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(Alpes Maritimes)
Décembre 1987
87 SGN 855 PAC
Commune de BAR sur LOUP
(Alpes Maritimes)
BRGM
Décembre 1987
87 SGN 855 PAC
4 - RAISONS DU CHOIX
4.1 - Motivations 30
4.2 - Critères de choix 30
32
34
35
37
37
40
LISTE DES FIGURES, PLANCHES ET ANNEXES
TABLEAU 1
Niveaux et débits observés aux Valettes
TABLEAU 2
Peuplement piscicole : effectifs et biomasse
TABLEAU 4
Evolution des débits d'effluents à traiter
TABLEAU 5
Evolution des flux de pollution à traiter
TABLEAU 6
Niveaux forfaitaires de bruit pour différentes zones et périodes
de la journée
TABLEAU 7
Niveaux sonores des ouvrages d'épuration des eaux
TABLEAU 8
Seuils de concentration odorante
TABLEAU 9
Sources d'odeurs et remèdes envisageables
PHOTO 1 -
Le village : vue depuis le site projeté
PHOTO 2 -
La vallée du Loup au droit du site
PHOTO 3 -
Le Loup au droit du site
PHOTO 4 -
La ripisylve du Loup
PHOTO 5 -
Végétation existante sur la parcelle concernée par le
projet
PHOTO 6 - Vue éloignée du site depuis le coteau Est de Bar sur Loup
PHOTO 7 - Vue rapprochée sur la parcelle (téléobjectif)
DEUX PHOTOMONTAGES : photos n* 1 et 2
ANNEXE 1
ANNEXE 2
Circulaire du 4 novembre 1980 relative aux conditions de
détermination de la qualité minimale d'un rejet d'effluents
urbains .
A VAN X E>RO E»0 S
W?{&m%
Fig. 1
Localisation d u site
Ech. 1/100.000
•fÀonf du Làup
station d'épuration
actuelle
Situation du projet
\yt*l\Qè
•wmmm
; C o m m u n e HiV.VIu; 5v:
Fig. 3
Assainissement existant et projeté
2.3.1 - Climat
140.
120.
100.
soil D p
T
60.
40.
2au
-
0 r '-f V ^r T' T* "I"
M A M J J A S
'T
N V
2.3.2 - Hydrologie
10
N
1,
BrQtTiQian \
6 lois/an
12
L'histogramme ci-dessous représente les débits moyens annuels
du Loup observés à la station des Valettes.
Fig. 5
13
2.3.3 - Qualité des eaux
14
Photo n°3
Le Loup au droit
du site
Photo n°4
Ripisylve du Loup
Photo n°5
Végétation existante
iSur la parcelle concernée
' par le projet
A 300m environ au Sud-Ouest du projet, un affleurement de
dolomie triasique émerge les éboulis et présente un pendage d'une
dizaine de degrés vers le Nord-Ouest. Les sources sont très peu
nombreuses dans la région en raison de la perméabilité des
terrains. Les infiltrations souterraines donnent naissance à des
phénomènes karstiques .
2.5.1 - Végétation
16
Les principales espèces arborescentes susceptibles d'être
rencontrées dans la vallée sont :
2.5.2 - Faune
- la truite
- le barbeau méridional
- le chevaine
- 1 ' anguille
- le blageon.
17
A l'occasion de ce sondage, les effectifs totaux se
répartissaient comme suit :
Chevaine 100 9
Blageon 1200 44
18
La population estivale totale de la commune est voisine de
2500 habitants.
La commune regroupe :
19
t*s
'""m,n)n /A/
S7 'fis
êi 'ie au
SS if-
f^o uref
&Í
//
Fig. 7
y
Les parcelles concernées par le projet (Cf. Fig. 7 plan
cadastral) ont toutes été acquises par la commune (parcelles n'
120, 121, 123, 124, 125, 126) hormis une dernière parcelle (n'
122), avec un cabanon en bois sur le terrain en bordure du Loup,
en cours d'acquisition.
20
2.7.3 - Projets d 'aménagement
Les eaux
Le brui t
Période de mesure
I6h-17h 20h-22h 22h-23h30 6h-7h 9h-10h
Point de mesure * -* -**
E Leq 50,2
21
m
22
Elles résultent d'un bilan de 24 heures et sont résumées dans
le tableau suivant :
23
3.3 - Capacité prévisionnelle d'épuration
Débit de pointe de
teips sec (Qp en i^/h) 30 60 75 150
Co = 2,4
(1988) (2000)
9iois/an 3iois/an 9iais/an 3iois/an
24
Ainsi, le projet actuel propose la mise en place d'ouvrages
permettant :
25
Ce type de station biologique est couramment employé pour des
populations de 1000 à 10000 habitants; il permet d'obtenir une eau
traitée dont la qualité est de niveau "e". Ces stations sont
constituées des éléments suivants :
irétraitements
tourniquet
^K W JT ^ Kfi
¡circulation
Décanteur primaire
Digesteur Lit bactérien Décanteur secondaire
26
Le dégraissage a pour
but d'éviter la formation d'émulsion sur les
bassins d'aération
qui nuisent notamment au rendement des
turbines. Les huiles et graisses, plus légères que l'eau sont
séparées et récupérées sur des surfaces tranquilles avec parfois
une rampe d'insufflation d'air.
. Un décanteur primaire-digesteur
. Un lit bactérien
. Un clarif icateur
27
La chaîne de traitement des eaux comprend les éléments
suivants :
aérateur
prétraitements
recirculation extraction
. Un bassin d'aération
28
Les eaux épurées sont rejetées dans le milieu. Les eaux chargées
en MES sont renvoyées en début de chaîne de traitement.
Les boues sont soit évacuées vers un silo pour permettre leur
reprise et leur élimination, soit leur concentration et
déshydratation sur un lit de séchage.
29
nr
RAISONS DU CHOIX
4 - RAISONS DU CHOIX
4.1 - Motivations
30
L'analyse des diverses contraintes techniques (nature des
effluents à traiter, capacité de traitement nécessaire, place
disponible, extension possible,...) et économiques, a conduit à
proposer deux variantes dans les procédés de traitement des eaux
envisagés. Les caractéristiques principales de ces deux types de
procédés (avantages et inconvénients) sont exposés dans le tableau
ci-dessous .
Exploitation, Nature
et fréquence
Coût d'investissement
< 1000 habitants Elevé Elevé
Coût d'investissement
> 1000 habitants Elevé Très élevé
Coût de fonctionnement
Energie (*) Elevé 60 Wh/hab/j Faible 15 Wh/hab/j
Total Moyen Assez faible
Contraintes de terrain
disponible
Surface occupée Très faibles Très faibles
Qualités nécessaires Peu déterminantes Peu déterminantes
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ANALYSE DES EFFETS PREVISIBLES
CAUSES A L'ENVIRONNEMENT
5 - IMPACTS PREVISIBLES DU PROJET SUR L'ENVIRONNEMENT
ET MESURES COMPENSATOIRES PREVUES
(K X R) + (C X N)
On a alors
R + N
(35 X 6) + (5 X 100)
k = ~ environ 6,7 mg/l
6 + 100
32
Notons qu'il s'agit là d'une hypothèse très pénalisante et que
dans le cas d'un débit moyen du Loup (débit dépassé 6 mois par an,
soit 10 m^/s, la concentration k s'établirait par exemple à l'aval
du rejet pour la DB05 à :
(35 X 6) + (5 x 10 000)
k = environ 5,018 mg/l
6+10 000
33
Aucun captage d'eau potable n'étant réalisé dans la nappe ou
en rivière, en aval de la station à proximité du projet, les
risques de contamination en cas d'incident ou d'accident sont
pratiquement écartés. Le captage aval le plus proche se situe à
plus de 4km du projet.
5.2 - Le paysage
34
Photo n° 6 Vue éloignée du site depuis le coteau Est
de Bar sur Loup
. Canalisations
. Ouvrages
35
PHOTOMONTAGE 1
36
Ces règles parasismiques seront appliquées dans le cadre du
projet. En pratique, elles déterminent un surcoût de la
construction, résultant de l'augmentation des quantités de
matériaux à mettre en oeuvre du fait de la prise en compte des
sollicitations sismiques.
5.5 - Le bruit
37
Ces valeurs s'inscrivent (cf tableau ci-dessous) dans le
bruit de limite ambiant relatif à une zone résidentielle
suburbaine, à faible niveau d'activités. On observe que selon les
périodes (et l'emplacement), le bruit sur la parcelle peut être
influencée par des mouvements aériens, ou par le bruit relatif à
l'écoulement de la rivière, à distance proche de celle-ci.
ZONE PERIODES
Résidentielle urbaine ou
sub-urbaine, avec quelques
ateliers ou centres d'affaires 60 dBA 55 dBA 50 dBA
ou avec des routes à grande
circulation
38
La station d'épuration pourra provoquer des émissions sonores
surtout lors du fonctionnement de diverses installations (pompes,
turbines, écoulement, etc). Il s'agit de bruits provenant des
zones de brassage et d'écoulement, auxquels s'ajoutent des bruits
d'origine mécanique.
39
Dans ce type de zone, le bruit de la station risque de ne
diminuer que lentement avec la distance (300 à 400 mètres), sauf
écran boisé suffisamment dense et large comme pour l'habitation
implantée au Sud par exemple. Par contre, la proximité du camping
est telle que la perception sonore des équipements reste possible.
On notera cependant que les berges du camping sont soumises à
l'incidence de l'écoulement des eaux du Loup, ce qui rend plus
difficile une émergence sonore particulière à la station.
5.6 - Odeurs
40
Les polluants les plus courants sont des composés azotés,
soufrés, et divers (aldéhydes, cétones, etc). Le tableau ci-
dessous indique les seuils de concentration à partir desquels il y
aura des problèmes d'odeur.
Gaz et vapeurs de
15 à 750 60 à 1200 10 à 120
processus
41
TABLEAU 9
LES PRETRAITEMENTS
PHASES OU TRAITEMENT
CAUSES REMEDES
TRAITEMENT PRIMAIRE
PHASE DU TRAITEMENT
CAUSES REMEDES
TRAITEMENTS BIOLOGIQUES
- Mauvaise géométrie
circulation d'air insuffi¬
sante
- Colmatage - Augmentation de la recirculation
LITS BACTERIENS . mauvais remplissage
- Erosion du film biologique en excès.
. charge trop élevée
(suite tableau 9)
. Dispersion atmosphérique
par l'intermédiaire d'une
Problème identique aux cheminée,
AEROBIE
boues activées
. Combustion,
. Filtration dans le sol,
<
Le chaulage peut être une
. Masquage olfactif,
solution de secours en cas de
CHAULAGE Pas de Pb
VJ Pb dans les autres méthodes. . Adsorption sur charbon
actif,
CONDITIONNEMENT . Lavages chimiques.
Jus de cuisson très malodo¬
THERMIQUE rant
i i LITS DE SEC3UGE n'ont pas d'odeur particu¬ Bon entretien des lits
lièrement désagréable. Les
5 *" problèmes à ce niveau sont
dus à une mauvaise réalisa¬
MECANIQUE
tion des étapes précédentes.
- liés à la manutention
- électriques
- infectieux.
- etc.
44
Au plan de l'hygiène, le personnel chargé de la gestion de la
station fera l'objet de visites médicales annuelles et les
vaccinations obligatoires seront respectées.
45
Commune de BAR sur LOUP
(Alpes Maritimes)
BRGM
ANNEXE 1
Décembre 1987
87 SGN 855 PAC
BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIERES
Service Géologique Régional Provence Alpes - Côte a Azur
Domain* d« Lummy Rout* Léon-Lachamp - i 3009 Vj-sâne
Tél.: 91.41.24.48 - T*l*x BRGM -i : ' 535 ^
Aganca Cdta d'Azur - Sophia-Antipolis 06565 Vaibonna Cadax - Tel 93654262
ANNEXE 1 - QUALITE BIOLOGIQUE DU LOUP : LISTE FAUNISTIQUE
PLECOPTERES
Perla
Dmocras : J
Leuctra : 111
Protonemura : 1
Total 115
* TRICHOPTERES
Hydroptiia 107
Leptoceridae -
Agraylea -
Agapetus -
Lepidostoma -
Total 609
. EPKEMEROPTERES
. Epeorus .
. Ecdyonorus 8
R.hithrogena -
Baetis 563
, Ephemera -
. Habrophlebia ^5 :
. Caenis 20 :
COLEOPTERES
Rio lus 55
Elmis 117 =
Dytiscidae -
Hydraena 1
Oulimnius 1 =
' Gyrinidae -
' Steneimis -
Haliplus -
Total 48 7 '.
LISTE FAUNISTIQUE STATION
LOUP 2
ODO NATES
Onychogc.Tiphus
XEGALOPTERES
Siaiis
HEMIPTERES
Gerris
DIPTERES
Tatanidae 1
C'ëratopoçonidae 40
Athericidae
Chironcmidae 355
Li.T.oniidae 6
Tipulidae 1
Psychodidae 3
SiKuliidae 391
Erapididae 12
Total 809
COLLEMBOLES 1
HYDRACARIENS 3
CRUSTACES
Gar.-arus 1295
Asellus
Total 1295
MOLLUSQUES
Lymnaea
Pisidium
Bithynella 6
Physa 2
Potamopyrgus
Ancylus
Bithynia
Theodoxus
Piâiiorbidde
Valvata
Total
10
TRICLADES
Duaesia
LISTE FAUNISTIQUE STATION
LOUP 2
OLIGOCKETES 41
HIRUDI.N'ES
Erpobdellidae
Helobdella
[Je.T.iciepsis
Total
NE-'^ÍATODES
Gordiacées
LE LOUP
Effectif coniroie:8i0
Fk noven :
CfiKfiCIESISIIÎUES DE LB PECHE
O
3
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CSP-P
Deuxiéne peche: 29
Effectif/100n2 14
Deuxiéne peche: 40
Effectif/lûûn2 26
Deuxiéne pêche: 65
Effectif/100n2 27
Effectif/10ûn2 12
Preniére peche: 4
Deuxiéne pèche: 1
Peupienent estiné: 5
Effectif/100n2 1
BRGM
AlNNEXE
Décembre 1987
87 SGN 855 PAC
débit, successivement examinées ci-après, en fonction de la nature D'autres paramètres peuvent être à considérer dans certaines
du milieu récepteur. situations de rejets :
-l'azote global (somme de l'azote nitrique, nitreux et de l'azote
I. - 1 . Rejet dans les cours d'eau. organique et ammoniacal), notamment en cas de rejets à l'amont
de prises d'eau destinées à l'alimentation des populations, lorsque
A. - Qualité de l'effiuent. la limite de concentration d'azote nitrique acceptable pour une eau
potable risque d'être dépassée. L'azote étant un des éléments
Qu'il y ait ou non décret d'objectif de qualité, pris en application de
nécessaires au phénomène d'eutrophisation, devra être considéré
l'article 3 (5°) de la loi du 6 décembre 964, les prescriptions
1 1
lorsque son apport par des effluents rejetés apparaîtra important
figurant dans l'arrêté d'autorisation doivent être définies en tenant
au regard des autres apports possibles de nutrients (eaux de
compte de l'objectif de qualité du milieu récepteur tel qu'il ressort ruissellement) ;
du décret d'objectif ou á défaut des propositions conjointes des
- le phosphore total, lorsque le rejet s'effectue dans le bassin ver¬
services intéressés.
sant d'un lac ou d'une retenue, ou même dans certaines rivières
Dans ce dernier cas, les cartes départementales d'objectifs de qua¬
lentes (ou dans la mer) lorsqu'il existe un risque d'eutrophisation ;
lité dressées en application de la circulaire inter-ministérielle du 7 1
53
Interviennent alors les caractéristiques des eaux usées telles lement de matières oxydables solubles devra faire l'objet d'une
qu elles résultent des particularités de l'agglomération et du réduction poussée.
réseau de collecte, l'importance et les variations de la population en Des limitations relatives aux germes pathogènes ou, à défaut, aux
cause et les possibilités techniques d'épuration, compte tenu des germes témoins de contamination fécale ne seront à envisager que
contraintes du site, des conditions climatiques et des facilités lorsque le rejet a lieu à proximité de zones sensibles telles que les
d exploitation, zones conchylicoles et les zones de baignade, et que l'étude en
aura montré la nécessité.
B. - Débit. On étudiera avec une particulière attention la localisation et l'agen¬
Le débit du rejet à autoriser est considéré le plus souvent comme cement du dispositif de rejet car la qualité minimale à imposer au
une donnée imperative dans la mesure où le stockage des eaux
rejet dépend essentiellement des conditions de dilution et de
usées apparaît difficilement réalisable. On rappellera cependant
transfert des polluants vers les zones sensibles gisements de
:
que tous les procédés d'épuration gagnent en efficacité lorsqu'ils
coquillages, installations de conchyliculture, baignade, etc.
sont appliqués à des effluents plus concentrés.
II est important à ce sujet de prendre conscience de la différence
Lorsque des quantités excessives d'eaux non polluées, provenant
qui existe, sous l'angle des rejets, entre les mers à marées et les
de sources ou d'infiltration, ou d'eaux de refroidissement issues
mers sans marées ainsi qu'entre les côtes bordées de plateaux
d'établissements industriels sont collectées avec les eaux usées, sous-manns à faible pente et celle à bathymétrie profonde.
des actions sur le réseau d'assainissement ou en amont peuvent
diminuer le volume des effluents à rejeter après épuration, Toutes ces considérations seront développées dans une instruc¬
tion technique prochaine qui traitera dans le détail des problèmes
II est alors normal d'en tenir compte dans l'arrêté d'autorisation de
spécifiques liés à l'assainissement du littoral et aux rejets en
rejet, en prévoyant une réduction, le cas échéant échelonnée dans
mer.
le temps, du débit maximum autorisé.
Dans le cas des réseaux unitaires, une certaine limitation du débit I. - 4. Rejets vers le sol.
instantané rejeté en période pluvieuse peut être obtenue en utili¬
sant par exemple des bassins d'accumulation dont le contenu est Le rejet à la surface ou à faible profondeur dans le sol d'effluents
introduit progressivement dans la station d'épuration à la fin de convenablement prétraités peut constituer un moyen efficace de
l'épisode pluvieux. La mise en place de tels bassins peut égale¬ préservation de la qualité des eaux en utilisant au mieux l'aptitude
ment, lorsque le milieu récepteur l'exige, contribuer à réduire les du sol à retenir et dégrader de nombreuses substances polluantes.
flux de matières polluantes rejetées. Toutefois, une limitation du Les caractéristiques du dispositif à mettre en place et les exigences
débit maximum autorisé à une valeur inférieure à cel le que donne le de traitement préalable des effluents ne peuvent être définies
calcul des apports au réseau serait inutile et même néfaste si elle qu'après une étude de chaque cas particulier portant notamment
devait entraîner seulement une augmentation des débits rejetés sur les caractéristiques du sol et la vulnérabilité des eaux
sans traitement par les déversoirs d'orage. souterraines.
A ce titre, à la recherche d'un niveau de qualité déterminé et effica¬ On n'admettra l'êpandage que des effluents débarrassés des
cement maintenu pour le rejet traité, doit être associée une réduc¬ matières en suspension susceptibles de compromettre le fonction¬
tion aussi complète que possible des pollutions apportées le long nement des ouvrages de distribution, par simple dégrossissage
du réseau par le fonctionnement fréquent des déversoirs d'orage dans le cas d'épandage de surface en billon ou en planche, par des
et, en tête de la station elle-même, par des déversoirs écrêteurs de procédés plus fins (décantation, tamisage, etc.) dans celui d'un
débit qui court -circuitent trop souvent une partie de l'effiuent brut. épandage souterrain par drain.
II est donc souhaitable chaque fois que cela est possible d'instruire
Les dispositifs d'aéroaspersion générateurs de brouillards fins et
simultanément des autonsations de déversement pout les rejets l'êpandage sur des cultures dont les produits consommés crus
de la station d'épuration et ceux des déversoirs d'orage. sont susceptibles d'une contamination directe du fait de la techni¬
Enfin, s agissant de petites collectivités et de milieux récepteurs que employée ne seront pas admis, à moins que l'effiuent n'ait subi
extrêmement sensibles, on pourra, dans des cas exceptionnels, une décontamination microbiologique efficace.
envisager un stockage de l'eau épurée permettant de réduire ou de Un lagunage assurant un temps de rétention d'au moins quarante-
supprimer les rejets pendant une période critique. Un tel dispositif cinq jours est notamment capable de lever les limitations indiquées
pourra dans certains cas être réalisé en combinaison avec un traite¬ à l'alinéa précédent.
ment par lagunage.
Un autre cas justifiera un stockage avant rejet (bassin de marée). I. - 5.Cas particuliers des rejets dans un milieu
C'est celui d'u'n milieu récepteur soumis à l'influence des marées n'offrant pas de possibilités de dilution
(cours inférieur de rivière) lorsque l'étude montrera l'intérêt de ne
rejeter qu'aux périodes favorables du cycle de marée. II arrive que les effluents ne soient pas rejetés directement dans un
milieu capable d'assurer une dilution importante, mais dans un
I. ' 2. Rejet dans les canauK lacs et étangs fossé ou un ruisseau dont le rejet constituera, au moins à certaines
périodes de l'année, l'essentiel du débit,
Les caractéristiques du rejet acceptable par le milieu récepteur
II y aura lieu, alors, d'analyser les conséquences du rejet pour le
seront déterminées au terme d'une démarche semblable à celle qui milieu récepteur en s'intéressant à la rivière, au canal, à l'étang, au
a été déente dans le cas d'un rejet en rivière.
lac ou à la mer où aboutiront finalement les effluents, en tenant
Toutefois, on attachera, plus encore que dans le cas précédent, une compte, le cas échéant, de l'évolution qui aura pu se produire au
attention particulière aux conditions de dilution et de mélange au cours du trajet des eaux rejetées dans le fossé ou le ruisseau consi¬
voisinage du point de rejet en tenant compte d'éventuels phéno¬ déré comme émissaire.
mènes de stratification thermique.
On veillera également à ce que les eaux rejetées soient d'une qua¬
En outre, il existe, dans ces milieux peu renouvelés, un risque d'eu¬ lité suffisante pour ne pas créer des conditions d'insalubrité dans
trophisation. On s'attachera donc à apprécier les flux de phosphore l'émissaire. A cet égard, l'élimination des matières en suspension
total et, le cas échéant, d'azote global, acceptables sans entraîner grossières est indispensable dans tous les cas. Elle pourra suffire,
un développement excessif d'algues et de végétaux supérieurs. sous réserve des exigences du milieu récepteur situé à l'aval, si le
fossé a une forte pente et s'il n'existe aucun risque de stagnation.
I. - 3. Rejet en mer
En revanche, si l'eau s'écoule lentement, il sera nécessaire d'élimi¬
Les principes de la démarche exposée pour les rejets en rivière, ner aussi avant rejet une grande partie des matières organiques
fondée sur la détermination de la capacité d'acceptation du milieu, dissoutes afin d'éviter l'établissement de conditions d'anaéro-
sont le plus souvent applicables au cas des rejets en mer. biose. Enfin, il pourra être nécessaire d'exiger une désinfection s'il
La sensibilité du milieu marin aux effets des matières en suspen¬
existe sur le parcours de l'émissaire des risques importants de
sion est très importante réduction de la pénétration de la lumière,
:
contact direct des populations avec l'effiuent.
asphyxie de certains fonds sous l'effet de l'accumulation des sédi¬
ments, colmatage des appareils respiratoires, etc. Aussi, compte
tenu de la composition générale des effluents urbains dans II. - Expression de la qualité minimale d'un rejet
laquelle les matières en suspension sont représentées en propor¬
tion importante, il sera toujours nécessaire d'en rechercher une éli¬ L'arrêté interministériel du 20 novembre 979 définit le contenu
1
mination poussée, ce qui assurera d'ailleurs une élimination général de l'arrêté préfectoral autorisant le rejet et notamment le
significative des matières oxydables. Ce n'est que dans des cas de mode d'expression des deux éléments nécessaires à la définition
rejets dans des zones particulières : zones fermées, marais litto¬ complète d'un rejet, à savoir son débit et le flux des substances
raux où le renouvellement de l'eau est faible, ou dans des cas où susceptibles d'altérer le milieu récepteur.
l'on a voulu fixer pour diverses raisons des objectifs de qualité éle¬ Mais c'est essentiellement du second élément que dépend effet I
vés, que le flux résiduel de matières oxydables composé principale- du rejet sur le milieu récepteur.
54
Or la mesure du flux d'un polluant s'atteint par celle de sa concen¬ L'arrêté autorisant le rejet pourra bien entendu ne pas comporter
tration et du débit du rejet. II est donc logique, pour la facilité du de prescriptions de qualité pour tous les groupes de substances
contrôle, de traduire les données de l'arrêté d'autorisation en définis dans cette annexe mais seulement pour certains d'entre
concentration et débit. eux. Seule l'analyse des exigences du milieu récepteur permet de
Par ailleurs, l'observation des résultats obtenus sur un effluent à déterminer ceux des paramètres à réglementer.
dominante domestique par les principaux types de procédés Les niveaux définis dans l'annexe étant proposés comme guides et
d épuration a permis de constater que ces résultats exprimés en non pas impérativement, des valeurs plus sévères ou moins sévè¬
termes de concentration étaient reproductibles. res que celles affectées ci-dessus aux différents groupes de subs¬
Sous réserve que les débits maximaux fixés soient respectés, la tances pourront être retenues si le milieu récepteur le justifie.
qualité minimale du rejet peut être exprimée en termes de Lorsque l'arrêté d'autorisation concernera une collectivité à popu¬
concentration. lation variable, on pourra envisager de définir deux niveaux de qua¬
La qualité minimale de l'effiuent sera définie dans l'autorisation de lité minimale, l'un pour la période de pointe, l'autre pour la
rejet par les valeurs limites des concentrations d'un certain nombre période normale.
de substances polluantes ou d'indicateurs de pollution. Ceux qui De même, lorsque le rejet se fait dans un cours d'eau au régime
concernent essentiellement les effluents à dominante domestique hydraulique très variable pendant des périodes suffisamment lon¬
peuvent être classés dans les groupes ci-après :
gues et définies au cours de l'année, on pourra envisager de définir
- le groupe des matières en suspension et des matières oxydables ; deux niveaux de qualité minimale ; l'un pour la période de hautes
- le groupe des substances azotées ; eaux, l'autre pour la période de basse eaux.
- le groupe des substances phosphorées ;
On peut aussi distinguer des périodes de températures différentes
- la qualité hygiénique (microbiologie, toxicologie).
pendant lesquelles les exigences du milieu récepteur changent au
La comparaison des exigences et capacités d acceptation des regard des formes de l'azote. II peut être intéressant d'en tenir
milieux récepteurs courants d'une pan avec les performances compte et, si le milieu récepteur le permet, d'envisager la fixation
techniques et économiques des principaux procédés d'épuration de deux niveaux de qualité minimale, l'un pour la pénode des bas¬
d autre part a conduit à dresser des tableaux de valeurs de rende¬ ses températures, l'autre pour le reste de l'année. On restera ainsi
ments d'épuration et de concentration pour les différents polluants dans le domaine des performances obtenues pour les techniques
ou indicateurs de pollution rangés dans les groupes ci-dessus. Ces biologiques classiques.
valeurs définissent des « niveaux » pour chacun des groupes. II Dans la présentation des niveaux de qualité minimale d'un rejet
sera commode, dans les cas courants, de définir la qualité minimale pour chacun des groupes de substances polluantes, il n'a pas été
du rejet par référence à l'un de ces niveaux pour chacun des grou¬ indiqué de lien entre les niveaux des différents groupes dont l'indé¬
pes de polluants que l'autorisation de rejet réglementera. pendance devrait dans un premier temps permettre, à l'issue de la
démarche décrite au chapitre I, de choisir le niveau minimum de
III. - Présentation des niveaux de qualité minimale qualité à respecter pour chacun des groupes de paramètres de
d'un rejet à dominante domestique manière à satisfaire strictement aux objectifs de qualité du milieu
récepteur. Ainsi, en général dans le cas d'un rejet en mer, une
Un rejet d'effluent urbain est réputé à dominante domestique lors¬ attention particulière sera portée aux matières en suspension et à la
que ses caractéristiques mesurées sur un échantillon moyen sur qualité microbiologique. Par contre, dans le cas d'un rejet dans un
vingt-quatre heures prélevé avant les traitements préliminaires et lac ou étang, des niveaux de qualité minimale relatifs à l'azote glo¬
décanté pendant deux heures sont telles que le rapport de sa bal ou au phosphore total devront généralement être définis.
demande chimique en oxygène (ou D.C.O.) à sa demande biochimi¬ Ensuite, et parce que, dans chaque filière de traitements, les rende¬
que en oxygène à cinq jours (ou D.B.O. 5) est inférieur ou égal à 2,5 ments d'épuration sur les différents groupes de substances sont
sa D.C.O. inférieure ou égale à 750 milligrammes par litre, son généralement liés, il y aura lieu de vérifier que les niveaux que l'on
azote Kjeldahl inférieur à 100 milligrammes par litre. se propose de retenir pour chacun des groupes ne sont pas incom¬
Dans ce cas, l'arrêté autorisant le rejet pourra fixer la qualité mini¬ patibles et peuvent être satisfaits par le choix d'une filière de traite¬
male de l'effiuent effectivement rejeté par référence à l'un des ment techniquement et économiquement acceptable. Ceci pourra
niveaux donnés dans l'annexe à la présente circulaire. Cette annexe conduire à rectifier le choix des niveaux envisagés avant cette
présente des niveaux de qualité pour chacun des groupes des vérification.
matières en suspension et matières oxydables, des substances A l'intérieur de chacun des groupes cette cohérence a été prise en
azotées et des substances phosphorées. En revanche, il n'a pas été compte dans la définition des niveaux donnée par la présente circu¬
jugé possible de fixer de telles valeurs pour la qualité hygiénique laire. Pour vérifier dans chaque cas la cohérence des niveaux entre
des rejets ; cependant, le paragraphe IV-4 développe la démarche les groupes, il faut examiner attentivement les caractéristiques des
à suivre pour la recherche et l'expression d'un niveau de qualité différents systèmes d'épuration. C'est l'objet du chapitre IV
hygiénique d'un rejet. suivant.
a Elimination
à 90 p. 1 00
b Elimination
à 80 p. 100 (1)
c Elimination
à 90 p. 100 (1)
d 120 (2) 120 (2)40
e 90 30 30 120 40
f 50 15 20 80 20
( 1 ) Remarque. Dans le cas d'un effluent particulièrement dilué pour lequel l'application d'une exigence de qualité exprimée, dans les
niveaux b ou c. en terme de rendement d'élimination conduirait à ce que la concentration en matières en suspension totales dans
l'effiuent traité soit inférieure à 20 mg par litre, on fixera l'exigence de traitement à cette dernière valeur.
(2) Sur échantillon filtré.
55
Deuxième groupe
Niveaux de rejet pour les formes de substances azotées
Azote Kjeldahl (N.K.) : azote organique -¥ azote ammoniacal exprimés en N. :
Niveau N.K. 1 :
Niveau N.K. 2 :
Niveau N.K. 3 :
Troisième groupe
Niveaux de rejet pour les substances phosphorées (phosphore total), exprimés en P
Niveau P.T. 1 :
Niveau P.T. 2 :
(1 )Dans le cas d'un effluent particulièrement dilué pour lequel l'application de l'exigence de qualité minimale P. T. 1 exprimée en terme de
rendement d'élimination conduirait à ce que la concentration en phosphore total dans l'effiuent traité soit inférieure à 2 mg par litre on pourra
fixer l'exigence de traitement à cette dernière valeur
IV. - Procédés d'épuration et niveaux de qualité Une coagulation par la chaux avec élévation du pH au-delà de 1 1
permet en outre un abattement notable de la charge bactérienne en
IV. - 1 Groupe des matières en suspension
. suspension totales.
et matières oxydables Par un choix très spécifique des réactifs et une augmentation de
leur dosage, par un soin particulier apporté à la conception et au
IV. - 1 .1 Procédés à dominante physique
.
dimensionnement des dispositifs de séparation de phases, donc,
et physico-chimique : niveaux a, b, c
au total, par une augmentation des coûts d'investissement et de
Les niveaux de qualité a, b, c du premier groupe sont essentielle¬ fonctionnement, les différents procédés qui viennent d'être décrits
ment liés à la réduction des matières en suspension. permettent d'améliorer encore l'élimination des matières en sus¬
L'abaissement du taux de matières en suspension entraîne, dans pension totales. Dans ces conditions, le rendement d'élimination
une moindre mesure, un abaissement du taux de matières oxyda¬ doit pouvoir atteindre 90 p. 100, ce qui permet généralement
bles. Cet abaissement du taux de matières oxydables devrait être d'éliminer 65 p. cent de la D.B.0.5 et 60 p. cent de la D.C.O.
considéré comme résultat accessoire intéressant pour les procé¬
dés capables d'obtenir ces niveaux a, b, c du premier groupe. IV. - 1.2. Procédés à dominante biologique :
Les matières en suspension contenues dans les eaux usées sont niveaux d, e, f
essentiellement constituées de matières dites décantables et de
réduction des matières en suspension aussi poussée soit-elle,
La
matières colloïdales. Ces dernières ne peuvent être éliminées
ne permet pas d'éliminer les matières oxydables dissoutes : cette
qu'après une floculation-coagulation préalable alors qu'une sépa¬
réduction s'obtient donc par d'autres techniques celles des pro¬
:
ration physique (décantation simple) suffit à la séparation des
cédés à dominante biologique. Par ailleurs, les procédés d'épura¬
matières décantables.
tion adaptés à l'élimination de celles-ci maintiennent un certain
Les procédés à mettre en sont essentiellement des procé¬ rapport entre les taux d'abattement de la D. B.O., de la D.C.O et des
dés physiques ou physico-chimiques, dont les performances matières en suspension.
s'expriment le mieux en termes de rendement d'élimination.
Au niveau d correspondent des procédés de type extensif qui per¬
Cependant si la concentration des M.E.S. dans les eaux à traiter est mettent une dégradation poussée de la matière organique mais
contenue à l'intérieur d'une fourchette connue, l'arrêté autonsant avec lesquels l'eau traitée est susceptible de contenir des particu¬
le rejet pourra fixer la qualité minimale de celui-ci, pour les niveaux les en suspension produites au cours du traitement, algues pour
a, b, c du premier groupe, en termes de concentration. les traitements de type lagunage, flocs bactériens pour le traite¬
Le niveau a du premier groupe vise la réduction des seules matiè¬ ment de type lit bactérien à faible charge.
res décantables. II peut être obtenu par une séparation physique Dans les conditions générales où ils sont conçus et exploités, les
Simple, celle-ci pouvant faire appel à la gravité ou à la flottation. procédés de type lagunage permettent d'assurer une bonne qua¬
Sous réserve de résultats d'essais sur les effluents concernés, le lité bactériologique de l'effiuent. Une nitrification est aussi possi¬
tamisage peut aussi être utilisé. ble par les procédés permettant d'obtenir le niveau d du premier
L'abattement de 90 p. 1 00 des matières décantables conduira en groupe, mais irrégulière par ce que liée aux saisons.
général à une réduction des matières en suspension totales dans Au niveau e correspondent les procédés les plus classiques, qui,
une proportion de 50 p. 1 0 à 60 p. 1 00 environ. précédés ou non par une décantation primaire, associent le traite¬
Le niveau b du premier groupe vise la réduction de l'ensemble des ment biologique proprement dit à une décantation secondaire ou
matières en suspension décantables et colloïdales. un dispositif équivalent.
Un traitement chimique de l'effiuent par coagulation-floculation Les procédés permettant d'obtenir la qualité minimale du niveau e
sera nécessaire pour rendre décantables par formation de flocs les permettent aussi de réduire l'azote Kjeldahl (N.K.) dans une pro¬
matières colloïdales qui ne l'étaient pas. portion de 30 p. 1 00 environ. Ce ne sont toutefois pas des procé¬
L'association de réactifs minéraux de coagulation et d'un adjuvant dés spécifiques de l'élimination de l'azote.
de floculation suivie d'une opération de séparation de phases (dé¬ Lorsque le rapport D.C.0./D.B.0.5 d'un échantillon moyen sur
cantation, flottation) permet, dans de bonnes conditions de dosa¬ vingt-quatre heures de l'effiuent, ayant subi une décantation préa¬
ges des réactifs, d'éliminer 80 p. 00 des matières en suspension
1 lable de deux heures, dépassera 2, toute en restant inférieur à 2,5
totales contenues dans l'effiuent. Ces procédés permettent par ail¬ ou que la D.C.O. de cet échantillon sera comprise entre 450 et
leurs une élimination de matières oxydables et de phosphore dans 750 mg par litre, le respect des concentrations en D.C.O. qui défi¬
une proportion notable. nissent le niveau e nécessite un abattement en D.C.O. supérieur à
56
75 p 00. ce qui peut dépasser les possibilités des procédés les
1 II n'y a par conséquent pas de risque d'incompatibilité technique
plus classiques. S'il n'est pas possible d'assouplir les exigences pour l'association d'un niveau de qualité du groupe des substances
ponant sur la D.C.O. (par exemple vocation du milieu récepteur), phosphorées et d'un niveau de qualité d'un autre groupe de subs¬
les installations de traitement devront alors souvent être conçues tances, sauf en ce qui concerne le niveau a qui n'assure pas une éli¬
spécialement pour répondre à cette obligation. mination suffisante des matières en suspension.
Le niveau /, réservé à des cas tout à fait exceptionnels d'exigence Les niveaux de qualité P.T. 1 et parfois P.T. 2 du troisième groupe
paniculièredu milieu récepteur, a pour objectif de réduire plus effi¬ peuvent s'obtenir sans ouvrage spécifique supplémentaire impor¬
cacement encore les teneurs en matières oxydables et matières en tant. Toutefois, dans certains cas, il pourra être nécessaire de pré¬
suspension. II s'agit d'améliorer la rétention des matières en sus¬ voir un stade supplémentaire de traitement pour obtenir le
pension et de réduire la fraction de la D.B.0.5 et de la D.C.O. diffici¬ niveau P.T. 2.
lement atteinte dans des conditions économiques favorables par II faut remarquer que les substances azotées et phosphorées cons¬
les procédés relevant de l'obtention des niveaux d et e. tituent des « fertilisants » ou « nutrients » et sont nuisibles dans les
Suivant les caractéristiques de l'effiuent à traiter, les procédés à eaux usées, précisément pour cette raison. Les procédés naturels
utiliser varient, mais d'une manière générale, cet affinage fait appel d'épuration par le sol (notamment l'êpandage agricole, lorsqu'il
à des techniques telles que l'adjonction d'un étage de filtration des peut être pratiqué) remédient à ces formes de pollution, en en tirant
effluents secondaires et utilisation de charbon actif. même parti, éventuellement.
Ces filières accroissent de façon très sensible le coût de traitement
(investissement et exploitation) et doivent donc demeurer d'un
emploi très exceptionnel. Leur complexité technique est aussi un
élément à considérer dans la mesure où elle conduit à une exploita¬ IV. - 4. Qualité hygiénique du rejet
tion délicate nécessitant la présence constante d'un personnel Certaines utilisations de l'eau, à partir d'un milieu naturel récepteur
spécialisé. d'effluents pollués, peuvent être en rapport direct ou indirect avec
la santé de l'homme. Dans ce cas, les exigences de qualité impo¬
sées par les utilisations de l'eau rendent parfois nécessaire, avant
le rejet d'un effluent, un abattement de sa concentration en certai¬
IV. - 2. Groupe des substances azotées
nes substances toxiques ou en micro-organismes pathogènes. Ce
Azote Kjeldahl (N.K. 1, 2 et 3) : cas se présente essentiellement lorsque l'éloignement du point de
Dans un effluent à dominante domestique, l'azote est principale¬ rejet par rapport aux zones à protéger est insuffisant pour que les
ment présent sous forme d'azote organique et ammoniacal (azote concentrations limites correspondant aux normes soient obtenues
Kjeldahl N.K.). :
par dilution, ou auto-épuration.
II serait souhaitable que l'élimination ou l'abattement de la teneur
La diminution du taux d'azote Kjeldahl peut être obtenue par trans¬
formation en azote nitreux puis nitrique. Cette diminution peut être de ces substances ou micro-organismes indésirables fussent
obtenue en même temps que la réduction de la teneur en matières appréciés par la détermination quantitative directe de ceux-ci dans
oxydables carbonées par les procédés d'épuration biologique cor¬ l'effiuent brut et l'effiuent traité.
respondant aux niveaux d et e du premier groupe à condition que Dans la plupart des cas cependant, les difficultés de telles détermi¬
l'oxygénation soit renforcée et que l'installation fonctionne avec nations, la rareté ou l'irrégularité de la présence de certains de ces
une charge d'autant plus faible que la température est basse. Dans micro-organismes ou substances indésirables, conduisent à utili¬
le cas de température très basse, l'obtention par ces procédés des ser des « indications » qui sont soit des « indicateurs de pollution »
niveaux N,K. 2 et N.K. 3 devient difficile sinon impossible. avant le traitement, soit des « indicateurs d'efficacité de traite¬
II est exclu que les niveaux N.K. 1, 2 et 3 du deuxième groupe puis¬
ment » après celui-ci. II est nécessaire de prêter une grande atten¬
sent être associés avec les niveaux a, ¿i ou c du premier groupe. tion au choix de ces indicateurs en vue du but recherché.
Dans le domaine des risques d'origine microbiologique ou parasi¬
Azote global (N.G.L. 1 et 2) :
taire qui proviennent en grande partie de pollution d'origine fécale,
la réglementation actuelle prévoit d'utiliser comme « indicateurs de
La diminution de teneur en azote global de l'effiuent nécessite
la
pollution » des germes tests qui sont des coliformes totaux, des
d'abord une oxydation aussi poussée que possible de l'azote Kjel¬
coliformes fécaux et des streptocoques fécaux. Mais il est bon de
dahl suivi d'une dénitrification. Cette seconde opération s'effectue
rappeler que la valeur de ces germes comme « Indicateurs d'effica¬
par voie biologique, en l'absence d'oxygène dissous.
cité de traitement » n'est que relative l'abattement en coliformes
,"
L'obtention des niveaux de qualité N.G.L. 1 et dans certains cas fécaux par exemple n'est représentatif que d'un certain nombre de
N.G.L. 2 pourra être assurée au cours des traitements spécifiques micro-organismes pathogènes, pouvant varier selon le traitement
d'abattement des matières oxydables ou de l'azote Kjeldahl. II utilisé ; ils ne peuvent pas en règle générale être considérés
pourra suffire d'aménager des zones de nitrification et de dénitrifi¬ comme représentatifs d'un abattement du nombre de virus.
cation par réglage de l'aération.
Si Ion envisage un abattement de la contamination bactérienne par
Mais cet abattement peut aussi être assuré par une étape supplé¬ un traitement correctif (dans le cas où l'utilisation du milieu récep¬
mentaire de traitement par exemple à l'aide de boues activées non teur l'exige et où les conditions de dilution et d'auto-épuration ne
aérées ou de lit bactérien immergé avec addition éventuelle de permettent pas d'obtenir un degré de protection suffisant) le
substrat carboné. Ce pourra être nécessaire pour l'obtention d'un niveau d'efficacité à obtenir sera établi par la fixation d'une concen¬
niveau de qualité N.G.L. 2. tration finale, soit des germes indicateurs cités précédemment,
soit de tout autre paramètre plus spécifique de la pollution que l'on
II résulte de ce qui précède que : veut éliminer, y compris, lorsque cela est possible, les micro¬
-le niveau N.K. du deuxième groupe peut être associé aux
1
organismes pathogènes eux-mêmes (1 ).
niveaux d, e et^du premier groupe sans entraîner de modification Les performances d'efficacité des traitements (filtration, utilisation
majeure des procédés d'épuration correspondant à ces derniers ; des oxydants, élévation de pH, etc.) sont d'autant plus grandes, fia¬
- le niveau N.G.L. 2 du deuxième groupe qui nécessite une bonne
bles et économiques que l'effiuent est mieux débarrassés de ses
nitrification de l'azote Kjeldahl ne peut être associé qu aux niveaux matières en suspension.
e et ^du premier groupe. Dans le cas où l'association est faite avec Des résultats très satisfaisants peuvent être obtenus en été par des
e, c'est alors l'exigence sur l'azote qui détermine le dimension¬ lagunes de finition assurant un temps de séjour suffisant, généra¬
nement ,
lement de l'ordre de six semaines, et organisés de manière à éviter
- les niveaux N.K. 3 et N.G.L. 2 sont exceptionnels. Leur respect les courts-circuits.
demande des précautions très particulières et conduit à un coût de L'emploi des techniques de lagunage dont les performances
traitement très élevé. Dans ces cas, les stations d'épuration ne peu¬ dépendent de la température suppose, dans le cas le plus courant,
vent être conçues qu'à la condition que soient précisées les propor¬ que les conditions imposées aux rejets soient modulées suivant les
tions des différentes formes de l'azote dans l'effiuent à traiter. saisons, avec de moindres exigences en hiver, si un accroissement
des temps de séjour ne compense pas l'effet de la température
II est bon de garder en mémoire que la décontamination chimique
IV. - 3. Groupe des substances phosphorées entraîne des sujétions de coût, de surveillance et de pérennité de
fonctionnement, d'une part, des risques d'irrégularité, d'efficacité
Une élimination importante des substances phosphorées relève et de toxicité indirecte pour le milieu, d'autre part, qui doivent
essentiellement de techniques de coagulation-floculation à l'aide conduire, chaque fois que la chose est techniquement possible, à
de réactifs minéraux (sels de fer, d'alumine, chaux) ; elle peut donc rechercher l'obtention de l'abattement de concentration des ger¬
être associée à n'importe quelle filière d'élimination d'autres grou¬ mes par un système d'èpuration-rejet ne faisant pas appel à la
pes de substances. désinfection chimique.
57
Dans le même esprit, l'appréciation de la bonne réalisation des opé¬ Ce rapport peut parfois être amélioré par la mise en uvre de pré¬
rations de décontamination par oxydation ou par procédés traitement sur certains effluents industriels. Lorsque la D.C.O. est
physico-chimiques pourra se référer à cette base. supérieure à 750 milligrammes par litre, on examinera si un abatte¬
Par contre (zone conchylicole notamment), les indications données ment de 75 p. 00 de la D.C.O. moyenne journalière est compati¬
1
par les coliformes fécaux sont notoirement insuffisantes. Dans ces ble avec le respect de l'objectif de qualité du milieu récepteur. Dans
cas particuliers, on devra s'assurer de l'élimination suffisante des l'affirmative, on retiendra les valeurs correspondant à un tel abatte¬
virus et des parasites par la recherche de ces micro-organismes ment, au lieu des valeurs indiquées, ce qui n'imposera pas de
eux-mêmes. contraintes complémentaires pour la conception des ouvrages
de traitement.
Quel que soit le mode de décontamination envisagé, la fixation de
conditions de rejet moins sévères lorsque les exigences du milieu Dans la négative, on retiendra les valeurs nécessaires pour la
récepteur et les conditions de dilution le permettent, peut entraîner D.C.O. en sachant alors qu'elles deviennent déterminantes pour la
une économie sensible. conception, le dimensionnement et le coût de l'installation.
De même, lorsque après avoir subi une décantation préalable, pen¬
dant deux heures, l'effiuent présente une concentration en azote
V. - Commentaires sur le choix d'un niveau Kjedahl supérieure à 00 milligrammes par litre en moyenne sur
1
de qualité minimale du rejet vingt-quatre heures, les niveaux N.K. du deuxième groupe pour¬
L'étude du milieu récepteur permettra dans la plupart des cas de ront être difficilement obtenus par les procédés biologiques classi¬
ques. On examinera alors si un abattement du tiers du flux
retenir un choix de plusieurs combinaisons de valeurs pour les
paramètres correspondant aux différentes substances pouvant journalier d'azote Kjeldahl est compatible avec le respect du
affecter le milieu récepteur. milieu récepteur.
On retiendra ensuite, parmi les différentes combinaisons envisa¬
Dans l'affirmative, on retiendra les valeurs correspondant à un tel
geables, celle qui au moindre coût permet de respecter l'objectif de abattement au lieu des valeurs indiquées, ce qui n'imposera pas de
qualité du milieu récepteur. contraintes complémentaires.
Dans la négative, on retiendra les valeurs nécessaires pour l'azote
Cependant, le niveau le moins exigeant n'est pas forcément le plus
économique cela s'explique en particulier par l'effet d'échelle
:
Kjeldahl en sachant alors qu'elles deviennent déterminantes pour
la conception, le dimensionnement et le coût de l'installation.
jouant sur le coût des procédés d'épuration. Une attention particu¬
lière doit par ailleurs être accordée à la fiabilité du procédé retenu.
Enfin, les usages du milieu récepteur peuvent être modifiés à VII. -Application
terme dans le sens d'une plus grande exigence, et il y a toujours
lieu, dans le choix d'un procédé d'épuration, de se réserver des Sont abrogées les dispositions contraires à celles du présent texte
possibilités dévolution vers des performances plus élevées et les figurant dans la circulaire du 1 0 juin 1 976 du ministre de la santé
extensions qui peuvent être nécessaires. relative à l'assainissement des agglomérations et à la protection
sanitaire des milieux récepteurs et dans la circulaire interministé¬
rielle du 14 janvier 1977 relative à l'autorisation des déverse¬
VI. - Cas des effluents urbains ments, écoulements, jets, dépôts et autres faits susceptibles
n'ayant pas les caractéristiques d'effluents d'altérer la qualité des eaux superficielles, souterraines et de la mer
à dominante domestique dans les limites territoriales.
La présente circulaire a reçu l'avis favorable :
Les procédés biologiques classiques dans leur dimensionnement - du conseil supérieur d'hygiène publique en France en date du 1 7
habituel risquent de ne pas permettre d'obtenir les valeurs fixées septembre 1 979 ;
par la D.C.O. par les niveaux d, e et ^du premier groupe, lorsque les
effluents urbains ne respectent pas les caractéristiques correspon¬ de la mission interministérielle déléguée de l'eau en date du 26
dant à la définition des effluents à dominante domestique. C'est septembre 1 979.
notamment le cas, lorsque, après avoir subi une décantation préa¬ 1 ) /4 titre d'exemple, lorsque les usages de l'eau réceptrice condui¬
1
lable de deux heures, l'effiuent présente en moyenne sur 84 heu¬ sent à opérer une décontamination par lagunage, un niveau de 10-'
res une D,C.O. supérieure à 750 milligrammes par litre ou un coliformes fécaux par 100 milligrammes peut être retenu comme
rapport D.C.0./D.B.0.5 supérieur à 2,5, indication d'efficacité.