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ÉCOLE SUPÉRIEURE DE GESTION

ET D’ADMINIS TRATION DES ENTREPRISES


Agrément définitif par Arrêté n°4677/MES/CAB du 05 Juillet 2017
Accréditée par le Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES)
BP : 2339 – Brazzaville – CONGO
E-mail : esgae@esgae.org Site web : www.esgae.org

Département Licence

GESTION ADMINISTRATIVE DES


SALAIRES

Parcours
Licence 2 – Gestion Financière*
Management des Entreprises et Prospective

Enseignants
Equipe pédagogique
COURS DE GESTION ADMINISTRATIVE DES SALAIRES

NIVEAU : LP2

Objectif général : Cet enseignement vise à rendre l’étudiant apte à organiser la paie.

Objectifs spécifiques : Au terme de cet enseignement, l’étudiant doit être capable :

- d’identifier les composantes de la rémunération;


- d’utiliser les documents obligatoires;
- d’appliquer les procédures de la paie et son enregistrement

Plan du cours

Chapitre 1 : Les charges du personnel

Section 1 : Les rémunérations versées au personnel

Section 2 : Frais versés au personnel

Chapitre 2 : Bulletin de paie

Section 1 : Définition et composition du bulletin de Paie

Section 2 : Présentation du bulletin et livre de Paie

Chapitre 3 : Comptabilisation des frais de personnel

Section 1 : Comptabilisation des rémunérations et retenues sur salaire


Section 2 : Comptabilisation des charges patronales.

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INTRODUCTION GENERALE

La rémunération est souvent au cœur des préoccupations des salariés et recouvre des dimensions
très variées. Elle constitue l’un des outils phares de la stratégie des entités.
Si cette rémunération est bien administrée, elle peut être un outil efficace d’amélioration du
rendement, de la motivation et de la satisfaction.
Lorsque les programmes de salaire sont mal administrés cela peut entrainer un haut taux de
roulement, d’absentéisme, de faible rendement et de l’insatisfaction au travail.
Alors pour qu’elle soit appropriée, elle doit être équitable de façon interne aussi bien qu’externe.
Il doit y avoir un certain nombre de techniques d’évaluation qui permettra de déterminer leur
valeur relative dans l’entité dans le but d’assurer l’équité interne.
Toute politique de rémunération intègre des objectifs multiples et cela peut avoir aussi des
contraintes diverses. Qu’à cela ne tienne la relation salarié/dirigeant reste un défi majeur en
termes de gouvernance. D’autant, il faut savoir que les frais de personnel représentent une part
importante de la valeur ajoutée de l’entité ; d’où maitriser la croissance de la masse salariale est
un impératif de gestion.

En amont, Si l’on bondit au niveau macroéconomique, l’impact des rémunérations explique son
utilité dans la réglementation et cette réglementation est très contraignante alors l’entité doit s’y
adapter. En aval si l’on tente de faire une rétrospective, il s’agira de comprendre que le
processus d’administration de la rémunération et des salaires est influencé par de nombreux
facteurs, dont le pouvoir syndical, la productivité du personnel, les politiques de rémunération
de l’entité et les lois fédérales puis provinciales sur la rémunération.

En outre, la gestion des rémunérations reste un levier très puissant de la création de valeur.

Puisqu’elle fait partie des éléments du contrat de travail parmi lesquels, nous y trouvons le lien
de subordination et la prestation de travail « Le salarié perçoit un salaire en contre partie du
travail fourni ou de l’exécution du travail ».

Enfin, ce cours doit permettre aux apprenants de comprendre la structuration des frais du
personnel ou charges du personnel s’orientant vers l’élaboration du bulletin de paie puis
comment enregistrer dans le journal les informations du bulletin de paie résumées à partir d’un
document nommé livre de paie.

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Chapitre 1 : LES CHARGES DU PERSONNEL

Généralités
Est considéré comme travailleur au sens du code de travail de la république du Congo institué
par la loi n° 45- 75 du 05 mars 1975, quel que soit son sexe et sa nationalité, toute personne
qui s’est engagée à mettre son activité professionnelle moyennant rémunération, sous la
direction et l’autorité d’une personne physique ou morale publique ou privée.

Le personnel est constitué par les ouvriers (travailleurs dans les ateliers), les employés (dans
les bureaux), les cadres de conception et personnel de direction ainsi que le directeur général.

NB : l’exploitant individuel ne fait pas partie du personnel de son entité. Il en est de même des
collaborateurs extérieurs, tels les experts comptables ou les ingénieurs conseils qui sont
rémunérés non par des salaires, mais par des honoraires.

Les frais de personnel ou charges comprennent l’ensemble des frais supportés par l’entreprise,
qui profitent directement au personnel ou à la famille, découlant des obligations de
l’employeurs définies par le code du travail, la convention collective, les accords
d’établissement ou par les contrats individuels de travail.

Dans la plupart des entités, les frais de personnel représentent une charge importante. Le
calcul des charges et des rémunérations qui en découle est une tâche lourde et complexe qui
exige une connaissance précise notamment de :

✓ la législation du travail ;
✓ la législation sociale ;
✓ la fiscalité ;
✓ la comptabilité;
✓ la psychologie des organisations du travail.

La fréquence de calcul des frais de personnels est liée à la périodicité de la paie qui est d’une
manière générale mensuelle.

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Les frais du personnel comprennent :
✓ les rémunérations versées au personnel ;
✓ les cotisations sociales et fiscales ;
✓ les prestations sociales ;
✓ les transport et logement du personnel ;
✓ les indemnités de licenciement ;
✓ le capital décès ;
✓ les avantages en nature.

Section 1 : Les Rémunérations Versées au Personnel


A) Terminologie
Le salaire est le nom par lequel le droit désigne la rémunération versée au personnel. C’est le
vocabulaire courant. On distingue toutefois par :

✓ salaire : les rémunérations des ouvriers payées chaque quinzaine, et


exceptionnellement à certains membres du personnel ;
✓ traitement : les rémunérations versées aux fonctionnaires civils ;
✓ solde : les rémunérations versées aux corps habillés (militaires, gendarmes, agents
des eaux et forêts, douanes …) ;
✓ gage : les rémunérations versées aux domestiques ;
✓ commission : pourcentages accorde à un vendeur sur ventes ;
✓ pension ou retraite : les rémunérations versées aux retraités ;
✓ honoraire : les rémunérations versées aux auxiliaires de justice, aux experts
comptables, aux médecins, …
✓ émolument : les rémunérations versées aux personnes occupant les fonctions
politiques ;
✓ appointement : les rémunérations versées aux employés ou cadres, payées
mensuellement à certains membres du personnel.

La rémunération versée au personnel peut prendre diverses formes. On distingue :

A-1) Salaire au temps passé :


Il comprend :

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1) Salaire stipulé à l’heure :

Ce système est utilisé pour rémunérer les ouvriers. Il permet à l’employeur de ne payer que
les heures réellement effectuées.

S=So x T

Où s = salaire total

So= salaire horaire de base (ou totaux horaire)

T = temps passé
2) Salaire au mois
Le salarié perçoit un salaire forfaitaire pour un mois de travail. C’est le salaire mensualisé. Le
salarié est payé même pour les jours fériés.

1-2) Salaire à la tâche (ou aux pièces)

Le salarié est payé en fonction du nombre de pièces exécutées.


S= n x p
où : S= salaire total
n= nombre de pièces exécutées
P= prix ou taux de la pièce exécutée

3) Salaire à prime
On ajoute au minimum de salaire une prime (p’) par pièce travaillée reconnue bonne.

S = So x T + np’

4) Salaire en fonction du chiffre d’affaires

Le salarié perçoit sa rémunération proportionnellement au chiffre d’affaires réalisé.


B) Composition de la Rémunération

La rémunération est composée :

− du salaire de base ;
− des heures supplémentaires ;
− des primes et indemnités.

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B-1) Le Salaire de Base

C’est la rémunération stable que l’employeur doit verser aux salariés en contrepartie du travail
fourni. Il est déterminé par le contrat du travail ou la convention collective suivant la
qualification ou la fonction du travailleur, ou encore de poste de travail qui lui est attribué.

Le salaire peut être fixé au mois, à la tâche, à la pièce ou à l’heure. Il ne peut être inférieur au
SMIG (salaire minimum interprofessionnel garanti).

Il sert de référence pour le calcul des autres prestations.

Le salaire de base est exprimé en francs CFA par mois pour une période de travail.
Sachant que la durée légale hebdomadaire de travail (dans le secteur privé) est de 40 heures
par semaine pour le travailleur payé au mois, et que l’année compte 52 semaines, la durée
mensuelle de travail est de :

40 heures x 52 semaines = 173,33 heures


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Le salaire de base est déterminé par le produit du salaire horaire (le prix d’une heure de travail)
et du volume horaire normal (durée normale ou nombre d’heures effectives de travail).

Salaire de base = salaire horaire x volume horaire normal

avec : salaire horaire = salaire de base mensuel

173,33

Dans notre pays le Congo, la durée mensuelle normale est de 160 heures le mois. Soit 8 heures
de travail par jour de lundi à vendredi et 5 jours de travail, pour 4 semaines de travail dans le
mois, soit 48 semaines.

Durée mensuelle= (8x5x48) /12, soit 160 heures.

Pour les praticiens, ou d’après le décret du 10/01/1982, lorsque le salaire de base est donné
pour déterminer le salaire horaire en divise par 208 pour les entreprises agricoles et
forestières (208 représente la durée légale de travail pour les entités agricoles et forestières)
et 173,33 pour les entités non agricoles et non forestières.

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B-2) Les Heures Supplémentaires

Ce sont des heures effectuées au-delà de la durée considérée comme équivalente à la durée
légale de travail.

Les heures supplémentaires sont rémunérées au taux de l’heure normale majorée d’un
certain pourcentage suivant la règlementation en vigueur. Les heures supplémentaires
donnent lieu aux majorations suivantes :

Heures supplémentaires Majorations

Les cinq (05) premières heures au-delà de la 10% du salaire horaire


durée légale
Pour les heures suivantes du jour 25% du salaire horaire

Pour les heures supplémentaires effectuées 50% du salaire horaire


pendant la nuit des jours ouvrables ou le jour
pendant les repos hebdomadaires ou les
jours fériés
Pour les heures de nuit ,effectuées les jours 100% du salaire horaire
de repos hebdomadaires ou les jours fériés
(jours non ouvrables)

Remarques :
➢ les heures supplémentaires effectuées individuellement et librement par un cadre en
dehors de l’horaire normal du service auquel il appartient ne sont pas rémunérées ;
➢ le repos hebdomadaire est le jour de dimanche ;
➢ les jours fériés sont prévus par la législation en vigueur ;
➢ le travail de nuit est compris entre 20 heures et 5 heures selon l’article 106 du code de
travail à l’exception du travail par rotation de plusieurs postes par jour.

La rémunération des heures supplémentaires est ainsi définie :

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Rémunération Heure Supplémentaire =Salaire horaire x
Nombre d’heures supplémentaires x (Taux%+100%)

HS (Heures Supplémentaires) = VHE (volume horaire effectif) – VHN (volume horaire


normal)

Ou

HS = TE (temps effectif) – TN (temps normal)

La rémunération des heures supplémentaires se fait en ajoutant les majorations

A retenir :
Les jours fériés reconnus par la loi :
- 1er janvier (nouvel an) ;

- lundi de pâques (résurrection du christ) : mois de mai


- le 1er Mai (Fête des travailleurs) : mois de mai
- l’ascension (la montée du christ au ciel) : mois de mai
- le 10 juin (cérémonie de lavement des mains)
- lundi de pentecôte (l’esprit descendu sur les apôtres sous forme de colombe)
- le 15 août (l’indépendance du pays)
- le 1er novembre (toussaint)
- 28 novembre (déclaration de la république)
- 25 décembre (noël)
Application :

Pendant le mois de septembre 2022, Monsieur Ludger a travaillé pendant 160 heures. Il a
effectué des heures supplémentaires de la manière suivante :
- 1ere semaine : 44 heures ;

- 2e semaine : 43 heures ;

- 3e semaine : 48 heures dont 2 heures le jour férié et 1 heure la nuit du jour férié ;
- 4e semaine : 45 heures.

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T.A.F. : Faites le décompte des heures supplémentaires et calculez le salaire brut de cet agent
sachant que son salaire de base est de 400.000 FCFA.
Solution :
• Décompte des heures supplémentaires (H.S.)
Semaine Total H.N. H.S. à 10% H.S. à 25% H.S. à 50% H.S. à 100%

1 44 40 4 / / /

2 43 40 3 / / /

3 48 40 5 / 2 1

4 45 40 5 / / /

Total 180 160 17 / 2 1

Calculons le montant de la rémunération des Heures Supplémentaires.


• Calculons le salaire horaire
(S.H.) = 400.000/160T.H. = 2.500 FCFA
R.H.S. à10% = 2500 x 17 x (100%+10%) = 46.750
R.H.S. 50% = 2500 x 2 x (100%+50%) = 7.500
R.H.S. à100% = 2500 x 1 x (100%+100%) = 5.000
R.H.S.= 59 250FCFA
• Calcul du salaire brut
SB : 400.000 + 59.250
SB = 459.250FCFA.
B-3) Les accessoires de salaire
1) les Primes :
Ce sont les sommes versées à un salarié ayant un caractère incitatif ou d’encouragement.

Il existe deux sortes de primes :

✓ Les primes imposables qui sont assujetties à l’impôt telles que :

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Prime d’ancienneté Prime de charge militaire
Prime d’assiduité Prime de technicité
Prime de rendement Prime de fonction
Prime de responsabilité Gratification
Prime de sujétion Indemnité de fonction
Prime de dépaysement Indemnité de précarité
Prime de bilan Indemnité de congés
Prime de caisse Indemnité pour intempérie ou pour sécurité
Prime de risque Indemnité d'intérim
Prime de logement Indemnité pour travaux dangereux et insalubres
Prime de diplôme Indemnité et intermittences allouées aux dockers
Prime d'éloignement

✓ Les primes non imposables qui ne sont pas assujetties à l’impôt, nous pouvons citer :
Prime de transport Frais de mission

Prime d’outillage Indemnité kilométrique

Prime de réception ou de présentation Prime de salissure

Prime de panier (dans la limite du SMIG) Prime de tenue

Les jetons de présence alloués aux Prime de bicyclette


administrateurs

2) les indemnités :

Ce sont des remboursements de frais versés au salarié en vue de compenser des débours
effectués pour des raisons de service.IL s’agit de prendre en charge des dépenses que le salarié
a effectuées pour le compte de l’entreprise. On peut citer :

✓ L’indemnité de fonction ;
✓ Les indemnités de dépaysement ou de déplacement ;
✓ Les indemnités de logement.

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3) les gratifications

Les gratifications sont généralement accordées à la fin de l’année. Elles se présentent sous
diverses formes telles que : le 13eme mois, la prime de fin d’année, la prime de bilan …

Les gratifications peuvent être facultatives ou contractuelles.

4) les congés payés

Ce sont des rémunérations versées au personnel pendant la période de congé.

5) la rémunération de stagiaires

Il s’agit de la rémunération que l’entreprise verse à des personnes reçues en stage dans ses
services. Par contre la rémunération que l’entreprise verse à ses travailleurs en stage ailleurs
n’y est pas comprise car elle est considérée comme une prestation sociale.

NB : Lorsque les primes et indemnités ont un caractère de remboursement des frais, elles sont
affranchies d’impôt, de taxe, et de retenues sociales. Dans le cas contraire, elles font partie du
salaire imposable. Ainsi, le salaire brut est constitué par l’ensemble des rémunérations citées
ci-dessus :

SALAIRE BRUT = Salaire de base + Heures supplémentaires + Primes et Indemnités


Imposables + Congés Payés + Gratifications.

Il sied de noter que l’ancienneté désigne le temps qu’un salarié a passé dans une société. A
cet effet, un pourcentage conventionnel qui s’applique sur le salaire de base lui est affecté. Il
est majoré de la manière suivante :
- 2% du salaire de base après deux (2) années de présence ;
- 1% du salaire de base à partir de la 3ème année de présence plafonné à 25% jusqu’à 29
ans d’ancienneté ;
- 30% à partir de la 30ème année d’ancienneté.

Sa formule est la suivante :

Ancienneté = salaire de base x taux d’ancienneté


Cas pratique : (cf. cas pratique précédent)

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Pendant le mois de septembre 2022 Monsieur Ludger a travaillé pendant 160 heures. Il a
effectué des heures supplémentaires de la manière suivante :

- 1ere semaine : 44 heures

- 2e semaine : 43 heures

- 3e semaine : 48 heures dont 2 heures le jour férié et 1 heure la nuit du jour férié
- 4e semaine : 45 heures.
T.A.F:
1. Faites le décompte des heures supplémentaires de cet agent sachant que son salaire
de base est de 400.000 FCFA ;
2. Calculez l’ancienneté et le salaire brut.

N.B. : Il a passé 5ans au sein de sa société et a perçu 5.000 F CFA comme prime de diplôme

Solution :

1. Décompte des heures supplémentaires (H.S.)

Semaine Total H.N. H.S.à10% H.S.à25% H.S.à50% H.S.à100%


1 44 40 4 / / /
2 43 40 3 / / /
3 48 40 5 / 2 1
4 45 40 5 / / /
Total 180 160 17 / 2 1

Calculons le montant des H.S.


1. Calculons le taux horaire
(T.H.) = 400000/160T.H. = 25OOFCFA
R.H.S. à 10% = 2500 x 17 x (100%+10%) = 46 750
R.H.S. à 50% = 2500 x 2 x (100%+50%) = 7 500
R.H.S. à 100% = 2500 x 1 x (100%+100%) = 5 000
H.S.= 59 250FCFA

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2. Calculons l’ancienneté et le salaire brut
Ancienneté = 400 000 x 5% = 20 000FCFA
Calcul du salaire brut (S.B.)
S.B.= 400 000 + 59 250 + 5 000 + 20 000
D’où : SB = 484 250FCFA
Section 2 : Frais versés au personnel

On distingue :

A) Les avantages en nature


Les avantages en nature sont :
Logement : 20% du salaire brut Gardiennage : 7% du salaire brut
Nourriture : 20% du salaire brut Domesticité : 7% du salaire brut
Eau : 5% du salaire brut Voiture : 3% du salaire brut
Éclairage : 5% du salaire brut Téléphone : 2% du salaire brut
Gaz : 5% du salaire brut
Toutefois, chaque avantage en nature est retenu pour son montant réel lorsque celui-ci est
connu. Pour le calcul des avantages en nature, la base de référence est constituée par le
montant brut du salaire de présence et celui de congé, après déduction des retenues faites
par l’employeur au titre de la retraite et de la sécurité sociale. (Article 39 du CGI Congo
Brazzaville).

Exemple : on vous communique les salaires bruts des agents ci-après pour calculer les
avantages en nature :

Agent NGOULOUBI : 750.000 FCFA Agent MANKESSI : 800.000 FCFA


Agent ABOUE : 350.000 FCFA Agent NGOULAKO : 805.000 FCFA
B) Les cotisations sociales

Les cotisations sociales représentent la contribution de l’entité aux ressources de la caisse


nationale de sécurité sociale CNSS et de la caisse de retraite des fonctionnaires CRF pour le
financement :

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✓ des prestations fournies aux travailleurs et leurs familles (allocations familiales ou
prestations médicales …) ;
✓ des indemnisations pour accident de travail ;
✓ des pensions de retraite.

Toutes les cotisations sociales sont à la charge de l’employeur, à l’exception de la cotisation


pour assurances – pensions dont il ne supporte que les 08 % sur les 12 % prévus, la différence
soit 4% à la charge de l’employé.

L’assiette de détermination des cotisations sociales est la somme des rémunérations et des
avantages en nature versée aux personnels permanents et temporaires à l’exécution des
primes et indemnités non imposables.

C) Les prestations sociales

L’entité fournit des prestations suivantes aux travailleurs et à leurs familles en plus de celles
qu’ils reçoivent des caisses de sécurité sociale.

Frais médicaux ; frais d’hospitalisation ; frais pharmaceutiques ; frais funéraires ; sports et


loisirs ; bourses d’études ; …

Certains frais de prestations sociales ne sont supportés que partiellement par l’entité à

50% ,75 % ou 80% suivant les conventions collectives.

Généralement ces frais sont dans un premier temps payés entièrement par l’entité qui,
procède par la suite à une retenue sur salaire pour frais avancés au personnel pour la partie
qui est à la charge des employés.

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CHAPITRE 2 : BULLETIN DE PAIE

Introduction :

Depuis 2009 la loi autorise aux employeurs de remettre les bulletins de salaires sous forme
électronique dans la mesure où le salarié a donné son accord et cette remise doit être
effectuée dans des conditions garantissant l’intégrité des données.

Il sied de retenir que le bulletin fait apparaitre les éléments composant la rémunération brute
et les accessoires de salaires soumis à la cotisation. Apparaissent obligatoirement sur le
bulletin de paie les informations concernant l’employeur, le salarié, la caisse nationale de
sécurité sociale auprès de laquelle les cotisations sont versées ou la convention collective
applicable.

Section 1 : Définition et composition du bulletin de paie

A) Définition
Un bulletin de paie encore appelé bulletin de salaire est un document remis au salarié à
l’occasion de chaque versement de rémunération. La remise de ce document peut être faite
à main propre ou par voie électronique avec accord du salarié.
L’employeur doit remettre au salarié son bulletin de salaire ou bulletin de paie et ce bulletin
est individuel. Tous les éléments entrant dans la composition du salaire doivent figurer sur le
bulletin de salaire.
B) Le salaire Brut et ses composantes

La rémunération directe concerne en réalité la détermination du salaire brut (S.B.) qui n’est
autre que le salaire de base augmenté de primes (y compris les primes liées aux heures
supplémentaires et prime d’ancienneté). Il correspond à l’intégrité des sommes perçues par
le salarié au titre de son contrat de travail, avant toute déduction de cotisations obligatoires
et prend également en compte les heures d’absences pour causes de maladie, de congés ou
de jours fériés.
Sa formule est la suivante :

S.B.= Salaire de base (s.b.) - Absences/retards + Heures supplémentaires + Primes


imposables + Ancienneté + Congé payé

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C) Les retenues sur salaire

Les retenues sont des éléments qui viennent minorer (diminuer) l’ensemble des
rémunérations brutes versées au personnel.

On distingue deux (02) catégories principales des retenues à savoir les retenues sociales et les
retenues fiscales.

C.1) Les retenues sociales

Il s’agit des retenues liées à la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) à la charge du salarié
d’une part et de l’employeur d’autre part et d’un certain nombre de prélèvement pouvant
faire l’objet des retenues.

❖ Déduction salariale sur la CNSS


Par C.N.S.S salariale, on entend la contribution du travailleur à sa couverture sociale au taux
de 4%. Ainsi, la C.N.S.S. salariale se calcule comme suit :

C.N.S.S. salariale (PVID1) = 4% x S.B

Exemple : Grâce gagne un salaire brut de 468.250 FCFA


T.A.F : Calculer la C.N.S.S. salariale et le salaire net mensuel
Solution :

− Calcul de la C.N.S.S.
− C.N.S.S. = 4% (468 250) =18 730
− Calcul du salaire imposable ou salaire net mensuel (S.N.M.) - S.N.M. = S.B.- C.N.S.S.
− S.N.M.= 468 250 - 18 730
− S.N.M = 449 520 FCFA

❖ Déduction patronale sur la CNSS


La charge sociale est l’ensemble des charges que l’employeur réserve aux organes sociaux

pour le compte du salarié : la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (C.N.S.S).

Cette C.N.S.S se calcule au taux de 20,28%, réparti comme suit :

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- Allocations familiales (Prestations familiales) AF= salaire brut x 10,03% ;
- Accident du travail (Risque professionnels) AT= salaire brut x 2, 25% ;
- Assurance vieillesse patronale (PVID2) AV : salaire brut x 8%.
Il sied de noter que le salaire cotisable est le salaire qui sert d’assiette pour le calcul des
cotisations sociales à la CNSS. L’assiette de cotisations comporte toutefois les limites
maximales (le plafond) et les limites minimales (le plancher).

Le plafond correspond au seuil maximum du calcul des cotisations.


Le plancher est le salaire minimal interprofessionnel garanti SMIG.
La législation congolaise prévoit les plafonds suivants de l’assiette de cotisations

Types de risques Plafond par mois Plafond par an


Prestations familiales PF 600 000 7 200 000
Accident de travail AT et maladies
600 000 7 200 000
professionnelles MP
Assurance vieillesse AV 1 200 000 14 400 000

Le taux de cotisation est le pourcentage applique à l’assiette pour calculer le montant des
cotisations.

Ces taux sont les suivants :


Risques Assiette Part patronale Part salariale Total

PF Plafond 10,03% - 10,03%


AT ET MP Plafond 2 ,25% - 2,25%
AV Plafond 8% 4% 12%
Total 20 ,28% 4% 24,28%

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Ainsi, le taux affère à tous les risques est de 24,28%

Types de cotisations A la charge du Salarié A la charge de l’employeur

PF Non 10,03% dans la limite du plafond

AT et MP Non 2,25% dans la limite du plafond

AV 4% dans la limite du plafond 8% dans la limite du plafond

Exemple : En fin du mois, un salarié obtient un salaire brut de 650.000FCFA


TAF : Calculer la charge patronale.

Solution :
La C.N.S.S patronale ou charge patronale : Calculons L’Assurance vieillesse patronale
Calculons l’Allocation familiale Assurance vieillesse patronale = salaire
Allocations familiales = salaire brut x brut x 8%
10,03% ; Assurance vieillesse patronale = 650.000 x
Allocations familiales = 600.000 x 10,03% 8%
Allocations familiales = 60.180 Assurance vieillesse patronale = 52.000
Calculons l’Accident du travail Calculons La C.N.S.S patronale ou charge
Accident du travail = salaire brut x 2, 25% ; patronale
Accident du travail = 600.000 x 2,25% CNSS = 60.180 + 13.500+ 52.000
Accident du travail = 13.500 CNSS = 125.680 FCFA

C.2) Autres prélèvements salariaux


1) Acompte sur salaire
Ce sont des sommes versées aux salariés avant la date normale de paiement du salaire, ces
sommes correspondent au travail déjà effectué par le salarié à la date de versement de
l’acompte.
Par exemple les salariés payés par mois peuvent demander un acompte le 15 du mois (c’est à
dire l’acompte quinzaine).

2) Avance sur salaire

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Ce sont également les sommes versées aux salariés, mais elles ne correspondent pas au travail
déjà effectué.
3) Pharmacie
Elle représente la couverture médicale que la société consent à son travailleur au plan social.
« En attendant la mise en place d’un régime de sécurité sociale à l’échelon national,
comportant notamment la garantie maladie, les employeurs acceptent de prendre en charge
35% des frais pharmaceutiques exposés par le salarié pour ses propres frais médicaux, sur
présentation d’une ordonnance délivrée par le médecin agrée de l’entreprise. La prise en
charge des ayants droit relèvera des accords d’établissement»1

4) Opposition
Il arrive que les sommes soient retenues par l’employeur sur la paie en vertu d’une décision
de justice ou d’un avis de tiers détenteur. On dit qu’il y a eu opposition sur une partie de la
rémunération du salarié au profit d’une autre personne.

5) Vente à crédit et prêt au personnel


Il peut y arriver que l’entité vende auprès de son personnel un certain nombre de biens ou
d’articles sans une ressource financière. L’employé ayant sollicité un prêt vis-à-vis de l’entité,
ce dernier remboursera à échéance.

C.3) Les retenues fiscales

Les retenues fiscales sont constituées par l’ensemble des sommes prélevées par le compte de
l’impôt sur les salaires bruts des agents.
Il s’agit des déductions salariales et patronales telles que : L’impôt sur le revenu des personnes
physiques (IRPP), la taxe d’occupation des locaux (TOL), la contribution de solidarité pour la
couverture assurance maladie universelle (CAMU) et la taxe unique sur salaire (TUS).

1
Après toutes ces déductions salariales, il est alors possible de déterminer le salaire net qui représente
la somme d’argent versée au travailleur à la fin du mois au titre de rémunération. Le travailleur
bénéficie d’autres primes périphériques éloignées comme la gratification et le congé payé énoncé plus
haut.

21
❖ Déduction salariale
❖ L’I.R.P. P
Comme l’indique sa dénomination, l’I.R.P.P est un impôt prélevé sur le revenu des personnes
physiques. Cet impôt constitue un prélèvement obligatoire par voie d’autorité (l’Etat et les
collectivités territoriales) sur les ressources des personnes physiques vivant sur un territoire
ou y possédant des intérêts. Il participe à la recette étatique et de ce fait, participe au
fonctionnement de l’Etat et, affecté par l’intermédiaire des budgets publics au service d’utilité
générale. Il est prélevé sur le salaire d’un travailleur, l’employeur est exonéré de cette charge.

NB : Trois paramètres essentiels permettent de caractériser l’impôt : l’assiette, le taux et les


modalités de recouvrement.

Le barème de l’I.R.P.P. est ainsi présenté selon l'article 97 nouveau (ancien article 95) du Code
Général de l'Impôt (2014). Le revenu imposable correspondant à une part est taxé en
appliquant le taux de :

Revenu Taux Par tranche Cumul


[0 – 464 000 [ 1% + 4 640 4 640
[464 001 – 1 000 000 [ 10% + 53 600 58 240
[1 000 001 - 3 000 000 [ 25% + 500 000 558 240
[3 000 001 - 8 000 000 [ 40% +2 000 000 2 558 240
Au-delà de 8 000 000 45% Variable Variable

Le quotient familial (QF) est la part d’impôt afférent à l’employé. Il est déterminé en fonction
du nombre de parts qui lui incombe conformément au barème ci-dessous énoncé par le code
général des impôts Tome 1 (Article 91) :

22
Le tableau ci-après résume le nombre de parts :

Nb d'enft.
Situat° Mat. 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Célibataire 1,0 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5 5,0 5,5 6,0 6,5 6,5
Marié (e) 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5 5,0 5,5 6,0 6,5 6,5 6,5
Divorcé (e) 1,0 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5 5,0 5,5 6,0 6,5 6,5
Veuf (ve) 1,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5 5,0 5,5 6,0 6,5 6,5 6,5

Interprétation
− Célibataire, divorcé, veuf sans enfant à charge = 1 part
− Marié sans enfant à charge = 2 parts
− Célibataire ou divorcé ayant un (1) enfant à charge = 2 parts
− Marié ou veuf ayant un (1) enfant à charge = 2,5 parts
− Célibataire ou divorcé ayant deux (2) enfants à charge = 2,5 parts
− Marié ou veuf ayant un (2) enfants à charge = 3 parts
− Célibataire ou divorcé ayant deux (3) enfants à charge = 3 parts
− Marié ou veuf ayant un (3) enfants à charge = 3,5 parts
− Célibataire ou divorcé ayant (4) enfants à charge = 3,5 parts
Et ainsi de suite en augmentant d’une demi part par enfant à la charge du contribuable,
jusqu’au maximum de 6,5 parts.
Le salaire imposable n’est rien d’autre que ce qui reste du salaire brut après déduction de la
C.N.S.S. Salariale. Arithmétiquement, on peut noter cette opération ainsi qu’il suit :

Salaire imposable = SB – C.N.S.S.


La base imposable est représentée par les 80% du salaire après déduction de la C.N.S.S., c'est
à-dire :
Base imposable (BI) = SNM x 80% ou Base imposable (BI) = SI x 80%

23
A retenir : la partie non imposable représente 20% du salaire brut. Il s’agit de l’abattement
❖ Taxe sur occupation des locaux (TOL)
La taxe sur occupation des locaux est recouvrée par la déclaration et le paiement spontanés
des contribuables auprès du comptable public de leur résidence fiscale sans avertissement
préalable.
Toutes fois, pour les personnes physiques salariées des secteurs public ou privé, la TOL à usage
d’habitation est perçue à titre d’acompte par voie de retenue à la source auprès de
l’employeur.
Les personnes physiques salariées en font la déclaration de régularisation auprès de leur
résidence fiscale en ce qui concerne les salariés mariés occupant le même fiscal d’habitation,
et les salariés sous logés. Cette taxe est donc une recette pour les collectivités locales.
Deux tarifs font l’objet de cette taxe :
60.000F/an en moyenne 5.000 FCFA par mois pour les locaux qui sont dans le centre-ville et
12.000F/an en moyenne 1.000 FCFA par mois pour les locaux qui sont dans les périphériques.
❖ Taxe régionale ou départementale
Elle est collectée une fois l’année, au mois de janvier par les impôts au bénéfice des
collectivités locales. Son montant est de deux mille (2.000) Francs CFA.
❖ Couverture assurance maladie universelle (CAMU)

La CAMU est une taxe assise sur la fraction de revenu supérieur à 500 mille francs CFA, pour
les titulaires de hauts revenus. Le taux de la taxe est égal à 0,5%.La taxe est recouvrée pour
les titulaires de hauts revenus, par voie de retenue à la source par l'organe payeur qui est le
redevable légal.(articles1,3,4,5 de la loi de finances 2021).
❖ Déduction patronale :
• La taxe unique sur les salaires (TUS)
La taxe unique sur le salaire est due au Trésor public. Elle frappe le salaire brut composé du
salaire stricto-sensu, des émoluments, des primes, des indemnités, des allocations, des
gratifications, et avantages en nature.

Sont comprises dans la base imposable de la taxe unique sur le salaire, toutes les sommes
soumises à l’IRPP au nom du bénéficiaire en application des articles 37 à 39 du CGI, tome 1
article 3 de la loi des finances 2011.

24
Sont assujetties à la taxe unique sur le salaire, les personnes morales de droit public ou privé,
employant un ou plusieurs travailleurs (article 4 de la loi de finances 2001).

Le taux de la T.U.S est fixé à 7,5% du salaire brut. (cf. loi de finances 2022).

La T.U. S est liquidée par les services de l’administration fiscale. Elle est payée avant le 20 du
mois suivant celui au cours duquel les appointements, les salaires et autres rémunérations ont
été constatés (article 7 de la loi des finances 2011).

Le défaut de déclaration et de paiement de taxe unique sur les salaires sont sanctionnés
comme en matière d’impôt direct, conformément au code général des impôts.

La taxe unique sur les salaires est répartie comme suit :


- Budget de l'Etat : 60%
- Fonds d'impulsion de Garantie et d'Accompagnement : 20%
- Fonds National d'Appui à l'Employabilité et à l'Apprentissage : 13%
- Agence Congolaise pour l'Emploi : 7%
Cas pratique :
Pendant le mois de décembre 2022 Monsieur MANU a travaillé pendant 160 heures.
Il a effectué des heures supplémentaires de la manière suivante :
- 1ere semaine : 45 heures ;
- 2e semaine : 44 heures ;
- 3e semaine : 47 heures dont 2 heures le jour férié ;
- 4e semaine : 48 heures.
Prime de fonction : 75.000, prime de transport : 35.000 et prime de diplôme 50.000.
T.A.F :
1- Faites le décompte des heures supplémentaires ;
2- Calculez le salaire brut de MANU sachant que son salaire de base est de 600.000 FCFA ;
3- Calculez les cotisations sociales et fiscales sachant que le salarié est célibataire père de 5
enfants ;
4- Calculez le net à payer.
N.B les montants sont en francs CFA.

25
Solution :

1- Effectuons le décompte des heures supplémentaires

Semaine Heure Totale Heure Normale H.S à 10% H.S à 25% H.S à 50%
1 45 40 5 0 0
2 44 40 4 0 0
3 47 40 5 0 2
4 48 40 5 3 0
Total 184 160 19 3 2
▪ Calculons le taux horaire ou salaire horaire
Salaire de base
TH = Durée mensuelle
600.000
TH = 160

TH = 3.750
▪ Calculons les rémunérations des heures supplémentaires
R.H.S à 10% = 3750 x 19 x (100%+10%)
R.H.S à 10% = 78.375
R.H.S à 25% = 3750 x 3 x (100%+25%)
R.H.S à 25% = 14.063
R.H.S à 50% = 3750 x 2 x (100%+50%)
R.H.S à 50% = 11.250
▪ Calculons le montant des heures supplémentaires
M.H.S = 78.375 + 14.063 + 11.250
M.H.S = 103.688
2- Calculons le salaire brut
SB = 600.000 + 103.688 + 75.000 + 50.000
SB : 828.688
3- Calculons les cotisations sociales et fiscales
3-1 cotisations sociales et fiscales du salarié
a) cotisations sociales du salarié
▪ Assurance vieillesse (CNSS) supportée par le salarié (PVID1)

26
CNSS = 828.688 x 4%
CNSS = 33.148
b) cotisations fiscales du salarié
▪ Calculons l’Impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP)
Célibataire avec 5 enfants à charge
Cela signifie qu’il a une (1) part, le premier fils aussi obtient une (1) part. Les 4 parts restantes
seront reparties proportionnellement de 0,5 à chaque enfant, c'est-à-dire : 4 x 0,5 parts = 2
D’où NP= 1 + 1 + 2 Nombre de parts : 4
- Calculons le salaire imposable
SI= SB – CNSS salariale
SI = 828.688 – 33.148
SI = 795.540
- Calculons la base imposable
BI= SI x 80%
BI = 795.540 x 80%
BI= 636.432
- Calculons la base imposable annuelle
BIA= BI x 12
BIA = 636.432 x 12
BIA = 7.637.184
- Calculons le quotient familial
B.I.A
- TH = Nombre de parts

7.637.184
TH = 4

Q.F = 1.909.296
Barème d’application :
[0 – 464 000 [x 1% → (464.000 – 0) x 1% ; Soit : 4.640

[1.000.001 – 3.000.000 [x 25% → le QF est de 1.909.290 d’où l’intervalle devient :

[1.000.001 – 1.909.290 [x 25% → (1.909.290 - 1.000.001) x 25% ; soit : 227.322


27
Calculons de l’impôt brut
Impôt brut= 4.640 + 53.600 + 227.322
Impôt brut= = 285.562
Calcul de l’impôt par part :
Impôt par part= Impôt brut x nombre de part
Impôt par part= 285.562 x 4
Impôt par part= 1.142.248
Calcul de l’impôt dû ou l’IRPP
L’IRPP = Impôt par part / 12 mois

L’IRPP = 1.142.248 / 12

L’IRPP = 95.187
▪ Calculons la contribution de solidarité à la couverture assurance maladie universelle
(CAMU).
Le salaire brut est de 828.688. La base de calcul de la CAMU est de 328.688 (828.688-500.000).
CAMU= 328.688 *0,5%
CAMU= 1.643
3-2 Les cotisations sociales et fiscales de l'employeur
a) charges sociales

Libellé Taux Montant Calcul


Prestations familiales PF 10,03% 600 000 600.000x10.03%=60.180
Accident de travail AT et maladies 2 ,25% 600 000 600.000x2.25%=13.500
professionnelles MP
Assurances vieillesses AV 8% 828.688 828.688x8%= 66.295
Total charges sociales 139.975
b) charges fiscales

Libellé Taux Montant Calcul


TUS 7,5% 7,5% 828.688 828.688x 7,5%=62.002
Total charges fiscales 62.002

Le total des charges patronales est de : 139.975+62.002 = 201.977

1
4- Calcul du Net à payer
Net à payer= Salaire Brut - (CNSS salariale + IRPP + TOL+CAMU) + Primes non imposables

Net à payer= 828.688 - (33.148 + 95.187 + 1.000+1.643) + (35.000)

Net à payer= 828.688 – 130.978 + 35. 000

Net à payer= 732.710 (il s’agit du revenu que doit percevoir Mr MANU en fin du mois)

29
Section 2 : Présentation du bulletin de paie et livre de paie

A. MODELE DE BULLETIN DE PAIE

Timbre de l'entité BULLETIN DE SALAIRE

EMPLOYE Nom (s) et Prénom (s):

Période du: Situation matrimoniale


Payé le : Enfants à charge:
Par: Nombre de parts:
Brazzaville Indice salarial:
République du Congo Valeur indiciaire:

Matricule N° sécurité Fonction Ancienneté Catégorie Echelon Taux d'abattement


sociale occupée

Part salariale Part Patronale


Libellé Nombre Base Taux Gains Retenues Taux Cotisations patronales
Salaire de base
Retards/Absences
Primes de fonction
Prime d'ancienneté
Heures
supplémentaires
Congés payés
Salaire brut (1)
CNSS ( PVID) 4% 8%
CNSS (PFAT) 12,28%
IRPP
TOL
CAMU 0,5%
TUS 7,5%
Cotisations
patronales
Cotisations salariales (2)
Autres retenues à la
source: avance, (3)
acompte, OSA...
Primes non
imposables: transport, (4)
salissure, panier...
Net à payer (5)= 1-2-3+4

30
A- Modèle du livre de paie

Part Salariale

Nom(s) Prénom(s) Salaire de base Primes imposables Heures Salaire brut Brut plafonné CNSS IRPP TOL CAMU Autres Total retenues Primes non Net
Suppl. à 1.200.000 4% retenues imposables
à payer

31
Part Patronale

Nom(s) Prénom(s) Salaire brut Brut plafonné Brut plafonné AV : 8% AF : 10,03% AT : 2,25% CNSS 20,28% TUS : 7,5% Total part Coût de
à 1.200.000 à 600.000 Patronale l'employeur

32
CHAPITRE 3 : COMPTABILISATION DES FRAIS DE PERSONNEL

Introduction :
Toute entité rémunère son personnel. Les opérations qui interviennent entre l’entité et les
personnes qui lui sont liées par un contrat de travail sont enregistrées dans le compte « 42
Personnel ». Sont rattachées à ce compte, les opérations qui concernent les représentants du
personnel ou les organismes similaires.
Le Personnel de l’entité comprend toutes les personnes pour lesquelles est établi un bulletin
de salaire :
- le personnel de direction et d’encadrement, les employés, les ouvriers et les occasionnels
indépendamment de leur situation ou de leurs fonctions ;
- les représentants salariés ;
- les associées et les dirigeants de sociétés qui exercent des fonctions techniques ;
- les membres de la famille de l’exploitant exerçant un emploi salarié.

La lecture des articles 325, 350, 438 et 499 de l’acte uniforme de l’OHADA permet de
distinguer les différentes catégories du personnel.

Les opérations traitées par le compte personnel, d’une part, les rémunérations dues au
personnel, les avances et acomptes consentis au personnel et, d’autre part, les versements
effectués aux œuvres sociales internes et la fraction du salaire soumise à la saisie, en cas
d’opposition de tiers.
Quelques exceptions peuvent cependant être signifiées : Elles portent plus particulièrement
sur les prêts (immobilier, mobilier et installation) autorisés aux membres du personnel inscrit
au compte « 272 Prêts au personnel » et les flux de fonds non constitutifs de rémunération
des dirigeants sociaux enregistrés au compte « 46 Associés ».
A la clôture de l’exercice, il ne doit pas être effectué de compensation entre les sommes dues
au personnel et les montants qui seraient éventuellement dus par le personnel et qui
n’auraient pas été retenus sur le dernier salaire de l’exercice.
Les documents comptables portant les informations à enregistrer sont les suivants :

33
1- Les fiches individuelles

Pour chaque salarié, une fiche individuelle est ouverte qui, permet de récapituler toutes les
informations concernant ce salarie : noms et prénoms, emploi occupé, salaires reçus durant
l’année, retenues effectuées …

2- Le bulletin de paie

Pour constater le paiement du salarie à la fin du mois, un bulletin de paie doit être établi à
chaque travailleur (article 90 du code du travail).

Ce bulletin détaillé d’une part, l’ensemble des rémunérations qui constitue le salaire brut et
d’autre part, les retenues sur salaires, leurs différences étant le salaire net.

3- Le livre de paie

Ce livre récapitule, tous les bulletins de paie émis par l’entité, et sert de base à la
comptabilisation des salaires.

4- La déclaration annuelle des salaires

C’est un document obligatoire exigé par les organismes sociaux et les services des impôts. Ce
document à plusieurs feuilles autocopiantes et comprend pour chaque salarié les
informations relatives à l’emploi occupé et aux rémunérations annuelles perçues. On y trouve
également les informations concernant les collaborateurs.

La déclaration annuelle des salaires constitue un instrument de contrôle pour les organismes
sociaux et le fisc.

Section 1 : Comptabilisation des rémunérations et retenues sur salaire.

La comptabilisation des rémunérations du personnel se fait en deux opérations principales, à


savoir : l’enregistrement des opérations de la paie et leur comptabilisation.

34
A. Comptabilisation des rémunérations
6611 Appointements, salaires, x
commissions,
6612 Primes + gratifications x

6613 Congés payés x

6618 Heures supplémentaires x

6631 Indemnités de logement x

6638 Autres indemnités et avantages divers x

422 Personnel, rémunérations dues x

(Constatation de la charge, suivant le livre de paie)

B. Comptabilisation des retenues sur salaire


422 Personnel, rémunérations dues x

272 Prêt au personnel X

4111 Clients vente= crédit X

4211 Personnel, avances X

4212 Personnel, acomptes X

4313 CNSS , part salariale X

4421.1 TOL x

4422.1 Taxe régionale x

4472 IRPP X

516 Recouvrements prêts à court terme x

(Prise en compte des retenues, suivant le livre de paie)

35
C. Comptabilisation du net à payer
422 Personnel, rémunérations dues x

5 Compte de trésorerie X

(Net à payer, suivant le livre de paie)

Section 2 : Comptabilisation des charges patronales


A- Charge sociale

664 Charge sociale x

4313 CNSS, part patronale x

(Charges sociales, suivant le livre de paie)

B- Charge fiscale
6413 Charge fiscale x

4421.2 Taxe unique sur salaire x

(Charge fiscale, suivant le livre de paie)

36
BIBLIOGRAPHIE :

• Amadieu , J. (1995). Le management des salaires. Paris : Economica.

• Direction générale des impôts et des domaines. (2022). Code général des impôts

• Itoua, J. (2011). Comptabilité générale OHADA, Notions de base, exercices corrigés


et commentés. Paris : Economica ; 2ème Edition.

• Loi de finances pour l'année 2021, République du Congo.

• Masson, G. (2016). La paie ça s’apprend : comprendre les techniques, maitriser les


aspects juridiques, respecter les règles. Paris : Edition 2016.

• Ngaka ; P. (2011). Le système de sécurité sociale du Congo Brazzaville. Paris : Edition


d’harmattan.

• Ngouloubi, A., Luboya, J. (2018). Management des salaires : Théorie et application.


Paris, Edition d’harmattan.

• Wojtas, S. (2011). Les ressources humaines pour les nuls. Paris : First Grund.

• Loi n°34-2013 du 30 décembre 2013 portant loi de finances pour l'année 2014,
République du Congo.

• Loi n°51-2021 du 31 décembre 2021 portant loi de finances pour l'année 2022,
République du Congo.

• Code du travail de la république du Congo : Loi n°45/75 du 15 mars 1975 portant


institution du code de travail en république du Congo et la loi n°6-96 du 06 mars 1996.

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