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La Jlaissanee
de rintelligenee
PRINCIPALES PUBLICATIONS DU MÊME AUTEUR
1901.
D^ GEORGES BOHN
DIRICTEDB DB LABORATOIRE A l'ÉCOLK DIS HAUTES éxUDgS
La Naissance
de
l'iDtelIigeDce
PARIS
ERNEST FLAMMARION, ÉDITEUR
26, RUE RACINE, 26
1920
Tots droita d* tradactioi., d'c^ iaptatien et de reprodactkn
réservés poor toas les piTS.
Published, Paris, le 24 Mars 1909.
Privilège ol' Copyright in the United States reserved under tlie Act
approved March 3, 1905.
By Ernest Flammarion, Paris.
Naissance de l'Intelligence
INTRODUCTION
défenseurs de la métaphysique.
Après une étude analytique détaillée des activités
1. On trouvera exposée dans le livre de P. Flourens :
la
De de l'Intelligence des animaux, dont la première
l'Instinct et
édition date de 1841.
4 LA NAISSANCE DE l'iXTELLIGENCB
CHAPITRE I
le promoteur.
Ce philosophe a observé les faits encore moins
que les précédents, mais il a apporté de nouvelles
manières de raisonner, renouvelant « tout à la fois
le champ et la forme de la philosophie ». Les bêtes
sont des « automates », des machines. Descartes
développe cette thèse dans son Discours sur la
Méthode. Ses deux principaux arguments sont :
disent donc
Ils
Que bête ebt une machine;
la
Qu'en elle tout se fait sans choix et par ressorts t
Nul sentiment, point d'âme en elle tout est corps.
;
La Fontaine proteste :
« De même que
organes spéciaux que pos-
les
sèdent les animaux dans leur organisation furent
formés successivement, de même aussi chacun de
ces organes futcomposé, complété et perfectionné
progressivement, à mesure que l'organisation ani-
male parvint à se compliquer; en sorte que le
système nerveux, considéré dans les différents ani-
maux qui en sont munis, se présente dans les
trois principaux états suivants.
« A
sa naissance, où il est dans sa plus grande
imperfection, ce système paraît ne consister qu'en
divers ganglions séparés qui communiquent entre
22 L.* NAISSANCE DE l'iNTELLIGENCE
de ces êtres ;
2" le sentiment intérieur que des
sensations émeuvent ;
3° enfin, le même sentiment
recevant ses émotions de la volonté.
(p. 233.)
Une distinction fondamentale de la psychologie
moderne est celle qui a été établie par Loeb,
entre les tropismes et les phénomènes associatifs.
Les tropismes trouvent leur explication en invo-
quant la simple irritabilité de la matière vivante,
n'exigent pas l'intervention du système nerveux,
et n'impliquent pas forcément de sensations de la
LES IDÉES DE LAMARCK EN PSÎCUOLOGIE 27
3° De fuir la douleur ;
L'anthropomorphisme.
gage physfologique.
Les Allemands n'ont pas été de cet avis, et ils
ont créé une nomenclature nouvelle.
Par antikinèses, on y désigne l'ensemble des
réactions consécutives à une excitation et trans-
mises par les voies nerveuses. Si les réactions se
font toujours d'une manière identique, il y a
réflexe; si elles dépendent des excitations précé-
dentes, il y a antiklise ; dans la dernière catégorie
58 LA NAISSANCE DE l'iNTELLIGENCZ
CHAPITRE VII
Mâle. . . 19 27 29 11 29 26 29 30 10 21 29
Femelle . 14 27 2 22 28 7 26
les arguments.
Malgré l'admiration que j'ai pour les belles re-
cherches de ce savant, je préfère de beaucoup les
tendances de Yerkes aux siennes. Ce qui caracté-
rise les travaux de Yerkes, c'est un esprit de
méthode tout à fait remarquable, et une grande
ingéniosité dans l'expérimentation. Ses divers mé-
moires resteront classiques et devront servir de
modèles à tous ceux qui aborderont les mêmes
questions. Pendant que les Allemands niaient les
sensations chez les animaux inférieurs, Yerkes a
C8 LA NAISSANCE DE l'iNTELLIGENCB
CHAPITRE Vin
La méthode éthologique.
LA MÉTHODE ÉTHOLOGIQUE 71
CHAPITRE IX
vante.
Autrement dit, la variabilité des réactions chez
les animaux peut résulter aussi bien de modifica-
tions physiogénétiques que de modifications kiné-
togénétiques.
Mais tant que la variabilité des réactions résulte
uniquement des premières modifications, il ne sau-
rait être question de psychisme. La variabilité d'ori-
gine chimique, purement organique, n'a rien à
faire avec le psychisme. Au contraire, celui-ci appa-
raît comme aux connexions entre organes et il
lié ;
Fig. 5.
manifestation de l'éner-
gie... » Bechterew termine
. Amibe en moovement. — Ces'
leplus simple de tous les êtres par l'exposé d'un fait des
vivants ; elle est formée d'une plus suggestifs : le proto-
simple masse de matière vi-
vante qui se déforme cons- plasma de l'amibe (fig. 5),
tamment, envoyant des pro-
c'est-à-dire de l'être uni-
longements, a, dans la direc-
tion du déplacement. cellulaire le plus simple,
posséderait une composition
chimique bien plus voisine de celle du système
nerveux des animaux supérieurs que le proto-
plasma de n'importe quelle cellule de ces der-
niers.
Au fond, il ne faudrait pas s'exagérer l'impor-
tance de ces divergences de vue le psychisme,
:
Fie. 6.
Branehellion, ou ver parasite vivant sur la peau des lorpil'es. L'animal est
fixé par la ventouse postérieure, et la partie antérieure du corps peut
effectuer des oscillations.
TI <? n«ii (
1- Forme générale de la réaction (discrimination).
^' ^^od^fi^bilité de la réaction (docilité).
frnri n h 1
' '
( 3. Variabilité de la réaction (initiative).
qii'un animal
« varie ses actes », « apprend »,
« choisit », est insuffisant pour parler de psy-
chisme "« varier ses actes », « apprendre », « choi-
;
CHAPITRE XllI
Symétrie et tpopismes.
FiG. 9.
figure.
flexibles,mais suffisam-
ment rigides pour maintenir l'animal dans une posi-
tion définie, présentent à l'une des extrémités le
panache céphalique de l'animal. Les spirographes
commencent par se fixer au moyen d'une sécrétion
de l'extrémité aborale; immédiatement après la
lumière commence à exercer son influence sur les
filaments du panache et le tube se courbe du côté
de la source lumineuse, exactement comme le
ferait la tige d'une plante placée dans les mêmes
120 LA NAISSANCE DE L INTELLIGEKCB
le mouvement y a constamment
est bien établi, il
symétrie dans l'excitation des deux côtés du corpsj
et le chemin suivi peut être tracé à l'avance en
appliquant les simples considérations de la méca-
nique et de la physique.
Or, beaucoup d'auteurs ont discuté sur les tro-
pismes, tout en méconnaissant ces caractéristiques
SYMÉTRIE ET TROPISIIES 121
Par l'amputation ou
le noircissement d'un œil,
J
de brûler un des points ocu-
I
liformes céphaliques pour
que le corps, qui est très
,1
long, s'enroule en cercle.
On se rend compte par cet
exemple de l'importance
des réceptions oculaires,
même là où l'œil est encore
\\
peu différencié.
i
C'est par un inégal éclai-
I
i
rement des deux yeux que
I
j'explique un cas particulier
du phototropisme, assez fré-
quent celui où un animal
:
Fig. lî.
est attiré par un écran noir.
Altraction d'un animal par nn
écran noir B. — L'animal eet
Une liltorine, par exemple,
représenté par la flèche, et se e»t entraînée suivant la di-
déplace suivant la direction
X y,taat qu il n'est pas arrivé
rection X y (fig. 12); elle
au niveau de l'écran et que vient à passer dans le voi-
BCB deux yeux a et b, sont
également éclairés. Â partir sinage d'un écran noir E,
d'un certain moment, l'écran
l'œil se trouve moins
a
détroit la s^-métrie de l'éclai-
rement, par suite le corps éclairéque l'œil b le corps ;
PiG. 14.
CoHVoluta, oa vers plats ciliés formant des taches vertes à la snrface dti
sable des plages quand la mer est basse ; à mer montante, cet animaax
rentrent dans le sable. En aqnaiium, les mouTements OKiUatoirei de
phototropisme. '
prévoir l'avenir.
En se servant du mot mémoire^ on ne précise
pas plus qu'en parlant de rythmes vitaux on risque ;
tion morphologique, —
que ne nie pas Quinton,
tout au contraire, —
résulterait d'insurrections
successives des êtres vivants contre les variations
du milieu extérieur qui se sont produites au cours
de l'histoire de notre Terre les derniers parus, les
;
vis-à-vis : 1° de la lumière ;
2° de la gravitation
3' des surfaces solides ;
4° des substances chi-
miques, etc.
J'insisterai surtout sur le premier cas.
FiG. 15.
<//
Fis. 17.
Pig. 18.
Fig. 19.
FiG. 20.
FiG. 21.
§ 1. — INERTIE ET SPONTANÉITÉ.
Fie. 25.
tation phototropique.
Les tropismes s'observent fréquemment chez les
infusoires, l'axe de Thélice ou.de la sinusoïde
(ligne sinueuse) décrite par l'animal en nageant
étant parallèle à la direction de la force agissante.
L'organisme oscille de part et d'autre de la direc-
COMBINAISONS DBS IMPULSIONS MOTRICES 189
..^i^-
\
^^i^
Fis. 26.
Fig. 27.
Fauré-Frémiet a indiqué
dans une note de quelques pages la manière dont il
faut aborderles problèmes du « comportement » des
animaux unicellulaires. Ses observations ont porté
sur les colpodes, animalcules très abondants dans
les infusions de foin (fig. 28). ^e corps est entîè-
192 LA NAISSANCE DE l'iNTELLIGENCB
-e^-
FiG. 29.
.&
Fie. 30.
d'autre part —
B remplace B, ce qui détermine une
rotation de l'animal sur lui-même, rotation qui
peut atteindre suivant les cas 90, 180, 3G0 degrés ;
:
17.
198 LA NAISSANCE DE l'iNTELLIGENCB
3 ^
/f.
^
2
5
^A /'
Fie. 32.
Divers chemins suivis par des étoiles de mer dans nn couloir sitaé entre
et une paroi sombre (o). Finalement tous les animaux
une paroi éclairée
se rendent contre la paroi sombre, mais cela après avoir eCTeclué des
rotations variées (les flèches indiquent à chaque instant la direction dn
déplacement, et les numéros le bras qui dirige an quelque sorte le
mouvement).
immédiatement antérieur; 2»
impulsion vers l'om-
bre (tropisme) ;
3* impulsion rotative ou oscilla-
toire (sensibilité différentielle); l'intensitéde ces
impulsions est variable suivant les contrastes d'éclai
rement et suivant l'état physiologique et le coeffi-
§ 4.— CONCLUSIONS.
10
wp?r
LIVRE IV
CHAPITRE XVIII
La Vision.
LA VISION 217
LA VISION 221
LA VISION 223
CHAPITRE XIX
Fig. 35.
dégage le crustacé ;
lâché de nouveau, il retourne
vers la pieuvre qui le saisit. Cela se répète six fois
de suite, et cela suffit à Bethe pour dire que le
crabe ne profite pas de l'expérience.
C'est alors que Bethe a eu une idée singulière
pour un antianthropomorphiste, décidément il —
y a bien des contradictions dans la pensée des
adhérents de l'école « mécaniste » allemande, —
celle d'appliquer à ses crabes une méthode qui,
234 LA NAISSANCE DE l'iNTELLIGENCE
/
. .
/ 1 /
7»
<
'^^^S^rî:^-
Y'
FiG. 37.
"^"^-.^
X \ "" --
^
FiG. 38.
Diverses étapes parcourues par une osmie dans les expériences de Ferton.
En M. se trouve une plante visitée souvent par l'insecte ; en A, la coquille
où il nidifie ; il va souvent de A en M, et inversement. Après avoir déplacé
la coquille en B, puis en C, le chemin parcouru, au lien d'être MO, est
d'abord MABC, puis an bout d'un certain temps, le chemin représenté
par des traits et des po'mts; l'insecte dévie comme pour aller vers B,
mais n'y va pas.
a +b )
-> r
a — >- r
A Cf.
P Ç n
B OL e Ç n 6
C « e n
I) a 3 e n @
E a 3 c n
F « 5 n
LES LOIS DES PUëNO;UÈ.\ES ASSOCIATIFS 26l
a et n, 0, e, p, 8, y
Les caractères les plus constants d'un objet
vont devenir les caractères essentiels de l'associa-
tion ils stimulent constamment les organes des
:
§ 1. — LA RECHERCHE DE LA NOURRITURE.
se nourrissent.
Mais cette opposition entre végétaux et animaux,
comme beaucoup d'oppositions d'ailleurs, a été
trop exagérée. Dès 1898, j'ai montré qu'un certain
nombre d'animaux marins, les crabes des profon-
deurs de la mer en particulier, possèdent, comme
les plantes,
la propriété d'absorber l'acide carbo-
nique du milieu extérieur. Plus récemment, la
266 LA NAISSANCE DE l'iNTELLIGENCE
FiG. 39.
Poursuite d'une amibe par une tutre amibe (d'après Jsnnings). a pour- —
suit 6; en 1, 2, 3, b est déjà saisi; en par suite
4, 6 s'échappe, et
a recule,' mais bientôt a reprend sa marche en avant, rencontre de nou-
veau b et la saisit (6); en 7, celle-ci s'échappe définitivement, et a
recule de nouveau.
rences profondes.
Ces différences ressortent nettement des obser-
vations communiquées par l'illustre Maupas à
Binet, et publiées par ce dernier dans soh article.
Je les reproduis à mon tour :
secte ; si le plan du
cercle est incliné sur l'horizon, c'est à cause de la
lumière, l'animal évitant de la sorte certains éclai-
rements. On voit par cet exemple combien, dans
certains cas, les forces du milieu extérieur peuvent
contrarier la recherche de la nourriture.
troisième cas.
Un réflexe se faisant dans une région localisée
de l'organisme, malgré sa variabilité, n'est pas un
acte psychique. 11 est vrai qu'il y a souvent dans
les organismes des enchaînements de réflexes. Une
excitation produit un mouvement ; ce mouvement
en entraîne un autre ; Si, dans
et ainsi de suite.
bien des cas, conducteur du système ner-
le rôle
CHAPITRE XXIII
L'Instinct.
(p.xvm.)
Près d'un siècle après Lamarck, dès le début du
livre : la Dynamique des phénomènes de la vie,
Jacques Loeb dénonce comme mauvaises, condamne
les expressions d' «instinct» et de « volonté » que
« nous a léguées la philosophie métaphysique ».
individuel.
Une araignée s'engage sur le fil de sa toile, où
une mouche; voilà de l'instinct.
est accrochée La —
même araignée, qui a été trompée trois fois par
des mouches imprégnées de térébenthine, refuse
toutemouche voilà de la raison.
; <
mulus ecphorique).
Tout se passe, encore dans ce cas, comme si le
nombre des sensations associées diminuait, comme
si les associations se simplifiaient; parfois, les
caractères des phénomènes associatifs échappent.
Mais cette simplification diffère de celle qui se
produit dans le cas des associations par ressem-
si on en prend un à ne se lais-
la ligne, les autres
intellectuel de l'humanité.
« Regardez, dit R. de Gourmont, cet être loin-
tain, qui médite en songeant à l'étincelle jaillie
visioc.
Î5
CHAPITRE XXV
FtB
TABLE DES MATIERES
Pages
NTRODLCTION 1
LIVRE I
CHAPITRE — L'anthropomorphisme
IV. 34
WVRE II
CHAPITRE IX. —
Parallélisme entre les théories de
l'évolution organique et celles du psychisme. . 81
LIVRE III
CHAPITRE XV. —
La lutte contre la variation at la
sensibilité différentielle 160
CHAPITRE XVII. —
Action des stimulants associés
chez les animaux inférieurs 203
LIVRE IV
CHAfITRE — Lois
XXI. des phénomènes associatifs. 257
LIVRE V
CONCLUSIONS , 341
l'intelligence
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