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DANGERS DU COURANT ÉLECTRIQUE

I. PROTECTION DES ÉQUIPEMENTS

1. LES SURCHARGES
2. LES COURT-CIRCUITS
3. LES SURTENSIONS
4. LES BAISSES DE TENSION

II. PROTECTION DES PERSONNES

1. PARAMÈTRES QUI CONDITIONNENT LA GRAVITE DES


ÉLECTRISATIONS
2. LES DIFFÉRENTS TYPES D'ACCIDENTS ÉLECTRIQUES.
3. CONSÉQUENCES DU PASSAGE DU COURANT DANS L’ORGANISME
4. TENSIONS LIMITES ET COURBES DE SÉCURITÉ
5. MOYENS DE PROTECTION
6. CLASSES DE MATÉRIEL ET DEGRÉ DE PROTECTION
7. VOLUMES DE SÉCURITÉ

III. RÉGIMES DU NEUTRE

1. RÉGIME TT
2. RÉGIME TN
3. RÉGIME IT

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I. PROTECTION DES ÉQUIPEMENTS

Il existe plusieurs types de défauts dans les installations électriques

1.LES SURCHARGES

Ce défaut provient d'une charge qui appelle une puissance trop importante pour la ligne d'alimentation.
Ceci se traduit par un appel de courant tel que l'installation voit sa température augmenter au delà ses
limites normales de fonctionnement. On observe alors une usure des isolants pouvant conduire à la longue
à d'autres défauts (courts-circuits…). Ce type de défaut est bien entendu d'autant plus grave que le courant
appelé dépasse fortement les limites définies pour l'installation. En effet, les échauffements provoqués
seront alors de plus en plus importants et entraîneront une usure de plus en plus rapide des isolants.

Pour éviter les effets de ce type de défaut, il va falloir couper le courant dès que celui-ci va dépasser les
limites autorisées. Pour cela, on peut utiliser des fusibles (gG ou gI), des contacteurs avec relais
thermique ou encore des disjoncteurs (à coupure d'autant plus rapide que l'intensité est importante).

2.LES COURTS-CIRCUITS

Il s'agit de la mise en contact de deux conducteurs portés à des potentiels différents. Ceci provoque alors
une brutale augmentation du courant et donc des échauffements importants conduisant à la dégradation
des isolants (ce qui risque de provoquer d'autres courts circuits…). On peut également observer des arcs
électriques, si les conducteurs n'étaient pas strictement en contact. Pour se protéger des courts-circuits, on
pourra utiliser des fusibles (gI, gG ou aM), ou un disjoncteur magnétique (coupure plus rapide que
l’échauffement…).Exemples de court-circuit: deux fils dénudés ou deux fils dont l'isolant à été usé (par
exemple par des surcharges), contact entre phase et neutre.

3.LES SURTENSIONS

La surtension est souvent d'origine inductive. Elle peut être provoquée par des phénomènes de résonance
sur le réseau électrique, par la foudre… Une surtension importante peut provoquer un claquage des
isolants de l'installation (diélectriques), ce qui risque de provoquer des courts-circuits.

Pour éviter ce genre de défaut, on peut séparer les conducteurs portés à des niveaux de tensions différents
dans les canalisations. Dans les zones ou les installations sont à risque, on installe des parafoudres…

4.LES BAISSES DE TENSION.

Elles sont souvent provoquées par des déséquilibres dans les réseaux triphasés et elles entraînent un
mauvais fonctionnement des récepteurs (mauvais éclairage par exemple). Pour palier à ce genre de défaut,
on utilise des relais à minimum de tension.

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II. PROTECTION DES PERSONNES

1.PARAMÈTRES QUI CONDITIONNENT LA GRAVITE DES ÉLECTRISATIONS

Électrisation : accident d’origine électrique quelle que soit son origine et quelles que soient ses
conséquences.
Électrocution : électrisation ayant entraîné la mort.
Le danger dépend de quatre paramètres dont deux principaux :
- l’intensité qui traverse le corps,
- le temps de passage de cette intensité.
Il faut considérer aussi deux autres paramètres d’importance relative :
- le trajet du courant dans le corps (organes concernés) ;
- la forme et la fréquence du courant (le courant continu est reconnu comme moins dangereux à
intensité égale que le courant alternatif).
Il faut noter que l'impédance présentée par le corps humain dépendra beaucoup du parcours du courant
et de l'état d'isolation aux extrémités concernées (mains humides ou sèches ; port de chaussures isolantes
ou non…). La résistance du corps peut alors évoluer entre 1 kΩ et 5 kΩ environ. Ainsi, sous une tension
donnée, les effets d'une électrocution peuvent être plus ou moins grave (et mieux vaut présenter une
impédance élevée).

La durée d'exposition est également très importante. Des études cliniques sur les effets du courant
électrique ont permis d'établir, en fonction de la tension de contact, la durée d'exposition à la tension qui
est supportable. Ces données sont résumées dans les courbes de sécurité, fournies pour différents niveaux
de tension de contact limite. Cette dernière représente la valeur de tension supportable indéfiniment sans
danger et dépend du type de milieu considéré (bureau, chantier, piscine…), sachant que l’impédance d’un
individu dépend de l’endroit où il se trouve...

2. LES DIFFÉRENTS TYPES D'ACCIDENTS ÉLECTRIQUES

On distingue principalement deux types d'accidents électriques, les contacts directs et les contacts
indirects. Lors d'un contact direct, l'accidenté touche directement les parties actives d'un système
électrique sous tension.
En revanche, dans le cas du contact indirect, l'accidenté va entrer en contact avec des masses (parties
métalliques normalement isolées des parties sous tension du dispositif) mises accidentellement sous
tension (échelle métallique entrant en contact avec une ligne, perçage d'un mur qui se termine sur une
ligne électrique, carcasse d'une machine à laver mise sous tension à cause d'une mauvaise isolation des
conducteurs…).
CONTACT INDIRECT
CONTACT DIRECT
*PHASE –TERRE *MASSE –TERRE
*PHASE-NEUTRE
*DEUX PHASES

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Suivant la valeur du courant de défaut Id
Rn:résistance de mise à la terre du et de la résistance de la prise de terre
neutre Rm, la tension de contact Uc peut
Rm:résistance de mise à la terre des atteindre ,dans les cas défavorables des
masses valeurs élevées.
Ic:Intensité traversant le corps Uc = Rm x Id → Ic = Uc/Rc
Uc:tension de contact
Rc:Résistance totale du corps NB:dans le cas ou l’appareil n’est pas
(2000 Ω conditions défavorables) correctement raccorde a la terre, ou si le
Ic = Uc = 220 = 0, 11 A soit 110 mA conducteur de protection est coupé ,on est
Rc 2 000 ramené dans le cas du contact direct.

3.CONSÉQUENCES DU PASSAGE DU COURANT DANS L’ORGANISME

Le danger est d'autant plus important que le courant et la durée de passage de ce courant dans le corps
humain sont importants.
Il existe deux autres paramètres qui sont:le trajet du courant et la fréquence du courant
La norme CEI 479 donne les courbes de temps en fonction des intensités traversant
le corps humain et fixe les zones dangereuses et non dangereuses.

4.TENSIONS LIMITES ET COURBES DE SÉCURITÉ

En considérant une résistance moyenne de 5000 Ω (conditions sèches) et l'intensité dite " de non
lâcher " (10 mA soit 0,01 A), la tension est dangereuse à partir de :
U = R x I = 5000 x 0,01 = 50 V
Cette tension est appelée tension limite (UL en conditions sèches )

Tension Valeur en Valeur en


limite UL alternatif continu Exemples d'utilisation
U1 50 V 120 V Locaux d'habitation, bureaux,
locaux non mouillés
U2 25 V 50 V Locaux mouillés,
chantiers extérieurs secs
U3 12 V 25 V Piscines, volume dans salle de
bain

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5. MOYENS DE PROTECTION DES PERSONNES
Isolation : Quand c'est possible, on cherchera à mettre les parties actives hors de portée (boîtiers de
protections, lignes aériennes ou enterrées…). Sinon, on doit veiller à assurer une isolation rigoureuse des
conducteurs sous tension.
Très Basse Tension de Sécurité: Dans les zones à risques, on utilise la très basse tension de sécurité
(TBTS).exemples
Tension alternative Tension continue
50 VCA 120 VCC habitations, bureaux…
25 VCA 50 VCC chantiers, locaux humides…
12 VCA 25 VCC piscines, salles d'eau…
Disjoncteur différentiel : Dans certains cas, on peut également utiliser un disjoncteur différentiel à
courant résiduel (DDR) de haute sensibilité (10 à 30 mA).
Consignation :Avant toute intervention sur une partie de l'installation, il convient de la consigner.
La consignation s'effectue en plusieurs étapes:
1. Séparer l'ouvrage des sources de tension (ouvrir sectionneur, disjoncteur, interrupteur).
2. Condamner les organes de séparation en position ouverte (cadenas et pancarte).
3. Identifier l'ouvrage (au moyen du schéma).
4. Vérifier l'absence de tension sur chacun des conducteurs V.A.T (au moyen d'un contrôleur).
Délimiter et signaler la zone de travail et se protéger contre les pièces voisines restées sous tension.
Équipement de protection individuelle :
1. Casque et écran facial (protéger des risques au niveau de la tête et des yeux).
2. Gants isolant (protège des contacts directs).
3. Bottes isolantes.
4. Combinaison.

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6) CLASSES DE MATÉRIEL (NFC 20-030)/ DEGRÉS DE PROTECTION (NF C15-100)

Classes Caractéristiques Emploi Symbole

-isolation principale
0 -pas de possibilité de relier les Utilisation aujourd'hui interdite. Pas de symbole
masses entre elles ou à la terre

-isolation principale Utilisation possible sur les lieux


I -masses reliées entre elles et à la de travail pour les machines
terre fixes.

-isolation renforcée (ou double Utilisation possible sur les lieux


II isolation) de travail pour les machines non
- masses non reliées à la terre fixes.

-alimentation en très basse tension


de sécurité (TBTS) ou de
Obligatoire sur les appareils et indication de la
protection
III portatifs, non fixes en milieu tension nominale
-masses non reliées à la terre
confiné humide ou mouillé. (maximale)
alimentation sécurisée
(transformateur de sécurité)

7) VOLUMES DE SÉCURITÉ

Volume cylindrique délimité par des génératrices verticales menées autour d'un appareil sanitaire de
salle de bains (baignoire ou receveur de douche). Dans la réglementation actuelle, il comprend :

Volume 0 (intérieur de l'appareil sanitaire) : Tout matériel électrique (sèche-cheveux, rasoir,


téléphone portable, etc.) est interdit

volume 1 Dans le volume de la baignoire prolongé jusqu'à 2,25 m de hauteur (c'est le volume
enveloppe), l'installation de lampes ou prises est interdite. Les seules exceptions admises sont les
appareils alimentés en très basse tension de sécurité 12 V

volume 2 (extérieur de l'appareil sanitaire): large de 60 cm et périphérique à la baignoire,


l'installation de luminaires protégés mécaniquement est admise.
Pour ce volume, tous les matériels tels qu'appareils de chauffage électrique ou appareils d'éclairage
doivent être de classe II, porter la marque NF et être protégés contre la pluie (seules sont admises
les prises "rasoirs" équipées d'un transformateur de séparation).

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Volume 3 ou volume extérieur (au-delà des 60 cm) Pour ce dernier volume, sont admis les
appareillages électriques et les matériels électriques de classe I, les prises de courant de type 2P + T
et les boîtes de connexion. Ils doivent porter la marque NF et être protégés contre les chutes
verticales de gouttes d'eau (ou IPX 1).

NB: Enfin, quand ils ne peuvent être placés ailleurs, les chauffe-eau électriques sont admis dans les
volumes 1 et 2.Ils doivents être fixés le plus haut possible et protégé par un DDR

Dans le reste de la salle de bains, il est possible d'installer des prises, interrupteurs ou appareils
fixes, s'ils sont protégés contre les projections d'eau.

Exercices
1.Indiquez le numéro de zone dans laquelle on se trouve pour les différents cas cités dans le tableau.

Courant traversant Durée de passage Zone


le corps du courant
1 0,3 A 50 ms
2 0,2 mA 7s
3 400 mA 1s
4 0,6 A 0,1 s
5 7 mA 5s

Classification des tensions :

DOMAINE DE TENSION COURANT ALTERNATIF COURANT CONTINU

TBT U ≤ 50 V U ≤ 120 V

BTA 50 < U ≤ 500 V 120 < U ≤ 750V

BTB 500 < U ≤ 1000V 750 < U ≤ 1500V

HTA 1000< U ≤ 50kV 1500 < U ≤ 75 kV

HTB U > 50kV U > 75 kV

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III. LES RÉGIMES DE NEUTRE
La norme C15-100 définit trois régimes de neutre caractérisés par deux lettres.
La première définit la relation entre le neutre de l'alimentation et la terre. T signifie que ce point est relié
directement à la terre (liaison très basse impédance) alors qu'un I signifie qu'il est isolé (liaison par une
forte impédance).
La seconde permet de préciser la relation entre les masses de l'installation et la terre. Un T signifie, là
encore, une liaison directe (basse impédance) alors qu'un N signifie que les masses sont reliées au neutre
de l'installation. Les types de connexion rencontrés sont TT, TN et IT.

1.RÉGIME TT

L1
L2
T T L3
Neutre
à la terre
Prise de Prise de
Masse
terre du terre des
à la terre
neutre masses

Ce système est employé pour la distribution d'énergie par le réseau basse tension. On rappelle que le
neutre de la source est mis à la terre ainsi que l'ensemble des masses de l'installation (masses reliées entre
elles et mises à la terre). Ce type d'installation est recommandé ou imposé pour les bâtiments alimentés
par le réseau public

Considérons un système où le neutre de la source est relié à la terre (via une résistance Rn suffisamment
faible) et où les masses de l'installation sont reliées entre elles et envoyées à la terre via une résistance
Rm suffisamment faible. On considère que le défaut (liaison entre le phase et la carcasse) peut être
modélisé par une résistance Rd (forcément très faible…).
Une partie du courant arrivant par la phase ne revient pas par le neutre mais passe à la terre via Rm. Ce
courant est appelé courant de défaut. Le disjoncteur différentiel va couper si ce courant de défaut est
supérieur à sa sensibilité. On a intérêt à avoir Rm le plus faible possible afin que le défaut soit détecté. Le
courant de défaut vaut alors :

Supposons que la tension Us de la source soit celle du réseau (230V environ), que Rm = 20Ω, Rn = 10 Ω
et que Rd ≈ 0Ω (défaut franc). On a alors Id = 7,7A soit une tension Ud=Rm.Id de 154 V (risque mortel
compte tenu de l'impédance moyenne d'un être humain voisine de 5000Ω).
Un défaut dans une structure TT provoque donc une élévation dangereuse du potentiel des masses dont
l'isolation est défectueuse. Pour assurer la protection des individus, on doit installer un disjoncteur
différentiel dont la sensibilité doit être inférieure au courant I∆n défini par: I∆n = UL/Rm où UL est la
tension de sécurité (50V ou 25V). Ainsi, s'il y a un défaut (départ d'un courant vers la terre), le potentiel
des masses ne devra pas s'élever au delà d'un seuil de tension assurant la sécurité de l'utilisateur.
rq: on constate que le dispositif de protection doit être dimensionné en fonction de la qualité de la mise à
la terre des masses (valeur de la résistance de liaison). Dans le cas d'une mise à la terre parfaite
(Rm = 0Ω), la protection ne serait plus nécessaire…C'est hélas impossible, d'où l'obligation d'une
protection différentielle en tête d'une installation de type TT.

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2. RÉGIME TN

L1
L2
T N L3
Point neutre
PE
connecté
à la terre
Prise de
Masses terre du
connectée neutre
au neutre

Dans ce type d'installation, les masses des appareils sont reliées au neutre de la source, lui-même relié à la
terre. L'avantage de ce système est d'assurer une protection des personnes avec les dispositifs existants de
protection contre les courts-circuits sans que l'on ait à ajouter de dispositif de protection supplémentaire
(différentiel ou autre). On distingue deux types de système TN. Le système TNC correspond au cas où la
liaison neutre-masses est assurée par un seul conducteur. En revanche, dans le cas du système TNS on a
deux conducteurs séparés, l'un assurant la liaison entre le neutre et les masses, l'autre apportant un point
neutre (ce fil peut éventuellement être coupé).
Régime TN.C Régime TN.S
L1 L1
L2 L2
L3 L3
PEN N
PE

Dans le cas d'un défaut sur un système de type TNC, on est ramené au schéma électrique ci-dessous:
L'existence d'un défaut conduit à une situation proche du court-circuit phase-neutre. Ce sont alors les
dispositifs de protection contre les courts circuits (disjoncteurs ou fusibles) qui devront assurer la
protection des utilisateurs. Pour cela, on devra les dimensionner de façon particulière (norme NF C 15-
100). A titre d'exemple, pour un système TN, pour différentes valeurs de U0, tension entre phase et terre,
la norme impose les temps de coupure suivants:
Temps de coupure (s)

U0 (V) UL=25 V UL=50 V

127 0,35 0,8

220 0,2 0,4

380 0,05 0,2

Les contraintes imposées par la norme, on été définies en se référant aux courbes de sécurité. Ces courbes
indiquent la tension de contact Uc supportable pour une durée donnée. Elles sont différentes suivant la
tension de sécurité UL imposée pour le lieu à protéger (UL est la tension supportable indéfiniment sans
danger et dépend de la nature du lieu à sécuriser, notamment en ce qui concerne l'humidité). Ces courbes
résultent d'études médicales sur la dangerosité des courants sur le corps humain. Dans le cas qui nous
intéresse, il s'agit des courbes en régime alternatif .
Pour assurer au mieux la sécurité, il faudra calculer le courant de défaut et la tension de contact.

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3. RÉGIME IT

L1
L2
Neutre
I T L3
Isolé de
la terre

Masses
connectée
à la Terre
Ce régime permet d'assurer une protection des personnes sans qu'il y ait coupure (meilleure continuité de
service). On le retrouve dans le cas d'installations disposant d'un transformateur privé. Le neutre de la
source est isolé de la terre (impédance importante entre neutre et terre) et les masses des appareils sont
reliées à la terre. Lorsque le premier défaut survient, il n'est pas nécessaire d'assurer la coupure de
l'installation. Mais si un autre défaut survient, les tensions de contact deviennent très dangereuses. En
effet, supposons qu'il existe un et un seul défaut dans l'installation entraînant un contact électrique entre
une phase et la terre comme ceci est présenté sur la figure suivante:

Supposons que Z = 50 kΩ, que le défaut soit franc (résistance nulle), que le fil de connexion de la masse
à la carcasse des appareils représente une résistance R = 10 Ω et que la tension de phase soit de 230V.
Alors le courant de défaut serait Id = 230/(50000+10) = 4,6mA. Le potentiel de la masse défectueuse
serait porté à V = R.Id = 46 mV par rapport à la terre, ce qui est sans danger compte tenu de la résistance
équivalente présentée par un être humain.
En revanche, si un deuxième défaut vient s'ajouter au premier, le circuit devient très dangereux, car on
peut cette fois définir une boucle qui ne passe pas par l'impédance d'isolation Z mais par deux phases ce
qui conduit à avoir lesdeux phases presque en court circuit (ou plutôt débitant sur une impédance très
faible). La différence de potentiel entre les deux masses est alors très dangereuse (presque la différence de
deux phases). Dans ce cas, le circuit du second défaut doit être déconnecté immédiatement à l'apparition
de ce dernier.

Pour assurer une bonne protection, il faut s'assurer de la présence du premier défaut (mais la coupure n'est
pas encore impérative). Pour cela, on utilise un contrôleur permanent d'isolement.
Lors de l'apparition du second défaut, il faut impérativement couper et on distingue deux cas:
- si les masses sont reliées indépendamment ou par groupe à la terre, ce sont les dispositifs de
protection différentiels qui vont assurer la coupure (des courants partent à la terre…).
- si les masses sont interconnectées (cas de la figure), ce sont les protections contre les surintensités
(fusibles, disjoncteurs) qui assureront la coupure.
rq: le contrôleur permanent d'isolement est un dispositif constitué d'un générateur imposant une tension
entre le réseau et la terre. Le courant de fuite mesuré par l'appareil indique alors le niveau d'isolement. Il
va informer l'utilisateur par l'intermédiaire d'un signal sonore par exemple.

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4. CONDITIONS DE PROTECTION EN RÉGIME TT-TN - IT

La protection est effectuée par dispositif différentiel, magnétique ou thermique (disjoncteur ou


fusible).
TT : Le déclenchement se produit au premier défaut d’isolement. Protection par disjoncteur différentiel
TN : Le déclenchement se produit au premier défaut d’isolement. C’est un court-circuit entre phase et
neutre ; La protection est assurée par un disjoncteur magnétothermique ou des fusibles
IT : Le déclenchement se produit au deuxième défaut d’isolement. C’est un court-circuit entre phases ; La
protection est assurée par un disjoncteur magnétothermique ou des fusibles.
Cas des masses séparées en IT :
Dans le cas d’un défaut double, si les masses sont séparées, on se retrouve dans la situation du
régime TT.
Il faut alors installer une protection différentielle à courant résiduel de défaut en tête de chaque
groupe de masse relié à une prise de terre distinct.
La sensibilité doit être adaptée à la résistance de la prise de terre ; on applique la relation :
Ra < UL / I∆n

En régime IT et TN , le courant n’est limité que par l’impédance des câbles.

5. PROTECTION PAR DISJONCTEUR MAGNÉTOTHERMIQUE

La comparaison des courbes de fonctionnement d’un disjoncteur et des courbes de sécurité montre
qu’un disjoncteur assure la protection des personnes dans un schéma TN, à condition que le courant de
défaut soit supérieur au courant de fonctionnement du déclencheur magnétique.
Id > Imag
t (s) t (s)

c o u rb e d e d é c le n c h e m e n t
c o u rb e d e s é c u rité d ’u n d is jo n c te u r
5s t = f(I)
t = f ( U c )
t1

tc

0 U L U c U c 0 Id I

Remarque : Dans le cas d’une protection par disjoncteur, si Id > Imag le temps de coupure td est
toujours inférieur à t1, pour toutes valeurs de Uc et de UL.

6.PROTECTION PAR FUSIBLE

La comparaison des courbes d’un fusible et des courbes de sécurité montre qu’un fusible assure la
protection des personnes dans un schéma TN, à condition que le défaut soit supérieur au courant assurant
la fusion If du fusible dans le temps t1 prescrit par la courbe de sécurité.

Remarque : La protection des personnes repose essentiellement sur les conditions de


fonctionnement des protections du réseau en présence d’un défaut d’isolement. Il faut impérativement :

- Prendre toutes les dispositions pour faciliter l’établissement d’un courant de défaut élevé ; le
conducteur PE ou PEN fait partie du même câble que les conducteurs actifs.
- La réalisation des liaisons équipotentielles diminue l’impédance de la boucle de défaut

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2.Les dispositifs de protection.

Principe des protections

La détection des défauts peut être liée:


– à un effet thermique comme la fusion d'un fusible ou la rupture d'un contact d'un bilame
(ferronickel/invar).
– - à un effet magnétique: une surintensité provoque la fermeture d'un circuit magnétique ce qui entraîne
l'ouverture d'un contact.
La détection permet, par la même occasion, l'élimination des défauts.

Arc électrique

La séparation de deux pièces sous tension lors d'une coupure de courant entraîne l'apparition d'un arc
électrique. Pour réellement interrompre le courant, il va falloir couper cet arc. Plusieurs systèmes sont
utilisés:
– Le soufflage de l'arc (air ou magnétique)
– La coupure dans l'huile
– La coupure dans du gaz SF6
– Le fractionnement de l'arc
– La coupure par rupture brusque
– La coupure dans le sable

3. Grandeurs caractéristiques des appareils électriques.

Les dispositifs de protection que nous allons détailler permettent d'éviter les effets néfastes des
surintensités ou des surtensions. Pour choisir le niveau de protection (fonction de l'appareil à protéger), on
se base notamment sur les caractéristiques suivantes :
- courant nominal (courant assigné): valeur de l'intensité que peut supporter l'appareil de protection en
fonctionnement normal.
- tension nominale : tension maximale de fonctionnement normal du dispositif.
- pouvoir de coupure : courant maximal pouvant être coupé sous tension nominale.
- tension d'isolement : tension qui peut être supportée sans détérioration des isolants.
- tension assignée de tenue aux chocs électriques : tension supportable par un appareil lors d'une
surtension (foudre, mise sous tension…).
– Durée de vie : nombre de cycles de fonctionnement que peut réaliser le dispositif de protection.

I.2.3. Les fusibles.


Le fusible est un appareil de connexion permettant d'ouvrir un circuit par fusion d'un élément calibré.
Les éléments fusibles peuvent se présenter sous forme de cartouches cylindriques ou de cartouches à
couteau
• On distingue plusieurs classes de fusibles:
- classe gI et gG : protègent contre les surcharges et les courts circuits (usage général).
- classe aM : fusibles d'accompagnement moteur qui protègent contre les courts-circuits
• Il faut noter qu'en plus des grandeurs nominales de fonctionnement, il est nécessaire de considérer la
durée séparant l'instant d'instauration du courant dangereux et la fusion de l'élément fusible. C'est
pourquoi on définit la courbe de fusion donnant le délai de fusion en fonction du courant traversant le
fusible.

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Conducteur Sable de silice
calibré Corps ( extinction arc)

Embouts
conducteurs

I.2.4. Les sectionneurs.

Un sectionneur est un appareil mécanique de connexion permettant de fermer ou d'ouvrir un circuit pour
mettre une installation électrique hors tension. L'ouverture doit se faire à courant nul ou suffisamment
faible et la fermeture ne doit pas se faire avec un fort appel de courant. Contrairement au cas précédent, le
fonctionnement est imposé par un élément extérieur (observateur ou commande), sauf dans le cas des
sectionneurs à fusible, si le fusible entre en action. Pour l'usage domestique, la présence d'un sectionneur
est obligatoire en tête de circuit (sectionneurs à fusible avec coupure du neutre).

I.2.5. Les disjoncteurs.


Le disjoncteur est un appareil mécanique permettant l'établissement ou la coupure d'un courant lors du
fonctionnement normal d'un circuit. Il peut aussi interrompre le courant lors de courts-circuits.
Dans un tel dispositif, on associe un système permettant manuellement l'ouverture et la fermeture du
circuit à des éléments assurant une protection contre les surcharges et les courts circuits. La protection
contre les surcharges sera assurée par détecteur thermique (élément bilame) alors que la protection contre
les courts circuits sera assurée par un déclencheur électromagnétique (Cf I.2.1.).
Pour caractériser un disjoncteur, on se réfère à la courbe de déclenchement représentant le délai de
coupure en fonction de l'intensité à couper. Elle comporte deux zones correspondant au fonctionnement
du relais thermique et du relais magnétique.

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I.2.6. Les parafoudres.
Le principe du parafoudre consiste à assurer un lien entre les conducteurs actifs et la terre au moment de
la surtension provoquée par la décharge. L'impédance présentée par le parafoudre doit être très faible lors
de la surtension et élevée lors du fonctionnement normal. Son comportement est celui d'une varistance
(impédance variable en fonction de la tension).

II.3. Principe du disjoncteur différentiel.


Ce disjoncteur comporte un circuit magnétique torique sur lequel on bobine la (ou les) phase (s) et le
neutre. En l'absence de courant de fuite, les flux produits par chacun des bobinages se compensent. Le
flux global dans le circuit magnétique est alors nul. En cas de défaut, l'apparition d'un courant de défaut
provoque l'apparition d'un flux dans le circuit. Ce dernier est détecté par l'intermédiaire d'un bobinage
enroulé sur le tore relié à un électro-aimant qui provoque l'ouverture du circuit.
On distingue les disjoncteurs de moyenne sensibilité (1A à 100 mA) des disjoncteurs de haute
sensibilité (30 mA à 6 mA).
Les normes exigent que toutes les installations alimentées par EDF doivent être protégées par un
disjoncteur différentiel placé en tête de l'installation. Pour éviter que l'ensemble de l'installation ne soit
coupé en cas défaut, on peut installer d'autres disjoncteurs différentiels de haute sensibilité sur les
différentes parties de l'installation.
rq: ce type de dispositif existe aussi en triphasé (cette fois ce sera la somme des flux résultants de
chacune des phases qui devra s'annuler).

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