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Intégrales des fonctions mesurables de signe quelconque

Soit (E; T ; ) un espace mesuré et soit f : E ! R une fonction mesurable.


Posons f + = max (f; 0) et f = min (f; 0). Ces fonctions sont mesurables et
positives et on a:
f = f + f et jf j = f + + f
Z
jf j d < 1:
E

Dé…nition 1. On dit que la fonction f : E ! R mesurable est intégrable


(pour la mesure de ) si
1) fR est mesurable
2) E jf j d < +1
L’intégrale de f (par rapport à ) est alors le nombre
Z Z Z
+
fd = f d f d :
E E E

Remarque importante. On notera que la condition 2) dans la dé…nition


équivaut à Z Z
+
f d < 1 et f d < 1;
E E
R
de sorte que l’ensemble E f d est alors bien dé…ni (et qu’on n’a pas la forme
+1 (+1))
Notation: On note L1 (E; T ; ) (ou plus simplement L1 ( )) l’ensemble des
fonctions f : E ! R qui sont intégrables sur E pour la mesure :
Théorème
R 1. 1) L1 ( ) est un espace vectoriel sur R et l’application
f :! E f d est une forme linéaire sur L1 ( ) : Cette forme linéaire est de
plus positive. De plus
R R R
1
R 2) 8f 2 L ( ), E f d E
jf j d ; 3) 8f; g 2 L1 ( ), f g ) E f d
E
gd :
Preuve. 1) Si f; g 2 L1 ( ), l’intégrabilité de f , 2 R est évident et
évident et celle de (f + g) résulte Rde l’inégalité triangulaire. Donc L1 ( ) est un
espace vectoriel.R Le fait que f ! ERf d est une R forme linéaire (i.e. 8 ; 2 R,
8f; g 2 L1 ( ), E ( f + g) d = E
f d + E
gd ) est facile à démontrer.
2) évident
3) résulte de la positivité de l’intégrale appliquée à (g f ) :
Remarque. Soit f 2 L1 ( ). Alors:
8A 2 T , 1A :f 2 L1 ( ) (car 1A :f est mesurable comme produit de deux
fonctions mesurables et j1A :f j jf j).
Dé…nition 2 (Intégrale sur un ensemble A 2 T ). Soit f 2 L1 ( ). Pour
tout A 2 T , on dé…nit: Z Z
fd = 1A :f d :
A E

1
Proposition 1. Soient A; B 2 T tels que A \ B = ; et soit f 2 L1 ( ) :
On a Z Z Z
fd = fd + fd :
A[B A B
En particulier Z Z Z
fd = fd + fd :
E A Ac
Dé…nition 3 (Intégrabilité des fonctions à valeurs complexes). Soit
f : E ! C, f = Re f + i Im f . On dit que f est intégrable (pour la mesure
sur E) si
1) f est mesurable (i.e. Ref et Imf mesurables)
2) Ref et Im f 2 L1 ( ) , jf j 2 L1 ( )
On pose alors Z Z Z
fd = Re f d + i Im f d :
E E E

On note alors L1C


( ) l’ensemble des fonctions f : E ! C qui sont intégrables
(ou intégrables).
Proposition 2 (propriétés de l’intégrale des fonctions complexes)
1) L1C ( R) est un sous espace vectoriel sur C:
2) f ! E f d est une forme linéaire complexe sur L1C ( ) et 8f 2 L1C ( ),
R R
E
fd E
jf j d :
3) Pour f 2 L1C ( ) et A 2 T , on pose aussi
Z Z
fd = 1A :f d :
A E

Alors 8A; B 2 T avec A \ B = ;, on a


Z Z Z
fd = fd + fd :
A[B A B

R 4) Si A 2 T est tel que (A) = 0, alors 8f mesurable positive ou 8f 2 L1C ( ),


A
f d = 0:
Preuve. Les propriétés 1), 2) et 3 découlent des propriétés analogues vraies
pour L1 ( ) (Thm. 1) R R R
4) découle de l’inégalité A f d A
jf j d et du fait que A jf j d = 0
qui résulte par convergence monotone du résultat 4) trivialement vrai pour une
fonction simple.
Théorème 2 (Théorème de convergence dominée de Lebesgue).
Soient (E; T ; ) un espace mesuré et (fn ) une suite de fonctions mesurables à
valeurs dans R telle que:

1) 8x 2 E, lim fn (x) = f (x) 2 R existe


2) Il existe une fonction g 2 L1 ( ) telle que
8n 2 N, 8x 2 E, jfn (x)j g (x) (condition de domination) ( )

2
Alors f 2 L1 ( ) et on a:
R
a) lim jfn
f j d = 0;
n!+1 R E R
b) lim f d = E fd :
E n
n!+1

Preuve. f est mesurable comme limite de fonctions mesurables. De plus


en
R passant à Rla limite dans (1), on obtient jf (x)j g (x) 8x 2 E, ceci implique
E
jf j d E
gd < +1 (par hyp. ( )) donc f 2 L1 ( ). D’autre part:
8n 2 N; jfn f j jfn j + jf j 2g: D’où:

2g jfn f j = hn 0:

Or lim inf hn = lim hn = 2g (car jfn f j ! 0) et le lemme de Fatou


n!+1 n!+1
appliqué à la suite (hn ) implique:
R R R R
E
2gd lim inf E hn d = E 2gd + lim inf E
jfn fj d
n!+1 n!+1

R R
= E
2gd lim sup E
jfn fj d )
n!+1

Z Z
lim sup jfn fj d 0 ) lim sup jfn fj d = 0 )
n!+1 E n!+1 E
Z
lim jfn f j d = 0. D’où le point a).
n!+1 E
D’autre part
Z Z Z Z
fn d fd = (fn f) d jfn f j d ! 0 (quand n ! +1)
E E E E

D’où le point b).


Proposition 3. Soit f une fonction en escalier sur [a; b], alors f est Lebesgue
intégrable sur [a; b] et
Z Z b
fd = f (x) dx:
[a;b] a

Preuve. Soit f en escalier sur [a; b], alors il existe une subdivision (s0 ,...,sn )
de [a; b] telle que a = s0 < :::: < sn = b et des réels 0 ; :::; n tels que f (x) = k ,
n
8x 2 [sk 1 ; sk [, 1 k n. On a [a; b] = [ [sk 1; sk [ [ fbg (réunion disjointe);
k=1
Pn
f = k 1[sk 1; sk [
, donc c’est une fonction étagée, elle est mesurable. Pour
k=1
montrer que f est Lebesgue intégrable sur [a; b] (f 2 L1 ([a; b]), on a:
R R R R
[a;b]
jf j d = [n [s s [
jf j d + fbg jf j d = [n [s s [
jf j d
k 1; k k 1; k
k=1 k=1

R
car fbg
jf j d = 0 puisque (fbg) = 0:

3
R n R
P n R
P
Comme n
[ [sk
jf j d = [sk 1; sk [
jf j d = [sk 1; sk [
j kj d =
1; sk [
k=1 k=1 k=1
P
n P
n
j kj ([sk 1; sk [) = j k j (sk sk 1) < 1, alors f 2 L1 ([a; b]) : Par
k=1 k=1
ailleurs, il est évident que
Z n
X Z b
fd = k (sk sk 1) = f (x) dx:
[a;b] k=1 a

Proposition 4 (Riemann intégrabilité sur un segment)Lebesgue


intgrabilité). Si f est Riemann intégrable sur [a; b] ; alors f est Lebesgue
intégrable sur [a; b] et les intégrales ont même valeur
Z Z b
fd = f (x) dx:
[a;b] a

Preuve. Nous admettons que si f est Riemann intégrable sur [a; b], alors f
est continue sauf sur un ensemble négligeable N [a; b]. D’où f est mesurable,
donc intégrable au sens de Lebesgue puisqu’elle est bornée. Par ailleurs, si f
est en escalier, le résultat est clair. Dans le cas général, il existe deux suites de
fonctions en escalier ('n ) et ( n ) telles que: 8n 2 N, 'n f n et
Z b Z b Z b
lim 'n (x) dx = lim n (x) dx = f (x) dx:
n!+1 a n!+1 a a

Par monotonie de l’intégration, on a, 8n 2 N:


Z Z Z
'n d fd nd :
[a;b] [a;b] [a;b]

Or les intégrales au sens de Lebesgue et au sens de Riemann coincident pour


les fonctions en escalier (Pro. 3), on a donc:
Z b Z b Z
lim 'n (x) dx = lim n (x) dx = fd :
n!+1 a n!+1 a [a;b]

D’où Z Z b
fd = f (x) dx:
[a;b] a

Remarque. La réciproque est fausse. En e¤et soit la fonction f : [0; 1] ! R


dé…nie par
1 si x 2 Q \ [0; 1]
f (x) =
1 si x 2 (RnQ) \ [0; 1]
On a jf (x)j = 1, 8x 2 [0; 1], donc f 2 L1 ([0; 1]) mais f n’est pas Riemann
intégrable sur [0; 1] (voir cours sur l’intégrale de Riemann).

4
Théorème 3 (lien entre l’intégrale de Riemann et de Lebesgue).
Soit f : I ! R une fonction mesurable sur I = [a; b[ ou [a; +1[ ou ] 1; +1[.
On suppose que f admet une intégrale de Riemann généralisée absolument con-
vergente sur I. Alors 1I :f 2 L1 (R; B (R) ; ) et on a
Z Z
f d = f (x) dx: ( )
I I

Preuve. Supposons I = [a; +1[ pour …xer les idées.


1ère étape: Montrons que 1I :f 2 L1 (R; B (R) ; ) : 8n 2 N (n a) posons
hn = 1[a;n] : jf j. Alors (hn ) est une suite croissante de fonctions mesurables
positives et lim hn = 1[a;+1[ : jf j. Par le thm de conv. monotone, on obtient
n!+1
Z Z Z
lim hn d = 1[a;+1[ : jf j d = jf j d : (1)
n!+1 R R [a;+1[

D’autre part 8n 2 N (n a) on a:
Z Z Z n Z +1
hn d = jf j d = jf (x)j dx ! jf (x)j dx (2) (dé…nition de l’intégrale généralisée)
R [a;n] a a

D’où
Z +1 Z
jf (x)j dx = jf j d (unicité de la limite (1) = (2));
a [a;+1[

ce qui montre que 1[a;+1[ : jf j 2 L1 (R; B (R) ; ) :


2èm e étape: Montrons la formule ( ) du théorème. Posons gn = 1[a;n] :f .
Alors
8n 2 N, jgn j = 1[a;n] : jf j 1[a;+1[ : jf j 2 L1 (R; B (R) ; )
De plus
lim gn = 1[a;+1[ :f:
n!+1

Alors en vertu du thorème de convergnce dominée de Lebesgue, on obtient:


Z Z
lim gn d = fd ( )
n!+1 R [a;+1[

Mais Z Z Z n
gn d = fd = f (x) dx (Prop. 3).
R [a;n] a

Donc de ( ), on en déduit

Z Z n Z +1
fd = lim f (x) dx = f (x) dx:
[a;+1[ n!+1 a a

5
sin x
Exemple. Soit f (x) = , x 2 [1; +1[; f est continue sur [1; +1[,
x2
1 R +1 1
donc elle est mesurable. On a jf (x)j 2
, 8x 1 et comme 1 dx =
x x2
X
RX 1 1 1 R +1
lim 1 2 dx = lim = lim + 1 = 1 < 1, donc 1 jf (x)j dx <
X!+1 x X!+1 x 1 X!+1 X
R R +1
1. D’où, on en déduit que f 2 L1 ([1; +1[) et [1;+1[ f d = 1 f (x) dx:
Remarque. Il faut la convergence absolue de l’intégrale de Riemann général-
sin x
isée pour que le résulat soit vrai. Par exemple la fonction: f : x ! n’est
x
pas Lebesgue intégrable sur ]0; +1[. En e¤et, f est continue sur ]0; +1[ donc
elle est mesurable; par ailleurs,
Z +1 Z n
jf (x)j dx jf (x)j dx, 8n 2 N :
0 0

On a
Rn Rn sin x nP1 R
(k+1) sin x
0
jf (x)j dx = 0
dx = k
dx:
x k=0 x

Posons x = k + t, alors
Z X1 Z
n n
X1
n
n
sin t 2 2 X1
jf (x)j dx = dt = ! +1 quand n ! +1:
0 0 k +t (k + 1) k
k=0 k=0 k=1

On en déduit
R +1
0
jf (x)j dx = +1, donc l’intégrale n’est pas absolument convergente,

d’où f n’est pas Lebesgue intégrable sur ]0; +1[ :

Introduction à la notion de presque partout

Soit (E; T ; ) un espace mesuré et soit P une propriété concernant les points
de x 2 E et qui peut être vraie pour certains x 2 E est fausse pour d’autres.
Dé…nition 4. On dit que P est vraie presque partout s’il existe N 2 T
avec (N ) = 0 tel que P est vraie pour tout x 2 EnN (=N c )
Exemple (Egalité de 2 fonctions presque partout). Soient f et g : E ! R
deux fonctions mesurables. On dit que

f =g presque partout ( )

si l’ensemble N = [f 6= g] = fx 2 E; f (x) 6= g (x)g est de mesure nulle (i.e.


(N ) = 0).

6
Notation. On écrira p:p: (ou plus simplement p:p: s’il n’y a pas
d’ambiguité sur la mesure ) pour l’expression presque partout. Par ex-
emple on écrira ( ) f = g p:p: (ou f = g p:p:)
Théorème 4. Soit (E; T ; ) un espace mesuré et f; g : E ! R ou C des
fonctions mesurables. On suppose f = g p:p: Alors

f 2 L1 ( ) , g 2 L1 ( )

et dans ce cas:: Z Z
8A 2 T , fd = gd :
E E

Preuve. Soit N = [f 6= g]. On a (N ) = 0 par hypothèse. Alors d’après


la Prop. 1 4) et le fait que jf j et jgj sont mesurables positives, on a:
Z Z
jf j d = jgj d = 0:
N N

1
R R R
R SupposonsR f 2 L ( ). ROn a E jf j d < +1 et E jf j dc = RN c jf j d +
jf j d = N c jf j d = N c jgj d (car jf j = jgj sur N ) = N c jgj d +
RN R R
N
jgj d = E jgj d . Ainsi E jgj d < +1 et donc g 2 L1 ( ) :
Soit A 2 T , on a (A \ N ) = 0 car A \ N N: Ecrivons A = (A \ N ) [
(A \ N c ). On a
Z Z Z Z Z
fd = fd = gd = gd (car gd = 0).
A A\N c A\N c A A\N

Remarque . Deux fonctions égales p:p: ne peuvent pas être considérées


comme di¤érentes pour l’intégration.
R R
Corollaire 1. 1) Si f g -p:p alors E f d E
gd :
R
2) Si f 0 et E f d < +1 alors f est …nie -p:p:
Preuve. Pour le 1) voir la preuve du thorème précédent. Pour 2) on
raisonne par l’absurde. En e¤et, si l’ensemble A = fx 2 E; f (x) = +1g n’est
pas négligeable alors
Z Z
fd f d = +1 car f = +1 sur A qui est de mesure (A) > 0:
E A
R
D’où contradiction avec la …nitude de E f d :
Proposition 5. L’égalité p:p: est une relation transitive. En e¤et, soient
f; g; h : E ! R trois fonctions telles que f = g p:p: et g = h p:p: Alors
on a: f = g p:p:
Preuve. Soient N1 = N2 2 T avec (N1 ) = (N2 ) = 0 tels que:

8x 2 EnN1 , f (x) = g (x) et


8x 2 EnN2 , f (x) = h (x)

7
Alors 8x 2 En (N1 [ N2 ), f (x) = g (x). Or 8x 2 En (N1 [ N2 ), f (x) =
h (x). Or (N1 [ N2 ) = 0 (car 0 (N1 [ N2 ) (N1 ) + (N2 ) = 0) donc
f =h p:p:
Remarque . L’égalité p:p: est dénombrablement positive c’est à dire
que si on a (fn ) une suite de fonctions dé…nies sur E telles que

8n 2 N, fn = fn+1 p:p:

(i.e. les fn sont simultanément égales en dehors d’un ensemble de mesure


nulle). En e¤et pour tout n 2 N, soit Nn 2 T , (Nn ) = 0 tel que

8x 2 EnNn , fn (x) = fn+1 (x) :


+1
Posons N = [ Nn . Alors
n=0

+1
X
8x 2 EnN , fn (x) = fn+1 (x) , 8n 2 N et (N ) = 0 (car 0 (N ) (Nn ) = 0).
n=0

. Théorème 5 (Th. de convergence dominée amlioré) ( deuxième


version)
Soit (E; T ; ) un espace mesuré et soit (fn ) une suite de fonctions mesurables
dé…nies sur E à valeurs réelles ou complexes. On suppose
1) Il existe un ensemble N 2 T tel que (N ) = 0 et 8x 2 EnN , lim fn (x) =
f (x) (2 R ou C) existe
2) Il existe une fonction g 2 L1 ( ) positive, telle que

8n 2 N, jfn j g p:p:

Alors la fonction f (prolongée par la valeur 0 sur N ) est dans L1 ( ) et on


a:
R
a) lim jfn fj d = 0
n!+1 E R R
b) lim lim f d = E fd
E n
n!+1n!+1

+1
~ = N [
Preuve. Posons N [ Nn . Alors ~
N = 0 et sur l’espace
n=0
~ = EnN
E ~ , on a
1) lim fn = f
n!+1
2) 8n 2 N, jfn j g
Pour le reste de la preuve voir la démonstration du théorème 3 point par
~ au lieu de E: En fait comme f = 0 sur N , on obtient
point en raisonnant sur E
f = 1E~ :f 2 L1 ( ) et Z
lim jfn f j d = 0:
n!+1 ~
E

8
Mais Z Z
8n 2 N, jfn fj d = jfn fj d
E ~
E

d’où le résultat et a) et b) en découlent.


Théorème 6 (Th. de convergence monotone amlioré)( deuxième
version). Soient (E; T ; ) un espace mesuré et (fn )n2N une suite de fonctions
mesurables positives. On suppose que fn " f p:p: (c’est à dire que il existe A 2 T
tel que (A) = 0 et fn (x) " f (x) pour tout x 2 Ac ). La fonction f (dé…nie
p:p:) est alors mesurable
R positiveR (c’est à dire il existe g mesurable positive
telle que f = gRp:p:) et ER n d ! E f d quand n ! +1: (On rappelle que ,
f
par dé…nition, E f d = E gd avec g mesurable positive telle que f = g p:p:):
Preuve. Soit A 2 T tel que (A) = 0 et fn " f sur Ac , quand n ! +1: On
pose gn = fn 1Ac , (c’est à dire gn (x) = fn (x) si x 2 Ac et gn (x) = 0 si x 2 A).
On a gn mesurable positive et gn " g avec g = f 1Ac . Comme R g est mesurable
R
positive et f = g p:p:, on a donc f mesurable
R positive.
R Or E n
g d ! E gd ,
quand
R n! R +1. D’autre R part, on Ra E gn d = E fn d (car fn = gn p:p:) et
E
gd = E f d , donc E fn d ! E f d :

9
Exercices

Exercice 1. Donner un exemple de fonction étagée ayant deux écritures dif-


férentes.
Exercice 2. Montrer que si f et g sont T -étagées, alors sup (f; g) et inf (f; g)
sont T -étagées.
Exercice 3. 1) Etablir la dé…nition de l’intégrale dans l’espace mesuré (N; P (N) ; d ).
On montrera que, pour une fonction f : N ! R véri…ant certaines hypothèses,
Z X
fd d = f (n) :
N n2N

2) Expliciter la dé…nition de l’intégrale dans un espace mesuré par une


mesure de Dirac.
Exercice 4. Soit f : R ! R une application B (R) ; B R mesurable. On
suppose que f est positive ou que f est intégrable. Montrer que pour tout
a 2 R, Z Z
f (x + a) d (x) = f (x) d (x) :
R R

Exercice 5. Soient 1 et 2 deux mesures sur l’espace mesurable (E; T ) : 1) Si


f est une fonction mesurable positive à valeurs dans R, montrer que
Z Z Z
f d ( 1 + 2) = fd 1 + f d 2:
E E E

2) Que peut-on dire pour une fonction mesurable de signe quelconque?


Exercice 6. On suppose que la mesure est …nie sur l’espace mesurable (E; T )
et soit (fn )n2N une suite d’applications mesurables de E dans R: Montrer que
les assertions suivantes sont équivalentes:

1) Pour tout " > 0, la mesure de l’ensemble fjfn j > "g tend vers 0 quand n ! +1;

R jfn j
2) lim d = 0:
n!+1 E 1 + jfn j

Exercice 7. Soit f une application T -mesurable de E dans R. Pour tout


n 2 N, on dé…nit la troncature fn de f par
8
< n si f (x) > n;
fn (x) = f (x) si jf (x)j n;
:
n si f (x) < n:

10
1) Montrer que si f est intégrable, alors on a l’égalité
Z Z
f d = lim fn d :
E n!+1 E
R
2) Réciproquement, si sup E
jfn j d < +1, montrer que f est intégrable.
n2N
Exercice 8. Soit (E; T ; ) un espace mesuré, et (fn )n2N une suite de fonctions
mesurables telles que fn ! f p:p: On suppose que
Z
sup jfn j d < 1:
n2N E

1) Montrer que f est intégrable. R


1
2) Montrer que pour tout > 0, (fjf j g) E
jf j d :
3) Montrer que lim (fjf j g) = 0: (a) :
!+1
4) Donner un exemple de fonction non-intégrable qui véri…e la propriété (a) :
5) Montrer que (fjf j = +1g) = 0. Etudier la réciproque.
Exercice 9. Soit (E; T ; ) un espace mesuré, et f 2 L1R (E; T ; ) :
1) Montrer que Z
lim jf j 1fjf j>ng d = 0:
n!+1 E

2) Montrer que
Z
8" > 0; 9 > 0; 8A 2 T , (A) < ) jf j d < ":
A

3) Montrer que: 8" > 0, 9A 2 T tel que:


Z
(i) (A) < 1, (ii) jf j d < ", (iii) sup jf j < 1:
Ac A

Exercice 10. Soit (E; T ; ) un espace mesuré et f 2 L1R (E; T ; ).


1) Montrer que
Z
(An )n2N T , (An ) ! 0 ) f 1An d ! 0: (a)
E

2) Donner un exemple pour lequel f 2 M+ (E; T ) et la propriété (a) est


fausse.
3) On suppose dans cette question que (E) < 1 et que f > 0: Montrer
que Z
(An )n2N T , f 1An d ! 0 ) (An ) ! 0: (b)
E

4) Dans le cas où (E) = +1, montrer que (b) est fausse.

11
Exercice 11. Soit (E; T ; ) un espace mesuré et (fn )n2N une suite croissante
de fonctions intégrables de E dans R, et convergeant simplement vers une
fonction f: Montrer
R que les assertions suivantes sont équivalentes:
1) lim E jfn f j d = 0:
n!+1
2) f est intégrable.
R
3) sup E fn d < 1:
n2N
Exercice 12. Soit (E; T ; ) un espace mesuré, (fn )n2N L1R (E; T ; ) et
1
f 2 LR (E; TR ; ). On suppose
R que, pour tout n 2 N, fn 0 p:p:, que fn ! f
p:p: et que E fn d ! E f d lorsque n ! +1: Montrer que fn ! f dans
L1R (E; T ; ) :
Exercice 13. Soit f une fonction dérivable sur [a; b] de dérivée bornée. Montrer
que Z
0
f d = f (b) f (a) :
[a;b]

Exercice 14. Soit (E; T ; ) un espace mesuré. On suppose que (E) < 1:
1) Montrer que f est intégrable si et seulement si:
X
k (fk jf j < k + 1g) < 1:

2) Est-ce que le résultat de 1) reste valable si (E) = +1:


Exercice 15. Calculer les limites des intégrales suivantes quand n tend vers
+1:

R 1 1 + nx R +1 n sin2 x
Rn x n x
0 (1 + x)n
dx; 0
f (x) e dx où f 2 L1 (R) ; 0
1 n e 2 dx;

R +1 1
x
R +1 ne nx R +1 n 1
0
jcos xj n e dx; 0
p dx; 0
(1 + x=n) x n dx;
1 + nx2
p
R +1 x n
R +1 sin x R +1 n
0
1 n cos xdx; 0
dx; 0 n dx:
1 + xn (1 + x2 )

Z 1 +1
X Z +1 Z 2
ne x n+k sin (nxn ) nex +
dx, 3 ; dx; dx:
0 nx + 1 nk 2 + k 3 0 nxn+1=2 R ne2x2 + 4x4
k=1

Exercice 16. Soit (E; T ; ) un espace mesuré et (fn )n2N une suite de fonctions
mesurables de (E; T ) dans (R; B (R)) :
PR
+1
1) Montrer que si jf j d < 1, alors
E n
n=0

+1 Z
X Z +1
X
fn d = fn d :
n=0 E E
n=0

12
2) Soit (an;p )n;p 0 des réels. Montrer que
XX XX XX
jap;q j < 1 ) ap;q = ap;q
p 0q 0 p 0q 0 q 0p 0

3) Montrer que
Z +1 ax +1
X
xe 1
bx
dx = 2, où a; b > 0;
0 1 e n=0 (a + bn)

Z +1 +1
X Z 1 2 +1
X
sin x 1 x ln x 1
dx = , dx = 2:
0 ex 1 n=1
1 + n 2
0 x2 1 n=1 (2n + 1)

13
Solution

Exo 1.

f (x) = 1[0;2[ (x) + 2 1[2;3] (x) = 1[0;3] (x) + 1[2;3] (x) :

Exo 2. Puisque f et g sont mesurables inf (f; g) et sup (f; g) sont mesurables;
f et g sont des fonctions T étagées et prennent respectivement un nombre
…ni de valeurs a1; :::; an et b1 ; :::; bm . Ces fonctions prennent leurs valeurs dans
l’ensemble
fa1; :::; an ; b1 ; :::; bm g
qui est …ni. Donc les fonctions inf (f; g) et sup (f; g) sont T étagées .
Rappel.
Théorème d’approximation. Soit (E; T ) un espace mesurable et soit f
une fonction mesurable à valeurs dans [0; +1]. Il existe une suite croissante
(fn ) de fonctions étagées positives telle que, pour tout x 2 E,

lim fn (x) = f (x) :


n!+1

1) (Théorème 1 de convergence monotone, Beppo-Levi). Soit (fn )n2N


une suite croissante de fonctions mesurables à valeurs dans [0; +1], (fn fn+1 ).
On pose f (x) = lim fn (x) . Alors f est mesurable et
n!+1
Z Z
f d = lim fn d :
E n!+1 E

Théorème 2. Soit (fn )n2N une suite de fonctions mesurables à valeurs dans
[0; +1] . Alors
Z +1 X +1 Z
X
( fn )d = fn d :
E n=0 n=0 E

Exo3. 1) Il faut remarquer que toute fonction f : N ! [0; +1] est


mesurable; en fait, on a: f = (fn )n2N où fn = f (n), alors f peut s’écrire
+1
X
f= f (n) 1fng ;
n=0
P R
d’où en utilisant le théorème 2, à savoir en permutant les symboles et ,
on a
Z Z +1
! +1 Z +1 +1
X X X X
fd d = f (n) 1fng d d = f (n) 1fng d d = f (n) d (fng) = f (n) :
N N n=0 n=0 N n=0 n=0

14
R
Si f est de signe quelconque, f est d -intégrable si N jf j d d < 1, i.e.
P
+1 P
+1
f 2 L1 (N; P (N) ; d ) ssi jf (n)j < 1, i.e. la série f (n) est absolument
n=0 n=0
convergente. Dans ce cas on peut écrire
Z Z Z +1
X +1
X +1
X
fd d = f +d d f d d= f + (n) f (n) = f (n) :
N N N n=0 n=0 n=0

2) soit a 2 E et a la mesure de Dirac en a. Soit f une fonction mesurable


positive f et montrons que
Z
f d a = f (a) :
E
R R
Premier cas: soit f = 1A (A 2 T ). E f d a = E 1A d a = a (A) = 1A (a) =
P
n
f (a) : Si f = k 1Ak , où k 0 et Ak 2 T , k = 1; :::; n: Alors on a:
k=1
Z Z n
! n Z n
X X X
fd a = k 1Ak d a = k 1Ak d a = k 1Ak (a) = f (a) :
E E k=1 k=1 E k=1

Maintenant si f est mesurable positive, alors d’après le thorème d’approximation


f est limite d’une suite (fn ) croissante de fonctions étagées positives. D’après
le théorème de convergence monotone de Beppo-Levi, on a
Z Z Z
fd a = lim fn d a = lim fn d a = lim fn (a) = f (a) :
E E n!+1 n!+1 E n!+1

R
Si f est de signe quelconque, f 2 L1 ssi E
jf j d a < 1, ce qui est équivalent
à jf (a)j < 1. Dans ce cas, on a:
Z Z Z
+
fd a = f d a f d a = f + (a) f (a) = f (a) :
E E E

Exo 4. Premier cas soit f = 1A où A 2 B (R). On a


Z Z Z
1A (x + a) d (x) = 1A fag (x) d (x) = (A fag) = (A) = 1A (x) d (x) :
R R R

P
n
Deuxième cas: f = k 1 Ak , où k 0 et Ak 2 B (R). On a
k=1

R R P
n
R
f (x + a) d (x) = R k 1Ak (x + a) d (x)
k=1
P
n R
= k R
1Ak (x + a) d (x)
k=1
Pn R
= k R 1Ak (x) d (x)
Rk=1
= R f (x) d (x) :

15
Supposons maintenant f mesurable positive, d’après le thorème d’approximation
f = lim fn où (fn ) est une suite croissante de fonctions étagées positives.
n!+1
Alors le thorème de convergence monotone permet d’a¢ rmer que
R R
R
f (x + a) d (x) = lim R fn (x + a) d (x)
n!+1 R
= lim R fn (x) d (x)
R
n!+1
= R lim fn (x) d (x)
R
n!+1
= R f (x) d (x)

Si f 2 L1 (R), on a
R R R
f (x + a) d (x) = R R f + (x + a) d (x)
RR R
f (x + a) d (x)
= RR f + (x) d (x) R
f (x) d (x)
= R f (x) d (x)

Exo 5. Premier cas: f = 1A , A 2 T . On a:


Z Z Z
1A d ( 1+ 2) = ( 1+ 2 ) (A) = 1 (A) + 2 (A) = 1A d 1+ 1A d 2:
E E E

P
n
Deuxième cas: f = k 1 Ak , où k 0 et Ak 2 T . On a:
k=1

Z Z Xn n
X Z
fd ( 1+ 2) = ( k 1Ak )d ( 1 + 2) = k 1Ak d ( 1 + 2)
E E k=1 k=1 E
n
X Z n
X Z
= k 1Ak d 1+ k 1Ak d 2
k=1 E k=1 E
Z Xn Z X n
= ( k 1Ak )d 1 + ( k 1Ak )d 2
E k=1 E k=1
Z Z
= fd 1+ fd 2:
E E

Supposons maintenant que f est mesurable positive; alors f = lim fn où


n!+1
(fn ) est une suite croissante de fonctions étagées mesurables positives. Toujours

16
par application du théorème de convergence monotone, on a:
Z Z
f d ( 1 + 2) = lim fn d ( 1 + 2 )
E E n!+1
Z
= lim fn d ( 1 + 2 )
n!+1 E
Z Z
= lim ( fn d 1 + fn d 2 )
n!+1 E E
Z Z
= lim fn d 1 + lim fn d 2
n!+1 E n!+1 E
Z Z
= lim fn d 1 + lim fn d 2
E n!+1 E n!+1
Z Z
= fd 1 + f d 2:
E E

R Maintenant supposons Rque f 2 L1 ( 1 + R2 ). On a fR 2 L1 ( 1 + 2 ) ,


E
jf j d ( 1 + 2 ) < 1; or E jf j d ( 1 + 2 ) = E jf j d 1 + E jf j d 2 , donc f 2
R R R R
L1 ( 1 + 2 ) , E jf j d 1 + E jf j d 2 < 1 , E jf j d 1 < 1 et E jf j d 2 <
1 , f 2 L1 ( 1 ) \ L1 ( 2 ) : Pour une fonction véri…ant ces hypothèses on a:
Z Z Z
+
f d ( 1 + 2) = f d ( 1 + 2) f d ( 1 + 2)
E
ZE Z E
Z Z
= ( f +d 1 + f +d 2) ( f d 1 + f d 2)
ZE ZE ZE ZE
= ( f +d 1 f d 1) + ( f +d 2 f d 2)
E E E E
Z Z
= fd 1 + fd 2
E E

Exo 6. Preuve de 1) ) 2). Puisque (E) < 1, soit " > 0, on a:


Z Z Z
jfn j jfn j jfn j
d = d + d
E 1 + jf n j fjfn j>"g 1 + jf n j fjfn j "g 1 + jfn j
Z Z
1d + " 1d
fjfn j>"g fjfn j "g
Z Z
1d + " 1d
fjfn j>"g E
(fjfn j > "g) + " (E) :

Or il existe n0 2 N tel que: 8n n0 , (fjfn j > "g) < ". D’où 8" > 0; 9n0 2
R jfn j R jfn j
N tel que: 8n n0 , E d < (1 + (E)) ": i.e. lim E d = 0:
1 + jfn j n!+1 1 + jfn j

17
Maintemant on doit prouver 2) ) 1). En e¤et, on a:
Z Z Z
jfn j jfn j " "
d d d = (fjfn j > "g) :
E 1 + jf n j (fjfn j>"g) 1 + jf n j (fjfn j>"g) 1 + " 1 + "

(on a utlilisé le fait que la fonction x ! x=1 + x est croissante sur R+ ). D’où
Z
" jfn j
0 lim (fjfn j > "g) lim d = 0;
1 + " n!+1 n!+1 E 1 + jfn j

et donc on en déduit lim (fjfn j > "g) = 0:


n!+1
Rappel. ( Théorème de convergence dominée de Lebesgue). Soit (E; T ; )
un espace mesuré et soit fn : E ! R une suite de fonctions mesurables telles
que fn ! f p:p: quand n ! +1: S’il existe une fonction g : E ! [0; +1],
intégrable telle que:
jfn j g p:p:
Alors Z Z
lim fn d = fd :
n!+1 E E

Exo7. 1) fn (x) = f (x) 1f 1 ([ n;n]) (x) + n1f 1 (]n;+1[) (x) n1f 1 (] 1; n[) (x).
Puisque f est mesurable, les fonctions 1f 1 ([ n;n]) , 1f 1 (]n;+1[) , et 1f 1 (] 1; n[)

sont mesurables alors fn est mesurable. Convergence simple.de (fn ). Si jf (x)j <
1, 8n > jf (x)j, fn (x) = f (x) ) lim fn (x) = f (x). Si f (x) = +1,
n!+1
fn (x) = n ) lim fn (x) = +1, Si f (x) = 1, fn (x) = n ) lim fn (x) =
n!+1 n!+1
1, donc on en déduit que (fn ) converge simplement vers f: Par ailleurs on
remarque que
jfn (x)j jf (x)j 8x 2 E;
donc en vertu du théorème de convergence dominée de Lebesgue, on obtient
Z Z Z
fd = lim fn d = lim fn d :
E E n!+1 n!+1 E

2) (jfn j) converge simplement vers jf j ) lim inf jfn j = jf j. Par application


n2N
du lemme de Fatou, on a
Z Z Z Z
jf j d = lim inf jfn j d lim inf jfn j d lim sup jfn j d < 1:
E E n2N n2N E n2N E

(Essayez une autre méthode).


Exo 8. 1) fn ! f p:p: ) jfn j ! jf j p:p: ) lim inf jfn j = jf j p:p,
n2N
alors par le lemme de Fatou, on a:
Z Z Z Z
jf j d = lim inf jfn j d lim inf jfn j d lim sup jfn j d < 1:
E E n2N n2N E n2N E

18
D’où f est intégrable. (Remarque: on a utilisé la version du lemme de
Fatou avec la convergence p.p.)
2) On a: 1fx2E;jf (x)j g jf (x)j )
Z Z
1fx2E;jf (x)j gd jf j d )
E E

R
R E
jf j d
(fx 2 E; jf (x)j g) E
jf j d ) (fx 2 E; jf (x)j g) :

3) Soit ( n) R telle que n ! +1, quand n ! +1. Soit alors

fn = jf j 1fjf j ng
:

On a
fn ! 0 p:p: et 8n 2 N, jfn j jf j p:p:
Alors le théorème de convergence dominée de Lebesgue (version convergence
p.p.) nous permet d’avoir
Z Z
lim fn d = lim fn d = 0;
n!+1 E E n!+1

or Z Z
n 1fjf j ng
d fn d ; d’où
E E
Z Z
0 lim n 1fjf j ng
d lim fn d = 0 )
n!+1 E n!+1 E
Z
lim n 1fjf j ng
d = lim n (fjf j n g) = 0:
n!+1 E n!+1

4) Un exemple
R qui véri…e la propriété (a): soit (E; T ; ) = (R; B (R) ; ) et
f = 1R , alors R 1R d = (R) = +1, donc f n’est pas Lebesgue-intégrable,
par ailleurs f véri…e la propriété (a) :(je vous demande de m’exhiber un autre
exemple).
5) On a

fjf j = +1g = fx 2 E; jf (x)j = +1g


= \ fjf j ng :
n2N

Posons
An = fjf j ng ;
R
alors An+1 An , 8n 2 N ; (A1 ) E
jf j d < 1 d’après 3). D’où

(fjf j = +1g) = lim (An ) = 0;


n!+1

19
car Z
1
(An ) jf j d ! 0; quand n ! +1:
n E

Exo 9. 1) Soit
fn = jf j 1fjf j>ng :
La suite (fn ) est mesurable ( fn est produit de fonctions mesurables). On a

fn ! 0 p:p: et jfn j jf j p:p:;

donc en vertu du théorème de convergence dominée de Lebesgue (version con-


vergenc p.p.), on en déduit
Z Z
lim fn d = lim fn d = 0:
n!+1 E E n!+1

2) Soit A 2 T , on a
Z Z Z Z
jf j d = jf j d + jf j d fn d + n (A) ;
A A\fjf j>ng A\fjf j ng E

or il existe n0 2 N tel que


Z
"
fn d < ;
E 2
" "
il su¢ t alors de choisir A tel que n0 (A) < ) (A) < , alors pour
2 2n0
" R
= , on a (A) < ) A jf j d < ":
2n0 R R
3) corriger ii) Ac jf j d au lieu de A jf j d . Soit alors l’ensemble

1
An = x 2 E; jf (x)j n ,n2N :
n

1 R
On a jf j n sur An et (An ) E
jf j d < 1, donc i) et iii) sont véri…ées
n
si on prend A = An . Pour ii) posons gn = jf j 1An , la suite (gn ) est croissante
et lim gn = jf j, alors en vertu du théorème de convergence monotone de
n!+1
Beppo-Levi, on a: Z
lim (gn jf j) d = 0;
n!+1 E
donc 9n 2 N tel que
Z Z Z
(gn jf j) d = jf j 1Acn d = jf j d < ":
E E Acn

20
Il su¢ t alors de prendre A = An :
Exo 10. 1) ça découle de la question 2) de l’exo 9. Pour 2) soit (E; T ; ) =
(R; B (R) ; ) et f (x) = x1R+ (x), An = ]n; n + 1=n[. On a: (An ) = 1=n ! 0,
R R
quand n ! +1; R f (x) 1An (x) d (x) n (An ) = 1 et donc R f (x) 1An (x) d (x) 9
0: Pour 3) soit p 2 N , on a:

1
An ff < 1=pg [ x 2 An ; f (x) ; ( )
p

n o
notons que ff < 1=pg = x 2 E; f (x) < p1 . On remarque que ff < 1=p + 1g
ff < 1=pg, \ ff < 1=pg = ; et (ff < 1=pg) < 1 car (E) < 1: D’où on
p2N

en déduit lim
(ff < 1=pg) = 0. Maintenant soit " > 0, 9p 2 N tel que:
p!+1
"
(ff < 1=pg) < , en utilisant ( ), on a:
2
" 1
(An ) + x 2 An ; f (x)
2 p
Z
"
+p f 1An d ;
2 E

R
or f 1An d ! 0, quand n ! +1, donc 9n0 2 N tel que: 8n
E
n0 ,
R "
p E f 1An d < . D’où 9n0 2 N tel que: 8n n0 , (An ) < ":
2
4) Soit (E; T ; ) = (R; B (R) ; ), (toujours f > 0), on prend An = ]n; n + 1[,
on a f 1An ! 0, quand n ! +1 et jf 1An j f . Alors par application du
R
théorème de convergence dominée de Lebesgue, on a R f 1An d ! 0, quand n !
+1. D’autre part, (An ) = 1 9 0, donc la propriété (b) est fausse. On obtient
1
un exemple de fonction f > 0 et f 2 L1 (R) en prenant f (x) = , x 2 R.
R R + x2
R 1n+1
On a f > 0 et R f (x) 1An (x) d (x) = [n;n+1] f (x) d (x) = n f (x) dx =
R n+1 1 n+1
n
dx = [arctan x]n = arctan (n + 1) arctan n ! = 0,
1 + x2 2 2
1
et f 2 L (R) car toute fonction continue positive d’intégrale convergente est
Lebesgue intégrable et si une fonction g est Riemann intégrable elle est alors
Lebesgue intégrableR et l’intégrale de Lebesgue=l’
R n+1 intégrale de Riemann, c’est
pour ça on a écrit [n;n+1] f (x) d (x) = n f (x) dx car f est continue sur
[n; n + 1] donc Riemann intégrable.
Rappel. (Théorème de convergence monotone)(version 2) Soit (E; T ; ) un
espace mesuré et soit fn : E ! [0; +1] une suite de fonctions croissante ( fn

21
fn+1 ) telle que fn (x) ! f (x) p:p: x 2 E. Alors la fonction f est mesurable et
Z Z
lim fn d = fd :
n!+1 E E

Exercice 13. Pour n 1, soit fn : [a; b] ! R dé…nie par


8 1
< n (f (x + 1=n) f (x)) si a x b n
fn (x) =
:
0 si b n1 < x b

Puisque f est dérivable alors elle est mesurable et donc fn est mesurable.
0 0
Or lim fn (x) = f (x) p:p: x 2 [a; b], alors f est mesurable. Par application
n!+1
0 n
du thorème des accroissements …nis 9 n 2 [0; 1] tel que fn (x) = f x+ si
n
0 0
1
a x b n. Puisque f est bornée) 9M > 0; f (x) M , 8x 2 [a; b]. D’où
1
jfn (x)j M , 8x 2 [a; b 1=n]. Par ailleurs si b n <x b, fn (x) = 0 M, ,
d’où on en déduit que:
8n 1, jfn j M 1[a;b] :

La fonction M 1[a;b] 2 L1 (R), donc par le théorème de convergence dominée,


on obtient:
Z Z Z
0
lim fn (x) d (x) = lim fn (x) d (x) = f d : (1)
n!+1 [a;b] [a;b] n!+1 [a;b]

Or
R Rb Rb 1=n
[a;b]
fn (x) d (x) = a
fn (x) dx = a
fn (x) dx

Rb 1=n Rb Rb 1=n
= a
n (f (x + 1=n) f (x)) dx = n a+1=n
f (x) dx n a
f (x) dx

Rb 1=n R a+1=n
=n b
f (x) dx a
f (x) dx :

0
"
Par la première formule de la moyenne, il existe n, n 2 [0; 1] tels que
Rb 1=n R a+1=n 0 "
n b
f (x) dx a
f (x) dx = f b n
n f a+ n
n !
(2)
f (b) f (a) , quand n ! +1:

De (1) et (2), on en déduit donc


Z
0
f (b) f (a) = f d :
[a;b]

22
Exercice 14. Notons

Ak = fk jf j < k + 1g = fx 2 E; k jf (x)j < k + 1g :

Puisque jf j est mesurable, Ak est mesurable. on a

k1Ak jf j 1Ak (k + 1) 1Ak

En intégrant cette inégalité, on a:


Z
k (Ak ) jf j d (k + 1) (Ak )
Ak

)
+1
X Z +1
X
k (Ak ) jf j d (k + 1) (Ak ) (1)
k=0 E k=0

R P
+1
Si E
jf j d < 1, alors de (1), on en dédiuit k (Ak ) < 1: Inversement
k=0
P
+1
si k (Ak ) < 1., on a:
k=0

+1
X +1
X
(k + 1) (Ak ) = (A0 ) + (k + 1) (Ak )
k=0 k=1
+1
X
(A0 ) + 2 k (Ak ) < 1
k=1

car (A0 ) R (E) < 1: Si (E) = 1., soit (E; T ; ) = (R; B (R) ; ) et
f = 1R . On a: R jf j d = (R) = +1, donc f n’est pas Lebesgue intégrable,
P
+1
alors que k (Ak ) < 1:
k=0

R +1 sin x R +1 sin x P R (k+1)


+1 sin x
Exercice 15. 1) I = 0
dx dx = k
dx,
x x k=1 x
posons x = k + t, alors

PR
+1
(k+1) sin x PR
+1
( 1)k sin t
k
dx = 0 k +t dt
k=1 x k=1

PR
+1
sin t
PR
+1
sin tdt
+1
2
P 1 +1
2
P1
= 0 k +t
dt 0
(k+1) = k+1 = k = +1:
k=1 k=1 k=1 k=2

23
sin x
D’où on obtient I = +1, et donc la fonction: x ! n’est pas Lebesgue
x
intégrable sur ]0; +1[ :
2) Soit
1 + nx
fn (x) = n , x 2 [0; 1]
(1 + x)
fn est continue sur [0; 1] ) fn est Riemann intégrable sur [0; 1] ) fn est
Lebesgue intégrable sur [0; 1] et
Z 1 Z
fn (x) dx = fn (x) d (x) :
0 [0;1]

Si x = 0, fn (0) = 1 ) lim fn (0) = 1, si x 6= 0,


n!+1

1 + nx
fn (x) = n(n 1) 2
)
1 + nx + 2 x + :::

2(1 + nx)
8n 2, jfn (x)j ! 0, quand n ! +1;
n (n 1) x2

d’où limfn (x) = 0:


n!+1

Donc on en déduit que lim fn (x) = 0 p:p: x 2 [0; 1] :


n!+1
Par ailleurs
1 + nx 1 + nx
fn (x) = n = )
(1 + x) 1 + nx + ::::
8n 2 N, jfn (x)j 1, 8x 2 ]0; 1] ;

or jfn (0)j = 1, d’où: 8n 2 N, jfn j 1[0;1] ; 1[0;1] 2 L1 ([0; 1]), alors en vertu
du thorème de convergence dominée de Lebesgue, on a
Z Z Z
lim fn (x) d (x) = lim fn (x) d (x) = 0d = 0;
n!+1 [0;1] [0;1] n!+1 [0;1]

et …nalement on obtient
Z 1
lim fn (x) dx = 0:
n!+1 0

2
3) soit fn (x) = f (x) e n sin x , alors fn est mesurable (produit de deux
R +1 R +1 R +1
fonctions mesurables) et 0 fn (x) dx 0
jfn (x)j dx 0
jf (x)j dx =

24
R
[0;+1[
jf (x)j d (x) < 1. D’où
Z +1 Z
fn (x) dx = fn (x) d (x) :
0 [0;+1[

R
Notons que f 2 L1 (R) ) R
jf j d < 1 ) jf j < 1 p:p:
on a: sin x = 0 et x 2 R+ ) x = k , k 2 N, donc notons I = fk ; k 2 Ng,
alors (I) = 0 (car I ensemble dénombrable); si x 2 I, fn (x) = f (x), et
donc lim fn (x) = f (x); si x 2
= I, lim fn (x) = 0: Donc on en déduit que
n!+1 n!+1

lim fn (x) = 0 p:p: x 2 R+ : Par ailleurs, on a: 8n 2 N, jfn j jf j 1R+ , p:p: avec


n!+1
1
jf j 1R+ 2 L (R) : Donc par application du théorème de convergence dominée,
on a:
Z +1 Z Z
lim fn (x) dx = lim fn (x) d (x) = lim fn (x) d (x) = 0:
n!+1 0 n!+1 [0;+1[ [0;+1[ n!+1

R +1 n 1
4) lim (1 + x=n) x n dx = 1?; soit
n!+1 0

n 1
fn (x) = (1 + x=n) x n , x > 0.

1 1
On a 8n 2, jfn (x)j p , si 0 < x < 1; si x 1, jfn (x)j n =
x (1 + x=n)
1
n(n 1) 2
1+x+ 2n2 x + :::
1 1
2 , 8n 1: (car n(n 2n2
1) 1
4 , 8n 2).
1+x+ 2n2 x
1 + x + x4
n(n 1) 2

1 1
Soit g (x) = p 1]0;1[ (x) + 2 1[1;+1[ (x), g est une fonction mesurable
x 1 + x + x4
R +1
comme somme de fonctions mesurables et 0 jg (x)j dx < 1, donc g 2 L1 (]0; +1[) :
D’où on a 8n 2, jfn j g, et lim fn (x) = e x . Alors en vertu du théorème
n!+1

de convergence dominée de Lebesgue, on a:


Z +1 Z
lim fn (x) dx = lim fn (x) d (x)
n!+1 0 n!+1 ]0;+1[
Z
= lim fn (x) d (x)
]0;+1[ n!+1
Z Z +1
x x
= e d (x) = e dx = 1:
]0;+1[ 0

25
R 1 ne x ne x
5) 0 nx + 1
dx. Soit: fn (x) = , x 2 [0; 1]; fn est continue sur
nx + 1
[0; 1] ) fn est Rieman intégrable sur [0; 1] ) fn est Lebesgue intégrable sur
[0; 1]. Alors
Z 1 Z
fn (x) dx = fn (x) d (x) : (1)
0 [0;1]

Par ailleurs:
e x
fn (x) = ; x 2 [0; 1]
x + n1
donc fn est une suite positive croissante, telle que
x
e
si x 2 ]0; 1]
lim fn (x) = x
n!+1 +1 si x = 0

donc
x
e
p:p: x 2 [0; 1] :
lim fn (x) =
xn!+1

D’après le théorème de convergence monotone


Z Z
lim fn (x) d (x) = lim fn (x) d (x)
n!+1 [0;1] [0;1] n!+1
Z x Z 1 x
e e
= d (x) = dx = +1
[0;1] x 0 x
car
Z 1 x x
e e 1
dx = +1, (puisqe au voisinage de 0
0 x x x
Z 1 Z 1
1 1 1
et dx = lim dx = lim [ln jxj]" = lim ( ln ") = +1)
0 x "!0+ " x "!0+ "!0+

6)
Z +1 2
nex +
dx
1 ne2x2 + 4x4
soit 2
nex +
fn (x) = 2x2 ,x2R
ne + 4x4
2
fn est continue sur R et fn (x) e x (quand x ! 1). Donc fn est bien
2
intégrable sur R: De plus, lim fn (x) = e x , 8x 2 R et 8n 1;
n!+1

2
1 + e x =n +1
jfn (x)j = fn (x) = , 8x 2 R:
ex2 + 4x4 e x2 =n ex2

26
R +1 2 p R 2
Or 1 e x dx = ) R ( + 1) e x d (x) < 1, d’où par le théorème
de convergence dominée de Lebesgue, on en déduit:
R R
lim R fn (x) d (x) = R lim fn (x) d (x) =
n!+1 n!+1

R x2
R +1 x2
p
R
e d (x) = 1
e dx = (ce résultat est connu).
Rn n n
-7)R In = 0 (cos x) (1 x=n) dx, RIn est une intégrale de Riemann, donc
n n
In = [0;n] (cos x) (1 x=n) d (x) = R fn (x) d (x), où

n n
fn (x) = (cos x) (1 x=n) 1[0;n] (x) :

fn est mesurable comme produit de fonctions mesurables. 8n 1, 9N =


n n
(E (x) + 1) 2 N, 8n N , 0 < x < n, d’où fn (x) = (cos x) (1 x=n) )
n
jfn (x)j < jcos xj (si x 2
= 2 + k , k 2 N )) lim fn (x) = 0: Aussi puisque
n!+1
fn (x) = 0 si x 0 ) lim fn (x) = 0, d’où on en déduit que lim fn (x) = 0
n!+1 n!+1
n
x x x x n
1 x
p:p: x 2 R:Si 0 < x < n ) 0 < < 1 et 1 <e ) 1 <e
n n n
1
1 x
(Rappel si 0 < y < 1, on a: (1 y) y < e ); d’où fn (x) e . Si x 2
= [0; n],
R +1
fn (x) = 0 e x . Posons g (x) = e x 1]0;+1[ (x), g 2 L1 (R) car 0 e x dx =
1 < 1: On a: 8x 2 R, jfn (x)j g (x), alors par le théorème de convergence
dominée de Lebesgue, on obtient:
Z Z
lim fn d = lim fn d = 0:
n!+1 R R n!+1

Exercice 16 fn mesurable ) jfn j mesurable. Puisque jfn j est mesurable et


positive, on a:
+1 Z
X Z X
+1 +1
X
jfn j d = jfn j d < 1 ) jfn j < 1 p:p:
n=0 E E n=0 n=0

P
N
soit FN (x) = fn (x), x 2 E. La suite FN est mesurable et 8N 2 N,
n=0
P
+1
jFN j jfn j p:p: Alors en vertu du théorème de convergence dominée de
n=0
Lebesgue, on a: Z Z
lim FN d = lim FN d ;
N !+1 E E N !+1

27
N Z
X Z N
X
i.e. lim fn d = lim fn d ;
N !+1 E E N !+1n=0
n=0

d’où on obtient:
+1 Z
X Z X
+1
fn d = fn d
n=0 E E n=0

R +1 sin x P 1
+1 sin x
exemple: I = 0 x
dx = 2
?. Soit f (x) = x , x > 0: f
e 1 n=1 n + 1 e 1
est continue sur ]0; +1[ donc elle est mesurable sur ]0; +1[. Pour x > 0,
x +1
X +1
X +1
X
e sin x x nx (n+1)x nx
f (x) = =e sin x e = sin x e = sin xe :
1 e x n=0 n=0 n=1

Puisque
+1
X
nx jsin xj x
sin xe = :
n=1
ex 1 ex 1

x
La fonction g : x ! x
dé…nie sur ]0; +1[ est mesurable sur ]0; +1[ et
R +1 e 1
0
g (x) dx < 1, donc elle est Lebesgue intégrable. Donc de 1) on peut écrire:

Z +1 Z +1 Z
X
nx
f (x) dx = f (x) d (x) = sin xe d (x) :
0 ]0;+1[ n=1 ]0;+1[

nx
Maintenant, en utilisant sin xe = Im e(i n)x
, on a:

R +1 P
+1 R
0
f (x) dx = ]0;+1[
Im e(i n)x
d (x) =
n=1

P
+1 R P
+1 R +1
Im ]0;+1[
e(i n)x
d (x) = Im 0
e(i n)x
dx
n=1 n=1

P
+1 1
= :
n=1 n2 + 1

ex
( g 2 L1 (]0; +1[)?, en e¤et: ex 1 ,x ln 2: D’où
2
Z +1 Z +1
x
g (x) dx 2 xe dx < 1:
ln 2 ln 2

Par ailleurs la fonction g est continue sur ]0; +1[ et lim g (x) = 1, donc
x!0
R ln 2 R +1
0
g (x) dx < 1, donc on en déduit que 0
g (x) dx < 1, et alors la fonction

28
g 2 L1 (]0; +1[):
2) Soit l’espace mesuré (E; T ; ) = (N; P (N) ; d ), on
PP considère la fonc-
tion fp dé…nie sur N par fp (q) = ap;q . La condition jap;q j < 1 ,
p 0q 0
PR
N
jfp j d d < 1. Donc d’après 1)
p 0

XZ Z X
fp d d = fp d d:
p 0 N Np 0

R P P
Or N
fp d d = fp (q) = ap;q , d’où
q 0 q 0

XZ XX
fp d d = ap;q :
p 0 N p 0q 0

De même, on a
Z X XX XX
fp d d = fp (q) = ap;q :
Np 0 q 0p 0 q 0p 0

D’où XX XX
ap;q = ap;q : (1)
p 0q 0 q 0p 0

La question 3) est remplacée par la question suivante:


PP
3) Montrer par un exemple que si jap;q j = +1, alors l’égalité (1) n’est
p 0q 0
pas nécessairement vraie.
8
< 1 si p = q P
sol. Soit l’exemple suivant: ap;q = 1 si q = p + 1 . 8p 2 N, jap;q j =
: q 0
PP 0 sinon P
2, et donc jap;q j = +1: Par ailleurs, 8p 2 N, ap;q = 1 1 = 0 et
p 0q 0 q 0
PP P P
alors ap;q = 0: Or ap;0 = a0;0 = 1 et 8q 2 N , ap;q = 0. D’où
P Pp 0q 0 p 0 p 0
ap;q = 1 et donc (1) n’est pas véri…ée.
q 0p 0

Rappel de quelques résultats.

R A. Soit (E; T ; ) un espace mesuré et f mesurable positive. Montrer


Exercice
que si E f d < 1 ) f < 1 p:p:

29
sol. Soit A = f 1 (f+1g). On a RA 2 T car f est mesurable et f+1g 2
B R+ . 8n 2 N , on a f n1A , d’où E f d n (A), et donc

Z
1
(A) fd :
n E

R
De plus (A) = 0, car n1 E f d ! 0, quand n ! +1. Or (A) = 0 ) f <
1 p:p: car f (x) < 1, 8x 2 Ac :

Exercice B. RSoit (E; T ; ) un espace mesuré et f 2 L1R (E; T ; ). Montrer que


f 0 p:p: , A f d 0 pour tout A 2 T .

sol. Supposons f 0 p:p. Soit RA 2 T , on


R a alors f 1A 0 p:p:. La
monotonie de l’intégrale sur L1 donne A f d = E f 1A d 0:
R
On suppose maintenant que A f d 0 pour tout A 2 T . Soit A = An =
1 1 1
f n = x 2 E; f (x) n . On a f 1An n 1An . D’où

Z
1
f 1An d (An ) :
E n

R
Par suite E f 1An d 0 ) (An ) = 0: En…n par sous-additivité de la
mesure , on en déduit que

1 X 1
(ff < 0g) = [ f f = 0:
n2N n n
n2N

Donc f 0 p:p:

30

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