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Décembre 2022
TNVR - Gestion de la population canine au Maroc
Le 28 février 2019, sous l’impulsion bienveillante de Sa Majesté, le Roi Mohamed VI, le Maroc a signé une Convention multi-
parties ( Annexe 1 ), impliquant l’ONSAA, le Ministère de la Santé, Le Ministère de l’intérieur et l’Ordre des Vétérinaires, afin de
déployer la méthode TNVR dans tout le Royaume. Cette méthode apporte une solution qui, en plus d’être respectueuse de
l’animal et de l’environnement, représente également une protection des habitants, notamment contre la rage.
Cette Convention est, pour rappel, basée sur les directives royales visant à promouvoir le secteur de la prévention et de la
santé pour assurer la sécurité sanitaire des citoyens. Elle s’applique à l’ensemble des communes (et à leur représentants),
et sur tout le territoire du Maroc.
Or, en 2022, en plus de n’avoir pas respecté les termes de cette Convention depuis sa signature, le Maroc ne semble pas à
court d’idées « innovantes », pour ne pas dire cruelles, afin de « contrôler » sa population canine. Le recours aux armes à feu et
aux poisons envers les chiens étant légalement interdit depuis 2019, les communes redoublent d’ingéniosité pour éviter de
laisser toutes traces de leurs violations répétées de la Convention, pourtant imposée par Sa Majesté, que Dieu l’assiste.
Par son communiqué de presse du 25 Août 2022, L’Ordre National des vétérinaires avait pourtant annoncé le déploiement
effectif de la méthode TNVR ( Annexe 2 ) sur le terrain. Cependant, dès septembre 2022, des abattages systématiques ont
encore eu lieu dans un grand nombre de villes du Royaume, sous les yeux impuissants des riverains.
Les alertes reçues à cet effet de la part des riverains et touristes sont malheureusement nombreuses. Nous en avons
sélectionné quelques exemples tristement représentatifs de la situation actuelle.
• AGADIR
- Filmé par une caméra de surveillance, un chien se fait tirer dessus par
un homme en pleine rue. Il agonisera au sol le temps qu’un autre
homme (employé communal également) vienne le ramasser et le jette
sur le tas de corps sans vie d’autres victimes (de ces mêmes
violations de la Convention de 2019) déjà tuées avant lui, et
entassées dans un camion communal .
• CASABLANCA
Chefchaouen
• LAARACHE
• MARRAKECH
- Il existe une seule fourrière dans toute la région Rabat - Temara - Salé.
Et elle se trouve à Rabat même
- Cette situation est d’autant plus grave car les chiens sont relâchés
dans un milieu exempt de nourriture, ils s’en remettent donc à leurs
instincts et attaquent parfois seuls ou en meutes des fermes
avoisinantes. Aussi la population se remet à croître dû à l’absence de
mesures de stérilisations. Kenitra décembre 2022
• KENITRA
- Capture violente des chiens qui sont enfermés sans eau sans Photo chien mort Kenitra
nourriture jusqu’à que mort s’en suive dans des conditions sanitaires
déplorables.
Ces cruelles campagnes d’abattage n’ont jamais fait leurs preuves pour lutter contre l’errance. Elles sont uniquement source
de souffrance pour les animaux concernés et ne parviennent pas à régler le problème durablement.
L'abattage, à l'aide d'appâts empoisonnés par la strychnine ou par balle, élimine environ 200.000 chiens par an, pour un cheptel
estimé à 2 millions de chiens, soit 10%.
Ce chiffre, très élevé dans l'absolu, reste insuffisant puisque les cas de rage humaine, animale, de même que les cas
d'hydatidose restent constants d'une année sur l'autre. De plus, l'abattage a un coût : salaires des employés, automobiles,
carburants, frais de fonctionnement des fourrières, appâts....
Ajoutons à cela les risques pour la population et le cheptel, de ces appâts épandus dans les lieux de rassemblement des
chiens. Le risque sanitaire et environnemental représenté par la strychnine, n'est pas toujours dégradé et risque de polluer le
sol et l'eau. Les carcasses des animaux empoisonnés ne sont pas toujours envoyées à l'équarrissage, et les appâts ne sont pas
toujours consommés.
Le chien est un animal territorial, et chaque individu ou groupe d'individus, occupe et défend un territoire précis.
Un abattage systématique dans une zone donnée, la vide de ses occupants canins, et aussitôt d'autres chiens
viennent de la périphérie occuper ce vide, moyennant des affrontements qui sont autant d'occasions de transmettre la
rage.
La nature ajuste en permanence la population canine aux ressources alimentaires du milieu. Si une seule femelle fertile, échappe
à une campagne d'abattage, elle peut produire jusqu'à 67.000 descendants en six ans (Ligue Doris Day pour les animaux. Ce
chiffre énorme, correspondant à une suite numérique modélisée et vérifiée par la ligue Doris Day, met en évidence la raison de
l'inefficacité des stratégies basées sur l'empoisonnement ou l'abattage des chiens.
''Toute réduction de population par mortalité, est rapidement compensée par une meilleure reproduction et un meilleur taux de
survie. En d'autres termes, quand les chiens sont retirés, l'espérance de vie des survivants augmente, car ils ont un meilleur
accès aux ressources''. (OMS / Guide pour la gestion des populations canines).
Plusieurs associations locales de protection animale et bénévoles travaillent au soin des animaux errants et pourraient
conseiller les municipalités efficacement :
C’est pour l’ensemble de ces motifs que nous, citoyens marocains, résidents étrangers au Maroc et
associations de protection animale marocaines, dénonçons, d’une part, les actes de cruauté
illégaux, dangereux et contreproductifs pour tous (animaux et citoyens) ; mais honteusement
encore pratiquées à ce jour, en particulier par les représentants des communes, censés nous
protéger et sécuriser les populations canines, conformément aux directives du Ministère de l’Intérieur,
et non les tuer.
NON à l’extermination!
OUI à la stérilisation et vaccination!
L’extermination La stérilisation
Territoire vide
Puisqu’il est impossible d’arriver à éradiquer les chiens du milieu, autant opter pour
des chiens soignés, vaccinés et stérilisés.
Bouchra HLIOUTI Bouchra HLIOUTI
Revue de presse