Pr.

Mohamed EL OMARI 4 MANIPULATION N°1

QUATORZE RESEAUX DE BRAVAIS

&
SYMETRIE CRISTALLINE

I- INTRODUCTION
La science qui permet une description géométrique d’un solide cristallin est la

cristallographie géométrique. Elle permet d’identifier pour chaque solide périodique :

l’unité asymétrique chimique, leurs dispositions dans l’espace, les paramètres de la

maille élémentaire et la symétrie.

Chaque solide cristallin est caractérisé par son réseau périodique, squelette

virtuel, qui permet de décrire la symétrie réelle du cristal et réduit chaque motif

élémentaire en un point appelé nœud.

On définit une maille élémentaire correspondant à la portion d’espace, de

volume minimal, telle que, par une translation ma + nb + pc, elle assure le pavage du

réseau cristallin, inclut les motifs, elle redonne le cristal.

La maille élémentaire est donc un parallélépipède bâti sur les vecteurs de base

a, b et c formant entre eux les angles ,  et .


 b y

a
x
(x, y, z) repère cristallographique
Pr. Mohamed EL OMARI 5 MANIPULATION N°1

II- SYSTEMES CRISTALLINS.

Les différents réseaux cristallins possibles pour la description des solides

cristallins sont basés sur les sept trièdres fondamentaux, de vecteurs de base a, b,

c, formant entre eux les angles ,  et . Ils sont appelés les sept systèmes

cristallins.

Les mailles élémentaires des sept systèmes cristallins peuvent être soit

primitifs (P), avec des nœuds uniquement aux sommets, soit multiples avec des nœuds

supplémentaires.

Système cristallin longueurs Angles Paramètres de maille

Cubique a=b=c ===  a
2
Quadratique a=bc ===  a,b
2
Hexagonal a = b c ==  ;  = 2 a,b
2 3
Rhomboédrique a=b=c ==  a,
2
Orthorhombique abc ===  a,b,c
2
Monoclinique abc ==  ;   a,b,c,
2 2
Triclinique abc  a,b,c,,,

III- MODES DE RESEAU

Les mailles multiples dérivent d’une maille primitive en ajoutant des nœuds soit

au centre, soit à deux faces opposées, soit à toutes les faces de la maille. Dans le

tableau ci-dessous, on donne les 6 modes possibles pour un système cristallin

quelconque, leurs notations, les relations entre le nœud du sommet (pris comme

origine) et les nœuds supplémentaires, et leurs nombres par maille (z).

Pr. Mohamed EL OMARI 6 MANIPULATION N°1

Maille élémentaire Mode de réseau Translations supplémentaires z

Primitive P --- 1
  
Centrée I a
T = +b +c 2
2
 
Base centrée A T = b +c 2
2
 
Base centrée B T = a+c 2
2
 
Base centrée C T = a+b 2
2
     
Faces centrées F T1 = b + c ; T2 = a + c a
; T3 = +b 4
2 2 2

Si chaque système cristallin présente la possibilité d’avoir les six modes de

réseau, on aura au total 42 modes de réseau. Ainsi, et pour des raisons de symétrie,

certains modes se déduisent les uns des autres pour ne donner finalement que 14

modes de réseau indépendants appelés les 14 réseaux de Bravais répartis sur les

sept systèmes cristallins comme suite :

• Cubique : P, I, F
• Hexagonal : P
• Quadratique : P, I
• Rhomboédrique : P
• Orthorhombique : P, C, I, F
• Monoclinique : P, C
• Triclinique : P
Les 14 réseaux de Bravais engendrent la totalité des états solides cristallins.

Chacun de ces réseaux est caractérisé par une symétrie et un groupe d’éléments de

symétrie particuliers.
Pr. Mohamed EL OMARI 7 MANIPULATION N°1

IV- SYMETRIE CRISTALLINE

Les premiers cristallographes de l’histoire classaient les différents cristaux au

vu de la symétrie de leurs formes extérieures. Par contre à l’échelle microscopique, la

symétrie est, en fait, une conséquence immédiate de l’agencement entre les

constituants du solide. Cependant, la symétrie d’un cristal est une association

d’éléments de symétrie qui caractérisent la périodicité du cristal.

Un élément de symétrie est une opération géométrique qui transforme le

cristal en une figure indiscernable à lui-même.

Les opérations de symétrie se répartissent en deux catégories :

- Eléments de symétrie sans translations

• l’inversion : c’est un centre (ou point) d’inversion noté 1 .

• la rotation : c’est un axe de rotation d’ordre n (n = 1, 2, 3, 4, 6) noté An.

• la rotation inverse : c’est un axe d’ordre n (n = 1 , 2 , 3 , 4 , 6 ) noté A 2 ou A n.

• la réflexion : c’est un miroir ou plan de symétrie noté m (  2 ).

- Eléments de symétrie avec translations

• Translation propre T = ua + vb + wc
• Axes hélicoïdaux : 21, 31, 32, 41, 42, 43, 61, 62, 63, 64, 65
• Plans de glissement : a, b, c, n, d.

V- GROUPES PONCTUELS et D’ESPACE

VI-1- Groupes ponctuels de symétrie (classe cristalline)
Un cristal, comme figure finie, peut comporter plusieurs opérations de

symétrie. Lorsqu’on associe deux opérations, une troisième apparaît. Lorsque la

troisième opération est associée avec l’une des deux premières, une quatrième est

éventuellement crée etc.

L’ensemble des opérations de symétrie mettant en coïncidence des orientations

équivalentes d’un solide constitue un groupe de symétrie d’orientation dit groupe

Pr. Mohamed EL OMARI 8 MANIPULATION N°1

ponctuel par ce que les éléments sont tous concourants en un point qui est le centre

de masse d’une figure finie.

L’ensemble des corps qui présentent les mêmes éléments de symétrie constitue

une classe. Le groupe ponctuel de symétrie correspondant forme donc leur classe de

symétrie.

En dénombrant les associations possibles entre les opérations de symétrie, on

aboutit aux 32 groupes ponctuels cristallographiques connus sous le nom des 32

classes cristallines.

Une classe cristalline présente, au maximum, trois éléments indépendants. Elle

est symbolisée pqm dont p, q et m sont des éléments de symétrie directes.

VI-2- Groupes spatiaux.

Un groupe d’espace est l’ensemble des opérations de symétrie indépendantes

d’une structure cristalline triplement périodique. Il en résulte au total 230 groupes

d’espace. La recherche des groupes d’espace consiste à déterminer toutes les

combinaisons possibles entre les éléments de symétrie suivants :

• Opérations directes 2, 3, 4, 6 et hélicoïdales correspondantes,

• Roto-inversions 2 , 3 , 4 , 6 et plans de glissement,
• Translations demi-entières caractérisant le réseau de Bravais.
Un groupe d’espace est noté Xefg, dont X est le mode de réseau et e, f et g

sont des éléments de symétrie avec ou sans translations.

Orientations Cristallographiques
Systèmes cristallins
des classes pqm et des groupes d’espace Xefg
Cubique [100] [111] [110]
Quadratique [001] [100] [110]
Hexagonal [001] [110] [120]
Orthorhombique [100] [010] [001]
Monoclinique [010]
Tableau des orientations cristallographiques
des éléments de symétrie des classes et groupes d’espace.
DDD
Pr. Mohamed EL OMARI 9 MANIPULATION N°1

V- MANIPULATION
L’objectif de cette manipulation consiste à identifier les quatorze réseaux de
Bravais (Maquettes numérotées). Ensuite la détermination des éléments de symétrie
de chaque réseau, sa classe cristalline et son groupe d’espace.

1- Vous disposez de modèles cristallins numérotés de 1 à 14. Pour chacun de

ces modèles, effectuer les exercices suivants :
a- Relevez le numéro de la maquette, chercher les relations entre les
paramètres de maille, identifier le système cristallin et le mode de
Bravais correspondant.
b- Dessiner correctement la maille en perspective et en projection sur le
plan (001).

2- Pour chaque modèle cristallin :

a- chercher tous les éléments de symétrie sans ou avec translations.
b- déduire sa classe cristalline et son groupe d’espace.

3- Présenter les résultats dans l’ordre suivant (si possible sous forme de
tableau).
1- N° de la maquette
2- Relations entre les paramètres de maille
3- Système Cristallin
4- Mode de réseau
5- Représentation en perspective de la maille
6- Représentation en projection de la maille
7- Eléments de symétrie
8- Positions des éléments de symétrie
9- Classe cristalline
10- Groupes d’espace.

4- La manipulation du programme Cristallographe vous aidera à vérifier vos

éléments de symétrie et de déterminer les positions équivalentes de certains
groupes d’espace. Le choix des groupes d’espace sera discuté avec l’enseignant.

N. B. Toutes les étapes de cette manipulation doivent se dérouler sous le contrôle

de l’enseignant.