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GÉLASE OU RUFIN : UN FAIT NOUVEAU.

SUR DES FRAGMENTS OUBLIÉS DE GÉLASE DE


CÉSARÉE (CPG, N° 3521)
Author(s): Jacques Schamp
Source: Byzantion , 1987, Vol. 57, No. 2 (1987), pp. 360-390
Published by: Peeters Publishers

Stable URL: https://www.jstor.org/stable/44171011

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GÉLASE OU RUFIN : UN FAIT NOUVEAU.
SUR DES FRAGMENTS OUBLIÉS
DE GÉLASE DE CESAREE ( CPG , N° 3521)

Il peut sembler inutile de traiter à nouveau une quaestio vexata. La


seule justification est qu'elle a fait couler des encres de qualité très
inégale. Aussi un bref rappel suffira-t-il ('). Dans les deux livres qu'il
a joints à sa traduction de l' Histoire ecclésiastique d'Eusèbe de Cesaree
{CPG, n° 3495), Rufin s'est-il contenté d'offrir une traduction ou une
adaptation libre du récit semblable de Gélase de Cesaree {CPG,
n° 3521), ou, comme on l'a soutenu, fut-ce, au contraire, Gélase qui
joua les plagiaires vis-à-vis du moine italien ?
Voici quelque trente ans, E. Honigmann écrivait (2) : «Il y a des
questions scientifiques que les recherches des savants modernes ont
tellement compliquées et embrouillées qu'on croirait qu'elles ne
puissent jamais être résolues.» Même si, comme le soulignait
H. Grégoire (3), E. Honigmann a pu faire intervenir dans le débat des
documents jamais cités à ce propos avant lui, force est de convenir
pourtant que nombre d'éléments de classification lui ont échappé. Or,
on le sait depuis longtemps, le contenu de l'ouvrage ne se peut
reconstituer, tantôt pour la lettre, tantôt pour le fond, qu'à partir des
travaux postérieurs qui l'ont pillé. Il fallait donc battre le rappel des
historiens, chronographes ou hagiographes de tout poil. Depuis E.
Honigmann, les tentatives d'approche n'ont pas manqué. Sans faire

( 1 ) J'ai donné une première esquisse de la démonstration qui va suivre dans ma


thèse de doctorat : Phoîios historien des lettres. La «Bibliothèque» et ses notices
biographiques , 2 volumes, Liège, 1984.
(2) E. Honigmann, Gélase de Cesaree et Rufin d'Aquilée , dans Bulletin de
l'Académie Royale de Belgique , 40 (1954), p. 122. La n. 1 (continuée à la p. 123)
contient une riche bibliographie de la question.
(3) H. GREGOIRE, helase ou Kujin f Un Jait nouveau dans La Nouvelle Liio , :>
(1953), pp. 472-473.

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GÉLASE OU RUFIN 36 1

état de présupposés quelconques, Fr. Win


plutôt presque tous les témoignages co
Gélase. Tout n'était pas dit pour la cause
même savant proposa le plan d'une éd
Cesaree. L'objectif de l'article qu'on va li
lacune réelle, mais de présenter un docume
n'ont pas été exploitées.
J'avoue ma surprise lorsque, récemmen
sous la plume d'un savant averti, P. Nau
sources, on peut se faire une idée assez p
voit notamment qu'il manifestait une gran
et qu'il n'hésitait pas, pour protéger sa mém
règne de son successeur le concile de Ty
fut exilé par ordre impérial. L'ouvrage
Théodose I.» À vrai dire, F. Scheidweiler
d'après notre Gélase, la mort d'Arius ava
Sans nul doute, c'était un moyen d
Constantin de sa tardive conversion à l'ar
de la littérature topique suscite maintes
mann (8), il serait possible de retrouver
longues citations littérales du texte
Constantin I à Valens. En revanche, d'apr
Gélase irait jusqu'à la mort de Théodose
395. De façon générale, on observe aussi
s'attachent de près au témoignage de Ph

(4) F. Winkelmann, Untersuchungen zur Kirch


Kaisareia, dans Sitzungsberichte der Deutschen A
Berlin , 3 (1965), pp. 5-108. Cette étude est comp
der Kirchengeschichte des Gelasios von Kaisareia ,
Dölger zum 75. Geburtstag = Byzantinische For
surtout pp. 348-356.
(5) Zu einer Edition der Fragmente der Kirche
Kaisareia , dans Byzantinoslavica , 34 (1973), pp
(6) P. Nautin, art. Gélase (6) évêque de Cesaree
d'Histoire et de Géographie ecclésiastiques , 20 (1
(7) F. Scheidweiler, I Abteilung. Die Kirche
Kaisareia , dans Byzantinische Zeitschrift , 46 (1
(8) F. Winkelmann, Zu einer Edition ..., p. 193
(9) A. Glas, Die Kirchengeschichte des Gelasios
die beide letzten Bücher der Kirchengeschichte R

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362 J. SCHAMP

Sur ce point, il n'y a guère à


Fr. Winkelmann ("). On doit p
réussi à faire ressortir l'inté
Bibliothèque de Photios. C'es
que l'on découvrira ci-après.
Photios eut l'occasion d'ét
entourèrent le concile de Nicée en 325. Il nous donne à lire au codex
1 5 la synopse d'un document qu'il présente comme des actes conci-
liaires (npaxnxôv). La teneur de la description prouve que l'œuvre
en cause ne répondait pas au titre (12) :
1 . Lu les Actes du premier concile en trois tomes.
2. Le livre portait le nom de Gélase dans l'intitulé.
3. mais il n'est pas davantage un procès-verbal qu'un historique.
4. Il est simple et bas dans le style ;
5. par ailleurs, c'est dans le détail qu'il raconte les faits du concile.

Dans un autre canton de la Bibliothèque {cod. 88) (13) se lit un


compte rendu sensiblement plus détaillé d'un, ou plutôt, de deux
ouvrages analogues :
I 1 . Lu un livre qui a, en gros, la forme d'un récit historique, les Actes
du concile de Nicée.
2. Le livre est en trois tomes. (...).
3. En effet, dans l'intitulé n'est pas indiqué le nom de l'écrivain.
II 1. (I4) Dans un autre (livre), qui offrait les mêmes données, cepen-
dant, c'est à Gélase de Césarée en Palestine que j'ai trouvé
attribué le livre.

(10) E. Honigmann, o.L, pp. 129-132.


(11) F. Winkelmann, Untersuchungen pp. 10-11.
(12) I, p. 12, 11. 23-27 Henry : 'Aveyvwatìr; npaxnxôv rijç jipwTrjç avvóòov év
xpiai TÓfioiç. reAaaíov ôè ëçepe xò ßtßMov émypaq>řiv, ov fiãÁÀov vnápxwv
npaxrixòv ij íoToptxóv. EvTsÀrjç ôè xai xaneivòç tťjv qjpámv, TīĀņv ye ÀeTtxo/iepwç
ôiéÇeim xà év crvvóôw.
(13) II, p. 12, 11. 30-32 et p. 13, 11. 30-31 : Aveyvwadrj ßißXiov, wç ev toxoptaç
TÍmto, xà xará ti] v év Nixaíç, crúvoôov npa/ßevra • rójuoi ôè xò ßißAiov xpeîç (...)
Ov yàp èneyêypanxo avTw r¡ xÂijmç xov ypáipavxoç. C'est dans l'intervalle que se
trouvent les fragments de Gélase de Césarée oubliés (II, p. 12, 1. 33-p. 13, 1. 23)
qui font l'objet du présent article.
(14) II, p. 13, 11. 31-35 : Ev ãÃÂoj fiévxoi ëxovxi xà avxá, feXaaiov xov
èniaxÓTiov Kaiffapeíaç rtjç îlaÀaicnivrjç evpov xò ßißÄiov émypaqpófievov. ' H ôè
tppámç się xò xaneivòv xai xvôaíov xov Àóyov Àíav xa.T£vr¡veynévt¡.

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GÉLASE OU RUFIN 363

2. Mais le style s'y laisse trop empo


relâchement.

Dans II 2, il faut évidemment entendre


être en effet de la plume de Gélase de
Entre les deux descriptions, il est aisé
suivantes :

cod. 15 cod. 88

1 I 1 ou II 1
2 II 1
3 I 1 ou II 1
4 II 2

On le voit, tout p
cod. 15 avec au moins II du cod. 88.
Que l'auteur du second livre ait été celui que l'histoire littéraire a
enregistré sous le nom de Gélase de Cyzique n'est pas douteux : il y
a eu erreur d'attribution, délibérée ou non. Photios a, d'ailleurs, pris
soin de recueillir les informations que donnait l'écrivain sur sa carrière.
Tirées de son Histoire ecclésiastique, plus communément désignée
sous le titre de Syntagma, elles n'apportent rien de neuf et, pour ces
raisons, n'intéressent que le spécialiste de la Bibliothèque ( ).
L'identification de I pose un problème plus sérieux. R. Henry
croyait que I et II étaient identiques. C'est dans ce sens qu'il a traduit
II 1 , où il est question du Syntagma de Gélase de Cyzique ( 16) : «Mais,
dans un autre manuscrit qui offre le même texte (...)». Les deux
ouvrages étaient, en fait, fondamentalement différents, comme on le
lira dans la suite.
Le cod. 88 renferme une double analyse de livre. Elle amène
Photios à s'interroger sur l'identité des deux écrivains répondant au
nom de Gélase (I7) :

(15) J'ai traité de ce problème dans mon Photios historien ..., pp. 347-349.
(16) II, p. 13.
(17) II, p. 13, 1. 35-p. 14, 1. 1 : Tiç nore ôé éoriv ó reXàûioç otroç , ovx ë%w
oaęwę èxjuadeîv. Mè%pi yàp vvv rpiwv, jtpóaeoriv eixäaai, reÀaaíwv xaì êma-
xójtcov Kaiaapeíaç rfjç xará IîaÀaiorivrjç ßißAioig évervxo/iev, t) jrávrwç ye ôvo.
Al ôè ßißAoi áíç êvervxofiev, f¡ juév éori xará 'Avo/íoíwv avvrerayjuevrj, ai ôè ãkXai
ôvo éxxÀrjcnaorixàç ávaypáçpovoi, év juía fjç vvv wç èv xeyaÀaíw ejīeļuvrjadrjļuev.

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364 J. SCHAMP

Qui est enfin ce Gélase ? Je n


clairement. Jusqu'à présent en e
Gélase, également évéques d
trouvés, ou, en tout cas, deux
avons rencontrés, l'un a été c
décrivent les actes de l'Église.
avec toute la brièveté possible

Ces lignes font suite à celles qu


À sa question, Photios a déjà
de ces Gélase n'est autre que
«deux du moins», elle est ins
pouvoir décider si le rédacteu
à qui il doit d'avoir pu lire le
sans solution. À quoi bon alor
sensu, la locution «nous avon
moment où il rédigeait les co
ment le traité en cause, no
Pourtant, on peut être sûr qu'i
bien.
Au codex 89, qui traite de I, le recenseur donne une brève analyse
de style du Contre les Anoméens. Il suffit de le comparer à celle du cod.
102, pour s'apercevoir que celle du cod. 89 prélude à l'autre :

cod. 89 (18) cod. 102 (")


Il a le style mesuré et vigoureux
use de vocables d'un atticisme excel-
lent ; il a des axiomes parfaitement
exacts et, même dans les démonstra-
tions, il n'est pas dépourvu de res-
Mais ce Gélase, tant par le style que sources, et, en tout point, il est bon
par l'érudition et la méthode dialec- écrivain, excepté qu'il a recouru à
tique dont il a abusé Qe ne sais satiété et de façon juvénile, comme

(18) II, p. 15, 11. 3-7 : AAA ' êxeîvôç ye ó KvpMoç rfj ępaaei xai noÀvnadiç.
xai raïç Àoyixaîç ècpóòoiç, aïç ovx oïô ' otiwç eiixeîv xai áneipoxáÀwç xare%pr¡-
oaw, napà noAv rovrovç tt¡v èv roîç Aóyoiç ¿Aárrova rtĄiv ênèxeiv áneÀavvei.
(19) II, p. 70, 11. 14-21 : "Eon òè ri] v ępaoiv ánépirróç re xai avvrovoç, xai
£¿;í¡ttix icrfiévaiç AéÇeffi xexpytiévoç, xal áÇiw/uacnv ántixpificúfiêvoç, xai ovôè t óiç
émxeipwaoiv ãnopoç, xai návta xaÀòç ei nr¡ ön xaraxópwç xai /isipaxiwôwç, wç
ãpn napaxvjiTLúv siç tovç ôiaXexnxovç Âóyovç, roîç r fjç Àoyixrjç té/vt/ç xai
xavóai xai air aïç áneypr'oaro Àé&m (...).

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GÉLASE OU RUFIN 365

comment dire) jusqu'au mauvais s'il venait


goût, il les (sc. I et II) distance de principes d
beaucoup dans ses œuvres, au point président
de leur faire occuper un rang infé- son vocab
rieur

La critique du cod. 89, qui sert de point de comparaison pour


distinguer les trois Gélase, est un abrégé de celle du cod. 102. En effet,
précédemment, Photios avait écrit, pour I d'abord, pour I et II
ensuite (20) :

(I) Il est évident, par ailleurs, que cet auteur était plus ancien que le
susdit (se. Gélase de Cyzique), si du moins ce fut sous Cyrille de
Jérusalem qu'il fut au sommet de sa carrière.
Mais ce Gélase se distingue de lui aussi par le style qu'il a plus porté
à l'éloquence.
(I-II) Chacun d'eux cependant est de beaucoup inférieur à celui qui a
composé l'écrit Contre les Anoméens.

En somme, si l'on s'en réfère à l'ordre décroissant des mérites


stylistiques tel qu'il a été établi par Photios, on devrait classer les trois
textes dans l'ordre suivant :

1 . Gélase de Cesaree, Contre les Anoméens


2. Gélase de Césarée, Histoire ecclésiastique (= I)
3. Gélase de Cyzique, Syntagma (= II)
Les similitudes entre I et II ne tiennent ni au style ni au mode de
rédaction, mais à la matière elle-même.
À présent, il convient de cerner d'un peu plus près la physionomie
de II, tel que l'a lu Photios. On le sait, Gélase de Cyzique ne
s'exprimait pas toujours avec clarté sur la provenance de certains
emprunts. On lit dans le cod. 88 (21) :
Il (se. Gélase de Cyzique) fait encore mention de citations d'un certain
Gélase qu'il appelle Gélase en même temps que Rufin.

(20) II, p. 15, 11. 39-42 : AfjAov ô wç ápxaiórepoç rjv ovroç rov npoeiprjßevov,
e'í ye xarà KvpiÀÀov tjxfiaae ròv ' Ie/jocroÂv/uwv. 'AAA ' ovroç fièv ó reAámoç
éxeívov xaì rfj <ppáaei ènl to Aoyiwrepov óiaęepei. ' Exárepoç fiévroi avrwv noAv
rov xará 'Avo/toíwv crvyyeypacpóroç évôeéorepoç vnápxei.
(21) cod. 88, II, p. 14, 11. 22-24: Mvr¡(iovevei ò' oíroç xaì prjrwv tlvwv
TsÀaffíov rivóç, reÀámov avròv xaì ' Povqpïvov a¡ua xaAwv.

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366 J. SCHAMP

L'embarras du lecteur se conç


rains de Constantin, Maxen
effet comme référence un pa
dans la mesure où il est en concordance avec les données d'Eusèbe de
Cesaree. Or, les phrases qui suivent ne se lisent nulle part dans la suite
latine de l'Histoire ecclésiastique de Rufin (22). Plus loin, lorsqu'il
décrit les débuts politiques de Licinius, investi co-empereur sous la
direction de Constantin, après ses noces avec Constantia, sœur du
premier Auguste, Gélase a pris soin de ne rien omettre de l'action
favorable aux chrétiens qu'il mena contre Maximin (23). La narration
a trouvé place dans l'ouvrage, après un intitulé de chapitre ainsi
rédigé (24) :
Sur Licinius envoyé par le pieux Constantin pour affronter le tyran
d'Orient. En vérité, Rufin, c'est-à-dire Gélase, présente les faits de la
façon suivante. (...)

En fait, pour les événements en cause, Rufin n'aurait pu donner des


renseignements à Gélase de Cyzique : la suite qu'il a jointe en deux
livres à Y Histoire ecclésiastique d'Eusèbe s'ouvre avec le synode de
Nicée.
Il est sûr que l'historien de Cyzique n'avait rien d'un expert dans
le maniement des documents. Ainsi, il reconnaît avoir puisé (25)
chez un certain prêtre Jean, un auteur ancien très versé dans l'Écriture,
dans des quaternions fort anciens (...) ainsi que dans différents autres
historiens, Eusèbe Pamphile, évêque de Cesaree, et Rufin, prêtre de
Rome, qui prirent aussi part à ce saint concile (...)

(22) Gélase, H.E., I, 21, p. 7, 11. 15-18, avec la note de G. Loeschcke-


M. Heinemann, Gelasius Kirchengeschichte, Leipzig, 1918, GCS 28, ad l.
(23) H.E. , I, 8, 1-2, p. 13, 11. 5-19. Les faits datent de 313. Voir E. Stein,
Histoire du Bas-Empire, I, 1, s.l. [Bruges], 1959, pp. 92-93.
(24) H.E., p. 13, 11. 3-4: 77 spi Aixivvíov jie/ijto/iévov rtapà rov evaeßovq
Kwvoravrívov xarà rov èn ' ávaroÀijç rvpáwov et 8, 1 , 1. 5 : " O ye fir/v ' Povcplvoç
tjyovv reÃáaioç ravra éòe Àéyei.
(25) H.E., Pr., 21-22, p. 5, 11. 20-25 : napa (...) 'Iwawfl ¡isv rm itpeaßvrepw
ávòpi naÀaiw, äyav ypaęixw, êv rerpaôíoiç naÀaioîç Âíav (...) xal ¿<f âÀÃwv ôè
ovyypa<pêwv ôtaqiópwv, Evaeßiov rov īlaļup'ūov èmoxónov Kaiaapeíaç xal
' Povq/ívov npeaßvrepov ' Pwfiijç twv xal rfj àyía éxeívj] xoivwvrjaáwwv avvóòw.

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GÉLASE OU RUFIN 367

Né vers 345 et mort vers 410 (26), Rufin e


qu'Eusèbe, pour une participation imagin
oecuménique (2?). Les seuls prêtres romains
de Nicée s'appelaient Vitus et Vincentius
porte-paroles de l'évêque Silvestre de Ro
médiocre le style de Gélase de Cyzique : la c
n'a pas manqué de souligner la pauvre vale
tagma.
Ce qui a compliqué la tâche des historiens
les considérations émises par les exégètes a
rapportées par Photios (30) :

Mais, de notre côté, nous avons trouvé, pou


(ouvrages) que Cyrille lui-même et ce Gélase ont
du latin Rufin et que, d'autre part, ils n'ont
leur propre cru.

On l'a vu, Gélase de Cyzique et Gélase de C


mêmes événements. Autre trait qui rappro
l'usage suspect de Rufin d'Aquilée. On a lu c
II. Le cas de I pose un problème beaucoup p
La remarque visant I suit immédiatement
l'ouvrage, qu'il est difficile de ne point jug
I 3 n'indiquait pas explicitement le nom de
de la sorte (31)
Le restant du livre a le titre suivant:
Préface de l'évêque de Césarée de Palestine à la suite de Y Histoire
ecclésiastique d'Eusèbe Pamphile.

(26) B. Altaner, Précis de patrologie, Paris-Tournai (adaptation de H. Chirat),


1961, p. 550.
(27) E. Honigmann, o.l., p. 133.
(28) E. Honigmann, ibid.
(29) II, p. 12, 11. 33-34, où Photios les appelle Biton et Vicentios, à la suite de
sa source. On le verra plus loin (voir déjà supra, n. 13), il s'agit de Gélase de
Césarée. Voir, de même, Gélase, H.E., II, 28, 1, p. 104, 1. 24, par exemple.
(30) Cod. 89, II, p. 15, 11. 35-39 : Hpeîç ôè evpofiev, áveyvwxóreç év cl/.Àotç.
on te KvpiÀAoç xai reÀácnoç ovtoç rr/v ' Powpívov rov ' Pw/iaíov fierétppaffav
ioTopíav eiç Trjv ' EÁÀáôa y Aw cío av, o v fiévroi iôíav ovveTÓÇavro ierro pía v.
(31) II, p. 15, U. 28-33.

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368 J. SCHAMP

Il commence ainsi : «Tous ceux


qui ont décidé de confier à la
' H ôè Àoijiij ßißAog émypayi
èmoxónov Kaiaapeíaç IlaÀaioT
loTopíav Evaeßiov rov Ila(i
âUovç ênl tò ovyypáqpeiv wpf
píaç rfj fivr/fitļ napanêfineiv é

Ces mots seuls ont donné le branle à une littérature où la fantaisie a


disputé la palme à la distraction. Quand il écrit (32) : «Faut-il en
déduire que Photios n'ait lu que la préface de l'ouvrage, ou même que
le cod. 89 n'ait contenu que cette préface ?», E. Honigmann se fait
l'écho des incertitudes exprimées par ses prédécesseurs. En outre, on
ne sera pas peu supris de lui voir partager des hésitations peu justi-
fiables (33) : «La première conclusion semble possible, mais non pas
certaine, la seconde peu vraisemblable ; car une seule préface ne
pouvait pas remplir un codex entier, et si c'était le cas, Photios aurait
sans doute mentionné ce fait extraordinaire».
L'aspect anépigraphe de I et les carences de l'incipit du manuscrit
correspondant sont désespérants parce que, à première vue, le lecteur
se trouve bien démuni pour identifier l'auteur. Cependant, les précé-
dents du cod. 15, identique au Syntagma de Gélase de Cyzique, et du
Contre les Anoméens, ainsi que la récurrence des titres ecclésiastiques
permettaient sans trop de risque, de combler la lacune dans l'infor-
mation : il s'agit bel et bien de Gélase de Cesaree.
Sur le personnage, Photios n'a pas quantité de renseignements à
transmettre (34) :

Il dit de lui-même qu'il est, par sa mère, le neveu de Cyrille de


Jérusalem, et que c'est grâce à lui qu'il fut amené à composer (cet écrit).
Aéyei ô 'èavròv àveyìiòv npòç nt]xpòç KvpíÀÀov rov ' IepoaoXvfiwv xai
in ' èxeívov npoTpanfjvai eíç rr/vôs rr¡v ovyypaę^v.

(32) E. Honigmann, o.l., pp. 129-130.


(33) O.L, p. 130. Fr. Winkelmann, Untersuchungen p. 10 écrit à son tour :
«Photios scheint überhaupt nur den Anfang zur Verfügung gehabt zu haben» et dans
son Charakter ..., p. 346, on peut lire : «Im Cod. 89 seines Myriobiblon (sic)
erwähnt Photios ein Kirchengeschichtswerk, von dem ihm jedoch offensichtlich nur
das Vorwort vorlag ...».
(34) II, p. 15, 11. 33-35.

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GÉLASE OU RUFIN 369

Or, la présente phrase en évoque une au


d'extraits historiques figurant dans le B
dans le Parisinus 1555 A, fol. 7, 1. 29. À
de Cesaree, et moyennant quelques supp
nigmann a reconstitué ce qui dut être l
préface (35) :

Tous ceux qui se sont mis à composer par


confier à la mémoire le récit des événem
(impulsion) personnelle qui les avait pous
notre cas>, ce fut <saint> Cyrille lui-même,
oncle maternel, à l'heure de sa mort, qui n
écrit le récit des événements faisant suite
d'Eusèbe, ainsi que de ceux qu'il n'a pas é
Tovç (lèv aAÀovç ém xò ovyypäyeiv wp/irif
xàç loTopiaç xfj (ivf/fiy napanéfineiv êy
(npodvfiía) ¿ni xò ëpyov ênfiyayev, rjßäg
' IepoaoÀv/uwv èníaxonoç ó rniwv ¡urjTpóóe
xpivev êyypéupwç éni x f¡v iotopíav xw
ëypatpev ó Evaeßiog èÀOeîv.

Du texte qu'il avait sous les yeux, Photi


moelle. S'il n'en dit pas davantage sur la
c'est en raison des carences de la sour
technique mise en œuvre ressort avec une p
précèdent les données relatives à l'écriva
l'application d'un plan similaire pour le tra
c'est-à-dire, le Syntagma de Gélase de
ainsi (36) :

Ce livre, dans la présentation où nous l'a


d'auteur, porte en intitulé, on l'a dit :

(35) O.I., pp. 130-131. Voir Fr. Winkelmann


le fr. 1 de son Charakter p. 349 avec p. 348,
(36) cod. 88, II, p. 14, 11. 1-8 : Exei ôe avTt], è
evpofisv, émypaq>tjv, wanep eïpr/Tai • «FeXaai
FlaĀaiorivtļv iaropíaç éxxÃrjaiaorixfjç Aóyoi y'»
tf/v äyiav xai /leyáAtjv xai oíxov/uevixfjv rwv èmax
éx Tiaawv wç 'énoç eineīv, rwv rov ' Pwfiaiov xó
èÇfjç. On a reconnu les premières lignes du Syn
Photios. Voir Gélase, H.E., Pr., 1, p. 2, 11. 1-3.

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370 J. SCHAMP

«De Gélase, évêque de Cesare


trois livres.» Et il commence ainsi :
«Les actions contemporaines du saint grand concile œcuménique des
évêques, rassemblés de presque toutes les provinces du monde romain
et de Perse» etc.

Et d'ajouter alors Y excipit sur lequel je reviendrai au cours de la


présente démonstration.
Cette symétrie eût dû engager les spécialistes à se mettre en quête
de traces du texte de Gélase de Cesaree en amont du passage que je
viens de rappeler. Faute de l'avoir fait, ils ont fait glisser la recherche
dans un maquis inextricable.
À première vue, la question des relations entre Gélase-Cyrille et
Rufin demeure posée et ne peut se résoudre que par un recours à des
considérations d'ordre chronologique. On accordera sans peine que
Cyrille de Jérusalem, l'auteur de célèbres conférences mystagogiques,
n'avait pu prêter la main à l'ouvrage de son neveu (37). L'historien s'en
est expliqué lui-même, on l'a vu. Du reste, le prêtre d'Aquilée avoue
ne s'être mis à l'œuvre qu'après l'invasion de l'Italie par Alaric,
c'est-à-dire après le 18 novembre 401 au moins (38). Or, Cyrille est
mort vraisemblablement le 18 mars 387 (39). Ecartée la candidature de
Cyrille, il reste que, théoriquement, Gélase de Cesaree aurait pu se
contenter en effet de démarquer le texte de l'écrivain latin. Longtemps,
on a cru, avec raison, que la thèse était insoutenable, mais pour des
raisons spécieuses. Consacré métropolite de Cesaree par son oncle
Cyrille vers 367, il aurait participé au second concile œcuménique de
381 et au synode de 394 à Constantinople. Mais, en 395, il avait
disparu, car Porphyre avait, à cette date, été intronisé évêque de Gaza
par Jean, archevêque de Cesaree, par conséquent, successeur de
Gélase (40). Toutefois, depuis 1930, deux éminents savants belges ont
prouvé que la biographie de Porphyre par Marc le Diacre ne méritait

(37) Cyrille mourut vraisemblablement le 18 mars 387 : J. Quasten, Initiation


aux Pères de l'Église , III, Paris (trad. J. Laporte), 1963, pp. 510-511. H. Gré-
goire-M.-A. Kugener, dans leur édition de la Vie de Porphyre de Marc le Diacre,
Paris, 1930, p. xxxviii, n. 1 donnent la date de 386.
(38) Voir le Prologue de Rufin, H.E., p. 951, 11. 3-15 Mommsen. Le travail fut
exécuté à la demande de l'évêque Chromace.
(39) Voir supra , n. 37.
(40) Ainsi, par exemple, A. Glas, o.l., pp. 3-10.

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GÉLASE OU RUFIN 37 1

pas le crédit qu'on lui accordait jusque-là,


roman historique du vf siècle (41). Force est
textes et arguments. En 404, au plus tard, G
Chrysostome écrivait à ce moment une let
Eulogios (42). Le mérite de resserrer l'éta
revint à Honigmann (43) : ce fut lui qui r
traduit en latin une lettre datée de 400,
même Eulogios, métropolite de Cesaree (44
Cyrille n'ont pu user de l'ouvrage de Rufin.
Photios sur le duo de plagiaires est do
maladresse ou d'une parfaite mauvaise foi
En revanche, Rufin eût pu, de son côté, s
facile que l'on a imputée à la légère à ses d
cédé à la tentation ? Il faudrait, dans ce ca
de Gélase promît un butin suffisant. Non
livres de Y Histoire ecclésiastique d'Eusèbe de
d'y adjoindre deux autres de sa plume qui
jusqu'à la mort de Théodose. D'un point d
ne peut, pour départager les deux hist
remarques d'E. Honigmann à ce propos
qu'on devrait savoir pour trancher les questi
possibles de Rufin est la date jusqu'à laqu
continué l'histoire ecclésiastique d'Eusèbe.
À mon sens, la structure, passablement e
codices 88-89 permet de surmonter ce

(41) H. Grégoire-M.-A. Kugener, o.l., pp. vii-l


mann, Le concile de Constantinople de 394 dans Troi
et de géographie de l'Orient chrétien, Bruxelles, 196
l'œuvre d'H. Grégoire-M.-A. Kugener, o.l., pp. vi
(42) H. Grégoire-M.-A. Kugener, o.l., p. xxxi
(43) E. Honigmann, Gélase de Césarée ..., pp. 1
(44) Dans le recueil des Lettres (92) de s. Jé
document en cause est une Theophili synodica epis
episcopos missa. Or, le premier nom propre à avoir é
notre Eulogios. Il en va de même dans la réponse (
Hierosolymitanae ad superiorem Theophili synodica
(45) O.l., p. 153. Il cite (pp. 160-161) des textes h
P. Heseler : aucun ne concerne des événements plu

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372 J. SCHAMP

rappelle, après le titre et Y inc


Photios en offre également Yex

Il (äc. l'ouvrage) se termine av


laquelle celui-ci reçut aussi le
débarrassa des souillures qu'un
sa vie. Il aurait obtenu le bapt
qui lui avait dévoilé les mystè
initié, et non pas, comme cert
Quant au délai qu'il avait mis à s
qu'il avait un désir très vif d
Jourdain.

Dans le troisième livre du tr


la moindre allusion à cet é
d'Eutokios, confesseur arien
était d'abord allé se recueillir
Lucien d'Antioche, puis il s '
loin de Nicomédie. Ce fut l'é
baptême, quelques jours avant
de l'intrigue allait reprendre
par Arius. Le pèlerinage de C
d'Antioche, un des précurseurs
que pour un signe d'allégeanc
ces quelques lignes, Gélase d

(46) cod. 88, II, p. 14, 11. 8- 16 : Ka


vov TEÀevTrjv, év fj xaì tò Tfjç ácpé
ola eixòç ävdpwnov övra tavraç éip
fiajtńa/iaToę ópdoôóÇov fivarayur
eóoĘe, Twv aipenxwv nvoç xsipanr
IMToç jiapeTeíveTo, ön ôi ' êniBviú
adai. Sur l'authenticité du morceau
G. Loeschcke-M. Heinemann, o.l, p
(47) E. Honigmann, o.l p. 153. Il
ques exhumés par P. Heseler : aucun
(48) Cet Eutokios avait reçu le test
le futur Constance II, d'après Socra
( Histoire ecclésiastique , X, 12, p.
torge, H.E., VII, 13, pp. 208-209
VII, p. 225, U. 16-24 ; 257, VIII, p. 8
avec intérêt A. Piganiol ( L'Empire

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GÉLASE OU RUFIN 373

tradition généralement admise : c'était


en faveur de l'empereur «très pieux» et m
doxie dans la personne du promoteur du
envoyé un représentant espagnol, Hosiu
Nulle part, je n'ai pu lire sous la plume
puisse faire comprendre l'architecture p
codd. 88-89. On peut, je crois, l'esquisse

I ( cod. 88)

1. Description (Gélase de Cesaree, Histoire ecclésiastique) en trois tomes


(II, p. 12, 11. 30-32).
2. Analyse de contenu
a. Participants au concile : p. 12, 11. 32-2 ;
b. Parenthèse sur des questions de date, 11. 2-5 ;
c. Intrigues ariennes postérieures : 11. 6-12 ;
d. Fin d'Arius et de l'ouvrage {explicit) : p. 12, 1.12-p. 13, 1. 23.
3. Remarques de Photios
a. Divergences entre les historiens : p. 13, 11. 24-29 ;
b. Sur l'identité des Gélase : p. 13, 1. 30-p. 14, 1. 1.

cod. 89
II Gélase de Cyzique I Gélase de Césarée

Description du Syntagma Retour à la description


1. Titre : p. 14, 11. 2-4 1. Titre : p. 15, 11. 29-31
2. Incipit: 11. 4-8 2. Incipit : 11. 31-33
3. Explicit -. 11. 8-16 3. Explicit (voir supra, 2d)
4. Vita-. 11. 16-26 4. Vita-. 11. 33-35
Remarques de Photios : 11. 35-3

Au moins, pour la fin du livre de Gélase de


rassurer les mânes d'E. Honigmann et de ses prédé
ecclésiastique s'achevait par un «happy end» sur

(49) Il est mentionné en II, p. 12, 1. 32 où il est censé rep


l'évêque de Rome, mais au cod. 256 ( Vie des ss. Métrophan
p. 2 19, 11. 34-37, on voit Hosius s'entremettre entre Alexandr
en vue d'obtenir une impossible réconciliation avant l'ouvert
œcuménique.

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374 J. SCHAMP

doxie, je veux dire, par la mo


la justice divine. Il vaut la pe
Or, ceux-ci (se. Eusèbe de Nic
taient leur zèle à ramener Arius
divine ne laissa point l'ennem
contraire, elle le condamna à f
ses sectateurs et lui s'étaient f
de Dieu et ses saints mystères. E
sont les latrines du Forum. À
réjouit, écrit-il, dans l'idée que
à toute discussion, et il écriv
correspondants, en mettant au

Arius ne fut pas le premier


Tarpéienne lut proche du Ca
voisines du Forum. Excellent
l'aboutissement et les dernièr
Gélase de Cesaree. Dans cet
frappa un coup décisif pour
morceau marque non seulem
aussi le ralliement de Consta
manœuvres captieuses d'un
Gélase de Cyzique allait com
Constantin sous les traits d'u
recevait le baptême dans les

(50) Cod. 88, II, p. 12, 11.2-p. 13,


éjiayayeîv rfj éxxÁr¡oía • r¡ ôs Oe
avrfjç rov vew xal rfjç èv aihw T
xaraorpéipai, xaO ' r}v avròç xal o
sioóòov avrov TTļv éxxÁTjďíav ßeß
ôè òt]1ióaioç yíverai • rcÁr¡aíov yàp
r¡o6i}vaí re ròv ¡isyav Kwvcnavrîv
Àvaavtoç aiMpioßi'xr'oiv nãaav, yp
'Apeíov xaraxnpoęr'v oriļĀirevovra.
une description de la mort du malhe
il a rendu son dernier souffle : euth
installé sur son trône, veuf de sa c
le postérieur breneux» ( Ulysse , p
Gallimard).

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GÉLASE OU RUFIN 375

Sur le caractère véridique du récit de Gél


prend pas position, mais il se contente
ces (51) :

Et c'est ainsi qu'il s'exprime, en accord, sur


Grand, Théodoret et nombre d'autres. Mais
écrire que ce ne fut pas au temps de Constanti
de son fils, l'empereur Constance, qu'Arius dis
d'entre les hommes.

Au moment où il rédigeait ces lignes, Pho


l'arsenal aux souvenirs qu'il tenait de ses le
siastique de Théodoret (52) et de la cor
nase ("). En bonne logique, le premier à ju
connut Arius eût dû être le principal a
s. Athanase lui-même. Il a donné dans une
de Thmouïs une autre version de la mort d
En disant mille sornettes, il (se. Arius) alla à se
de tranchées, et aussitôt, suivant ce qui est
première, il éclata par le milieu» et, tombant a
fut privé du même coup tant de sa commun

(51) II, p. 13, 11. 24-29 : Kai ó ¡uè v ovtw <pr¡aí, av


re rw [leyáÀw xal OeoôwpíiTw xal ãXXoiç nXeíoaiv
xarà roiiç Kwvoravrlvov rov ¡usyáÁov xpóvovç, á
ßaadevovrog ovrwç aíaxpwç ròv "Apeiov e<f ávdpw
(52) Cod. 31, I, p. 17, 1. 2-p. 18, 1. 14.
(53) Cod. 32, I, p. 18, 11. 16-21.
(54) Athanase, Lettre à Serapion sur la mort d'A
IIoÂÀá re q) À v ap w v eioijÀôev eíç Oáxaç, wç ôià xp
xará rò yeypawièvov, «npTjvijç yevó/ievoç éÁáxqo
ávéipv&v ájuqsorépwv re rijç xotvwvíaç xal rov Çfjv
ecclésiastique, I, 14, 8, p. 57 Parmentier) cite la le
scripturaire utilisé est Actes, i, 18. Le vocable Oáx
d'après Lampe ( PCL. s.v.), qui l'imprime avec u
parallèle de Théodoret, il est remplacé par xadéôp
sûrement interpolé, voir P. Canivet- Alice Leroy-M
l'Histoire Philothée, I, Paris, 1977, Sources Chrétie
en cause fut écrite quelque vingt-deux ans post ev
Athanase avait déjà relaté les faits dans une Épi tre au
19, dans PG 25, col. 581 A. Voir Alice Leroy-Molin
Byzantion, 38 (1968), pp. 105-106. Dans le tex
question du présent passage de Photios.

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376 J. SCHAMP

Comme on peut le constater


ment plus sobre que celui de
trait est la marque la plus évi
récit de Rufin tient des deux p
une traduction d'aucun des de
Alors que l'âme de tous était, c
suspendue dans l'attente, et se
concours des évêques et de la f
la pression d'un besoin physio
intestins et ses viscères s'écoulèrent sous lui dans le caniveau du réduit.
Ce fut de la sorte, dans un tel lieu, qu'il s'acquitta de son blasphème et
de son âme dégoûtante, par une mort qui en était digne.

Supposer que Rufin eût pu se borner à traduire Gélase est une


absurdité : son récit se fût, dans ce cas, arrêté au ... quatorzième
chapitre. Bien entendu, le document connu sous le nom de «Rufin
grec» ne peut davantage être identifié avec V Histoire ecclésiastique de
Gélase de Césarée, car il court jusqu'au dernier mot du Rufin la-
tin (56). En somme, les points de contact possibles entre Gélase et
Rufin sont des plus réduits : aussi Gélase de Cyzique n'a-t-il cru en
pouvoir relever que deux. Manifestement, il n'y avait pas matière à
bâtir un roman littéraire sur le jeu d'hypothétiques influences de Rufin
sur Gélase ou vice-versa.
Ainsi, dans la mesure où nous pouvons appréhender les faits,
Photios a eu entre les mains deux ouvrages en trois tomes roulant sur
le concile de Nicée. Si les limites de celui de Gélase de Césarée
excédaient largement la période du concile, c'est-à-dire si la narration
descendait aussi loin que le «Rufin grec», on comprendrait mal
comment Photios a pu juger qu'en gros, les données de Gélase de
Césarée et de son homonyme de Cyzique se recouvraient. De plus, s'il
avait lu seulement Y incipit du métropolite de Césarée, comment eût-il
pu réserver quelques lignes à une comparaison de style nuancée ?

(55) Rufin, H.E., X, 14, p. 979, 11. 16-21 Mommsen : Cumque cunctorum animi
essent, ut in tali re, expectatione suspensi, Arius ad ecclesiam pergens, episcoporum
et populorum frequentia constipatus, humanae necessitatis causa ad publicum locum
declinabat. Ubi cum sederei, intestina ejus atque omnia viscera in secessus cuniculum
deflexere ; ita tali in loco dignam mortem blasfemae et foetidae mentis exsolvit.
(56) E. Honigmann, o.l, p. 154. Voir Ed. Schwartz, dans son édition de
X Histoire ecclésiastique d'Eusèbe, II, 2, Leipzig, 1908 (Vorbemerkungen).

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GÉLASE OU RUFIN 377

Ainsi, l'ouvrage de Gélase de Cyzique décr


à ceux qu'envisageait celui de l'archevêque d
paraît pas s'être soucié de laisser son nom
«Gélase» de Cyzique est une induction des
supposition de Photios, laquelle repose sur u
tradition au IXe siècle (57). On s'explique b
aient conjecturé que l'inconnu de Cyzique p
son prédécesseur plus illustre, le métropolit
l'étape ultérieure, d'autres ont préféré me
patronage de l'archevêque. Cette manœuvr
buer à la diffusion de l'ouvrage et à sa prés
La publication par Gélase du Contre les An
le prestige du spécialiste. Même si l'on n'en
serait pas surprenant que cette réfutation dog
de jeunesse produit en vue des délibération
de 381. Dans cette hypothèse, on s'expl
préoccupé de théologie que de compilatio
quelque peu renâclé devant la tâche que lui
lit de mort et qu'il n'eût pas cherché à allonge
commencé après le 18 mars 387. D'ailleurs,
Bibliothèque, nous ne savons rien sur le co
renfermait peut-être un bref aperçu sur l'
laquelle s'inscrivait l'anoméisme, y compris
maques. Dans ce cas, retracer derechef les
crise arienne eût été d'un intérêt médiocre.
Pourtant, il faut bien sans doute que Gélase ait pris sa documen-
tation quelque part. À la demande des évêques africains réunis lors
d'un synode en 419, Cyrille d'Alexandrie chargea son secrétariat de
lui procurer un exemplaire authentique des Actes de Nicée (58). De
surcroît, l'envoi renfermait un aperçu historique où figurait à nouveau,
bien entendu, une partie des textes canoniques (59). Longtemps, on a
tenu pour perdus les documents en cause. En fait, les Africains avaient
fait partir des émissaires au siège des trois grandes églises orientales,
Constantinople, Antioche et Alexandrie. De Constantinople, le

(57) G. Loeschcke-M. Heinemann, o.l, p. xxviii.


(58) Cyrille, Lettres, 85 in PG 77, col. 377 A-B.
(59) C'est ce que montrent les mots : onep ev rfj éxxAqmaorixjj icrropiņ
Çrirovvreç evptjaere.

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378 J. SCHAMP

sous-diacre Marcellus n'avait


canons de Nicée (60). Offrant
Rome, les lettres d'Antioche
africain, en sorte qu'elles lur
C. H. Turner a montré que les
Cyrille étaient conservés dans
sis LX (viiie siècle) (62). Or,
parmi les sources de Sozom
E. Honigmann (64), 1 'Histori
être le «Gélase ou Rufin» qui a
productions du même style
Cesaree.
L'analyse longue et complexe que l'on vient de lire appelle un bilan.
Que savons-nous désormais des prétendues relations entre Gélase et
Rufin? À prendre à la lettre le témoignage rapporté par Photios,
Cyrille de Jérusalem et son neveu se seraient contentés de plagier
Rufin. Admise en bloc ou considérée seulement dans le chef de Gélase
de Cesaree, l'assertion ne tient pas devant l'examen des données
historiques. Faut-il au contraire la retourner contre Rufin ? Ici encore,
l'étude des faits conduit à une impasse : au mieux, le prêtre d'Aquilée
n'a été que sporadiquement un utilisateur de V Histoire ecclésiastique
de son prédécesseur.
En terminant, il reste à dire un mot des singulières affirmations de
Gélase de Cyzique. On se rappelle que, dans la liste de ses sources,
il mentionnait, au nombre des Pères présents à Nicée, Eusèbe de
Cesaree et Rufin. Exacte pour le premier, l'indication ne vaut pas pour
l'autre. Erreur énorme, sans doute, qui tient d'abord à une maladresse
de style : le nom d'Eusèbe entraînait presque inévitablement celui de
son traducteur (65). Gélase de Cyzique n'était pas fâché d'étaler son
érudition, fut-elle même d'un aloi douteux. L'autre citation de «Rufin»
visait un passage qui ne pouvait figurer ni dans la traduction ni dans

(60) Annick Martin dans A. M.-Micheline Albert, Histoire «acéphale» et index


syriaque des lettres festales d'Athanase d'Alexandrie , Paris, 1985, SC 317, p. 17.
(61) A. Martin, ibid. ; C. Munier, Concilia AJricae A. 345-525 , Louvain-
Turnhout, 1974, pp. 169-172 (Gesta Apiarii).
(62) A. Martin, o.l., pp. 11-18.
(63) A. Martin, o.l., p. 33.
(64) E. Honigmann, Gélase de Cesaree ..., p. 152.
(65) Voir supra , p. 367.

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GÉLASE OU RUFIN 379

les livres qui l'ont suivie. Les indicat


cependant dans Y Histoire ecclésiastique
analogue n'est donc nullement à exclure
Il subsiste pourtant un doute pour un
décrite, sous le patronage supposé de R
telle qu'elle aurait été opérée au lende
Chlore, le 25 juillet 306 (67). Nulle part,
passage ni dans Rufin ni dans Eusèbe.
un «troisième homme», ou plutôt, un
Honigmann décrit ainsi (68) : «(...) soit a
de Socrate le Scholastique, et avant l'an
une sorte de Historia bipartita ou triparti
Théodore le Lecteur et Cassiodore, et (..
du concile de Nicée, ou plutôt de toute
et de Constantin, était basée sur l'ouvra
parties de celui de Gélase de Cesaree et
' Povcpivov reAadov xai aÂÀcov crvyypaq
E. Honigmann ne trouve guère à citer
tion, qu'une citation d'Ignace de Sély
1431 pCh (69). En somme, sous le titre
historiens» aurait couru une sorte de sy
faits du créateur de l'Empire chrétien.
qu'ait subsisté à Constantinople jusqu
ecclésiastique de Rufin, prêtre de la G
à partir du règne de Constance Chlore» (7
rfjç /¿eyáÀtjç éxxÀrjaíaç ioropía éxxÀt
Paodeíaç Kœvotavroç rov XÀcopov).
Si l'on peut accorder créance à un c
n'échappera à personne que le titre p
d'E. Honigmann : il n'y est question que
l'époque, Y Histoire ecclésiastique de Gé
que, de ce fait, elle ait été exploitée, dépe

(66) Voir supra, p. 366.


(67) Gélase, I, 2, p. 7, 1. 20- p. 8, 1. 4.
(68) E. Honigmann, o.l., pp. 134-135.
(69) O.L, pp. 159-161.
(70) O.L, p. 155, n. 2, où l'on trouvera toutes
(71) Fr. Winkelmann, Untersuchungen ..., p.

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380 J. SCHAMP

est vraisemblable. Même s'il f


les conclusions de F. Winkelm
ecclésiastique de Philostorge,
ne trouve pas à citer, dans l
embrassant tout le IVe siècle,
Un lecteur remarqua un jour
(en partie). Aussi, pour proc
a-t-il décidé de reproduire le
çait à Constance Chlore, et d
passages de Rufin pour achev
De l'admirable reconstructio
ressort un certain nombre d'
sont les citations de Gélase o
duction littérale du texte. L'u
haut (72). Les autres ont trai
Constantin ("). Quant aux
Gélase repose uniquement sur
rieurs, le Syntagma de Gélase
constance. Rien là d'étonna
prévoir le fait. Curieusement
témoignages a tendance à se
piste, encore sont-ils sujets à
dit «Hamartôlos» (") et la V

(72) Fr. 1 reproduit dans l'édition


par G. C. Hansen, Berlin, 1971, GC
(73) Voir G. C. Hansen, o./., pp
(74) Les textes sont analysés avec
o./., pp. 70-102.
(75) Auteur d'une Chronique achev
sche Literatur im byzantinischen R
l'on exclut les fragments cités dans
œcuménique de Nicée en 787) et 10
dans Rufin, X, 29-30 (pp. 991, 1
Untersuchungen ..., pp. 14-15. C'es
suite de la n. 3 de la p. 348). Le
Socrate, II, 27, in PG 67, col. 272
cpivov ). Tovrov juèv ovv ròv éjuqp
èmaxonrjv napeWwv Maxeôóvioç r
xioç ôè xal Ilarpócpdoç Ma&ļiov
ávtLxaréorrjaav (reproduction ex
Fr. Winkelmann, o./., p. 355.

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GÉLASE OU RUFIN 38 1

Désertions passablement suspectes ! Si, comm


kelmann, un ecclésiastique érudit s'est efforcé d
Gélase de Césarée en mettant à contribution
de Rufin, rien n'oblige à supposer que le pre
plus loin que la mort d'Arius.
Somme toute, une référence erronée à Rufin
un larcin commis aux dépens de Gélase de
attentive de Photios eût évité à la recherche bien des errements. En
particulier, elle eût obligé à poser la question du Gélase authentique.
Quant aux incertitudes du futur patriarche, elle nous intéressent peu.
Qui lui a suggéré l'étrange hypothèse d'un Cyrille et d'un Gélase
copiant Rufin ? On ne pourra jamais se prononcer avec certitude. Si
Photios a correctement rapporté l'indication de sa source ou s'il l'a
bien comprise, force est de convenir que l'historien en cause était de
mauvaise foi ou fort ignorant lui-même. Sous toute réserve, on peut
citer un nom, celui de Philippe de Sidè (76), dont V Histoire chrétienne
parut entre 434 et 439 ("). Il se pourrait que cet écrivain eût en effet
mis à profit l'œuvre de notre Gélase (78). On le voit, malgré de
multiples travaux d'approche, la Bibliothèque demeure grosse de
richesses mal exploitées. De nos jours, ce sont les modestes ouvriers
qui manquent le plus.

Jacques Schamp.

(76) Photios l'avait lue, au moins partiellement : cod. 35, I, p. 20, 1. 26-p. 21,
1. 5.
(77) B. Altaner, Précis de patrologie , Paris-Tournai (trad. H. Chirat), p. 347.
(78) E. Honigmann, o.l., pp. 130-135.

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382 J. SCHAMP

APPENDICE
Fragments de Gélase de Cesaree ( CPG , n° 3521)
Texte, traduction et commentaire

Fragment 1

Aéyei ôè ròv fièv " Offiov ròv Kovôpovfirjç xal Bitwva xal Bixèvriov, p
xovç ispéaç, éx npooùmov Ldßkcnpov tov ' Péiitjç napeïvai, Evarádiov
ròv 'Avrioxsiaç avTÒv êxeïvov, 'AÁéÇavôpov ôè, ôç ròte n peoßvrspov
efyev, eiç npóownov tov KwvoravrivovnóXewç Mrjrpoipávovç napeïv
êxeïvoç yàp èxtoÀvero ßaOvTarw yýpa, ènei avTw ó xpóvoç tov ß
éxaròv é&TeívsTo etti -, avfijtapeīvai xal 'AÃéÇavôpov tòv AAeÇavôpe
ãfia Ãdavaffícú, oç vorepov xal ôiáôoxoç tov Opóvov xaréorri, en ôè na
xal tòv ' IepoffoÀv/uov Maxápiov xal ãÃÃo nXijBoç ápxiepéwv xal íepé
L'auteur ( sc. Gélase de Césarée) dit qu'Hosios de Cordoue, ainsi que Bi
Vincent, des prêtres romains, y étaient présents au nom de Silvestre de R
Eustathe d'Antioche s'y trouvait à titre personnel ; Alexandre, qui avait
le grade de prêtre, y représentait Métrophane de Constantinople - ce d
était empêché vu son extrême vieillesse, car il avait atteint plus de cen
d'âge - ; étaient aussi présents avec eux Alexandre d'Alexandrie, en m
temps qu'Athanase, qui plus tard aussi hérita de son siège ; de plus se trou
aussi présents Macaire de Jérusalem et toute une foule d'évêques et de prê

Pas plus que pour les deux morceaux que je donnerai par la suite,
peut parler ici de citation littérale. À preuve, la construction infi
régissant l'ensemble.
a. Les noms de Hosios, de Biton et de Vincent sont étroitement
comme dans la liste des signataires de Gélase de Cyzique, H.E., II, 2
p. 104, 11. 21-24. Voir aussi II, 38, 1, p. 135, 11. 20-23. Sozomène,
17,2 par inadvertance donne Jules au lieu de Silvestre. Voir G. Sabba
l'édition et traduction de l' Histoire ecclésiastique áz Sozomène par A.-J.
tugière, avec la collaboration de B. Grillet et G. S., Paris, 1983, SC
p. 194, n. 3.
b. Pour Eustathe, voir Gélase, II, 28, 3, p. 105, 11. 4-5 et 38, 4, p. 136,
11. 3-4. D'après Théodoret (H.E., I, 7, 10, p. 32 Parmentier), Eustathe avait
présidé aux délibérations du concile. Pour cette question, on lira la discussion
de G. Bardy dans J.-R. Palanque-G. B.-P. de Labriolle, Histoire de
l'Église. 3. De la paix constantinienne à la mort de Théodose, Paris, 1939,
p. 83, n. 3. Aux yeux de certains, le meneur des diverses sessions aurait été
le plénipotentiaire ecclésiastique de Constantin I, Hosios de Cordoue.

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GÉLASE OU RUFIN 383

D'après G. Bardy il aurait naturellement pris la


déjà il avait joué ce rôle lors des synodes d'
c. Pour Alexandre, voir Gélase, II, 28, 13, p
13, p. 136, 1. 26-p. 137, 1. 3 et surtout II, 5,
dernier passage, Métrophane aurait été rep
prêtres, parmi lesquels figurait Alexandre. À
dans Phouos (Bibl., cod. 256, VII, p. 219, 11
õffioç ôiá re ßadv yfjpaç xaì vóaov ov Jiapijv.
locution répond à la description de notre fr
Metrophanis et Alexandři in Fr. Winkelman
100 (1982), p. 163, 11. 6-7 on lit, sous une f
yfjpaç xal vóaov /ur¡ òvvrjQévroç ánavrijaai. M
aurait, d'après les catalogues, dirigé le siè
ving-trois ans. Dans ce cas, mort depuis long
Byzance, et non de Constantinople, n'aurait
concile de Nicée. Ceci promet un imbroglio
à ma connaissance, la solution définitive re
vingt-trois ans sont la durée qu'assignent à
1279 (p. 183, 11. 22-24) et le cod. 256 (V
nonobstant la présence de Métrophane, le p
4 juin, à cent-dix-sept ans, BHG 1279, p. 174
11. 6-7. J'emprunte les dates à G. Dagro
Constantinople et ses institutions de 330 à 4
d. Pour Alexandre d'Alexandrie et Athanase, voir Gélase, II, 28, 2,
p. 105, 11. 1-3 et 38, 2, p. 135, 11. 24-26, ainsi que II, 11, 8, p. 58, 11. 25-29.
Sozomène (I, 17, 7) mentionne le rôle décisif joué par Athanase aux côtés
d'Alexandre ; voir aussi Socrate, HE., I, 8, dans PG 67, col. 64 A. Une
simple mention des personnages figure dans le cod. 256 (VII, p. 219,
11. 13-15). Dans BHG 1279 (p. 163, 11. 7-9), Alexandre l'Égyptien disparaît
complètement dans l'ombre d'Athanase.
e. Sur Macaire, voir Gélase, II, 28, 7, p. 105, 11. 13-14 et 38, 3, p. 136,
11. 1-2 (chaque fois en même temps qu'Eusèbe de Cesaree). Le personnage
est cité seul dans Sozomène, I, 17, 2.

Fragment 2
II, p. 12, 11. 2-5

XvyxpoTr]6łjvai ôé <pr¡OL rr¡v cróvoôov éfy.atôexárw etui Ttjç Kwvffravtívov


fiacnÀeíaç, naparadfjvai ôè ravrtjç ràç npáÇeiç fiéxpi ôevrépov xaì eíxomov
rjfiíafoç, ¿'£ ijßiav ôijAov on ërem ravrriç cmyxpoTovpévrjç.
R. Heniy traduisait ainsi : Le concile fut réuni, dit l'auteur, la seizième année
du règne de Constantin et ses sessions durèrent jusqu'à la vingt-deuxième année

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384 J. SCHAMP

et demie du règne, soit six année


tion.

La traduction de ce bout de texte pose un certain nombre de problèmes


et, malgré que j'en aie, je ne puis, on le verra, donner mon accord à celle qu'a
proposée mon savant Maître. Au moins, à première lecture, elle entraîne une
conclusion inévitable : «La durée assignée au concile est fantaisiste ; au-delà
de l'année 325, on connaît une seconde session du concile de Nicée en 327»
(R. Henry, II, p. 12, n. 5).
La date de convocation du concile de Nicée est connue. C'était sous les
consulats de Paulin et de Julien (325), le vingtième jour de mai, comme
Socrate (I, 13, dans PG 67, col. 109 A) assure l'avoir lu dans des notes
marginales (év Ttapaatjneiwaecnv). L'année était celle où devaient se célébrer
les Vicennalia du règne (Sozomène, I, 25, 1). Or, selon G. Sabbah (o./.,
p. 216, n. 2), «la vingtième année du règne de Constantin commençait
officiellement le 25 juillet 325». D'autre part, selon une tradition ancienne
peu sûre, les Pères se seraient séparés le 19 juin, soit après un bon mois de
session à peine (G. Bardy, o. /., p. 9 1 ). Voilà qui est loin des six ans et demie
de Gélase de Césarée abrégé par Photios.
À vrai dire, ce n'est pas le seul point de divergence, on va pouvoir en juger.
Dans le Syntagma de Gélase (II, 37, 28, p. 134, 11. 23-27), on peut lire :
' EÇxaiôexàrw ¡dv šrei xaì fitjaìv e<f rfjç ßaadeiag avTov, xadwç xal
ávwrêpw è Âóyoç ánéôeiÇe xará rà naXaià ôitiyrmara, rrjv áyíav rwv
émaxónwv cmvadpoíaaç avvoôov. Eixoorw ôè 'érei òiaXvaá vnov rò rfjç
ovvóôov ovvèôpiov ávéÀvoev ëxaoroç eíç ràç iòíaç napoixíaç xadwç npoava-
réraxrai.

(...) La seizième année de son règne, plus six mois, comme l'a montré plus
haut mon récit, en suivant les narrations anciennes, il réunit le concile sacré des
évêques. La vingtième année, après dissolution de l'assemblée conciliaire,
chacun rejoignit sa communauté, selon les dispositions prises antérieurement.

La vérification est aisée. Le passage en cause figure en II, 5, 1, p. 44, 11. 5-7 :

T Hv ôè avT(p éÇxcuôéxarov ëroç xai ptîjveç e<f rfjç fiaffiÀeiaç, öre ravra aihw
VTîèp rfjç éxxÀrjffiaarixfjç eipijvt'ç èamovôaato.
C'était la seizième année de son règne, plus six mois, qu'il avait eu cette
préoccupation (se. celle de réunir le concile de Nicée) pour assurer la paix de
l'Église.

La datation est confirmée par le détail qu'offre plus loin Gélase des parties
du règne d'Alexandre de Constantinople (III, 15, 7, p. 165, 11. 10-15) :
AeÇáfievoç ôè ó Osîoç 'AAêÇavôpoç xà rov ßacrüewg ypáfifiara xai óÀíyov
émfiiwffaç xpóvov /laxapíw réÀei fieraÁÀárrei ròv ßiov, êmaxonfiaaç rr¡v év
'AÀeÇavôpeíç rov Qsov éxxArjďiav rà ôÁa 'értj iç ' n pò ¡uèv rfjç év Nixaíç.

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GÉLASE OU RUFIN 385

ovvóôov ërrj d ' jifjva xal rà èv rfj avvóôw ë


avvoôov ërrj y ' jufjvaç e òjiov rà navra ërrj
Après avoir reçu les lettres de l'empereur e
encore, le divin Alexandre échangea sa vie cont
été évêque de l'Église de Dieu à Alexandrie 1
avant le concile de Nicée, trois ans et six mo
concile, trois ans et cinq mois, soit au total 1

Peut-être la durée de trois ans et demie assig


d'une tradition propre à Constantinopl
11. 8-11)

" H pÇaro fj àyía avvoôoç fj èv N ïx aia ¡l


ájrpiÀÀíov Ttevrexaiôexárrjç xal èreÀeiwdrj ju
ëreai xparrjaaaa, wç rà jtejipayjuéva èm rov
yevojuévov ÂÀeÇávôpov õrjÀoí
Le saint concile de Nicée avait commencé ap
partir du quatorze avril, et il prit fin au moi
trois ans et demi au total, comme le montrent
qui fut notre père et notre évêque.

La Vie du cod. 256 (VII, p. 222, 11. 42-45) e


"Ori rfjç avvoôov réÀoç ôià rpiœv fj/Mov A
jurjvòç ánpMíov Ttevrexaiôexárrjv ávvovroç
naliv ròv ánpíÀÀiov, xaraAaßovcxrjg xal piéx
ovrw yàp ó aoęóę 'AÀéÇavôpoç rà TiejTpayju
ējreorj/ifļvaro.

Que le concile prit fin après trois ans et de


quinzième jour de mois d'avril, et il se term
année eut dépassé avril et, dans son cours, at
qu'a consignée le sage Alexandre, en rédigean

Pour la durée du concile, les indications


D'après nos deux derniers textes, elles rem
constantinopolitaine, dont on voit bien l'inten
dre.
Dans le cod. 256, la phrase qui renferme les dates revêt une forme
inutilement chantournée. Ce n'est point là travail d'abréviateur. N'en déplaise
à mes illustres devanciers, cette constatation interdit de conclure, comme on
le fait d'habitude, que BHG 1279 est «l'original dont Photius s'est servi»
(R. Henry, VII, p. 215, n. 1). En tout état de cause, les relations entre le
cod. 256 et les autres Vies analogues réclament toujours une étude sui generis.
Entre les dates de BHG 1279 et Socrate apparaît un décalage d'un mois.
Si, comme l'unanimité de la critique moderne, on s'en tient au second
témoignage, on est conduit à fixer la fin du concile de Nicée à novembre 327

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386 J. SCHAMP

(calcul inclusif). En effet, nous


à Anus dans lequel il le presse d
daté du cinquième jour avant
dans PG 67, col. 149 A), soit l
Bas-Empire, I, 2, s.l. [Bruges], 1
l'écrit A. Piganiol (o.l., p. 41,
courrier aurait de très peu suiv
prolongé. Malheureusement, l'a
Socrate (ibid., col. 148 B-C), l'in
peu après la mort de Constantia
Sozomène (II, 27, 3) situe le d
environ 333 (G. Sabbah, o.l.,
Inversement, Socrate, on l'a vu
chent sensiblement du concile d
palinodie de Constantin. Dans
Mommsen), le récit de l'agonie d
de la mort d'Hélène (ibid., 11.
p. 40). Pour ajouter à la confusi
commémoratives de Constantia
o.l., p. 59, n. 64 et surtout J. M
Paris, 1908, p. cxlix : à partir d
Quoique mal assurée, la date
favorables à une nouvelle réunion conciliaire des historiens aussi éminents
qu'A. Piganiol (o.l., p. 41) et E. Stein (o.l., I, 1, p. 108 et 2, p. 468, n. 65).
Gélase de Césarée l'a-t-il reprise à son compte ? Ou, si l'on préfère, les
«six années et demie depuis le moment de sa convocation» font-ils allusion
à une prolongation des sessions ? Force serait, dans ce cas, de se livrer à des
spéculations chronologiques d'une complication fantastique.
À mon sens, rien n'y oblige. Le vocable npáÇeiç (II, p. 12, 1. 4) désigne,
non pas les sessions conciliaires, mais les actes eux-mêmes (W. G. H. Lampe,
PGL, s.v. : «Acts, transactions of historical record»). Photios rappelle ici une
déclaration de Gélase sur l'extension du champ narratif que devrait couvrir
le livre en chantier. On peut supposer qu'elle figurait dans la préface, mais
qu'elle a été rattachée, par association d'idées, à une indication de date. Non
que la traduction «session» soit une absurdité. Le mot apparaît, avec cette
acception technique, non répertoriée dans le PGL, dans les comptes rendus
des Actes des conciles œcuméniques de Chalcédoine (45 1 ), de Constantino-
ple II (553), III (680), de Nicée II (787) (codd. 17, 18, 19 et 20,
respectivement I, p. 12, 1. 35 ; p. 13, 11. 9 ; 14 ; 21) et du synode «du Chêne»
(403, cod. 59, 1, p. 57, 1. 12).
Pour la forme, le génitif de la locution Tceúrnç xàç npá&iç évoque celui
du titre npaxnxòv rfjç Trpobrriç ouvóôou du cod. 15 (I, p. 12, 1. 23). D'autre

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GÉLASE OU RUFTN 387

part, la formulation du cod. 88 (II, p. 12, 11. 30-3


(Tvvoôov npaxdêvra pourrait se traduire littéral
entraînés par le concile de Nicée». C'est pourquoi l
de la façon suivante :
Le concile se réunit, dit-il, la seizième année du règn
Actes qui le rapportent ont été développés jusqu'à la vi
six années et demie depuis le moment de sa convoca

Qu'il y ait à relever ici une inconséquence chrono


toute contestation. Après tout, nous ne sommes pa
décidé de remanier un plan primitif hâtivement jeté
mieux faire servir son livre aux fins de la propag

Fragment 3
II, p. 12, 11. 6-12

0r]ffi ôè xaraipedijvai fièv "Apeiov xal ávadéfian x


náJ.iv nsipãadai ware napaòexdijvai • xal to v to jto/
Evasßiov, oç f]pye Nixofitjôeíaç, xal òi 'Evroxíov ô
TÉpov 'éyovroç xsipodeffíav, dv f¡ rov fiamÁéwç áò
réÀeiov fmépav vnepxopévt] rov ßiov, napéOero tw
Il dit qu'Arius fut destitué et frappé d'anathème, et qu
de se faire admettre (dans l'Église). Et ses essais fu
soutenus par Eusèbe, qui commandait (le siège) de N
l'Arien, qui avait reçu l'ordination presbytérale et q
Constantina, sur le point d'arriver au dernier jour
côtés de son frère.

a. Sur la destitution d'Arius, voir Gélase, II,


Thêodoret, I, 7, 15-16, p. 33, 11. 9-10 ; Socrate,
Sozomène, I, 20, p. 42, 11. 9-13 ; Philostorge, I,
b. Ces lignes de Photios ne sont guère qu'un rés
Césarée. Elles sont trop vagues pour être rattachée
des années 325-335. Sur le rôle d'Eutokios dans l
voir Gélase, III, 12, 2-5, p. 158, 1. 20-p. 153, 1. 9
fait défaut dans Socrate, I, 25, in PG61, coll. 148
2, p. 88, 11. 7-8 ; Thêodoret, II, 3, 1, p. 96, 11. 7-
1. 25 ; BHG 1279, p. 179, 11. 17-18 et cod. 256, V

Fragment 4

Pour le texte et un essai de traduction, voir supra,


se contenter d'émettre quelques brèves remarqu
Molinghen [La mort d'Arius, in Byzantion, 3

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388 J. SCHAMP

répertorié nombre de versions a


siaque. Elle a montré (pp. 105-10
athanasienne de 356 ( Lettre ata
col. 581 A), complétée en 358 (
mettaient en œuvre une périco
établir un parallélisme entre les d
attendre le Ve siècle pour lire, s
des relations plus sobres, agréme
peut-être de la tradition orale
fragment, que ne mentionne pas
connaissance qui ne paraisse pas
Rufin situe la mort d'Arius sou
( H.E. , I, 12, p. 978, 11. 4-6) :
Interea dum haec apud Alexandri
Constantinus in suburbana villa Ni
defunctus est.
Dans l'intervalle, pendant que
d'Alexandrie (se. l'essai de retour
et la rebuffade qu'essuya l'hérési
Auguste Constantin arriva à son
médie, la trente et unième année

Pour l'année du règne, voir aus


VII, p. 225, 11. 13-16.
Sur le plan chronologique, ce so
dans l 'Histoire de l'Église d'Alex
la mort d'Arius, l'empereur en e
outre, il ressort des récits de R
mort survint un dimanche :

Domenica autem (die), cum cleru


Ecclesia, Añusque ipse adesset, ta
episcopo servire ; cum ergo lector
dum «Acta» legunt - atque episcopu
in loculo sedentis. Petiit ergo quo ab
ad deeentiae locum, et hoc modo,
continebantur, humum deiecta su
ñeque spiritu.

Je reproduis la traduction de T. Orlandi ( Storia delle chiesa di Alessandria


I Da Pietro ad Atanasio , Milan- Varese, s.d. [1968], p. 60, 11. 90-101
[ch. IX]). Pour la date de dimanche, durant l'office, ibid., p. 78.
Socrate (I, 38, in PG 67, coli. 176 D-177 A ; le vocable aaßßarov se lit
col. 176 D) et Sozomène (II, 29, 3-4) situent l'arrivée d'Arius à Constan-

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GÉLASE OU RUFIN 389

tinople le samedi, soit la veille du jour où


décisive. Tel était déjà le cas dans le récit d
pour le samedi), dont Théodoret s'est conten
Tout autre est la narration de BHG 1279 (
AÀÀà rfjç ovvóôov Àoinòv èv rfj èxxArjda o
éxôexojuévwv avròv ànâvrœv épxo/tevoç fiera r
npòç rrjv rfjç yaorpòç xPet<av řjneíyero xal
ömaQev rov ęópov Kœvoravrivov xal rov èv
ójliov roîç axvßaÄoig xal rà ëvrepa avrov näv
Or donc le synode était réuni dans l'église et Ar
avec ses coreligionnaires, lorsque, comme il ar
chées ; il descendit (de cheval) dans une latrine
Constantin et le souk du portique et, sur son
bran, il lâcha aussi toutes ses entrailles.

Emprunté à l'arabe, le mot «souk» rend le g


probablement sémitique (voir P. Chantraine
la langue grecque , III, Paris, 1974, s.v., p.
plus riche néanmoins de données topograph
p. 227 , 11. 23-28) :

"Hdpoioro ô 'ovv èv rfj èxxXrjaía ô crôÂÂoyoç


ó * 'Apeioç , ájiofiàç rov ïjctîov, ëv rivi ácpeòp
xevaaro rov Kœvoravrivov cpópov, eïaeiai, xa
fiaÀoiç fièv rà ëvrepa, roîç èvrépoiç ôè rf¡v xpv
L'assemblée était donc réunie dans l'église. À l
Arius. Il descendit de cheval, entra dans une
derrière le forum de Constantin, et, en soulag
le misérable rejeta son âme avec elles.

On le voit, Gélase de Cesaree, Y Histoire de l


et le cod. 256 proviennent d'une même tra
mourir Arius le jour même où devait avoir l
chance. Évidemment, une saine critique hist
vraisemblance à la version héritée de s. Athanase : l'autre coïncidence est
trop violente pour n'être pas inspirée par un souci de propagande.
À propos de ce qu'il appelle le fr. 34, Fr. Winkelmann ( Charakter ...,
p. 354) écrit, sous couleur de faire un résumé, les lignes suivantes : «Parjure
d'Arius devant Constantin. Il contresigne les arrêts de Nicée et prête
serment. Mort de Constantin, avant qu'il puisse réagir (positivement) en face
du comportement d'Arius. L'empereur décide que Constantin II héritera de
son empire. Il transmet le testament au prêtre arien, qui doit le déposer entre
les mains de Constantin II, mais, contre la volonté de l'empereur mourant,
il le donne à Constance II et il y ajoute la prière que Constance se joigne aux

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390 J. SCHAMP

Ariens. Celui-ci acquiesce imm


l'affaire d'Anus. Constance veut
Alexandre de Constantinople s'
prière persévérante, Arius meu
publique».
On vient de lire un condensé de BHG 1279 ou, si l'on préfère, du
cod. 256. Rien ne prouve pour autant que Gélase de Cesaree ait situé la mort
d'Arius sous le règne de Constance II.
Tout travail de restitution d'une œuvre perdue est une entreprise difficile
et périlleuse. Il est, en particulier, une erreur méthodologique dont il faut se
garder. L'exploitation d'un détail isolé n'autorise jamais à déduire que
l'emprunteur a prélevé le morceau entier. En d'autres termes, nous ne
sommes pas du tout sûrs que, hormis la mort d'Arius, les autres péripéties
du «fr. 34» aient rien à voir avec Gélase de Cesaree.
L'ensemble des données du récit s'analyse selon une combinatoire facile
à schématiser. Les axes sont

A Samedi
B Dimanche
C Constantin
D Constance II

On aura: ACAthanase-Socrate-Sozomène
BC Gélase de Césarée
BD Rüfm-BHG '219-cod. 256- Histoire de l'Église d'Alexandrie

Dans un système clos joue la loi d'entropie : ce qu'une narration gagne


en virulence, elle le perd en vraisemblance. C'est ce qui explique la lente
dérive caractérisée plus haut. Mort le samedi, Arius est la victime malheu-
reuse d'un concours de circonstances et surtout de l'âge canonique qu'il a
atteint. Après le concile œcuménique de Constantinople, la Propagandaabtei-
lung de Théodose et de la faction nicéenne triomphante avait tout intérêt à
le présenter comme frappé par la vengeance divine (BC). À un stade ultérieur
(BD), le même office a jugé bon de mettre en exergue le rôle d'Alexandre
de Constantinople et de fustiger celui de Constance II. Opération utile, car,
du même coup, on soulageait de sa dernière palinodie la mémoire de
l'empereur Constantin, 1' ' IaajióaroÀoç. On ne peut assez répéter que
l'histoire est toujours celle des vainqueurs.

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