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Une vingtaine de femmes béninoises fabriquant une farine

de gari unique signent un nouveau code de bonnes


pratiques pour mieux commercialiser leur produit et
augmenter leurs revenus.
Le gari, un type de farine à base de racine de manioc, est peut-être un aliment de
base en Afrique de l'Ouest, mais le gari Sohoui est spécial. En effet, il ne peut
être fabriqué qu'à partir de manioc cultivé dans le département central des
Collines du Bénin, et en utilisant uniquement les méthodes artisanales propres à
la région.
La commercialisation de la farine croustillante et légèrement acide en tant que
marque à part entière dépend de la protection de ses caractéristiques
géographiques et de ses techniques de production uniques. C'est précisément
pourquoi, en novembre, une vingtaine de productrices de gari Sohoui se sont
rencontrées lors d'un atelier organisé dans la capitale régionale Savalou.

Le present article explore les marches du manioc et du « gari » dans le Sud et le Centre du Benin.
L’accent est mis sur les performances des marches de ladite zone ainsi que sur les principales
contraintes a leur developpement. Les investigations ont ete menees aupres de 52 commercants des
marches du Sud et du Centre du Benin. Des observations faites et de l’analyse des donnees
collectees, il est ressorti que les marches du manioc et du « gari » dans le Sud et le Centre du Benin
sont principalement animes par des femmes peu ou pas scolarisees. Par ailleurs, ces marches sont
contestables et concentres. Les trois premieres contraintes au developement de ces marches sont
les difficultes liees a l’approvisionnement, le manque de moyens financiers et les difficultes
d’ecoulement des produits. Dans ce contexte, toute politique de promotion de la commercialisation
du manioc et de ses derives devrait organiser les commercants, notamment les detaillants, en
groupements ou cooperatives de commercialisation. Elle devrait aussi contribuer a l’amelioration des
conditions d’approvisionnement des commercants a travers la facilitation de leur acces aux points de
production ou de transformation.

L'idée de base est de revendiquer le même type de droit de propriété


intellectuelle que celui qui veut que le whisky écossais ne peut être fabriqué
qu'en Écosse, ou le champagne dans la région de Champagne, en France. C'est
ce qu'on appelle une indication géographique, et une certification IG relie un
produit particulier à un endroit particulier et y ajoute de la valeur en attestant son
authenticité.
Durant l'atelier de deux jours, les femmes ont soigneusement examiné le projet
de code de bonnes pratiques pour faire en sorte que le document reflète
précisément le savoir-faire traditionnel nécessaire pour obtenir le produit final,
le gari Sohoui de Savalou.
Le code de bonnes pratiques a été validé à la fin de l'atelier, et les 24
participantes ont signé un accord pour le distribuer et s'assurer qu'il soit respecté.
L'atelier, qui était organisé par la CNUCED, a marqué une étape importante pour
l'accès du gari Sohoui de Savalou à des marchés plus importants, qui permettrait
d'augmenter les revenus des spécialistes qui le produisent. Ce n'est qu'un
exemple des nombreux produits alimentaires et artisanaux uniques, fabriqués
dans certains pays parmi les plus pauvres du monde, qui restent inconnus alors
même qu'ils sont prêts pour une meilleure distribution.
"Les communautés rurales ont beaucoup à gagner de la mise en place des IG,
qui permettent aux producteurs d'accéder à des marchés plus larges et plus
diversifiés" a dit l'expert de la CNUCED Stefano Inama, qui a participé à l'atelier.
Comme l'attestation d'authenticité, le statut d'IG a l'avantage de protéger des
savoir-faire traditionnels et ancestraux, en particulier dans les 47 pays les moins
avancés (PMA) du monde, dont 33 sont des pays d'Afrique.

"Les PMA ont généralement une capacité d'exportation et une productivité


faibles, conjuguées à un faible contenu en valeur ajoutée dans leurs produits
d'exportation", a indiqué M. Inama. "De nombreux PMA dépendent également
des produits de base, qui sont vulnérables face aux fortes fluctuations des prix
sur le plan international."

Pour être efficaces, les IG doivent être incorporées dans une stratégie
commerciale globale qui offre également un soutien direct aux communautés
rurales. La CNUCED a fait d'importants efforts pour intégrer les IG au document
relatif à la politique commerciale du Bénin, qui devrait être finalisé début 2018.
"Malgré les difficultés rencontrées par les PMA, les communautés rurales ont un
éventail inestimable de produits liés à leur culture, à leurs traditions et à la
biodiversité naturelle qui les entoure. Ces produits représentent un potentiel
inexploité", a dit M. Inama.
La CNUCED a organisé l'atelier pour les productrices béninoises de gari dans le
cadre d'un projet du Cadre intégré renforcé de catégorie 2 (Renforcement des
capacités productives et commerciales du Bénin) avec 14 institutions partenaires,
dont:

 l'Agence nationale de la propriété industrielle (ANAPI), qui fait partie de l'Office national de
l'Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI);
 le bureau régional de l'Organisation mondiale de la propriété Intellectuelle (OMPI);
 la Plate-forme nationale des organisations paysannes et de producteurs agricoles du Bénin
(PNOPPA);
 les Directions départementales de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche (DDAEP);
 le Ministère de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (MICA).

Le Cadre intégré renforcé est un programme d'aide multidonateurs créé


spécifiquement pour aider les PMA à mieux utiliser le commerce pour réduire la
pauvreté et assurer une croissance inclusive et un développement durable.

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