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Revue de la société
pour l'étude des cultures
prépharaoniques de la vallée du
Nil
Meeks Dimitri. Dieu masqué, dieu sans tête. In: Archéo-Nil. Revue de la société pour l'étude des cultures prépharaoniques de
la vallée du Nil, n°1, 1991. pp. 5-15;
doi : https://doi.org/10.3406/arnil.1991.1150
https://www.persee.fr/doc/arnil_1161-0492_1991_num_1_1_1150
Abstract
Masked god, headless god.
An attempt toward a new approach of the funeral mask is proposed, which takes into account different
mythical records. Mainly borrowed from the Coffin Texts and from the Book of the Dead, these texts
reveal the links existing between the masked dead and the headless Osiris. The missing head of this
aspect of the god, and of the dead alike, refers to invisibility assimilated to the invisibility period of the
moon or of the decans. The figures represented on the hypocephalus, an object closely related to the
funeral mask, point to an assimilation between the dead, the sun as creator referred to by pantheistic
trigrams, the masked god Bes and the Akephalos theos of the greco-egyptian magical texts.
DIEU MASQUÉ, DIEU SANS TÊTE
Résumé
Une nouvelle approche du masque funéraire est tentée qui prend en compte différents récits mythiques. Issus
essentiellement des Textes des Sarcophages et du Livre des Morts ces textes permettent de montrer les liens qui
existent entre le mort masqué et TOsiris acéphale. Dans cet aspect du dieu comme du mort, l'absence de la tête
est en fait une invisibilité assimilée à la période d'invisibilité de la lune ou des décans. Les représentations
figurant sur l'hypocéphale, objet étroitement lié au masque, établissent une relation entre le mort, le démiurge
solaire désigné par des trigrammes panthéistes, le dieu masqué Bés et l'Akephalos theos des textes magiques
gréco-égyptiens.
Absract
MASKED GOD, HEADLESS GOD. An attempt toward a new approach of the funeral mask is proposed, which
takes into account different mythical records. Mainly borrowed from the Coffin Texts and from the Book of the
Dead, these texts reveal the links existing between the masked dead and the headless Osiris. The missing head
of this aspect of the god, and of the dead alike, refers to invisibility assimilated to the invisibility period of the
moon or of the decans. The figures represented on the hypocephalus, an object closely related to the funeral
mask, point to an assimilation between the dead, the sun as creator referred to by pantheistic trigrams, the
masked god Bes and theAkephalos theos of the greco-egyptian magical texts.
nité en question 5. Cette tête joue ici le met d’éveiller à la vie aussi bien la momie
même rôle que celle du bélier pour Amon que les statues, funéraires ou non, ou les
le dieu se révèle dans l’image de l’oiseau reliefs des temples.
qui cache pourtant la totalité de son être Le jugement constitue ici l’élément
symbolisée
La même
par le idée
dieu humain
se retrouve
assis. encore charnière. C’est à son issue que les dieux
retrouvent leur fêtes perdues; l’événement
dans la légende de la décollation d’Isis <>. est assimilé à la fin d’un deuil et provoque
S’étant montrée trop indulgente envers Seth l’instauration d’un type d’offrande particu¬
lors d’un combat qui l’opposait à son lièrement lié aux rites revitalisants. Il y a,
propre fils, ce dernier la décapite dans un en fait, un parallélisme constant entre les
accès de colère. Sans perdre pour autant la événements
réconciliés d’accéder
qui permettent
à une nouvelle
aux identi¬
dieux
vie, la déesse se transforme en statue acé¬
phale de silex. Sa personnalité ne peut plus té, celle-là même sans doute qui sera désor¬
être appréhendée au point que Rê-Horakhty mais la leur dans l’iconographie des
questionne en l’apercevant «qui est donc humains
aura le même
u, eteffet
la fin
sur des
le défunt
funérailles
ordinaire.
qui
cette nouvelle venue qui n’a pas de tête ? ». Il
faudra que Thot remplace la partie man¬ Le tout est célébré par des offrandes de
quante par une tête de vache pour que la type identique au cours desquelles on déca¬
déesse acquière une identité reconnaissable pite une chèvre et une oie, sacrifice qui
par tous; elle devient alors l’Isis bucéphale prend ici toute sa force symbolique 12.
d’Aphroditopolis 7. Ce récit reproduit un Cette coïncidence parfaite entre les
schéma que l’on va retrouver, le plus événements mythiques et le processus par
souvent sous forme de courtes allusions, lequel le mort se transforme est déjà claire¬
dans une série de textes religieux ou magi¬ ment exprimée dans le chapitre des Textes
ques. A la suite d’un événement, générale¬ des Sarcophages intitulé «redonner sa tête
ment funeste, une ou des divinités perdent à un homme dans la nécropole » 13. Le
leur tête, en reprennent possession, et accè¬ défunt dit «ma tête a été attachée par Chou,
dent à une nouvelle étape de leur existence mon
têtes cou
des adieux
été fixé
leur
paront
Tefnout
été attachées.
ce jour oùMes
les
en modifiant ou complétant leur identité.
L’analyseconstantes.
d’autres des ces textes fait apparaître yeux m ’ont été rendus afin que je voie grâce
à eux ... Doun-âouy a caché mes deux en¬
Un mythe, dont on a conservé quel¬ fants (= Chou et Tefnout) en étendant ses
ques bribes 8 et auquel l’épisode de l’Isis bras sur moi afin d’écarter la mutilation que
décapitée pourrait se rattacher, nous trans¬ Seth m’a infligée, afin de cacher ce qu’il m’a
porte également en cette période durant la¬ fait ... j’ai noué mes mèches de cheveux dans
quelle Horus et Seth se disputèrent Héliopolis le jour de mettre fin au deuil ».
l’héritage du défunt Osiris. La communauté Tous les thèmes déjà évoqués sont présents
des dieux toute entière fut agitée de violen¬ et l’on remarque, dans la formulation,
plusieurs séquences qui seront reprises par
tes querelles
tribunal des dieux
auxquelles
va mettre
un jugement
fin. Dans du
le
le Rituel d ’Abattre le Mauvais cité plus
Rituel d ’Abattre le Mauvais un personnage haut. On note que dans le processus de
qui s’identifie au démiurge proclame «j’ai reconstitution la mise en place de la tête
apaisé le tumulte dans Héliopolis après le ju¬ joue un rôle essentiel. C’est, en effet, grâce
gement, j’ai restitué les têtes à ceux qui n’en à cette opération que le mort va pouvoir à
avaient plus, j’ai mis fin au deuil en ce pays nouveau respirer et revenir à la vie. « Salut
» 9. Le papyrus dramatique du Ramesseum à toi souveraine de la perfection qui soulève la
10, pour sa part, associe le même événe¬ tête d’Osiris ... place moi ma tête sur mon cou
ment à l’instauration d’offrandes d’un type et rattache la vie à ma gorge »H
particulier que l’on retrouve dans le Rituel L’identité que ce visage confère est
de l’Ouverture de la Bouche, rituel qui per¬ précieuse pour le mort qui doit échapper à
"celui qui enlève les visages" 15. Les dam¬ per ainsi à ses pièges. Une formule des
nés, en effet, doivent avoir la tête définiti¬ Textes des Sarcophages qui devait être in¬
vement tranchée et pour éviter toute erreur scrite «à l'intérieur du visage » du défunt,
funeste le défunt justifié menace les exécu¬ en fait dans le sarcophage à proximité de
teurs «vous n'avez pas le pouvoir d'apporter la tête, précisait déjà « ce tien visage est
ce mien visage (-ma tête ) à celui qui est dans détendu; combien mystérieux est celui que tu
son abattoir
heureux» 16 . et qui tranche les cous des bien¬ aperçois tandis qu'il (=le visage) regarde
çà et là » 19 A travers le masque, le mort
Il est important de souligner que ces acquiert une nouvelle vision des choses; ce
formules sont le plus souvent tracées dans qui est invisible au commun des mortels
les sarcophages
momie et se trouvent
à proximité
mêléesde à ladestêteextraits
de la devient perceptible pour lui.
Le chapitre 151 du Livre des Morts,
du Rituel d’Ouverture de la Bouche 17 outre qu’il se trouve effectivement inscrit
Plusieurs d’entre elles sont les prototypes sur le masque ou la tête du sarcophage est
de quelques uns des chapitres du Livre des accompagné, à l’occasion, du chapitre 166
Morts qui seront étroitement associés à la dédié au chevet, ou appuie-tête, formule
tête du mort et au masque funéraire qui la magique dont le but est de restituer pour
revêt. Celui-ci, plus qu’une face ou une toujours au mort sa tête après qu’elle eut
surface de substitution se plaquant sur le été tranchée, comme cela s’était déjà fait
visage, est véritablement une tête complète. pour Horus, précise le texte. Sur le sarco¬
Son histoire se confond pratiquement avec phage d’or de Toutânkhamon, par exemple,
celle de la religion égyptienne tout entière; ces
la tête
deux
20. chapitres recouvrent l’extérieur de
18 des moulages de visage de l’Ancien Em¬
pire, effectués à même la momie, jusqu’aux Le masque apparaît donc comme une
portraits du Fayoum, en passant par les nouvelle tête que le défunt reçoit à l’issue
masques miniatures en plâtre d’Abydos ou de sa justification prononcée par les juges
de Mirgissa, tous ont répondu aux mêmes de l’au-delà. Toutefois le parallélisme entre
besoins (George 1981; Wildung 1990). Le le sort du défunt et celui des dieux, s’il
débutconsacré
est du Chapitre
à cet 151
élément
du Livre
essentiel
des Morts
de la sert bien d’argument mythologique explici¬
tant le rôle du masque, ne manque pas, non
parure funéraire et en révèle la double fi¬ plus, d’évoquer l’assimilation du mort à
nalité. Osiris qu’il permet également. On se
Le texte, tout d’abord, énumère cha¬ souviendra que ce dieu fut démembré et les
que partie du visage et de la tête en lambeaux de son corps dispersés. Isis, son
l’identifiant à une divinité particulière. Par épouse, partit à leur recherche, les rassem¬
là même le défunt acquiert l’apparence bla et reconstitua
défunt. Retrouver lela corps
tête du
de dieu
son époux
et la
d’un dieu. Cette transfiguration est souli¬
gnée par la matière ou les couleurs le plus remettre à sa place était évidemment indis¬
souvent employées pour la confection des pensable. C’est pour cette raison que le
masques. Le visage est peint en ocre jaune mort implore la «souveraine des visages ...
ou doré à la feuille tandis que le reste de qui a donné un visage au mâle de Busiris
la tête est d’un bleu profond. Or on sait (=Osiris) et lui demande "donne-moi mon
que les dieux d’Égypte ont des chairs en or visage! Je suis Osiris, je suis arrivé dans lÏÏe
de la flamme (= le séjour des bienheu¬
et des
le
nouvelle
visage
cheveux
identité.
le masque
en lapis-lazuli.
procure auEn mort
modifiant
une reux)» 21,
Le masque funéraire, que le Livre des
L’autre fonction de ce "beau visage", Morts nomme "la tête qui cache" (George
selon le Livre des Morts, est d’être "doué 1981; Wildung 1990), sert en effet à dissi¬
de vue" de façon à discerner les meilleurs mulerauaussi
Seth cadavre
les de
mutilations
son frère infligées
Osiris. Une
par
chemins qui sillonnent l’au-delà et d’échap¬
formule magique destinée à guérir les corps) afin que tu redeviennes comme tu fus
maux de tête 22 procède de la même façon mis au monde auparavant » 29. La restitu¬
que les textes funéraires en préconisant tion renaissance.
une de la tête s’apparente
Le choix duexplicitement
lieu lui-mêmeà
l’emploiet d’un
cacher évacuer
masque
la douleur.
dont l’imposition
Chacune va
de
n’est pas fortuit la province où se situe
ses parties, là aussi, est identifiée à un dieu Diospolis a pour emblème un fétiche, bat,
ce qui permet au patient d’acquérir une qui est spécifiquement une face divine et
perception accrue de son environnement, de dont celle d’ Osiris paraît devoir faire le
discerner et de dominer les forces qui le
menacent. pendant 3°.
Il est remarquable toutefois que la
Toutefois la momie d ’Osiris semble statuette acéphale se réfère à un lieu où
subir un traitement qui se départit, au l’on préserve et vénère ce qui, justement,
moins en apparence, des schémas que l’on paraît lui manquer le plus. Ce manque sem¬
vient de dégager. Le rituel de Khoiak 23 ble également relever quelque peu du para¬
nous apprend que le sarcophage du dieu ne doxe puisque les textes religieux nous
contenait qu’une momie sans tête celle-ci enseignent qu’être privé de tête c’est être
étant renfermée, séparément du corps, dans mis condamné
être dans l’impossibilité
à une mortdeéternelle
renaître,31.c’est
On
un reliquaire de type abydénien placé en
avant du sarcophage. Le texte est évidem¬ a vu, toutefois, que le Livre des Morts
ment tardif ; on sait que le reliquaire donne au masque funéraire le nom de "tête
d’Abydos
lité et ne sera
représentait
censé renfermer
le dieu dans
la tête
sa seule
tota¬ qui cache". En se fondant sur cette appella¬
tion, on peut concilier les apparentes inco¬
qu’ après le Nouvel Empire 24. Cependant, hérences en admettant que le dieu comme
de proche en proche, la tradition d’un Osi¬ le mort ne sont pas, en fait, dépourvus de
ris acéphale paraît assez ancienne. Sur cer¬ tête mais que, grâce au masque, celle-ci est
tains phylactères datant de l’époque devenue invisible ce qui les rend mécon¬
couchite 25 le défunt, pour échapper aux naissables et leur permet d’échapper à leurs
ennemis.
méfaits des démons qui s’attaquent aux
corps reposant dans les tombes, prétend Un autre texte magique, du Nouvel
s’identifier au «cadavre sans tête, la momie Empire, permet de progresser dans cette
sans visage» faisant de cet aspect d ’Osiris voie. Il s’agit d’une liste des types de mort
une entité
L’ancienneté
divine à relative
part entière.
de cette divinité dont les dieux peuvent menacer les hom¬
mes, des symptômes qui les annoncent et
est confirmée par un petit lot de statuettes des moyens d’y remédier 32. Pour chacun
momiformes sans têtes, datant toutes du des dieux les symptômes physiques rappel¬
Nouvel Empire 26. Une seule d’entre elles lent, par mimétisme, certaines caractéristi¬
est inscrite. Elle porte le chapitre 6 du ques propres à celui dont elles émanent.
Livre des Morts qui figure habituellement Celui qui est promis à une mort de type
sur les ouchebtis mais on y a ajouté égale¬ osirien est plongé «dans l'inconscience tota¬
ment, gravé de façon grossière, une petite le comme un mort, (mais) agite ses jambes et
phrase qui précise que la statuette représen¬ ses mains, pendant que sa tête reste immobi¬
te « celui à la face puissante (?) dans le Ch⬠le». La mort gagne donc par la tête. Pour
teau du phénix» 27. Ce Château était un lieu y remédier il convient de dessiner, entre
proche de ou identique à Diospolis Parva. autres, un acéphale et une nouvelle lune.
Or certaines traditions confirment que c’est Cette dernière est représentée, pour les
dans cette ville qu’était conservée la tête Égyptiens, par le mince croissant tel qu’il
d ’Osiris 28. La procession des reliques osi- apparaît le premier
d’invisibilité. Un lien
joursubtil
suivant
s’établit
la période
entre
riennes de Dendara, dans la notice consa¬
crée à cette ville, précise «je t'apporte ta l’acéphale, dont le contexte fait un aspect
divine tête. Mets-la sur le sommet (de ton d’ Osiris, et l’invisibilité lunaire au moment
bien
dieu Bès
des traits
6®. Cesen deux
communs.
divinités
Ce possèdent
sont des à Hardaï qui se trouve être également un
Château du phénix 66.
nains difformes étroitement liés à l’enfance On voit comment VAkephalos theos
et spécialement à celle du jeune Horus. Ils (Delatte 1914), dieu invisible puisqu’il n’a
sont, de ce fait, des représentations du so¬ pas
différemment
de visage identifié
reconnaissable,
à Osirisa ou
pu àêtre
Bès in¬
et
leil juvénile. A ce seul titre ils peuvent être
des dieux acéphales puisque c’est une des pourquoi il est devenu le dieu oraculaire
caractéristiques du soleil que de changer de par excellence. Son caractère universel et
tête, comme on l’a vu plus haut, tout au solaire est puisé aux mêmes sources. La
long de son parcours. constance avec laquelle 1’ Osiris décapité se
Dans le cas du dieu Bès, ses liens trouve lié à différents Châteaux du phénix
avec l’acéphale doivent avoir des raisons d’Égypte veut, sans doute, établir un lien
beaucoup plus profondes puisque la magie
gréco-égyptienne en fait justement une in¬
carnation de VAkephalos. En fait, par l’éty¬
mologie même de son nom, Bès est lié à
l’aspect chétif et à la naissance prématurée
du petit Horus 61. C’est, surtout, un dieu
masqué au faciès léonin et grimaçant. C’est
de ce masque dont s’affuble, à l’Ancien
perpétuellement
direct
des
l’enfant
ment
de
enraciné
profondément
présent
le
l’identité
Les
gnent
éléments
penser
l’astre
médium
morts
textes
Le
de
finissent
entre
solaire,
69.
de
ses
dans
masque
etque
juvénile
etla
les
cet
par
les
ennemis68.
l’oiseau
VAkephalos
résurrection
la
qu’on
par
pouvoirs
Bès
renaissant
aspect
illustrations
funéraire
lequel
tradition
triomphant
intégrer,
devient
symbolisant
neparticulier
Tout
le
dusolaire
l’a
égyptienne
apparaît
theos
67.
défunt
dieu
qui
l’image
eux
permet
quotidienne¬
cru
Assimilé
l’accompa¬
70
aussi,
sele
sans
du
jusqu’à
comme
assume
suivant
trouve
même
soleil
donc
dieu
plus
tête.
lesà
Empire, un enfant danseur 62. Ce deviendra
le masque du jeune Horus qui le revêt pour
effrayer et repousser ses ennemis incarnés
dans les animaux dangereux, scorpions, ser¬
pents et crocodiles. Tout comme le masque
funéraire, celui de Bès vise à écarter les
forces hostiles, à cacher une faiblesse et à
obérer une identité qui doit demeurer in¬
connaissable. en cela l’évolution du destin osirien. Masqué
Bès-Akephalos était spécialement et acéphale, le dieu, le mort divinisé, exhibe
renommé à l’époque tardive pour les ora¬ une fausse absence, celle d’une tête invisible
cles qu’il rendait à Abydos 63. Ce rôle inat¬ mais présente à une réalité autre, par laquel¬
tendu en un lieu qui n’est pas normalement le le corps tout entier se trouve investi
le sien s’explique pourtant aisément à la lu¬ d’une nouvelle vie et, à l’instar du soleil,
mière des éléments déjà réunis. Osiris, dont éternellement recommencée.
Abydos est un des lieux de culte majeurs,
est un dieu acéphale et masqué et c’est
bien par ce biais que Bès lui est assimilé. Dimitri MEEKS
Durant toute leur histoire les Égyptiens ont CNRS
Centre Camille Jullian
Université d’Aix-en-Provence
Notes
adressé
c’est
d’entrer
symbolise
64.
ont
vrer
un
tête
révéler
hasard
Les
donc
coupée
des
ellel’endroit
leurs
dieux
enoracles.
qui,
une
si,
lecontact
d’selon
mieux
selon
prières
Osiris
vocation
acéphales,
où
Cele
eux,
avec
se
sase
n’est
papyrus
àtrouvait
fonction
particulière
permet
mit
lalaonsans
"face"
divinité
àleJumilhac,
parler
le
àcomprend,
doute
oraculaire
l’homme
reste
divine;
àetpour
déli¬
pas
qui
de
la 1 - CT IV 75 ae = Livre des Morts chapi¬
tre 78.
29-31; A.M. Amann, WdO 14, 1983, 46-62). 1988, p.24 [17].
Le papyrus de Ramesséum (supra n.10) en
38 - G. Bénédite, Le temple de Philœ , Le
fait l’oie
de
Scott,également
SAKet11,de1984,
le labénéficiaire
265
chèvre
suiv.décapitées:
de l’offrande
E. Caire, 1895, p.125 1. 1 et H. Junker, o.c.,
p.40 et 51; A.Grimm, GM 31, 1979,
p.37-38.
27 - P.E. Newberry, Funerary Statuettes
and Model Sarcophagi , CGC , Le Caire, 39 - H. Kees,. ZÂS 60, 1925, p.12-14;
1937, p.319 n° 48331 et pi XVI. Le texte est AM.Blackman, H.W.Fairman, Miscellanea
quelque
tation de peu
H obscur; j’adopte ici l’interpré¬ Gregoriana, Rome, 1941, p.418.
34 - Ibid. I, 73 n.
cache-perruque.
lié au lever du soleil
Le port
et àde
la cette
résurrection
coiffe est
ou
35 - H. Junker, Das Gôtterdekret über das
la naissance (C.Desroches-Noblecourt,
Abaton , Vienne, 1913, p. 40 fig. 9; cf. H.
Beinlich, o.c ., p. 213. BIFAO 53, 1953, p.25 n.l; J. Cl. Goyon,
Confirmation du pouvoir royal au Nouvel An,
36 - J.-Cl. Goyon, BIFAO 78, 1978, p.455 Le Caire, 1972, p.58-59; M.-Th.
qui signale une statuette d’Isis-Hédédyt un Derchain-Urtel, SAK 1, 1974, p.86 et n.l;
Osiris momiforme sur les genoux et p.454 CT VI, 157p). En revanche, les défunts qui
pour l’association avec Isis-Sothis et la
crue. sont dans l’au-delà doivent l’ôter, par défé¬
rence, lorsqu’ils sont en présence du soleil
(A. Piankoff, Le Livre du Jour et de la Nuit,
37 - N. de G. Davies, o.c., pl. 4 reg. I; Le Caire, 1942, p.74-75 ; J.Zandee, Death as
H.Beinlich, o.c., p.213; E.Cruz-Uribe, Hibis an Enemy, Leyde, 1960, p.108 ; M.
Temple Project I. Translations, Commentary, Eaton-Krauss, SAK 5, 1977, p.24 n.22; J.
Discussions and Sign List, San Antonio, Assmann, Sonnenhymnen in thebanischen
Gràbern , Mainz 1983, p.295 n.e; Edfou III, Würfelhockers, Festschrift fur Walter Will ,
342, 10). fnwty "celui qui porte la coiffe Cologne, 1966, p.159-161; W. Westendorf,
fnt " est un des noms du soleil (CT VII, Studia Ægyptiaca 1, 1974, p.393-396; cf.
478g; T.G. Allen, The Book of the Dead , même scène avec les têtes en place le soleil
Chicago 1974, p.133 [chapitre 145 w S5]). vient de se lever, E.Hornung MDIAK 37,
1981, p.218-220.
44 - Wildung 1990, p.219 et 221 fig. 34.
55 - M.-L. Ryhiner, o.c., p.135-136.
45 - S. Schott, Altàgyptischen Fes date n,
Mainz Abh., Wiesbaden, 1950, p.91; G.A. 56 - Meeks 1986, p.179 et n.29.
Gaballa, K.A. Kitchen, Orientalia 38, 1969,
p.43-71. 57 - E. Hornung, Die Nachtfahrt der Sonne.
Ein altàgyptische Beschreibung des Jenseits ,
46 - M. Smith, The Mortuary Texts of Papy¬ Zurich, 1991, p.93; Id0, Das Amduat II,
rus BM 10507, Londres, 1987, p.39 (IV, 9) et Wiesbaden 1963, p. 123-124.
p.83-88.
58 - A. Delatte, Ph.Derchain, Les intailles
47 - Voir infra avec n.63. magiques gréco-égyptiennes , Paris, 1964,
p.45 et n. 2.
48 - J. Vandier, Revue du Louvre 1971/2,
p.99. 59 - M.-L. Ryhiner, o.c., p.127 [22] et 130;
D.Meeks, dans M.-P. Foissy-Aufrère, S.
49 - J.-Cl. Goyon, Rituels funéraires de Aufrère, Égypte et Provence, p.69 120 et
n.2.
Vancienne Égypte , Paris, 1972, p.276-277;
J. Yoyotte,
notera
déesses-flamme
que dans
RdE récitent
le 29,
papyrus
1977,
le "Livre
Salt
p.194-195.
825dequatre
celui
On 60 - M.-L.
Randall- Maclver,
Ryhiner,
A.C.Mace,
o.c.,El Amrah
p.128; and
D.
qui n’a pas de tête" Ph. Derchain, Le papy¬ Abydos, Londres, 1902, p.88.
rus Sait 825 de(B.M.
conservation la vie10051),
en Égypte
rituel
, Bruxelles,
pour la 61 - C’est ce que j’espère montrer ailleurs.
1965,
livre
réciter
demi-mort
cf.
p.141
Klassens
un et
(pour
rituel
du 1975,
lademi-vif"
traduction
intitulé
p.25) juste
dont
du
"celui
avant
titre
le titre
du
de 62 - T.G.H. James, HTBM 1/2, pi. XXV.3 ;
Wild 1963, p.76; Barguet 1959, p.64-65; G.
Roquet, BIFAO 77, 1977, p.116 n. 10 pour
même
en cours.
suggère le processus de renaissance la compréhension de la légende.
52 - M.-L. Ryhiner, o.c., p.125 et 128. 65 - Ph. Derchain, RdE 41, 1990, p.13-17.
le manuel liturgique de Tanis F.L1. Grif¬ DELATTE 1914 A. Delatte, Études sur la
fiths, W.M.F. Petrie, Two Hieroglyphic Pa¬
pyri from Tanis , Londres, 1889, pi. X (frag. Bulletin
magie
38, 189-249.
grecque
de correspondance
V. Akephalos
hellénique
theos,
18). Ce document en fait une cité voisine
de Mendès, ce que confirme le papyrus
mythologique du Delta qui situe dans cette GEORGE 1981 B. George, "Geheimer
région la décollation d’Isis par son fils. Kopf" -"Kopf aus Lapislazuli",
Voir D. Meeks, Akten des vierten internatio- Medelhavs-museet Bulletin 16, 15-38.
nalen âgyptologen Kongresses München 1985
III, Hambourg, 1989, p.301. Le phénix sem¬ KAKOSY 1980 L. Kâkosy, Einc Frauen-
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