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Les « petits-fils » de Jean le Lydien ou le parfum du scorpion

Author(s): Jacques Schamp


Source: L'Antiquité Classique , 2005, T. 74 (2005), pp. 171-187
Published by: L'Antiquité Classique

Stable URL: https://www.jstor.org/stable/41666132

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Les « petits-fils » de Jean le Lydien ou le parfum du scorpion

Pratiquée par Jean le Lydien, la philologie se distingue fréquemment par sa


verve. Cet aspect de l'esprit byzantin, fondé sur le pédantisme, ne se peut ressentir
qu'au prix de trop longues analyses1. Notre historien vient de montrer qu'après la loi
des douze Tables, les Romains en avaient promulgué une autre contre la dissipation2.
Logiquement, sur le modèle de lois postérieures de même portée, elle ne pouvait être
intitulée que De nepotibus. Belle occasion pour introduire une digression qui fasse
appel à la morphologie latine et à la zoologie ! Jean savait3 que le nom nepos peut
revêtir, outre le sens familial classique de « petit-fils » ou « neveu » et, de façon géné-
rale, de « descendant », celui de « prodigue, dissipateur »4 :

Le sens de ce mot est double chez les Romains ; ils appellent de la même
façon, nepotes, les petits-enfants (ëyyovoi) et les dissipateurs. Il m'a donc paru
bon d'expliquer la différence en quelques mots.

On se demande depuis longtemps si les deux significations du mot nepos ,


« petit-fils ou neveu » et « prodigue, dissipateur », tenaient ou non à l'existence de
vocables distincts. En cas de réponse affirmative, il faudrait, pour le second, postuler
l'existence d'un nepos , parallèle à compos par exemple, avec un -o bref. Or,
jusqu'ici, personne n'a rien découvert de semblable : on lit constamment nepõs5. On a

1 J'ai consacré plusieurs travaux à ce trait de Jean le Lydien, voir "Les Trévires à
Byzance. À propos de Jean le Lydien, Des magistratures , I, 50", Byzantion 66 (1996), p. 381-
408 ; "Le poète et les Claudii de la République (Jean le Lydien, Mag. I, 39-44)", Latomus 59
(2000), p. 109-128 ; "Claudien le « Paphlagonien », poète d'Alexandrie", Latomus 60 (2001),
p. 971-991.
2 J'ai montré qu'il n'y avait pas lieu de se mettre en quête d'un texte du genre, parce que
Jean vise un épisode célèbre, celui qui opposa P. Servilius Priscus Structus et Ap. Claudius
Sabinus Inregillensis chez Tite-Live. On relira en particulier II, 24, 6 où figure en effet le mot
nepotes , voir Schamp, I.e. (n. 1), p. 123-126.
3 Mag. I, 42, 2 : 'Enei 8è òinXx' f] or^aoía toû òvóp.axoç toútod èaxi rcapà 'Pconaíoiç
- VETCíoxaç yàp Kai toùç èyyóvouç Kai toùç àaÒTouç óp.covúp.cúç KaXouoiv - fípeaev èjioi
Ôià ßpaxecov tt|v õiacpopàv eixceîv. Je donnerai dans cet article le texte que nous avons
préparé, M. Michel Dubuisson, professeur à l'Université de Liège, et moi-même, pour
publication dans la Collection des Universités de France.
4 Le mot est indo-européen et désigne la parenté indirecte. Voir A. Ernout, A. Meillet,
Dictionnaire étymologique de la langue latine. Histoire des mots , 4e éd. (4e tirage), Paris, 1985,
s.v. nepos , p. 437-438 ; É. Benveniste, Vocabulaire des institutions indo-européennes I, Paris,
1969, p. 231-235. C'est dans ce second sens que l'emploie Cicéron ( Catilinaires , 2, 7) quis
ganeo, quis nepos, quis adulter (...).
5 C'est ce qui ressort de l'article admirable de J.L. Heller ["Nepos 'aKoprtioxfiç' and
Philoxenus", TAPhA 93 (1962), p. 61-72].

L 'Antiquité Classique 74 (2005),


p. 171-187.

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172 J. SCHAMP

suggéré que la normalisation s


tion aurait allongé la forme
« neveu, petit-fils »6. Dès lors
composés, comme nepotari rep
que Tertullien emploie au sen
« dissipation, prodigalité »9.
Après quoi, Jean le Lydien v
42, 3) puis le sens de « prodigu
fait appel à des considérations
le nom de l'animal, GKoprcio
GKoprcioxiiç, « dissipateur »
puisse pas prouver un emp
Diadoque11 :

(à propos de l'automne) : C
dans la terre, et la tâche qui
fécondation et de mettre en
c'est bien la raison pour la
saison, car elle préside à la p
partielles ; il ajoute même qu
occupe le milieu de la saiso
médiété et de sa fécondité,
vivants, et certains vont jus
des semences.

6 J.L. Heller, I.e. (n. 5), p. 71, qui cite une hypothèse de Fr. Müller.
7 Sénèque, Bienfaits I, 15, 3.
Apologétique , 46, 16.
y Pline, H.N. IX, 1 14 ; XIV, 57 ; Suétone, Caligula , 37, 1.
10 Ce qui est exact, voir P. Chantraine, DELG, s.v. p. 1022 (n. 4). Toutefois, r étymo-
logie du mot, sans doute emprunté à une langue méditerranéenne, demeure inconnue.
Proclus, Rép. II, p. 62, 2-16 Kroll = Orphée, fr. 196 Kern: èv xaúxri yàp f|
KaxaßoXfi yívexai xcòv orcepiiátcDv eiç yflv, xovxo Ôè 'Acppoôíxriç ëpyov xà yóvijia payvövai
Kai eiç Koivcoviav áyeiv xfjv xf|ç yevéoecoç aixíav (Kai ôià xauxa ãpa Kai ó n$0oç xf|v
Kópt|v apnaaGflvai (priaiv èv xfi cbpçc xaúxfl, xf|ç Çcooyoviaç xcòv ^iepiKcov rcávxcov
7ipoïaxa|iévT|v, jcpooBeîç öxi Kai èv xfj iaxonoiiçc xòv OKopmov ixpaívowa, xòv xà ^ieaa
xí iç œpaç eiXrixóxa xa')xî|ç, ÚTco^eiveiev xfjv áp7rayf|v Kai yàp Ôià xf|v ^eoóxiixa Kai Ôià
xò yóvijiov oíkeícoç ë%ei 7cpòç xfjv Çcooyovíav ó aKopTcíoç, Kaí xiveç aùxòv Kai óç xóxe xcòv
G7cep|iáxíov OK0p7ciÇ0|iévœv òvop,acrOfivaí (paaiv). Coré à sa toile figure chez Porphyre (Antre
des nymphes , 14, 14, p. 66, 16-19 Nauck). Toutefois, il n'est pas question ailleurs de Coré
tissant un scorpion, voir A.-J. Festugière, Proclus. Commentaire sur la République II, Paris,
1970, p. 172, n. 2.

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LES « PETITS-FILS » DE JEAN LE LYDIEN OU LE PARFUM DU SCORPION 1 73

Le rapprochement étymologique apparaît-il ailleurs12 ? En vérité, on le trouve


dans un fragment d'un traité prêté à Hipparque l'astronome sur les douze signes du
zodiaque 13 :

L'animal doit son nom de scorpion soit au fait que c'est au moment où le soleil
a atteint cet endroit du ciel que l'on entreprend les travaux des champs et que
l'on jette à profusion les semences dans la terre, ou parce que, comme le
scorpion tient son aiguillon prêt à piquer, l'agriculteur tient sa charrue pointée
en direction de la terre.

Quant à la fécondité du scorpion, elle était bien connue. D'après les Anciens, il
se reproduisait par portée d'onze petits14.

L'étymologie de nepos

Pour nepos , Jean trouve un étymon grec, ó ëyyovoç « petit-fils », qu'avait


proposé Philoxène d'Alexandrie15, au Ier s. aCn16 :

On appelle le petit-fils (ëyyovoç) nepos à la suite d'une étymologie grecque, de


neos pais [jeune enfant], comme l'a bien dit Philoxène ; on appelle aussi nepos
le prodigue, de manière également figurée.

En effet, dans la suite, il se livre à une analyse véritablement linguistique, en


distinguant une racine et un préfixe ne- à valeur privative qui autorise un rappro-
chement avec le latin ne, à voyelle longue. Une lecture de 1 Odyssée fait sauter aux
yeux le hapax homérique vércoôeç, « dont les pieds sont des nageoires »17, employé
pour qualifier les phoques18. Le mot sera repris dans la suite par Apollonios de

12 Apparemment, A.-J. Festugière [o.e. (n. 1 1)] ne connaissait pas le passage de Jean le
Lydien.
13 Le traité a été publié par P. Maass ( Analecta Eratosthenica dans Philologische
Untersuchungen 6 [Berlin, 1883], p. 145, 6) : ó iKOpníoç èKÀ,f|0T| xò Çcpov r' òià xò èv Toírap
x© TÓrccp xoft fjXíoo) yevo^évoi) rcávxaç xoi)ç xfjç yecopyíaç i-iexaxeipiÇeaOai rcóvovç, Kai
aKoprcíÇeoOai xà arceipóneva èv xfi yfl, f' öxi, ôv xpójcov oi OKOpnioi xà Kévxpa npòç xf|v
7cXíiyf)v exoDOi, xofixov Kai ó yecopyòç xò ápoxpov npóç xf|v yflv. Voir Gundel, "Skorpios",
RE III A 1 (1927), col. 588.
14 Hug, "Spinnentiere", REIH A 2 (1 929), col. 1 802. Voir Pline, H.N. XI, 9 1 .
15 Fr. 12, p. 446 Funaioli.
1 Mag. I, 42, 3 : 3. Nérccoç, ó véoç rcaîç èÇ 'EMtivikííç èxDnoXoyiaç, ó ëyyovoç
Aiyexai, áç Ka^ôç ó OiAóÇevoç eínev nepos 5è Kai ó àocoxoç, önep Kai aùxò xporciKcoç.
C'est ainsi que traduit le dictionnaire de Bailly. Toutefois, avec raison, I^S-J (i.V.
véflODÇ, p. 1 170) donne « children of », voir ici même, infra.
18 8 404. Voir respectivement sch. V et E à Homère, Od. IV, 404 vércoôeç] ai Sià xov
vf|xeo0ai xf|v rcopeíav rcoioi^Evav f' àrcoSeç et ai èaxeprmévai xôv rcoôœv, ei npoç xà
HeyéOîi xcov aco^iáxcov aùxcòv croyKpivTi xiç. Tò vércoÔeç àvxi xov axeôòv àrcoôeç. ZtpóÔpa
ovcai neyátaxi o^iiKpoxáxovç ëxouai nóôaç. npòç àvxiôiaaxoÀ,f|v vvv xœv ixOvcov àrcoôcov
õvxcov xò vércoÔeç, coç xoîç noci vìixójievai.

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174 J. SCHAMP

Rhodes et d'autres19. Il est


Byzance, comme utilisé chez c
EKyovoç, « fils » ou « fille »,
revient chez Apollonios dit
Tibère, celui contre qui Flaviu
ce dernier, l'équation vércoôeç
un synonyme de ëyyovoç « pe
tôt, en remplaçant ëKyovoç pa
tion qui cherchait à rapproche
XIIe siècle répercutera à son to

Le bon usage du calembour

On imagine mal, cependant,


Tel qu'il ressort du texte de
Festus, chez qui on lit25 :

19 IV, 1745 : toîç vettóôeooiv é


fr. 66, 1 ; 186, 2 ; 222, 2 ; 533 ; N
D. (ßa')pio0ev ßpiapoi Topyocpó
( Callimachus , Oxfo I Fragmenta
533). Chez Théocrite, il s'agit de
analogue dans le fř. 66, 1 de Call
Y Anthologie ou chez Cléon) ; on n
avec le latin nepotes est «tenta
Toutefois, il est impossible de cel
20 Fr. du traité Sur les noms d
ïvieç, Kai KéXcopeç, Kai vércrueç
21 Voir L-S-J, s.v. ëKyovoç, p.
Apollonios le sophiste, p. 115,
f' ànà yovoi. Tò 'ikv o$v ârcoô
7tapáK0')a|ia xeov vecoiépcov rcoir
23 La distinction est claireme
grammairien Herennius Philon d
àrcóyovoç <pa oív, ôiacpépei TipóÔ
ëxi aTMDÖev. Kaxaxpœvxai ô' ëoG
Ammonios ( Différence entre m
ëKyovoç «fils » ou « fille », ëyyov
fils ou fille », voir Et. Gud ., p. 1
ëKyovoç uèv yáp èoxiv díóç, ëyyo
24 Od. I, p. 173, 23-24 : Nénoô
yàp Kaxá uva yXcoaaav, ó àicóy
tòv ëKyovov (bç èK vox> yóvov y
V. Bérard (I, p. 100) traduira l'ex
P. 163, 9 L., voir J.L. Heller,
Cratyle de Platon, celui du calem
ex filio natus est. Dictus autem
nepos).

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LES « PETITS-FILS » DE JEAN LE LYDIEN OU LE PARFUM DU SCORPION 1 75

Nepos compositum ab eo, quod natus post sit patri , quam fìlius.

Mais la rencontre tient sans doute au hasard. On lit par ailleurs une notice
lexicographique propre à mettre sur la voie26 :

Lorsqu'elle est appliquée à des familles dépourvues de fondements matériels


(ànoScov), la métaphore a pour origine des nourrissons qui ne peuvent encore
se servir de leurs pieds.

La source indiquée, le grammairien Ôros27, est sensiblement proche de notre


écrivain. On la situe au Ve s. de notre ère. L'adverbe grec TporciKcoq paraît signifier ici
« par métaphore »28. Cette dernière sera plus expressément soulignée par Hésychios29.
Les lexicographes grecs ne pouvaient, pour les suffixes négatifs, établir la différence
entre ve- et vt|30. Partant, le rapprochement avec le latin était inévitable. On voit aussi
que, sur le plan sémantique, les mots des deux langues se sont considérablement
rapprochés.

Suffixes négatis ou augmentatifs

Pour étayer sa démonstration, Jean se met en quête des mots grecs formés de
façon semblable, dont il offre une liste31 :

Si l'on effectuait la recherche, on se rangerait sans doute à l'avis des Grecs,


d'après lesquels les Romains, dans leur langue, appellent le scorpion nepa,
c'est-à-dire, de manière privative, « sans pieds » (les Romains donnent un sens

26 E.M. , p. 601 : Kai õxe xiöexai èrci àrcôÔœv yevôv, f[ jiexacpopà arcò xœv ßpecpcov xœv
|xf|7tco xoîç noci Kexpîl|4.évû)v. *Qpoç.
7 À Pépoque de Ritschl, on le situait encore à l'époque des Antonins. Aujourd'hui, grâce
aux travaux de Reitzenstein, on le recule au Ve s., voir W. Schmid, O. Stählin, Geschichte der
griechischen Literatur II 2, 5e éd., Munich (dans le Handbuch d'I. von Müller), 1913, p. 885-
886.

28 Le rapprochement est indiqué par J.L. Heller (I.e. [n. 5], p. 82, n. 28).
29 Hésychios N 5 10 , s.v. vfircovç fi vfjrcoôeç- àvurcoôéxouç.
Selon Ed. Schwyzer ( Griechische Grammatik I, Munich [dans le Handbuch de
W. Otto], 1939, p. 431, avec la n. 3), le suffixe négatif indo-européen *ne n'existe plus en grec
sous sa forme pleine. Les formes de type vrj- dissimulent une contraction apparue déjà en indo-
européen *ne-e, comme dans vfiypexoç, vr|^ef]ç ou vîi|iepxf|ç. Dans l'emploi poétique vércoôeç
(KaXfjç f AXooúÔvriç), le premier mot signifierait, non pas « fußlose » ou « schwimmfüßige »,
mais « Kinder ». Le linguiste fait le rapprochement avec le latin nepotes. Les lexicographes
connaissaient évidemment la valeur du suffixe, voir Porphyre, ad II. II, 2, 9 (à propos de
vfiypetoç) Souda , N 250, .s.v. Nércoôeç ; Et. Gud., 405, 51-52 Sturz; E.M. , p. 601, 31-32
(Ôros ?)
Mag. I, 42, 4 : Kai Kaxà öecopiav xá^a toîç "EAAtioi rcapaxcopTytéov, öti xòv
OKoprcíov oi 'Posatoi rcaxpícoç vércav KaXouoiv, oiovei àrcoôa Kaxà axéprjoiv - xf|v yàp
« ve » o')A,Xaßf|v axept|xiKco xpemeo A,anßavoi)ai 'Pcojiaîoi, ©arce p "EXÀriveç vf|À,ircoç
vfixuxoç vfiYpexoç vfiôu^oç - èK xou Kaxà cpúaiv aunpaívovxoç xô Gripíco.

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176 J. SCHAMP

privatif à la syllabe ne -, to
nèchutos [abondant !], nèg
cable]), à cause d'une particu

Il s'en faut que tous les ex


degré. Deux, vf|Ài7coç et vfjyp
poétique à l'origine, se prése
Nfiypexoç est déjà chez Homè
L'adjectif vf|%')Toç est d'un em
de l'époque alexandrine35. Nf|
résulte d'une tmèse maladroit
pour qualifier ïmvoç36.
Autant que je sache, aucun a
adjectifs37. Les grammairiens
que pouvait revêtir le suffixe

32 Eschyle, fr. 186 ; Sophocle


Trapp, cf. Hésychios, N 480, s.v.
Théocrite, 4 (Les pâtres ), 5
Théocrite, des manuscrits donne
décompose le mot en un suffix
Voir P. Chantraine, o.e., s.v. v
byzantine, chez Grégoire de Naz
Pour d'autres, PG 37, col. 1467,
[Rei. hist. II, 27 (I, p. 203, 8) e
Byzance (p. 214, 15) se contente d
34 Hom., Od. XIII, 80 ; 1 H. Aph
35 Philitas, fr. 21 Powell ; A
(eùpox;) ; Nicànore, Al., 587 (iôp
suffixe artificiellement augmen
[II, 1, 1 dans le Handbuch de W.
Pour une liste des occurre
Grammaire homérique I, Paris, 1
occurrences chez A. Severyns,
p. 112, qui cite la sch. A à Hom
vfiôvjioç, p. 750.
37 J.-D. Fuss ( Joannis Laure
Romanae libri tres, Paris, 1812
Historiae Byzantinae , Bonn, 1
Magistracies of the Roman Stat
revanche, on lit dans la traductio
Roman Constitution [De magistr
full-flowing, unwaking, sweet
n'entre pas dans la série. À notre
pas lieu de confondre l'exégèse d
qui fut offerte par la source mise

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LES « PETITS-FILS » DE JEAN LE LYDIEN OU LE PARFUM DU SCORPION 1 77

de vrixuToç38, mais aussi de vf|8')|ioç39. Toutefois, pour ce dernier, d'après Aristo-


nicos40, Aristarque avait proposé une étymologie par vrj- et ôúvco, parce que le suffixe
n'entre pas en composition avec des noms commençant par une voyelle aspirée. On
devrait dans ce cas traduire par "inextricable". Jean connaissait-il cette étymologie ?
Toujours est-il que d'autres philologues cherchaient un étymon dans d'autres mots
comme vr|ô')ç « bas-ventre » ou òSúvri. On devrait alors prêter à vfiSv^ioç le sens soit
de « sans fond » soit ď « indolore ». Aucune exégèse du genre n'existe pour vtixdtoç.
Au mieux, on peut admettre qu'en posant un suffixe négatif pour trois des adjectifs,
Jean suit une tradition grammaticale bien attestée. Évidemment, vt|%dtoç n'a aucun
droit à figurer dans la série. On voit bien ce qui s'est passé. Plusieurs grammairiens
rapprochent vf|8')|ioç et vtixdtoç, mais opposent respectivement les valeurs négatives
et augmentatives que prend chez eux le préverbe vr|-41. À la suite d'une lecture rapide,
Jean ou la source qu'il utilisait a omis la distinction entre les deux préverbes. Par
conséquent, si notre passage a un sens, vîixdtoç y est pratiquement intraduisible.

Emprunt au grec ou à d'autres langues ?

Un mot latin, nepa , pourrait, selon Jean (I, 42, 4), se prévaloir d'une formation
de type grec. En réalité, il aurait une origine africaine, selon P.Festus42, chez qui on
lit43 :

<nepa , dans la langue des Africains> : astre que l'on appelle chez nous
c<ancer ou, comme le disent certains> scorpion.
Existait aussi une étymologie par l'étrusque44 :
On dit nepotes soit parce que scorpion se dit <nepa> chez les Étrusques

38 E.M., p. 602, 42 (à la 1. 44, l'article cite un fragment de Philitas de Cos : napáGov ôè


víixdtoç opTrriš) ; Théognoste, Canons , 555, 1-4 ; sch. à A.R. , III, 530 ; sch. Y à Hom., Od.
XV, 498 ; Souda , N 295, s.v. vfj ; N 361, s.v. Ntixdtoç ëpcoç ; Eust., II. I, p. 252, 19 ; Comm. à
Denys le Pér., 126, 3.
39 Georges Choiroboscos, Epimérismes Ad Psalm., p. 17, 9-10 (non vidi) ; Eustath., In
//. I, p. 252, 18 ; E.M., p. 142, 10.
40 Sch. bBCE3E à Hom. II. II, 2 cl : vfiôujioç : 'Apiaxapxóç (pTiaiv ek tov ôúvcd ôú^ioç
Kai èv èneKiáaei vrjôvnoç (...) ou yàp rcapà tò tiôúç- Xi&i yàp SaoDvopivri où auvuiOriai
to vr|. Oi 5é, ôv oi) ÔDvaxòv arcoövaaaöai, r' ó paôúç (jcapà xx'v vriSúv) f' àvœôuvoç (voir
L-S-J, s.u. vfiÔDjioç, p. 1 173).
41 Eust., II. I, p. 252, 18-19 ; sch. à A.R., III, 530.
163, 12-14 L, qui cite Plaute (Cas. 443) : recessim dabo me ad parietem, imitabor
nepam. En réalité, le texte porte : recessim cedam ad parietem, imitabor nepam.
43 Fest., 162, 32-35 L. (suppl. ex P. Fest. 163, 12-14 L) <nepa Afrorum lingua > sidus,
quod dicitur nostris c<ancer vel, ut quidam, > scorpios. Ernout-Meillet (o.e. [n. 4], p. 437) ne
mentionne que l'origine africaine du mot.
44 P. Fest., 162, 17-18 L. : <Nepotes dicti aut quia scorpius a> Tuscis dicitur nepa.
J.L. Heller (o.e. [n. 5], p. 77) reconstitue la suite du texte dans la partie manquante du
Farnesianus de la manière suivante: <... ut apud Graecos luxuriosae vitae> homines
a<ppellati OKOp7ciaxai, quod non magis his res >. Ce qui vient immédiatement après est le
texte que je donne sur la même page. Dans l'optique de J.L. Heller, il s'agit de faire un sort
dans la tradition grammaticale aux déductions de Jean le Lydien.

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178 J. SCHAMP

À la recherche d'une pointe

J. L. Heller souligne, à juste


de Jean45 :

À la saison hivernale, natu


animaux rampants, est presq
sans rien manger d'autre q
profit tout ce qu'elle com
propres pinces et il les con
printemps le ramène comm
nature, il recouvre l'usage
« calaminthe » [calament],
aiguillon et s'en sert comme
avec le fenouil : de là vient
nepeta.

Durant l'hibernation, le scorpion, dépourvu des pattes qu'il a dévorées, vit de


terre46. Au retour de la belle saison, à peine s'est-il approché du calament qu'il
récupère son aiguillon. Le savant américain, qui cite quantité de textes pertinents, pré-
tend n'avoir trouvé aucun fil conducteur qui tienne47. Naturellement, le morceau de
Jean a une portée satirique de la meilleure veine. C'est elle qu'il faut faire ressortir à
présent. La loi qu'il s'agit d'illustrer visait à réprimer 1' ccooma ou les aacoTOi.
Soucieux de provoquer la surprise, notre philologue prend garde à ne pas souffler trop
tôt le mot que chacun attend : aKopmaxai n'apparaît qu'au terme de l'anecdote sur
les scorpions et les serpents. L'écrivain a bien aiguisé sa pointe48 :

Voilà pourquoi ils appellent nepotes les dissipateurs : ils dévorent en effet leurs
propres membres.

45 Mag. I, 42, 5-7 : "Qpçc yàp xei^œvoç Kai aircòç eíkótcoç ó GKopníoç xfi y% mOárcep
Kai xà àXXa tcòv èprceicàv, ')7coveKpo)0eiç Keîxai, }ir|8èv ëxepov nap' a')Tt|v èaBicov. 6.
'Hvira o$v icâoav tf|v îtepi èawòv èôóôi^ov yfjv eauTco óanavíjaTi, tcòv iÔícov KaOáTctExai
7cÀ,£KTavcov Kai Tcáaaç aúiàç àveicaic0f|T©ç KaxavaXíoKei. 7. *Hpoç 8è àvaKa^ouvxoç
aùxòv p,exà tcòv aAAcov eiç <pcòç vójícú xf|ç (púaecoç, àvanoòomca Kai rcpòç KaXanívôriv tò
<pDTÒv èpxófievoç jióvtj xfl à(pfl xflç potávnç àvaXa^ipávei tò Ôpi^xi) Kai aTeyavomai,
KaOánep ô(piç Tfj ^apáècp ööev Kai véneTav tt|v KaX,ap,ív0r|v 'Pco^iaîoi KaXovoiv.
46 Nicandre ( Thér 783-784) connaît, lui aussi, un scorpion livide qui mange de la terre :
Ôf| yàp te noîiqMxyoç, aièv cxtitoç, / yaio(páyoç. J.-M. Jacques ( Nicandre . Œuvres. II Les
thériaques. Fragments iologiques antérieurs à Nicandre , Paris, 2002, p. 216 [n. compl. 89, 1 à *
la p. 61]), « les scorpions ne sont pas herbivores, pas plus qu'ils ne mangent de la terre ».
47 (1962), p. 82, n. 29 : « I can find no trace ot the tale itself, and one would hardly expect
to find any (. . .). »
Mag. I, 42, 8 : TaÚTfl toí>ç aKopjciOTàç vérccoTaç àrcoKaXowiv a')Toí, oía tcòv iôiœv
lieÀxov 8iaq>0opeíç.

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LES « PETITS-FILS » DE JEAN LE LYDIEN OU LE PARFUM DU SCORPION 1 79

La dévoration des scorpions

L'habitude de dévorer des membres soit de sa propre famille soit de son propre
corps est souvent mentionnée dans les textes à propos du scorpion. On lit chez le
glossateur Placidus49 :

Nepa : scorpion qui consomme ses rejetons, excepté celui qui s'est accroché à
son dos ; à rebours, c'est celui-là même qui a été préservé qui consomme son
père ; c'est de ce fait aussi que ceux qui consomment dans le luxe les biens de
leurs parents sont appelés nepotes.

Paul continue sa propre explication50 :

soit du fait que les hommes vivant dans le luxe ont reçu ce nom parce qu'ils ne
se soucient pas tant du patrimoine familial que des revenus vitaux de leur père
et de leur grand-père. Le nom doit son origine au fait que le fils est né après le
père.

L'explication de Placidus prolonge celle de l'abréviateur de Festus, en y


ajoutant des considérations tirées d'une histoire naturelle vraie ou imaginaire. On voit
bien que la comparaison des nepotes avec des scorpions était rien moins que rare.
Dans les deux textes latins que l'on vient de lire elle répond elle aussi aux besoins de
la satire.

Les connaissances sur les scorpions ne manquaient pas dans l'Antiquité51 :

Les scorpions de terre donnent aussi naissance à de nombreux vermisseaux


ovoïdes, et ils les couvent. Quand ces derniers ont achevé leur croissance, les
parents sont chassés, comme chez les araignées, et détruits par leurs petits.

Pline abrège évidemment Aristote, quand il écrit52 :

49 Placidus, Gloss. V, p. 86 Goetz : nepa : scorpius que natos consumit nisi eum qui
dorso eius inheserit ; rursum ipse qui servatus fuerit consumit patrem ; unde et homines qui
bona parentum per luxoriam consumunt nepotes dicuntur. Cf. Isidore, Orig. X, 193 : Nepos
dictus a genere quodam scorpionum qui natos suos consumit, excepto eum, qui dorso eum
insiderit ; nam rursus ipse qui servatus fuerit consumit patrem : unde homines qui bona
parentum per luxuriam consumunt nepotes dicuntur
50 P. Fest., p. 163, 6-8 L. : aut ideo luxuriosae vitae> homines a<ppellati quod non magis
his res>sua famil<iaris curae est quam is quibus pater avusque> vivunt ; quod <nomen
ductum ab eo quod natus post patri> sit quam fìl<ius. Il existe des étymologies de nepos par
na tus post , chez P. Festus (163, 9-10 L nepos compositum ab eo, quod natus sit post sit patri,
quam filius ) et Isidore (Orig., IX, 5, 26 nepos est, qui ex filio natus est. Dictus autem nepos
quasi natus post. Primům enim filius nascitur, deinde nepos ).
51 Arist., HA V, 26, 555 a 22-25 : Tíktodoi 8è Kai oí CTKopmoi oi xepoaîoi mccoA/rpaa
cpoeiôfi 7io XkcL, Kai èrctúáÇovaiv. "Oiav 8è TeX,eico0fi èKpáMovxai, ©anep oi àpáxvai, Kai
ànóMDVTai x>tcò tcûv tékvcdv.

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180 J. SCHAMP

Tout comme les (phalanges


vermisseaux en forme d'œuf

Plus loin encore, on lit53 :

Certains pensent aussi que


reste qu'un seulement, le plu
mère elle-même, parvient, g
que de la morsure (de son ai

Telle est la tradition d'histoire

Générations du scorpion

Ce n'est évidemment pas cel


met la reproduction des scorp
Tertullien, dans une langue évi

C'est un grand mal que d'un p

Privés de leurs pattes, les ca


de terre, naissance à d'autres s

Ôtez au scorpion qui affecti


Et mettez le reste en terre :
Sortira un scorpion qui de s

52 Plin., H.N. XI, 86 : Similite


pariunt similiterque pereunt (...)
de parler au chapitre précédent.
53 XI, 91 : Quidam et ab ipsis
sollertissimum, et qui se ipsius m
hune esse reliquorum ultorem, q
J.-M. Jacques (o.e., p. 216 [n. c
Languedoc, qu'il est naturellemen
pariades, « le frugal se fait goinf
il lui arrive même de dévorer «
vulgaire gibier ».
54 J.-M. Jacques (o.e. [n. 46], p
indiquait plusieurs types de géné
spontanée à partir de la terre, du
en encore de substances animales
55 Tertullien, Gnost., 1, 1 Be
suppurât.
Ovide, Mét. XV, 369-371 : concava litoreo si demos bracchia cancro, /cetera
supponas terrae, de parte sepulta /scorpius exibit caudaque minabitur unca.

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LES « PETITS-FILS » DE JEAN LE LYDIEN OU LE PARFUM DU SCORPION 1 8 1

C'est à peu près ce que dit Pline, qui vient d'évoquer les crabes de mer57 :

Quand le soleil traverse le signe du Cancer, une fois que les scorpions sont
privés de vie, leur corps se métamorphose, raconte-t-on, en scorpions dans le
(sable) sec.

La mythographie avait produit sur le scorpion des spéculations de même type.


Le problème est d'expliquer pourquoi, au moment où se lève la constellation du
Scorpion, celle d'Orion disparaît58 :

Orion chassait aux environs de Chios, lorsqu'il aperçut Artémis et lui prit ses
vêtements. Fâchée, elle fit sortir immédiatement de terre un scorpion, qui piqua
Orion. Voilà pourquoi aujourd'hui lorsque se lève le Scorpion se couche Orion
par peur.

La résurrection du serpent

Le comportement du scorpion, animal lié à la terre, ne pouvait être rapproché


que de celui du serpent, mentionné seulement dans une comparaison. Rien de plus
pertinent : le serpent, par définition, est dépourvu de pattes. En somme, les gestes
salvateurs sont les mêmes de part et d'autre, sauf que le serpent n'avait qu'un seul
élément à récupérer, après le long hiver. Autre est le cas du scorpion, doté d'une
morphologie plus complexe : il a et des pattes (42, 7) et un aiguillon (42, 6 et 7).
L'usage des unes s'est perdu, l'autre a fait l'objet d'une dévoration. Aussi Jean
distingue-t-il les deux parties du corps, non sans marquer davantage d'insistance sur
la seconde, plus dangereuse pour le commun des mortels.
Au printemps, lorsqu'il mue59, le serpent retrouve tous ses attributs par simple
contact avec le fenouil. La légende est connue depuis le IIe s. aCn au moins, à en juger
par le témoignage de Nicandre de Colophon60 :

57 H.N. IX, 99 : Sole cancri signum transeunte et ipsorum, cum exanimati sint, corpus
transfiguran in scorpiones narratur in sicco. Par un procédé inspiré du même principe de
reproduction, on obtiendrait un résultat analogue avec le corps d'un basilic pilé et recouvert
d'une pierre, voir XX, 119: quidam tritum, si operiatur lapide, scorpionem gignere.
Immédiatement après, Pline explique que mâché et placé au soleil, le basilic engendre des vers :
commanducatum et in sole positum vermes. C'est, apparemment, la donnée qui a passé dans les
Geoponica (XI, 28, 3 p. 344, 3-4 Beckh), non sans quelque confusion : |xaar|0èv 8è touto Kai
èv r'Xi co xeGèv aicopnioDç yevva.
58 Sch. à Arat., 634, p. 461 Maass : (...) Kuvtiyetcóv nepi Xiov xf|v "Apxepiv èôeáaato
Kai Tcov nénX co v aÙTfjç èXápeto. f| Ôè BupxoGeiaa rcapautà èK ynç aKoprcíov àvéôcoKev úcp'
o') èrcXfiYTi ó 'ßpicov. Kai vû v ou v cbç Ôià cpoßov àvaxéXXovToç ZKOprcíoi) ó 'Qpícov ôúvei.
La mue du serpent est connue depuis longtemps en littérature, dès le IIe millénaire avant
J.-C., dans l'épopée de Gilgamesh [J.-M. Jacques, o.e. (n. 46), p. 121 [n. 33 à la p. 29]).
60 Nicandre, Thér., 29-34 : f)5' iva rcoiri / rcpeoxa KuïaKopivri xvoáei OKiáovxaç
iánvouç, / t%ioç öt' àÇaXéov cpoXíôcov àrceÔúaato yfjpaç / nxòXuç ¿rciatelßcov, oxe epeo^eòv
eïapi (peúycov / ömiaaiv ajxßXwaaei, napáôou 8é è vtixutoç opTrnš / pocKtiôeiç òkúv te Kai
aùyfievua xíGnai. Le texte n'est guère signalé comme témoin de la légende. Voir encore Plut.,

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182 J. SCHAMP

(...) ou dans l'herbe


s'épaississant en sa barbe nai
une fois débarrassée des écai
la guivre lasse s'avance au pr
les yeux voilés, ou quand la
son repas, va lui rendre viva

Les indications de Pline ont été

Le serpent, qui se couvre d'u


se dépouille de la peau qui
printemps, brillant de jeune
opération qui ne dure pas mo
que l'endroit se trouve à l'en
dans sa retraite d'hiver, se f
les yeux pour leur rendre leu
se gratte contre les épines du

Évidemment, Jean le Lydien es

S. An., 20 (= Mor., 974b) ó 8è ôpéc


Kai ôiaxapáiTcov et Él., NA IX,
Toft fjpoç ôpçc tovto), èvToc')0á t
pvKxexai Kai èKeîvo cbç yflpaç ò<
ÉKáTEpov, eÎTa èÇávTtiç tov
XEijxcôvoç (pcoX,E')aaç èv |i')xœ
tt|v o'|íiv i)7io0Ep^iaívov tò n¿p
tout récent et très riche comme
qui ne fait pas état du texte de Je
légende.
61 Plin., H.N. VIII, 99 : anguis, hiberno situ membrana corporis obducta, feniculi suco
inpedimentum illud exuit nitidusque vernai. Exuit autem a capite primum nec celerius quam
uno die et nocte, replicans, ut extra flat membranae quod fuerit intus. Idem hiberna latebra
visu obscurato maratho herbae se adfricans oculos inunguit ac refovet ; si vero squamae
obtorpuere, spinis iuniperi se scabit, cf. XIX, 173 feniculum anguibus (...) gratissimum ; XX,
254 : Feniculum nobilitavere serpentes gustatu, ut diximus, senectam exuend<o> oculorumque
aciem suco eius et Isid., Orig. XVII, 11, 4 : Feniculum Latini vocant quod eius thyrsi seu
radieis sucus acuat visum : cuius virtus traditur ut serpentes annuam senectutem eius gustu
deponant. Hoc olus Graeci jiápaôpov vocant. Gargilius (Méd., 25, 2) utilisa Pline de même :
Traditum in libris et serpentes annuam senectutem feniculi gustatione deponere et oculorum
caliginem suco eius excludere. La note de Brigitte Maire (Gargilius Martialis. Les remèdes
tirés des légumes et des fruits, Paris, 2002, p. 122 [n. compl. 2 à la p. 31]) ne roule que sur les
sources latines.

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LES « PETITS-FILS » DE JEAN LE LYDIEN OU LE PARFUM DU SCORPION 1 83

Un parfum de fenouil

La légende s'explique aisément à la lumière des propriétés connues pour cette


plante, à la fois condimentaire62 et aromatique. Sur le plan médical, le fenouil appar-
tient aux substances qui ont la propriété d'alléger, de réchauffer et de purifier les
éléments humides63. Mieux, il est excellent pour les parties génitales et provoque la
venue de sperme en quantité considérable64. Au niveau imaginaire, la plante devint
ainsi un gage de renaissance. C'est ainsi que les rêveries sur le phénix font ressusciter
tous les cinq cents ans l'oiseau fabuleux d'un bûcher composé de diverses substances
auxquelles appartient le fenouil65 :

Après cinq cents ans, dit-on, le phénix descend dans un certain endroit d'Inde
supérieure, y prépare pour lui-même une meule faite de cinnamome et de
feuilles de nard et de fenouil, sur laquelle il se juche ; lorsque la meule s'est
brusquement allumée prétendument du fait d'une divinité, le phénix s'y
consume dans le feu, mais, peu après, il en naît un ver à la ressemblance du
phénix et qui, muni d'ailes, s'envole aussitôt vers le soleil. Tout cela se passe
sur l'autel dans la cité du Soleil, selon Apollonios ; puis, lorsque s'y sont
réunis les personnages les plus renommés d'Égypte, il s'élève en l'air et, suivi
par le cortège de ceux qui se sont réunis, il s'en retourne à l'endroit d'où il était
venu.

62 Son rôle dans la cuisine est bien connu, voir J. André, L ' alimentation
Rome , Paris, 1961, p. 203. Épicharme (fr. 159-161 Kaibel = Ath., II, 70 F-7
fenouil parmi les légumes.
63 Par exemple, Oribase, Collection médicale X, 23, 26, XIV, 49, 1 (po
échauffantes) ; XV, 1, 12, 7 ; ^4 Eunape , II, 1 M 4, voir M. Detienne, Les jardin
mythologie des aromates en Grèce ancienne , Paris, 1972, p. 202, n. 2.
64 C'est pratiquement ce que dit Pline (H.N. XX, 257) : geniturae abunda
modo haustum facit, verendis amicissimum (...).
65 Jean le Lydien, Mois IV, 11, p. 76, 12 Wünsch: "Oxi tòv (poi vi
rcevTCXKoaícov èxcov eïç uva xórcov xflç ávco Îvôiaç Kaxiévai Kai rcapaaKeax
xe Kivvanánoa) Kai cpúMcov vápÔou xe Kai ^iapá0o') Gradiva èrcipaivEiv te
ÔflÕEv è^aíCTO^évoa) 0)710 xivoç aicpviÔiov 8aip,ovoç aùxòv jxèv àvaÀÍGKEaG
cpoiviKa* 'iet ' où noXx> Ôè aùxou 7iaparcA/r|aiov àvacpÚEGGai OKÓ^r|Ka, rcx
Ôè napaxpfina èni xòv r(kiov àvircxaaGai. npáxxExai ôè xovxo èni xoO èv
pco^oi) Kaxà xòv 'ArcoMáviov xoùvxeuGev ôfi xœv èvôoÇoxáxcov Kaxà xf
ctdveà,0óvxg)v xivcov ^lExécopoç àpGEiç jiExà napano|j,7iíiç xôv àOpoiaOévxcov
tJkev. Comme le disent J. Hubaux et M. Leroy (Le mythe du phénix dans
grecque et latine , Liège/Paris, 1939, p. 243), le personnage qui est la sou
renseignement est fort probablement Apollonios de Tyane. Clément de Rome (
25) rapporte à peu près la même histoire, sauf que les aromates sont, entre autres
l'encens, mais pas le fenouil, qui n'est pas cité. On gagnera toujours à lire la no
(Les Pères apostoliques II Clément de Rome. Épître aux Corinthiens. Homéli
Paris, 19262, p. 56-57).

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184 J. SCHAMP

On ne peut rien faire, je croi


aromate, tantôt oiseau, équivale
le nom de gangite (yayyiTiç),
contexte du phénix67. Ce qui es
tels produits évocateurs de mer
soleil ressort d'un autre trait
d'Arcadie, le héros Marathos
autre version, que l'on doit peut
Épopeus, roi de Sicyone69 :

Eumélos, le fils d'Amphily


qui, dit-on, avait composé
supposer qu'il en soit bien l'a
première habita cette terre ;
pour père Aloeus, fils du sole
il avait déménagé dans les z
d'Épopeus, il vint dans le Pél
et se retira à nouveau en Atti

Le scorpion et le calament

Le premier à avoir rapproché


tote, d'après un auteur qui se co

D'après Alistóte, c'est aussi


des scorpions.

On voit bien le principe qui a


sympathie jouant dans les sci

66 J. Hubaux, M. Leroy, o.e. (n


(le cinnamome est sous le patronag
67 J. Hubaux, M. Leroy, o.e. (n
68 Plut., Thés., 32, 5 ; Pausanias
M 177, s.v. MapaGœv xórcoç 'A0f
69 Paus., II, 1, 1 : Ei3jir|A,oç 5è ó
Xéyexai Tcoiflaai, <pr|oìv (T. 1 Be
oDyypacpfi - (fr. 1 Bernabé) 'Eqrô
MapaGôva Ôè ftaxepov xòv 'Enco
ftßpiv xo') rnxpòç èç xà ítapaG
E7CCû7ié(oç à(piKÓ}iEvov èç riEXo
xf]v Axxikt|v avGiç avaxcopfjaai
70 Antig., Paradoxa , 19, 5 = Ar
(prioìv aa7iÉvx(ov OKOprcíoDÇ yív
admise sans discussion. Aujourd
auMoyal commandées par Constan
critiques de T. Dorandi ( Antigone

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LES « PETITS-FILS » DE JEAN LE LYDIEN OU LE PARFUM DU SCORPION 1 85

alexandrine. On peut lire ainsi71 : le calament (aia'>p,ßpiov), qui a l'aspect du


scorpion.

Un parfum de calament

Le calament (< calamintha nepeta L.), qui rend son aiguillon au scorpion, prête à
des observations analogues. Pour comprendre, on doit d'abord identifier correctement
le végétal, porteur de noms assez divers, KaXa^iivGa, oia')|ißpiov {sisymbrium) ou
r'òx)oc'iov. Les indications éparses chez les botanistes de l'Antiquité, plus spéciale-
ment Théophraste et Dioscoride, ne laissent pas place au doute : le calament évoqué
par Jean le Lydien n'est autre que Calamintha nepeta , dans la classification de
Linné72. Suzanne Amigues la décrit de façon précise, à la suite des botanistes, dont
elle cite les recherches : le végétal se rencontre dans les rocailles et les terres en friche
de la région chaude, çà et là dans toute la Grèce. Il est très différent d'une menthe par
son habitat et sa morphologie, avec ses tiges florifères grêles, rampantes, puis dres-
sées, son limbe foliaire plan, presque aussi large que long, mais il s'en rapproche par
l'arôme plus piquant. Les propriétés du calament étaient bien connues des Anciens.
Théophraste écrit73 :

(...) il semble que le calament se transforme en menthe, à moins d'être fixé par
la culture - c'est pour cette raison qu'on le transplante souvent (...).

En collectant les témoignages, on en peut dresser une courte monographie. Le


même philosophe-botaniste explique74 :

Voici ce qui lui arrive quand on ne le travaille pas bien et qu'on ne lui apporte
pas de soins particuliers : il s'enracine davantage vers le bas et pendant qu'il
s'enracine et oriente dans ce sens-là tout son dynamisme vital, il s'affaiblit
d'en haut et perd le caractère piquant de son parfum. (...) Le parfum qui lui
reste, une sorte d'odeur douce et fade, se rapproche de celui de la menthe.
Aussi conseille-t-on de le transplanter souvent afin d'éviter cet accident.

71 Oribase, Coll. méd. XIV, 17, 2 : oiavußpiov, GKopmoeiôéç. Aucun de ces passages
n'est signalé par J.L. Heller (o.e. [n. 5], p. 82, n. 29, continuée p. 83).
72 S. Amigues, Théophraste. Recherches sur les plantes I, Paris, 1988, p. 115. C'est la
longue note 5 (p. 1 14) à la p. 45 (II, 1, 2). Pour l'équivalence rafaní vÖti nepeta , voir Garg.
Mart., Méd., 23, 1 : Nepetam Graeci calamintham vocaverunt, nostri vulgo nepetam dicunt.
73 HP II, 4, 1 : (...) xó te aia')nßpiov eiç ^ivOav ôokeî nexaßaMeiv, èàv jj.f| Kaxéxtixai
xfi Gepania - 8iò Kal jiexa<p')xe')o')ai tcoXàákiç -(...). J'emploie le texte et la traduction de
S. Amigues, o.e. (n. 72), p. 52.
74 CP V, 7, 1 : ZDußaivei yàp öxav j-if| xiç èÇepyáÇrixai àrcoôiôû) xt|v oíkeíocv
Geparceiav fhÇoûoGai jxaXXov eiç xò kcctcû, piÇov^evov Ôè Kai xf|v ôúvap.iv èKeîae xpércov
rcâoav àaGevéoxepov avcoGev yiveaGai Kai xf)v ôpinúxrixa anoßaAAeiv xfjç òa|ifjç (...) f|
KaxáXoiTcoç òa^f| ^iaXaKfi xiç o$aa Kaì àvei^iévri Kpoae^(pepf|ç ifl jiívôti yí vexai, 8ť ö
p.exa<pDxe')eiv Ke^eúouai ttoMcckiç orccoç xovxo 'if[ avußaivri. La traduction est de S.
Amigues (o.e. [n. 72], p. 125).

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186 J. SCHAMP

Ailleurs, Théophraste décr


ligneuse comparable au serpol
sont moins odorantes que les
ronne77. Pline en somme ne di

Le sisymbrium sauvage, que


pied de haut. (...) celui des li
des couronnes ; sa feuille est

Comme le fenouil, le calame


l'étymologie, le mot évoque
mycénien79. Jean ne cède pas
mérites à établir les équivale
sont signalées depuis longtemp
La mythologie
que d montre
menthe est liée à l'amour au
dans les couronnes des époux
côté de la myrte81. Avant le
maîtresse, la nymphe MivG
épouse, Mintha se répandit en
drait son amant et chasserait
encourut : elle fut démembré

75 HPV 1,6,3.
76 CP VI, 1 1, 3 : èni 8è tcov e')óon©v oXœç ffricS' cbç eirceîv ettoa^ia xà àv0r| icaGánep
(...) oia')jißpio') (...).
77 HP VI, 6, 2.
78 Plín., HM. XX, 247 : Sisymbrium silvestre, quibusdam thymbreaum appellatum, pedali
non amplius altitudine . (...) quod in sicco, odoratum est et inseritur coronis, angustiore folio.
Voir aussi J. André, Pline l'Ancien. Histoire naturelle. Livre XX, Paris, 1965, p. 210-21 1 (n. 1
et 2).
79 P. Chantraine, o.e. (n. 4), s. v., p. 483, quel que soit le détail de l'explication, qui
demeure discuté.
Voir, par exemple, Galien, Antidotes I, 7, XIV, p. 43 Kühn : vené tou, ovtcdç oí
'Pco^oíoi TT|v Kc&ap,ív0T|v òvojiáÇouai, cf. Dioscoride, Matière médicale III, 35, 1.
Toutefois, la plante demeure malaisée à identifier, voir G. Ducourthial, Flore magique et
astrologique de l'Antiquité , Paris, 2003, p. 423-428.
81 OVIDE, Fast. IV, 869 : Cumque sua dominae data grata sisymbria myrto / Tectaque
composita iuncea vincla rosa. Apulée (De virt. herb., 105) le cite sous le nom de «menthea
venerea ». Le poète de la comédie moyenne Théophile (fr. 1 1 Kassel-Austin = Ath., XIII,
587f) cite une courtisane nommée Zicoußpiov dans sa comédie intitulée OiXouXoç.
Les données mythologiques sont fort clairement évoquées par M. Detienne (o.e.
[n. 63], p. 141-142, qui donne toutes les références nécessaires : Oppien, Halieutiques , III, 486-
497 ; Strabon, VIII, 3, 14 p. 344 ; sch. à Nicànore, Alex., 375 ; Et. Gud ., 395, 1-6 Sturz =
Orph., fř. 44 Kern ; Phot., Lex., s.v. Mív0oc= Aristoclès, 33 F 6 e J. ; sch. à Aristoph.,
Plut., 313 ; Poll., VI, 68 ; Ovide, Mét. X, 728-731).

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LES « PETITS-FILS » DE JEAN LE LYDIEN OU LE PARFUM DU SCORPION 1 87

appelée |xiv0r| ou ri8i)oa|j,oç83. Ailleurs, c'est Déméter qui se chargea de venger sa


fille : elle foula aux pieds l'insolente, qui fut réduite en une poussière, d'où jaillit une
herbe insignifiante de même nom84, à moins qu'il ne se fût agi du calament85.
S'approcher du calament, c'est ainsi se réapproprier son odeur de mort, c'est-à-dire
son piquant et par conséquent son aiguillon.
Au printemps, au contact respectivement du calament et du fenouil, le
scorpion et le serpent retrouvent par conséquent leurs attributs. Le terme dont use
Jean (Mag. I, 42, 7), tò 8pip, i) prend des acceptions diverses, tant physiques, « aigre,
piquant, âcre » que psychologiques, « pénétrant, perçant, fin ». On a vu plus haut dans
le cas du serpent que le fenouil lui rendait vivacité dans l'allure et acuité du regard. Le
calament joue un rôle identique pour le scorpion. Dans les deux cas, la résurrection
tient au recouvrement d'une odeur, celle des plantes auxquelles les animaux doivent
l'un et l'autre leurs propriétés. Jean n'est pas optimiste. Veuf très tôt, il a dû se mettre
en garde contre les aléas du mariage. L'amour entraîne la reproduction, qui est liée à
la mort. À peine l'héritier est-il adulte qu'il retourne son aiguillon contre ceux qui
l'ont protégé. On ne peut assez prendre garde au parfum du scorpion, gage d'amour et
de mort. Ainsi meurt toute chair. Légèrement retouché, le mot évangélique se vérifie
(Mt 27, 25) : tò àa>h<x orüTou èq>' ruiâç Kaì èxci xoòq yovéaç fijicòv.

Jacques SCHAMP

83 Sch. à Nicànore, Alex., 374 Miv0ri <8è ; BRvAld> <"Ai8od BrmvAld> nakX <xkt|
<ofixû) KaA,oD|iévT| X>, r'v ÔieorcápaÇev <t' X> Ilepaecpóvn, <è(p' fj if)v ó^icbvo^ov rcóav
àvéScûKev ó "Aiôriç ; Strabon, VIII, 3, 14 p. 344 : xcaxtiOeîoav úrcò t ífc Kódtk.
84 Oppien, Halieutiques III, 492 et 497 : Ar|nf|TTip àp,á0Dvev èneupaívoDaa rceôíAoiç
(...) 7COÍTJ 5' oi)Tiôavf| Kai èncovonoç ëK0ope yaííiç.
85 Phot., Lex., M 458 Theodoridès : Mivöa : tò nap' èvíoiç fiSvoa^ov eiç ô
HetaßaMeiv cpaci if|v Aï8o') 7caXA,aKf|v* àcp' ry; Kai tò Kepi xfjv 'HXiv opoç ; Et. Gud. AB,
395 Sturz : Mív0t|, î^v xiveç fjSvoa^ov KaXovai- exi 8è KaXá|iiv0oç, áypiov f|8')oa|iov, örcep
X')7Co')|iévri r' Armf|TTip èp,íar|oe Kai araprcov èwoírioev. Y a-t-il à la base de ce mythe une
sorte de jeu étymologique : le calament serait, par antiphrase, une « belle menthe » ?

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