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Presses Universitaires de France

Review
Author(s): Pierre Burgelin
Review by: Pierre Burgelin
Source: Revue d'Histoire littéraire de la France, 69e Année, No. 6 (Nov. - Dec., 1969), pp. 1036-
1037
Published by: Presses Universitaires de France
Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40523648
Accessed: 21-10-2015 13:20 UTC

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1036 REVUE D'HISTOIRE LITTÉRAIRE DE LA FRANCE

du Traitédu pouvoirdes rois de la Grande-Bretagne, commel'affirmèrent les


Jésuites,mais du Traitédes droitsde la Reine, ouvrageimpriméen 1667 par
ordrede Louis XIV. Mais contrairement à ce que je croyais,Fauteurd'AuTORrns
politique et de Yerratumdu tome III de YEncyclopédien'a pas lu le Traité
des droits.Il le cite d'après les Remontrances du Parlementde Paris (avril
1753) l. Uerratum,et du mêmecoup l'articlequi Fa rendunécessaire,acquièrent
par là une singulièreportée,dans le contextehistoriquequi entoureces Remon-
trances.On s'expliquemieuxla place de choixque les critiquesdu tempsfirent
à Autorité politique dans les pamphletset les journaux.
Quatre appendiceset un index enrichissent encore le volume. L'appendice
A donne la date exacte de la publicationde tous les volumesde l'éditionde
Paris. L'appendice B donne le tableau completdes sigles utiliséspar Diderot,
d'Alembertet leurs collaborateurspour signer leurs articles.L'appendice C
reproduitune liste de 253 souscripteurs de l'édition in-4° de 1777 (Pellet,
Genève).Tous ont souscritchez Lépagnez à Besançon,ou chez Chaloz à Dole.
Ils habitaientVesoul, Besançon, Pontarlier,Lons-le-Saulnier,Saint-Claude,
Beaune, Gray,et les régionscirconvoisines. On y comptetreize nobles titrés,
quarante-deuxavocats,quarante-cinqhommesde robe, vingtet un fonction-
naires,six médecins,quinze négociants, trente-huit
prêtresréguliersou séculiers.
Il faudraitrassembler un grandnombrede listesanaloguesavantd'entreprendre
une étude sociologiqued'ensembledu public de YEncyclopédie.L'appendice C
contientdes correctionset des additionsquelquefoistrèsimportantes à plusieurs
études précédemment publiées par l'auteur2.L'index est très complet- cin-
quante-huitpages - et permettrad'utiliserle Lough avec toute la sûretéet
toute la commoditédésirables.
Jacques Proust.

Ronald Grimsley,Rousseau and the religious Quest. Oxford,


ClarendonPress,1968. Un vol. 14 x 22 de vm-148p.
M. Grimsleyest l'auteurbien connu d'un excellentlivre sur La Conscience
de soi chez Rousseau.Dans ce nouvelouvragenous retrouvons ses qualités de
clarté, de méthode,d'exploration.Certes l'ouvrage de Masson, vieux d'un
demi-siècle,reste fondamentalsur la recherchede Rousseau, et il y a peu
à glanersur ses traces.Mais depuis,tout un ensemblede travauxa portésur
la cohérencede l'auteur,et sur bon nombrede thèmes,dont certains,qu'on
pouvaitcroiremarginaux,apparaissentaujourd'huicommefondamentaux. Sous
cet éclairage,un livre nouveau était à écrire.A vrai dire, la premièrepartie
de celui-ci correspondexactementau titre,en traitantde l'expériencede
Rousseau. Une seconde partie,plus dogmatique,expose la doctrineélaborée
par Rousseau,et une troisièmeproposeune mythologie religieusede Rousseau.
Ce sont les plus intéressantes.
La seconde partie s'ouvre sur le débat de Rousseau et de la philosophie,
telle qu'il la voit, corrompueet corruptrice.M. Grimsleya bien vu le rôle
important de la raison,corrigépar le souci de considérercelle-ci commeune
facultéparmi les autres,et bien dégagé l'idée qu'au commencement est la
connaissancede soi. Il suit alors les troismomentsde la Professionde foi :
Dieu et l'univers,Dieu et la vie intérieure, problèmede la religionrévélée.
Tout cela est bon et on peut se limiterà deux remarques.La premièreest
que la preuvede Dieu par le mouvementest l'une des plus classiques de la
théologieet ce qu'elle a de propreà Rousseauc'est qu'il n'imagineaucune autre
source du mouvementque la volonté.La seconde concernela notiond'ordre
qui est plus centralequ'on ne dit et commandele mouvementqui va de la
nature(en ordre)à l'humanité(en désordre).On est un peu surprisque ni

1. Voir déjà JohnLough, articlecité, dans Modem LanguageReview,juillet 1961.


2. Voir supra, notes 1 à 5.

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COMPTES RENDUS 1037

Malebranche,ni les malebranchistes n'apparaissentici, alors que leur influence


est considérable.
A côté du « système », il fallaiten effetparlerde la mythologie : le paradis,
les dieux et l'enfer.Ce sont des sujets inépuisables,des paradis mémoriaux,
ou espérés,à l'enferdu monde structuré par le complot.Le chapitresur les
dieux se consacreà peu près exclusivement au couple Wolmar-Julie. A notre
sens,il ne suffitpas de traiterl'athéismede Wolmarcommeun « accident».
C'est peut-êtreparce qu'il est lui-mêmedivin,par la perspicacitéde son œil,
de sa pensée, parce qu'il est auteur de Tordreà Clarens,qu'il
l'infaillibilité
peut n'avoirpas besoin d'un Dieu. Mais le problèmese retrouverait si l'on
examinaitces autresdieux que sont le précepteurd'Emile et les Législateurs
des cités.Il est frappantque les confessions de foi, celle du Vicaire,celle de
Julie,soientle faitde pécheursconvertis, et non du gouverneur ou de Wolmar.
Il nous paraît enfinqu'un problèmede grande signification n'est pas posé,
celui de la place de la Professionde foi dans l'Emile. Elle est précédée d'un
passage important et méconnusur l'originede la religion,et la discussiondu
principede Bayle qu'il vaut mieuxêtre athée qu'idolâtre.Il en résulteque ni
íes sauvages ni les enfants,naturellement portés à l'idolâtrie,ne doivent
avoir de religion.Il n'y a de religionvraie que pour l'hommequi accède à
la raisonet à la conscienceéclairée,ce qui fait de la religionun fait culturel
et finalement trèsintellectualisé.Le « système» de Rousseau exclutla foi des
êtrestrop simples,alors que sa religionvécue du Dieu qui regardeet vers
qui l'âme s'élèvea un caractèrespontané.L'élaborationde sa penséethéologique
a été pour lui une épreuve : quelques passages de l'Évangile lui suffisent.
Mais il a voulu proposeraux hommescorrompus de son tempsun christianisme
a moderne», exprimé dans les catégories qu'ils peuvent raisonnablement
admettre.
Pierre Burgelin.

MieczyskawaSekrecka,Louis-Claude de Saint-Martinle Philoso-


phe Inconnu. Wroclaw,ActaUniversitatis ri065, « Roma-
Wratislaviensis
» II, 1968. Un vol. 17 x 24 cm de 224 p.
nica Wratislaviensia
Ceux qui jusqu'ici,touten reconnaissant l'importance au xvnr3siècle du phé-
nomènemartinien(et « martiniste ») négligeaientde s'en inquiéterdavantage
parce que l'œuvredu PhilosopheInconnu n'avait pas fait récemmentl'objet
d'une monographiesérieuse,et qui n'interrogeaient pas les texteseux-mêmes
parce qu'ils ne savaientpas ce que chaque ouvrage pouvait leur apporter,
ceux qui donc attendaient un bon « L.-C. de S.-M. l'hommeet l'œuvre» l'auront
désormaisà leur dispositiongrâce à cette thèse qui nous vient de Pologne.
Thèse très satisfaisante dans une telle perspective ; quant à la soliditéet à
l'exactitudede son information, il suffirade dire que M™ Sekreckaa bénéficié
de l'aide de RobertAmadou; quant à la fermetéde la méthodeet à l'ampleur
des vues, qu'elle a été dirigéepar Jean Fabre.
La biographiea le souci d'insérerSaint-Martin dans l'histoirede son temps
ses rapportsavec les philosophesp. 57-60, et avec la Révolution,
(en particulier
p. 156-173),de le situerdans le mondedes secteset de soulignerses rencontres
avec Martinesde Pasqually au départ,avec la pensée de Jacob Bœhme à la
fin; elle marque aussi les traitsde l'évolutionde cette doctrinetrop souvent
supposéemonolithique sous prétextequ'elle s'enracinedans les courantstradi-
tionnels,tandis qu'en réalité,Inconnu ou non, Saint-Martinétait avant tout
un «Philosophe». La confrontation de son premierlivre,Des erreurset de la
vérité,avec le Systèmede la Nature de d'Holbach (p. 39-46), l'étude des
résonances« romantiques » de L'Homme de désir (p. 130-135) ou celle du
thème de la Régénérationdans Le Nouvel homme(p. 138-143), la compa-
raisonentrela politiquede Saint-Martin et celle de Josephde Maistre(p. 169)
sont révélatricesde cette historicité.D'autres préjugés étaient à rectifier.Il

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