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13/4/2015 La ville arabe, Alep, à l’époque ottomane ­ La structure spatiale de la ville ­ Presses de l’Ifpo

Presses
de l’Ifpo
La ville arabe, Alep, à l’époque ottomane | André
Raymond

La structure
spatiale de la ville
p. 53­62

Note de l’éditeur
Extrait de : M. Naciri & A. Raymond (éd.), Sciences sociales et
phénomènes urbains dans le Monde Arabe, Casablanca, 1997, p. 75­
84.

Texte intégral
1 La ville arabe dont on va évoquer la structure spatiale est
celle qui se développe du début du XVIe jusqu’au début
du XIXe siècle avant la période de la modernisation, et
que l’on peut qualifier de ville « traditionnelle ». Ce choix
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est justifié par la documentation dont nous disposons.


C’est à cette ville qu’appartient le tissu urbain qui est
encore lisible dans les restes des médinas, et c’est
également cette ville que décrivent les premiers plans
scientifiques, dont les plus anciens remontent au
XVIIIe siècle (relevés de Niebuhr, dans les années 1760,
plan du Caire de la Description de l’Égypte). Il se trouve
par ailleurs que nous disposons pour cette période d’une
remarquable abondance d’informations grâce aux
documents des archives locales (Tribunaux religieux) et
centrales (archives de la Sublime Porte) qui permet de
décrire le cadre urbain et la société avec une précision,
éventuellement chiffrée, sans équivalent pour aucune
période antérieure.
2 Contrairement aux illusions des Orientalistes pour qui
les médinas qu’ils avaient sous les yeux étaient la ville
« médiévale », la ville « classique » qui prend fin au
XVe siècle ne peut nulle part être atteinte directement,
car elle a été oblitérée par quatre siècles d’évolution
urbaine. Elle doit donc faire l’objet d’une reconstruction,
en éclairant les sources anciennes par la documentation
archéologique historique, cartographique, récente. Cette
reconstruction est loin d’être achevée et bien des points
restent obscurs dans la structure spatiale des villes
antérieures au XVIe siècle. Cette investigation sur la ville
« moderne » laissera donc ouvert un problème difficile :
ses éventuelles caractéristiques sont­elles valables pour
la ville classique ; ou bien la ville moderne constitue­t­
elle sur ce point une variété nouvelle de la ville arabe ?

Zones centrales et zones résidentielles


3 La ville arabe traditionnelle, telle qu’elle nous est
parvenue sous l’aspect de « médinas », n’est pas
l’organisme fragmenté, voire anarchique, la « non­ville »
en somme, produit d’un « non­urbanisme » musulman
qu’ont souvent décrite les Orientalistes (ph. 1). Elle
paraît témoigner de l’existence d’un système urbain
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cohérent dont la logique pourrait d’ailleurs expliquer la


pérennité des grandes villes dont la longue histoire a
commencé aux VIIe siècle et s’est prolongée jusqu’au
XIXe.
4 Le trait fondamental de la structure de cette ville arabe
« traditionnelle » est la forte séparation qui s’y révèle
entre un centre « public » où se développent les activités
économiques, religieuses et culturelles et une zone
« privée », vouée principalement à la résidence. Cette
séparation dont, en l’absence de connaissances précises
sur la ville arabe préislamique, il est difficile de définir
les origines, apparaît avec clarté lorsqu’on étudie les
fonctions urbaines ou bien lorsqu’on lit des plans sur
lesquels s’opposent des zones centrales, traversées par
un réseau assez régulier de rues ouvertes et relativement
larges, et des zones périphériques où le réseau viaire est
irrégulier et discontinu. Dans la ville précoloniale
d’Alger, la ville basse (ville du commerce, des services
officiels, de la résidence de la caste dominante) dispose
d’un réseau où les impasses ne représentent que 24.5 %
de la longueur totale des rues, tandis que dans la ville
haute (résidentielle et « indigène ») le pourcentage des
impasses est de 59.9 % (ph. 2).
5 Cette structure double de la ville était parfaitement
perçue par les juristes et les juges. Les recherches de
Baber Johansen montrent comment les fuqahâ hanéfites
faisaient la distinction entre des zones « publiques » de
la ville (où se trouvaient les rues importantes, les
mosquées, les marchés) où la responsabilité de la
punition, dans le cas de crimes dont l’auteur restait
inconnu, appartenait aux autorités, et de zones
« privées » (quartiers de résidence à réseau hiérarchisé
de rues) où les habitants devaient répondre
collectivement des suites de tels crimes.
6 La zone centrale se développe habituellement autour de
la grande mosquées qui est aussi un centre
d’enseignement supérieur (ph. 3). La mosquée d’al­

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Azhar, à la fin du XVIIIe siècle, regroupait 3 000


professeurs et étudiants et le quartier portait d’autant
plus fortement la marque de ces activités multiples que
les cheikhs s’établissaient volontiers à proximité
immédiate du sanctuaire : 22 des 67 cheikhs dont nous
connaissons le lieu de résidence entre 1774 et 1798
habitaient à moins de 250 mètres du sanctuaire.
7 C’est aussi dans les parties centrales des villes arabes
qu’était regroupé l’essentiel de leurs activités
économiques, disposées autour de la qaysâriyya (halle
où vend tissus et objets précieux), souvent fermée par
des portes (telle celle qui, à Fès, s’étend sur 0.3 hectares,
entre la grande mosquée Qarâwiyyîn et le sanctuaire du
fondateur Moulay Idris) ou, dans les pays qui ont été
soumis à la domination ottomane, le bedestan (tel le
Khân al­Khalîlî au Caire), autour aussi du marché des
orfèvres (Sâgha) dont L. Massignon a bien montré que sa
localisation au centre des marchés, à proximité de la
grande mosquée, s’explique par son rôle dans les
transactions commerciales, puisque c’est là que s’effectue
le change des monnaies. C’est dans cette région centrale
que l’on trouve les marchés (souqs) spécialisés, et les
caravansérails (appelés suivant les villes, khân, wakâla,
funduq, samsâra) où se déroule le commerce
international et le commerce de gros. Cette
concentration dans une zone limitée est si remarquable
que E. Wirth en a fait la caractéristique essentielle de la
ville orientale. Cette région se délimite aisément sur un
plan de ville : elle enserre la mosquée d’un réseau de
rues, souvent très régulièrement tracées, comme à Tunis
autour de la mosquée de la Zaytûna. Sa superficie varie
suivant l’importance économique des villes et leur rôle
dans le grand commerce international : 2 hectares à
Alger, 6 à Tunis, 8,7 à Damas, 10,6 à Alep, 11,8 à Bagdad,
mais 58 hectares au Caire, deuxième ville de l’Empire
ottoman et métropole du monde arabe. À Alep la zone
centrale était si fortement individualisée dans la

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structure urbaine qu’elle portait un nom particulier, celui


de « Mdineh » (= madîna, « Cité ») : la surface des 19
caravansérails qui s’y élevaient (sur un total de 53), 4,3
hectares, représentait près de la moitié de celle de la
Mdineh (ph. 4). Au Caire, la zone centrale comptait 229
caravansérails, sur un total de 348. Mais la
prépondérance des activités économiques qui se
concentraient dans le noyau que constituait l’avenue
centrale de la Qasaba, était plus écrasante encore : les
artisans et commerçants qui y étaient installés, sur une
surface de moins de huit hectares, soit 1,2 % de la surface
du Caire, totalisaient 57 % des fortunes de l’ensemble des
artisans et des commerçants du Caire, telles que nous
avons pu les estimer d’après les successions du
Mahkama.
8 La localisation de ces centres urbains a été
remarquablement fixe au cours de l’histoire de ces villes,
peut­être en raison des liens très forts qui les unissaient
à la mosquée principale : nous ne connaissons qu’un cas
de déplacement de quartier central des marchés, celui
qui affecta Mossoul où la région des souqs,
primitivement situé près de la grande mosquée, se
déplaça, à l’époque ottomane, vers la périphérie de la
ville, le long de l’Euphrate. Mais cette stabilité globale ne
signifie pas absence totale de changement : les centres
urbains évoluaient, naturellement, en même temps que
se modifiait leur environnement urbain. C’est ainsi que
la croissance urbaine marquée que connurent les
grandes villes arabes à l’époque ottomane (XVIe­XVIIIe
siècles) se traduisit par un développement important des
zones où se concentrait le grand commerce, une
croissance de cinquante pour cent dans les centres de
Tunis, du Caire et d’Alep où on a pu la mesurer avec
quelque précision.
9 Un réseau de rues, relativement larges et régulières,
raccordées aux portes de la ville, desservait les zones
commerciales centrales dont l’activité aurait évidemment

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souffert d’irrégularités trop prononcées. La Qasaba du


Caire (large de six mètres et parfaitement rectiligne), la
ligne des grands souqs d’Alep, qui est parfois double ou
triple, constituent des exemples remarquables de cette
voirie centrale : dans certains cas, elle est un héritage
antique (Alep, Damas et peut­être Tunis) ; dans d’autres
elle est le fruit d’une fondation arabe, telle la Qasaba que
les fondateurs fatimides du Caire tracèrent du nord au
sud et qui, entre les deux palais, s’élargissait en une vaste
place (Bayn al­Qasrayn) (ph. 5). Le centre de Tunis était
relié aux faubourgs et à l’extérieur de la ville, par des
rues relativement rectilignes, deux vers le nord, deux
vers le sud, deux vers l’ouest.
10 Au­delà des limites de cette zone économique centrale se
développaient des zones vouées principalement à la
résidence, où les activités économiques étaient souvent
réduites à des marchés non spécialisés, des « petits
marchés » (suwayqa) dont J. Sauvaget a donné une
analyse pénétrante, à partir des cas de Damas et d’Alep :
des groupements de boutiques destinées à satisfaire les
besoins quotidiens des habitants (fours à pain, boutiques
où l’on vendait de la viande, des légumes, des fruits).
C’est dans ce secteur de la ville que se développait le
système de quartiers résidentiels qui sous des noms
variés (hawma à Alger et Tunis, hâra au Caire et à
Damas, mahalla à Alep, Mossoul, Bagdad et jusqu’en
Iran) avaient une structure tout à fait constante. Dans le
cas assez fréquent d’un quartier fermé, une rue
principale (darb) ouvrant sur l’extérieur, parfois dotée
d’une porte (bâb), se subdivisait en rues secondaires et
finalement en impasses (ph. 6). Le quartier formait une
unité isolée qui pouvait être fermée durant la nuit, ou en
cas de troubles, mais qui n’était pas coupée du centre
urbain : les habitants du quartier s’y rendaient pour
vaquer à leurs activités et pour s’y approvisionner en
produits d’usage non quotidien. C’est dans cette zone de
résidence que se développait le réseau si caractéristique

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de rues irrégulières, étroites et d’impasses dont on a fait


souvent, à tort, une caractéristique de l’ensemble de la
ville arabe, alors qu’il n’en constitue qu’un des aspects.
Les impasses représentaient à Fès 52,4 % de la voirie, à
Alger 45,7 %, au Caire 46,8 %, à Damas 43,1 % et à Alep
41,3 %, mais on les trouvait surtout dans les quartiers
résidentiels.
11 Le nombre de ces quartiers dépendait naturellement de
l’importance de la ville : Alger en comptait une
cinquantaine, Tunis 41, Alep 72, Bagdad 61 et le Caire
une centaine. Leur superficie moyenne au Caire, environ
deux hectares, correspond (pour une densité moyenne de
300 à 400 h./ha) à une population d’environ 200
familles, une communauté assez restreinte pour que des
liens presque familiaux puissent exister entre ses
membres et pour qu’elle puisse être aisément gérée par
son cheikh. Une existence communautaire intense se
développait dans ces quartiers qui constituaient comme
des villages.
12 Si la structure de la voirie de certains de ces quartiers
trahit le caractère probablement spontané de leur
formation et de leur développement (c’est le cas des
formes « arborescentes » qui les caractérisent souvent),
il ne manque pas d’exemples de quartiers créés dans le
cadre de lotissements organisés, ce qui explique leur
allure plus géométrique (notamment les tracés en
« dents de peigne »). L’établissement d’une typologie
précise des formes de ces quartiers apprendrait
beaucoup sur les conditions de leur formation ; l’étude
de la constitution des quartiers « spontanés » dans les
grandes villes contemporaines serait tout aussi
indicative.

Structure radioconcentrique de la ville


13 Conséquence normale de la puissance du centre urbain
qui rassemblait les activités fondamentales de la ville, la
ville arabe se caractérisait par une structure doublement
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radioconcentrique des activités et des zones de résidence


qui tendaient à se développer en auréoles successives à
partir du centre vers la périphérie.
14 Ce caractère est bien connu en ce qui concerne les
activités commerciales et artisanales. Le grand
commerce international, et donc les caravansérails qui
l’abritaient (avec des magasins pour les marchandises et
des logements, à l’étage pour les commerçants), les
marchés où s’échangeaient les produits les plus
recherchés et les plus chers (métaux précieux, épices et
café, tissus) étaient regroupés près de la
qaysâriyya/bedestan, généralement à courte distance de
la grande mosquée (ph. 7). Au Caire, au XVIIIe siècle, les
62 caravansérails où se faisait le commerce des épices et
du café étaient tous localisés dans la région centrale
d’activité économique, entre la mosquée al­Azhar, le
Khân Hamzâwî et le Khân al­Khalîlî. À Tunis, les
marchands d’épices (‘attârîn) et les marchands de tissus
(sûq al­Qumâsh) occupaient des rues de statut éminent
qui longeaient la Grande Mosquée de l’Olivier (ph. 8). À
partir de ce centre, les activités se répartissaient selon
une hiérarchie qui reléguait à une distance de plus en
plus grande les métiers, suivant un ordre relatif
d’importance décroissante. Compte tenu de cette
répartition, à peu près constante, la connaissance des
déplacements des marchés dont la localisation n’a pas
une fixité aussi absolue que l’a suggéré Massignon,
permettrait souvent d’apprécier le progrès ou le déclin de
telle ou telle activité : l’éloignement par rapport au
centre du Caire des activités des fourreurs (farrâ’în), du
XVe au XVIIe­XVIIIe siècle, trahit sans doute le déclin de
cette activité de l’époque mamelouke à l’époque
ottomane. Le commerce du café, complètement nouveau
au Caire, s’est d’emblée placé dans la zone la plus
centrale, en raison de son importance économique.
15 C’est dans un éloignement maximal, sur la périphérie
même de la ville, que trouvaient leur place les activités

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moins essentielles et gênantes dont la localisation dans


cette zone est une constante dans toutes les villes arabes.
Activités liées à la campagne et concernant des produits
de valeur relativement faible par rapport à leur volume,
de stockage malaisé, et de transport difficile vers les
zones encombrées du centre : marchés des grains,
localisés sur de grandes places découvertes (rahba,
‘arsa), marchés aux légumes et aux fruits, marchés aux
bestiaux surtout (sûq al­ghanam : m. aux moutons) qui
nécessitaient de vastes places de rassemblement et
entraînaient de grandes nuisances (poussière, bruit) que
l’on n’aurait pas pu supporter dans le centre. Activités
artisanales nécessitant un vaste espace (nattiers,
cordiers). Métiers entraînant une gêne sensible pour le
voisinage, abattoirs, tanneries (à la seule exception de
Fès, ville double divisée par la rivière sur laquelle les
ateliers sont installés) (ph. 9), fours de toutes natures, en
raison du caractère polluant des matières premières
employées et des produits fabriqués, en raison aussi de la
fumée et des odeurs dégagées. Toutes ces activités
étaient reléguées en périphérie ou même à l’extérieur de
la ville. Cette localisation est si traditionnelle que les
changements enregistrés peuvent être le signe de
modifications urbaines d’importance. Alger conservait
dans le centre de la ville basse, désormais résidentielle,
une « ancienne halle » aux grains (rahbat al­qadîma), la
rahba en fonctionnement étant située près de bâb
‘Azzûn, à proximité des limites de la ville. Dans le centre
du Caire, près de la porte de bâb Zuwayla, limite sud de
la ville fatimide, une rue conservait le souvenir d’un
marché aux moutons (sûq al­Ghanam al­qadîm) alors
que le marché, à l’époque ottomane, était situé tout à fait
au sud de la ville. Les trois déplacements de tanneries
que des documents permettent de dater pour Alep
(1570), pour Le Caire (1600) et pour Tunis (vers 1770)
sont liés à des phases d’extension de ces trois villes qui
ont imposé le déplacement d’activités devenues

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particulièrement gênantes dans des régions désormais


centrales, du fait de l’expansion urbaine.
16 La disposition des zones de résidence en zones
relativement homogènes à partir du centre, caractérisé
par un habitat plutôt aisé, localisé dans la région qui
entoure les souqs et la grande mosquée, jusqu’à la
périphérie de la ville, où s’étendent des zones d’habitat
pauvre, n’est pas admise comme aussi évidente bien
qu’une telle organisation spatiale ait été suggérée par
G. Sjoberg, pour les villes pré­industrielles, dès 1960.
Deux raisons me paraissent rendre compte
principalement de cette réticence. L’égalitarisme
supposé de la société musulmane traditionnelle paraît en
contradiction avec l’idée de toute ségrégation socio­
économique ce qui a conduit beaucoup de chercheurs à
suggérer qu’il s’exprimerait spatialement par la mixité de
l’habitat. Or les recherches menées sur la société
musulmane à l’époque ottomane, au Caire d’abord, et
plus récemment à Damas et à Alger, en ont au contraire
mis en valeur le caractère fortement inégalitaire : vers
1700, au Caire la succession la plus basse et la succession
la plus élevée recueillies sont dans une proportion de 1 à
10 000 ; à Damas, la proportion est de 1 à 3 000. Cette
très forte disparité se traduit par un indice d’inégalité
sociale (indice de Gini) très élevé, qui, dans les deux cas,
est égal à 0,74. Il n’est pas surprenant qu’une telle
inégalité se traduise spatialement par une différentiation
de l’habitat. La seconde raison est la prédominance de la
maison à cour centrale qui justifie une théorie
« unitaire » d’un habitat commun aux riches et aux
pauvres en négligeant, d’une part, l’existence d’autres
types d’habitat, verticaux, communautaires moyens
(rab’) et pauvres (hawsh), et, d’autre part, les fortes
différences qui existent dans ce type dominant suivant
les dimensions, l’existence ou non d’étages,
l’organisation intérieure, la décoration, etc., des variables
qui doivent amener à distinguer de nombreux types de

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demeures même si elles bénéficient toutes d’un patio.


17 Que la différenciation de l’habitat soit une réalité, et
qu’elle se traduise par des zones parfaitement
identifiables – et cartographiables –, ne paraît guère
discutable dans le cas de quelques grandes villes où des
études précises ont été faites. C’est le cas de Tunis
(recherches de Jacques Revault et de G. Clavel et
Philippe Revault sur l’habitat traditionnel et sur le bâti
actuel) : les différents types d’habitat (dans le cadre du
modèle commun de la maison à cour centrale)
s’ordonnent à partir de la zone entourant les marchés et
la grande mosquée, où se déploie un habitat aisé qui a
été remarquablement étudié par J. Revault (ph. 10),
jusqu’à des zones d’habitat moyen et modeste en
périphérie (faubourgs) (ph. 11). C’est le cas d’Alep, où les
recherches menées par A. Marcus (à partir des
transactions immobilières au XVIIIe siècle), par
M. Merriwether (sur les notables alépins au
XVIIIe siècle) confirment les travaux de J.­C. David (sur
le bâti actuel) et permettent de définir plusieurs niveaux
d’habitat géographiquement répartis sur la carte, d’un
habitat bourgeois autour de la Mdineh et de la Citadelle à
un habitat pauvre, « semi­rural », en périphérie. C’est le
cas du Caire où Nelly Hanna, par le dépouillement de
documents des archives du Mahkama a pu mettre en
évidence les caractères contrastés d’un habitat central
aisé (principalement dans Qâhira), d’un habitat
« moyen », et d’un habitat modeste (périphérique) et a
pu chiffrer les disparités des prix moyens de location du
terrain suivant les zones : 171 paras dans la région riche
centrale, 76 dans la zone intermédiaire, 17 dans la zone
périphérique pauvre. Le livre récent de C. Establet et J.­
P. Pascual pour Damas paraît esquisser le même type de
répartition : vers 1700 les plus puissants des Damascains
résidaient dans le centre de la ville (fortune moyenne
2 445 qursh) ; un habitat « moyen » s’établissait à l’est et
au nord ; des zones plus éloignées de l’ouest et du sud

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(faubourg du Mîdân) abritaient une population pauvre


(350 qursh). Cette répartition n’a cependant qu’un
caractère global : elle n’exclut pas, dans le détail, une
réelle mixité, avec « cohabitation » d’éléments pauvres et
riches dans un même voisinage, ce qui explique les
impressions contradictoires que l’on peut tirer de
documents décrivant une situation locale (où la
cohabitation est patente) et d’études menées à l’échelle
de la ville où une discrimination sur la base de la fortune
apparaît bien.

L’irrégularité de la structure
18 Aucune ville existante n’était naturellement conforme au
modèle que nous venons d’esquisser et qui, réalisé sur le
terrain, aurait donné une cité ronde, avec une double
disposition en auréoles concentriques autour d’un centre
regroupant activités religieuses et culturelles (mosquée­
université) et activités économiques. Les villes que nous
connaissons sont le résultat d’une évolution millénaire et
leurs « irrégularités » s’expliquent par des facteurs
géographiques, historiques, économiques et sociaux que
l’on peut analyser, cas par cas.
19 C’est le site de Tunis, coincée entre deux lagunes
(Buhayra et Saljûmî), qui explique que la ville n’ait pu se
développer que vers le nord et vers le sud, donnant
naissance à deux faubourgs (Bâb Suwayqa et Bâb Dzîra).
Le développement d’Alep vers l’ouest a été arrêté par la
rivière Quwayq. Le Caire a buté, vers l’est, sur le rebord
du Muqattam qui domine la ville et qui n’a été franchi
que récemment et son développement vers l’ouest a
longtemps été freiné par la présence du Canal (Khalîg).
20 La construction par les Ayyoubides, vers 1170, de la
Citadelle, au sud­est du Caire fatimide, a entraîné une
expansion de la ville dans cette direction, qui était aussi
celle du Vieux­Caire. L’importance du pèlerinage (hajj) à
Damas et l’activité du commerce du blé du Hauran,
expliquent la formation, au sud de la ville, d’un faubourg
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(le Mîdân) qui se développe sur près de deux kilomètres.


En sens inverse l’installation de grands cimetières au sud
d’Alep et au nord­est du Caire a gêné l’expansion de ces
deux villes dans ces directions.
21 La très forte tendance à la ségrégation des communautés
religieuses minoritaires (chrétiens et juifs) a amené la
création de quartiers qui n’obéissent pas aux règles
générales d’organisation de l’espace urbain définies plus
haut. Le quartier chrétien de Judayda à Alep était un lieu
de résidence aisée, comme l’attestent les documents
historiques et le confirment les belles maisons qui y ont
été conservées, localisé dans une zone périphérique de la
ville (faubourg nord) où l’on s’attendrait plutôt à trouver
un habitat modeste (ph. 12). Le quartier juif du Caire est
une poche de relative pauvreté à proximité immédiate du
centre urbain, dans une région où domine un habitat
aisé, une localisation qui s’explique pour des raisons à la
fois économiques (présence du sûq al­Sagha, où le
change des monnaies et la vente des objets de métaux
précieux, étaient des activités traditionnelles des juifs) et
politiques (meilleures possibilités de contrôle, et de
protection, par les autorités, d’une communauté dont le
rôle était important et qui était liée à l’odjaq des
Janissaires).
22 Il en allait de même pour les quartiers des membres de la
caste dominante qui, pour des raisons diverses (besoin
d’espace, souci de s’isoler de la population locale),
choisissaient souvent de fixer leur résidence dans des
régions périphériques. L’aristocratie mamelouke et
militaire du Caire s’installa ainsi, au XVIIIe siècle, sur les
bords de l’étang de l’Azbakiyya, dans une région
normalement vouée à des activités économiques
polluantes et à la résidence de populations pauvres et de
minoritaires (le principal quartier copte se trouvait
immédiatement au nord de la birka).
23 Ces diverses considérations expliquent la structure
« atypique » de beaucoup de grandes villes arabes. Le

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centre de Tunis (madîna) ne comportait de faubourgs


qu’au nord et au sud. La cellule centrale du Caire (la
Qâhira fatimide) était complètement décentrée, au XVIe­
XVIIIe siècle et occupait l’angle nord­est d’une
agglomération qui s’était fortement développée vers le
sud, puis vers l’ouest. À Alep, il n’y avait, à l’extérieur de
la ville intra muros que deux faubourgs importants et
continus, au nord et à l’est. Mossoul elle­même, qui
présente l’aspect « idéal » d’une ville ronde, avait vu son
centre « médiéval » déplacé vers le nord­est, le long du
fleuve, pour des raisons sans doute à la fois économiques
(croisement en ce lieu des routes commerciales fluviale
et terrestre) et politiques et économiques (proximité de
la citadelle ottomane) (ph. 13). Mais ces irrégularités,
toujours explicables, ne masquent pas totalement la
structure fondamentalement radioconcentrique de la
ville.

Conclusions
24 On a tenté de décrire l’organisation spatiale de la ville
arabe « traditionnelle », avant la modernisation qui
commence dès la première moitié du XIXe siècle. On est
naturellement tenté de s’interroger sur l’existence d’un
modèle arabe pour ce qui concerne les faits de structure
les plus généraux. Ce problème des origines ne pourra
être abordé que lorsque nous aurons une connaissance
plus précise de la ville pré­islamique, et des fondations.
Sur la ville yéménite antique le progrès des fouilles
(notamment celles de J.­F. Breton à Shabwa) et du
dépouillement des textes épigraphiques promet
d’apporter des lumières nouvelles : l’impression que la
ville yéménite ancienne a une structure « aléatoire » ne
s’inscrit guère dans l’hypothèse d’une continuité. Les
recherches de A. T. al­Ansary à Fau, en Arabie, ont le
même intérêt et permettront de définir les caractères des
éventuelles zones urbaines, si elles peuvent être mises en
évidence. En ce qui concerne les fondations, le progrès
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de nos connaissances se heurte à deux obstacles : les


textes pertinents sont vagues et souvent très tardifs (les
principales descriptions de Fustât, utilisées récemment
par S. Denoix, datent de la fin du XIVe siècle, ce qui pose
un problème pour une connaissance précise de la ville
fatimide). Quant aux recherches archéologiques qui
pourraient les éclairer elles sont évidemment
problématiques pour des villes souvent profondément
enfouies sous les villes ultérieures : les travaux de
R. P. Gayraud sur Fustât se sont développés dans une
région si périphérique que les conclusions qu’ils
autorisent sur les origines de la ville restent
inévitablement problématiques.
25 Plus modestement on aimerait savoir si les traits de
structure suggérés valent également pour la ville arabe
« classique » qui trouve son point d’aboutissement au
XVe siècle. L’information dont nous disposons, nous
permet difficilement de répondre à cette question. Nous
ne connaissons la ville classique que par des sources
littéraires et par des monuments et nous n’avons donc
pas la possibilité d’en définir la structure avec la même
précision que pour les villes de l’époque moderne.
Constatons que les spécialistes des périodes plus
anciennes ont, sur ce point, un avis réservé : Ils tendent à
considérer que les principales caractéristiques relevées
(« zonage » de la ville, ségrégation religieuse) sont des
traits qui n’apparaissent ou ne prennent toute leur
importance que durant la période moderne, c’est­à­dire
ottomane. Ceci nous paraît être la position, en
particulier, de S. Goitein (pour Fustât fatimide) de J.­
C. Garcin (pour le Caire mamelouk). On est pourtant
frappé par la continuité que révèle par exemple
l’évolution d’une ville comme Le Caire, de Maqrîzî à la
Description de l’Égypte. D’autre part, le cas des villes
marocaines et iraniennes, si semblables aux villes
« ottomanes » dans leur structure, semble constituer une
objection à la tendance à repousser à une date si tardive

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l’organisation de la structure urbaine que nous


connaissons. C’est un problème qui nous paraît mériter
une discussion et sans doute nécessiter des
investigations complémentaires, et en particulier un
grand effort de comparatisme dans des perspectives
diachronique et géographique.

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© Presses de l’Ifpo, 1998

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Référence électronique du chapitre


RAYMOND, André. La structure spatiale de la ville In : La ville
arabe, Alep, à l’époque ottomane : (XVIe­XVIIIe siècles) [en ligne].
Damas : Presses de l’Ifpo, 1998 (généré le 13 avril 2015). Disponible
sur Internet : <http://books.openedition.org/ifpo/1655>. ISBN :
9782351595251. DOI : 10.4000/ifpo.505.

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Référence électronique du livre


RAYMOND, André. La ville arabe, Alep, à l’époque ottomane :
(XVIe­XVIIIe siècles). Nouvelle édition [en ligne]. Damas : Presses
de l’Ifpo, 1998 (généré le 13 avril 2015). Disponible sur Internet :
<http://books.openedition.org/ifpo/505>. ISBN : 9782351595251.
DOI : 10.4000/ifpo.505.
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