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LA VILLE
Jean Giono
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Introduction
Comme l’oiseau qui erre loin de son nid,
Ainsi est l’homme qui erre loin de son lieu
Proverbes, XVI,20
1 Rendre profane
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Le golem réinventé
Une fois que l’on eut dressé notre portrait robot conceptualisé, on
put alors enfin nous loger dans des hypothèses sociales faites sur
mesure pour notre plus grand bien, hommes citoyens du futur
souverainement établi.
Le chaos adultère
Le bonheur devait donc être là, tout proche, mais on s’est rendu
compte que l’économie n’avait pas besoin de nous mais seulement
de notre valeur marchande que nous devions immoler pour être de
bons citoyens responsables. On exploita donc industriellement nos
corps et ses tranches d’âge pour en extraire l’intelligence, la
beauté, la sagesse, l’argent et le sexe. Car à quoi pouvions-nous
servir d’autre ? Après avoir nié l’existence du bonheur gratuit, il ne
nous restait que celui qui s’achète. On vit nos villes s’orner de
temples bancaires et de tripos mondains, distribués allègrement
selon des lois inconnues, et reliés entre eux par des voies royales ;
nos monts sacrés devinrent enjeux touristiques et nos cultures,
prétexte à la consommation. Nos symboles, notre histoire, notre
religion et tout ce que nous sommes, fut bafoué, pris pour la cause
de tous nos maux et on alla jusqu'à se demander à quoi on
pourrait utiliser nos églises et nos cathédrales, si ce n’est en
carrière d’art illustrant l’obscurantisme des pauvres gens
d’«avant » et de ce à quoi on avait échappé. On fut élevé à glorifier
les nouvelles espérances promises par l’économie de marché. On
nous relia virtuellement entre nous par des rites d’interconnexion
obscure au «village planétaire », on nous rebaptisa dans le stupre
et l’orgie afin qu’on soit « un » pour relever le «défi du futur ».
Mammifères tissant des liens sociaux
Dans notre catéchisme économique on peut lire qu’il n’y a pas
selon la culture du milieu d’autres noms sur terre dans le ciel et les enfers par qui l’homme
ne soit sauvé : € !
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Le sens interdit
Oui, nous sommes de la viande. Oui, les villes sont des frigos chics
et les périphéries des poulaillers. Oui le monde est géré par une
gigantesque couveuse bienfaisante, rouge, qui attend nos œufs
pour nourrir le virtuel économique de glabres monarques. Dans
ces conditions, la question du sens n’a pas de sens, car les poules
ne pensent pas à ces choses là. Dès lors, ce mémoire célèbre
l’inutile. Car plutôt que d’étudier les moyens de parvenir à
améliorer le poulailler, nous posons la question du sens du
poulailler. Nous n’y répondrons pas valablement. Etant une poule
issue du poulailler, nous ne savons pas ce qu’il y a dehors car il
n’y a évidemment pas de porte de sortie prévue dans la couveuse.
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Ces traces que nous retrouvons dans nos villes, existent comme
des mini-enclaves d’on ne sait trop quoi, mais qui s’apparentent au
vivant. Ces points isolés sont absolument incapables de se
reconnecter entre eux pour recréer une vie car on leur a coupé les
bras et les jambes pour leur greffer sur les moignons juteux, des
touffes de persil et des aquariums qui ne prennent même pas, tant
le rejet est violent. De plus, ils sont cernés de toutes parts par le
chaos urbain, péri-urbain et post-urbain allant jusqu'au domaine
du pré-rural, dépassant le rural pour pointer dans le post-rural.
L’au-delà du post-rural n’étant pas encore défini, le chaos n’y a
pas encore de prise, mais la patience obtient tout.
Dès lors ces traces sont insensées. Elles n’ont de l’intérêt que si
on les frotte, les enjolive avec du fard, des parfums lourds et des
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Quel est le secret des villes millénaires qui accueillent en leur sein
des dizaines de générations aux objectifs et pensées différents qui
ont toutes un sentiment d’identification et d’appartenance envers
elles ?
Car c’est bien de cela dont il s’agit. Qu’est-ce que l’homme ? Quels
sont nos besoins ? Nous avons vu que le XXème siècle y a répondu
à sa manière. Comment l’ont fait les autres siècles ? Quelle était
leur vision de notre finalité et quels moyens ont-ils mis en œuvre
pour organiser des villes cohérentes qui font vibrer notre âme
aujourd’hui ?
Un collage multicolore
1 Cependant, nos savants répondront que c’est évidemment le bien-être qui pousse les citoyens responsables à s’évader, à s’accomplir par
l’exploration de domaines jadis interdits, et à trouver dans les dérivatifs, les suicides et autres, une sorte d’affirmation de soi, un acte fort pour sacrer
une existence librement choisie, etc…
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Sens et cohérences
1 M. Collette
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Contenu du travail
Nous allons alors faire une visite chez nos amis d’autres temps et
d’autres espaces, pour discerner un peu ces cohérences qui
offrent de la ville, une lecture claire, logique, en parfaite harmonie
avec les territoires imaginaires de ses habitants. Nous verrons
qu’elles peuvent se faire structure, volume, chemin, écriture, danse
ou chant….Elles ont toutes un point commun, elles sont
génératrices de sens. La cité est alors un tout parfaitement lisible
dans ses moindres détails. S’y promener devient un phénomène
familier car elle est l’image de notre propre fonctionnement. Nous
tacherons de soulever dans ces villes, la robe qui les recouvre
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Plan du travail
Nous répartirons notre propos en trois chapitres. Identité
/Expression /Actualisation. Le premier nous introduira dans une
réflexion quant à notre identité profonde d’« êtres » créateurs,
avec les implications spirituelles et les possibilités de lectures
sémantiques qu’elles offrent à nos belles intelligences citoyennes.
Le second nous permettra de redécouvrir certains principes
indispensables à la bonne marche vivante des villes et nous
permettra d’explorer le réel pour en condenser les forces
créatrices. Le troisième nous portera à confronter la réalité
d’aujourd’hui et l’aspect symbolique du territoire humain, pour en
dégager les possibles lumières. Nous n’avons pas pu résister à
l’envie de parsemer ce texte, de référence avec notre cité fétiche,
Liège la belle, celle dont l’identité est plus forte dans le cœur que
dans la pierre…
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Chapitre 1 : Identité
« Ce n’est pas l’intelligence qui parvient à saisir la vie,
c’est l’intuition ou sympathie par laquelle on se transporte
à l’intérieur d’un objet pour coïncider avec ce qu’il a
d’unique et par conséquent d’inexprimable. »
Bergson
1Par hors-naturel nous ne voulons pas dire extra-terrestre, car l’espace et les planètes sont aussi le monde physique de la nature. Nous parlons du
monde sacré, intimement lié au profane mais cependant distinct par la frontière des « sens souillés » ou non purifiés qui empêchent de le saisir
directement. Les morts , les dieux ou les ancêtres se chargent de nous en tracer les contours…
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Pagan et Lhassa
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Aujourd’hui…
1. Images et symboles
b) Vocabulaire
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1 Gozechin, chancelier de l’évêque de Liège Théoduin, écolâtre de la cathédrale, directeur de l’école de Mayence écrivant à son élève Walcher.
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Nous touchons là, la vision du monde des cultures non-laïques.
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Une vision profondémenta poétique, où les fonctions de Dieu, de
l’homme et de la natureg sont conceptualisées en autant de choses,
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de personnes et d’attributs
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que le ciel est peuplé d’anges et de
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« Tu trouveras plus dans les forêts que dans les livres ; les
arbres et les rochers t’enseigneront des choses qu’aucun
maître ne te dira. »
Saint Bernard de Clairvaux
1C’est aujourd’hui les mathématiques qui jouent ce rôle. Elles postulent le big-bang, déterminent les plis d’un drap mouillé, et s’enveloppent de sons
pour jouer les harmonies des sphères…Malheureusement leur langage obscur est peu accessible et le sens est bien peu présent…
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Selon la prophétie du dieu Huitzilopochtli, les Le tigre blanc et le dragon d’azur sont des concepts représentant les polarités Yin et Yang.
aztèques nomades devaient cesser leurs migrations Le bâtisseur repérera dans l’environnement naturel, les formes du relief qui manifestent cet
et fonder une ville à l’endroit où ils verraient un aigle équilibre dynamique.
posé sur un cactus dévorant un serpent. Mexico fut
bâtie à cet endroit, au milieu d’un marécage.
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c) Science et conscience
« Ce qui est bas est comme ce qui est haut et ce qui est
haut est comme ce qui est bas, pour faire les miracles
d’une seule chose. »
Hermès Trismégiste
voir le monde réel tel que l’outil le voit ? Ou bien le réel n’est-il
accessible que par l’homme et serait invisible à l’outil? Bref, toutes
ces questions que l’on ne se pose pas sont nécessaires pour
situer la « vérité » dans son contexte historique, car elle n’existe
pas indépendamment d’un langage pour la décrire1. Nous
revenons au vieux débat qui opposerait foi et raison. Ce n’est pas
le lieu d’en débattre ici, tout au plus en cernerons-nous la
pertinence.
1 et la langue n’est pas plus à même de décrire la vérité qu’elle ne l’est pour décrire l’Amour ou la Joie, notions religieuses pour les religions du Verbe
(Jésus, le Verbe de Dieu dit en effet : Je suis La Vérité et La Vie)
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Le trèfle stratégique
L’idée de l’esprit
C’est pourtant bien cette réalité totale qui nous intéresse, la réalité
pensée, vécue par le seul fait que nous, hommes, sommes
hommes et de surcroît vivants. En effet, chaque perception du
monde n’existe pas en tant qu’observation neutre. Notre esprit lui
imprime une signification qu’il tente de rattacher à d’autres
observations pour créer des liens et « organiser » les informations
en une idée cohérente qui serait précisément celle de l'objet.
1 Rudolph Steiner .
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d) Sacré et profane
L’astronome et le fleuriste
1 Une particule de lumière est soit de nature ondulatoire (sans masse) ou de nature corpusculaire (avec masse, mais nulle, sinon la nature
ondulatoire ne serait plus) selon la manière dont on règle les instruments. La lumière possède ses deux états. C’est une profonde impossibilité
naturelle pourtant, soit on est soit on n’ est pas. Pourtant on nous dit que ça est et que ça n’est pas en même temps, les expériences le prouvent. Ce
qui nous montre la totale relativité de la moindre particule de matière…
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Le sacré et le profane
2. Survie et fondations
« Ils sont sortis de chez nous, mais ils n’étaient pas des
nôtres. S’ils avaient été des nôtres, ils seraient restés avec
nous. Mais il fallait que fût démontré que tous n’étaient
pas des nôtres. »
1 ép. Jean II, 19
Ville et Cité
Fondations
C’est pourquoi une ville peut être fondée plusieurs fois. Les
structures existantes seront utilisées sous d’autres symboles et
garderont leurs fonctions originelles. On parlera de pérennité des
lieux sacrés par exemple 1 . Ainsi en 642, Amr ibn-el-As, général
du deuxième successeur du Prophète, Omar, fonde Le Caire à
l’emplacement d’une ville fortifiée existant depuis au moins 5000
ans et lui donne un nouveau nom. Et lorsque la dynastie des
Fatimides y prend le pouvoir en 969, elle fonde El-Kahira, la
victorieuse (francisée Le Caire). Le nouveau conquérant, Djouhar,
voulut en faire une ville digne de rivaliser avec Bagdad. L’instant
précis de la pose de la première pierre devait correspondre à
l’heure de l’ascension de la planète Mars, dont le nom arabe El-
Kaher signifie le vainqueur. (« Les monuments du Caire » par Prisse
d’Avennes).
1 quels que soit leur époque ou leur « religion », certains lieux présentent des qualités singulières qui attirent des cultes parfois fort différents sur des
millénaires. Les temples d’Isis-Isthar deviendront temples de Vénus sous les Romains et cathédrales Notre-Dame sous les chrétiens, toujours sur des
sites ou l’eau est présente ; Les monts recevants les temples de Mercure le messager, ou de Jupiter (Iovis) deviendront des lieux de Saint-Michel (
MK’L signifiant ‘qui est comme Dieu’), ou du sacré Coeur le médiateur (Paris)…, c’est donc moins une question d’imposition de pouvoir qu’une
question de justesse symbolique de l’implantation sacrée qui réclame certaines lois afin de fonctionner au mieux et d’assurer les puissances et les
forces que son utilité réclame, bref d’assumer sa fonction, son rôle de « porte du ciel » de bétyle, de beth-el (‘porte du ciel’ en hébreux).
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C
D On peut également dire de Rome
qu’elle fut fondée une deuxième fois
par le martyr de Saint-Pierre et de
son peuple au Colisée. L’implantation
discrète des premières églises
A chrétiennes révèle une structure pluri-
cruciforme dont le centre est le grand
abattoir chrétien.
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Sainte Geneviève, qui écarta par ses prières la menace des Huns
d’Attila fut la fondatrice du Paris « capitale de la fille aînée de
l’Eglise ». Les révolutionnaires la refondèrent en la consacrant aux
déesses Raison et Liberté, par l’aspersion rituelle du sang royal et
des autres victimes propitiatoires de la guillotine, le long de l’axe
Royal. (quatre stations: Place du Carrousel, Concorde, Bastille,
Place des Nations (ancienne Place du Trône renversé)).
Concorde
Carrousel
Bastille
Nations
« Le premier échafaud parisien fut dressé sur la place du Carrousel : il fait 33 victimes, et puis on le transporte place de la Révolution,
ancienne place Louis XV, face aux Tuileries et là, on guillotine 1120 personnes en 13 mois, parmi lesquelles le Roi, la Reine et Madame
Elisabeth. Cependant Robespierre, tout-puissant en juin 1794, décide de célébrer la Fête de l’Etre suprême (…). La guillotine ne peut
rester sur le passage du cortège, ce jour de fête ! On la démonte et plusieurs ouvriers grattent pendant trois jours le sang séché et sablent
la place. (…)On remonte la guillotine sur la place de l’ancienne Bastille et les victimes se succèdent ; mais la chaleur est torride, l’odeur
infecte, et les gens du quartier se plaignent avec tant de véhémence que la sinistre machine est démontée de nouveau pour la transporter
place du Trône renversé(…) N.Destremeau in « un jardin historique à Paris », Picpus
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Chapitre 2 : Expression
« Je suis l’espace où je suis »
Noel Arnaud
Introduction
Le microcosme humain
Depuis notre création, nous avons pu remarquer que notre tête est
en haut, que les bras entourent le cœur et que les évacuations
sont dissimulées derrière de souples collines. Les fluides digestifs
sont plus bas que la tête et le cœur, et trouvent leur repos vers le
bas. Lorsque notre corps est debout, il présente son dos à notre
arrière et notre visage devant. Il est naturellement orienté. Lorsque
nous regardons vers le sud, on plisse les yeux, on relève la tête et
on étire les bras. Vers le nord, on ouvre les yeux, on courbe le dos
et on resserre les bras. Lorsque le soleil est à l’Est, on a une
journée à accomplir. Le cœur accélère, la tête prépare la journée
et les jambes quittent la famille. Quand il passe à l’Ouest, le cœur
ralentit, la tête repasse les événements de la journée et les jambes
nous reconduisent dans notre famille. Bref, toutes ces choses que
nous faisons et que nous ressentons tous, ont une influence
capitale sur notre localisation dans nos lieux de vie. Le
recensement de tous ces phénomènes et les actions qu’ils
préparent sont répertoriés depuis des millénaires sous divers
Idéogramme de Feng- codes. Nos amis Indiens ont renfermé ce trésor dans les traités du
shui, vent et eau
Vaastu Shastra. Nos amis Orientaux l’ont codifié en termes Feng-
1 Le chant vu par un allemand a un caractère dramatique car le mot est sombre et grave : « lied ». En Italie, le chant sera plus joyeux, léger, comme
« canzone », etc. Chaque lettre (ou chaque chiffre) par son aspect figuratif ( écrit) , par le type de « déformation » du visage pour la citer (parler), ou
par le type de résonance que sa prononciation propage chez celui qui la nomme, correspond dans notre inconscient à un archétype majeur. On
chante les voyelles et on articule les consonnes. Trois A dans les noms cataracte, catafalque, ont souvent valeur explosive ou dramatique, et même
dans les noms de personnes Arafat. L’initiale Al comprend le L de la Limite, Latitude, Longitude, Largeur, et se trouve associé à l’infini, au sacré
bénéfique, magique par l’ouverture (de la bouche) du A ,comme Alliance, Allah, Algèbre, Alchimie, Alpes, Alléluia,…Chaque culture verrait donc le
monde comme elle le prononce ou l’écrit…
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Shui, « vent et eau ». Ces codes sont comme des modes d’emploi
et aident à discerner les lois qui permettent d’implanter
harmoniquement1 toute création humaine dans l’univers. Chez
nous, ce fut le traité des Gromatici Veteres romains qui influença
la « science » de bâtir des villes dans le respect d’une homogénéité
cosmique.
1plutôt que harmonieusement. Car ce mot a des relents sirupeux qui ne collent pas du tout avec l’idée même d’étroite correspondance, de fraternité
que doivent lier la création humaine et toutes ses charges culturelles avec le site qui en a permis l’émergence et orienté le développement.
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1. La forme
« La forme ne signifie pas mais se signifie »
Henri Focillon
D’une même manière, certains lieux devront être évités. Ceux dont
la topologie générale et le ressenti profond nous font penser par
exemple à un tigre à l’affût ou à un serpent prisonnier. Chaque
colline sera en fait identifiée dans sa forme avec un animal
symbolique représentatif d’une émotion particulière. Ces formes-
vie seront les garantes de l’équilibre du territoire. Les amputer, les
percer ou les humilier dans le mépris que l’on aurait pour leur
espace vital, reviendrait à maudire et à tuer le sol qui nous a fait
naître et qui garde les traces de la vie des ancêtres1. Ce manque
de respect attirerait alors la déstabilisation de l’harmonie
« homme-nature » et concourrait à l’abandon de toute moralité et
donc de tout civisme et de toute vie en communauté…
Car la nature étant une œuvre sublime, elle renferme en elle toutes
les sagesses et tous les exemples moraux qui font le fondement du
Tao. Détruire l’harmonie, c’est rendre vain le Tao ; et rendre vain le
Tao, c’est rendre vain la nature et l’univers ; et rendre vain
l’univers c’est se rendre vain soi-même. C’est pourquoi, respecter
et nommer l’univers en forme-vie garantissait la vie du couple
univers-homme. C’est pourquoi lors de la construction de la ligne
Pékin-Nanking, les rails durent emprunter un immense détour pour
ne pas violer le lieu de naissance de Confucius. La montagne était
en forme de chien et le chemin de fer ne devait à aucun prix
transpercer la gorge du chien.
1 Il faut préciser que les anciens ne « confondaient » pas la montagne Tigre Blanc, avec le tigre blanc. Il s’agit d’analogie. Un peu comme le « côté
jardin » de la scène du théâtre n’est pas un côté où il y a un jardin. Mais pour un acteur, entrer sur scène par le côté cour ou le côté jardin crée deux
sentiments tout à fait différents. Regarder la montagne Tigre Blanc oriente notre intelligence et nos perceptions vers un sentiment plus ou moins
complexe, qui serait la somme des impressions que l’on pourrait concevoir si l’on faisait l’expérience du face à face avec le vrai tigre blanc. Cet
échauffement des sens et des forces « imaginées » nous place dans un état qui permet certaines fonctions.
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2. Le souffle
« L’entre-Ciel-et-Terre est comme un soufflet de forge.
Vide, il ne s’affaisse pas ; mobile, il émet sans cesse. Il a le
Ciel pour couvercle et la Terre pour fond »
Tao-te-King (ch. 5)
L’école du souffle
Lorsque nous lisons, dans la genèse, le plus beau texte qu’il fut
donné à un papier de porter :
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Plan géométriquede la ville chinoise de On comprend pourquoi il était tout aussi interdit qu’une voie
DAXING,
extérieure pénètre dans la ville sans être déviée, car la ville
recevrait toute la pollution extérieure des régions obscures et
chaotiques. Par contre deux villes sœurs ou reliées à une autre
cité religieuse pouvaient recevoir la voie dans leur mur, car le Ch’i
était alors composé du même sang. Un portique, situé non loin des
murailles permettait d’orienter l’énergie du Ch’i et de la nommer
‘sœur’ afin qu’elle soit bienfaisante (on retrouve ces pratiques
chez les égyptiens, romains, mayas…).
1L’architecte Norman Foster a du inverser les structures triangulaires de son building pour le siège social de la HongKong and Shangaî Banking
Corporation pour que le feng-shui soit bénéfique.
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Les hautes sources du Gange L’Inde, la Chine, l’Egypte ont laissé des traces de cette science des
flux. Le Flux majeur étant symbolisé par la voie lactée, elle abreuve
les régions du ciel la nuit et vivifie l’humus des terres le jour. Le
flux se répartit ensuite dans les vallées, le long de fleuves sacrés
dont la source magique marque un point de « passage» pour les
nouvelles âmes du monde. La sortie en mer, signale la libération
du corps et l’aboutissement dans l’au-delà. Le Gange, le Nil, ou les
fleuves descendant des hauts sommets tibétains (du Tigre Blanc)1
sont de remarquables exemples.
1 Faut-il y voir la raison qu’a la Chine de posséder sous son drapeau cette terre sainte du Tibet, qui abreuve et draine les énergies du ciel vers les
terres de Chine ? Avoir sa tête sous une autre autorité que le corps crée un violent malaise pour les communistes au pouvoir, surtout si celle-ci est
profondément religieuse…
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3. Les éléments
« Sous la pluie, voir le soleil brillant
Dans les flammes, boire à la source fraîche »
Anonyme chinois
Corpus liber
Représentation des 5 éléments chinois : le feu, , la -Le feu est ainsi associé au rouge, au pointu, au sud, au chaud et
terre, le métal, l’eau et le bois au sec, à la pyramide, à la haute montagne, à la passion,
l’expressivité et la sensualité…
-La terre désignera la stabilité, le confort, la sécurité, la gestion
et la communication, le jaune et le marron. C’est l’élément du
bas, du lourd, du Sud-Ouest et du Nord-Est, de l’horizontal,
du damier et du carré. Plaines et coteaux y sont associés.
-Le métal, désigne la richesse, la solidité, l’autorité, l’organisation ;
sa couleur est dorée, argentée ou blanche. Il se sent au
R
mieux
e de sa forme à l’Ouest et au nord-ouest et ses formes
prendront
p l’aspect de dômes, de cercles et d’ovales. Sa
r
fonction
é
principale est la protection.
-L’eaus symbolisera la profondeur, le pouvoir, la souplesse et la
tranquillité,
e les formes courbes, imprécises, irrégulières,
n
multiples,
t le noir, le verre, le nord. Elle est l’élément des lieux
de
a culte, du commerce et des lieux de stockages.
t est le seul « vivant » et est lié à la vie, à la croissance, au
-Le bois
i
dynamisme
o et à l’activité, à l’Est et au Sud-Est, au vert et aux
formes
n hautes et droites, fines et verticales, rectangulaires et
plates.
d
C’est l’élément de la conception et de la création, de
la
e recherche, de la culture et de la réflexion…
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1 C’est surtout Luca Pacioli, dans son de « divina proportione »(1509) illustré par Léonardo da Vinci, qui rendra célèbre cette sectio aurea ou
proportio divina, en spéculant sur le dodécaèdre platonicien. Désigné au début du siècle par la lettre (pour Phidias), le nombre d’or est issu de la
série de Fibonacci dans laquelle chaque nombre est la somme des deux précédents (1,1,2,3,5,8,13,21,34,55,89,144…) : deux termes successifs
quelconques de cette série ont en effet des rapports mutuels tels qu’ils tendent vers deux limites : 0.618 033 98875… et 1. 618 033 98875…
différant exactement d’une unité, ces deux nombres sont l’inverse l’un de l’autre et s’écrivent : (0. 618 033 98875…x 1. 618 033 98875…) = 1.
La formule s’écrit = ±√5. Cette proportion permet aussi de diviser une droite en moyenne et extrême raison telle que a/b = a + b/a. Elle
fascinera Platon, Boèce, Hildegarde von Bingen, Agrippa de Nettesheim, Léonardo da Vinci ou le Corbusier (Modulor)….Elle intervient dans un grand
nombre de phénomènes naturels tels que la fécondité des lapins, la disposition des feuilles sur les tiges des végétaux, l’implantation des écailles
d’une pomme de pin, ou les proportions du corps humain (bras/avant-bras, hauteur du nombril et hauteur totale, etc…)
2 1) Une planète se meut autour du soleil en parcourant une ellipse dont le soleil est un des foyers.
2) Lors du mouvement d’une planète P, l’aire parcourue est proportionnelle au temps.
3) Les cubes des grands axes des planètes sont proportionnels aux carrés des périodes. Cette constante que l’on peut écrire A³/T² a également
permis à Newton, un siècle plus tard, d’élaborer sa loi de gravitation universelle. Deux siècles plus tard, cette troisième loi trouva sa contrepartie
exacte dans la formule par laquelle Niels Bohr (inventeur du modèle planétaire de l’atome et de la théorie des quantas) décrira l’atome (il remplaça le
modèle atomique newtonien où les forces atomiques étaient en majorité réglées par la gravitation, par le modèle électrique dans lequel c’est la charge
électrique du noyau qui intervient et où la gravitation ne joue pratiquement aucun rôle…)
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4. Le Nombre
1 La gloire de El-Shaddaî (un des Noms de YHWH) est toute entière contenue dans l’initiale du mot, soit le shin( ) ש. Ce ש, a la valeur numérique de
300, soit la longueur de l’arche de Noé (300 coudées) - (alep=1, beth=2, guimel=3, daleth=4, … jusque yod=10, ensuite kaph=20,
lamed=30…jusque 100 puis 100, 200, 300 ( )שet on arrive à la 22ème lettre à 400 avec tau) - . Ce qui permet une première interprétation en
disant que YHWH (El-Shaddaï) est l’arche, soit le sauveur des Hommes et du Monde vivant. Les kabbalistes chrétiens y ont vu l’image de Jésus, dont
la lettre centrale est le שhébreu ( Jésus = I-SH-W ())ן ש י. Cette interprétation a abouti aux initiales IHS de nos cimetières, linteaux, potales et
missels, soit IESUS-HUMANUM-SALVATOR…Les mesures du temple d’Ezechiel, de Salomon, de la Jérusalem céleste permettent une richesse
d’interprétation incalculable. Les sociétés maçonniques du Moyen-Age ainsi que les Confréries de compagnons qui constituaient les forces vives de la
construction des villes, connaissaient bien les symboles numériques de ces temples saints et les déploiements philosophiques qui en résultaient. Cette
lecture permet de comprendre entre autres, les dimensions des bâtiments publics (cathédrales, perrons, palais, etc…), la répartition des fonctions,
ou le nom donné aux lieux…
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Ces intuitions sont de nos jours vérifiées dans les chaînes d’ADN,
les fractales, la science des particules ou la cosmologie
mathématique…Toutes ces sciences trouvèrent leur source et
leurs déploiements dans les travaux et recherches fondamentales
du nombre des pythagoriciens. Ces élaborations arithmosophiques
s’avérèrent inséparables des spéculations géométriques,
harmoniques, physiques, cosmologiques liées à leur tour à des
préoccupations morales, politiques ou religieuses.
Le nombre religieux
1Le mot « quartier » vient aussi de cette division quaternaire de l’espace (un quart)
2Ces textes, comme la bible sont des expressions de nombres, des combinaisons de lettres-forces qui véhiculent un verbe, un logos, une pensée, qui
est l’âme sur laquelle se structure la vérité du réel…
89
Le nombre harmonique
Plan géométriquede la ville chinoise de une porte de la ville. Les 12 portes (3 sur chaque coté) possèdent
DAXING,et plan de la ville après les chacune 3 entrées ( 108 = (3 x 12 étendus aux trois domaines
modification apportées au palais ,en 662
par l’empereur Gozong de la cité x 3)). Les marchés de la ville étaient en outre divisés en
9 secteurs rectangulaires etc. Il est à noter la rémanence de ce
nombre 108 en Orient. Le tantra bouddhique Kanjur (qui expose la
discipline monastique) possède 108 volumes, comme les 108
grains du chapelet tibétain, les 108 exercices du Tai Chi Chuan ou
les 108 Upanishads (livres de la littérature védique).
92
Le nombre symbolique
« Alors, l’un des sept Anges aux sept derniers fléaux s’en
vint me dire : « Viens, que je te montre la Fiancée, l’Epouse
de l’Agneau. » Il me transporta donc en esprit sur une
montagne de grande hauteur, et me montra la Cité sainte,
Jérusalem, qui descendait du ciel, de chez Dieu, avec en
elle la gloire de Dieu. Elle resplendissait telle une pierre
très précieuse, comme une pierre de jaspe cristallin. Elle
est munie d’un rempart de grande hauteur pourvu de
douze portes près desquelles il y a douze anges et des
noms inscrits, ceux des douze tribus des fils d’Israël ; à
l’orient, trois portes ; au nord, trois portes ; au midi, trois
portes ; à l’occident, trois portes. Le rempart de la ville
repose sur douze assises portant chacune le nom de l’un
des douze apôtres de l’Agneau.
Celui qui me parlait tenait une mesure, un roseau d’or,
pour mesurer la ville, ses portes et son rempart ; cette ville
dessine un carré : sa longueur égale sa largeur. Il la
mesura donc à l’aide du roseau, soit douze mille stades ;
longueur, largeur et hauteur y sont égales. Puis il en
mesura le rempart, soit cent quarante-quatre coudées. Ŕ
L’Ange mesurait d’après une mesure humaine.- Ce rempart
est construit en jaspe, et la ville est de l’or pur, comme du
cristal bien pur. Les assises de son rempart sont
rehaussées de pierreries de toutes sortes(…) Puis l’ange
me montra le fleuve de Vie, limpide comme du cristal, qui
jaillissait du trône de Dieu et de l’Agneau. Au milieu de la
place, de part et d’autre du fleuve, il y a des arbres de Vie
qui fructifient douze fois, une fois chaque mois ; et leurs
93
1 Enrico Guidoni
95
1 On explique généralement l’origine du système sexagésimal ( à base 60) par la science du calcul et précisément du comptage. La base « 5 » (les
cinq doigts de la main gauche) associée à la base « 12 » (les douze phalanges de quatre doigts de la main droite, le pouce servant de témoin pour
compter les phalanges) permettait de venir à bout de calculs complexes des computs astronomiques et des divers calculs de gestion de la société, ou
du comptage de son troupeau avec ses propres mains. Il est clair que cette théorie de l’origine du système eut d’autres versions beaucoup plus
« magiques » et rituelles et tout aussi efficaces.
96
5. La géométrie.
La logique est la géométrie de l’intelligence. Il faut de la
logique dans la pensée, mais on ne fait pas plus de la
pensée avec la logique qu’un paysage avec la géométrie.
Victor Hugo
pas les villes connues pour leurs tracés et qui se laissent lire dans
de nombreux ouvrages. Notre but ici n’est pas de s’émerveiller sur
la beauté des gestes « régulateurs » qui harmonisent et redéploient
des chaos en ordre et en hiérarchies, mais d’en saisir le sens
humain.
Ce dessin nous permet de
savourer la structure St Bartélémy
subtile qui se découvre
dans l’implantation des
divers pôles Saints et des
portes du ciel de la cité S
ardente. Les 3 premières St Pierre a
forment un premier i
triangle (Pierre-Martin- n
Paul). L’Axe Pierre-Paul S t
(respectivement apôtres a -
des juifs et des païens) St Martin i P
figure le bois de la croix, St Croix n i
que Sainte-Croix-Notre- S t e
Dame confirment. a e r
L’implantation des 7 i - r
collégiales forme un n C e
grand triangle. C’est le St Jean t St Denis S
r
triangle d’or des - a
o
pythagoriciens, celui dont M i
i
la base et la hauteur a n
x
possède le rapport Phi, St Paul r t
1.6180339. Les t -
collégiales sont i J
distribuées sur les cotés n e
S
de ce triangle selon une a
a
progression d’1/3, etc. n
i
n
Toute une cohérence s’établit donc dans le schéma structurel de t
l’implantation des bâtiments religieux. Ce fait est nouveau et crée -
P
une jurisprudence. En effet, les villes antiques possédaient un a
centre religieux autours duquel s’étendait le quadrillage de la cité. u
Les villes chrétiennes distribueront les temples afin que toute la l
cité soit sainte et non plus seulement l’enclos des divinités…Les
habitants viendront s’installer à l’ombre de ces « passages «
temporels, visuels, sonores et intellectuellement justes et
délectables pour former une communauté remplie de fierté et de
joie d’appartenir d’aussi près à la Cité de Dieu.
100
6. L’image
Liège en 1649, gravure à l’eau A Liège on retrouve la transcription du Golgotha Hébreux, décidée
Forte de Mathieu MERIAN
par Notger, dans l’implantation de la cathédrale Notre-Dame et
Saint-Lambert(3), la collégiale Saint-Jean-l’évangéliste(1) et la
collégiale Sainte-Croix(2). La croix du Christ, plantée sur le
monticule du crâne (Golgotha signifie « lieu du crâne ») s’identifie
avec la collégiale Sainte-Croix, placée sur l’éperon du Publémont
(publicus mons). Ce lieu domine la cité tout en restant en son
cœur.L Notre-Dame et Saint-Jean, au pied de la croix finiront de
traceri le calvaire, prodigieuse scène où s’est déroulé notre salut :
è
g
« Voyant
e sa mère et près d’elle le disciple
qu’il aimait, Jésus dit à sa
mère : « Femme, voici ton fils. »
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Jean IXX,26
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102
1 L’égyptologue français Goyon rapporte que le géographe grec Strabon signalait près de Létopolis la présence d’un grand observatoire appelé
Kerkasore, dont parle Hérodote, qui prétend qu’Eudoxe et Platon y firent à plusieurs reprise des observations
104
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Goslar, dessin en plan avec la croix des églises : O. La Markkirche (Sts-Côme Utrecht, dessin en plan avec la croix des églises : O. Dôme au centre
et Damien) au centre ; A. Couvent de Sts-Simon et Judas ; D. Frankenberg ; de la croix ; X. St-Sauveur en position diagonale par rapport au centre ;
B. St-Georges ; C. St Pierre A. St-Paul ; B. St-Jean ; C. St Pierre ; D. St-Marien
Paul I. Cor.III, 16
(…) On me fit voir ensuite une grande maquette, dans une vitrine. On
disait que les Américains avaient promis de tout reconstruire à leurs
frais ; une manière de dédommagement. La maquette représentait la
Rimini future. Et les Riminais regardaient. Puis ils disaient : « cela
ressemble à une ville Américaine. Mais qui est-ce qui veut la ville
américaine ? »(…)
Frederico Fellini-1967 in les propos de Fellini,
editions Buchet/Chastel 1980
1 . La photo percée d’épingles, ou entourée de roses fonctionne de la même manière. La lutte opiniâtre qui opposa les iconoclastes, puis ensuite les
musulmans et juifs aux chrétiens vient aussi de là. La représentation de Dieu, son image (icône) devenait un vrai blasphème doublé d’un crime
puisque quiconque la possédait pouvait « agir » sur Lui. Pour les chrétiens, Dieu s’est fait homme, il a donc donné son image aux mondes et par là sa
« substance », c’est le mystère de l’Incarnation. En agissant sur l’homme, on atteint le Dieu Chrétien. Pour les juifs, le don de Dieu fut fait par la
révélation de son Nom à Moïse : YHWH , « Je suis celui qui Suis ». La kabbale est une science du Nom Divin et posséder le Nom permettait de « plier »
les forces qu’il contenait à nos desseins. En agissant sur le Nom, on agissait sur Dieu. C’est la base de la Magie. Celle de nos campagnes employaient
le nom de Jésus…Les Egyptiens employaient des « mots de puissance » dans lesquels se déployait « l’ankh », hiéroglyphe de la Vie. Bref, toutes ces
magies se retrouvaient dans leur but : utiliser les puissances que le Dieu-Vie avait maintenues scellées dans son don aux hommes. Le « témoin » ,
l’homme, le Nom de Dieu, le nom de la Vie serviront d’interface pour « calquer » le modèle Divin aux nécessités quotidiennes, introduire le ciel sur
terre. En chine, le ciel était l’empereur. Son domaine se devait d’être saint, car il garantissait ainsi la sainteté au monde.
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1Les cultures qui associent les deux forces reprennent les mêmes symboles : le serpent à plume Quetzalcoatl des aztèques , la Grande Wouivre celte, représentée par
un serpent aux ailes d’aigle, ou le dragon ailé chinois.
111
1 Satan en hébreux
2 Le choix de l’emplacement du sacré Cœur de Cointe, à l’entrée des eaux de la ville, sur une colline la surplombant garde toute sa justesse.
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B
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1 La mise à sac de l’identité liégeoise ne s’est pas arrêtée avec la destruction de la cathédrale puisque aujourd’hui encore, on rend la place Saint-
g
Lambert soigneusement impraticable aux éventuelles manifestations religieuses et folkloriques. L’hommage que la ville à réservé à notre Grand Saint-
Martyr se résume en un cylindre en aluminium, capote à buse de parking, é dont toute trace du Nom de Saint-Lambert est effacé. Idem pour l’hommage
à Notre-Dame-et-Saint-Lambert : une grosse bouse de dinosaure fossilisée o sur un rond point d’autobus. Imagine-t-on pareil mépris pour Saint-
m
Georges à Mons, dont la ducasse et le doudou vont faire partie du patrimoine
a
mondial de l’humanité ? Ce n’est pas en supprimant nos racines qu’on
nous libère, mais c’est en tout cas le plus sur moyen, et le plus rapide, nde nous faire crever…
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»
113
114
Chapitre 3 : Actualisation
Est-il original ? « S’il inspire, alors oui, il l’est. »
Anonyme du XXIème siècle
Jardiner le monde
1 Car nous sommes tous des jardiniers. N’avons-nous pas été créés dans un jardin d’Eden afin de l’entretenir (Genèse) selon les commandements
d’un Dieu Jardinier (YHWH), planteur d’arbre, et admirateur d’Oliviers sauvages (Jésus). Les autres traditions du monde font également référence au
jardin primordial qui prit la forme d’un enclos sacré pour les japonais, …
115
La peur du futur
La peur du passé
1 Nous pensons au vaste projet Euralille qui confond allègrement problématiques spatiale et localisation, gestes forts et recopiage des lignes de
forces etc. le tout , orchestré par la « Dynamique d’Enfer » consistant en : « l’exacerbation de la complexité même comme seul ciment des forces sinon
centrifuges impliquées dans une entreprise aussi colossale qu’Euralille »(¿ ? ! ) J-P Baîetto, grand prêtre d’Eurallile.
2 Si l’académisme est défini avant tout comme l’art du pouvoir, promu par lui et proposé au peuple comme la référence du bon goût, force est de
constater que l’art dit « contemporain » est une haute forme d’académisme, ainsi que toute création du même nom, puisque c’est un des seuls à
bénéficier des commandes publiques pour « enjoliver » les nouveaux palais politiques….
120
anciens car leur dernier soupir nous racontent encore ce que nous
sommes.
1 Nous parlons bien sur de la mort naturelle, formelle, celle qui passe de la chrysalide au papillon, de l’embryon à l’enfant, du bourgeon à l’arbre, sans
pour autant renier l’ origine et l’identité de ces étapes intermédiaires. Car la vie, comme l’amour est une mort et une naissance perpétuelle. « Si sans
cesse tu ne crées l’amour, sans cesse l’amour meurt » dit un poême africain. Cet amour ne sera pas différent du premier, il sera renouvelé, de
l’intérieur, en gardant le même visage et les même expressions de tendresses afin d’être reconnu... C’est cette pénétrante et ennivrante continuité
dans « l’être ensemble » qui fonde l’amour véritable et qui conduit, avec l’allégresse de la certitude, vers l’immortalité…Et la ville qui acceuille la mort
doit le faire en tant qu’épouse et non en tant que courtisane, car la courtisane est aimée de beaucoup d’hommes mais aucun ne veut vivre avec…La
mort ne nie pas le passé, mais lui donne une signification et une valeur.
122
9. Le formalisme et la symbolique
Créer des livres ouverts, en verre opaque (!), pour stocker des
archives et installer les salles de lecture en cave, n’est pas plus
intéressant, car une bibliothèque n’est pas amenée à être un livre,
Formalisme exploratoire
Marché en Yougoslavie, avant la terrible tempête Les formes doivent nous raconter, et si elles existaient avant que
provoquée par la volonté d’abolir les différences
idéologiques pour vivre en harmonie. Cette idéologie notre cerveau ne les invente, tant mieux, c’est qu’elles ont prouvé
est la seule qui permet le massacre pour le bien leur efficacité. Il serait important de reconsidérer les formes
commun ! Tant que l’homme entier dans sa dignité classiques en les voyant avec un regard neuf, débarrassées des
physique et spirituelle n’est plus l’idéal alors on
cherchera à détruire le spirituel en saoulant le préjugés idéologiques, formalistes ou historicistes, comme si elles
physique de haine, d’orgueil et de plaisir, jusqu’au nous racontaient : la base, la colonne, le chapiteau ; la terre, le
dégout des autres.
corps, la tête, etc.. Mais si je les invente pour la pure beauté
formelle, alors je sacrifie à la mode du temps présent et j’utilise le
territoire humain de la ville comme champ d’expérience ou de
combat idéologique. Combat qui n’a pas le moindre intérêt pour la
plupart des gens.
L’Art et la ville
La question qui se pose est alors celle-ci : Peut-on priver les gens
d’Art, leur interdire de savourer les explorations sublimes
d’espaces et de formes que leur proposent les théories urbaines
les plus futuristes. Ne faut-il pas les inscrire au mieux au creux du
battement du cœur de leur temps ?
126
Nous avons parlé tout à l’heure que la plus haute fonction de l’art
était de traduire sous forme d’idée ce que nous voyons sous forme
de nature (humaine, divine, végétale, animale, minérale,
énergétique, quantique, etc.) selon la sensibilité et le langage de
l’artiste. Or cette nature étant aujourd’hui complètement
artificialisée, le sujet de l’art contemporain devient justement cette
artificialisation. Et l’idée, que l’art nous renvoie, devient notre
propre image dégradée par nos artifices. Il n’y a donc pas d’air
neuf dans ce commentaire de nos mesquineries. C’est bel et bien
de l’eau croupie, la nôtre, que l’on doit boire.
« La fragilité de nos débats peut-elle résister au
réalisme du désespoir », collage de E.Marin-Trottin Si cette boisson est du plus haut intérêt pour connaître dans quel
jeu on joue, son implacable traduction en terme d’espace et de vie
Projet de ville idéale en 1924. risque de faire courir la ville vers la catastrophe, car le modèle qui
sert de support à l’idée est tellement arbitraire qu’il déstabilise la
cohérence du milieu où il s’implante.
Chaque art est soumis à des impératifs que lui ordonne son
support. La peinture à l’huile possède sa technique et ses
obligations, la sculpture aussi, etc. L’Art urbain , s’il existe, se situe
à un autre niveau, car son support, c’est La Vie. Il ne réside pas en
un objet d’Art, mais en une capacité de rendre la Vie « Œuvre
d’Art ». Et à ce niveau, plus question de proposer ces petites
œuvres orgueilleuses très vite démodées, car c’est plus une
logique de qualité de circulation, de structures, de réseaux de
points d’appels, de références, de symboles et de temps, bref une
logique qualitative qui englobe toutes les dimensions temporelles
et spatiales, psychologiques et spirituelles, qu’une logique
128
Garder la possibilité, depuis des places publiques, d’avoir une « fenêtre » ouverte sur des signes distinctifs relatifs à la vie communautaire
est très important pour se situer dans l’espace. Pouvoir jouir pleinement des 4 éléments dans des lieux plus ou moins fermés, où la vie
peut déborder sans artifice et où on peut la recevoir par tout nos sens reste un vrai bonheur. Cela devient une véritable « pile »
énergétique où l’on passe se recharger avant de poursuivre son chemin… (Jardin des charmettes à Lyon Vième).
1Même si ces objets doivent également avoir toute l’humilité et la décence qui conviennent pour être « publics » et donc partagés par la riche,
colorée et majestueuse multitude humaine.
129
L’exemple de Liège
1 Lieu fantastique où cohabitent le perron, symbole des libertés liégeoises, l’hôtel de ville, la place du marché, le palais des princes-évêques et la
cathédrale, identifiant le lieu du martyre du fondateur de la cité…Un vrai cœur de ville. Que le palais devienne le méga-musée permettrait d’utiliser le
bâtiment efficacement. Lui adjoindre une aile moderne flanquée d’une tour marquerait l’identité de la région, etc…Placer le théâtre à la place de la
cité administrative et l’ouvrir sur la Meuse permettrait aussi une facilité d’arrivage des décors et des spectacles sur l’eau. Déménager la cité
administrative au Val Benoît permettrait de la situer à un nœud de circulation intéressant, sans pour autant obliger les gens a faire des km pour
trouver un parking pour un papier, etc.
136
1 La revue A+n°175 s’extasie sur la proposition d’un groupe d’étudiants de Saint Luc Bruxelles visant à privilégier l’arrivée tangentielle à la gare,
respectant ainsi la logique de l’accès principal par la rue des Guillemins. Cette proposition frise le flan mal cuit. Ces justifications en termes d’axes, de
flux, de beauté de la découverte oblique, et de respect du patrimoine (les tours du cadastre sont sauvegardées), bref, ces roupilles de sansonnet ne
nourrissent personne et surtout pas la ville…
139
1Ilest cependant navrant que ce jet de lumière soit pollué par l’ombre arachnéenne du pont haubané de la E25. Ce pont est catastrophique au point
de vue symbolique, humain et environnemental. Rien de comparable avec l’œuvre magnifique du Pont de Fragnée. Les haubans nous font voir le
paysage comme à travers la toile d’une araignée simpliste et rigide, ou d’un pare-brise fêlé. Le gros cure-dent d’une pauvreté navrante ne raconte
rien si ce n’est qu’il devient de plus en plus sale, bref on a l’impression que c’est une maquette conçue virtuellement en 2 dimensions, agrandie à
l’échelle 1/1 sans aucune référence à l’être humain, ni au ressenti des autres sens que ceux de la vue. Sa beauté tient plus de la fascination
mathématique que de la bienveillance. C’est la beauté froide, celle qui s’impose, maîtresse et muette..
140
Le symbole public
1 Le pentagone est universellement connu en magie sous le terme de « pentacles », qui sont des sortes de dessins actifs avec formulations plus ou
moins brèves et agissantes. L’œil dans le triangle du billet vert mondial, le pentagone dans la forme du bâtiment qui gère le monde, etc montre les
implications des sociétés plus ou moins apparentées à la maçonnerie dans la stratégie mondiale américaine…
2 les deux tours reprennent le symbolisme puissant des colonnes du temple de Salomon, Yakin (en lui est la force) et Boaz (il rendra stable). Cette
symbolique se retrouve dans les deux tours des cathédrales, les deux pylônes égyptiens qui encadrent l’entrée du sanctuaire, les deux lions
protecteurs des entrées des temples chinois, les deux colonnes qui soutiennent la Connaissance suprême des tabliers d’Initiations de la Franc-
Maçonnerie…Les deux tours figurent l’entrée et font de la ville de New-York, une cité- sanctuaire, ouverte à la fascination et au sacrifice, dont le dieu
reste encore secret mais qui peut s’imaginer : $.
142
Placer des tourelles aux 4 coins d’une place qui sert de porte
entre un fleuve et un parc ( les terrasses à Liège), répond
également à ce genre de cohérence. Utiliser une hiérarchie socle,
corps, corniche, etc est également bénéfique dans notre
appropriation de l’espace que ces bâtiments composent. Bref,
chaque bâtiment privé doit pouvoir jouer un rôle dans la lecture de
la ville, en s’y disposant comme une note sur une symphonie
inachevée. Les symboles seront de nature «neutre » au point de
vue communautaire mais très porteur au niveau « humain ». A
l’inverse les bâtiments publics devront afficher par une humble
ostentation les symboles de la communauté , à l’échelle de la ville.
De cette manière, même les villes les plus gigantesques et
liquéfiées pourraient retrouver un sens dans les territoires
imaginaires de ses habitants. Réinstaller des symboles visibles des
quartiers, à l’instar des clochers de paroisse, redonner une
visibilité claire aux bâtiments publics et privés, réaffirmer dans le
ciel les points de « passage », religieux ou terrestres, reimprégner
le sol des 4 éléments constitutifs de notre terre intérieure, la terre,
le feu, l’eau et l’air…et proposer des parcours reliant les pôles
des quartiers par des routes symboliques, permettrait de
réintroduire cette indispensable qualité humaine dans le béton gris
des financiers.
143
Conclusion
(…)
L’oiseau monte
Et quitte l’image de l’eau
Le miroir vole.
(…)
E.L.Manner Reflets
147
BIBLIOGRAPHIE
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T A B L E D E S I L L U S T R A T I O N S.
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« L’architecture et le temps », Editions de l’A.E.R.A., Toulouse, juillet 2000, page 194.
Bas gauche : Echelle céleste, d’après Raymond Lulle, De nova Logica, 1512, in «
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Page 8: Publicité pour un hôtel de luxe sur les bords de la Mer Rouge
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Page 11 : Chimpanzé de Rinaldo D.D’AMI, in «la vie privée des animaux : les animaux d’Afrique »,
Editions Hachette, Torino,1970, page 31.
152
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des champs», Editions Hachette, Torino,1968, page 57.
Page 13 : Oison sauvage de Rinaldo D.D’AMI, in «la vie privée des animaux : les animaux de la
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Page 14 : Poules qui picorent de Rinaldo D.D’AMI, in «la vie privée des animaux : les animaux de la
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The World of Plants », Editions Gallimard, Paris, 1992, page 45.
Page 16 : Pesse d’eau in « L’encyclopédie visuelle bilingue : Toutes les plantes The World of
Plants », Editions Gallimard, Paris, 1992, page 29.
Page 17 : Illustration de Pierre Couronne in « Bébés animaux en vadrouille », textes de Marie Duval,
Editions Hemma, Chevron, page 32.
Page 14 : Corbeau et fillette de Rinaldo D.D’AMI, in «la vie privée des animaux : les animaux de la
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Page 20 : Damas (B.A.V., cod. Urb.Lat. 277, cosmographie de Ptolémée, XVème siècle, c.132r) in
IDONI Enrico : « La ville européenne, formation et signification du quatrième au onzième
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bois et des prairies», Editions Hachette, Torino,1968, page 15.
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le miroir céleste », éditions du Seuil, Pays-Bas, 1974, page108.
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plantes The World of Plants », Editions Gallimard, Paris, 1992, page 43.
153
Page 29 : Grand triangle du plateau de Nazca, au Pérou, long de 800 m, photo de Marilyn Bridges,
in « Les lieux énygmatiques », collection les mystères de l’inconnu, par les rédacteurs des
Editions Time-Life, Amsterdam, 1998, page 129.
Cité de Pagan en birmanie fondée en 849. Robert Harding Picture Library, in « Le grand
Livre des Lieux Sacrés du monde » de James HARPUR, Editions France Loisirs, Paris, mai
1996, page 121.
Page 32 : Zodiaque tiré d’un traité d’astrologie arabe du XVème siècle in FONTANA David, « Le
langage secret des symboles, leur histoire, leur interprétation », Editions France loisirs,
Paris, septembre 1994, page156.
Page 33 : L’Yggdrasil est l’arbre sacré des scandinave. C’est un frêne. Illustration tirée
de « Mystères des signes et symboles, reconnaître et décoder leur langage secret »,
Sélection du Reader’s Digest, Zurich, 1997, page 45.
Page 36 : Poule de Rinaldo D.D’AMI, in «la vie privée des animaux : les animaux de la ferme et des
champs», Editions Hachette, Torino,1968, page 45.
Page 37 : Agneau de Rinaldo D.D’AMI, in «la vie privée des animaux : les animaux des bois et des
prairies», Editions Hachette, Torino,1968, page 46.
154
Page 38 : Mandala du Vastu-Purusha, représentant l’esprit de la terre. Il est fixé au sol par 45
divinités qui possèdent des attribus précis, générant globalement un rapport harmonieux
de simultanéité entre les forces de la nature in « VASTU, le Yoga de l’habitat », HACH
Géréon , Editions Guy Trédaniel, Clamecy, octobre 2000, page 24.
Page 39 : Tigre blanc et Dragon d’Azur in FABRE Jean-Charles, « Maison entre Terre et Ciel, vie,
forme et énergie », Editions Arista, 1987, page 156.
Page 43 : Les chemins du prana, dans l’atmosphère humaine, in « VASTU, le Yoga de l’habitat »,
HACH Géréon , Editions Guy Trédaniel, Clamecy, octobre 2000, page 39.
Page 45 : Splendide et émouvante danseuse indienne, parée des précieux atours de princesse,
dansant pour exprimer les mystères de notre filiation divine in « VASTU, le Yoga de
l’habitat », HACH Géréon , Editions Guy Trédaniel, Clamecy, octobre 2000, page 20.
Page 48 : Hetraie
Page 50 : Architecture d’Internet (BELL-LABS) in Science & Vie n°1014 de mars 2002, page 139.
Page 54 : Détail d’un dessin de la vile de Tenochtitlàn au début du XVIème siécle d’après la
maquette et le tableau du Musée National d’anthropologie de Mexico in « Grandes
Civilisations Disparues », Selection du Reader’s Digest, Barcelone 1991, page 162-163.
Plan de la ville de mexico (détail) in MISSI « Mexico, la plus grande ville du monde et
l’explosion des mégapoles », mensuel n° 467, novembre 1984, page 282.
Page 56 : Jérusalem, cœur spirituel du monde et carrefour géographique des 3 continents, ici
stylisés en pétales d’une fleur sacrée (gravure allemande du XVIème siècle) in «HARPUR
James, « Le Grand Livre des Lieux Sacrés du Monde », Editions France Loisirs, Paris, mai
1996, page 42.
Page 58 : plan de Séville et plan de Tolède (dressé par le Greco au XVIème siècle) in GUIDONI
Enrico : « La ville européenne, formation et signification du quatrième au onzième siècle »,
Pierre Mardaga Editeur, Liège, 1981, page69 et 77.
Page 59 : Plan de la ville de Palerme en 1777 in GUIDONI Enrico : « La ville européenne, formation
et signification du quatrième au onzième siècle », Pierre Mardaga Editeur, Liège, 1981,
page 84.
Page 63 : Lame XXI du tarot : « Le monde » Tarot italien du début du XIXéme siècle, British
muséum, Londres in FONTANA David, « Le langage secret des symboles, leur histoire, leur
interprétation », Editions France loisirs, Paris, septembre 1994, page179.
Page 65 : Villes et références territoriales dans les représentations des Gromatici (B.A.V., cod. Pal.
Lat. 1564, c.88r,c.88v) in GUIDONI Enrico : « La ville européenne, formation et
signification du quatrième au onzième siècle », Pierre Mardaga Editeur, Liège, 1981, page
27 et 137.
Page 66 : Plan d’un Tata chez les Bétammaribé (Nord-Bénin) issu d’un article de Niels Antoine et
Sophie Dawance in revue « Art&FACT l’art et le Corps » n° 16/1997, revue des historiens
de l’art, des archéologues, des musicologues et des orientalistes de l’Université de Liège,
page 125.
Tracé directeur d’un village Dogon in FABRE Jean-Charles, « Maison entre Terre et Ciel,
vie, forme et énergie », Editions Arista, 1987, page 153.
Page 69 : The dragon and the tiger : ideal and real landscape tiré du livre de S.Skinner Chinese
Geomancy cité par MERZ Blanche in« L’Ame du Lieu, Son interaction dynamique sur nos
quatre corps », Georg éditeur s.a., Genève, mars 1988, page 57.
Remparts, portes, croix des rues et territoire dans les schématisations des Gromatici
(B.A.V., Cod. Pal. Lat. 1564, c.24r) in GUIDONI Enrico : « La ville européenne, formation et
signification du quatrième au onzième siècle », Pierre Mardaga Editeur, Liège, 1981, page
138.
Page 70 : Plan topographique de la région de Mexico in MISSI « Mexico, la plus grande ville du
monde et l’explosion des mégapoles », mensuel n° 467, novembre 1984, page 280.
Page 74 : Plan de la ville de Danxing de Sui, dessiné sur une planche de Bois in MERZ
Blanche in« L’Ame du Lieu, Son interaction dynamique sur nos quatre corps », Georg
éditeur s.a., Genève, mars 1988, page 38.
Page 75 : Des moines solitaires qui ont fait vœu de silence méditent près des sources du Gange,
photo publiée dans « OKAPI, Dossier INDE » n°370, avril 1987, page 3.
A Hardwar, le 14 avril 1986, sept millions de pèlerins hindous se sont baignés, le même
jour, dans le Gange, photo publiée dans « OKAPI, Dossier INDE » n°370, avril 1987,
page13.
157
Page 77 : Les 4 éléments, document Giraudon in Revue science & vie n°1005, Juin 2001, page
174.
Page 78 : Les cinq éléments du Yi-King, in « Les Grands Maîtres de la spiritualité » de Jacques
Brosse, Collection la mémoire de l’humanité, Editions France loisirs, Paris, 1999, page 23.
Page 79 : Pentagramme des cycles de création et des cycles de destruction des éléments selon le
feng-Shui .
Page 80 : L’homme de l’Ayurveda, combinant en lui les énergies des 5 éléments en 3 doshas ou
points de jaillissements ou point de Vie in « VASTU, le Yoga de l’habitat », HACH Géréon ,
Editions Guy Trédaniel, Clamecy, octobre 2000, page34.
Page 84 : Les 10 premières lettres de l’alphabet carré hébreux, celles qui furent gravées par le
Saint doigt de Dieu sur les tables de la loi du très humble Moïse dans l’éclatante
théophanie des montagnes du Sinaï.
Page 85 : Plan de la ville de Milet, conçu par l’étonnant homme que fut Hippodamos.
Page 86 : Figure illustrant les relations entre macrocosme et microcosme. La figure répartit
l’univers en intervalles musicaux sur le grand monocorde qui relie le ciel et la terre. Page
de titre et Musique du monde, Utriusque cosmi…Historia, par Robert FLUDD, 1617, in
158
Warren KENTON,« Astrologie, le miroir céleste », éditions du Seuil, Pays-Bas, 1974, page
122.
Page 88 : Représentation des 4 évangélistes (Matthieu, Marc, Luc et Jean) sous les formes
respectives d’un homme-ange, d’un lion, d’un bœuf et d’un aigle. On retrouve ces 4
vivants dans les visions de l’Apocalypse de saint Jean et dans les visions
d’Ezechiel…Manuscrit du VIIIème siècle, cathédrale de Trèves, Allemagne/Archives E.T in
FONTANA David, « Le langage secret des symboles, leur histoire, leur interprétation »,
Editions France loisirs, Paris, septembre 1994, page 41.
Page 91 : Dessin sur planche de bois, in MERZ Blanche : « L’Ame du Lieu, Son interaction
dynamique sur nos quatre corps », Georg éditeur s.a., Genève, mars 1988, page 38.
Page 94 : Fond du plan de Liège au XIe et XIIe siècles, in « Liège, histoire d’une Eglise, tome 5 » de
Marylène LAFFINEUR-CREPIN, Editions du Signe, Strasbourg, 1991, page 12.
Page 96 : Magnifique visage d’une humble princesse marocaine (haut Atlas) photo Joffre explorer
in « Péninsule Ibérique Maghreb », collection Des Pays et Des Hommes, LAROUSSE-
Selection du Reader’s Digest, Espagne, 1989, page 21.
159
Page 97 : Carte symbolique de l’univers tirée d’un traité islamique du XVIéme siècle intitulé La fine
fleur des Histoires, Logman, 1583, Musée d’art Turc et islamique, Istanbul/Archives E.T in
FONTANA David, « Le langage secret des symboles, leur histoire, leur interprétation »,
Editions France loisirs, Paris, septembre 1994, page 53.
Diagramme sacré des hindouistes, le yantra est employé pour faciliter la méditation. Les
formes géométriques concentrent l’attention de l’esprit et permettent d’accéder à la
perception d’une réalité ultime, ici un SHRI Yantra du Népal, vers 1700 in « Mystères des
signes et symboles, reconnaître et décoder leur langage secret », Sélection du Reader’s
Digest, Zurich, 1997, page 104.
Page 98 : L’église sainte-Croix, le 30 juin 1834, dessin anonyme au crayon et lavis d’encre de
Chine.
Plan de la collégiale Saint-jean de M. Botty tirée de « Liège, histoire d’une Eglise, tome
5 » de Marylène LAFFINEUR-CREPIN, Editions du Signe, Strasbourg, 1991, page 27.
Page 99 : Fond de plan de Liège au XIe et XIIe siècles, in « Liège, histoire d’une Eglise, tome 5 » de
Marylène LAFFINEUR-CREPIN, Editions du Signe, Strasbourg, 1991, page 12.
Page 100 : Bristol, représentation de la ville en 1479 in GUIDONI Enrico : « La ville européenne,
formation et signification du quatrième au onzième siècle », Pierre Mardaga Editeur, Liège,
1981, page 163.
Page 102 : Delta du nil , planche tirée de « Pamphlet of Extracts from the 13th Volume of the
astronomical Observations Made at the royal Observatory , Edinburgh », Neill & co.,
1872, Edimbourg.
Page 103 : Planche de la Région de Menphis tirée de « Le mystère d’Orion », Robert BAUVAL et
Adrian GILBERT, Editions Pygmalion/Gérard Watelet à Paris, 1994, page 235.
Page 104 : Représentation schématique d ‘un plan de ville cruciforme (B.A.V., Cod. Vat. Gr. 1605)
in GUIDONI Enrico : « La ville européenne, formation et signification du quatrième au
onzième siècle », Pierre Mardaga Editeur, Liège, 1981, page 133.
Page 105 : Reims , dessin en plan avec « croix des églises » et estampe du XVIéme siècle, in in
GUIDONI Enrico : « La ville européenne, formation et signification du quatrième au
onzième siècle », Pierre Mardaga Editeur, Liège, 1981, page 112.
Page 106 : Ville de Goslar et Utrecht in GUIDONI Enrico : « La ville européenne, formation et
signification du quatrième au onzième siècle », Pierre Mardaga Editeur, Liège, 1981,
page 115.
Page 107 : urbanisation Banlieue de Tokyo in « GA JAPAN Environmental design », n°5, A.D.A Edita
Tokyo, Automne 1993, page 42.
Page 108 : Rue Piréos à Athènes, qui relie Le Pirée à l’Acropole, photo de Richard scoffier in
SCOFFIER Richard, « Les villes de la Puissance », Editions Jean-Michel Place/Architecture,
1998.
Page 114 : Buse variable sur une charrue, dessin de Rinaldo D.D’AMI, in « La vie privée des
animaux : les animaux de la ferme et des champs», Editions Hachette, Torino,1968,
page 27.
Page 115 : Gravure d’un jardin, Piper Stones, Co. Wicklow/images in « La Magie », petite
bibliothèque des symboles », Editions du chêne, Hong-Kong, septembre 1995, page 18.
161
Page 119 : Illustration d’un projet visant à « restaurer » Athènes par l’architecte Michel Bourdeau in
SCOFFIER Richard, « Les villes de la Puissance », Editions Jean-Michel Place/Architecture,
1998.
Page 120 : Photo d’un jardin créé par Lorenz von Ehren in « Anamorphose », bi-annuel Page-
Payasage n°7, 1998/1999, France, septembre 1998, page 131.
Page 123 : Banque du crédit Lyonnais à Lyon par l’architecte nombreuses fois primé : Christian de
Portzamparc.
Page 128 : Aménagement du Jardin des Charmettes à Lyon VIéme (Rhones) par IN SITU
Paysagistes en 1998, photo de Eric Saillet in « Anamorphose », bi-annuel Page-
Payasage n°7, 1998/1999, France, septembre 1998, page 149.
Page 129 : Ane de de Rinaldo D.D’AMI, in « La vie privée des animaux : les animaux de la ferme et
des champs», Editions Hachette, Torino,1968, page 43.
Page 130 : Pigeons de Rinaldo D.D’AMI, in « La vie privée des animaux : les animaux de la ferme et
des champs», Editions Hachette, Torino,1968, page 51.
Page 131 : Splendide Tour du Caucase (Capra ibex cylindrrcornis), dessin de Paul Barruel in
« Mammifères d’Europe », Tome II, Editions Artis, Bruxelles1972, page 81.
Page 137 : Schéma directeur des Guillemins, logement Ville de Liège, AGUA Louvain-la-Neuve,
Photo de la maquette de la nouvelle gare des Guillemins, février 2000, Euro Liège TGV
in « A+ Gares », n° 175, avril-mai 2002
Page 138 : Santiago Calatrava, projet d’aménagement de la gare des guillemins in « A+ Gares »,
n° 175, avril-mai 2002.
162
Page 139 : Photos de Xavier Delaval, descente de la E-25 et rue Louvrex à Liège.
Page 141 : Loups de Rinaldo D.D’AMI, in «la vie privée des animaux : les animaux des bois et des
prairies», Editions Hachette, Torino,1968, page 47.
Page 145 : Homme humain Indou, lors d’un pèlerinage à ALLAHABAD, la ville Sainte au confluent du
Gange et de la Yamuna, in « OKAPI, Dossier INDE » n°370, avril 1987.
Page 147 : Dessin à l’encre, au crayon et tipp-ex ( 70cmx50cm) de Xavier Delaval (sept.1999)
163
Introduction ............................................................................................................................... 7
Le golem réinventé ....................................................................................................................... 8
Les monarques absolus ................................................................................................................. 8
Les proies sacrificielles ............................................................................................................... 11
Le chaos adultère ........................................................................................................................ 12
Les sentiers stériles ..................................................................................................................... 13
Le sens interdit ............................................................................................................................ 14
Sous l’écorce, la moelle .............................................................................................................. 15
Une géographie sacrée ................................................................................................................ 16
Une clé mystique ........................................................................................................................ 17
Le bonheur, relique de l’obscurantisme ? ................................................................................... 19
Nous autres, humains… .............................................................................................................. 19
Quelque chose d’insaisissable… ................................................................................................. 20
Un collage multicolore ................................................................................................................ 21
L’église productiviste de la fin des jours ................................................................................... 22
Sens et cohérences ...................................................................................................................... 23
Contenu du travail ....................................................................................................................... 25
Plan du travail ............................................................................................................................. 26
Chapitre 1 : Identité ................................................................................................................ 28
Introduction................................................................................................................................. 28
Aujourd’hui… ............................................................................................................................. 31
1. Images et symboles .............................................................................................................................. 33
a) Un besoin fondamental ? ............................................................................................................ 33
b) Vocabulaire ................................................................................................................................. 35
Entre les ailes de la poule féconde .............................................................................................. 35
Le bestiaire de l’alphabet intérieur.............................................................................................. 37
c) Science et conscience .................................................................................................................. 40
De l’autre coté de l’erreur… ....................................................................................................... 40
L’épreuve des preuves ................................................................................................................ 42
Le trèfle stratégique .................................................................................................................... 43
L’idée de l’esprit ......................................................................................................................... 44
d) Sacré et profane .......................................................................................................................... 46
L’astronome et le fleuriste .......................................................................................................... 46
Le sacré et le profane .................................................................................................................. 47
164