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PHOTIOS ET JEAN PHILOPON : SUR LA DATE DU "DE OPIFICIO MUNDI"

Author(s): Jacques Schamp


Source: Byzantion , 2000, Vol. 70, No. 1 (2000), pp. 135-154
Published by: Peeters Publishers

Stable URL: https://www.jstor.org/stable/44172367

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PHOTIOS ET JEAN PHILOPON (*) :
SUR LA DATE DU DE OPIFICIO MUNDI.

'All' èycb xà /«M-O-frev oxw àycm(b, àXKà


xòv avcofrev ejti^īļTcb X0-Q0.y.xr'ga

Themistios, 6 i Fraternité et humanité ), 5

À la mémoire d'Orner Ballériaux

L'œuvre de Jean Philopon est d'une diversité surprenante. Comme


à Alexandrie sous les auspices de la grammaire et de la philosophie
platonicienne, elle s'acheva dans la théologie, où sa contribution fu
aussi considérable. Une notable partie des commentaires propr
philosophiques nous est parvenue ('), alors que, dans leur major
traités théologiques ont disparu en grec. Toutefois, encore que bea
reste à exhumer, certains d'entre eux subsistent à travers une ver
syriaque. Les faits sont bien connus. La formation philosophique d
le conduisit à prendre des positions de plus en plus étrangères à l'
doxie : le monophysisme lui fit admettre une unité formelle entre l
Personnes divines, c'est-à-dire professer qu'il y avait trois ovoidi
Trinité. C'était du trithéisme (2), j'y reviendrai plus loin. L'hérésie

(*) Le présent article a fait l'objet, le 25 août 1999, d'une présentation


au cours du XIe Congrès international d'études classiques à Kavala (Grèce
(1) On les trouvera dans la collection des CAG XDI-XVII (Berlin,
1909). Pour une liste détaillée, on verra Gudeman, art. Ioannes 21, dans
IX, 2 (1916), col. 1772-1781.
(2) B. Altaner, Précis de patrologie, Paris-Tournai (adaptation d'H.C
1961, p. 703. En fait, la critique a été maintes fois formulée durant les siè
lutte dogmatique : contre les opposants au sabellianisme, qui rejetaient le
chianisme, par les pneumatomaques, contre les orthodoxes, parce qu'ils a
admis la divinité de l'Esprit; contre les disciples d'Eunome, qui rédu
l'indépendance du Fils, contre les Nestoriens. Surtout, le mot a servi à f
les doctrines préconisées par Jean Philopon et ceux qui l'ont précédé ou
Voir A. Kazhdan, art. Tritheism, dans O DB, p. 2121. Pour une appré

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condamnée lors du synode d'Al


frappa normalement aussi les o
qui disparurent, excepté chez le
Cependant, trois des œuvres à
par les manuscrits. Intitulée Co
première (4) est sûrement liée
en 529 par Justinien. Les rais
l'arsenal des arguments pris a
apparaît pratiquement pas. Il est
hasard : des citations scriptu
démonstrative aux yeux de païe
Damascios par exemple, si peu
enseignements du Maître (5). Ri
tour qu'allaient prendre par la
conclusion vaut sans doute po
deux manuscrits anonymes, le
base notamment d'allusions au
mieux situer le troisième dans
titre De la création du monde,
dirigé contre l'éQfrryveia xf
recourt aux homélies Sur l'Hexaméron de Basile de Césarée. Il montre
que la cosmogonie biblique est en accord avec les acquisitions récentes
de la science.

nuancée de l'évolution de Jean en matière dogmatique, on lira les pages de


G.-L. Prestige, Dieu dans la pensée patristique, Paris (trad, de D.M.), 1955,
pp. 236-237, de Theresia Hainthaler, dans Al. Grillmeier (Cardinal), Le Christ
dans la tradition chrétienne, II, 4 : L'Église d'Alexandrie, la Nubie et l'Éthiopie
après 451, Paris (trad, soeur Pascale-Dominique), 1996, p. 197-201 et déjà de J.
Tixeront, Histoire des dogmes dans l'Antiquité chrétienne, III : La fin de l'âge
patristique (430-800), Paris, 1912, p. 196.
(3) L. Bréhier, dans L. B.-R. Aigrain, Grégoire le Grand. Les Etats barbares
et la conquête arabe (590-757), dans A. Fliche-V. Martin (édd.), Histoire de
l'Église 5, Paris, 1947, pp. 87-88 et A. Kazhdan, 1.1.
(4) Elle a été éditée par H. Rabe, Leipzig, Teubner, 1899.
(5) Gudeman, od., col. 1788-1789.
(6) Édité par C. Walter, dans les Comm. Philol. Jenens., 6 (1899), pp. 197-
222. Michel Le Quien avait, en 1712, proposé de l'identifier avec l'ouvrage
recensé dans la Bibliothèque de Photios (cod. 1 15, II, p. 86, 1. 1 1-24). Voir no-
tamment Gudeman, o.l., col. 1790-1791.

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PHOTIOS ET JEAN PHILOPON 137

Dater aussi précisément que possible ce dernier traité


d'importance, car il offre probablement une des clés de
tuelle de Jean. En vérité, ce dernier n'attaque pas auta
même que certains de ses disciples, au nombre desquels
siner la figure de Cosmas Indicopleustès, l'auteur d
chrétienne (7). D'après son ouvrage, le sort des doctrin
Théodore n'est pas encore tranché. Il le fut en 553. Or
chrétienne semble dater des années 546-549. On serait donc fortement
tenté de dater le livre de Jean des années qui précédèrent immédiatement
le concile.
Madame Wolska a fort bien défini la difficulté. La dédicace de Jean
mentionne Serge comme àQXieôe^5- Or, d'après les recherches de
Brooks, Serge ne fut nommé patriarche qu'autour de 557. On peut diffi-
cilement imaginer qu'on lui ait donné le titre d'évêque avant son élection
au patriarcat (8). L'ouvrage de Philopon daterait donc des années 557-
560, et serait donc postérieur d'au moins quatre ans au concile de 553.
Dans ce cas, il était facile à Jean de reprendre les griefs réunis contre
Théodore, qu'il traite d'hérétique. En particulier, on eût attendu une allu-
sion à l'anathème qui avait frappé ce dernier. C'est ce qu'il fait dans les
Tļif|ļjiaxa dirigés contre le concile de Chalcédoine : des fragments
conservés dans la Chronique de Michel le Syrien ne manquent pas de rap-
porter et la décision du concile et les griefs invoqués.
Je ne suis pas sûr que l'on ait donné aux documents disponibles leur
véritable sens. En particulier, on ne paraît pas s'être aperçu que Serge est
mentionné dans la Bibliothèque de Photios, mais sans le titre d'évê-
que (9). Le fait serait en lui-même privé de portée dans le chef d'un com-

(7) Wolska, Wanda, La topographie chrétienne de Cosmas Indicopleustès.


Théologie et science au Vie siècle, Paris, 1962, p. 70.
(8) M. É. Evrard, Les convictions religieuses de Jean Philopon et la date de
son commentaire aux Météorologiques, dans B.A.B., 39 (1953), p. 300 (suite de
la n. 3 à la p. 299), avait dressé un excellent historique du problème. Il montre
que la solution traditionnelle avait reçu l'assentiment de savants illustres, comme
Ritter, Nauck et E. Stein. É. Evrard lui-même apparemment prend leur suite, si
l'on en juge par des phrases comme : «Personne ne la conteste plus». On lira
encore à la p. 357 de son article : «Dans le De opificio mundi, postérieur au
Contre Aristote et écrit après 357, la philosophie n'apparaît plus qu'indirecte-
ment et cède la place à la théologie et à l'exégèse biblique».
(9) On eût dû prêter d'autant plus d'attention au fait que le traité de Jean n'est
conservé que dans un seul manuscrit. Partant, le codex 240, même s'il ne recou-
vre qu'une toute petite portion du texte, eût dû être traité par les éditeurs avec le

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pilateur banal. Or, c'est loin


Photios connaissait fort bien d
l'œuvre de Philopon.
Ici, quelques rappels et préc
dromes de la doctrine remonte
des partisans de Sévère d'Antio
par diviser entre eux les adepte
tir l'unique nature du Verbe in
sortes de natures. L'une n'était
individus de même espèce, l'au
propre à chaque individu, en d
la Trinité, cette dernière not
divines avait sa propre hyposta
adversaires conclurent qu'il y a
«trithéisme» (10). Dans la form
physisme», il y lieu de distingu
depuis l'apparition de Jean A
557 (n) jusqu'à l'intervention en

plus grand respect en qualité de té


la toute récente réédition de M. C
mundi. Über die Erschaffung der
Rome-New York, 1997 (Fontes Ch
(10) P. Maraval, Le développem
dans Luce Pietri (éd.), Histoire d
d'Occident (432-610), s.l., 1998,
(11) On lira les données chez A. V
l'excommunication de Conon et
pp. 141-165, surtout p. 141-142. J
tain Samuel, appelé ailleurs Pier
Mésopotamie du Sud, sur le Kha
grecque et l'avait enseignée penda
que c'est dans la ville impériale qu
rester orthodoxe jusqu'à sa mort
vivant de son maître, qu'il y a e
hypostases. Samuel lui avait im
Samuel, vers 557, que Jean se mit
famille impériale elle-même, Jean
de l'impératrice Theodora, Athanas
L'ancien précepteur d' Athanase, S
premier depuis Sévère), témoigna
Jean. On ne peut exclure que déjà

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PHOTIOS ET JEAN PHILOPON 139

exil dans la capitale Théodose d'Alexandrie, qui excom


zangès, puis une seconde, ouverte par la rédaction du De T
Philopon, peut-être en réponse à un discours catéché
Scholastique, patriarche de Constantinople, prononcé entr
567 et le 31 août 568 (l2).
Théodose d'Alexandrie rédigea un Tomos fondé sur l
dossier patristique. Sa réfutation, qui atteignait ceux qui
introduisent une pluralité de dieux, de substances, de nat
probation de la majorité du clergé monophysite de la cap
celle des Codnobaudites, d'après le nom du quartier
paient 03). Ascotzangès avait refusé de signer l'ouvrage d
La dissidence entra, semble-t-il, en sommeil pour quelqu
l'intervalle, à une date inconnue, mais qui est probableme
paraissait le premier trublion. Toutefois, Ascotzangès
ments au riche moine Athanase, petit-fils de l'ancien
Théodora, qui, à son tour, les céda à Jean Philopon ("). C
la matière d'un livre, qu'il se hâta d'expédier à Consta
temps, en se fondant sur un témoignage de Nicéphore C
on a cru qu'il s'agissait du Aiaixr)xr|ç ou Arbitre, que l'o
premier vade mecum du trithéisme. Comme l'a montré H
position ne tient pas, car Jean Philopon le citait déjà dans
ouvrages, Contre le quatrième concile oecuménique, q
moment où à Constantinople, en 553, le cinquième conci
avait achevé de débattre de l'affaire dite «des Trois Chap

de l'Église monophysite Conon de Tarse et Eugène d'Isaurie, qu


miers évêques sacrés par Jacques Baradée, avaient donné leur
velle théorie. Voir encore A. Van RoEY-Pauline Allen, Monoph
of the Sixth Century, Leuven, 1994, pp. 124-126.
(12) Theresia Hainthaler, o.l, pp. 197-198, avec la n. 139
(13) P. Maraval, 1.1. De ce texte important, on a conserv
syriaques. On découvrira une édition critique récente et une v
le livre d' A. Van Roey et Pauline Allen cité plus haut (pp. 148
(14) H. Martin, Jean Philopon et la controverse trithéite du
Studia Patristica, 5 ( Texte und Untersuchungen zur Geschichte der
altchristlichen Literatur, 80), 1962, p. 519, n. 3.
(15) La mort de Jean Ascotzangès est à situer entre la date de publication du
Tomos de Théodose d'Alexandrie (564) et sa mort (566), 19 ou 22 juin (H.
Martin, o.l., p. 523). Ascotzangès serait mort peu après la publication du livre
(H. Martin, o.l., p. 519, n. 3).
(16) H. Martin, o.l., pp. 519-520; P. Maraval, o.l., pp. 462-463.

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140 J. SCHAMP

que, le nom de Jean Ascotzang


surcroît, jamais les sources o
comme le texte fondateur du tr
autre traité, le De Trinitate,
syriaque une (17), sans compter
On a précisé les dates de rédac
en effet un terminus ante quem
de Mar Bassus à Bitabo se réu
condamnèrent Jean Philopon et
déjà tenu, le 17 mai 567, une as
très généraux, mais sans fair
L'ouvrage fut donc publié entr
rer les ciseaux chronologique
règne de Justin», soit entre le 1
Scholastique, patriarche orthod
discours catéchétique sur la Sain
Philopon. Photios, avait lu l'ou
substance (19) :

(17) H. Martin, o.L, pp. 520-521. Selon toute apparence, Jean Ascotzangès
s'était borné à composer un florilège patristique. Jean Philopon le connaît et le
cite à l'occasion, mais le traité qu'il avait composé était doté d'une véritable
armature logique, voir H. Martin, o.l. , p. 522. Gudeman (o.L, col. 1791) se con-
tente de donner une référence au présent codex de Photios. Voir Th. Hermann,
Johannes als Monophysit, dans Zeitschrift für die neutestamentliche Wissen-
schaft, 29 (1930, p. 212. Photios indique explicitement une répartition en quatre
sections (voir plus bas pour le texte). Le traité est donc plus volontiers cité sous
le titre de T[xf||iaTa par les spécialistes du monophysisme. Il en subsiste des frag-
ments considérables en syriaque dans la Chronique de Michel le Syrien. On les
consultera dans la traduction de J. B. Chabot (II, p. 92-121). Voir aussi Ģer-
māņus, dans PG, 69, col. 70 c. Il semble que l'ouvrage ait été répandu sous le
double titre De Trinitate et De theologia, voir A. Van Roey, Les fragments
trithéites de Jean Philopon, dans Orientalia Lovaniensia Periodica, 11 (1980),
pp. 158-160 et pp. 148-152 pour le De Trinitate et p. 160-161 et pp. 152-154,
qui offre respectivement traduction latine et original syriaque des fragments
attestés.
(18) Je résume ici la belle démonstration d' H. Martin (o.L, pp. 524-525). Voir
aujourd'hui A. Van RoEY-Pauline Allen, o.L, p. 282 et pp. 284-285.
(19) Cod. 75, 1, p. 154, 1. 35-38 : cpweiç yaQ xal owiaç xai freoTTyraç xaî
ftzovç JtXaoá|i8voç, èvxetr&Ev àdvQ00TÓ|jic0Ç Jtãoav ßXaocpri|iiav xfjç
XQiOTiavtôv xaxaxéei Jtíaxecoç;, tò ev Jióoa oiļļiaivei oijiixqoXoycõv. Sur le
personnage et la date de Jean, voir A. Kazhdan, dans ODB, II, p. 1047, s.v. John

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PHOTIOS ET JEAN PHILOPON 141

Imaginant des natures, des essences, des divinités et de


pour déverser à pleine bouche toute sorte de blasphèmes
foi, ratiocinant avec minutie sur «Un, combien de choses

En outre, Philopon utilisait des passages de Grégoire de Nazianze, de


Basile de Césarée, d' Athanase et de Cyrille d'Alexandrie (20). L'allusion
aux «natures, aux essences, aux divinités et aux dieux» paraît viser ce que
précisément reprochaient au trithéisme tous les orthodoxes et les mono-
physites de stricte observance. Enfin, les ratiocinations sur la valeur du
nombre «un» correspondent à une des questions que posait à Jean
Philopon le moine Thomas de Mar Bassus. Par suite le traité incriminé a
dû voir le jour entre le 1er septembre 567 et le 3 janvier 568, probable-
ment durant les derniers mois de 567 (21).
Moines monophy sites et trithéites n'arrivaient pas cependant à conci-
lier leurs points de vue. Avec l'appui du moine Athanase, les deux chefs
du parti trithéite adressèrent une supplique à l'empereur Justin II en lui
demandant de régler leur différend. Paul d'Antioche et Etienne de Chypre
représentaient la cause monophysite, Conon, en fait le vrai chef de secte,
avec Eugène, l'autre (22). Certains de ces personnages sont relativement
bien connus. Conon et Eugène furent nommés évêques par Jacques
Baradée l'un de Tarse, l'autre de Séleucie d'Isaurie (23). Les débats durè-
rent quatre jours, sans aboutir à une conclusion. Désormais, reprenant
leur liberté, Conon et Eugène se mirent à diffuser largement leur doctrine
et à sacrer des évêques trithéites, à Athènes, à Corinthe, en Afrique et à
Rome même (24).
Les réflexions de Jean Philopon n'en restèrent point là. Il revint, en
574, sur une des difficultés majeures qui a toujours opposé païens et chré-

III Scholastikas ). On est surpris de lire, sous la plume de P. Maraval (o.L,


p. 464, n. 38) que Photios «fait un grand éloge de cet ouvrage». Bien plus juste-
ment, R. Henry ( Photius , Bibliothèque 1, 1959, p. 154, n. 1) évoquait la sévérité
de la critique.
(20) I, p. 154, 1. 12-15.
(21) La conclusion se lit chez H. Martin {o.L, p. 525); elle est approuvée par
Theresia Hainthaler (o.l., p. 198).
(22) Photios, Bibliothèque, cod. 24, 1, p. 14, 1. 9-14.
(23) E. Honigmann, o.L, p. 172.
(24) P. Maraval, o.L, p. 464.

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142 J. SCHAMP

tiens, celle de la résurrection,


Photios ne lui épargne pas la cr

il rejette la résurrection des cor


sidérés en raillant jusqu'à nos Pè

On peut se faire une idée des


corps ressuscité diffèrent non
aussi par leur forme (elôoç). Pa
visibles ont été amenés par Dieu
dans leur forme; ils sont corrup
A leur place, d'autres corps, me
par Dieu, immortels et éternels
la fin de ce monde visible, a
monde nouveau» (26). La gran
L'ouvrage provoqua une nouvell
même des trithéïtes. On a déjà
au moins, embrassé avec enthousiasme les thèses trithéites de Jean
Philopon (27). Dès la parution du nouveau livre, ils prirent position, mais
cette fois contre lui, en se joignant au moine Agnoète Themistios. Photios
avait lu l'ouvrage en cause (28) :

(25) Cod. 21, I, p. 13, 1. 26-29 Henry : tt)V xtov ocojiáxcov áváoxaoiv
àvaiQeî jtoXÀá te àjteçiOMéjraoç Xiyei, émx^euáÇcov xaì toiíg [AaxaQÍovç xaì
áyíovç Jtaiégag r|(x<jõv. La date est donnée par P. Maraval (o.l., p. 464). Photios
avait sûrement eu l'intention de donner le nombre des tomes que contenait l'ou-
vrage. Mais, suite à une distraction ou à un accident de la tradition manuscrite,
le chiffre a disparu des manuscrits. On connaît à présent une quinzaine de frag-
ments du traité. Voir A. Van Roey, Un traité cononite contre la résurrection,
dans Antidôron. Hommage à Maurits Geerard I, Wetteren, 1984, pp. 123-139.
L'ouvrage comptait au moins six livres. Le florilège restitue sept fragments du
livre IV et trois du livre VI, sans compter quelques autres impossibles à situer
mieux.
(26) Nicéphore Calliste, H. E., XVIII, 47, dans PG 147, col. 424 D-425 A,
cité et traduit par Wanda Wolska, o.l., p. 189. Pour une présentation doctrinale,
voir Theresia Hainthaler, o.l., pp. 205-209, qui montre que la principale diffi-
culté aux yeux de Jean tenait à la contradiction par rapport au système conceptuel
élémentaire enseigné par Ammonios dans son Commentaire à /'Isagôgè de
Porphyre.
(27) Photios, o.l., cod. 23, 1, p. 14, 1. 37-2.
(28) Cod. 23, 1, p. 14, 1. 37-2 : 'Aveyvcoo-fh) Kóvcovoç xal Eír/evíou xaì
©enioTÍov xatà 'Iooávvou, tt)v tcqì àvacrtáoecuç; amov naxaumovíav cmj-

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PHOTIOS ET JEAN PHILOPON 143

Lu de Corion , d' Eugenios et de Themistios , Contre Jea


pilori son vain travail sur la résurrection ; ils se livrent à
contre lui , au point de le déclarer même complètement é
matique des Chrétiens. Pourtant eux aussi partageaient l
que lui , en refusant d'admettre , comme lui , le concile d

Quant à Themistios, c'était un moine d'Alexandrie, che


Agnoètes. Il avait écrit un traité intitulé Apologie de s
par Calonyme appelé aussi Themistios. Rien n'en est co
ce n'est un bref compte rendu de la réfutation du mo
Théodore, qui fait l'objet du codex 108 (29). Un moine,

Xltedóvtcov' èv oiç jtoXàtîv amov xaxaôço|xfiv Jto


àXkôîQiov Xéyeiv aòxòv JiavxeXxõç tov òóy|Jiaxoç xœv
xaí omoi xfjç awf)ç auxcp ôó^riç èxoivcóvow, xíyv èv Xafoa
oi) jtaQaôexójjievoi owoôov.
(29) Cod. 108, H, p. 78, 1. 17 et 1. 25-p. 71, 1. 31. Photios c
du titre adopte "EXeyxoç cbç èv owxó|xcp xfjç avcodev xal
xaxà xéãv fļļicov Jtaxéçcov jiQOjrexotfç xaí àXoycoxáx
jiQOcpáoecoç vöv fiļiīv jrejiovnfjiévoç xã>v jiQoßEßXriixevcov
xfjç àXri^EÍaç ^r|xri|xáxa)v xe xaí JtQoxáoecov, xaí oaq)r)
jrQOxst^évriç xjjro^éaecoç. L'ouvrage comportait trois xó|xo
fragments syriaques que nous connaissons reprennent ex
donné par Photios (A. Van RoEY-Pauline Allen, Monophysite
Century ; Leuven, 1994, p. 72 ; pour le texte et une version
tivement pp. 78-91 et 92-102). À plusieurs reprises (p. 93, 1.
118; p. 96, 1. 150), on trouve des allusions au traité de
répondait Théodore. Elles correspondent au titre donné par P
31) : Kakiovv'iov xoî) xaí ©eļiioxiou ànoXoyía vt
©eocpoßiou. D'après le savant byzantin, Themistios avançait
destinés à prouver l'ignorance du Christ (p. 79, 1. 34-36
Théodore point par point. Théodore et Themistios, tous deu
disaient partisans du théopaschisme, mais le second en outr
second avait déjà exposé ses idées sur l'ignorance du Christ
de Timothée d'Alexandrie, dans les années 517-535 (A. V
Allen, o.l. , p. 5). La réfutation de Théodore mentionne
d'Alexandrie. Par suite, elle fut composée après le décès de
(A. Van RoEY-Pauline Allen, o.l.f p. 7). L'agnoétisme eut la v
encore question à la fin du siècle, sous la plume du pat
d'Alexandrie (580-607), dans le dizième traité ( Contre les A
lume dédié à Grégoire le Grand (Photios, Bibl. cod. 230, V, p.
est donné p. 57, 1. 18 ). Eulogios éprouve le besoin de situer l
Agnoètes par rapport à l'arianisme. La perspective était don
de la dogmatique.

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144 J. SCHAMP

l'ouvrage de Philopon semblab


coûta cher à Conon et à Eugène,
durant trois ans dans un monas
On retrouve plus tard les deux
rut (31). En revanche, Athanase
thèses de Jean Philopon (32).
ongle leur rupture avec Athana
touché que l'Empire d'Orient. E
rection avaient gagné l'adhési
triarche chalcédonien, durant
nous l'apprend Grégoire le G
nople (33) :

(...) il n'est pas vrai que , comme


tinople, dans la gloire de la résur
subtil que les vents et l'air.

Son livre sur la question fut co


la mode à la fin du VIe s. Photi
autre trithéite notoire, qui par
tionné par Grégoire le Grand (3

(30) Photios, o.l, cod. 22, 1, p. 14,


S'agit-il du même Théodore d'Alex
(31) P. Maraval, o.l., p. 464.
(32) Jusqu'à sa mort, en 571, voir
Church Historian, Louvain, 1981,
(33) Morales sur Job, XIV, 72,
Eutychius Constantinopolitanae ur
resurrectionis gloria erit impalpab
(34) Un autre traité d'Eutychius
ôeúxeqov Xóyov oûaicoôtôç yivo
statu animarum, p. 433 Allatius) e
n'était pas sujette à la corruption.
(35) Bibl. cod. 232, V, p. 69, 1.
OéQiov xaì Jtv8U[iaTixòv èv xã>
o(b'xa. Selon Pauline Allen (o.l., p.
tes qu'il fit à Stephane, probablem
qu'Etienne Gobar n'était autre qu
enseigner vers 584 ;[voir encore L
Prolégomènes à la philosophie de
p. XL)]. Il était impossible à ses yeu
les deux natures du Christ, si l'on

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PHOnOS ET JEAN PHILOPON 145

(Que) léger, aérien, éthéré, pneumatique sera le corps


drons au moment de la résurrection.

En outre, un autre correspondant et ami de Grégoire le Grand, le pa-


triarche d'Alexandrie Eulogios éprouva encore le besoin d'écrire un traité
Contre les trithéites. Photios ne pouvait manquer de consacrer de longues
pages à l'argumentation qui s'y déploie (36).
L'ordre des comptes rendus de Photios est assez déconcertant. Les
analyses qu'il a laissées excluent en tout cas qu'il n'ait pas eu une par-
faite connaissance des faits en cause, comme il ressortira du tableau réca-
pitulatif suivant :

Œuvres de Philopon Références Dates probables


De resurrectione Cod. 21 574
Contre le 4e concile Cod. 55 après 553
Contre la Trinité Cod. 75 derniers mois 567

Les mêmes remarques valent d'ailleurs pour les péripétie


570-574, au cours desquelles le trithéisme philosophique es
de la critique :

Les critiques Références Dates


Réfutation de Théodore Cod. 22 après 574
Réfutation de Conon,
Eugène et Themistios Cod. 23 après 574
Réunion de conciliation Cod. 24 570

Un lecteur moderne eût attendu un ordre qu


chronologique et partant la formation de la doctrin
a lu encore d'autres traités de Jean Philopon qui n
port avec les théories monophysites. On sait qu'il e
en matière de style et que, de ce point de vue, il
son souci d'objectivité. Les notes qu'il a laissées au
autre ordre de lecture. Ici encore, l'ordonnance du

On lira aussi l'étude d'Yves-Marie Duval, La discus


Grégoire et le patriarche Eutychios au sujet de la r
L'arrière-plan doctrinal oriental et occidental, dans Gr
ques internationaux du CNRS, Paris, 1986, pp. 347-366
Aubineau de m' avoir fait connaître cet article.
(36) Cod. 230, p. 39, 1. 42-p. 48, 1. 35.

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146 J. SCHAMP

La Bibliothèque renferme tr
Deux correspondent précisémen
(cod. 43 et 240), et l'autre au Co
(cod. 215) ; ils renferment des
donneraient leur approbation :

Cod. 43 Cod. 215


Dans ce livre, il a de la pure
la clarté dans le style, et il
passe lui-même. pureté et de la netteté, sans se parer
pourtant des beautés d'un style
recherché et atticisant (").

Quand il s'agit de juger la manière d'écrire dans plusieurs ouvrages


d'un même auteur, le critique ne se sent pas obligé de varier à l'infini les
appréciations qu'il porte. Celle du cod. 215 paraît renvoyer à celle du cod.
43. La répétition engendre la lassitude. C'est ce que semblent révéler les
notes des cod. 75 et 55, où d'ailleurs l'enjeu doctrinal importait bien
davantage.

Cod. 75 Cod. 55
Dans son style, il est éga
même, sans rien de vigoure
majestueux

Lorsque l'on passe du cod.


l'appréciation tiédit graduell
du cod. 22. Si l'on peut faire
Photios aurait lu successivem
tues ("), le De Trinitate, les

(37) Cod. 43, 1, p. 27, 1. 12-13


oacpriç xai XQeíxxcov Tļj Xé|ei
X¿|ei |J,èv xexQTi(j£voç n elcďf
àrcoxMvei, oí) (xévtoi ye tfļ Xo
(38) Cod. 75, 1, p. 153, 1. 30
éoarnîj • aacpf|ç xe yàp xai ovô
45, 1. 32-33 : (.••) èv oiç èoxi xr
(39) Gudeman (o.l., col. 1791

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PHOTIOS ET JEAN PHILOPON 147

vant les dates de rédaction probables des trois dernier


chronologique : derniers mois de 567, après 553 et 5
moins gravement bafouée que dans la distribution des
la donne la Bibliothèque.
La dédicace du traité De la création du monde pose un
ficile d'identification. Photios écrit qu'il s'agis
Constantinople. On peut écarter d'emblée la suggestion
voyait dans le Serge de Constantinople dont il est ques
Serge (18 avril 610-9 décembre 638), qui intervenait
tout à fait autre, celui de la querelle monothélite C0). F
élève de Jean Philopon, Serge de Res 'Aina, le célèb
syriaque de textes philosophiques, médicaux et théolog
bite et physicien par ailleurs, mort à Constantinople e
peut au moins douter. À l'époque a dû vivre plus d'un
nom dans l' intelligentsia constantinopolitaine, et surto
pas à admettre l'identification. Madame Wanda Wolska,
observer ajuste titre que l'ouvrage de Jean Philopon po
la Topographie chrétienne de Cosmas Indicopleustès (42
l'ouvrage de Cosmas est antérieur à celui de Jean. Or,
est daté aujourd'hui de peu avant le concile oec
Constatinople en 553 (4Î), plus précisément des ann
familier de la Bibliothèque sait que les notices contienn
références au bénéficiaire des dédicaces, dans la mesur
offrir des données intéressantes pour l'histoire de la l

traités théologiques de Jean Philopon. En raison de la natur


théurgie néoplatonicienne, il y aurait lieu de lui conférer un
(40) Photios I, p. 226 (note). Voir A. Kazhdan, art. Ser
p. 1878. Voir aussi V. Grumel, Les regestes des actes du patr
tinople, vol. I : Les actes des patriarches, fase. I : Les reg
Constantinople, 1932, n° 279-293, pp. 113-118.
(41) S. H. Griffith, art. Sergios of Res 'Aina, dans ODB, p
trouvera sur le personnage des informations complémentai
Bardesane d'Edesse. La première philosophie syriaque, P
105, qui cite H. Hugonnard-Roche, Aux origines de l'exé
Logique d'Aristote : Sergius de Res ' Aina ( + 536), médecin
Journal asiatique, 277 (1989), pp. 1-17.
(42) Il faut consulter son grand livre La topographie chré
Indicopleustès. Théologie et science au VI" siècle, Paris, 1962
(43) Voir mon Photios historien des lettres ..., Paris, 1987
puie sur les déductions de Madame Wanda Wolska.

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148 J. SCHAMP

qualité du personnage n'est p


savant byzantin a rencontré Je
du De opificio, la discrétion qu'
table de Serge est surprenant. D
Serge fut consacré évêque d'An
la rédaction du De opificio est
fonction pendant à peu près tr
effectivement occuper son sièg
D'autre part, dans les Tļir|ļxax
Théodore de Mopsueste, en qua
clamé anathème en 553 (4î). Or
tion dans le présent traité. Aju
étrange. Par ailleurs, la duret
rédaction de l'ouvrage une di
aurait été perdu.
Si l'on comprend bien, le seul
tion repose sur l'emploi du
moins on devrait se demander
lui prête C16). Le mot figure enco
prêtres juifs (47). Il est donc im
pour le sens du mot ag/ieęró
d'un traité De la dignité sacerd
àQXitQtvç, dans un sens qui par

(44) E. W. Brooks, The Patriarch


of 575, dans BZ, 30 (1929-1930), p
Histoire du Bas-Empire, II : De la
de Justinien (467-565), Paris-Brux
(45) Chronique de Michel le Syr
1199), VIE, 13 (éd. J. B. Chabot,
Wolska, o.l., p. 164, n. 1. Photios
actes du cinquième concile oecumé
ment la condamnation de Théodor
(46) Un des rares, de nos jours, à
mes que moi est M. Cl. Schölten,
Kosmologie in der Schrift "De opi
lin-New York, 1996, p. 61), dont la
richesse. Je dois à mon collègue, le
naître cet ouvrage.
(47) II, 21, p. 100, 1. 19 Reichard
(48) Fr. 6 dans PU, 89, col. 1288 c : Artooeiçiç cm ^eya xai ayytkixov
à^íco|xa f) íeQüXJiMi • xai õxi áóúvaxov àvaxQÍveodca àç>xiEQÍa imò Xa'Cxoü,

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PHOTIOS ET JEAN PHILOPON 149

Démonstration que la prêtrise est une dignité importante


qu'il ne se peut qu'un prêtre (aQXiZQm) soit jugé par un
par un prêtre de rang plus élevé, comme le disent les
Comme (on peut le lire aussi) dans / 'Histoire ecclésiastiq
Philon.

Par la suite, on lit un bref fragment de Philon (49) :

Qui honore le prêtre honorera Dieu . Qui a appris à m


(leçéa) s'engage sur la voie où il ira jusqu'à faire outrage à
Celui qui vous accueille , dit-il , c'est moi qu'il accueille.

Il est confirmé par un passage d'un autre auteur (50) :


Et un autre ailleurs : rends donc hommage aux prêtre
alors que les Juifs ont appris à mépriser Dieu, parce qu ' i
Moïse, parce qu'ils lui jetaient la pierre, etc.

En somme, le premier passage que j'ai traduit constit


reprend la thématique des citations postérieures. Les
expliquent sans doute le sens qui a été donné au vocable
a bien ici le sens de «prêtre». Il reste que toute hiéra
s'établir par rapport au couple Moïse-Aaron. Mais il
canon. Le contexte n'a, à première vue, aucun rapport av
De la création du monde.
On peut se demander toutefois s'il ne faut pas interpréter de la même
manière le passage litigieux de la préface au traité. On voit très vite que
le contexte est chargé de polémique (51) :

àXk' vnò (jieíÇovoç aQxieçéœç, xa-ötbg xaí oí ötyioi xavóveç; cpaoív • xaMjteg
xaí èv xfí èxx^TìGiaoTixfì loxoQÍot OíXcavoç tov cpdooócpou. Un fragment de
la même œuvre est cité dans les Annales de Jean Glycas au XIIe s. ( PG , 158, col.
526 D-528 B), mais il est impossible d'identifier l'auteur et l'œuvre d'autre
manière.
(49) Ibidem : O xijjuov xòv iBQea xòv ©eov xi^oei • ò òe 'iamov xòv teçea
xaxacpQovelv óôcõ jiQoßaivcov xaí eíç xòv 0eòv evußQiaei Jtoxé. łO ôexó^e-
vog v'iãç, cprioív, è^è ôéxexai.
(50) Ibidem : xai ëxeQOg akkaxov • Tovç ieqeIç amou, cprļaiv, evxi|xovç
exe * èvxeWev eļjiaftov oí 'Iouôatoi tov ©boi) xaxacpQovelv, ôxi Mcoaéœg
xaxBcpQÓVTioav, õxi amòv èXUkxÇov, xxL J'avoue cependant quelque hésita-
tion sur la traduction qu'il convient de donner des premiers mots. Le reste du
manuscrit n'est pas, autant queje sache, publié. L'édition de la Patrologie est due
à A. Mai.
(51) De la création du monde, I (préface), p. 1,1. 6-2, 1. 4 Reichardt : IIoÀuç
|mèv èjjtol J18QÍ xfiç tov XÓG1IOD Yevéôeœç è v jtoXXalç jtQaYliaxeíatç ôif|vwxai

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150 J. SCHAMP

À maintes reprises , j'ai four


monde dans maints traités ģ* j'
nements complexes et indigestes
phie ont cru montrer que l'un
devenir, en sorte qu'il y a des
n'en est pas du tout non plus le
n'existait pas. Mais j'ai démontr
l'être en munissant l'argumentat
Maintes personnes , pour ces r
m' ennuyer peu à peu et faisaien
les doctrines trop étrangères (a
lutte décisive jusqu'à la réfuta
être (52); pour les propos inspir
tion du monde , je les aurais nég
s'arrogeaient le mérite d'avoir e
draient à dire que Moïse n'avait
concordance avec les apparence

Xóyoç, xoxjç xe JtoixíXouç xur


XaßvQiv&ovc» ôi* aw oi èx xfjç ae
XÓ01I0V ôeixvúeiv eôo^av, caç
ôriiiiouQyòv el vai moxevsiv íteóv
ôè xaí cbç àçx'nv è'xei tov eivai,
jtoMoí òè ôià Tama owexœç f)|itv
cbç xœv è^coxBQixwv (Lxèv Xóyca
Jiéça ôwáfiBcoç, xcõv ôè tov 'izya
ycoyfiç freófrev fixóvxcov á|ieX,f
i)jtò xcõv èjteoxéqtfkxi tov Jiavx
xotç cpaivo|iévoiç Mcowííç jrscpwi
duction allemande toute récente
Schölten, Johannes Philoponos übe
Bäle-Vienne-Barcelone-Rome-Ne
Christiani, 21, 1-3). Le savant allem
de Reichardt. D'après lui (p. 72,
l'éternité du monde contre Proclo
berg, Londres, 1987), Sur l'étern
Furley-Wildberg, Philoponus Coro
monde, dont il n'existe plus qu'un
avec traduction française, de G.
gentia mundi» de Jean Philopon,
païenne et chrétienne. Mémorial A
Genève, 1984, pp. 77-88.
(52) M. Cl. Schölten, o.l, p. 73,
prenant xáxa au sens de Tayy, qu'i

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PHOTIOS ET JEAN PHILOPON 151

Dans son compte rendu, Photios donne l'impression de


que bien peu d'éléments de ce contexte. La comparaiso
éclairante :

PHILOPON PHOTIOS

Mais (Qu')
surtout, il dédie son écrit
c'était toi,à SergeSerge,
de
mon très Constantinople
ami
honoré, : le plus gran
ornement de ceux qui s'accomplis-
sent comme pontifes (àQXieçeîç) d
Dieu, qui, avecc'est sous son impulsion
force instances,qu'il s'est m
chargé de ce
avais incité - c'est travail, d'après
tout juste la pré- mêm
si tu n'avais face.
pas usé de violence
à donner ma contribution dans
l'affaire, à la mesure de ma capa-
cité

(...) que Moïse n'avait pas donné


Son but est, dit-il, de montrer que la
création du monde selon le divin
d'explication de la nature en con-
cordance avec les apparences. Moïse est en concordance avec les
apparences (").

Pour se joindre à toi dans cette requête se trouvait le noble Athanase,


dont la piété envers Dieu n 'est pas moins haute que le lignage, comme un
jeune (axúfxvoç) trottant à côté de qui l'a dressé pour la vertu. Esprit
blanchi dans l'exercice des raisonnements fait vénérable jeunesse (M).

dans ce cas, on comprendrait mal l'opposition avec ct[ae^f|Oai|ii qui arrive trois
lignes plus bas.
(53) Cod. 240, V, p. 166, 1. 4-8 : Ou xo cruYY6<Wa Seçytcp xtp K.O)v-
crtavTivoujtóX.ecoç JTQOoqxüvei, èxeívov jtooxQOJif) xovtov ÚJteWtelv xòv
jióvov JiQooi[xiaÇó|xevoç;. Tòv ôè oxojiòv eivai <pr)Oi avfxcpcúvov ôetíjcu xotç
(paivofiévoiç xfļv xoí fteojteoíou Mcooécoç xocjjiOYéveiav.
(54) Hexaméron, I, p. 2, 1. 3-12 Reichardt : ooç ou xoiç cpaivopiévoiç
Mcoi3of)ç JteqwoioXóynxe oí'(i(jxi)va. MáXioxa ôè <xú, ti[u<jot0tt1 ļj.oi xecpaXíi,
2éQ7L£, xai xã»v èv áexieee®oi íteov xe^ovvicov (xéyioxov èyxaXXcójtiona,
jxoMjç èitéxeioo jtQoxçéjtcov, novovovxi xai ßia^0|xevog, xà eiç è(j.f|v ow-
eiotpÉQeiv xã> jtçávnaxi ôxrva|wv, owzQyòç ôé ooi xov ojtovôáo^axoç; rjv ó
Yvá)QL|ioç xoíi yévovç oíw èXáxxaiv xr|v iteooeßeiav 'Afraváaioç, ola oxtj-
ļivog xtõ e'iç àçexriv OĢeaļtaļievtp avujiaça-ôécov. II0X.1Ò5 òè vovç è v àoxf)<m
Xòyíov aiòéoi|iov jioieī veóxrixa. Pour le début du texte, voir supra, p. , n. 44.
M. Cl. Schölten ( o.l. , p. 75) traduit à juste titre àQXi£Q£Ùç par «Hohepriester».
Je n'ai pas fait autrement, en essayant seulement de conserver l'ambiguïté.

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152 J. SCHAMP

En vérité, les connaissances qu


jettent quelque lumière sur le
était le petit-fils de l'impératr
l'épouse de Justin II ("). Philop
Serge, on l'a vu, élevé au pat
pour autant quitté sa bonne v
Jean d'Antioche (56) : «This m
[XEiQOTOVÍa] to the patriarcha
presided over the church, tea
establishing everyone in the trut
right hand of the priesthood o
ried from the life here to our
Photios méritait donc au moin
que «d'Antioche». Le savant by
que nous le passage de la dédi
M. Cl. Schölten s'évertue alors
tion des termes xetpaXf| e
n'a pas grand mal à montrer q
ou plutôt «supérieur religieux»
mande alors avec gravité si le
Serge à l'épiscopat avant son ac
il ne fut jamais en mesure de p
xecpaXri et àQXieQE^5 Jean n'a
de curriculum vitae de Serge
saugrenue. En particulier, M
d'ailleurs que ses prédécesseu
vocatif. Dans la fiction platoni

(55) E. Honigmann, o.l., p. 179-


(56) Des bienheureux orientaux
Brooks. Pour d'autres passages, p
o.l., p. 62, n. 219.
(57) Lampe, PGL, s.v. xeœa^ri, I
(58) Comme l'observe le R. P. M
de Phocas, dans Ysabel de Andia
Orient et en Occident. Actes du C
bre 1994), Paris, 1997, p. 184, n. 3
titre ďarchiereus pour les sièges p
ce fut toujours le cas, justement d
à la hiérarchie ecclésiastique.

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PHOTIOS ET JEAN PHILOPON 153

interpellation amicale (59), que Socrate, sur un ton légère


adresse à son interlocuteur; aQXieQe^S est évidemme
ligne. De toute façon, nous ne possédons pas le texte de
Serge à Jean. On peut supposer qu'il s'était adressé au p
ton extrêmement déférent. Le vocatif de Jean équivaut
la culture de Serge. Derrière ces mots, on décèle un écha
particulièrement raffiné. On le sait, le oxúpivoç est norm
ceau (w). La comparaison est flatteuse pour Serge, qu
sang impérial. Serge doit comprendre que le lion en
Juda, dont il est question au long de l'Écriture depu
L'arrière-plan mosaïque de tout le passage justifiait large
de plume Jean accordât à Serge le titre de grand-prêtre
Serge aurait-il donné du «Socrate» à Jean Philopon ? À
àQ'/itQtvç utilisé ici n'offre de toute façon aucune indic
d'être exploitée à des fins biographiques. On voit bien qu
singulièrement fier de recevoir pareille commande. Au
rites du jeune Athanase sont-ils évoqués dans une ultime
léchée que les mots y chantent sur les rythmes successive
¡ambique et de l'hexamètre dactylique (61).
La preuve décisive existe dans les textes depuis 1930.
un Tractatus de totalitate et partibus, lui aussi perdu en
à un certain Sergius, patriarche d'Antioche. C'est ce qu
dans la traduction de Šanda (62) : Explicit tractatus diale
loponi ad reverendissimum et sanctum Sergium pat
chenum. Mais le titre rend un autre son : Tractatus de t
bus ad Sergium presbyterům. C'est ce qui a fait écrire,
semble-t-il (63), «Le prêtre Serge de Telia n'était pas en
que Philopon était déjà en excellentes relations avec lui;
un traité 'Sur le rapport entre les parties et les éléments, le

(59) Phèdre, 264 a 8; Górgias, 513 c 8 ; Ion, 531 d 12 (œiXr


(60) Souda, 2 713, s.v. Zxmvoç • oxvX a£ Xéovxoç.
(61) J'ai cependant échoué à trouver un modèle poétique.
(62) A. Šanda, Opuscula monophysitica Johannis Philo
1930, p. 139. Pour un aperçu doctrinal, voir Theresia Hainth
189.
(63) R. Devreesse, Anciens commentateurs, dans Revue Biblique, 45 (1936),
p. 365.

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154 J. SCHAMP

ties'». Selon M. Schölten (M), le


nages seraient plus qu'incertain
clarté, mais dans la suite (65), il
oder später». En tout cas, il au
que le titre du traité. Dès les pr
mots suivants : lnvestigatio et
Sergi, rursus ad rationalia ce
quomodo in totalitate partes es
traité. Autant queje sache, nul
taire de Jean appelé Serge. On
ouvrage ainsi patronné n'est
avait sans doute une moins gra
s'est point senti obligé de rédi
moins si le texte syriaque, lu da
lettre de l'original. Par conséqu
situer la rédaction du De opific
de la Topographie chrétienne d

Université de Fribourg
Jacques Scha

(64) O.I., p. 63. D'après lui, A. Šan


fondées de conclure à l'identité des
semblable dans le passage en quest
(65) O.L, p. 120.
(66) A. Sanda, o.L, p. 126. Cepe
même passage, mais dans le cadre
Jean. Apparemment, il n'a pas vu
vue de la chronologie.

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