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Le voyage de Sophie

LEX IQUE
Ce que j’apprécie le plus en visitant Belem est le bateau traditionne
l
.) : canoë, petit
Ver-o-peso. C’est l’un des plus grands marchés du 1. pirogue (n. f.s
nc d’arbre
Brésil. Je mange l’incontournable arroz, feijoada, creusé dans un tro cielle
ra tio n (n . f.s .) : ouverture offi
2. inaugu qu i pil ote une pirogue
carne (boule de riz farcie) que les Brésiliens mangent m.s.) : personne
3. piroguier (n. les ge ns s’amusent
dans toute la région du Nordeste. ) : où il y a la fête, où
4. festif (adj. m.s. se dé pla ce nt , sa ns boutique
j. m.p.) : qui
5. ambulants (ad t pa ssif) : le
Le voyage de
és en
ss iette es t pe sée (v. peser. Pr
6. l’a
e est mesuré :
poids de l’assiett n pronominale)

Sophie
tie nce : (expressio
7. m’armer de pa
nt
je dois être patie de
f.s.) : en pente rai
8. escarpée (adj. en tis su qu e l’on suspend en
tre
m ac (n . m .s. ) : lit
par Sophie Trintignac 9. ha
deux points fixes ure d’un bateau,
) : partie supérie
10. pont (n. m.s.
Décidément, je ne me sépare plus de ma pirogue ! En effet, c’est une nouvelle fois de cette façon
1 là où l’on marche
11. âpre (adj. m
.s.) : amer, très for
) : fes tif
t
, qui manifeste av
ec
que je me déplace pour traverser le fleuve qui sépare la Guyane du Brésil. Un pont a été construit, les j. m .s.
12. exubérant (ad po sit ive s
ons
travaux sont terminés mais l’inauguration2 tarde à venir du coté du Brésil, me raconte un piroguier3, énergie ses émoti

© juantiagues
qui ne sait pas ce qu’il va devenir quand le pont sera ouvert…

Me voilà enfin au Brésil ! Avant Le lendemain matin, je pars en direction de la pre- Je vois également de l’açaï à Le Brésil est comme je me l’imaginais, très
de continuer ma route, je pars mière grande ville que je veux visiter : Belém. Mais, toutes les sauces : en glaçe, exubérant12. Il y a tout le temps de la musique dans
m´enregistrer à la police fédé- je vais devoir m’armer de patience7. Je dois d’abord en accompagnement, en les rues. Plus au sud de Belém, à Sao Luis, on écoute
rale. En tant que Française, j’ai prendre un bus durant 12 heures. Il roule une grande jus… Je goûte cette spécialité beaucoup de reggae. Tous les vendredis soirs, sur la
droit à 90 jours sur le territoire partie du trajet sur mais ne peut terminer mon place centrale, les habitants se rassemblent et font
brésilien. une piste (chemin plat. La texture ressemble a la fête.
de terre) escarpée8. du sang et le goût est âpre11. Je préère boire différents
Arrivée à Macapá, sucos (jus de fruits sans lait) et vitaminas (jus de fruits Mais c’est à Fortalezza que je danserai ma première
c’est un bateau-car- avec lait). danse vraiment typique du Brésil : le forró.
bet qui m’attend.

C’est un petit bateau où chacun pose son hamac9


sur le pont10. Durant 24 heures, le bateau parcourt
le fleuve… Le voyage est paisible et reposant. Il n’y
a pas de touristes, seulement des Brésiliens qui par-
© Repórter do Futuro

tent travailler ou rendre visite à leur famille. C’est


l’occasion pour moi d’apprendre mes premiers mots
en portuguais : bom día (bonjour), obrigada (merci)…
Oiapoqué, le petit village situé au bord du fleuve, est
très festif4. C’est samedi soir et beaucoup de touris-
tes sont venus passer le week-end ici pour faire la
fête sans dépenser trop d’argent. Nombreux sont les
vendeurs ambulants5 dans les rues. Je goûte leur dé-
licieuse caïpirinha, mélange de cachaça (alcool pro-
che du rhum), de sucre de canne, et de citron vert. Je
découvre la cuisine “au poids”, c’est-à-dire que chaque
personne conçoit son assiette (viandes, crudités,
poissons…) puis l’as-
siette est pesée6 à la
caisse. Je trouve ce
systeme très écono-
44 5
mique et pratique ;
© Andre S.Ribeiro

ainsi, chacun mange


ce qu’il a choisi et sa
quantité.
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Correspondants
En outre, YeWeCamp offre un espace unique : l’es- LEX IQUE
© mφop plaφer

pace au milieu. « Nous cherchions un espace entre , offrant d’autres


er na tif (ad j. m.s.) : différent
la ville et la campagne, entre l’écologie et l’économie, 1. alt
possibilités aines
entre la précarité7 des bidonvilles et la villégiature8, ole qui sème les gr

YesWeCamp :
se m eu se (n . f.s .) : machine agric de lit s
2. auco up
dit Eric, la frontière entre ces éléments n’est pas nette ». .p.) : salles avec be
3. dortoirs (n. m .) : pe tit es chambres
C’est aussi la raison pour laquelle ce projet d’expéri- s (n . f.p
4. chambrette e payé, gratuiteme
nt
t (adv.) : sans êtr
5. bénévolemen nature, sans

« Arrête on va se faire remarquer »


mentation est né. qu i res pe cte la
i définit ce
6. bio : concept qu
oduit chimique
pollution, sans pr tabilité
f.s.) : pauvreté, ins
YesWeCamp a retrouvé 7. précarité (n. ati on confortable
par Lan Wei et Mirthe Smeets . f.s.) : habit
des choses oubliées. Le 8. villégiature (n : rso nn es qu i n’ont pas de lie
u
m ad es (n . m .p. ) pe
« Sommeilleur rouge » et 9. no
d’habitation fixe
Lan et Mirthe sont 2 étudiantes étrangères qui ont eu l'occasion de passer La « Maison Bulle » (où les
quelques jours de vacances à YesWeCamp, à Marseille. chambres sont toutes en ex-
térieur) par Benoît Rassouw
La réponse d’Éric résonne encore
L’Estaque à Marseille est un endroit qui était beaucoup apprécié par (artiste et architecte) font
à nos oreilles. Nous sommes
la plupart des Impressionnistes à leur époque. Cet été, sur le quai partie de cette vague de
de Chine et des Pays-Bas, Éric
de l’Estaque, YesWeCamp à impressionné le monde. Un événement création. L’expérimentation
vient de Bruxelles, Benoît de
alternatif1 et participatif avec vue sur la mer ! «Une oeuvre d’art ne se terminera jamais.
Paris, d’autres des quatre coins
vivante», comme l’a qualifié le magazine Télérama.
L’importance de YesWeCamp ? Nicolas la voit ainsi : du monde, mais notre chemin
Une Marseillaise nous a convaincues d’aller à ce pre- Nicolas Détrie (le directeur de YesWeCamp) raconte : « C’est un nouveau modèle d’urbanisme, un chemin à est le même. La tête est-elle la
mier camping de Marseille. Alors nous avons pris le « Les gens viennent avec une vraie curiosité pour explorer pour les utopistes ». Eric ajoute : « Ici, on se vraie maison ?
bateau de Marseille pour l’Estaque. En arrivant, nous vivre une expérience. C’est ici où commencent des sent tous des nomades9 ».
avons vu le panneau « Arrête on va s’faire remar- amitiés intéressantes », « c’est une manifestation
quer ». C’est bien ici, l’événement « qui bouge ». positive », ajoute-t-il. Grâce aux gens qui travaillent
A l’accueil, les bénévolement5, le grand projet est réalisé avec peu
gens étaient très d’argent. Ce champ du rêve est un organisme vivant
sympathiques et et les gens vont continuer à fabriquer du « vivre-en-
après avoir ins- semble et autrement ».
tallé nos affai-
res dans notre
hébergement,
qui était en réa-
lité une semeuse2, nous nous sommes senties comme
chez nous ! Nous avons discuté avec des artistes, des
écrivains, des visiteurs et l’équipe de YesWeCamp
tout en regardant le coucher du soleil, et nous avons
dansé jusqu’à la fin de la nuit.
Le lendemain, le directeur artistique, Eric Pringels
nous a dit : « Pour devenir authentiquement la capi-
tale culturelle 2013, Marseille doit avoir un camping
original et artistique ». Il a pointé le doigt sur les dor-
toirs3 et les chambrettes4. « Regardez. C’est presque
de la science-fiction, pas réel. ScieFi Upcycling! »
Upcycling veut dire : re- Aujourd’hui, l’équipe de YesWe-
cyclage innovant, faire Camp s’engage à mettre en pla-
quelque chose de créatif ce le schéma de « vivre autre-
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et de bonne qualité avec ment ». Ici, la conception bio6 se manifeste dans tous
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du matériel de récup. les détails, par exemple les toilettes sèches (sans eau)
« Ce n’est pas cher, éco- propres et humoristiques, l’architecture « simple,
logique, drôle et pour adaptable et flexible » – l’Hexa Structure, où nous
tout le monde ». avons passé une nuit confortable. © Grand parc -Bordeaux © Grand parc -Bordeaux

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