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TD 1. Opérations ensemblistes
Une étoile indique un exercice important.
Exercice 1.1. Soit X un ensemble. Soient A, B, C, D des parties de X . On rappelle que l'on
note A4B la diérence symétrique de A et B , c'est-à-dire la partie
A 4 B = (A ∪ B) r (A ∩ B) = (A r B) ∪ (B r A)
de X. A 4 ∅, A 4 X et A 4 A, puis montrer
Calculer les égalités suivantes :
a) (A r B) ∩ (C r D) = (A ∩ C) r (B ∪ D) ;
b) (A ∪ B) = (A 4 B) 4 (A ∩ B) ;
c) (A 4 B) 4 C = A 4 (B 4 C).
Exercice 1.2. Soient X et Y deux ensembles. Soit f :X→Y une application. Que pensez-
vous des assertions suivantes ?
c) Soit B ⊆ Y. Montrer que f (f −1 (B)) ⊆ B mais que l'égalité peut faire défaut. Montrer
qu'on a égalité si f est surjective.
? Exercice 1.4. Soient Y deux ensembles. Soit f : X → Y une application. Soient (Ai )i∈I
X et
une famille de parties de X et (Bj )j∈J une famille de parties de Y . On suppose I et J non
vides. Soit A une partie de X et B une partie de Y . Démontrer les assertions suivantes.
[ [ \ \
a) f Ai = f (Ai ) et f Ai ⊆ f (Ai ), avec égalité quand f est injective.
i∈I i∈I i∈I i∈I
[ [ \ \
−1 −1 −1
b) f Bj = f (Bj ) et f Bj = f −1 (Bj ).
j∈J j∈J j∈J j∈J
c −1 −1 c c
c) (f (B)) = f ( B). Quelles inclusions y a-t-il entre (f (A)) et f (c A) ?
1
Exercice 1.5. Soient X et Y deux ensembles. Soit f :X→Y une application.
a) Soit Φ : P(X) → P(Y ) l'application qui à une partie A de X associe la partie f (A) de Y .
i) Montrer que f est injective si et seulement si Φ l'est.
b) Soit Ψ : P(Y ) → P(X) l'application qui à une partie B de Y associe la partie f −1 (B) de
X.
i) Montrer que f est injective si et seulement si Ψ est surjective.
? Exercice 1.6. Soient A, B, C des parties d'un ensemble X. Pour chacune des fonctions sui-
vantes, dénies sur X et à valeurs réelles, dire si elle est la fonction indicatrice d'une partie de
X et si oui, de laquelle.
Exercice 1.7. Soit X un ensemble. Construire une bijection entre l'ensemble P(X) des parties
de X et l'ensemble {0, 1}X des fonctions de X dans {0, 1}.
Exercice 1.8. Soit X un ensemble. Soit n>1 un entier. Soient A1 , . . . , An des parties de X.
Montrer que
n
1 1Ti∈I Ai .
X X
Sn
i=1 Ai = (−1)k+1
k=1 I⊆{1,...,n}
card(I)=k
Exercice 1.9. Soient A, B, C, D quatre ensembles. On suppose données une bijection f :A→
B et une bijection g : C → D.
a) Construire une bijection entre P(A) et P(B).
b) On suppose que A ∩ C = B ∩ D = ∅. Construire une bijection entre A∪C et B ∪ D.
c) Construire une bijection entre A×C et B × D.
d) Construire une bijection entre AC et BD.
Exercice 1.10. Soient A, B, C trois ensembles. Construire une bijection entre AB×C et (AB )C .
Exercice 1.11. Soient X et Y deux ensembles. Des ensembles P(X × Y ) et P(X) × P(Y ), y
en a-t-il un qui soit naturellement inclus dans l'autre ?
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TD 2. Suites d'ensembles
Échauements
Exercice 2.1. Un sous-ensemble A⊆N est coni si NrA est ni. Montrer que :
Est-ce encore vrai avec des ensembles nis ? avec des ensembles dénombrables ? codénom-
brables ?
b) Montrer que ] − ∞, lim inf an [ ⊆ lim inf ] − ∞, an [, mais que l'inclusion peut être stricte.
Exercice 2.3. Soit (An )n≥0 une suite de parties d'un ensemble X . Classer par ordre d'inclusion
les parties suivantes de X :
∞
[ ∞
\
∅, X, An , An , lim inf An , lim sup An .
n=0 n=0
Suites d'ensembles
Exercice 2.4. Soient (An )n≥0 et (Bn )n≥0 deux suites de parties d'un ensemble X. Soit C une
partie de X. Que pensez-vous des assertions suivantes ?
c
a) lim Acn = lim An b) lim (An ∩ C) = lim An ∩ C
n→∞ n→∞ n→∞ n→∞
? Exercice 2.5.
Soient (An )n∈N une suite de parties d'un ensemble X et ϕ:N→N une extraction.
3
? Exercice 2.6.
( − n1 , 1 )n∈N∗ ( − n1 , 1 )n∈N∗ .
a) Étudier l'éventuelle convergence de et de
b) Donner des exemples variés de suites de parties de R dont la limite est ]0, 1] (resp. ]0, 1[).
c) Déterminer les limites supérieure et inférieure de la suite (Bn )n≥1 de parties de R dénie
par
1 1
B2n−1 = −2 − , 1 et B2n = −1, 2 + 2 .
n n
d) Existe-t-il une suite d'ensembles de limite supérieure [−1, 2] et de limite inférieure [−2, 1] ?
e) Trouver une condition portant sur les suites réelles (an )n∈N et (bn )n∈N qui soit nécessaire
et susante pour que l'on ait
f) Est-il possible que limn [an , 6] n'existe pas quand la suite réelle a converge vers 5 ?
Remarque. On peut même montrer qu'il existe une famille A de sous-ensembles de N telle
que :
si X 6= Y sont dans A, alors X ∩Y est ni
la famille A a le cardinal de R!
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TD 3. Cardinaux
Échauement
? Exercice 3.1.
a) Montrer que N{0,1} est dénombrable, alors que {0, 1}N ne l'est pas.
b) Montrer que l'ensemble des parties nies d'un ensemble dénombrable est toujours dénom-
brable.
c) Montrer que l'ensemble des parties innies d'un ensemble inni n'est jamais dénombrable.
d) Existe-t-il un ensemble inni dont l'ensemble des parties dénombrables n'est que dénom-
brable ?
Ensembles dénombrables
? Exercice 3.2.
a) Montrer que l'ensemble des points de discontinuité d'une fonction monotone f : [a, b] → R
est dénombrable. (On pourra considérer les ensembles J(n) = {x ∈ ]a, b[ ; |f (x+) − f (x−)| >
1/n}...)
b) Qu'en est-il pour une fonction réelle croissante dénie sur R tout entier ?
Exercice 3.3. On rappelle qu'un nombre réel est dit algébrique s'il est racine d'un polynôme
à coecients entiers. Montrer que l'ensemble des réels algébriques est dénombrable.
Quel cardinal ?
? Exercice 3.4. Soit X un ensemble inni. On admet que Card X 2 = Card X . Montrer que
Card X X = Card P(X).
? Exercice 3.5. Reconnaître dans la liste ci-après les ensembles dont le cardinal est égal à celui
de N, ceux dont le cardinal vaut celui de R, et ceux ayant même cardinal que l'ensemble des
parties de R.
a) P(N) b) P(P(N)) c) P(P(P(N))) d) Q×Q e) ∪n∈N Nn
f) QQ g) QN h) NQ i) R×R j) R×Z
k) {0, 1}N l) {0, 1}R m) RR n) NR o) RN
p) l'ensemble des ouverts de R
q) l'ensemble des ouverts de R2
r) l'ensemble des fonctions continues réelles
5
Pour aller plus loin. . .
Exercice 3.6. [théorème de Cantor] Montrer que si A est un ensemble, il n'existe pas de
surjection de A sur P(A).
Remarque. Une petite remarque terminologique : Card R est parfois appelé la puissance du
continu, ou le continu. Cela ne va pas sans créer quelques malentendus : puissance signie
ici cardinal, et n'a aucun rapport avec la fonction puissance P(X).
Le coin du curieux. Tous les ensembles que nous avons rencontrés ont un cardinal agréable,
qui se ramène plus ou moins facilement à celui d'un ensemble bien connu (N, ou R, ou P(R)).
Une question reste en suspens : tout sous-ensemble inni non dénombrable de R est-il en
bijection avec R? Cette propriété, baptisée hypothèse du continu, a fait couler beaucoup
d'encre. Cantor s'est usé la santé à tenter de la montrer ; Hilbert l'inscrivit en tête de ses
problèmes pour le vingtième siècle. Gödel puis Cohen (ce dernier obtint ainsi la médaille Fields)
montrèrent qu'elle n'est pas décidable sur la base des axiomes de Zermelo et Fraenkel.
Une autre question est donc de comprendre pourquoi malgré cette indécidabilité de l'hypothèse
du continu, nous continuons dans ce cours à ne rencontrer que des ensembles dont nous savons
toujours déterminer le cardinal !
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TD 4. Tribus
Échauements
? Exercice 4.1. Soit X un ensemble. Donner des conditions sur X pour que les classes suivantes
soient des tribus.
Exercice 4.2.
a) Soient A et B des classes de parties de E telles que A ⊆ B. Montrer que σ(A) ⊆ σ(B).
b) Montrer que la réunion de deux tribus n'est pas en général une tribu.
Tribus engendrées
? Exercice 4.3. Soit E un ensemble.
Tribus et fonctions
Exercice 4.5. Soit f :X→Y une application. Montrer que T = {A ∈ P(X)|A = f −1 (f (A))}
est une tribu sur X.
? Exercice 4.6. Soit f :X→Y A une tribu sur X . Montrer par un contre-
une application et
exemple que la classe des images directes {f (A) | A ∈ A} n'est en général pas une tribu sur Y .
7
Exercice 4.7. Soient (Yi , Bi )i∈I une famille d'espaces mesurables. Soit Y un ensemble et
fi : Y → Yi des fonctions. On note B la tribu engendrée par la famille des fonctions (fi )i∈I , c'est-
à-dire la plus petite tribu pour laquelle les fi sont mesurables. Montrer que f : (E, A) → (Y, B)
est mesurable si et seulement si pour tout i ∈ I , fi ◦ f : (E, A) → (Yi , Bi ) est mesurable.
Tribus sur R
? Exercice 4.8. Une partie A⊆R est dite symétrique si A = −A, où
−A = {x ∈ R : ∃y ∈ A, x = −y}.
Soit A = {A ∈ P(R) : A = −A} l'ensemble des parties symétriques de R.
a) Montrer que A = {A ∪ (−A) : A ∈ P(R)}.
e) Montrer que A est la tribu image réciproque de la tribu grossière P(R) de R par la
fonction valeur absolue V : R → R.
Le coin du curieux. Dans les exercices au programme, trouver la tribu engendrée par une
classe C de parties d'un ensemble E se fait généralement en ajoutant à C les unions dénombrables
et les complémentaires des parties de C . Si l'on obtient ainsi une tribu, on a bien trouvé la tribu
engendrée σ(C). Manque de chance, cela ne marche pas toujours, notamment pour le cas de
la tribu borélienne sur R. Si l'on procède de la sorte en partant des intervalles réels, on ne
tombe en eet pas sur une tribu. Il faut en fait itérer ce processus par récurrence transnie
pour obtenir la tribu des boréliens. Cela explique pourquoi il est impossible de fournir une
description explicite complète des boréliens de R. On peut montrer que la tribu borélienne
sur R a la puissance du continu, ce qui montre l'existence de non-boréliens (car P(R) a une
puissance strictement supérieure à celle du continu).
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Échauements
Exercice 5.1. Soit f : R2 → R l'application dénie par f (x, y) = x.
−1
a) Décrire la tribu image réciproque de B par f, f (B) = {f −1 (A) : A ∈ B}, où B est la
tribu borélienne de R.
b) Décrire la tribu image directe par f de la tribu borélienne de R2 , c'est-à-dire {A ∈ P(R) :
f −1 (A) ∈ B 2 } avec B 2 la tribu borélienne de R2 .
Exercice 5.2. Soit f : R → R. Montrer que f est mesurable si et seulement si pour tout
couple de réels (a, b), la restriction de f à [a, b] est mesurable.
Fonctions réglées
? Exercice 5.3.
Fonctions mesurables
? Exercice 5.4. Soit (E, A) un espace mesurable et fn : E → C une suite de fonctions mesu-
rables. Montrer que l'ensemble
est un élément de A.
Exercice 5.5. Soit (E, A) un espace mesurable. Soient f et g deux fonctions réelles sur E qui
sont (A, B(R))-mesurables. Montrer que f + g est mesurable.
9
? Exercice 5.7. Soit f : E → (R, B(R)) et Af = f −1 (B(R)) la tribu image réciproque de B(R)
par f.
a) Soit h : R → R une fonction borélienne. Montrer que g = h◦f est une fonctions mesurable
de (E, Af ) dans (R, B(R)).
b) Soit s : (E, Af ) → (R, B(R)) une fonction étagée. Montrer qu'il existe une fonction
borélienne t telle que s = t ◦ f .
c) Montrer que si g : (E, A) → R est mesurable, alors il existe h borélienne telle que g = h◦f .
Indication : On pourra approcher g par une suite de fonctions étagées.
Exercice 5.8.
? Exercice 5.9.
1{ n1 } : [0, 1] → R
P
a) L'application a = n∈N∗ est-elle une fonction réglée ? Étagée ? Boré-
lienne ?
1[ n+1
P
b) Qu'en est-il de l'application b= 1 1 : [0, 1] → R ?
n∈N∗ ,n ]
c) Répondre aux mêmes questions, concernant les applications suivantes (depuis [0, 1] vers R).
1] n+1 1
1
P P
i) c= n∈N∗ 1 1 ;
,n ] ii) d= 1
n∈N∗ n ] n+1 1 ;
,n ] iv) f (x) = xd(x) ;
iii) e(x) 1
1
= x d(x) ]0,1] (x) ; v) g(x) = x
1
√1 d(x) ]0,1] (x).
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c) Pour tout x de X, l'image réciproque par f de tout voisinage de f (x) est un voisinage
de x.
Exercice 6.2. Donner un exemple de suite décroissante d'ensembles (An )n∈N telle que pour
T
tout n, An est inni et n∈N An = ∅.
Exercice 6.3. Dans un espace métrique E, un ensemble A est dit dense par rapport à un
ensemble B, si tout point de B est un point adhérent à A, en d'autres termes si B⊂A (ou,
ce qui est équivalent, si, pour tout x ∈ B, il existe une suite à valeurs dans A convergeant vers
B ).
Montrer que si A est dense par rapport à B, et B est dense par rapport à C, alors A est dense
par rapport à C.
Topologie générale
Exercice 6.4. Soit (un )n∈N une suite à valeurs dans un espace topologique (ou métrique).
S
Supposons qu'elle converge vers `, et posons K = {`} ∪ n∈N {un }. Montrer que K est compact.
? Exercice 6.5. Soit K un espace topologique compact. Montrer que si F ⊆K est fermé, alors
F est compact. (K n'est pas nécessairement un espace métrique. Il faut donc utiliser la notion
de compacité de Borel-Lebesgue. )
? Exercice 6.6.
a) Montrer que l'image continue d'un compact est un compact.
b) On munit R d'une topologie en ajoutant aux ouverts usuels O de R les unions d'ouverts
de la forme Ω∪]a, +∞] et Ω ∪ [−∞, a[ où a décrit R et Ω décrit O . Montrer que R, muni
de cette topologie, est homéomorphe à [0, 1].
Exercice 6.7. Soit E un espace métrique, et A ⊂ E , A 6= ∅. On dénit d(x, A) = inf y∈A d(x, y).
a) Montrer que x 7→ d(x, A) est continue.
b) Établir que pour tout x ∈ E , d(x, A) = d(x, A).
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Pour aller plus loin...
? Exercice 6.8. [L'ensemble triadique de Cantor]
On construit une suite d'ensembles récursivement comme suit :
F0 := [0, 1]
Fn 2 + Fn
∀n ∈ N Fn+1 := ∪
3 3
a) Montrer qu'il s'agit d'une suite décroissante de fermés.
d) Montrer que F∞ est totalement discontinu (ne contient aucun segment d'intérieur non
vide).
Le coin du curieux
Il peut être prouvé que la tribu borélienne de R est du cardinal de R seulement, et non du
cardinal ses parties P(R). Ainsi il existe des sous-ensembles de R non boréliens.
Si la mesure de Lebesgue est bien dénie sur la tribu borélienne, on peut la compléter avec les
parties incluses dans des boréliens de mesure nulle. La mesure de Lebesgue est alors dénie sur
une tribu complétée L, dite de Lebesgue.
Cette tribu est bien plus grande que la tribu borélienne. Pour le voir, comme l'ensemble tria-
dique de Cantor F∞ P (F∞ ) ⊂ L ⊂ P (R), ce qui implique
est un borélien de mesure nulle,
une inégalité sur les cardinaux. De plus F∞ a la puissance du continu, donc Card (P (F∞ )) =
Card (P (R)), et l'égalité Card (L) = Card (P (R)) est prouvée.
A ce niveau, l'argument de cardinalité ne permet plus d'armer qu'il existe des sous-ensembles
de R qui ne sont pas dans la tribu complétée. Des constructions existent comme l'ensemble
de Vitali donné dans le polycopié ou le paradoxe de Banach-Tarski, mais font toutes appel à
l'axiome du choix ! A cet égard, on peut se demander si l'axiome du choix est essentiel.
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TD 7. Mesures
Échauements
? Exercice 7.1. Soient (X, A, µ) un espace mesuré, (Y, B) un espace mesurable et f : (X, A) →
(Y, B) mesurable. Montrer que µf : B → R̄+ est une mesure sur (Y, B).
B 7→ µ(f −1 (B))
c
Exercice 7.2. On considère la tribu A = {A ∈ P(R), A est dénombrable ou A est dénombrable}
sur R. Montrer que µ : A → R̄+ est une mesure sur (R, A).
0 si A est dénombrable,
A 7→
1 sinon ;
? Exercice 7.3. Dans cet exercice on considère l'espace mesuré (R, B(R), λ) où λ est la mesure
de Lebesgue. Un ouvert de R de mesure nie est-il nécessairement borné ?
b) Sur l'espace mesurable (N, P(N)), on dénit, pour tout j∈N et toutA ∈ P(N), νj (A) =
card(A ∩ [j, +∞]). Montrer que pour tout j ∈ N νj est une mesure sur P(N) et que pour
tout A ∈ A, νj (A) ≥ νj+1 (A).
c) Soit ν l'application positive dénie sur P(N) par ν(A) = inf j∈N νj (A) pour toute partie A
de N. Déterminer ν(N) et ν({k}) pour tout k ∈ N. Dire si ν est une mesure sur (N, P(N)).
Exercice 7.5. Soient (X, A) un espace mesurable. On suppose que A ∈ A est un atome de
A, c'est-à-dire que A est non vide et pour tout B∈A tel que B ⊆ A, alors B = ∅ ou B = A.
Montrer que µA : A → R̄ + est une mesure sur (X, A).
1 si A⊆B
B 7→
0 sinon.
? Exercice 7.6. Soient (X, A, µ) un espace mesuré et f : (X, A) → (R, B(R)) une fonction
mesurable.
a) On pose, pour tout n ∈ N, An = {|f | ≤ n}. Montrer que, si µ(X) 6= 0, il existe n∈N tel
que µ(An ) 6= 0.
b) Montrer que si µ({f 6= 0}) 6= 0, alors il existe A∈A et ε>0 tels que µ(A) 6= 0 et pour
tout x ∈ A, |f (x)| ≥ ε.
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? Exercice 7.7. [Lemme de Borel-Cantelli] Soient (X, A, µ) un espace mesuré et (An )n∈N une
suite d'éléments de A telle que
X
µ(An ) < +∞ .
n∈N
b) On suppose que la suite (fn )n∈N converge µ-p.p. vers une fonction mesurable f , au sens
\ 1
c ∗ k
où µ( C) = 0. Pour tout k ∈ N et tout n ∈ N, soit En = |fi − f | ≤ .
i≥n
k
k ∗
S
Montrer que C ⊆ n≥1 E
n . En déduire que, pour tout réel ε > 0, pour tout k ∈ N , il
∗
existe nk,ε ∈ N tel que µ Enk,ε < 2εk .
c k
c) (Théorème d'Egoro ) En déduire que, pour tout ε > 0, il existe Eε ∈ A tel que (fn )n∈N
converge uniformément vers f surEε et tel que µ( c Eε ) < ε.
d) Donner un contre-exemple lorsque µ(X) = +∞.
Exercice 7.10. [Application du théorème d'Egoro ] Soit (X, A, µ) un espace mesuré et soit
(fn )n∈N une suite de fonctions mesurables de (X, A) dans (R, B(R)). On dit que la suite (fn )n∈N
converge en mesure vers f si :
a) Montrer que si µ(X) < +∞ et la suite (fn )n∈N converge µ-p.p. vers f, alors elle converge
en mesure vers f.
b) Réciproquement, supposons que (fn )n∈N converge en mesure vers f :
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? Exercice 8.3. On considère l'espace mesuré (R, B(R), λ), où λ est la mesure de Lebesgue.
Mesures
k
P+∞
? Exercice 8.4. Soit (αk )k≥0 k=0 2 αk ≤ 1.
une suite de réels strictement positifs tels que
L'ensemble de Cantor associé à cette suite est déni de la manière suivante : on pose A0 = [0, 1],
n
et pour tout n ∈ N, An+1 s'obtient de An en retranchant, de chacun des 2 intervalles le
composant, un intervalle ouvert, centré, de longueur
T αn . On dénit alors l'ensemble de Cantor
par K = n≥0 An . En particulier, l'ensemble triadique de Cantor est obtenu pour la suite
αn = 3−n−1 pour tout n ≥ 0.
b) Montrer que K est toujours d'intérieur vide. Comparer la mesure de K à celle de son
intérieur.
? Exercice 8.5. Soit µ une mesure sur (R, B(R)), telle que µ soit nie sur les compacts de R.
Pour tout a ∈ R, on dénit
(
µ([a, t[), si t > a,
Fa (t) =
−µ([t, a[), si t ≤ a.
Montrer que Fa est croissante et continue à gauche.
Exercice 8.6. En utilisant l'exercice 4, montrer qu'il est possible de construire un ouvert
dense dans R de mesure de Lebesgue 5. Proposer également une méthode directe.
15
Intégration
? Exercice 8.7. Soient(X, A, µ) un espace mesuré, et f : X → [0, +∞] une fonction étagée
positive. On dénit pour tout A ∈ A,
Z
µf (A) = f 1A dµ.
X
? Exercice 8.8. Soient (X, A, µ) un espace mesuré et f, g : X → [0, +∞] des applications
mesurables et positives. Montrer que :
1
R
a) Pour tout a > 0, µ({f > a}) ≤ a X
f dµ. ;
R
b) Si
X
f dµ < +∞, alors f est nie µ-p.p. ;
R
c)
X
f dµ = 0 si et seulement si f est nulle µ-p.p. ;
R R
d) Si f = g µ-p.p., alors
X
f dµ = X
gdµ.
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f = 1A ,
R
a) Si avec A ∈ A, alors
X
f dµ = µ(A).
b) Si f : X → [0, +∞] est mesurable et vérie µ(f −1 {+∞}) = 0, alors f est intégrable.
a) fn (x) = √
ne−x
;
c) fn (x) = sin(nx)1[0,n] (x) ;
1 + n 2 x2 d) fn (x) = | cos(x)|1/n e−x .
ne−nx
b) fn (x) = √ ;
1 + n 2 x2
? Exercice 9.3. Soit (X, A, µ) un espace mesuré et f une fonction A−mesurable positive.
Montrer qu'alors :
R
X
f dµ = 0 si, et seulement si, f est négligeable, c'est-à-dire f = 0 µ- p.p..
17
? Exercice 9.5. Soit (X, A, µ) un espace mesuré.
R
a) Soit f ∈ L1R (µ) telle que, pour tout A ∈ A, A
f dµ = 0. Montrer que f = 0 µ-presque
partout.
? Exercice 9.6. Soit (X, A, µ) un espace mesuré de masse totale nie et f : (X, A) → (R, B(R))
une fonction mesurable.
X
?
a) Montrer que f ∈ L1R (µ) si et seulement si nµ({n ≤ |f | < n + 1}) < +∞.
n≥1
b) Montrer que :
n
X n
X
∗
∀n ∈ N kµ({k ≤ |f | < k + 1}) = µ({|f | ≥ k}) − nµ({|f | ≥ n + 1}).
k=1 k=1
Exercice 9.7.
Exercice 9.8. Soient (X, A, µ) un espace mesuré et (An )n≥1 une suite d'ensembles mesurables.
Soit f : (X, A) → (R, B(R)) une fonction intégrable telle que :
Z
|1An − f |dµ −→ 0
X n→∞
18
? Exercice 9.9. Soient (X, A, µ) un espace mesuré, et f ∈ L1R (µ).
a) Montrer que :
Z
|f |1{|f |>n} dµ −→ 0.
X n→∞
a) Soit (X, A, µ) un espace mesuré. Soit (fn )n≥0 une suite de fonctions mesurables positives
qui converge simplement vers f. On suppose qu'il existe une constante K telle que :
Z
sup fn dµ ≤ K.
n≥0 X
Z
Montrer que f dµ ≤ K .
X
b) On considère sur ([0, 1], B([0,
Z 1], λ) la suite de fonctions
Z (fn )n≥0 dénies par f2n = 1[0,1/2]
et f2n+1 = 1[1/2,1] . Calculer lim sup fn dλ et lim sup fn dλ.
n n
? Exercice 9.11. Soit (fn )n∈N une suite de fonctions dénies sur (X, A, µ) mesurables et posi-
tives. On suppose que (fn )n∈N converge simplement vers f µ-p.p., et que :
Z Z
fn dµ −→ f dµ < +∞.
X X
Z
Montrer que |fn − f |dµ −→ 0.
X
19
Le coin du curieux
R R
Il est très facile de construire des exemples où lim inf fn < lim inf
fn , même si la conver-
gence a lieu presque partout. Voici trois situations typiques, sur l'espace R muni de la mesure
de Lebesgue. Soit ϕ une fonction continue, positive, nulle en-dehors de l'intervalle [0, 1], non
identiquement nulle. Pour n ≥ 1 on dénit
fn (x) = nϕ(nx),
gn (x) = n−1 ϕ(n−1 x),
hn (x) = ϕ(x − n).
Alors les suites de fonctions (fn ), (gn ) et (hn ) convergent vers 0 partout sur
R R R, pourtant
R il est
R
facile de montrer, par des changements de variables évidents, que fn = gn = hn = ϕ.
On dit que la suite(fn ) illustre un phénomène de concentration (toute la masse de la suite se
concentre près de 0), la suite (gn ) un phénomène d'évanescence (toute la masse part à l'inni
de manière diuse), tandis que la suite (hn ) présente un comportement de bosse glissante (la
masse glisse à l'inni, sans s'étaler).
20
Université Pierre & Marie Curie (Paris 6) Licence de Mathématiques L3
UE LM364 Intégration 1 Année 20142015
Z Z
lim fn dλ = 0 et sup fn dλ = +∞.
n→∞ [0,1] [0,1] n≥0
e−|x|/n dx ;
R
a)
R
2
e−x
Z
b) 1{3|cos( mx )|≥2} x dx ;
R 2 cos( m )−1
n 1
P
c) m≥1 m sin( nm ).
Z Z
lim fn dµ = f dµ.
n→∞ E E
Exercice 10.4. Soitf :]0, 1[→ R une fonction positive, monotone et intégrable. On dénit
n
R
pour tout n ≥ 1, gn (x) = f (x ). Calculer la limite de ]0,1[ gn dλ.
21
? Exercice 10.5.
a) Soient (X, A, µ) un espace mesuré,
P et (fR n )n≥0 une suite de fonctions intégrables de (X, A)
dans (R, B(R)). Montrer que si n≥0 X |fn |dµ < ∞, alors
!
XZ Z X
fn dµ = fn dµ.
n≥0 X X n≥0
? Exercice 10.7. (X, A, µ) un espace mesuré tel que µ(X) < ∞. Soient (fn )n≥1 et f des
Soit
fonctions mesurables de (X, A) dans (R, B(R)). On suppose que la suite (fn )n converge en
mesure vers f , et qu'il existe une fonction g : X → R intégrable positive telle que |fn | ≤ g
µ-p.p. pour tout n ≥ 1.
a) Montrer que |f | ≤ g µ-p.p.
k k
P
1. Indication : appliquer le théorème de convergence dominée à
k≥0 (−1) x sur ]0, 1[.
22
Exercice 10.8. Soient (X, A, µ) un espace mesuré et f :X→R une fonction intégrable.
Exercice 10.9. Soient (E, A, µ) un espace mesuré et (fn )n≥1 une suite de fonctions intégrables.
On suppose qu'il existe f intégrable telle que
Z
|fn − f |dµ −→ 0.
E n→∞
Montrer qu'il existe une suite extraite (fφ(n) )n≥1 convergeant vers f µ-p.p., et une fonction B
intégrable telle que supn≥1 |fφ(n) | ≤ B µ-p.p.
Le coin du curieux
Exercice 10.10. Soitfn une suite de fonctions continues de [0, 1] dans [0, 1] telle que pour
tout x ∈ [0, 1] on ait fn (x) → 0 quand n → ∞. Retrouver sans utiliser la théorie de l'intégration
R1
de Lebesgue que la suite des intégrales de Riemann vérie lim f (x)dx = 0.
0 n
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Université Pierre & Marie Curie (Paris 6) Licence de Mathématiques L3
UE LM364 Intégration 1 Année 20142015
Interversions somme-intégrale
+∞
X 1
Exercice 11.2. La fonction f dénie sur [0, 1] par f (x) = est-elle intégrable
n=2
n2 |x − n1 |1/2
sur [0, 1] ?
? Exercice 11.3.
Z +∞
sin x X 1
a) Montrer que : dx = .
0 ex − 1 n≥1
n2 + 1
b) Soit f : R → R une fonction borélienne telle que
Z pour tout a ∈X R, la fonction x 7→ eax f (x)
n Z
z
est intégrable. Montrer que pour tout z ∈ C, ezx f (x)dx = xn f (x)dx.
R n≥0
n! R
Intégrales à paramètre
Z +∞
sin x π
? Exercice 11.4. Le but de cet exercice est de montrer que I := dx = .
0 x 2
a) i) Montrer que l'intégrale généralisée I est convergente.
24
d) Montrer que pour A > 0,
Z A Z A
sin x
lim+ f (x, t)dx = dx.
t→0 0 0 x
e) Conclure.
+∞
1 − cos x
Z
Exercice 11.5. Soit ϕ la fonction dénie sur ]0, +∞[ par : ϕ(t) = e−xt dx.
0 x
a) Montrer que ϕ est dérivable pour tout t ∈ ]0, +∞[ et calculer explicitement sa dérivée.
Z +∞
Γ(t) = xt−1 e−x dx.
0
i √ h
y
√ y2
∀y ∈ − t, 0 t ln 1 + √ −y t≤− .
t 2
e) Montrer que
Z 0 t √ Z +∞ t √ Z +∞
y − ty y − ty 2
lim √
1+ √ e dy = lim 1+ √ e dy = e−y /2 dy.
t→+∞ − t t t→+∞ 0 t 0
√
f) En déduire la formule de Stirling : Γ(t + 1) ∼ 2πt tt e−t .
+∞
25
Pour aller plus loin
Exercice 11.8. [Théorème de Bohr-Mollerup] Le but de cet exercice est de montrer que la
fonction Γ dénie à l'exercice précédent est l'unique fonction G : R∗+ −→ R∗+ qui vérie :
(i) ln G est une fonction convexe (on dit aussi que G est log-convexe) ;
(ii) ∀x > 0 G(x + 1) = xG(x) ;
(iii) G(1) = 1.
1/ On montre d'abord que la fonction Γ vérie ces trois conditions.
2/ Montrons maintenant l'unicité. Soit G : R∗+ → R∗+ une fonction vériant (i), (ii) et (iii).
c) Conclure.
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