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Résumé
Après avoir passé en revue la formation et le développement de l'idée grecque d'une eschatologie céleste, l'auteur s'arrête
plus longuement sur la représentation de l'Enfer céleste, en critiquant l'opinion selon laquelle Héraclide du Pont serait
l'auteur de cette doctrine. Le centre de son analyse concerne la formation d'un certain nombre de concepts, de théories et
d'images qui convergent vers l'élaboration, à l'époque des Tannaïtes, d'un "prédualisme" juif qui, à ce titre, pourrait
expliquer la « démonisation du cosmos » dans le climat religieux des premiers siècles après J.-C. et même les racines du
dualisme gnostique. Dans tout cet ensemble de doctrines présentes dans le judaïsme tardif, celle des anges des peuples
lui paraît fondamentale pour rendre compte de la genèse des « puissances hostiles » du monde céleste, qui, associées à
d'autres entités maléfiques (Satan, etc.) ou terribles (l'ange de la mort), aboutissent à la formation des "archontes"
gnostiques.
Culianu Ioan Petru. « Démonisation du Cosmos » et dualisme gnostique. In: Revue de l'histoire des religions, tome 196,
n°1, 1979. pp. 3-40;
doi : https://doi.org/10.3406/rhr.1979.6884
https://www.persee.fr/doc/rhr_0035-1423_1979_num_196_1_6884
« DÉMONISATION DU COSMOS »
ET DUALISME GNOSTIQUE
5. Rép., 613 e - 621 d ; Phédon, 107 с - 114 с ; Gorg., 523 a - 527 с Sur les
mythes de Platon, v. en gén. : P. Frutiger, Les mythes de Platon. Elude
philosophique et littéraire, Paris, 1930 ; P.-M. Schuhl, La fabulation platonicienne,
Paris, 19682 ; J. A. Stewart - G. R. Levy, The Myths of Platon, London, I9603
(livre largement dépassé). Pour le Phèdre, cf. L. Robin, La théorie platonicienne
de V Amour, Paris, 19642, par. 32 ss.
6. Aîôïjp (Jtiv фих^С ите8е£ато, са>[лата Se x^wv. Cf. F. Cumont, Lux
perpétua, Paris, 1949, p. 146.
7. « La poussière à la poussière, le souffle en haut » ; cf. L. Rougier, La
religion astrale des Pythagoriciens, Paris, 1959, p. 84 ; F. Cumont, op. cit., p. Í46 ;
W. Burkert, Lore and Science in Ancient Pythagoreanism (tr. angl. revue et
amplifiée de Weisheit und Wissenschaft : Studien zur Pythagoras, Philolaos und
Platon, Numberg, 1962), Cambridge Mass., 1972, p. 361.
8. Pax, w. 832-837 ; cf. Rougier, p. 85 ; Cumont, p. 146 ; Burkert,
p. 360, n. 52.
9. Selon Burkert, p. 360, dans ce complexe se rangent : 1) l'origine
divine et le retour de l'âme au ciel (probablement le Saífxcov d'Empédocle, ap.
E. R. Dodds, The Greeks and the Irrational (1951), tr. it. / Greci e V Irrazionale,
Florence, 1973, pp. 200-201) ; 2) la divinisation des étoiles (dont l'origine serait
babylonienne) et les catastérismes (d'origine égyptienne) (cf. Heraclite^
fr. A 15 Diels-Krantz = Macrob., in S. Scip., I, 14, 19 : (animam) scintillam
stellaris essentiae. Cf. J. Flamant, Macrobe et le néo-platonisme latin à la fin
du IVe siècle, Leiden, 1977, p. 508 et discussion de la source de Macrobe, ibid.,
pp. 508-511. Mais quelle est la valeur de cette doxographie macrobienne ?) ;
3) le rapport entre la lune et l'esprit des défunts (cf. infra, n. 48-50 et 55) ;
4) l'ascension céleste (pour Burkert, d'origine iranienne) (mais cf. déjà Parmé-
nide, fr. 16 D.-K., ap. A. Dieterich, Eine Mithrasliturgie (19233), reprod. anast.,
Darmstadt, 1966, p. 197 : « II voyage sur un char tiré par des chevaux, guidés par
les Héliades, vers la lumière, par la porte de Diké, là où les chemins du jour et de
la nuit se séparent, et il reçoit là-bas, de la Vérité même, sa révélation »). Enfin,
pour les idées sur la nature ignée ou aérienne de l'âme chez les physiologues
ioniens, chez Parménide, Hippasus, Leucippe et Démocrite (Burkert, p. 362)
et probablement chez Empédocle (Dodds, p. 200, n. 2), cf. infra, n. 26-32.
10. L. Rougier, L'origine astronomique de la croyance pythagoricienne en
Vimmorlaliié céleste des âmes, Le Caire, 1933. L'auteur a repris exactement les
mêmes vues dans l'œuvre de vulgarisation scientifique citée supra, n. 7. Nos
références concerneront toujours ce deuxième livre plus récent.
6 loan P. Culianu
24. Burkert, p. 359 : « The association of gods and sky is primeval and
seems self-evident. »
25. Ibid., p. 360. Cf. supra, n. 9. Ici Burkert paye le tribut à la religions-
geschichtliche Schule, peut-être plus qu'il ne le fallait.
26. Aet., IV, 7, 1.
27. Hippocr., Carn., 2.
28. 28 A 45 D.-K.
29. A 15 D.-K. ; cf. supra, n. 9.
30. Leucip., A 28 ; Démocr., A 101-102 D.-K.
31. Anaximen., fr. 2 ; cf. Empéd., fr. 2, 4 ap. Dodds, p. 200, n. 2.
32. Burkert, pp. 361-362 : « That the human soul has a very close
relationship to the sky and the stars, and even that it comes from heaven and returns
to it, is thus a generally held belief in Ionian yvaioXoylcc, at least from the time
of Heraclitus and Anaxagoras. In the garb of cixnoXoyia, and in « materialist »
phraseology, what starts as a doxa continues to exert its influence sometimes
with more emphasis on salvation of the soul, and sometimes with more on
general thought of microcosm and macrocosm : man is made of portions of the
cosmos, and in death like returns to like. »
Démonisation du cosmos 9
plus proche du pahl. Zaratust (Bidez-Cumont, vol. I, p. 6). A cela il faut ajouter
d'autres traditions concernant Z. : « Jewish tradition made Abraham Zara-
thustra's teacher in astrology. Alexander Polihistor knows the identification
of Z. with Ezekiel, thus making Pythagoras the latter' s disciple. Z. was also
identified with Nimrod (sometimes confused with his father Cush, his uncle
Mizraim, or his grandfather Ham), Seth, Balaam, and Baruch. For the Syrian
writers of the middle ages, Z. was of Jewish origin, and from them this notion
passed over to Palestina » (David Winston, The Iranian Component in the
Bible, Apocrypha, and Qumran, HR, 1966, 5, 2, pp. 184-185). J. D. P. Bolton
a raison de se méfier devant toutes ces données sans aucun rapport réel avec le
réformateur religieux iranien et d'affirmer (p. 151) que l'identification de Colotès
ne prouve, en soi, absolument rien.
■ 42. Burkert, pp. 364 ss.
ч 43. Cf. n. 25-32 supra.
Démonisaiion du cosmos П
77. Dont la cause reste imprécise ; Tim., Ala : l^ àva-poqç ; Phèdre, 248 с :
tiç ouvTUxia
78. Cf. Cumont, pp. 199 ss., qui distingue entre métensomatose et palin-
génésie ; la dernière « désigne une suite de transmigiations séparées par des
intervalles », comme chez Platon {Rép., 615; Phèdre, 249 e). Cf. Burkert,
pp. 133-135.
79. Pour simplifier notre exposé, considérons que les doctrines du crtofAoc-
<j7)[xa et du « péché » dont des corollaires de la métensomatose.
80. Celui-ci pourrait être le cas pour Empédocle (cf. Cumont, pp. 200-201 ;
Burkert, p. 134).
81. Burkert, p. 134.
82. R. Heinze, Xenokrates, Leipzig, 1892 ; cf. Burkert, p. 366, n. 86.
83. P. Boyancé, Etudes, p. 163, n. 2 ; REG, 1952, pp. 337 ss.
84. Bidez-Cumont, vol. I, pp. 14 ss. et 81 ss. ; Bidez, Eôs, pp. 43 ss. ;
Cumont, Lux perpétua, p. 149.
85. Après la publication des fragments par Fritz Wehrli, Die Schule des
Aristoteles, vol. VII : Herakleides Pontikos, Basel, 1953.
86. Ainsi W. Bousset, Die Himmelsreise der Seele (ARW, 1901), reprod.
anast., Darmstadt, 1971, p. 60 ; Dieterich, Mithrasliturgie, pp. 196 ss. et
surtout Cumont, After Life in Roman Paganism, New Haven, 1922, pp. 27-31,
98 et 158. Celui-ci a fait partiellement marche arrière dans Lux perpétua, pp. 157-
162.
Démonisation du cosmos 17
87. Sext. Emp., adv. math., I, 71 ; VI, 69 ; Cic, Tusc, I, 17, 40.
88. Cumont, Lux perpétua, p, 161,
89. K. Reinhardt, Kosmos und Sympathie, Mtinchen, 1926.
90. Ibid., pp. 308-376, où il critique l'idée que Posidonius aurait été
l'intermédiaire entre Platon et Cicéron.
91. R. Jones, Poseidonius and Solar Eschatology, Class. Phil., 1932, 27,
pp. 113-131.
92. P. Boyancé, Etudes, pp. 78-104.
93. Ce qui a entraîné l'autocritique de Cumont, Lux perpétua, p. 162, n. 4.
94. Il était encore vivant autour de l'an 315 : cf. Bolton, p. 172.
95. D.L., V, 91.
96. D.L., V, 90.
97. Les opinions sur le titre du dialogue varient. Pour Bolton, si nous l'avons
bien compris, il pourrait s'agir du Péri iou apnou lui-même.
18 loan P. Culianu
103. Bolton, p. 151. Cf. aussi Burkert, p. 367, qui analyse les fr. 93-94
(Wehrli) d'Héraclide.
104. Plut., de sera num. vind., 567.
105. Plut., de genio Socr., 21 ss. (589 fss.).
106. Bolton, p. 149.
20 loan P. Culianu
107. Par exemple, le Styx est placé dans la zone sublunaire (de genio, 591 c;
cf. Brenk, p. 140).
108. S. Scip. (de тер., VI) ; Tase. Disp., I, 44 s.
109. Dial., VI, 25.
110. De mundo, 391 a (ier siècle apr. J.-C).
111. Plut., de facie, 27, 2 (942 e) : Perséphoné est reine lunaire : 7) 8' Iv
azkrpTi xocl tôSv 7rspt <teXÝ)V7]V. Suit le jeu de mots sur Ферагубщ associé à
cpwocpopoç et sur la double signification de хорт).
112. H. Graillot, Le culte de Cybèle mère des Dieux à Rome et dans V Empire
romain, Paris, 1912, pp. 207-208 : « Jadis la divinité chthonienne régnait sur les
morts parce qu'elle les recevait, à proprement parler, dans son sein. Mais au
Démonisaiion du cosmos 21
(Sisyphe ; Lucr., III, 978 ss. ; Macrob., in S. Scip., I, 10, 7 s.), le pécheur plein v
de remords ou l'amoureux jaloux (Titye), l'homme qui craint l'avenir (Tantale),
le malchanceux (Ixion), etc. (Lucr., III, 1003 ss.).
121. Cumont, p. 212.
122. Ibid., p. 213.
123. Aen., VI, 740 ss. : Aliae panduntur inanes, etc.
124. Cic, Tusc, I, 42 ; Cornutus, 59 ; Aug., CD, XIV, 3.
125. Macrob., in S. Scip., I, 11, 6 : Inter lunam terrasque locum mortis et
inferiorum vocari.
126. Porph. ap. Stob., Ed., I, 49, 60.
127. Plut., de fac, 941 ss. ; cf. supra, n. 111.
128. Plut., de genio, 591 с ; il paraît que l'Enfer souterrain, réservé aux
grands coupables, subsiste encore chez Plutarque, du moins dans ce traité.
129. Ibid.; cf. n. 107 supra.
130. J. J. Bachofen, Die Unsterblichkeitslehre der orphischen Theologie,
dans Gesammelte Werke, Basel-Stuttgart, 1958, vol. VII, p. 34.
Dêmonisalion du cosmos 23
.
« aberrantes »131, mais qui prendront une énorme importance à
partir du Ier siècle apr. J,-C.132, «ne faisaient commencer le séjour
des justes qu'au-dessus de la sphère des étoiles fixes, et
étendaient jusque-là les épreuves purificatoires des âmes, soit que
celles-ci fussent brûlées par les feux du soleil et lavées parles eaux
de la lune133, ou bien qu'elles dussent passer à travers les cercles
planétaires, entre lesquels onrépartissait les quatre éléments »134.
Sans trop insister sur ces dernières représentations, sur
lesquelles il y aura lieu de revenir, essayons d'esquisser un bref
tableau de la situation de l'Enfer dans la littérature
apocalyptique juive et judéo-chrétienne. Les textes oscillent en général
entre la croyance en un Enfer souterrain et la croyance en
l'Enfer céleste.
Selon l'Hénoch éthiopien (11e siècle av. J.-C), les morts
habitent la terre, le monde inférieur et l'Enfer, et parmi eux
« les Justes et les Saints »135. Au Jugement dernier, dit un
autre apocryphe, Satan sera vaincu, les païens seront punis
et les idoles seront détruites. Israël s'élèvera, vaincra l'aigle
romain, et Dieu le recevra dans les cieux, tandis que ses ennemis
resteront en Enfer136. Comme chez Philon137, l'Enfer est situé ici
sur la terre. C'est la place où vivront les païens, tandis qu' Israël
continuera son existence eschatologique « dans le saint éther ».
Toujours dans 1 Hen., le patriarche visionnaire, guidé par
l'archange Uriel qui," dans, une des listes angélologiques de
l'apocryphe138, s'occupe du monde humain et du Tartare,
148. Ap. Pétri, 21 ss., dans Dieterich, pp. 4, 43-46 et ss. Les pécheurs sont
torturés par des anges (oi xoXocÇovtsç &yyskoi), fouettés par des esprits mauvais
([jiacmÇofxsvoi fou 7ïveu[xaTcov tovtjpuv), etc. Les chap. 21-35 de l'apocryphe
s'emploient à décrire les classes de pécheurs et leurs punitions.
149. Gr. Bar., 3-9, ap. H. Bietenhard, Die himmlische Well im Urchristentun
und Spàtjudentum, Tubingen, 1951, p. 208. L'Enfer serait un serpent immense au
troisième ciel (4, 4) ou du moins le ventre du serpent (4, 6).
150. Midr., in Ps. 90.
151. Bietenhard, p. 39.
152. La liste des cieux, selon Resh Laqish (bChag., 12 a) est la suivante :
Wilon (du lat. velum), Raqi'a (« firmament »), Shehaqîm (de shâhaq, « hacher » ;
au troisième ciel il y a les moulins célestes qui broyent la manne), Zebul
(« demeure »), Mâ'ôn (de 'un, « habiter »), Mâkôn (de kûn, « soutenir »). Discussion
dans Bietenhard, pp. 8-9, Cf. aussi 3 Hen., 17, 3.
153. Sur la figure d'Abaddôn, cf. Kroll, pp. 35-39 et 77.
■ 154. Bietenhard, pp. 37-41.
26 loan P. Culianu
163. Apoc. Pauli, 11, ap. L. Moraldi, Apocrifi del Nuovo Testamento,
Turin, 1971, vol. П, pp. 1855 ss.
' 164. Apoc. Pauli, 12.
165. Ibid., 15 s. ' .
166. Ibid., 17 s. Les « ténèbres externes » sont ici, vraisemblablement,
l'Enfer situé au-delà de l'Océan qui entoure la terre (ibid., 31 s.). On en parle
aussi dans les écrits gnostiques (Pistis Sophia), où cette zone est divisée en
douze « compartiments de punition » (xoXaceiç Tafueïai) gardés par des archontes
aux formes fantastiques et aux noms bizarres. On peut en sortir par l'intercession
d'un Juste qui doit célébrer le plus haut mystère de l'Ineffable pour l'âme
temporairement damnée. Montée jusqu'à la Vierge psychostatique de lumière et
marquée par son sceau, l'âme pourra rentrer dans le cycle métensomatique,
obtenant ainsi une nouvelle possibilité de se sauver. Le terme grec pour méten-
somatose est ici metangismos (pp. 160, 3 et 161, 33, Schmidt), qui revient dans le
manichéisme, à côté du syr. tashpîkâ et du lat. revolutio (cf. H.-Ch. Puech, Le
manichéisme. Son fondateur, sa doctrine, Paris, 1949, p. 179, n. 360).
167. Cf. Dieterich, Nekyia, pp. 46-62 et 162-213.
28 loan P. Culianu
174. Cf. H. Jonas, Gnosis und spàtantiker Geist, Gôttingen, 1954, vol. II, 1,
p. 17.
175. Id., Philosophical Essays : From Ancient Creed lo Technological Man,
Englewood Cliffs nj, 1974, pp. 264 ss.
176. J. Kroll, pp. 58-59. Si les croyances babyloniennes ont joué un rôle
dans la synthèse astronomique grecque du ve siècle, elles sont restées maintenant
trop loin en arrière pour qu'on puisse soutenir que Г « inférisation » du monde
provient « des croyances babyloniennes iranisées ». Sur Г « iranisation », cf. la
critique de la religionsgeschichtliche Schule faite par C. Colpe (n. 173, supra),
H.-M. Schenke (Der GottvMensch » in der Gnosis, Gôttingen, 1962) et G. Quispel
(maintenant dans Gnostic Studies, Istanbul, 1974-1975, 2 vol.).
177. Kroll, ibid.
• 178. Firm. Мат., err., 24. •
■
, 179. J. Kroll, p. 64, considère que l'épisode de la lutte de trois jours avec
la mort est d'origine folklorique.
180. Ps. 23 (24), 7-10 : арате tojXocç oê apxovreç û^wv xat етсарб^те 7wXai
alóvioi xal síasXeúasxai ó (ЗаспХеис tîjç SoÇtqç. J. Kroll, p. 67, observe : « So
30 ' loan P. Culianu
kônnen wir denn auch einmal sehen, dass das арате лйХас auf die extatische
avoSoç des Gnostikers bezogen worden ist », ce qui est une simple pétition de
principe. En tout cas, le motif des portes, douaniers, passeports, mots de
passe, etc., est très répandu dans le gnosticisme et hors du gnosticisme (cf.
Cumont, pp. 299-300).
181. E. Henneke, W. Schneemelcher (eds), Neutestamentliche Apocryphen,
Tubingen, 1964, vol. II, pp. 454 s. ( Fleming- Dneusing) ; Moraldi, vol. Il,
pp. 1797, n. 5 ; Bietenhard, pp. 215-2Í9.
182. Asc. Is., 9, 30. Cf. i Hen., 71, 11. Sur la transformation d'Hénoch en
l'ange Métatron, cf. Targ. Ps.-Jonathan, in Gen., 5, 24 et surtout 3 Hen., 4, 6
(éd. Odeberg, 1928).
183. Sur la tradition de Г « écrivain céleste », cf. n. 182 supra et Jub., 4, 23 ;
2 Hen., 22 ss. ; Test. Abrah., 10, 8-11, 3 où il s'agit encore d'Hénoch. Métatron
comme écrivain céleste apparaît dans bChag., 15 a. Selon Odeberg, Bousset et
Gressman, son nom dérive de meîator, « écrivain ». Bietenhard, p. 149, préfère
l'étymologie (лета (tov) 8póvov, tandis que G. Scholem observe que, dans ce
Démonisaiion du cosmos 31
191. Cf. W. Brandt, Das Schicksal der Seele nach dem Tode nach mandâischen
und parsischen Vorstellungen (1892), reprod. anast. avec une postface de
G. Widengren, Darmstadt, 1967, pp. 1-15.
192. Cf. supra, n. 23.
193. Poimandres, 25-26, pp. 15-16, Nock-Festugière ; à cf. avec le texte
parfaitement homologue sur la descente de l'âme chez Macrobe, in S. Scip.,
1, 12, 13-14, p. 50, 11-24, Willis. Nous allons considérer ultérieurement ce
problème; qu'il suffise de dire ici que les ouvrages de M. A. Elferink (1968)
et de H. de Ley (1972) sur la descente de l'âme chez Macrobe n'abordent pas
directement ce texte, tandis que J. Flamant, op. cit., pp. 557-562 offre une
solution comparative satisfaisante.
rhr — 2
34 loan P. Culianu
194. Pendant la dernière étape de son ascension décrite par les Grands
Hekhalolh, le pèlerin extatique discute avec les gardiens Domi'êl et Qaphsi'êl
aux portes du septième palais (hekhal) et leur présente « des noms magiques de
Dieu » qui ne sont que des vocables grecs déformés ; Domi'êl répond au
mystique : 'Apicmrçv ïjfxépav, àpiaTTjv eùx^v (= túj^v), cpsvov ar; fxsïov, eîprjvT].
Les Grands Hekh., 18, mentionnent Domi'êl avec le nom TDTTTU^Sil»
composé par les noms des quatre éléments en grec, à^p, -p\> uSwp, 7a>p (Scholem,
Jewish Gnosi. , p. 33).
195. Ceci est l'opinion de Grâtz, reprise par Scholem et acceptée par
BlETENHARD, p. 159.
196. Cf. Bianchi, Prometeo, p. 151.
197. Soutenue par toute la religionsgeschichtliche Schule, rendue célèbre par
le livre de Reitzenstein, Das iranische Erlôsungsmysterium, Bonn, 1921,
critiquée par Colpe, Schenke, Quispel, etc. (n. 176).
198. R. M. Grant, Gnosticism and Early Christianity, New York-London,
1959, p. 34. Il soutient que le gnosticisme représente la réaction de milieux juifs
déçus à la catastrophe de 70, mais ne nie pas la contribution du mazdéisme à la
formation du gnosticisme.
Démonisalion du cosmos 35
loan P. Culianu.
Pr« L'auteur
Mircea Eliade,
ne saurait
Ugo Bianchi,
passer sous
Michel
silence
Meslinlaetreconnaissance
Maarten J. Vermaseren
qu'il doit pour
aux
leurs indications, suggestions et même corrections effectives dans la matière
et le style de cet article. Les indications bibliographiques qui nous ont été
données par le Pr Gilles Quispel nous sont parvenues malheureusement trop
tard pour pouvoir être utilisées. Nous ne lui en sommes pas moins reconnaissant
et espérons pouvoir les intégrer dans un travail de plus longue haleine que nous
sommes en train de rédiger.