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Introduction à la physique des

particules

Exercices corrigés

Pascal Debu

Département de physique des particules


Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives

Année scolaire 2021-2022

ENSTA Code du cours : PAQT12


Table des matières

1 Exercices du chapitre 1 4
a Découverte de l'électron . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
b Électrons et photons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

2 Exercices du chapitre 2 6
a Unités naturelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
b Dilatation du temps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
c Transformation de Lorentz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
d Énergie seuil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
e Élément d'intégration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
f Conservation de l'énergie-impulsion . . . . . . . . . . . . . . . 10
g Inégalités de Heisenberg . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
h Longueur d'onde de de Broglie . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
i Opérateurs moments cinétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
j Addition des moments cinétiques . . . . . . . . . . . . . . . . 16
k Équation de Klein-Gordon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
l Spin et distribution angulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
m Équations de continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

3 Exercices du chapitre 3 25
a Opérateur temps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
b Opérateur impulsion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
c Matrices de Dirac . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
d Encore sur les matrices de Dirac . . . . . . . . . . . . . . . . 27
e Covariance de l'équation de Dirac . . . . . . . . . . . . . . . . 27
f Opérateur spin sur les spineurs de Dirac . . . . . . . . . . . . 28
g Équation de Weyl . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

4 Exercices du chapitre 4 30
a Particules étranges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
b Lois de conservation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
c Désintégration à deux corps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
d Matérialisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

2
e Distribution de Dirac . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
f Section ecace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
g Catastrophe au LHC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36

5 Exercices du chapitre 5 39
a Principe de moindre action . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
b Lagrangien de dirac . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
c Espace de Fock . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
d Hamiltonien de Klein-Gordon . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
e Hamiltonien de Dirac . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
f Tenseur énergie-impulsion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
g Théorème de Noether . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
h Spin des solutions de l'équation de Dirac . . . . . . . . . . . . 45

6 Exercices du chapitre 6 46
a Force de Lorentz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
b Invariance de jauge locale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
c Courant fermionique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
d Interaction électromagnétique des fermions . . . . . . . . . . . 49

7 Exercices du chapitre 7 50
a Traces et spineurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
b Relations de fermeture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
c Propagateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
d Diusion électron muon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53

8 Exercices du chapitre 8 57
a Moment magnétique des nucléons . . . . . . . . . . . . . . . . 57
b Invariance de jauge du lagrangien d'interaction QCD . . . . . 60
c Facteur de couleur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
d Lagrangien de propagation des gluons . . . . . . . . . . . . . 63

9 Exercices du chapitre 9 64
a Renversement du temps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
b Symétries discrètes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
c Parité intrinsèque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
d Oscillation des neutrinos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67

10 Exercices du chapitre 10 71
a Chiralité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
b Hélicité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
c Violation des symétries discrètes . . . . . . . . . . . . . . . . 72
d Désintégration du pion chargé . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
e Énergie du vide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77

3
Exercices du chapitre 1

1.a Découverte de l'électron


Thomson a mesuré la charge Q déposée par les rayons cathodiques produits
pendant un certain temps à l'aide d'un électromètre, leur énergie cinétique
mv 2 /2 par l'élévation de température ∆T d'un calorimètre de capacité ca-
lorique C , et le rayon de courbure r de leur trajectoire dans un champ
magnétique B orthogonal à leur direction. Comment a-t-il obtenu le rapport
e/m ? Réponse

 Q = Ne e 2C∆T
C∆T = N mv 2 /2 ⇒ = .
m QB 2 r2
evB = mv 2 /r

1.b Électrons et photons


1. Lorsqu'on bombarde une cible avec des rayons cathodiques de quelques
keV, les électrons passant à proximité des atomes sont déviés et perdent
alors de l'énergie qu'ils émettent sous forme de photons dans la gamme
des rayons X (rayonnement de freinage). Pour un électron accéléré sous
la tension U , quelle est la longueur d'onde minimale des rayons X émis ?
Application numérique : U = 20 kV.
2. Inversement, un photon de longueur d'onde λi qui frappe et éjecte
un électron au repos dans la matière est dévié d'un angle θ. C'est la
diusion Compton. Exprimer la longueur d'onde λf du photon sortant
en fonction de λi et de θ. Calculer (λf − λi ) pour θ = 60◦ . On donne
la longueur d'onde de Compton λC = h/me c = 0,024 Å.
Réponses
1. L'électron ne peut pas perdre plus que son énergie cinétique :

hc/λ < eU ⇒ λ > hc/eU = 6, 3 × 10−11 m.

2. On utilise la conservation de l'énergie et de l'impulsion. En appelant


pi et pf les impulsions des photons entrant et sortant et pe celle de

4
l'électron, on a :
(
pi c + me c2 = pf c + p2e c2 + m2e c4 ⇒ p2e = (pi − pf )2 + 2me c (pi − pf )
p

p i = #»
p f + #»
p e ⇒ p2e = p2i + p2f − 2pi pf cos θ.

Par soustraction : 2me c (pi − pf ) = 2pi pf (1 − cos θ).


Pour un photon : λ = h/p, d'où : (λf − λi ) = λC (1 − cos θ).
3. Application numérique : (λf − λi ) = λC (1 − cos θ) = 0, 0012 nm.

5
Exercices du chapitre 2

2.a Unités naturelles


La constante de structure ne α est une constante sans dimension qui donne
une mesure de l'intensité de l'interaction électromagnétique. Elle est dénie
par α = e2 /4π en unités naturelles. Calculer 1/α.
Réponse
On écrit Q2 cx ~y kz ε0 ν = [1].


avec : [c] = Lt−1 ; [~] = M L2 t−1 ; [k] = M L2 t−2 T −1 ; [ε0 ] = Q2 L−3 M −1 t2 .


1 q q
Pour ε0 utiliser l'expression de la force de Coulomb F = 1 2
pour
4πε0 r2
déterminer la dimension.
On obtient sans peine : z = 0 ; ν = −1 ; y = −1 ; x = −1.
e2 1
D'où : α = = .
4πε0 ~c 137

2.b Dilatation du temps


Le muon a une masse de 106 MeV/c2 et une durée de vie τ de 2,2 µs.
On considère un muon d'énergie cinétique T de 106 GeV. Quelle distance
parcourt-il pendant une durée de vie ? Comparer à cτ .
Réponses
La durée de vie est dénie dans le référentiel au repos du muon. Dans le
référentiel du laboratoire :
x0
    
γ γβ x
=
ct0 γβ γ ct

avec γ = E/mc2 .
Comme T  mc2 E ' T et γ = 1000, β ' 1.
Dans le référentiel du muon, x = 0 et t = 2, 2 µs, la distance parcourue dans
le référentiel du laboratoire vaut :

1000 × 1 × 3 × 108 × 2, 2 × 10−6 = 6, 6 × 105 m = 660 km = 1000 × cτ.

6
2.c Transformation de Lorentz
Montrer que la composition de deux transformations de Lorentz spéciales
suivant le même axe est équivalente à une transformation de Lorentz de
rapidité égale à la somme des rapidités des deux transformations.
Réponse
x0
    
cosh Ω1 − sinh Ω1 x
=
ct0 − sinh Ω1 cosh Ω1 ct
 00    0
x cosh Ω2 − sinh Ω2 x
=
ct00 − sinh Ω2 cosh Ω2 ct0
 00     
x cosh Ω2 − sinh Ω2 cosh Ω1 − sinh Ω1 x
⇒ =
ct00 − sinh Ω2 cosh Ω2 − sinh Ω1 cosh Ω1 ct
  
cosh (Ω1 + Ω2 ) − sinh (Ω1 + Ω2 ) x
= .
− sinh (Ω1 + Ω2 ) cosh (Ω1 + Ω2 ) ct

2.d Énergie seuil


On considère la réaction endoénergétique : (1) + (2) → (3) + (4) ; où (1) est
la particule incidente et (2) la particule cible au repos.
1. Montrer que l'énergie cinétique minimale que doit posséder (1) pour
que la réaction puisse avoir lieu s'exprime :
m1 + m2 + m3 + m4
T1 = −Q × ,
2m2
où : Q = [(m1 + m2 ) − (m3 + m4 )] c2 < 0.
2. Que devient cette expression à la limite non relativiste ?
Réponses
1. Dans le repère du laboratoire, la conservation de l'énergie-impulsion
s'écrit :
T1 + m1 c2 + m2 c2 = T3 + T4 + m3 c2 + m4 c2 (2.1)
p#» = p#» + p#».
1 3 4 (2.2)
On a donc T1 > −Q, mais on ne peut pas annuler T3 + T4 à cause de
la conservation de l'impulsion. Mais si on se place dans le repère du
centre de masse, l'énergie seuil correspond bien à :
#» #» #»
p03 = p04 = 0
car la somme des impulsions est nulle dans ce repère. On obtient donc
au seuil :
E10 seuil + E20 = m3 c2 + m4 c2 (2.3)
# » #» #»
p01 seuil + p02 = 0 . (2.4)

7
Par ailleurs, grâce à la conservation de la norme du quadrivecteur
énergie-impulsion dans un changement de référentiel :
2 2
E10 seuil + E20 = E1 seuil + m2 c2 − p21 c2
2
= 2m2 c2 T1 seuil + m1 c2 + m2 c2 . (2.5)
En utilisant l'équation 2.3 il vient :
2m2 T1 seuil + (m1 + m2 )2 c2 = (m3 + m4 )2 c2

 
m1 + m2 + m3 + m4 m1 + m2 Q
T1 seuil = −Q × = −Q × − .
2m2 m2 2m2 c2

2. Limite non relativiste. Dans le repère du centre de masse :


T10 seuil + T20 = −Q. (2.6)
La vitesse du centre de masse est :
m1
vCM = v1 . (2.7)
m1 + m2
D'où, en utilisant 2.7 :
1 1
m1 (v1 seuil − vCM )2 + m2 (−vCM )2 = −Q
2 2
m1 + m2
⇒ T1 seuil = −Q × .
m2
Cette formule est bien compatible avec la précédente car, dans la li-
mite non relativiste, les énergies cinétiques sont très petites devant les
énergies de masse. Dans ce cas, −Q, qui est de l'ordre de T1 , est très
inférieur à m2 c2 , d'où l'équivalence des deux formules.

2.e Élément d'intégration


1. Montrer que d3 #»
p /E = dpx dpy dpz /E est invariant par changement de
repère dans le cadre de la relativité restreinte.
2. En déduire que l'élément d'espace des phases :
d3 #»
p 1 d3 #»
p2
dQ = (2π)4 δ (4) (p1 + p2 − p)
(2π) 2E1 (2π)3 2E2
3

est aussi invariant.


La quantité δ 4 (p1 + p2 − p) est le produit de quatre distributions de
Dirac :
δ 4 (p1 + p2 − p) = δ (E1 + E2 − E) ×
δ (p1x + p2x − px ) × δ (p1y + p2y − py ) × δ (p1z + p2z − pz ) .

8
Réponses
1. L'élément est invariant par rotation. On peut donc se limiter à une
transformation de Lorentz spéciale suivant x. Prenant une transforma-
tion spéciale suivant l'axe x de rapidité Ω, il vient

p1 c → p01 c = cosh Ω p1 c − sinh Ω E1


E1 → E 0 1 = cosh Ω E1 − sinh Ω p1 c.

(
2 2 2 2 4 p1 c = mc2 sinh Θ
E1 − p1 c = m c ⇔
E1 = mc2 cosh Θ
(
E 0 1 = mc2 cosh (Θ − Ω) dp0 1 dp1
⇒ 0 2
⇒ 0
= = dΘ.
p 1 c = mc sinh (Θ − Ω) E 1 E1

2. Il reste à montrer que δ 4 (p1 + p2 − p) est invariant par transformation


de Lorentz. Pour cela on utilise les représentations de δ :
Z +∞ Z +∞
1 1
δ(Px ) = e iPx x
dx ; δ(E) = e−iEt dt.
(2π)3 −∞ (2π)3 −∞

Comme p1 , p2 et p subissent les mêmes transformations on peut rai-


sonner avec la somme notée P . Il est alors clair que le produit des trois
distributions δ sur les impulsions est invariant par rotation d'espace
car lors d'une rotation le produit P~ · ~r est invariant et le jacobien de la
tranformation des coordonnées spatiales vaut 1 :
ZZZ
1 ~
δ(Px )δ(Py )δ(Pz ) = 9
eiP ·~r d3~r =
(2π)
ZZZ
1 ~ 0 ~0
δ(Px0 )δ(Py0 )δ(Pz0 ) = eiP ·r d3 r~0 .
(2π)9

Pour une transformation de Lorentz spéciale suivant l'axe x par exemple,


on obtient de même :
ZZ
1 ~
δ(Px )δ(E) = 6
eiPx ·~x−Et dxdt =
(2π)
ZZ
0 0 1 ~0 ~0 0 0
δ(Px )δ(E ) = 6
eiPx ·x −E t dx0 dt0 .
(2π)

car P~x · ~x − Et = P~x0 · x~0 − E 0 t0 et le jacobien de la transformation de


Lorentz spéciale vaut aussi 1 (cosh2 θ − sinh2 θ = 1).

9
2.f Conservation de l'énergie-impulsion
1. Montrer que la masse invariante d'un système de deux particules est tou-
jours supérieure ou égale à la somme des masses des particules.
2. Le pion neutre π 0 est une particule de masse 135 Mev/c2 qui se désintègre
très rapidement (durée de vie de 8, 5 × 10−17 s) en deux photons. Quelle est
la masse invariante du pion neutre ? Du système de deux photons ?
Réponses
On utilise les unités naturelles (c = 1).
1.
q
M = (E1 + E2 )2 − (~
p1 + p~2 )2 = m1 2 + m2 2 + 2 (E1 E2 − p~1 · p~2 )
p
p
= m1 2 + m2 2 + 2 (E1 E2 − p1 p2 cos θ12 ).

Or cos(θ12 ) ≤ 1 donc E1 E2 − p1 p2 cos θ12 ≥ E1 E2 − p1 p2 .


Si une au moins des masses (m2 par exemple) est nulle :
E2 = p2 et E1 E2 − p1 p2 est alors clairement positif ou nul et donc :

M ≥ m1 = m1 + m2 .

Si aucune des masses n'est nulle, Ei2 − p2i = m2i , et on peut donc poser :
Ei = mi cosh(θi ) et pi = mi sinh(θi ). Alors :

E1 E2 − p1 p2 = m1 m2 (cosh(θ1 ) cosh(θ2 ) − sinh(θ1 ) sinh(θ2 ))


= m1 m2 cosh(θ1 − θ2 ) ≥ m1 m2 .

Finalement : M ≥ m1 2 + m2 2 + 2m1 m2 , d'où le résultat demandé.
On peut aussi faire la démonstration en se mettant dans le repère du centre
de masse des deux particules massives, alors p~1 + p~2 = ~0 et :

M = E10 + E20 ≥ m1 + m2 .

2. Par dénition, la masse invariante du pion neutre est 135 Mev/c2 . Par
conservation de l'impulsion, si on se met dans le référentiel du centre de
masse du pion neutre :

p~1 + p~2 = ~0 ⇒ E1 = E2 .

Par conservation de l'énergie : E1 + E2 = M ⇒ E1 = E2 = M/2. D'où :

p1 + p~2 )2 = M = 135 MeV/c2 .


p
M12 = (E1 + E2 )2 − (~

On remarquera que la masse invariante du système de deux photons qui ont


chacun une masse nulle n'est pas égale à 0 !

10
2.g Inégalités de Heisenberg
Dh iE
Démontrer l'inégalité : ∆A.∆B ≥ Â, B̂ /2 où A et B sont des obser-
vables et ∆A (B) est l'écart quadratique moyen des résultats de la mesure
de A (B).
Réponse
D E  D E
Soit |ϕi = Â − Â + iλ B̂ − B̂ |ψi ; ∀λ hϕ |ϕi > 0 ⇒
D E D E  D E D E2 
2 Dh iE
2 2
∀λ Â − Â + iλ Â, B̂ + λ B̂ 2 − B̂ > 0.

Donc le discriminant de cette équation du second degré en λ est négatif


(remarquer que tous les termes doivent être réels !) :

D D E2  D E D E2 
Dh iE 2 E
2
∆= Â, B̂ −4 Â − Â B̂ 2 − B̂ ≤ 0.

rD E D E2
Or : ∆A = Â2 − Â et de même pour B̂ , d'où le résultat demandé.
h i
Si Â, B̂ = i~, il vient : ∆A.∆B ≥ ~/2.

2.h Longueur d'onde de de Broglie


Calculer la longueur d'onde de de Broglie d'un électron de 1 keV, d'un
électron de 1 GeV, d'un proton de 7 TeV (les énergies données sont les
énergies cinétiques des particules). On utilisera la constante de conversion
~c ' 200 MeV · fm pour simplier les calculs. Dire quelle structure de la
matière peut être analysée dans chacun de ces cas.
Réponses
Électron de 1 keV, non√ relativiste (T √
 mc2 ) :
T ' p2 /2m ⇒ λ = h/√ 2mT = 2π~c/ 2mc2 T .
A.N. : λ = 2π × 200/ 2 × .5 × 10−3 fm = 0, 040 nm.
On peut sonder la structure atomique de la matière.
Électron de 1 GeV, ultra relativiste (T  mc2 ) :
T ' pc ⇒ λ = hc/T = 2π~c/T.
A.N. : λ = 2π × 200/1000 fm = 1, 3 fm.
On peut sonder la structure nucléaire de la matière.
Proton de 7 TeV, ultra relativiste (T  mc2 ) :
T ' pc ⇒ λ = hc/T = 2π~c/T.
A.N. : λ = 2π × 200/7000000 fm = 0, 18 × 10−18 m.
On peut espérer découvrir une sous-structure aux quarks.

11
2.i Opérateurs moments cinétiques
1. Spin 1/2
Soit l'espace à 2 dimensions d'un spin 1/2, les 2 vecteurs de base étant
les états Sz = +~/2 et −~/2.
Représenter l'opérateur Sz sous forme d'une matrice. Dire pourquoi
Sx , Sy et Sz ont les mêmes valeurs propres, trace et déterminant.
2. Matrices de Pauli
On dénit les matrices de Pauli : σi = (2/~)Si .
Utiliser les propriétés montrées en 1. pour trouver la forme générale des
σi . Choisir σx réelle à coecients positifs, en déduire σy en utilisant la
relation [Si , Sj ] = i~εijk Sk . Calculer les vecteurs propres de Sx et Sy .
3. Propriétés des opérateurs moment cinétique
(a) On rappelle les relations de commutation qui dénissent un opé-
rateur moment cinétique : [Ji , Jj ] = i~εijk Jk .
En déduire que [J 2 , Ji ] = 0.
On pose J ± = Jx ± i Jy . Calculer [Jz , J ± ] et [J 2 , J ± ].
Montrer que J − est hermitique conjugué de J + .
(b) On désigne par |a, bi un vecteur propre normalisé commun à J 2
et Jz , dont les valeurs propres sont respectivement ~2 a et ~b.
Les nombres a et b sont des réels, a priori inconnus. Montrer
que J ± |a, bi est un vecteur proportionnel à |a, b − 1i. Calculer la
norme des vecteurs J ± |a, bi. En déduire les valeurs possibles de
a et b.
Remarque : les états |a, bi sont plutôt notés |j, mi où : a = j(j +1)
et b = m.
(c) Retrouver ainsi les matrices de Pauli.
4. Spin 1
Calculer les matrices représentant Ji et J 2 pour le spin 1.
Réponses
1. Spin ½ :  
~ 1 0
Sz = .
2 0 −1
L'orientation des axes est arbitraire, il n'y a aucune raison pour que les
propriétés physiques d'un spin dépendent de l'axe. Donc les matrices
ont les mêmes valeurs propres, et donc la même trace (0) et le même
déterminant (−~2 /4).
2. Matrices de Pauli :  
1 0
σz = .
0 −1

12
 
a c − id
σx hermitienne ⇒ σx = avec a, b, c, d ∈ R.
c + id b

Tr (σx ) = 0 ⇒ a = −b.
sin θe−iϕ
 
2 2 2 cos θ
det (σx ) = −1 ⇒ a + c + d = 1 ⇒ σx = .
sin θeiϕ − cos θ
σx réelle ⇒ ϕ = 0 ou π.
On choisit 0 (pas de perte de généralité grâce à θ) :
 
cos θ sin θ
σx = .
sin θ − cos θ
 
x ȳ
Cherchons σy = :
y −x
 
0 −2y 4 4
[σy , σz ] = = 2 [Sy , Sz ] = 2 i~Sx = 2iσx
2y 0 ~ ~
⇒ cos θ = 0, sin θ = ±1 et y = ±i.

Comme det (σy ) = −1, il vient −x2 − |y|2 = −1 ⇒ x = 0.


   
0 1 0 −i
D'où, en choisissant sin θ = +1 : σx = ; σy = .
1 0 i 0
       
1 1 1 1
Vecteurs propres de σx : λ et µ ; de σy : λ et µ .
1 −1 i −i
3. Propriétés des opérateurs moment cinétique
(a) Faisons la démonstration pour Jx :
J 2 , Jx = J
   2    2   2 
x , Jx + Jy , Jx + Jz , Jx


= Jy2 Jx − Jx Jy2 + Jz2 Jx − Jx Jz2


= Jy2 Jx − Jy Jx Jy + Jy Jx Jy − Jx Jy2
| {z } | {z }
Jy (−i~Jz ) (−i~Jz )Jy

+ Jz2 Jx − Jz Jx Jz + Jz Jx Jz − Jx Jz2
| {z } | {z }
Jz (i~Jy ) (i~Jy )Jz

= 0.

Calcul de [Jz , J ± ] et J 2 , J ± :
 

Jz , J ± = [Jz , Jx ] ± i [Jz , Jy ]
 

= i~Jy ± i (−i~Jx ) = ±~J ± J 2 , J ± = 0


 

d'après la question précédente. Comme Jx et Jy sont hermitiques,


il est clair que J − est hermitique conjugué de J + .

13
(b)
J 2 J ± |a, bi = J ± J 2 |a, bi car J 2 et J ± commutent


= ~2 aJ ± |a, bi par dénition de |a, bi .


J ± |a, bi = Jz , J ± + J ± Jz |a, bi
  
Jz
= ±~J ± |a, bi + J ± Jz |a, bi
= (b ± 1) ~ J ± |a, bi .


Donc J ± |a, bi est proportionnel à |a, b ± 1i.


2
J + |a, bi = ha, b| J − J + |a, bi
= ha, b| Jx2 + i [Jx , Jy ] + Jy2 |a, bi


= ha, b| Jx2 − ~Jz + Jy2 |a, bi




= ha, b| J 2 − Jz2 − ~Jz |a, bi




= ~2 (a − b (b + 1)) (car ha, b|a, bi = 1).

De même : |J − |a, bi|2 = ~2 (a − b (b − 1)). Ces deux quantités


doivent être positives ou nulles. Ceci impose une relation entre a et
b, car en appliquant les opérateurs J + ou J − , on peut augmenter
ou baisser b d'autant d'unités que l'on veut. Une de ces opérations
doit donc aboutir au vecteur nul. On doit donc avoir, pour a
donné, une valeur maximale de b telle que a = bmax (bmax + 1)
et une valeur minimale de b telle que a = bmin (bmin − 1). On a
donc :
a = bmax (bmax + 1) = bmin (bmin − 1) ⇒
(bmax + bmin ) (bmax − bmin + 1) = 0 ⇒
bmax = −bmin car bmax > bmin .

Comme on passe de bmin à bmax par sauts de une unité, on a :


bmax = bmin + k ⇒ bmax = k/2 = −bmin ⇒ a = j (j + 1)

en posant j = k/2 : entier ou demi-entier ≥ 0.


Les valeurs propres de J 2 sont donc de la forme ~2 j (j + 1) avec j
entier ou demi-entier. Les valeurs propres correspondantes de Jz
sont de la forme ~m, où :
m ∈ {−j, −j + 1, −j + 2, ..., j − 2, j − 1, j}

(nombre impair de valeurs si j est entier, pair si j est demi-entier).


Avec cette notation :
2
J + |j, mi = ~2 (j(j + 1) − m (m + 1)) ,

14
et avec une phase conventionnelle :
p
J + |j, mi = ~ (j(j + 1) − m (m + 1)) |j, m + 1i
J − |j, mi = ~ (j(j + 1) − m (m − 1)) |j, m − 1i .
p

(c) La plus petite valeur non nulle de j est 1/2. En notant |a, bi =
|j, mi avec a = j (j + 1) et b = m :

Jz |1/2, +1/2i = +~/2 |1/2, +1/2i


Jz |1/2, −1/2i = −~/2 |1/2, −1/2i
 
~ 1 0
donc Jz = .
2 0 −1
Puis :

J + |1/2, +1/2i = 0
J + |1/2, −1/2i
p
= ~2 (1/2 (1/2 + 1) − (−1/2) (−1/2 + 1)) |1/2, +1/2i
= ~ |1/2, 1/2i
 
0 1
donc J+ =~ (la phase est conventionnelle).
0 0

J − |1/2, +1/2i
p
= ~2 (1/2 (1/2 + 1) − (1/2) (1/2 − 1)) |1/2, −1/2i
= ~ |1/2, −1/2i
J − |1/2, −1/2i = 0
 
0 0
donc J − = ~ (ici il n'y a plus de choix de phase, d'ailleurs
1 0
J− est hermitique conjugué de J + ). Enn :

Jx = J + + J − /2 Jy = J + − J − /2i.
 

Soit :
   
~ 0 1 ~ 0 −i
Jx = Jy = .
2 1 0 2 i 0

4. Spin 1 :    
2 0 0 1 0 0
J 2 = ~2 0 2 0 Jz = ~ 0 0 0  .
0 0 2 0 0 −1

15
Puis (les phases sont conventionnelles) :
√ √
J + |1, 1i = 0 J + |1, 0i = ~ 2 |1, 1i J + |1, −1i = ~ 2 |1, 0i .

Donc :
 √   
0 2 √0 √0 0 0
J+ = 0
 0 2 ⇒ J − = ~  2 √0 0 ⇒
0 0 0 0 2 0
   
0 1 0 0 −i 0
~ ~
Jx = √ 1 0 1 Jy = √  i 0 −i .
2 0 1 0 2 0 i 0

2.j Addition des moments cinétiques


A) Cas général
Soit un système composé de deux sous-systèmes possédant des mo-
#» #»
ments cinétiques associés aux opérateurs Jb 1 et Jb 2 agissant sur des
variables indépendantes : il peut s'agir de deux particules, ou d'une
seule particule avec son moment orbital et son moment intrinsèque,
ou de systèmes plus complexes. On s'intéresse à l'espace de Hilbert
décrivant les états des moments cinétiques. On utilise comme base de
cet espace les vecteurs propres pour les opérateurs Jc12 , Jc22 , Jc
1z ,J2z . On
c
note ces vecteurs |j1 , j2 , m1 , m2 i avec :
c2 |j , j , m , m i = j (j + 1) ~2 |j , j , m , m i
Ji 1 2 1 2 i i 1 2 1 2

Jc |j1 , j2 , m1 , m2 i = m ~ |j1 , j2 , m1 , m2 i .
iz i

#» #»
Les modules de Jb 1 et Jb 2 sont xés (j1 et j2 xés), mais leurs orienta-
tions sont quelconques, les mi peuvent donc prendre toutes les valeurs
entre −ji et +ji par sauts de une unité. Le moment cinétique total du
#» #» #»
système est Jb = Jb 1 + Jb 2 . L'objectif de l'exercice est de déterminer les
caractéristiques de l'opérateur moment cinétique total.
1. Combien y a-t-il de vecteurs propres |j1 , j2 , m1 , m2 i ?
#» #» #»
2. Montrer que l'opérateur Jb = Jb 1 + Jb 2 est bien un opérateur
moment cinétique.
On peut ainsi construire une autre base de l'espace de Hilbert
précédent à partir des vecteurs propres des opérateurs Jc2 et Jbz .
On notera les vecteurs de base |J, M i. Ces vecteurs peuvent s'ex-
primer en fonction des vecteurs de base précédents : |J, M i =
m1 m2 CJM m1 m2 |j1 , j2 , m1 , m2 i.
P

16
Remarque : les phases des vecteurs de base peuvent être choisies
de façon que tous les coecients CJM m1 m2 soient réels.
Nota bene : les coecients CJM m1 m2 dépendent de j1 et j2 , c'est
pourquoi on devrait noter les vecteurs |J, M i plutôt |j1 , j2 , J, M i,
mais on préfère ici alléger l'écriture.
3. Calculer de deux façons diérentes hj1 , j2 , m1 , m2 | Jbz |J, M i et en
déduire que CJM m1 m2 est nul si M 6= m1 + m2 .
4. Montrer que J ≤ j1 + j2 .
5. En utilisant le produit scalaire hj1 , j2 , ±j1 , ±j2 | J, M i, montrer
qu'on doit trouver des vecteurs |J, M i avec J supérieur ou égal
à |j1 − j2 | et inférieur ou égal à j1 + j2 . Un comptage précis du
nombre d'états possibles pour chaque valeur de M montrerait que
toutes les valeurs de J telles que |j1 − j2 | ≤ J ≤ j1 + j2 sont
eectivement réalisées. On admettra ce résultat.
6. Combien y a-t-il de vecteurs |J, M i pour |j1 − j2 | ≤ J ≤ j1 + j2 .
7. En déduire que CJM m1 m2 est nul si la condition
|j1 − j2 | ≤ J ≤ j1 + j2
n'est pas vériée.
B) Cas de deux spins 1/2
On considère le système composé de deux particules de spin 1/2 .
On veut exprimer les états 21 , 12 , m1 , m2 en fonction des états |J, M i
possibles.
1. Montrer que Jc2 = Jc
1 + J2 + 2J1z J2z + J1 J2 + J1 J2 .
2 c2 cc d +d − d −d +

1 1
2. Pour chaque état ψm1 m2 = , , m1 , m2 , calculer Jc2 ψm1 m2 et
2 2  
1 1 1 1 1 1 1 1
Jz ψm1 m2 . Calculer alors J
b c 2 , ,+ ,− ± , ,− ,+
2 2 2 2 2 2 2 2
et en déduire qu'on peut écrire :


1 1 1 1 1 1 1 1
, ,+ ,− + , ,− ,+ = 2 |1, 0i
2 2 2 2 2 2 2 2
1 1 1 1 1 1 1 1 √
, ,+ ,− − , ,− ,+ = 2 |0, 0i.
2 2 2 2 2 2 2 2

1 1
3. En déduire l'expression de tous les vecteurs , , m1 , m2 en
2 2
fonction des états |J, M i possibles.
Réponses A) Cas général
1. Les opérateurs Jc12 , Jc22 , Jc
1z et J2z commutent, on peut construire une
c
base avec les vecteurs propres de ces opérateurs. Il y a (2j1 + 1) (2j2 + 1)
vecteurs propres correspondant aux valeurs propres possibles de Jc 1z et
J2z −j1 ≤ m1 ≤ j1 et −j2 ≤ m2 ≤ j2 , d'où la notation.
c

17
2. C'est un opérateur vectoriel et on vérie facilement qu'il respecte les
relations de commutation d'un moment cinétique.

1z + J2z sur
3. On applique l'opérateur Jbz sur |J, M i ou Jbz = Jbz = Jc c
hj1 , j2 , m1 , m2 | :

hj1 , j2 , m1 , m2 | Jbz |J, M i = M ~ hj1 , j2 , m1 , m2 | J, M i


hj1 , j2 , m1 , m2 | Jbz |J, M i = (m1 + m2 ) ~ hj1 , j2 , m1 , m2 | J, M i .

On en déduit : hj1 , j2 , m1 , m2 | J, M i = 0 ou M = (m1 + m2 ).


4. La valeur de M maximale est j1 + j2 , donc J ≤ j1 + j2 .
5. Le produit scalaire est non nul pour au moins un vecteur |J, M i (c'est
un changement de base), et comme M = ±j1 ± j2 , il existe donc une
valeur de J telle que J ≥ j1 − j2 et J ≥ j2 − j1 .
6. Il y a 2J + 1 valeurs possibles de M pour chaque valeur de J , il y a
donc en tout (on prend par exemple j1 ≥ j2 ) (noter que les valeurs de
J varient par sauts de une unité comme pour tout moment cinétique) :
jX
1 +j2
(j1 + j2 ) (j1 + j2 + 1) (j1 − j2 − 1) (j1 − j2 )
(2J + 1) = 2 −2
2 2
j1 −j2

+ (j1 + j2 ) − (j1 − j2 − 1)
2 2 2 2
=
j
1 +2 + 2j1 j2 + j1 + j2 − 
j 1 −
j j
2
+ 2j1 j2 + j1 − j2 + j1 + j2 − j1 + j2 + 1
= (2j1 + 1) (2j2 + 1) .

7. C'est exactement la dimension de l'espace de Hilbert (voir question 1).


On peut en déduire qu'il n'y a pas d'autre valeur possible de J , d'où
le résultat demandé.
8. Comptage des états (complément de la question 5) : On représente les
vecteurs de base |j1 , j2 , m1 , m2 i par un point de coordonnées (m1 , m2 )
sur le diagramme ci-dessous :

18
Les points sur les lignes orthogonales à la diagonale principale cor-
respondent à une même valeur de m Par application de Jc− sur le
vecteur |J = j1 + j2 , M = j1 + j2 i (dont on a montré l'existence) on
obtient les vecteurs de base |J = j1 + j2 , M i (avec − (j1 + j2 ) ≤ M ≤
j1 + j2 ). Le sous-espace propre de Jbz pour la valeur propre (j1 + j2 )
est de dimension 1 (un seul vecteur possible, ce qu'on peut voir aussi
sur le diagramme). Le sous-espace propre de Jbz pour la valeur propre
(j1 + j2 − 1) est de dimension 2 (on peut prendre m1 = j1 et m2 =
j2 − 1 ou m1 = j1 − 1 et m2 = j2 , ce qu'on peut voir sur le dia-
gramme). Le vecteur X = |J = j1 + j2 , M = j1 + j2 − 1i appartient à
ce sous-espace. Soit Y le vecteur normalisé orthogonal à X de ce sous-
espace. Montrons que Jc2 Y = J (J + 1) ~2 Y avec J = j1 + j2 − 1. Le
vecteur Jc+ Y est vecteur propre de Jbz pour la valeur M = j1 + j2 . Mais

ce ne peut être le vecteur |J = j1 + j2 , M = j1 + j2 i car Jc+ = Jc− et
donc :
D E
J = j1 + j2 , M = j1 + j2 |Jc+ Y
D E
= Jc− (|J = j1 + j2 , M = j1 + j2 i) |Y
= hJ = j1 + j2 , M = j1 + j2 − 1|Y i = 0 par hypothèse.

Donc Y = |J = j1 + j2 − 1, M = j1 + j2 − 1i.
Par application de Jc− on obtient les vecteurs |J = j1 + j2 − 1, M i
(avec − (j1 + j2 − 1) ≤ M ≤ j1 + j2 − 1).
Le sous-espace propre de Jbz pour la valeur propre (j1 + j2 − 2) est de
dimension 3 (la dimension de l'espace augmente d'une unité quand m
diminue de 1 tant que m > |j1 − j2 |).
On trouve le vecteur |J = j1 + j2 − 2, M = j1 + j2 − 2i comme vecteur
orthogonal aux vecteurs :

|J = j1 + j2 , M = j1 + j2 − 2i

Y = |J = j1 + j2 − 1, M = j1 + j2 − 2i .

De proche en proche on trouve donc toutes les valeurs de J jusque


|j1 − j2 |.
B) Cas de deux spins 1/2
1. Il sut de développer le deuxième membre en se souvenant que Ji± =
Jix ± iJiy .
2. Il faut bien voir que les opérateurs 1 et 2 agissent séparément suivant
les valeurs des nombres quantiques de chaque sous-sytème, ainsi par

19
exemple :

1z J2z |j1 , j2 , m1 , m2 i = m2 ~J1z |j1 , j2 , m1 , m2 i


Jc c c

= m1 m2 ~2 |j1 , j2 , m1 , m2 i J
c2 |j , j , m , m i
1 1 2 1 2

= j1 (j1 + 1) ~2 |j1 , j2 , m1 , m2 i .
On utilise la formule du 1) et on se souvient (exercice précédent) que :
±
p
i |ji , mi i = ~ ji (ji + 1) − mi (mi ± 1) |ji , mi ± 1i
Jc
si |mi ± 1| ≤ ji et vaut 0 sinon.
On note dans la suite, pour alléger l'écriture : ψm1 ,m2 = |j1 , j2 , m1 , m2 i.
En utilisant :

1z + J2z et Jiz ψm1 m2 = mi ~ψm1 m2 ,


Jbz = Jc c c

on obtient :
c2 ψ1/ 1/ = 2~2 ψ1/ 1/
J 2 2 2 2

Jz ψ1/ 1/ = ~ψ1/ 1/
b
2 2 2 2

⇒ ψ1/2 1/2 = |1, 1i


(vecteur propre pour Jc2 etJbz ).
c2 ψ−1/ −1/ = 2~2 ψ−1/ −1/
J 2 2 2 2

Jbz ψ−1/ −1/ = ~ψ−1/ −1/


2 2 2 2

⇒ ψ−1/2 −1/2 = |1, −1i (vecteur propre pour J c2 etJb ).


z
2

c2
J ψ1/2 −1/2 = ~ ψ1/2 −1/2 + ψ−1/2 1/2 ; Jz ψ1/2 −1/2 = 0
b

Jc2 ψ−1/ 1/ = ~2 ψ1/ −1/ + ψ−1/ 1/  ; Jb ψ−1/ 1/ = 0


2 2 2 2 2 2 z 2 2
2
 
2
J ψ1/2 −1/2 + ψ−1/2 1/2 = 2~ ψ1/2 −1/2 + ψ−1/2 1/2
c

Jc2 ψ1/ −1/ − ψ−1/ 1/  = 0.


2 2 2 2

ψ1/2 −1/2 + ψ−1/2 1/2 et ψ1/2 −1/2 − ψ−1/2 1/2 sont donc vecteurs propres de
 

c2 et Jz . Il vient donc, à cause de la normalisation des vecteurs de base


J
(avec deux conventions de signe arbitraires) :
 √
ψ+1/2 −1/2 + ψ−1/2 +1/2 = 2 |1, 0i
 √
ψ+1/2 −1/2 − ψ−1/2 +1/2 = 2 |0, 0i .

2.k Équation de Klein-Gordon


On considère l'équation de Klein Gordon  − m2 ψ = 0. Montrer qu'on


peut écrire une équation du premier ordre en temps sur la fonction d'onde à

20
 
Φ
deux composantes en posant :
Ξ

i ∂ψ i ∂ψ
Φ=ψ+ ; Ξ=ψ− .
m ∂t m ∂t
Réponse
∂Φ ∂ψ i ∂2ψ ∂ψ i
∆ + m2 ψ

= + 2
= +
∂t ∂t m ∂t ∂t m
∂Ξ ∂ψ i ∂2ψ ∂ψ i
∆ + m2 ψ.

= − 2
= −
∂t ∂t m ∂t ∂t m
Φ + Ξ ∂ψ mΦ−Ξ
Or : ψ = ; = .
2 ∂t i 2
D'où :  
∆ ∆
 − 2m − − m Φ
 
∂ Φ 2m
i = ∆ ∆ .
∂t Ξ Ξ

+m
2m 2m
La relativité entraine l'existence des antiparticules. L'équation de Klein-
Gordon décrit l'évolution d'une particule et de son antiparticule sans spin,
c'est pourquoi il faut deux conditions initiales. De même, l'équation de Di-
rac décrit simultanément l'évolution de l'électron et du positron. La fonction
d'onde a alors 4 composantes à cause du spin.

2.l Spin et distribution angulaire


On considère une particule Λ de spin 1/2 au repos qui se désintègre selon :

Λ → p + π− .

Le pion est une particule de spin nul. On suppose que le Λ est dans un
état propre de Sbz (projection du spin sur l'axe Oz d'un repère centré sur
la particule) : |Λ, s = 1/2, sz = ±1/2i. On mesure la direction de l'impulsion
du proton (repérée par les angles θ et ϕ des coordonnées sphériques) et son
hélicité ~λ , c'est-à-dire la projection de son spin sur sa quantité de mouve-

ment : ~λ = ( S · #» p )/| #»
p |. Après la mesure, le proton est donc dans l'état
noté |θ, ϕ, λi. L'amplitude de probabilité de cette observation est donnée
par :
A± 1 ,λ (θ, ϕ) = hθ, ϕ, λ| p, π− , j = 1/2, m = ±1/2 ,
2

où |p, π− , j= 1/2, m = ±1/2i désigne l'état nal proton pion dans un état
propre |1/2, m = ±1/2i des opérateurs Jc2 et Jbz . C'est-à-dire que la proba-
bilité de trouver le proton dans la direction (θ, ϕ) et l'élément d'angle solide
2
dΩ = sin θdθdϕ vaut A± 1 ,λ (θ, ϕ) dΩ.
2

21
1. Quelles sont les valeurs possibles de λ ?
2. Justier que l'état nal est dans un état propre du moment cinétique
total de Jc2 et Jbz , et donner les valeurs propres.
3. En déduire : A 1 ,− 1 (0, 0) = 0, 0, − 12 p, π− , j = 12 , m = 21 = 0 et
2 2
A− 1 , 1 (0, 0) = 0.
2 2
On pose A+ = A 1 , 1 (0, 0) et A− = A− 1 ,− 1 (0, 0). On cherche à obtenir
2 2 2 2
Am,λ (θ, ϕ) en fonction de ces deux quantités. L'état |θ, ϕ, λi du proton
s'obtient à partir de l'état |0, 0, λi par une rotation R1 de θ autour de
l'axe Oy suivie par une rotation R2 de ϕ autour de Oz . On rappelle
que la transformation d'un spineur par une rotation d'angle α autour
du vecteur unitaire #»u est donnée par :

#b»
 
0 #»
ψ → ψ = exp −iα u . S /~ ψ.

4. Calculer les opérateurs R b 1 et Rb 2 correspondant à R1 et R2 .


5. En déduire A 1 , 1 (θ, ϕ) et A 1 ,− 1 (θ, ϕ) en fonction de A+ et A− .
2 2 2 2

6. On suppose que sz , la projection du spin du Λ sur l'axe Oz , vaut +1/2.


Exprimer la probabilité
 de trouver
 le
 proton dans la direction (θ, ϕ) en
fonction de α = |A | − |A | / |A | + |A | .
+ 2 − 2 + 2 − 2

Réponses
1. λ = ±1/2, projection d'un spin 1/2 sur un axe.
2. Le moment cinétique est conservé dans la désintégration, donc l'état
nal est dans l'état propre j = 1/2 , m = sz = ±1/2.
3. Si θ = ϕ = 0, #»p = pz ~uz . Le moment cinétique total de l'état nal est la
somme du spin du proton et du moment orbital des deux particules :
#» #» #» #»
J = S + L et L = #» r p ∧ #»
p + #»
r π ∧ (− #»
p ) = ( #»
r p − #»
r π ) ∧ p #»
u z (la
quantité de mouvement du pion est opposée à celle du proton). Lz
est donc nul et donc l'hélicité du proton qui est ici sz vaut m. L'état
|0, 0, −1/2i est donc orthogonal à l'état |p, π − , j = 1/2, m = 1/2i. Donc
A1/2,−1/2 (0, 0) = 0 et de mêmeA−1/2,1/2 (0, 0) = 0.
 
  0 −i
4. R
b 1 = exp −iθSby /~ = exp (−iθσy /2) où σy = .
i 0

(−iθσy /2)n
. Or σy 2 = Id2 et donc :
X
R
b1 =
n!
n=0
 
θ θ cos θ/2 − sin θ/2
R1 = cos Id2 − i sin σy =
b
2 2 sin θ/2 cos θ/2
 
 
b 2 = exp −iϕSbz /~ = exp (−iϕσz /2) où σz = 1 0
R .
0 −1

22
Il vient:
1n
  
0 exp (−iϕ/2) 0
n
σz = et R
b2 = .
0 (−1)n 0 exp (iϕ/2)
5. |θ, ϕ, λi = R
b 2R
b 1 |0, 0, λi ⇒
A1/2,1/2 (θ, ϕ) = h0, 0, 1/2| Rb† R
b† −
1 2 |p, π , j = 1/2, m = 1/2i =
   
1 exp (iϕ/2) cos (θ/2) exp (−iϕ/2) sin (θ/2) − 1 1
0, 0, p, π , ,
2 − exp (iϕ/2) sin (θ/2) exp (−iϕ/2) cos (θ/2) 2 2
= A+ exp (iϕ/2) cos (θ/2).
De même :

A1/2,−1/2 (θ, ϕ) = h0, 0, −1/2| R b† R


b† −
1 2 p, π , j = 1/2, m = 1/2 =
   
1 exp (iϕ/2) cos (θ/2) exp (−iϕ/2) sin (θ/2) − 1 1
0, 0, − p, π , ,
2 − exp (iϕ/2) sin (θ/2) exp (−iϕ/2) cos (θ/2) 2 2

= −A exp (iϕ/2) sin (θ/2) .

6. C'est la somme des probabilités de trouver le proton dans chaque état


d'hélicité :
2 2
dP/dΩ = A1/2,1/2 (θ, ϕ) + A1/2,−1/2 (θ, ϕ)
2 2
= A+ cos2 θ/2 + A− sin2 θ/2
2 2
= A+ (1 + cos θ) /2 + A− (1 − cos θ) /2
1
= (1 + α cos θ)

2 2
|A+ | − |A− | 1
où α = + 2 − 2 et le facteur 4π est imposé par la normalisation.
|A | + |A |

2.m Équations de continuité


Démontrer les équations de continuité pour les équations de Schrödinger et
de Klein-Gordon. On rappelle que :
 pour l'équation de Schrödinger :
#» i h ∗ #» #» i
ρ = ψ∗ψ et j =− ψ ∇ψ − ψ ∇ψ ∗ ;
2m

 pour l'équation de Klein-Gordon :

j µ = i [ψ ∗ ∂ µ ψ − ψ∂ µ ψ ∗ ] avec j 0 = ρ ; j 1,2,3 = jx,y,z .

Réponses

23
Équation de Schrödinger :
∂ρ ∂ψ ∗ ∂ψ
= ψ + ψ∗
∂t | ∂t {z ∂t}
X

1 ∆ψ ∗ V ∗
   
1 ∆ψ V
X= + − ψ ψ+ψ − ∗
+ ψ car :
i 2m i i 2m i

 ∂ψ/∂t = − 1 ∆ψ + V ψ

2mi i
1 V
 ∂ψ ∗ /∂t = +
 ∆ψ − ψ ∗ .

2mi i
D'où :
1  #»  #» ∗  #»  #» 
X= ∇ · ∇ψ ψ − ψ ∗ ∇ · ∇ψ
2mi
1 #»  #» ∗ #»  #» #»
= ∇ ψ ∇ψ − ψ ∗ ∇ψ = −∇ · j .
2mi

Équation de Klein-Gordon :
∂2ψ
− = −∆ψ + m2 ψ soit : ∂µ ∂ µ ψ + m2 ψ = 0.
∂t2
Donc :

∂µ (ψ ∗ ∂ µ ψ) = ∂µ ψ ∗ ∂ µ ψ − ψ ∗ m2 ψ ⇒ ∂µ j µ = 0.
| {z } | {z }
réel réel

24
Exercices du chapitre 3

3.a Opérateur temps


On suppose que le temps est un opérateur, noté T , au même titre que les
autres coordonnées d'espace temps.
Montrer qu'alors le commutateur [T, E] doit valoir (−i).
En déduire que si |Ei est un vecteur propre du hamiltonien H pour la valeur
propre E alors l'état eiεT |Ei avec ε positif innitésimal est un vecteur propre
pour une énergie inférieure à E .
On ne peut donc pas dénir d'état fondamental (d'énergie minimale).
Réponses
Si on considère T commeun opérateur, composante d'un quadrivecteur X =
#» #»
(T, X), alors soit P = E, P le quadrivecteur énergie impulsion. Alors
[X, P ] = [Xµ , Pν ] est un tenseur d'ordre 2 et comme [Xi , Pj ] = iδij = −iηij ,
on a nécessairement : [T, H] = −iη00 = −i.
Alors, pour ε innitésimal : e−iεT HeiεT = H − ε.
Si |Ei est état propre de H , on a :

H |Ei = E |Ei ⇒ e−iεT HeiεT |Ei = (E − ε) |Ei


⇒ H eiεT |Ei = (E − ε) eiεT |Ei .
 

eiεT |Ei est un état propre pour une énergie inférieure si ε est positif.


Remarque : on prendra garde que l'état eiεt |Ei ne vérie pas l'équation de
Schrödinger, car

i∂t eiεt |Ei = (−ε + E) eiεt |Ei


 

et
b eiεt |Ei = Eeiεt |Ei :

H

#» #»
le principe de correspondance s'applique aux opérateurs Pb et X
b
. C'est l'équa-
tion de Schrödinger qui associe H à i∂t .
b

25
3.b Opérateur impulsion
Montrer que l'opérateur impulsion est hermitien. Indication : le démontrer
pour une composante en exprimant par exemple la quantité hψ1 |p̂x ψ2 i de
deux façons diérentes.
Réponses
Démontrons-le pour la composante x :
∂ψ1 ∗
Z    Z 
∗ ∂ψ2 ∗ +∞
hψ1 |pbx ψ2 i = ψ1 −i dxdydz = (−i) [ψ1 ψ2 ]−∞ − ψ2 dxdydz
∂x ∂x
∂ψ1 ∗
Z  
= −i ψ2 dxdydz = hpbx ψ1 |ψ2 i .
∂x

3.c Matrices de Dirac


Les matrices de Dirac (matrices γ ) sont dénies par :
     
I2 0 0 σ1,2,3 1 0
γ0 = ; γ 1,2,3 = avec I2 = .
0 −I2 −σ1,2,3 0 0 1

1. Montrer que les matrices γ sont de



trace nulle

et de déterminant 1.
0 N
Indication : On montrera que det = det (−M N ) où M et N
M 0
sont des matrices carrées d'ordre 2.
2. On dénit l'anticommutateur de deux matrices A et B par {A, B} =
AB + BA. Montrer que {γ µ , γ ν } = 2η µν I4 où I4 est la matrice identité
d'ordre 4.
3. Montrer que Tr (γ µ γ ν ) = 4η µν .
4. Montrer que la trace du produit d'un nombre impair de matrices de
Dirac est nulle.  
0 I2
On dénit γ 5 = iγ 0 γ 1 γ 2 γ 3 = .
I2 0
5. Vérier cette égalité.
2
6. Montrer que γ 5 † = γ 5 ; γ 5 = I4 ; γ , γ = 0.
 5 µ

Réponses
1. Pour la trace, c'est évident d'après les dénitions.
Déterminant 1.
Pour γ 0 c'est immédiat ; pour les autres matrices :
         
0 N 0 I M 0 0 I M 0
det = det × = det × det
M 0 I 0 0 N I 0 0 N
 
M 0
= (développement du déterminant) 1 × det .
0 N

26
Comme le carré des matrices de Pauli vaut 1, on obtient sans diculté
le résultat demandé.
2-5. Les autres questions se font par calcul direct ou en utilisant Tr [AB] =
Tr [BA], et donc si AB = −BA alors :
Tr [AB] = − Tr [BA] = − Tr [AB] = 0.
On utilise aussi le produit de matrices par bloc :
     
A B M N AM + BP AN + BQ
× = .
C D P Q CM + DP CN + DQ
où A, B , C , D, M , N , P , Q sont des matrices 2 × 2.
Pour la trace d'un nombre impair de matrices γ , faire la démonstration
par récurrence en utilisant l'anticommutateur de 2 matrices et le fait
que la trace d'un produit de matrices carrées ne dépend pas de l'ordre
des matrices pour réduire le nombre de matrices par étapes.

3.d Encore sur les matrices de Dirac


Montrer que si une matrice carrée d'ordre 4 commute avec toutes les matrices
de Dirac alors elle est proportionnelle à la matrice identité I4 .
Réponses 
A B
Soit M = .
C D
     
0 0 A −B A B 0 0
Mγ = γ M ⇒ = ⇒B=C= .
C −D −C −D 0 0
Aσ i σiD
   
0 0
M γi = γiM ⇒ i = i
−Dσ 0 −σ A 0
⇒ ∀i σ A = Dσ ⇒ A = σ Dσ car σ σ = I2 .
i i i i i i

Alors : σ j Dσ j = σ i Dσ i ⇒ D = σ j σ i Dσ i σ j = σ k Dσ k = A car σ i σ j =
δ ij I2 + iεij k σ k .
 
a b
Enn posons D = .
c d
   
a b a −b
z
D = σ Dσ ⇒ z = ⇒ b = c = 0.
c d −c d
   
a 0 d 0
D = σ y Dσ y ⇒ = ⇒ a = d.
0 d 0 a
Finalement : M = aI4 .

3.e Covariance de l'équation de Dirac


Montrer que pour les transformations orthochrones (qui ne renversent pas le
sens du temps : Λ0 0 > 0) :
S † = γ 0 S −1 γ 0 ,

27
où S = S(Λ) est l'opérateur qui transforme le spineur de Dirac lors d'une
transformation de Lorentz (ψ (x) → ψ 0 (x0 ) = S (Λ) ψ (x) avec x → x0 =
Λx). On normalisera S (Λ) en imposant det S (Λ) = 1.
Réponses
On utilise la relation imposée par la dénition de S : γ µ Λν µ = S −1 γ ν S.
|{z}
nombre réel
De plus :
( † (
γ0 = β† = β = γ0 γ µ† = γ 0 γ µ γ 0
† † ⇒
γ 0 γ 1,2,3 = β 2 αx,y,z = αx,y,z = γ 0 γ 1,2,3 γ µ = γ 0 γ µ† γ 0

Donc :
† †
γ µ† Λν µ = S † γ ν † S −1 ⇒ γ µ Λν µ = γ 0 S † γ 0 γ ν γ 0 S −1 γ 0
|{z}
nombre réel

et

γ µ Λν µ = S −1 γ ν S ⇒ S −1 γ ν S = γ 0 S † γ 0 γ ν γ 0 S −1 γ 0
   −1
⇒ γ ν = Sγ 0 S † γ 0 γ ν Sγ 0 S † γ 0 .

Donc Sγ 0 S † γ 0 commute avec toutes les matrices γ et :




 
Sγ 0 S † γ 0 = cI4 ⇒ S † γ 0 = cγ 0 S −1 ,

où c est réel car γ 0 et Sγ 0 S † sont hermitiennes.


Puis détS (Λ) = 1 ⇒ c4 = 1 ⇒ c = ±1, et :

S † S = S † γ 0 γ 0 S = cγ 0 S −1 γ 0 S = cγ 0 Λ0 ν γ ν
 
ν
⇒ Tr S † S = 4cΛ0 ν Tr γ 0 γ ν = 4cΛ0 ν η 0 = 4cΛ0 0 .


Or S † S est hermitienne, et si ψ est vecteur propre pour la valeur propre


(réelle) a : S † Sψ = aψ donc :
0 < hSψ| Sψi = hψ| S † Sψi = a hψ| ψi ⇒ 0 < a

Donc Tr S † S > 0 (det S † S = 1 par choix de normalisation).




Finalement, si Λ est orthochrone, on a c = +1.

3.f Opérateur spin sur les spineurs de Dirac


On donne #b» · #b
p» + βmI.
 le hamiltonien de Dirac : H
bD = α b Calculer le commu-
#b» #b»

tateur H
bD , L où L est l'opérateur ~r × p~.

28
Indication : calculer sur une composante puis faire une permutation circulaire
des indices.
#b» #b» #b» #b» 1 #»
 
Montrer que J = L + S commute avec HD , où S =
σ 0 #»
b #» et σ est le
2 0 σ
vecteur dont les composantes sont les matrices de Pauli.
Réponses

#»·c

h i h  i
HbD , L
cx = α p + mβ , y pbz − z pby
= [αy pby , y pbz ] − [αz pbz , z pby ] = −iαy pbz + iαz pby .

i   1 σ 
#» #» 0
h
x
HD , Sx = α · p + mβ ,
b c c b
2 0 σx
     
1 σx 0 1 σx 0
= αy pby , + αz pbz , = −iαz pby + iαy pbz
2 0 σx 2 0 σx

et formules similaires pour les autres composantes.



On voit donc que Jb commute avec H bD .

3.g Équation de Weyl


Montrer que pour une particule de masse nulle, on peut trouver une équa-
tion aux dérivées partielles du premier ordre dans toutes les coordonnées
d'espace-temps compatible avec l'équation de Klein-Gordon en introduisant
un spineur à seulement deux composantes.
Réponse
On suit la même démarche que pour l'équation de Dirac, sans terme βm.

#» · ∇
Les matrices de Pauli font alors l'aaire pour les termes α . On obtient :
∂ψ #»
i = −i #»
σ · ∇ψ.
∂t

29
Exercices du chapitre 4

4.a Particules étranges


Dans le Modèle Standard, les quarks sont au nombre de six, répartis en trois
familles comprenant chacune deux éléments de charge électrique +2/3 et
−1/3, l'unité de charge électrique étant la charge de l'électron. On rappelle
que tous les quarks ont une charge baryonique +1/3 et qu'on appelle méson
une particule à interaction forte de charge baryonique nulle.
Peu après la découverte du méson π en 1947, de nouvelles particules instables
ont été découvertes dans le rayonnement cosmique. Leur section ecace de
production est élevée, mais leur durée de vie est  longue  (10−8 à 10−10 s).
Elles sont donc produites par interaction forte, mais se désintègrent par in-
teraction faible. Ces deux caractéristiques apparemment contradictoires sont
à l'origine de leur appellation  particules étranges .
On introduit alors un nouveau nombre quantique, l'étrangeté S , qui est
conservé lors d'une interaction forte ou électromagnétique, mais non lors
d'une interaction faible.
À la suite d'une interaction forte, les particules étranges sont toujours pro-
duites par paires, l'une ayant une étrangeté positive, l'autre une étrangeté
opposée. Par convention, on attribue l'étrangeté +1 au méson neutre K0 .
On observe que la particule Λ est produite dans un accélérateur avec une
section ecace élevée par la réaction : π− + p → Λ + K0 .
1. En déduire ses nombres quantiques (charges électrique et baryonique,
étrangeté).
2. Même question pour le K+ dans : p + p → p + Λ + K+ .
3. L'antiparticule du K+ est le K− , celle du K0 est le K 0 . Indiquer leurs
nombres quantiques.
4. Les désintégrations suivantes sont-elles possibles ? Justier.
K0 → π+ + π− ; Λ → p + π−
K+ → π+ + γ ; K+ → µ+ + νµ .

5. Le Λ est constitué des trois quarks u, d et s. En déduire la charge


électrique du quark s et son étrangeté. Montrer que tous les mésons

30
étranges K+ , K− , K0 et K 0 peuvent être formés à partir d'un quark u,
d ou s et d'un antiquark.
6. Trouver tous les baryons (particules de charge baryonique +1) d'étran-
geté −2 et −3, en écrivant leur composition en trois quarks (la prédic-
tion théorique de l'existence du Ω− en 1963, suivie de sa découverte
expérimentale l'année suivante a été le premier succès du modèle des
quarks, la masse et les désintégrations de cette particule ayant été cor-
rectement déterminées à l'avance). Les identier sachant qu'ils sont
produits par les réactions suivantes :

K− + p → Ξ+ + K+ ;
K− + p → Ξ0 + K+ + π− ;
K− + p → Ω− + K0 + K+ .

Réponses
1. Le pion et le proton ont des interactions fortes, donc dans les réactions
citées, l'étrangeté est conservée. La charge électrique Q du K0 est 0, sa
charge baryonique B est 0 (c'est un méson), son étrangeté S est +1 :

π− + p → Λ + K0
Q −1 +1 = 0 0
B 0 +1 = +1 0
S 0 0 = −1 +1

2. Les nombres quantiques du Λ permettent de connaître ceux du K+ :

p + p → p + Λ + K+
Q +1 +1 = +1 0 +1
B +1 +1 = +1 +1 0
S 0 0 = 0 −1 +1

3. Pour les antiparticules, tous les nombres quantiques sont opposés.


Le K− a donc Q = −1, B = 0, S = −1.
Le K0 a Q = 0, B = 0, S = −1.
4. Dans les 4 réactions, les charges électriques et baryoniques sont conser-
vées. L'étrangeté n'est pas conservée, ce qui est possible uniquement
pour l'interaction faible. Les pions, protons et leptons sont sensibles à
l'interaction faible, donc les désintégrations qui les font intervenir sont
possibles. Par contre la troisième réaction faisant intervenir le photon
γ , qui n'intervient que dans l'interaction électromagnétique, est inter-
dite au premier ordre. Elle pourrait se faire par des processus d'ordre
élevé rares, mais en fait elle est aussi interdite par conservation du
moment cinétique, les spins du K+ et du π+ étant nuls.

31
5. Pour le Λ de charge nulle, on ajoute le quark s aux quarks u ou d, de
charges respectivement +2/3 et −1/3. Donc la charge de s est −1/3.
Son étrangeté est égale à celle du Λ, c'est-à-dire −1 puisque u et d ne
sont pas étranges. Si les K sont formés d'un quark et d'un antiquark
de charges baryoniques respectives +1/3 et −1/3, ce sont bien des
mésons, de charge baryonique nulle. K+ et K0 ont une étrangeté +1,
ils contiennent donc le quark s̄. Donc K+ est formé de (us̄) et K0 de
(ds̄).
6. Les baryons doivent être formés de trois quarks de charge baryonique
1/3 pour avoir la charge baryonique +1. Ceux d'étrangeté −2 contiennent
2 quarks s. Il y a deux possibilités :
 On peut former (dss) qui a : Q = −1/3 − 1/3 − 1/3 = −1. On
vérie que c'est Ξ− :
K− + p → Ξ− + K+
Q −1 +1 = −1 +1
B 0 +1 = +1 0
S −1 0 = −2 +1
 De même (uss) : Q = +2/3 − 1/3 − 1/3 = 0. On vérie que c'est
Ξ0 :
K− + p → Ξ0 + K+ + π−
Q −1 +1 = 0 +1 −1
B 0 +1 = +1 0 0
S −1 0 = −2 +1 0
Pour l'étrangeté −3, il y a une seule possibilité (sss) :
Q = −1/3 − 1/3 − 1/3. On vérie :
K− + p → Ω− + K0 + K+
Q −1 +1 = −1 0 +1
B 0 +1 = +1 0 0
S −1 0 = −3 +1 +1

4.b Lois de conservation


Indiquer si les désintégrations et réactions suivantes peuvent avoir lieu et la
nature de l'interaction mise en jeu si c'est le cas :
p → e+ + γ
γ → e+ + e−
µ− → e− + νe + νµ
νµ + n → µ− + p
p → n + e+ + νe
π0 → γ γ

32
Réponses
p → e+ + γ : interdite par conservation de B et de L.
γ → e+ +e− : interdite (dans le vide) par conservation de la masse invariante :
dans toute réaction, l'énergie et la quantité de mouvement sont conservées,
donc aussi la masse invariante. Or, le photon a une masse nulle, et la masse
invariante
p du système e ep calculée dans le centre2 de masse de ce système
+ −

vaut : p(e ) + me c + p(e− )2 + m2e c4 > 2me c


+ 2 2 4

µ− → e− + νe + νµ : permise, interaction faible, car mµ− > me .


νµ + n → µ− + p : permise, interaction faible. Avec deux particules dans
l'état initial, on peut donner susamment d'énergie cinétique pour que la
conservation de l'énergie puisse être respectée.
p → n + e+ + νe : interdite dans le vide par conservation de l'énergie car
mp < mn .
π0 → γ γ : permise, interaction électromagnétique. Ici, il y a annihilation de
paires quarks antiquarks et non pas changement de nature des particules.

4.c Désintégration à deux corps


Une particule de masse m se désintègre en deux particules de masses m1 et
m2 . Calculer E1 et E2 leur énergie dans le centre de masse (éviter les calculs
compliqués). Calculer | #»
p 1 | et | #»
p 2 |. Utiliser les unités naturelles.
Réponses
Conservation de l'énergie-impulsion :
E1 + E2 = m ; #»
p 1 + #»
p 2 = 0.
D'où :
E1 2 − E2 2 = m1 2 + p1 2 − m2 2 − p2 2 = m1 2 − m2 2 .
D'où :
( 2 2 2
1 −m2
m1 2 − m2 2 m1 2 − m2 2 E1 = m +m2m
E1 − E2 = = ⇒ 2 2
2 −m1
2
E1 + E2 m E2 = m +m2m
1
| #»
p 1 | = | #»
q q
p 2 | = E1 2 − m1 2 = m4 + (m1 2 − m2 2 )2 − 2m2 (m1 2 + m2 2 ).
2m

4.d Matérialisation
1. Quelle est l'énergie minimale que doit avoir un photon pour se matéria-
liser en une paire électron-positron ? Montrer cependant que la réaction
γ → e− + e+ est impossible dans le vide.
2. On considère un photon se propageant dans le voisinage d'un électron
au repos. Calculer l'énergie minimale du photon pour que la matéria-
lisation puisse avoir lieu par la réaction : γ + e− → e− + e+ + e− . On
pourrait dire que l'électron joue un rôle catalyseur.

33
3. Le photon traverse à présent une plaque de plomb, et se trouve en
présence des noyaux des atomes (notés N ). Calculer l'énergie minimale
du photon pour que la matérialisation puisse avoir lieu par la réaction :
γ+N → N +e+ +e− . Comparer avec le résultat de la première question.
4. La section ecace de la réaction précédente est donnée par la formule
de Bethe et Heitler, valable pour un photon d'énergie supérieure à
500 MeV :  
28   2
σ = αr02 Z 2 ln 183 Z −1/3 − ,
9 27

où α = 1/137 est la constante de structure ne, r0 = 2,82 fm est le


rayon classique de l'électron, et Z le numéro atomique du noyau (82
pour le plomb).
(a) Calculer σ .
(b) Calculer la probabilité Π qu'un photon de 1 GeV se matérialise en
traversant une plaque de plomb de 500 µm d'épaisseur. La masse
atomique du plomb est A = 207,2 g · mol−1 et sa masse volumique
ρ = 11,35 g · cm−3 . À cette énergie, on peut négliger les autres
interactions du photon dans le plomb.
Réponses
1. La réaction γ → e+ + e− est impossible dans le vide par conservation
de la masse invariante, nulle pour le photon et au moins égale à 2m
pour l'état nal e+ + e− .
2. Pour trouver l'énergie minimale du photon, il faut minimiser la masse
invariante de l'état nal. Celle-ci est obtenue dans le centre de masse
du système en annulant toutes les impulsions, elle vaut alors 3m, où m
est la masse de l'électron. Comme la masse invariante est indépendate
du repère, on a dans le repère du laboratoire, en notant E l'énergie du
photon, égale en unités naturelles à son impulsion, et p l'impulsion de
l'électron initialement présent :

(E + m)2 − E 2 = (3m)2 ⇒ E = 4m.

3. On utilise la même méthode que précédemment, en notant M la masse


du noyau :
m
(E + M )2 − E 2 = (M + 2m)2 ⇒ E = 2m(1 + ).
M
On trouve cette fois une énergie très proche de 2m, la valeur la plus
petite possible.
4. a) σ = 4, 51 × 10−27 m2 = 4, 51 × 10−23 cm2 .

34
b) Le nombre de photons varie en fonction de l'épaisseur traversée
x comme dN = −σabs ndx, où σabs est la section ecace d'ab-
sorption (prise approximativement égale à σ ) et n est la densité
de cibles : n = ρN /M . La probabilité de matérialisation par la
traversée d'une épaisseur e de plomb s'écrit alors :
N (0) − N (e)
Π= = 1 − exp (−σρN e/M )
N (0)
= 1 − exp 4, 51 × 10−23 × 11, 35 × 6, 02 × 1023 × 0, 05/207, 2


= 7, 2 %.

4.e Distribution de Dirac


On rappelle les propriétés suivantes de la distribution de Dirac :
 Pour les fonctions f dénies en x0 :
Z +∞
f (x)δ (x − x0 ) dx = f (x0 ) ;
−∞

 Si g est est une fonction telle que g(xi ) = 0 et g 0 (xi ) 6= 0 alors


X δ (x − xi )
δ (g (x)) = ,
|g 0 (xi )|
i

et par conséquent :
Z +∞ X 1
δ (g (x))dx = .
−∞ |g 0 (x i )|
i

Par ailleurs, deux représentations de δ seront utiles pour le cours :


2 x
 
1
Z +∞
1 sin
δ (x) = exp (ikx) dk et δ (x) = lim a
 x 2 .
2π −∞ a→0 aπ
a
− ( #»
2
1. Sachant que p2 = p0 p )2 calculer :
Z +∞ Z +∞
δ p − m dp ,
2 2
 0
δ p2 − m2 θ p0 dp0 ,
 
−∞ −∞

et pour f à support compact :


Z +∞
δ p2 − m2 θ p0 f (p)d4 p,
 
−∞
(
0 si x < 0
où θ est la fonction de Heaviside : θ (x) = .
1 si x ≥ 0

35
1 sin2 (∆E t/2~)
2. Calculer : lim .
t→∞ t (∆E /2~)2
Réponses
1.
Z +∞
1
δ p2 − m2 dp0 = .

−∞ E
Z +∞
1
δ p2 − m2 θ p0 dp0 =
 
.
−∞ 2E
d3 #»
Z +∞ Z
2 2
 0
 4 p
δ p − m θ p f (p)d p = f (p) .
−∞ 2E

2. 2π~δ (∆E).

4.f Section ecace


La section ecace d'absorption des rayons gamma de 1 MeV par les atomes
de plomb est de 10 b.
1. Quelle est la longueur d'absorption λ correspondante ? Le numéro ato-
mique du plomb est 82, son nombre de masse 207, et sa masse volu-
mique 11 g · cm−3 .
2. Quelle fraction f de rayons gamma traverse 10 cm de plomb ?
Réponses
1. λ = 207 × 10−3 / 10 × 10−28 × 6.02 × 1023 × 11000 = 0, 03 m.
  

2. f = exp (−0.1/λ) = 4, 1 %.

4.g Catastrophe au LHC


Le LHC est composé de deux anneaux circulaires de rayon R dans lesquels
circulent deux faisceaux de protons en sens inverse et qui se croisent une fois
par tour. Dans les deux faisceaux du LHC, les protons sont regroupés en
paquets, et l'on suppose qu'il y a un seul paquet par faisceau pour simplier.
Chaque paquet est un cylindre de section S et de longueur L, dans lesquels
les protons sont répartis uniformément. L'énergie cinétique nominale des
protons est T = 7 TeV (1 TeV = 1012 eV).
1. Montrer que leur vitesse est pratiquement égale à la vitesse de la lu-
mière c.
2. Soient N1 et N2 le nombre des protons dans les deux paquets. Exprimer
en fonction de la section ecace de collision σ le nombre x de collisions
par croisement. On admettra que ce nombre est très petit devant N1
et N2 .

36
3. On donne σ = 30 mb. Justier l'ordre de grandeur de cette valeur.
4. On donne N1 = N2 = 1014 , R = 4,5 km et S = 0,5 mm2 . Calculer le
nombre τ de collisions par seconde .
5. Quelle est la masse M de la particule la plus lourde qui peut être
produite lors d'une collision ?
6. Quelle énergie minimale E un proton cosmique entrant en collision
avec un proton au repos de l'atmosphère doit-il avoir pour produire
une particule de masse M ?
7. La densité de ux de protons cosmiques d'énergie supérieure à 1017 eV
est Φ = 1000 protons par km2 et par an. Combien d'années N le LHC
devrait-il fonctionner pour égaler le nombre de collisions déjà produites
par les protons cosmiques depuis que la Terre existe, soit depuis environ
4,5 milliards d'années ? On donne le rayon de la Terre : RT = 6400 km.
8. Commenter alors sur le danger potentiel de la création d'une particule
dangereuse (mini trou noir par exemple) au LHC.
Réponses
1. T >> mp c2 ⇒ γ ' T /mp c2 ' 7000 ⇒ β ' 1 − 1/49 × 106 ' 1.
p

N2
2. dx = N1 σ dL ⇒ x ' σN1 N2 /S .
LS
3. Les protons interagissent principalement par interaction forte, dont la
portée est de l'ordre de 1 fm, donc il y a collision si les centres des deux
protons sont à moins de 1 fm, soit une surface eective de collision de
π fm2 ≈ 30 mb.
4. τ = xc/ (2πR) = cσN1 N2 / (2πRS) = 6, 4 × 108 collisions par seconde.
5. M = 14 TeV/c2 .
6.
2 2
M 2 c4 = E + mp c2 − P 2 c2 = 2Emp c2 + 2 mp c2 ' 2Emp c2
2
M 2 c4 14 × 1012
E' = = 1, 04 × 1017 eV.
2mp c2 2 × 0, 938 × 109

7. Tous les rayons cosmiques interagissent, donc :


4πRT2 Φ × 4, 5 × 109 4 × π × 64002 × 1000 × 4, 5 × 109
N= =
τ × 365 × 24 × 3600 6, 4 × 108 × 365 × 24 × 3600
= 115000 ans !

8. Les collisions produites au LHC ne sont pas diérentes en nature des


collisions des protons cosmiques, la production d'une particule ou d'un
phénomène dangereux au LHC semble donc hautement improbable
compte tenu du nombre d'interactions cosmiques qui ont déjà eu lieu.

37
Cet argument simple soure quand même d'une faiblesse : la parti-
cule produite au LHC peut être pratiquement au repos et exercer son
inuence pendant un temps beaucoup plus long que les particules pro-
duites par les rayons cosmiques.

38
Exercices du chapitre 5

5.a Principe de moindre action


Un système est décrit par le lagrangien :
1 1
L (x, ẋ, t) = mẋ2 − kx2 ,
2 2
où ẋ désigne la dérivée dx/dt .
1. Écrire les équations de Lagrange pour ce système.
2. Quelle est la quantité conservée au cours du temps ?
Réponses
 
∂L (x, ẋ, t) d ∂L (x, ẋ, t)
1. = ⇔ −kx = mẍ.
∂x dt ∂ ẋ
1 1
2. H (x, ẋ, t) = pẋ − L = mẋ2 + kx2 .
2 2

5.b Lagrangien de dirac


Montrer que la densité de lagrangien :

L(ψ, ∂µ ψ) = ψ (iγ µ ∂µ − m) ψ = ψ † γ 0 (iγ µ ∂µ − m) ψ

conduit à l'équation de Dirac par le principe de moindre action généralisé.


Réponse
On peut le montrer de deux façons, avec la coordonnée généralisée ψ † ou
avec la coordonnée ψ :
 
∂L ∂L
a) = ∂µ ⇔ γ 0 (iγ µ ∂µ − m) ψ = 0.
∂ψ † ∂ (∂µ ψ † )
 
∂L ∂L
b) = ∂µ
∂ψ ∂ (∂µ ψ)
 
⇔ −ψ † γ 0 m = ∂µ ψ † γ 0 iγ µ ⇔ ∂µ ψ † γ 0 iγ µ + ψ † γ 0 m = 0.

39
On considère l'équation adjointe :
† † † † †
−iγ µ† γ 0 ∂µ ψ + mγ 0 ψ = 0 ⇔ −iγ 0 γ 0 ∂0 ψ − iγ j γ 0 ∂j ψ + mγ 0 ψ = 0.

On utilise les propriétés des matrices γ (anticommutation de γ 0 et γ j


et antihermiticité des γ j ), l'équation devient :

−iγ 0 γ 0 ∂0 ψ − iγ 0 γ j ∂j ψ + mγ 0 ψ = 0 ⇔ γ 0 (iγ µ ∂µ − m) ψ = 0.

5.c Espace de Fock


On dénit les états notés |N i = |n1 , n2 , . . .i comme les états à n1 particules
d'impulsion #»
p 1 , n2 particules d'impulsion #» p 2 . . . , complètement symétriques
par échange de deux particules. Montrer que :

hN |M i =
6 0 ⇒ N = M.

Indication : utiliser l'hermiticité de l'opérateur a†#»p i a #»p i .


Réponse
Montrons la contraposée. Si N 6= M , alors il existe au moins une impulsion

p j telle que nj 6= mj . Alors N et M sont deux vecteurs propres de l'opérateur
hermitien Nj = a† j aj pour des valeurs propres diérentes. Ils sont donc
orthogonaux.

5.d Hamiltonien de Klein-Gordon


La densité de lagrangien de Klein-Gordon est donné par :
1 1
LKG = ∂µ ψ ∂ µ ψ − m2 ψ 2 .
2 2
On rappelle que les solutions de l'équation de K-G sont :
d3 #»
Z
p  †

ψ= a #»
p exp (−ipx) + a #»
p exp (ipx)
(2π)3 2E
avec :
x = (t, #» p = (E, #» E = + #»
q
x) ; p) ; p 2 + m2 .
1. Exprimer la densité de hamiltonien H en fonction de ψ et de ses déri-
vées.
2. Exprimer le hamiltonien H = d3~x H en fonction des opérateurs de
R

création et d'annihilation.
3. Calculer :
H |0i ; Ha†#»
p |0i .

40
Réponses
1. La densité de hamiltonien de Klein-Gordon s'écrit :

H = π ∂0 ψ − LKG = ∂0 ψ∂ 0 ψ − LKG
 
1 0

~
2
2 2
= ∂0 ψ∂ ψ + ∇ψ + m ψ .
2

2. Explicitons les diérents termes.


Premier terme :
Z
d3 ~x∂0 ψ∂ 0 ψ

d3 p~
Z Z h i
3 −ipx † ipx
= d ~x (−ip 0 ) a #»
p e − a #»
p e ×
(2π)3 2p0
d3~k
Z h i
−ikx † ikx
(−ik 0 ) a #» e − a #» e
(2π)3 2k0 k k

d3 p~ d3~k
Z Z Z
= d3 ~x 3 (−p0 k0 ) ×
(2π) 2p0 (2π)3 2k0
h i
−i(p+k)x † † i(p+k)x † −i(p−k)x † −i(p−k)x
a #» a
p #» e + a #» a
p #» e − a #» a
p #» e − a #» a
p #» e
k k k k
Z 3
d p~ 1 h i
−2ip0 t † † 2ip0 t † †
= (−p 0 ) a #» a
p −p #» e + a #» a
p −p #» e − a #»
p pa #» − a #»
p pa #»
(2π)3 2p0 2

où on a utilisé la transformée de Fourier de la distribution de Dirac :


Z  
~
d3 xeik~x = (2π)3 δ 3 ~k .

Deuxième terme :
Z  2
d3 ~x ∇ψ ~

d3 p~
Z Z h i
3 −ipx † ipx
= d ~x (i~p ) a #»
p e − a #»
p e ×
(2π)3 2p0
d3~k  ~  h
Z i
−ikx † ikx
ik a #» e − a #» e
(2π)3 2k0 k k

d3 p~ d3~k 
Z Z Z 
= d3 ~x −~ p · ~k ×
(2π)3 2p0 (2π)3 2k0
h i
−i(p+k)x † † i(p+k)x † −i(p−k)x † −i(p−k)x
a #»
p ka #» e + a #»
p ka #» e − a #»
p ka #» e − a #»
p k a #» e
!
Z 3 2
d p~ 1 (~ p) h
−2ip0 t † † 2ip0 t † †
i
= a #» a
p −p #» e + a #» a
p −p #» e + a #»
p pa #» + a p p .
#» a #»
(2π)3 2p0 2 p0

41
Troisième terme :
Z
d3 ~xm2 ψ 2

d3 p~ h
Z Z i
3 2 −ipx † ipx
= d ~xm a #»
pe + a #»
pe ×
(2π)3 2p0
d3~k
Z h i
a #» e−ikx + a†#» eikx
(2π)3 2k0 k k

d3 p~ d3~k
Z Z Z
= d3 ~xm2 3 ×
(2π) 2p0 (2π)3 2k0
h i
−i(p+k)x † † i(p+k)x † −i(p−k)x † −i(p−k)x
a #» a
p #» e + a #» a
p #» e + a #» a
p #» e + a #» a
p #» e
k k k k
Z 3
d p~ 1 m 2 h i
−2ip0 t † † 2ip0 t † †
= a #» a
p −p #» e + a #» a
p −p #» e + a #»
p pa #» + a p p .
#» a #»
(2π)3 2p0 2 p0
Il vient nalement :
d3 p~ 1
Z
1
H= ×
2 (2π)3 2p0 2
h h i
−2ip0 t † † 2ip0 t † †
(−p0 ) a #» a
p −p #» e + a #» a
p −p #» e − a #»
p pa #» − a #»
p pa #»
!
p)2 h
(~ i
+ a #»
p a− #»pe
−2ip0 t
+ a†#» †
p a− #» pe
2ip0 t
+ a #» †
p a #»
p + a #»

p a #»
p
p0
h ii
−2ip0 t † † † †
+ m2 a #» a
p −p #» e + a #» a
p −p #» e 2ip0 t
+ a #»
p pa #» + a #»
p pa #» .

On additionne les trois termes pour obtenir le résultat cherché :


d3 p~ 1 h
Z i
† †
H= p 0 a #»
p pa #» + a #»
p pa #»
(2π)3 2p0 2
" † #
a #»
p a #»
Z
3 p 1 3 ~ 
= d p~ p0 + δ 0 .
(2π)3 2p0 2

3. Appliquons H à l'état a†#»p |0i, il vient :


Z a†#» a #» Z
1
Ha†#» a†#» p |0i . (5.1)
d3~k k0 δ 3 (~0 )a†#»
3~ k k
p |0i = d k k0 3 p |0i +
(2π) 2k0 2
On utilise alors les relations de commutation des opérateurs de création
et d'annihilation pour avoir :
Z Z
1
Ha†#»
p |0i = d3~ka†#» p0 δ 3 (~k
− p~) |0i + p |0i(5.2)
d3~kk0 δ 3 (~0)a†#»
k 2
 Z 
1
= p0 + d3~k k0 δ 3 (~0 ) a†#»
p |0i . (5.3)
2

42
Dans le crochet ci-dessus, on trouve l'énergie de la particule (p0 c) plus
un terme inni (δ 3 (~0 ) = V /(2π 3 )). Ce terme est aussi égal à l'énergie
de l'état vide |0i. Comme on ne peut mesurer les énergies que par
rapport à cet état, il est possible d'ignorer ce terme.

5.e Hamiltonien de Dirac


La densité de hamiltonien de Dirac est donnée par : H = iψ † ∂0 ψ , et les
solutions de l'équation de Dirac par :

ψ(xµ ) =
d3 #»
Z " 2 #
p X
µ † µ

b #»
p ,i u #»
p ,i exp (−ipµ x ) + d #»
p ,i v #»
p ,i exp (ipµ x ) .
(2π)3 2p0 i=1

Exprimer le hamiltonien H = d3 ~x H en fonction des opérateurs de création


R

et d'annihilation.
Réponse

Z
H=i d3 ~x

d3 p~
Z

(2π)3 2p0
" 2 #
X † † †

µ µ
b #»
p ,i u #»
p ,i exp (ipµ x ) + d #»
p ,i v #»
p ,i exp (−ipµ x ) ×
i=1
d3~k
Z

(2π)3 2k0
" 2 #
X †

µ µ
(−ik0 ) b #» u #» exp (−ikµ x ) − d #» v #» exp (ikµ x ) .
k ,i k ,i k ,i k ,i
i=1

L'intégrale sur ~x donne un facteur (2π)3 et une fonction δ 3 sur les impulsions
qui permet d'eectuer l'intégrale sur ~k :
d3 p~
Z
H=i
(2π)3 (2p0 )2
2 2 2 2
"
† † †
d†#»
X X X X
− (ip0 ) b #»
p ,i u #»
p ,i b #»
p ,i u #»
p ,i + (ip0 ) d #»
p ,i v #»
p ,i p ,i v #»
p ,i
i=1 i=1 i=1 i=1
2 2 2 2
#
b†#» †
d†− #» †
X X X X
+ (ip0 ) p ,i u #»
p ,i p ,i − (ip0 )
p ,i v− #» d #»
p ,i v #»
p ,i b− #»
p ,i u− #»
p ,i .
i=1 i=1 i=1 i=1

43
Les relations d'orthogonalité sur les spineurs donnent un facteur 2p0 et une
fonction δ sur les spins :
" 2 2
#
d3 p~
Z X † †
X
H= p0 b #» p ,i −
p ,i b #» d #» p ,i .
p ,i d #»
(2π)3 2p0 i=1 i=1

Grâce aux relations d'anticommutation, il vient :


2 Z
d3 p~   Z
† †
X
H= p 0 b #»
p ,i b #»
p ,i + d #»
p ,i d #»
p ,i −2 d3 p~ p0 δ 3 (~0).
i=1
(2π)3 2p0

5.f Tenseur énergie-impulsion


Soit un lagrangien L (ψ, ∂µ ψ). On considère la variation δL sous une trans-
lation d'espace-temps, soit par la transformation xµ → xµ 0 = xµ + εµ , où εµ
est innitésimal.
1. Montrer que :
 
µ µ ∂L ν
δL = εµ ∂ L = εν ∂ ∂ ψ .
∂ (∂ µ ψ)

2. En déduire que le tenseur énergie-impulsion déni par :


∂L
Tµν = ∂ν ψ − ηµν L
∂ (∂ µ ψ)

vérie : ∂ µ Tµν = 0.
3. En déduire que la quantité :
Z
pν = d3 #»
x T0ν

est conservée dans le temps.


Réponses
∂L µ ∂L
1. δL = εµ ∂ µ L = εµ ∂ ψ + εµ ∂ µ∂ ν ψ.
∂ψ ∂ (∂ ν ψ)
On utilise les équations de Lagrange :

 
µ ν ∂L ∂L
εµ ∂ L = εµ ∂ ν
∂ µ ψ + εµ ∂µ∂ν ψ
∂ (∂ ψ) ∂ (∂ ν ψ)
 
∂L
= εµ ∂ ν ∂ µ
ψ ,
∂ (∂ ν ψ)

44
2. De l'égalité précédente il vient :
   
∂L
0 = εµ ∂ ν ∂ µ
ψ − ∂ µ
L
∂ (∂ ν ψ)
  
µ ∂L ν ν
= εν ∂ ∂ ψ − ηµ L .
∂ (∂ µ ψ)

Cette égalité est vraie quel que soit εν donc :


  
µ ∂L ν ν
∂ ∂ ψ − ηµ L = 0 ⇔
∂ (∂ µ ψ)
  
∂L
∂µ ∂ ν ψ − η µν L = 0.
∂ (∂ µ ψ)

3. Alors :
Z Z Z 3
d X
d3 xT0ν = d3 x∂ 0 T0ν = − d3 x ∂ j Tjν = 0

dt
j=1

par le théorème de la divergence. Noter que la dérivée totale par rap-


port à t peut être transformée en dérivée partielle car le résultat de
l'intégrale ne dépend pas des coordonnées d'espace.

5.g Théorème de Noether


5.h Spin des solutions de l'équation de Dirac

45
Exercices du chapitre 6

6.a Force de Lorentz


Montrer que la force de Lorentz :

#»  #» #» d (γm #»
v)
F = q E + #»
v ∧B =
dt

découle du principe de moindre action appliqué au lagrangien :


L = −m 1 − v 2 + q #»
p
v · A − qV,
( #» #» #»
#» E = −∇V − ∂ A/∂t
où A est le potentiel vecteur : #» #» #» .
B =∇∧A
Déterminer le hamiltonien associé.
Réponses

#» ∂L m #»
v #»
p = #» = √ + q A.
∂v 1−v 2
r
#» #» v2 #»2
+ m 1 − v 2 + qV = m2 + #»
p 
H = v . p − L = m√ p − q A + qV.
1 − v2

∂L d #»
p
Équation du mouvement : #» = .
∂x dt
Projection sur l'axe x :
 
∂Ax ∂Ay ∂Az ∂V
q vx + vy + vz − =

 ∂x ∂x ∂x ∂x
" #
d (γmvx ) ∂Ax ∂Ax ∂x
 ∂A ∂y
x ∂Ax ∂z
+q +  + + .
dt ∂t ∂x ∂t ∂y ∂t ∂z ∂t

46
Soit :
     
 ∂V ∂Ax  ∂A ∂Ax   ∂Az ∂Ax  − ∂V 

 y
q − − +vy  −  + vz  − =
 
| ∂x {z ∂t }  ∂x ∂y   ∂x
| {z ∂z }
 ∂x  
| {z }
Ex Bz −By

d (γmvx )
.
dt
Finalement :
d (γmvx ) #»i i
= q Ex + #»
h h
v ∧B ,
dt x
et de même pour les autres composantes.

6.b Invariance de jauge locale


On dénit la densité de lagrangien suivante :
 
L ψ, ∂µ ψ, ψ † , ∂µ ψ † = ∂µ ψ † ∂ µ ψ − m2 ψ † ψ = LKG (ψ1 ) + LKG (ψ2 ),

où ψ1 et ψ2√sont deux opérateurs hermitiques√ indépendants tels que ψ =


(ψ1 + iψ2 ) / 2, et donc ψ † = (ψ1 − iψ2 ) / 2.
Montrer que L est invariant par le changement de phase ψ → ψ 0 = ψe−ieθ(x)
si l'on remplace ∂µ par Dµ = ∂µ + ieAµ et si lors du changement de phase
Aµ → Aµ 0 = Aµ + ∂µ θ.
Réponse
On considère le lagrangien obtenu en remplaçant ∂µ par Dµ = ∂µ + ieAµ :
L = (Dµ ψ)† (Dµ ψ) − m2 ψ † ψ = (∂µ − ieAµ ) ψ † (∂ µ + ieAµ ) ψ − m2 ψ † ψ
= ∂µ ψ † ∂ µ ψ + e2 Aµ Aµ ψ † ψ + ie∂µ ψ † Aµ ψ − ieAµ ψ † ∂ µ ψ − m2 ψ † ψ.
On calcule la variation de L sous la transformation de jauge locale suivante :

−ieθ(x) ; ∂µ ψ → ∂µ ψe−ieθ(x) − ieψ∂µ θe−ieθ(x)
 ψ → ψe

ψ † → ψ † e+ieθ(x) ; ∂µ ψ † → ∂µ ψ † e+ieθ(x) + ieψ † ∂µ θe+ieθ(x)

Aµ → Aµ + ∂µ θ.

On peut se contenter des termes contenant une dérivée de θ puisque l'on sait
que le lagrangien est invariant par changement de phase global :
h i
δL = ieψ † ∂µ θ∂ µ ψ − ie∂µ ψ † ψ∂ µ θ + e2 ψ † ∂µ θψ∂ µ θ
h i
+ e2 ∂µ θAµ ψ † ψ + Aµ ∂ µ θψ † ψ + ∂µ θ∂ µ θψ † ψ
h i
+ ie ieψ † ∂µ θAµ ψ + ∂µ ψ † ∂ µ θψ + ieψ † ∂µ θ∂ µ θψ
h i
− ie ∂µ θψ † ∂ µ ψ − ieAµ ψ † ψ∂µ θ − ie∂µ θψ † ψ∂ µ θ .

47
On développe tous les termes pour voir que δL = 0 :

δL = +ieψ † ∂µ θ∂ µ ψ + ie∂µ ψ † ψ∂ µ θ + e2 ψ † ∂µ θψ∂ µ θ


+ e2 ∂µ θAµ ψ † ψ + e2 Aµ ∂ µ θψ † ψ + e2 ∂µ θ∂ µ θψ † ψ
− e2 ψ † ∂µ θAµ ψ + ie∂µ ψ † ∂ µ θψ − e2 ψ † ∂µ θ∂ µ θψ
− ie∂µ θψ † ∂ µ ψ − e2 Aµ ψ † ψ∂µ θ − e2 ∂µ θψ † ψ∂ µ θ,

soit nalement : δL = 0 (noter que les opérateurs Aµ et ∂µ θ commutent


entre eux et avec ψ et ψ † ).

6.c Courant fermionique


1. Montrer que la densité de lagrangien L = ψ (iγ µ ∂µ − m) ψ conduit à
l'équation de Dirac par le principe de moindre action.
2. Montrer que L est invariant par changement de phase global sur ψ :

ψ → ψ 0 = exp (−ieθ) ψ.

3. Quel est le courant conservé ?


Réponses
 
∂L ∂L ∂L
1. = −mψ ; µ
= iψγ ; ∂µ = i∂µ ψγ µ .
∂ψ ∂ (∂µ ψ) ∂ (∂µ ψ)
Équation de Lagrange : −mψ = i∂µ ψγ µ .
On prend l'équation hermitique conjuguée :
† †
−mψ = i∂µ ψγ µ ⇔ −mγ 0 ψ = −iγ µ† γ 0 ∂µ ψ ⇔
−mψ = −iγ 0 γ µ† γ 0 ∂µ ψ ⇔ iγ µ ∂µ ψ − mψ = 0.
0
2. ψ = (exp (−ieθ) ψ)† γ 0 = ψ exp (ieθ) et l'invariance devient évi-
dente.
3. On prend une transformation innitésimale :

δψ = −ieδθψ ; δψ = ieδθψ ; δ∂µ ψ = −ieδθ∂µ ψ.

On écrit δL = 0 en utilisant les équations de Lagrange :

− mψ (−ieδθ) ψ + iψγ µ (−ieδθ) ∂µ ψ + (ieδθ) ψ (iγ µ ∂µ − m) ψ = 0


(−ieδθ) i∂µ ψγ µ ψ + iψγ µ ∂µ ψ − ( (iγ(µ(
 ((
ψ( −(m) ψ = 0
∂µ(
(−ieδθ) ∂µ iψγ µ ψ = 0.
 

Le courant conservé est (à un facteur près) ψγ µ ψ .

48
6.d Interaction électromagnétique des fermions
1. Montrer que la densité de lagrangien L = ψ (iγ µ ∂µ − m) ψ est inva-
riante par la transformation de jauge locale ψ → ψ 0 = exp (−iqθ) ψ,
où θ est une fonction des coordonnées d'espace-temps, si l'on remplace
∂µ par Dµ = ∂µ + iqAµ et si la transformation de jauge sur Aµ est
donnée par Aµ → Aµ 0 = Aµ + ∂µ θ.
2. Quel est le terme d'interaction électromagnétique ?
Réponses
1. Par transformation de jauge :
0
ψ → ψ = exp (iqθ) ψ
∂µ ψ → (∂µ ψ)0 = exp (−iqθ) ∂µ ψ − ie exp (−iqθ) ψ∂µ θ.

La densité de lagrangien avec la dérivée covariante s'écrit :

L = ψ (iγ µ Dµ − m) ψ = ψ (iγ µ ∂µ − qγ µ Aµ − m) ψ
= ψiγ µ ∂µ ψ − qψγ µ ψAµ − mψψ.

Par transformation de jauge :


 
L → L0 =eiqθ ψiγ µ e−iqθ ∂µ ψ − iqe−iqθ ψ∂µ θ
− qeiqθ ψγ µ e−iqθ ψ (Aµ + ∂µ θ) − meiqθ ψe−iqθ ψ
=ψiγ µ ∂µ ψ +  µ  µ µ 

 

ψ∂
qψγ µ θ − qψγ ψAµ − ψ∂
qψγ µ θ − mψψ
=L.

2. Le terme d'interaction est le terme qui s'ajoute au lagrangien libre de


#» #»
Dirac, soit : −q ψ̄γ µ ψAµ = j · A − ρV .

49
Exercices du chapitre 7

7.a Traces et spineurs


Montrer la relation :
 
u†#»
p ,i γ 0
v #» v †

q ,j q ,j γ 0
u #»
p ,i = Tr v q ,j q ,j p ,i p ,i .
#» v #» u #» u #»

Indication : exprimer le membre de gauche explicitement avec les indices des


composantes des diérentes quantités.
Réponse
En simpliant les notations (on enlève les indices des spineurs et les impul-
sions) et avec sommation sur les indices répétés α et β de composantes des
spineurs (α et β varient de 1 à 4) :

u†#» 0
p ,i γ v #»

q ,j v #»
0
q ,j γ u #»
p ,i = (ūv) (v̄u) = ūα vα v̄β uβ .

Attention les indices α et β désignent les composantes des spineurs, les indices
i et j la numérotation des spineurs solutions de l'équation de Dirac. De même :
 

Tr (vj v j ui ui ) = Tr [vv] [uu] = [vv]αβ [uu]βα = vα v̄β uβ ūα ,


| {z }
matrices

ce qui montre la relation cherchée.

7.b Relations de fermeture


Montrer les relations :
2
X
u #»
p ,i u #»
p ,i = (p
 + m)
i=1

et
2
X
v #»
q ,j v #»  − m) .
q ,i = (q
j=1

50
Réponse !  #» 
√ χi √

† · #»
u #»
p ,i = ε+m  #»
σ·p#» ; u #»
p ,i = ε + m χi , χi σε+m
† † p
γ0.
ε+m χ i
  #»  
† † σ † · #»
p
 χi χi χi χi ε+m 
ui ūi = (ε + m)  #» #» 
  #» #»   #»  γ 0 .
#» 
σ·p † σ·p † σ† · p
ε+m χi χi ε+m χi χi ε+m
 
P † 1 0
χi χi = ⇒
i=1,2 0 1

− #»
σ · #»

(ε + m) 0

 0 p
X (ε + m) 
ui ūi =   2 
#» #» pz px + ipy
 
−1
i=1,2 σ· p ε+m
px − ipy −pz
 
− #»
σ · #»
(ε + m) 0
 0 p
(ε + m)  #»2

= 
 #»

σ· −1 p 0 
p ε+m 0 p2 #»
 
(ε + m) 0 #»
−σ · p #»
 0 (ε + m) 
= 
 #»
σ·p#» (−ε + m) 0 
0 (−ε + m)
= γ 0 ε − γ 1 px − γ 2 py − γ 3 pz + mI4 = (p + m) .

La deuxième relation s'obtient sans diculté de façon similaire.

7.c Propagateur
Le propagateur d'un boson de spin 0 et de masse m est déni par :
d3 p
Z
µ µ
DF (x) = 3 0 (θ (t) exp [−ipµ x ] + θ (−t) exp [ipµ x ]) .
(2π) 2p

Montrer que la transformée de Fourier f (p) de DF (x) dénie par :


d4 p
Z
DF (x) = f (p) exp [−ipµ xµ ]
(2π)4
vaut :
i
f (p) =
p2 − m2 + iε
où ε est une quantité positive inniment petite (nécessaire pour dénir la
valeur de l'intégrale par application du théorème des résidus).

51
Réponse
Supposons t > 0. On fait l'intégration

d4 p
Z
f (p) exp [−ipx]
(2π)4

sur p0 (devenu variable complexe) sur le contour déni par l'axe réel et un
demi-cercle centré sur l'origine et du côté des imaginaires négatifs. Si le rayon
R tend vers l'inni, l'intégrande sur le demi-cercle est de l'ordre de

1
× exp −i Re p0 t + Im p0 t
   
(p0 )2

et l'intégrale tend vers 0 car Im p0 < 0. Il reste, avec le théorème des




résidus :

d3 #» +∞
Z Z
p
dp0 f (p) exp [−ipx] =
(2π)4 −∞
d3 #»
 
i × exp [−ipx]
Z
p
Res
X
(−1) × (2iπ) × .
(2π)4 p2 − m2 + iε

Il y a un pôle en p0 = E = #» p 2 + m2 juste en-dessous de l'axe réel à cause


p

de la présence de la quantité iε . et un pôle en p0 = −E juste au-dessus de


l'axe réel. Il y a donc un seul pôle (+E) à l'intérieur du contour. Le résidu
vaut pour ε = 0+ :
 
exp [−ipx]  i × exp [−ipx] i × exp [−ipx]
Res = lim p0 − E = .
p − m2 + iε
2 p0 →E 2 2
p − m + iε 2E

D'où :

d3 #» +∞
Z Z
p
dp0 f (p) exp [−ipx] =
(2π)4 −∞
d3 #» p · ~x]
Z
p exp [−iEt] exp [i~
4 (−1) × (2iπ) × i × 2E
.
(2π)

Pour t < 0, on intègre sur un contour du côté des imaginaires positifs (pôle
en E) :

d3 #» +∞
Z Z
p
dp0 f (p) exp [−ipx] =
(2π)4 −∞
d3 #» p · ~x]
Z
p exp (iEt) exp [i~
4 (+1) × (2iπ) × i × −2E
.
(2π)

52
On rassemble les deux contributions :
d4 p
Z
f (p) exp [−ipx] =
(2π)4
d3 #»
Z
p
3 × (θ (t) exp (−iEt) exp [i~
p · ~x] + θ (−t) exp (iEt) exp [i~
p · ~x]) =
(2π) 2E
d3 #»
Z
p
3 × (θ (t) exp (−ipx) + θ (−t) exp (ipx)) ,
(2π) 2E

où la dernière égalité est obtenue en changeant #»


p en − #»
p dans la deuxième
intégrale.

7.d Diusion électron muon


On considère la diusion e− + µ− → e− + µ− . La quadri-impulsion de l'élec-
tron entrant est p, celle du muon q et la quadri impulsion transférée est
k = p − p0 , où p0 est la quadri-impulsion de l'électron diusé.

e− p p0 e−

k
q q0

µ− µ−

On suppose l'état initial (noté i) non polarisé et on ne mesure pas la direction


des spins des particules sortantes dans leur état nal (noté f ).
On rappelle que la section ecace diérentielle de diusion est donnée par :

d3 #»
nf
Y pk 1
4 4
dσ = (2π) δ (pi − pf ) 3
p |Mf i |2 .
(2π) 2Ek (p · q)2 − me mµ
k=1

1. On note m l'état de spin du muon entrant, l celui du muon sortant,


i celui de l'électron entrant et j celui de l'électron sortant. On note
M (m, l, i, j) l'élément de matrice de diusion correspondant. Montrer
que la section ecace diérentielle mesurée est donnée par

d3 #»
nf
Y pk 1
dσ = (2π)4 δ 4 (pi − pf ) |M |2
(2π)3 2Ek 4 (p · q)2 − me mµ
p
k=1

où on exprimera |M |2 en fonction des M (m, l, i, j).

53
2. Montrer que :

8e4
|M |2 = ×
k4 
(q · p) q 0 · p0 + q · p0 q 0 · p − m2µ p · p0 − m2e q · q 0 + 2m2µ m2e .
     

3. Dans l'approximation ultra-relativiste (toutes les impulsions très grandes


devant les masses, montrer que :

8e4  2e4 2
|M |2 = 0 0 0 0
= 2 s + u2 ,

4
q · p q · p + q · p q · p
k t

où on a déni les variables de Mandelstam :

 s = (q + p)2 = (q 0 + p0 )2 ' 2q · p ' 2q 0 · p0 carré de l'énergie dans


le centre de masse ;

 t = (p − p0 )2 = (q 0 − q)2 = k2 carré de la quadri-impulsion trans-


férée ;

 u = (p − q 0 )2 = (p0 − q)2 ' −2p · q 0 ' −2p0 · q ;

 s + t + u = somme des carrés des masses des particules entrantes


et sortantes.

4. On démontrera aussi la dernière relation, qui prouve qu'il n'y a en fait


que deux variables indépendantes.

Réponses

1. État initial non polarisé, état nal quelconque :


1 X 1 X X X
|M |2 = |M (m, l, i, j)|2 .
2 2
m=1,2 i=1,2 l=1,2 j=1,2

54
1 X 1 X X X e4
2. |M (m, l, i, j)|2 = 4 Lµν (µ) Lµν (e) avec :
2 2 k
m=1,2 i=1,2 l=1,2 j=1,2

1X ∗
Lµν (µ) = ul q 0 γ µ um (q) ul q 0 γ ν um (q)
  
2
m,l
1X
um (q) γ µ ul q 0 ul q 0 γ ν um (q)
  
=
2
m,l
!
1X µ
X
0 0
γ ν um (q)
 
= um (q) γ ul q ul q
2 m
l
1X
um (q) γ µ  q0 + mµ γ ν um (q)

=
2 m
1 
= T r (q + mµ ) γ µ  q0 + mµ γ ν
 
2
1
= qρ q 0 η T r [γ ρ γ µ γ η γ ν ] + mµ qρ(T r([γhρ hγ µ( ν
γh ]
hh( ( (
h
2
T r([γ(µhγ η( ν
] + mµ 2 T r [γ µ γ ν ]

+mµ qη( γh
hhh ( (
h
ν µ
= 2 q µ q 0 + q ν q 0 + mµ 2 − q · q 0 η µν .
 

De même :

1X ∗
uj p0 γµ ui (p) uj p0 γν ui (p)
  
Lµ ν (e) =
2
j,i

= 2 pµ p0 ν + pν p0 µ + me 2 − p · p0 ηµν .
 

Donc :

4e4 µ 0 ν ν 0µ
|M |2 = 2 0
 µν 
q q + q q + m µ − q · q η ×
k4
pµ p0 ν + pν p0 µ + me 2 − p · p0 ηµ ν
 

8e4 0 0 0 0 2 0 2 0 2 2

= q · p q · p + q · p q · p − mµ p · p − m e q · q + 2m µ m e .
k4

3. Approximation ultra-relativiste : on néglige les masses des particules.


Soit, avec les dénitions des variables de Mandelstam :

8e4  2e4 2
|M |2 = 0 0 0 0
= 4 s + u2 .

4
q · p q · p + q · p q · p
k k

55
4. On développe tous les termes :

s + t + u =q 2 + p2 + 2q · p
+ p2 + p02 − 2p · p0
+ p2 + q 02 − 2p · q 0
=p2 + q 2 + p02 + q 02 + 2p2 + 2p · q − p0 − q 0 .


La conservation de l'énergie-impulsion donne p + q = p0 + q 0 , d'où :

s + t + u = p2 + q 2 + p02 + q 02 .

56
Exercices du chapitre 8

8.a Moment magnétique des nucléons


1. Fonction d'onde de couleur des baryons.
Le baryon ∆++ est constitué de trois quarks u et possède un spin 3/2.
Sa masse est 1, 23 GeV/c2 , proche de celle des nucléons. Les quarks
sont donc dans l'état d'énergie minimale et la fonction d'onde spatiale
ψs ( #»
r 1 , #»
r 2 , #»
r 3 ) correspond à un moment cinétique orbitale nul. Elle
est alors symétrique par l'échange de deux quarks.
Montrer que la fonction d'onde de spin est aussi symétrique par échange
de deux quarks.
Indication : exprimer l'état |s = 3/2, ms = 3/2i en fonction des états
de spin 1/2 des 3 quarks et utiliser l'opérateur S − pour calculer les
autres états. On rappelle que de façon générale :
( p
− ~ (j(j + 1) − m (m − 1)) |j, m − 1i pour m > −j
J |j, mi = .
0 sinon

La fonction d'onde globale devant être antisymétrique d'après le prin-


cipe de Pauli, ce fut historiquement un argument pour introduire un
nombre quantique supplémentaire, la couleur, pour pouvoir rendre la
fonction d'onde du ∆++ antisymétrique. Avec trois couleurs, pour un
quark on a :
 
ψr
|ψc i = ψg  = ψr |ri + ψg |gi + ψb |bi .
ψb

La fonction d'onde de couleur totalement antisymétrique pour trois


quarks s'obtient simplement avec le déterminant :

ψr 1 ψr 2 ψr 3 √
ψc = ψg 1 ψg 2 ψg 3 / 6.
ψb 1 ψb 2 ψb 3

57
Les interactions fortes étant indépendantes de la saveur des quarks, la
fonction d'onde de couleur est la même pour tous les baryons, et elle
est antisymétrique.
2. Fonction d'onde de spin des nucléons.
En déduire la fonction d'onde de spin des nucléons, sachant que le
proton et le neutron ont un spin 1/2.
Indication : exprimer la fonction d'onde du proton comme la com-
binaison linéaire d'une fonction d'onde ψ1 avec les spins des quarks
u antiparallèles et d'une fonction d'onde ψ2 avec les spins parallèles,
ψ = αψ1 + βψ2 , imposer que le spin global soit 1/2 par S + ψ = 0, et
normaliser ψ . Pour le neutron, inverser les rôles des quarks u et d.
3. Moment magnétique des nucléons.
On rappelle que le moment magnétique d'un fermion élémentaire s'ex-
q #»
prime : #»
µ=m S.
Montrer que le moment magnétique du proton vaut : µp = (4µu − µd ) /3.
Calculer le rapport du moment magnétique du proton au moment ma-
gnétique du neutron µp /µn , en supposant que les quarks u et d ont la
même masse m.
Application numérique : calculer µp /µ0 , et µn /µ0 où µ0 est le magnéton
nucléaire : µ0 = e~/2Mp , où Mp est la masse du proton.
On donne : Mp = 938 MeV/c2 ; m = 333 MeV/c2 . Les valeurs mesurées
sont respectivement 2, 79 et −1, 91. On utilisera la fonction d'onde du
proton calculée précédemment et l'expression :
µp = hψp (ms = +1/2)| µ
bz |ψp (ms = +1/2)i .

où l'axe z est l'axe sur lequel on mesure le spin.


Réponses
1. Pour obtenir ms = 3/2 il faut que les trois spins soient alignés :
|3/2, 3/2i = |1/2, 1/2i ⊗ |1/2, 1/2i ⊗ |1/2, 1/2i .

Pour obtenir les autres états s = 3/2, il sut d'appliquer plusieurs fois
l'opérateur S − :
S − = S1 − + S2 − + S3 − .

Or, S1 − |1/2, 1/2i = ~ |1/2, −1/2i et S − |3/2, 3/2i = 3~ |3/2, 1/2i.
En notant |1/2, 1/2i = |↑i et |1/2, −1/2i = |↓i, et en omettant les
signes ⊗, il vient :

|3/2, 1/2i = (|↓i |↑i |↑i + |↑i |↓i |↑i + |↑i |↑i |↓i) / 3.

On voit que dans tous les cas la fonction d'onde de spin est symétrique
par échange de deux quarks. (les états |3/2, −1/2i et |3/2, −3/2i s'ob-
tiennent en inversant le sens de tous les spins).

58
2. Les fonctions d'onde de spin du proton et du neutron doivent être
symétriques d'après ce qui précède. Proton : deux quarks u un quark
d, symétrie par échange des quarks u. Il faut combiner les spins de façon
à avoir |s = 1/2, ms = ±1/2i : deux quarks |↑i et un |↓i ou l'inverse.
Pour ms = +1/2 il faut combiner une fonction d'onde ψ1 symétrique
avec deux quarks u de spins antiparallèles et le d |↑i et une fonction
d'onde ψ2 avec deux quarks u |↑i et le d |↓i : ψ = αψ1 + βψ2 avec :
ψ1 = |u ↓i |u ↑i |d ↑i + |u ↓i |d ↑i |u ↑i + |d ↑i |u ↓i |u ↑i
+ |u ↑i |u ↓i |d ↑i + |u ↑i |d ↑i |u ↓i + |d ↑i |u ↓i |u ↑i .

ψ2 = |u ↑i |u ↑i |d ↓i + |u ↑i |d ↓i |u ↑i + |d ↓i |u ↑i |u ↑i .
Par ailleurs, le spin du proton est 1/2 donc S + |αψ1 + βψ2 i = 0. Or :
S + ψ1 = 2~ (|u ↑i |u ↑i |d ↑i + |u ↑i |d ↑i |u ↑i + |d ↑i |u ↑i |u ↑i)
S + ψ2 = ~ |d ↑i |u ↑i |u ↑i + |u ↑i |d ↑i |u ↑i + |u ↑i |u ↑i |d ↑i .

D'où : √2α = −β . En normalisant


√ ψ il vient : 6α2 + 3β 2 = 1, d'où
α = 1/ 18 et β = −2/ 18 . L'état ms = −1/2 s'obtient en inversant
tous les spins. Les états du neutron s'obtiennent en échangeant les
quarks u et d.
3. Le moment orbital du proton est nul (état fondamental). Son moment
magnétique est la somme des moments magnétiques intrinsèques de ses
constituants. L'opérateur agissant sur le proton est donc :
µ
bz = µ
bz1 +µ
c z2 + µ
bz3 ,
q~ ~
avec µbzi = µi σbz , où µi = i puisque Sbz = σbz .
2m 2
Il vient :
hψ1 | µ
bz |ψ1 i = 6µd
hψ2 | µ
bz |ψ2 i = (6µu − 3µd )
µp = α2 6µd + β 2 (6µu − 3µd )
= (6µd + 4 (6µu − 3µd )) /18 = (4µu − µd ) /3
µp /µn = (4µu − µd ) / (4µd − µu ) = (4µu /µd − 1) / (4 − µu /µd )
= (−8 − 1) / (4 + 2) = −3/2.

Application numérique :
   
µp 2 Mp 1 Mp Mp
= 4 − − /3 = = 2, 82
µ0 3 m 3 m m
µn 2 µp
=− = −1, 88
µ0 3 µ0
des valeurs très proches des mesures !

59
8.b Invariance de jauge du lagrangien d'interaction
QCD
Vérier que le lagrangien d'interaction QCD :
λa a
L = q (iγ µ Dµ − m) q = q (iγ µ ∂µ − m) q − gs qγ µ qG µ
2
est invariant sous la transformation de jauge innitésimale dénie par (at-
tention à la sommation sur les indices répétés, les notations sont parfois
ambigües) :  
i
q → q0 = 1 − gs dαa λa q
2
a
G a µ → G0 µ = Ga µ + gs dαb fabc Gc µ + ∂µ dαa .
Réponse
On développe au premier ordre :
λa λa
L → L0 = q(1 + igs dαa )(iγ µ ∂µ − m)(1 − igs dαa )q−
2 2
λ a λa λ a
gs q(1 + igs dαa )γ µ (1 − igs dαa )q(Ga µ + gs dαb fab c Gc µ + ∂µ dαa ).
2 2 2
On prend la diérence :
 
0 a λa µ µ a λa
L − L = qigs dα (iγ ∂µ − m) q + q (iγ ∂µ − m) −igs dα q
2 2
 
λa λa λa λa
− gs qigs dαa γ µ qGa µ + gs qγ µ igs dαa qGa µ
2 2 2 2
λa  
− gs qγ µ q gs dαb fab c Gc µ + ∂µ dαa .
2
Soit :
 
0 a λa µ µ a λa
L − L = qigs dα (iγ ∂µ − m) q + q (iγ ∂µ − m) −igs dα q
2 2
 
λa λa λa λa
− gs qigs dαa γ µ qGa µ + gs qγ µ igs dαa qGa µ
2 2 2 2
λa  
− gs qγ µ gs dαb fab c Gc µ + ∂µ dαa q
2 
λc λa
= − igs 2 q dαa ifab c γ µ qGb µ − gs qγ µ qgs dαb fab c Gc µ
2 2
 
λc λa
= gs 2 fab c dαa q γ µ qGb µ − gs 2 fab c dαb qγ µ qGc µ
2 2
 
λc λa
= − gs 2 facb dαa q γ µ qGb µ + gs 2 fbac dαb qγ µ qGc µ
2 2
(car fab c est antisymétrique par échange de deux indices)
= 0 (car fab c est invariant par permutation circulaire des indices).

60
8.c Facteur de couleur
On veut montrer que si le méson π+ (qui est un état lié ud) est dans un état
singlet de couleur, c'est-à-dire invariant par transformation SU (3), alors le
potentiel QCD est attractif.
1
La fonction d'onde du π+ s'écrit : ψ = √ ur dr + ug dg + ub db que l'on note

3
pour alléger l'écriture :
1 
ψ = √ rr + gg + bb .
3
1. Montrer que ψ est invariant par la transformation :
(r, g, b)> → (r0 , g 0 , b0 )> = U (r, g, b)>

où l'opérateur U est un élément de SU (3).


2. En utilisant les règles de Feynman indiquées sur la gure ci-dessous
et les expressions des matrices de Gell-Mann données dans le cours,
montrer que le facteur de couleur de la diusion :
u+d→u+d

vaut 4/3.
u −igs γ µ λa /2 u
u #»
p ,i,α u #»0
p ,j,β

−iηµν δ ab
k2 +iε

v #» v #»0
q ,`,ρ q ,m,η

d −igs γ ν λb /2 d

Indication :
On calculera le facteur de diusion pour une paire couleur anticouleur
xée dans l'état initial vers chaque paire possible de l'état nal et l'on
obtiendra le facteur de couleur en exprimant l'amplitude de diusion
sous la forme :
 
1 6=c2
cX
1 X
ψ̄ S |ψi = hcc̄| S |cc̄i + hc1 c¯1 | S |c2 c¯2 i .
3
c=r,g,b c1 ,c2 =r,g,b

3. En utilisant l'amplitude de diusion QED similaire, dire pourquoi le


potentiel est attractif.

61
Réponses
 
R
1
1. On peut écrire : ψ = G. Par ailleurs, on a vu en

√ R G B 
3 B
cours que la transformation des états à une antiparticule est :
   0  
R R̄ R
Ḡ → Ḡ0  = U ∗ Ḡ ,
B̄ B̄ 0 B̄

et donc :
 
R
0 1 t ∗ t
ψ → ψ = √ R G B (U ) U G

3 B
 
R
1  †
= √ R G B U U G

3 B
 
1  R
= √ R G B G = ψ.
3 B

2. Le facteur de couleur pour la diusion RR → RR est :


8
X (λa ) 11 (λa )11 1 1 1
= (1 + ) = .
2 2 4 3 3
a=1

Le facteur de couleur pour la diusion RR → GG est :


8
X (λa ) 12 (λa )21 1 1
= (1 + 1) = .
2 2 4 2
a=1

Le facteur de couleur pour la diusion RR → BB est :


8
X (λa ) 13 (λa )31 1 1
= (1 + 1) = .
2 2 4 2
a=1

L'amplitude de diusion s'écrit :

ψ̄ S |ψi =
 
=C 0
C6X
1 X
C C̄ S C C̄ + C C̄ S C 0 C̄ 0  .
3
C=R,G,B C,C 0 =R,G,B

62
Le facteur de couleur C vaut donc :
 
=C 0
C6X
1 X
C(C C̄ → C C̄) + C(C C̄ → C 0 C̄ 0 ) .
3
C=R,G,B C,C 0 =R,G,B

Par invariance SU(3) du lagrangien, on obtiendra les mêmes facteurs


pour les diusions GG et BB . Le facteur global est :
 
1 1 1 1 4
× + + ×3= .
3 3 2 2 3

3. Par analogie avec QED, on obtient un potentiel attractif (voir cours),


mais cette analogie n'est valide que si la méthode des perturbations est
valide, c'est-à-dire à haute énergie.

8.d Lagrangien de propagation des gluons


1
Montrer que la densité de lagrangien QCD : − Gµν a G aµν n'est pas invariante
4
de jauge locale si l'on dénit : Gµν
a = ∂ Ga − ∂ Ga .
µ ν ν ν
Indication : On calculera la variation de Gµν
a sous une transformation de

jauge locale donnée par :



8
 
q → q 0 = U (x)q avec U (x) = exp −ig P αa (x)λ /2

s a
a=1
G0 a = Ga + g αb (x)f Gc + ∂ αa (x).

µ µ s abc µ µ

Réponse

∂µ Ga ν → ∂µ Ga0ν =
 
∂µ Ga ν + gs ∂µ αb fabc Gc ν + gs fabc αb ∂µ Gc ν + ∂µ ∂ν αa .

∂ ν Ga µ → ∂ν Ga0µ =
 
∂ν Ga µ + gs ∂ν αb fabc Gc µ + gs fabc αb ∂ν Gc µ + ∂ν ∂µ αa .

On en déduit :

Ga µ ν 0 = ∂µ Ga0ν − ∂ν Ga0µ =
h    i
Ga µ ν + gs fabc ∂µ αb Gc ν − ∂ν αb Gc µ + gs fabc αb [∂µ Gc ν − ∂ν Gc µ ] .

63
Exercices du chapitre 9

9.a Renversement du temps


1. Montrer que si on transforme la fonction d'onde des spineurs de Dirac
selon la règle : ψ 0 (−t, #»
x ) = T [ψ (t, #»
x )] = iγ 1 γ 3 ψ ∗ (−t, #»
x ), on obtient
une fonction d'onde vériant une équation de Dirac avec les coordon-
nées transformées par l'opérateur T .
2. Montrer que j µ = ψγ µ ψ se transforme comme :
#» #»
T (j 0 , j )> = (j 0 , − j )> .

Réponses
1. Renversement du temps :

∂ 0 0 = −∂0 ; ∂ 0 j = ∂j ; ψ 0 = iγ 1 γ 3 ψ ∗ ⇔ ψ = iγ 1 γ 3 ψ 0 .

Alors :

(iγ µ ∂µ − m) ψ = 0 ⇒
iγ 0 ∂0 + iγ 1 ∂1 + iγ 2 ∂2 + iγ 3 ∂3 − m iγ 1 γ 3 ψ 0∗ = 0 ⇒

 ∗
iγ 1 γ 3 iγ 0 ∂0 − iγ 1 ∂1 + iγ 2 ∂2 − iγ 3 ∂3 − m ψ 0 = 0 ⇒
 
∗ ∗ ∗ ∗
−iγ 0 ∂0 + iγ 1 ∂1 − iγ 2 ∂2 + iγ 3 ∂3 − m ψ 0 = 0 ⇒
−iγ 0 ∂0 + iγ 1 ∂1 + iγ 2 ∂2 + iγ 3 ∂3 − m ψ 0 = 0 ⇒


iγ 0 ∂ 0 0 + iγ 1 ∂ 0 1 + iγ 2 ∂ 0 2 + iγ 3 ∂ 0 3 − m ψ 0 = 0 ⇒


iγ µ ∂ 0 µ − m ψ 0 = 0.


2. On utilise les relations d'anticommutation et les propriétés des matrices


de Dirac :

j µ = ψ̄ γ µ ψ → iγ 1 γ 3 ψ ∗ γ µ iγ 1 γ 3 ψ ∗ = ψ > γ 3 γ 1 γ 0 γ µ γ 1 γ 3 ψ ∗ .

Pour µ = 0 :  >
j 0 → ψ>ψ∗ = ψ>ψ∗ = ψ̄γ 0 ψ.

64
Pour µ 6= 0 :
j µ → (−1)µ ψ > γ 3 γ 1 γ 0 γ 1 γ 3 γ µ ψ ∗ = (−1)µ ψ > γ 0 γ µ ψ ∗ =
 >
(−1)µ ψ > γ 0 γ µ ψ ∗ = (−1)µ ψ̄γ 0 γ µ> γ 0 ψ = −ψ̄γ µ ψ.

9.b Symétries discrètes


Montrer que l'équation de Dirac est invariante par les transformations de
parité, de conjugaison de charge et de renversement du temps.
Réponses
Équation de Dirac : (iγ µ ∂µ − m) ψ = 0.
Parité : ∂ 0 0 = ∂0 ; ∂ 0 j = −∂j ; ψ 0 = γ 0 ψ ⇔ ψ = γ 0 ψ 0 .
Alors :
(iγ µ ∂µ − m) ψ = 0 ⇒ iγ 0 ∂0 + iγ j ∂j − m γ 0 ψ 0 = 0 ⇒


γ 0 iγ 0 ∂0 − iγ j ∂j − m ψ 0 = 0 ⇒ iγ 0 ∂0 − iγ j ∂j − m ψ 0 = 0 ⇒
 

iγ 0 ∂ 0 0 + iγ j ∂ 0 j − m ψ 0 = 0 ⇒ iγ µ ∂ 0 µ − m ψ 0 = 0.
 

Conjugaison de charge : ∂ 0 µ = ∂µ ; ψ 0 = iγ 2 ψ∗ ⇔ ψ = iγ 2 ψ 0 ∗ .
Alors :
(iγ µ ∂µ − m) ψ = 0 ⇒ iγ 0 ∂0 + iγ 1 ∂1 + iγ 2 ∂2 + iγ 3 ∂3 − m iγ 2 ψ 0 ∗ = 0 ⇒

 ∗
iγ 2 −iγ 0 ∂0 − iγ 1 ∂1 + iγ 2 ∂2 − iγ 3 ∂3 − m ψ 0 = 0 ⇒
 
∗ ∗ ∗ ∗
iγ 0 ∂0 + iγ 1 ∂1 − iγ 2 ∂2 + iγ 3 ∂3 − m ψ 0 = 0 ⇒

iγ µ ∂ 0 µ − m ψ 0 = 0 car γ 2 = −γ 2 .


Renversement du temps :
∂ 0 0 = −∂0 ; ∂ 0 j = ∂j ; ψ 0 = iγ 1 γ 3 ψ ∗ ⇔ ψ = iγ 1 γ 3 ψ 0 ∗ .
Alors :
(iγ µ ∂µ − m) ψ = 0 ⇒ iγ 0 ∂0 + iγ 1 ∂1 + iγ 2 ∂2 + iγ 3 ∂3 − m iγ 1 γ 3 ψ 0 ∗ = 0 ⇒

 ∗
iγ 1 γ 3 iγ 0 ∂0 − iγ 1 ∂1 + iγ 2 ∂2 − iγ 3 ∂3 − m ψ 0 = 0 ⇒
 
∗ ∗ ∗ ∗
−iγ 0 ∂0 + iγ 1 ∂1 − iγ 2 ∂2 + iγ 3 ∂3 − m ψ 0 = 0 ⇒
−iγ 0 ∂0 + iγ 1 ∂1 + iγ 2 ∂2 + iγ 3 ∂3 − m ψ 0 = 0 ⇒


iγ 0 ∂ 0 0 + iγ 1 ∂ 0 1 + iγ 2 ∂ 0 2 + iγ 3 ∂ 0 3 − m ψ 0 = 0 ⇒


iγ µ ∂ 0 µ − m ψ 0 = 0.


9.c Parité intrinsèque


Le π0 est un méson de spin nul. Il se désintègre par interaction électroma-
gnétique en deux photons. On se place dans le référentiel du π0 .

65
1. Montrer que les deux photons ont la même hélicité.
On admet que le photon n'a que deux hélicités possibles (+1 et −1). Les
états d'hélicités possibles normalisés des deux photons sont notés |1, 1i et
|−1, −1i.
2. Montrer que l'opérateur parité P échange ces deux états d'hélicité.
Le π0 est état propre de P . On cherche à déterminer la valeur propre associée
à cet état propre. On la nomme parité intrinsèque du π0 .
3. Déduire de la question 2 les deux états nals possibles normalisés pour
les deux photons sous forme d'un combinaison linéaire des états |1, 1i
et |−1, −1i.
On note |+i (resp. |−i) l'état correspondant à la valeur propre +1 (resp. −1).
Les états d'hélicité dénie d'un photon correspondent aux états polarisés
circulairement. On peut aussi polariser les photons linéairement suivant les
axes x et y perpendiculaires à leur direction de propagation. On note |xi
l'état polarisé suivant x. √
On admet la relation : |xi = (|−1i√− |+1i) / 2.
De même : |yi = i (|−1i + |+1i) / 2.
Les facteurs de phase sont conventionnels.
4. Montrer les relations :
( √
|+i = (|x, xi − |y, yi) / 2

|−i = i (|x, yi + |y, xi) / 2.

5. On mesure la polarisation linéaire des deux photons et on trouve qu'ils


ont des polarisations linéaires diérentes. En déduire la parité intrin-
sèque du π0 .
Réponses
1. Par conservation de la quantité de mouvement et du moment cinétique
total, les quantités de mouvement des deux photons sont opposées, ainsi
que leurs moments cinétiques. Leurs hélicités sont donc identiques.
2. P change le signe de la quantité de mouvement, mais pas celui du
moment cinétique. Donc les hélicités des photons sont inversées.
3. L'interaction électromagnétique conserve la parité, l'état nal doit donc
être état propre de P . Les deux états normalisés possibles sont donc
(à un facteur de phase près) :

|+i = (|1, 1i + |−1, −1i) / 2 et

|−i = (|1, 1i − |−1, −1i) / 2.

66
4.

|x, xi = |(|−1i − |+1i) , (|−1i − |+1i)i /2


= (|−1, −1i + |+1, +1i − |+1, −1i − |−1, +1i) /2
|y, yi = |i (|−1i + |+1i) , i (|−1i + |+1i)i /2
= − (|−1, −1i + |+1, +1i + |+1, −1i + |−1, +1i) /2
|x, yi = |(|−1i − |+1i) , i (|−1i + |+1i)i /2
= i (|−1, −1i − |+1, +1i − |+1, −1i + |−1, +1i) /2
|y, xi = |i (|−1i + |+1i) , (|−1i − |+1i)i /2
= i (|−1, −1i − |+1, +1i + |+1, −1i − |−1, +1i) /2.

On en déduit les relations demandées :


√ √
|+i = (|x, xi − |y, yi) / 2 et |−i = i (|x, yi + |y, xi) / 2.
5. Les deux photons sont donc dans l'état |−i et la parité intrinsèque du
π0 est −1.

9.d Oscillation des neutrinos


Dans cet exercice, sauf mention contraire, on utilise les unités naturelles.
On suppose de plus que les neutrinos sont de masse nulle ou très petite
(inférieure à quelques eV/c2 ).
A. Désintégration du pion chargé.
Soit la désintégration d'un pion chargé au repos : π+ → µ+ + νµ .
1. Calculer l'énergie E1 du neutrino émis en fonction des masses mπ
et mµ du pion et du muon. Pour cette question, on négligera la
masse du neutrino.
A.N. : On donne : mπ = 139,6 MeV/c2 , et mµ = 105,7 MeV/c2 .
B. Propagation des neutrinos dans le vide.
On suppose que le neutrino est émis dans la direction x et on sup-
posera qu'il se propage dans le vide sous la forme d'une onde plane
ψ(t, x) = exp [i (E1 t − p1 x)] |ν1 i, où |ν1 i est la fonction d'onde initiale
du neutrino de masse m1 (on sait que c'est plutôt un paquet d'ondes
qui décrit cette propagation, mais la description en onde plane sut
pour le phénomène étudié ici).
En fait, lors de la désintégration du pion, le neutrino émis est un νµ ,
une superposition des états propres de masse m1 , m2 et m3 : |νµ i =
α |ν1 i + β |ν2 i + γ |ν3 i.
Les masses des neutrinos ont pour origine leur interaction avec le champ
de Higgs et d'autres eets quantiques, et il n'y a aucune raison pour
que l'état produit par interaction faible soit un état propre de masse.

67
On suppose que l'on peut négliger la contribution d'un des trois états
propres, et on écrit : |νµ i = cos θ |ν1 i + sin θ |ν2 i . On appelle θ
l'angle de mélange. Compte tenu de la méthode de détection, on fait
l'hypothèse que les deux neutrinos ν1 et ν2 ont la même énergie.
On notera m2 la masse du ν2 .
2. Écrire la fonction d'onde décrivant l'évolution du νµ dans le vide
en fonction de |ν1 i, |ν2 i, x, t, de l'angle de mélange, des énergies
et des masses.
3. Sachant que hν2 |ν1 i = 0, en déduire la probabilité P de mesurer
le neutrino dans l'état νµ à la distance L de sa création. On ne
mesure pas la quantité de mouvement des neutrinos et on peut
supposer que les deux neutrinos (les paquets d'onde) se propagent
à la vitesse de la lumière (L = t). On se limitera à un développe-
ment limité à l'ordre 2 sur la masse des neutrinos. On exprimera
P en fonction de L, E (énergie des neutrinos), sin2 (2θ) et ∆m2 ,
où ∆m2 = m21 − m22 . On mettra P sous la forme :

P = 1 − f (θ) × g(m1 , m2 , L, E),

où E = E1 = E2 et f et g sont des fonctions réelles. Cette formule


justie le nom d'oscillations donné à l'observation de ce phéno-
mène de disparition apparente des neutrinos produits.
4. Rétablir les constantes ~ et c dans la relation donnant P .
5. On exprime la masse des neutrinos en eV/c2 , leur énergie en GeV,
et les distances en km. Écrire P en fonction de sin2 (2θ) et de
sin2 K × ∆m2 L/E , où K est une constante numérique que l'on
calculera.
2
6. A.N. : calculer P avec θ = 45◦ , ∆m2 = 3 × 10−3 eV/c2 et
E = 1 GeV pour L = 15 km et L = 13 000 km.
C. Anomalie des neutrinos atmosphériques
Les rayons cosmiques qui pénètrent dans l'atmosphère (d'épaisseur in-
férieure à 15 km) produisent des gerbes de particules, et notamment
des pions chargés qui se désintègrent eux-mêmes et créent ainsi des
νµ . Ces neutrinos ont une énergie typique de 1 GeV. Un détecteur à
la surface de la Terre détectera une petite fraction de ces neutrinos.
La section ecace d'absorption des neutrinos par les nucléons dans la
matière est σ ≈ 10−42 m2 à cette énergie.
7. Quel est le pourcentage des neutrinos en provenance de θ = 180◦
absorbés par la Terre (θ est l'angle zénithal, angle entre la direc-
tion d'où vient le neutrino et la verticale montante) ? On rappelle
que la Terre a un rayon d'environ 6400 km. On prendra une masse
volumique moyenne pour la Terre de 5,5 × 103 kg/m3 .

68
8. Le rapport des ux mesurés ux (θ = 180◦ )/ux (θ = 0◦ ) de νµ
après correction d'angle solide est d'environ 60 %. C'est ce qui a
été appelé l'anomalie des neutrinos atmosphériques. Dans le cadre
du modèle de la partie 2 de cet exercice, peut-on en conclure que
les neutrinos ont une masse ?
C'est une des mesures qui a été récompensée par le prix Nobel de phy-
sique 2015.
Réponses
1. Conservation de l'énergie : E1 + Eµ = M .
Conservation de la quantité de mouvement :
p1 = pµ ⇒ E12 − Eµ2 = −m2µ ⇒ E1 − Eµ = −m2µ /M.

D'où : E1 = M 2 − m2µ /2M = 29.8 MeV




2.

ψ (t, x) = cos θ exp [i (E1 t − p1 x)] |ν1 i+sin θ exp [i (E2 t − p2 x)] |ν2 i =
  q 
2
cos θ exp i E1 t − E1 − m1 x |ν1 i 2

  q 
2
+ sin θ exp i E2 t − E2 − m2 x |ν2 i .2

3.
P = |hνµ |ψ (t, x))i|2
= 1 − 2cos2 θsin2 θ (1 − cos [(E2 − E1 ) t − (p2 − p1 ) L]) .

Avec t = L et E2 = E1 ≡ E , il vient, à l'ordre 2 sur la masse des


neutrinos :
2 2
 2 2
 
P = 1 − sin 2θsin m1 − m2 L/4E .
4. La seule façon d'obtenir une formule homogène est d'écrire :
P = 1 − sin2 2θsin2 ∆m2 Lc3 /4E~ .
 

5. P = 1 − sin2 2θsin2 1, 27∆m2 L/E .


 

6. P (15 km) = 100 % ; P (13000 km) = 55 %.


7. La longueur d'absorption des neutrinos dans la Terre est :
λ = 1/σn = MN /σN ρT
= 10−3 /(10−42 × 6, 02 × 1023 × 5, 5 × 103 ) = 3, 0 × 1011 m.

La proportion des neutrinos absorbés est : 2RT /λ = 4, 2 × 10−5 , très


petite !

69
8. On peut faire l'hypothèse d'un phénomène d'oscillation de neutrinos.
Dans ce cadre, il faut qu'au moins un des neutrinos soit massif. La
mesure donne une contrainte sur les paramètres θ et ∆m2 :

sin2 2θsin2 1, 27∆m2 L/E ' 0, 4.


 

Elle se traduit par une zone autorisée dans un diagramme (θ, ∆m2 )
dont la taille dépend des incertitudes sur la mesure, et notamment de
la distribution en énergie et en direction des neutrinos.

70
Exercices du chapitre 10

10.a Chiralité
Démontrer que pour un spineur de Dirac à quatre composantes u :

m uu = m (uR uL + uL uR ) .

On précisera soigneusement la signication des notations.


Réponse

m uu = mu† γ 0 u
1   † 
= m 1 + γ5 u + 1 − γ5 u γ0 1 + γ5 u + 1 − γ5 u .
   
4
On utilise :
2
1 − γ5 1 + γ5 = 0 ; 1 ± γ5 = 1 ± γ5 ;
  


1 ± γ5 γ0 = γ0 1 ∓ γ5 ; γ5 = γ5.
 

Il vient :
1 h  i
m uu = m u† 1 − γ 5 γ 0 1 + γ 5 u + u† 1 + γ 5 γ 0 1 − γ 5 u
  
4
= m [uL uR + uR uL ] .

10.b Hélicité
On dénit l'hélicité comme la projection du spin sur l'impulsion de la parti-
cule :
#b»
S · #» #b» 1 #»
 
p σ 0
h = #» où on rappelle : S =
b #» .
kp k 2 0 σ
Les composantes de #»
p en coordonnées sphériques sont (k #»
p k , θ, ϕ).
1. Exprimer bh en fonction de θ et ϕ.

71
2. En déduire que le spineur ψ déni ci-dessous est vecteur propre de bh :
 
cos (θ/2)
√  exp (iϕ) sin (θ/2) 
ψ = E + m k #» .
 
pk
E+m cos (θ/2)
k #»
 
pk
E+m exp (iϕ) sin (θ/2)

Réponses
1.
 
pz px − ipy 0 0
1  px + ipy −pz 0 0 
h= →
b


2| p |  0 0 pz px − ipy 
0 0 px + ipy −pz
 
cos θ sin θ exp −iϕ 0 0
1 sin θ exp +iϕ − cos θ 0 0 
=  .
2 0 0 cos θ sin θ exp −iϕ
0 0 sin θ exp +iϕ − cos θ

2. Les relations trigonométriques cos (a − b) = cos a cos b + sin a sin b et


sin (a − b) = sin a cos b − cos a sin b permettent d'obtenir : b
hψ = 12 ψ .

10.c Violation des symétries discrètes


1. Montrer que le terme d'interaction LW 12 = Wµ + νL γ µ LL +Wµ − LL γ µ νL
n'est pas invariant par transformation P ou C , mais l'est par la trans-
formation produit CP .
2. Montrer que LW 12 est invariant par renversement du temps. On pren-
dra garde que l'opérateur T est antiunitaire.

Réponses
0 0
1. Parité : W0 ± = W0 ± ; Wj ± = −Wj ± ; ν 0 = γ 0 ν ; l0 = γ 0 l.

LW 12 0
0 0 0 0
= W0 + νL γ 0 lL + W0 − lL γ 0 νL + Wj + νL γ j lL + Wj − lL γ j νL
0 0
= W0 + νL γ 0 lL − Wj + νL γ j lL + hc

72
(hc : conjugué hermitique)

1 − γ5 0 0 1 − γ5 0
 
+ † 0
= W0 ν γ γ γ γ l
2 2
5 5
 
+ † 0 1−γ 0 j 1−γ
+ Wj ν γ γ γ γ 0 l + hc
2 2
5 5
 
+ † 1+γ 0 0 1+γ
= W0 ν γ γ l
2 2
5 5
 
+ † 1+γ 0 j 1+γ
− Wj ν γ γ l + hc
2 2
= Wµ + νR γ µ lR + hc 6= LW 12

Conjugaison de charge :
0 0
Wµ + = Wµ − ; Wµ − = Wµ + ; ν 0 = iγ 2 ν ∗ ; l0 = iγ 2 l∗ ;
!†
5 5
 
0 1 − γ 2 ∗ 0 t 2 1−γ
νL = iγ ν γ = −i νγ γ0.
2 2
LW 12 0 = Wµ − (νL γ µ lL )0 + hc
= −Wµ − it νγ 2 1 − γ 5 γ 0 γ µ 1 − γ 5 iγ 2 l∗ + hc
 

5 5
 
− † 2 1−γ t µ 0 1−γ
= Wµ l γ γ γ γ 2 ν + hc
2 2
5 5

− † 1+γ 2t µ 0 2 1 + γ
= Wµ l γ γ γ γ ν + hc.
2 2

En utilisant : t γ 0 = γ 0 ; t γ 1 = −γ 1 ; t γ 2 = γ 2 ; t γ 3 = −γ 3 , il vient :

LW 12 0 = Wµ − lR γ 0 γ 2t γ µ γ 0 γ 2 νR + hc = Wµ − lR γ µ νR + hc 6= LW 12 .

On voit facilement que si on applique C et P successivement, on fait


réapparaitre les états chiraux gauches (il sut dans les calculs de rem-
placer γ 5 par −γ 5 et on retrouve LW 12 en additionnant les termes avec
Wµ − et Wµ + .
2. Renversement du temps (attention T est antiunitaire) :
0 0
W0 ± = W0 ∓ ; Wj ± = −Wj ∓ ; ν 0 = iγ 1 γ 3 ν ∗ ; l0 = iγ 1 γ 3 l∗ ;
!†
5 5
 
0 1 − γ 1 3 ∗ 0 t 3 1 1−γ
νL = iγ γ ν γ = −i νγ γ γ0.
2 2

73
0
LW 12 0 = Wµ − (νL γ µ lL )0 + hc
1 − γ5 0 µ 1 − γ5
 
−0 t
= −Wµ i νγ γ 3 1
γ γ iγ 1 γ 3 l∗ + hc
2 2
5 5

−0 † 3 1 1 − γ 0 0 1−γ
= W0 l γ γ γ γ γ1γ3ν
2 2
5 5
 
0 1 − γ 1 − γ
+ Wj − l † γ 3 γ 1 t j 0
γ γ γ 1 γ 3 ν + hc.
2 2
Avec :
γ 3 γ 1t γ 1 = γ 3 γ 1 −γ 1 = γ 1 γ 3 γ 1


γ 3 γ 1t γ 2 = γ 3 γ 1 γ 2 = γ 2 γ 3 γ 1
γ 3 γ 1t γ 3 = γ 3 γ 1 −γ 3 = γ 3 γ 3 γ 1 ,


il vient :
1 − γ5 0 0 1 − γ5
 
0 − †
LW 12 = W0 l γ γ ν
2 2
5 5
 
− † 1−γ j 0 1−γ
− Wj l γ γ ν + hc
2  2 
1 − γ5 0 0 1 − γ5
= W0 − l † γ γ ν
2 2
5 5
 
− † 1−γ 0 j 1−γ
+ Wj l γ γ ν + hc
2 2
= Wµ − lL γ µ νL + hc = LW 12 .

10.d Désintégration du pion chargé


On considère le pion chargé π+ ou π− .
1. Quelle est sa parité intrinsèque ?
2. Quelle est l'interaction responsable de sa désintégration ?
3. Dessiner le diagramme de Feynman le plus simple correspondant.
4. On donne le facteur au vertex de l'interaction fermion-boson W :
1 − γ5

gW
−i √ γµ C
2 2
où C est une constante qui vaut 1 pour les leptons et qui dépend de la
paire quark-antiquarks. En déduire l'amplitude de la désintégration à
l'ordre le plus bas des perturbations.
5. On se place dans le référentiel du centre de masse du pion. On admettra
que, dans l'expression de l'amplitude, la partie concernant les quarks
se réduit à un terme de la forme fπ pµ , où fπ est une constante et pµ le
quadrivecteur énergie impulsion du pion, soit fπ mπ dans le référentiel
du centre de masse. Pouvez-vous justier ?

74
6. Le propagateur du W se réduit à iη µν /MW 2 . Justier.

On donne MW = 80, 4 GeV/c2 .


7. On néglige la masse des neutrinos. Donner l'expression du spineur de
l'antineutrino vν pour chaque valeur possible de son hélicité. On dénit
l'axe z suivant l'impulsion de l'antineutrino #»
p = pz e#»z avec pz > 0
8. Montrer que seule une hélicité contribue à cause du facteur 1 − γ 5 .


9. En déduire l'expression de l'amplitude.


10. En déduire le rapport des taux de désintégration π− → e− + νe et
π− → µ− + νµ . Comparer à la valeur expérimentale 1, 23 × 10−4 .
On donne Me = 0, 511 MeV/c2 et Mµ = 106 MeV/c2 .
Réponses
1. Le pion est un système fermion antifermion, sa parité intrinsèque est
donc (−1).
2. Interaction faible.
3.
u l−

d νl

4.
1 − γ5
  
gW
iM = −i √ Cvu γµ ud ×
2 2
!
η µν − pW µ pW ν /MW 2
−i ×
(pW 2 − MW 2 + iε)
1 − γ5
  
gW
−i √ ul γν vν .
2 2
En réalité, le pion est un état lié par les interactions fortes, et on ne
peut négliger cet aspect. On va voir plus loin comment on peut s'en
sortir.
5. Comme mπ  MW on peut négliger tous les autres termes du propa-
gateur.
6. L'amplitude est un scalaire, la partie leptonique est un quadrivecteur,
la partie quarks doit l'être aussi. Comme la seule quantité disponible
est la quadriimpulsion du pion, dans le centre de masse il ne reste donc
que mπ à un facteur près.

75
   
1 0
√ 0 √ −1
7. vν 1 = Eν   ou vν 2 = Eν   .
   
1 0
0 1
 
0
1 − γ5 5
 
0 1 − γ
8. 1
0 ; vν 2 = vν 2 donc seul vν 2 contribue.
 
vν =  
2 2
0
9.   
i gW gW
iM = fπ mπ −i √ ul γ 0 vν 2 = fπ mπ √ ul † vν 2 .
MW 2 2 2
L'impulsion du lepton est l'opposée de celle de l'antineutrino :

p l = −pz e#»z .

Compte tenu de la forme de vν 2 , une seule hélicité du lepton contribue :


 
0
p 1
ul 2 =
 
El + ml  .
 0 
pz
El +ml .

C'est tout à fait logique : le pion étant un scalaire et le moment ciné-


tique total étant conservé, le lepton et l'antineutrino doivent avoir la
même hélicité (impulsions et spins opposés). En eet, la projection du
moment cinétique orbital sur la quantité de mouvement est nulle :

L = r#»1 ∧ #»
p 1 + r#»2 ∧ #»
p 2 et #»
p 1 = − #»
p 2.

Donc L · #»
p = 0. Les hélicités doivent donc être opposées pour avoir
#» #»
J · p = 0 puisque J = 0 par conservation du moment cinétique. Il
vient :
 
gW p p pz
iM = fπ mπ √ Eν El + ml −1 + .
2 El + ml
10. On exprime la conservation de l'énergie et de l'impulsion.en unités
naturelles :
mπ 2 −ml 2
(
2 pz =2 2mπ
pz = Eν ; Eν + El = mπ ⇒ El = (mπ − pz ) ⇒ mπ 2 +ml 2 .
El = 2mπ

Le taux de désintégration est proportionnel au carré du module de


l'amplitude et à l'espace des phases (car ici l'amplitude de dépend pas
des variables angulaires) :
2
ml 2 ml 2
  

Γl = A (−El − ml + pz )2 × 1 − = Aml
2
1 − .
El + ml mπ 2 mπ 2

76
Le rapport des taux de désintégration est alors :
 2
me 2
me 2 1 − mπ 2 −4
 2 = 1, 28 × 10 ,
mµ 2
mµ 2 1 − mπ 2

en bon accord avec la mesure.

10.e Énergie du vide


Dans les années 1990, l'accélération de l'expansion de l'Univers a été décou-
verte en comparant le décalage vers le rouge des supernovæ et leur distance
de luminosité. Une interprétation dans le cadre du modèle de concordance
de la cosmologie est l'existence d'une énergie noire emplissant l'Univers.
1. On pourrait imaginer estimer la densité de cette énergie noire à partir
du potentiel de Higgs. Avec les valeurs données dans le cours, calculer
la densité d'énergie potentielle de Higgs au minimum (donc dans le
vide).
Les mesures donnent : 0,35 × 10−5 GeV/cm3 . Comparer.
On exprimera les densités en GeV4 .
Une autre hypothèse serait la contribution des énergies de point 0 des champs
de particules, avec une contribution de :
Z 0
p
ρ=± d3 #»
p
2

par composante, le signe dépendant de la nature bosonique ou fermionique


du champ.
2. Calculer l'ordre de grandeur de cette densité en supposant que l'in-
tégrale doit être bornée à l'énergie de Planck (pc < Λ ∼ 1019 GeV),
énergie à laquelle on s'attend à ce que la quantication s'applique à la
gravitation. Comparer avec la valeur expérimentale.
Réponses
mH 2 v 2
1. V (Φ) = − = −1, 2 × 108 GeV4 .
8
Or, en utilisant ~c ' 200 MeV · fm, on trouve :

0, 35 × 10−5 GeV/cm3 = 2.8 × 10−47 GeV4 .

Mauvais signe, ordre de grandeur complètement faux. De toute façon,


l'énergie potentielle est dénie à une constante près, complètement
indéterminée.

77
2. p
p2 + m2
Z
π
ρ=± 4πp2 dp ≈ ± Λ4 ≈ ±1076 GeV4 .
2 2
Plus de 100 ordres de grandeur au-delà de la valeur expérimentale !
La faiblesse de la densité d'énergie noire est une des grandes questions
de la cosmologie.

78

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