois massif au centre et sur toute sa longueur, charme s’est perpétué
pendant plus de 30 ans.
tandis qu'elle était creuse par ailleurs. Elle possédait également deux Les éclisses sont égale-
encoches symétriques, ce qui constituait une première. ment en érable, de
Les guitaristes étaient souvent gênés par des sons hurlants de retour même que le bloc de
bois massif disposé au
lorsqu'ils essayaient de jouer de la guitare électrique ordinaire à caisse centre de la caisse.
creuse avec un volume très fort. Le retour est dû au fait que les micros Seul le manche est en
captent leur propre son émis par le haut-parleur et le renvoient dans le acajou.
système, ce qui crée un « écho grondant » très désagréable.
La 335 « semi-solid » offrait une profondeur de tonalité équivalente à
celle des guitares à caisse creuse, mais, grâce au bloc de bois placé au
centre de la caisse, elle était beaucoup moins sujette aux problèmes de
retour à un volume élevé. Beaucoup de guitaristes adoptèrent cette
combinaison astucieuse, y compris des musiciens de jazz-rock comme
Larry Carlton et Allan Holdsworth.

Les accessoires Le bloc


central permettait l'adap-
tation d'un cordier
issé.

Les micros La 335 était La plaque de protection


dès le début équipée de Jusqu'à 1960, la 335 était
deux micros de type hum- dotée d'une longue pla-
bucker. que, qui sétirait au-delà
du chevalet.
GIBSON SEMI-SOLIDE 139

(sul
La ES335T, 1958 La ES335TDC, 1961
e
Il s’agit d’une des pre- Le rouge devint la cou- La ES335 douze
mières 335 jamais fabri- leur standard de la 335 cordes, années 1960
quée. On constate que dans les années 1960. Gibson a produit très
la touche est jointe à la Cet exemplaire date de peu de guitares à douze
caisse au niveau des 1961, alors que la cordes, contrairement à
plus hautes frettes, teinte rouge cerise était d'autres grandes com-
mais qu'elle est dépour- proposée sur tous les pagnies américaines
vue du ruban blanc modèles depuis un an. (voir pages 118-119).
habituel. (Il suffit de Il permet de constater Cette version à douze
comparer ce modèle à certaines modifications cordes de la ES335
la 335 rouge qui figure effectuées à cette épo- représentait une rare
à droite, par exemple.) que. La plaque de pro- exception, et sa pro-
Seuls les tout premiers tection plus courte fut duction fut limitée
exemplaires ne présen- adoptée vers 1961. Les durant sa brève exis-
taient pas ce ruban. boutons de contrôle tence dans les
Cette guitare aurait été métallisés existaient années 1960. Ce très
utilisée à une époque depuis l’année précé- bel exemplaire appar-
par l'excellent guita- dente. En 1962, les tient au bassiste des
riste de blues britanni- points de repère qui Searchers, Frank Allen.
que Peter Green, le ornaient la touche se
créateur du groupe transformèrent en
Fleetwood Mac. petits blocs.

Les repères sur la tou- La ES335, années 1960 mières guitares équi-
che Des points incrustés (ci-dessous) pées du nouveau cor-
Lurent utilisés jusqu à Vers 1965, un cordier dier trapèze furent
1962. Les 335 dotées de « trapèze » remplaça modifiées pour revenir La ES335TN, 1959 Les 335 blondes ne
ces repères sont parfois
surnommées « manches à l'élément vissé d'origine à la forme précédente. (ci-dessus) furent fabriquées que
DOIS ». sur la 335. Beaucoup Cette 335 porte égale- Lancée en 1958, la 335 pendant trois ans, lors
de guitaristes affirment ment des blocs incrus- est toujours fabriquée, de la première période
que le cordier vissé tés sur la touche. On mais les guitaristes classique de ce modèle.
contribuait en grande revint aux points en apprécient plus particu- On n'en produisit que
partie à la sonorité sou- 1981, et le cordier vissé lièrement les modèles 209 exemplaires de
tenue si appréciée sur remplaça dans le même produits entre 1958 et 1958 à 1960, contre
ce modèle. C’est pour- temps le modèle « tra- 1962, affirmant que ce 1 193 guitares de teinte
quoi certaines des pre- pèze ». sont les meilleures. La bois éclairci (et dési-
superbe finition de ce gnées par le numéro
modèle de 1959 est ES335T), créés par
signalée dans son nom Gibson durant cette
par la lettre N, qui cor- même période de trois
respond à la teinte ans.
« blonde » naturelle.
140 LA GUITARE ELECTRO-ACOUSTIQUE

LA E6550 DE GIBSON
la fin des années 1950, au moment de l'apparition de
la ES335, Gibson ajouta deux autres instruments à sa
gamme, la ES345 et la ES355. Ces partenaires de la
S33b présentaient la même silhouette nouvelle et
caractéristique, avec deux encoches symétriques. L'intérieur
de leur caisse était également équipé du même bloc central
de bois massif qui apportait certaines des qualités d'une
solid-body électrique à cette série d'instruments par ailleurs
légers. La ES340, 1969 Le catalogue Gibson, .
La 345 et la 355 étaient toutes deux proposées avec un (ci-dessus) 1963 (à droite) =
branchement stéréo et un sélecteur original àsix voies appelé A 0 ne
Vari-tone. Ce circuit d’alternance de la tonalité avait été semblait identique à la tone de la 355. :
conçu par le spécialiste des micros chez Gibson, Walt Fuller, 335. Il était cependant É
mais il ne connut pas un grand succès auprès des guitaristes. doté d'un sélecteur de
micros à trois voies,
2)
Beaucoup de 345 et de 355 équipées du circuit stéréo et du d'un branchement origi-
Vari-tone ont depuis lors été modifiées et ramenées à un nal, permettant de
déphaser les micros, de
circuit simple.
les ouvrir ou de les fer-
mer tous les deux. Le ruban Les multiples
épaisseurs de ruban
Le vibrato J/ s'agit géné- disposées sur la caisse et
ralement d'un élément la tête indiquent qu'il
Bigsby, même si certains
Q s'agit d'un modèle de
modèles sont équipés NS Les micros Les accessoi- haute qualité, et dessinent
d'un vibrola.
NS res de la 355 étaient pla- des lignes parallèles
qués or. caractéristiques.

La finition Dans un pre-


mier temps, la 365 était
exclusivement proposée
en rouge cerise, mais par
la suite, un brun foncé
«noyer » fut offert en
option.
GIBSON SEMI-SOLIDE 141

De Trini Lopez à B. B. King


Gibson a produit un certain nombre d’autres
guitares électriques semi-solid où à caisse fine et
creuse dans les années 1950.
En 1964, Gibson racheta deux versions d’un
modèle portant le nom de Trini Lopez. La version
TLD ressemblait à une Barney Kessel (voir
page 135), avec ses deux encoches pointues
symétriques, mais ce modèle, comme la TLS à
encoche arrondie étaient inhabituels chez Gibson,
dans la mesure où les mécaniques étaient alignées
La ES345TN, 1959 amplificateur séparé),
du même côté de la tête, à la manière des Fender.
Fabriquée de 1959 à et d'un sélecteur Vari-
La Trini Lopez fut fabriquée jusqu’à 1972.
1980, cette semi-solid tone à six voies
Parmi les guitares Gibson à caisse creuse ou
s'intercalait entre la (produisant une série
semi-creuse produites par la suite avec des
335 et la 355 ; elle est de différences de encoches symétriques, on peut citer la Crest
reconnaissable aux tonalité). Cette rare
(1969-1971), équipée de mini-humbuckers et d’une
blocs divisés et inclinés finition blonde ne fut
jointure du manche sur la caisse au niveau de la
qui sont incrustés dans proposée en option que
seizième frette, comme les premières 330 ; la
la touche. Elle était pendant les deux
ES150DC (1969-1975), dont la caisse profonde
équipée d’un circuit premières années de était semblable à celle de la 335 ; la ES320 (1972-
stéréo (chaque micro production, et en
1973), présentant les réglages sur une plaque
restituant le son par un nombre très limité.
semi-circulaire et des micros humbuckers noirs ; et
la ES325 (1972-1975), similaire à la 320, mais
présentant des micros métalliques ordinaires.
Dans la gamme des Les Paul, il existait un
modèle original : la Les Paul Signature (1973-
1978), dotée d’une caisse semi-creuse et de deux
encoches asymétriques, de deux micros
humbuckers à faible impédance masqués par des
La ES330, 1961 caches de couleur crème, et d’incrustations en
Jointure se situant au
Ce modèle était étrange forme de couronnes sur la touche.
niveau de la seizième
à plusieurs égards. Mal- Gibson absorba les tendances modernes pour les
frette (bien que les 330
gré sa forme et sa date inclure à sa gamme de semi-solid au fil des années.
fabriquées de 1968 à
C’est ainsi que la ES347 suivit la mode de la fin
de lancement (1959), 1972 présentent la join-
des années 1970 en adoptant un cordier à réglage
cette guitare était ture classique à la dix-
très précis et des micros à « ressorts ajustables »,
dépourvue du bloc de neuvième frette). On
qui offrent le choix entre le son du micro à ressort
bois central dans la remarque également le
unique et celui du humbucker. Dans les
caisse. Elle différait cordier trapèze, les
également des autres micros P90 à ressort années 1980, la ES369 suivit la vogue des circuits
électroniques, qui apportaient une plus grande
semi-solid par son man- unique, et l’absence
che, qui avançait davan- d'incrustations sur la variété de tonalités.
La touche Za touche en tage sur la caisse, la tête.
ébène de la 355 est
incrustée de blocs.

LE FOND ET LES La ES355TD, années


ECLISSES 1950
Gibson réservait ses Lancée vers 1959, cette Le « losange divisé »
_ meilleures tables en semi-solid était une ver- qui indique aussi qu il
s agit d'un modèle Gibson
_ sapin et ses plus beaux sion de luxe de la 355. haut de gamme.
fonds en érable aux gui- Jusqu'à 1970, le
tares à finition « blonde » modèle TD Mono illus-
naturelle, qui mettaient tré ici était assorti
parfaitement en valeur d’une version stéréo
ces superbes bois. Il équipée d’un sélecteur
arrive cependant aussi Vari-tone à six voies. La
que des modèles à fini- 355 stéréo fut fabriquée
tion sombre ou rouge | jusqu’à 1981.
laissent apparaître de
très beaux bois.
142 LA GUITARE ELECTRO-ACOUSTIQUE

LPIPHONE ET GUIL])
La Riviera douze
cordes Epiphone, fin
des années 1960
a marque Epiphone commença à fabriquer des guitares La version à douze cor-
des illustrée ici est très
en 1928. Elle portait le nom du président de la compa- rare. Le modèle à six
gnie, Epaminondas (Epi) Stathopoulo. Cette marque est cordes, appelé E360TD,
plus connue pour ses premiers modèles acoustiques à était presque identique
à une Gibson 335 de
table cintrée (voir page 34), mais les versions Epiphone cette époque, jusqu'au
électriques de certaines de ses guitares sont souvent très cordier trapèze. La
appréciées. Après le rachat par Gibson de la marque principale différence
entre les deux modèles
Epiphone en 1957, la compagnie s’orienta vers les électriques réside dans l’utilisation
à caisse fine, et après 1970, le nom d'Epiphone fut utilisé de mini-humbuckers
pour une gamme de guitares de fabrication japonaise, et plus caractéristiques chez
Epiphone.
récemment, d'origine coréenne.
La compagnie Guild fut fondée en 1952, et sa réputation
repose sur la qualité de ses guitares acoustiques à table plate
(voir page 40), et de ses modèles électriques à table cintrée,
dont certains figurent sur ces pages. En 1989, la compagnie
Guild fut rachetée par la Randall Electronics company du
Wisconsin.

La Zephyr Emperor
Regent d’Epiphone Pr: 4
Ce modèle fut créé par À
Epiphone à New York
au début des
années 1950. Son nom
très long indique qu'il
s'agit d'une guitare
électrique (Zephyr),
dotée d’une encoche
(Regent), et dont la Le catalogue Epiphone
caisse possède la même Un dépliant extrait
d'une brochure du La Sheraton
forme que celle de
début des années 1960 d'Epiphone, 1964
l'Emperor. Le nouveau
montre à droite l'Empe- (à gauche)
panneau de réglages
ror électrique de La Sheraton était le
permet de nombreuses
fabrication Gibson. modèle électrique à
combinaisons au à
caisse fine haut de
niveau des
gamme de l’époque
micros.
Gibson. Elle possédait
une caisse en érable, et
sa touche en bois de
rose placée sur un man-
che en acajou était
ornée d’incrustations
de nacre et de sureau
typiques d'Epiphone.
Les micros étaient des
mini-humbuckers. La
tête portait le motif de
vigne vierge d'Epi,
réservé aux guitares
haut de gamme.

D’Epiphone à Gibson Les réglages //s gouver-


Gibson racheta la marque Epiphone en 1957 et nent le volume et la tona-
lité pour chaque micro, et
entreprit rapidement de construire des Epis dans sont assortis d'un sélec-
l'usine Gibson de Kalamazoo. Certains anciens teur de micros.
modèles Epiphone ont survécu, notamment
l'Emperor et la Broadway, mais la plupart des
Le cordier Un exemple
nouvelles Epiphones sont en fait des de l'élément Frequensta-
« équivalents » modernes de modèles Gibson. La tor caractéristique d'Epi
Sorrento ressemblait par exemple à la ES125TD, la phone : « La petite four-
chette permet d'obtenir
Granada rappelait l’'ES120T, et la Casino était très une tonalité plus grave,
similaire à la ES330. Les Epis modernes portent tandis que la fourchette
souvent de petits micros « mini-humbuckers » et plus longue donne de la
un logo Epiphone sur la tête. clarté. »
ETATS-UNIS 143

La Professional La Stratford de
d’'Epiphone, Guild, 1961 (à gauche)
années 1960 La X350, fut fabriqué
(à gauche) { au début des
Un modèle inhabituel années 1960. Elle souli-
électrique à caisse fine gne les liens qui unis-
et doté d'un amplifica- saient alors Guild et
teur spécial réglable au Epiphone, car elle res-
niveau de l’imposan semble beaucoup à la
panneau de réglages de Zephyr Emperor Regent
la guitare. Parmi les cir- La tête Ze est ornée (p. 142 à gauche).
cuits disponibles, ot d'un motif en nacre et en
peut citer l’amplifica- sureau, et porte des che- La X500 de Guild,
villes « à deux niveaux »
tion de la tonalité, la caractéristiques des méca-
1974 (à droite)
réverbération et le tré- niques Grover Imperial, La X500 fut lancée
molo. Peu de réglages dans les années 1950
fonctionnaient sans comme l'une des pre-
l'amplificateur Profes- mières guitares électri-
sionnal. ques de Guild. Ce cad
modèle était doté
du logo « G » A
sur la tête (
et les
boutons.
Les incrustations La
forme et le style de ces
repères soulignent les rap-
ports étroits qui unis-
saient à cette époque < LULLEZ]

:NS Guild et Epiphone.

BREST

LÉSÈTE
|ES
meL
L’Artist Award de
|
BSE Plus de précisions à propos de Guild
Guild, 1976 (à ;î
"E:
(]
La compagnie Guild fut créée à New York en 1952
droite)
par Alfred Dronge, ancien guitariste, professeur et
Ce modèle fut créé à la
vendeur de guitares. Ses ouvriers produisirent
fin des années 1950
rapidement des modèles à table cintrée et à table
sous le nom de Johnny
plate. En 1956, ils avaient pris trop d’ampleur
Smith Award. Mais le
pour leur atelier de New York, et ils s’installèrent
célèbre guitariste opta
dans le New Jersey. Pendant les années 1950,
pour des instruments
plusieurs artisans d'Epiphone passèrent chez
Gibson au début des
Dronge, et leur influence sur la compagnie Guild
années 1960, et Guild
se reflète sur certaines guitares, surtout au niveau
modifia le nom de cette
des incrustations sur la touche.
guitare. Elle est entiè-
Outre les électriques à table cintrée et les
rement constituée de
modèles à caisse fine illustrés ici, Guild fabriqua un
matériaux de grande
certain nombre d’autres instruments. Parmi les
qualité, y compris la
guitares à caisse fine, on peut citer l’Aristocrat
table en sapin, la tou- (également connue sous le nom de Bluebird), qui
che en ébène et les ressemblait beaucoup à la Les Paul de Gibson, et
accessoires plaqué or. la Duane Eddy, adoptée par le roi du twang. Il
La plaque de protection existait également quelques guitares de jazz moins
Elle est équipée du sélec- coûteuses, comme la Capri CE100 à table d'érable,
teur de micros, du réglage la Manhattan X175 et la Mini-Manhattan X170.
du volume et (dissimulée
dessous), d'une prise jack.
Le catalogue Guild
Une page extraite
d’une brochure des
années 1970 présente
deux modèles de l'im-
portante gamme de gui-
Le cordier Cet élément
en forme de harpe carac- tares électriques à
térisait de nombreux caisse fine Starfire pro-
modèles Guild. duite par Guild. Ces
instruments étaient pro-
posés avec une ou deux
encoches.
À |
144 LA GUITARE ELECTRO-ACOUSTIQUE

LA WAITE FALCON DE
Dave Stewart
Les guitares Gretsch
ont longtemps été à la

GRETSCH
mode, et particulière-
ment prisées par les
musiciens de rock atti-
rés tout autant par l’al-
a compagnie Gretsch est surtout connue pour ses lure de l'instrument
guitares électro-acoustiques créées dans les que par ses qualités
années 1950 et 1960. Elle naquit à New York en 1883, sonores. Les guitares
lorsqu'un immigrant allemand, Friedrich Gretsch, ouvrit Gretsch, superbes et
très décorées, sont sou-
un magasin de musique. Son fils Fred Gretsch fonda la vent utilisées comme
compagnie de production Fred Gretsch, qui commença à agréments visuels dans
fabriquer des guitares dans les années 1930 dans l’usine de la les clips vidéos ou les
séances de photos. Le
société à Brooklyn. Fred Gretsch Jr resta président pendant musicien du groupe
la période classique de Gretsch, mais Baldwin racheta la Eurythmics, Dave Ste-
compagnie en 1967 ; la production cessa en 1981. La famille wart, apprécie particu-
lièrement la sonorité et
Gretsch reprit la direction de la société en 1985, et la l'aspect des guitares
fabrication des guitares reprit au Japon en 1990. Gretsch, et on le voit
ici avec une White Fal-
con stéréo à réglages
multiples.

L'interrupteur // permet
de sélectionner le micro
avant, arrière, ou les
deux.

Les réglages On peut régler Les micros Il s'agit de L'encoche À /'origine, de


ici chaque micro et la tonalité . modèles F.ilterTron de 1955 à 1963 environ, la
générale, et un autre réglage Gretsch, créés vers White Falcon était exclusi-
situé près de l'encoche gouverne le 1958. vement proposée avec une
volume d'ensemble. seule encoche.
Se) ETATS-UNIS 145

La White Falcon
Gretsch surnomma la White Falcon d'origine la
« Guitare du Futur », lorsqu'un prototype spécial
fut fabriqué à l'occasion d'une exposition
{ d'instruments de musique à Chicago vers 1955. Ce
= La White Falcon 7595, modèle unique avait été conçu en partie par le
iii | 1978 Le changement de musicien et démonstrateur de la compagnie
ju numérotation des modèles Gretsch, Jimmie Webster, responsable de tant de
survint au moment du grands instruments produits par Gretsch et des |
tn| rachat de la compagnie multiples slogans qui les accompagnaient dans les |
D Gretsch par Baldwin au années 1950 et 1960. Ce superbe modèle suscita |
WE début des années 1970. A ur tel intérêt que Gretsch décida de placer cette
M Partir de 1974 environ, la Cadillac des guitares au sommet de sa gamme de
EE Falcon était proposée avec production en 1955. Par rapport au modèle
“4
une seule ou deux enco- présenté à l'exposition, on avait conservé la
ches : le modèle 7593 était finition blanche impressionnante, les accessoires
une guitare mono à une plaqué or, et une quantité assez étonnante de
encoche ; la 7594 était une plastique à reflets dorés.
mono à deux encoches ;
enfin, cette 7595 est une Quelques dates clés
stéréo à deux encoches. La Falcon d'origine de 1955 était équipée de la
sortie mono normale d’une guitare électrique, et
d'une seule encoche arrondie. La sortie stéréo fut
proposée en option à partir de 1959. Les deux
encoches devinrent standard en 1963, et la White
Falcon fut disponible avec une ou deux encoches à
partir de 1974. Après une absence de huit ans, elle
fut rééditée au Japon en 1990, avec une ou deux
encoches, dans le cadre du retour de Gretsch.

Vue de dos
Le dos de cette White
Falcon stéréo de 1978 _ LE FOND ET LES entre le manche et la
révèle une autre inven- ECLISSES On remar- caisse (vue de dos), et
tion de l’astucieux Jim- que le ruban or brillant entre les éclisses, la |
mie Webster : l’amortis- |au niveau de la jointure table et le fond (profil).
seur circulaire en plasti-
que rembourré, fixé par
des punaises, et bre- Le logo Ce modèle
veté en 1963. Il protège allongé assez ancien fut
utilisé jusqu'aux environs
la peinture contre les de 1958.
chocs et dissimule la
plaque qui couvre les
Les incrustations Certains
des premiers exemplaires circuits des réglages de
présentent des repères en la guitare.
forme de « blocs à bosse ».

Les dépliants
Les premières brochu-
res américaines reflè-
tent l’époque des pion- La White Falcon son a été rajouté par la
niers de la guitare élec- 6136, années 1950 suite, et le panneau des
trique, et celles de la (ci-dessus) réglages est du même
Cette guitare, la plus type que ceux qui
compagnie Gretsch sont
ostentatoire de Gretsch, accompagnaient les pre-
devenues des classi-
appartient à David Gil- miers micros DeAr-
ques. Les exemplaires
mour, et fut sans doute mond. Une version sté-
des années 1950 et
fabriquée en 1957 ou réo (le modèle 6137) fit
1960 étaient des réussi-
1958. Le chevalet Gib- son apparition vers 1959.
tes d’éloquence et de
conviction pour ce que
le département rela-
tions publiques de Gret-
sch a régulièrement
appelé la « magnifique ris06 #0 33
sonorité Gretsch ».
146 LA GUITARE ELECTRO-ACOUSTIQUE

LA GALERIE GRETSCH
La Country
Gentleman 6122 de
1959 (à droite) Cette
guitare Gretsch classi-
ur la douzaine de guitares à caisse creuse créée par que de teinte brun
Gretsch dans les années 1950 et 1960, les musiciens ont foncé fait partie de la ss La tête Certaines guita
sélectionné sept modèles principaux que l’on pourrait première période de | Gretsch portent le nom
production du modèle. : modèle et le numéro de
qualifier des « guitares Gretsch à la mode ». Il s'agit de Les Country Gentlemen série sur une plaque fix
la Double Anniversary, la Country Club, la Country à encoche unique ne
à cet endroit.

Gentleman, la Hollow Body (qui devint ensuite la Nashville), furent fabriquées que
lors des toutes premiè-
la Tennessean, la Viking, et la White Falcon. res années de produc-
Il peut être difficile d'identifier rapidement ces modèles tion. Ces micros Filter-
depuis une certaine distance lorsqu'on n’est pas familiarisé Tron sont régis par
avec les guitares Gretsch, car on a l'impression de se trouver deux contrôles du
volume (au bas de la
devant une gamme de modèles similaires, à caisse imposante, caisse), auquel s’ajoute
dotés d’une ou deux encoches et de micros doubles, d'un le volume principal, et
bras de vibrato (généralement), et de multiples réglages. des sélecteurs
pour les micros
Nous avons donc choisi de détailler ici six beaux exemplaires et la tonalité.
des principaux modèles Gretsch afin de vous aider à les Le numéro de ES
distinguer. ce modèle fut \Te
modifié pour de- (ss
venir 7670 à partir
GHETSCH
La Tennessean 6119,
ee de 1971 environ. Jess
3 PT. 1958 Commercialisé en
| 1962 avec un micro, ce Les incrustations Les Rte ee ne
è modèles à marque G por- ents lurent dotées
ANNE Done : cesA
tent généralement d'ouies en trompe l'œil
passa à deux micros en peintes sur la caisse jus-
motifs de type cow-boy.
1963. La Tennessean qu à 1970 environ.
était une guitare popu-
laire dans les années
1960. Elle conserva son
apparence générale Lerru
L'interrupteur // permet
lorsqu'on lui attribua le de sélectionner le micro
0 765 (de 107] avant, le micro arrière ou
numero (de les deux à la fois.
à 1980). Ce bel exem-
plaire ancien est doté
de véritables ouïes et
d'un réglage du volume
sur l'encoche ; l’unique Le bouton de réglage
interrupteur gouverne Celui-ci gouverne le
volume général.
la tonalité.

Les ouïes Après 1963


environ, ces ouies devin-
rent purement décorati-
ves, peintes sur
la caisse. Les micros //s sont de
type Dynasonic des années
1950, fabriqués par DeArmond.

La finition Cette teinte


orangée brillante était offi-
ciellement nommée
«ambre rouge ».

Les réglages Un réglage


du volume pour chaque
micro, plus un bouton
pour la tonalité générale.

La marque Dénotant clai-


La Hollow Body renommée Nashville en rement leurs origines
country, les premières
6120, 1956 (à droite) 1967, et on lui attribua Hollow Body portaient
La 6120 était en 1955 le numéro 1660 à partir des motifs de style wes-
la première guitare de de 1971. Certains des tern sur les incrustations
la gamme Chet Atkins. premiers exemplaires de la tête et de la touche,
ainsi qu'un grand G pour
Elle fut dotée de deux portent une marque Gretsch « gravé » sur la
encoches en 1963, gravée. Caisse.
ETATS-UNIS 147

La Country Club , La Double nt


6192, 1965 née) Anniversary 6118, ne F
Ce modèle caractérisé 1964
La tête Elle porte une
par ses accessoires pla- Ce modèle, lancé en plaque d'identification
qués or, fit son appari- 1959, était équipé de chromée.
üon en 1955. Il était à deux micros. Il fut com-
l’origine de teinte bois mercialisé dans un pre-
La Viking 7585,
années 1970 La Viking
éclairci (6192), natu- mier temps sous le
fut créée en 1965. Elle Les incrustations //
relle (6193) ou « vert n° 6117 dans une teinte s agit de demi-cercles
se situait dans la partie
Cadillac » (6196). Les bois éclairci, et 6118 caractéristiques à Gret-
haut de gamme de la
modèles des dans la superbe couleur sch, et appelées
production Gretscl 1 Ein « ongles ».
années 1970 revinrent « vert fumé à deux 2° position derrière la
au simple bois éclairci tons » présentée ici. La El White Falcon. On
(7575) ou naturel teinte verte plus foncée Lu La zone de la jointure
remarque le bras Sur cette guitare, les fret-
(7576). Une sortie sté- de la plaque de protec-
courbé du vibrato, tes situées au-delà de la
réo fut également pro- tion assortie à celle du -
construit spécialement, quinzième sont inclinées
posée en option à une fond et des éclisses. Le pass alin de permettre « une
et le « chevalet flot-
époque. La production modèle des années RER! tant » entre le micro
intonation parfaite ».
de la Country Club 1970 portait le C'était une innovation de
arrière et le chevalet. Gretsch, qui ne dura pas
cessa en 1981. numéro 7560.
La Viking fut fabriquée très longtemps.
jusqu'à 1975.

Le chevalet J/ s'agit de
l'élément Space Control
des années 1960.

L'interrupteur général
Pour le fonctionnement
ou l'arrêt des réglages.
La gamme Chet Atkins
Chester Burton Atkins, né dans le Tennessee en Quel millésime ?
1924, était devenu l’un des meilleurs guitaristes de Toute personne cherchant à
country des Etats-Unis dans les années 1940. Au dater une guitare Gretsch doit
cours de la décennie suivante, il fut l’un des se préparer à de multiples frus-
pionniers de la guitare électrique solo, et désigné trations. Les numéros de série
comme le meilleur musicien américain par le ne suivent pas un ordre chrono-
sondage du magazine Cashbox pendant 14 années logique précis. Les équipements
consécutives. et accessoires sont souvent plus
En tant que producteur, Chet travailla aux révélateurs de la période de
séances d'enregistrement d’Elvis Presley chez fabrication. C’est notamment le
RCA, et on lui attribue en partie la création de ce cas des micros (voir à gauche).
que l’on nomma le « son Nashville » dans les Le micro Dynasonic de DeAr-
années 1960. Il fut nommé parmi les plus grands Le Dynasonic Ce micro Le FilterTron Sur une mond, doté d’une rangée uni-
musiciens américains en 1973. Chet Atkins a ligure sur une solid body White Penguin de la fin que de pôles au centre de la
enregistré un grand nombre d'albums en solo, et 6121 des années 1960. des années 1950.
caisse et de vis de réglage tou-
tout récemment, un duo avec Les Paul, tandis que tes proches, fut utilisé exclusi-
certains de ses morceaux plus anciens sont vement dans les années 1950,
devenus de grands succès (notamment « Boo Boo et le classique humbucker Fil-
Stick Beat », en 1959). terTron de Gretsch (deux ran-
Le guitariste Jimmie Webster, démonstrateur et gées de pôles) le remplaça à la
inventeur chez Gretsch, consulta Chet Atkins dans fin de cette décennie et fut
les années 1950 pour tenter de le persuader employé jusqu'aux années 1990
d'abandonner sa guitare D'Angelico au profit d'une en différentes versions. Le
Gretsch. Après quelques hésitations de la part HiLoTron, présentant une ran-
d'Atkins, Webster suggéra à Chet de dessiner lui- gée de pôles à vis d'un seul
même l'instrument idéal selon sa conception. Le
premier résultat de cette collaboration fut la | côté du micro, fit son appari-
tion au début des années 1960,
Hollow Body 6120 de Chet Atkins (voir à gauche) | Le HiLoTron Photographié sur Le SuperTron // se alors que le SuperTron,
en 1955. Le guitariste suggéra en particulier | une Double Anniversary 6117 de trouve sur une AstroJet dépourvu de pôles, arriva plus
la fin des années 1960. de 1965 environ.
l'utilisation d’un chevalet et d’un sillet métallique, tard dans la même décennie.
et d’un vibrato Bigsby.
148 LA GUITARE ELECTRO-ACOUSTIQUE

RICKENBACKER
es formes harmonieuses des plus célèbres guitares
électriques à caisse creuse de Rickenbacker sont très
différentes des silhouettes utilisées par les compagnies
concurrentes durant les années 1950. Les modèles La 381 V69, 1989 sculptée originale sur la
classiques à deux micros 390 et 360 (pour les douze cordes, Anvartenant dla série See nan
voir page 118) sont similaires : la 360 est une version de luxe des millésimes, qui fiéede la V69 était
dotée d’incrustations triangulaires sur la touche et de ruban débuta en 1984, ce équipée d'une plaque
modèle est doté de la de protection portant la
sur le manche (et sur la caisse dans certains cas). Beaucoup caisse profonde et signature de John Kay,
de Rickys ont conservé pratiquement la même sonorité et la le leader du groupe
même allure. Pour la datation (de 1961 à 1986), des lettres Steppenwolf dans les
années 1960.
et des numéros de série étaient appliqués sur la prise jack. La
première lettre indique l’année de fabrication, de À (1961) à
Z (1986).
La 335, 1967
Les modèles dont le
Le cordier // s'agit du numéro se termine par
modèle « R comme Ric-
kenbacker », utilisé à par-
«5 » sont équipés d'un
tir du début des 5 vibrato ; il s'agit ici d'une
années 1960. 330 dotée d'un vibrato.

L'ouie Za « déchirure »
classique chez Ricken-
backer.

Les frettes Elles sont


inclinées sur cette
variante rare de la 330.
Ici la touche est en ébène,
alors qu'elle est presque
toujours en bois de rose
sur les modèles normaux.

La plaque de protection
Un élément classique à
deux niveaux, équipé de
deux réglages pour le
volume, et la tonalité, un
pour le mixage des
micros, et d'un sélecteur.

La sonorité Rick-0O
Cet effet stéréo simulé
fonctionne en divisant le
signal émis par les micros
pour le transmettre à 2
amplificateurs. Les prises
produisent la sonorité
« Rick-0 » avec une prise
jack stétéro, ou ordinaire
(« Standard ») avec une
prise jack mono.
ETATS-UNIS 149

La 331, 1971 John Lennon (à droite)


(à droite) Cette page de publicité B:EYANTI
Ce « festival de anglaise exploite l'utili- INSTRUMENTAL
lumière » bizarre, mais sation fréquente d’une & -
dont la vie fut très 32b par John Lennon
courte, inspiré du dans les années 1960.
modèle 330 et fabriqué
La Model 1996, 1964
en un nombre très Cette guitare à manche
limité, présentait une
court constitue la ver-
caisse couverte de plas-
sion britannique de la
tique transparent, sous 32p, appelée « 1996 »,
lequel étaient disposées et plus communément
des ampoules de cou- nommée la «John Len-
leur. Celles-ci s’allu-
non », du nom de l’utili-
maient en fonction de sateur le plus célèbre
fréquences particulières de la 325. La réédition
produites par la guitare. de 1990, appelée 325JL,
La 331 illustrée ici fait portait l’autographe de
partie de la collection Lennon et son
privée Rickenbacker. Il Rickenbacker
portrait sur la Dans les années 1960,
s'agit de l’un des pre- plaque de
miers exemplaires une petite sélection de
protection. modèles Rickys fut ex-
« branchés à la main »,
sur lequel les ampoules portée vers la Grande-
sont placées en deux Bretagne. L'agent bri-
rangées droites. Les tannique de la compa-
modèles confectionnés gnie demandait alors
plus tard étaient dotés certains équipements
d'un circuit imprimé, et spéciaux : une ouie nor-
d'ampoules beaucoup male : des boutons
plus fortes dispersées noirs ordinaires ; un cir-
sur toute la surface de cuit mono et un
la table. Au fil normal vibrato. Des numéros
relié à l’amplificateur de série propres à la
s'ajoute un autre fil qui Grande-Bretagne
alimente le circuit lumi- étaient utilisés : 1996,
neux. La compagie pro- 1997 et 1998, corre-
duisit également quel- spondant respective-
ques versions à 12 cor- ment aux modèles amé-
Les incrustations Les
des et basses de ce modèles 330/335 et 340/
ricains 325, 335 et 345.
modèle, ainsi qu'une 345 présentaient des
variante à trois micros. points de repère ; les
300/565 et les 370/375
étaient ornés de triangles.

Les dépliants
Rickenbacker posées à cette époque,
(à droite) y compris les classiques
Cette page extraite rouge « Fire-glo » et La 330SF, 1968
d'un catalogue Ricken- noir « Jet-glo ». La bro- (ci-dessus à gauche) d'hui, John Hall, prési-
backer du début des chure de 1968 produit Cette guitare présente dent de Rickenbacker,
années 1980 (ci-contre) un effet psychédélique une particularité très se souvient que cette
montre les finitions pro- en noir et blanc. rare : le sillet, les fret- option expérimentale
tes, les micros et le ne suscita pas l'enthou-
chevalet sont tous incli- siasme chez les musi-
nés, « afin de s'adapter ciens, et que la compa-
parfaitement à l'angle gnie revint par la suite
naturel des doigts sur à des frettes droites
la touche ». Aujour- moins coûteuses.

La 360F, 1959 caisses relativement


Les modèles suivis d'un épaisses, avec les
suffixe en F furent pro- variantes habituelles :
duits de 1959 au début des incrustations en
des années 1970. Ils points ou en triangles,
étaient dotés d’enco- deux ou trois micros,
ches arrondies et de avec ou sans vibrato.
LSO LA GUITARE EF NE CTRO= ACOUSTIQUE

LA GALERIE AMERICAINF,
La H71 Meteor
d'Harmony Il s'agissait
de l’une des guitares
a fabrication de guitares électro-acoustiques aux Etats- électro-acoustiques à
caisse fine les plus
Unis a toujours été dominée par les grandes populaires des
compagnies. Il s’agit notamment de Gibson, Gretsch, années 1960 chez Har-
Guild, Rickenbacker et Epiphone (toutes décrites en mony. L'exemplaire
illustré ici, la H71 à
détails dans les pages précédentes). Un seul grand fabricant, finition naturelle, a
Fender, n'a jamais obtenu une grande réussite avec les comme beaucoup d’au-
guitares électriques à caisse creuse, tandis que d’autres ont tres perdu sa plaque de
protection. Il était
décidé de se concentrer exclusivement sur les modèles solid- La tête Z effet d'écaille
accompagné de la ver-
du plastique est assorti à
body, laissant les électro-acoustiques aux spécialistes. la plaque de protection. sion H70 de teinte bois
Durant les années 1950 et 1960 principalement, certains pr mn an sm em | éclairci. Cette guitare
était assez typique de la
fabricants comme Harmony et Kay produisirent toutes sortes compagnie Harmony.
de guitares en grandes séries pour des clients extérieurs. Il
s'agissait essentiellement de chaînes de détaillants et
d'organismes de vente par correspondance, qui ne disposaient
pas des équipements nécessaires pour fabriquer des guitares,
mais souhaitaient profiter de la demande considérable en
donnant leur propre nom aux instruments. Harmony et Kay
fabriquèrent et commercialisèrent cependant certaines
guitares portant leur logo. mem
La Jazz II K775 de |d à
D Kay, 1962 Ce modèle æ
= est similaire à celui
Les blocs incrustés Les
# qu'utilisait Eric Clapton guitares les moins coûteu-
dans les années 1960, ses d'Harmony étaient
lorsqu'il était membre dotées de simples points
d'un groupe appelé les de repère.
Roosters. La marque
Les sélecteurs de
économique Kay fut micros Chaque interrup-
créée en 1931, et la teur branche ou débran-
whors thergs music thores
compagnie fabriqua che un micro, le tout per-
également beaucoup de mettant sept combinai-
sons différentes.
Harmony
guitares peu coûteuses
pour des magasins et
des organismes de
vente par Correspon-
dance. Sa production
aux Etats-Unis cessa à
la fin des années 1960.

Les micros Ces éléments


à ressort unique furent Le catalogue
fabriqués pour Harmony Harmony
par DeArmond.
Cette publication de
1963 présente une H77
La caisse La caisse en en couverture, aux
érable des modèles de la
gamme H était de couleur
côtés d'une acoustique
rouge (H77) ou acajou Sovereign et d’un
éclairci (H75). modèle H22 basse élec-
trique.

La H77 d'Harmony,
Les réglages Chaque
1964 (à droite) La H77, de couleur mücro est assorti d'un
Harmony fut à une épo- rouge cerise et dotée réglage du volume et de
que le plus important de trois micros, était le la tonalité.
fabricant de guitares meilleur modèle
aux Etats-Unis. Sa pro- Le cordier Le vibrato
électro-acoustique pro- Bigsby était proposé en
duction américaine fut duit par Harmony de option.
interrompue en 1975. 1960 à 1970.
ETAMS=UINIIS 1:51

PARAMOUNT Paramount La H535 d’Heritage,


We Ils'agissait d'une marque 1990 Heritage fut fon-
Que utilisée dans les dée en 1985 par d’an-
années 1930 et 1940 par ciens employés de Gib-
une compagnie new yor- son. Une usine fut
kaise du nom de Lange, créée dans l’ancien
Les incrustations £J/es ainsi que par Gretsch & local de Gibson à Kala-
sont du même style que Brenner. Les guitares mazoo, et la compagnie
celles qu'employait la Paramount étaient produi- produisit une gamme
Harvey Thomas compagnie National sur tes par différents fabri- de guitares électro-
Les électro-acoustiques ses guitares solid-body.
cants. Cet exemplaire sem- acoustiques et solid-
présentent générale- ble avoir été construit par body. Certaines portent
ment une forme assez Kay. En effet, à l’exce ption même le nom de Par-
traditionnelle. Cet ins- du logo sur la tête, il est sons Street, et la plu-
trument rare d'Harvey part d'entre elles sont
Thomas constitue une el eùdé dun pratiquement identique au
cache en plastique, très modèle K155 de Kay, pro- d'inspiration Gibson, à
exception. Fabriqué à grand et de forme inhabi- duit au début des l'image de celle qui res-
Washington au début tuelle. années 1940. semble beaucoup
des années 1960, c'est à la ES335.
l'un des plus gros de ce
type qui ait jamais été
construit. Thomas
n'était pas réputé pour
La caisse La table et le a \ La plaque de protection
sa subtilité, apparaîs- fond sont en érable Elle est également en éra-
sant dans un catalogue laminé, et les éclisses en N. ble et assortie à la caisse.
revêtu d’un déguise- L érable massif. »
ù
ment de gorille.

Les guitares américaines à table cintrée marque Mosrite de Semie Moseley apparut sur
et à caisse fine plusieurs modèles équipés d’ouïes, et le nom de
Outre les modèles illustrés sur ces pages, beau- Coral, une sous-marque de Danelectro, figurait sur
coup d’autres compagnies produisirent ce type des versions électro-acoustiques des modèles
d'instruments aux Etats-Unis. National et Vega originaux à « longues cornes », ainsi que sur des
fabriquaient des guitares électriques à table guitares plus conventionnelles.
cintrée
Ne dans les années 1930, ainsi que Vivi-Tone, Harmony produisit des guitares pour de
qui proposait des modèles dotés d'éléments très nombreuses autres compagnies ; ses modèles
étranges, comme des ouïes orientées vers l'arrière. électro-acoustiques portaient par exemple le nom
Mais le plus grand nombre des modèles élec- de Regal et de Silvertone. Outre les guitares
triques à table cintrée et des guitares à caisse fine illustrées ci-dessous, Fender produisit également la
fut produit dans les années 1950 et 1960. La LTD et la Montego.

La Starcaster de caisse fine. Mais la Star-


Fender, années 1970 caster ne connut pas
L'ouiïe Sur les modèles Les micros Les Corona- (ci-dessous) davantage de succès
Coronado I], les ouies dos pouvaient être dotées En 1976, Fender essaya que les précédentes, et
sont bordées de ruban. d'un micro (les modè-
les 1), ou de deux micros
à nouveau de commer- sa production cessa en
(modèles 11). cialiser une électrique à 1979. 4.
Se
FFE
pp D +

La tête Une variante du


style habituel de Fender,
présentant une bande
latérale de couleur con-
trastée. ,
La Coronado Wild-
wood IT de Fender,
1968 (à gauche) La
première tentative de
Fender dans le domaine
des électro-acoustiques
à caisse fine, qui fut |
créée en 66. Outre les
La finition Cet effet strié coloris bois, cette gui-
sauvage était obtenu par tare était proposée en
teinture du bouleau gris Antigua ou avec
durant sa croissance.
cette finition sauvage.
152 LA GUITARE ELECTRO-ACOUSTIQUE

LA GALERIE EUROPEENNE
es fabricants européens de guitares électro-acoustiques ont généralement
été influencés par les guitares américaines.
Un élément caractérise cependant les Européens : ils souhaitent utiliser les
bois abondants dans leurs régions, négligeant souvent la construction
américaine standard, fondée sur le sapin et l’érable, pour lui préférer, par
exemple, le pin d'Ecosse ou le sycomore.
La tête Ze est couverte
Le centre européen de la guitare électrique à table cintrée se situe en de plastique noïr, et le
Allemagne, notamment avec les instruments les plus coûteux de Hofner. Cette nom du modèle y est
incrusté.
compagnie fut créée en 1887 par Karl Hofner dans la région qui allait ensuite
devenir l'Allemagne de l'Est. La société commença à produire des guitares en Le manche // est lait de
1925. La famille Hofner s'enfuit pour l'Allemagne de l'Ouest après la Deuxième plus de 35 lamelles de
bouleau collées ensemble,
Guerre mondiale, avant d'établir une nouvelle usine à Bubenreuth en 1951. Les OR Dar
premières guitares électriques à table cintrée firent leur apparition dans les pores
2 Ê : CRD 0 : ; . El! allemandes
de cette
années 1950, et la compagnie est toujours en activité aujourd’hui. | période.

L'Imperial de Knight | La Saturn 63 de Hopf


(à gauche) La compagnie alle-
Fabriquée en Grande- LE mande Hopf s'écarta de
Bretagne à la fin des _ je la forme classique des
années 1980, cette gui- St | électro-acoustiques
tare porte sur la tête L pour créer cette guitare
une incrustation fleur Ft vers 1965. Le Star Club
de 1ys créée par Dick Éd de Hambourg la repré-
Knight. sentait sur de nombreu-
RARES ses affiches, considé-
La Plectric Deluxe rant manifestement cet
Electracoustic de 21. instrument comme un
F1 Grimshaw (à droite) bon représentant de la
ti Cette guitare britanni- nouvelle musique pop
que produite à la fin Le catalogue allemande de cette
des années 1950 par Grimshaw époque.
Emil Grimshaw est Il représente une gui-
dotée de 24 frettes, et tare électrique à caisse
d'un micro supplémen- ï fine et une basse datant
taire sur la touche. des années 1960.

Les ouïes Leur forme est


inhabituelle, et elles sont
bordées d'un ruban métal-
lique.

La caisse Les incrusta-


tions métalliques se trou-
ei vent sur la caisse elle-
Les autres fabricants européens ue
Beaucoup d’autres fabricants européens ont voulu
répondre à la demande considérable de guitares PE annende rs
électro-acoustiques. En Allemagne de l'Ouest, il y Il comporte une prise DIN |
avait Framus, Hoyer, Klira et Roger. La Viking à trois broches au lieu de
créée par la compagnie suédoise Hagstrom était Japrise jack 6 mm tradi
très populaire : elle fut même utilisée par Elvis ee
Presley. En Italie, les fabricants avaient pour nom
Eko, Galant et Welson.
En Grande-Bretagne, les fabricants ont été assez
rares, bien que Burns et Wilson aient proposé Le vibrato D'uneforme
quelques modèles. Quelques petites compagnies de
continuent à fabriquer ce type d'instruments : vernant la réglette qui
Chris Eccleshall, Gordon Smith et M. J. Vanden. pousse ou tire les cordes.
EUROPE 153

La President
HOFNER } de Hofner, 1959 HOFNER
(à gauche) €
Hofner fabriqua ce La tête Hofner qualifiait g
modèle réservé à la cette forme de « frondai-
son » (ou feuille).
Grande-Bretagne de la
fin des années 1950 jus-
qu'aux environs de
1975.

La Committee La Club 50 de
de Hofner, 1959 Hofner (à droite)
Les micros Ces modèles
(à droite) Lancés à la fin des
noirs lurent utilisés de
Ce modèle fut conçu 1957 à 1960 environ. années 1950, les modè-
par un comité de six les Club de Hofner
guitaristes : Ike Isaacs, constituaient des ver-
Bert Weedon, Roy La plaque de protection
sions plus petites,
Plummer, Jack Llewel- La plaque de plastique dépourvues d’ouïes.
Iyn, Freddie Philips et transparent de Hofner Cette Club 50 est un
mettait en valeur la table modèle spécial datant
Frank Deniz. _— en pin de la guitare.
de 1961.

La touche ÆJ/e est en


ébène, avec des incrusta-
tions en nacre très éla-
borées.

Les réglages Les boutons


et l'interrupteur supplé-
mentaires gouvernent le
circuit du vibrato à batte-
rie intégrée.

La Golden Hofner
de Hofner, 1961
Vue de dos \ (à gauche)
Le superbe dos de la \\ Le haut de gamme des
Golden Hofner est en électro-acoustiques Hof-
érable strié. On remar- ner. Ce modèle fabriqué
que le magnifique tra- de 1959 à 1962 appar-
vail d'incrustation, qui tenait à une série de
dénote une attention guitares réservées à
extrême aux moindres l'exportation, créée par
détails, et le dos du Hofner pour la compa-
talon en nacre. Seuls gnie Selmer à Londres.
les meilleurs fabricants Hofner la décrivait
apportent un tel soin à comme « un chef-
l'aspect du dos de leurs d'œuvre de perfection
guitares. dans le monde de la
guitare ».

Les micros Ces modèles


ornés du logo en forme de
losange furent utilisés de }}
1961 à 1963 environ.

Bert Weedon Le cordier Les accessoi-


res de la Golden Hofner Les réglages // s'agit ici
Le guitariste britanni- sont plaqués or et gravés. de la « console à manie-
que pose ici avec une ment rapide » classique
chez Hofner.
Golden Hofner de 1959.
154 LA GUITARE ELECTRO-ACOUSTIQUE

La J10 de Washburn,

LA GALERIE ASIATIQUE, 1989


Ce modèle électrique à
table cintrée constitue
e principal pays producteur de guitares dans cette région à la fin le haut de gamme des
des années 1960 et au début des années 1970 était le Japon. électro-acoustiques de
Washburn, et il est net-
Pendant cette période, les fabricants japonais cherchaient surtout à tement influencé par
copier les guitares produites par les plus célèbres marques Gibson. La marque
américaines. Mais les instruments japonais de cette époque étaient Washburn apparut pour
la première fois sur des
fabriqués pour un coût très inférieur à celui des guitares originales, et Les incrustations Elles guitares acoustiques
naturellement, leur niveau de qualité en était généralement affecté. a fabriquées à Chicago au
Un peu plus tard au cours des années 1970, puis durant les eue XIX® siècle. À partir
années 1980, les fabricants d'Extrême-Orient — y compris les des années 1970, elle
fut utilisée sur des gui-
compagnies établies à Taïwan et en Corée — commencèrent à produire tares conçues aux
des électriques solid-body beaucoup plus originales et moins influencées Etats-Unis, mais fabri-
par les modèles américains. En revanche, en ce qui concerne les électro- quées au Japon (et plus
récemment, en Corée).
acoustiques, à table cintrée ou à caisse fine, les modes de construction
américains restaient prédominants. La caisse La table est en
sapin, le fond et les éclis-
Il y avait deux raisons à cela. Tout d’abord, il est très difficile (et assez ses en érable.
coûteux) à un fabricant de faire preuve d'originalité avec de telles
guitares. Par ailleurs, les musiciens de jazz qui apprécient ces modèles
ont des goûts plutôt classiques. Cela explique l’aspect assez
conventionnel de toutes ces guitares. D
ble en hauteur.

Le cordier Les deux bar-


rettes de tension à res-
sorts sont réglées par ces Le cordier Le centre en
boutons. forme de T et les barret-
tes inclinées sont influen-
cées par la ES175 de
Gibson.

La plaque de protection La caisse La table est en


Les réglages ] existe un Les micros y sont adap- Sapin.
réglage indépendant pour tés, au-dessus de la sur-
le volume et la tonalité de face de l'instrument.
chaque micro.
EXTREME-ORIENT 155

La Rockstar EG1935 La TA60 d’Aria, 1989 YAMAHA La SA1100 de


d’Antoria, 1989 Les lettres « TA » cor- Yamaha, 1990
Antoria était la marque respondent à la gamme Gt Ce modèle provient de
d'un importateur bri- « Titan Artist », qui fit la troisième génération
tannique, utilisée dans son apparitior * de la gamme SA (Semi-
les années 1970, le plus Ce modèle est nette- Acoustic), lancée en
souvent sur des modè- ment influencé par Gib- 1977. L'influence de la
les fabriqués à l’usine son, malgré l'inscription très populaire ES335
Fuji Gen-Gakki, qui pro- sur la tête précisant de Gibson est évidente.
duisait également les qu'il s’agit d'une La mode de la teinte
guitares Ibanez. Cet « caisse originale ». La dite « blonde » pour les
instrument précis pro- fabrication est d’excel- guitares semi-
vient cependant de lente qualité, et la fini- acoustiques à l’époque
Corée, et avait été com- tion rose de cet exem- du lancement de ce
mercialisé quelques plaire est certainement modèle explique la fini-
Le catalogue Aria
années plus tôt sous le inhabituelle pour ce Le guitariste de jazz tion naturelle de cette
nom de H935 d'Har- genre de guitare. Herb Ellis a longtemps Yamaha.
mony. Cette guitare est utilisé des guitares Gib-
nettement influencée La touche Za TAG0 pré-
sente de petits blocs son, en particulier la
par la 335 de Gibson, ES175. Il adopta la
incrustés dans une touche
même si Antoria sou- en bois de rose. PE175 d’Aria en 1979.
tient
2 qu'elle est dotée
de « doubles
b locs de tenue
=,ntégrés à la

caisse.

Les accessoires La
TA60 était équipée
d'un chevalet, de
micros et de tuners
plaqué or.

La caisse La version haut


de gamme de la EG1935
présentait une table plus
attrayante en érable feu.
La touche Ze est en
ébène, avec des blocs
incrustés.

Les autres modèles à table cintrée George Benson


ou à caisse fine Guitariste et chanteur,
Ce type d’instrument représente généralement un George Benson fut
investissement plus important pour le fabricant influencé par Wes
que celui qui est nécessaire à la production de Montgomery et Tal Far- La George Benson fond et des éclisses en
guitares électriques solid-body. En effet, la low. Il constitua son GB10 d’Ibanez, 1978 érable. On remarque
construction des électro-acoustiques est souvent premier groupe de jazz (ci-dessus à gauche) l'incrustation spéciale
plus longue et plus complexe. Les fabricants en 1965. Par la suite, il Ce modèle d'Ibanez, au niveau de la vingt et
asiatiques, qui cherchent souvent à produire des opta pour un style plus
fabriqué au Japon, unième frette. Il existait
guitares pour un prix limité, se sont donc populaire, et connut
apparut pour la pre- également un modèle
concentrés sur les modèles solid-body. mière fois en 1977. George Benson à caisse
notamment un grand
Malgré tout, un certain nombre de créateurs ont Influencé au niveau de plus grande, qui portait
succès en 1976 avec le
suivi la voie de l’électro-acoustique, notamment la taille et de la forme le numéro GB20. Une
titre Breezin.
des modèles à caisse fine et à deux encoches. par la ES175 de Gib- version anniversaire
Parmi les nombreuses autres marques japonaises son, il fut adopté par spéciale de la George
qui sont apparues sur de telles guitares, on peut George Benson. La gui- Benson d'Ibanez fut
citer Tokai, Teisco, Maya, Fresher, Kimbara, tare est dotée d'une produite en 1990.
Kasuga, Columbus, Cimar, Excetro et Audition. table en sapin sur un
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LA GUITARE
BASSE
La Streamer de Warwick, Série limitée Courtoisie Centre de la Ba SSE Londres.

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La
158 LA GUITARE BASSE

: ANATOMIE DE LA GUITARE BASSE Les cordes filées ron-


a simplicité était le mot clé du dessin original de la guitare basse des Conçues par la com-
pagnie Rotosound et
électrique. La compagnie américaine Fender inventa cet instrument, devenues standard, elles
donnent une sonorité plus
et commercialisa son modèle Précision dès 1951 (un modèle illustré claire que les anciennes
ici sous sa forme moderne, d’origine japonaise). La première basse « filées plates ».

restait dans le style établi par Fender un an plus tôt avec la guitare
électrique Telecaster : la même construction simple, manche vissé sur la
caisse, qui avait transformé la fabrication des guitares en une véritable 'é
> a NX
industrie.

N
La plupart des fabricants reconnaissent aujourd'hui que les premiers
modèles Fender étaient remarquablement bien conçus, et les basses
Précision et Jazz constituent en effet la base dont se sont inspirés la
plupart des modèles concurrents créés depuis 1951.
Le plus grand défi au type de construction Fender survint au début des La longueur du manche
années 1980, lorsque Ned Steinberger, de New York, produisit sa guitare Du chevalet au sillet, elle
est généralement de
dépourvue de tête, et presque de caisse, en matériaux synthétiques. 85 cm. On a également
Depuis ce choc porté à la tradition de la basse. produit des modèles à
manche court (75 cm) et
Les innovations moyen (80 cm) pour facili-
ter l'utilisation de l'ins-
Les bassistes ont désormais donné une identité à leur instrument, et le trument.
mythe selon lequel la basse était la guitare de ceux qui n'étaient pas assez
forts pour les six cordes est totalement dépassé. Beaucoup d'instruments
sont proposés aujourd'hui dans cette catégorie, dont certains utilisent #A
des systèmes électroniques perfectionnés et des combinaisons de
bois exotiques et de matières plastique d'avant-garde. Toutefois,
les innovations de Fender subsistent, aussi bien sur les modèles
Fender que sur ceux d'innombrables autres marques.

La caisse arrondie Le
doux arrondi du fond et
de la table apporte un
plus grand confort au
musicien.

Le manche prolongé
Avec cette solution
alternative au manche
vissé, le manche se pro-
longe sur toute la lon-
gueur de la caisse.
LA GUITARE BASSE 159

Les mécaniques Ces élé-


ments plus gros que ceux
des autres guitares sont
nécessaires pour accueillir
les cordes plus épaisses
de la basse

Les frettes Les modèles


originaux de Fender pos-
sédaient 20 frettes,
comme on le voit ici. Le
nombre standard est
désormais de 24, ce qui
donne un registre de deux
octaves complets.

La plaque de protection Le guide-cordes


Sur les guitares dépour-
vues de plaque de protec-
tion, les réglages sont
montés par l'arrière.
Le bouton fixe-courroie

Les micros Sur ce


modèle Precision classi-
que à ressort unique, Cha-
que moitié du micro est
raccordée à deux cordes.
Fender fournissait l'autre
type de micro utilisé pour
le modèle basse Jazz pro-
duit plus tard. 1] s'agissait
d'un micro de type
« Strip ».

La plaque de jointure
Elle permet de fixer les
vis au niveau de la join-
ture du manche et de la
caisse.

V5)

e Les réglages On voit ici


_— les réglages les plus sim-
ples pour le volume et la
tonalité. Certaines basses
modernes sont dotées de
circuits alimentés par une
batterie, qui fournissent
un registre de tonalités
beaucoup plus étendu |
que ce système |
passif.

Le chevalet Certains bas-


sistes remplacent le
se
modèle de base par un
élément plus imposant La basse sans tête
pour améliorer la tenue et Sur ce modèle, on se
supporter la tension des passe de la tête.
cordes lourdes.
160 LA GUITARE BASSE

LA PRÉCISION DE FENDER
n 1950, Leo Fender et ses collègues avaient été les premiers à Le fond
commercialiser une guitare électrique solid-body (voir | et les éclisses
RO FO à ARTE le | Sur les premières bas-
pages 62-63 et 68-69), mais ils n'en restèrent pas là. Un an plus | &es Précision, les gros- |
tard, Leo Fender présenta une toute nouvelle idée, celle de la | ses mécaniques Kluson |! |
guitare basse électrique. fonctionnent comme les {| |
tuners d’une double
La Precision de Fender fut lancée en 1951. Les guitaristes étaient basse : la clé est orien-
habitués à la double basse acoustique : un instrument volumineux, tée vers le musicien,
encombrant, et souvent à peine audible, que Leo Fender avait qui a ue [|
surnommé« la niche de chien ». Il pensait que les musiciens Ac furent par | |
apprécieraient un instrument plus puissant et plus portable, offrant la suite remplacées par (| |
une bonne précision des notes. En 1951, Fender mit donc en vente la des modèles plus clas- DR |
première guitare électrique basse à frettes au monde, qui portait un | ‘AU: || |
nom approprié : Précision. | ww |
Les premiers amateurs de la Précision étaient surtout des | à Li |
guitaristes de country music, qui constituaient une bonne patrie de la La caisse On remarque |
| la caisse plate de cette
clientèle de Fender à cette époque. Il y avait également quelques ancienne Précision. Les
musiciens de jazz, comme
D
Monk Montgomery,es
de l'orchestre
à
de ; Lionel modèles àcaisse arrondie
ne rent leur apparition
Hampton. Le mot se répandit dans les années 1950, et dès le début qu'en 1954 environ.
des années 1960, la guitare basse devint un élément nouveau et
essentiel de la musique moderne. |

Re re
EN ES
SR Sas

Les caches chromés


Jusqu'au début des années
1980, les basses de Fender
étaient équipées de caches
vissés sur le chevalet et le
micro (à l'image de celle de
gauche, datant de 1952).
Ces caches étaient destinés
à permettre au guitariste de
reposer sa main. Mais les
musiciens les trouvaient très
Le micro Les premières inconfortable et gênant.
Les réglages Un bouton Précision étaient équipées La plaque de protection C'est pourquoi on trouve
Le cache du chevalet 7/ pour le volume et un d'un unique nicro en Dans un premier temps, de sh à
est généralement orienté autre pour la tonalité, forme de « barrette », à une plaque noire couvrait souvent € simples trous
vers l'arrière, même si ce montés sur un panneau quatre pôles, placé une grande partie de la laissés par les vis sur les
n'est pas le cas ici. chromé. sous ce cache. caisse. guitares de ce genre.
FENDER 161

La Précision 1957
La Précision Plus,
Vers cette époque, la
Précision adopta
1990
‘aspect qu'elle devait Cette Précision comple-
tement modifiée pré-
conserver plus de
sente une nouvelle
30 ans : une tête plus
caisse aux encoches
arge ; les réglages et la
plus profondes et à la
rise intégrés dans une
ouvelle plaque de pro-
corne gauche plus
tection ; quatre sillets
allongée. Deux frettes
ont été rajoutées aux
sur le chevalet, au lieu
La Précision signée bassiste britannique vingt de modèle origi-
de 2 : et un nouveau
Leo Fender a apposé Dave Pegg, qui visita nal. Comme la plupart
micro en 2 parties.
son autographe sur la l'usine G & L au cours de ses concurrents,
tête de cette basse Pré- de sa tournée avec ————— Fender a ajouté un
cision. La guitare basse Jethro Tull. Pegg a micro Jazz près du che-
elle-même date de appartenu à un autre valet. Il y a également
1962, mais Fender la groupe célèbre, Fair- un sélecteur de micros,
signa en 1980 pour le port Convention. n réglage de la
balance, et un chevalet
x syntonisateur.
La nouvelle présentation des classiques
Le début de l’histoire de Fender regorge
d'exemples d'innovations. Le fait que Fender ait
trouvé tant d'idées excellentes à une époque où il Le micro divisé
n'existait pas de normes quant à la construction L'élément basse « P » La caisse Cette couleur
des instruments électriques est tout à fait fut créé en 1957. « blanc arctique » était
remarquable. Mais cela signifie que Fender a l'une des nombreuses
constamment réédité ses idées d'origine sous des options proposées, avec le
formes différentes, principalement sous l'impulsion bleu métallisé, le bronze
métallisé et la teinte perle
des limitations dont la compagnie faisait l’objet de noire.
la part de ses concurrents. Les tendances
contemporaines de la fabrication des guitares ont
parfois influencé certaines modifications apportées La Précision 1952 sol, chacune se situant
aux différents modèles, notamment en ce qui (ci-dessous à gauche) à une octave sous les
concerne la Basse Spéciale Précision, équipée d'un La Précision fit son quatre cordes les plus
circuit actif. apparition en 1951 ; basses de la guitare à
Le programme Fender de rénovation de ses elle était d'une simpli- six cordes. La caisse
basses commença en 1968, lorsque la compagnie cité très pure. Ses qua- plate du modèle d'ori-
ressortit une version de la basse Précision tre cordes étaient gine présentait une fini-
accordées en mi-la-ré- tion « blonde » natu-
d’origine, dans le style du modèle 1952 illustré
relle, et les 20 frettes
ci-dessous, en lui donnant le nom de Telecaster
basse (voir page 163). étaient encastrées
A partir du début des années 1980, Fender a directement.
produit de nombreuses rééditions de ses modèles
Précision et Jazz d’origine, aussi bien aux Etats-
Unis que dans ses usines situées en Asie.

Le guide-cordes Un élé-
ment circulaire permet-
tant de conserver la ten-
sion correcte des cordes
au niveau du sillet.

La Précision 1955 plaque de protection


A partir de 1954 envi- blanche. L'arrondi de la
ron, la Précision fut caisse fut emprunté à la
également proposée en Strat, donnant à la gui-
une teinte bois à deux tare une allure plus
tons. Vers la même souple que sa forme
époque, on adopta une plate d'origine.
162 LA GUITARE BASSE

LA BASSE JAZZ DE FENDES,


omme la basse Précision mit un certain temps à attirer l'attention des
musiciens habitués à la double basse acoustique, ce n’est qu'en 1960
que la deuxième guitare basse de Fender, la Jazz, fit son apparition. Cet
instrument offrait un registre plus étendu et présentait un manche
mieux proportionné. La basse Jazz a été utilisée pour la plupart des styles
musicaux, mais c’est naturellement auprès des bassistes de jazz qu'elle connut
le plus grand succès. Elle fut adoptée notamment par Jaco Pastorius (voir à
droite) dans les années 1970, et par Marcus Miller, plus connu pour sa
collaboration avec Miles Davis dans les années 1980.
Même si la popularité considérable de Fender auprès des bassistes depuis
les années 1960 jusqu'à nos jours repose essentiellement sur les modèles Jaco Pastorius
Il s'agit du musicien qui
Précision et jazz, la compagnie a ajouté d’autres guitares basses à sa gamme contribua le plus à
au cours des années. La Coronado (1966-1970), s'inscrivait dans le cadre de la populariser la basse
tentative de Fender de commercialiser des électro-acoustiques (qui se solda électrique sans frettes,
tout d’abord au sein du
par un échec), alors que la Mustang (1966-1981) représentait l'apparition groupe Weather Report.
d'une basse à manche court. La Telecaster basse (1968-1979) constituait un
remodelage de la Précision originale, et la Musicmaster basse (1971-1982) La basse Jazz sans
frettes (à gauche)
était un modèle à bon marché. La basse HM (1989) est une sorte de Jazz à Jaco Pastorius dut reti-
trois MICros. rer les frettes de sa
basse Jazz, mais beau-
coup de fabricants pro-
Les micros Les deux posent aujourd'hui des
« barrettes » à ressort versions sans frettes à
unique possèdent chacune
huit pôles. l'exemple de cette Jazz
Fender sans frettes
fabriquée au Japon.

La Basse Jazz, 1961


Il s'agissait de la 2°
basse créée par Fender,
et commercialisée en
1960. Cette forme assy-
métrique de la caisse
rappelle celle de la gui-
tare produite par Fen-
der à la même époque,
la Jazzmaster (voir
page 76). Elle était éga-
lement différente de la
basse Précision qui
Les contrôles La partie
supérieure de chaque
l'avait précédée, avec
bouton permet de régler un manche beaucoup
Les sourdines Quatre le volume, tandis que l'an- plus étroit vers le sillet,
trous marquent l'emplace- neau extérieur gouverne et deux micros séparés,
ment des vis qui fixaient la tonalité. Ce système fut
les sourdines. abandonné en 1961. à sonorité plus pro-
fonde.
La Mustang Basse, rachetée par CBS. Le .
1968 manche de 75 cm était PA = La Telecaster Basse, que : la nouvelle plaque
Leo Fender conçut plus court que la nor- - 1972 d te rtait
cette basse lorsquil male (85 cm). La Mus- . En 1972, un micro les contrôles. La Tel
était conseiller au sein tang Basse fut produite humbucker remplaça le Bass vécut encore sept
de la compagnie Fender jusqu’à 1981. modèle à ressort uni- ans.

La Telecaster Basse années 1960, quelques


« Paisley », 1968 exemplaires de cette
La Telecaster Basse fut bas t
créée par Fender en D\s

1968 ; il s'agissait en CAR

fait d’une réédition du


premier modèle Préci-
sion. À la fin des

Les mécaniques Ces clés


ff 71 £ # en ne

Les repères Les points


incrustés furent utilisés
jusqu'à 1966.

La touche Sur les modè-


les standard, elle est e
ébène sur un manche en
érable.

La Jazz Basse, réglage pour chaque


années 1970 micro, auquel s’ajoutait
Fender avait modifié les un réglage. A partir de
contrôles « à 2 niveaux » 1966, Fender fixa la
pour adopter une dispo- touche par un ruban et
sition triple en 1961, adopta les blocs
avec un bouton de incrustés.
164 LA GUITARE BASSE

RICKENBACKER
orsque Rickenbacker lança sa première guitare basse &SAD" LE FOND
en 1957, ce type d'instrument n'existait que depuis six ET LES ECLISSES
Même si l’idée n'était
ans. Le modèle proposé par la compagnie californienne pas nouvelle (voir la
était cependant aussi original que toutes ses six cordes guitare Bigsby-Travis,
électriques si caractéristiques. Le modèle 4000 présentait page 60), le manche
prolongé fut popularisé
une Caisse à longues cornes très différente de celle de toutes par Rickenbacker à
les basses créées précédemment ; cet élément, ajouté à la partir de la fin des
années 1950. La sec- Rush
tête harmonieusement courbée, établit le style des basses Le bassiste du groupe
tion centrale qui tra-
Ricky, que la compagnie a toujours respecté depuis. verse toute la caisse est canadien, Geddy Lee,
Le modèle 4000 simple, avec un seul micro et deux visible sur le fond. est photographié ici en
concert avec la guitare-
contrôles, fut produit jusqu'à 1984. Mais la version la plus basse Rickenbacker à
populaire de la basse Rickenbacker est de loin le modèle double manche, le
4001, doté de deux micros, qui fit son apparition en 1961, modèle 4080. Il s’agis-
ainsi que ses multiples descendants, comme le modèle 4003 sait de la première gui-
tare à double manche
actuel. Deux bassistes britanniques appartenant à deux produite par Ricken-
décennies différentes — Paul McCartney dans les backer, et elle associait
années 1960 et Chris Squire dans les années 1970 — ont un manche à six cordes
et un manche à quatre
établi la popularité de Rickenbacker auprès des musiciens. cordes. Elle fut créée
Rickenbacker fabriquait également des versions spéciales | en 1975.
destinées à l'exportation.

Le manche prolongé La
partie prolongée du man-
che, en acajou, traverse
toute la longueur de la
caisse.

Le micro // s'agit du
modèle « fer-à-cheval » La 40018 1964 (ci-
utilisé avant les dessus)
années 1970. avec un Ce modèle devint très
cache ouvert. populaire auprès de

tous les bassistes après


que Paul McCartney
l'ait utilisé à partir des
années 1960, puis lors-
que Chris Squire, du
groupe Yes, l’adopta
dans les années 1970.
Conçue à l’origine
comme une version de
Les contrôles Un réglage La caisse Les « ailettes »
du volume et de la tona- en érable sont collées au
la 4001 Rickenbacker
lité pour chaque micro, manche prolongé en destinée à l’exporta-
La sourdine Lorsqu'il est ainsi
: qu'un sélecteur de acajou. tion, cette guitare dif-
activé, cet élément TOGO fère de la 4001 par ses
«assourdit » le son. points de repère sur la
touche et l'absence de
ruban.
ETATS-UNIS 165

La 4005, 1978
La première basse à la silhouette des
caisse creuse produite électro-acoustiques pro-
par Rickenbacker duites par la compagnie
(1965-1984) respectait (voir page 148).

Les catalogues
Le catalogue américain
de 1968 (ci-dessous)
présente en alignement
es basses 4000, 4001
Le cordier Les 4005 et 4005. Le catalogue
étaient les seules basses britannique de 1964
équipées du cordier « R
comme Rickenbacker ». ‘en haut) publié par
Les incrustations Le |
modèle 4003$ est sinu-
l'importateur Rose-
laire, mais présente des Morris & Co, comporte
points de repère à la e modèle basse 1999
place de ces triangles. le deuxième à partir
de la droite), qui cons-
La
tituait la version expor-
tation de la 4001S.

La 4003, 1990 (ci-


dessus) La tête On remarque que
Ce modèle fut lancé en sa forme rappelle celle de
1979. et remplaça ds la caisse, très particulière.

4001en 1986. Comme


la 4001, il est doté d’un
La touche Les points de ruban de luxe, et d'in-
repère sont incrustés dans crustations de triangles
une touche à 20 frettes en
bois de rose.
sur la touche.

La caisse Les modèles


4001 présentent un ruban
à cet endroit.

Le micro Le « cache
uni » fut créé dans les AN ANR
sente des ENNIOE de
incrustations
forme triangulaire.

La 4001, 1973 par Rickenbacker, la


La compagnie ajouta ce 4000. Une autre ver-
Cantet modèle à deux micros à sion, encore plus
sa gamme de basses en luxueuse, la 4002, fut
1961, quatre ans après produite en série limi-
la première basse créée tée en 1981.
166 LA GUITARE BASSE

GIBSON
La Triumph Bass Les
Paul, années 1970
Ce modèle remplaça la
a compagnie Gibson n’a jamais connu autant de succès avec ses basses Professional Bass Les
Paul (1970-1971), dont
qu'avec ses autres guitares. Dans les années 1950 et 1960, Fender était les boutons de réglage
le leader incontesté de la production des basses. Les musiciens ont étaient montés sur un
régulièrement négligé les basses Gibson en déclarant que la compagnie panneau séparé. La
Triumph fut. créée en
« pouvait mieux faire ». Jusqu'aux environs de 1975, cette lacune était 1971. Son grand pan-
principalement due à l'association typique de micros humbuckers et d'un neau de contrôles con-
manche court. Certains bassistes reprochaient respectivement à ces deux tient les boutons de
réglage du volume et de
éléments de produire un son trop épais et d’être trop délicat.
a tonalité, mais aussi
D'autres musiciens tirèrent parti de ces apparentes faiblesses, notamment les interrupteurs pour
dans les années 1960, lorsque Jack Bruce, du groupe Cream, utilisa avec une la phase, la tonalité, et
grande efficacité la sonorité caverneuse de la EB3 de Gibson. Par ailleurs, le l'impédance. Ce modèle
fut fabriqué jusqu’à
manche court d'un grand nombre des premières basses Gibson facilitait leur 1979.
utilisation par les musiciens qui jouent à la fois de la guitare et de la basse.
Gibson produisit plusieurs modèles plus modernes dans les années 1970 et
1980. Quelques années plus tard, Gibson racheta la compagnie de basses très
novatrice Steinberger, et la petite société Tobias.

Les micros Cette


Model IV en possède
deux, tandis que la
Model I n'en a qu'un.

La construction De /a
même manière que les
premières guitares Fire-
bird, la première série de
basses Third présentait un
manche prolongé sur toute
la caisse. Des « ailettes »
étaient ajoutées de part et
d'autre de la section cen-
trale pour former la caisse.
Les réglages Un
contrôle du volume
pour chaque micro,
et un bouton pour
la tonalité. Ces bou-
tons ne sont pas les
OrIgInaUx.

Les catalogues Les autres basses de Gibson


Le dépliant de 1972 (à Dans les années 1960, Gibson produisit une basse
droite), à l'aspect psy- à six cordes, la EB6 (dotée d'une caisse creuse ou
chédélique un peu tar- solid), mais les basses Gibson étaient généralement
dif, contient des préci- des versions à quatre cordes des guitares clas-
sions à propos de la siques Gibson, comme la Signature Semi de 1973,
gamme de basses EB les basses RD de 1977, ou la basse Victory de
solid-body. La page 1981. L'originalité revint dans les années 1970,
extraite du catalogue lorsque Gibson racheta plusieurs compagnies
de 1983 (ci-contre) pré- créatrices de basses novatrices. C'est ainsi
sente la basse Victory, qu'apparurent la Grabber, la Ripper, et la G3, puis,
lancée 2 ans plus tôt. à la fin des années 1980, la 20/20.
ETATS-UNIS 167

La EB3, 1971 La EBOF, 1963


La troisième basse de si La EBO était la
Gibson fit son appari ‘W La tête Ce {ype de tête deuxième basse solid- La tête Celle-ci présente
tion en 1961 ; il s’agis- 4 percée fut utilisé au début 719 body de Gibson, créée des mécaniques de type
des années 1970, mais y
sait d'une solid-body de li Gibson revint rapidement en 1959, avec une « banjo » orientées vers
style SG, qui était en l'arrière.
à la tête pleine classique. caisse plate à deux
fait une version haut de encoches, comme une La EB1, 1956
gamme de la EBO, avec | Les Paul Junior de L'Electric Base de Gib-
un réglage du volume on Longueur du manche cette époque. Elle prit son, ou EBI, fut la pre-
et de la tonalité pour Li
| Les basses solid-body cette forme SG au mière guitare basse
chacun des deux fl EB se caractérisent par début des années 1960, créée par cette compa-
micros. Le micro sup- | leur manche court en conservant son
gnie. La forme tradi-
plémentaire sur le che- FE (76 cm). Quelques bas- micro unique et ses tionnelle évolua vers
valet produisait une 1 sistes considèrent que contrôles très simples cette « basse violon »,
sonorité plus claire. La cela facilite l’utilisation du volume et de la ainsi qu'elle fut sur-
EB3 était dotée d’un de l'instrument, mais la tonalité. La version
nommée. (Voir aussi
contrôle rotatif plus tonalité est moins défi- EBOF illustrée ici,
Hofner, page 170). Elle
gros, à quatre positions, nie. Des versions à fabriquée pendant une
était même proposée
permettant de sélec- manche long (88 cm) brève période vers
avec un pied qui per-
tionner des tonalités des basses EB apparu- 1963, est équipée d'un
mettait de l’utiliser en
préréglées. Elle resta rent dans les système de distorsion position verticale. Elle
dans le catalogue Gib- années 1970. Elles por- « fuzzione » intégré. La | fut fabriquée de 1953
son jusquà l'inter- taient la lettre «L»., production de la EBO
à 1958, et rééditée
ruption de sa cessa au début des en 1969.
production à la années 1970.
fin des années
1970.
La caisse Elle est en aca-|
Le fuzzione L interrup- jou massif, avec une
teur permet de brancher « ouie » peinte.
le circuit de distorsion,
tandis que les boutons
Les contrôles Le gros
contrôlent son intensité.
micro humbucker assorti
d'un réglage pour le
volume et la tonalité. |

Le manche Contraire-
ment à la plupart des bas- La tête Toutes les Thirds À
ses Gibson de cette épo- Gibson à caisse inversée,
que, la Third possède un y compris les rééditions La Thunderbird IV, caractéristique de Gib-
La caisse Une finition de 1976 (Bicentennial) et 1964 son fut lancée en 1963 :
manche long.
rouge cerise fut officielle- 1988, présentent cette
ment proposée à partir de La Tbird illustrée ici il s'agissait d'une ver-
tête « orientée vers le
1965. Les EB2 existent haut ». Les Thirds à appartient aujourd'hui à sion basse de la Fire-
également dans les coloris caisse classique possèdent John Entwistle, et bird. Jusqu'à 1965, elle
bois éclairci, naturel, présentait une caisse
noyer et bordeaux.
une tête plus proche de c'était sa principale
celle des Fender. dite « inversée », et elle
basse sur scène comme
en studio lorsqu'il fai- revint à une caisse
sait partie du groupe « non inversée » de
les Who, de 1972 à 1965 à 1969.
1976. La basse la plus

La EB2, 1967
Cette basse apparut en de la caisse réduisait le
1958 aux côtés de la bruit de retour. La pro-
guitare ES335. Il s’agis- duction de la EB2 à un
sait des premiers ins- micro cessa en 1961,
truments à construction mais de modèle réappa-
semi-solid. Un bloc de rut en 1965 en versions
bois placé à l’intérieur à un ou deux micros.
168 LA GUITARE BASSE

LA GALERIE AMERICAIN F, À La Basse Jackson,


1990
Plus connue pour sa
l n’est pas surprenant que la guitare basse ait connu une telle création de la « super-
expansion dans le pays où elle fut inventée. Bien que Leon Fender se strat » à six cordes, la
soit approché de la perfection avec sa basse Précision au début des 206 compagnie Jackson
offre également une
années 1950, les améliorations apportées à la guitare basse au cours des gamme de basses, cons-
décennies suivantes provenaient généralement elles aussi des Etats-Unis. tituées d’un bloc cen-
Certaines émanaient de Fender lui-même. C'est ainsi que sa basse tral en érable et d’ailet-
tes en peuplier. Ce
StingRay de Music Man, qui reste très appréciée des musiciens, contribua modèle fait sur mesure
largement à persuader les bassistes de l’efficacité et de l'utilté des circuits présente une finition
électroniques. Il s'agissait d'intégrer à la basse un préampli alimenté par graphique,
Æ une touche
en ébène avec des
batterie, qui ajoutait de la puissance et permettait de plus grandes incrustations en « aile-
variations de tonalité. rons de requin », et un
La compagnie Alembic avait précédemment proposé de tels circuits, mais MA ruban sur le
M manche et la tête.
seulement dans sa série limitée d'instruments très coûteux. C'est Alembic
qui, dans les années 1970, établit finalement le concept d’un fabricant de La finition Ce motif
guitares spécialisé dans les basses. Dans le même temps, les musiciens « vaisseal Spatial » est
un graphisme typique
comprirent que les nouvelles sonorités et les nouvelles orientations de Jackson
musicales pouvaient libérer la guitare basse de son rôle d'instrument
d'appoint, et lui donner enfin une voix nouvelle et plus personnalisée.

Les incrustations Les La Mark King soires en cuivre et de


? La MVP4 de MV petits ovales sont caracté- Signature d’Alembic, manches en fibre de
Pedulla, 1990 ristiques des touches 1989 carbone. Cette compa-
d'Alembic.
La compagnie Pedulla, Alembic fut la première gnie fut créée dans les
établie au Massachu- compagnie spécialisée années 1960 en Califor-
setts, fut créée à la fin La Legacy Elite de dans les basses. Ses nie par Ron Wickers-
des années 1970 par Zon, 1990 (à gauche) modèles des ham, qui partageait un
Michael Vincent Pedulla Cette compagnie cali- années 1970 étaient atelier avec les Grateful
et son frère Ted. Elle fornienne porte le nom déjà équipés de circuits Dead. Ce modèle Mark
fabriqua d’abord des de son fondateur, électroniques, cons- King, typique d'Alem-
guitares acoustiques et Joseph M. Zon, et se truits en bois exoti- bic, date de 1989.
quelques électriques, spécialise dans la fabri- ques, et dotés d’acces-
avant de créer une cation des guitares bas-
basse excellente et de ses à manche en gra-
se spécialiser dans ce phite. La Legacy Elite
domaine. Les longues est équipée de micros
cornes sculptées et les humbuckers Bartolini ;
micros Bartolini sont elle possède une forme
typiques de cette com- originale et, de même
pagnie, et cette Custom que beaucoup de bas-
présente une superbe ses modernes, des
caisse en érable « feu ». accessoires Schaller
fabriqués en Allemagne.
La caisse Elle est en
cocobolo, un bois exoti-
que provenant essentielle-
ment du Nicaragua et du
Costa Rica.

Le manche prolongé
Alembic fut l'une des pre-
mières compagnies à utili-
ser cette forme.

Les contrôles // s'agit du


volume, de deux boutons
pour la tonalité, et d'une
balance des micros, et
auxquels s'ajoutent deux
interrupteurs de variation
de tonalité.
ETATS-UNIS 169

Les basses Ampeg La Basse Ampeg,


La compagnie Ampeg 1969
La tête Le logo Music est plus célèbre pour Les guitares basses ori-
Man représente deux
guitaristes formant un
ses amplificateurs, ginales produites par
grand M. _ notamment les amplis Ampeg et dotées de
basses. On connaît grosses têtes de forme
moins ses guitares bas- enroulée firent leur
ses. Cette production apparition en 1965. Les
commença au début premiers modèles
des années 1960, avec La touche Z//le possède étaient équipés de
une basse électrique 24 frettes, un nombre très transduceurs montés
élevé pour cette époque.
verticale. Au milieu de sur le chevalet, mais
La Basse StingRay cette même décennie, par la suite (en 1968-
de Music Man, la compagnie établi (eo) 1969), Ampeg revint
années 1970 dans le New Jersey pro- aux micros classiques.
Après avoir cédé la duisit quelques guitares
compagnie Fender à basses à l'allure
CBS en 1965, Leo Fen- étrange, notamment Le manche sans frettes
der continua à dessiner Ces basses Ampeg furent
l'une des premières parmi les premières à être
des instruments pour la basses sans frettes en dépourvues de frettes.
compagnie Music Man, 1965, l'AUBI. De 1969
créée par d'anciens col- à 1971, Ampeg s’asso-
laborateurs de Fender cia avec le créateur et
en 1972. L'une de ses réparateur de guitares
premières créations fut La caisse Un très petit
Dan Armstrong pour nombre de modèles furent
la basse StingRay, qui créer des guitares et fabriqués avec une caisse
contribua largement à des basses dites « trans- de plastique noir.
populariser les circuits parentes », à caisse x Les ouïes Elles tra-
électroniques, et versent complète-
en plastique.

/
ment la caisse
rehaussa encore la La plaque de protection « bronze ».
réputation déjà brillante Elle est en Formica, une
de Leo Fender auprès matière rarement
des bassistes. Music employée sur les guitares.
Man fut racheté par la
compagnie Ernie Ball Le micro Son logement
en caoutchouc est partiel-
en 1984, mais la basse lement cassé sur cet
StingRay, toujours aussi La Dan Armstrong caisse afin d'en |
exemplaire,
populaire, est encore d’Ampeg, 1970 (à améliorer la tenue.
fabriquée de nos jours. gauche) Dan Arms- Mais l'impact visuel
trong, le créateur de ces guitares à |
de cette basse et l'existence brève
de la guitare élec- (1970-1971) est |
trique à 6 cordes indéniable. Arms- |
assorties, utilisait trong réapparut en
du plastique tran- 90 avec un modèle
sparent très parti- conçu pour la com-
culiers, pour la pagnie Westone. |

D'autres fabricants de basses américains


Nous avons présenté ici des modèles produits par
les plus célèbres compagnies américaines, mais
La caisse On pouvait bien d’autres créateurs fabriquèrent ce type
choisir entre les coloris
naturel, bois éclairci, d'instruments aux Etats-Unis. Comme nous l’avons
noyer, noir ou blanc. vu, c’est Alembic qui fit prendre conscience à tous
les autres fabricants du fait que les bassistes
La plaque de protection étaient différents des guitaristes, et qu'il était
Cette forme élégante est possible de fonder des compagnies spécialisées
réservée à la SüngRay. dans la construction des guitares basses.
Certains de ces petits fabricants ont été par la
suite absorbés par d’autres compagnies : c’est le
Spector cas de Spector (voir à gauche), une société créée
Ce dépliant de la com- dans les années 1970 par Stuart Spector, et
pagnie new-yorkaise rachetée à une époque par Kramer, et de la
Spector présentait sa compagnie californienne Tobias, fondée en 1978
gamme NS. par Mike Tobias et rachetée par Gibson en 1990.
Les grandes compagnies américaines proposent
généralement des « versions » basses de leurs
Le micro La StingRay est modèles à six cordes. Parmi les exceptions à cette
équipée d'un gros hum- règle, on peut citer G & L, où l'inventeur de la
bucker. La basse Sabre de
Music Man possède deux guitare basse, Leon Fender, continue à créer des
Micros. modèles originaux.
170 LA GUITARE BASSE

LA GALERIE EUROPEENNE
ertaines compagnies et ateliers européens ont suivi la
voie ouverte par Alembic aux Etats-Unis, qui avait La Stinger IV de Vox, La Mark King
montré qu'il était possible de se spécialiser dans la 1968 de Jaydee, 1989
Cette Vox, fabriquée en Construite par le fabri-
fabrication des guitares basses. Ces compagnies cant britannique John
Italie, succéda à la
considèrent presque toujours la guitare basse comme un basse Wyman produite Diggins, cette guitare
instrument à part entière, et non comme une simple version à en Grande-Bretagne. Il porte le nom du bas-
quatre cordes de la guitare électrique à six cordes. existait également une siste du groupe
version à batterie inté- Level 42, Mark King.
C'est ainsi que le fabricant de basses Wal, établi au sud de grée, appelée Constella- On note les caches des
l'Angleterre, à conçu sa basse Custom (page de droite), en se tion IV. On remarque le micros en bois et la
référant très peu à la guitare à six cordes. Ses collaborateurs manche très étroit et la prise à trois broches
tête très grosse. destinée à l'utilisation
Pete Stevens et le regretté Ian Walker décidèrent de en studio.
développer une basse comme une basse, et non, comme ils le
précisèrent un jour « d’imiter les autres constructeurs, qui
fabriquent un instrument à six cordes, puis le dotent d'un
manche plus long et lui donnent le nom de basse ».
Cette attitude reflète celle de l'inventeur de la guitare
basse, Leo Fender, qui choisit de dessiner la basse comme un
instrument différent de la guitare. Naturellement, la basse
électrique présente la même forme générale qu'une guitare à
six cordes, mais dans les détails, ces deux instruments sont
très différents. Les meilleurs fabricants de basses au monde
le savent très bien.
FE 5 ee Paul McCartney
| LE FOND Le bassiste des Beatles acheta sa première « basse
| ET LES ECLISSES violon » de Hofner à Hambourg, probablement à la
| On remarque le beau fin de 1960. Un long logo Hofner s’allongeait sur la
grain du bois utilisé tête, et les deux micros étaient très proches. Cette
pour le fond. Le bouton basse fut utilisée lors de nombreux concerts des
fixe-courroie se trouve Beatles. L’exemplaire photographié ci-dessous fut
à la jointure du manche offert à Paul par Hofner lors de l'apparition des
et de la caisse, et les Beatles au Royal Variety Show à Londres, en
mécaniques sont ali- novembre 1963. Cet instrument fut également
gnées sur deux bandes employé en studio, où il entra plus tard en
parallèles. On aperçoit | concurrence avec la 4001 Rickenbacker de Paul.
| la liste des titres des | On peut cependant voir McCartney avec cette
| Beatles sur la photo de | basse lors du « concert sur le toit » dans le film
| profil. Let It Be en 1969. Paul utilisa à nouveau ce
modèle pour sa tournée mondiale en 1990.

K]

L F | e | |
1 "

LI

La touche Hofner opta La Thumb que de la silhouette duits par Warwick,


pour Le Fe par de Warwick, 1989 appréciée par Warwick, on peut citer
. Her De (ci-dessous) en bois de belle finition la Streamer (1984),
La 500/1 de Hofner, En 1982, Hans Peter naturelle. Le manche et la Buzzard (1986),
1962 (ci-dessus à droite) Willer créa la compa- la caisse sont en et la Dolphin (1989).
Une basse qui appar- gnie Warwick en Alle- bubinga ; les rayures du
tient toujours à Paul magne. La basse manche et de la touche
McCartney : une liste Thumb (lancée en sont en wengé. Parmi
des titres célèbres des 1985) est caractéristi- les autres modèles pro-
Beatles. Cette basse
allemande fit son appa-
rition en 1956, et elle
est toujours fabriquée,
même si sa popularité à
atteint son apogée dans
les années 1960.
EUROPE 171

La Custom de Wal, ginale. La compagnie


1990 Le réparateur prit le nom d’Ele Ctric
londonien Ian Waller Wood en 78. La Custom
s'associa avec Pete Ste- actuelle fit son appari-
vens vers 1975 pour tion en 1980. Il s'agit
créer la Custom de ici d’un exemplai re
Wal, avec sa plaque de récent, dépourvu de
La Basse Bison protection cuir très ori- frettes.
de Burns, 1963
L'énorme Bison (1962-
1964) était la meilleure Le catalogue Framus Les autres guitares basses européennes
basse fabriquée par la
Cette page publiée en Le bassiste des Rolling Stones, Bill Wyman, adopta
1986 présente les de très nombreux instruments dans les années
compagnie britannique
Burns. Sa caisse était basses Stard de 1960. Il prêta son n om à la Star Bass de la
Framus. compagnie allemande Fram us.
en sycomore, elle était
équipée d’un circuit de Dans les années 1970, la compagnie Hayman
faible impédance, et, fabriquait des basses semi-professionnelles très
plus rare pour une populaires, notamm ent le m odèle 4040, qui évolua
basse, de trois micros. pour devenir la basse Marathon de Shergold. Dans
La finition standard les années 1980, de petits fabricants excellents,
était noire. comme Overwater, Nightingale et Goodfellow
arrivèrent, et dans les années 1990, la compagnie
Status, renommée pour ses basses sans tête (voir
La liste des succès page 175), a fabriqué sa première basse dotée
des Beatles d'une tête, la Matrix.
On voit ici un détail de
la basse photographiée
ci-dessous, qui date de
1966. Les micros Ces éléments
à cache métallique furent
utilisés de 1961 à 1964.

Les contrôles //s com-


La caisse Malgré l'ab- prennent deux boutons
sence d'ouies, la caisse de pour le volume, plus trois
la « basse violon » (le curseurs offrant des tona-
modèle 500/1) est creuse. lités différentes.
172 LA GUITARE BASSE

[LA GALERIE ASIATIQUE, La tête Les mécaniques


sont toutes du même
côté, et la couleur est la
‘est vers la fin des années 1960 et le début des années 1970 même que celle de la
que différents fabricants japonais commencèrent à imiter les caisse.

guitares américaines, basses comprises. Les premiers modèles


étaient de qualité médiocre, et l'expression « imitation La MAB40 d’'Aria,
1990 Appartient à la
japonaise » prit rapidement une connotation péjorative. gamme Magna des bas-
La plupart de ces premiers imitateurs japonais choisissaient les ses Aria produites en
modèles américains qui obtenaient le plus grand succès. Les basses Corée. Elle présente ce
qui est sans doute la
Précision et Jazz de Fender constituaient de loin leurs cibles configuration de micros
favorites. la plus populaire des
Peu à peu, les Japonais améliorèrent leurs copies, et leur dernières années. Le
micro divisé situé à
réputation progressa lentement. Vers 1975, certains créateurs l'avant est inspiré de
japonais commencèrent à produire leurs propres modèles, au lieu de celui de la Précision de
se contenter de simples imitations, même si l'influence des basses Fender, tandis que le
américaines était toujours évidente. On peut citer comme exemple la micro « barrette » placé
à l'arrière ressemble à
manière dont certaines compagnies japonaises comme Aria celui de la basse Jazz
popularisèrent le manche prolongé à la fin des années 1970, une de Fender.
forme qui avait été présentée pour la première fois par des marques
Les bois La caisse en
américaines comme Alembic. aulne est clouée autour du
Les années 1980 ont vu de nombreuses compagnies japonaises et manche en érable recou-
vert d'une
américaines transférer leurs bases de production vers d’autres pays touche en bois
de rose.
asiatiques, Comme pour les guitares à six cordes. Les basses
économiques ou à prix réduit fabriquées en Asie dominent
aujourd'hui le marché.

La touche Elle est en


bois de rose, dotée de
24 frettes, et des points
de repère.
La Basse IB
de Charvel, 1989 Ibanez, 1990
Depuis 1985 environ, Cet instrument japonais
Charvel est la marque porte la marque Sound-
utilisée par la compa- gear, utilisée par Ibanez
gnie américaine Jack- pour ses basses haut de
son pour ses guitares gamme. La caisse très
produites au Japon. sculptée et la couleur Le micro //s'agit La SB1000 d’Aria,
{1 Cette basse simple et vive métallisée sont d'un humbucker années 1980 ‘
1} sobre est équipée d'un typiques des guitares créé par Aria. (à gauche)
FH unique micro divisé. La Ibanez à six cordes les La SB1000 est la plus
Hi tête présente la forme plus coûteuses produi- ancienne basse d’Aria,
« tombante » pointue tes à la fin des et celle qui a connu le
commune à de nom- années 1980. La touche plus grand succès. Le
breuses guitares en ébène est également bois plus clair du man-
Jackson. un signe de qualité. che prolongé visible sur
la caisse témoigne de la
date de sa conception,
à la fin des années
1970. Jusqu'à 1987, un
grand nombre de guita-
res Aria étaient fabri-
ES
RS
JR
HER
D2 D quées à l'usine de Mat-
A
AE
Ml HET
sumoku, au Japon.
Elles sont désormais
produites en Corée éga-
lement.

La caisse ZJle est faite


d'un bois exotique appelé
sen, et le manche pro-
longé est en laminé d'éra-
ble et de noyer.
Les contrôles Deux bou-
tons pour le volume et un
pour la tonalité gouver-
nent le circuit actif.
EMIRIAMIEROIRIIEINNNI 173

La TRB5P
de Yamaha, 1990
(à droite)
Il suffit de comparer à.
cette basse à celle de
gauche, équipée de
cinq Cordes, pour
qu'apparaissent les me

changements apportés
à la silhouette de ce Le cache de la tige
type de basses. Le man- ermundes de renfort // porte le
À
Bass
LA
numéro du modèle. La IA
che est moins étroit était active, la 1 étant une
Le catalogue Yamaha que la normale, de basse normale de type
Cette page extraite sorte que les cordes « passif ».

d'un catalogue de 1983 sont plus espacées. On


présente la basse remarque également les Le manche Z/ est doté
BB2000 de Yamaha. cornes chanfrenées, à la d'une touche en bois de
rose portant de simples
Les photos du haut de mode à cette époque.
points incrustés et
la page détaillent le Cette basse existe aussi 22 frettes.
manche prolongé. en versions à quatre et
six Cordes, et comme La Basse Thunder 1A
toutes les Yamaha de Westone, 1986
La BB5000 modernes, elle est La compagnie japonaise
de Yamaha, 1987 fabriquée à ï Matsumoku fabrique
Cette basse appartient Taiwan. des guitares depuis les
à la gamme BB de années 1960, sous les
Yamaha, fabriquée à marques de ses clients
Taiwan de 1985 à 1990. qui ont pour nom Aria,
La 5000 contribua lar- Epiphone et Vantage,
gement à populariser entre autres. La Basse
l’utilisation des basses à Thunder connut un
cinq cordes, et comme grand succès : il s’agit
sur la Music Man (voir d’un instrument de prix
page 177), la cinquième raisonnable et simple à
mécanique se trouve du utiliser, illustré ici dans
côté opposé aux quatre sa version active.
autres sur la tête. Matusmoku cessa de
L'aspect haut de produire des guitares
gamme des accessoires au Japon en 1987, et la
plaqués or est équilibré marque Westone est
par celui des contrôles, réapparue en Corée.
simples et passifs.

Les autres basses asiatiques


Les guitares fabriquées en Asie présentent parfois
sur la tête une marque différente de celle d’autres
instruments apparemment identiques. C’est dû au
fait que certaines compagnies asiatiques
produisent souvent des guitares et des basses pour
plusieurs clients dans le monde entier. Chacun de
ses clients souhaite naturellement voir son propre
logo figurer sur les guitares qu'il commande. La caisse On utilisait de
Compte tenu de cet élément, un grand nombre l'érable sous les finitions
de couleur, et un laminé
des basses que l’on trouve dans le commerce de frêne/érable/noyer sous
viennent d'Asie, principalement du Japon et de les finitions naturelles.
Corée, et dans une moindre mesure de Taiwan, où
Le catalogue Washburn
le plus grand fabricant est Yamaha. Les basses
Cette brochure de 1980
japonaises sont généralement les plus coûteuses. Si
présente deux versions
la plupart des compagnies établies à l’origine au
de la B20-II de Wash-
Japon se sont déplacées en quête de coûts de
burn destinée à la
production moins élevés, des fabricants comme
scène.
ESP, Fernandes et Tokai produisaient toujours des
instruments au Japon en 1990. Les contrôles Un bouton
Le pays le plus prolifique au niveau des guitares respectivement pour le
et des basses dans cette région du monde est de volume et la tonalité, en
mode actif ou passif.
loin la Corée. Parmi les marques utilisées sur les
modèles produits en grand nombre dans les usines
coréennes, on peut citer : Washburn (depuis la fin
des années 1980), Squier (depuis 1987), Epiphone
Le chevalet Cet élément
(depuis 1986), Hohner, Charvette, Cort, Starforce, simple est réglable en
Marlin, Hondo, Columbus, Tanglewood et Fenix. hauteur et en longueur.
174 LA GUITARE BASSE

LES BASSES SANS TETE,


a basse Steinberger, qui fit son apparition au début des années 1980,
transforma complètement les conceptions des fabricants à propos de Le levier de réglage
Lorsqu'il est en place, il
l'aspect et de la construction appropriées aux guitares basses. Minuscule offre un réglage normal.
Si on le retire, il déplace
et dépourvue de tête, cette basse était faite de ce qui est aujourd'hui le mi grave vers le bas,
généralement connu sous le nom de « graphite ». Plus précisément, le Jusqu'au ré grave.

matériau popularisé par Steinberger est une double résine époxyde renforcée
La Factor de Kubicki,
de fibres de carbone et de verre. Sur les instruments comme les basses Status, 1989
la fibre de carbone tissée dans la résine est nettement visible. Cette basse de fabrica-
Ce matériau est censé être deux fois plus dense et dix fois plus rigide que tion californienne fit
son apparition en 1985.
le bois, et également plus résistant et plus léger que l'acier. Il donne aux Elle possède une
guitares une tonalité nette et brillante, éliminant pratiquement les « points « tête », qui permet,
morts » (les fausses notes), et les tonalités brouillées. La tête a été retirée par l’action d’un inter-
rupteur, d'obtenir deux
principalement pour des raisons d'équilibre et de sonorité, les mécaniques frettes supplémentaires
étant placées sur la caisse. sous le mi grave. Les
La nouveauté que constituait cette caisse très petite ne dura pas, mais tuners se trouvent au
niveau du chevalet, et
l’idée des matériaux nouveaux et du manche dépourvu de tête, elle, a
es trois contrôles sont
conservé un grand succès, faisant de Ned Steinberger le deuxième nom par constitués par un sélec-
ordre d'importance dans l’histoire de la guitare basse, après celui de Leo teur de tonalité à six
Fender. positions, un bouton NZ
trois niveaux : volume AE
Les tuners // s'agit de La plaque pivotante micro-balance, et un
quatre éléments à com- Fixée sur le fond, elle autre bouton à deux
mande directe de haute peut maintenir la basse dans niveaux : basses/aiguës.
qualité. n'importe quelle position.
La compagnie Kubicki
fut rachetée par
Fender dans les
tés
een
années 1980.

EEE
Les matériaux Le man-

SMEINBERCERS
che et la caisse d'une
seule pièce sont en résine
époxyde moulée et ren-
forcée.

Les contrôles Un réglage


du volume pour chaque micro. L'histoire de Steinberger
Durant les années 1970, Ned Steinberger était
ingénieur chez Spector, une compagnie new-
yorkaise de fabrication de guitares basses. Après
son départ de cette société, il procéda à des
expériences pendant trois ans, pour terminer le
dessin de sa basse Steinberger en 1980. Ned avait
LE FOND conclu que l'élément le plus important d’une basse
ET LES ECLISSES électrique était le manche, et que la tête risquait
On remarque la plaque simplement de provoquer des modifications
pivotante, et la prise indésirables de la sonorité. Il estimait également
jack sur le fond. que la solidité de la guitare était déterminante
pour sa tenue et sa clarté, et choisit par
conséquent d'utiliser une résine époxyde renforcée
de fibres pour construire sa basse.
À la fin des années 1980, la compagnie fut
rachetée par Gibson, qui continua à la faire
fonctionner comme une société indépendante.
DIVERS 175

La Rail de Westone, La Basse Jack de La XM2 de


1985 Hohner, 1990 Steinberger,
Cette basse japonaise Cette basse sans tête années 1980
très particulière et tout en érable et fabri- Peu à peu, vers 1985,
dépourvue de tête est quée en Corée fut lan- le caractère nouveau de
équipée d’un nouveau cée à la fin des la basse à petite caisse
micro coulissant. Le années 1980 et elle est et sans tête commença
bloc central de la nettement inspirée par à perdre son impact.
caisse, qui abrite le les modèles britanni- Même l'inventeur de
micro, peut se déplacer ques de Status (voir ci- cet instrument, Stein-
d'avant en arrière sur dessous). Les accessoi- berger, revint à des
des « rails » chromés, res sont brevetés par modèles comme cette
après un simple desser- Steinberger et les XM2, à caisse plutôt
rage de la vis de sécu- micros sont des Selects classique. Le matériau
rité placée sur le côté. EMG, conçus par la est lui aussi plus tradi-
Malgré son allure très célèbre compagnie amé- tionnel, puisque la
moderne, la basse Rail ricaine et fabriqués en caisse de la XM2 est en
est en bois, le manche Corée. érable.
étant vissé sur la
caisse. Elle ne possède Le TransTrem
pas de micros actifs. de Steinberger
(ci-dessus)
Cet élément spécial est
doté d’un petit rateau
cranté dépassant du
chevalet. Il se déplace
avec le bras, et posi-
tionne le chevalet à des
angles préréglés, modi-
fiant instantanément la
longueur, et par consé-
Le micro Cet élément quent le diapason, de
peut coulisser de bas en toutes les cordes.
haut le long des rails,
offrant des tonalités difté-
rentes.

Le levier Les cordes sont


fixées en place juste au-
dessus du sillet.

La Basse Constituée principale-


La touche Elle est dotée Steinberger, 1983 ment de graphite, la
de 24 frettes métalliques,
et faite de fibre de phénol. Les « ailettes » en bois Cette nouvelle basse de Steinberger pèse
La table en cocobolo de forme révolutionnaire 3,6 kilos, soit environ
cette Series Il présente un fut lancée en 1982. Elle 450 g de moins que la
superbe grain « strié ».
est dépourvue de tête ; Précision de Fender.
les tuners se trouvent Elle fut à l’origine de la
sur la caisse. Les création de multiples
micros sont dotés de basses et guitares
préamplis intégrés. « sans tête ».

La Series II ciant bois et graphite.


de Status, 1990 Elles Son succès a abouti à
Le manche prolongé Za furent les premières l'apparition de modèles
partie centrale du manche
est en résine renforcée de guitares britanniques comme la 2000 tout en
fibre de carbone. en graphite. Le créa- graphite et la 4000 à
teur Rob Green com- caisse en résine Com-
mença par la basse posite.
Series II en 1983, asso-
176 LA GUITARE BASSE

LES BASSES MULTICORDES La MC980 d’Ibanez,


1979
Sur cette basse à huit
a basse à cinq cordes est désormais un instrument à part entière. cordes, les quatre cor-
Au début des années 1990, la demande pour ces basses a incité un des normales sont dou-
| Les mécaniques Zes
fabricant américain à consacrer 60 pour cent de sa production aux chevilles de hauteurs dif-
blées. La deuxième
corde est accordée une
modèles à cinq cordes. férentes facilitent l'accès
octave au-dessus de la
| aux huit tuners.
Bien que Fender ait été le premier à créer des basses multicordes, corde normale. Utilisée
avec ses basses V et VI (en 1965 et 1962 respectivement) la véritable Le manche // est de taille
moyenne (80 cm).
avec un plectre, cette
révolution de la basse multicordes commença au début des années 1980. basse produit une sono- |
rité très entière. Les |
Contrairement à la corde supplémentaire de do aigu de la basse V de La touche XJ/e est en 1 basses à huit cordes
Fender, la cinq des années 1980 était dotée d’une corde supplémentaire | ébène, avec des incrusta-
tions de sureau.
sont rares, même si de
de si grave pour restituer ces sonorités très basses (bien que quelques grandes compagnies
comme Hagstrom et
compagnies recommencent désormais à proposer une corde de do aigu La caisse La caisse et le
| fond en frêne sont fixés Rickenbacker en ont
en option). Dans un premier temps, les cinq cordes étaient logées dans sur un Cœur d'acajou. produit. La MC980 était
l'espace normalement destiné à quatre cordes, mais les modèles produits l'un des deux modèles
à huit cordes créés par
plus tard espacèrent les cordes sur des manches plus larges, de manière Ibanez à la fin des
à faciliter le travail de la main droite du musicien. années 1970.
La basse à six cordes, elle aussi, a beaucoup changé par rapport au
Les contrôles Le volume
premier modèle de Fender. Celui-ci, ainsi que les autres instruments à et la tonalité ; l'interrup-
six cordes des années 1960 présentés ici, étaient simplement des teur du circuit actif ; les
aiguës et les basses acti-
guitares normales à six cordes accordées à une octave inférieure. Les ves ; le sélecteur de
MCrOS.
basses produites dans les années 1980 étaient équipées d’une corde
supplémentaire dans les aigus (généralement un do), qui s’ajoutait au si Le chevalet En laiton
grave des modèles à cinq cordes. Les fabricants finirent également par spécialement usiné et
équipé de huit sillets.
adopter un large espacement des cordes pour les basses à six cordes, et
on vit apparaître des instruments au manche extrêmement large.

La caisse Les « aïlettes »


sont en bois exotique : en
shedua, noyer ou koa, par
exemple, autour d'un
CŒur en aCajOu.

La BT Custom Five
Le manche prolongé // de Ken Smith, 1989
s'agit d'un laminé à cinq La compagnie fut créée
épaisseurs d'érable et de
bois de rose. à New York en 1981, et
elle a beaucoup contri-
bué à populariser le
concept des basses à 5
et 6 cordes. Smith pro-
duit 2 gammes, la BT et
la Burner, moins
coûteuse, toutes 2 en
Les contrôles Le versions à 4, 5 et 6
volume, la tonalité active, cordes.
et la balance des micros.
DIMERSEIE7/7

24 = |A +- fi HOFNER Îl
Fe% À € L 1012 20] #4

Re Ba Le La
a #4 À ; R % s
Al” La Basse VI Ballet La Basse Modulator ®"M9-+ La Basse Six-string = La Model 500/10
de Fender, 1962 Six-string ue de Tune, 1989 de Hofner, 1961
Seules les plus rares ji de Shergold, 1980 Ce modèle japonais Cette basse est typique
des basses Fender à six | {| Comme la Fender, il 1e représente la basse de la première généra-
Le cordes présentaient ce | ju s'agissait d'une guitare moderne à six cordes. tion de modèles à six
genre de micros et trois tr accordée sur une oc- Elle est accordée cordes, dans la mesure
interrupteurs de sélec- }| | tave inférieure. Celle-ci comme une guitare où elle est accordée
FER teurs. La version de | était britannique. Un basse, avec une corde comme une guitare nor-
en 1963, équipée de Hi logement aménagé dans supplémentaire dans les male, mais sur une
micros de type Jaguar »| | la caisse de la Modula- aigus et une autre dans octave inférieure, et
et de quatre interrup- | tor acceptait des modu- les graves. présente un espace-
teurs, dura jusqu'à ni les interchangeables qui ment très étroit des
pe produisaient des cordes. Cette électro-
| sonorités diffé- La finition Cette basse à
acoustique allemande,
rentes. six cordes, tout comme la fabriquée par Hofner,
à version à quatre Cordes, était une version à six
existait en bois sombre cordes de la Model
éclairci et en naturel.
500/F.

| Les micros Les basses


Hofner de cette période La plaque de protection
étaient dotées de deux Certaines plaques de
' micros très proches. cette époque sont en plas-
Plus de quatre cordes En 1974, Carl Thompson fabriqua à Jackson sa ose
Le concept des basses à cinq et six cordes fut première basse à six cordes. Vinnie Fodera
repris par des fabricants new-yorkais comme Carl travaillait pour les basses Ken Smith au début des
Thompson, Ken Smith et Vinnie Fodera. Le années 1980, et il y construisit d’autres modèles à
bassiste Anthony Jackson, qui avait participé à des six cordes pour Jackson. Vinnie fonda sa propre
enregistrements de Paul Simon et d’autres compagnie, Fodera, en 1983, qui commercialise
chanteurs, fut l’un des premiers à prendre aujourd’hui la « Contrabass » de Jackson. En 1985,
conscience du potentiel de la basse multicordes. la plupart des fabricants de basses proposaient des
instruments à cinq et six cordes.

Les contrôles J/ s'agit ici


de la disposition classique
chez Hofner, à réglage
facile. La partie supé-
rieure d'un bouton est
absente.

La Basse V de Fender, un espacement normal


1970 (ci-dessus) entre les cordes. La
Contrairement aux pre- corde supplémentaire
mières basses à six cor- est un do aigu, alors
des, ce modèle à cinq que les basses moder-
Les trous des vis indi-
quent l'emplacement des cordes, lancé par Fen-_ nes à cinq cordes sont
caches qui ont été retirés. der en 1965, présente dotées d’un si grave.

La touche Elle est en Le sillet Cef élément en |


ébène, incrustée de nacre. laiton est incurvé entre
les cordes.

La StingRay 5 Ernie
Ball de Music Man,
1989 (à gauche)
La touche Elle est en Cette basse cinq cordes
bois de rose ; on utilise sans frettes est d'une
généralement l'ébène, un simplicité très stylée.
bois plus dur.
178 LA GUITARE BASSE

LES GUITARES BASSES La BA4NPE de Eko,


années 1970
La rosace de cette gui-

ORIGINALES tare basse acoustique


produite par la compa-
gnie italienne Eko sem-
ble influencée par les
une certaine époque, une guitare basse était un guitares Maccaferri des
instrument simple et sobre, qui remplissait sa fonction, années 1930 (voir
sans plus. Mais au cours des vingt dernières années, les Le cache de la tige de page 42). Ce modèle fut
renfort Le nom du pro- créé à la fin des
bassistes ont donné à la basse un rôle plus important dans priétaire, David Gilmour, y
années 1970, en version
est gravé.
la musique moderne. Cela a poussé les bassistes avisés à avec ou sans frettes
chercher des instruments plus performants et plus efficaces, et (comme ici) : le N figu-
rant dans le nom du
les fabricants d'instruments ont dû consentir d'autant plus modèle signifie « No
d'efforts. frets ». Cette basse est
Quelques créateurs ont saisi cette occasion pour voir jusqu'où également équipée de
micros piézo-électriques
ils pourraient pousser la basse et sa toute nouvelle liberté : en
(PE) sur le chevalet,
voici quelques exemples, qui n’ont pas tous obtenu le succès. permettant l’amplifica-
Certains fabricants essaient de ramener la basse en arrière, en tion ainsi qu'une
lui donnant l'allure d’une guitare acoustique, qui ne lui a jamais utilisation de
type acoustique.
été naturelle ; d’autres tentent de créer des liens entre la basse
et les systèmes d'enregistrement informatisés des années 1990.

La AB40 de La touche ZJle est en


Washburn, 1990 ébène et sans frettes,
mais présente des incrus-
Lancée en 1989, cette lations ressemblant à des
basse japonaise possède frettes.
une caisse acoustique
peu profonde et un
micro piézo-électrique
La touche Elle est en
sur le chevalet. La com- bois de rose « ébénisé »,
pagnie Washburn fut autrement dit de teinte
l’une des premières à plus sombre.
commercialiser ce qui
constitue en fait l’équi- La table Elle est en
sapin, le fond et les éclis-
valent dans les basses ses étant en aCajou.
de la guitare électro-
acoustique à caisse fine
(voir page 46). Il exis-
tait aussi une version
La caisse Le fond et les
coréenne moins coû-
éclisses en érable soutien-
teuse, la AB20. HE nent la table en sapin.
Res La table Elle est en
= Sapin, tandis que le fond
et les éclisses sont en
érable.

Les ouïes La compagnie


Washburn les décrit L'étiquette Z étiquette,
comme des fentes placées signée par Zemaitis et
à la manière des acousti- datée, est visibie à travers
ques, en précisant Les contrôles Le la rosace « cœur ».
qu'elles accentuent les volume, ainsi qu'un
fréquences pour pro- réglage des aigus et des
duire une « tonalité \ graves.
chaude et boisée ».

Le chevalet Chaque
sillet est équipé
d'un micro
piézo-électrique.

La Basse Zemaitis, groupe Pink Floyd, en Le chevalet De même


que le cordier séparé, il
1978 (à droite) 1978. Zemaitis est bien est en ébène.
Tony Zemaitis est fabri- connu pour ses guitares
cant de guitares à plein acoustiques et pour ses
temps depuis 1965. Il modèles solid-body
est établi en Angleterre. caractéristiques à table
Cette basse acoustique métallisée, comme celle
fut spécialement créée qu'utilisait Ron Wood,
pour David Gilmour, du des Rolling Stones.
DIVERS 179

La barre de renfort Assure


la rigidité du manche, permettant des sons plus nets.
NN … ER. 3 3
AS Vs
: ne Ï
me ns ms en
5 DS RE CRNUSOS ANDRE CORNE URI LUDO Mn MARNE macmenues

Synthétiseur G77
de Roland, 1985 Le catalogue Roland,
(ci-dessus) 1982
Les micros Deux éléments de type Jazz, La deuxième basse syn- Il présente la première
auxquels s ajoute un micro
thétiseur de Roland, basse synthétiseur de
«hex » de synthétiseur.
dont l'existence fut Roland (1980-1984). Le
brève, fut lancée en « contrôleur » de basse
Les contrôles //s comprennent un bouton de réglage de la balance (G33 ou 88) envoyait
entre le son du synthétiseur et celui de la basse ordinaire. 1985. Elle rappelait par
son allure la guitare des signaux à l'élément
707 (voir page 184). de contrôle GR33B (en
bas à droite).

La Basse MIDI de Wal, frettes et un chevalet spé-


1989 (ci-dessous) cial transmettent des informa-
La compagnie Wal intégra tions à un élément
un système australien de de contrôle qui pro-
basse MIDI dans cet ins- duit les sonorités d'un
trument. Les contacts de synthétiseur extérieur.

La Basse Nautilus
Arpege de Vigier,
La touche Wal
1984 (ci-dessous)
Les frettes sont divisées È
Lancée à la fin 1983,
en quatre, chaque sec-
cette basse française
tion constituant en fait
offrait un système nou-
Les micros //s offrent des un interrupteur indivi-
veau permettant de
sonorités normales de duel, qui enregistre le
basse. mémoriser 19 réglages
contact des cordes
manche prolongé. // différents des contrôles,
actionnées par le
argit considérablement que l’on pouvait rappe-
musicien.
bas de la caisse, une ler en actionnant quel-
ticularité rare.
ques interrupteurs. Son
échec commercial sem-
ble indiquer que les
bassistes n’ont pas
besoin de systèmes si
complexes.

Les contrôles Vigier


La « fenêtre » rouge
surélevée au milieu des
réglages indique au
musicien le numéro du
Les contrôles Très nom- programme (1 à 19),
breux, ils offrent de multi- qui est mémorisé ou La basse Ashbory,
ples possibilités de tona-
rappelé. 1990
lité ainsi que des
Cette basse britannique
mémoires.
présente une caisse
minuscule et des cordes
renforcées en silicone.
Le micro piézo-
électrique du chevalet
offre une gamme impor-
tante de sonorités,
Le manche L'Ashbory est Les cordes En silicone depuis une imitation
équipée d'un manche de renforcé, elles sont sau-
poudrées de tale pour per-
passable de la double
Les contrôles Le volume, 55 cm et d'une touche
sans frettes. mettre un jeu plus souple. basse jusqu'aux tonali-
les graves et les aigus, auxquels
s'ajoute un interrupteur tés d’une basse élec-
de circuit actif/passif. trique.
a

Ps
Nip

ge
nu,
| der

spa
panne
LE
66 Pour lier une guitare et un synthétiseur, il
faut converur chaque nuance du style du
musicien en impulsions électroniques que le
synthétiseur pourra reconnaitre rapidement et
avec précision. 99

AU-DELA
DE LA
(GUITARE
GUITARE SYNTHETISEUR PG300 de CASIO, 1989, Courtoisie Sensible Music.
182 AU-DELA DE LA GUITARE

LES EFFETS SPECIAUX INTEGRES LE FOND


"est dans les années 1960 que les effets spéciaux et les sonorités id a retiré le ant
particulières à la guitare électrique devinrent disponibles. Ils arrière de la Goldwin,
étaient proposés par l'intermédiaire de pédales offrant un renfort ce qui laisse apparaître
:
té une distorsion, ; ses circuits électroni-
de la tonalité, FAR
un « wah-wahà », etc.
ee < — ques. Cet instrument
VE ne
Certains fabricants choisirent d'intégrer les effets spéciaux à la guitare fut conçu juste avant
| elle-même, et les versions les mieux équipées de ces instruments l'apparition se ne |
| Afr Q 1 A£
JArANaYa'ehre]comme \ desQ précurseurs Ô SE turisation extrême des |
pe à uvent être considérées de laa guitare creuité élections.
à Dal ara : À :
| re

synthétiseur. Cela explique sa grande


Malheureusement, la quantité de bois retirée à la caisse de ces taille et l'épaisseur de
guitares pour laisser place aux systèmes électroniques supplémentaires | LEA ERREE,
nuisait à leur tenue et à leur tonalité naturelles. De plus, si ces nouveaux
circuits produisaient certainement des sons originaux et à la mode,
c'était toujours aux dépens de la sonorité correcte et normale de la
guitare.
Les instruments présentés ici semblaient certainement être des
innovations intéressantes à l’époque de leur création, mais aucun d'entre
eux ne connut une existence très longue, ce qui confirma qu'il valait
mieux séparer les effets électroniques de la guitare.

Les micros Deux élé-


ments à ressort unique
produisent des sons nor-
maux de guitare, indépen-
damment de la partie
Orgue.

sic

No ;

© o1vuglA @ ” HS
né SN9#34 mr
M07S : G 9N071 1Y0HS 32NY1Y8

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\ HN104 3y1y D4

3HN104 19373

7 hS

%) FN Les contrôles 73 bou-


| INN10A y tons et 19 interrupteurs,
&) FN ce qui constitue presque
a) 7 \ Cow certainement un record
LE Dour une guitare.
L'ELECTRONIQUE 183

La tête Seul !
de Dase pl

La Synth LP de Kay son. Elle possédait qua-


Fabriquée en Corée au tre effets spéciaux inté-
début des années 1980, grés et alimentés par
ne pobe rs Trois bou- cette guitare bon mar- batterie : trémolo, dis-
Re
OnS el CINQ
permettent
UE
INLEITUPI
ae régler les
S
ché
à
4 PE
2
était’ légèrement
RER
N
<
torsion, répétition et
effets transmis à l'amplif. inspirée du modèle Les « tourbillon ».
Caleur OU au Casque Paul Recording de Gib-

La « Rhythm Guitar » offrant des rythmes pré-


de Guyatone réglés par un sélecteur
Cette guitare japonaise rotatif et un interrup-
d'influence Fender date teur de mise en mar-
du début des che. Les boutons noirs
années 1970. Elle était permettaient de régler Les Sitars entreprenante, Danelec-
équipée d’une boîte de le volume et le tempo Electriques tro, créa donc un ins-
percussions intégrée, des percussions. À l’époque psychédéli- trument qui s’utilisait
que de la fin des comme une guitare,
années 1960, la musi- tout en restituant le
que indienne influença son du sitar, grâce à un
considérablement les chevalet, conçu par le
joueurs de rock. Les musicien de studio
ape a guitaristes appréciaient américain Vinnie Bell.
La « Guitare Violon » équivalente vers 1965. |] sonorité du sitar, On voit ici les deux
459/VTZ de Hofner La version active pré- mais la plupart d’entre modèles Danelectro, le
La « Basse Violon » sentée ici comporte des | eux étaient incapables sitar Coral à cordes
La caisse Malgré l'ab- 500/1 plus célèbre pro- contrôles des aiguës et co lnare bourdon sympathiques
sence d'ouies, la caisse de duite par la compagnie un système de distor- | ment du sitar. Une (à gauche) et le sitar
la Guitare Violon est allemande inspira la
creuse. sion, ainsi qu'un sélec- | compagnie américaine Danelmectro de base.
création d'une guitare teur général. fe s :

Les frettes Chacune


d'elles est divisée en six
segments, afin de capter
chaque contact individuel
sur les cordes.

La guitare orgue d'orgue. La Godwin


Godwin (ci-dessus était dotée d’un nom-
à gauche) bre considérable de
Pendant des années, les boutons et d'interrup-
fabricants ont tenté de teurs, produisant des
produire une guitare effets sonores et élec-
La guitare orgue 1966. Il s'agissait en offrant la sonorité de troniques similaires au
de Vox fait de la combinaison l'orgue. Ce modèle ita- son de l'orgue. Cette
La compagnie britanni- d'un orgue Continental lien de 1976 reprenait guitare extrêmement
que Vox fut une pion- de Vox et d’une guitare la méthode Vox : les lourde parvient assez
nière dans le domaine solid-body Phantom de frettes sont branchées bien à reproduire la
de la guitare orgue, Vox. Comme la Godwin sur une série de géné- sonorité d'un orgue
commercialisant son qui suivit, elle était ali- rateurs de tonalités d'église.
premier instrument en mentée par secteur.
184 AU-DELA DE LA GUITARE

LES GUITARES
OINTHETISEURSDE ROLAND)
andis que les synthétiseurs à clavier évoluaient au
cours des années 1970, certains fabricants de ces
instruments y virent la possibilité d'appliquer la même
technologie à la guitare. Il s'agissait en fait d'une |
évolution de l’idée de la guitare orgue, qui produisait des |
sonorités de clavier à partir d’une guitare. Mais les
premières
5
guitares
<
orgues
2
(voirk page 182) n'étaient
ur
pas très || Le tableau 77 montre une LE FOND
fables. Les systèmes électroniques des synthétiseurs se «carte d'édition » usée ET LES ECLISSES
ue \ . | ter E 2
miniaturisèrent cependant très vite, tout en devenant de . arte di Crete Le dos de la G707 rupteur du sélecteur.
plus en plus fiables. | seur afin de créer des laisse apparaître le On aperçoit sur l'éclisse
LAON ROUTES manche vissé, et les le rembourrage permet-
La compagnie japonaise Roland, leader dans le domaine claques d'accès ait td nl
des synthétiseurs, fut créée en 1974. Une gamme | contrôles et à l'inter- ment sur le genou.
d'instruments de ce genre fut produite entre 1977 et 1985 ; £ HR
toutes les guitares étaient fabriquées pour Roland par Fuji
Gen-Gakki, plus célèbre pour les instruments Ibanez et
Greco. La compagnie Roland croyait sans doute très
fermement à cette idée. Pendant huit ans, elle la développa
et essaya de créer un marché, à une époque où aucun autre
fabricant ne semblait suffisamment confiant en l'avenir
de ces instruments pour lui opposer une
concurrence réelle.

La guitare G707 de
Roland (ci-dessus)
! s'agissait de la troi-
sième et dernière géné-
ration des guitares syn-
thétiseurs Roland. Elle
Le micro Hex Cet élé- fut lancée en 1984, et
ment particulier transmet commercialisée au prix
des signaux
Se à la partie 9 à ©
synthétiseur de la guitare. de 2 000 à 3 150 &. Ce
Les contrôles L'interrup- Ilcontient un micro dis- prix et la forme peu
teur de mode sélectionne tinct pour chaque corde. conventionnelle de
uniquement les sons gui- l'instrument contribuè-
{are ou synthétiseur, ou rent à son manque de
un mélange des deux, & :
réglé par le bouton de PUCCES AUDIES des gui
balance. Les trois petits taristes, et elle ne dura
boutons permettent de qu'un an environ.
diriger la partie synthéti-
seur : deux d'entre eux
Le Synthétiseur concernent la tonalité, et
ER700 de Roland le troisième gouverne un
La guitare 707 est effet électronique de type
reliée à ce gros tableau ibrato.
à pédales, qui abrite les
7 circuits du synthéti- tent d'entrer, de modi-
La caisse Les coloris noir
et rouge élaient proposés
seur. éroté
Les interrupteurs
ti /
fier
d
ou de tésélectionner
2n option en lus della numérotés actionnés es sonorités pré-
finition argentée d'origine. par les pieds permet- programmées.
LA GUITARE SYNTHETISEUR 185

..6 7 6, '9
@ é j La guitare G303
y, M 7 € £ É de Roland (ci-dessus)
_ Le deuxième élément
synthétiseur de Roland
1980-1985) était pro-
Le synthétiseur posé avec une gamme
GR300 de Roland de guitares différentes.
(à droite) La 202 et la 505 étaient
Cette « boîte bleue » à de style Fender ; la 303
pédale est le modifica- et la 808 étaient davan-
teur de sonorité du syn- age influencées par
thétiseur. Il n'offre pas Gibson. Les contrôles
de tonalité préréglée, ni étaient les mêmes que
la possibilité d'enregis- sur la 707 plus récente
trer des sons. Il existait (voir ci-dessous), mais
également une version cette 303 est également
plus simple et meilleur Le stabilisateur Cette dotée d’un interrupteur
marché, la « boîte barre en matière synthéti- à ressort.
jaune » GR100. que maintient la rigidité
du manche, permettant
des signaux de synthéti- Les autres
seur plus nets.
synthétiseurs Parmi la compagie de claviers
les modules guitares- ARP du Massachusetts
| synthétiseurs, beaucoup (brochure couleurs ci-
| sont proposés par des dessus), et du synthéti-
| fabricants américains. Il
seur polyphonique de |
s'agissait notamment de Systems, une compa-
l’Avatar, fabriquée par gnie californienne.

ait porta

La tête Cette forme


inversée est dictée par la
présence de la barre du
stabilisateur. Les guitares Roland
Les guitares synthétiseurs Roland n'obtinrent
jamais le succès espéré par la compagnie. Les
ventes potentielles furent freinées par différents
facteurs, dont le moindre n'était pas qu'avec le
système de Roland, les guitaristes n'avaient pas
d'autre choix que d'utiliser la guitare proposée.
Ces ensembles étaient par ailleurs très coûteux.
Certains musiciens considéraient comme un luxe
très onéreux le fait de devoir acheter une nouvelle
guitare pour pouvoir produire les sonorités du
synthétiseur.
L'insistance de Roland sur la terminologie du
La guitare GS500 / synthétiseur semblait indiquer que les guitaristes
Le synthétiseur sait les sonorités pouvaient devenir des spécialistes du synthétiseur
GR500 de Roland impressionnantes d’un du jour au lendemain. Les guitares Roland étaient
La gamme pionnière de orchestre à cordes et d'excellente qualité, mais cela ne suffisait pas à
Roland (1977-1980) une tenue infinie. écarter la plupart des musiciens de leurs Fenders
présentait un des multi- L'énorme boîte de con- et de leurs Gibsons favorites. La forme particulière
ples contrôles de syn- trôle séparée (à droite) de ces instruments ne favorisa pas leur succès, car
thétiseur, assortis d’un était inspirée de la elle donnait l'impression que Roland souhaitait
élément « poly- gamme de claviers syn- créer un nouveau marché, et non vendre ses
ensemble », qui produi- thétiseurs de Roland. produits dans le cadre du marché existant.
186 AU-DELA DE LA GUITARE

LES GUITARES
SYNTHETISEURS ET MID] LE FOND
ET LES ECLISSES
Une multitude de pla-
ers 1985, plusieurs compagnies britanniques et ques sur le fond de la
guitare donnent accès
japonaises décidèrent que la guitare synthétiseur aux circuits de con-
suscitait un intérêt suffisant pour justifier leur trôle. La plaque
engagement dans cette voie. La compagnie Roland, qui « carte » se soulève
pour permettre l'inser-
avait pratiquement inventé ce nouvel instrument, décida de tion d’une carte infor-
| renoncer au système de la guitare indissociable du matisée permettant de
| synthétiseur, et d'opter pour un élément adaptable sur produire des sonorités
supplémentaires.
n'importe quelle guitare électrique et doté d'un micro
«hex ». Dans le même temps, la plupart des concurrents
choisirent de s'inspirer de l’idée originale de Roland, en
proposant des guitares spécialement conçues.
L'apparition du MIDI — le Musical Instrument Digital
Interface — en 1983 élargit le champ des possibilités sonores
disponibles. Le MIDI est un système de communication
accepté par la plupart des grands fabricants, et qui permet de
connecter les synthétiseurs entre eux et de les programmer
pour quils se contrôlent mutuellement. Les guitares
« contrôleurs » équipées d’un MIDI peuvent, par conséquent,
utiliser les sonorités des synthétiseurs appropriés.

Le panneau synthéti-
seur Le cadran indique
les chiffres préréglés,
sélectionnés par les bou-
tons noirs. Les boutons
bleus permettent quant à
eux de transposer les
sons à l'octave inférieure
ou supérieure, et l'instru-
ment est muni d'un Sys-
tème d'accordage pré-
Le vibrato // s'agit d'un réglé.
élément japonais breveté
par Floyd Rose.
LA GUITARE SYNTHETISEUR 187

La Synthaxe La DG1 de Stepp


Une tentative britanni- Cette invention britan-
que (lancée en 1984) nique était la première
de modifier le jeu des guitare synthétiseur
guitaristes. Ce modèle intégrée (1986-1988).
présente des frettes Sa propre sonorité était
La guitare DG20 La DG20 était dotée de régulièrement espacées, synthétisée, mais elle
Digital de Casio « cordes » en plastique une « détente » sépa- était également dotée
La DG20 et la DG10 de gouvernant le synthéti- rée, et des cordes fret- d’un contrôle limité sur
Casio représentaient seur intégré, d'un haut- tes. Son aspect et son des synthétiseurs MIDI
des tentatives de réali- parleur intégré, d'une prix (quelque extérieurs. Le modèle
sation de guitares syn- boîte à rythmes, d'une 9 000 livres en tout) DGX fabriqué ensuite
thétiseurs économiques. boîte à percussions, et ont éloigné bon nombre était dépourvu de syn-
d'une sortie MIDI. de musiciens de ce con- thétiseur intégré, mais
trôleur de MIDI très disposait d’un contrôle
original. MIDI plus étendu.

La guitare MG500 nécessaires au contrôle Le panneau de contrô-


MIDI de Casio de synthétiseurs exté- les Le synthétiseur inté-
gré de la DGI est gou-
(ci-dessus) rieurs par l'intermé- verné par Ce panneau.
Cette guitare, comme la diaire du MIDI. Cet ins-
510 de Fender, apparut trument était fabriqué
en 1987. Il s'agissait pour Casio par Fuji
d’un modèle électrique Gen-Gakki. js
équipé des circuits

La position du musicien
Malgré les progrès considérables effectués dans le
domaine de la synthèse des sons, les guitaristes
ont mis du temps à accepter cette nouvelle
technologie. C’est dû en partie au fait que les
fabricants n’ont pas su reconnaître les souhaits des
musiciens. L'application directe des techniques du
synthétiseur à clavier et de la technologie
informatique à la guitare n’a pas connu un succès
total jusqu'à présent, et seuls quelques guitaristes
semblent prêts à accepter les compromis inhérents
à cette méthode.
La plupart des musiciens recherchent des
instruments simples : or, les fabricants semblent
vouloir les compliquer le plus possible. Peut-être le
mariage entre guitare et synthétiseur ne sera-t-il
jamais une réussite complète, si les attitudes des
fabricants et des guitariste n’évoluent pas de
manière significative.

La touche Ze est en
ébène d'excellente
qualité.
La guitare Synth
PG300 de Casio 2
(ci-dessus)
La compagnie Casio,
YAMAHA établie à Tokyo, arriva
CSC sur le marché des cla-
viers en 1980. Elle
lança sa guitare synthé-
Le Contrôleur de 1988. La G10, dont un transformateur MIDI tiseur intégrée en 1988.
MIDI G10 de Yamaha l'existence fut brève, et à un synthétiseur C'était le premier ins-
La compagnie japonaise était dotée d’un sys- extérieur. trument qui associait
Yamaha s’est aventurée tème de sensibilité de une guitare électrique
dans le domaine de la touche à ultrasons, et de qualité et un synthé-
guitare synthétiseur en elle devait être reliée à tiseur intégré.
188 GLOSSAIRE

GLOSSAIRE logement de la tige de ren- H. Martin et Harry Hunt dans les bois des guitares solid-body faciliter l'utilisation de l'instru- ter de Fender rénovée et
(Termes équivalents entre fort, généralement sur la tête. années 1910. Il s'agit égale- pour y adapter les réglages, ment. Ce terme est égale- popularisée par Jackson dans
parenthèses après l'entrée Caisse de résonance : Caisse ment d'un terme générique les micros, etc. ment un surnom de la ES335 les années 1 980. Elle possède
principale. Autres références de la guitare acoustique. qualifiant la forme de l'ins- Logo : Marque du fabricant, Gibson de 1958-1962. plus de frettes, des encoches
du glossaire en italique.) Caisse arrondie : Forme de la trument. qui apparaît généralement sur P90 : L'un des premiers micros plus profondes, des micros
caisse des guitares solid-body, Ebénisé : Bois teinté de cou- la tête de la guitare. Gibson à simple bobinage, modifiés, et un wibrato à
Accessoires : Tous les élé- permettant un plus grand con- leur sombre pour imiter Longueur des cordes : Elle est dont le premier numéro de VeIrou,
ments ajoutés à la guitare de fort d'utilisation. l'ébène. mesurée du sillet du manche code était PU90. Table : Partie supérieure d'une
base : chevalet, micros, régla- Caisse fine : Forme des guita- Ebonol : Matériau synthétique au sillet du chevalet, Pôles : Pôles magnétiques du guitare acoustique.
ges, etc. res électro-acoustiques ; terme ressemblant à l'ébène, et uti- Longueur du manche : Il micro ; il en existe un par Table cintrée : Guitare dont la
Acoustique : Terme générique créé par Gibson pour le lisé sur les touches. représente deux fois la dis- corde, et leur hauteur est par- table cintrée est obtenue par
désignant n'importe quelle modèle Byrdland, en 1955. Electro-acoustique : Guitare tance séparant le sillet de la fois réglable par vis. modelage ou sculpture.
guitare sèche à caisse creuse. Cambrure : Degré d'incurva- acoustique dotée d'un micro douzième frette. Les guitares Potentiomètre : Elément per- Table plate : Guitare acousti-
Actif : Abréviation de circuit tion de la touche. piézo-électrique intégré et de basses sont souvent dites « à mettant de modifier le voltage que à table plate (par opposi-
électronique actif : de petits Capaciteur : Filtre électrique réglages. manche court » (76 cm), au moyen d'une barrette qui tion à la table cintrée) et
pré-amplis renforcent le signal utilisé pour le réglage de la Electrique acoustique : Gui- « moyen » (81 cm) ou « long » se déplace sur un rail doté généralement dotée d'une
et/ou élargissent le champ des tonalité. tare électrique à caisse (86 cm). d'une résistance électrique. rosace.
tonalités. Capodastre : Elément mobile creuse. Manche collé : Jointure entre Utilisé pour les réglages du Taille : Forme incurvée près du
Action : Hauteur des cordes placé sur le manche, et qui Encoche : Courbure de la le manche et la caisse popu- volume, de la tonalité, etc. centre de la caisse de la gui-
par rapport à la touche ; on permet de modifier la lon- caisse près du manche, facili- larisée par Gibson. Préampli : Préamplificateur, tare acoustique.
parle ainsi d'action élevée, gueur des cordes. tant l'accès aux frettes les plus Manche prolongé : Manche qui augmente l'intensité du Tête percée : Tête présentant
d'action basse, d'action juste, Chanfrein : Arrondi des éclis- élevées. Il existe des encoches qui se prolonge sur toute la signal dans le circuit de la des encoches qui permettent
etc. ses de la guitare. de forme pointue (florentine) longueur de la guitare, et guitare, un accès facile à toutes les
Alnico : Matériau aimanté uti- Changeur : Elément placé sur où arrondie (vénitienne) : on auquel des « ailettes » sont Pré-CBsS : Terme qualifiant les mécaniques.
lisé pour les micros : fer plus le manche au niveau du che- trouve des guitares à encoche ajoutées pour compléter la guitares Fender fabriquées Tête « serpent » : Tête plus
aluminium, nickel et cobalt. valet sur les guitares pedal simple ou à double encoche. forme de la caisse. avant le rachat de la compar- étroite au sommet qu'à la
Surnom de l'élément à pôles steel utilisant des doigfs sur les Epaules : Arrondis de la caisse Manche vissé : Jointure popu- gnie par CBS en 1965 (on base (qualifie souvent les pre-
Gibson de forme oblongue. cordes. situés au-dessus de la taille. larisée par Fender. parle donc aussi des guitares mières têtes Gibson).
Anodisé : Finition apportée au Chevalet bombé : Type de Epissure : Aspect du bois Manche en V ou en U : Forme Fender « post-CBS »), Tête tombante : Tête allon-
métal par électrolyse. Qualifie chevalet pour fable plate: vu séparé en deux couches fines visible au dos de la guitare : Réglages, ou contrôles : Bou- gée et pointée vers le bas,
souvent les plaques de pro- de face, la partie centrale et joint pour produire un grain les manches en U présentent tons et interrupteurs placés à popularisée dans les
fection en aluminium doré des semble plus enfoncée que les symétrique. une jointure arrondie, alors l'extérieur de la guitare, mon- années 1 980 sur les Supers-
guitares Fender datant des côtés. Feu : Teinte spectaculaire, que les manches en V laissent tés sur la plaque de protection trats.
années 1 950. Chevaiet à broches : Elément généralement dans l'érable. apparaître une pointe carac- ou à travers le manche ou le Tige de renfort : Adaptée dans
Bakélite : Résine synthétique sur lequel les cordes sont {Voir aussi : 7able tigrée). téristique. fond de l'instrument. le manche, et adaptable pour
inventée par le chimiste fixées par des broches, où Finition : Couches superficielles Mécanique : Cheville de Renfort : Ensemble de lamel- corriger la courbure du man-
américano-belge Leo Boeke- chevilles. de peinture et/ou de laque. réglage de tension des les de bois placées à l'intérieur che due à la tension des
land en 1909. Utilisée sur cer- Chevalet à nœuds : Utilisé sur Frette 12 où 14 : Terme faisant cordes. de la caisse des guitares cordes.
taines guitares des les anciens modèles et les gui- référence non pas au nombre Micro flottant : Micro non fixé acoustiques afin de renforcer Tigrée (table) : Table de teinte
années 1 930 aux tares « classiques » : les cordes de frettes, mais au niveau où à la table, mais à une plaque et de modifier la tonalité. très décorative, généralement
années 1 950. sont nouées autour du che- le manche est relié à la caisse de protection séparée (parfois Ressorts, ou bobinages : Fils obtenue dans de l'érable (voir
Banjo (tuners) : Terme quali- valet. {principalement sur les guitares rajoutée sur les guitares acous- isolés enroulés autour d'une aussi Feu).
fiant les mécaniques de guita- Chevalet à enroulement : Elé- acoustiques). tiques). bobine à l'intérieur du micro. Touche : Partie du manche sur
res orientées vers l'arrière ou ment sur lequel les cordes sont Frette Zéro : Frette supplémen- Modification : Tout change- Renforts transversaux : Tiges laquelle se trouvent les frettes.
en position inversée. enroulées sur une barre circu- taire située à l'avant du sillet; ment apporté à une guitare. de bois placées sous la table Touche dégradée : Forme
Barrage en éventail : Forme laire. elle améliore la tonalité des Nacre : Matériau très prisé ou le fond des guitares acous- dégradée du bois entre les
de barrage intérieur en éven- Chevalet flottant : Cet élé- cordes libres, mais rend plus pour la décoration de la tou- tiques ou électriques acousti- frettes, qui facilite certains siy-
tail commune sur les guitares ment n'est pas fixé, mais difficile la modification de che et de la caisse des guita- ques, dans le sens latéral. les de jeu.
« classiques », popularisée par maintenu en place par la ten- l'action par la suite. res, provenant de certains Ruban : Bande adhésive pro- Transduceur : Elément qui
Torres au dix-neuvième siècle. sion des cordes, générale- Golpeador : Plaque de pro- mollusques. tectrice et décorative appli- transforme une forme d'éner-
Barrette (micro) : Micro doté ment sur les guitares à table tection et de « frappe » adap- Nacre synthétique : Matériau quée le long de la caisse et gie en une autre ; ce terme
d'une simple « barrette » cintrée. tée sur les guitares flamenco. de substitution, constitué de du manche des guitares. est utilisé le plus souvent (et à
magnétique au lieu de pôles Chevalet à moustache : Gravure : Motif décoratif sur le plastique et de poussière de Sans frettes : Touche de gui- tort) pour qualifier les micros
individuels. Terme décrivant la forme de bois. nacre. tare basse dépourvue de piézc-électriques.
Barrettes d'harmonique : Pla- la base décorative de certains Guide cordes : Petit « cro- Numéro de série : Ajouté par fetes. Tune-0-Matic : Chevalet Gib-
cées à l'intérieur de la caisse chevalets. chet » placé au niveau de la le fabricant selcn son choix, et Sans tête : Guitares dépour- son entierement adaptable.
des guitares acoustiques, Chevalet en pyramide : Elé- tête afin de maintenir la ten- parfois utile pour la datation vues de tête, popularisées par T.V. : Finition Gibson blanche
généralement une au-dessus ment figurant sur certaines gui- sion verticale des cordes au des instruments. Ned Steinberger au début des OÙ grise, conçue pour ressortir
et une au-dessous de la tares à table plate, dont les Sillet. Oreilles de chien : Surnom de années 1 980. à la télévision en noir et blanc
rosace. côtés sont sculptés, et qui fut Hanches : Arondis de la certains micros P90, dû à la Savonette : Surnom du micro dans les années 1 950.
Bigsby : Terme pratiquement popularisé par Martin. caisse situés sous la taille. forme de leur cache. P90 dépourvu de chevilles de Verrou : Système de wibrato
générique désignant un Chesvilles à friction : Mécani- Hex : Micro apportant un Orifice : Ménagé dans la fixation. qui bloque les cordes pour
vibrato simple, à ressort uni- ques maintenues en place par signal approprié aux guitares caisse de la guitare, il aug- Sélecteur : Tout réglage pré- éviter toute modification du
que, et non intégré. la friction de la cheville dans synthétiseur. mente sa puissance sonore. Il sentant plusieurs possibilités, diapason.
Blocs : Repères de forme car- son logement. Humbucker : Micro à double en existe différents types, mais généralement dans le choix Vibrato : Chevalet et/ou cor-
rée ou rectangulaire sur la Chevron : Forme du ruban bobinage qui réduit le bruit de la plupart sont des rosaces ou des micros. dier doté d'un bras permettant
touche. décoratif utilisé sur les Martin et fond de manière plus efficace des ouies. Semi-acoustique : Guitare de modifier le diapason. Les
Bloc central : Bloc de bois d'autres guitares. que les micros à simple Ouïes : Orifices en forme de électrique dotée d'un bloc de modèles les plus connus por-
massif placé à l'intérieur et au Cordier : Elément séparé du bobinage. «f», que l'on trouve générale- bois massif au centre d'une tent les noms de Bigsby, Fen-
centre de la caisse des guita- chevalet qui assure la fixation Impédance : Mesure de résis- ment sur les guitares à table caisse fine: les premiers der et Floyd Rose.
res semi-acousfiques. des cordes, généralement au tance électrique. Quelques cintrée et les électriques modèles de ce type furent la
Bloc de maintien : Assure la bas de la caisse. guitares électriques étaient acoustiques. ES335 et la EB2 de Gibson.
solidité des jointures au niveau Cordier trapèze : Cordier sim- dotées de circuits à faible PAF : Micro Gibson sur lequel Semi-solid : Voir : Semi-
des éclisses sur la caisse des ple, de forme trapézoiïdale. impédance qui les rendaient figure l'inscription « Patent acoustique.
guitares acoustiques. Cornes : Pointes de la caisse compatibles avec le matériel Applied For » (brevet déposé). Série : Ce terme qualifie
Blonde : Finition naturelle. formées par les encoches. On d'enregistrement ; la plupart Passif : Circuit normal, non généralement des cordes
Bobine : Elément autour parle de come gauche et de des guitares électriques sont amplifié (par opposition au cir- doubles utilisées comme des
duquel s'enroulent les ressorts core droite. munies de circuits à forte cuit actif). simples ; il peut aussi se rap-
du micro. Couleurs sur commande : Fini- impédance. Piézo-électrique : Micro doté porter à des cordes simples ou
Bois éclairci : Finition décora- tion apportée à la guitare sur inclinaison du manche : Cer- de cristaux spéciaux (décou- tiples.
tive, sur laquelle le centre de demande de l'acheteur, par taines guitares Fender sont verts en 1 880), qui génèrent Signal : Information électrique
la caisse est éclairci par rap- opposition aux teintes naturel- dotées de ce système per- de l'électricité sous une con- transmise, par exemple entre
port aux côtés plus sombres. les où bois éclairci. mettant de modifier l'angle du trainte mécanique, telle que les circuits des réglages, entre
Bras mobile : Elément de ten- Déchirure : Orifice de forme manche. le mouvement des cordes et la guitare et l'amplificateur,
sion des cordes produisant des allongée, utilisé essentielle- Incrustations : Matériaux déco- de la caisse. etc.
effets semblables au pedal- ment par Rickenbacker. ratifs découpés et fixés dans le Plantilla : Terme espagnol Sillet : Guide métallique ou
steel sur la guitare électrique. Ding : Petite bosse où dent sur bois sur la caisse, la touche, qualifiant la silhouette géné- synthétique déterminant l'ac-
Bouton fixe-courroie : Point l'instrument. ou la tête de la guitare. rale de la caisse de la guitare, tion et l'espacement des cor-
d'attache de la courroie, sur Dobro : Terme générique (et Jumbo : Guitare à fable plate Plaque jack : Plaque généra- des au niveau de la tête.
les éclisses (ou sur l'éclisse et marque) qualifiant la guitare à dont la caisse est très grosse. lement vissée sur la caisse Simple bobinage : Type des
le fond) de la guitare. résonator, créée par des Laminé : Couches de bois ou pour recevoir une prise jack. premiers micros munis d'un
Bug : Micro rajouté sur une inventeurs américains, les de plastique superposées et Plaque de jointure : Plaque sur ressort unique.
guitare acoustique. DOpyera BROthers. utilisées pour fabriquer la laquelle sont fixées les vis per- Solid-body : Terme générique
Câble raccordé à la terre : Doigt : Fixe-cordes mobile qui caisse ou la plaque de pro- mettant la jointure du manche qualifiant les guitares électri-
Fixé au chevalet où au cor- modifie. le diapason sur les tection de certaines guitares. sur la caisse (de type Fender). ques à caisse solide.
dier, cet élément relie les cor- guitares pedal-steel. Levier : Gros interrupteur sur les Plaque de protection : Pan- Spaghetti : Le premier logo
des à la terre afin de réduire Double octave : Touche à guitares pedal-steel, actionné neau protecteur surélevé sur la Fender, présentant des lettres
le bruit de fond. 24 fetes. par le genou du musicien. caisse. minces et allongées ressem-
Cache de la tige de renfort : Dreadnoughi : Grosse guitare Logement des réglages : Par- Points de repère : Ils sont blant à des spaghetti.
Plaque décorative couvrant le acoustique conçue par Frank tie creuse ménagée dans le incrustés dans la touche pour Superstrat : Guitare Stratocas-
INDEX 189

INDEX Beauchamp, George, 55 Corwell, Larry, 131 EMG Select, 175 Mustang Basse, 162, 763 Grand Prix, 705
Beck, Jeff, 71 Cream, 166 Emmons, 50 Dates sur le manche, 76 Gallagher, Rory, 75
Les folios en italique se Bell, Vinnie, 1 83 Crosby, Bing, 59 Emmons, Buddy, 50 « No-Caster », 63 Garland, Hank, 137
réfèrent aux illustrations. Bellando, Maurice, 100 Crucianelli, guitare, 704 Encore SET, 773 Production asiatique, 109 Genelli, 195/4V, 105
Bellson, Julius, 57 Entwistle, John, 167 Finition cachemire, 163 George L, 50
Benson, George, 134, 155 Epiphone, Performer, 7/7 Gibson
Bigsby, Al Craiola, 1 34 Precision Basse, 62, 7 58- Barney Kessel, 7 35
Palm Pedal, 69 Basses, 1 73 159, 160-161, 161 BB King, 141
Pedal Steel, 50, 61 Broadway, tête, 34 Precision Basse, imitations, Byrdland, 736-137, 137
Vibrato, 60, 82 Casino, | 43 172 C (Encoche), 1 29
Bigsby, Paul À. 60, 61 Incrustations nuages, 35 Precision Bass Special, 161 Modèles CES, 130
Acoustique, guitare, anatomie,
Bigsby/Travis, guitare, 60-6 ] Danelectro Crestwood Deluxe, 90 Precision Plus, 7/67 Chet Atkins CEC, 46
18-19
Birch, John, 117 Electriques acoustiques, 151 Deluxe, 35 et Roger Rossmeisl, 103 Chet Atkins Country
Acoustique à table cintrée, 18
Bloomtield, Mike, 83 Guitarlin, 94 Deluxe Emperor, 35 Numéros de série, 76 Gentleman, 132, 147
Acoustique à table plate, 18
Bond, Andrew, 100 Sitar, 783 et Dwight, 90 et Squier, Voir : Squier Chet Atkins SST, 47
Adamas, Voir : Ovation
Bond, guitare, 700 et les Traveling Wilburys, 1 13 Emperor, 34, 1 42 Starcaster, 751] Citation, 132
« Aelita », 7 74-1175
Booth, Marlyn, 1 12 D'Angelico, Frequenstator, 34, 1 42 Stratocaster, 10, 62, 66-67, Corvus, 89
Aguado, Victoriano, 25
Botkin, Perry, 55 Excel, 32, 32-33 Frontier (FT1 10), 47 12-713/,72-78, 74,76 Crest, 141
Airline, 90
Bouchet, guitare, 22-23 New Yorker, 33, 135 et George Van Eps, 1 18 Stratocaster, imitations, 108, Double Bass, 7 20
AK Admiral, 7 75
Bouchet, Robert, 23 D'angelico, John, 32 Histoire pré-Gibson, 34 109, 110 Hawaienne Electrique
Akkerman, Jan, 103
Bowie, David, 1 18 Daniel, Nathan, 94 Rachat par Gibson, 90, 1 42, Stratocaster 25 Anniversaire, Double Manche, 5}
Alembic,
Bream, Julian, 8, 24, 25 D'Aquisto 143 74 Double-12, 720-121
Histoire, 168
Bruce, Jack, 166 Flat Top Delux, 37 Granada, 1 43 Stratocaster 35 Anniversaire, Dove, 39
Influence, 1 72
Bryant, Jimmy, 71 New Yorker, 37 et Guild, 143 74 EBO, 39
Mark King Signature, 768
Bugaïi, Alfredo, 105 D'Aquisto, Jimmy, 32, 33 Série Masterbilt, 34 et Sunn, 1 15 EB1, 767
Alnico, micro, 133
Burns Davion, Gabriel, 50 et Matsumoku, 1 73 Singer, 77 EB2, 767
Ampeg
Rachat par Baldwin, 98 Davis, Miles, 162 et l'Asie, 90, 1 13, 142, 143 Telecaster, 62, 68-69, 70, 71 EB3, 767
AUB1, 169
Bison, 98-99 Davoli, Professional, 7 43 Telecaster, Basse, 161, 162, EBé, 766
Guitares basses, 169
Basse Bison, 771 Et Krundaal, 1 23 Riviera 12 cordes, 7 42 163 EH100, 57
Dan Armstrong, 769
Electriques acoustiques, 153 Dean,93 Sheraton, 7 42 Telecaster Custom, 7] EH1:50/57/567
Dan Armstrong, 95, 109
Innovations, 99 DeArmond, Harry, 59 Solid-bodys, 90 Telecaster Deluxe, 77 et Epiphone, 90, 142, 143
Antoria,
Tête Marvin, 99 DeArmond, micros, 59, 147 Sorrento, 743 Telecaster Elite, 77 ES Artist, 141
Premières solid-bodys, 108
Solid-bodys, 99 Defil Jola, 707 Production américaine, 90 Telecaster Thinline, 7 7 ES5/ 729
Histoire, 155
Vibra-Artiste, 98 Deniz, Frank, 153 Zephyr Emperor Regent, Telecaster 40 Anniversaire, ES5 Switchmaster, 7 33
Rockstar EG1935 755
Burns, Jim, 98, 99 Dias, Belchior, 12 142 70 ES120T, 737
Arai, 110
Burns UK Flyte, 98 Dietrich, Ray, 87 Erdewine, Mark, 123 Edition millésimée, 74 161 EST25/ 182
Aïia
Burns-Well, 98 Diggins, John, 1 70 Ernie Ball, 79, 169 Gn2721 ES135, 1 32
Acoustiques, 43
Burrell, Kenny, 131 DiMarzio, 111,117 ESP 117,173 Fender (Clarence) Leo, 60, 61, ES 140, 132
Herb Ellis, 134, 155
Burton, James, 47, 71 Ditson, 30 Esteso, Domingo, 23, 24 63,68, 12, 74,78, 160,161, Modèles ES 1 40T, 137
lke Isaacs, 134
Byrd, Billy, 137 Dobro Esteso, guitare, 23 163, 168, 169, 170 ES1 50, 56, 56-57, 1 32
Production coréenne, 1 13
Byrd, Charlie, 135 Guitare électrique, 56 Europa Cristal, 706 Fender, Electric Instrument Co, ES150DC, 141]
et Matsumoku, 1 10, 172
Guitare résonator, 48 Eunythmics, 7 44 63 ES175, 728-129, 129
MAB40, 172
Donahue, Jerry, 71 Every Brothers, 39 Fender Japon, 77 ES228T, 1 37
PEN75 1:55
Dopyera Brothers, 49, 55 Excetro, 155 Fender Musical Instrument Co, ES295 728
SB1000, 172
Double Eagle, 117 72 ES300, 57
TA60, 755
Douglas, Jon, 75 FeniX 1hll3/ 1173 ES320, 141
Urchin Deluxe, 7 70
Dronge, Alfred, 1 43 Fenton Weill Triplemaster, 707 ES325, 141
Armstrong, Dan, 95, 109, 169
DuPont, 75 Fernandes, 173 ES330m 7717
Armstrong, Rob, 1 17
Dwight, 90 Fernandez, Arcangel, 25 ES335, 738-139, 139
ARP Avatar, 185
Dylan, Bob, 1 13 Ferrer, Benito, 22 ES335-12, 739
Ashbory, Basse, 1 79 Caiola, Al, 134 Dynasonic, micro, 747 Ferrington, Danny, 46 ES340, 740
Astron, 1 15 Cannell, James, 100 Fairort Convention, 161 Filter Tron, Micro, 747 ES345, 741]
Atkins, Chet, 32, 47, 61, 132, Carlton, Larry, 1 38 Farlow, Tal, 734, 155 Fischer, Paul, 24 ES347, 141
147 Carson, Bill, 72 Fender Flamenco, 23 ES350, 729
Audition, 155 Casio, American Std Stratocaster, Fleta, Ignacio, 22, 23, 43 ES350T, 737
Austin Hatchet, 123 Guitare Digitale, 787 73 Fleta ES355, 740-141
Autrey, Gene, 31 Histoire, 187 American Std Telecaster, 70 Guitare « classique », 23 ES369, 141
Et Fuji Gen-Gokki, 1 87 Amplificateurs, 61 Guitare « jazz », 43 Everly Brothers, 39
Guitare Synthé, 7 86-187 EastwoodBlueMoon, 7 76-177 Basse V, 777 Floyd Rose, Vibrato, 8, 96, 97 Explorer, 87
Guitare MIDI, 787 Eastwood, Brian, 1 17 Basse VI, 7 77 Fodera Contrabass, 177 Usine, années 1930, 37
Chandler, 1 17 Eccleshall, Chris, 126, 153 Broadcaster, 62, 62-63, 68 Fodera, Vinnie, 177 Usine, années 1990, 66, 67
Charvel, Eccleshall, guitare, 7 26-727 Bronco, 77 Ford, Mary, 59 Usine, numéros d'ordre, 1 33
Marque, 96 Eddy, Duane, 143 Bullet, 77 Framus, Firebird, 87
Baldwin, Spectrum, 97 Egmond 3, 706 Rachat par CBS, 63, 76, 78 Aïtila Zoller, 1 34 Flying V, 86-87
Roby Bison, 98 1B, 772 Egypt Karnak Isis, 700 « Clapton Strat », 75 Electriques acoustiques, 153 Grabber, 166
et Burns, 98 Charette, 96, 173 Eko Coronado, Basse, 162 Hollywood, 702 G3, 166
Double Six, 779 Chiquita, 1 23 Acoustiques, 42, 178 Coronado Wildwood, 75] Melodie, 7 19 Incrustations sur la tête, 737
et Gretsch, 1 44 Chitarra Batente, 13 BA4, 778 Custom, 77 Nashville, 703 Johnny Smith, 735
Banjo, 56 Christian, Charlie, 56, 57, 135 Electriques acoustiques, 153 Duo-Sonic, 77 Star Bas, 171 J45, 39 J160E, 39
Barbero, guitare, 23 Cimar, 155 et Vox, 119 Electric XII, 7 79 Super Yob, 777 J200, 39
Barbero, Marcelo, 21, 23 Cingolani, 105 700/4V, 104-105 Esquire, 69 5/98 King, 42 Kalamazoo Award, 732
Bar-Rashi, guitare, 7 75 Citron, Harvey, 92 Electrique acoustique, guitare, HM Basse, 7/62 Frequenstator, 34 Les Paul « All Gold », 87
Barth, Paul, 55 Claim, 112 Anatomie, 726-127 Jaguar, 77 Fresher, 155 Les Paul Artisan, 84
Bartolini, guitare, 704 Clapton, Eric, 7, 75, 83, 1 50 Histoire, 56, 128-131 JaguarBasse, 7 62-163, 162, Fuji Gen Gakki, 108, 184, 187 Les Paul « Black Beauty »,
Basse, guitare « Classique », guitare, 20-25 Electrique, guitare, 163 Fuller, Walt, 57, 140 81
Anatomie, 758-159 Clearsound, guitare, 709 Histoire, 54-63 imitations Basse Jazz, 1 72 Fuller, Wilbur D, 1 32 Les Paul Classic, 83
Histoire, 160 CLF Recherche, 76, 78 Electrique à table cintrée, 1 26 Jazzmaster, 76 Fullerton, George, 62, 63, 79 Les Paul, imitations, 108,
Basse à cinq cordes, 173, Cobra Rook, 7 77 Electrique, sitar, 1 83 Katana, // Futurama 3, 707 109
176-177 Collier, Barry, 1 17 Electro-acoustique, basse, 1 78 Lace, micro, 74, 121 Les Paul Custom, 63, 87
Basse à huit cordes, 1 76 Columbus, 117, 155, 173 Electro-acoustique, guitare, 44 Lead, 77 Les Paul Deluxe, 87
Basse sans tête, 174-175 Conservatoire national de Version caisse fine, 46 Logo, changements, 76 Les Paul « Gold Top », 63,
Bras mobile, 69 Madrid, 23 Electromagnétique, micro, LTD, 151 80-81
B C Rich, Cook, Peter, 100 Première utilisation, 55 Master, 77 Les Paul Junior, 85
Origines, 93 Coral Electro, Voir : Rickenbacker Maverick, 77 Les Paul Professional Bass,
Sources de production, 1 13 Electriques acoustiques, 151 Elite, Voir : Crucianelli Montego, 151 166
Bean, Travis, 93 Sitar, 783 Ellis, Herb, 134, 135, 155 Musicmaster Basse, 162 Galanti, Les Paul Signature, 141
Beatles, 1 19, 170 Cor, 173 EMG, 112 Mustang, 7/7 Electriques acoustiques, 153 Les Paul Special, 85
190 INDEX

Les Paul Standard, 10, 64, Gretsch H935, 155 2364, 109 Lacôte, René, 20 McCorty, Ted
82, 82-83, 83 Astro Jet, 97 Production Coréenne, 1 13 Isaacs, Bud, 50, 61 Lange, 151 et Bigsby, 61
Rachat par Baldwin, 1 44 Meteor (H71) 750 Isaacs, Ike, 153 Lap Steel, guitare, 50-51 et Flying V de Gibson, etc.
Les Paul Studio, 84 « par Bigsby », vibrato, 60 Roy Smeck, 134 Larrivee C10, 47 86
Les Paul Triumph Bass, / 66 Gamme Chet Atkins, 147 Solid-bodys, 90 Lariivee, Jean, 41 micro, 59
Les Paul 25-30 Anniversaire, Country Club, (6192), 747 Sovereign, 40, 1 50 Larsen frères, 58 Melody
84 Double Anniversaire (61 18), et Vega, 41 Lawrence, Bill, 89 Blue Sage, 705
L4, 37 147 Harrison, George, 39,1 13,119 Lee, Albert, 79 Blue Sage Nomad, 723
LACES, 732 Histoire, 1 44 Harvey Thomas, guitare, 751 Lee, Geddy, 764 Melphonic, guitare, 49
L5, 36-37, 37 Electromatic, 757 Hauser, guitare, 22 Lennon, John, 39, 749 Metheny, Pat, 128
ISCES 3009701187 et Fender, 63, 68 Hauser, Hermann (|) 22 Level 42, 170 Metropolitan Museum of An,
Jackson
USP, 57 Chevalet flottant, 147 Hawaienne, guitare, 48-51 Levin 23
et Charvel, 1 72
LSSEC, 730-1731 « Marque G », 146 Hayman Goliath, 43 Micros,
Concert Bass, 768
Lé5, 89 George Van Eps, 1 18, 134 et Burns, 98 Rachat par Martin, 43 Ahico, 733
Custom Shop Soloist, 97
Gamme Mark, 10 Caisse creuse (6120), 7 46 White Cloud, 707 Listug, Kurt, 41 DeArmond, 59, 147
USA Soloist, 26-97
Melody Maker, 88 Gamme Jet, 91 4040, 171 Llewellyn, Jack, 153 Dynasonic, 747
Jackson, Anthony, 177
Numéros de modèles, 132 Nashville, 1 46 Hendrix, Jimi, 10, 75 Loar, Lloyd, 37, 57, 151 Electromagnétique, 55
Jackson, Grover, 96
Moderne, 87 Production asiatique, 1 44 Heritage Lowden, 43 Filter Tron, 747
Jackson Professional,
Nouvelle direction, 89 Types de micros, 747 Histoire, 151 Ludecus & Wolter, 27 Flottant, 59
Marque, 96
Nick Lucas, 38 Sal Salvador, 1 34 H535; 157 Lynne, Jeff, 1 13 Gibson, 733
Warrior, 7 70
Etiquette orange, 733 Silver Jet (6129), 97 Hernandez, guitare, 23 Lyrachord, 44 Gretsch, 747
Jackson, Shot, 50
P (Premier), 37, 1 29 Solid-bodys, 9 1 Hernandez, Manuel, 25 Lyre, guitare, 14 HiloTron, 747
Jaydee Mark King, 7 70
Micros, types, 733 Synchromatic, 4 ] Hernandez, Santos, 22, 23 Lace Sensor, 74, 121
Jethro Tull, 161
RD Artist, 89 Tennessean (61 19), 746 Hernandez ÿ Aguado, guitare, PAF, 733
Jim Burns Scorpion, 98
RD Basses, 166 Traveling Wilburys, 7 73 25 Piézo-électrique, 45, 178,
Jolana, 107
Ripper, 166 Frettes Zone T, 147 Hill, Dave, 117 179
José Ramirez 1A, 24
et Roger Rossmeisl, 103 Viking (6187), 747 HiLoTron, micro, 747 P90, 733
Modèles SEC, 1 30 White Falcon, 145, (61 36) Hipshot, 69 Supertron, 747
Numéros de série, 37, 89, 144-146, (7595) 145 Hoa, James, 50 Ted McCarny, 59
133 6120 Voir : Caisse Creuse Hofner Micro-Frets, Golden Melody,
SG Custom, 88 Gretsch, Fred (Sr, Jr}, 1 44 Club 50, 753 97
SG et Les Paul, 82 Gretsch, Friedrich, 144 Committee, 7 53 Maccaferi, guitare, Voir : MIDI, 179, 186, 187
SG Special, 88 Gretsch & Brenner, 151 Histoire, 1 52 Selmer MIDI Basse, 7 79
SG/Les Paul, 84 Grimshaw, Emil, 1 52 Galaxie (176) 702 Maccaferi, Mario, 42 Mighty Mite, 117
Signature, basse, 166 Golden Hofner, 753 Kahler, vibrato, 97 Malmsteen, Yngwie, 75 Miller, Marcus, 162
Grimshaw Electric Deluxe, 7 52
SJ200, 38-39 President, 7 53 Kalamazoo Manson, guitares, 78-19 43 Mills, John, 24
Guild
et Steinberger, 166, 175 et Selmer Londres, 152, 153 Marque, 38, 95 Manson Slideshammer, 43 M J Vanden, 153
Atistocrat, 743
Style O, 37 Shorty, 123 KG2A, 95 Manson, Andrew, 18, 43 Montgomery, Monk, 160
Artist Award, 134, 743
Super 400, 37 Kaman, Charles, 44 Manson, Hugh, 121 Montgomery, Wes, 131, 155
Bluebird, 1 43 « Basse Violon », 500/1, 7 70-
Super 400CES, 730, 131 Capri, 143 A Kasuga, 155 Manuel Ramirez, guitare, 23 Moog, 89
Super V BJB, 1 32 Kauffman, Clayton Or Manzanera, Phil, 87, 122 Morse, Steve, 79
Duane Eddy, 143 « Basse Guitare », 459/NTZ,
Super V CES, 7 32 Histoire, 1 43 183 {« Doc ») 59, 63 Marlin Mosrite
S1, 89 et Epiphone, 143 175, 702 Kay Basses, 1 73 et Dobro, 49
Tal Farlow, 7 34 F5OR, 40 491, 42 Barney Kessel, 1 34 Masterclass, 7 73 D100 Californian, 49
La Les Paul, 85 F212, 4 500/10, 777 Busker, 723 Martin, Electriques acoustiques, 151
Thunderbird, 766-167 Johnny Smith Award, 134, Hofner, Karl, 1 52 Histoire, 1 50 Chevalet ventral, 28 Influence de la forme, 108,
et Tobias, 166, 169 143 Hohner Jazz Il, (K775), 750 Dimensions des caisses, 29 119
Trini Lopez, 141 Manhattan (X175) 143 Acoustiques, 43 K45, 722 Dreadnought, 30 Model 88, 93
Finition TV, 85 Mini-Manhattan, (X1 70), 143 Basse, 173 LP Synthé, 783 D-18, 30-31 Copie piratée, 109
Vari-Tone, 140, 141 Rachat par Randall, 1 42 G3T, 172 Solid-bodys, 90 D-28S, 37 Ventures, 93
Vibrola, latéral, 84 Solid-bodys, 93 Jack Bass, 7 75 Kay, John, 148 D-41LE, 37 Moseley, Semie, 49, 93, 108,
Victory, 89 Stratford (X350), 7 43 TWP Western, 46 Kekuku, Joseph, 50 D-45, 37 Ms
Victory Basse, 1 66 S70D, 93 Holdsworth, Allan, 9, 138 Ken Smith, guitare basse, Histoire, 26 Mutivox, et Premier, 91
V-11,87 Thunderbird, 92 Holly, Buddy, 10 176-177 Electriques acoustiques, 151 Music Man
Etiquette blanche, 733 X500, 743 Hondo Kessel, Barney, 134, 735 EM18, 93 et Ernie Ball, 79, 169
20/20, 166 Guitare « anglaise », 14 Production coréenne, 1 13, K&F, 63 Usine, 78 et Leo Fender, 78
Gibson, Orville, 36 Guitare à double manche, 173 Kimbara, 155 HD-28PSE, 37 Sabre, 78
Gilbert, guitare, 25 1206, 121, 764 Hoover, Richard, 41 King, BB, 141 Chevrons, 31 Sabre Basse, 769
Gilbert, John, 25 Guitare à cinq séries, 12, 13 Hopf King, Mark, 168, 170 Cachet du fabricant, 31 Silhouette, 79
Gilmour, David, 44, 69, 74, Guitare à quatre séries, 12 Saturn 63, 752 Kirby, Danny, 1 17 Numéros de modèles, 28 Steve Morse, 79
178 Guitare sans tête, 1 12 Telstar Standard, 703 Klier, Johannes, 103 OM-28, 29 StingRay, 78-79
Gimpel, Dudiey, 79 Guitare synthétiseur, 1 84-187 Howe, Steve, 25, 85, 133 Klira, Numéros de série, 31 StingRay Basse, 769
Gittler, Guyatone, Hoyer Electriques acoustiques, 153 « Stauffer », guitare, 26-27 Musima
et Bar Rashi, 115 LG30, 708 Electriques acoustiques, 153 Tornado, 703 0-45, 28-29 Eterna Deluxe, 707
« squelette », 775 « Rhythm Guitar », 783 Foldaxe, 1 23 Kluton, tuners, 160 00-18, 29 et Otwin, 121
Gittler, Alan, 115 Hunt, Harry, 30 Knight, Dick, 152 000-45, 29 Muzicka Naklada, 107
G&L Hufti Star, 703 Knight Imperial, 7 52 2-17, 29
ASAT, 79 Knopfler, Mark, 1 29 Jointure à la quatorzième
Basses, 769 Kohno, guitare, 25 frete, 28
Commanche, 79 Kohno, Masaru, 25 Taille 21/2, années 1 860, 27
F100, 79 Kossoft, Paul, 83 Taille 1, années 1 880, 27
et Leo Fender, 78, 79 Kramer
Martin, Christian Frederick, Sr,
Godin LR Baggs, 4/7 Hagstrom Ferrington Il, 46 26-27
Godin, Robert, 41 Basse huit cordes, 176 Sources de production, 1 13 Martin, € F (IV), 27 National
Godwin, guitare-orgue, 7 82- P46 Deluxe, 706-107 Ibanez et Spector, 169 Martin, Frank Henry, 27, 30 Première guitare électrique,
183 Viking, 1 53 Artstar, 46 450G, 94 Martin, Juan, 23 56
Goldentone, 108 Hall, Francis, 54 Première Electrique Solid- Kramer, Gary, 94 Marvin, Hank, 10, 73, 75, 99, Electriques acoustiques, 151
Golder, Jack, 101 Hall, Joe, 90 body, 708 Krundaal Bikini, 722-723 108 Glenwood 95, 95
Goodfellow, 171 Hall, John, 1 49 et Fuj Gen-Gakki, 1 84 Kubicki Factor, 7 74 Mates, Tom, 43 Resophonic, 49
Gordon Smith, 153 Hallmark Sweptwing, 90 George Benson, 134, 7 54- Maton Wedgjtail, 7 74 et Rickenbacker, 55
Goya, 107 Hamer, 93, 120 1165 Matsumoku, 1 10, 172, 173 modèle solid-body en fibre
Grateful Dead, 168 Hampton, Lionel, 160 Iceman, 7 77] Moy, Bill, 1 14 de verre, 95
Greco, 184 Hang-Don, guitare, 7 75 Joe Pass, 134 Maya modèle solid-body en bois,
Green, Peter, 1 39 Harmony Lee Ritenour, 134 Electriques acoustiques, 155 95
Green, Rob, 175 Histoire, 1 50 Maxxas, 777] 80129, 723 Style O, 48
Gregory, Alex, 75 H22, 150 MC980, 7 76 Moayall, John, 83 Tri-Plate Model 35, 49
Gregory, Dave, 87 H77, 150 Soundgear, basse, 7 72 Lacôte, guitare, 20 McCartney, Paul, 164, 170 National Guitar Co, 49
INDEX 191
x |

National Resophonic Guitars Polfus, Lester William, voir : Roland Squier Torres, guitares, 20-21, 21 Rail, 775
Co, 49 Paul, Les Histoire, 1 84 Production coréenne, 1 13, Travis Bean TB1000, 94 Thunder 1A Basse, 7 73
Ned Callan Cody, 700 Premier, voir Gibson P G33 Basse synthé, 1 79 1178 Travis, Merle, 60, 61 White, Clarence, 41, 69
Nelson, Rick, 47 Premier solid-body, 9 7 G77 Basse synthé, 1 79 Origines, 77 Tune, basse six cordes, 7 77 White, Forrest, 78
Nielsen, Rick, 7 20 Presley, Elvis, 31, 147, 153 G303 Guitare synthé, 7 85 Squire, Chris, 164 Whitley, Ray, 39
Nightingale, 171 Preston, John G707 Guitare Synthé, Star, 108 Who, 167
Norman B50, 47 « guitare anglaise », 74 184- 1685 Star-Club, Hambourg, 152 Wickersham, Ron, 168
Norman, Jean-Claude, 41 PRS Voir : Paul Reed Smith G5500 Guitare synthé, 785 Starforce, Wilfer, Hans Peter, 171
Numéros de série, P90, micro, 733 Rolling Stones, 171, 178 Basses, 1 73 Williams, John, 7-8, 25
Fender, 76 Romanillos, José, 21, 24 8007, 1173 Wilson
Gibson, 37, 89, 133 Romanillos « La Buho », 24 Strathopoulo, Eparminondas Electriques acoustiques, 153
Martin, 31 Ro-Pat-In, 55 (« Epi »), 34, 59, 142 Val, Steve, 121 Saphire, 701
Rickenbacker, 1 48 Rose, Floyd, 97 Status Valco Wood, Ron, 178
Rosetti, 106 Basses, 175 Et National, 49, 95 Wymon, Bill, 170, 171
Rossmeisl, Roger, 103 Matrix, 171 Van Eps, George, 1 18, 134
Rossmeisl, Wenzel, 103 Serie Il, 7 75 Vantage, 1 73
Rostov-sur-le-Don, 1 15 Stauffer, Johann, 27 Vari-tone, 140, 141
Ramirez, José (l, 11, 11) 22, 28, Rowe-DeArmond, 59 Steel, guitare, 50-51, 56 Vega, 41, 151
24 Rubio, guitare, 24 Steinberger, Vega, guitare, 4]
Ramirez, Manuel, 22, 23, 24 Rubio, David, 24 Basse, 158, 174, 774-175 Veillette Citron Shark Baritone,
Onyx 1030, 773 Randall Rush, 164 et Gibson, 166, 175 92
Orbison, Roy, 1 13 et Guild, 142 Influence, 1 12, 158 Veillette, Joe, 92 Yamaha
Orgue, guitare, 182-183 Randall, Don, 63 TransTrem, 7 75 Veleno, John, 95 Acoustiques, 43
Original Musical Instrument Co, Rabeth Gothic Cross, 7 77 XM2, 775 Veleno, guitare, 95 APX10, 45
49 Regal, Steinberger, Ned, 1 1, 166, Ventures, 93, 108, 135 BB2000, 1 73
Ormston Burns, 98, 99 et Dobro, 48, 49 174,175 Vibrato à verrou, 97 BB5000, 7 73
Otwin Four/Six, 727 électriques acoustiques, 151 Stephens, Encoche allongée, Vieyra, Antonio Dos Santos, G10 MIDI Controller, 7 87
Ovation solid-bodys, 90 97 guitare six séries, 75 Pacifica, 7 72
Adamas, 44-45 et Vega, 41 Salomon, Jean-Baptiste Stepp DGI1, 7/87 Vigier Nautilus Basse Arpège, RGX Custom, 7 72
Balladeer, 44 Reinhardt, Django, 42 Dehaye Steppenwolf, 148 179 SA1 100, 755
Breadwinner, 93 Resonator ampliphonique, 48 Guitares cinq séries, 75 Stevens, Pete, 170, 171 Vivi-Tone, 57, 151 SC400, 7177]
Collectors 1990, 44 Resonator, guitare, 48-49 Salvador, Sal, 134 Stewart, Dave, 7 44 Vox SG5A, 708
Custom Legend, 44 Rice, Tony, 41 Santa Cruz Tonu Rice, 4] Stewart-MacDonald, 1 17 Apache, 701] SG2000$, 777
Electriques acoustiques, 151 Richards, Keith, 1 18 Santana, Carlos, 89 Stonehenge Il, guitare, 705 Constellation IV, 7 70 Solid-bodys de Taiwan, 1 12
Système piézo-électrique, 45 « Rickenbacker », 55 Satriani, Joe, 8 Storey, Dave, 8, 97 Guitare Orgue, 783 TRB5P, 7 73
solid-bodys, 93 Rickenbacker Shecter, 1 17 Stradivarius, Antonio, 13 Histoire, 101 Yamato, guitare, 722
UKII, 95 A22, A25, 55 Schneider, Dick, 85 Stradivarius cinq séries, 73 MKkVI, 701
Overwater, 171 Combo 800n 97} Schultz, Bill, 76 Stromberg, Phantom, 101, 183
Histoire, 55 Segovia, Andres, 22, 24 G1,tête, 35 Strarstram XII, 7 70
Basse huit cordes, 1 76 Sellas, Giorgio Ultra-Deluxe, 35 Stinger IV, 7 70
Electro Model B, 51,55, 59 chitarra batente, 73 Stromberg, Elmer, 35 Wyman, basse, 170, 171
Electro Silver Hawaian, 5 7 Sellas, Matteo Stuart Toms Making Music,
Electro Espagnole, 54-55, Guitare cinq séries, 72 NPA
55, 56 Selmer Londres, 152, 153 Sunn Mustang, 7 75 Zemaitis, basse acoustique,
Usine, 726, 127 Selmer Maccaferri, 42 Superstrat, 96, 97 178
PAF, micro, 733 Finitions, 7 49 Semi-acoustique, guitare, 1 26, Supertron, micro, 747 Zemaitis, Tony, 1 78
Pages, Josef, « Poêle à frire », 51, 54-56, 138, 140, 167 SUpro, Zoebisch, 27
Guitare six séries, 75 55, 56 Anatomie, 726-727 et National, 95 Zoller, Atila, 134
Pangbomn, Ashley, 122 et John Lennon, 1 49 Semi-solid, Voir : Semi- Synthaxe, 787 Wal Zon, Joseph M, 168
Pangborn, mini-guitare, 7 22 Ken Roberts, 56 acoustique Synthétiseur, 1 84-187 Custom, 77] Zon Legacy Elite, 768
Panormo, guitare, 20 Son Rick-O, 748 Shadow SHP1, 47 Systèmes 360, 185 Forme, 1 70
Panormo, Louis, 20 et Roger Rossmeisl, 103 Shadows, 75 Basse MIDI, 7 79
Paramount, Numéros de série, 1 48 Shergold Walker, Tom, 78
Guitare, 751 Frettes inclinées, 1 49 Custom Masquerader, 70] Waller, lan, 170-171
Histoire, 151 Versions britanniques, 1 49, Marathon, 171 Wandre, guitare, 705
Parsons, Gram, 69 164, 165 Modulator, basse six cordes, Waring, Fred, 59
Pass, Joe, 128, 134 Vibrola Espagnole, 55, 59 177 Warmoth, 1 17
Pastorius, Jaco, 762 325, 149 Solid-bodys, 101 Warwick,
Paul, Les 330SF, 748-149 Sho-Bud Super Pro, 50 Takamine Histoire, 171
et Chet Atkins, 147 331, 149 Silvertone, Acoustiques, 41 Thumb Bass, 171]
et les premières électriques, 335, 148 Electriques acoustiques, 151 Ltd-90, 45 Washburn
58-59 360, 748 Guitare intégrée, 723 Tanglewood, 173 Acoustiques, 43
Gibson Les Paul, voir : 360F, 749 Solid-bodys, 90 Torrega, Francisco, 21 Basses, 1 73
Gibson 360-12, 778-119 Simon, Paul, 177 Tavares, Freddie, 72 AB40, 778
Les Paul & Mary Ford, 59 366-12, 778 Simpson Pan-o-Sonic, / 74 Taylor, Bob, 41 A10/12, 779
« La Log », 58-59, 63 381 V69, 748 Simpson, Ray, 1 14 Taylor 712-C, 47 EA4O, 45
et le multipistes, 59 390, 41 Sitar, 183 Teisco EC36, 97
et le son sur son, 59 400, gamme, 91 Six séries, guitare, 15 Electriques acoustiques, 151 Histoire, 1 54
Paul Reed Smith 600, gamme, 91 Six cordes, basse, 1 73, Et Silvertone, 1 23 J10/ 154
EG4, 92 1996, 749 176-177 Thibout, Amédée, Production coréenne, 1 13
Influence de la forme, 1 13 4000, 764 Silade, 117 Guitare lyre, 74 SBT21, 47
solid-body, 92 4001, 765 Smallman, Creg, 1 1, 25 Thomas, Harvey, 151 B20 Scène, 1 73
Peavey, 4001$S, 764-165 Smalman, guitare, 25 Thompson, Carl, 177 Watkins, 101
Basses, 769 4002, 7165 Smeck, Ray, 134 Thompson, Richard B, 8, 72 Watson, Harry, 55
Electric Case, 123 4003, 765 Smith, Dan, 1 34 Tobias, 166, 169 Weather Report, 162
160, 93 4005, 765 Smith, Johnny, 32, 134, 135, Tobias, Mike, 169 Webster, Jimmie, 145, 147
Pedal-steel, guitare, 50-51 4080, 764 143 Tokai Weedon, Bert, 153
Pedulla MVP4, 768 Rickenbacker, Adolph, 54, 55 Smith, Ken, 176, 177 Basses, 173 Weil, Henry, 101
Pedulla, Michael V, 168 Ritenour, Lee, 1 34 s Smith, Paul Reed, 92 Electriques acoustiques, 155 Weissenborn, 51
Pegg, Dave, 43, 161 Rob Armstrong Corn Flakes, Smith, Victor, 56 Humming Bird, 708 Welch, Bruce, 75
Performance, 1 17 LI Solid-body, guitare électrique, MAT, 770 Welson, 153
Peterson, Oscar, 135 Rockinger, Anatomie, 66-67 Talbo, 770 West, Speedy, 61,71
Petty, Tom, 1 13 Eléments, 1 17 Histoire, 59-63 TST50, 709 Westone
Philips, Freddie, 153 Lady, 703 Special 64, 707 Tom Mates, guitare, 43 et Dan Armstrong, 169
Piezo, micro, 45, 178, 179 Roger, Spector, 169, 175 Toms, Stuart, 1 17 Basses, 1 73
Pigini, Oliviero, 104 Electriques acoustiques, 153 Spector, Stuart, 169 Torres, Antonio De, 20, 21, 23, Production coréenne, 1 13
Plummer, Roy, 153 54, 102 Springsteen, Bruce, 41 24 et Matsumoku, 1 73
192 REMERCIEMENTS

PROPRIÉTAIRES Kalamazoo Award de Gibson, 1979, fournie (Larrivee Guitars) : Donald Gallangher ; Pete Dave Laing 7he Faber Companion to 20th-
Nous sommes très reconnaissants aux par Bill Marsh. Gleadall : Rob Green, Steve Lovett (Status Century Popular Music (Faber & Faber, 1990).
personnes, aux compagnies et aux institutions Graphite) ; Clive Gregson ; Vincent hastwell ; Franz Jahnel Manual of Guitar Technology —
citées ci-après pour nous avoir autorisés à 121+1:ED;ED;RS. il: G Moraye Quarriesme James Hunter (Dick institute) ; Fiona Hurry the History and technology of Plucked String
photographier leurs guitares, La liste Livre 1552, facsimile by Editions Chanterelles Mc Cartney World Tour 90) ; Sheila Jones, Instruments, English translation J.C. Harvey
alphabétique correspond aux codes utilisés (1980). 13 bx: AS; AS; |-r : HOR ; AS ; AS. 14 Kate Taylor (MPL) ; Scott Jennings (Guitar Gallery (Verlag das Musikinstrument, 1981). George S.
pour identifier les guitares dans l'index HTERS ; AS. 15Ir:RS; AS;RS. 18 m: AM. 20 USA) ; Henry Juszkiewicz, John Hawkins, Robi Kanahele hawaïan Music and Musicians : an
Photographique ci-dessous, m : BC. I-r : HOR ; SH. 21 t-b: BC ; MW 22m: Johns (Gibson Guitar Corp) : Stephen Kaufman lustrated history (University Press of Hawaii,
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Lovegrove ; AM Andrew Manson ; AN Andy's Ir: GG ; RU: SH. ill: RU, 26 m: IA ills:CF Legg : Cliff Little ; Emil Lobo ; Mike Longworth, Forte, Gene Santoro 7he Guitar — fhe History,
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MA Marcaris (Nigel May) ; MD Malcolm Ex : RO. 97 t-b : PD : JO ; WA. 98-1 O8 all PD. Services, 1977); The History and Development Les magasins suivants furent utilisés lors de nos
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SH Steve Howe ; SL Steve Lewis ; SN Simon MU ; PP; 149 I: RIC ; DGR. b: RIC. 150 +: John Bulli Gibson SG (Bold Strummer, 1 989).
Nicol ; SO Sotheby's London (Adam Watson) ; RO; PD ; REL. 151 H-r: PD ; AL; CHA. tb: TP; lan Darr, Digby Fairweather, Brian Priestley
SRO Stuart Ross ; TB Tony Bacon ; TF Tim GM. 1521: AL; AL; PD. 153/-r: RO ; RO: BP: Jazz : The Essential Companion (Paladin
Fleming ; TG Tony Gad ; TP Tim Phillips : VS PD. ill : lan Purser. 1 54 t-b : WA ; TB. 155i-: Grafton, 1987). Paul Colbert (Ed) What Guitar
Vince SMith ; WA Washburn UK (Gavin MU ; ARI ; YA. 158 m: FE. bx: BAS. 159 bx: (Track Record, 1 990). Dave Crocker, John
Mortimer) ; YA Yamaha-Kemble Music UK BAS. 160 m : DG. 161 1-r: DP; CO; FE. b : BAS Brinkmann, Larry Briggs Guitars, Guitars, Guitars
(Martyn Booth, Mike Clement) ; YS Yoshi 162 t-b:FE; DG. ill: CBS Records. 163 t-b: — a pictorial reference manual (All American
Serizawa. BAS ; TB ; PD ; MU. 164 m: DB. ill: Polygram. Music, 1988). Paul Day 7he Burns Book (PP,
165 t-b : RIC ; RIC; FA. 166 m : JE. bx : BAS. 1979). Fred Dellar, Alan Cackett, Roy
INDEX PHOTOGRAPHIQUE 167 [- : BU; RO ; FA. b: RO. 168 1-1: BAS; BAS; Thompson /ustrated Encyclopeaia of Country
Nos trois principaux photographes sont BAS ; JO. 169 |-r: SE ; BAS; RCL. 170 |-: RO; Music (Salamander, 1986). Ralph Denyer 7he
Matthew Chattle, Garth Blore et Paul Golf. BAS. b : BAS. 171 m:PMC.I-r: PD ; BAS. 172 Guitar Handbook (Dorling Kindersley, 1982).
Certaines photos ont été prises par Jeffrey kr: BAS; FC ; BAS ; ARI, 173 1-1: BAS ; YA ; BAS, Andrew Duchossoir 7he Fender Stratocaster
Veitch, Richard Conner, Shoichiro Kataoka et 174t-b:FE; PB. 175/|-r: PD ; HOH; BAS. b: (Mediapresse, 1988); Gibson Electrics Vol. 1
Chris Taylor. À 1 2 exceptions près, toutes les BAS. 1761t-b: CO; HT. 1771-r: CO; PD; BAS; (Mediapresse, 1981); Guitar Identification :
guitares figurant dans cet ouvrage ont été CO, t-b: BAS ; BAS. 178 |-r: WA ; DG ; SE. 179 Fender, Gibson, Gretsch, Martin (Mediapresse,
photographiées en Grande-Bretagne. tb: TG ; OC ; BAS ; BAS, 182 m: PD. 183 tb: 1983). Tom Evans, Mary Anne Evans Guitars :
Le numéro de la page est suivi d'un code : all PD. bxI-r : DG ; PD. 1 84-5 ail PD. 186 m: from the Renaissance to Rock (Oxford University
m = guitare principale ; bx = encadré ; PD. 187 t-b: PD; PD; YA. IH:RE; RE. Press, 1977). Susan Caust Farrell Directory of
et b = sous la guitare principale. Les initiales .We would also like to thank the following: lan Contemporary American Musical instrument
du propriétaire figurent en capitales (par Allen (The Bass Place) ; Kent Armstrong; Martin Mokers (University of Missouri Press, 1981). David
exemple AH : voir ci-dessus). Barre; David Bergstrom (Kaman Music Corp); George 7he Flamenco Guitar (Society of
Les illustrations des musiciens, des fabricants, Nick Boyles (Big M Productions); Peter Browning Spanish Studies, 1969). Frederic V. Grunfeld
etc. sont mentionnées après les guitares, ill : (Spanish Guitar Centre) ; Chris Burden; Martin The Art and Times of the Guitar (Da Capo,
suivi par le nom du fournisseur. Les catalogues Chuzzlewick ; Cheryl Clark (G&L Guitars) ; 1974). Guitar Player Rock Guitarists (Guitar
reproduits ici appartiennent aux collections de BJ, Cole ; Max Comrie ; Andy Cooper, Paul Player Books, 1975); 7he Guitar Player Book
Paul Day, Bill Puplett, et Tony Bacon, et ne sont Gilby (computer advice) ; Gary Cooper ; Mike (Grave Press, 1983). Guitar World 7990-97
pas cités individuellement. Page titre : Cooper (Scott Cooper) ; Richard Downs Guitar Buyers Guide (Harris, 1990). Phil hardy,
RT

PACS

Nc

is

:
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Tony Bacon est un journaliste spécialisé dans le domaine
des instruments de musique depuis 14 ans. Il fut l’un des
rédacteurs de Making Music, la revue musicale la plus
populaire en Grande-Bretagne, pendant les quatre
premières années de sa parution (1986-1990). Il a rédigé
un ouvrage novateur à propos des instruments populaires,
intitulé Aock hardware (1981) et à également participé à un
livre très complet et important, le New Grove Dictionary of
Musical Instruments. Parmi ses travaux les plus récents, on
peut citer deux petits guides publiés en 1990 et qui ont
connu un grand succès : Quelle basse ? et Le Guide de la
Guitare du Gourou. Il a collaboré à de nombreuses
publications, parmi lesquelles Melody Maker, Q, L'Histoire
du Rock, et One two Testing.

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