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Université Pierre & Marie Curie (Paris 6) Licence de Mathématiques L3

UE LM364  Intégration 1 Année 20142015

TD 1. Opérations ensemblistes
Une étoile indique un exercice important.

Exercice 1.1. Soit X un ensemble. Soient A, B, C, D des parties de X . On rappelle que l'on
note A4B la diérence symétrique de A et B , c'est-à-dire la partie

A 4 B = (A ∪ B) r (A ∩ B) = (A r B) ∪ (B r A)

de X. A 4 ∅, A 4 X et A 4 A, puis montrer
Calculer les égalités suivantes :

a) (A r B) ∩ (C r D) = (A ∩ C) r (B ∪ D) ;
b) (A ∪ B) = (A 4 B) 4 (A ∩ B) ;
c) (A 4 B) 4 C = A 4 (B 4 C).

Exercice 1.2. Soient X et Y deux ensembles. Soit f :X→Y une application. Que pensez-
vous des assertions suivantes ?

a) L'application f est injective si et seulement s'il existe une application g :Y →X telle


que g ◦ f = idX .
b) L'application f est surjective si et seulement s'il existe une application h:Y →X telle
que f ◦ h = idY .

? Exercice 1.3. Soient X et Y deux ensembles. Soit f :X→Y une application.


−1
a) Soit A ⊆ X. Montrer que A⊆f (f (A)) mais que l'égalité peut faire défaut. Montrer
qu'on a égalité si f est injective.

b) Montrer que si pour tout sous-ensemble A de X on a l'égalité A = f −1 (f (A)), alors f est


injective.

c) Soit B ⊆ Y. Montrer que f (f −1 (B)) ⊆ B mais que l'égalité peut faire défaut. Montrer
qu'on a égalité si f est surjective.

d) Montrer que si pour tout sous-ensemble B de Y on a l'égalité f (f −1 (B)) = B , alors f est


surjective.

? Exercice 1.4. Soient Y deux ensembles. Soit f : X → Y une application. Soient (Ai )i∈I
X et
une famille de parties de X et (Bj )j∈J une famille de parties de Y . On suppose I et J non
vides. Soit A une partie de X et B une partie de Y . Démontrer les assertions suivantes.
[  [ \  \
a) f Ai = f (Ai ) et f Ai ⊆ f (Ai ), avec égalité quand f est injective.
i∈I i∈I i∈I i∈I
[  [ \  \
−1 −1 −1
b) f Bj = f (Bj ) et f Bj = f −1 (Bj ).
j∈J j∈J j∈J j∈J
c −1 −1 c c
c) (f (B)) = f ( B). Quelles inclusions y a-t-il entre (f (A)) et f (c A) ?

1
Exercice 1.5. Soient X et Y deux ensembles. Soit f :X→Y une application.

a) Soit Φ : P(X) → P(Y ) l'application qui à une partie A de X associe la partie f (A) de Y .
i) Montrer que f est injective si et seulement si Φ l'est.

ii) Montrer que f est surjective si et seulement si Φ l'est.

b) Soit Ψ : P(Y ) → P(X) l'application qui à une partie B de Y associe la partie f −1 (B) de
X.
i) Montrer que f est injective si et seulement si Ψ est surjective.

ii) Montrer que f est surjective si et seulement si Ψ est injective.

? Exercice 1.6. Soient A, B, C des parties d'un ensemble X. Pour chacune des fonctions sui-
vantes, dénies sur X et à valeurs réelles, dire si elle est la fonction indicatrice d'une partie de
X et si oui, de laquelle.

a) 1A + 1B ; d) |1A − 1B | ; g) |1A −|1B − 1C || ;


b) 1A − 1B ; e) 1A + 1B − 1A 1B , h) sup(1A , 1B ) ;
c) 1A 1B ; f) ||1A − 1B |− 1C | ; i) inf(1A , 1B ).

Exercice 1.7. Soit X un ensemble. Construire une bijection entre l'ensemble P(X) des parties
de X et l'ensemble {0, 1}X des fonctions de X dans {0, 1}.

Exercice 1.8. Soit X un ensemble. Soit n>1 un entier. Soient A1 , . . . , An des parties de X.
Montrer que
n
1 1Ti∈I Ai .
X X
Sn
i=1 Ai = (−1)k+1
k=1 I⊆{1,...,n}
card(I)=k

On commencera par écrire cette formule pour n = 1, n = 2 et n = 3.

Exercice 1.9. Soient A, B, C, D quatre ensembles. On suppose données une bijection f :A→
B et une bijection g : C → D.
a) Construire une bijection entre P(A) et P(B).
b) On suppose que A ∩ C = B ∩ D = ∅. Construire une bijection entre A∪C et B ∪ D.
c) Construire une bijection entre A×C et B × D.
d) Construire une bijection entre AC et BD.

Exercice 1.10. Soient A, B, C trois ensembles. Construire une bijection entre AB×C et (AB )C .

Exercice 1.11. Soient X et Y deux ensembles. Des ensembles P(X × Y ) et P(X) × P(Y ), y
en a-t-il un qui soit naturellement inclus dans l'autre ?

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TD 2. Suites d'ensembles
Échauements
Exercice 2.1. Un sous-ensemble A⊆N est coni si NrA est ni. Montrer que :

a) l'intersection de deux ensembles conis est conie ;

b) tout ensemble contenant un ensemble coni est coni.

Est-ce encore vrai avec des ensembles nis ? avec des ensembles dénombrables ? codénom-
brables ?

? Exercice 2.2. Soit (an )N une suite de R.


a) Montrer que lim inf ] − ∞, an ] ⊆ ] − ∞, lim inf an ], mais que l'inclusion peut être stricte.

b) Montrer que ] − ∞, lim inf an [ ⊆ lim inf ] − ∞, an [, mais que l'inclusion peut être stricte.

Exercice 2.3. Soit (An )n≥0 une suite de parties d'un ensemble X . Classer par ordre d'inclusion
les parties suivantes de X :


[ ∞
\
∅, X, An , An , lim inf An , lim sup An .
n=0 n=0

Est-il possible que toutes les inclusions soient strictes ?

Suites d'ensembles
Exercice 2.4. Soient (An )n≥0 et (Bn )n≥0 deux suites de parties d'un ensemble X. Soit C une
partie de X. Que pensez-vous des assertions suivantes ?

 c  
a) lim Acn = lim An b) lim (An ∩ C) = lim An ∩ C
n→∞ n→∞ n→∞ n→∞

c) lim (An ∪Bn ) = lim An ∪ lim Bn d) (∃n0 ≥ 0 ∀n ≥ n0 An ⊂ Bn ) ⇒ lim An ⊂ lim Bn


n→∞ n→∞ n→∞ n→∞ n→∞

? Exercice 2.5.
Soient (An )n∈N une suite de parties d'un ensemble X et ϕ:N→N une extraction.

a) Montrer que lim sup Aϕ(n) ⊆ lim sup An .


b) Montrer que lim inf An ⊆ lim inf Aϕ(n) .
c) On suppose que (An ) converge vers B ⊆ X. Montrer que (Aϕ(n) )n∈N converge aussi vers
B.
d) Trouver un cas où (Aϕ(n) ) converge mais pas (An ).
e) On suppose que (A2n )n et (A2n+1 )n convergent vers le même ensemble B. Montrer que
(An ) tend aussi vers B .

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? Exercice 2.6.

( − n1 , 1 )n∈N∗ ( − n1 , 1 )n∈N∗ .
   
a) Étudier l'éventuelle convergence de et de

b) Donner des exemples variés de suites de parties de R dont la limite est ]0, 1] (resp. ]0, 1[).
c) Déterminer les limites supérieure et inférieure de la suite (Bn )n≥1 de parties de R dénie
par    
1 1
B2n−1 = −2 − , 1 et B2n = −1, 2 + 2 .
n n
d) Existe-t-il une suite d'ensembles de limite supérieure [−1, 2] et de limite inférieure [−2, 1] ?
e) Trouver une condition portant sur les suites réelles (an )n∈N et (bn )n∈N qui soit nécessaire
et susante pour que l'on ait

lim [an , bn ] = [−1, 1[.


n

f) Est-il possible que limn [an , 6] n'existe pas quand la suite réelle a converge vers 5 ?

Pour aller plus loin. . .


Exercice 2.7. Existe-t-il une suite (An )n∈N de sous-ensembles de N innis et deux à deux
disjoints ?

Remarque. On peut même montrer qu'il existe une famille A de sous-ensembles de N telle
que :
 si X 6= Y sont dans A, alors X ∩Y est ni
 la famille A a le cardinal de R!

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TD 3. Cardinaux
Échauement
? Exercice 3.1.
a) Montrer que N{0,1} est dénombrable, alors que {0, 1}N ne l'est pas.

b) Montrer que l'ensemble des parties nies d'un ensemble dénombrable est toujours dénom-
brable.

c) Montrer que l'ensemble des parties innies d'un ensemble inni n'est jamais dénombrable.

d) Existe-t-il un ensemble inni dont l'ensemble des parties dénombrables n'est que dénom-
brable ?

Ensembles dénombrables
? Exercice 3.2.
a) Montrer que l'ensemble des points de discontinuité d'une fonction monotone f : [a, b] → R
est dénombrable. (On pourra considérer les ensembles J(n) = {x ∈ ]a, b[ ; |f (x+) − f (x−)| >
1/n}...)
b) Qu'en est-il pour une fonction réelle croissante dénie sur R tout entier ?

Exercice 3.3. On rappelle qu'un nombre réel est dit algébrique s'il est racine d'un polynôme
à coecients entiers. Montrer que l'ensemble des réels algébriques est dénombrable.

Quel cardinal ?
? Exercice 3.4. Soit X un ensemble inni. On admet que Card X 2 = Card X . Montrer que
Card X X = Card P(X).
? Exercice 3.5. Reconnaître dans la liste ci-après les ensembles dont le cardinal est égal à celui
de N, ceux dont le cardinal vaut celui de R, et ceux ayant même cardinal que l'ensemble des
parties de R.
a) P(N) b) P(P(N)) c) P(P(P(N))) d) Q×Q e) ∪n∈N Nn
f) QQ g) QN h) NQ i) R×R j) R×Z
k) {0, 1}N l) {0, 1}R m) RR n) NR o) RN
p) l'ensemble des ouverts de R
q) l'ensemble des ouverts de R2
r) l'ensemble des fonctions continues réelles

s) l'ensemble des fonctions continues de C vers C


2
t) l'ensemble des polygones du plan R dont chaque sommet est élément de Q2

5
Pour aller plus loin. . .
Exercice 3.6. [théorème de Cantor] Montrer que si A est un ensemble, il n'existe pas de
surjection de A sur P(A).

Exercice 3.7. [théorème de Cantor-Bernstein] Soient A et B deux ensembles ; on suppose qu'il


existe une injection f de A dans B et une injection g de B dans A. Montrer sans théorie des
cardinaux qu'il existe une bijection entre A et B .
On pourra procéder comme suit. Poser
S C 0 = A r g(B), pour tout n entier, Cn+1 = g(f (Cn )),
et C = n Cn . Montrer que C = C0 ∪ g(f (C)), puis que g(B f (C)) = A C . Montrer que f
r r
induit une bijection entre C et f (C), et g une bijection entre B r f (C) et A r C . Conclure.

Remarque. Une petite remarque terminologique : Card R est parfois appelé la puissance du
continu, ou le continu. Cela ne va pas sans créer quelques malentendus : puissance signie
ici cardinal, et n'a aucun rapport avec la fonction puissance P(X).

Le coin du curieux. Tous les ensembles que nous avons rencontrés ont un cardinal agréable,
qui se ramène plus ou moins facilement à celui d'un ensemble bien connu (N, ou R, ou P(R)).
Une question reste en suspens : tout sous-ensemble inni non dénombrable de R est-il en
bijection avec R? Cette propriété, baptisée hypothèse du continu, a fait couler beaucoup
d'encre. Cantor s'est usé la santé à tenter de la montrer ; Hilbert l'inscrivit en tête de ses
problèmes pour le vingtième siècle. Gödel puis Cohen (ce dernier obtint ainsi la médaille Fields)
montrèrent qu'elle n'est pas décidable sur la base des axiomes de Zermelo et Fraenkel.
Une autre question est donc de comprendre pourquoi malgré cette indécidabilité de l'hypothèse
du continu, nous continuons dans ce cours à ne rencontrer que des ensembles dont nous savons
toujours déterminer le cardinal !

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TD 4. Tribus
Échauements
? Exercice 4.1. Soit X un ensemble. Donner des conditions sur X pour que les classes suivantes
soient des tribus.

a) A = {∅, X}. d) A = {∅, {x}, c {x}, X} x ∈ X.


b) A = P(X). e) La classe des parties nies de X .

c) A = {∅, {x}, X} où x ∈ X. f) La classe des parties dénombrables de X.


g) La classe des parties nies ou conies de X.
h) La classe des parties dénombrables ou codénombrables de X.

Exercice 4.2.
a) Soient A et B des classes de parties de E telles que A ⊆ B. Montrer que σ(A) ⊆ σ(B).
b) Montrer que la réunion de deux tribus n'est pas en général une tribu.

c) Soient A et B deux tribus sur E. Montrer que

σ(A ∪ B) = σ({A ∪ B | A ∈ A, B ∈ B}) = σ({A ∩ B | A ∈ A, B ∈ B}).

Tribus engendrées
? Exercice 4.3. Soit E un ensemble.

a) Décrire la tribu engendrée par la classe S des singletons de E .


b) Décrire la tribu engendrée par la classe F des parties nies de E .
c) Décrire et donner le cardinal de la tribu engendrée par une partition nie de E.
d) Même question pour une partition innie dénombrable.

Exercice 4.4. Soit E un ensemble et A ⊆ E. On dénit la classe C = {B ⊆ E : A ⊆ B}.


a) Caractériser σ(C).
b) Donner des conditions sur A pour que σ(C) = P(E) (tribu triviale).
c) Donner des conditions sur A pour que σ(C) = {∅, E} (tribu grossière).

Tribus et fonctions
Exercice 4.5. Soit f :X→Y une application. Montrer que T = {A ∈ P(X)|A = f −1 (f (A))}
est une tribu sur X.
? Exercice 4.6. Soit f :X→Y A une tribu sur X . Montrer par un contre-
une application et
exemple que la classe des images directes {f (A) | A ∈ A} n'est en général pas une tribu sur Y .

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Exercice 4.7. Soient (Yi , Bi )i∈I une famille d'espaces mesurables. Soit Y un ensemble et
fi : Y → Yi des fonctions. On note B la tribu engendrée par la famille des fonctions (fi )i∈I , c'est-
à-dire la plus petite tribu pour laquelle les fi sont mesurables. Montrer que f : (E, A) → (Y, B)
est mesurable si et seulement si pour tout i ∈ I , fi ◦ f : (E, A) → (Yi , Bi ) est mesurable.

Tribus sur R
? Exercice 4.8. Une partie A⊆R est dite symétrique si A = −A, où

−A = {x ∈ R : ∃y ∈ A, x = −y}.
Soit A = {A ∈ P(R) : A = −A} l'ensemble des parties symétriques de R.
a) Montrer que A = {A ∪ (−A) : A ∈ P(R)}.

b) Montrer que A est une tribu de R.

c) Caractériser les fonctions mesurables de (R, A) dans (R, A).

d) Caractériser les fonctions mesurables de (R, A) dans (R, P(R)).

e) Montrer que A est la tribu image réciproque de la tribu grossière P(R) de R par la
fonction valeur absolue V : R → R.

f ) Décrire la tribu engendrée par {{a, −a} : a ∈ R}.


Indication : On pourra commencer par montrer qu'elle est incluse dans A ainsi que dans
la tribu engendrée par les singletons.

Pour aller plus loin...


Exercice 4.9. On souhaite montrer qu'il n'existe pas de tribu innie dénombrable. Soit donc
X un ensemble et ATune tribu dénombrable sur X . On va montrer que X est nie. Pour tout
x ∈ X , soit A(x) = x∈A,A∈A A.
a) Montrer que A(x) ∈ A.

b) Montrer que A(x) est le plus petit élément de A contenant x.

c) Montrer que y ∈ A(x) ⇒ A(y) = A(x).


0 0 0
d) Soit x et x deux éléments de X . Montrer que A(x) = A(x ) ou bien A(x) ∩ A(x ) = ∅.

e) Soit E = {B ⊆ X | ∃x ∈ X, B = A(x)}. Montrer que A = σ(E).

f) En déduire que toute tribu dénombrable est nie.

Le coin du curieux. Dans les exercices au programme, trouver la tribu engendrée par une
classe C de parties d'un ensemble E se fait généralement en ajoutant à C les unions dénombrables
et les complémentaires des parties de C . Si l'on obtient ainsi une tribu, on a bien trouvé la tribu
engendrée σ(C). Manque de chance, cela ne marche pas toujours, notamment pour le cas de
la tribu borélienne sur R. Si l'on procède de la sorte en partant des intervalles réels, on ne
tombe en eet pas sur une tribu. Il faut en fait itérer ce processus par récurrence transnie
pour obtenir la tribu des boréliens. Cela explique pourquoi il est impossible de fournir une
description explicite complète des boréliens de R. On peut montrer que la tribu borélienne
sur R a la puissance du continu, ce qui montre l'existence de non-boréliens (car P(R) a une
puissance strictement supérieure à celle du continu).

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TD 5. Fonctions en escalier, fonctions étagées, fonctions


réglées, fonctions boréliennes
Remarque 1 Pour rappel, une fonction dénie sur un segment est réglée, c'est-à-dire limite
uniforme de fonctions en escalier, si et seulement si elle admet une limite à droite et à gauche
en tout point. Ce critère pourra être utilisé pour tous les exercices suivants, et sa preuve fait
l'objet du dernier exercice.

Échauements
Exercice 5.1. Soit f : R2 → R l'application dénie par f (x, y) = x.
−1
a) Décrire la tribu image réciproque de B par f, f (B) = {f −1 (A) : A ∈ B}, où B est la
tribu borélienne de R.
b) Décrire la tribu image directe par f de la tribu borélienne de R2 , c'est-à-dire {A ∈ P(R) :
f −1 (A) ∈ B 2 } avec B 2 la tribu borélienne de R2 .

Exercice 5.2. Soit f : R → R. Montrer que f est mesurable si et seulement si pour tout
couple de réels (a, b), la restriction de f à [a, b] est mesurable.

Fonctions réglées
? Exercice 5.3.

a) Donner un exemple de fonction étagée qui n'est pas réglée.

b) Existe-t-il une suite de fonctions en escalier qui converge simplement vers 1Q : R → R ?

Fonctions mesurables
? Exercice 5.4. Soit (E, A) un espace mesurable et fn : E → C une suite de fonctions mesu-
rables. Montrer que l'ensemble

A = {x ∈ E : la suite (fn (x))n∈N est convergente}

est un élément de A.

Exercice 5.5. Soit (E, A) un espace mesurable. Soient f et g deux fonctions réelles sur E qui
sont (A, B(R))-mesurables. Montrer que f + g est mesurable.

? Exercice 5.6. Soient X et Y deux espaces métriques et f : X → Y une application dont


l'ensemble des points de discontinuité est dénombrable. Montrer que f est mesurable (X et Y
sont munis de leur tribu borélienne).

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? Exercice 5.7. Soit f : E → (R, B(R)) et Af = f −1 (B(R)) la tribu image réciproque de B(R)
par f.
a) Soit h : R → R une fonction borélienne. Montrer que g = h◦f est une fonctions mesurable
de (E, Af ) dans (R, B(R)).
b) Soit s : (E, Af ) → (R, B(R)) une fonction étagée. Montrer qu'il existe une fonction
borélienne t telle que s = t ◦ f .

c) Montrer que si g : (E, A) → R est mesurable, alors il existe h borélienne telle que g = h◦f .
Indication : On pourra approcher g par une suite de fonctions étagées.

Exercice 5.8.

a) Soit X un borélien de R et f : X → R une fonction monotone. Montrer que f est


mesurable.

b) Montrer que toute fonction réglée de R dans R est borélienne.

? Exercice 5.9.

1{ n1 } : [0, 1] → R
P
a) L'application a = n∈N∗ est-elle une fonction réglée ? Étagée ? Boré-
lienne ?

1[ n+1
P
b) Qu'en est-il de l'application b= 1 1 : [0, 1] → R ?
n∈N∗ ,n ]

c) Répondre aux mêmes questions, concernant les applications suivantes (depuis [0, 1] vers R).

1] n+1 1
1
P P
i) c= n∈N∗ 1 1 ;
,n ] ii) d= 1
n∈N∗ n ] n+1 1 ;
,n ] iv) f (x) = xd(x) ;
iii) e(x) 1
1
= x d(x) ]0,1] (x) ; v) g(x) = x
1
√1 d(x) ]0,1] (x).

Pour aller plus loin... Un exercice classique


Exercice 5.10. Montrer qu'une fonction f : [a, b] → R est réglée si et seulement si elle admet
en tout point de ]a, b[ une limite à gauche et une limite à droite.

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TD 6. Rappels de topologie. Ensemble de Cantor.


Échauements
? Exercice 6.1. Soient X et Y deux espaces topologiques. Soit f : X → Y. Montrer que les
assertions suivantes sont équivalentes :

a) L'image réciproque par f de tout ouvert est un ouvert.

b) L'image réciproque par f de tout fermé est un fermé.

c) Pour tout x de X, l'image réciproque par f de tout voisinage de f (x) est un voisinage
de x.

Exercice 6.2. Donner un exemple de suite décroissante d'ensembles (An )n∈N telle que pour
T
tout n, An est inni et n∈N An = ∅.

Exercice 6.3. Dans un espace métrique E, un ensemble A est dit dense par rapport à un
ensemble B, si tout point de B est un point adhérent à A, en d'autres termes si B⊂A (ou,
ce qui est équivalent, si, pour tout x ∈ B, il existe une suite à valeurs dans A convergeant vers
B ).
Montrer que si A est dense par rapport à B, et B est dense par rapport à C, alors A est dense
par rapport à C.

Topologie générale
Exercice 6.4. Soit (un )n∈N une suite à valeurs dans un espace topologique (ou métrique).
S
Supposons qu'elle converge vers `, et posons K = {`} ∪ n∈N {un }. Montrer que K est compact.

? Exercice 6.5. Soit K un espace topologique compact. Montrer que si F ⊆K est fermé, alors
F est compact. (K n'est pas nécessairement un espace métrique. Il faut donc utiliser la notion
de compacité de Borel-Lebesgue. )

? Exercice 6.6.
a) Montrer que l'image continue d'un compact est un compact.

b) On munit R d'une topologie en ajoutant aux ouverts usuels O de R les unions d'ouverts
de la forme Ω∪]a, +∞] et Ω ∪ [−∞, a[ où a décrit R et Ω décrit O . Montrer que R, muni
de cette topologie, est homéomorphe à [0, 1].

c) En déduire que R est compact.

Exercice 6.7. Soit E un espace métrique, et A ⊂ E , A 6= ∅. On dénit d(x, A) = inf y∈A d(x, y).
a) Montrer que x 7→ d(x, A) est continue.
b) Établir que pour tout x ∈ E , d(x, A) = d(x, A).

c) Que dire de x tel que d(x, A) = 0 ?

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Pour aller plus loin...
? Exercice 6.8. [L'ensemble triadique de Cantor]
On construit une suite d'ensembles récursivement comme suit :

F0 := [0, 1]

Fn 2 + Fn
∀n ∈ N Fn+1 := ∪
3 3
a) Montrer qu'il s'agit d'une suite décroissante de fermés.

b) Donner rigoureusement un sens à F∞ .


c) Montrer que F∞ est compact.

d) Montrer que F∞ est totalement discontinu (ne contient aucun segment d'intérieur non
vide).

e) Caractériser les points de F∞ .


f) Montrer que F∞ est sans point isolé (x ∈ F∞ est dit isolé s'il possède un voisinage V tel
que V ∩ F∞ = {x}).
g) Montrer que F∞ est équipotent à R.
h) Montrer que F∞ est homéomorphe à 2N muni de la topologie produit (de Tychono ).

Le coin du curieux
Il peut être prouvé que la tribu borélienne de R est du cardinal de R seulement, et non du
cardinal ses parties P(R). Ainsi il existe des sous-ensembles de R non boréliens.
Si la mesure de Lebesgue est bien dénie sur la tribu borélienne, on peut la compléter avec les
parties incluses dans des boréliens de mesure nulle. La mesure de Lebesgue est alors dénie sur
une tribu complétée L, dite de Lebesgue.
Cette tribu est bien plus grande que la tribu borélienne. Pour le voir, comme l'ensemble tria-
dique de Cantor F∞ P (F∞ ) ⊂ L ⊂ P (R), ce qui implique
est un borélien de mesure nulle,
une inégalité sur les cardinaux. De plus F∞ a la puissance du continu, donc Card (P (F∞ )) =
Card (P (R)), et l'égalité Card (L) = Card (P (R)) est prouvée.

A ce niveau, l'argument de cardinalité ne permet plus d'armer qu'il existe des sous-ensembles
de R qui ne sont pas dans la tribu complétée. Des constructions existent comme l'ensemble
de Vitali donné dans le polycopié ou le paradoxe de Banach-Tarski, mais font toutes appel à
l'axiome du choix ! A cet égard, on peut se demander si l'axiome du choix est essentiel.

Le surprise fut au rendez-vous : Robert Solovay a répondu de façon satisfaisante au problème en


démontrant que la proposition  Tout ensemble de réels est Lebesgue mesurable  est consistante
avec les axiomes ZF sans l'axiome du choix ! Ainsi dans le seul cadre des axiomes ZF, l'existence
de non-mesurables réels est une proposition indécidable.

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TD 7. Mesures
Échauements
? Exercice 7.1. Soient (X, A, µ) un espace mesuré, (Y, B) un espace mesurable et f : (X, A) →
(Y, B) mesurable. Montrer que µf : B → R̄+ est une mesure sur (Y, B).
B 7→ µ(f −1 (B))
c
Exercice 7.2. On considère la tribu A = {A ∈ P(R), A est dénombrable ou A est dénombrable}
sur R. Montrer que µ : A → R̄+ est une mesure sur (R, A).
0 si A est dénombrable,
A 7→
1 sinon ;

? Exercice 7.3. Dans cet exercice on considère l'espace mesuré (R, B(R), λ) où λ est la mesure
de Lebesgue. Un ouvert de R de mesure nie est-il nécessairement borné ?

Quelques exercices classiques


? Exercice 7.4.

a) Soient (X, A) (µj )j∈N une suite croissante de mesures positives


un espace mesurable et
sur A (pour tout A ∈ A et pour tout j ∈ N, µj (A) ≤ µj+1 (A)). Pour tout A ∈ A, on
pose µ(A) = supj∈N µj (A). Montrer que µ est une mesure.

b) Sur l'espace mesurable (N, P(N)), on dénit, pour tout j∈N et toutA ∈ P(N), νj (A) =
card(A ∩ [j, +∞]). Montrer que pour tout j ∈ N νj est une mesure sur P(N) et que pour
tout A ∈ A, νj (A) ≥ νj+1 (A).

c) Soit ν l'application positive dénie sur P(N) par ν(A) = inf j∈N νj (A) pour toute partie A
de N. Déterminer ν(N) et ν({k}) pour tout k ∈ N. Dire si ν est une mesure sur (N, P(N)).

Exercice 7.5. Soient (X, A) un espace mesurable. On suppose que A ∈ A est un atome de
A, c'est-à-dire que A est non vide et pour tout B∈A tel que B ⊆ A, alors B = ∅ ou B = A.
Montrer que µA : A → R̄ + est une mesure sur (X, A).
1 si A⊆B
B 7→
0 sinon.

? Exercice 7.6. Soient (X, A, µ) un espace mesuré et f : (X, A) → (R, B(R)) une fonction
mesurable.

a) On pose, pour tout n ∈ N, An = {|f | ≤ n}. Montrer que, si µ(X) 6= 0, il existe n∈N tel
que µ(An ) 6= 0.
b) Montrer que si µ({f 6= 0}) 6= 0, alors il existe A∈A et ε>0 tels que µ(A) 6= 0 et pour
tout x ∈ A, |f (x)| ≥ ε.

13
? Exercice 7.7. [Lemme de Borel-Cantelli] Soient (X, A, µ) un espace mesuré et (An )n∈N une
suite d'éléments de A telle que
X
µ(An ) < +∞ .
n∈N

Montrer que µ (lim supn An ) = 0.


? Exercice 7.8. Soient µ une mesure nie sur B(R) et F : R → R+ la fonction dénie, pour
tout x ∈ R, par F (x) = µ([x, +∞[).
a) Montrer que F est décroissante et continue à gauche sur R et calculer ses limites en +∞
et −∞.
b) Pour tout x ∈ R, montrer que F est continue en x si et seulement si µ({x}) = 0.
En déduire que {x ∈ R : µ({x}) 6= 0} (l'ensemble des atomes de µ) est dénombrable.

Pour aller plus loin. . .


Exercice 7.9. [Théorème d'Egoro ] Soit (X, A, µ) un espace mesuré tel que µ(X) < +∞ et
soit (fn )n∈N (X, A) dans (R, B(R)).
une suite de fonctions mesurables de

a) Montrer que l'ensemble de convergence C de la suite (fn )n∈N est mesurable.

b) On suppose que la suite (fn )n∈N converge µ-p.p. vers une fonction mesurable f , au sens
\ 1

c ∗ k
où µ( C) = 0. Pour tout k ∈ N et tout n ∈ N, soit En = |fi − f | ≤ .
i≥n
k
k ∗
S
Montrer que C ⊆ n≥1 E
n . En déduire que, pour tout réel ε > 0, pour tout k ∈ N , il


existe nk,ε ∈ N tel que µ Enk,ε < 2εk .
c k

c) (Théorème d'Egoro ) En déduire que, pour tout ε > 0, il existe Eε ∈ A tel que (fn )n∈N
converge uniformément vers f surEε et tel que µ( c Eε ) < ε.
d) Donner un contre-exemple lorsque µ(X) = +∞.

Exercice 7.10. [Application du théorème d'Egoro ] Soit (X, A, µ) un espace mesuré et soit
(fn )n∈N une suite de fonctions mesurables de (X, A) dans (R, B(R)). On dit que la suite (fn )n∈N
converge en mesure vers f si :

∀ε > 0 lim µ({|fn − f | > ε}) = 0.


n

a) Montrer que si µ(X) < +∞ et la suite (fn )n∈N converge µ-p.p. vers f, alors elle converge
en mesure vers f.
b) Réciproquement, supposons que (fn )n∈N converge en mesure vers f :

i) Montrer qu'il existe une sous-suite (fnk )k≥1 telle que


 
1 1
∀k ≥ 1 µ |fnk − f | > < 2.
k k
ii) Soit A = lim{|fnk − f | ≤ k1 }. Montrer que (fnk )k≥1 converge vers f sur A et que
k
µ( c A) = 0 (en d'autres termes, (fn )n∈N possède une sous-suite qui converge µ-p.p.
vers f ).

14
Université Pierre & Marie Curie (Paris 6) Licence de Mathématiques L3
UE LM364  Intégration 1 Année 20142015

TD 8. Mesures. Mesure de Lebesgue. Intégrale des


fonctions positives.
Échauements
Exercice 8.1. Soit a un réel. On note δa la mesure de Dirac en a sur (R, B(R)), dénie par,
pour tout A ∈ B(R), δa (A) = 1 si a ∈ A et 0 sinon. Pour toute fonction mesurable positive
R
f : (R, B(R)) → (R, B(R)), déterminer R f dδa .
Exercice 8.2. Soient (X, A, µ) un espace mesuré, avec µ une mesure non nulle et f : (X, A) →
(R, B(R)) une fonction mesurable. Montrer que pour tout  > 0 il existe A ∈ A de mesure
µ(A) > 0 tel que pour tout x, y ∈ A,
|f (x) − f (y)| < .

? Exercice 8.3. On considère l'espace mesuré (R, B(R), λ), où λ est la mesure de Lebesgue.

a) Montrer que λ est σ -nie,S


c'est-à-dire qu'il existe une suite croissante (En )n∈N d'ensembles
mesurables tels que R = n≥1 En et λ(En ) < +∞ pour tout n ∈ N.
b) Montrer que pour tout compact K de R, λ(K) < +∞.

c) Un ouvert de R de mesure nie est-il forcément borné ?

Mesures
k
P+∞
? Exercice 8.4. Soit (αk )k≥0 k=0 2 αk ≤ 1.
une suite de réels strictement positifs tels que
L'ensemble de Cantor associé à cette suite est déni de la manière suivante : on pose A0 = [0, 1],
n
et pour tout n ∈ N, An+1 s'obtient de An en retranchant, de chacun des 2 intervalles le
composant, un intervalle ouvert, centré, de longueur
T αn . On dénit alors l'ensemble de Cantor
par K = n≥0 An . En particulier, l'ensemble triadique de Cantor est obtenu pour la suite
αn = 3−n−1 pour tout n ≥ 0.

a) Calculer la mesure de Lebesgue de K. En déduire que l'ensemble triadique de Cantor est


d'intérieur vide.

b) Montrer que K est toujours d'intérieur vide. Comparer la mesure de K à celle de son
intérieur.

? Exercice 8.5. Soit µ une mesure sur (R, B(R)), telle que µ soit nie sur les compacts de R.
Pour tout a ∈ R, on dénit
(
µ([a, t[), si t > a,
Fa (t) =
−µ([t, a[), si t ≤ a.
Montrer que Fa est croissante et continue à gauche.

Exercice 8.6. En utilisant l'exercice 4, montrer qu'il est possible de construire un ouvert
dense dans R de mesure de Lebesgue 5. Proposer également une méthode directe.

15
Intégration
? Exercice 8.7. Soient(X, A, µ) un espace mesuré, et f : X → [0, +∞] une fonction étagée
positive. On dénit pour tout A ∈ A,
Z
µf (A) = f 1A dµ.
X

Montrer que µf est une mesure sur (X, A).

? Exercice 8.8. Soient (X, A, µ) un espace mesuré et f, g : X → [0, +∞] des applications
mesurables et positives. Montrer que :
1
R
a) Pour tout a > 0, µ({f > a}) ≤ a X
f dµ. ;
R
b) Si
X
f dµ < +∞, alors f est nie µ-p.p. ;
R
c)
X
f dµ = 0 si et seulement si f est nulle µ-p.p. ;
R R
d) Si f = g µ-p.p., alors
X
f dµ = X
gdµ.

16
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UE LM364  Intégration 1 Année 20142015

TD 9. Intégration. Convergence monotone.


Lemme de Fatou.
Échauements
Exercice 9.1. Vrai ou Faux ? Soit (X, A, µ) un espace mesuré.

f = 1A ,
R
a) Si avec A ∈ A, alors
X
f dµ = µ(A).
b) Si f : X → [0, +∞] est mesurable et vérie µ(f −1 {+∞}) = 0, alors f est intégrable.

c) Le produit de deux fonctions intégrables est intégrable.

d) Soit (fn ) une suite décroissante de fonctions mesurables positives et f sa limite.


R R
i) f dµ = lim fn dµ toujours.
R R R
ii) f dµ = lim fn dµ s'il existe N tel que fN dµ < ∞.
R R R
iii) f dµ ≤ lim fn dµ ssi il existe N tel que fN dµ < ∞.
R R
iv) f dµ ≤ lim fn dµ toujours.

Exercice 9.2. Soit (fn ) une suite d'applications boréliennes de


R R+ vers R. Dans les quatre
cas suivants, montrer que la suite ( R+ fn dλ)n converge et déterminer sa limite (aucun calcul
d'intégrale n'est exigé).

a) fn (x) = √
ne−x
;
c) fn (x) = sin(nx)1[0,n] (x) ;
1 + n 2 x2 d) fn (x) = | cos(x)|1/n e−x .
ne−nx
b) fn (x) = √ ;
1 + n 2 x2

? Exercice 9.3. Soit (X, A, µ) un espace mesuré et f une fonction A−mesurable positive.
Montrer qu'alors :
R
X
f dµ = 0 si, et seulement si, f est négligeable, c'est-à-dire f = 0 µ- p.p..

Quelques applications du théorème de convergence mono-


tone
? Exercice 9.4. Ensembles de niveau. Soit (X, A, µ) un espace mesuré. Soit f : X → R une
fonction mesurable positive. Pour t > 0, on pose Sf (t) = {x ∈ X, f (x) > t} et Ψf (t) = µ(Sf (t)).
Montrer que Z Z ∞
f dµ = Ψf (t)dt.
X 0

17
? Exercice 9.5. Soit (X, A, µ) un espace mesuré.
R
a) Soit f ∈ L1R (µ) telle que, pour tout A ∈ A, A
f dµ = 0. Montrer que f = 0 µ-presque
partout.

b) Soit f ∈ L1R (µ) et F un fermé de R tel que :


Z
1
pour tout A∈A tel que µ(A) > 0, on a f dµ ∈ F .
µ(A) A

i) Soit I ⊂ Fc un intervalle ouvert. Montrer que µ(f −1 (I)) = 0.


ii) En déduire que f (x) ∈ F pour presque tout x.

? Exercice 9.6. Soit (X, A, µ) un espace mesuré de masse totale nie et f : (X, A) → (R, B(R))
une fonction mesurable.
X
?
a) Montrer que f ∈ L1R (µ) si et seulement si nµ({n ≤ |f | < n + 1}) < +∞.
n≥1

b) Montrer que :

n
X n
X

∀n ∈ N kµ({k ≤ |f | < k + 1}) = µ({|f | ≥ k}) − nµ({|f | ≥ n + 1}).
k=1 k=1

0 et telle que la suite vn = nk=1 uk − nun+1


P
c) Soit (un )n≥1
décroissante, convergente vers
Pn
est bornée. Montrer que
P k=1 uk − nup+1 ≤ vp pour tout p ≥ n. et en déduire que
n≥1 un < +∞.
X
d) Montrer que f ∈ L1R (µ) si et seulement si µ({|f | ≥ n}) < +∞.
n≥1

e) Donner un contre-exemple lorsque µ(X) = +∞.

Exercice 9.7.

a) [Lemme de Borel-Cantelli.] Soit


P (X, A, µ) un espace mesuré, et soit (An )n≥1 une suite
d'ensembles mesurables tels que n≥1 µ(An ) < +∞. Montrer que µ(lim supn An ) = 0.
R
b) Soit (fn )n≥1 une suite de fonctions mesurables telles que
X
|fn |2 dµ ≤ M pour tout n ≥ 1,
pour un certain M > 0. Montrer qu'il existe N ∈ A de mesure nulle tel que pour tout
x 6∈ N , à partir d'un certain rang, |fn (x)| < n.

Exercice 9.8. Soient (X, A, µ) un espace mesuré et (An )n≥1 une suite d'ensembles mesurables.
Soit f : (X, A) → (R, B(R)) une fonction intégrable telle que :
Z
|1An − f |dµ −→ 0
X n→∞

a) Montrer que µ-p.p., |f | ≤ 2.


b) Montrer qu'il existe A∈A tel que f = 1A µ-p.p..
1An −−−−→ 1A .
P µ−p.p.
c) Montrer que si n≥0 µ(An ∆A) < +∞ alors

18
? Exercice 9.9. Soient (X, A, µ) un espace mesuré, et f ∈ L1R (µ).
a) Montrer que :
Z
|f |1{|f |>n} dµ −→ 0.
X n→∞

b) En déduire que : ∀ε > 0, ∃δ > 0, ∀A ∈ A,


Z
µ(A) ≤ δ =⇒ |f |dµ ≤ ε
A

(continuité de l'intégrale par rapport à la mesure).

c) Soitf : R → R borélienne et intégrable pour la mesure de Lebesgue. Soit F la fonction


dénie sur R par
(R
[0,x]
f dλ, si x ≥ 0,
F (x) = R
− [x,0]
f dλ, si x < 0.
Montrer que F est uniformément continue sur R.

Autour du lemme de Fatou


Exercice 9.10.

a) Soit (X, A, µ) un espace mesuré. Soit (fn )n≥0 une suite de fonctions mesurables positives
qui converge simplement vers f. On suppose qu'il existe une constante K telle que :
Z
sup fn dµ ≤ K.
n≥0 X
Z
Montrer que f dµ ≤ K .
X
b) On considère sur ([0, 1], B([0,
Z 1], λ) la suite de fonctions
Z (fn )n≥0 dénies par f2n = 1[0,1/2]
et f2n+1 = 1[1/2,1] . Calculer lim sup fn dλ et lim sup fn dλ.
n n

? Exercice 9.11. Soit (fn )n∈N une suite de fonctions dénies sur (X, A, µ) mesurables et posi-
tives. On suppose que (fn )n∈N converge simplement vers f µ-p.p., et que :
Z Z
fn dµ −→ f dµ < +∞.
X X
Z
Montrer que |fn − f |dµ −→ 0.
X

19
Le coin du curieux
R R
Il est très facile de construire des exemples où lim inf fn < lim inf
fn , même si la conver-
gence a lieu presque partout. Voici trois situations typiques, sur l'espace R muni de la mesure
de Lebesgue. Soit ϕ une fonction continue, positive, nulle en-dehors de l'intervalle [0, 1], non
identiquement nulle. Pour n ≥ 1 on dénit


fn (x) = nϕ(nx),

gn (x) = n−1 ϕ(n−1 x),

hn (x) = ϕ(x − n).

Alors les suites de fonctions (fn ), (gn ) et (hn ) convergent vers 0 partout sur
R R R, pourtant
R il est
R
facile de montrer, par des changements de variables évidents, que fn = gn = hn = ϕ.
On dit que la suite(fn ) illustre un phénomène de concentration (toute la masse de la suite se
concentre près de 0), la suite (gn ) un phénomène d'évanescence (toute la masse part à l'inni
de manière diuse), tandis que la suite (hn ) présente un comportement de bosse glissante (la
masse  glisse à l'inni, sans s'étaler).

20
Université Pierre & Marie Curie (Paris 6) Licence de Mathématiques L3
UE LM364  Intégration 1 Année 20142015

TD 10. Intégration. Théorèmes de convergence.


Échauement, exemples et contre-exemples
? Exercice 10.1.
R
a) Donner une suite de fonctions boréliennes positives
R (fn )n≥0 telle que
R
fn dλ admet une
limite c>0 et
R
lim inf fn dλ < c.
b) Si(E, A, µ) est un
R espace mesuré, (fn )n≥0 une suite de fonctions
R intégrables de signe quel-
R
conque telle que
E
| lim inf f n |dµ < +∞, a-t-on toujours
E
lim inf f n dµ ≤ lim inf f dµ ?
E n
c) Donner une suite (fn )n≥0 de fonctions continues sur [0, 1] à valeursR dans [0, 1] telle que
pour tout x ∈ [0, 1] la suite fn (x) n'admet pas de limite et limn→∞ [0,1] fn dλ = 0.
d) Donner une suite (fn )n≥0 de fonctions continues positives sur [0, 1] telle que :

Z Z
lim fn dλ = 0 et sup fn dλ = +∞.
n→∞ [0,1] [0,1] n≥0

Exercice 10.2. Calculer la limite des suites suivantes :

e−|x|/n dx ;
R
a)
R
2
e−x
Z
b) 1{3|cos( mx )|≥2} x dx ;
R 2 cos( m )−1
n 1
P
c) m≥1 m sin( nm ).

Convergence dominée, variations


Exercice 10.3. Soient (E, A, µ) un espace mesuré et (fn )n≥0 une suite décroissante de fonctions
mesurables positives qui converge µ-p.p. vers une fonction f.
R
a) On suppose qu'il existe n0 tel que fn0 dµ < ∞. Montrer
E
que

Z Z
lim fn dµ = f dµ.
n→∞ E E

b) Que peut-on dire sans l'hypothèse d'intégrabilité ?

Exercice 10.4. Soitf :]0, 1[→ R une fonction positive, monotone et intégrable. On dénit
n
R
pour tout n ≥ 1, gn (x) = f (x ). Calculer la limite de ]0,1[ gn dλ.

21
? Exercice 10.5.
a) Soient (X, A, µ) un espace mesuré,
P et (fR n )n≥0 une suite de fonctions intégrables de (X, A)
dans (R, B(R)). Montrer que si n≥0 X |fn |dµ < ∞, alors
!
XZ Z X
fn dµ = fn dµ.
n≥0 X X n≥0

b) Soit (N, P(N), m) où m est la mesure de comptage. Soit u : N → R+ . Montrer que


Z X
u dm = u(n).
N n≥0

c) Soit (an,p )n,p≥0 des réels. Montrer que


XX XX XX
|ap,q | < ∞ =⇒ ap,q = ap,q .
p≥0 q≥0 p≥0 q≥0 q≥0 p≥0
Pn (−1)k+1 1
d) Calculer la limite de k=1 .
k

Convergence en mesure, convergence dominée


? Exercice 10.6. (X, A, µ) un espace mesuré tel que µ(X) < ∞. Soient (fn )n≥1 et f des
Soit
fonctions mesurables de (X, A) dans (R, B(R)). On dit que la suite (fn )n≥1 converge en mesure
vers f si :
∀ε > 0 lim µ({|fn − f | > ε}) = 0.
n
R
a) Montrer que si
X
|fn − f |dµ → 0, alors la suite (fn )n≥1 converge en mesure vers f .
b) Montrer que si la suite (fn )n≥1 converge µ-p.p. vers f , alors elle converge en mesure vers f .

c) Réciproquement, supposons que (fn ) converge en mesure vers f :

i) Montrer qu'il existe une sous-suite (fnk )k∈N telle que


 
1 1
∀k ≥ 1 µ |fnk − f | > < 2.
k k
1
ii) Soit A = lim{|fnk − f | ≤ k
}. Montrer que (fnk ) converge vers f sur A et que
k
µ(c A) = 0 (en d'autres termes, fn possède une sous-suite qui converge µ-p.p. vers f ).

? Exercice 10.7. (X, A, µ) un espace mesuré tel que µ(X) < ∞. Soient (fn )n≥1 et f des
Soit
fonctions mesurables de (X, A) dans (R, B(R)). On suppose que la suite (fn )n converge en
mesure vers f , et qu'il existe une fonction g : X → R intégrable positive telle que |fn | ≤ g
µ-p.p. pour tout n ≥ 1.
a) Montrer que |f | ≤ g µ-p.p.

b) En déduire à l'aide de la propriété d'uniforme continuité de l'intégrale que


Z
|fn − f |dµ −→ 0.
X n→∞

k k
P
1. Indication : appliquer le théorème de convergence dominée à
k≥0 (−1) x sur ]0, 1[.

22
Exercice 10.8. Soient (X, A, µ) un espace mesuré et f :X→R une fonction intégrable.

a) Montrer que limn nµ({|f | ≥ n}) = 0.


b) Montrer que
X 1 Z
2
|f |2 dµ < +∞.
n≥1
n |f |≤n

Exercice 10.9. Soient (E, A, µ) un espace mesuré et (fn )n≥1 une suite de fonctions intégrables.
On suppose qu'il existe f intégrable telle que
Z
|fn − f |dµ −→ 0.
E n→∞

Montrer qu'il existe une suite extraite (fφ(n) )n≥1 convergeant vers f µ-p.p., et une fonction B
intégrable telle que supn≥1 |fφ(n) | ≤ B µ-p.p.

Le coin du curieux
Exercice 10.10. Soitfn une suite de fonctions continues de [0, 1] dans [0, 1] telle que pour
tout x ∈ [0, 1] on ait fn (x) → 0 quand n → ∞. Retrouver sans utiliser la théorie de l'intégration
R1
de Lebesgue que la suite des intégrales de Riemann vérie lim f (x)dx = 0.
0 n

23
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TD 11. Intégrales dépendant d'un paramètre :


convergence, sommation, dérivation.
Échauement
? Exercice 11.1. Déterminer la limite des suites (In )n≥1 suivantes après avoir justié l'existence
de In pour n≥1:
Z 1 2 +∞
ne−x nex + π sin(nxn )
Z Z
(i) In = dx (iii) In = dx (v) In = dx.
0 nx + 1 R ne2x2 + 4x4 0 nxn+1/2
+∞
X n+k Z
sin x x1/n
(ii) In = (iv) In = dx
k=1
nk 3/2 + k 3 ]0,+∞[ x2 1 + x1/n

Interversions somme-intégrale
+∞
X 1
Exercice 11.2. La fonction f dénie sur [0, 1] par f (x) = est-elle intégrable
n=2
n2 |x − n1 |1/2
sur [0, 1] ?

? Exercice 11.3.
Z +∞
sin x X 1
a) Montrer que : dx = .
0 ex − 1 n≥1
n2 + 1
b) Soit f : R → R une fonction borélienne telle que
Z pour tout a ∈X R, la fonction x 7→ eax f (x)
n Z
z
est intégrable. Montrer que pour tout z ∈ C, ezx f (x)dx = xn f (x)dx.
R n≥0
n! R

Intégrales à paramètre
Z +∞
sin x π
? Exercice 11.4. Le but de cet exercice est de montrer que I := dx = .
0 x 2
a) i) Montrer que l'intégrale généralisée I est convergente.

ii) La fonction g : x 7→ sin(x)/x est-elle Lebesgue-intégrable sur R∗+ ?


sin x
b) Soit f (x, t) = e−xt 1]0,+∞[ (x).
x
i) Montrer que pour tout t > 0, la fonction x 7→ f (x, t) est Lebesgue intégrable.
R
ii) Montrer que la fonction F (t) = f (x, t)dx est dérivable sur ]0, +∞[.
R
iii) Calculer F 0 (t) limt→+∞ F (t). En déduire que : F (t) =
puis
π
2
− arctan t.
R +∞
c) Soient A>0 et t > 0. Montrer que A f (x, t)dx ≤ A2 .

24
d) Montrer que pour A > 0,
Z A Z A
sin x
lim+ f (x, t)dx = dx.
t→0 0 0 x

e) Conclure.

+∞
1 − cos x
Z
Exercice 11.5. Soit ϕ la fonction dénie sur ]0, +∞[ par : ϕ(t) = e−xt dx.
0 x
a) Montrer que ϕ est dérivable pour tout t ∈ ]0, +∞[ et calculer explicitement sa dérivée.

b) Calculer la limite de ϕ(t) quand t → +∞. En déduire la valeur de ϕ(t).


Z +∞  2
sin x
Exercice 11.6. Soit f la fonction dénie sur R+ par f (t) = e−tx dx.
0 x
a) Montrer que f est continue sur R+ et deux fois dérivable sur R∗+ .
b) Calculer f 00 et les limites en +∞ de f et f 0. En déduire une expression simple de f.

? Exercice 11.7. Soit Γ la fonction dénie sur R∗+ par

Z +∞
Γ(t) = xt−1 e−x dx.
0

a) Montrer que Γ est de classe C∞ sur R∗+ .


b) Montrer que, pour tout n ∈ N∗ , Γ(n + 1) = n!.
t √
√ t −t Z +∞

y
c) Montrer que, pour tout t > 0, Γ(t + 1) = t t e √
1+ √ e− ty dy.
− t t

y
 √
d) Montrer que, pour tout y ≥ 0, la fonction 7 t ln 1 + t − y t est décroissante
t→ √ sur

]0, +∞[ et que

i √ h 
y

√ y2
∀y ∈ − t, 0 t ln 1 + √ −y t≤− .
t 2
e) Montrer que

Z 0 t √ Z +∞  t √ Z +∞
y − ty y − ty 2
lim √
1+ √ e dy = lim 1+ √ e dy = e−y /2 dy.
t→+∞ − t t t→+∞ 0 t 0


f) En déduire la formule de Stirling : Γ(t + 1) ∼ 2πt tt e−t .
+∞

25
Pour aller plus loin
Exercice 11.8. [Théorème de Bohr-Mollerup] Le but de cet exercice est de montrer que la
fonction Γ dénie à l'exercice précédent est l'unique fonction G : R∗+ −→ R∗+ qui vérie :

(i) ln G est une fonction convexe (on dit aussi que G est log-convexe) ;
(ii) ∀x > 0 G(x + 1) = xG(x) ;
(iii) G(1) = 1.
1/ On montre d'abord que la fonction Γ vérie ces trois conditions.

a) Montrer que Γ vérie les conditions (ii) et (iii).

b) Montrer qu'une fonction G est log-convexe ssi

∀λ ∈ [0, 1] ∀x, y > 0 G(λx + (1 − λ)y) ≤ G(x)λ G(y)1−λ .

c) En déduire que Γ est log-convexe (on pourra utiliser l'inégalité de Hölder).

2/ Montrons maintenant l'unicité. Soit G : R∗+ → R∗+ une fonction vériant (i), (ii) et (iii).

a) Soient n ∈ N∗ et x ∈]0, 1]. Montrer que

G(n + x) ≤ nx (n − 1)! et n! ≤ G(n + x)(n + x)1−x

(Indication : écrire n + x (resp. n + 1) comme une combinaison convexe de n et n+1


(resp. de n+x et n + x + 1)).
b) En déduire que pour n ∈ N∗ et x ∈]0, 1],

n!(n + x)x−1 nx (n − 1)!


≤ G(x) ≤ .
x(x + 1) · · · (x + n − 1) x(x + 1) · · · (x + n − 1)

c) Conclure.

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