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Un jour d'été, SUSAN BROWNELL ANTHONY, debout devant un pupitre, s'adresse à une assemblée de

femmes.

« Mesdames, mes sœurs, nous sommes les héritières des combats et des sacrifices de celles qui nous
ont précédées. Elles ont tracé la voie de l'égalité des droits, elles ont bravé les obstacles et les préjugés
d'un monde dominé par les hommes. Elles ont écrit l'histoire avec leur sang, leur sueur et leurs larmes.
Elles ont été les pionnières, les révolutionnaires, les inspiratrices ». Elles ont été Simone Veil, Marie
Curie, Rosa Parks, Angela Davis. Elles ont été nos mères, nos grand-mères, nos aïeules. Elles ont été la
force et la douceur, la sagesse et l'audace, la tendresse et la passion. Elles ont été le cœur et l'âme de la
famille, de la société, de l'humanité.

Moi, votre sœur, votre collègue, debout en face de vous, je souhaiterais m'entretenir avec vous, au sujet
de quelques questions qui me sont venues à l'esprit, au moment je traitait ce texte.

Et nous, mesdames, mes sœurs, que sommes-nous ? Que voulons-nous ? Que faisons-nous ? Sommes-
nous dignes de cet héritage que ces femmes d'hiver nous ont légué ? Sommes-nous fidèles à ces
valeurs ? Sommes-nous conscientes de nos responsabilités ?

Je dois changer de ton, permettez moi de devenir plus critique.

Je crains que non, mesdames, mes sœurs. Je crains que nous ayons perdu le sens de notre mission. Je
crains que nous femme d'aujourd'hui ayons oublié ce qui fait notre essence, notre identité, notre fierté.
Je crains que nous ayons cédé aux sirènes du modernisme, du consumérisme, du narcissisme. Je crains
que nous ayons renoncé à notre dignité, à notre intégrité, à notre solidarité.

Regardez-vous, mesdames, mes sœurs. Regardez ce que vous êtes devenues. Des esclaves de la mode,
des victimes de la chirurgie esthétique, des proies du marché du sexe. Des femmes qui se vendent au
plus offrant, qui se dénudent sur les réseaux sociaux, qui se prostituent sur les plateformes virtuelles.
Des femmes qui n'ont plus rien à offrir que leur corps, leur chair, leur plastique. Des femmes qui se
plaignent d'être traitées comme des objets, mais qui sont les premières à s'objectifier elles-mêmes. Des
femmes qui se révoltent contre le machisme et le sexisme, mais qui sont les complices de leur propre
aliénation.

Et oui ! J'ose hausser le ton et lancer un appel à la prise de conscience.

Réveillez-vous, mesdames, mes sœurs. Réveillez-vous avant qu'il ne soit trop tard. Réveillez-vous et
reprenez votre destin en main. Réveillez-vous et retrouvez votre honneur perdu. Réveillez-vous et
redevenez des femmes libres, fortes et fières.
Et pour ne pas être taxé de premier degré de réprobation, permettez moi mesdames, messieurs, de
conclure sur une note d'espoir.

C'est possible, mesdames, mes sœurs. C'est possible si nous le voulons. C'est possible si nous nous
unissons. C'est possible si nous nous souvenons. Souvenons-nous de celles qui nous ont donné la vie,
l'amour et le courage. Souvenons-nous de celles qui nous ont montré la voie, la lumière et l'exemple.
Souvenons-nous de celles qui sont mortes pour que nous vivions libres. Souvenons-nous de la femme
d'hier.

Vive la femme ! Vive la femme d'hier ! Vive la femme d'aujourd'hui ! Vive la femme de demain !

Merci !

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