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République de Côte

d’Ivoire
~~~~~~~~~~~~~

Ministère de l’Enseignement
Supérieur et de la Recherche
Scientifique

Université de San Pedro UFR des Sciences de la


UFR-ARHAI Terre et des Ressources
Minières
Pédologie et
Agriculture Durable

COURS DE LICENCE 3-PRO UFR-ARHAI

FERTILISATION ET
FERTIGATION
CM/TD/TP
BRAHIMA KONE © 2023
0506546189
AVANT-PROPOS

L’augmentation de la population humaine, le réaménagement des terres


(implantations d’industries, de nouvelles villes, de nouvelles zones touristiques
…), les changements climatiques et les pollutions bouleversent les sols et leur
biodiversité de sorte à entrainer leur dysfonctionnement ainsi que la rareté QUI
s’en suit. A cela s’ajoute l’effet de nombreux facteurs naturels tendant à détruire
le sol qui une ressource indispensable pour toute vie terrestre. On note que le sol
se forme lentement et reste fragile, facilement dégradable alors que l’homme a
un besoin immédiat. Il a l’obligation morale de ne pas le gaspiller, de ne pas le
dégrader et de le garder « intact » pour les générations à venir: on doit donc le
gérer de façon durable. Pour cela, il est nécessaire de disposer de ressource
humaine par le biais de la formation à l’effet d’’une vulgarisation plus efficace
des méthodes de gestion des sols et pour l’éveil de conscience collective quant à
sa sauvegarde. Cela devient plus urgent dans le contexte climatique actuel
caractérisé par un changement significatif. La dégradation du sol peut être
physique, chimique ou biologique. Il faudra donc corriger les sols pour la
nutrition minérale des plantes. C’est ce qui justifie ce module d’enseignement
de 20 heures à dispenser aux étudiants de Licence 3 à l’UFR-ARHAI de
l’Université de San Pedro. L’objectif étant de leurs donner des rudiments
nécessaires à la gestion des terres et particulièrement, l’amélioration de
fertilisation et la nutrition hydrique sur les sols agricoles. Ce document est
rédiger par Dr BRAHIMA KONE pour servir de travaux dirige (TD) des
apprenant.
SOMMAIRE
AVANT-PROPOS i
INTRODUCTION 1
I : FERTILISATION MINERALE 2
I-1 : DEFINITIONS 3
I-2 : CONCEPTES DE LA FERTILISATION MINERALE 3
I-2-1 : Gestion spécifique de la fertilité des sites (GSFS) 3
I-2-2 : Gestion spécifique des nutriments dans un site (GSNS) 3
I-2-3 : Bonne pratique de la fertilisation (BPF) 4
I-3 : EVALUATION DES BESOINS EN ENGRAIS 4
I-3-1 : Méthode analytique 4
I-3-2 : Méthode in situ 5
I-4 : DIFFERENTS TYPES DE FUMURE 6
I-5 : MECANISMES ET QUANTIFICATION DES FLUX DE NUTRIMENT 7
I-5-1 : Flux de masse 7
I-5-2 : Diffusion 8
I-5-3 : Interception racinaire 12
I-6 : EFFICACITE DES ENGRAIS 12
I-6-1 : Valorisation 12
I-6-2 : Contrainte à la nutrition minérale 13
CONCLUSION PARTIELLE 13
TRAVAUX DIRRIGES 14
I-7 : FUMURE DE REDRESSEMENT 14
I-7-1 : Calculs 14
I-7-2 : Modalités d’application 14
I-7-3 : Quantification d’engrais 15
I-7-4 : Diagnostic de la déficience minérale 16
II : AMENDEMENT ORGANIQUE 20
II-1 : DEFINITIONS 20
II-2 : DECOMPOSITION DE LA MATIERE ORGANIQUE 20
II-2-1 : Facteurs 20
II-2-2 : Etapes de la décomposition 21
II-2-3 : Vitesse de la décomposition 22
II-3 : MATIERE ORGANIQUE DU SOL 23
II-3-1 : Horizons organiques 23
II-3-2 : Transformation de la matière organique 24
II-4 : PARAMETRES DE L’AMENDEMENT 25
II-4-1 : Le rapport C/N 25
II-4-2 : Notions de K1 et K2 26
II-4-3 : Maximum de stabilité du carbone 27
II-5 : POOLS DE CARBONE 28
II-6 : CALCUL D’EQUIVALENT EN ELEMENT FERTILISANT 28
II-7 : ENGRAIS ORGANIQUE 29
CONCLUSION PARTIELLE 30
QUELQUES REFERENCES 30
INTRODUCTION
La notion de nutrition minérale des végétaux a été développée par Liebig
en 1840, en lieu et place de la théorie de l’humus de Thaër, développée en 1810
(Boulaine, 2006) supposant que toute la matière sèche de la plante provenait de
l’humus du sol.
Pourtant, les plantes ont besoin de 16 nutriments différents pour leur croissance.
Le carbone, l’hydrogène et l’Oxygène sont fournis par l’air et l’eau, les 13
autres provenant du sol. Les cations essentiels pour la croissance de la plante
sont l’ammonium, le potassium, le calcium et le magnésium. Cependant, le
sodium, l’aluminium et l’hydrogène influent le pH du sol, interférant la
nutrition minérale.
L’ammonium, le calcium, le magnésium, le potassium, et le sodium sont dits
cations basics alors que l’aluminium et l’hydrogène sont les cations acides.
Cette distinction détermine les propriétés des sols basics et des sols acides
respectivement selon la teneur du sol en ces éléments. Selon Brady et Well
(2002), les sols ayant une forte teneur en matière organique et un lessivage
modéré de l’argile ont aussi une forte capacité d’échange des cations-CEC.
Avec l’altération croissante, la CEC diminue. Les sols sableux ont généralement
une faible valeur à cause d’une surface spécifique (surface de contact) plus
réduite. Dans les sols tropicaux, beaucoup de sols lessivés peuvent avoir une
capacité d’échange en anion. Cela veut dire que le sol attirera et retiendra plus
d’anions que de cations. Contrairement aux cations, les anions sont charges
négativement. Ces anions sont essentiellement composés de phosphate, de
sulfate et chlore en ordre d’importance décroissante. Ces sols sont caractérisés
par une ΔpH (pH eau – pH KCl) positive contrairement aux sols à capacité
d’échange de cations. Ils contiennent la kaolinite, de l’oxyde de fer et
l’aluminium ainsi que des substances amorphes. Cette propriété est très
dépendante du pH du sol et croit avec le pH décroissant.
En fait, la nutrition minérale des plantes dépend du complexe absorbant du sol
qui est constitué d’argile et de matière organique.
Durant la pédogenèse, le matériel parental passe par divers processus physiques
et chimiques. La taille des particules est réduite et certains minéraux sont
dissouts alors qu’il y’a formation de minéraux secondaires qui sont plus stable
dans les conditions d’altération. Ainsi, les minéraux comme les feldspaths,
l’hornblende et les micas sont altérés pour former de nouveaux minéraux
argileux, le mica se réduisant à une taille inferieure à 2 μm. Ces particules de
très petites taille (1nm - 1μm) sont appelées colloïdes, ayant une large surface
spécifique, elles sont très réactives. On distingue les colloïdes minéraux et
organiques. Ces colloïdes sont responsables de la charge et la réactivité
chimique du sol, affectant la disponibilité des nutriments.
Ce document évoque les principes et concepts de la gestion de la fertilité du sol
pour une agriculture durable. Il comprend des éléments de la fertilisation
minérale et des amendements organiques.
A terme, ce document permet d’apprécier les besoins en fertilisant et nutrition
minérale et de calculer des quantités de fertilisant minérale ou organique.
I : FERTILISATION MINERALE
Il existe deux types de classification selon l’importance des nutriments pour
les plantes et celle de leurs teneurs relatives dans le sol: l’une distingue les
éléments primaires et secondaires, et, l’autre, les macroéléments et micro-
éléments, encore appelés oligo-éléments:
 Nutriments primaires (majeurs) : L’azote, le phosphore et le potassium
sont absorbés en plus grande quantité par la plante, on dit qu’ils sont les
éléments primaires ou majeurs. Ce sont ces nutriments qui constituent
l’essentiel des engrais minéraux.
 Nutriments secondaires : Ils sont absorbés en des quantités plus faibles
que les éléments primaires. Ce sont : Le calcium, le magnésium et le
soufre.
La seconde classification fait la distinction rapportée dans le tableau I, selon
l’importance des éléments dans le sol.
Tableau I : Eléments nutritifs minéraux de la plante
Macro éléments Micro-éléments (Oligo-éléments)
N-Azote (NO-3 et NH+4) Fe-Fer (Fe2+)
P-Phosphore (H2PO-4) Cu-Cuivre (Cu2+)
K-Potassium (K+) Zn-Zinc (Zn2+)
Ca-Calcium (Ca2+) Mn-Manganèse (Mn2+)
Mg-Magnésium (Mg2+) B-Bore (H2BO-3)
S-Soufre (SO2-4) Cl-Chlore (Cl-)
Mo-Molybdène (MoO2-4)

Les premiers sont à des teneurs de l’ordre du pourcentage (%) ; g kg-1 ou cmol
kg-1 alors que les seconds sont de l’ordre du ppm (mg kg-1) ou mmol kg-1.
Tous ces éléments doivent être disponibles pour le bon développement
des plantes supérieures. Chaque plante a un besoin spécifique en quantités de
nutriments.

I-1 : DEFINITIONS
Carence minérale : On dit qu’il y’a carence d’un minérale dans le sol lorsqu’il
n’existe qu’en trace
Déficience minérale : Lorsqu’un élément n’est plus disponible à la teneur
minimale requise pour la bonne croissance d’une plante, on dit que ce nutriment
est déficient.
Toxicité: Lorsque l’absorption d’un nutriment provoque des troubles
physiologiques, on parle de toxicité même à faible teneur dans le sol !
Facteur limitant : Lorsque la déficience d’un nutriment peut limiter la
croissance et la production d’une plante, quel que soit l’apport des autres
nutriments, il est dit facteur limitant. La notion de facteur limitant est essentielle
en nutrition minérale des plantes. Elle a été développée par Von Liebig en 1840.
Engrais : Ce sont des substances organiques ou minérales, souvent utilisées en
mélanges, destinées à apporter aux plantes des compléments d'éléments
nutritifs, de façon à améliorer leur croissance, et à augmenter le rendement et la
qualité des cultures sur la plupart des variétés de plantes. L'action consistant à
apporter un engrais s'appelle la fertilisation. Les engrais font partie, avec les
amendements, des produits fertilisants. Les engrais minéraux sont des
substances d'origine minérale, produites par l'industrie chimique, ou par
l'exploitation de gisements naturels de phosphate et de potasse.
Exemple : il existe des gisements de roches phosphatées au Mali, Togo,
Burkina, Sénégal, Sénégal etc…..
Dose optimale : C’est la quantité d’engrais par unité de surface pour laquelle
une culture produit au maximum puis, la production chute pour les quantités
additionnelles.
Dose économique : Sans donner le rendement maximum, elle permet un
meilleur profit de vente pour une dose plus faible que la dose optimale

I-2 : CONCEPTES DE FERTILISATION MINERALE


La fertilisation minérale obéit à des pratiques basées sur des concepts adoptés
de façon universelle :
I-2-1 : Gestion Spécifique de la Fertilité des Sites (GSFS)
C’est une vision agro-écologique de la pratique de la fertilité basé sur le
principe selon lequel les facteurs de la demande en fertilisant est selon le climat,
la plante et le sol. On parle aussi de régionalisation de la fertilisation qui est
notion plus grossière.
Exemple : - Les variétés de riz V1 et V2 pourraient exiger des doses
différentes en NPK sur le même sol et sous le même climat
- La même variété V1 pourrait exiger différentes doses en NPK sur
un Acrisol au Sud de la Côte d’Ivoire comparée à celles requises au
Nord sur plinthosol.
NB : Il faut toujours réévaluer le besoin en fertilisant d’une culture lorsque la
variété, le climat et ou le sol changent

I-2-2 : Gestion Spécifique des Nutriments dans un Site (GSNS)


C’est approche plus précise de GSFS prenant en compte aussi la pratique
culturale des agriculteurs pour évaluer le besoin d’une plante en un nutriment
précis.
Exemple : Un riziculteur qui désherbe sa rizière correctement, devra appliquer
moins d’azote pour un bon rendement contrairement à un autre.
I-2-3 : Bonne Pratique de la Fertilisation (BPF)
Il s’agit de l’apport opportun (temps), en quantité et qualité requises de l’engrais
selon les recommandations.
Le système de culture le plus représentatif de la BPF est l’agriculture
raisonnée : elle inclut la fertilisation raisonnée indiquant une dose
spécifique de fertilisant pour une culture donnée dans un même milieu. Elle
tient compte du climat, du sol, de la disponibilité en eau de surface ou de zone
de captage.
Par conséquent, la dose recommandable pour une culture peut varier
d’une saison à l’autre (humide et sèche).
I-3 : EVALUATION DES BESOINS EN ENGRAIS
On peut évaluer la déficience du sol en nutriment par la méthode
analytique (en laboratoire) et par la méthode in situ (méthode au champ).
I-3-1 : Méthode analytique
Elle est basée sur l’analyse en laboratoire des échantillons de sol. Son
intérêt sa donc fonction de la fiabilité de la méthode d’échantillonnage.
Méthodes d’échantillonnage
- Echantillonnage systématique
Il est plus fiable mais plus onéreuse ; en effet, elle se fait selon un réseau
(Echelle) couvrant toute la surface à étudier
- Echantillonnage composite
Il est moins cher mais plus laborieux ; en effet, il faut prélever le sol à
différentes positions de la parcelle selon un polygone la couvrant correctement.
Les différents prélèvements constituent des échantillons éléments qui seront
mélangés pour en prendre au moins 2kg appelé échantillon composite. Il y’a
donc 1 échantillon par parcelle.
- Echantillonnage stratifié
Cela concerne l’échantillonnage sur une grande superficie, a l’échelle régionale
ou bassin versant ; Selon la géologie, la topographie, les types de sol ou même
le climat et la végétation, on fait une combinaison pour prélever un échantillon
par combinaison.

Méthodes d’analyse et d’interprétation


Elle consiste à faire les analyses usuelles du sol en laboratoire en vue de
déterminer les teneurs disponibles des nutriments pour l’alimentation de la
plante. Par ces méthodes il est possible de prévoir la déficience ou la toxicité
d’un élément chimique du sol.
Pour déterminer la qualité des sols en agriculture, les chimistes du sol ont
identifies des seuils critiques en tenant compte de plusieurs cultures.

Tableau II : Méthodes et normes d’analyse chimique des sols

Nutriments Méthode d’analyse Seuil critique

C-organique (%) Walkley-Black 4

N-organique (%) Kjeldahl 0,2

P-disponible (ppm) Olsen ou Bray I 8 ou 4

K (me/100g) Acétate d’ammoniaque 0,1


+ spectrométrie de
flamme

Ca (me/100g) Acétate d’ammoniaque 4


+ spectrométrie
atomique

Mg (me/100g) Acétate d’ammoniaque 0,5


+ spectrométrie
atomique

Zn (ppm) EDTA + Acétate NH4 1

pH Electrodes en verre 5,5

CEC (me/100g) Acétate d’ammoniaque 15


+ spectrométrie

1 % = 10 gkg-1; 1 ppm = 1mgkg-1 ; 1 em/100g = (x/valence) cmolkg-1


I-3-2 : Méthode in situ
Le diagnostic minéral du sol pour une culture donnée peut être réalisé par
expérimentation en pot, ou en plein champ. C’est un essai agronomique de
carence minérale. La méthode consiste à réaliser une fumure dite complète(Fc),
contenant tous les nutriments que l’on veut explorer vis-à-vis de la culture. De
cette Fc, on exclut un nutriment spécifique dans chaque parcelle, puis on
observe la croissance et le rendement de la culture. Lorsqu’un effet est observé
sur ces paramètres dans la parcelle concernée, par rapport à Fc, on en déduit que
l’élément exclu est important pour la culture ou qu’il n’est pas en teneur
suffisante dans le sol. On dit que la méthode est soustractive.
Chaminade a défini une grille de niveau de carence que l’on détermine à
Fc  x
 100
partir des rendements obtenus : Fc . Avec Fc désignant le rendement
obtenu avec la fumure complète, x désignant l’un des éléments testés (N, P, K,
Mg, Ca, Zn…..) dont on veut mesurer la réserve dans le sol :
- 0-20% = carence très forte,
- 20-40% = carence forte,
- 40-60% = carence moyenne,
- 60-80% = carence faible,
- 80-100% = carence nulle.

Cette méthode d’identifier les facteurs limitant de la nutrition minérale, mais


pas la dose d’engrais à appliquer. C’est pourquoi, c’est une méthode de
diagnostique.
Elle est compléter par le diagnostic foliaire qui consiste à noter les symptômes
foliaires :
Exemple :
Chlorose : déficience en azote si le limbe et les nervures des feuilles sont jaunes
indépendamment de l’âge
Chlorose : déficience en fer si le limbe seulement est jaune surtout pour les
jeunes feuilles
Chlorose : déficience en Ca s’il s’agit de plages discontinues sur les feuilles
adultes
I-4 : DIFFERENTS TYPES DE FUMURE
 FUMURE DE REDRESSEMENT
Cette fumure s'applique sur des parcelles appauvries sur lesquelles on veut
rétablir un bon niveau de fertilité en P et en K
Méthode à suivre :
1) Prélever des échantillons de sol (horizon 0-20 cm) et faire réaliser des
analyses sur ces
éléments.
2) Comparer ces résultats à des échelles de fertilité des sols

3) calculer une dose d'engrais pour rétablir la fertilité du sol sur la tranche
exploitée par les
racines de la plante (environ 0 à 20 cm)

 FUMURE DE FOND
La fumure de fond consiste à apporter avant mise en place de la culture la
totalité de P et de K qui lui sera nécessaire selon l'objectif de rendement que
l’on s'est donné avec comme objectif de maintenir le niveau de fertilité du sol à
un niveau correct. De faibles quantités d'azote peuvent aussi être intégrées à
cette fumure de fond pour faire face aux besoins de la culture en tout début de
cycle.
 CONSEILS PRATIQUES
1- L'engrais de fond doit être apporté entre labour et offsetage ou avant
offsetage s'il n'y a pas de labour de façon à lui assurer un léger enfouissement.

2- Dans le cas d'une parcelle appauvrie en P et K, au lieu de prévoir une fumure


de redressement, il peut être envisagé d'apporter des doses de phosphate et de
potasse supérieures aux besoins pendant plusieurs années de façon à relever
progressivement le niveau de fertilité du soi.
3- Pour des objectifs de rendement élevés, et dans des sols non salés et ne
nécessitant pas une première forte irrigation avant semis pour nettoyer les sols,
il est toujours préférable d'apporter une légère dose d'azote en fumure de fond.
 FUMURE DE COUVERTURE
La fumure de couverture consiste à apporter l'azote nécessaire à la culture (la
fumure de couverture peut aussi inclure des apports de DAP (Diammonium
Phosphate) en début tallage pour le riz).
L'azote est très mobile dans le sol et doit donc être apporté en quantité suffisante
mais non excessive (éviter de dépasser 50 unités fertilisantes en un apport
sachant que plus la culture est développée plus l'apport peut être important) et
au moment propice dans le cycle de la culture (pendant la phase végétative entre
la levée et l'initiation paniculaire).
 CONSEILS PRATIQUES
1. La parcelle doit être propre (sans mauvaises herbes) : la première application
de couverture suit de quelques jours le désherbage de post levée.
2. L'épandage de l'azote doit être réalisé dans une parcelle avec une lame d'eau
pour éviter les pertes par évaporation de NH3.
3. Il faut veiller à une bonne répartition de l'engrais sur la parcelle.

I-5 : FERTIGATION : MECANISME ET QUANTIFICATION DES


FLUX DE NUTRIMENT
Parmi les trois mécanismes d’absorption de l’eau et des nutriments que sont
l’interception, le flux de masse et la diffusion, les 2 derniers sont plus
complexes à déterminer:

I-5-1 : FLUX DE MASSE


Ce mouvement concerne les nutriments et l’eau absorbés par les racines. La
teneur des nutriments absorbée par unité de surface selon le flux de masse est
donnée par le produit du volume d’eau absorbe et la concentration des
nutriments dans la solution du sol :

Flux de masse (µg cm-2 s-1) =vC1

Avec vC1v = flux entrant de l’eau (cm3 cm-2 s-1)

C1 = concentration du nutriment dans la solution du sol (µg cm-3)

Si le nutriment est absorbé par la racine à un taux, In, qui est plus grand que ce
qui peut être transporté par l’eau, la concentration décroit dans la solution du sol
au niveau de la surface racinaire. Au contraire, si l’eau est absorbée à un taux
qui est relativement plus grand que celui des nutriments, ceux-ci s’accumulent à
la surface racinaire et dans les espaces du tissu racinaire.

I-5-2: DIFFUSION
Si la concentration du nutriment est différente à la surface racinaire de la
solution du sol, le nutriment se déplacera par diffusion de la zone forte
concentration vers celle de faible concentration (Figure 2) :

La diffusion se fait selon la première loi de Fick's :


Avec

J = flux (g s-1)

C = concentration du nutriment labile dans le sol (g cm-3)

x = distance (cm)

D0 = Coefficient de diffusion (cm2 s-1), variant selon le diamètre de l’ion.

A = surface disponible pour la diffusion (cm2)

Flux par unité de surface = J/A

Dans le sol, le coefficient de diffusion effectif (De) est moins important que
celle d’une solution pure à cause de la structure complexe trimensionnelle des
pores, et la variation des teneurs en eau qui affectent la dimension des pores
remplis d’eau.

De est influencé par le facteur d’impedance, fi, prenant en compte le trajet


tortueux du nutriment à travers les pores du sol, ainsi que la viscosité de l’eau à
la surface du sol et l’effet négative de l’adsorption des anions. Le fi augmente
avec l’humidité du sol. v est important pour la normalité Cl (masse par unité de
volume du liquide) et Cs (masse par unité de volume du sol).
Remarque : le terme facteur d’impédance est relatif à la perméabilité.
Exemple : moins est l’impédance pour la diffusion d’un ion, plus grand sera le
facteur d’impédance. L’augmentation de l’humidité du sol décroit la tortuosité
du trajet de la diffusion et ainsi accroit le facteur d’impédance.

Exemple : Pour un ion comme NO3-

Par ce que NO3- se forme dans le sol, on utilise Cl - pour determiner son facteur
d’impedance.
De est aussi proportionel a l’inverse du pouvoir tampon, b :

b = dCs/dC1

avec Cs = concentration de l’ion labile dans le sol et C 1 = concentration dans la


solution du sol).

Pour un nutriment qui n’est pas adsorbe par le sol comme NO3-,
dCl/dCs est constant.
La pente de la courbe est v.
Pour les nutriments adsorbés par le sol comme, K+, H2P04-

vC1dC1/dCs est petit de l’ordre de 10-3 alors que cela peut atteindre 4 – 30.

Dans les sols à De très variable, cela est du à b.

Si un ion est absorbé plus rapidement par les racines que le rythme
d’approvisionnement par flux de masse, une zone de faible concentration se
développe autour de la racine. L’étendue de cette zone est la distance maximale
à laquelle les ions peuvent diffuser à la racine.

Si J/A est le flux par unité de surface,

et que dans le sol -

La distance maximale est donnée approximativement par (2Det)1/2 , avec t = temps.

Certains nutriments comme Ca2+ et Mg2+ peuvent être entièrement fournis à la plante
par mouvement de masse. D’autres comme H2P04- - sont fournis entièrement par
diffusion.

Les poiles absorbants contribuent pour beaucoup dans la nutrition en ions


immobile comme le P qui ont un faible coefficient de diffusion alors que
leurs effets sont réduit sur l’absorption des nutriments mobiles comme
N03- ayant un fort coefficient de diffusion.

Il faudra une plus grande densité racinaire pour l’exportation des nutriments
immobile que pour les nutriments mobiles.
Les nutriments mobiles sont absorbés dans tout le volume de sol occupé par la
racine. Cette zone est dite zone de sorption racinaire. La plante absorbe tous les
nutriments mobiles dans ce volume. Les nutriments immobiles sont absorbés
uniquement dans un volume restreint, immédiat de la racine. On parle de
surface de sorption racinaire. Comme la racine n’occupe qu’une faible
proportion (1%) du volume total de sol, seulement une faible partie des
nutriments immobile seront accessible à la plante en une saison.

I-5-3 : INTERCEPTION RACINAIRE

Cela se calcule en terme de volume de sol déplace par le système racinaire. Par
exemple, l’interception racinaire du P dans l’horizon 0 – 20 cm peut être
estimée comme :

Epaisseur du sol = 20 cm.

Pour 1 m2 de surface du sol

Volume = 2 x 10 x10 dm3


= 200 L
Pour 1 ha

V = 200 x 104 L = 2 x 106 L


Si Cl = 50 mg L-1 sol, alors la masse de P = 50 x 10-6 x 2 x 106 kg = 100
kg.

Si la racine occupe 1% du volume du sol, l’interception sera de 100 x


0.01 kg = 1 kg.

I-6 : EFFICACITE DES ENGRAIS


Cette notion se réfère a un ratio de la production sur la quantité d’élément
fertilisant qui a été apporté. C’est donc une notion de rentabilité de la pratique
de la fertilisation qui peut s’exprimer de différentes manières (agronomique,
physiologique etc…).
I-6-1 : AJUSTEMENT DURANT LA CROISSANCE
Pour renforcer l’efficacité des engrais, il faudra suivre la plante durant sa
croissance en faisant soit des observations de symptômes spécifiques ou
éléments fertilisants, soit par une méthode analytique des éléments fertilisants
disponibles dans la plante.
I-6-1-1 : Correction à partir des symptômes foliaires
En générale, la plante devra présenter une coloration verte en condition normale
de fertilité du sol.
Par conséquent, la déficience en un élément nutritif donne va se manifester par
une décoloration des feuilles qui peut être spécifique aux plantes dans certains
cas. Aussi, le stade d’évolution de la plante ainsi que l’apparence de la
décoloration peuvent servir de base de raisonnement :
EXEMPLE DU RIZ
Chez la plante de riz, un jaunissement peut traduire plusieurs manifestations selon le cas
telles que décrites ci-dessous :
Tableau III : Différentes raisons de jaunissement chez le riz

COLORATION STADE APPARENCE DEFICIENCE/TOXICITE


D’EVOLUTION

Jaune < 1 mois Entre nervure Déficience de fer sur plateau


Jaune >1 mois Tout le limbe Toxicité ferreuse dans bas-
fond

Jane >1mois Tout le limbe Déficience en azote sur


avec plateau et bas-fond
rabougrissement

Jane >2 mois Taches Déficience en calcium


discontinues entre
nervure

Jaune >2mois Taches Déficience en magnésium


discontinues sur
tout le limbe

NB : un vert trop fonce ou le violet peuvent chacun traduire une déficience en phosphore
lorsqu’il y’a un rabougrissement et réduction du nombre de talles (rejets).

I-6-1-2 : Correction à partir des analyses des tissus végétaux


Cette méthode basée sur le dosage de la concentration d’un nutriment dans la
plante est appliquée à partir de l’indice de nutrition (In) qui est comparable à la
teneur critique de nutriment (Mc = α MSβ) dans la matière sèche (MS):
In (%) = 100 × (Teneur en % MS)/ (Mc en %MS) ; α et β étant des coefficients
spécifiques.
Généralement, cela revient aux équations suivantes pour N, P et K comme suit :
InN (%) = % N/ ( 4,8× MS0,32) ; inP (%) = %P/ ( 0,15 + 0,065 × %N) et,
InK (%) = %K / (1,6 + 0,525 × %N).

I-6-2 : VALORISATION
L'efficacité de la nutrition minérale détermine le ratio d’utilisation des
fertilisants par une culture. Selon Dobermann (2007), on distingue plusieurs
notions d’efficacité d’utilisation des engrais que l’on désigne comme étant
l’efficience :
 Efficience physiologique : C’est le ratio de la différence des rendements
(Y, Y0) avec ou sans engrais, sur la différence des teneurs (U, U0)
contenues dans les tissus végétaux respectifs.
Elle se note (EP) : EP = (Y- Y0)/ (U- U0)
 Efficience agronomique : C’est le ratio de la différence des rendements
(Y, Y0) avec ou sans engrais sur la dose de fertilisant appliquée (F).
On note EA = (Y- Y0)/F ou ER × EP
 Efficience de recouvrement : C’est le rapport de la différence des
teneurs du nutriment dans les tissus végétaux avec (U) ou sans (U0)
engrais sur la dose de fertilisant appliquée. On note ER : ER = (U- U0)/F
 Efficience interne : C’est le ratio du rendement sur la dose de fertilisant
appliquée. On note (EI) : EI= Y/U

Y = rendement obtenu avec fertilisant ; Y0 =rendement obtenu sans


fertilisant F = quantité totale de fertilisant fournie ; F0= rendement obtenu
sans fertilisant ; U = quantité totale de fertilisant absorbée par la plante à
maturité, avec fertilisant et U0= quantité totale de fertilisant absorbée par la
plante à maturité sans fertilisant.
I-6-2 : CONTRAINTES A LA NUTRITION MINERALE
L’acidité du sol (pH) et la teneur en eau, sont terminant dans la nutrition
minérale d’une plante.
En Côte d’Ivoire, l’acidité (pH< 5,5) des sols en zone forestière constitue un
problème majeur de sol. Elle peut entrainer :
- Déficience en P : en condition acide, P (HP042- ; H2PO42-) est immobilisé
par les oxydes et hydroxydes de fer et/ou d’aluminium. On peut libérer ce
P par l’apport de matière organique (HCO3-).
- Deficience en K : le seuil critique est de 0.10 cmolkg -1 alors qu’il peut
monter jusqu'à 0.20 cmolkg-1 pour la plus part des cultures (Exemple du
riz à Gagnoa).
- Toxicite alumique : Cette toxicité s’observe souvent à plus de 40 mgAlkg -
1
de terre. L’évaluation la plus certaine se fait par le rapport Al/CEC qui
ne doit pas excéder 30.
CONCLUSION
La nutrition minérale des plantes est l’absorption des éléments chimiques de
l’air, de l’eau et du sol par la plante, pour ses besoins de croissance et de
reproduction. Parmi ces nutriments, le carbone-C, l’hydrogène-H et l’Oxygène-
O sont fournis par l’air et l’eau. Les 13 autres (N, P, K, Ca, Mg, S, Zn, Fe, Cu,
Mn, B, Cl et Mo) sont fournis par le sol. Cette absorption se déroule selon trois
mécanismes, à savoir : l’interception, le mouvement de masse et la diffusion. Le
flux d’absorption est relatif à l’espèce végétale, la variété utilisée, le sol
concerné, le climat du site, pour ne citer que ceux là. En fonction de
l’importance de chaque élément nutritif dans la plante, on distingue les éléments
primaires (N (NH4+, NO3-), P (HPO42-, H2PO2-) et K+)et secondaires (Ca++, Mg++
et SO4-).

TRAVAUX PRATIQUES – DIRRIGES

I-7 : FUMURE DE REDRESSEMENT


I-7-1 : CALCULS
L'analyse de sol donne les résultats suivant : P - 0,15 pour mille et K = 0,10 pour mille.

On compare avec les normes :

Echelle de sol Azote Phosphore Potasse


Sol très pauvre < à 0,75 < à0, l < à 0, 1
Sol pauvre 0,75 à 1,25 0,1 à 0,2 0,1 à 0,2
Sol moyen 1,25 à 1,75 0,2 à 0,3 0,2 à 0,3
Sol riche 1,75 à 2,25 0,3 à 0,4 0,3 à 0,45
Sol très riche > à 2,25 > à 0,4 > à 0,45
Le sol est donc pauvre pour le phosphate et très pauvre pour la potasse.
On veut restaurer ta fertilité du sol pour l'amener à celle d'un sol moyen pour P et K sur une
épaisseur de 20 cm ; On veut par exemple ramener respectivement les niveaux de P et K à
0,25 pour mille.
Poids de sol à redresser pour 1 ha :
10 000 m2 de superficie X 0,2 m de profondeur X 0,7 {densité du sol) XI 000 kg = / 400 000
kg
Besoins en P2O5
(0,25 -0,15} /WOO X 1 400 000 = 140 kg de P2O5
Soit avec un apport de TSP à 42% : 140/0,42 = 330 kg de TSP/ha
Besoins en K20
(0,25 -0,1)/1000 X 1 400 000 = 210 kg de K20
Soit avec un apport de KCl à 42% : 210/0,42 = 500 kg de KCl/ha
I-7-2 : MODALITE D’APPLICATION

Les fumures de redressement se font avant la mise en place de la culture. Il est indispensable
dans ce cas de prévoir un labour après épandage des engrais.
La fumure de redressement est une stratégie à long terme correspondant à un investissement
pour améliorer la qualité de ses sols. De façon à limiter les coûts, devant l'importance des
quantités d'engrais à épandre, il est préférable de s'orienter vers les engrais les moins coûteux.
Par exemple, pour le phosphore, l'utilisation de phosphate naturel peut permettre de diminuer
très fortement le coût de cette fumure.
Après une fumure de redressement qui concerne des quantités importantes, il n'est en général
plus nécessaire pour la première campagne de prévoir une fumure de fond.
I-7-3 : QUANTIFICATION D’ENGRAIS
Les engrais sont composes de divers éléments chimiques qui assurent leurs structure
(granulée, poudre ou liquide) en plus d’un élément nutritif spécifique.
Ainsi, on détermine le pourcentage d’élément nutritif dans les engrais comme indique dans le
tableau ci-dessous en guise d’exemple :

Tableau IV : Teneur en nutriment des quelques engrais

Engrais N P2O5 K2O CaO SO3


Urée 46

Sulfate d'ammonium 26 60

Nitrate de calcium 15 25

Phosphate d'ammoniaque 20 50

Super simple 24 30 30

Super enrichi 37 27 22

Super triple 48 25 22

Chlorure de potasse 60

Sulfate de potasse 48

1) Quelles sont les quantités de Super triple Phosphate et d’urée pour fournir 100 kgP/ha et
80kgN/ha ?
2) Quel autre engrais pourriez-vous utiliser pour fournir ces 2 nutriments en un seul
apport ? Veuillez calculer la quantité de cet engrais a appliquer.
3) Relevez quelques avantages et inconvénients à utiliser l’un ou l’autre du chlorure de
potassium ou du sulfate de potassium.
Veuillez utiliser le tableau ci-dessous si nécessaire :
Tableau V : Coefficient de conversion des éléments chimiques

P2O5 X 0,44 = P

P X 2,29 = P2O5

K2O X 0,83 = K

K X 1,20 = K2O

CaO X 0,71 = Ca

Ca X 1,40 = CaO

MgO X 0,60 = Mg

Mg X 1,66 = MgO

SO2 X 0,50 = S

S X 2,00 = SO2

I-7-4 : DIAGNOSTIC DE LA DEFICIENCE MINERALE


 INTERPRETATION DES ANALYSES DE SOL
1) Veuillez observer les résultats d’analyse suivants pour tirer les propriétés essentielles
des localités étudiées :
Tableau VI: Caractéristiques chimiques du sol en 0 – 20 and 20 – 40 cm de profondeur avant
plantation

Soil physico-chemical components


Cavali (Benin) Côte d’Ivoire (Forest) Côte d’Ivoire (Savanna)
0 – 20 cm 20- 40 cm 0 – 20 cm 20 – 40 cm 0 – 20 cm 20 -40 cm
pH-water 5.1 5.0 5.6 5.5 6.1 5.6
Clay (g kg-1) 126 190 400 520 260 450
Silt (g kg-1) 14 20 340 160 250 450
Sand (g kg-1) 860 790 240 320 590 390
C (g kg-1) 7.20 6.0 8.75 5.6 64 53
N (g kg-1) 0.60 0.40 0.87 0.90 10 6
C:N 12 15 10 7 11 12
P (mg kg-1) 15 13 4.94 4.03 3.2 3.7
Ca (cmol kg-1) 1.25 1.97 0.70 5.40 1.85 1.78
Mg (cmol kg-1) 0.70 0.81 0.31 0.21 0.90 0.84
K (cmol kg-1) 0.73 0.07 0.23 0.14 0.72 0.07
Ca : Mg 1.7 : 1 3 :1 2.5 :1 26 :1 2:1 2.1 :1
K : Mg 1:1 9 :100 0.70 :1 0.65 :1 8 :10 7 :84

2) Comparez les fertilités des sols en question

 INDICE DE CHAMINADE
A la suite des analyses des sols ci-dessus et après récolte du riz, on a calcule les indices de
chaminade comme ci-dessous :

1) Veuillez rappeler la formule et la grille d’interprétation de l’indice de chaminade

2) Expliquez pourquoi l’indice de Fc est de 100%

3) Identifier les nutriments déficients dans chaque localité et préciser les degrés de
déficience (amplitude).

4) Comparez votre résultat avec l’interprétation de l’analyse en laboratoire.


Tableaux 7: Indice de Chaminade en fonction des traitements dans les zones étudiées
Chaminade index (%)
Benin Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire Mali
(Derived savanna) (Forest) (Guinea savanna) (Sudan Savanna)
Fc 100 100 100 100
Fc-Ca 96 114 106 159
Fc-K 73 75 68 51
Fc-Mg 92 85 100 110
Fc-N 106 100 74 57
Fc-P 89 67 93 52
Fc-Zn 95 111 90 101
0-control 79 80 67 32
Mean (%) 91 91 87 83
 ANALYSE DES RENDEMENTS
Un essai soustractif a été réalisé pour identifier les nutriments déficients dans le sol pour la
culture du riz de plateau durant trois saisons successives.
Les rendements en grain obtenus sont donnes dans le tableau ci-dessous pour chaque saison
culturale et en fonction des traitements :
1) Donnez la composition de la fumure complète (Fc) qui a été appliquée.
2) Identifier les nutriments a appliquer en fumure de fond et ceux en fumure de
couverture.

Tableaux 8: Rendement en grain de riz selon les traitements durant 3 cycles de culture en
zone de foret humide de Côte d’Ivoire
Côte d’Ivoire (Forest)
Year1 Year2 Year 3
Treatments (t ha-1) (t ha-1) (t ha-1)
Fc 2.62ab 1.56a 2.03a
Fc-Ca 2.83ab 2.07a 1.71a
Fc-K 2.49abc 0.74c 1.27a
Fc-Mg 2.29abc 1.33abc 1.30a
Fc-N 2.25abc 1.74a 1.59a
Fc-P 1.65c 0.84bc 1.14a
Fc-Zn 3.07a 1.63ab 1.99a
0-Control 1.94bc 0.85bc 1.23a
GM (tha-1) 2.39 1.36 1.53
Les valeurs indexées par des lettres différentes sont statistiquement différentes

3) Identifier les nutriments déficients dans le sol.


4) Que dire de la déficience minérale du sol en fonction des cycles culturaux successifs ?
5) Faites une recommandation de fumure pour la riziculture dans cette zone.

 DETERMINATION DE DOSE OPTIMALE


Apres l’identification des nutriments essentiels pour la croissance et la production d’une
culture dans une zone, on doit conduire des tests de dose d’application de ces éléments.
Les rendements obtenus et les doses appliquées permettent d’identifier la dose optimale de la
fumure.
La méthode consiste en une analyse statistique spéciale : Analyse de la Surface de la Courbe
de Réponse.
Exemple :
data kone;
input ……”ENTRER LES VARIALES”
“ ENTRER LES VALEURS”;
proc glm data=kone;
class AN REP DOSE VAR;
Proc reg data = kone;
model RDG= dose;
output out=results
p=yhat r=residual rstudent=rstudent h=hatvalue;
run;
Proc rsreg data=kone;
model RDG=dose/lackfit;
ridge mini; OU ridge maxi;
run;
Resultat :
Tableau 9 : Caractéristiques de la réponse quadratique des variétés de riz aux
doses d’application de P.
NERICA 1 WAB 56-104
Valeur Pr>ǀ tǀ Valeur Pr>ǀ tǀ
Constante 1,67 <0,0001 1,93 <0,0001
Dose 0,10 0,0122 0,05 0,003
Dose×Dose -0,0014 0,0150 -0,0005 0,086
Dose critique (kg ha-1) 34,15 57,9
RDG (t ha-1) 2,13A 2,46A
A : les valeurs moyens qui n’ont pas de différence significative dans la ligne
Figure 4: Courbes de réponse de WAB 56-104 et de NERICA1 aux doses croissantes de P
(barres représentent l’erreur standard)
Réponses aux doses de phosphore
Les deux variétés étudiées ont eu significativement (P < 0,05) des réponses quadratiques à
l’application du phosphore. Les rendements maxima ont été obtenus à 34,15 kg P ha -1 pour
NERICA 1 (2,13 t ha-1) et 57,9 kg P ha-1 pour WAB 56 – 104 (2,46 t ha-1) selon le tableau 9.
Bien que ces doses soient différentes selon la variété, les rendements moyens respectifs ne
l’ont pas été de façon significative. Ces doses ont été ajustées respectivement à 18 et 39 kg P
ha-1 comme doses optimales en tenant compte des erreurs standards (figure 4). En outre, la
figure 4 montre une réponse moins quadratique de WAB 56-104 à l’apport des différentes
doses de phosphore que celle observée avec NERICA 1

II : AMENDEMENTS ORGANIQUES
C’est l’apport des rejets solides ou liquides qui sont décomposables dans le sol
en vu d’améliorer ces propriétés physiques (stabilité structurale), chimique
(CEC, nutriments et oligo-éléments) et biologique (augmentation des activités
microbiennes).
L’apport peut être des résidus de récolte (végétaux), des débris de végétation
naturelle, des déchets animaux (excréments, cadavres…) ou encore les
variances ayant subi une transformation préalable.
Exemples :
- La paille de riz et les herbes peuvent être directement incorporées au sol
durant la préparation de terrain
- La bouche de vache séchée est aussi épandue au sol avant la mise en
place des cultures
- Le purin est un déchet liquide des élevages (urine, excrément et fumier)
pouvant être directement pulvérisé à la surface du sol
- Le fumier est une matière issue des déjections (excréments et urine)
d'animaux mélangées à de la litière (paille, fougère, etc.) qui, après
transformation (compostage), est utilisée comme fertilisant en agriculture.
II-1 : DEFINITIONS
Matière organique : C’est la matière fabriquée par les êtres vivants (végétaux,
animaux, champignons et autres décomposeurs dont micro-organismes). Elle
s’oppose à la matière minérale et se compose essentiellement d’eau et de
carbone (C) et ou l’azote (N). On peut citer donc C, H, O et N.
Compostage : Le compostage est un procédé naturel qui transforme la matière
organique en un produit ressemblant à de la terre appelé humus ou compost. La
matière organique est décomposée par des micro-organismes tels que les
bactéries et les champignons qui la transforment en éléments simples dont
s'alimentent les végétaux. Ces micro-organismes ont besoin d'eau et d'air et non
seulement de matières organiques.
Humification : C’est le processus qui transforme la matière organique brute en
colloïde organique de couleur foncée ayant une certaine stabilité. Ce processus
est mené par les microorganismes du sol.

II-2 : DECOMPOSITION DE LA MATIERE ORGANIQUE


La matière organique se caractérise par son état biodégradable, donc sa
décomposition. Cela l’oppose aux composés organiques de synthèse, comme les
plastiques ne sont généralement pas biodégradables.
II-2-1 : FACTEURS

Le processus de décomposition est réalisé par des bactéries, champignons,


nématodes et autres organismes nécrophages, coprophages (consommant les
déchets) ou décomposeurs.

On distingue généralement 3 types de facteurs susceptibles d’influer sur la


vitesse et qualité de la décomposition :

 Les facteurs environnementaux


o aération
o Température
o humidité
o Le pH du sol ou substrat
o Présence éventuelle d’inhibiteurs freinant le métabolisme des
décomposeurs (métaux lourds, biocides…)
 Qualité de la matière organique introduite dans le système
o Taille et forme des résidus organiques
o Rapport C/N des résidus organiques ou du sol complet
 Taux de décomposition de la matière organique ; il varie selon la proportion
des composés suivants, présentés dans un ordre correspondant à la
décomposition de la plus rapide à la plus lente :
o sucres, amidons et protéines simples
o hémicellulose
o Cellulose
o graisses, cires, huiles, résines
o lignine, composés phénoliques, chitine, etc.

II-2-2 : ETAPES DE LA DECOMPOSITION

Les détritus animaux et végétaux qui arrivent au sol, qu'on appelle « matières
organiques fraîches », subissent un ensemble de transformations du fait de
l'activité biologique et de l'environnement physique : on appelle «
décomposition » cette séquence de transformations.

Ces transformations sont différentes suivant l'endroit où se trouvent les détritus.


En effet, le microclimat et les organismes (microorganismes, faune) à l'origine
de ces transformations sont très différents pour une litière végétale située à la
surface du sol, pour des exsudats émis dans la rhizosphère, ou pour des résidus
enfouis à 30 cm de profondeur, par exemple.

On peut citer les processus suivants qui participent à la décomposition :

 La lixiviation

Les flux d'eau qui traversent les litières et le sol peuvent entraîner avec eux des
ions minéraux mais aussi des molécules organiques solubles : on parle alors de
lixiviation de carbone organique dissous.

 La fragmentation

Les détritus, qui peuvent être initialement de grande taille, sont fragmentés
progressivement par des effets mécaniques (piétinement par exemple) et par
l'action de différents organismes de la faune du sol. Ces organismes se
nourrissent en ingérant et en assimilant partiellement des fragments de matière
organique, qu'ils découpent avec leurs pièces buccales et/ou dans leur tube
digestif.

 L'incorporation

Cette activité saprophage a généralement aussi pour effet de déplacer la matière


organique dans le profil de sol et donc de l'incorporer dans le sol, à cause des
déplacements des animaux pendant le transit digestif.
 Le catabolisme enzymatique

On peut ainsi retrouver des boulettes fécales de différents animaux, très riches
en fragments de matière organique de différente taille, à différents niveaux dans
le sol.

 La stabilisation

La vitesse de la dégradation enzymatique de la matière organique, mais aussi


l'importance des phénomènes de stabilisation, sont déterminées par un ensemble
de facteurs biotiques et abiotiques.

De ce fait, les flux de CO 2 et de nutriments minéralisés sont très variables. Pour


pouvoir estimer la quantité de nutriments minéralisés dans le sol à chaque
instant, et le flux de gaz à effet de serre produit, il faut comprendre comment les
processus sont régulés par ces facteurs (Voir le grain « facteurs qui jouent sur la
vitesse de décomposition »).

II-2-3 : VITESSE DE DECOMPOSITION

La vitesse de décomposition d'une M.O arrivant au sol est extrêmement variable


: si dans certains cas cette matière peut être métabolisée par les
microorganismes du sol en moins d'un jour, dans d'autres cas elle peut attendre
des mois, voire des milliers d'années avant de libérer les nutriments qu'elle
contient.

La très grande variabilité de la vitesse de décomposition génère une irrégularité


dans le temps et dans l'espace de la disponibilité des éléments nutritifs, à
laquelle les plantes doivent s'adapter.

En agriculture, il est utile de pouvoir prévoir où et quand seront disponibles les


éléments minéraux apportés au sol dans des résidus, amendements et engrais
organiques, de manière à essayer de synchroniser les besoins de la culture avec
l'offre du sol. Il est donc très important de bien comprendre les facteurs qui
jouent sur la décomposition de la matière organique.

La vitesse de décomposition varie, tout simplement parce que l'activité des


organismes du sol responsables de la décomposition varie fortement, suivant les
organismes présents et les conditions dans lesquelles ces organismes se
trouvent. La vitesse de décomposition est donc liée à tout ce qui a un impact sur
l'activité des organismes décomposeurs :
 Le climat

Faible humidité et 20 - 40˚C sont requises pour une activité optimale des micro-
organismes décomposeurs.

 Les propriétés chimiques et physiques du sol

La teneur du sol en oxygène, sa texture et sa porosité sont importantes

 Les caractéristiques de la matière en décomposition : récalcitrance, teneur


en nutriments, taille des fragments.

La M.O composée de lignine, cellulose, hémicellulose, tanins, cires, résines sont


dites récalcitrantes... Leur découpage en unités de petite taille assimilables par
les microorganismes requiert la production d'enzymes spécifiques (exemple :
cellulases, phenoloxidases...) dont le coût de fabrication est grand, et qui ne sont
souvent synthétisées que par certaines familles de microorganismes à croissance
lente.

 La faune invertébrée du sol

L'activité de la faune invertébrée accélère la décomposition : directement mais


de manière marginale par l'activité nourricière des animaux saprophages, et
indirectement par l'interaction entre les animaux du sol et les microorganismes
décomposeurs.

 La composition de la communauté de microorganismes décomposeurs

En cas de pollution aux métaux lourds, on a observé une diminution de la


biomasse et de l'activité de l'ensemble de la communauté microbienne, ou de
certains types de microorganismes responsables de la dégradation de composés
particuliers, ce qui a eu pour effet de ralentir la décomposition.

II-3 : MATIERE ORGANIQUE DU SOL


Composées de 58 % de carbone organique en moyenne, les matières organiques
du sol libèrent du dioxyde de carbone (CO 2) et des composés organiques en se
décomposant sous l’influence du climat et des conditions ambiantes du sol.
L’évolution du stock de carbone organique dans les sols résulte de l’équilibre
entre les apports de matières organiques végétales au sol et leur minéralisation.
Le sol représente le plus grand réservoir de carbone de la biosphère continentale
contenant environ deux fois le stock de carbone atmosphérique et trois fois le
stock de carbone contenu dans la végétation (40 tonnes par hectare (t/ha) en sols
cultivés et 65 t/ha sous prairies). Une augmentation des stocks de carbone
organique des sols cultivés peut jouer un rôle significatif dans la limitation des
émissions nettes de gaz à effet de serre vers l’atmosphère en stockant du CO2
atmosphérique dans la MO des sols.

II-3-1 : HORIZONS ORGANIQUES

Les débris végétaux (feuilles, tiges et graines) constituent la litière à la surface


du sol sur une épaisseur très faible (≤1 cm). C’est l’horizon 01.

Figure 6 : Horizon organique du sol

En dessous, on peut distinguer la matière organique faible décomposée avec des


fragments de tailles variables. C’est l’horizon Of d’une épaisseur 1-5 cm.

L’horizon sous-jacent est Oh : le sol à une couleur sombre (noir ou brun foncé)
sans aucune possibilité de reconnaitre la nature de la matière organique. On
parle de couche humifère.

Excepté la couche de litière, OF et OF constituent l’horizon A du profil du sol.


Les matières organiques jouent un rôle primordial dans le sol. Elles servent de
source d’énergie pour la flore et la faune du sol qui participe à sa structuration,
elles ont un impact direct sur la structure et stabilité structurale, elles
contribuent à l’alimentation des végétaux par la libération d’éléments nutritifs…

II-3-2 : TRANSFORMATION DANS LE SOL

Quand la matière organique est intégrée au sol, il y a 3 réactions principales :

 La production de CO2 : la décomposition de la matière organique est


une réaction d’oxydation par les micro-organismes du sol qui produit du
CO2, de l’eau, et de l’énergie. Les vapeurs qui s’échappent d’un tas de
fumier en hiver témoignent de l’eau et de la montée en température du tas
de fumier grâce à l’énergie dégagée par la réaction.
 La minéralisation : les plantes absorbent des éléments nutritifs du sol
sous forme « minérale » et les transforment en molécules « organiques »
(cellulose, lignine, fleurs...). Le terme « minéral » ne veut pas dire que les
éléments nutritifs sont sous forme de cristaux, ils sont simplement sous
forme inorganique de cations/anions dans l’eau du sol. La décomposition
de la matière organique transforme les molécules organiques sous forme
minérale de nouveau, restituant ainsi les éléments nutritifs au sol pour
être assimilés de nouveau par d’autres plantes.
 L’humification : le stade final de la décomposition est la production de
molécules complexes appelées « humus ». Le terme « humus » est parfois
utilisé par le public de deux manières différentes : la litière qui recouvre
la surface du sol en forêt, et les molécules complexes qui possèdent des
propriétés similaires aux argiles (une charge électrostatique et une grande
superficie). Seul le deuxième sens a de l’importance pour la stabilité
structurale du sol. L’humus se décline sous différentes formes – humique,
fulvique, humin – et contribue beaucoup à la stabilité structurale du sol.
L’humus s’attache aux argiles pour former le « complexe argilo-humique.
»

Lors de la décomposition de la matière organique, et avant le stade de l’humus,


il y a une production de polysaccharides qui contribue à la stabilité structurale
pour une période de quelques semaines à quelques mois. Ce phénomène
transitoire est beaucoup moins important que l’effet à long terme de l’humus.
Les matières organiques sont donc importantes pour les propriétés physiques et
chimiques. Elles sont, cependant, considérées comme un « amendement » et
non pas un engrais à cause de leur impact important sur la structure du sol.

II-4 : PARAMETRES DE L’AMENDEMENT


II-4-1 : LE RAPPORT C/N
Définition
Le rapport C/N est un indicateur de l’activité biologique des sols. Il renseigne
sur le degré d’évolution de la matière organique, l’activité biologique et le
potentiel de fourniture d’azote par le sol (minéralisation).
Il mesure les proportions relatives en carbone et en azote, nutriments essentiels
à la vie des micro-organismes.
Quand le rapport C/N est élevé (> 25), l’azote risque de manquer aux cultures si
le sol est pauvre en matières organiques. Si le rapport est faible (<15), beaucoup
d’azote est disponible pour les cultures. Plus il y a d’azote, meilleure sera la
décomposition de la matière organique par les bactéries qui en ont besoin. Peu
de C pour beaucoup de N ou beaucoup de C pour peu de N donne une mauvaise
décomposition.
Objet/ application
Application agronomique : Plus le rapport C/N est élevé (>12), plus l’activité
biologique est réduite et la minéralisation rencontre des difficultés. Cela traduit
des conditions d’anaérobie, d’acidité excessive.

Tableau 10 : Classement des sols en fonction de leur rapport C/N (LCA, 2008)
Valeur de C/N
6 8 9 10 11 12 14
Très faible Faible normal Légèrement élevé Très élevé
élevé
Sol a décomposition Bonne décomposition de la matière organique Sol d'activité biologique
rapide de la matière réduite
organique ramenant à une
décomposition lente
de la matière organique

Calcul
C/N est le rapport entre le carbone organique et l’azote total.

II-4-2 : NOTION DE K1 ET K2
Définition de K1
Le Coefficient isohumique K1 indique le rendement en humus de la matière
sèche d’un produit organique (déterminé à partir d’expérimentations longues
durées en champs). Il est l’expression de la quantité d’humus formée en
fonction de la quantité de matière sèche du produit organique apportée au sol.
Cet indicateur équivaut à la fraction de la matière sèche du produit organique
qui va contribuer à l’augmentation de la quantité d’humus du sol. Il est défini
par Hénin et Turc (1957) comme « l’expression de la quantité d’humus formé
en fonction de la quantité de matière sèche du produit organique apporté au sol
»
EXEMPLES DE K1
Matière restituée
Coefficient K1 – %
Tourbe basse
100
Fumier bien décomposé (6 mois) 50
Fumier peu décomposé (4-5 semaines)
33
Végétaux ligneux 30
Luzerne (feuilles et tiges) 25
Feuilles et collets de betteraves
20– 25
Tiges de maïs
18– 20
Racines de végétaux annuels 15
Résidus de récoltes (pailles) 15
Engrais vert 12– 18

Définition de K2
K2 est le taux de dégradation de l’humus ancien. C’est le coefficient de
minéralisation secondaire de l’humus.
EXEMPLE DE K2
Type de sol
Coefficient K2 – %
Sol léger (< 10% argile) 2.00
sol léger à moyen (10 à 15% argile) 1.75
sol moyen (15 à 25% argile) 1.50
sol moyen à lourd (25 à 30% argile) 1.25
sol lourd (> 30% argile) 1.00
Objet / application
Un produit très fermentescible se minéralise rapidement et laisse peu de carbone
dans le sol : son coefficient isohumique est faible. Un produit lignifié ou ayant
déjà subi un processus de transformation fournit beaucoup plus de matière
organique stabilisée au sol : son coefficient isohumique est élevé. Le Coefficient
de minéralisation K2 permet d’évaluer pour un type de sol donné les pertes
annuelles en humus.
Calcul
K1= QH/MS QH avec QH : quantité d’humus générée par le produit par an et
MS = quantité de matière sèche du produit apportée par an
II-4-3 : MAXIMUM DE STABILITE DU CARBONE
Définition
Carbone organique du sol (COS) est le carbone associé à la matière organique
du sol. La matière organique est la fraction organique du sol qui se compose des
matières végétales et animales décomposées, ainsi que organismes microbiens.
Le carbone du sol peut être aussi présent dans les formes inorganiques, par
exemple la chaux ou carbonates dans certains sols dans les zones les plus sèches
(Chan, 2008). Le sol représente le plus grand réservoir de carbone de la
biosphère continentale contenant environ deux fois le stock de carbone
atmosphérique et trois fois le stock de carbone contenu dans la végétation (40
tonnes par hectare (t/ha) en sols cultivés et 65 t/ha sous prairies).
Objet / application
Une augmentation des stocks de carbone organique des sols cultivés peut jouer
un rôle significatif dans la limitation des émissions nettes de gaz à effet de serre
vers l’atmosphère en stockant du CO2 atmosphérique dans la MO des sols. Le
carbone organique du sol est la base de la fertilité des sols. Carbone organique
du sol est important sous trois aspects de la fertilité des sols, à savoir chimique,
physique et de la fertilité biologique.
Calcul
La méthode la plus communément employée pour calculer les stocks de carbone
du sol, est de mesurer le carbone organique total à différentes profondeurs ou
horizons du sol et de transformer ces données, en prenant en compte la densité
apparente et la pierrosité ou charge en éléments grossiers du sol. Les stocks
organiques sont calculés d’après la formule :
C (kg/m2) = C (mg g-1 sol)*Da*e ,
avec Da, la densité apparente (g cm -3) et e, l’épaisseur de l’horizon de sol
exprimée en cm.
Pour les sols riches en éléments grossiers (> 2 mm de diamètre), les stocks
organiques sont calculés d’après la formule suivante :
C (kg/m2) = C (mg g-1 sol)*[(100-% en éléments grossiers)/100]*Da* e.
Ces stocks sont généralement calculés pour une profondeur de référence de 0-30
cm (profondeur moyenne de l’horizon labouré selon les normes internationales)
et de 0-100 cm. Aussi, selon Carter et al., (2003), la valeur maximale de
carbone peut se calculer avec la formule suivante :
(g C kg−1 Soil) = 9.04 + 0.27 × (% particules <50 μm).
Selon Chan(2008), très souvent, il est plus pratique d'exprimer le COS en tonnes
C par ha sur la base des connaissances essentiels telles que la densité du sol à la
profondeur d'échantillonnage et la profondeur d'échantillonnage.
A titre d'exemple, si COS= 1,0% et la densité apparente du sol = 1,4 Mg / m 3 à
30 cm de profondeur (1 Mg = 1000 kg = 1tonne), la quantité de COS présente
dans le sol 30 cm de profondeur de 1 hectare de terre peut être calculé comme
suit : Carbone (t/ha) = COS (%) × Densité apparente du sol (Mg/m 3) ×
Profondeur d’échantillonnage (cm).

II-5: POOLS DE CARBONE


Définition
Le pool de C actif comprend des microbes vivants et de produits microbiens, partageant
jusqu'à 2% du carbone total du sol avec une courte période de temps de rotation (1-3 mois).
Le pool passif de C (45-50% du COS total) contient physiquement et chimiquement le C
stabilisé résistant à la décomposition et son temps de rotation est entre 400 et 4000 ans.
Objet / application
Le pool actif du carbone indique l'existence de carbone facilement minéralisable par les
microbes et est un bon prédicteur de la respiration du sol. Ainsi, le sol actif carbone
organique est un indicateur des changements susceptible du carbone organique du sol suivant
l'utilisation des terres.
II-6 : CALCUL D’EQUIVALENT EN ELEMENT FERTILISANT
L’efficience d’une application de matière organique peut de déterminer la quantité d’élément
chimique qu’elle apporte au sol.
On distingue deux méthodes de calcul :
Méthode de Mutuo et al.(1999):

i) Identifier dose d'engrais minéral avec un rendement similaire à la dose de matière


organique,
ii) l'équation de la courbe de réponse à l'engrais minéral est utilisée pour calculer
l’équivalence en engrais minéral (MFE) de la fumure organique,

−b±√ b×b−4 ac
FE = 2a , où RDG = a× FE2 + b×FE + c pour la fertilisation minéral (1)
iii) le rapport de MFE a été calculé comme ci-dessous:
FE
×100
MFE = quantité ' engrais min éral (2)

Méthode deTien(2010)

Elle se base sur les rapports de l'efficacité agronomique (AE) des différentes sources de
nutriments

RDG engrais − RDG Control


AE(MF) = dose d ' engrais (3)
Où, RDG désigne le rendement
RDG Matiereorga -RD G Control
AE(MO) = DosedeMO (4)
Où MO désigne la matière organique et MF engrais minéral

AE( MO )
×100
MFE (%) = AE( MF ) (5)

II-7 : ENGRAIS ORGANIQUES

Les engrais organiques sont généralement d'origine animale ou végétale. Ils


peuvent aussi être synthétisés, comme l'urée.
Les premiers sont typiquement des déchets industriels, tels que des déchets
d'abattoirs: sang desséché, corne torréfiée, déchets de poissons, boues
d'épuration des eaux. Ils sont intéressants pour leur apport en azote à
décomposition relativement lente, et pour leur action favorisant la multiplication
rapide de la microflore du sol, mais n'enrichissent guère le sol en humus stable.

NB : Il est important de retenir que pour les spécialistes, le terme engrais est
réservé aux substances chimiques de type minéral alors que l’amendement est
pour les composes organiques.
CONCLUSION PARTIELLE
Dans le sol, les MO assument de nombreuses fonctions agronomiques et
environnementales qui lui confèrent une nécessite dans la gestion des
agrosystèmes :
Elles assurent le stockage et la mise à disposition pour la plante, par
minéralisation, des éléments nutritifs dont elle a besoin.
Elles stimulent l’activité biologique, étant à la fois source d’énergie et
d’éléments nutritifs pour les organismes du sol.
Elles ont un rôle central dans la structuration du sol et participent à sa stabilité
vis-à-vis des agressions extérieures (pluie, tassement…) en limitant notamment
l’érosion hydrique.
Elles favorisent le réchauffement du sol (coloration plus sombre des matières
organiques).
Elles contribuent à la perméabilité, l’aération du sol et la capacité de rétention
en eau. C’est pour cela que l’apport de la matière organique a été au début de la
gestion des sols et on cherche encore a mieux la positionner aujourd’hui.

QUELQUES REFERENCES
Carter, M.R., Angers, D.A., Gregorich, E.G. & Bolinder, M.A. 2003.
Characterizing organic
matter retention for surface soils in eastern Canada using density and particle
size fractions. Canadian Journal of Soil Science, 83(1), 11 – 23
Chan, y. 2008. Increasing soil organic carbon of agricultural land. PRIMEFACT
735, increasing soil organic carbon of agricultural land, 5p.
LCA, 2008 : Guide pratique : comprendre et utiliser les analyses agro-
environnementales. Trame, Réseau et centre de ressource agricole et rural Fiche
méthode 6 : La bonne dose de compost (page consultée le 13/08/09),
wwww.trame.org.
Trumbore, S. E. 1997. Potential responses of soil organic carbon to global
environmental change. Proceedings of the National Academy of Sciences,
94(16):8284–8291.

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