Vous êtes sur la page 1sur 60

L’attractivité

territoriale :
Etude de cas : la ville de
Kénitra

Encadré par :
Pr. Salima JAZI

2022/2023
Notre équipe

Bouzbiba Manal AFOUIZ Fatima Zahra


19009745 21009356

NAZIH Salma Youssef Lamliki


18018855 19009494
Notre équipe

SALIM Imane Hajar talal


18018993 21009445

MOUSSA BAHSINE
18018062
Table des matières
01 Remerciements

03 Avant-propos

05 Introduction générale

07 Partie 1 : Présentation de l'attractivité territoriale :

Chapitre I : Notion de l'attractivité territoriale :


08 1 : Définition de l'attractivité territoriale
2 : Approches conceptuelles : macro, micro et meso
06
3 : les types d’attractivités territoriales
10
Chapitre II: Les caractéristiques de l’attractivité territoriale:
12 1 : les acteurs concernés par l’attractivité territoriale
2 : Les facteurs et les enjeux de l’attractivité territoriale
14

16 Chapitre III : Concepts stratégiques de l’attractivité territoriale:


1 : La gouvernance de l’attractivité territoriale
20 2 : Elaboration d’une stratégie d’attractivité territoriale

23 Partie 2 : Le développement de l'attractivité territoriale de Kénitra

Chapitre I : Présentation générale de la ville Kénitra


24 1 : Contexte régional, provincial et local de Kénitra

30 2 : Analyse SWOT de la ville Kénitra

Chapitre II : Analyse du potentiel d’attractivité territoriale de Kénitra


33 1 : Etat des lieux et recensement des friches urbaines situées au sein
de la ville de Kénitra
35
2 : Etude Benchmark (Cas à l'échelle internationale)

Chapitre III : le développement de l’attractivité territoriale de Kénitra :


39 1 : La démarche marketing pour un développement territorial de
Kénitra
44 2 : Etablissement d’un plan d’actions par le mix territorial pour la ville
de Kénitra

49 Conclusion générale

51 Bibliographie/Webographie
Remerciements

Pour amorcer notre recherche nous tenons d’abord à remercier,


madame, Salima JAZI pour ses efforts déployés envers nous afin
de bien assimiler ce nouveau aspect du Marketing territorial.
Nous ne pouvons que lui exprimer nos sincères remerciements et
notre profond respect pour son soutien, son aide, son énergie, sa
disponibilité, et également pour le temps consacré afin de
répondre à nos questions. Ce fut un honneur pour nous de l’avoir
comme enseignante, dégageant une énergie positive, toujours à
notre écoute, tout le temps prête à faire part de ses idées
créatives et ses conseils constructifs.
Nous tenons aussi à remercier Madame Geanah Meryem
Architecte et chef de Département des Affaires juridiques et
foncières à L'agence urbaine Kénitra et Madame Najlaa Aoua
disposant d'un master en management des territoires pour leur
aide précieuse.
Nous remercions également les responsables, le personnel, le
corps professoral et administratif de l’ENCG SETTAT pour la
richesse et la qualité de l’enseignement ainsi que tous les efforts
fournis afin de nous assurer un enseignement de haute qualité.
Enfin, nous faisons part aux membres des groupes pour leur
professionnalisme et leur implication durant ce travail.

01
Avant-propos

Ce présent document est la concrétisation d’un mois de


recherche, concernant l’une des thématiques très intéressantes. Il
fera l’objet d’une étude portant sur l’attractivité territoriale dans la
ville de Kénitra.
Lors de notre formation en quatrième année, à l’ENCG Settat, et
précisément dans le cadre de notre cours de Marketing territorial,
nous sommes amenés à étudier une thématique de près,
d’approcher ses notions et de l’expliquer tout en mettant en œuvre
un cas pratique de la ville de Kénitra.
Ce projet va nous permettre de compléter notre formation en
terme de Marketing territorial et également de confronter nos
acquis d’étude à la pratique, ainsi il combine entre un challenge
de maitrise de prérequis et un challenge de soi en prenant la
parole et en s’exprimant.
Ce travail réalisé en groupe apprend la cohésion et la création de
la synergie entre les différents membres. Une des composantes
primordiales dans l’application du Marketing.
Dans une structure bien établie et bien organisée ce rapport
traitera différents concepts et définitions par rapport à la notion
d’attractivité territoriale et sa compétitivité

03
Introduction générale
À l’ère de la mondialisation et de la concurrence accrue, les territoires
deviennent les principaux acteurs de leur développement. Ils entrent en
compétition et intensifient leurs efforts afin d’améliorer leur attractivité et
d’attirer les investissements, les compétences, de nouveaux habitants et
des touristes. A cette fin, ils utilisent le marketing et ses techniques.
Au Maroc, depuis son engagement dans le processus de
décentralisation au cours des années 90, et surtout avec l’annonce en
2011 du projet de la régionalisation avancée, apparaît le souci d’intégrer
certaines villes marocaines dans la compétition nationale voire mondiale
entre territoires. À ce titre, la ville de kénitra, à l’instar d’autres villes
marocaines, mérite d’être promue au rang des villes attractives. Cela
nécessite une réflexion stratégique et le recours à une démarche de
marketing territorial appropriée.
Cette dernière consiste à connaître les besoins et les attentes de la
cible (investisseurs, habitants, touristes,...) afin de concevoir et de
développer une offre compétitive permettant d’attirer ces acteurs dans le
territoire et de les y maintenir. Cela implique la définition d’un
positionnement adéquat pour la province et l’élaboration d’une image de
marque à travers une politique de communication efficace.
Ce travail propose quelques éléments de réflexion sur la pertinence et la
démarche d’application du marketing territorial à la ville de Kénitra,
surtout que celle-ci dispose d’une offre produit-territoire attrayante.
L’objectif est d’établir un diagnostic stratégique de la ville afin de mettre
en lumière les facteurs clés de succès qui augmentent l’attractivité de la
ville et sur lesquels elle peut communiquer. Ce diagnostic permettra
ainsi de concevoir une stratégie marketing qui sera mise en œuvre à
travers le marketing mix territorial. Après l’examen de la littérature en
marketing territorial, nous avons pris contact avec certains acteurs de la
ville, le but étant d’intégrer leurs perceptions au sujet de leur
environnement professionnel et de l’application du marketing territorial à
la ville de Kénitra

05
Chapitre I : Notion de
l'attractivité territoriale
Le présent chapitre met la lumière sur la notion d’attractivité dans ses différentes
dimensions et significations. Cette notion qui repose sur un concept multidimensionnel et
sur la capacité des territoires à capter les différents types de ressources possibles.
Si pendant longtemps l’attractivité a été appréhendée principalement comme la capacité
à attirer, un nombre d’études soulignent que l’attrait d’un territoire doit inclure le désir de
rester durablement. « Attirer c’est bien, mais conserver, n’est-ce pas mieux ? », une
vision stratégique qui doit être en aucun moment négligée lors de la mise en place d’un
programme d’attractivité cohérent.
Cependant, cette attractivité ne pourrait point échapper aux concurrences lancées par
d’autres territoires qui souhaitent également de leur part être alimentés d’une attractivité
très attirante et qui repose sur des retours positifs.
De ce fait chaque territoire devrait être conscient de cette concurrence acharnée qui est
considérée comme une menace à long terme et doit adopté un ensemble de stratégies et
de plans concurrentiels qui représenteront l’un de leurs facteurs clés de succès.

Chapitre 1 : Notion d’attractivité territoriale :


1 : Définition d’attractivité territoriale :
Les usages croissants du terme d’attractivité depuis une quinzaine d’années découlent
de l’intérêt accordé à l’impact de la mondialisation, dont les délocalisations sont un
exemple. Le terme désigne donc les nouvelles manières de penser l’économie
internationale, les flux d’activités et de capitaux, les investissements. On peut définir par
défaut l’attractivité comme « la capacité pour un territoire d’offrir aux acteurs des
conditions qui les convainquent de localiser leurs projets sur leur territoire plutôt que sur
un autre » (Hatem 2004b), ou encore comme « la capacité d’attirer de la main d’œuvre
qualifiée et des compétences comme des moyens pour favoriser le développement
économique la régénération urbaine » (OCDE, 2005).
Pierre Veltz (2004) définit l’attractivité comme une notion complexe qui, appliquée aux
territoires, doit tenir compte des interactions entre trois facteurs :
la mondialisation industrielle en parallèle de la globalisation financière, dans un
univers d’échanges et de production de plus en plus transnationaux
la métropolisation (polarisation de l’économie)
le mode d’organisation des firmes (et pas seulement des grandes firmes).

Ce point de vue n’est pas strictement français : Porter (1990) aussi, signale l’importance
de l’agglomération dans le monde moderne. Autrement dit, la polarisation de l’économie
est primordiale ainsi que le fonctionnement en réseaux (Veltz, 2004). A l’inverse, Laurent
Davezies (2003 et 2008) rappelle que la richesse des territoires ne provient pas
uniquement du secteur de la production (concentré essentiellement dans les espaces
métropolitains, dans un contexte de forte compétition entre métropoles mondiales) mais
aussi des dépenses, c’est-à-dire des impôts locaux, des retraites, des revenus liés à la
consommation comme au tourisme.

08
A partir de travaux sur le développement du tourisme en Ile-de-France, il montre que
cette région, alors qu’elle reste l’une des régions les plus attractives du monde, perd
progressivement une partie de ses habitants (des couches moyennes) qui se déplacent
vers des régions plus attractives en termes de qualité de vie (coût de la vie plus faible,
qualité de l’habitat supérieure, plus grande offre en espaces verts, moins d’inégalités
sociales donc moins de chômage…). Ces régions profitent aussi d’une redistribution des
revenus qui quittent donc l’Ile-de-France. Ce qui conduit cet auteur à affirmer que les
espaces métropolitains (à haute capacité de production et de performances) sont des
espaces perdants. Autrement dit, un territoire attractif doit savoir d’abord garder les siens
car il est plus important de capter la richesse que de la créer. La notion d’attractivité est
un construit relatif, qui fait de plus en plus office de référentiel et affecte le comportement
des acteurs.
Dans cette logique, les politiques d’images et les stratégies territorialisées affectent les
flux et le comportement des acteurs, même indirectement et de manière aléatoire.
Désormais, prévaut un consensus autour de l’idée que le territoire est un objet
stratégique qui doit investir dans une politique d’image, de différenciation/spécialisation,
et valoriser ses qualités.

2 : Approches conceptuelles : macro, micro et meso


Les concepts de l’attractivité territoriale dépendent de ce que l’utilisateur cherche à
appréhender : mesure de la performance économique, observation des décisions
d’implantation ou, plus en amont du processus de décision, de leurs déterminants.
Dans les travaux de Fabrice Hatem, on distingue cinq catégories d’approches qui sont
prises en comptent par les personnes physiques pour choisir de s’installer dans une
commune plutôt qu’une autre, et qui sont désignées par les termes suivants :
· L’approche « macro » : se base sur des indicateurs globaux, elle s’intéresse en général
à l’identification des déterminants globaux expliquant la plus ou moins bonne attractivité
des personnes physiques sur un territoire. Elle conduit notamment à deux résultats
intéressants : d’une part, la constitution de « tableaux de bord », sur une base homogène
permettant d’identifier les « points forts » et les « points faibles » du territoire concerné,
d’autre part, la réalisation d’indicateurs de synthèse sur l’attractivité. L’originalité de cette
méthode est qu’elle peut associer des sources provenant de statistiques comparatives
(INSEE, DREAL…) et des enquêtes d’image et/ou d’opinion auprès de décideurs (des
personnes physiques). Ainsi, Les baromètres les plus médiatisés sont : Ernst and Young,
Business Competitiveness Index (World Economic Forum).
· L’approche « méso » : s’intéresse à étudier les facteurs d’attractivité d’une zone
particulière à un secteur d’activité particulier.
· L’approche « micro » : se base sur l’analyse en comparant les avantages offerts par
plusieurs sites d’un même territoire.
· L’approche « en termes d’image » : étudie l’effet de l’image ou de la réputation d’un
territoire sur la prise de décision des dirigeants au moment de la prise de décision de la
localisation.
· L’approche par « les processus de décision » : se base sur des études académiques et
empiriques pour étudier les processus de prise de décision.

09
3 : les types d’attractivités territoriales
Typologie en fonction de l’attraction des capitaux et des personnes :
L’attractivité territoriale peut être divisée en deux catégories, selon l’objet attiré :
l’attractivité des capitaux (investissements, entreprises, activité…) et l’attractivité des
populations (résidents, salariés, consommateurs, usagers, etc.).
L’attractivité des capitaux :
On peut distinguer entre les investissements qui sont d’origine publique (construction
d’infrastructures et d’équipements divers pour la population ou les entreprises,
subvention aux associations, etc.) et ceux qui sont d’origine privée (création
d’entreprises, investissements dans des entreprises déjà existantes, etc.). Ces deux
types de capitaux n’ont toutefois pas la même fonction. Si les capitaux privés sont
destinés au développement des activités économiques, les capitaux publics jouent un
rôle de gestion des territoires et de soutien au développement local. De fait, a priori, les
investissements privés importants sont attendus sur les territoires dynamiques, tandis
que les investissements publics massifs sont plutôt attendus dans les régions en
difficulté.
L’attractivité de la population :
Concernant l’attractivité de la population, on a en premier lieu l’objectif du déplacement
où trois grands types d’attractivité apparaissent : l’attractivité à but résidentiel, l’attractivité
à but professionnel, et l’attractivité liée à la consommation et aux usages d’équipements
et de services (publics ou privé). En second lieu, on peut dire que le critère de la
temporalité permet ensuite de déterminer plusieurs sous-types d’attractivité.
Dans le cas de l’attractivité résidentielle, une distinction peut être faite entre la mobilité
des résidents permanents, qui s’installent sur un territoire afin d’y résider toute l’année, et
les résidents temporaires qui n’y vivent qu’une partie de l’année, comme les touristes ou
les résidents secondaires. Parmi l’attractivité de main-d’œuvre, une triple distinction peut
être faite en fonction du temps de présence des travailleurs sur le territoire en question,
entre :
- Les migrants pendulaires qui effectuent des migrations quotidiennes entre leur domicile
et leur lieu de travail ;
- Les personnes employées temporairement sur un territoire, qui vont y rester plusieurs
mois, voire plusieurs années (personnes en CDD, saisonniers, travailleurs détachés, etc.
- Les personnes venant sur un territoire pour y travailler a priori définitivement, ou du
moins sans qu’une date de fin de contrat ne leur soit préalablement notifiée (CDI).

Enfin, le cas de l’attractivité de la clientèle et des usagers se rapproche de celle des


migrants pendulaires, dans la mesure où il s’agit souvent de déplacements de proximité
ayant une fréquence relativement régulière. Une distinction peut être ensuite opérée en
fonction du type de destination, marchande ou non marchande.

10
Typologie en fonction de l’attrait des territoires :
L’attractivité résidentielle est au cœur de la problématique sur la qualité de vie et se
compose de quatre types d’environnement : l’environnement foncier et immobilier,
l’environnement matériel, l’environnement social, et l’environnement naturel.
-Le facteur central de l’attractivité résidentielle reste l’environnement foncier et immobilier
du territoire. Il constitue le critère de détermination le plus précis du choix de résidence
d’un ménage. Ensuite, à une échelle plus vaste, vient l’environnement professionnel (sauf
pour les retraités) qui est caractérisé par la capacité du territoire à générer des emplois,
privés ou publics. Il s’agit d’un facteur d’attractivité essentiel d’un territoire, puisqu’il met
en jeu son dynamisme économique.
-L’environnement matériel, comprenant divers éléments tels que les infrastructures de
transport, la présence de commerces, de services, de loisirs ou d’équipements divers se
présente comme le facteur complémentaire indispensable du précédent. Avec
l’environnement professionnel, l’environnement matériel est à l’origine des migrations
pendulaires et des déplacements de consommation à l’intérieur du territoire, et donc de
son attractivité interne.
-L’environnement social, c’est-à-dire la composition sociale de la population du territoire
joue aussi un rôle important dans les choix de localisation, en particulier en milieu urbain.
Les processus de ségrégation socio-spatiale et de fragmentation urbaine le démontrent
parfaitement. De même, le risque d’insécurité réel ou perçu constitue aussi un facteur
répulsif pour l’implantation résidentielle.
-Enfin, l’environnement naturel et paysager regroupe un ensemble de critères aussi bien
attractifs que répulsifs pour les nouveaux habitants. Les paysages « naturels », ruraux ou
urbains, tout comme le climat et l’ensoleillement peuvent renforcer l’attrait d’un territoire
et, par voie de conséquence, son attractivité, comme dans le cas de l’héliotropisme.
Cependant, les nuisances (sonores, olfactives, visuelles) et la pollution peuvent limiter
l’attractivité d’un territoire pour la population, en dépit de la baisse du coût du foncier et
de l’immobilier qu’elles peuvent engendrer. Quant aux risques naturels et technologiques,
ils font désormais l’objet de plans de prévention qui limitent, voire interdisent
l’implantation d’habitation ou d’entreprises sur les territoires concernés.

11
Chapitre 2 : Les caractéristiques de l’attractivité territoriale :
1 : les acteurs concernés par l’attractivité territoriale
Les acteurs soumis à l’attractivité d’un territoire se regroupent en deux catégories: les
personnes physiques résidentes et les responsables ou équipes dirigeantes des
organisations telles que les entreprises, les administrations, les institutions du type
association et les organisations non gouvernementale qui investissent dans le territoire et
qui sont à l’origine de création d’emplois.
Attraction sur les ménages et les individus :
L’attraction d’un territoire sur les personnes physiques se traduit par une localisation
résidentielle ou temporaire.

La localisation résidentielle
La localisation d’un ménage correspond à une installation temporaire ou définitive ; dans
ce dernier cas, le ménage, ou les individus, y installent leur résidence principale.
a) Installation temporaire
L’installation temporaire, exceptionnelle ou régulière, concerne généralement des franges
"typées" de la population : touristes, étudiants, personnes en stages ou toute personne
séjournant plusieurs jours sur un territoire et qui y dispose d’un logement. Pour distinguer
une installation temporaire d’une installation durable (considérée quelquefois comme
définitive), on retient, comme en comptabilité nationale, un critère de durée,
habituellement un an.
L’activité économique de certaines villes dépend étroitement de ce type de population ;
c’est le cas des villes universitaires qui accueillent une importante population étudiante.
L’installation temporaire peut avoir un caractère exceptionnel ou régulier ; les séjours,
dans un territoire, auront souvent un caractère exceptionnel pour les touristes. Pour les
stations balnéaires ou de sports d’hiver, au contraire, ces installations temporaires ont un
caractère saisonnier très marqué.
b) Installation durable
L’installation aura un caractère durable si le ménage demeure pendant plus d’un an dans
son logement ; le territoire a un caractère uniquement résidentiel, si le ménage n’y
possède que son lieu de résidence, le lieu de travail étant situé sur un autre territoire, par
exemple une autre commune.

La localisation temporaire
Une personne se trouve en situation de localisation temporaire lorsqu’elle ne dispose pas
de logement dans le territoire considéré. Les motifs de ce séjour temporaire sont variés :
acheter des biens ou des services, se promener en bénéficiant des aménités du site,
travailler…
Une localisation a un caractère régulier ou exceptionnel. Les séjours auront le plus
souvent un caractère régulier lorsqu’il y a une grande proximité géographique entre le
territoire d’accueil temporaire et le territoire où est situé le logement. Les localisations
pour le travail ont un degré élevé de régularité. En revanche, les visites touristiques,
comme pour les installations temporaires, ont un caractère irrégulier, voire exceptionnel.

12
Cette analyse des installations temporaires ou durables, nous amène à évoquer une
nouvelle forme d’économie : l’économie résidentielle ou présentielle. Une économie
résidentielle représente, généralement, une économie qui dépend de la présence, sur ce
territoire, de personnes disposant de revenus qui ont été générés en dehors de ce
territoire. Il s’agit principalement des résidents, qui travaillent sur un autre territoire, des
personnes retraitées et des touristes. Il faut y adjoindre l’ensemble des personnes qui
bénéficient de transferts sociaux. Ces personnes, présentes sur le territoire, mais qui n’y
travaillent pas, contribuent, par leur consommation, au développement de l’économie
locale et à la création d’emplois, notamment dans le domaine de la distribution et des
services. L’économie de nombreux territoires est uniquement une économie résidentielle,
car les activités de production, destinées à vendre en dehors de ce territoire des biens ou
des services, sont très faibles.

Attraction des territoires sur les investisseurs :


Deux cas de figures caractérisent l’attraction des territoires sur les investisseurs ;
l’attraction s’exerce sur des entreprises déjà implantées, qui agrandissent leurs
établissements ou en créent de nouveaux, ou sur des entreprises extérieures au
territoire.
Les emplois créés ont un caractère basique ou non basique. Les emplois basiques
correspondent aux unités qui produisent des biens et des services destinés à
l’exportation, c’est-à-dire à la vente de biens et de services hors du territoire. Dans la
mesure où ces emplois augmentent le volume de la population résidente, des emplois
non basiques seront créés, principalement de services, destinés à satisfaire les besoins
de la population locale. On fait ainsi apparaître un multiplicateur d’emplois ; la création
d’emplois basiques est alors à l’origine d’une chaîne de création d’emplois non basiques,
dont le volume augmente progressivement. Il y a création massive d’emplois non
basiques, quand, sur un territoire, il y a eu un afflux de retraités ou de personnes dont les
revenus sont versés en dehors de ce territoire.
Les emplois à caractère basique et non basique appartiennent au secteur de production
de biens et de services, mais aussi aux administrations publiques ou aux diverses
institutions, comme les associations, classées en comptabilité nationale dans le secteur
des institutions sans but lucratif au service des ménages. Les emplois créés dans
l’administration sont susceptibles de fournir des services à l’ensemble des autres zones
de la région, ou même au niveau national ; ces emplois basiques auront, comme les
emplois industriels de cette nature, un effet d’entraînement sur le processus de création
d’emplois sur le territoire.

13
2 : Les facteurs et les enjeux de l’attractivité territoriale

Les facteurs de l’attractivité territoriale :


Dans un contexte d’intégration croissante des économies, l’appui sur l’attractivité est
devenu un impératif pour tous les territoires.
L’analyse de l’attractivité sollicite un ensemble de facteurs comme l’intégration
économique, la qualification de la main-d’œuvre, la présence d’entreprises
complémentaires, la qualité des biens et des services publics, des institutions, des
règlementations.
Le Maroc est un pays qui se qualifie par son patrimoine civilisationnel et culturel,
traduisant la diversité des milieux géographiques qui contribuent à la diversification des
ressources, des genres de vie et des patrimoines locaux, la variété de ses traditions
agricoles et pastorales, et par sa grandeur vu l’étendue de son territoire, l’effectif de sa
population et aussi la dimension de sa présence dans l’histoire du Maghreb, de
l’Andalousie et de l’Afrique de l’Ouest.
Par ailleurs, le Maroc est un pays plein en essor économique, offre des nombreuses
opportunités aux investisseurs. De vie, le niveau de vie se révèle ensuite beaucoup
moins élevé, donnant à ses ressortissants un pouvoir d’achat plus important, ainsi qu’il a
mis en place un certain nombre de projets et de réformes à savoir la mise à niveau des
services publics et de l’administration, la mise en place de la régionalisation avancée,
sans oublier également les préoccupations environnementales qui occupent une place
importante dans les plans et les stratégies de développés adoptés par le Maroc.
L’analyse de l’attractivité sollicite un ensemble de facteurs comme l’intégration
économique, la position géographique, la dynamique culturelle, et les facteurs urbains.

Facteurs économiques :
Le Maroc est un pays plein en essor économique, offre des nombreuses opportunités aux
investisseurs. Le Maroc depuis les années 1980 a amorcé des réformes économiques et
structurelles qui ont renforcé de la stabilité macroéconomique grâce à des taux d’inflation
maîtrisés, à un excédent de la balance des paiements depuis plusieurs années par suite
de l’évolution favorable de la balance courante du fait du rapatriement des fonds des
travailleurs marocains résidant à l’étranger et enfin, à une augmentation des recettes du
tourisme et des investissements étrangers directs (IED).

Facteurs géoculturels :
Le Maroc est un pays qui se qualifie par une situation géographique qui lui permet d’avoir
une identité multiculturelle, en terme de patrimoine civilisationnel et la diversité des
milieux géographiques qui permettent à la diversification des ressources, des genres de
vie et des patrimoines locaux, la variété de ses traditions agricoles et pastorales, et par
sa grandeur vu l’étendue de son territoire, l’effectif de sa population et aussi la dimension
de sa présence dans l’histoire du Maghreb, de l’Andalousie et de l’Afrique de l’Ouest.

14
Facteurs urbains :
La croissance urbaine qu’a connu le Maroc lui a permis de marquer avec force
l’organisation de son espace national, il a également mis en place un ensemble de
projets et de réformes c’est-à-dire la mise à niveau des services publics et de
l’administration, le concept de la régionalisation avancée, et les programmes de gestion
et de protection de l’environnement à savoir les plans stratégiques de développement et
l’attention qu’accorde le pays aux énergies renouvelables tel que le projet de la
construction de la centrale solaire Noor Midelt.

Les enjeux de l’attractivité territoriale :


Stimuler l’attractivité d’un territoire est essentiel pour attirer des entreprises, des
touristes et de nouveaux citoyens. Mais quels en sont les enjeux et comment procéder ?

Contexte et enjeux :
Depuis quelques années, l’attractivité des territoires diminue pour de multiples raisons.
En vue de pallier à ces problématiques, les collectivités peuvent agir et
rendre leur territoire attractif en suivant plusieurs pistes :
Stimulation du dynamisme économique et commercial ;
Réhabilitation des logements ;
Amélioration de l’accessibilité et des déplacements au sein du territoire ;
L’attractivité d’un territoire est un enjeu clé pour les élus et les collectivités. Améliorer
l’attrait de son territoire c’est attirer d’une part les entreprises ainsi que les touristes et
répondre d’autre part aux besoins de sa population.
La question qui se pose en l’occurrence : Comment stimuler l’attractivité d’un
territoire ?
Il existe plusieurs possibilités qui peuvent aboutir au développement de l’attractivité d’un
territoire :
Améliorer la qualité de vie :
Attente de plus en plus fréquente de la part des habitants, les collectivités peuvent mettre
en place des actions pour y parvenir en évaluant l’accessibilité des services et la qualité
de vie de leur territoire.
Cultiver le dynamisme économique :
Tourisme, recrutement, emménagement… Stimuler l’attractivité d’un territoire dynamise
l’économie et la démographie d’une commune et permet ainsi d’augmenter ses revenus
fiscaux.
Mesurer la mobilité urbaine et la qualité de la voirie :
Pour être attractif, un territoire doit être accessible et bien desservi.
Renforcer la proximité :
Les populations doivent avoir accès à tous les services dont elles ont besoin. Cette
cohésion sociale est un enjeu fort pour les collectivités.

15
Chapitre 3 : Concepts stratégiques de l’attractivité territoriale
1 : La gouvernance de l’attractivité territoriale
C’est dans le cadre d’une concurrence interterritoriale accrue pour attirer la population et
les activités que la question de la gouvernance de l’attractivité territoriale apparaît de plus
en plus essentielle. Et afin d’attirer durablement ménages et investisseurs, en allant au-
delà d’un simple "marketing territorial", ontutilisé deux approches :
D’abord, créer des territoires durables, dans le but d’attirer et de retenir les ménages
et, par conséquent, d’exercer une attraction, quelquefois indirecte sur les
investisseurs ;
Ensuite, créer des clusters, dénommés, ou pôles de compétitivité, destinés à
renforcer la coopération entre tous les acteurs d’un même territoire.

1.1- Vers une gouvernance « durable » pour augmenter l’attractivité des territoires :
Nombreux sont les territoires qui ont décidé, après la Conférence des Nations unies,
tenue à Rion en 1992, à propos de l’environnement et le développement, d’élaborer des
agendas pour le 21ème siècle, afin de mettre en œuvre les principes du développement
durable. En Europe, un modèle de villes durables a progressivement émergé dans le
monde. L’application de ce modèle, qui privilégie la protection de l’environnement est
susceptible d’accroître les capacités humaines et de rendre ainsi les villes, qui
adopteraient cette conception de la durabilité, plus attractives.

Une nouvelle conception de la ville et des territoires - les villes durables - :


a) La notion de ville durable :
Le modèle de ville durable préconise une restructuration de l’espace urbain favorisant la
mixité fonctionnelle. Afin de limiter les déplacements engendrant consommation
d’énergie et pollution, la ville durable est une ville plus compacte, formée d'immeubles de
taille moyenne, plutôt que de maisons individuelles.
La spécialisation des quartiers au sein d’une ville, en quartiers résidentiels, zones
commerciales et zones de loisirs, devrait s’estomper pour laisser place à des quartiers
offrant simultanément logements, emplois et services sur un espace géographiquement
limité. Ce nouvel espace urbain serait, par ailleurs, un espace respectueux des équilibres
naturels et du patrimoine culturel de la ville. La création d’espaces ouverts dans la ville,
comme le préconise le modèle de ville durable, facilite le maintien de la biodiversité et
offre des espaces récréatifs aux résidents.
Les responsables des villes durables doivent gérer de façon durable leurs propres
services publics et doivent susciter chez les acteurs urbains, des comportements
socialement responsables. Par exemple, Les services municipaux qui participent à la
promotion d’une consommation durable, en utilisant des produits respectueux de
l’environnement.

16
b) L’extension des capacités humaines renforçant l’attractivité des territoires:
Le modèle de la ville durable préconise que le coût des logements, ainsi que toutes
autres choses par ailleurs, deviennent, en moyenne, moins élevé que dans les autres
villes ; le prix des logements y est moins conditionné par l’accessibilité au centre, qui
rassemble, dans une "ville non durable", la plupart des commerces, des services et des
emplois. Le modèle de ville durable améliore une autre capacité essentielle des citadins,
qui est celle de jouir d’un cadre de vie agréable. Le respect de l’environnement naturel et
du patrimoine culturel de la ville, notamment du patrimoine architectural y contribue
directement.
Et c’est ainsi que la nouvelle gouvernance du territoire permettra d’augmenter
l’attractivité du territoire en question car la nouvelle ville est considérée comme plus
respectueuse du bien-être de ses habitants. Une nouvelle forme de concurrence
territoriale pour attirer les ménages est susceptible alors d’apparaître. Dans la mesure où
chaque ville sera capable de maintenir son identité et sa culture, ou même de se créer
une nouvelle identité plus cohérente.

Favoriser l’émergence de clusters pour attirer les entreprises sur le territoire:


a) Qu’est-ce qu’un cluster ?
Une grappe d'entreprises, appelée aussi grappe industrielle, pôle de compétitivité ou
cluster est un réseau d'entreprises, d'unités de recherche et de formation, et
d'organismes publics qui sont associés à une échelle plus ou moins vaste qui peut aller
jusqu'à celle de la région voir de plusieurs régions, et labellisé par l'État. Ces acteurs se
regroupent autour d'une thématique précise ou d’un domaine d'activité considéré comme
porteur ou d'avenir avec une stratégie commune de développement, destinée à dégager
des synergies autour de projets innovants conduits en commun autour d’un ou de
plusieurs marchés donnés.
b) Principes de fonctionnement et missions d’un pôle de compétitivité :
Dans un cluster on peut trouver deux types de projet, le premier type est celui reposé sur
l’existence des projets collectifs proposés, de façon conjointe, par des entreprises, des
centres de recherche et des organismes de formation, des projets collectifs bâtis autour
de programmes de recherche-développement, considérés comme le cœur d’activité et le
principal facteur de compétitivité du pôle. On trouve aussi, en dehors du champ de la
recherche-développement, la deuxième catégorie des projets ceux qui contribuent au
développement du pôle, en particulier dans le domaine de la formation, des
investissements immobiliers, de la création d’infrastructures pour les techniques de la
communication et de l’information, de la veille et de l’intelligence économique, de la
promotion du territoire et du développement à l’international.

Les pôles interagissent avec les différents acteurs de l’écosystème dans une logique de
co-construction de conditions propices à l’innovation.
L’objectif pour les pôles consiste notamment à nouer avec ces acteurs des partenariats
croisés autour des projets de R&D collaboratifs et à enrichir leur offre à destination des
entreprises.

17
Les clusters opèrent sur les niveaux suivants :
Fédération des écosystèmes et accompagnement des PME
Promotion de la recherche collaborative au travers d’un label reconnu
Interlocuteur privilégié des pouvoirs publics (Etat et Régions)
Conseil en matière de propriété intellectuelle
Financements privés
Gestion des compétences
Conseil en matière d'intelligence économique
Action des pôles à l’international
Afin de soutenir l'effort de recherche et de développement déployé au sein des pôles de
compétitivité, l'État accompagne les projets de recherche & développement aux niveaux
national ou régional :
·en octroyant, via le fonds unique interministériel (FUI), des aides financières aux
meilleurs projets de R&D à vocation économique, lors d'appels à projets
·en mettant en place des soutiens spécifiques ou non par l'intermédiaire du programme
des investissements d'avenir
·en impliquant divers partenaires : l'Agence nationale de la recherche (ANR), la Banque
publique d'investissement (Bpifrance) ou encore la Caisse des Dépôts
·en facilitant l’accès à l’information sur les programmes communautaires de soutien à
l’innovation, notamment par l’intermédiaire du réseau European Entreprise Network
(EEN).

c) Les collectivités territoriales : quel rôle dans l’émergence et le développement


des pôles de compétitivité?
Dans un monde changeant, les collectivités locales ont pris conscience de l’importance
de leurs territoires ainsi que des avantages des clusters à l’augmentation de cette
attractivité.
Selon l’Observatoire partenarial lyonnais en économie : Le rassemblement des acteurs,
au sein d’un même pôle de compétitivité, est « un puissant facteur d’attractivité pour les
territoires où sont implantés les pôles, mais aussi pour les pôles eux-mêmes ». Toutes
les villes retenues par l’observatoire lyonnais utilisent les clusters comme un instrument
de promotion de leurs territoires auprès des "professionnels, des investisseurs et des
entreprises dans le cadre de leur politique d’attractivité économique, nationale ou
internationale"
C’est donc pour les raisons précédemment citées que le rôle des collectivités consiste
essentiellement à mettre en relation les acteurs et à créer un environnement favorable
aux affaires.

18
1.Le rôle de concepteur de l’État :
Le développement régional a pour fonction de développer les innovations, de lutter
contre les délocalisations et de relancer l’activité économique. Dans cette optique, à
travers les clusters, le développement régional est vu comme une stratégie de
structuration de l’action de l’État au niveau des territoires. L’objectif qui leur est attribué
consiste à stimuler et à organiser les modes de coordination.
La place de l’État dans un dispositif de création des clusters est essentielle. Le suivi des
clusters est confié à un Groupe de Travail Interministériel (GTI) qui réunit les différents
ministères et organismes publics impliqués.
De là, le soutien des acteurs publics locaux constitue un élément clé de la politique des
clusters. Dans la majorité du temps, ces acteurs ont soutenu politiquement et
financièrement les initiatives émanant de leurs territoires. Les collectivités territoriales
considèrent à ce titre les pôles comme des outils d’animation ou de développement des
territoires.
2.L’État en tant que modérateur de la stratégie de conception et le suivi des
clusters:
La contractualisation de l’action publique dans les clusters se comprend comme une
volonté d’orienter leurs trajectoires de développement. Cette évaluation devait constituer
un des leviers de pilotage du système mais aussi un levier de validation ou de
réorientation de la politique elle-même. Il s’agissait d’esquisser un bilan des premières
actions engagées afin de mesurer l’efficacité de la politique au regard des objectifs
initiaux et d’y introduire, le cas échéant, des modifications en vue d’améliorer le dispositif
de base
3.L’état en tant régulateur : les outils du pilotage
Pour répondre à certaines insuffisances constatées dans la stratégie par les évaluateurs
et par les travaux de recherche, l’État décide d’intensifier son pilotage en contractualisant
l’orientation stratégique des pôles. Pour encadrer ce développement, l’État a imposé à
l’ensemble des pôles de mettre en place des contrats de performance signés entre l’État,
les collectivités territoriales et chaque pôle de compétitivité. Le contrat de performance
s’inscrit dans le cadre d’une inflation du recours à la contractualisation par l’État. Les
juristes diront que le contrat est un mode de gestion des risques. En l’espèce, L’État,
mais aussi les collectivités, signataires des contrats de performances, donnent ainsi la
possibilité d’avoir plus de visibilité et de contrôle sur les pôles et leurs actions. Ils
pourront ainsi faire l’objet d’évaluations plus régulières qui porteront sur leurs
dynamiques, mais aussi sur leurs résultats.
L’efficacité du rôle de l’État en tant que régulateur est basée sur la mise en place d’outils
porteurs d’une nouvelle philosophie de l’action publique. Ces outils de contractualisation
visent à concentrer les efforts collaboratifs des adhérents sur une stratégie partagée
selon BearingPoint. Il s’agit également pour l’État d’encadrer, voire d’orienter la stratégie
des pôles de compétitivité.

19
2 : Elaboration d’une stratégie d’attractivité territoriale

La stratégie d’attractivité est au cœur de toute démarche en marketing territorial. Analyse


de la situation, définition du positionnement et élaboration du plan d’action sont
indéniablement les trois étapes clés à suivre en vue d’élaborer une stratégie d’attractivité
1ere étape : l’analyse :
a) L’audit du territoire :
La première phase de mise en place d’une stratégie d’attractivité consiste à réaliser un
état des lieux général de la situation.
Il est souvent intéressant de commencer par un audit du territoire, qui peut prendre la
forme d’un bilan d’image et de notoriété. Pour cela, il faut interroger les acteurs internes
(habitants, acteurs économiques, familles, étudiants, médecins, …) mais aussi les
acteurs externes.
Ce bilan permet de faire une première cartographie des représentations mentales du
territoire et d’en tirer des enseignements :
-Sur quelles forces s’accordent les habitants ?
-Est-ce qu’il y a une différence de perception entre les acteurs internes et externes ?
-Le territoire souffre-t-il d’un déficit de notoriété ? est-ce que la notoriété est réduite à un
seul aspect ou autre cliché ? …
b) Le benchmark concurrentiel :
L’analyse ne doit pas se limiter au seul territoire. Il est important de considérer les
territoires concurrents dans l’analyse. Ceux-ci peuvent être les territoires voisins ou ceux
qui ont des caractéristiques comparables (secteurs économiques porteurs,
environnement, taille de ville, …).
Pour finir cette première phase, l’analyse SWOT du territoire va permettre de faire
ressortir ses atouts et ses contraintes, mais aussi les menaces et les opportunités qui
l’entourent.
2ème étape : le positionnement :
Une fois que la phase d’analyse est terminée, vient la phase de réflexion sur le
positionnement que l’on souhaite pour son territoire. C’est le moment où il faut être au
clair sur ses objectifs et faire des choix stratégiques.
Pour une communication efficace, il faut savoir à qui l’on s’adresse :
-Est-ce que l’on souhaite une marque touristique ou globale ?
-Est-ce que l’on veut s’adresser aux étudiants ou aux familles ?
Bien sûr, il est possible d’avoir différentes cibles, mais en choisir quelques-unes, que l’on
appellera les cibles prioritaires permettra d’optimiser sa communication pour bien
s’adresser à eux.
Identifier l’ensemble des cibles et déterminer lesquelles sont prioritaires pour son
territoire se fait grâce à l’analyse réalisée précédemment, en gardant en tête les objectifs
à atteindre.
Le positionnement se détermine d’une part en fonction des cibles choisies, mais aussi
selon la concurrence identifiée. L’objectif est de se démarquer !

20
3ème étape : le plan d’action :
Enfin la troisième étape consiste à préparer le plan d’action.
Une fois les forces du territoire et les messages à faire passer sont identifiés, ainsi que
les cibles prioritaires auprès de qui communiquer, il ne reste plus qu’à déterminer par
quels moyens diffuser les messages auprès de ces personnes.
Il reste alors à réfléchir aux actions de communication à mener selon les canaux de
prédilection des cibles (salons, événements, presse écrite, web, …) et les budgets dont
on dispose.
Pour une démarche de stratégie d’attractivité réussie, il faudra que celle-ci soit utilisée
par un maximum d’acteurs. Le meilleur moyen de garantir leur adhésion est de cocréer la
démarche d’attractivité, voire la marque de territoire le cas échéant, avec ces acteurs : Il
faut les impliquer dès le début de la démarche !
Cette démarche n’est pas figée et l’analyse peut évoluer d’année en année : il faut
impérativement envisager d’analyser l’impact des opérations pour faire les rectifications
adéquates.
L’attractivité territoriale est une notion qui est primordial au niveau du marketing territorial
pour connaitre les acteurs concernés, les facteurs et les enjeux ainsi que la gouvernance
et son importance dans l’élaboration d’une stratégie d’attractivité territoriale.

21
Partie II : le développement de
l’attractivité territoriale de Kénitra
:
Dès sa naissance, Kénitra a été rattachée à l’activité portuaire. Effectivement, son apport
a déterminé son évolution qui est dans sa genèse un lieu depuis lequel s’administrent et
s’exploitent les richesses du territoire entourant. L’activité commerciale et économique
engendrée par l’activité du port de Kénitra a rendu la ville attractive. Son clair repli au
cours des dernières décennies a engendré aussi, la déchéance urbaine de la ville de
Kénitra.
La zone portuaire, les tissus voisins et la façade fluviale se sont détériorés et converties
en friches.
Certainement, elle centralise les fonctions administrative, économique et universitaire,
mais elle n’a pas encore connu d’autres secteurs qui lui agréeront de consolider sa
vocation et de se positionner à un niveau plus élevé, notamment à travers le
développement du tertiaire supérieur.
Nous se focaliserons dans ces chapitres suivants sur l’analyse SWOT de la ville, la
démarche marketing pour son développement territorial, la contribution des friches
urbaines situées au sein de la ville dans l'attractivité territoriale.

Chapitre 1 : Présentation générale de la ville Kénitra :


Pour analyser le cas d’une marque territoriale future pour la ville de Kénitra il était
nécessaire de commencer par comprendre les différents éléments liés à cette ville à
partir de sa position géographique, passant par ses ressources naturelles et humaines et
arrivant au potentiel de la ville. Ce chapitre est donc dédié à la présentation de la ville de
Kénitra et aux différents éléments qui l’entourent.
1 : Contexte régional, provincial et local de Kénitra
a) Le contexte régional de Kénitra :
Suite à la stratégie de la régionalisation avancée adoptée par le Maroc en 2015, la
région de Rabat-Salé- Kénitra est le fruit de la fusion de deux régions à savoir : la région
de Rabat-Salé- Zemmour-Zaer et celle du Gharb-Chrarda-Beni-Hssein. Cette région
englobe Rabat -la capitale du Royaume du Maroc- ce qui l’influence positivement.
La région de Rabat-Salé- Kénitra couvre une superficie totale de 17 570 km², soit 2,5 %
de celle du Maroc, répartie entre 3 préfectures et 4 provinces avec une population
urbaine est de 3 198 712 habitants et une population rurale est de 1 382 154 personnes,
soit un taux d’urbanisation de 69,8%. Ce poids démographique est en phase de devenir
l’un des enjeux majeurs pour le rétablissement des équilibres intra et inter-régionaux.
Cette région se distingue par la diversité de son tissu économique où on trouve des
secteurs particulièrement innovants tels que la microélectronique ou l’offshoring,
cohabités avec des secteurs plus traditionnels comme le textile - cuir et l’agro-
alimentaire.
En matière agro-alimentaire la région se caractérise par un potentiel riche et varié en
produits, elle fournit plus de 23 % de la production nationale en miel. Parmi les autres
produits du territoir on retrouve le couscous, l’arachide et les Plantes Aromatiques et
Médicinales (le lavandin, la camomille et la coriandre), la lentille d’Ain Sbit, et la viande
bovine de la race Blonde d’Oulmès Zaer, etc.

24
Véritable pôle de croissance, la Région de Rabat-Salé-Kénitra a l’ambition de devenir
une région capitale de dimension internationale. Elle vit aujourd’hui au rythme des grands
chantiers de modernisation de ses infrastructures qui créent une dynamique de
croissance économique.

b) Le contexte provincial de Kénitra :


La Province de kénitra est située au Nord-Ouest du Maroc, elle est limitée au Nord par
Les provinces de Larache et de Ouezzane, à l’Ouest par l’Océan Atlantique, à l’Est par
les deux Provinces de Sidi Kacem et Sidi Slimane et au Sud par La préfecture de Salé et
la province de Khémisset.
Cette province se compose de 5 cercles, 3 communes urbaines et 20 communes rurales,
elle se distingue par diverses richesses naturelles, notamment les ressources en matière
d’eau, une côte poissonneuse tout au long d’un littoral de 140 km, en plus de ses terres
arables et de ses écosystèmes très variés.

Sur le plan humain :


Selon le dernier Recensement Général de la Population au Maroc, la province de Kénitra
compte plus que 1 061 435 habitants, soit 23,2% de la population régionale, avec
une domination des jeunes de moins de 25 ans, ce qui constitue une véritable ressource
en plus des richesses naturelles et infrastructures économiques qui ne cessent de
s’amplifier et qui font de la province, à moyen terme, une plateforme de développement
et un carrefour d’investissement.

25
Sur le plan naturel
La province de Kénitra se caractérise par un taux de précipitations important, avec
desressources hydriques importantes et diversifiées -nappes de Maâmora et du Gharb
pour les ressources souterraines et les eaux de Sebou et de ses affluents pour celles
superficielles-.
La province dispose ausside terrains forestiers importants s’étalant sur une superficie
35129 ha, abritant ainsi des réserves naturelles et biologiques importantes.
Au niveau agricole
A partir de ce qui est mentionner dans les parties précédentes, on retient que la province
de Kénitra dispose d’une superficie agricole importante, celle-ci est estimée à environ
285 259 ha de terres agricoles utiles dont 70 769 en irrigué. De telles potentialités lui
confèrent ainsi une place importante dans la production agricole régionale et même
nationale.
le secteur touristique
La Province de kénitra possède toutes les caractéristiques qui lui confèrent la position de
pôle d’attraction pour les touristes. Une côte de 140km sur l’atlantique, des forêts
immenses pour la chasse et les promenades, des sites touristiques, une production
artisanale diversifiée, des réserves naturelles et biologiques importantes ; et en plus, son
exceptionnelle position géographique.
Le secteur de la pêche
La province de kénitra dispose d’un étendu maritime atlantique ainsi qu’un complexe
portuaire qui favorise le secteur de la pêche au sein de la province. La présence des
SIBES en particulier la lagune de MerjaZerga est aussi un élément considérable dans
cette province.
L’industrie et le commerce
L’industrie est l’un des secteurs prospère dans la province de Kénitra, cela est dû au
volume important de la production agricole et de l'évolution des investissements dans la
province. Ces éléments sont concrétisés par :
-L'existence de zones industrielles et la stratégie de création d'autres dans la province
-La proximité de deux pôles en pleine expansion sur le plan industriel (RabatSalé,
Casablanca et Tanger- Tétouan).
En principe la richesse agricole de la région est le principal moteur de la croissance
industrielle, dans le sens où la majorité des entreprises et usines implantées dans les
zones industrielles de Kénitra ont été mises en place dans le cadre du développement
des activités de transformation et de stockage des produits agricoles.
L’industrie agroalimentaire est par la suite suivie par l'industrie chimique et para-chimique
aussi très récurrente dans la province de Kénitra. Or, les autres branches sont très peu
représentatives et connaissent un déclin.
Malheureusement, le processus de développement de l’industrie demeure peu ressenti
en raison de la concurrence des autres pôles industriels du pays. Ce qui a généré une
diminution notoire des actifs occupés en industrie.

26
c) Le contexte local « la ville de Kénitra » :
L’histoire de la ville de Kénitra
La ville était auparavant connue sous le nom de "Halala", ce nom incarne celui d’une
plante qui laisse une fleur jaune qui couvrait la plupart des zones de la ville avant sa
reconstruction. La ville de Kénitra date de 120 ans.
Mais on peut dire que la ville remonte plus loin que cela, la Kasbah de Mahdia, qui fut
édifiée au siècle VIe avant JC par « Hanoun le Carthaginois », qui se situe à
l'embouchure de l'oued Sebou sur l'océan Atlantique, à 12 km de la ville deKénitra Il a été
construit sur une pente rocheuse et les ruines de ses murs sont encore visibles
aujourd'hui.
La ville de Kénitra, comme la majorité des villes du Maroc, était sous la protection
Français. Le président général français "le maréchal Lyautey" a construit le port étendu
sur les rives du fleuve Sebou, celui-ci a contribué en grande partie dans la prospérité de
la ville. Suite à cette construction, la ville de Kénitra a été nommée « Port Lyautey »,
jusqu’en 1958, date à laquelle elle sera rebaptisée Kénitra par Feu Mohammed V.
La situation géographique de Kénitra
D'une superficie de 76 km2, Kénitra est l’une des plus grandes villes marocaines reliant
les villes du nord à la capitale du pays –Rabat-. La ville se situe sur la rive sud de l’oued
Sebou à 12 km de l’embouchure sur l’océan Atlantique vers Mehdia, à 30 minutes en
voiture de l’aéroport international de Rabat Salé et à moins de deux heures de celui de
Casablanca, elle est la quatrième ville industrielle du pays et une des trois principales
villes de la région de Rabat-Salé-Kénitra.
L’infrastructure de la ville « Kénitra »
La ville de Kénitra est accessible depuis la route nationale 1 densément fréquentée et
axe de circulation important.
Un autre axe routier principal, reliant Kénitra à Meknès via Sidi Yahia, Sidi Slimane et
Sidi Kacem, est la route nationale 4 -RN4-.Deux autres artères sont à signaler :
premièrement, la Route Régionale 405 qui joint cette ville au centre de Sidi Allal El
Bahraoui, et par conséquent à l'autoroute Rabat-Fès et aux régions qu'elle traverse.
Deuxièmement la route provinciale 4201 qui relie Kénitra à sa périphérie rurale littorale.
Le réseau Ferroviaire
La gare de Kénitra est la principale gare ferroviaire de la ville de Kénitra, elle relie la ville
à de nombreuses autres métropoles marocaines, notamment grâce aux trains grandes
lignes et au TNR, ainsi qu'au service à grande vitesse Al Boraq.
Ainsi, le temps de parcours sera considérablement réduit :
Tanger – Kénitra : 47mn au lieu de 3h15mn ;
Tanger – Rabat : 1h20mn au lieu de 3h45mn ;
Tanger – Casablanca : 2h10mn au lieu de 4h45mn.

27
Les caractéristiques économiques
Sur le plan économique, la ville de Kénitra présente un potentiel aussi important que
varié qui se manifeste par l’agriculture moderne, l’industrie et le service. En outre, ce
territoire connait l’émergence d’une nouvelle génération d’unités industrielles de grande
valeur ajoutée et la mise en place d’une plateforme industrielle intégrée inscrite dans le
cadre du Plan National Emergence.
On parle du Projet de l’Usine PSA, qui a été officiellement inaugurée Le 20 juin 2019 par
le Maroc et le constructeur. Kénitra est une zone franche dotée d’un port, une situation et
une fiscalité de choix pour y implanter une usine de production automobile destinée à
exporter massivement. Cette plateforme qui va employer près de 34000 personnes, est
véritablement une plaque tournante de l’économie régionale. L’installation de l’usine «
PSA » constituera un saut qualitatif et quantitatif de taille, qui va placer Kénitra dans la
sphère des grandes métropoles industrielles du Royaume.
La ville de Kénitra est actuellement la quatrième ville industrielle du pays. Avec la
présence de cinq branches essentielles de l'industrie de transformation :
l'agro-alimentaire,
la chimie/la parachimie,
la métallique/la métallurgique,
textile/cuir,
l'électrique/électronique.
L’économie de la ville englobe aussi quelques entreprises suffisamment importantes dont
le domaine des poissonneries (poissons congelés), et de l’élevage (viande de volaille,
fraises, fruits secs, légumes, jus, laitages).
L’urbanisation à Kénitra :
L’urbanisation de la ville de Kénitra est sous la tutelle DE L'AGENCE URBAINE Kénitra
SIDI KACEM SIDI SLIMANE, c’est un établissement public doté de la personnalité
morale et de l’autonomie financière dont le ressort territorial regroupe les trois provinces :
Kénitra, Sidi Kacem et Sidi Slimane.
Dans le cadre de la mise en œuvre des objectifs de la stratégie du Ministère de
l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la Ville,
cette unité a initié plusieurs études spécifiques et un certain nombre de chartes
architecturales, urbaine et paysagères, qui visent à améliorer du cadre bâti et la
promotion de la qualité de la production architecturale et du paysage urbain (d’après
L'AGENCE URBAINE Kénitra SIDI KACEM SIDI SLIMANE).

28
o Objectifs de la restructuration urbaine :
Elaboration d’un document de référence la mise à niveau des secteurs concernés
Amélioration des conditions de vie des habitants
Définir les conditions d’une meilleure qualité de vie paysagère et environnementale ;
Gestion économe de l’espace et control de l’étalement urbain anarchique
Intégration des secteurs à restructurer dans l’armature urbaine de la ville
Doter les douars en équipements de proximité et de cohésion nécessaires ;
Déclencher une dynamique et activités à rentabilité économique sûre ;
Proposer des ordonnancements de façades le long des artères principales.

29
2 : Analyse Swot de la ville Kénitra
a) Contexte géographique :
Forces :
-Un territoire trait d’union entre le bipole Tanger-Tétouan et les métropoles de
Casablanca et Rabat
-Situation stratégique par rapport aux infrastructures de communication
-Climat méditerranéen
Faiblesses :
-Le positionnement stratégique est peu exploité
Opportunités :
-L’intégration à la nouvelle région Rabat-Salé Kénitra
-L’intégration de la ligne TGV
Menaces :
-Aggravation du degré de pollution de l’air, de l’eau et des surfaces souterraines
-Recul des surfaces vertes à cause de l’étalement urbain
-Risque d’inondation et difficulté d’évacuation de l’eau due à la topographie du terrain
b) Contexte démographique :
Forces :
- 68,6% de la population active occupée appartient à la catégorie des salariés du secteur
public
- un taux d’accroissement positif de 1,96%contre une moyenne régionale en milieu urbain
de 2,1%.
Faiblesses :
- Le déséquilibre entre le rythme de la croissance démographique et la taille de la
croissance économique.
- Le pourcentage élevé de la migration rurale.
Opportunités :
- Une société jeune capable de travailler et de produire
-Une augmentation continue des taux de scolarisation
- Une espérance de vie élevée
Menaces :
-L’âge tardif du mariage menace l’équilibre démographique dans le futur
-Fragilité des jeunes dus à l’augmentation du chômage et de la faible intégration
c) Contexte économique :
1-Industrie :
Forces :
- Une activité industrielle bien ancrée
- Secteurs d’activités industrielles variées : Agro-alimentaire, industrie électrique et
électronique, industrie du textile, industrie automobile.
Faiblesses :
- Un tissu industriel qui souffre du manque d’équipements, d’encadrement et
d’infrastructures.

30
Opportunités :
- La création de l’Atlantic Free Zone qui apporte de nouvelles dynamiques.
- Le plan national d’émergence.
- Complémentarité au sein de l’axe de la conurbation El Jadida Kénitra.
Menaces :
-Un impact néfaste sur l’environnement dû au rejet des déchets industriels non traités.

2- Agriculture :
Forces :
- Une activité agricole riche
- Une vaste couverture de l’aire de l’étude par le périmètre irrigué 79521 ha
- Diversité des produits agricoles pour donner suite à la situation dans une région
climatique et physique favorable pour l’agriculture
- Zone à haute potentialités agricoles 577 863 ha, forte valeur ajoutée dans le PIB à
travers une production agricole de haut rendement
- Réserves hydriques importantes 6,75 milliards de m3, nappes phréatiques abondantes,
système d’irrigation important
Faiblesses :
- Une faible professionnalisation des métiers liés à l’exploitation agricole
Opportunités :
- La prévision des grands équipements pour accompagner le développement agricole
dans le cadre de programme d’aménagement hydro-agricole.
Menaces :
-Une activité agricole directement soumise aux nouvelles dynamiques spatiales et
économiques (équipements d’infrastructure, mitage de l’espace rural par l’urbanisation.
-Une exploitation excessive de la nappe suite à la prolifération du pompage.

3-Commerce et artisanat :
Forces :
- Infrastructure commerciale importante (marche de gros, souks…)
- Une ethnicité particulière des produits artisanaux et commerciaux.
Faiblesses :
- Pousses croissantes du commerce informel.
- Une faible professionnalisation des métiers.
Opportunités :
- Grands projets programmés dans le cadre du PDR (centre d’appui technique pour les
métiers traditionnels, un observatoire régional d’artisanat)
Menaces :
-Manque de formation dans ce secteur
- Régression des nombres d’artisans.

31
-Le diagnostic et l’analyse du territoire en question ont fait ressortir un certain nombre de
forces et d’opportunités qui constituent les principaux atouts de la ville. Cette phase nous
a permis, aussi d’identifier les principales contraintes qui devraient être prises en
considération dans les plans d’actions envisagés.
Le sentiment général qui se dégage de cette démarche est : Kénitra une ville à la fois
riche et pauvre. En effet, la ville dispose d’énormes potentialités qui sont mal exploitées
et non valorisées. Cependant, les menaces sont de plus en plus pesantes quant à
l’avenir économique de la ville. Plusieurs éléments risquent d’affaiblir les points forts de la
ville et sa région, à savoir l’étalement urbain vers les terrains agricoles, la pollution des
nappes phréatiques et une faible professionnalisation des métiers.

Ce chapitre, représentatif de la ville de Kénitra, ne peut en aucun cas contenir tous les
éléments caractérisant cette ville. Une ville à très haut potentiel de croissance et de
prospérité. En bref, ce chapitre aborde les différents contextes d’étude de territoire ainsi
qu’une analyse SWOT de la ville. On peut retenir donc que la ville de kénitra présente un
potentiel qui doit être exploité rationnellement par les différentes parties prenantes du
marketing territorial afin de développer la ville.

32
Chapitre 2 : Analyse du potentiel d’attractivité territorial de Kénitra
(Etat des lieux et Benchmark par rapport aux friches urbaines) :
1 : Etat des lieux et recensement des friches urbaines situées au sein de la ville
de Kénitra

a) Qu’est-ce qu’une friche ?


Les friches sont des terrains qui ont perdu leur fonction, leur vocation, qu’elle soit initiale
ou non : friche urbaine, friche industrielle, friche commerciale, friche agricole. Laissées
momentanément à l'abandon, ces surfaces peuvent fournir l'opportunité de repenser
l'aménagement du territoire, tant dans les espaces ruraux qu'urbains. La situation n'a pas
de caractère irréversible : la friche peut être réaffectée à une activité comparable ou être
réaffectée à une autre activité (anciennes usines réhabilitées en ensembles résidentiels,
de bureaux ; terrils en espaces de loisir, etc.). Il s'agit donc souvent d'un temps d'attente,
d'une situation transitoire entre un usage et un autre, avant la reconversion.
b) Les friches urbaines situées au sein de la ville de Kénitra :
Les orientations de planification originelles ont créé des cassures majeures
démantibulant l’agencement des tissus urbains au niveau de la ville de Kénitra, elles
gagneraient à être perçues comme chance de correction urbaine à condition de les
reconnaître et de les appréhender.
La ville de Kénitra abrite plusieurs types de friches portuaires, industrielles et ferroviaires.
La délimitation proposée a essayé d’inclure les principales zones se présentant sous
forme de friches urbaines, portuaires et industrielles, ainsi que les quartiers qui leur sont
adjacents et qui ne peuvent pas être négligés de par l’intérêt qu’ils présentent pour le
projet et le fait qu’ils constituent une pièce de puzzle indispensable dans la structure
urbaine.
L’intégration de l’ensemble des zones suscitées dans le périmètre du projet est dictée par
la nécessité d’avoir une vision globale, cohérente et intégrée d’aménagement et de
développement d’un secteur important et stratégique de la ville à savoir, la boucle de
l’oued de Sebou et les espaces urbains qui composent la rive gauche.

Le périmètre du Projet englobe donc les terrains situés sur :


La Base aérienne:
La base militaire, occupe la dernière boucle du fleuve de Sebou avant son embouchure.
Cette base fut initialement une aéronavale française ouverte en 1932. Elle passe sous
commandement américain dix ans après puis marocain en1963. C’est la troisième Base
Aérienne des Forces Armées Royales. Le site a fait au début, l’objet d’un projet
d’aménagement civil avec la création d’entrepôts et de zone d’habitat. Son contact direct
avec les tissus urbains crée une façade longue du côté droit de la voie menant vers la
plage de Mehdia.
La base aérienne et militaire se situe au creux de la boucle, à l’extrémité nord de la ville
de Kénitra, elle bénéficie d’une localisation géographique privilégiée permettant une
réconciliation entre le couvert végétal et une ouverture sur la façade fluviale de Sebou.

33
S’étalant sur une superficie de 1500 ha, la base militaire pourrait constituer une réserve
foncière importante qui va non seulement épargner la ville de gagner du terrain au
détriment des espaces verts ou agricoles, mais également pourrait répondre aux besoins
de la ville et de la population en terme de logement et d’équipements. Cette étendue
pourrait abriter des projets rayonnants dans la région tout en préservant son caractère
historique.
La cité écologique OuledBerjal:
La boucle de Berjal, s’étend sur un site sensible de 600 ha. Par une voie secondaire, elle
est le relais entre Kénitra et sa périphérie littorale nord. Cette boucle est occupée dans sa
partie sud par une décharge publique ouverte en 1970 sur 6 ha et qui n’a cessé de
s’étendre sur un environnement sensible.
Cette vaste friche est caractérisée par une prédominance de terres agricoles (394 ha,
soit les 2/3 de la zone délimitée par la boucle) ,une présence d’un habitat rural dispersé
en extrême nord de la boucle (80 ha) et un état paysager et environnemental inquiétant
et nécessitant une action d’urgence, à savoir : La présence du site de la décharge
publique non contrôlée de la ville de Kénitra sur une superficie globale de 126 ha
comprenant un étang naturel trop pollué de plus de 50 ha. Ladite décharge pose un
sérieux problème de pollution de l’air, des sols, des eaux superficielles et souterraines, la
proximité de la zone industrielle et donc exposée à la pollution atmosphérique sous les
vents de l’Est, la présence de risques de débordement de l’Oued. Et finalement la
présence d’un seul point d’accès à savoir, le vieux pont situé au niveau de la partie sud
de la zone industrielle.
Le port fluvial:
L’enceinte portuaire, qui conserve encore les quais, les systèmes de stockages et
l’outillage de charges et décharges. Elle occupe 21, 7 ha et se déploie sur un linéaire de
façade de 1400 m
Le port est implanté dans la partie gauche de l’oued Sebou à environ 17 kilomètres de
l'Océan Atlantique et limitrophe au centre-ville de Kénitra.
Le port de Kénitra est connecté aux réseaux de transport national, autoroutier, ferroviaire
et aérien (aéroport de Rabat à 25 km).
Il s’agit de l'unique port fluvial du Maroc, fondé par le protectorat Français au début du
XXème siècle en bordure de l'anse la plus méridionale du Sebou. Ce port fut le point
duquel la ville de Kénitra est surgie.
L’ancien quartier industriel :
Situé au Sud-Est de la ville sur une superficie de 27,8 ha et 820 m de façade sur l’Oued,
le quartier industriel de Kénitra est considéré le premier site industriel installé dans la
ville, créé par l’administration coloniale française après avoir installé le port Lyautey sur la
rive sud du deuxième méandre de Sebou.
Le site bénéficie de plusieurs atouts à savoir :
Une situation stratégique au cœur de la ville avec une large façade sur l’oued de
Sebou.
Une bonne desserte en matière d’infrastructure routière et ferroviaire.

34
La proximité du port de Kénitra.
La présence de plusieurs bâtiments
représentatifs de la mémoire du site et de la ville.
Les friches urbaines et industrielles situées à l’Ouest et au Sud-Ouest:
Elles se trouvent sur la continuité du complexe portuaire de la ville de Kénitra vers l’ouest
et au cœur du centre-ville.
Le site se caractérise par une situation importante avec une façade fluviale de 1465 m de
long, présence d’opportunités foncières (terrains vides, bâtiments désaffectés à démolir
et autres à reconvertir), et la présence de bâtiments à valeur patrimoniale.
Le quartier militaire :
Il s’étendant sur 46,4 ha entre la médina et le centre-ville, ce terrain militaire jouit d’un
emplacement stratégique au cœur de la ville.
Il se caractérise par un emplacement important au centre de la ville, c’est un quartier à
très faible densité et présence importante de la végétation, il regroupe des installations
militaires et des logements et un projet de délocalisation du quartier est en cours.

2 : Etude Benchmark (Cas à l'échelle internationale)


a) Le Havre : objectif territorial atteint
Métropole maritime internationale, la ville du Havre a décidé de faire de son territoire un
pôle nautique d'envergure de la façade Manche, d'où le projet (port 2000) conçu en 2008
et qui consistait à créer un nouveau site pour un ensemble d'équipements portuaires
permettant d'accueillir les grands conteneurs. La cessation et le déplacement de
certaines activités ont laissé derrière elles de grands espaces édifiés aptes à recevoir
des projets de réconciliation avec le centre-ville havrais, à savoir le projet de
restructuration des quartiers sud de la ville, le grand centre commercial Dock Vauban, et
le projet du phare odyssée.
Ce projet a pour but de reconvertir le quartier qui constitue la seule portion urbaine
historique qui ait survécu aux destructions de la seconde guerre mondiale, afin de
favoriser le contact entre la ville et le port.
Le projet provient d’une stratégie de développement urbain, économique et social à
l’horizon 2020, sa reconversion s’articulait principalement autour d’un triptyque
fonctionnel, entre composante résidentielle, récréative et universitaire, d’où
l’aménagement de la salle de spectacle "Docks Océanes", le Centre commercial de
loisirs "Docks Vauban", et le Centre d’exposition "Docks Café", sans oublier l’installation
de l’antenne de l’Université Sciences-po Paris avec une mise en place d’un ensemble de
logements pour étudiants dans des conteneurs.
La mise en place du projet de développement :
La stratégie du développement de l’attractivité territoriale de la ville du havre s’est faite
par le biais du «Havre Ville Portuaire Intelligente ». Cette dernière est une démarche
globale d’appui à l’innovation territoriale, portée par la communauté urbaine « Le Havre
Seine Métropole », Haropa Port et plus de vingt porteurs de projets. Ces différents
acteurs avaient pour objectifl’amplification de la dynamique de transformation de ce
territoire.

35
La démarche a été lauréate du programme national des investissements d’avenir. Elle
constitue, pour le territoire et les acteurs portuaires et économiques, l’occasion d’engager
des projets centrés sur les mobilités, l’énergie, la data, la transition écologique et les
services à la population.
Cette démarche met en exergue l’interface ville-port et les importantes opérations
d’aménagement qui en découlent, avec la mobilisation des friches portuaires en bordure
du tissu urbain de centre-ville qui répond aux trois objectifs suivants :
Valoriser un foncier situé en cœur de ville bien qu’il en soit exclu fonctionnellement.
Les friches portuaires bénéficient en effet d’un environnement valorisable dans la
perspective d’un développement urbain : les bassins et les grandes perspectives
ouvertes y constituent des vis-à-vis prisés.
Polariser le tissu urbain en un lieu concentrant les échanges entre un territoire urbain
et un vaste réseau maritime. Les infrastructures portuaires ont structuré par le passé
cette intégration verticale entre échelle locale et échelle globale (Groupe de
recherche Interfaces, 2008) ; elles peuvent être réorientées vers un développement
économique plus diversifié, intégrant des activités résidentielles et commerciales.
Réhabiliter les Quartiers Sud, qui sont aujourd’hui en déshérence du fait de la forte
déprise industrielle.
Autre vision est celle d’établir le premier schéma qui traduit le projet stratégique partagé
du développement global des quartiers sud, mise en place par la municipalité. Ce master
plan, initié en 2003, définit à la fois des actions à l’échelle des quartiers et des opérations
de développement s’inscrivant dans le projet de l’ensemble de l’agglomération.
Pour le financement du projet, une partie a été assurée par la CODAH, Communauté de
l’Agglomération Havraise (15 M€), la Ville du Havre (15 M€), la Région (5,2 M€) et le
Département (2,6 M€) et l’Ademe (300 000 €)
Les retombées sur le territoire
Ce projet de reconversion n’a pas était sans effet, il a suscité l’intérêt d’implantation de
projets majeurs structurants pour l’ensemble de l’agglomération :
On parle de 900 nouveaux logements dont 140 logements sociaux, 2 000 m² de bureaux,
4 établissements pour personnes âgées, un laboratoire universitaire et des commerces
de proximité. Le tout amenant plus de 6 000 nouveaux habitants contribuant à la mixité
sociale, au dynamisme et au renouveau de l’image de l’ensemble du site.
b) LE PROJET 22@Barcelone
Les caractéristiques du site à reconvertir
Depuis le retour de l’Espagne à la démocratie et au cours de son intégration à l’UE,
Barcelone s’est dotée en 1987 d’un plan Stratégique Métropolitain de Barcelone (PEMB)
qui avec l’impulsion des jeux olympique de 1992 a donné naissance à plusieurs
opérations de reconversion soit de friches industrielles ou portuaires faisant d’elle une
ville européenne modèle. Parmi ces opérations nous retrouvons le projet 22@barcelona
situé à Poblenou dans la zone maritime orientale de Barcelone ayant comme objectif la
création d’un nouveau pôle d’activité et d’innovation. Il s’agit d’une mutation de 200 ha de
zones industrielles désuètes et dégradées en un espace urbain dense et un pôle
d’excellence au sein duquel coexistent des entreprises, des universités et des centres de
recherche et de développement, des logements sociaux, des commerces, des
équipements et des espaces publics.

36
Il faut signaler que le site du projet n’a pas été entièrement rasé, vu que 46 bâtiments
ont été classés patrimoine industriel. Le projet a été approuvé l’an 2000, et a été piloté
par la ville de Barcelone. Cette opération de reconversion entend promouvoir une
démarche innovante à travers trois niveaux : innovation urbaine, économique et sociale.
A travers ce programme, la ville de Barcelone a pu atteindre son objectif, étant la création
d’une zone d’excellence dans le domaine de la connaissance, à travers la concentration
d’entreprises, de centres scientifiques et technologiques et d’institutions publics de
référence dans des secteurs stratégiques : média, technologie de l’information et la
communication (TIC), technologies médicales et d’énergie, etc.
Le projet de reconversion
La transformation du quartier a pris environ une quinzaine d’années et elle a été faite
d’une manière progressive selon les besoins préexistants et nouveaux tout en créant une
centralité urbaine très marquante.
10% des sols auparavant industriels ont été consacrés à la création de nouvelles
espaces verts (plus de 114.000 m²)
Plus de 4.600 logements traditionnels ont été réhabilités en plus de la construction de
4.000 nouveaux logements sociaux, permettant la diversité et la cohésion sociale de
Poblenou.
En vue d’encourager la diversité typologique et sociale, le projet a prévu l’implantation
d’hôtels, et des espaces de logement temporaire pour les travailleurs.
Afin de préserver la mémoire et le cachet historique et culturel du quartier un Plan
Spécial de Protection du Patrimoine Industriel de Poblenou a été élaboré pour la
conservation d’un total de 114 éléments qui contribuera à garantir la préservation de ce
patrimoine d’intérêt historique et culturel.
Retombées sur le territoire
Sur le plan économique :
Ce projet de renouvellement a pour objectif sur le plan économique de rendre au quartier
de Poblenou sa vocation historique de cœur productif de la ville et pour créer, en même
temps, une importante polarité scientifique, technologique et culturelle qui fera de
Barcelone l’une des principales plateformes d’innovation et d’économie de la
connaissance dans le plan international. En plus du projet de la nouvelle gare de la
Sagrera, le TGV, l’aménagement de la place de las Glories avec ses abords et les
infrastructures associées au Forum Universel des Cultures de 2004.
Sur le plan environnemental :
Dans une vision d’avenir plus durable et résilient, Barcelone suite à la COPE 22 a pris
des mesures concrètes pour un une croissance durable de la ville, qui s’est concrétisée
par les actions suivantes :
-Des plans régionaux de traitement des eaux urbaines résiduaires et de gestion des
boues d'épuration dans le cadre de l'article 15 du Protocole sur les sources
d'approvisionnement en eau ;
-La Stratégie méditerranéenne pour la prévention, la préparation et la lutte contre la
pollution marine par les navires (2022-2031) ;
La stratégie de gestion des eaux de ballast pour la mer Méditerranée (2022-2027) ;

37
-Un ensemble de mesures régionales pour soutenir le développement des entreprises
vertes et circulaires et pour renforcer la demande de produits plus durables ;
-Amendements aux annexes I, II et IV du Protocole pour la protection de la mer
Méditerranée contre la pollution provenant de sources et d'activités terrestres (Protocole
LBS) ;
-Amendements à l'annexe du Protocole pour la prévention et l'élimination de la pollution
de la mer Méditerranée par immersion à partir de navires et d'aéronefs ou incinération en
mer (Protocole immersion);
-Amendements aux annexes du Protocole pour la protection de la mer Méditerranée
contre la pollution résultant de l'exploration et de l'exploitation du plateau continental et
des fonds marins et de son sous-sol (Protocole Offshore) ;
Sur le plan social :
Le Projet favorise l’interrelation entre les différents professionnels qui travaillent dans la
zone, mais aussi l’entretien des relations entre les employés de la zone et les voisins de
l’arrondissement, afin de faire profiter tout le monde des opportunités qu’offrent les
nouvelles technologies.
La transformation engagée par le projet 22@Barcelone permet de créer jusqu’à :
- 3.200.000 m2 de nouveau plafond économique dans le centre-ville,
- 400.000m2 de nouveau plafond pour équipements,
- 4.000 logements sociaux
- 114.000 m2 de nouvelles zones vertes
Cela permettra de transformer les anciennes zones industrielles en un entourage de
haute qualité urbaine et environnante.
Positionnement :
Le projet 22@ est devenu leader international sur le marché économique, grâce à ses
entreprises de référence dans les 5 domaines clés :
- le design, - les médias,
- l’énergie, - les TIC -les Technologies médicales.
Depuis son lancement, le projet 22@ a conduit à l’aménagement de plus du 53% des
zones industrielles de Poblenou, moyennant 70 plans d’aménagement urbain. Ces
projets permettent d’obtenir plus de 2.140.245 m2 de plafond sur rasante pour de
nouveaux espaces productifs, de logement social, d’équipements et de services
techniques.
La mise en œuvre du projet :
Afin de donner vie au projet 22@, une structure juridique spécifique a été mise en place
favorisant la réactivité. En effet, une structure privée a été érigée en société anonyme
avec un capital 100 % détenu par la Municipalité de Barcelone.
Des équipes ont étaient mises en place pour réaliser les différents objectifs du marketing
territorial de la ville de Barcelone, au tour des axes d’aménagement urbain suivant :
-La cohabitation des usages
-La gestion de la densité urbaine
-L’encouragement de la présence d’activités denses en connaissance.
Quant au financement des infrastructures du projet 22@Barcelona, il a été estimé à plus
de 220 millions d’euros, dont 38 % sont issus des charges d’urbanisation, 32%
d’opérateurs privés, 18% de la municipalité, 8% des promoteurs et 14% d’autres
financeurs.
38
Chapitre 3 : le développement de l’attractivité territoriale de Kénitra :
1 :La démarche marketing pour un développement territorial de Kénitra:
La démarche de marketing territorial est robuste et comprend plusieurs phases : la
mobilisation des acteurs clés de l'attractivité, le diagnostic territorial, la définition des
objectifs de la stratégie marketing, et, enfin, la construction mise en œuvre et évaluation
d'un plan d'actions.
Dans le contexte actuel de décentralisation et de régionalisation, les villes-régions sont
devenues plus puissantes, et leur identité aura une valeur marchande très importante.
Ainsi, le marketing territorial deviendra un outil primordial à intégrer dans le
développement économique territorial. Les villes devront atteindre plusieurs objectifs :
attirer de nouveaux investisseurs et compagnies nationales et étrangères, développer
les industries de tourisme et de tourisme d’affaire, promouvoir les activités économiques
propres au territoire, se positionner à l’échelle mondiale, etc. Comment faire de Kénitra
une ville attractive et concurrentielle ?
Afin de répondre à cette question, nous allons puiser dans les résultats de l’enquête faite
sur terrain et des entretiens effectués avec les acteurs locaux de la ville de Kénitra en ce
qui concerne la perception globale sur la région et particulièrement sur la ville en
question. Par la suite, nous exposerons le positionnement projeté pour la ville, issu des
résultats de la recherche nous permettant d’établir une segmentation stratégique dans
les secteurs les plus porteurs.
a) Elaboration d’une vision stratégique commune pour la ville de Kénitra :
La conception d’une vision stratégique pour un territoire, est une tâche difficile mais
nécessaire pour la relance d’une dynamique économique. Toutefois et afin
de formuler une stratégie propre à la ville, un certain nombre de conditions s’impose à la
lumière de leur impact sur la réussite de n’importe quelle action, entre autres la cohésion
territoriale, (un vouloir être ensemble).
Dans le cas de la région du Rabat -Salé -Kénitra, les résultats de la recherche montrent
que la cohésion territoriale entre les différents acteurs locaux est quasi inexistante.
Aussi, les objectifs politiques, la différence des niveaux d’instruction entre les différents
acteurs, et le manque de concertation défavorisent la cohésion territoriale au niveau de la
région.
Pour remédier à cela, il paraît nécessaire de :
Sensibiliser les acteurs locaux sur le développement et les enjeux du territoire qu’ils
gèrent ;
Construire un système permettant de réguler la répartition des interventions (grands
projets d’investissement et projets structurants) et aussi des richesses d’une manière
équitable, pour en faire bénéficier l’ensemble de la région ;
Favoriser la concertation et la coordination entre les instances publiques, les élus, les
associations professionnelles, la société civile en vue d’améliorer la gestion de la
chose publique.

39
b) L’offre territoriale de la ville de Kénitra :
Les composantes de l’offre territoriale au sein de la ville :
Les composantes organiques :
Fondée en 1912 à l’avènement du protectorat sous le nom de Port- Lyautey, Kénitra est
constituée en tant que port et place militaire. Sa situation à l’embouchure du Sebou et
entre l’axe historique du Saïss en direction de Fès et l’axe littoral en direction de Rabat et
Casablanca lui a permis une croissance rapide accentuée par les activités de négoce
(import et export) et des entreprises industrielles, chose qui a attiré plus de population à
la ville de Kénitra.
Les composantes géographiques :
La première étape de la démarche marketing appliquée au territoire consiste à définir sa
position actuelle par rapport à lui-même et par rapport aux territoires concurrents. La ville
de Kénitra est installée sur un site naturel singulier. Malheureusement il n'a pas été
investi de façon positive dans le processus de développement spatio-temporel de cette
agglomération. La configuration topographique de la zone et sa géographie a donné
naissance à diverses entités paysagères de grande facture, mais qui restent
dévalorisées.
Les composantes économiques :
Au Maroc les terres à grandes potentialités agricoles sont rares…. Le Gharb profite d’une
situation géographique privilégiée et de ressources en eau et en sol considérables qui
ont favorisé un développement agricole et agro-industriel remarquable.
Le secteur agro-industriel du Gharb bénéficiera de l’équipement futur de la troisième
tranche d’irrigation (TTI). Il sera amené à se développer pour absorber les productions
supplémentaires et pour permettre une meilleure valorisation des produits.
Kénitra se trouve dans une zone géographique qui présente un grand potentiel agricole
chose qui justifie le développement des agro-industries dans la région. La région dispose
également d’une grande capacité de travail, jeune dynamique et instruite.
Le secteur le plus développé de la ville est l’immobilier. En effet, le prix du mètre carré,
variant entre 6000 et 9000 DHS, est très inférieur par rapport aux prix pratiqués à Rabat.
Cette composante de l’offre territoriale constitue un point fort pour la ville.
Atlantic Free Zone P2I Lancée en 2012, l’AFZ avec une superficie de 345 ha est devenue
la plateforme d’investissements par excellence pour l’industrie automobile au niveau de
la région. Et on a aussi, le nouveau parc industriel et logistique du Maroc Atlantic Free
Zone comprend deux zones, une grande Zone Franche (2 tiers de la superficie totale)
avec des avantages fiscaux et douaniers, et une zone libre où toutes les entreprises
peuvent s'installer sans aucune condition d’exportation.
La ville dispose d’une infrastructure routière et ferroviaire importante, consolidée par un
réseau d’autoroutes reliant Kénitra aux principales villes marocaines, deux axes de voies
ferrées et une nouvelle ligne LGV.
Les composantes symboliques :
Après constat fait et d’après l’enquête effectuée sur le terrain, il s’est avéré que les
éléments qui symbolisent la ville de Kénitra qui est une ville verte et bénéficie d’un
territoire riche en histoire

40
LA BOUCLE DE SEBOU qui représente plus qu’un simple fleuve pour la région.
LA FORET DE LA MAAMORA qui est un patrimoine naturel unique. La forêt est
caractérisée par une diversité biologique remarquable et un couvert végétal diversifié.
LA RESERVE DE SIDI BOUGHABA : un site d’intérêt biologique et écologique
constituant un espace très attractif en tant qu’espace récréatif.
KASBAH DE MEHDIA : ou Kasbah de Moulay Ismail, se situe sur la rive gauche de
l’Oued Sebou, à 8 km à l’ouest de Kénitra.
LA BASE AMERICAINE : Aujourd’hui base aéronautique de l’armée de l’air des forces
armées royales. La base américaine représente une symbolique très forte pour la ville de
Kénitra.
c) La segmentation stratégique territoriale de la ville :
La segmentation stratégique territoriale désigne le choix par le territoire des métiers et de
ses principaux DAS Domaines d’Activité Spécifique. Elle a pour but principal de fournir
aux acteurs locaux et aux dirigeants une représentation du champ concurrentiel à une
échelle approprié. La segmentation stratégique territoriale s’appuie sur une analyse des
éléments requis pour devenir compétitif dans un segment bien spécifié. Dans ce
paragraphe nous allons présenter les résultats issus de notre recherche, en ce qui
concerne la segmentation stratégique territoriale escomptée pour la ville de Kénitra.
Les secteurs porteurs de la Province de Kénitra :

1. L’agro-industrie :
La première force du secteur est le grand potentiel du secteur agricole. En effet, le
territoire en question est réputé pour la pratique d’une grande variété de cultures. L’agro-
industrie représente le secteur d’avenir pour la ville. Ce secteur a été identifié comme
une priorité stratégique en matière de développement économique et social.
Toutefois, quelques contraintes pourraient constituer un handicap pour le développement
de ce secteur :
Le manque d’infrastructure dédiée à ce secteur, à titre d’exemple la production
régionale destinée à l’industrie est traitée.
La structure compliquée du foncier agricole.
Le manque de recherches de développement et d’innovation par les organes publics.

2. Le tourisme :
Le tourisme est considéré comme un levier de développement de grand potentiel bien
qu’il souffre d’une faible attractivité due à l’absence d’une vision stratégique claire pour
ce secteur.
Pour la ville de Kénitra, le tourisme balnéaire présente le plus grand potentiel suivi par le
tourisme écologique, grâce à la présence de trois SIBE dans la province :MerjaZerga à
Moulay Bousselham, Merja de Fouarat et Lac de Sidi Boughaba à Kénitra. Et enfin le
tourisme d’affaire grâce aux nouvelles installations dans la ville (PSA, Atlantic Free Zone,
Usines d’industrie automobile comme Yazaki, …)

41
Le développement du tourisme exige de la part des responsables régionaux de
diagnostiquer le secteur selon ses atouts et ses contraintes.
Atouts touristiques de la ville :
Les principales forces du secteur touristique sont les suivants :
Situation sur un littoral de 140 Km sur la côte atlantique entre Mehdia et
MoulayBousselham, deux sites encore sauvage et inexploitée ;
Présence de plusieurs sites archéologiques à proximité : Kasbah de
Mehdia,Thamusida, Banassa, ..
Une grande forêt Maâmora, et l’oued de Sebou ;
L’existence de trois sites d’intérêt biologique et écologique ;
Une infrastructure de communication assez développée,
Un patrimoine architectural riche ;
L’existence d’unestation balnéaireà 12 km et qui est celle de Mehdia.
Les opportunités dont le secteur peut profiter sont :
Situation stratégique sur le corridor Tanger- El Jadida,
Une intégration dans la vision touristique 2020 ;
·L’existence d’une demande importante pour le tourisme interne, et aussi d’affaire grâce
à l’implantation de plusieurs multinationales dans la ville.
Contraintes liées au développement du secteur touristique
Un certain nombre de faiblesses a été constaté au niveau de Kénitra.
Manque d’infrastructures d’accueil touristiques ;
Absence d’hôtels classés 4 et 5 étoiles ;
Absence d’une vision stratégique pour le secteur ;
Une mise en valeur, en dessous des attentes, des sites d’intérêts touristiques de la
région ;
Absence d’une délégation du ministère du tourisme.
D’un autre côté, nous avons recensé plusieurs menaces qui risquent d’entraver le
développement du secteur au niveau de la ville de Kénitra :
Le développement du tourisme balnéaire engendrerait probablement une dégradation
de l’environnement.

3. Logistique et industrie automobile :


Les projets d’investissement installés dans la ville sont des opportunités uniques pouvant
à termes transformer la ville de Kénitra en une véritable plateforme de production
industrielle, de logistique, d’échange, et de communication à l’échelle nationale.
L’AFZ, située à 10 minutes de Kénitra, cible essentiellement les principaux bassins
industriels européens, notamment les équipementiers automobiles, ainsi que les PME
régionales et natio nales.
Cette zone n'exclut cependant pas les projets d'investissements dans d'autres branches
industrielles liées au potentiel économique et aux attributs structurels de la région.

42
La « Vision 2010 » pour le secteur du Tourisme aura été la première ambition sectorielle
de la décennie, elle sera suivie par le programme « Emergence » pour l’industrie et les
nouvelles technologies, qui identifie les autres grands métiers d’exportation sur lesquels
le Maroc a décidé de se spécialiser et le plan «Maroc Vert» pour l’agriculture, premier
pourvoyeur d’emplois de l’économie nationale et la stratégie nationale pour le
développement de la compétitivité logistique.
Ces trois segments nécessitent une infrastructure adéquate et une communication forte
pour les positionner comme priorités stratégiques. Ces derniers s’intègrent parfaitement
dans la stratégie nationale du développement touristique (vision2020) ainsi que dans le
programme Emergence où la zone du Ghrabest classée comme principal pôle pour
l’agroalimentaire.

d) Le positionnement territorial de la ville de Kénitra :

- Perception générale de la ville :


Le positionnement territorial est intimement lié à la valeur perçue du territoire. La notion
de valeur perçue est importante car elle prend appui sur le fait que toute décision n'est
pas prise de façon totalement rationnelle. La valeur perçue correspond en effet à la
valeur que revêt l'offre territoriale dans l'esprit des cibles du territoire.
Les informations recueillies lors de notre enquête ont démontré ce qui suit :
Les acteurs locaux perçoivent la ville comme une capitale agricole présentant de
grandes potentialités économiques, touristiques et environnementales,
Les résidents des villes voisines, considèrent Kénitra comme une ville dortoir et de
passage mais avec une offre immobilière très attractive,
Les touristes nationaux perçoivent en Kénitra une destination touristique balnéaire avec
un coût de vie intéressant en termes de loyer, restauration, etc.
Les investisseurs jugent la ville de Kénitra en tant que territoire doté d’un énorme
potentiel de développement sur tous les plans (industrie, tourisme, immobilier...).
- Positionnement de Kénitra par rapport aux villes voisines et concurrentielles
Les trois villes principales de la région Rabat, Salé et Kénitra connaissent un secteur
touristique peu développé quoique la ville de Rabat dispose d’atouts patrimoniaux,
paysagers et culturels d’exception. Les infrastructures d’accueil restent aussi
insuffisantes. Rabat, a témoigné durant ces dernières années, l’émergence d’un certain
nombre de projets urbain (aménagement de la vallée Bouregreg, aménagement de la
corniche de Rabat, réhabilitation du zoo de Rabat , aménagement de plateau d’Akreuch),
d’infrastructures de base (nouveau pont Moulay EL HASSAN , Tunnel des Oudayas,
Tramway de Rabat) ainsi que l’implantation de certains équipements socioculturels (la
Bibliothèque Nationale , le Musée des Arts Contemporains, L’Institut national Supérieur
de Musique et des Arts Chorégraphiques, etc.). L’ensemble de ces projets lui confère un
rayonnement culturel à grande échelle.

43
Toutefois, la concurrence est rude pour l’attractivité des investisseurs, autant plus que
Kénitra est entourée de villes à grand potentiel industriel, à savoir :
Tanger avec ses deux grandes zones franches TFZ, Tanger Free Zone et TAC
Tanger Automotive City,
Meknès qui commence à attirer les équipementiers automobiles, exemple YAZAKI,
Et aussi Salé, faisant partie de la même région avec son parc offshore et industriel
(Technopolis) qui attire aussi d’autres industriels désirants investir au Maroc.
La cohérence du Mix territorial au positionnement adopté paraît donc indispensable pour
la réussite de la stratégie de développement à mettre en place. D’où la nécessité
d’adopter un positionnement qui se base sur de bonnes politiques d’offre et de
communication territoriales.

- La Communication Territoriale pratiquée :


La communication pratiquée au sein de la ville est assurée par les organismes suivants :
Le Centre Régional d’investissement (CRI) à travers le personnel administratif
chargé de l’accueil et de l’accompagnement des investisseurs, des dépliants diffusés
en plusieurs langues, des CD-ROM contenant également des informations générales
sur la région, et sur les opportunités d’investissement.
La Région de Rabat Salé Kénitra qui contribue par une monographie, un guide qui
présente la région en chiffres ;
L’Agence Urbaine de Kénitra -Sidi Kacem –Sidi Slimane (AUKSS) : Une agence
qui déploie beaucoup d’effort pour communiquer autour de la zone du Gharb relevant
de son ressort territorial.
La Chambre de Commerce, d’Industrie et des Services (CCIS) de la région RSK
communique à travers des dépliants présentant la région, des CD-ROM et qui
présente les secteurs d’activité potentiels de la région.

2 : Etablissement d’un plan d’actions par le mix territorial


a) Politique de l’offre territoriale :
La conception de l’offre territoriale en agro- industrie, en tourisme ou en logistique et
industrie automobile doit apporter une réponse à la question suivante :
Qu’avons-nous à offrir ?
Dans le cas de la ville de Kénitra, la réponse doit découler de l’identité de la ville, des
valeurs qu’elle véhicule et de son patrimoine naturel, culturel et communautaire. Par la
suite, il faut répondre à la question : Qui sont nos clients ?
D’après nos investigations, nous avons identifié les touristes nationaux et internationaux
pour le tourisme balnéaire, écologique et d’affaires, puis, les investisseurs et les
industriels pour la logistique, l’industrie automobile et aussi agro-alimentaire et bien
évidemment la population locale ainsi que les employés temporaires.

44
Les marchés ciblés par le marketing territorial

Pour la première question, Qu’avons-nous à offrir ?


Le plan d’action doit impérativement se baser sur les éléments suivants :
Infrastructures d’hébergement : face à des exigences de plus en plus précises de la
clientèle, des professionnels du secteur industriel, des hébergements (hôtels, résidences
touristiques, ...) de qualité.
Projets structurants : le développement du tourisme dans la région ne peut se faire
sans la mise en place de grands projets touristiques innovants ayant une réelle capacité
de structuration du territoire afin d’attirer un grand nombre de touristes et d’investisseurs.
Il est recommandé d’envisager la programmation de projets pour l’agro-industrie, les
loisirs et le divertissement exemple (Kid Zenia), des équipements culturels et attractifs
signés par des grands architectes (exemple Musée de voiture, écomusée, musée naval).
Services d’accompagnement : un territoire attractif doit impérativement fournir des
services d’accompagnement (de santé, des transports urbains et touristiques,). Des
activités récréatives et sportives, des espaces de restauration de qualité, sont aussi des
services indissociables à la bonne marche de l’attractivité.
Des ressources humaines compétentes : afin d’assurer la réussite d’une stratégie
économique, la formation des compétences nécessaires est fondamentale. Les
responsables devraient prévoir des centres de formation ou filières à l’Université en vue
de satisfaire les besoins en ressources humaines.
Les nouvelles affectations :
- La Rive Droite, Cité OuledBerjal :
Le site, qui s’étend sur 600 ha, revêt un intérêt paysager et urbain de première
importance pour la ville, mais il est sensible sur le plan environnemental, son ouverture
réconcilierait Kénitra avec sa façade fluviale, mais cette ouverture ne sera possible
qu’avec la délocalisation de la décharge située dans la partie nord de la boucle, la
dépollution du site et sa réhabilitation, c’est une action prioritaire et urgente. Toutefois,
elle doit garder une vocation de zone verte caractérisée par un urbanisme écologique et
durable.
Ce site pourra recevoir un ensemble de quartiers écologiques, des bâtiments labélisés
verts, certifiés LEED ou HQE,..La création de ponts, par ailleurs, s’impose afin de relier
les deux rives de la ville.

45
- La zone portuaire :
Eu égard de sa situation en plein cœur de la ville et en continuité des grands axes
structurants de cette dernière, le projet de reconversion doit impérativement concilier le
port avec la ville en se débarrassant de la grande muraille qui constitue un handicap
visuel et spatial. Nous recommandons la reconversion du port commercial en port urbain
de plaisance et de loisirs. Sa vocation actuelle de port commercial peut être préservée et
cohabitée avec la nouvelle vocation afin de ne pas nuire à la survie et la compétitivité de
l’activité économique qui en dépend (industrie, BTP...).
- Le quartier militaire :
Ce quartier avec le port sous forme de friches divise la ville en deux et créant ainsi une
rupture urbaine flagrante. Sa reconversion sera une occasion de faire revivre et
régénérer le cœur de la ville.
Le projet doit permettre son ouverture sur la zone portuaire et sur le centre-ville, assurer
la jonction entre l’Est et l’Ouest (rupture avec son rôle dans le passé) ; recevoir un
aménagement de qualité (allée verte, mail central permettant de créer une connexion
avec la ville).
Ce quartier s’apprête à recevoir de l’habitat, des plateaux bureaux, de grands espaces
verts style square, permettant à la ville de souffler, places et commerces.
- L’ancien quartier industriel :
L’aménagement adopté favorise la reconversion de ce quartier en une zone mixte mêlant
des espaces dédiés aux entreprises agro-alimentaires respectant les normes
écologiques, espaces culturels avec une architecture innovante et attractive s’appuyant
sur les éléments phares de ce quartier (silos à grains, par exemple), ainsi que des
espaces touristiques, d’animation et de loisirs avec des unités d’hébergements.
En profitant de sa situation au cœur de la ville, la reconversion de ce quartier permettra
de garantir une dynamique urbaine permanente sans oublier la valorisation de la façade
fluviale, qui dans l’état actuel, présente un paysage médiocre, désordonné et pollué et
surtout déconnecté avec le reste de la ville.
Cette reconversion va faire profiter les habitants de la ville de nouveaux espaces de
promenade, en particulier sur les abords de l’oued où les barrières visuelles seront
supprimées, et attirer plus d’investisseurs pour s’installer dans un quartier où fait bon à
vivre.
- La base aérienne :
La reconversion de cette base pourra épargner la ville de perdre des terrains agricoles et
en même temps de satisfaire les besoins de celle-ci. Cette étendue de 1500 ha pourrait
abriter des projets rayonnants dans la ville tout en garant son aspect historique. Nous
proposons dans le cadre de ce projet de reconversion la mixité de différents projets
donnant lieu à des grands pôles attractifs, par exemple :
Un Agro-biopôle, un espace réservé au maraichage et à l’élevage où on peut
également intégrer des jardins botaniques, un centre de recherches biologiques et
paysagères, une ferme pédagogique pour enfants et un camping.
Un pôle touristique, créer un village touristique regroupant des résidences
hébergement de standing, un grand centre commercial, des salles de cinéma,
restaurants et hôtels.

46
Un pôle culturel, comblant le déficit remarquable à Kénitra en terme d’équipements
cultures, à savoir une bibliothèque régionale, un palais de congrès, un musée
militaire rappelant l’identité du site, un parc éducatif pour enfants à l’échelle régionale
ou même nationale.
Un Pôle d’affaire constitué de plateaux bureaux, des espaces d’activités
économiques, artisanales et logistiques.

Les enjeux du projet :


Le projet d'aménagement et de renouvellement urbain de l’ensemble des friches urbaines
de la ville de Kénitra comporte deux aspects : une opération de reconstruction de la ville
sur elle-même et une façon d’offrir les éléments nécessaires pour promouvoir les
segments recensés.
Ce projet constitue un élément de réponse à une triple dynamique : socio-économique,
urbanistique et environnementale. En effet, les enjeux majeurs du projet sont les suivants
Donner une nouvelle impulsion à la ville à travers l’implantation de grands
équipements, et infrastructures pour améliorer l’attractivité des quatre secteurs vis-à-
vis des investisseurs et des touristes ;
L’amélioration de la compétitivité économique de la ville vu qu’elle possède tous les
atouts pour devenir un pôle économique concurrentiel ;
L’amélioration de l’attractivité de la ville qui passe entre autres par l’amélioration de la
qualité du cadre de vie urbain et du climat d’affaires. En effet, pour attirer les grandes
entreprises internationales et les retenir, la ville a besoin d’offrir aux cadres et
responsables de ces dernières des infrastructures d’accueil et de logements
adéquats ainsi que des espaces récréatifs et d’affaires diversifiés et de qualité ;
Le développement durable est au centre des préoccupations de l’aménagement dans
la mesure où la dimension environnementale doit être incluse pour chaque type
d’intervention ;
Rattrapage du manque flagrant constaté au niveau de la ville en matière d’espaces
récréatifs, de loisirs, socioculturels, … ;
La création d’une atmosphère agro-industrielle au sein de la ville. Le système de
Cluster agro-industries parait le meilleur moyen de créer et consolider des synergies
très fortes capables de développer le secteur dans la région ;
La préservation et la mise en valeur du patrimoine et de la mémoire collective de la
ville. En effet, la ville ne peut pas se projeter dans le futur en tournant le dos à son
passé, aux éléments de son identité et de son histoire.

b) Politique de la communication :
Pour attirer, faire venir, faire aimer et surtout faire installer durablement de nouveaux
habitants actifs, et investisseurs, les territoires doivent communiquer autour d’eux,
spécialement pour les territoires manquant d’attractivité.
Dans un monde de communication, la concurrence territoriale s’est intensifiée et par
conséquent les villes ont commencé a creusé dans leurs ressources et potentialités pour
faire émerger la valeur intrinsèque de leurs territoires.

47
- L’agro-industrie :
Concernant les cibles, il s’agit des agro-industriels de la ville de ensuite les agro-
industriels nationaux. La segmentation pourra inclure les grandes multinationales et leurs
sous-traitants et aussi les PME européennes, principalement espagnoles et françaises.
En termes de canaux de communication, il faut :
Participer assez souvent aux salons et foires spécialisés dans l’agro-industrie ;
Créer une banque de projets agro-industriels ;
Opter pour les nouvelles technologies de l’information et de communication, (création
et mise à jour des sites web offrant toute les données nécessaires) pour les
investisseurs potentiels ;
Elaborer des films documentaires en plusieurs langues sur le potentiel du secteur
agricole dans la ville ;
Organiser un salon international pour les industries agroalimentaires au sein de la
ville de Kénitra ;
Programmer des colloques et des rencontres avec les chercheurs spécialisés en
agro-industrie. Le message à passer devra s’inspirer de l’identité du territoire,
notamment l’eau, la proximité géographique, le climat et la qualité de la terre.
- Le tourisme :
La communication touristique repose sur l’image perçue et les expériences échangées.
Elle se fait par les médias, les voix des professionnels et aussi celles des touristes.
Généralement, les objectifs de communication doivent s’articuler sur entre autres :
la promotion de la ville en tant que destination touristique, ainsi que la valorisation de
son identité régionale et locale de son capital socioculturel. Pour cela, le recours aux
outils de la promotion est obligatoire à travers des films promotionnels, documentaires,
dépliants thématiques, spots publicitaires, initiation de reportages de presses pour les
médias nationaux et internationaux.
Pour communiquer leurs destinations, les villes optent aussi pour l’événementiel. Son
impact sur l’amélioration de l’image de marque est très éminent. Un développement d’un
événementiel culturel est à préconiser, ensuite, un événementiel commercial pour attirer
l’attention d’un grand nombre de visiteurs et d’investisseurs potentiels.
D’un autre côté, les réseaux sociaux sont devenus en quelques années un canal de
communication touristique facilement exploitable et incontournable pour atteindre le
maximum de cibles à moindre coût.
- L’industrie automobile et la logistique :
Le développement de tout secteur nécessite une communication réussie. En effet, la
réussite de l’implantation des industriels et équipementiers automobiles dans la ville de
Kénitra ne peut se faire sans une politique de communication réfléchie. Les personnes
ciblées par cette communication sont : les responsables du Ministère de l'Industrie, de
l'Investissement, du Commerce et de l'Economie Numérique en général, et les
responsables du suivi du Plan Emergence en particulier ; les investisseurs nationaux et
étrangers dans l’industrie automobile ; les aménageurs nationaux de zones dédiées à ce
secteur ; les promoteurs immobiliers locaux et nationaux ; les porteurs de projets.
Pour réussir cette politique de communication, le choix des canaux de communication
semble difficile. Nous recommandons la désignation d’une commission chargée de la
promotion de la ville en matière d’industrie automobile.

48
Conclusion générale
L’attractivité territoriale se définit comme étant la capacité d’un territoire à offrir aux
acteurs des conditions qui les convainquent de localiser leurs projets sur se territoire plutôt
que sur un autre. On distingue , par ailleurs, deux catégories d’attractivité territoriale à
savoir l’attractivité des capitaux et l’attractivité des populations.
Les acteurs soumis à l’attractivité d’un territoire se regroupent en deux catégories: les
personnes physiques résidentes et les responsables ou équipes dirigeantes des
organisations. .
L’attractivité d’un territoire est un enjeu clé pour les élus et les collectivités, en effet
l’amélioration de l’attrait des territoires attire les entreprises, les touristes et la population.
C’est dans ce sens que la gouvernance constitue un élément essentiel pour attirer
durablement ces acteurs, tout en élaborant une stratégie d’attractivité efficace basée sur
l’analyse de la situation, la définition du positionnement et la mise en place du plan
d’action.
Afin de mieux assimiler et illustrer l’ensemble des axes théoriques, nous avons opté pour
un cas d’étude. Kénitra, qui a été au cœur de notre rapport, n’a pas été choisie par
mégarde. En effet, il s’agit d’une ville qui attire de plus en plus d’investisseurs étant donné
qu’elle est dotée d’un fort potentiel.
Après avoir démontré l’actualité de la question des friches urbaines, sur la base d’un état
des lieux, et d’une étude comparative, il s’est avéré que ces projets de régénération
interpellent plusieurs acteurs, nécessitent plusieurs démarches prospectives liées aux
contraintes foncières et réglementaires avant qu’ils soient couronnés de succès.
Face à cette complexité, un recours à des outils de gestion et de gouvernance est apparu
indispensable. La mise en place d’une démarche marketing pour la ville de Kénitra s’est
montrée utile. Nous avons commencé par dresser les éléments caractéristiques du
territoire en question en se basant sur la matrice SWOT.
L’analyse de l’offre territoriale a aussi permis de dégager les différents attraits de la ville
permettant de la positionner surtout à l’échelle national. En effet, l’analyse de son
positionnement actuel nous a éclairés sur le déficit en matière d’offre territoriale
accompagné d’une politique de communication jugée insuffisante.
La segmentation stratégique a été aussi d’une grande importance, vu qu’elle a permis de
faire ressortir les segments spécifiques au territoire étudié. Cette technique utilisée
souvent dans le monde de l’entreprise, nous a été utile pour identifier les secteurs clés à
développer selon leurs priorités (enjeux stratégiques, priorités stratégiques,). Ainsi, les
secteurs porteurs de la Province de Kénitra ont été définis comme suit : l’agro-industrie et
le tourisme (écologique, et d’affaire) comme secteurs prioritaires, puis l’industrie
automobile et la logistique comme enjeux stratégiques de la ville et sa région.
Cette recherche s’ambitionne à sensibiliser les décideurs des villes et leurs citoyens à
entreprendre des actions urgentes pour reconvertir ces friches urbaines qui occupent une
place stratégique dans la ville et qui peuvent promouvoir une attractivité territoriale
importante.

49
Bibliographie/Webographie
Bibliographie :
Emmanuel Rey et Sophie Lufkin, Des friches urbaines aux quartiers
durables,collection le savoir Suisse, 2016.
Michel Raabe, Manuel de Management de projet, Presses des ponts, 2002.
Benoit Meyronin, Marketing territorial, enjeux et pratiques, 2ème Edition Vuibert, 2012.
Saida Mersali, Activité durable des destinations touristiques, Balzac, 2012.
Les friches cœur du renouveau urbain, Les communautés urbaines face aux friches :
état des lieux et cadre pour agir, Caisse d’épargne, 2012
Emmanuel Rey, Régénération des friches urbaines et développement durable : vers
une évaluation intégrée à la dynamique du projet, UCL, 2012.
Vincent Gollain, Guide du Marketing Territorial, Réussir son marketing territorial en 10
étapes, Territorial Editions, janvier 2010.

Webographie :
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-
www.marketing-territorial.org
http://www.equipement.gov.ma
http://archives.lehavre.fr
https://meet-in.fr/reconversion-reussie-docks-havre
www.hcp.ma
www.geographie.ens.fr/Le-Havre-interface-ville-port
www.ecocites.logement.gouv.fr Le projet 22@barcelone
https://fr.slideshare.net/intellitoria/marketing-territorial
https://www.infostourismemaroc.com/ville/kenitra-maroc

Articles et Publications :
Khadija El Issaoui, Le Maroc au cœur de la problématique de l’attractivité, le 25 mars
2008, libre Afrique.
Menage Pierre, Docteur en aménagement urbanisme (Université de Tours),
comprendre la compétitivité territoriale : Différences avec l’attractivité territoriale et rôle
des réseaux d’acteurs, le 18/03/2014,
Le Havre, interface ville-port : dossier a été réalisé par Edgar Brault, Florence Chilaud,
Mathilde Beaufils, Sonia Dinh et Célia Innocenti
Le Havre entre ville et port. Insertion, développement et reconversion : Daniel Bourdon
et Yvonne Rossi-Cottin.

51

Vous aimerez peut-être aussi