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à LA UNE sommaire

à la une

4 Présentation de la Filière Fruitière

6 Le FIRCA et la Filière Fruitière


La filière du Progrès 10 Interview avec les Représentants (OBAMCI)
12 Interview avec les Représentants (OCAB)

Directeur de publication dossier


Dr Pierre Ackah ANGNIMAN
15 L’importance des innovations dans le développement
Redacteur en chef agricole
ATSIN YAO Léon
ppaao /waapp
Secrétaire de rédaction
Serge Aimé N’DA 19 CNS-Plantain
Comité de lecture 21 Suivi des activités du WAAPP 1.C
ATSIN YAO Léon
LORNG Jean Paul 23 Rencontre d’échange à Niablé
KOUAME Joseph
N’DIAYE Oumar
AYEMOU Edmond
OUYA Adolphe
ACTUALITés
Collaborateurs
GAGNIE épse TRA BI Isabelle 25 La filière Cacao
NANDO Florence 28 La filière Anacarde
KOUASSI N’DA Kouamé
TIMI K. Serge 30 La filière Coton
BONI M. Sylvie
32 Cérémonie de présentation des voeux au Ministre de
KRA Emma
l’Agriculture et décoration de certains Administrateurs
et Agents du FIRCA
Contacts
Tél. : (225) 22 52 81 81 35 SIA 2014
Fax : (225) 22 52 81 87
Email : firca@firca.ci 38 Les filières Hevéa et Palmier à Huile
Site web : www.firca.ci
FOCUS
01 BP 3726 Abidjan 01
Cocody, 2 Plateaux, 7eme tranche 45 Le programme d’urgence de lutte contre la maladie
du Swolen Shoot
Dépot légal N° 8270
du 1er Août 2007
METIER
Tirage
2 000 exemplaires 42 Le saigneur d’hévéa

2 1ér trimestre 2014


éditorial Le Mot du Directeur Exécutif

Ce n’est pas la force qui accomplit les grandes choses,


c’est la persévérance.

Les Filières Fruitières représentent pour l’agriculture ivoirienne, une opportunité de


diversification, de modernisation et de dynamisation. En effet, la production et la com-
mercialisation de la mangue, de la banane et de l’ananas, notamment vers l’Europe,
a entrainé la réalisation d’investissements et d’aménagements agricoles, la profes-
sionnalisation des acteurs agricoles et de métiers connexes et le développement des
activités de conditionnement. L’ananas et la banane dessert représentent des spécu-
lations phares pour les régions du sud, tandis que la mangue constitue, à l’égard de
l’anacarde et du coton, une opportunité de développent économique et social des
régions nord de la Côte d’Ivoire.

Le FIRCA a perçu les enjeux et les défis qui se présentent aux Filières Fruitières. C’est
pourquoi, dès 2007, il a entamé l’exécution des activités avec les Filières Fruitières.
Les actions initiées avec ces filières devraient contribuer à l’amélioration de la qua-
lité des productions pour une meilleure implantation dans les marchés existants et la
conquête de nouveaux débouchés.

Au regard de l’engouement suscité et de la participation massive des acteurs, nous


pouvons affirmer que les voies que nous avons tracées sont conformes aux aspirations
profondes des acteurs des Filières Fruitières.

Cependant, beaucoup d’efforts restent à fournir pour atteindre les résultats ambitieux
que l’ensemble des acteurs attend de ses vœux.

Ces efforts sont techniques, avec la réalisation des projets relatifs à la sécurité sani-
taire des produits exportés et à la mise au point de produits transformés. Ces efforts
sont aussi commerciaux, avec la consolidation des marchés existants et le développe-
ment de nouveaux marchés. Ces efforts sont enfin financiers, avec la mobilisation de
ressources plus importantes pour le financement des programmes élaborés de façon
participative et consensuelle.

Face à l’importance des enjeux et des challenges qui attendent les Filières Fruitières,
la solidarité et la cohésion des acteurs s’avèrent indispensables, car, « comme une
seule personne ne peut construire un village, un seul doigt ne peut soulever le bâton »

Le FIRCA, pour sa part, apportera sa contribution aux réflexions et surtout aux actions
pertinentes de développement des Filières Fruitières. La récompense de nos efforts
conjugués sera l’amélioration quantitative et qualitative des exportations, la valorisa-
tion des produits et sous-produits de la mangue, de l’ananas et de la banane (pour
ne citer que ceux-là), avec comme corollaire, l’augmentation sensible des revenus des
producteurs et exportateurs.

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à LA UNE
Les Filières Fruitières

présentation des filièreS fruitièreS


Les Filières Fruitières jouent un rôle important dans l’agriculture, avec l’’ananas, la banane et
la mangue qui occupent une place de choix dans l’économie ivoirienne. Ces trois spéculataions
ont contribué au développement des industries d’amont (engrais, emballage), procurant des
emplois à plus de 35 000 personnes et se plaçant au 5ème rang des pourvoyeurs de devises. Ces
productions génèrent 140 à 150 milliards de F CFA de chiffres d’affaires et 10 à 12 milliards de
F CFA au titre de la fiscalité directe et indirecte.

Les défis futurs pour les producteurs sont d’améliorer qui assurent 50 % des exportations.
rapidement le niveau de leur technicité, afin:
Cependant, depuis quelques années, la Filière Ananas tra-
md’augmenter la qualité globale des mangues
md’améliorer les rendements et la productivité des verse des moments difficiles. Déjà éprouvée par la crise so-
vergers par la maîtrise de la culture et des différents cio politique du pays, la filière est confrontée à d’énormes
ravageurs et parasites. problèmes tels que la baisse du prix d’achat des fruits, le
mde baisser le coût de production. manque de financement des exploitations, l’augmentation
du coût du fret et des facteurs de production etc.
La Filière Banane est représentée par deux organisa-
tions professionnelles : l’Organisation Centrale des De 200 000 tonnes en 2001 à environ 35 000 tonnes en
Producteurs Exportateurs d’Ananas et de Banane 2012, la production de l’ananas est en constante régres-
(OCAB) et l’Organisation des Producteurs-Expor- sion depuis 2001 à cause de l’apparition de nouvelles
tateurs de Bananes, Ananas, de Mangues et autres variétés développées par les pays latino-américains.
Fruits de Côte d’Ivoire (OBAM-CI). La variété d’ananas Cayenne lisse traditionnellement et
majoritairement exportée par la Côte d’Ivoire subit des
A) PRESENTATION DES FILIERES FRUITIERES revers face aux variétés latino-américaines ayant plus de
côte auprès des consommateurs européens. Aujourd’hui,
Filière Ananas la filière doit faire face à la chute de sa production et à la
Constituant une source de diversification intéressante des perte de ses parts de marché en Europe.
exportations agricoles, le Gouvernement ivoirien a donné Zones de production
une impulsion à cette culture à travers divers plans d’aide Les zones traditionnelles de production de l’ananas sont :
au cours des années 70, au point où, l’origine Côte Bonoua, Dabou et Tiassalé
d’Ivoire représentait, en 1986, avec 175.000 tonnes, 97
% du marché européen. Les exportations

L’ananas occupe entre 15 000 et 16 000 ha dont 5 000 Les exportations représentent, en 2013, environ 30 000
ha récoltés annuellement. Il est produit par environs 2500 tonnes. Elles sont essentiellement destinées au marché euro-
petits planteurs généralement affiliés à des structures coo- péen.
pératives et par quelques grosses plantations industrielles

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à LA UNE Les Filières Fruitières

Filière Banane l’OCAB. Fer de lance de la diversification fruitière de notre


pays, la mangue avec plus de 20 000 hectares de vergers
De 10.000 hectares en 1977, la bananeraie ivoirienne et plus de 150 000 tonnes de mangues récoltées en
couvre aujourd’hui une superficie de 5.500 ha, avec une moyenne chaque année toutes variétés confondues, tient
production annuelle de 250 000 tonnes en moyenne, et aujourd’hui une place importante dans le développement
assure 8 300 emplois directs et indirects. La production économique de la région du Nord du pays, jusqu’à présent
bananière représente 5% du PIB agricole et se caractérise axé essentiellement sur la culture du coton. La production de
par la présence d’opérateurs assez hétérogènes, allant mangue principalement destinée à la consommation locale
du petit planteur (5-20 ha), suivant un itinéraire technique jusque dans les années 80, est aujourd’hui résolument
sommaire, à l’exploitation la plus moderne appliquant les tournée vers l’ exportation qui représentent environ 10%
techniques de production et de gestion aux normes des de la production nationale.
multinationales latino-américaines, en passant par l’exploi- Chaque année, environ 10.000 tonnes de mangue sont
tation de taille moyenne (environ 100 ha) plus ou moins exploitées essentielement vers le marché européen.
modernisée.
Zones de production
L’Union Européenne est le principal marché des bananes La mangue se retrouve sur toute l’étendue du territoire.
ivoiriennes avec une part des exportations égale à 80 %. Mais les mangues destinées à l’exportation sont produites
Toutefois, à l’intérieur de l’UE, la Belgique, la Hollande et principalement dans la moitié Nord du pays dans les
l’ Allemagne sont devenues des destinations préférentielles régions de Korhogo, Sinématiali, Ferkessédougou,
de la banane ivoirienne avec la France et le Royaume Uni. Boundiali, Tengréla et Odienné.
Une part est exportée dans la sous région ouest africaine,
représentent 15 à 20% de la production (principalement le Les régions de Bouaké, Yamoussoukro et Toumodi, ne
Sénégal) et des tentatives sont faites en direction du mar- font pas l’exportation de mangues. Un grand nombre de
ché Libyen. vergers y ont été toutefois créés, souvent au départ dans
l’optique de faire aussi de l’exportation. Les vergers mis en
Zones de production place font toutefois l’objet d’un important commerce local.

Les zones de production de la banane sont : Azaguié, Korhogo, Ferké et Sinématiali, qui abritent les plus
Agboville, Aboisso, Abengourou et Tiassalé importants centres de conditionnement, sont aussi les 3
principales zones de production de la quasi-totalité des
Filière Mangue mangues exportées.
Troisième fruit exporté par la Côte d’Ivoire après l’ananas
et la banane, la mangue est la dernière venue au sein de

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à LA UNE Les Filières Fruitières

LE FIRCA ET LES FILIèRES FRUITèreS

Mobilisation des ressources pour le finance-


ment des projets Filière Banane
Recherche Appliquée
La recherche de financement et la mobilisation de res-
sources pour la mise en œuvre des projets constituent des Monitoring cercosporiose du bananier
activités importantes du FIRCA. Le monitoring cercosporiose consiste à suivre la sensibilité
des champignons responsables des cercosporiose vis-à-vis
En application des dispositions de l’accord conclu depuis des fongicides utilisés dans la bananeraie ivoirienne. Le
le 30 avril 2004 entre le FIRCA et la Filière Ananas Ba- but de ce projet est de contrôler efficacement la cercospo-
nane Mangue au titre des cotisations professionnelles, les riose du bananier sur l’ensemble des zones de production
Filières Fruitières ont mobilisé la somme de 597.700.275 de banane dessert.
FCFA au 30 juin 2013 dont 474.980.370 FCFA pro- Les analyses monitoring cercosporiose ont conduit à la
viennent de la Filière Banane, 110.833.334 FCFA pro- mise en évidence de souches résistantes de cercosporiose
viennent de la Filière Ananas et 11.886.571 FCFA de la à certains fongicides utilisés en plantation. Des stratégies
Filière Mangue. d’alternance des différentes familles de fongicides ont été
proposées aux producteurs de banane dessert en fonction
Les différents guichets créés pour la gestion des fonds des- des zones de production.
tinés au financement des programmes de la Filière ont été
approvisionnés comme suit: Incidence du nématode pratylenchus coffeae et lutte bio-
logique contre le charançon noir en culture de banane
• GUICHET 1 : Recherche appliquée : 297.067.158 FCFA dessert
• GUICHET Il : Conseil & Formation : 121 323 039 FCFA L’objectif principal de ce projet est d’évaluer l’incidence du
•GUICHETIII : Appui aux OPA : 107.586.050 FCFA nématode pratylenchus coffeae en cultutre de banane et
de lutter biologiquement contre le charançon noir du bana-
Quelques projets essentiels mis en œuvre pour le nier Cosmopolites sordidus avec le champignon Beauveria
compte des Filières Fruitières bassiana.
Cette étude a permis de (i) mettre en évidence de la pré-
De 2005 à 2012, le FIRCA en accord avec les acteurs des
sence du nématode pratylenchus coffeae dans les zones
Filières Fruitières a financé plusieurs projets se répartissant
de production de la banane dessert, (ii) l’effet dépressif de
comme suit :
de la presence de cet nématode sur la production et (iii)
Filière Ananas identifier une souche locale du champignon pathogène
très efficace sur le charançon noir du bananier
Appui aux OPA
Appui à la production de plants d’ananas variété MD2 Elaboration d’un guide de prévision de production de la
Un appui financier a été apporté à l’OCAB a travers le banane dessert
Centre Interprofessionnel Fruits et Légumes (CIFEL) pour Un guide de prévision de production simple, bien illustré
la production de plus de 3 millions de plants d’ananas et adapté au niveau de compréhension des techniciens de
de la variété MD2 (Variété exportée par les pays Latino- récolte a été élaboré. Ce guide permet aux plantations de
américains). banane de prévoir la production à court, à moyen et à
Les plants produits ont été cédés à un prix subventionné long terme.
aux producteurs d’ananas.
Inventaire des maladies et parasites du bananier
Etudes L’inventaire des maladies et parasites du bananier a pour
Elaboration d’un répertoire de technologies et de procé- but de faire (i) la description actualisée des maladies et des
dés de transformation de l’ananas. parasites de la bananeraie ivoirienne, (ii) la détermination
L’objectif de ce projet est de mettre à la disposition des de l’importance des maladies et des parasites par zone
opérateurs de la Filière Ananas, un répertoire de techno- de production et (iii) l’établissement de la carte sanitaire.
logies et procédés de transformation de l’ananas.
500 exemplaires du répertoire de technologies et de pro-
cédés de transformation de l’ananas ont été diffusés. Cette étude a permis de :

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à LA UNE Les Filières Fruitières

• elaboer la carte sanitaire de la bananeraie ivoirienne tion des pesticides et (ii) à se conformer à la réglementation
du marché européen en matière d’utilisation des pesticides.
• connaitre les maladies et parasites en fonction des
120 techniciens phytosanitaires des plantations de ba-
zones de production
nane dessert ont été formés à une meilleure connaissance
• determiner l’importance des maladies et des parasites et à la bonne maîtrise des normes de traitement ainsi
par zone de production que les effets néfastes des pesticides sur les utilisateurs,
l’environnement et le consommateur
Incidence des mouches des fruits sur la banane dessert
Le but de ce projet est d’avoir une meilleure connaissance
Filière Mangue
de l’incidence des mouches des fruits en culture de ba-
Recherche Appliquée
nane dessert dans chaque zone de production
Tests pour l’homologation de cinq pesticides en culture de
L’importance de la menace des mouches des fruits sur la
mangue en Côte d’Ivoire.
culture de la banane dessert a été évaluée.
Le but de ce projet est de mettre à la disposition des
Le catalogue des mouches identifiées dans la bananeraie producteurs de la Filière Mangue des pesticides efficaces
ivoirienne a été réalisé. pour lutter contre les maladies et les parasites du man-
Formations guier.
Quatre (4) molécules efficaces contre les ennemis de la
Formation des producteurs de banane dessert à la mé- mangue dont 2 insecticides (Proteus 170O’TEQ et Pyrical
thode de lutte sur avertissement contre le charançon noir 480 EC) et 2 fongicides (Mirage 480 EC et Callomil plus
Formation de mise à niveau des techniciens des planta- 72 WP) ont été homologués et mis à la disposition des
tions de banane dessert à la méthode de lutte contre la producteurs de mangue depuis octobre 2010.
cercosporiose sur avertissement biologique
Ces deux projets ci-dessus mentionnés avaient pour objec- Appui aux OPA
tifs d’apprendre aux producteurs de banane les methodes
de lutte sur avertissement contre la cercosporiose et le cha- Appui à l’organisation des producteurs de mangues en coopé-
rançon noir du bananier. ratives
Plus de 80 techniciens des plantations de banane dessert Le projet a pour objectif général de susciter l’émergence de coo-
ont été formés à une meilleure connaissance des méthodes pératives de producteurs de mangue modernes bien structurées,
de lutte par avertissement biologique pour déclencher ou dotées de tous les organes adaptés selon les textes en vigueur
non un traitement contre la cercosporiose et le charançon et rendant des services aux membres, notamment en matière
noir du bananier de production, de commercialisation et de transformation de la
mangue fraîche.
Formations documentées sur les techniques de lutte contre Cet appui a permis la mise en place de 6 coopératives de pro-
les maladies et parasites du bananier. ducteurs de mangue dans les départements d’Odienné, Korho-
Ces formations ont pour objectifs (i) d’approfondir les go, Boundiali, Sinématiali, Ferkessédougou et Tengréla.
connaissances des producteurs en matière de lutte contre les
principaux ennemis du bananier, (ii) de permettre aux pro- Renforcement des capacités des six coopératives de pro-
ducteurs de disposer d’outils nécessaires pour reconnaitre ducteurs de mangue des régions des Savanes et du Den-
les symptômes des maladies et des parasites du bananier et guelé
de (iii) connaitre les principales techniques et les moyens de L’objectif de l’assistance aux six coopératives de produc-
lutte contre les maladies et les parasites du bananier teurs de mangues à travers le renforcement des capaci-
Plus de 80 techniciens des plantations de banane dessert tés de leurs organes dirigeantes vise à la consolidation
ont été formés aux techniques de lutte contre les maladies et structurelle et à la pérennisation des activités des-dites
les parasites du bananier. coopératives.
Les 6 coopératives de producteurs de mangue mis en
Formation des producteurs à la bonne utilisation des pes- place dans les départements d’Odienné, Korhogo, Boun-
ticides diali, Sinématiali, Ferkessédougou et Tengréla ont été
Le but de cette formation est de (i) apprendre aux produc- formés à l’esprit coopératif, à la comptabilité simplifiée,
teurs de banane les bonnes pratiques en matière d’utilisa- à l’élaboration d’un plan de campagne etc.

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à LA UNE Les Filières Fruitières
LE FIRCA ET LES FILIèRES FRUITèreS

Etudes Faso).
• Des types de sous-produits de la mangue pouvant faire
Etude diagnostique de l’état sanitaire du verger manguier l’objet de valorisation en Côte d’Ivoire (nectar, confiture,
et les acquis de la recherche agronomique sur la lutte mangue séchée, etc.) ainsi que leurs potentiels marchés
intégrée contre les mouches des fruits et la cochenille fari-
neuse du manguier en Côte d’Ivoire. Elaboration d’un répertoire de technologies et de procé-
Cette étude diagnostique a pour objectif de faire l’état des dés de transformation de la mangue
lieux de la situation sanitaire du verger manguier ainsi 500 exemplaires du répertoire de technologies et de pro-
que les acquis scientifiques en matière de lutte contre les cédés de transformation de la mangue ont été diffusés.
mouches des fruits et la cochenille farineuse du manguier
en Côte d’Ivoire. Filière Papaye
L’étude a conduit à l’identification des principales mala-
dies et parasite du verger manguier ainsi qu’à la détermi- Recherche Appliquée
nation des principales actions à conduire dans le cadre de Elaboration de la carte sanitaire de la virose du papayer
la lutte contre les ennemis du manguier Cette étude a pour but de connaitre la situation sanitaire
du verger papayer en Côte d’Ivoire et d’établir la carte
Appui à la mise au point de sous-produits de la mangue. sanitaire de la virose du papayer.
La mise en œuvre de ce projet a pour (i) but d’accompa- L’état sanitaire du papayer des différentes zone de pro-
gner la filière à la valorisation des mangues non expor- duction a été etabli ainsi que la carte sanitaire de la vi-
tées, (ii) contribuer à l’amélioration du revenu des produc- rose du papayer.
teurs et (iii) susciter la création de PME de transformation
de la mangue. Formation
Cette action a conduit aux recensemment :
• Des sous produits de la mangue existant en Côte Formations documentées sur les techniques de lutte contre
d’Ivoire et dans la sous-région (Mali, Sénégal, Burkina les maladies et les parasites du papayer.
Ce projet de formation vise à (i) mettre à la disposition

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à LA UNE

des producteurs, les outils nécessaires pour reconnaitre teurs


les symptômes des maladies et des parasites du papayer, - la libéralisation totale du marché européen pour la
(ii) Connaitre les principales techniques et les moyens de banane
lutte contre les maladies et les parasites du papayer et - la baisse des exportations d’ananas et de mangue, etc.
(iii) savoir apprécier l’infestation parasitaire afin d’entre- Aussi est-il est impératif que le FIRCA et l’ensemble des
prendre une lutte raisonnée. Filières Fruitières poursuivent leurs efforts en mettant l’ac-
cent sur les aspects suivants :
Formations des producteurs aux techniques culturales du ml’amélioration de la qualité des fruits (y compris la ne-
papayer et aux bonnes pratiques post récolte cessité de mieux produire en respectant l’environnement)
L’objectif global de cette formation est d’améliorer la ges- mla réduction des coûts de production
tion et la conduite des plantations de papayer, par une mla lutte contre les maladies et les parasites
meilleure maîtrise par les planteurs des différentes opéra- mla transformation des fruits
tions culturales de la plante. mla recherche de nouveaux marchés etc.

Plus de 100 producteurs de papaye ont été formés dans Conclusion


les régions d’Azaguié-Agboville, de Tiassalé, de Toumo-
di, de Yamoussoukro et d’Abengourou à la maitrise des Le démarrage de la mobilisation des ressources des Fi-
techniques culturales du papayer. lières Ananas Banane et Mangue en avril 2004 a per-
mis le financement de projets prioritaires en concertation
Perspectives étroite avec les acteurs desdites filières.

Pour chaque spéculation, en fonction des ressources dis- Face aux enjeux du marché international, il est impératif
ponibles, le FIRCA poursuivra, en accord avec les acteurs pour le FIRCA et les Filières Fruitières de mobiliser plus
des Filières Fruitières, sa lancée dans la mise en oeuvre de ressources pour relever les défis futurs en matière de
des projets entamés depuis 2005. (i) production de fruits de bonne qualité respectueuse de
l’environnement, (ii) transformation locale des fruits et (iii)
Face à la mondialisation des économies, lescontraintes conquête de nouveaux marchés tels que les marchés sous
auxquelles les filières Ananas, Banane et Mangue régionaux.
doivent faire face sont multiples et multiformes.Ce sont
entre autres :
- la chute des prix des fruits exportés
- la farouche concurrence internationale
- la mise à marché des pays latino-américains de nou-
velles variétés d’ananas plus prisées par les consomma-

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à LA UNE Interview Mr Jean-Marie KACOU GERVAIS
Président de L’OBAMCI

‘‘Nous voulons que nos efforts iM-


pactent positivement la vie des paysans’’
Créée le 10 août 2009, l’Organisation des Producteurs-Exportateurs de Bananes, d’Ananas, de
Mangues et d’Autres Fruits d’Exportation de Côte d’Ivoire (OBAM-CI) produit 70% de la banane
dessert ivoirienne. Dans cet entretien, Monsieur Jean–Marie KACOU GERVAIS, président de
l’OBAMCI fait un gros plan sur son organisation et présente les enjeux de la création de planta-
tion de banane dessert dans le nord de la Côte d’Ivoire.
ivoiriens que la culture de la banane peut
se faire partout en côte d’ivoire pourvu
que l’irrigation soit maitrisée.

Nous venons de réaliser 2,5 ha de par-


celle pilote de banane dessert inaugurée
par le Premier Ministre de Côte d’Ivoire
le 19 février 2014, et nous comptons
étendre ces exploitations à 50 ha avec les
réalisations qui sont en cours. A ce projet,
nous voulons associer les petits planteurs
afin qu’ils puissent produire de la banane
dessert avec notre assistance.

Nous produisons que 30 000t/an d’ana-


nas, bien que ce secteur soit devenu diffi-
cile, à cause de la concurrence des pays
Latinos-americains. Nous ne produisons
plus de papaye pour une question de pro-
ductivité et de calibrage.

Plus les ivoiriens intégreront cette filière,


plus nous atteindrons nos objectifs. Nos
produits issus de nos exploitations (au
nord) vont servir à alimenter les marchés
des pays limitrophes.

2. Parlez-nous de l’économie des


filières fruitières (emplois créés et
à venir, chiffres d’affaires par sec-
teurs, etc.)

La filière Banane emploie pour l’instant,


environ 10 000 personnes. Avec la créa-
1. Quel est l’état des lieux des Fi- l’ananas, environ à 30 000 tonnes par an.
tion de nouvelles plantation dans le nord,
lières Fruitières en Côte d’Ivoire ?
Nous espérons pouvoir augmenter ces ton- nous comptons atteindre environ 20 000
L’Organisation des Producteurs-Exporta- nages dès que le programme d’implanta- personnes d’ici peu. La production frui-
teurs de Bananes, d’Ananas, de Man- tion de la banane dessert dans le nord aura tière ne représente que 4% du PIB agri-
gues et d’Autres Fruits d’Exportation de atteint sa vitesse de croisière. C’est-à-dire cole ivoirien. C’est encore peu, mais d’ici
Côte d’Ivoire (OBAM-CI) exporte 70% 500 ha grâce aux planteurs villageois de peu, nous porterons ce taux à 15% avec
de la banane dessert ivoirienne. C’est-à- la région que nous espérons associer à ce l’implication des petits planteurs à la SCB.
dire 190 000 à 200 000 tonnes par an. projet.
Notre ananas n’est pas compétitif par rap-
Concernant la mangue, 5 000 tonnes à 8
L’OBAM-CI veut prouver aux producteurs port à ceux des pays Latino-américains car
000 tonnes sont exportés par an et pour

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à LA UNE Interview Mr Jean-Marie KACOU GERVAIS
Président de L’OBAMCI

les coûts ou facteurs de productions sont Les produits tropicaux en Côte d’Ivoire Notre mot de fin est plutôt un vœu.
élevés. Cela pose des problèmes liés à la souffrent de la mauvaise conservation L’ivoirien sait produire, mais ne sait pas
recherche que nous devons résoudre. entrainant la perte de plus de 30 à conserver sa production, il ne sait pas
50% de la production. Ce n’est pas la transporter et ne sait pas la vendre.
l’OBAM-CI a exportée 8 000t de mangue normal ! Il nous faut trouver des solu- Il faut donc créer les conditions logis-
en 2013. C’est beaucoup, mais notre tions et nous l’avons trouvée. Dans un tiques pour transporter ces produits.
souci est d’exporter les produits dans les futur très proche, les paysans pourront
meilleures conditions. conserver et transporter leurs produits Nous avons une esquisse, parce que
dans les mêmes conditions que les nous allons produire des fruits tropi-
L’exploitation dans le nord va conduire à caux et légumes dans le nord, qui se-
grandes firmes.
l’installation des moyens de réfrigération ront acheminés sur Abidjan. Cet effort
et de conservation des produits dans les En Europe et ailleurs, la banane ivoi- devra être multiplié et le gouvernement
meilleures conditions. Les fruits seront rienne est très appréciée que toutes a trouvé une réponse à notre préoccu-
conservés dans des hangars réfrigérés les autres bananes, notamment celles pation.
pour ne plus enregistrer des pertes post d’Amérique Latine. Je le dis avec fierté
récoltes. Car 30 à 40% de la production car c’est une vérité. Malheureusement, En Côte d’ Ivoire, la vente de nos
de mangue ne sont pas commercialisables nous ne produisons pas autant que les produits se fait en vrac. Il faut mettre
après la récolte. pays latino-américains. Notre groupe fin à cette pratique. Si nous vendons
est le premier producteur exportateur nos produits par tas, on ne sait jamais
Les techniques modernes de production quel volume ou quantité de fruits ou
de banane en Afrique. Nos bananes
vont nous permettre de produire éga- légumes nous avons produit. Il faut que
sont très demandées sur le marché
lement des produits maraîchers toute l’ivoirien arrive à vendre ses produits
international et nous ne pouvons que
l’année. Il n’y aura pas de rupture de pro- au kilogramme. Le producteur ivoirien
nous en réjouir.
duction comme nous pouvons le constater sait produire mais n’a accès à aucun
actuellement.Ce sera une innovation en La mangue ivoirienne également est financement. Il s’autofinance et naturel-
matière de production et de distribution extrêmement recherchée en Europe. lement ses efforts n’en sont que réduits.
de légumes. C’est dommage qu’il y ait rupture
d’approvisionnement à certaines pé- Pour être grand planteur, il faut être très
3. Quel est l’impact des filières riche or l’ivoirien n’est pas très riche. Et
riodes de l’année. Les solutions n’ont
fruitières dans le développe- mon vœu est que le producteur ivoirien
pas encore été trouvées pour produire
ment (social, environnemental) ait absolument accès au crédit. J’es-
la mangue toute l’année. La recherche
des zones de productions ? père que des réponses seront trouvées
devrait mettre au point des variétés
permettant d’étaler la production sur à ces problématiques.
Nous voulons que nos efforts impactent
positivement la vie des paysans avec l’année.
lesquels nous travaillons. Ces efforts
5. Quel est le niveau de transfor-
sociaux sont portés sur la construc-
mation de nos produits ?
tion d’écoles, et de centres sanitaires.
Nous produisons dans les meilleures La transformation des produits, est un
conditions écologiques possibles. autre volet. Nous ne sommes pas des
Concernant l’environnement, notre transformateurs de produits. C’est tout
objectif est que le paysan qui s’as- une activité différente, une technolo-
socie à nous adopte nos techniques gie que nous ne maitrisons pas. Nous
culturales qui impliquent le respect de espérons qu’il y aura des personnes
l’environnement. Il n’y aura pas que qui se manifesteront pour pouvoir
les écoles, les centres de santé, etc. transformer nos produits parce que
mais nous inculquons une conscience tout n’est pas exporté. Je vous avoue
écologique à nos producteurs. que c’est un problème mais il y a des
intentions qui se manifestent pour
4. Comment se fait la commer-
créer des usines de transformations
cialisation des fruits tropicaux de
chez nous.
Côte d’Ivoire (marchés locaux,
régionaux et internationaux) ? 6. Mot de fin

1ér trimestre 2014 11


à LA UNE Interview Mr NANGA Emile
Administrateur et Vice-Président
de l’OCAB

« La Filière Fruitière,un maillon im-


portant dans l’Economie Nationale »
La Filière Fruitière ivoirienne occupe une place de choix dans le développement agricole de notre
pays. Dans cet entretien, Monsieur NANGA Emile, Vice-Président de l’Organisation Centrale des
producteurs-exportateurs d’Ananas et de Bananes (OCAB), jette un regard rétrospectif sur la
Filière Fruitière et nous présente l’évolution des activités et les perspectives de son organisation.

1. Quel est l’état des lieux de la


Filière Fruitière en Côte d’Ivoire ?

L’OCAB comptait 1 500 à 2 000 plan-


teurs d’ananas avec 120 000 à 150
000t exportés. Après les différentes
restructurations, et l’appui de l’Union
Européenne, l’OCAB est passé, a
200 000t de produits exportés, la
part des petits producteurs était de
150 000t exportées. Dans le même
temps, l’OCAB a développé les ex-
portations de mangue qui ont atteint
un niveau de 11 000t à 14 000t /
an de mangues fraîches.

La Filière Ananas a connu, à partir


de 1999, une chute drastique de sa
production, suite aux évènements
socio-politiques survenus en Côte
d’Ivoire. La production a été affectée
de façon pernicieuse, au fur et à
mesure qu’on s’enfonçait dans la
crise.

En ce qui concerne la banane


dessert, tous les petits planteurs ont
disparu à cause de la réglemention
européenne et de la concurrence sur
le marché européen.

A l’époque, les petits planteurs


d’Abgoville produisaient à eux seuls 39 000t de bananes désserts.

Il ne reste plus que 3 producteurs de bananes au sein de l’OCAB qui sont des entreprises privées indépendantes qui font
environ 80 000t de bananes /an. Mais, malgré les vicissitudes, nous sommes présents dans la banane et nous essayons
de développer des produits tels que la papaye et les fruits de la passion. L’OCAB va bientôt intégrer en son sein des
producteurs de fruits et de légumes et également des transformateurs. A l’heure actuelle, nous avons des partenaires
étrangers venus des Antilles et de la Guadeloupe qui ont commencé à investir dans des plantations de bananes dans la
région de Tiassalé. Nous estimons que d’ici 1 à 2 ans, la production passera de 80 000t à 150 000t environ.

2. Qu’elle est la spécificité de chaque sous-filière ?

Nous sommes dans le domaine des fruits et légumes, chaque filière a ses contraintes. L’ananas est une culture difficile,
dont il faut suivre l’itinéraire technique. Et pour le faire, il faut avoir les ressources financières suffisantes.

12 1ér trimestre 2014


à LA UNE Interview Mr NANGA Emile
Administrateur et Vice-Président
de l’OCAB

La banane a connu également Elle peut affecter 40% des lots. d’exode rural, de vagabondage, de
des problèmes avec les différentes drogue à travers la création d’emploi
modifications intervenues dans la Un programme de lutte contre cette pour les jeunes.
réglementation de l’Union Européenne. maladie est mené actuellement dans
A l’époque, une licence était donnée certains pays (Burkina Faso, Mali, 4. Comment se fait le finance-
par l’Union Européenne et attribuait Sénégal). Si rien n’est fait d’ici ment au sein des filières ?
un quota à l’Etat de Côte d’Ivoire quelques années on trouvera très peu
de mangues exportables en Côte Les banques n’interviennent pas ou
qui le reversait à l’OCAB, et à son difficilement dans le financement des
tour le distribuait aux planteurs. d’Ivoire et dans la sous-région. Il faut
une véritable volonté politique pour activités agricoles particulièrement
La réglementation ayant changé, dans les Filières Fruitières. C’est le
les planteurs ont cessé d’être des mener la lutte contre ce ravageur.
planteur lui-même qui avec ses éco-
détenteurs de licence au profit des La papaye, est un produit très fragile nomies développe son exploitation. Il
importateurs. Le planteur était obligé dont les viroses affectent la qualité de faut donc qu’un système de finance-
d’acheter des licences auprès des production et les rendements. Son ex- ment soit mis en place pour aider les
importateurs européens qui n’avaient portation se faisait par voie aérienne planteurs et permettre de redynamiser
rien fait dans la production. Cela et cela était très coûteux. les Filières Fruitières.
devenait très couteux pour les
planteurs. L’Union Européenne a aussi La Filière Papaye a du potentiel car 5. Comment se fait la commer-
revu les normes de qualité qui sont très les marchés sont en forte croissance cialisation des fruits tropicaux de
couteuses pour les petits planteurs. au sein de la CEDEAO et sur le mar- Côte d’Ivoire (marchés locaux,
(Certification) ché Européen. régionaux et internationaux) ?
La mangue est une spéculation 3. Parlez-nous de l’économie des Les filières ne peuvent pas satisfaire à
très difficile au niveau de la filières fruitières (emplois créés elles seules tous les marchés même si
commercialisation car elle est produite et à venir, chiffres d’affaires par elle retrouve ses productions d’antan.
au nord, il faut des équipements secteurs, etc.) Cependant, elles suffiront largement
importants pour assurer la chaîne de pour couvrir le marché national, mais
froid. Pour pallier cela, les exportateurs Ce secteur compte pour 3% dans le il faut que le consommateur ivoirien
se sont organisés pour mettre en place PIB ivoirien, il fait 150 milliards de accepte d’acheter des produits de
un système qui garantit la pérennité revenus en termes de devises étran- qualité car cela a un coût. Les condi-
de la chaîne de froid depuis la mise gères. A l’époque, 5 000 opérateurs tions logistiques pour atteindre les
en conteneur, jusqu’à l’embarquement faisaient vivre 30 000 personnes sous- marchés internationaux (chambre
sur les navires à destination de traitantes dans les régions d’Azaguié, froide, emballages en carton…) tout
l’Europe. Il faut donc mettre les de Bonoua, de Tiassalé et de Dabou. en maintenant la qualité du produit
moyens pour pouvoir concurrencer et C’est un secteur pourvoyeur d’emplois reviennent chers aux producteurs.
emmener le consommateur européen à cause des différentes spécialités que
à se tourner vers nos produits. Si vous cela demande. D’ici l’année 2018, 6. Quel est le processus de fixa-
n’avez pas les moyens de réaliser des l’OCAB prévoit la création de 4 000 tion des prix dans les filières ?
campagnes publicitaires, de mener emplois directs dans les plantations
sans compter les emplois indirects Il existe une opacité au niveau de la
des actions de promotions puissantes,
qui seront créés dans le transport, la fixation des prix des fruits sur le mar-
vous disparaissez, ou vous venez en
mécanique et les différents métiers ché international. Les ventes fermes
2ème ou 3ème position après ceux
connexes qui gravitent autour des fi- n’existent pas au niveau des fruits et
qui se sont construits une notoriété sur
lière. Malgré les difficultés, la Filière légumes. Cela se fait au gré et au bon
le marché européen.
Fruitière reste un maillon important vouloir des chaînes de distribution
Un autre et grand problème touche la dans l’économie nationale. A titre commerciales (supermarché…). Les
culture de la mangue en Côte d’Ivoire d’exemple, la ville de Bonoua a connu prix suivent la tendance de l’approvi-
et dans la sous-région, c’est la piqure son essor d’antan avec la production sionnement des marchés (abondance
de la mouche des fruits (bactrocera), de l’ananas. C’est un secteur qui peut ou rareté du produit). Les acheteurs
qui affecte les productions de mangue. contribuer à régler les problèmes locaux de fruits sont les mêmes que

1ér trimestre 2014 13


à LA UNE Interview Mr NANGA Emile
Administrateur et Vice-Président
de l’OCAB

ceux d’outre-mer. Ils achètent aux 7. Quels sont les Perspectives 8. Mot de fin
plus bas auprès des paysans pour les des Filières Fruitières ?
revendre plus cher sur le marché et Nous gardons espoir et courage en
c’est le producteur qui en pâtit. Il faut Bien que la filière connait quelques espérant que le gouvernement mal-
la normalisation des filières, arrêter difficultés, nous faisons des proposi- gré toutes ses charges se penchera
de vendre en vrac mais plutôt passer tions et cherchons des financements. sur le cas des exploitants du secteur
par les chaînes de conditionnements La Confédération Générale des En- et mettra en place un programme
en carton et au kilo, et transformer les treprises de Côte d’Ivoire (CGECI) de relance de la Filière Fruitière. La
excédents (jus de fruits, confiture… suit le cas de nos filières, car nous transformation des fruits localement
etc), car ce sont les excédents qui sommes membres adhérents. Elle met doit faire l’aspect de réflexion au ni-
troublent le marché. en place des voies et moyens pour veau des décideurs. Car elle permet-
aider les filières. Nous faisons donc tra la création d’emploi et pourrait
La transformation des fruits peut se un recadrage et un toilettage des sta- apporter une valeur ajoutée aux fruits
faire sous plusieurs formes, jus de tuts, il nous faut aussi plus de cohé-
fruit, déshydratation des fruits, confi- sion, d’unité au sein de l’OCAB, afin
ture, purée, etc. avec une traçabilité de permettre à de nouveaux venus
du fruit pour obtenir des produits déri- d’adhérer et d’être plus fort, sur les
vés de qualité. marchés.

14 1ér trimestre 2014


L’importance des Innovations technologiques
dossier dans l’Agriculture

«Développement et valorisation de l’Agriculture»

LES INNOVATIONS TECHNOLOGIQUES EN LICE

L’innovation technologique, on en parle de plus en plus dans tous les milieux. Mais que renferme
cette notion qui semble faire l’unanimité ? Innover, c’est réussir le pari de lancer de nouveaux
produits (l’iPod, la voiture hybride...), de nouveaux services (le Wi-Fi, le paiement par mobile...)
ou de nouvelles sources de matière première ou d’énergie (plastiques recyclés, géothermie...). Il
peut s’agir aussi de nouveaux modes d’organisation (le flux tendu...), de nouvelles méthodes (la
vente en ligne...) et procédés (la cuisson sous vide...). Pour faire court, on peut accepter que l’in-
novation, consiste à “intégrer le meilleur des connaissances dans un produit ou service créatif
qui permet d’aller plus loin dans la satisfaction des individus.” Quel que soit le domaine auquel
on applique le terme, une innovation est une nouveauté. C’est quelque chose qui tranche avec
ce qui était fait, pensé, dit, avant l’arrivé de cette innovation. C’est quelque chose qui n’était pas
fait, un niveau qui n’était pas atteint avant.

Etat des lieux restent aussi caractérisées par le des prix des produits agricoles.
de l’agriculture sous équipement, le faible accès
et besoin de au peu de ressources financières
technologies disponibles, notamment celles
L’accès très difficile au crédit,
innovantes dites à moyen et long terme, aux
conjugué à l’absence de
innovations technologiques et à
Si l’agriculture représente le financements à moyen et long
l’information sur les marchés. Dans
maillon principal de l’économie termes, limitent les capacités des
de telles conditions, ces exploitations
ivoirienne, elle s’inscrit encore exploitants agricoles qui ne peuvent
ont un niveau de productivité faible
essentiellement dans le cadre de de ce fait améliorer quantitativement
qui les place dans une situation de
petites exploitations familiales, sans et qualitativement leurs productions.
précarité et de survie. Intégrées
accès aux méthodes modernes de En outre, la faible rémunération
comme telles dans le marché
production. En effet, la production de leurs produits ne procure pas
mondial, à travers certains produits
agricole, animale et halieutique aux producteurs les ressources
de base (café, cacao, coton, huile
ainsi que les ressources humaines nécessaires pour vivre décemment
de palme, caoutchouc naturel,
qui font, entre autres, l’importance à fortiori pour investir, ce qui a des
banane, ananas, mangue, etc.), ces
du secteur agricole ivoirien, répercussions sur les ressources
exploitations ivoiriennes font face
reposent sur de petites exploitations naturelles. A ce tableau peu
à la concurrence des agricultures
familiales non spécialisées, peu reluisant, il faut ajouter l’insuffisance
beaucoup plus productives, et ce
capitalisées, et engagées dans la d’infrastructures socio-économiques
dans un environnement économique
pluri – activité aussi bien agricole en milieu rural qui rend les conditions
et technique caractérisé par la baisse
que non agricole. Ces exploitations de vie difficiles, limite les possibilités

1ér trimestre 2014 15


L’importance des Innovations technologiques
dossier
à LA UNE dans l’Agriculture

de valoriser les progrès techniques Technologies De nombreuses technologies ont été


et de développer les échanges. Par Traditionnelles mises au point par la recherche dont les
conséquent, les menaces qui pèsent principales sont relatives à la production
sur leurs activités telles l’exode, les Depuis longtemps, des technologies végétale, à la gestion des ressources
risques climatiques, l’épuisement existent en milieu rural et agricole. naturelles, à la production animale et
de certaines ressources naturelles Ces méthodes traditionnelles sont des halieutique, à la transformation des
exigent d’eux une forte mobilisation. dispositifs ou des techniques longtemps produits agricoles, au domaine de la
connus et habituellement utilisés par les gestion des exploitations, etc.
L’Innovation paysans. Elles dépendent de la variété,
technologique, une de la durée de conservation espérée, - La production végétale
approche salvatrice? des conditions climatiques, des quantités Les technologies améliorées
L’innovation technologique apparaît et du temps disponible pour la mise en développées sur la production végétale
comme un élément cardinal pour stock, ainsi que des habitudes locales. concernent les variétés de céréales
l’agriculture ivoirienne, et ce à Les méthodes les plus fréquentes sont : sèches, de riz, des fruits et légumes,
plusieurs titres. D’abord parce que les la conservation en buttes, en fosse, en des racines et plantes à tubercules, de
techniques nouvelles sont le gage d’une vrac sur le sol, sur plate-forme, sur claies, cacaoyer précoce, ainsi que les bonnes
amélioration et d’une augmentation en cabane et dans un grenier en argile. pratiques culturales (semis à sec, etc.
de la productivité. L’innovation est Le but des structures de conservation et de récoltes) ; il s’agit généralement
notamment présente à travers la sélection est d’assurer une protection contre de matériel végétal aux caractéristiques
variétale (production végétale), la les facteurs climatiques (pluie, soleil,
désirables pour le contexte de
sélection de race (production animale) température et humidité relative), contre
les parasites (insectes, champignons, production : rendement élevé, cycle
les itinéraires techniques de culture, etc.
bactéries et nématodes), les prédateurs court, résistance aux maladies et à
Ainsi, le processus qui est mis en place
s’attache à repérer, parmi les variétés (rongeurs, bœufs, etc.), et les vols. la sécheresse, bonne qualité pour la
ou races nouvelles, celles qui répondent Bien que les structures de conservation transformation, bon goût, etc.
le mieux à des critères d’environnement sous leurs formes traditionnelles soient
fréquemment utilisées, les pertes post- Ainsi, le cacao ‘’Mercédès’’ à
(adaptation au climat, au sol), de productivité précoce et à haut rendement
production, de résistance aux maladies récolte des produits agricoles restent
toujours élevées et fluctuent entre 25 et a été mis au point par le CNRA, il y a
et d’optimisation de la récolte ou près d’une décennie. Dans le cadre du
d’élevage (par le choix de plantes ou 60 %.
transfert des technologies de gestion
bêtes à fort potentiel de rendement). Des actions en vue de réduire ces pertes de la maladie du Swollen shoot qui
Fondement d’un meilleur rendement, post-récolte et accroître l’accessibilité ménace la cacaoculture ivoirienne, des
l’innovation technologique signifie aussi aux innovations technologiques de fiches pédagogiques pour la formation
la possibilité pour la Côte d’Ivoire de conservation, surtout en milieu rural, des producteurs sur des parcelles pilotes
parvenir à l’auto-suffisance alimentaire, ont conduit à développer des méthodes ont été élaborées et validées. 834
objectif qui renoue avec le sens profond de conservation ne demandant pas agents de vulgarisation ont été formés
de l’agriculture, et qui devrait être au de technologies sophistiquées et dont sur les mesures de gestion de la maladie
premier chef des préoccupations de l’amélioration est parfois inspirée de la afin de les transmettre aux producteurs.
tout pays. Le caractère saisonnier et conservation traditionnelle. Au nombre 537 parcelles pilotes ont à cet effet, été
éminemment périssable des denrées des structures de conservation, l’on mises en place, et ont permis de former
agricoles, notamment alimentaires, peut citer la conservation en étagère 10996 producteurs. Des supports
la nécessité, pour la plupart de ces ou rayonnage simple, la claie verticale d’actualisation des données sur la
denrées, d’être débarassées de certains améliorée, la plate forme améliorée, la maladie du Swollen shoot mises à la
éléments indésirables pour satisfaire hutte surélevée et la fosse améliorée. disposition des zones depuis le mois
les besoins et les exigences croissantes Les traitements appliqués aux tubercules de mars 2012, permettent aujourd’hui
de consommation humaine et animale, dont le dégermage régulier, l’utilisation d’avoir des informations précises sur la
l’urbanisation progressive, tendant à de l’acide gibbérellique et le curing ont localisation et l’état des vergers atteints
éloigner les zones de production des vu le jour. par la maladie, ainsi que son évolution.
centres de grande consommation, etc.,
confèrent à ce phénomène d’innovation Des résultats La mise en œuvre du PPAAO/WAAPP
technologique, une acuité particulière, probants en Côte d’Ivoire, a permis au Centre
en raison des limites des technologies des technologies National de Spécialisation (CNS)
traditionnelles. mises au point d’introduire dans le milieu rural, deux

16 1ér trimestre 2014


L’importance des Innovations technologiques
àdossier
LA UNE dans l’Agriculture

(2) variétés améliorées de bananiers dans le cadre de la mise en œuvre du - Dans le domaine de la transformation
plantains à haut rendement, tolérantes à PPAAO/WAAPP concernant la Filière des produits
la cercosporiose, comparativement à la Porcine, une ferme d’amélioration
variété traditionnelle, à savoir le FHIA génétique a été installée à Azaguié. Les technologies dans le domaine Agro-
21 et le PITA 3, ainsi que deux variétés Les premières expérimentations sont en alimentaire sont essentiellement (i) la mise
de manioc, Bocou I et II. Le projet a cours, pour la production de géniteurs au point de techniques de transformation
aussi permis d’une part de renforcer les performants à mettre à la disposition des des produits bruts en d’autres produits
capacités techniques des producteurs éleveurs. plus fins et variés et (ii) la mise au
en matière de conduite de la culture point d’équipements de transformation
pure de bananiers plantains et d’autre En outre, l’environnement sanitaire de des produits. Les productions fruitières
part de diffuser une (1) technologie de l’élevage porcin étant caractérisé par la ivoiriennes sont assez diversifiées et
multiplication végétative du plantain prévalence des pathologies enzootiques abondantes tout au long de l’année.
(MSD). courantes telles que les parasitoses Les productions exportées sont
internes et externes, les maladies constituées principalement de banane
Tous les tests conduits sur ces deux bactériennes et certaines maladies dessert, de l’ananas, de la papaye et
variétés de bananier et de manoic ont virales, qui ont entraîné de nombreuses du mangoustan. Plus de 100 000 t de
été concluant tant dans les laboratoires mortalités notamment avant et après mangues fraiches dont environ 10%
de la recherche, que sur le terrain. Les le sevrage des porcelets, le FIRCA a de la production sont exportés sur le
premiers régimes de bananes et de initié l’actualisation des programmes marché européen. Le reste des fruits est
tubercules de manioc sont déjà sortis de prophylaxie en élevage moderne déversé sur le marché local avec des
des plantations et font partie des mets de porcs en Côte d’Ivoire, dans le pertes oscillant autour de 30 à 40%,
des populations ivoiriennes. cadre de la mise en œuvre des activités le plus souvent liées à de nombreux
du PPAAO/WAAPP ( phase 1.b). Ce facteurs biologiques (bactéries,
-Production animale et halieutique travail a permis l’élaboration de fiches champignons) et physiques (chocs,
techniques qui vont servir à diffuser des empilement, etc.) de dégradation. Au
Les technologies développées en élevage
technologies de lutte ou de prévention regard de la persistance de l’incertitude
visent à résoudre les problèmes de
des pathologies majeures en élevage du marché international d’une part, et
santé, d’alimentation et d’amélioration
porcin en Côte d’Ivoire. pour juguler les nombreuses difficultés
génétique et ceux relatifs au pâturage
de conservation et de commercialisation
et à la gestion des troupeaux. Les plus Dans, le domaine de la pêche et des fruits, la transformation constitue la
adoptées sont les vaccins contre les de l’aquaculture, les technologies seule alternative crédible pour mieux
maladies infectieuses, celles relatives développées concernent la sélection valoriser les fruits en Côte d’Ivoire. La
à l’alimentation ont été timidement d’espèces productives et à haute valeur conservation de la mangue fraîche dans
adoptées tandis que les technologies commerciale, l’amélioration du fumage les meilleures conditions est onéreuse et
concernant l’amélioration génétique et du séchage et la gestion des étangs difficile en l’absence d’infrastructures
(insémination artificielle) balbutient aquacoles. appropriées (chaine de froid,
encore. Pour lever cette difficulté et
irradiation, etc.). La transformation

1ér trimestre 2014 17


L’importance des Innovations technologiques
à
dossier
LA UNE dans l’Agriculture
Les Filières Fruitières

de la mangue fraîche apparait donc stocks ou la conduite des cultures et de producteurs et des opérateurs
comme une alternative pour réduire des troupeaux et (ii) le warrantage économiques, des outils simples et
les pertes post récolte et améliorer le qui est une technique de financement faciles d’application, susceptibles
revenu des producteurs. Pour faciliter la expérimentée avec succès dans d’apporter une plus value à l’ensemble
transformation de la mangue, le FIRCA certains pays. Le warrantage consiste, des acteurs de toute la chaîne de valeur
a inscrit dans son programme annuel pour les producteurs individuels ou les de production. Les contraintes qui
d’actions 2013 (PAA 2013), soutenu organisations de producteurs, à mettre pourraient survenir au cours de leur
par le Programme de Productivité en garantie leurs productions pour application peuvent sans doute, être
Agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO/ bénéficier d’un crédit qui finance une levées par la formation et l’encadrement
WAAPP), un projet de création d’unités activité génératrice de revenus pendant des acteurs des filières concernées. Ces
pilotes de transformation de la mangue la saison sèche. Une fois, le crédit techniques innovantes ont fait leurs
dans les coopératives de producteurs remboursé grâce aux bénéfices de cette preuves, cependant, il faut qu’elles
de mangue de Korhogo, Sinématiali, activité, la banque libère le stock de puissent, le plus largement possible,
Ferkessédougou, Boundiali, Tengréla vivres et l’OPA ou le paysan vend alors être mises au service de la population
et Odienné. Cette transformation tout ou partie de son stock qui a entre- agricole. Afin d’obtenir de meilleurs
contribuera à rallonger la vie des fruits, temps augmenté de valeur. L’argent de résultats, une synergie est nécessaire
à atténuer la détérioration des excédents la vente permet l’achat d’intrants pour la entre les innovations matérielles, les
de production, à créer de nombreux campagne suivante. Les Institutions de innovations de savoirs, et les pratiques et
emplois et par voie de conséquence, à Micro Finance (IMF) et les OPA portent compétences locales. Mais l’innovation
améliorer significativement les revenus une attention croissante au warrantage organisationnelle ou institutionnelle doit
des producteurs. Cette innovation permet aux producteurs également s’y intégrer pour former une
de bénéficier de plus en plus de ce dont stratégie d’ensemble, afin de booster
- Dans le domaine de la Gestion des ils ont le plus besoin pour investir, à l’agriculture ivoirienne et la rendre plus
Exploitations savoir le crédit qui leur est pratiquement compétitive.
inaccessible dans le contexte classique
Dans le domaine de la gestion des
des banques commerciales.
exploitations, on peut citer (i) le conseil
de gestion aux producteurs basé sur
Conclusion
les résultats techniques et économiques
(budgets) de l’exploitation. Le conseil Les technologies déjà développées,
porte sur l’équipement, la gestion des mettent à la disposition des coopératives

18 1ér trimestre 2014


ppaao/waapp
à LA UNE

Le Monitoring Tour présente l’expérience du


CNS-Plantain aux pays du PPAAO/WAAPP

U ne trentaine de participants,
producteurs, chercheurs et
vulgarisateurs venus du
Nigeria, du Ghana, du Bénin,
du Sénégal, du Burkina Faso
Au cours de la visite des sites du
CNS-Plantain, situés au Sud et
au Centre de la Côte d’Ivoire, les
participants ont pu apprécier les
activités en cours, les résultats et
Avec un potentiel de production
de plus de 100 plants à partir
d’une souche ou d’un rejet de
banane plantain, les techniques
et de la Côte d’Ivoire ont pris les impacts du PPAAO/WAAPP. développées par le CNS-Plantain
une part active à ce Monitoring constituent une réponse à la
Tour consacré à la découverte A cet effet, 2 techniques de contrainte liée à l’insuffisance de
des acquis générés par le CNS- production de matériel végétal, matériel végétal de qualité.
Plantain. la technique de Multiplication
par Souche Décortiquée (MSD) Le CNS-Plantain a introduit
En effet, après 2 années de mise et la technique des Plants Issus en milieu paysan, 2 variétés
en œuvre des activités du CNS- des Fragments de tiges (PIF), de banane plantain (PITA 3
Plantain, d’importants résultats ont été présentées aux visiteurs. et FHIA 21) et la culture pure
ont été enregistrés sur l’ensemble Les visiteurs ont pu découvrir la de banane plantain comme
de la chaîne de valeurs. production à grande échelle de une pratique nouvelle dans le
plants sains de banane plantain. paysage agricole ivoirien. La

1ér trimestre 2014 19


à LA UNE
ppaao/waapp

visite à un producteur de banane saison grâce à l’installation d’un farine de banane plantain. Aussi,
plantain a permis aux participants système d’irrigation. en parlant de la valorisation de la
d’apprécier le comportement banane plantain, une variété de
de ces 2 variétés et la conduite Cette technologie a le plus suscité mets confectionnés à partir de la
d’une activité de culture pure l’intérêt des pays participants farine de banane plantain a été
de banane plantain notamment qui ont compris que la banane dégustée par les participants qui
les itinéraires techniques, le plantain peut être cultivée en n’ont pas manqué d’exprimer leur
niveau de production, les coûts zone de savane avec le système satisfaction.
d’exploitation, la rentabilité de d’irrigation. Les visiteurs ont vu en
l’activité et les questions d’accès cette technologie une opportunité Au terme du monitoring tour, le
au marché. pour initier la culture de banane CNS-Plantain a été félicité par
La production de la banane plantain et/ou de mettre en place les participants. Des suggestions
plantain est marquée par une un dispositif de production de ont été faites en vue d’améliorer
période d’abondance qui s’étend banane de contre saison afin de la performance du CNS-Plantain.
d’Octobre à Mars et une période combler la période de pénurie Il s’agit, entre autres de
de pénurie d’Avril à Septembre. dans leurs pays respectifs. l’élaboration des fiches techniques
Des travaux ont été développés par des différentes technologies
le CNS-Plantain en collaboration L’association des cultures vivrières générées, du développement
avec les producteurs et leurs telles que le chou, le soja, etc à la de techniques pour le transport
organisations professionnelles, culture pure de banane plantain a des régimes de banane plantain
notamment l’Association pour été appréciée par les participants dans les meilleures conditions
le Développement des Cultures qui ont vu en cette technologie un et l’approfondissement de la
Vivrières de la Côte d’Ivoire moyen performant pour amener recherche sur la gestion de l’eau
(ADCVI) sur la culture de banane des producteurs à s’intéresser à la dans le cadre de l’irrigation.
plantain en contre saison avec un culture pure de banane plantain.
système d’irrigation pour rendre L’Unité de Coordination Technique
la banane plantain disponible Les solutions du CNS-Plantain et Fudiciaire du PPAAO/WAAPP a
à toutes les saisons de l’année. pour la conservation et la donné rendez-vous aux pays du
La visite de 2 sites dans 2 transformation de la banane PPAAO/WAAPP pour la prochaine
différentes zones agro-écologiques plantain ont été présentées aux édition du MonitoringTour du CNS-
respectivement dans la zone pays du PPAAO/WAAPP. Il Plantain en 2014.
forestière à Tiassalé et dans la s’agit des abris améliorés qui
zone de savane à M’Bahiakro permettent la conservation de la
a permis aux participants de banane plantain à l’état vert sur
découvrir la technologie de une période de 33 jours et de la
production du plantain en contre technologie de transformation de

20 1ér trimestre 2014


ppaao/waapp

L’Unité de Coordination fait le point des


projets du PPAAO/WAAPP 1.C avec les partE-
naires
Dans le cadre de la mise en œuvre des activités du volet riz du Programme de Productivité Agricole en Afrique
de l’Ouest (PPAAO/WAAPP 1.C), le Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricoles (FIRCA),
agence d’exécution dudit projet, a effectué du 26 janvier au 3 février 2014 une mission de suivi des activités
en cours.

C ette mission avait pour


objectif de suivre l’état
d’avancement des projets
de recherche - développement et
de diffusion de technologies sur le
projets portant, entre autres, sur la
production de semences certifiées,
la reconstitution des ressources
génétiques, la détermination
des périodes propices au semis
avec l’ONDR.

Le processus de certification des


semences a permis de rendre
opérationnel le dispositif de
riz pluvial et irrigué. du riz pluvial, la réhabilitation production de semences certifiées
A cet effet, la mission conduite par d’infrastructures, la conduite affecté par la crise politique qu’a
M. Jean Paul LORNG, Coordonnateur d’essais de nouvelles variétés traversée la Côte d’Ivoire.
Adjoint du PPAAO/WAAPP-Côte de riz, , la réalisation de tests
d’Ivoire a effectué des visites de séchoirs pour le riz paddy et Les activités exécutées par le CNRA
de terrain et échangé avec les l’utilisation de filet pour la lutte ont permis d’actualiser les dates
partenaires d’exécution desdits anti aviaire dans la production de semis du riz pluvial dans la
projets que sont le Centre National de riz ont été passés en revue. La région de Man en tenant compte
de Recherche Agronomique mission a pu constater que 90% des changements climatiques. Les
(CNRA), l’Office National de de ces projets ont effectivement essais relatifs à l’actualisation de
Développement de la Riziculture démarré et quelques résultats ont la date des semis seront étendus à
(ONDR), l’Agence Nationale été obtenus. Au titre des résultats San Pedro, Bongouanou et Dimbokro
d’Appui au Développement Rural obtenus, plus de 600 tonnes afin de permettre aux producteurs
(ANADER), l’Ecole Supérieure de semences certifiées de riz de démarrer la campagne dans
d’Agronomie (ESA) et le Centre ont été produites au cours de la la période propice. Plus de 150
de Formation à la Mécanisation campagne 2013 en collaboration accessions de riz ont été recueillies
Agricole (CFMAG). Plus de 15

1ér trimestre 2014 21


ppaao/waapp

pour enrichir la collection existante et de l’ONDR, ont permis de mettre en


900 kg de semences de base ont été exergue un modèle de réussite qui Au terme des visites de terrain
produites pour la reconstitution des fait la fierté des acteurs. En effet, la et des séances de travail, des
ressources génétiques sur le riz. plateforme, consacrée à la production recommandations ont été faites aux
du riz blanchi, réunit en son sein les partenaires d’exécution. Il s’agit,
Les travaux de réhabilitation riziculteurs, les usiniers, les semenciers, pour la quasi-totalité des projets de
du CFMAG, du Laboratoire de les transporteurs, les commerçantes, recherche, de la réalisation des tests en
Pédologie de l’Ecole Supérieure les institutions bancaires et les milieu paysan en collaboration avec
d’Agronomie (ESA), de construction structures de commercialisation de les producteurs et de l’élaboration
et d’équipement de chambre froide produits phytosanitaires. L’interaction des fiches technico-économiques sur
pour la conservation des ressources entre ces différents acteurs a permis les technologies agricoles qui seront
génétiques de riz à la Direction de donner de la valeur ajoutée à développées. Ces recommandations
Régionale du Centre National de la production du riz à Gagnoa. permettront de prendre en compte les
Recherche Agronomique (CNRA) ont Une relation gagnant-gagnant dans réalités du terrain afin de proposer
atteint 80% de taux de réalisation. laquelle chaque acteur bénéficie des solutions idoines et de montrer
d’un avantage particulier. Les efforts l’avantage économique de chaque
Par ailleurs, les échanges, avec la se poursuivront en vue de reproduire technologie générée.
plateforme riz de Gagnoa,mise en l’expérience de Gagnoa dans 9
place avec l’appui de l’ANADER et localités de production rizicole.

22 1ér trimestre 2014


ppaao/waapp
à LA UNE

Rencontre d’échanges d’expériences entre


producteurs sur la culture de la banane
plantain à Niablé
Dans le cadre de la promotion des technologies agricoles en milieu paysan, le Programme de
Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO/WAAPP) a organisé, le 18 Décembre 2012
à Niablé une rencontre d’échanges d’expériences entre producteurs sur la culture de banane
plantain.

U ne

de

Zouhounou,
10
vingtaine
producteurs,
de
membres
groupements
des localités d’Abronamoué,
distribuées aux producteurs dans
les zones propices à la culture.

Depuis 2011, le groupement


«main dans la main», avec l’appui
souche destinée à la production
de plants de banane plantain.

Au cours des visites, Mme


YAO Somala, Présidente du
Affalikro, Diangobo et de des partenaires techniques du groupement, a partagé avec
Niablé, sont venus s’enquérir PPAAO/WAAPP, a développé les producteurs les normes à
de l‘expérience du groupement une expérience en matière de respecter pour une conduite de
«main dans la main» de Niablé culture de banane plantain. Cette culture pure de banane plantain,
en matière de culture de banane expérience a été partagée avec l’effeuillage (qui consiste à couper
plantain. les producteurs des groupements les feuilles du bananier attaquées
issus des villages environnants en par la cercosporiose) et l’entretien
En effet, dans le cadre de la mise vue de contribuer à l’adoption de la parcelle. En outre, une
en œuvre du PPAAO/WAAPP, des technologies agricoles et à démonstration des techniques de
plusieurs technologies ont été l’amélioration de la productivité production de matériel végétal
générées et mises à la disposition agricole. sain de bananier plantain a été
des producteurs. Ces technologies faite, notamment les techniques
font l’objet d’expérimentation par A cette occasion, plusieurs sites de décapitation et les Plants Issus
des producteurs individuels ou d’expérimentation ont été visités de Fragments de tiges (PIF) du
des groupements de producteurs par les producteurs. Il s’agit des bananier plantain.
dans plusieurs localités de la Côte parcelles d’essais des nouvelles
d’Ivoire. Concernant la Banane variétés de banane plantain que Sur les terrains visités, les
Plantain, ce sont environ 34 000 sont le FHIA 21 et le PITA 3 en producteurs ont vu que les variétés
plants des variétés améliorées, observation aux côtés de la variété améliorées FHIA 21 et le PITA 3
PITA 3 et FHIA 21, qui ont été locale et la parcelle de parc à ont une meilleure productivité et

1ér trimestre 2014 23


ppaao/waapp

résistent mieux aux maladies. La récolte et la pesée Des mets confectionnés, à partir de la farine de banane
des régimes issus des différentes variétés ont permis plantain, ont été dégustés par les apprenants du jour
aux producteurs de voir la différence significative entre qui ont été agréablement surpris par ces délices.
les variétés améliorées qui font plus de 10 kg contre 5
kg pour la variété locale. Il faut noter que les échanges ont été traduites en
langues locales (Agni et en Malinké) afin de permettre
Des échanges pertinents ont eu lieu autour des sujets aux participants de s’approprier les techniques
tels que la rentabilité de la production des rejets, agricoles.
l’élagage des feuilles, le coût du transport des plants
vers une parcelle et les raisons du choix des variétés Au terme de la rencontre d’échanges, les producteurs
améliorées. se sont engagés, par ailleurs, à faire la restitution
de la journée aux membres de leur groupement et
A l’issue des échanges, les producteurs ont été ont manifesté l’intérêt d’expérimenter ces nouvelles
convaincus que l’application effective des bonnes variétés dans leur localité.
techniques agricoles et l’adoption des nouvelles
variétés introduites améliorent significativement la
productivité.

24 1ér trimestre 2014


actualités
à LA UNE Filière Cacao

Les acteurs de la filière engagés à produire


du cacao de bonne qualité en respectant les
normes sanitaires et phytosanitaires
internationales.
Le cacao est un produit stratégique pour le développement économique et social de notre
pays ; il contribue à hauteur de 40% des recettes d’exportation, nourrit plus de 800 000 pro-
ducteurs et crée des millions d’emplois directs et indirects. Pourtant, sous les multiples effets
des changements climatiques et des mauvaises pratiques agricoles, le verger cacaoyer est
confronté, depuis quelques années à la recrudescence des maladies et des ravageurs. Ces
ravageurs et maladies peuvent provoquer des pertes de production considérables, pouvant
se situer entre 25 et 100%.

du cacao. Ainsi, l’Organisation


Internationale du Cacao (ICCO)
a initié, en collaboration avec le
Cameroun, le Ghana, le Nigeria,
le Togo et la Côte d’Ivoire, le «
projet de renforcement des
capacités SPS en Afrique pour
atténuer les effets nocifs des
résidus de pesticides dans le
cacao et maintenir l’accès au
marché », en abrégé « Projet SPS
Cacao Africain ».

Le projet consiste à renforcer les


capacités techniques et institution-
nelles en matière de mesures sani-
taires et phytosanitaires (SPS) afin
de permettre aux pays produc-
teurs de cacao de répondre au

B
mieux aux exigences réglemen-
ien qu’il existe des moyens En effet, les mauvaises conditions
taires des pays consommateurs.
agronomiques et biolo- de production, de récolte, d’éca-
Comme objectif, le projet vise à
giques pour le contrôle des bossage, de fermentation, de sé-
préserver l’accès au marché inter-
ravageurs et maladies, l’utilisation chage, d’emballage, de stockage
national des fèves de cacao pro-
de produits agro pharmaceu- ou d’entreposage et de transport
duites en Afrique, donc en Côte
tiques, encore appelés pesticides, déprécient la qualité du cacao.
d’Ivoire, à travers le renforcement
s’avère actuellement le moyen le Une telle situation compromet for-
de la capacité SPS, afin de pro-
plus efficace en raison de son ef- tement l’accès des fèves de cacao
duire du cacao de bonne qualité,
fet immédiat. Mais, le recours aux et des produits dérivés au marché
conforme aux réglementations et
pesticides n’est pas sans danger international. Face à cette situa-
législations internationales en vi-
pour les utilisateurs et les consom- tion, des actions sont engagées
gueur sur les résidus de pesticides
mateurs, surtout lorsque les pres- sur toute la chaîne de production
et autres substances nuisibles dans
criptions d’usage ne sont pas res- et de commercialisation pour
le cacao.
pectées. assurer une production durable

1ér trimestre 2014 25


à LA UNE
actualités Filière Cacao

En Côte d’Ivoire, le Conseil du FIRCA se sont accordés pour assu- Les risques élevés de
Café-Cacao assure le finance- rer la formation des responsables contamination du cacao sur la
ment du Projet SPS Cacao Afri- clés de l’Administration sur les chaine de production dus à la
cain, conformément à la volonté problèmes liés aux pesticides. faible proportion de producteurs
du Gouvernement de développer ayant reçu une formation formelle
une économie cacaoyère durable Formation et transfert de tech- sur l’utilisation responsable
basée sur la réorganisation de la nologies et sécurisante des pesticides
production et l’amélioration de la représentent une menace réelle
productivité. La mise en œuvre du La formation des producteurs et pour la filière. Toutefois, une
projet, confiée au FIRCA en qua- des dirigeants de coopératives sur bonne utilisation des produits agro
lité d’organisme national d’exécu- les normes SPS dans le processus pharmaceutiques homologués,
tion, se fait, entre autre, à travers de production et de traitement du aux doses et périodes indiquées,
des contrats signés avec des par- cacao en Côte d’Ivoire, qui est une comme l’exigent les bonnes
tenaires. forme de transfert de technologies pratiques agricoles, permettra
aux producteurs, constitue un axe non seulement d’accroitre les
Ainsi, dans le cadre de la mise stratégique de la mise en œuvre rendements, mais aussi de
en œuvre de la Composante 2 du Projet SPS Cacao Africain dans réduire les niveaux de résidus
intitulée « Accroissement de la notre pays. Pour leur permettre de de pesticides dans les fèves de
capacité des parties prenantes s’impliquer entièrement dans ce cacao à des seuils acceptables.
à appliquer les Bonnes Pratiques projet dont ils sont les premiers De même que le respect des
Agricoles (BPA) et les Bonnes Pra- bénéficiaires, le renforcement de bonnes pratiques d’entreposage
tiques d’Entreposage (BPE) pour leurs capacités s’est avéré néces- assure déjà aux fèves de
un emploi rationnel des pesticides saire. Ainsi, l’ANADER a mis en cacao une meilleure qualité. La
», l’Agence Nationale d’Appui place des outils d’information et formation constitue le meilleur
au Développement Rural (ANA- de sensibilisation au village ainsi investissement pour l’acquisition
DER), est chargée d’assurer « la que dans les coopératives, qui ont des compétences techniques.
formation des producteurs et des permis de toucher directement et Les « Champs Ecole Paysan »
dirigeants de coopératives sur indirectement plus d’un millier de mis en œuvre par l’ANADER,
les normes SPS dans le processus personnes. De même, des outils ont permis de dispenser aux
de production et de traitement du de formation des producteurs au cacaoculteurs, des connaissances
cacao en Côte d’Ivoire». A ce champ tels que les Champs Ecole sur la gestion intégrée des
titre, cinq (05) zones pilotes ANA- Paysan (CEP) et les Parcelles de maladies du cacaoyer, les bonnes
DER ont été identifiées en 2013 Démonstration (PD), sont mis à pratiques de récolte et de post-
: Adzopé, Divo, Guiglo, Lakota contribution pour la formation sur récolte du cacao, ainsi que sur
et Vavoua ; et les activités ont la bonne application de produits l’utilisation raisonnée des produits
démarré depuis lors. agropharmaceutiques. agropharmaceutiques, dont ils se
sont entièrement appropriés.
Au niveau de la Composante 3 Ces formations s’étendent aux Concernant les responsables de
qui porte sur l’« Accroissement de opérations de traitement post- l’administration dont l’activité
la capacité institutionnelle natio- récolte : fermentation, séchage, a un lien avec les pesticides,
nale à suivre et faire appliquer ensachage et stockage bord la Coordination Nationale du
les normes SPS dans le secteur champ. Ainsi, les producteurs projet a organisé deux ateliers de
cacaoyer», la fédération régio- disposent de connaissance formation sur les problèmes liés
nale de l’industrie de la science technique pour produire du cacao aux pesticides. Le premier atelier
des plantes (CropLife Afrique et de bonne qualité. s’est tenu le 04 décembre 2013,
Moyen Orient), la Direction de et a vu la participation de 62
la Protection des Végétaux, du Gestion des Produits fonctionnaires responsables issus
Contrôle et de la Qualité (DPVCQ) phytosanitaires du Ministère de l’Agriculture,
du Ministère de l’Agriculture et le

26 1ér trimestre 2014


actualités
à LA UNE Filière Cacao

du Ministère de l’Economie et des et dans la vie des populations


Finances (Douane), du Ministère du agricoles, avant de mettre l’accent Mais la véritable réussite de ce
Commerce, du Ministère de l’Intérieur sur les graves conséquences d’une projet repose sur le réel engagement
et de la Sécurité et du Ministère de la mauvaise utilisation des pesticides. du Gouvernement ivoirien à faire
Défense. La deuxième formation a eu appliquer les normes sanitaires et
lieu le 27 février 2014 au bénéfice Au total, les activités réalisées dans le phytosanitaires internationales en
des 77 Directeurs Départementaux cadre du Projet SPS Cacao Africain ont vigueur dans le secteur du cacao
de l’Agriculture. Ces formations déjà une incidence positive en termes sur toute l’étendue du territoire, en
ont permis aux responsables de compétences des producteurs et dégageant les moyens idoines. De
de l’administration de prendre des coopératives pour produire et même les pays engagés dans ce projet
conscience de l’indispensable commercialiser du cacao de bonne gagneraient à entretenir une franche
nécessité de lutter ensemble et qualité, répondant aux normes collaboration avec leurs voisins en
efficacement contre les pesticides SPS internationales. Ces activités vue de résoudre durablement les
non homologués en Côte d’Ivoire. ont également permis une prise de problèmes transfrontaliers sur les
Satisfait de l’état d’avancement de la conscience des producteurs sur la pesticides, notamment la fraude et les
mise en œuvre du projet sur le terrain, nécessité d’améliorer et de maintenir contrefaçons.
M. SILUE Gnénéyéri, Directeur la qualité du cacao respectant les
de la Protection des Végétaux, du exigences des pays consommateurs.
Contrôle et de la Qualité (DPVCQ) au Par ailleurs, les responsables clés de
Ministère de l’Agriculture (MINAGRI), l’administration ont été équipés en
et Président du Comité Pesticides de termes de connaissance pour assurer
Côte d’Ivoire, a rappelé la place des contrôles efficaces sur le terrain
importante qu’occupe la production dans le cadre de la lutte contre la
cacaoyère dans l’économie nationale fraude sur les pesticides.

1ér trimestre 2014 27


actualités Filière Anacarde

L’encadrement des producteurs d’anacarde prend forme

Une convention cadre vient d’être signée entre le Conseil du Coton


et de l’Anacarde, le FIRCA et l’ANADER
La réforme des Filières Coton et Anacarde entamée ces dernières années rentre dans sa phase active
avec la signature le jeudi 21 mars 2014, d’une convention cadre tripartite, entre le Conseil du Coton
et de l’anacarde, le FIRCA et l’ANADER. Cette conclusion d’accord qui intervient au moment où la
Filière Anacarde amorce un nouveau développement, vise à assurer de façon efficace et durable,
l’encadrement des producteurs d’anacarde, en vue d’accroître durablement la production, d’amélio-
rer la qualité de la noix de cajou et leurs revenus.

L
a Côte d’Ivoire est le peser beaucoup de contraintes aussi bien du fait des moyens
premier producteur africain sur la filière dont la petitesse mis en œuvre que des approches
de noix de cajou avec des tailles des exploitations (1 utilisées.
une production d’environ 500 à 3 hectares), la faiblesse des
000 tonnes en 2013, pour une rendements (300 à 500 kg/ha L’anacarde, selon Dr.
superficie estimée à plus de 750 contre 800 Kg à 1 tonne à l’ha ANGNIMAN ACKAH Pierre,
000 ha. Cependant, selon M. dans certains pays), la diversité Directeur Exécutif du FIRCA, est
MALAMINE SANOGO, Directeur des itinéraires techniques, le non- l’une des rares filières qui n’a
Général du Conseil du Coton entretien des plantations, ainsi pas bénéficié d’encadrement
et de l’Anacarde, du fait de la que la baisse des rendements et rapproché. Ainsi, afin de garantir
vocation initiale de l’anacardier de la qualité des noix, etc. la durabilité de la culture, améliorer
de lutter contre l’avancée du la productivité et les revenus des
désert, aucune action coordonnée Pour améliorer la situation producteurs, le Gouvernement
n’a été entreprise pour la générale de la filière, des actions a décidé de mettre en place un
mise en place d’un dispositif ponctuelles et localisées ont été dispositif d’encadrement dédié à
d’accompagnement adéquat aux entreprises. Toutefois, l’impact la filière, à travers une convention
producteurs. Cette situation faisait de ces interventions reste limité cadre signée entre le Conseil

28 1ér trimestre 2014


actualités Filière Anacarde

Coton et de l’Anacarde, le FIRCA du N’zi, du Moronou, du Haut- déploiera un réseau de Conseillers


et l’ANADER. Sur la base de Sassandra, de la Marahoué, du agricoles et de superviseurs dans
cet accord tripartite conclu, le Poro, du Tchologo, de la Bagoué, toute la zone de production, à
vendredi 21 mars 2014, une du Hambol, du Gbeke, du Bèrè, raison d’un conseiller agricole
convention spécifique sera signée du Bafing, du Worodougou, du pour 20 villages au maximum.
dans les prochains jours entre Bounkani et du Gontougo. Chaque conseiller agricole a pour
le FIRCA et l’ANADER, pour mission de former un conseiller
confier à l’ANADER la charge Cette répartition correspond aux animateur endogène qui servira
d’assurer la vulgarisation des 34 zones ANADER composées de relai des messages aussi bien
variétés améliorées, la formation de Boundiali, Dabakala, Ferké, du Conseiller agricole que du
aux bonnes pratiques agricoles Katiola, Korhogo, Tengréla, Béou- Conseil du Coton et de l’Ana-
(création et entretien des mi, Bocanda, Bouaké, Dimbokro, carde auprès des producteurs de
parcelles, opérations de récolte Mankono, M’bahiakro, Sa- son village, lui-même étant pro-
et post-récolte), l’identification kassou, Tiébissou, Yamous- ducteur d’anacarde.
des producteurs et des parcelles, soukro, Bouaflé, Daloa, Sé-
l’élaboration des prévisions guéla, Vavoua, Zuénoula, La mission s’exécutera sur une
de récolte, et le suivi des Odienné, Minignan, Bondoukou, durée de quatre (4) ans, avec une
statistiques de production, etc. Bouna, Daoukro, Tanda, Sinfra, évaluation tous les 2 ans. Toute
Ce dispositif doit permettre à Issia, Toumodi, Agnibilékrou, fois, il est prévu un suivi évalua-
terme, de contribuer à améliorer Abengourou, Bongouanou, Bian- tion périodique qui sera réalisé
les rendements et la qualité des kouma, et Touba. Tout ce dispositif par le Conseil du Coton et de
noix et des pommes de cajou, de sera en relation fonctionnel avec la l’Anacarde et le FIRCA. En plus
maîtriser les coûts de production, Direction Générale du Conseil de cette disposition, l’ANADER
d’améliorer les revenus des du Coton et de l’Anacarde et mettra en œuvre un mécanise
producteurs et d’avoir une de ses Délégations Régionales. interne qui lui permettra de s’assu-
meilleure visibilité sur le verger, Selon Dr SIDIKI Cissé, Directeur rer de l’effectivité des activités sur
les prévisions de récoltes et les Général de l’ANADER, la métho- le terrain et de leur impact sur les
volumes produits. dologie d’intervention utilisée doit producteurs.
permettre au projet d’avoir un
Zone et impact significatif et mesurable sur
Méthodologie les producteurs. A cet effet, l’ANADER
d’intervention

La zone d’intervention est


celle de la production de
l’anacarde et couvre le District
Autonome de Yamoussoukro et
les régions administratives de
l’Indenié-djuablin, du Folon, du
Kabadougou, du Bélier, de l’Iffou,

1ér trimestre 2014 29


actualités Filière Coton

12ème journées de l’Association Cotonnière Africaine (A.C.A)


Le Coton africain à l’épreuve du chan-
gement climatique
La Fondation Félix HOUPHOUET BOIGNY pour la recherche de la paix à Yamoussoukro, a abrité
les 13 et 14 mars 2014, les 12 ème journées de l’Association Cotonnière Africaine (A.C.A). Placée
sous le Haut Patronage du Ministre de l’Agriculture, M. Mamadou Sangafowa COULIBALY, cette
rencontre avait pour thème principal : «Le coton africain face au défi du changement climatique
». Environ 300 délégués venus d’Afrique, d’Europe, d’Asie et des Etats Unis d’Amérique ont honoré
de leur présence cet important évènement de l’Association Cotonnière Africaine.

A
vec 1.500.000 tonnes de de coton d’être plus compétitifs? familiales du continent. Près de 25
fibres soit 6 % de la pro- C’est à cette problématique millions d’Africains tirent une part
duction mondiale, le coton que, les chercheurs et les importante de leurs ressources
africain occupe la 8ème place acteurs du coton, venus des de la Filière Coton», a indiqué.
mondiale. Culture essentiellement quatre coins du monde ont M. Cissoko qui a cependant
pluviale et soumise aux aléas durant trois jours, tenté de donner souligné que les effets de ces
climatiques, le coton africain, mal- réponse. changements climatiques se
gré une qualité indéniable, reste Selon M. Abdoulaye Salif manifestent essentiellement par :
moins compétitif sur le Cissoko, Président par intérim de l’augmentation de la température,
marché international, en rai- l’Association Cotonnière Africaine la baisse et l’irrégularité de la
son de la politique de subventions (A.C.A), le coton représente pour pluviométrie, la dégradation des
appliquée par les gouvernements l’Afrique un puissant instrument sols, la résurgence de ravageurs,
de certains gros pays producteurs d’amélioration des indicateurs la dégradation de la qualité
comme les Etats-Unis. macro-économiques et de lutte du coton. Il préconise donc un
contre l’insécurité alimentaire diagnostic d’ensemble de tous les
Face à cette situation, quelles et la pauvreté. «Il est l’une des pays africains producteurs, afin
solutions adopter pour permettre principales sources de revenus que l’objectif de faire passer la
aux pays africains producteurs des exploitations agricoles production actuelle de 1.500.000

30 1ér trimestre 2014


actualités Filière Coton

tonnes de fibres à 5.000.000 Côte d’Ivoire et toutes les actions mier producteur et aussi le premier
de tonnes d’ici à 2022 soit une menées ailleurs en Afrique restent consommateur mondial du coton.
réalité. soumis à la maîtrise et à la gestion Elle détient à elle seule, 11,49 mil-
Au nom du Ministre de l’Agricul- efficiente du phénomène de chan- lions de tonnes de stocks sur une
ture, Président de ces 12ème jour- gement climatique. production de 26,838 millions de
nées de l’Association Cotonnière tonnes en 2012/2013 », a infor-
Africaine, le Préfet de la région Selon le conseiller technique du mé N’GOLO COULIBALY.
du Bélier, André Assoumou Ekpo- ministre de l’agriculture ivoirien,
non, a salué l’ACA dont le choix N’Golo Coulibaly, ces assises
s’est porté sur la Côte d’Ivoire visent à étudier la gestion ration- En marge de ces assises, deux
pour abriter cette rencontre d’inté- nelle du changement climatique sessions d’Assemblée Générale
rêt commun. Il a expliqué qu’en par les acteurs de la Filière Coton. Ordinaire et Extraordinaire, ont
Côte d’Ivoire, les efforts entamés D’autant plus que la production également été ténues, pour se
par le gouvernement pour rendre mondiale du coton enregistre une terminer par la mise en place du
la filière compétitive et amélio- baisse régulière n’ayant aucun im- nouveau bureau du Comité de di-
rer le revenu des producteurs de pact sur le prix du fait des stocks rection pour les 2 années à venir
coton, commencent à porter des importants conservés par les plus ,2014-2016, présidé par le Sou-
fruits. Toutefois, il a reconnu que gros pays producteurs qui ont à danais Mahieldin Ali Mohamed
l’impact de la mise en œuvre de leur actif, 70% de la production ABDALA.
la réforme sur la Filière Coton en mondiale. «La Chine est le pre-

1ér trimestre 2014 31


actualités Ministère de l’Agriculture

Cérémonie de présentation de vœux


au ministre de l’agriculture et de
décoration des acteurs du monde
agricole : le FIRCA honoré.
Le personnel du ministère de l’Agriculture, les acteurs et les partenaires du secteur agricole ont sacri-
fié, le 7 février 2014, à Abidjan plateau, à la traditionnelle cérémonie de présentation de vœux au
ministre de l’Agriculture. Organisé par le ministère de l’agriculture, cette cérémonie a été mise à profit
pour honorer 72 acteurs du secteur agricole.

A
u nombre de ces 72 agents,
qui ont été élevés dans
les trois ordres du mérite
agricole, figurent 19 administrateurs
et agents du Fonds Interprofessionnel
pour la Recherche et le Conseil
Agricoles (FIRCA). La distinction
de ceux-ci s’inscrit dans le cadre
de la commémoration du 10ème
anniversaire du FIRCA. Ce sont
3 administrateurs qui ont été faits
Commandeurs, 4 administrateurs
et membres du comité de direction
élevés au grade d’officiers et 11 faits
chevaliers dans l’Ordre du mérite
agricole.

En effet, après avoir financé le


développement agricole ivoirien
pendant 10 années, l’occasion était toute administrative et sociale de certains l’amélioration des conditions de
trouvée par l’autorité de tutelle pour agents. travail et de vie des acteurs du monde
honorer certains acteurs du FIRCA qui agricole.
se sont distingués en raison de leur En réponse aux vœux, le Ministre de
contribution exceptionnelle au l’agriculture a salué le travail abattu En outre, cette double cérémonie a
fonctionnement de cette structure par la famille agricole qui a évité à la donnée l’occasion au Ministre de
ce sont le Conseil du Café Cacao, Côte d’Ivoire de connaître la famine l’agriculture Mamadou Sangafowa
l’APROMAC, l’INTERPORCI. au plus fort de la crise électorale et COULIBALY de dresser le bilan de
même post-électorale. l’année écoulé et de présenter les
Peu avant la cérémonie de décoration, perspectives pour l’année 2014.
Mireille M’Bahia, Chef de Cabinet au Il a par ailleurs relevé que les
Ministère de l’Agriculture et porte-pa- différentes distinctions et décorations En terme de bilan, 2013 a marqué
role des agents a salué les actions du dénotent de la gratitude que les le début de la mise en œuvre du
ministre et souhaité une fructueuse autorités ivoiriennes expriment à Programme national d’investissement
année au secteur agricole. Aussi, ceux qui ont permis de remplir le agricole (PNIA) adopté l’année
a-t-elle invité le ministre de l’agri- grenier de la Côte d’Ivoire. Il a d’avant, ainsi que l’amélioration de
culture à se pencher sur la situation promis de continuer d’œuvrer pour la gouvernance du secteur, à travers

32 1ér trimestre 2014


actualités Ministère de l’Agriculture

les réformes des filières café-cacao et le pouvoir, résolu à s’appuyer sur le coles. La mise en œuvre de la loi sur
coton-anacarde, récemment, dont les privé et les Organisations profes- le foncier agricole qui a connu l’an
premiers résultats sont attendus cette sionnelles agricoles (OPA), pour la dernier une prorogation de 10 ans
année. relance du secteur agricole. sera accentuée en 2014, année qui
Aussi, les orientations stratégiques verra en outre la codification du sec-
pour 2014 consistent-elles à faire en Cette année, en plus des investisse- teur après l’élaboration et l’adoption
sorte que le secteur continue de jouer ments prévus par l’Etat, avec l’appui d’une loi, à cet effet.
un rôle important non seulement dans des Partenaires techniques et finan-
l’économie nationale, mais aussi au ciers (PTF), l’accent sera mis sur la
niveau social. «Toutes les réformes, coopération internationale entre ins-
toutes les réflexions visent cet objectif titutions étatiques et aussi entre struc-
», a-t-il assuré, rappelant que l’agricul- tures privées.
ture a souffert d’un manque d’investis-
sement pendant plus de 30 ans. Le ministre de l’Agriculture s’est enga-
gé à continuer les réformes, notam-
Ce qui est en train d’être corrigé par ment dans la revue des services agri-

1ér trimestre 2014 33


ACTUALITES

34 1ér trimestre 2014


ACTUALITES
FOCUS SIA 2014

SIA 2014 LA COTE D’IVOIRE MET


L’ACCENT SUR LA QUALITE

L
a Côte d’Ivoire a participé à la le Conseil du coton et de l’ana- qui ont fait le déplacement à Paris.
51ème édition du Salon Inter- carde, le Fonds Interprofessionnel
national de l’Agriculture de pour la Recherche et le Conseil Le stand de la Côte d’Ivoire aux cou-
PARIS (SIA). Cette exposition a Agricoles (FIRCA), l’Agence Natio- leurs chatoyantes orange, blanc et
ouvert ses portes le samedi 22 nale d’Appui au Développement vert a été l’attrait principal du pavillon
février 2014 au Parc des Exposi- Rural (ANADER), la Chambre 7/3, grâce aux produits présentés
tions de la Porte de Versailles, en d’Agriculture, l’Association Inter- pour la dégustation (le chocolat et
France, au cours d’une cérémo- professionnelle de la filière Palmier le café chauds, le thé des Savanes,
nie officielle présidée par le prési- à Huile (AIPH), l’Organisation Cen- les frites de bananes plantain (alo-
dent français François Hollande. trale des Producteurs Exportateurs co), des cocktails de fruits frais, des
d’Ananas et Bananes (OCAB) ont amandes de cajou etc.), la musique
Pour 2014, en cohérence avec la po- participé activement à ce salon. diffusée et les danses traditionnelles
litique gouvernementale ivoirienne présentées durant toute la journée.
qui vise à repositionner la Côte La journée ivoirienne La diffusion du film institutionnel a
d’Ivoire sur l’échiquier international, tient toutes ses promesses permis au nombreux public de voir
la délégation ivoirienne a fondé sa un panorama du secteur agricole
participation au SIA sur le thème sui- Une journée ivoirienne a été orga- ivoirien et de ses grandes potenti-
vant: « La Côte d’Ivoire, en marche nisée le dimanche 23 février 2014. alités en matière d’investissement.
vers une Agriculture émergente ». Cette journée spéciale s’est tenue
en présence de MM. Mamadou La délégation ivoirienne a rendu des
En référence à ce thème, la Côte sangafowa COULIBALY, Ministre de visites de courtoisies aux autres délé-
d’Ivoire, a voulu mettre l’accent l’Agriculture, Kobenan KOUASSI gations africaines présentes au salon.
sur, la qualité des structures partici- ADJOUNAMI, Ministre des Res-
pantes, la qualité de ses produits et sources Animales et Halieutiques, Invité spécial du Ministère de
services et la qualité de son stand. SEM Charles GOMIS, ambassa- l’Agriculture, de l’Agroalimentaire
deur et de nombreuses personna- et de la forêt, le Ministre SAN-
A ce titre, le Conseil du café-cacao, lités du monde agricole ivoirien, GAFOWA COULIBALY a partagé

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ACTUALITES
FOCUS SIA 2014

l’expérience de la Côte d’Ivoire d’Ivoire en France, SE Mme Denise attractif et lumineux, la Côte d’Ivoire
à l’occasion d’un panel sur l’agri- HOUPHOUET-BOIGNY, Représen- a enregistré sur toute la durée du
culture familiale le mercredi 26 tante de la Côte d’Ivoire auprès de salon plus de 20.000 visiteurs pro-
février 2014, au pavillon 4. l’UNESCO et plusieurs autres per- fessionnels et non professionnels.
La veille de ce jour, le mardi 25 sonnalités ivoiriennes et étrangères
février 2014, il a également ani- dont le Chef de Cabinet du Président Les produits présentés, notamment
mé, devant les investisseurs, une de la République, Monsieur Sidi : le café et le cacao en boissons
conférence essentiellement destinée Touré et le Conseiller spécial du pré- chaudes, en tablette et en liqueur, les
aux partenaires économiques euro- sident de la République du Gabon. ananas et les bananes en fruits frais
péens, sur la politique de relance et en cocktail, le thé des savanes et
agricole, à la salle 733 du Pavillon 7. Le processus de relance de l’agricul- la célèbre friture de banane plantain
ture, cheville ouvrière de l’économie communément appelée « alloco »,
Le Président de l’Assem- ivoirienne, est réellement entamé. ont fait l’objet d’une forte attraction.
blée Nationale au Salon Et la visite des autorités ivoiriennes
de l’Agriculture de Paris marque le soutien du Gouverne- Au delà de l’aspect gastrono-
ment aux côtés du Ministère de mique, la Côte d’Ivoire a marqué
Le Président de l’Assemblée Natio- l’Agriculture, qui prépare déjà le son passage à cette 51ème édi-
nale, Guillaume SORO Kigbafori, prochain Salon de l’Agriculture et tion du SIA, par une participation
a visité, le jeudi 27 février 2014, des Ressources Animales de Côte très active sur le plan scientifique.
le stand de la Côte d’Ivoire. Ac- d’Ivoire (SARA). Ce salon est prévu C’est un réel succès que le Minis-
compagné d’une forte délégation se tenir du 02 au 12 avril 2015 sur tère de l’Agriculture enregistre
comprenant plusieurs membres du les bords de la lagune Ebrié. C’est cette année. Progressivement,
Gouvernement dont le Ministre de un rendez-vous plein de promesses l’agriculture ivoirienne retrouve
l’Agriculture, Mamadou Sangafowa qui est annoncé à Abidjan en 2015 ses lettres de noblesse. Un signal
COULIBALY, et Monsieur Bruno qui annonce la relance effec-
KONE, Ministre de la Poste et des Plein succès pour la Côte d’Ivoire tive de l’économie ivoirienne.
Télécommunications de l’Information
et de la Communication, Porte-Pa- Le Salon International de l’Agri- La présence de la Côte d’Ivoire à cet
role du Gouvernement, le Président culture de Paris (SIA) a fermé important rendez-vous agricole inter-
de l’Assemblée Nationale est venu ses portes le dimanche 02 Mars national, est indéniablement un signal
apporter son soutien au comité 2014 à la Porte de Versailles. fort de repositionnement de notre
d’organisation représentant la Côte pays sur l’échiquier international.
d’Ivoire à ce salon. Etaient égale- La Côte d’Ivoire peut se féliciter de
ment de la délégation, SEM. Charles sa participation à ce grand ren-
GOMIS, Ambassadeur de Côte dez-vous agricole. Avec un stand

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ACTUALITES
FOCUS SIA 2014

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actualités FILIRERES HEVEA ET PALMIER A HUILE

Les acteurs des Filières Hévéa et Palmier à


Huile s’initient au marché du carbone
Du 5 au 6 décembre 2013, le FIRCA a organisé en collaboration avec l’APROMAC, un ate-
lier sur le ‘’marché du carbone’’, afin de promouvoir ce concept, les mécanismes de fonc-
tionnement et d’accès à ce marché, auprès de l’ensemble des acteurs de la Filière Hévéa.
Cet atelier avait également pour but de sensibiliser les acteurs des autres filières et leurs
partenaires, sur la nécessité d’adoption d’une stratégie d’accès à ce nouveau marché.

E
n 2012 le FIRCA et L’objectif de cet atelier était de Les marchés dits du carbone sont
l’APROMAC ont participé à familiariser les membres de l’IR- des marchés de négociation et
la Conférence annuelle sur RDB dont le FIRCA fait partie du d’échange de quotas d’émission
le caoutchouc et aux réunions de Conseil d’Administration, sur les de gaz à effet de serre (GES).
l’IRRDB en Inde. C’est au cours de aspects du marché du carbone, C’est une politique qui consiste
la réunion du comité des Directeurs ainsi que sur le déroulement des à faire payer à des émetteurs,
des instituts de recherche et des transactions sur ce marché. Les ex- le coût de la nuisance pour le
structures de développement perts commis à cette mission sont climat que constitue leur émission,
de l’IRRDB, que des ateliers de membres du Centre International selon le principe pollueur-payeur.
formation sur les marchés du sur l’Energie (IEC), un consortium Ce coût supplémentaire pour
carbone furent programmés en regroupant les Universités de les émetteurs doit les inciter à
Malaisie, en Côte d’Ivoire et en Queensland Australia (Australie) réduire leur émission de gaz,
Thaïlande. Newcastle (Angleterre) et Xstrata préjudiciable à l’agriculture en
Ltd (CANADA). raison des perturbations des

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actualités
à LA UNE FILIRERES HEVEA ET PALMIER A HUILE

cycles de la pluviométrie, en autre entreprise) car ils pourront Les mécanismes de réduc-
réduisant leur consommation dès lors obtenir en échange des tion des émissions de gaz
d’énergie, ou en utilisant des crédits-carbone. Les crédits-car- à effet de serre
énergies renouvelables plutôt que bone ne sont ni plus, ni moins
des énergies fossiles. Ainsi, les que des crédits obtenus à chaque Le protocole de Kyoto pose les
marchés du carbone consistent tonne de CO2 qui n’est pas émise bases du marché du carbone,
à attribuer un prix aux droits à dans l’atmosphère grâce aux mais c’est réellement lors des
émettre des (GES) afin d’inciter mesures que l’on a pu prendre. conférences de Bonn et Mar-
des acteurs - États ou entreprises à Pour les entreprises qui n’arrivent rakech en juin et novembre 2001
réduire leurs propres émissions en pas à respecter leur quota, elles que les mécanismes de réduction
échangeant entre eux des « droits ont, grâce au marché carbone, la d’émissions de gaz à effet de
à polluer ». possibilité d’acheter des droits à serre sont mis en place. Plus préci-
polluer : elles peuvent ainsi aug- sément, trois mécanismes de flexi-
Le marché du carbone est une menter leur quota d’émission. bilité ont été créés :
bourse attractive qui pourrait
permettre aux filières agricoles Avènement du marché du - Le mécanisme des permis négo-
de capter des ressources carbone ciables : mécanisme visant à
additionnelles pour leur encourager l’amélioration des sys-
développement. Au niveau de la Les bases du marché du carbone tèmes de production les plus pol-
Filière Palmier à Huile ivoirienne, le sont apparues lors du protocole luants et les moins efficaces
groupe SIFCA, à travers PALMCI, de Kyoto le 11 septembre 1997.
a obtenu récemment un crédit C’est à ce moment là que la ré- - La mise en œuvre conjointe :
carbone sur 21 ans. duction des émissions de gaz mécanisme de financement de
à effet de serre a été chiffrée et projets visant à stocker le carbone
Dans la pratique, les acteurs enga- datée. Ainsi, il a été décidé que ou à réduire les émissions de gaz
gés dans un système d’échange la réduction globale devrait être à effet de serre. Ce mécanisme
de GES doivent acheter des quo- de 5,2% entre 2008 et 2012 concerne principalement le do-
tas supplémentaires s’ils polluent par rapport au niveau de 1990. maine industriel et forestier.
plus que leur plafond. Un « quota Certaines initiatives ont toutefois
» correspond généralement à été prises avant le protocole de - Le Mécanisme de Développe-
l’autorisation d’émettre une tonne Kyoto, notamment à l’échelle ré- ment Propre (MDP) : mécanisme
d’équivalent de dioxyde de car- gionale comme par exemple aux permettant aux pays occidentaux
bone (CO2) et constitue un éta- Etats-Unis en réaction aux pluies de réaliser leurs objectifs en inves-
lon communément accepté pour acides. Le protocole de Montréal tissant dans des projets de réduc-
les échanges. Un certain nombre du 16 Septembre 1987, concer- tion des émissions de gaz à effet
de marchés de quotas ont été mis nant principalement la réduction de serre dans les pays en voie de
en place à ce jour, notamment des substances visant à appauvrir développement.
deux : le marché de quota issu du la couche d’ozone, marque aussi
protocole de Kyoto appliqué aux les prémisses du marché carbone.
émissions de GES et le marché Quelles sont les ins-
européen d’échange de quotas Signé en 1997 et entré en vigueur tances de gestion des
de CO2. en 2005, le protocole de Kyoto, échanges de crédits-
prolongé en 2012, pose les bases carbone ?
Pour les entreprises qui respectent d’un marché international, à
déjà leur quota d’émission de gaz l’aide de mécanismes de flexibi- Au sein du marché du carbone,
à effet de serre (quota dépendant lité destinés à aider les 38 pays la monnaie d’échange est formée
des pays), le marché carbone les plus industrialisés du monde à par les crédits-carbone, ou encore
peut les pousser à faire davan- respecter leurs objectifs de réduc- CERs (Certified Emission Reduc-
tage d’efforts pour réduire leurs tion. tions). Ainsi, tout entrepreneur à
émissions (ou les émissions d’une l’initiative d’un projet entrant dans

1ér trimestre 2014 39


actualités
à LA UNE FILIRERES HEVEA ET PALMIER A HUILE

le cadre du protocole de Kyoto, Les enjeux du marché du carbone d’Echange de Quotas d’Emissions
obtient des crédits-carbone. Si sont avant tout environnementaux. (SCEQE) constitue le seul outil
l’entrepreneur en question est La Convention-Cadre des Nations économique mis en place par l’UE
une entreprise européenne sou- Unies sur les Changements Clima- afin d’aider les pays européens
mise à des quotas, elle peut uti- tiques (CCNUCC) entend limiter à respecter leurs engagements
liser ces crédits comme « droit à la hausse moyenne de la tempé- nationaux.
polluer » et lui permettre ainsi de rature mondiale et a instauré une L’intérêt est également d’ordre
respecter son quota. Autrement, politique de réduction des émis- économique selon la Commission
l’entrepreneur peut passer par sions de GES dans cette optique. européenne, puisque les quotas
différents acteurs pour revendre Le protocole de Kyoto impose des sont échangeables, les réductions
ses crédits-carbone. Les intermé- obligations chiffrées aux pays si- d’émissions se font là où elles sont
diaires financiers sont principale- gnataires afin de mettre en œuvre les moins coûteuses. Le SCEQE
ment représentés par des banques la CCNUCC. L’Union européenne part du principe que la solution
spécialisées dans l’échange de et ses États membres se sont ainsi la plus rentable pour réduire les
crédits carbonne comme Orbeo engagés à réduire leurs émissions émissions de GES est d’attribuer
ou l’Umbrella Carbon Facility qui de GES de 8% au cours de la pé- un prix au carbone.
dépend de la Banque Mondiale. riode 2008-2012 et de 20% au
cours de la période 2013-2020,
Enjeux du marché du par rapport aux niveaux de 1990.
carbone par rapport à
l’énergie En l’absence d’une taxation car-
bone, le Système Communautaire

40 1ér trimestre 2014


à
actualités
LA UNE FILIRERES HEVEA ET PALMIER A HUILE

Les Acteurs majeurs des 31 pays participants au SCEQE sont ché leur optimisme, convaincus que la
Marchés du carbone inclus dans ce marché. Des secteurs formation et l’échange d’expérience
comme les bâtiments, les transports des uns et des autres, permettront aux
Les acteurs impliqués dans le marché (non aérien) ou les déchets ne sont filières agricoles et principalement
du carbone sont très divers : pays, ré- pas concernés par le SCEQE. aux Filières Hévéa et Palmier à Huile,
gions, entreprises, acteurs financiers, La présence du Directeur général du de tirer profit de leur contribution à la
bourses, entités de gestion et d’audit, groupe occidentale Agro-industrial du réduction des GES. Ils ont émis le vœu
ONG, etc. A titre indicatif, le SCEQE Guatemala, (la seule entreprise hévéi- de voir les acteurs saisir l’opportuni-
concerne actuellement près de 11 cole au monde à avoir actuellement té de développer ‘‘une task force’’,
000 installations fortement émettrices accès au marché du carbone) parmi pour faire face aux nombreuses cam-
de GES dans les secteurs de l’énergie, les experts venus partager leurs vi- pagnes de dénigrement dont sont
la production et la transformation des sions du marché du carbone avec les victimes les Filières Hévéa et Palmier
métaux ferreux, l’industrie minérale, producteurs agricoles ivoiriens, a sus- à Huile quant à leur impact supposé
la fabrication de pâte à papier, et la cité beaucoup d’espoirs. Le Directeur négatif sur l’environnement.
fabrication de papier et de carton. Exécutif du FIRCA et le Président de
Les vols aériens de la plupart des l’APROMAC, n’ont d’ailleurs pas ca-

1ér trimestre 2014 41


METIER LE SAIGNEUR D’HEVEA

LE METIER DE SAIGNEUR AU COEUR DU


DEVELOPPEMENT HEVEICOLE
Le FIRCA, en collaboration avec l’AGEFOP, a élaboré le répertoire des emplois/métiers et des réfé-
rentiels de formation aux métiers de l’hévéa. 16 emplois-métiers ont été répertoriés dont 4 emplois
majeurs : saigneurs, pépiniéristes, greffeurs et régisseurs de plantation. Parmi ces emplois, un est
véritablement au cœur de l’activité hévéicole : il sagit du métier de saigneur. Cette importance est
sans cesse relevée par les acteurs de la Filière Hévéa lors des différents forums auxquels ils parti-
cipent (planification et restitution des projets, Matinales de l’hévéa , etc.).

donc, dans les cinq prochaines par ses concurrents (caoutchouc

E
n 2005, le nombre de plan- années, d’occuper environ 150 synthétique et autres plantes à
teurs d’hévéa s’élevait à 000 actifs. Il constitue un fort po- latex), qui en fait une matière pre-
16 500. A fin 2013, on en tentiel de résorption du chômage mière stratégique pour l’industrie
dénombre 123 000, repartis sur des jeunes et de réduction de la de la pneumatique et pour l’indus-
plus de 400 000 ha de plantation. pauvreté. En considérant que la trie médicale (gants et préservatifs
Or, un saigneur gère en moyenne taille moyenne des ménages en en latex). Le secteur a donc de
une superficie de 3 ha (en J3, fré- zone rurale est de 6 personnes, beaux jours devant lui.
quence de saignée communément le métier de saigneur pourra donc
utilisée en Côte d’Ivoire). permettre de subvenir aux besoins La saignée consiste à extraire le
de plus d’un million d’habitants. latex de l’hévéa présent dans des
Pour couvrir les 165 000 ha en cellules vivantes organisées en
production, les besoins actuels Naguère majoritairement occu- vaisseaux et formant des man-
s’élèvent à environ 60 000 sai- pés par les hommes, ce métier teaux concentriques dans l’écorce
gneurs. intéresse aujourd’hui autant les de l’arbre (les laticifères). Le sai-
femmes, qui n’hésitent pas à se gneur pratique une incision dans
Dans les cinq années à venir, lancer dans la saignée. Cela l’écorce qui permet de libérer le
235 000 ha de plantation seront constitue une bonne option pour latex contenu dans les laticifères.
matures et nécessiteront un besoin les promoteurs afin de combler les
supplémentaire de 87 000 sai- besoins en saigneurs et maintenir Le travail du saigneur débute
gneurs, en y incluant les saigneurs sur place les cellules familiales. très tôt le matin (5 h 30 mn) par
volants (agents temporaires). la présence au lieu d’appel. Le
Le caoutchouc naturel possède des chef d’équipe y procède à l’appel
Le métier de saigneur permettra propriétés élastiques inégalées des travailleurs afin de noter les

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METIER LE SAIGNEUR D’HEVEA

absences, à la distribution du ma- dans la tasse. La saignée est ré- l’homme et la femme ont les
tériel de travail et au rappel des pétée tous les 3 ou 4 jours pour mêmes responsabilités sur les par-
consignes d’usage. raviver l’encoche par prélèvement celles. En outre, dans leur plan
d’une nouvelle lamelle d’écorce de carrière, l’un ou l’autre peut
Dès que la visibilité le permet (6 d’une épaisseur d’environ 2 mm, évoluer et devenir chef d’équipe
h), le saigneur débute la saignée presque tout au long de l’année. saignée ou contrôleur de saignée
qui doit raisonnablement prendre Mais avant d’effectuer le ravive- par la validation des acquis d’ex-
fin aux environs de 10 heures. ment de l’encoche précédente, le périence.
saigneur procède à une opération
Régulièrement exposé aux intem- de nettoyage. Il extirpe la lame de Selon M. AMEYA Adomon Pierre,
péries et à de multiples risques, le latex qui est coagulée dans l’en- Régisseur de la plantation Duran-
port d’équipements de protection coche précédente, l’encombre et dal, en plus des compétences tech-
individuelle est indispensable au la bouche. Il fait de même pour la niques comme la manipulation du
saigneur, avant de commencer rigole de drainage et la gouttière. couteau de saignée, de la gouge,
son travail. Ce latex coagulé ainsi récupéré la réalisation des ouvertures de
est appelé’’ «sernamby». panneaux, le traçage du repère
La saignée commence quand de consommation, l’équipement
l’arbre atteint 50 cm de circon- À chaque saignée, l’encoche est des arbres avec le matériel de
férence à 1 m du sol. Ce stade ravivée en découpant une fine récolte, l’application des produits
intervient généralement six à sept lamelle d’environ 2 mm d’épais- stimulants, etc., les saigneurs dis-
ans après le planting. seur, sur toute la profondeur de posent de compétences telles que
l’écorce. Il faut toutefois éviter de la connaissance de l’arbre, des
Le métier de saigneur est une acti- toucher le cambium (assise géné- maladies, de la gestion des pan-
vité qui nécessite de nombreuses ratrice du bois) car cela provoque neaux, des fréquences de saignée
heures de travail et de marche, sur des cicatrices. La récolte peut se et de stimulation, ainsi que des
de longues distances par jour. La faire sous forme liquide (on parle clones. En outre, avec discipline
saignée exige la position debout de récolte en latex) si on procède et rigueur, ils réussissent à appli-
pendant plusieurs heures sans in- juste après la saignée, ou solide quer avec maîtrise, une méthode
terruption. Elle exige également de si on laisse le latex coaguler dans précise en fonction du processus
la dextérité et de la précision dans la tasse (récolte en coagulum). En de saignée.
l’exécution de l’activité. Dans les cas de récolte sous forme liquide,
plantations, le saigneur a droit à on peut ajouter légèrement de Cheville ouvrière de la production,
une part comprenant 500 à 700 l’ammoniac pour empêcher la le saigneur joue un rôle important
arbres à saigner selon le système coagulation précoce. dans le développement de l’ex-
d’exploitation choisi. ploitation hévéicole. Cependant,
Au moyen d’un couteau adap- L’écorce de l’arbre est divisé en la formation qui constitue le meil-
té, il découpe une fine lamelle plusieurs parties appelés pan- leur investissement pour l’acquisi-
d’écorce, dans un mouvement neaux. La saignée suit un plan de tion des compétences techniques,
descendant ou ascendant et gestion de panneaux doit être la priorité des promoteurs
oblique, sur la moitié ou le tiers La présence du chef d’équipe de plantation et des régisseurs de
de la circonférence du tronc, en s’avère alors importante pour plantation, afin de permettre à cet
démarrant à 1,20m du sol. éviter au saigneur de passer, par agent, de jouer pleinement son
erreur, d’un panneau à l’autre ou rôle.
Après quelques heures, le latex pour corriger des défauts consta-
commence à coaguler sur l’en- tés. Conscient de la nécessité de for-
coche. Le flux s’arrête. Le latex mer de nombreux saigneurs, le
peut alors être recueilli immé- Témoignage des saigneurs FIRCA a organisé de nombreuses
diatement sous forme liquide, sessions de formation à travers les
ou après coagulation naturelle Dans le métier de saigneur, secteurs hévéicoles.

1ér trimestre 2014 43


METIER LE SAIGNEUR D’HEVEA

22 920 saigneurs ont fait l’objet et sont disponibles pour la for-


La formation comprend une phase de perfectionnement in situ. mation. Le choix des candidats à
à l’école sèche et une autre à la formation se fait par ordre de
l’école verte. La durée de forma- Vu le déficit de saigneurs constaté priorité :
tion est de 30 à 52 jours selon les et pour améliorer significativement • Le planteur lui-même ou l’un de
procédures des opérateurs d’en- l’offre de saigneurs, le FIRCA a ins- ses enfants
cadrement. crit dans les cahiers des charges • Un actif agricole d’un planteur
régissant l’assistance technique d’hévéa
En outre, de nombreux supports pour la période 2012-2014, la • Un jeune du village voulant
didactiques (dépliant, film, guide création de 3 écoles de saignée s’adonner à la saignée.
et manuel) ont été élaborés pour par secteur. Rappelons que le
aider à l’apprentissage des plan- pays est divisé en 18 secteurs Tous les jeunes désireux de s’adon-
teurs. hévéicoles dont 3 concernent les ner au métier lucratif de saigneur,
zones d’expansion que sont Man, sont invités à contacter le moniteur
Par ailleurs, les saigneurs déjà en Yamoussoukro et Bondoukou. de la zone la plus proche.
activité sont suivis par les moni-
teurs d’encadrement et font l’objet Hormis ces zones d’expansion,
de suivi in situ. Chaque moniteur on dénombre 3 écoles de saignée
est tenu de suivre et d’améliorer dans chacun des autres secteurs.
les performances de cinq (5) sai- Ainsi, channe année, 45 écoles
gneurs par mois. Ainsi, en 2012, de formation sont fonctionnelles

44 1ér trimestre 2014


FOCUS Swollen shoot

Le programme d’urgence de lutte


contre la maladie du swollen shoot
tige et la pourriture des cabosses étaient les pro-
blèmes les plus redoutés par les cacaoculteurs. A
partir de 1994, le CNRA a confirmé la présence
de formes virulentes de la maladie du swollen
shoot du cacaoyer dans les vergers de la région
de la Marahoué.

Une enquête réalisée en 2008, a montré que


l’ensemble des zones de production du cacao de
la Côte d’Ivoire est sous la menace permanente
du swollen shoot.

Les recherches menées par le CNRA sur finance-


ment de la Filière Café-Cacao ont permis d’éla-
borer en 2010, un guide pour la lutte contre cette
maladie.

Ainsi, sur la base des acquis de la recherche,


un programme pilote de transfert de technologies
de lutte contre la maladie a été mis en œuvre
et exécuté par l’ANADER pendant la campagne
2012/2013. Les acquis capitalisés pendant les
Programmes pilotes (recherche et conseil agri-
cole) offrent aujourd’hui la garantie pour la mise
en œuvre d’un programme d’envergure national.

Conscient des enjeux actuels de la maladie du


swollen shoot pour la préservation de l’outil de
production de la filière, le Conseil du Café-Ca-
cao veut intensifier la lutte contre la maladie du
swollen shoot du cacaoyer. Aussi, est – il élaboré
avec ses partenaires techniques, un programme
d’urgence de lutte contre la maladie du swollen
shoot du cacaoyer.
I- Présentation du
programme d’urgence de lutte 1.2 Contenu du programme
contre le swollen shoot u Objectifs

Le programme d’urgence d’appui à la lutte contre le


1.1 Introduction swollen shoot s’inscrit dans le contexte de l’améliora-
tion de la productivité des vergers. Il vise à mettre en
La cacaoculture ivoirienne est confrontée cette dernière œuvre, de façon plus élargies, les actions déjà amor-
décennie à la recrudescence des maladies et rava- cées dans la phase pilote et à apporter aux produc-
geurs. Jusqu’à la fin des années 1990, les mirides, les teurs, les mesures d’accompagnement nécessaires à
insectes défoliateurs des jeunes pousses, les foreurs de l’arrachage-replantation des vergers infectées par la

1ér trimestre 2014 45


FOCUS Swollen shoot

maladie. sont prioritairement les produc- matériel végétal sur toute l’éten-
teurs dont les vergers sont infectés due du territoire national et enfin,
u Principales actions par la maladie du swollen shoot. de renforcer le dispositif de forma-
tion des producteurs et de transfert
Pour atteindre ses objectifs, le 1.4 Zones du Projet des technologies.
programme prévoit les principales
actions suivantes : La maladie du swollen shoot est III- Impact du pro-
une menace pour l’ensemble de gramme à court
g Mise en place d’un la cacaoyère ivoirienne. moyen et long terme
cadre règlementaire et stra- dans le développe-
tégique par la prise de textes lé- Le Programme d’urgence de lutte ment de la Filière Ca-
gislatifs et réglementaires portant contre la maladie du swollen shoot cao.
sur le transfert de matériel végé- cible les zones à très forte infesta-
tal et l’arrachage obligatoire des tion et les zones d’infestation ré- Ce programme s’inscrit dans le
plants attaqués, en vue d’éviter la cente ou débutante. Toute la zone cadre de l’amélioration de la
dissémination du virus dans l’en- de production cacaoyère est donc productivité des vergers et de la
semble des zones de production. concernée par le Projet. qualité du produit marchand. Il
devra à court et moyen terme sus-
g Mise en place de me- 1.5 Financement citer l’adhésion au programme
sures d’accompagnement d’arrachage-replantation, d’au
portant sur (i) la mise à disposi- Le financement du programme de moins 30% des producteurs tou-
tion des producteurs de matériel lutte contre la maladie du swollen chés par la maladie, de replanter
végétal amélioré de cacao, de est assuré par le Conseil du Café- au moins 20% des vergers infec-
semences et plants de vivriers Cacao via le FIRCA qui intervient tés à fin 2017. A long terme, ce
associés au cacaoyer, d’engrais, en tant que Maître d’Ouvrage programme devra permettre de re-
de produits phytosanitaires et (ii) Délégué. constituer le verger des régions où
la constitution d’équipes d’arra- la maladie a commis des ravages
chage pour accompagner les II- Quels enjeux pour importants et donc de relever le
producteurs dans l’arrachage des la filière niveau de production dans ces ré-
plants des vergers infectés. gions. En outre, les vergers créés
Les véritables enjeux de ce pro- dans le cadre de ce programme
g Adoption d’une straté- gramme d’urgence sont de rendre devront atteindre un niveau de
gie de communication perti- plus attractive la cacaoculture, de rendement d’une tonne au moins
nente en vue de susciter l’adhé- maintenir la dynamique dans le par hectare contre 400 à 500 kg
sion de l’ensemble des acteurs à secteur de production et de pré- actuellement.
la lutte contre la maladie. server l’outil de production de la
filière. Le relèvement de ces défis
u Durée du programme nécessite de replanter le verger
et résultat quantitatifs détruit et de stopper la progres-
sion de la maladie dans les zones
Le programme est prévu pour une d’infection récente ou débutante.
période de 3 ans (2014-2017) Par ailleurs, cette première phase
avec un objectif de 5 000 ha à devra permettre de bâtir et conso-
replanter par an les deux pre- lider une stratégie efficace de
mières années et de 10 000 ha la mise en œuvre des mesures d’ac-
troisième année. compagnement pour l’arrachage-
replantation des vergers infectés,
1.3 Bénéficiaires de mettre en place un cadre
réglementaire pour l’arrachage-
Les bénéficiaires du programme replantation et la circulation du

46 1ér trimestre 2014


Z

4 1ér trimestre
La Filière 2014
du Progrès n°10 47
CONTRAT FED /2013/313- 667-FINANCE
PAR
L’UNION EUROPEENNE ET
L’INTERCOTON

OBJECTIF DU PROJET
- Améliorer la productivité des exploitations
- Améliorer les revenus des exploitants agricoles
- Lutter contre la pauvreté dans les zones productrices de coton
- Relancer durablement la Filière Coton.

CIBLES
- 120 000 producteurs de coton
- Les sociétés cotonnières qui assurent un service de conseil agricole
- Les Unions interrégionales de coopératives qui assurent un service de conseil agricole.

ACTIVITES
• Formation des agents du conseil agricole
- Renforcer les capacités techniques des Superviseurs et Conseillers agricoles
- Mettre à la disposition des Conseillers Agricoles un guide technique

• Formation des producteurs


- Organiser des sessions de recyclage et de perfectionnement des producteurs de coton sur
l’itinéraire technique du cotonnier
- Mettre à la disposition des producteurs de coton un manuel des techniques culturales

• Ateliers de restitution aux bénéficiaires


- Permettre aux producteurs de coton d’exprimer leurs satisfactions et leurs attentes vis à vis
du service du Conseil Agricole

FIRCA/UNITE DE COORDINATION
01 BP 3726 Abidjan 01
Tél. : +225 22 52 81 85 -Fax : +225 22 52 81 87
Email: firca@firca.ci / Site Web: www.firca.ci

PROJET D'EXTERNALISATION
48 1 trimestre
ér
2014 DU CONSEIL AGRICOLE DANS LA FILIELE COTON

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