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Alger à l’époque ottomane

Carte 1832
Développement
plus vers l’est .
http://cartes-
postales-jean-
geiser.net/
algerois_alger.htm

La limite virtuelle à
l’ouest et l’extention
Les raisons qui ont incité l'implantation de l'ancienne ville de la Casbah dans cette portion triangulaire du site d'Alger
sont :
La position défensive du site : la présence de ravins au Nord et au Sud, et de falaises escarpées sur front de mer
permettaient d'isoler et de défendre le petit plateau de la Casbah.
La protection contre les vents dominants : Le plateau de la Casbah offre un avantage climatique très important, qui est
celui d'une exposition meilleure à l'Est et au Sud-Est ; donc à l'abri des vents du Nord et du Nord-Ouest, les plus
fréquents, les plus violents et les plus froids en hiver.
La présence des îlots comme abri pour la navigation : En face du promontoire de la Casbah, se trouvaient quatre îlots
formant avec les écueils intermédiaires une sorte de T pouvant constituer du côté Sud, un abri pour les petits bateaux
contre les vents du Nord-Ouest.
La présence de plusieurs sources d'eau douce : Elles sont à proximité du rivage, ce qui permet ainsi
l'approvisionnement des équipages en eau potable.
« La présence phénicienne à Alger est confirmée par la découverte de
monnaies puniques portant le nom d'Icosium »

Nous pouvons dire que l'établissement punique constitue le premier jalon de


l'implantation de la ville d'Alger.

« La domination romaine est confirmée à partir des années 40, par la
découverte de nombreux vestiges dans la partie comprise entre la rue Bab-
Azzoun – Bab El-Oued; la rue de la Marine et la mer. »

Les limites de la ville romaine (Icosium), du côté Nord et Sud coïncidaient


avec les deux portes Bab-EI-Oued et Bab-Azzoun qui furent construites par
la suite durant la période ottomane, puisque c'est dans cette zone que les
vestiges ont été découverts.

Icosium était déterminée par un tracé aux voies en échiquier, son cardo
maximum Nord -Sud est la rue Bab-Azzoun – Bab EI Oued tandis que la rue
de la Marine représente son décumanus Est-Ouest.
A la rencontre de ces deux axes (cardo et décumanus) se trouve le forum dont l'emplacement correspond à l'actuelle
place des Martyrs. Il représente l'intersection de deux éléments naturels importants à savoir une courbe de niveau et un
cours d'eau. De ce fait il occupe une position stratégique dans la ville. II était considéré comme une place de marché où
se déroulait la vie économique, politique et religieuse de cette civilisation .

Ainsi cette tribu berbère , fixée sur l'emplacement de la


ville Romaine, fonde le premier noyau de la ville "El-
Djazair". Ce noyau était délimité par des remparts,
structuré par les rues principales : le cardo et le
décamanus et de deux autres voies nées de l'usage du
sentier que sont la rue Porte Neuve et la rue de la
Casbah. Ces deux dernières orienteront la croissance de la
ville vers les hauteurs
Ainsi les berbères furent à l'origine de la fondation de la
partie haute de la ville qui fût grandement conditionnée
par les données naturelles du site d'où il en découla une
trame topographique. Des vestiges de la période berbère
sont encore vivaces, jusqu'à la période contemporaine, il
s'agit de la Grande Mosquée et de la mosquée de Sidi
Ramdhane.
Période turc : En 1518, les turcs s’installèrent à EL-DJAZAIR. Depuis, Alger va connaître un essor commercial, une
croissance démographique et donc un développement urbain. La petite bourgade berbère va se
transformer en une véritable ville avec de hauts remparts et un port puissant
Pour assurer la défense et la protection à la ville, la première nécessité était d'isoler une portion du territoire pour la
contrôler et par conséquent la défendre, le choix de cette limite n'est pas fortuit, il repose essentiellement sur la topographie
et il doit se plier aux contraintes naturelles. Ces limites font naître un intérieur et un extérieur, l’extérieur représente le
danger, donc l'intérieur doit être protégé et cela par l'implantation des éléments de défense, des forts disposés
rationnellement par rapport au site d'implantation (sur des crêtes secondaires afin de dominer l'espace entourant). Ce
territoire englobe une campagne qui s’étend sur trois grandes parties appelés « Fahs » :
-Fahs Bab El Oued .
-Fahs Bab Azzoun .
-Fahs Bab el Djdid .

Les Fahs contenaient des jardins appelés " Haouchs " et des fabriques, ils sont traversés par un réseau d'aqueducs qui
alimentait la ville en eau :
Aqueduc Telemely qui alimentait Bab el Djdid.
Aqueduc Birtraria qui alimentait Bab el Oued.
Aqueduc El Hamma qui alimentait Bab Azzoun.
Aqueduc Ain Zeboudja qui alimentait la citadelle.

Ensuite viennent d'autres limites qui vont définir un autre niveau de territoire qui est le périmètre de la ville, ces limites sont
circonscrites par des enceintes fortifiées. La deuxième structuration du territoire est assurée par des voies reliant la ville à la
campagne et à l'arrière pays, ces voies territoriales sont la continuité des rues internes : rues Bab el Oued et la rue Bab
Azzoun : les deux voies, la route de Laghouat et la route de Constantine vont s'avérer être une structure à haut niveau de
permanence.
L'organisation interne de la ville avait une double structure imposée par la topographie du site ce qui permet de distinguer
deux entités morphologiquement différentes; une basse ville (El Outa) et une haute ville (El Djebel), elles sont délimitées et
articulées par la rue Bab - Azzoun. Cette dénivellation a été exploitée rationnellement par les habitants en consacrant la
partie basse aux activités publiques et la partie haute aux activités résidentielles.

La partie basse est structurée par deux voies la rue Bab - Azzoun et la rue de la Marine reliant les trois portes au centre. Le
point de convergence de ces deux rues représente le centre de la vie active, culturelle, religieuse et politique de toute la
ville. Il est positionné par rapport à la topographie par l'intersection de deux éléments naturels: un cours d'eau et une
courbe de niveau.
Ce centre prend de la valeur par la présence de plusieurs mosquées importantes à l'échelle de la ville. Par contre la partie
haute est structurée par deux principales rues qui relient la Citadelleet Bab el Djdid au centre
Dès 1830, date de la colonisation française commence l'édification de "l'Alger français". Elle se traduit par des
transformations de l'ancien tissu urbain et l'apparition de grandes transformations qui vont bouleverser la vie sociale
préexistante. La première phase s'étend jusqu'à 1846, elle se limitait à l'adaptation du tissu existant. Elle portera
essentiellement sur l'élargissement des rues principales : rue BAb-Azzoun et la rue de la Marine, afin d'assurer la
communication ouverte jusqu'à la marine où se trouvaient le ravitaillement et la manutention. L'intersection de ces deux
rues fût dégagée pour aménager une grande place dont les dimensions sont calculées de façon qu'elle soit apte à recueillir
un bataillon, cette place devient rapidement le centre de " l'Alger français ", elle est consacrée à la promenade seulement
tandis que les activités commerciales qu'elle contenait, sont transférées à une autre rue nouvellement percée : rue de
Chartres (Actuelle Amar el Kama).
En outre; dans la partie basse de la ville, toutes les bâtisses ont été reconverties ou carrément démolies et reconstruites
suivant le mode des maisons de rapport, afin qu'elles puissent répondre au mode de vie des "nouveaux maîtres" de la ville.

L'intervention coloniale durant cette période s'étendait même au faubourg Bab Azzoun où une nouvelle idéologie urbaine a
été appliquée. Elle est caractérisée par la trame orthogonale en damier, gérée par l'alignement, la continuité, le classement
des voies et la délimitation des hauteurs d'immeubles. En effet en 1840, suite à la forte croissance de la population
européenne, une nouvelle ville : la ville d’Isly est créé au sud; cette direction devient la direction privilégiée pour
l'extension urbaine. Elle semble être dictée par :
• La position du port et son extension vers le sud.
• La topographie.
• L'ordre militaire.
Nous notons également l'introduction de places aménagées, en tant qu'éléments structurants de la ville.
Achèvement de la ville intra - muros (1846-1880) : La croissance d'Alger au cours de cette période a connu une diminution
de son rythme, elle devient lente mais régulière. Le tissu ancien est déchiré à nouveau par l'élaboration de nouvelles
percées : la rue Randon et la rue de la Lyre, qui ont pour but d'articuler l'ancienne Médina â la nouvelle ville Isly, ainsi la
place Bresson (Square Port Saïd) est créée. Elle constitue la charnière ou l'articulation entre les deux villes.

En 1848, l’architecte Guiauchain propose un plan d'alignement et d'agrandissement, ce plan remplace les remparts turcs
par deux boulevards : GAMBETTA et VERDUN dont la liaison se fait par le Boulevard de la Victoire, ce dernier a séparé la
citadelle de la médina. Nous noterons aussi durant cette période, la naissance d'un nouvel esprit protecteur et
préservateur après les deux visites de NAPOLEON III à Alger (1860 et 1865) ce qui a conduit l'interdiction de tout autre
percement dans l'ancien centre, ceci donnera un sens nouveau à l'urbanisation de la ville et aux opérations
d'embellissement.
Le processus de croissance de l'ancienne médina d'EI Djazair avait l'image d'un collage de plusieurs cubes fermés placés
l'un à côté de l'autre, formant ainsi un tissu compact et homogène.

L'ancienne ville présentait des limites physiques qui séparent le dedans et le dehors, l'articulation entre les deux
mondes se faisaient par cinq portes qui jouaient le rôle de seuil, donc la ville était pensée par le principe d'enclos, qui
assure en même temps l'autonomie et l'articulation des espaces à trois niveaux d'échelle : la ville, le quartier et la
maison.

Ces trois entités sont hiérarchisées et articulées par un réseau de rues étroites qui structurent la ville. Dès 1840, il y a
eu franchissement de limites par la formation d'une nouvelle ville Isly, qui est le résultat d'un dédoublement de
l'ancienne ville.

Dans cet ordre d'idées la croissance de la ville d'Alger s'est effectuée à partir d'un pôle qui est la médina dont la porte
Bab-Azzoun constituait une borne de croissance. Avec le franchissement des limites, la croissance de la ville devient
linéaire à partir du pôle défini par la porte de Bab-Azzoun, supportée par deux lignes de croissance que sont les
anciennes rues : rue de laghouat et la rue de Constantine.

En 1847 la nouvelle ville présentait deux barrières de croissance, une physique (les remparts), l'autre militaire; cela a
conduit à la densification du tissu à l'intérieur du rempart et à la construction d'une autre ville à l'extérieur, la ville de
Mustapha.
Avec la disparition de ces deux barrières, l'extension de la ville s'est faite de l'extérieur vers l'intérieur
contrairement à la Médina qui s'est développée de l'intérieur vers l'extérieur. Nous constatons donc, que la
croissance urbaine de la ville d'Alger s'est effectuée à partir d'un pôle qui est l'ancien noyau primaire, (la
Médina) en s’étendant vers le sud, sur les routes préexistantes, la direction du sud était déterminée par
plusieurs facteurs : la topographie, l'extension du port.

Ces routes, parallèles à la baie, constituent des lignes de croissance de la ville tandis que les ravins jouent le rôle
d'articulation entre la ville haute et la ville basse dans le sens perpendiculaire. Ces deux éléments définissent
trois grandes entités : Casbah, Isly et Mustapha, liées et articulées par des moments forts à l'échelle de la ville.
Ces derniers sont disposés selon une hiérarchie distante d'un module de 450, 500m permettant de définir une
trame qui correspond aux différents moments de croissance.

Ainsi nous pouvons dire qu'Alger a gardé la mémoire de son tracé territorial durant son processus de formation
et qu'elle a exploité son potentiel au maximum :
• Une porte est devenue une place.
• Un rempart est devenu un boulevard.
• Une ligne front de mer est devenue un boulevard.
La trame , primaire , secondaire….?

Le quartier de la Marine ?

Repérer les équipements : théatre , prison,


lycée …
-Les équipements publics son répartis au tours des places.
-Les places se situent le long d’un axe principale de la ville.
-Elles forment alors une séquence le long de la rue la plus importante de la ville.
-La grande place d’armes s’implante dans le quartier militaire, d’autres plus petites sont tracés d’équerre sur cette rue
qui se confond avec elle durant la traversée.
-La dimension et la forme de la place doit respecter des règles précises : son emplacement (importance, surface
d’influence) et sa fonction (militaire ou mixte).
-Dans les premiers plans d’alignement, l’église est en général située sur la place centrale. Sur les plans suivants, l’édifice
religieux est localisé sur une place secondaire. Deux raisons justifient ce choix : l’église n’anime pas suffisamment la
place centrale, l’église doit être située dans un espace calme.

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