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Islamcoranique.

org
Le Sacrifice d’Abraham
Que Dieu me pardonne et me guide pour tout ce que j’aurais pu mal interpréter dans cette étude et
ailleurs. Qu’Il puisse nous guider vers une meilleure compréhension de Sa révélation afin que nous
puissions nous purifier et accroître notre savoir.

Abraham est le fondateur de la religion musulmane telle que nous la connaissons aujourd’hui.
Il est celui à qui ses rites furent révélés (16:123, 21:73, 22:27) et celui qui nous a appelé
« musulmans » (22:78). Le rituel du sacrifice lors du hajj (2:196) trouve son origine dans la
tentative d’Abraham de sacrifier son fils unique (37:103) suite à un rêve prémonitoire, et
symbolise la confiance et soumission absolue d’Abraham et de son fils envers Dieu, ainsi que
la miséricorde infinie de notre Seigneur (37:104-105). De même, le but de chaque être humain
éclairé est de se soumettre à Dieu en ayant foi en Lui et en pratiquant le bien dans l’espoir de
bénéficier de Sa miséricorde. Le but de cette étude est, s’il plaît à Dieu, d’interpréter
correctement le sacrifice d’Abraham tant d’un point de vue Coranique que Biblique.
Ismaël ou Isaac ? Nous nous pencherons sur le désaccord qui oppose les gens du livre (juifs et
chrétiens) aux musulmans au sujet de l’identité du « fils unique » (Genèse 22:2) qu’Abraham
s’apprêtait à sacrifier avant que Dieu n’ordonne à un ange d’intervenir. Les juifs et les
chrétiens prétendent qu’il s’agissait d’Isaac, alors qu’une immense majorité de musulmans
affirment qu’il s’agissait d’Ismaël. Ce sujet est tellement conflictuel qu’il oppose parfois
même les musulmans dont plusieurs exégètes sunnites de renom (Ibn Qutaybah and Al
Tabari) ont penché en faveur d’Isaac.
La première partie de cette étude sera consacrée à comparer le récit du sacrifice d’Isaac dans
le livre de la Genèse avec le Coran pour établir le contexte des Saintes Écritures. Les gens du
livre prétendent qu’Ismaël était un enfant illégitime pour tenter de justifier qu’il était légitime
d’appeler Issac « le premier né d’Abraham » lors du sacrifice: Nous prouverons grâce au livre
de la Genèse qu’il s’agit d’une imposture. Genèse 16:12 prédit qu’Ismaël était destiné à être
tel « un âne sauvage » qui serait violent envers ses semblables (Genèse 16:12). Nous
établirons tant d’un point de vue Biblique que Coranique qu’il s’agit d’une altération évidente
de la Torah par jalousie envers Ismaël. Nous démontrerons ensuite grâce à une analyse précise
que le Coran établit de façon certaine qu’Abraham a bien tenté de sacrifier Ismaël, son
premier né et enfant unique à ce moment-là, et non Isaac. L’idée que Dieu pourrait ordonner
un sacrifice humain est choquante et en antithèse complète avec le message de paix et
d’amour des Saintes Écritures. Contrairement à l’interprétation traditionnelle, des musulmans
réformistes comme Rashad Khalifa ont soutenu que Dieu n’a jamais ordonné à Abraham de
sacrifier son fils et que son rêve était d’origine satanique. Nous démontrerons que c’est
rigoureusement faux et expliquerons la signification profonde du sacrifice d’Abraham de
même que sa relation avec le hajj.
Table des matières :
1. Sacrifice d’Abraham : Parallèle entre la Genèse et le Coran
2. Ismaël était-il un enfant illégitime ?
3. Qui est le fils « unique » qu’Abraham voulait sacrifier ?
4. Ismaël était-il tel un âne sauvage ?
5. Le sacrifice d’Abraham dans le coran
5.1 Commentaire des verses 37:101-37:105
5.2 Confirmation mathématique que les sept mots « rouyâ » réfèrent à un « rêve
prophétique », c’est-à-dire inspiré par Dieu
5.3 Dieu n’a jamais ordonné de sacrifice humain: Sens profond du sacrifice d’Abraham
5.4 Chronologie du sacrifice
Conclusion
Addendum : Pourquoi le Coran (11:71) annonce-t-il à Abraham à la fois la venue d’Isaac et
de Jacob ?
1. Sacrifice d’Abraham : Parallèle entre la Genèse et le Coran
Cette première partie est destinée à nous familiariser avec le récit du sacrifice d’Abraham
dans le livre de la Genèse et le Coran, ce qui nous permettra de découvrir à quel point la Bible
et le Coran concordent à beaucoup de niveaux, mais qu’il y a également de profondes
différences. Cette lecture nous permettra surtout de rassembler les éléments clefs pour
résoudre le problème de l’identité de l’enfant qu’Abraham voulait sacrifier.
Nous utilisons ci-après systématiquement la traduction Louis Segond Révisée 1910, hormis
en Genèse 16:14 qui est la traduction de la Bible du semeur 1992 car le verset est
volontairement mal traduit en Louis Segond Révisée 1910 comme nous l’expliquerons.
Genèse 16 :
1 Saraï, femme d’Abram, ne lui avait point donné d’enfants. Elle avait une servante
Égyptienne, nommée Agar. 2 Et Saraï dit à Abram : Voici, l’Éternel m’a rendue stérile ;
viens, je te prie, vers ma servante ; peut-être aurai-je par elle des enfants. Abram écouta la
voix de Saraï. 3 Alors Saraï, femme d’Abram, prit Agar, l’Égyptienne, sa servante, et la
donna pour femme à Abram, son mari, après qu’Abram eut habité dix années dans le pays de
Canaan. 4 Il s’unit à Agar et elle devint enceinte. Quand elle se vit enceinte, elle regarda sa
maîtresse avec mépris. 5 Et Saraï dit à Abram : L’outrage qui m’est fait retombe sur toi. J’ai
mis ma servante dans ton sein ; et, quand elle a vu qu’elle était enceinte, elle m’a regardée
avec mépris. Que l’Éternel soit juge entre moi et toi ! 6 Abram répondit à Saraï : Voici, ta
servante est en ton pouvoir, agis à son égard comme tu le trouveras bon. Alors Saraï la
maltraita ; et Agar s’enfuit loin d’elle. 7 L’ange de l’Éternel la trouva près d’une source
d’eau dans le désert, près de la source qui est sur le chemin de Schur. 8 Il dit : Agar, servante
de Saraï, d’où viens-tu, et où vas-tu ? Elle répondit : Je fuis loin de Saraï, ma
maîtresse. 9 L’ange de l’Éternel lui dit : Retourne vers ta maîtresse, et humilie-toi sous sa
main. 10 L’ange de l’Éternel lui dit : Je multiplierai ta postérité, et elle sera si nombreuse
qu’on ne pourra la compter. 11 L’ange de l’Éternel lui dit : Voici, tu es enceinte, et tu
enfanteras un fils, à qui tu donneras le nom d’Ismaël ; car l’Éternel t’a entendue dans ton
affliction. 12 Il sera comme un âne sauvage ; sa main sera contre tous, et la main de tous
sera contre lui ; et il habitera en face de tous ses frères. 13 Elle appela Atta El roï le nom de
l’Éternel qui lui avait parlé ; car elle dit : Ai-je rien vu ici, après qu’il m’a vue ? 14 C’est
pourquoi l’on a appelé ce puits le puits de Lachaï roï; il est entre Kadès et Bared.
Remarque : Kadès est identifié par des historiens juifs (Vélikovsky, Ibn Ezra) et
musulmans comme correspondant à La Mecque, ce qui situe cet épisode dans la région
du Hedjaz. Nous y reviendrons plus tard.
15 Agar enfanta un fils à Abram ; et Abram donna le nom d’Ismaël au fils qu’Agar lui
enfanta. 16 Abram était âgé de quatre-vingt-six ans lorsqu’Agar enfanta Ismaël à Abram.
Genèse 17
1 Quand Abram eut quatre-vingt-dix-neuf ans, l’Éternel lui apparut et lui dit : - Je suis le
Dieu tout-puissant. Conduis ta vie sous mon regard et comporte-toi de manière irréprochable
! 2 Je conclurai une alliance avec toi et je multiplierai ta descendance à l’extrême. 3 Abram
se prosterna, la face contre terre, et Dieu continua de lui parler en disant : 4 - Voici quelle
est mon alliance avec toi : Tu deviendras l’ancêtre d’une multitude de peuples. 5 Désormais
ton nom ne sera plus Abram (Père éminent), mais Abraham (Père d’une multitude), car je
ferai de toi le père d’une multitude de peuples. 6 Je multiplierai à l’extrême le nombre de tes
descendants et je te donnerai d’être à l’origine de diverses nations ; des rois même seront
issus de toi. 7 Je maintiendrai éternellement mon alliance avec toi, puis avec ta descendance
après toi, de génération en génération. En vertu de cette alliance, je serai ton Dieu et celui de
ta descendance après toi. 8 Je te donnerai, ainsi qu’à ta descendance, ce pays de Canaan où
tu vis maintenant en étranger et en nomade. Il sera votre propriété pour l’éternité. Et je serai
le Dieu de ta descendance. 9 Puis Dieu ajouta : De ton côté, tu observeras les clauses de mon
alliance, toi et ta descendance, de génération en génération. 10 Voici quelle est mon alliance
avec vous et avec ta descendance, quels en sont les termes que vous devrez respecter : Tous
ceux qui sont de sexe masculin parmi vous seront circoncis. 11 Vous porterez cette marque
dans votre chair, et cela sera le signe de l’alliance entre moi et vous. 12 De génération en
génération, tout garçon devra être circoncis à l’âge de huit jours. Cela s’applique aussi à
tout garçon né dans ta maison, et aux étrangers qui auront été achetés comme esclaves, et qui
ne sont pas de ta descendance. 13 Tous sans exception seront circoncis, qu’ils soient nés dans
ta maison ou acquis à prix d’argent ; ainsi le signe de mon alliance sera gravé dans votre
chair. C’est là une alliance à perpétuité. 14 Celui qui n’aura pas été circoncis sera retranché
de son peuple parce qu’il n’aura pas respecté les clauses de mon alliance. 15 Dieu dit encore
à Abraham : - Pour ce qui concerne ta femme Saraï, tu ne l’appelleras plus Saraï (Ma
princesse), désormais son nom est Sara (Princesse). 16 Je la bénirai et je t’accorderai par
elle un fils ; je la bénirai et elle deviendra la mère de plusieurs nations ; des rois de plusieurs
peuples sortiront d’elle. 17 Alors Abraham se prosterna de nouveau la face contre terre, et il
se mit à rire en se disant intérieurement : - Eh quoi ! un homme centenaire peut-il encore
avoir un enfant ? Et Sara, une femme de quatre-vingt-dix ans, peut-elle donner naissance à un
enfant ? 18 Et il dit à Dieu : Tout ce que je demande c’est qu’Ismaël vive et que tu prennes
soin de lui. 19 Dieu reprit : - Mais non ! c’est Sara, ta femme, qui te donnera un fils. Tu
l’appelleras Isaac (Il a ri) et j’établirai mon alliance avec lui, pour l’éternité, et avec sa
descendance après lui. 20 En ce qui concerne Ismaël, j’ai aussi entendu ta prière en sa
faveur. Oui, je le bénirai. Je lui donnerai aussi de très nombreux descendants : je le
multiplierai à l’extrême. Douze princes seront issus de lui et je ferai de lui l’ancêtre
d’une grande nation. 21 Mais j’établirai mon alliance avec Isaac, le fils que Sara te
donnera l’année prochaine à cette époque. 22 Après avoir achevé de parler avec Abraham,
Dieu s’éleva au-dessus de lui. 23 Ce même jour, Abraham circoncit Ismaël son fils, ainsi
que tous les gens nés dans sa maison et tous les esclaves qu’il avait achetés. Tous les gens de
sexe masculin qui appartenaient à la maison d’Abraham furent circoncis comme Dieu le lui
avait ordonné. 24 Abraham avait quatre-vingt-dix-neuf ans quand il fut circoncis et
25 Ismaël son fils en avait treize. 26 Abraham et son fils Ismaël furent circoncis le même
jour, 27 en même temps que tous les hommes de sa maison nés chez lui et les étrangers acquis
à prix d’argent.
Genèse 18 :
1 L’Éternel lui apparut parmi les chênes de Mamré, comme il était assis à l’entrée de sa tente,
pendant la chaleur du jour. 2 Il leva les yeux, et regarda : et voici, trois hommes étaient
debout près de lui. Quand il les vit, il courut au-devant d’eux, depuis l’entrée de sa tente, et
se prosterna en terre. 3 Et il dit : Seigneur, si j’ai trouvé grâce à tes yeux, ne passe point, je te
prie, loin de ton serviteur. 4 Permettez qu’on apporte un peu d’eau, pour vous laver les pieds ;
et reposez-vous sous cet arbre. 5 J’irai prendre un morceau de pain, pour fortifier votre cœur ;
après quoi, vous continuerez votre route ; car c’est pour cela que vous passez près de votre
serviteur. Ils répondirent : Fais comme tu l’as dit. 6 Abraham alla promptement dans sa tente
vers Sara, et il dit : Vite, trois mesures de fleur de farine, pétris, et fais des gâteaux. 7 Et
Abraham courut à son troupeau, prit un veau tendre et bon, et le donna à un serviteur, qui se
hâta de l’apprêter.
Coran 11:69 : Quand nos messagers vinrent à Abraham avec de bonnes nouvelles, Ils dirent
« Paix ». Il répondit « Paix ! ». Et il ne tarda point à apporter un veau rôti.
Point commun : Abraham a bien préparé un veau pour ses visiteurs.
8 Il prit encore de la crème et du lait, avec le veau qu’on avait apprêté, et il les mit devant eux.
Il se tint lui-même à leurs côtés, sous l’arbre. Et ils mangèrent.
Coran 11:70 : Mais quand il vit que leurs mains ne l’approchaient pas (c’est-à-dire, le veau
roti), il fut pris de suspicion et éprouva de la crainte à leur égard. Ils dirent : « N’ai crainte !
En vérité, nous avons été envoyés vers le peuple de Lot. » (voir également 56:26-28)
Dans le Coran, les anges qui avaient pris une forme humaine (comme dans la bible) ne
mangent pas, et ne peuvent manger, car ils sont fondamentalement différents de nous.
La bible est globalement très proche du Coran, mais diffère occasionnellement du Coran
sur des détails spécifiques.
9 Alors ils lui dirent : Où est Sara, ta femme ? Il répondit : Elle est là, dans la tente. 10 L’un
d’entre eux dit : Je reviendrai vers toi à cette même époque ; et voici, Sara, ta femme, aura
un fils. Sara écoutait à l’entrée de la tente, qui était derrière lui. 11 Abraham et
Sara étaient vieux, avancés en âge : et Sara ne pouvait plus espérer avoir des enfants.
Coran 14:39 : Louange à Dieu, Celui qui m’a accordé dans un âge avancé Ismaël et Isaac.
En vérité, mon Seigneur entend les prières.
Ce détail est commun à la Bible et au Coran.
12 Elle rit en elle-même, en disant : Maintenant que je suis vieille, aurais-je encore des désirs
? Mon seigneur aussi est vieux. 13 L’Éternel dit à Abraham : Pourquoi donc Sara a-t-elle ri,
en disant : Est-ce que vraiment j’aurais un enfant, moi qui suis vieille ? 14 Y a-t-il rien qui
soit étonnant de la part de l’Éternel ? Au temps fixé je reviendrai vers toi, à cette même
époque ; et Sara aura un fils. 15 Sara mentit, en disant : Je n’ai pas ri. Car elle eut peur. Mais
il dit : Au contraire, tu as ri.
Coran 11:71 : Et sa femme se tenait debout et rit quand nous lui (Sarah) annonçâmes la
bonne nouvelle quant à Isaac, et par suite d’Isaac, [de celle] de Jacob. (11:72) Elle dit :
« Malheur à moi ! Vais-je enfanter alors que je suis une vieille femme et que mon mari que
voici est un vieil homme ? En vérité, voici vraiment une chose incroyable ! ».
La fait que Sara ait ri est commun à la Bible et au Coran et présenté comme une
mauvaise réaction dans les deux cas.
Contrairement à la Bible où Dieu révèle la venue d’Isaac à Abraham avant la visite des
anges (Genèse 17:19), lesquels annoncent à leur tour sa naissance dans un délai d’un an
sans le mentionner nommément (Genèse 18:10), le Coran diffère car les anges annoncent
d’abord à Sarah la venue d’Isaac, laquelle sera suivie plus tard de celle de Jacob (11:71)
alors qu’Abraham reçoit la nouvelle séparément dans un deuxième temps (11:74 ci-
dessous). Il est bien clair dans les deux cas que ni l’un ni l’autre n’avaient la moindre
idée de ces naissances futures.
Coran 11:73 : Ils dirent, « T’étonnes-tu du décret de Dieu ?! Que la miséricorde d’Allah et
Ses bénédictions soient sur vous, Ô peuple du sanctuaire (‫ت‬ ِ ‫ = أَ ْه َل ْٱل َب ْي‬ahla ‘lbayti =
littéralement : « peuple de la maison », c’est à dire qui habitent près de la Ka’bah). En vérité,
Il est Digne de Louange et Tout Glorieux ! ». (11:74) Quand la frayeur d’Abraham s’apaisa
et qu’il fut au courant de l'annonce (c’est dire de la venue d’Isaac et plus tard de celle de
Jacob), il se querella avec Nous au sujet du peuple de Lot.
16 Ces hommes se levèrent pour partir, et ils regardèrent du côté de Sodome. Abraham alla
avec eux, pour les accompagner.
Remarque : Il y a possiblement une différence quant au lieu où la visite des anges s’est
produite. Dans la Bible il semble qu’Abraham était proche de Sodome (située sur les
rives de la mer morte) car il est écrit « Ces hommes se levèrent pour partir, et ils
regardèrent du côté de Sodome », alors que dans le Coran les anges s’exclament : « Que la
miséricorde d’Allah et Ses bénédictions soient sur vous, Ô peuple du sanctuaire »
(littéralement « gens de la maison »), ce qui réfère indiscutablement à « la maison
sacrée » de la Ka’bah. Il est également possible qu’Abraham et sa famille, lesquels
étaient des nomades ayant de larges troupeaux, étaient en voyage et que le titre de « Ô
peuple du sanctuaire » réfère à leur lieu de résidence principal. La Mecque est située à
environ 30 jours de caravane de Sodome.
17 Alors l’Éternel dit : Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire ?… 18 Abraham deviendra
certainement une nation grande et puissante, et en lui seront bénies toutes les nations de la
terre. 19 Car je l’ai choisi, afin qu’il ordonne à ses fils et à sa maison après lui de garder la
voie de l’Éternel, en pratiquant la droiture et la justice, et qu’ainsi l’Éternel accomplisse en
faveur d’Abraham les promesses qu’il lui a faites… 20 Et l’Éternel dit : Le cri contre Sodome
et Gomorrhe s’est accru, et leur péché est énorme. 21 C’est pourquoi je vais descendre, et je
verrai s’ils ont agi entièrement selon le bruit venu jusqu’à moi ; et si cela n’est pas, je le
saurai. 22 Les hommes s’éloignèrent, et allèrent vers Sodome. Mais Abraham se tint encore
en présence de l’Éternel. 23 Abraham s’approcha, et dit : Feras-tu aussi périr le juste avec le
méchant ? 24 Peut-être y a-t-il cinquante justes au milieu de la ville : les feras-tu périr aussi, et
ne pardonneras-tu pas à la ville à cause des cinquante justes qui sont au milieu d’elle ? 25
Faire mourir le juste avec le méchant, en sorte qu’il en soit du juste comme du méchant, loin
de toi cette manière d’agir ! Loin de toi ! Celui qui juge toute la terre n’exercera-t-il pas la
justice ? 26 Et l’Éternel dit : Si je trouve dans Sodome cinquante justes au milieu de la ville,
je pardonnerai à toute la ville, à cause d’eux.
27 Abraham reprit, et dit : Voici, j’ai osé parler au Seigneur, moi qui ne suis que poudre et
cendre.
28 Peut-être des cinquante justes en manquera-t-il cinq : pour cinq, détruiras-tu toute la ville ?
Et l’Éternel dit : Je ne la détruirai point, si j’y trouve quarante-cinq justes. 29 Abraham
continua de lui parler, et dit : Peut-être s’y trouvera-t-il quarante justes. Et l’Éternel dit : Je ne
ferai rien, à cause de ces quarante. 30 Abraham dit : Que le Seigneur ne s’irrite point, et je
parlerai. Peut-être s’y trouvera-t-il trente justes. Et l’Éternel dit : Je ne ferai rien, si j’y trouve
trente justes. 31 Abraham dit : Voici, j’ai osé parler au Seigneur. Peut-être s’y trouvera-t-il
vingt justes. Et l’Éternel dit : Je ne la détruirai point, à cause de ces vingt. 32 Abraham dit :
Que le Seigneur ne s’irrite point, et je ne parlerai plus que cette fois. Peut-être s’y trouvera-t-il
dix justes. Et l’Éternel dit : Je ne la détruirai point, à cause de ces dix justes. 33 L’Éternel s’en
alla lorsqu’il eut achevé de parler à Abraham. Et Abraham retourna dans sa demeure.
Coran 11:74 : Quand la frayeur d’Abraham s’apaisa et qu’il fut au courant de l'annonce, il
se querella avec Nous au sujet du peuple de Lot. (11:75) En vérité, Abraham était
assurément magnanime, tendre de cœur et enclin au repentir. (11:76) Ô Abraham ! Renonce à
cela ! En vérité, le décret de ton Seigneur a été prononcé et un châtiment irréversible va
s’abattre sur eux.
Remarque : Il y a querelle dans les deux cas étant donné qu’Abraham cherche à
défendre le peuple de Sodome et Gomorrhe, mais il se dispute avec les anges avant qu’ils
ne partent dans le Coran, ces derniers l’informant que la décision de Dieu est
irrévocable, alors que dans la Genèse il est directement en désaccord avec Dieu ce qui,
d’un point de vue coranique, serait un immense péché passible d’un châtiment terrible
(15:32-33). Il est donc clair qu’il y a érosion des faits exacts dans la Genèse, en dehors
même de l’altération volontaire du texte que nous aborderons plus tard.
Genèse 19 relate la destruction de Sodome et Gomorrhe, que nous éviterons par soucis de
concision.
Genèse 20 :
1 Abraham partit de là pour la contrée du midi ; il s’établit entre Kadès et Schur, et fit un
séjour à Guérar.
Tel que mentionné plus tôt, Kadès réfère à Kadesh Barnéa, à savoir La Mecque. C’est
par exemple l’opinion de l’historien juif controversé Immanuel Vélikovsky qui a
fameusement déclaré « Je l’identifie (Kadesh Barnéa) avec La Mecque ».
2 Abraham disait de Sara, sa femme : C’est ma sœur. Abimélec, roi de Guérar, fit enlever
Sara. 3 Alors Dieu apparut en songe à Abimélec pendant la nuit, et lui dit : Voici, tu vas
mourir à cause de la femme que tu as enlevée, car elle a un mari. 4 Abimélec, qui ne s’était
point approché d’elle, répondit : Seigneur, ferais-tu périr même une nation juste ? 5 Ne m’a-t-
il pas dit : C’est ma sœur ? Et elle-même n’a-t-elle pas dit : C’est mon frère ? J’ai agi avec un
cœur pur et avec des mains innocentes. 6 Dieu lui dit en songe : Je sais que tu as agi avec un
cœur pur ; aussi t’ai-je empêché de pécher contre moi. C’est pourquoi je n’ai pas permis que
tu la touchasse. 7 Maintenant, rends la femme de cet homme ; car il est prophète, il priera
pour toi, et tu vivras. Mais, si tu ne la rends pas, sache que tu mourras, toi et tout ce qui
t’appartient. 8 Abimélec se leva de bon matin, il appela tous ses serviteurs, et leur rapporta
toutes ces choses ; et ces gens furent saisis d’une grande frayeur. 9 Abimélec appela aussi
Abraham, et lui dit : Qu’est-ce que tu nous as fait ? Et en quoi t’ai-je offensé, que tu aies fait
venir sur moi et sur mon royaume un si grand péché ? Tu as commis à mon égard des actes
qui ne doivent pas se commettre. 10 Et Abimélec dit à Abraham : Quelle intention avais-tu
pour agir de la sorte ? 11 Abraham répondit : Je me disais qu’il n’y avait sans doute aucune
crainte de Dieu dans ce pays, et que l’on me tuerait à cause de ma femme. 12 De plus, il est
vrai qu’elle est ma sœur, fille de mon père ; seulement, elle n’est pas fille de ma mère ; et elle
est devenue ma femme. 13 Lorsque Dieu me fit errer loin de la maison de mon père, je dis à
Sara : Voici la grâce que tu me feras ; dans tous les lieux où nous irons, dis de moi : C’est
mon frère. 14 Abimélec prit des brebis et des bœufs, des serviteurs et des servantes, et les
donna à Abraham ; et il lui rendit Sara, sa femme. 15 Abimélec dit : Voici, mon pays est
devant toi ; demeure où il te plaira. 16 Et il dit à Sara : Voici, je donne à ton frère mille pièces
d’argent ; cela te sera un voile sur les yeux pour tous ceux qui sont avec toi, et auprès de tous
tu seras justifiée. 17 Abraham pria Dieu, et Dieu guérit Abimélec, sa femme et ses servantes ;
et elles purent enfanter.
18 Car l’Éternel avait frappé de stérilité toute la maison d’Abimélec, à cause de Sara, femme
d’Abraham.
Genèse 21 :
1 L’Éternel se souvint de ce qu’il avait dit à Sara, et l’Éternel accomplit pour Sara ce qu’il
avait promis. 2 Sara devint enceinte, et elle enfanta un fils à Abraham dans sa vieillesse, au
temps fixé dont Dieu lui avait parlé. 3 Abraham donna le nom d’Isaac au fils qui lui était né,
que Sara lui avait enfanté. 4 Abraham circoncit son fils Isaac, âgé de huit jours, comme Dieu
le lui avait ordonné.
5 Abraham était âgé de cent ans, à la naissance d’Isaac, son fils. 6 Et Sara dit : Dieu m’a fait
un sujet de rire ; quiconque l’apprendra rira de moi. 7 Elle ajouta : Qui aurait dit à Abraham :
Sara allaitera des enfants ? Cependant je lui ai enfanté un fils dans sa vieillesse. 8 L’enfant
grandit, et fut sevré ; et Abraham fit un grand festin le jour où Isaac fut sevré.
Remarque : Dans le Coran, l’âge du sevrage est de deux années lunaires (2:233, 46:15).
Isaac aurait donc eu près de deux ans à ce moment-là.
9 Sara vit rire le fils qu’Agar, l’Égyptienne, avait enfanté à Abraham ; 10 et elle dit à
Abraham : Chasse cette servante et son fils, car le fils de cette servante n’héritera pas avec
mon fils, avec Isaac. 11 Cette parole déplut fort aux yeux d’Abraham, à cause de son fils. 12
Mais Dieu dit à Abraham : Que cela ne déplaise pas à tes yeux, à cause de l’enfant et de ta
servante. Accorde à Sara tout ce qu’elle te demandera ; car c’est d’Isaac que sortira une
postérité qui te sera propre. 13 Je ferai aussi une nation du fils de ta servante ; car il est ta
postérité. 14 Abraham se leva de bon matin ; il prit du pain et une outre d’eau, qu’il donna à
Agar et plaça sur son épaule ; il lui remit aussi l’enfant, et la renvoya. Elle s’en alla, et s’égara
dans le désert de Beer Schéba. 15 Quand l’eau de l’outre fut épuisée, elle laissa l’enfant sous
un des arbrisseaux, 16 et alla s’asseoir vis-à-vis, à une portée d’arc ; car elle disait : Que je ne
voie pas mourir mon enfant ! Elle s’assit donc vis-à-vis de lui, éleva la voix et pleura. 17 Dieu
entendit la voix de l’enfant ; et l’ange de Dieu appela du ciel Agar, et lui dit : Qu’as-tu, Agar ?
Ne crains point, car Dieu a entendu la voix de l’enfant dans le lieu où il est. 18 Lève-toi,
prends l’enfant, saisis-le de ta main ; car je ferai de lui une grande nation. 19 Et Dieu lui
ouvrit les yeux, et elle vit un puits d’eau ; elle alla remplir d’eau l’outre, et donna à boire à
l’enfant. 20 Dieu fut avec l’enfant, qui grandit, habita dans le désert, et devint tireur d’arc. 21
I l habita dans le désert de Paran, et sa mère lui prit une femme du pays d’Égypte.
Remarque : Le récit ci-dessus relate comment Agar fut sauvée lorsqu’un ange lui
annonça qu’une grande nation serait issue d’Ismaël. Le puit de Beer Schéba est à mon
sens le puit de zam-zam à La Mecque. C’est de cet évènement qu’est né le rituel du Saï
entre les monticules d’Al Safa et Al Marwah lors du hajj ou de la ‘Oumrah (2:158),
lesquels sont proches de la Ka’bah et du puit de Zam-Zam, lequel est situé à une
vingtaine de mètres de la maison sacrée. Le désert de Paran où Ismaël a ensuite vécu est
une grande région de la péninsule arabique qui borde la mer rouge et dont La Mecque
fait partie. Le désert de Paran est considéré comme le désert du Hedjaz par les
historiens musulmans et parfois même, comme indiqué précédemment, par des exégètes
juifs comme Vélikovsky, Abraham Ibn Ezra et d’autres.
Le fait que le désert de Paran soit mentionné en Genèse 21:21 concorde avec 11:71 dans
le Coran et la visite des anges à Abraham. Nous avons cité plus tôt 11:73 où ils appellent
Sarah et sa famille « gens du sanctuaire » (littéralement « gens de la maison »,), c’est-à-
dire du sanctuaire de La Ka’bah, la maison sacrée.
22 En ce temps-là, Abimélec, accompagné de Picol, chef de son armée, parla ainsi à Abraham
: Dieu est avec toi dans tout ce que tu fais. 23 Jure-moi maintenant ici, par le nom de Dieu,
que tu ne tromperas ni moi, ni mes enfants, ni mes petits-enfants, et que tu auras pour moi et
le pays où tu séjournes la même bienveillance que j’ai eue pour toi. 24 Abraham dit : Je le
jurerai. 25 Mais Abraham fit des reproches à Abimélec, au sujet d’un puits d’eau, dont
s’étaient emparés de force les serviteurs d’Abimélec. 26 Abimélec répondit : J’ignore qui a
fait cette chose-là ; tu ne m’en as point informé, et moi, je ne l’apprends qu’aujourd’hui. 27 Et
Abraham prit des brebis et des bœufs, qu’il donna à Abimélec ; et ils firent tous deux alliance.
28 Abraham mit à part sept jeunes brebis. 29 Et Abimélec dit à Abraham : Qu’est-ce que ces
sept jeunes brebis, que tu as mises à part ? 30 Il répondit : Tu accepteras de ma main ces sept
brebis, afin que cela me serve de témoignage que j’ai creusé ce puits. 31 C’est pourquoi
on appelle ce lieu Beer Schéba ; car c’est là qu’ils jurèrent l’un et l’autre. 32 Ils firent donc
alliance à Beer Schéba. Après quoi, Abimélec se leva, avec Picol, chef de son armée ; et ils
retournèrent au pays des Philistins. 33 Abraham planta des tamariscs à Beer Schéba ; et là il
invoqua le nom de l’Éternel, Dieu de l’éternité. 34 Abraham séjourna longtemps dans le pays
des Philistins.
Genèse 22 :
1 Après ces événements, Dieu mit Abraham à l’épreuve. Il l’appela : Abraham ! Et celui-ci
répondit : Me voici. 2 – Prends Isaac, ton fils unique, que tu aimes, lui dit Dieu, et va au pays
de Moriya. Là, tu me l’offriras en sacrifice sur l’une des collines, celle que je t’indiquerai.
Remarque : La contradiction la plus flagrante qui démontre que la Torah a été ici
sciemment altérée est qu’Ismaël est né quatorze années avant Isaac. Il est physiquement
impossible qu’Isaac ait pu être « le fils unique » d’Abraham.
3 Le lendemain, Abraham se leva de grand matin, sella son âne et emmena deux de ses
serviteurs ainsi que son fils Isaac ; il fendit du bois pour l’holocauste, puis il se mit en route
en direction de l’endroit que Dieu lui avait indiqué. 4 Après trois jours de marche, Abraham,
levant les yeux, aperçut le lieu dans le lointain. 5 Alors il dit à ses serviteurs : Restez ici avec
l’âne ; le garçon et moi, nous irons jusque là-bas pour adorer Dieu, puis nous reviendrons
vers vous.
Remarque : Des rabbins interprètent le fait qu’Abraham ait dit « nous reviendrons vers
vous » comme indiquant qu’Abraham n’a jamais eu l’intention de sacrifier son fils
unique, ce qui contredit Genèse 21:1 et le Coran en 37:106 où il est très clair qu’il
s’agissait au contraire d’une « épreuve manifeste ».
6 Abraham chargea le bois de l’holocauste sur son fils Isaac ; il prit lui-même des braises pour
le feu et le couteau, puis tous deux s’en allèrent ensemble. 7 Isaac s’adressa à son père
Abraham et lui dit : Mon père ! Abraham dit : Qu’y a-t-il, mon fils ? – Voici le feu et le
bois, dit-il, mais où est l’agneau pour l’holocauste ? 8 Abraham répondit : Mon fils, Dieu
pourvoira lui-même à l’agneau pour l’holocauste. Et ils poursuivirent leur chemin tous deux
ensemble.
Le Coran révèle qu’Ismaël avait accepté d’être sacrifié (37:102 cité plus bas). Il n’avait
donc eu aucune raison de demander « où est l’agneau pour l’holocauste ? » car il savait
exactement à quoi s’attendre. Il y a donc à nouveau déperdition de l’histoire exacte en
plus du fait que le texte ait été sciemment altéré par la suite. Dans le Coran, le sacrifice
d’Abraham témoigne de la soumission absolue d’Abraham et d’Ismaël, contrairement
au récit biblique où c’est Abraham qui est soumis à l’épreuve alors qu’Isaac ignore
complètement l’intention de son père.

9 Quand ils furent arrivés à l’endroit que Dieu lui avait indiqué, Abraham construisit un autel
et y disposa les bûches. Puis il ligota son fils Isaac et le mit sur l’autel par-dessus le
bois. 10 Alors Abraham prit en main le couteau pour immoler son fils. 11 A ce moment-là,
l’ange de l’Eternel lui cria du haut du ciel : Abraham ! Abraham ! – Me voici, répondit-
il. 12 L’ange reprit : Ne porte pas la main sur le garçon, ne lui fais pas de mal, car maintenant
je sais que tu crains Dieu puisque tu ne m’as pas refusé ton fils unique. 13 Alors Abraham
aperçut un bélier qui s’était pris les cornes dans un buisson. Il s’en saisit et l’offrit en
holocauste à la place de son fils. 14 Abraham appela ce lieu-là : Adonaï-Yireéh (le Seigneur
pourvoira). C’est pourquoi on dit aujourd’hui : Sur la montagne du Seigneur, il sera
pourvu. 15 Puis l’ange de l’Eternel appela une seconde fois Abraham du haut du ciel 16 et lui
dit : Je le jure par moi-même, parole de l’Eternel, puisque tu as fait cela, puisque tu ne m’as
pas refusé ton fils, ton unique, 17 je te comblerai de bénédictions, je multiplierai ta
descendance et je la rendrai aussi nombreuse que les étoiles du ciel et que les grains de
sable au bord de la mer.
Quelle est la descendance la plus à même d’être « aussi nombreuse que les étoiles du ciel
et que les grains de sable au bord de la mer » ? Celle d’Isaac (le peuple juif), ou celle
d’Ismaël (le peuple arabe), fils unique d’Abraham au moment de la tentative de
sacrifice comme la Torah elle-même l’atteste?
Ta descendance dominera sur ses ennemis. 18 Tous les peuples de la terre seront bénis à
travers ta descendance parce que tu m’as obéi. 19 Abraham revint vers ses serviteurs et ils se
remirent ensemble en route pour rentrer à Beer-Sheva où Abraham continua d’habiter.
Coran 37:101 : Alors nous lui annoncèrent la bonne nouvelle d’un enfant
magnanime. (37:102) Ensuite, quand il atteint [l’âge] de travailler avec lui il dit : « Ô mon
fils, en vérité j’ai vu pendant [mon] sommeil que je te sacrifie, alors considère comment tu
envisages [la chose]. Il dit : « Ô mon père ! Fais ce qui t’es commandé ; tu me trouveras, s’il
plaît à Dieu, du nombre des patients. (37:103) Alors, quand ils se furent tous deux soumis, et
qu’il le plaça sur le front, (37:104) Nous l’appelâmes : « Ô Abraham !
Le fait que l’ange appelle Abraham témoigne de la justesse de ce détail dans la Torah
(Genèse 22:11). Lorsque le Coran emploie le pluriel « Nous », cela dénote du fait que
Dieu et ses alliés, notamment des forces angéliques, sont à l’œuvre.
(37:105) « Assurément, tu as accompli le rêve prophétique ». En vérité, c’est ainsi que nous
récompensons les [gens] bienfaisants. (37:106) En vérité, il s’agissait là assurément d’une
épreuve manifeste. (37:107) Et Nous le substituâmes par un sacrifice sublime.
Comme indiqué plus haut, le Coran et la Bible s’accordent que le sacrifice D’Abraham
est bien une « épreuve » (Genèse 22:1 : Après ces événements, Dieu mit Abraham à
l’épreuve). En Genèse 22:13 nous lisons « Alors Abraham aperçut un bélier qui s’était
pris les cornes dans un buisson. Il s’en saisit et l’offrit en holocauste à la place de son
fils. » Cette version est très plausible et ne contredit en aucune façon le récit Coranique
qui se contente de dire « Et Nous le substituâmes par un sacrifice sublime. ».
(37:108) Et nous perpétuâmes sa [mémoire] pour la postérité. (37:109) Que la paix soit sur
Abraham ! (37:110) C’est ainsi que Nous récompensons les [gens] bienfaisants. (37:111) Il
était en vérité du nombre de Nos serviteurs soumis. (37:112) Et Nous lui annoncèrent la
bonne nouvelle au sujet d’Isaac, un prophète du milieu des véridiques. (37:113) Et nous le
bénîmes (Ismaël), ainsi qu’Isaac et parmi leurs descendances respectives (duel) se distinguent
nettement le juste de l’injuste eu égard à son âme.
Nous lisons ci-dessus que la naissance d’Isaac est annoncée par les anges qui rendent
visite à Abraham. Cela indique donc que la visite des anges a eu lieu peu après l’épisode
du sacrifice. Nous commenterons ceci plus en détail plus loin. Le Coran rectifie donc la
chronologie des évènements que les falsificateurs ont altéré pour servir leur dessein
funeste. La tentative de sacrifice était donc originellement située entre la circoncision de
tous les mâles de la maison d’Abraham (Genèse 17) et la visite des anges (Genèse 18), et
non après le sevrage d’Isaac.
2. Ismaël était-il un enfant illégitime ?
Les juifs et les chrétiens prétendent depuis des millénaires qu’Isaac était le premier né
d’Abraham, alléguant qu’Ismaël était un enfant illégitime. Regardons donc la traduction Louis
Segond révisée de 1910 de la Genèse 16:3-4:
(Genèse 16:3-4) Alors Saraï, femme d’Abram, prit Agar, l’Égyptienne, sa servante, et la
donna pour femme à Abram, son mari, après qu’Abram eut habité dix années dans le pays de
Canaan. Il alla vers Agar, et elle devint enceinte. Quand elle se vit enceinte, elle regarda sa
maîtresse avec mépris.
Le verset signifie littéralement qu’Abraham s’est légalement « marié à Agar ». Vis-à-vis
d’Abraham, Agar n’était pas une esclave ou une même une servante après ce mariage légal
devant Dieu, mais son épouse.
Comment peut-on se marier à une femme, même esclave, et qu’un enfant soit illégitime ?
D’autre part, aucun enfant sur terre n’est illégitime : Le Coran proclame haut et clair que nous
ne sommes jamais responsables des péchés d’autrui (35:18), Ce sont ceux qui emploient
l’expression « enfant illégitime » dont les paroles sont illégitimes.
Le père et la mère de Moïse et Aaron étaient tous deux esclaves. Cela fait-il d’eux des enfants
illégitimes, inférieurs ou moins légitimes qu’Ismaël dont le père n’était pas sous le joug de
l’esclavage ?
3. Qui est le fils « unique » qu’Abraham voulait sacrifier ?
Dans le Coran, Abraham, Ismaël et Isaac sont mentionnés quatre fois de façon consécutive
dans un même verset (2:136, 2:140, 3:84, 4:163) reflétant leur ordre de naissance, de même
que seul Ismaël pouvait être « le fils unique » d’Abraham avant la naissance d’Isaac. Le
Coran et le livre de la Genèse concordent quant au fait qu’Ismaël soit né avant Isaac.
Relisons maintenant le passage falsifié qui tente de dénier que seul Ismaël ait jamais pu être le
« fils unique » d’Abraham:
Genèse 17 : 18 Et il dit à Dieu : Tout ce que je demande c’est qu’Ismaël vive et que tu
prennes soin de lui. 19 Dieu reprit : - Mais non ! c’est Sara, ta femme, qui te donnera un
fils. Tu l’appelleras Isaac (Il a ri) et j’établirai mon alliance avec lui, pour l’éternité, et avec
sa descendance après lui. 20 En ce qui concerne Ismaël, j’ai aussi entendu ta prière en sa
faveur. Oui, je le bénirai. Je lui donnerai aussi de très nombreux descendants : je le
multiplierai à l’extrême. Douze princes seront issus de lui et je ferai de lui l’ancêtre
d’une grande nation. 21 Mais j’établirai mon alliance avec Isaac, le fils que Sara te
donnera l’année prochaine à cette époque.
En d’autres termes, les falsificateurs attribuent ni plus ni moins à Dieu le mensonge grotesque
qu’Hagar n’ait pas vraiment donné de fils à Abraham : Ismaël ne compte pas ; c’est un enfant
issu d’une esclave et il était donc illégitime. Et au diable le fait que Genèse 16:3 atteste en
réalité qu’Abraham s’est bien marié à Hagar.
Allah condamne dans le Saint Coran les auteurs de ces falsifications qui ont sévèrement
marqué les générations futures en les termes suivants :

ِ َ ‫ب َو َﻣا هُ َو ِﻣﻦَ ْٱل ِك ٰت‬


‫ب‬ ِ َ‫ب ِلت َ ْح َسبُوهُ ِﻣﻦَ ْٱل ِك ٰت‬
ِ َ‫َو ِإ ﱠن ِﻣ ْن ُه ْم َلفَ ِريقًا يَ ْل ُوۥنَ أ َ ْل ِسنَت َ ُهم ﺑِ ْﭑل ِك ٰت‬

َ ‫َويَقُولُونَ ُه َو ِﻣ ْﻦ ِﻋن ِﺪ ٱ ﱠ ِ َو َﻣا هُ َو ِﻣ ْﻦ ِﻋن ِﺪ ٱ ﱠ ِ َو َيقُولُونَ َﻋلَﻰ ٱ ﱠ ِ ْٱل َكذ‬


َ‫ِب َو ُه ْم يَ ْعلَ ُمون‬
(3:78) Et en vérité, il y a un groupe parmi eux qui tordent leurs langues au sujet du livre, afin
que vous croyiez que cela fasse partie du livre, mais cela ne fait point partie du livre ; et ils
disent : « Cela provient de DIEU ! ». Mais cela ne provient pas de Dieu, et ils attribuent à
Dieu le mensonge en pleine connaissance de cause.
Le mensonge pris en flagrant délit: Genèse 17:19 : DIEU reprit : - Mais non ! c’est Sara,
ta femme, qui te donnera un fils. Tu l’appelleras Isaac (Il a ri) et j’établirai mon alliance
avec lui, pour l’éternité, et avec sa descendance après lui.
Immédiatement après, le texte falsifié se contredit encore car il est écrit qu’Ismaël est
également « béni » par Dieu et que sa descendance sera « multipliée à l’extrême » et qu’il
sera fait « de lui l’ancêtre d’une grande nation ».
Le sacrifice du fils unique :
1 Après ces événements, Dieu mit Abraham à l’épreuve. Il l’appela : Abraham ! Et celui-ci
répondit : Me voici. 2– Prends Isaac, ton fils unique, que tu aimes, lui dit Dieu, et va au pays
de Moriya. Là, tu me l’offriras en sacrifice sur l’une des collines, celle que je t’indiquerai…
Isaac est mentionné cinq fois en Genèse 22, et l’enfant destiné au sacrifice est mentionné trois
fois comme étant le fils unique d’Abraham (Genèse 22:2, 22:12, 22:16). Appeler Isaac le
« fils unique » est une imposture et démasque ceux qui ont sciemment altéré la Torah en
Genèse 22. Nous avons cité le verset 3:78 quant au fait que certaines personnes parmi le
peuple d’Israël aient intentionnellement altéré certaines portions des Saintes Écritures et nous
aurions pu tout aussi bien citer 2:75, 2:79, 5:13 ou 6:78.
Selon Genèse 21:5, « Abraham était âgé de cent ans à la naissance d’Isaac », alors que
Genèse 16:16 indique qu’il « était âgé de quatre-vingt-six ans lorsqu’Agar enfanta Ismaël »
(voir également Genèse 17:23). Ismaël avait donc moins de 14 ans lors de la tentative de
sacrifice car la Torah certifie que l’enfant destiné au sacrifice était un « enfant unique ».
La naissance d’Isaac est annoncée en Genèse 17:25. Ismaël était le premier né d’Abraham et
le premier fils circoncis environ un an avant la naissance de son frère (Genèse 17:26). Ismaël
est décédé à l’âge avancé de 137 ans (Genèse 25:17). Appeler Isaac le « fils unique »
d’Abraham est une imposture caractérisée quel que soit l’angle sous lequel on appréhende la
chose.
4. Ismaël était-il tel un âne sauvage ?
Non seulement des gens profondément égarés parmi les gens du livre ont remplacé le nom
d’Ismaël par celui d’Isaac dans la Torah au sujet du sacrifice, ils ont également salît pendant
des millénaires et jusqu’à nos jours la réputation d’Ismaël, un authentique messager et
prophète selon la Parole de Dieu :
Genèse 16:9-12:
L’ange de l’Éternel lui dit : Retourne vers ta maîtresse, et humilie-toi sous sa
main. 10 L’ange de l’Éternel lui dit : Je multiplierai ta postérité, et elle sera si nombreuse
qu’on ne pourra la compter. 11 L’ange de l’Éternel lui dit : Voici, tu es enceinte, et tu
enfanteras un fils, à qui tu donneras le nom d’Ismaël ; car l’Éternel t’a entendue dans ton
affliction. 12 Il (Ismaël) sera comme un âne sauvage ; sa main sera contre tous, et la main de
tous sera contre lui ; et il habitera en face de tous ses frères.
Pour le plaisir, relisons 3:78 :

ِ َ ‫ب َو َﻣا هُ َو ِﻣﻦَ ْٱل ِك ٰت‬


‫ب‬ ِ َ‫ب ِلت َ ْح َسبُوهُ ِﻣﻦَ ْٱل ِك ٰت‬
ِ َ‫َو ِإ ﱠن ِﻣ ْن ُه ْم َلفَ ِريقًا َي ْل ُوۥنَ أ َ ْل ِسنَت َ ُهم ِﺑ ْﭑل ِك ٰت‬
َ ‫َو َيقُولُونَ ُه َو ِﻣ ْﻦ ِﻋن ِﺪ ٱ ﱠ ِ َو َﻣا هُ َو ِﻣ ْﻦ ِﻋن ِﺪ ٱ ﱠ ِ َو َيقُولُونَ َﻋلَﻰ ٱ ﱠ ِ ْٱل َكذ‬
َ‫ِب َو ُه ْم َي ْعلَ ُمون‬
(3:78) Et en vérité, il y a un groupe parmi eux qui tordent leurs langues au sujet du livre, afin
que vous croyiez que cela fasse partie du livre, mais cela ne fait point partie du livre ; et ils
disent : « Cela provient de Dieu ! ». Mais cela ne provient pas de Dieu, et ils attribuent à
Dieu le mensonge en pleine connaissance de cause.
Le Coran rétabli la vérité au sujet d’Ismaël :

‫اس َوأ َ ْﻣنًا َوات ﱠ ِخذُوا ِﻣﻦ ﱠﻣقَ ِام‬ َ ‫َو ِإ ْذ َﺟ َع ْلنَا ْالبَي‬
ِ ‫ْت َﻣﺜَاﺑَﺔً ِلّلنﱠ‬
‫يم َو ِإ ْس َم ِعي َل أَن‬
َ ‫ﻋ ِه ْﺪنَا ِإلَ ٰﻰ ِإﺑ َْر ِه‬
َ ‫صلﻰ َو‬
َ ‫يم ُﻣ‬
َ ‫ِإﺑ َْر ِه‬
‫لطائِ ِفيﻦَ َو ْال َع ِك ِفيﻦَ َو ﱡ‬
‫الر ﱠكعِ ال ﱡ‬
‫س ُجو ِد‬ ‫ي ِل ﱠ‬ َ
َ ‫ط ِ ّه َرا َﺑ ْي ِت‬
(19:54) Et mentionne dans le livre Ismaël, en vérité, il était fidèle à sa promesse ; il était
messager et prophète. (19:55) Et il enjoignait à ses proches la prière et la zakât et il était
agréé auprès de son Seigneur.

‫يس َوذَا ْٱل ِك ْف ِل ُك ﱞل ِ ّﻣﻦَ ٱل ٰ ﱠ‬


َ‫صبِ ِريﻦ‬ َ ‫َوإِ ْس ٰ َم ِعي َل َوإِ ْد ِر‬
(21:85) Et Ismaël, Idris et Dhoul Kifl, ils étaient tous patients. (21:86) Nous les avons admis
dans notre miséricorde ; en vérité, ils étaient du nombre des vertueux.

ِ ‫س َع َوذَا ْٱل ِك ْف ِل َو ُك ﱞل ِ ّﻣﻦَ ْٱﻷ َ ْخ َي‬


‫ار‬ َ ‫َوٱ ْذ ُك ْر ِإ ْس ٰ َم ِعي َل َو ْٱل َي‬
(38:48) Et mentionne Ismaël, Elaysha, et Dhul Kifl. Ils faisaient tous partie des meilleurs.

‫ش ْر ٰنَهُ ِﺑﻐُ ٰلَ ٍم‬


‫َح ِل ٍيم فَبَ ﱠ‬
(37:101) Alors nous lui annoncèrent la bonne nouvelle d’un enfant magnanime.

D’un côté nous avons le passage corrompu de la Genèse en 16:12 qui profane la mémoire
d’Ismaël en le décrivant comme « un âne sauvage » prétendant que « sa main sera contre
tous, et la main de tous sera contre lui ; et il habitera en face de tous ses frères » et le Saint
Coran qui rétablit la vérité en le décrivant au contraire comme un authentique messager et
prophète agréé auprès de son Seigneur (19:54), magnanime (37:101), patient, vertueux
(21:85) et faisant partie « des meilleurs » individus que la race humaine ait connu (38:48).
De plus, Dieu prendrait-il la peine d’envoyer un ange à Hagar pour lui annoncer que son fils
allait être comme un âne sauvage ?!
Nous lisons par ailleurs en Genèse 17:20 :
20 En ce qui concerne Ismaël, j’ai aussi entendu ta prière en sa faveur. Oui, je le bénirai. Je
lui donnerai aussi de très nombreux descendants : je le multiplierai à l’extrême. Douze
princes seront issus de lui et je ferai de lui l’ancêtre d’une grande nation.
Comment Dieu pourrait-il avoir « béni » Ismaël, multiplié sa descendance à l’extrême et faire
de lui « l’ancêtre d’une grande nation » et en même temps faire de lui « un âne
sauvage » dont la « main sera contre tous, et la main de tous sera contre lui ; et il habitera en
face de tous ses frères » ?
La visite de l’ange dans le désert est visiblement annonciatrice d’immense bénédictions et en
aucun cas de la naissance d’un fils maudit qui se comporterait comme « un âne sauvage » et
serait belligérant envers son prochain.
Ce crime diffamatoire d’une portée historique considérable est grandement responsable
d’avoir perpétué jusqu’à nos jours l’ignorance, le mensonge, le racisme et l’hostilité de
millions de juifs et chrétiens envers le peuple arabe et musulman en général. Il suffit de voir
comment les palestiniens sont traités en Israël pour en être convaincu.
5. Le sacrifice d’Abraham dans le coran
5.1 Commentaire des verses 37:101-37:105
Ismaël n’est jamais mentionné dans le Coran en relation avec l’épisode du sacrifice. C’est le
contexte coranique et la chaine d’événements qui démontrent sans aucun doute possible qu’il
s’agissait d’Ismaël et non d’Isaac.
Nous avons évoqué qu’Abraham, Ismaël et Isaac sont mentionnés quatre fois de façon
consécutive dans le même verset (2:136, 2:140, 3:84, 4:163) reflétant leur ordre de naissance.
Nous lisons encore :
(14:39) Louange à Dieu, Celui qui m’a accordé dans un âge avancé Ismaël et Isaac. En
vérité, mon Seigneur entend les prières.
L’ordre des mots n’est jamais lié au hasard dans le Coran. Nous avons par ailleurs expliqué
précédemment que selon la Genèse, Ismaël, le fils d’Abraham et de son épouse Hagar, est né
quatorze années avant Isaac.
Etudions maintenant en détail le récit du sacrifice dans le texte coranique :

‫ش ْر ٰنَهُ ِﺑﻐُ ٰلَ ٍم‬


‫َح ِل ٍيم فَ َب ﱠ‬
(37:101) Alors nous lui annoncèrent la bonne nouvelle d’un enfant magnanime.
Ci-dessus, le mot « halîm » (‫ح ِليم‬َ = magnanime) désigne l’enfant destiné au sacrifice
d’Abraham. Ce terme est employé 11 fois dans le Coran en tant qu’attribut divin (2:225,
2:235, 2:263, 3:155, 4:12, 5:101, 17:44, 22:59, 33:51, 35:41, 64:17) et quatre fois en relation
avec Abraham (11:75, 9:114), Ismaël (37:101) et Chouaïb (11:87). Pour ce qui est de ce
dernier, ceux qui l’ont rejeté le qualifient sarcastiquement en 11:87 d’« al halîm » (« le
magnanime ») avec l’article « al » sachant qu’il s’agit d’un attribut divin réservé
exclusivement à Allah. Nous élaborerons plus loin pourquoi Le Tout Puissant qualifie
uniquement Abraham et Ismaël comme étant « halîm » (magnanimes) dans le coran, mais
jamais Isaac, ni Chouaïb ni personne d’autre.

ُ ‫ﻰ ِإ ِنّ ٓﻰ أ َ َر ٰى ِفﻰ ْٱل َمن َِام أ َ ِنّ ٓﻰ أ َ ْذ َﺑ ُح َك فَﭑن‬


‫ﻈ ْر‬ ‫ﻰ َقا َل ٰ َيبُنَ ﱠ‬ ‫فَلَ ﱠما َﺑلَ َﻎ َﻣ َعهُ ٱل ﱠ‬
َ ‫س ْع‬
‫ﺷا ٓ َء ٱ ﱠ ُ ِﻣﻦَ ٱل ٰ ﱠ‬
َ‫صبِ ِريﻦ‬ ِ َ‫َﻣاذَا ت َ َر ٰى قَا َل ٰ ٓيَأَﺑ‬
َ ‫ت ٱ ْفعَ ْل َﻣا تُﺆْ َﻣ ُر‬
َ ‫ست َ ِجﺪُنِ ٓﻰ إِن‬
(37:102) Ensuite, quand il atteint [l’âge] de travailler avec lui il dit : « Ô mon fils, en vérité
j’ai vu pendant [mon] sommeil que je te sacrifie, alors considère comment tu envisages [la
chose]. Il dit : « Ô mon père ! Fais ce qui t’es commandé ; tu me trouveras, s’il plaît à Dieu,
du nombre des patients.
« L’âge de travailler » coïncide selon toute vraisemblance avec l’âge de puberté. Nous avons
vu en genèse 17:20 qu’Ismaël avait 13 ans l’année précédant la naissance d’Isaac, ce qui
correspond à l’âge moyen de fertilité chez un homme. La Genèse et le Coran concordent donc
sur ce détail très précis.

ِ ‫فَلَ ﱠما ٓ أ َ ْسلَ َما َوتَلﱠ ۥهُ ِل ْل َج ِب‬


‫يﻦ‬
(37:103) Alors, quand ils se furent tous deux soumis, et qu’il le plaça sur le front,
Dans les religions monothéistes (Judaïsme, Christianisme et Islam), le sacrifice d’Abraham
est considéré à juste titre comme étant le symbole de la soumission absolue d’Abraham envers
Dieu. Le verset ci-dessus nous éclaire que la tentative d’Abraham de sacrifier son fils unique
est le symbole non seulement de la soumission absolue d’Abraham, mais également de celle
d’Ismaël. Ismaël a accepté d’être sacrifié quand son père l’a informé de son rêve prophétique
(37:102) et sa soumission est aussi extraordinaire que celle de son père. Le Coran prêche la
soumission (Islam) absolue à Dieu et cette soumission inconditionnelle d’Abraham et
d’Ismaël explique pourquoi Mohammed, le sceau des prophètes (33:40), est issu de la
descendance d’Ismaël.
Nous voyons par ailleurs qu’Abraham incline son fils dans le but de l’égorger, ce qui
correspond à l’origine du rituel du sacrifice lors du Hajj, où chaque pèlerin qui peut se le
permettre doit sacrifier un animal en l’allongeant sur les flancs et l’égorger (22:36).

‫َو ٰنَﺪَ ْي ٰنَهُ أَن ٰ َٓيإِﺑ ٰ َْر ِهي ُم‬


(37:104) Nous l’appelâmes : « Ô Abraham ! ».

َ‫ٱلرو َيا ٓ ِإنﱠا َك ٰذَ ِل َك نَ ْج ِزى ْٱل ُم ْح ِس ِنيﻦ‬


‫ت ﱡ‬ َ ‫ﺻﺪﱠ ْق‬
َ ‫قَ ْﺪ‬
(37:105) « Assurément, tu as accompli le rêve prophétique ». En vérité, c’est ainsi que nous
récompensons les [gens] bienfaisants.
Abraham a accompli le « rêve prophétique » (ٓ ‫الرويَا‬ ‫ = ﱡ‬al roûyâ) : Le terme « roûyâ » apparaît
sept fois dans le Coran, et réfère systématiquement à un « rêve prophétique », c’est-à-dire un
rêve révélé par Dieu. En 12:5 et 12:100 le mot renvoie au rêve prophétique de Joseph ; en
12:43, il désigne le rêve prophétique du roi d’Egypte au sujet de sept années fastes suivies de
sept années de famine. En 17:60 et 48:27, il évoque la vision prophétique que Mohammed a
reçu lors de l’ascension céleste au sujet de la conquête de La Mecque sur les polythéistes.
Nous pouvons donc déduire statistiquement que chaque fois que le mot « roûyâ » est employé
dans le Coran, il réfère systématiquement à une « vision prophétique », c’est-à-dire émanant
de Dieu. L’interprétation de Rashad Khalifa qui a théorisé que le rêve d’Abraham était
d’origine satanique est donc bancale d’un point de vue statistique, mais le plus grave est que
si Abraham et Ismaël s’étaient « soumis » (37:103) à un rêve d’origine diabolique, ils se
seraient spirituellement soumis à satan au lieu de Dieu, et auraient de facto commis un acte
d’idolâtrie, ce qui est le plus grand péché en Islam. Le commentaire de Rashad contredit de
plus 37:105 qui établit au contraire qu’Abraham « a accompli le rêve prophétique » ; sa
soumission a été « récompensée » (37:105, 37:110) et il est qualifié de « Mouhsin » (‫حسِﻦ‬ ْ ‫= ُﻣ‬
« une personne bienfaisante »). Son interprétation est donc non seulement fausse mais surtout
blasphématoire car le rêve d’Abraham était bien d’origine divine. Par contre, et il s’agit d’un
point véritablement essentiel, Dieu n’a jamais demandé à Abraham de sacrifier son fils et
c’est Abraham qui l’a interprété comme tel. Nous y reviendrons dans quelques paragraphes.
5.2 Confirmation mathématique que les sept mots « rouyâ » réfèrent à un « rêve
prophétique », c’est-à-dire inspiré par Dieu:
Nous venons d’expliquer que mot « roûyâ » (‫ ) ُرو َيا‬signifie « rêve prophétique ». Il est très
probablement incorrectement écrit dans le Coran sunnite en circulation dans le monde dans
l’intégralité de ses sept orthographes en 12:5 (1), 12:43 (2), 12:100 (1), 17:60 (1), 37:105 (1),
48:27 (1) où il est écrit rou’yâ (‫ ) ُر ْء َيا‬au lieu de « roûyâ » (‫ ) ُرو َيا‬avec un « wa » (‫)و‬, c’est-à-
dire un « oû » long.

L’orthographe « roûyâ » (‫ ) ُرويَا‬est documenté en 12:43 (ci-dessus souligné en rouge dans le


mot « ‫اى‬
َ َ‫ = » ُروي‬roûyâya = « mon rêve prophétique ») et « lilroûyâ » (‫لرويَا‬
‫ = ِل ﱡ‬deuxième mot
souligné en rouge) dans l’un des plus anciens manuscrits coraniques au monde, à savoir le
manuscrit de Sanaa DAM 01-29.2 (ci-dessus, daté au carbone 14 avec une précision de 95.6%
comme ayant été écrit entre 648 et 691).
Dans le manuscrit Saray Medina 1A (Topkapi Sarayi Muzesi: M1, verset 12:43), le premier
mot « Roûyâya » (« mon rêve prophétique », souligné en rouge ci-dessus) est possiblement
َ ‫( » ُرأ ٰ َي‬ru’yâya), alors que le
incorrectement écrit avec un « alif » (lettre « A ») dans le mot « ‫ﻰ‬
second mot « rêve prophétique » est écrit « ‫لرويَا‬
‫( » ِل ﱡ‬lilroûyâ) comme dans le manuscrit de
Sanaa où la lettre « wa » (‫ )و‬est partiellement effacée mais bien présente (encerclée en rouge
dans la photo ci-dessus). De plus, la lettre « alif » (lettre « A ») est également manquante dans
le mot « ‫اى‬
َ َ‫( » ُروي‬roûyâya = « mon rêve prophétique », GV 227) en 12:43 dans le Coran
َ ‫( » ُر ْء ٰ َي‬GV 220) mais reconnait pourtant la prononciation d’un « A »
sunnite où il est écrit « ‫ﻰ‬
َ َ‫ ) ُر ْء ٰي‬en plaçant un petit « alif » (alif khanjariyyah) au-dessus de la
long dans « roûyâya » (‫ﻰ‬
lettre « ya ». Le mot « roûyâ » (rêve prophétique) est également écrit « ‫ » ُرويَا‬dans le
dictionnaire de Lane (‫) ُرو َيا‬, et le mot « ‫اى‬
َ ‫ «( » ُرو َي‬mon rêve prophétique ») en 12:43 est
aussi écrit correctement sur la page du « Quran dictionary » qui établit la liste du mot
« roûyâ » sur le site
corpus.quran.com (http://corpus.quran.com/qurandictionary.jsp?q=rAy#(12:43:20)).
Si l’on additionne tous les numéros de sourates et versets des sept versets où le mot « roûyâ »
apparaît (formes simples et avec pronoms possessifs), nous obtenons:

12 + 5 + 43 + 100 + 17 + 60 + 37 + 105 + 48 + 27 = 114 (addition des


numéros de sourates) + 340 (addition des numéros de versets)
= 454 = 2×227.

227 est la valeur mathématique du mot « ‫اى‬ َ َ‫( » ُروي‬roûyâya = « mon rêve prophétique »,
V.M. 227) tel qu’écrit dans le manuscrit de Sanaa en 12:43, lequel est le 2ème des 7 mots
« “roûyâ » dans le Coran (454 = 2×227).
227 est le 49ème nombre premier = 7×7 (Il y a sept mots « roûyâ » au total dans toutes ses
formes). En d’autres termes, l’addition des numéros de sourates et versets semble indiquer
l’orthographe et la position correcte du 2ème mot « roûyâya » (« mon rêve prophétique ») en
12:43, lequel comporte le plus d’erreurs d’orthographe (deux) des sept mots.
Etant donné que « mon rêve prophétique » réfère au songe que Dieu a révélé au roi d’Egypte
pour l’alerter de la terrible sècheresse de sept ans qui se profilait, on peut à mon sens déduire
de cette propriété mathématique [454 = 2 × 227 (V.M. de « mon rêve prophétique »)] que
l’intégralité des sept termes réfèrent également à des rêves émanant de Dieu.

5.3 Dieu n’a jamais ordonné de sacrifice humain: Sens profond du sacrifice d’Abraham
ُ ِ‫إِ ﱠن ٰ َهذَا لَ ُه َو ْٱلبَ ٰ ٓلَﺆ ُ۟ا ْٱل ُمب‬
‫يﻦ‬
(37:106) En vérité, il s’agissait là assurément d’une épreuve manifeste.
Il est tout à fait évident que jamais Dieu ne prônerait un sacrifice humain. Il est écrit en 7:28
que « Dieu n’ordonne jamais l’immoralité ». Sacrifier un être humain est à l’évidence une
immoralité qui dépasse l’entendement. Dieu a donc révélé à Abraham une vision où il s’est vu
sur le point d’égorger son fils, mais, fait crucial, ne lui a jamais demandé de le faire. Il
s’agissait donc d’une épreuve destinée à tester à la fois sa soumission ainsi que celle d’Ismaël,
mais également leur bon jugement et discernement. Ils ont tous deux réussi le profond test de
soumission envers Dieu, ce qui est tout simplement extraordinaire, mais n’ont pas, et surtout
Abraham, exercé le jugement et discernement qu’ils auraient dû quant au fait que Dieu
n’ordonne jamais l’immoralité. On ne peut séparer la soumission absolue à Dieu du bon
jugement et il s’agissait donc « d’une épreuve manifeste » qu’Abraham a interprété à tort
comme étant un ordre divin qu’il sacrifie son fils.

‫َوفَﺪَ ْي ٰنَهُ ﺑِ ِذﺑْﺢٍ َﻋ ِﻈ ٍيم‬


(37:107) Et nous le substituâmes par un sacrifice sublime.
Ce verset rejoint Genèse 22:13 où Dieu a fait en sorte qu’un bélier se prenne les cornes dans
un buisson. Il n’y a aucune contradiction entre les deux livres, lesquels, nous l’avons vu,
contiennent de nombreux détails communs. On peut donc assumer que c’est exactement ce
qui s’est passé. Il s’agissait de récompenser par une bénédiction la soumission absolue
d’Abraham et d’Isaac, mais également de manifester la miséricorde infinie de Dieu quant au
manque de discernement d’Abraham qui n’aurait jamais dû croire que Dieu exigeait de lui de
sacrifier son fils. Cet épisode dramatique est à l’origine du rituel du sacrifice lors du hajj, dont
le but est de récompenser les pèlerins pour leur soumission, mais également de leur permettre
d’expier symboliquement de leur péchés en nourrissant de pauvres gens (22:28, 22:36).

َ‫اخ ِريﻦ‬
ِ ‫ٱل َء‬ َ ‫َوت َ َر ْكنَا‬
ْ ‫ﻋلَ ْي ِه فِﻰ‬
(37:108) Et nous le perpétuâmes dans la postérité.

َ ‫َس ٰلَ ٌم‬


َ ‫ﻋلَ ٰ ٓﻰ إِﺑ ٰ َْر ِه‬
‫يم‬
(37:109) Que la paix soit sur Abraham !

َ‫َك ٰذَ ِل َك نَ ْج ِزى ْٱل ُم ْح ِس ِنيﻦ‬


(37:110) C’est ainsi que Nous récompensons les [gens] bienfaisants.

َ‫ِإنﱠ ۥهُ ِﻣ ْﻦ ِﻋ َبا ِدنَا ْٱل ُمﺆْ ِﻣنِيﻦ‬


(37:111) Il était en vérité du nombre de Nos serviteurs croyants.
Remarque : Abraham était un « serviteur croyant ». Une fois de plus, et pour revenir à la
thèse de Rashad Khalifa, il serait absolument aberrant de prétendre qu’il se soit jamais soumis
à un rêve d’origine satanique.

‫ش ْر ٰنَهُ ﺑِإ ِ ْس ٰ َحﻖَ نَبِيا ِ ّﻣﻦَ ٱل ٰ ﱠ‬


َ‫ص ِل ِحيﻦ‬ ‫َوﺑَ ﱠ‬
(37:112) Et Nous lui annoncèrent la bonne nouvelle au sujet d’Isaac, un prophète parmi les
véridiques.
Ce n’est qu’après l’épisode du sacrifice que la naissance d’Isaac est annoncée. Par défaut, le
seul fils qu’Abraham pouvait sacrifier, et en l’occurrence son fils unique à ce moment-là, ne
pouvait être qu’Ismaël. D’un point de vue coranique aussi bien que Biblique (et oui, il faut
dire la vérité telle qu’elle est), il n’y a donc pas l’ombre d’un doute que l’enfant sujet à la
tentative de sacrifice était bien Ismaël.

ٌ ‫ظا ِل ٌم ِلّنَ ْف ِسِۦه ُﻣ ِب‬


‫يﻦ‬ ٌ ‫ﻋلَ ٰ ٓﻰ ِإ ْس ٰ َحﻖَ َو ِﻣﻦ ذ ُ ِ ّريﱠتِ ِه َما ُﻣ ْحس‬
َ ‫ِﻦ َو‬ َ ‫َو ٰﺑَ َر ْكنَا‬
َ ‫ﻋلَ ْي ِه َو‬
(37:113) Et nous le bénîmes, ainsi qu’Isaac, et parmi leurs descendances respectives (duel) se
distinguent nettement le juste de l’injuste eu égard à son âme.
5.4 Chronologie du sacrifice :
Des exégètes sunnites citent les versets 11:71-74 qui annoncent la future naissance
d’Isaac suivie par la suite de celle de son petit-fils Jacob comme indiquant qu’Isaac ne
pouvait en aucune façon être l’enfant en question car Abraham aurait su d’avance qu’il n’était
pas possible qu’Isaac meurt lors d’un sacrifice et il n’y aurait ainsi pas eu « d’épreuve
manifeste ».
Cette exégèse, bien que juste sur le fond quant à Ismaël, Cette exégèse, bien que juste sur le
fond quant à Ismaël, n’est pas le meilleur argument à faire valoir. En effet, le récit coranique
indique que le sacrifice d’Ismaël a eu lieu peu avant la visite des anges à Abraham :
(37:112) Et Nous lui annoncèrent la bonne nouvelle au sujet d’Isaac, un prophète parmi les
véridiques.
Nous savons que ce verset réfère directement à la visite des anges à Abraham car le même
verbe « Bouchchira » (◌َ ‫شِر‬ّ ُ‫ = ﺑ‬annoncer, forme II) est utilisé en 11:71, ce qui indique qu’il
s’agit du même évènement :

َ ُ‫ش ْر ٰنَ َها ﺑِإ ِ ْس ٰ َحﻖَ َو ِﻣﻦ َو َرآ ِء إِ ْس ٰ َحﻖَ يَ ْعق‬


‫وب‬ ‫ت فَبَ ﱠ‬ َ َ‫َوٱ ْﻣ َرأَت ُ ۥهُ قَآئِ َمﺔٌ ف‬
ْ ‫ﻀ ِح َك‬
Coran 11:71 : Et sa femme se tenait debout et rit quand Nous lui annonçâmes la bonne
nouvelle quant à Isaac, et par suite d’Isaac, [de celle] de Jacob.
ّ ُ‫= ﺑ‬, forme II) signifie généralement « annoncer » une bonne
Le verbe « bouchchira » (◌َ ‫شِر‬
nouvelle (mais pas toujours, voir par exemple 84:24 qui « annonce » un châtiment
douloureux). Si Isaac avait été l’enfant du sacrifice, il aurait été absurde d’« annoncer » sa
naissance par la suite.
Autrement dit, 37:112 et 11:71 décrivent strictement le même évènement, à savoir que ce sont
les anges (désignés dans les deux versets par « Nous ») qui ont d’abord annoncé à Sarah
(11:71) et peu après à Abraham (37:112, 11:74) la future naissance d’Isaac.
37:112 nous éclaire donc que la tentative de sacrifice d’Ismaël, le fils unique d’Abraham à ce
moment-là, a eu lieu peu avant la visite des anges à Abraham et Sarah, ce qui rétablit la
chronologie exacte altérée dans la Genèse.
Conclusion :
Un parallèle entre le Coran et la Torah au sujet de l’histoire du sacrifice d’Abraham et autres
histoires communes aux deux livres sacrés nous informe qu’ils diffèrent parfois sur certains
points, ce qui démontre qu’il y a eu occasionnellement déperdition des faits exacts ou
manipulation volontaire du texte de la Torah dans certains cas, mais également qu’ils
concordent le plus souvent sur de nombreux détails extrêmement précis. Ce n’est nullement
un hasard si Dieu a ordonné aux musulmans de croire aux livres révélés précédents (2:4,
4:136, 29:46…). Cet aspect de la foi est d’ailleurs si crucial qu’il fait partie du crédo
musulman (4:136).
Les juifs et les chrétiens ont historiquement prétendu qu’Ismaël était un enfant illégitime en
déformant le sens de Genèse 16:3 alléguant que la relation entre Abraham et Hagar était
illégitime, alors que le verset établit clairement qu’Abraham s’est bien légalement « marié »
devant Dieu à Hagar :
Genèse 16:3 Alors Saraï, femme d’Abram, prit Agar, l’Égyptienne, sa servante, et la donna
pour femme à Abram, son mari, après qu’Abram eut habité dix années dans le pays de
Canaan.
Avoir un enfant avec une servante avec laquelle on s’est marié est parfaitement légal dans la
Bible. Les juifs semblent oublier que Moïse et Aaron sont issus de deux parents esclaves ce
qui ne les rend aucunement moins honorable qu’Ismaël dont le père était un homme libre.
Le but de ce mensonge au sujet d’Ismaël était de tenter de prétendre qu’Isaac avait bien droit
au titre de « fils unique » qu’Abraham a tenté de sacrifier (Genèse 22:2, 22:12, 22:16). A
l’évidence, le fait que la Torah admette qu’Abraham ait tenté de sacrifier son fils unique
constitue ni plus ni moins la preuve irréfutable que le texte Biblique a été manipulé et
qu’Isaac n’était tout simplement pas né au moment du sacrifice. Le Coran proclame :

ِ َ ‫ب َو َﻣا هُ َو ِﻣﻦَ ْٱل ِك ٰت‬


‫ب‬ ِ َ‫ب ِلت َ ْح َسبُوهُ ِﻣﻦَ ْٱل ِك ٰت‬
ِ َ‫َو ِإ ﱠن ِﻣ ْن ُه ْم َلفَ ِريقًا َي ْل ُوۥنَ أ َ ْل ِسنَت َ ُهم ِﺑ ْﭑل ِك ٰت‬

َ ‫َو َيقُولُونَ ُه َو ِﻣ ْﻦ ِﻋن ِﺪ ٱ ﱠ ِ َو َﻣا هُ َو ِﻣ ْﻦ ِﻋن ِﺪ ٱ ﱠ ِ َو َيقُولُونَ َﻋلَﻰ ٱ ﱠ ِ ْٱل َكذ‬


َ‫ِب َو ُه ْم َي ْعلَ ُمون‬
(3:78) Et en vérité, il y a un groupe parmi eux qui tordent leurs langues au sujet du livre, afin
que vous croyiez que cela fasse partie du livre, mais cela ne fait point partie du livre ; et ils
disent : « Cela provient de DIEU ! ». Mais cela ne provient pas de Dieu, et ils attribuent à
Dieu le mensonge en pleine connaissance de cause.
De plus, le texte de la Genèse a également été altéré dans le but avoué de profaner la mémoire
d’Ismaël en le qualifiant « d’âne sauvage » qui serait belligérant envers ses semblables :
Genèse 16:11-12 : 11 L’ange de l’Éternel lui dit : Voici, tu es enceinte, et tu enfanteras un
fils, à qui tu donneras le nom d’Ismaël ; car l’Éternel t’a entendue dans ton affliction. 12 Il
sera comme un âne sauvage ; sa main sera contre tous, et la main de tous sera contre lui ; et
il habitera en face de tous ses frères.
Nous avons à nouveau la preuve irréfutable qu’il s’agit d’une corruption du texte sacré car la
Torah indique le contraire au sujet d’Ismaël :
Genèse 17:20 : En ce qui concerne Ismaël, j’ai aussi entendu ta prière en sa faveur. Oui, je
le bénirai. Je lui donnerai aussi de très nombreux descendants : je le multiplierai à
l’extrême. Douze princes seront issus de lui et je ferai de lui l’ancêtre d’une grande nation.
Comment peut-on être à la fois « un âne sauvage » violent - ce qui serait de toute évidence
une malédiction - et être en même temps « béni » par Dieu Tout Puissant et père d’une grande
nation ? L’imposture est donc à nouveau flagrante, et témoigne de l’immense jalousie et du
préjudice ethnique occasionné par certaines personnes issues du peuple d’Israël qui ne
pouvaient supporter qu’Ismaël ait été béni à ce point dans leur texte sacré et ont ruiné leurs
âmes en décidant de falsifier le livre d’Allah. Ce crime est si grave que le préjudice envers le
peuple arabe et les musulmans issu de ces altérations perdurent jusqu’à nos jours.
Le Coran concorde avec Genèse 17:20 et supplante le mensonge calomnieux en Genèse 16:12
en décrivant Ismaël comme un authentique messager et prophète agréé auprès de son Seigneur
(19:54), magnanime (37:101), patient, vertueux (21:85) et faisant partie « des meilleurs »
individus que la race humaine ait jamais connu (38:48).
La sacrifice d’Ismaël dans le Coran:
Le Coran ne mentionne jamais Ismaël nommément dans le récit du sacrifice (37:101-111)
mais procure toutes les preuves qu’il s’agit bien de lui :
- Ismaël était « en âge de travailler » (37:102) au moment des faits, ce qui corrobore le récit
de la Genèse qui indique qu’Ismaël avait 13 ans un an avant la naissance d’Isaac et
correspond à l’âge moyen de la puberté.
- Un rapprochement entre les versets 37:112 et 11:71 démontre que le sacrifice d’Abraham a
eu lieu peu avant la visite des anges, alors que la naissance d’Isaac n’avait même pas été
annoncée :

‫ش ْر ٰنَهُ ﺑِإ ِ ْس ٰ َحﻖَ نَبِيا ِ ّﻣﻦَ ٱل ٰ ﱠ‬


َ‫ص ِل ِحيﻦ‬ ‫َوﺑَ ﱠ‬
(37:112) Et Nous lui (Abraham) annoncèrent la bonne nouvelle au sujet d’Isaac, un
prophète parmi les véridiques.
ّ ُ‫ = ﺑ‬annoncer, forme II) est aussi utilisé en 11:71 :
Le même verbe « Bouchchira » (◌َ ‫شِر‬

َ ُ‫ش ْر ٰنَ َها ﺑِإ ِ ْس ٰ َحﻖَ َو ِﻣﻦ َو َرآ ِء إِ ْس ٰ َحﻖَ يَ ْعق‬


‫وب‬ ‫ت فَبَ ﱠ‬ َ َ‫َوٱ ْﻣ َرأَت ُ ۥهُ قَآئِ َمﺔٌ ف‬
ْ ‫ﻀ ِح َك‬
Coran 11:71 : Et sa femme se tenait debout et rit quand Nous lui (Sara) annonçâmes la
bonne nouvelle quant à Isaac, et par suite d’Isaac, [de celle] de Jacob.
37:112 et 11:71 décrivent strictement le même épisode, c’est à dire que ce sont les anges,
lesquels étaient en route pour anéantir Sodome et Gomorrhe, qui ont « annoncé » séparément
et lors de la même visite à Sara (11:71), puis â Abraham (37:112), la naissance d’Isaac,
rétablissant ainsi la chronologie correcte altérée dans la Torah. 11:74 confirme d’ailleurs que
la nouvelle fut annoncée séparément à Abraham, ce qui montre à quel point le Coran ne se
contredit jamais.
Ismaël est donc bien « l’enfant magnanime » mentionné en 37:101, terme qui n’est jamais
employé en relation avec Isaac ni aucun autre messager ou prophète hormis Abraham (11:75,
9:114) dans l’intégralité du Coran.
La signification profonde du sacrifice d’Abraham :
Le « rêve prophétique » d’Abraham (37:102) représente l’une des plus profondes épreuves à
laquelle Dieu ait jamais soumis un être humain.

ِ ‫فَلَ ﱠما ٓ أ َ ْسلَ َما َوتَلﱠ ۥهُ ِل ْل َج ِب‬


‫يﻦ‬
(37:103) Alors, quand ils se furent tous deux soumis, et qu’il le plaça sur le front,
Dans les religions monothéistes (Judaïsme, Christianisme et Islam), le sacrifice d’Abraham
est considéré à juste titre comme étant le symbole de la soumission absolue d’Abraham envers
Dieu. Le verset ci-dessus nous éclaire que la tentative d’Abraham de sacrifier son fils unique
est le symbole non seulement de sa soumission absolue, mais également de celle d’Ismaël.
Ismaël a littéralement accepté d’être sacrifié quand son père l’a informé de son rêve
prophétique (37:102) et sa soumission est aussi extraordinaire que celle de son père. Le Saint
Coran prêche la soumission (islam) absolue envers Dieu et ceci explique en partie pourquoi
Mohammed, le sceau des prophètes (33:40), descend directement d’Ismaël.
Des musulmans réformistes comme Rashad Khalifa ont affirmé que le rêve d’Abraham était
un rêve d’origine satanique. C’est absolument faux car 37:103 indique qu’Abraham et Ismaël
se sont « soumis » et si le rêve avait été inspiré par satan, ils se seraient soumis à autre que
Dieu ce qui serait un péché de la plus haute gravité et l’exact contraire de ce qu’ils
représentent en Islam (soumission à Dieu). Le mot « roûyâ » (rêve prophétique) apparaît sept
fois dans le Coran [12:5 (1), 12:43 (2), 12:100 (1), 17:60 (1), 37:105 (1) et 48:27(1)] et réfère
systématiquement à des rêves d’origine divine. 37:105 n’échappe donc pas à la règle.
L’addition de ces numéros de sourates et versets est égal à 454 = 2×227. 227 est la valeur
mathématique du mot « ‫اى‬ َ َ‫( » ُروي‬roûyâya = « mon rêve prophétique » en 12:43), 2 mot
ème

sur sept, tel qu’écrit notamment dans le manuscrit de Sanaa DAM 01-29.2 (le mot est à mon
sens mal orthographié dans le Coran sunnite). Si cette interprétation est correcte s’il plaît à
Dieu, et étant donné que 12:43 réfère au rêve prophétique du roi d’Egypte qui était
visiblement inspiré par Dieu, cela implique que les sept mot réfèrent tous à des rêves
prophétiques, y compris celui d’Abraham.
Il est tout à fait évident que jamais Dieu ne prônerait un sacrifice humain. Il est écrit en 7:28
que « Dieu n’ordonne jamais l’immoralité ». Sacrifier un être humain est à l’évidence une
immoralité sans égal. Dieu a donc révélé à Abraham une vision où il s’est vu sur le point
d’égorger son fils, mais, fait primordial, ne lui a jamais ordonné ni demandé de le faire. Il
s’agissait donc d’une épreuve destinée à tester à la fois sa soumission ainsi que celle d’Ismaël,
mais également leur bon jugement et discernement. Ils ont tous deux réussi le profond test lié
à la soumission, ce qui est un accomplissement hors du commun, mais n’ont pas, et surtout
Abraham compte tenu de son expérience, exercé le jugement et discernement nécessaires
quant au fait que Dieu n’ordonne jamais l’immoralité. On ne peut séparer soumission absolue
à Dieu et bon jugement. Il s’agissait donc « d’une épreuve manifeste » qu’Abraham a
interprété à tort comme étant un ordre divin qu’il sacrifie son fils, et témoigne donc de
l’immense miséricorde de Dieu qui a pardonné à Abraham et Ismaël leur erreur de jugement.
Le sacrifice d’Abraham est immortalisé lors du hajj par le rituel du sacrifice durant lequel les
pèlerins qui peuvent se le permettre égorgent un animal après l’avoir allongé sur le flanc
(22:36). De même qu’Abraham et Ismaël, ce rituel symbolise notre soumission envers Dieu,
ainsi que Son immense miséricorde, et représente l’occasion d’une vie d’expier de nos péchés.
L’animal sacrifié est avant tout destiné à nourrir les pauvres gens (22:28, 22:36), ce qui dans
le Coran est l’un des moyens obligés d’obtenir le pardon de Dieu (2:184, 5:89, 22:28, 22:36,
76:8).

Addendum : Pourquoi le Coran (11:71) annonce-t-il à Abraham à la fois la venue


d’Isaac et de Jacob ?
Cette section est quelque peu hors sujet et figure en addendum car la question m’a été posée et
demande à être clarifiée car il est légitime de s’interroger quant au fait qu’Isaac et Jacob
soient mentionnés de concert dans le récit de la visite des anges à Abraham dans le Coran
alors que ce n’est pas le cas dans la Torah.

َ ُ‫ش ْر ٰنَ َها ِﺑإ ِ ْس ٰ َحﻖَ َو ِﻣﻦ َو َرآ ِء ِإ ْس ٰ َحﻖَ َي ْعق‬


‫وب‬ ‫ت فَ َب ﱠ‬ َ َ‫َوٱ ْﻣ َرأَت ُ ۥهُ قَآئِ َمﺔٌ ف‬
ْ ‫ﻀ ِح َك‬
(11:71) Et sa femme se tenait debout et rit quand Nous lui (féminin = Sarah) annonçâmes la
bonne nouvelle quant à Isaac, et par suite d’Isaac, [de celle] de Jacob.
Si nous lisons ce verset en dehors d’un contexte coranique plus large, nous pouvons
légitimement nous demander si le Coran diverge du récit de la Genèse en indiquant
qu’Abraham et Sarah ont eu non pas un seul fils (Isaac), mais en fait deux, à savoir que Jacob
serait également le fils d’Abraham et non pas celui d’Issac et Rebecca comme indiqué en
Genèse 25:20-26.
Si on étudie attentivement le Coran, nous constatons qu’en fait, il n’y a aucune contradiction
entre le récit Biblique et Coranique à ce sujet :

‫وب ٰيَبَنِ ﱠ‬
َ ‫ﻰ ِإ ﱠن ٱ ﱠ‬ ُ ُ‫ﺻ ٰﻰ ِﺑ َها ٓ ِإﺑ ٰ َْرِۦه ُم ﺑَنِي ِه َويَ ْعق‬
‫َو َو ﱠ‬
َ‫طفَ ٰﻰ لَ ُك ُم ٱلﺪِّيﻦَ فَ َﻼ ت َ ُموت ُ ﱠﻦ ِإ ﱠﻻ َوأَنتُم ﱡﻣ ْس ِل ُمون‬
َ ‫ﺻ‬
ْ ‫ٱ‬
(2:132) Et Abraham enjoint ses fils (pluriel = trois ou +) ainsi que Jacob : Ô mes fils ! En
vérité Dieu a choisi pour vous la religion, alors ne mourrez pas si ce n’est que vous soyez
soumis.

۟ ُ‫ت إِ ْذ قَا َل ِل َبنِي ِه َﻣا ت َ ْعبُﺪُونَ ِﻣ ۢﻦ َﺑ ْعﺪِى قَال‬


‫وا‬ ُ ‫وب ْٱل َم ْو‬ ُ ‫أ َ ْم ُكنت ُ ْم‬
َ ‫ﺷ َهﺪَآ َء ِإ ْذ َح‬
َ ُ‫ﻀ َر َي ْعق‬
َ‫ۦم َو ِإ ْس ٰ َم ِعي َل َو ِإ ْس ٰ َحﻖَ ِإ ٰلَ ًها ٰ َو ِحﺪًا َونَ ْح ُﻦ لَ ۥهُ ُﻣ ْس ِل ُمونَ َءا َﺑا ٓ ِئ َك نَ ْعبُﺪ ُ ِإ ٰلَ َه َك َو ِإ ٰلَه‬
َ ‫ِإﺑ ٰ َْر ِه‬
(2:133) Ou étiez-vous témoins quand la mort se présenta à Jacob lorsqu’il dit à ses fils :
« Qu’allez-vous adorer après moi ? » Ils dirent : « Nous allons adorer ton dieu, et le dieu
de tes ancêtres paternels (littéralement : « tes pères ») Abraham, Ismaël et Isaac. Une
Divinité Unique, et nous Lui sommes soumis.
Tout d’abord, nous constatons que le Coran confirme qu’Abraham a bien connu Jacob de son
vivant conformément au récit biblique (Genèse 25:20-26). Abraham est décédé quand ce
dernier avait 15 ans (Genèse 25:7) et il a eu plus de trois fils au total comme en témoigne le
pluriel « ses fils » (trois entités ou plus, Abraham a eu huit fils au total, voir Genèse 25:1-2)
en 2:132, ce qui confirme à nouveau la justesse du récit biblique. Abraham fait la différence
entre ses fils et Jacob (2:132), car Jacob n’est pas son fils mais son petit-fils. De plus, au
moment de la mort de Jacob, ses fils font référence à Abraham, Ismaël et Isaac par ordre de
naissance comme étant « les ancêtres/pères » de Jacob (2:133 : « tes ancêtres/pères Abraham,
Ismaël et Isaac »). Clairement, Jacob n’est pas le frère d’Isaac comme on pourrait le croire
sans placer 11:71 dans le contexte Coranique et Biblique, ce dernier étant tout simplement son
père.

‫ﻋلَ ٰ ٓﻰ‬
َ ‫ﻋلَي َْك َو‬
َ ُ‫ث َويُتِ ﱡم نِ ْع َمت َ ۥه‬ َ ‫َو َك ٰذَ ِل َك َي ْجت َ ِب‬
ِ ‫يك َرﺑ َﱡك َويُ َع ِلّ ُم َك ِﻣﻦ تَأ ْ ِوي ِل ْٱﻷ َ َحادِي‬

َ ‫وب َك َما ٓ أَتَ ﱠم َها‬


‫ﻋلَ ٰ ٓﻰ‬ َ ُ‫يم َو ِإ ْس ٰ َحﻖَ ِإ ﱠن َرﺑ َﱠك َﻋ ِلي ٌم َح ِكي ٌم ِﻣﻦ قَ ْب ُل أ َ َﺑ َوي َْك َءا ِل َي ْعق‬
َ ‫ِإﺑ ٰ َْر ِه‬
(12:6) Et ainsi ton Seigneur te choisira et t’enseignera (Ô Joseph) l’interprétation des récits
et parachèvera Sa faveur à ton égard ainsi que la famille de Jacob comme il l’a parachevée
eu égard à tes deux ancêtres paternels préalables (littéralement : « tes deux pères
préalables ») Abraham et Isaac. En vérité, ton Seigneur est Savant et Sage.
12:6 constitue une preuve supplémentaire que les « deux ancêtres paternels (littéralement :
« tes deux pères ») préalables » de Joseph [‫ل‬ ُ ‫ « = أَﺑَ َوي َْك ِﻣﻦ قَ ْب‬tes deux pères (duel)
préalables », c’est-à-dire « préalables » à Jacob] étaient Abraham et Isaac. Le duel « abwayn »
(‫ )اَﺑ َْويْﻦ‬signifie soit « deux parents » (un père et une mère, voir 4:11, 7:27, 12:99, 12:100,
18:80) ou alors ici « deux pères » dans le sens d’ancêtres paternels.
La lignée de prophètes d’Abraham à Joseph est donc décrite dans le Coran comme étant
Abraham, Isaac, Jacob et Joseph, Abraham et Isaac étant « les deux ancêtres paternels
préalables » ou « antérieurs » (‫ل‬ ُ ‫ ) ِﻣﻦ قَ ْب‬à Jacob, son père.
Finalement, 12:38 reprend la même lignée, à savoir que Joseph indique « qu’il a suivi la
religion de ses pères/ancêtres Abraham, Isaac et Jacob ».
Sans aucun doute possible, Isaac est donc bien le père de Jacob et en aucune façon son frère
comme une lecture isolée de 11:71 (voir également 19:49, 21:72 et 29:27) pourrait le laisser
croire, et le verset ne fait qu’indiquer que Dieu a donné « Isaac (son fils) et Jacob (son petit-
fils) » à Abraham car il a été béni de leur présence de son vivant, conformément au récit de la
Torah :
Selon la Bible, Abraham a eu son second fils Isaac à l’âge de 100 ans, et est décédé à l’âge de
175 ans (Genèse 25:7), tandis qu’Isaac a eu Esaü et Jacob (qui étaient jumeaux) à l’âge de 60
ans (Genèse 25:26). Abraham a donc connu Jacob 15 années avant sa mort.
Il est seulement fait allusion à la naissance d’Isaac sans qu’il soit nommé lors du même
épisode de la visite des trois anges en Genèse 18:10 et Isaac est mentionné en contradiction
avec le Coran pour la première fois dans le chapitre précédent en Genèse 17:19 où des
personnes maléfiques ont usurpé la Torah par jalousie, laquelle faisait à l’origine référence à
l’alliance entre Abraham et Ismaël avant qu’ils ne substituent le nom d’Isaac.
Le fait qu’Esaü, le frère jumeau de Jacob (Genèse 25:26), ne soit pas mentionné en 11:71
s’explique par le fait que le Coran est un condensé de l’histoire de la révélation au genre
humain et considère avant tout la lignée des prophètes et messagers.

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