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Extrême-Orient, Extrême-

Occident

Essence et utilité: la classification des plantes cultivées en Chine


Francesca Bray

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Bray Francesca. Essence et utilité: la classification des plantes cultivées en Chine. In: Extrême-Orient, Extrême-
Occident, 1988, n°10. Effets d'ordre dans la civilisation chinoise (rangements à l'œuvre, classifications implicites) pp. 13-
26.

doi : 10.3406/oroc.1988.869

http://www.persee.fr/doc/oroc_0754-5010_1988_num_10_10_869

Document généré le 16/10/2015


Extrême-Orient - Extrême-Occident 10 - 1988

Essence et utilité : .
la classification des plantes cultivées en Chine *

Francesca Bray

Deux millénaires de bureaucratie - voici comment nous expliquons souvent


la Chine. Et qui dit bureaucratie dit dossiers, casiers, rangement et
classification. Il serait difficile de contester que l'appartenance de la plupart des
savants chinois à la classe bureaucratique ait pu fortement influencer
l'évolution de la pensée scientifique en Chine, et en général on ne considère
pas ce rôle comme positif. Needham, par exemple, lie le développement
d'idées "proto-scientifiques" à la pensée taoïste en conflit avec le
confucianisme des bureaucrates. Nakayama, à propos de l'évolution des études
astronomiques en Chine, voit "l'esprit classificatoire" des érudits chinois
comme inhibant l'analyse (1):

For the Chinese, to engage in scholarship meant to record and classify.


Whatever the phenomenon, it was duly noted and put in one of the several
compartments set up for classification purposes. Once this had been done,
however, the scholar's job was finished. .

En soi, la classification n'a rien de néfaste; on pourrait même soutenir


qu'elle mène naturellement à l'analyse précise de caractéristiques et de
relations, et que par là elle est la base même d'une science de la nature. Ce qui
devrait peut-être nous étonner, c'est que ces érudits chinois qui classifiaient
tout n'aient pas fait le saut de la classification de la nature à ce que nous
appelons "science", par exemple de la connaissance des plantes jusqu'à la
botanique (2).
Ce que l'on a pu reprocher aux érudits chinois qui s'occupaient de la nature,
ce n'est pas leur acharnement à la tâche classificatoire mais plutôt le fait de ne

(*) Je remercie Karine Chemla et Georges Métailié pour les suggestions qu'ils
m'ont faites à propos de cet article. .

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Classification des plantes cultivées en Chine

pas avoir réalisé des classifications cohérentes, ni même des systèmes de


classification qui allaient en se perfectionnant Si la classification des plantes
dans une pharmacopée chinoise du douzième siècle nous semble aussi
irrationnelle, incomplète et incohérente que celle d'une pharmacopée des
premières années de notre ère, ne faut-il pas en conclure que les érudits
chinois, tout bureaucrates qu'ils fussent pour la plupart, ne savaient pas
classifier? Ce que suggère Nakayama, c'est qu'un savant chinois se souciait
seulement d'élaborer un casier servant de fourre-tout; s'il n'arrivait pas à caser
toutes ses données, alors il rajoutait des cases ("animaux peints au pinceau à
poils de chameau", "animaux ne figurant pas dans cette classification",
inventions pures de Borges qui pourrtant ne sonnent pas faux...). Peu lui
importait, selon Nakayama, de construire un réseau logique de catégories
exclusives, liées entre elles. A ce moment, ne faudrait-il pas parler de simple
rangement plutôt que de classification?
Or une recherche obsessionnelle de la cohérence est un trait marquant de
l'esprit scientifique occidental, mais un trait qui nous amène parfois à idéaliser
nos propres réalisations et à en sous-estimer d'autres. Car il n'existe pas un
seul principe valable de classification, comme il n'existe pas un système
unique de classification naturelle (3). D'ailleurs la "classification naturelle"
n'est qu'un idéal; la mesure dans laquelle il est réalisable dépend autant des
critères de classification chinois choisis que du niveau des connaissances.
Toute classification de la nature est nécessairement artificielle, dans la mesure
où il faut limiter et donc choisir plus ou moins arbitrairement les critères
employés (4).
Il semble que le souci de trouver le système de classification, ou même le
meilleur système unique, ne se trouve pas chez les Chinois, et qu'ils aient
plutôt considéré que la complexité des phénomènes naturels entraînait
l'emploi simultané de plusieurs systèmes d'analyse (5):

[The illness] is almost always analytically categorised in the terms of more


than one classification scheme... these methods, however harmoniously
they may be used together, are theoretically discontinuous... the specific
substances or phenomena which are classified escape any complete
encompassment by the classes themselves.

En ce qui concerne les maladies, cette méthode n'a peut-être rien de


surprenant puisque, comme l'on a souvent remarqué, les maladies sont
considérées en médecine chinoise (raisonnablement, d'ailleurs) comme un
processus dynamique assujetti aussi bien aux caractéristiques individuelles de
l'organisme atteint et à l'influence de l'environnement qu'au seul agent
pathogène. "Au lieu de choisir une seule case dans une grande structure rigide,
le médecin évalue les relations polyvalentes d'un petit nombre de caractéris-

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Classification des plantes cultivées en Chine

tiques qui s'appliquent à chaque cas clinique" (6). Rien qu'à voir la parenté
étroite entre médecine et pharmacopée, nous nous doutons que la "science" des
plantes en Chine a aussi affaire à des "relations polyvalentes".
Dans la tradition d'Aristote, la classification des espèces sert d'instrument
d'analyse de leur nature essentielle et de la causalité des relations entre les
espèces ainsi identifiées. Cette optique a nécessité, à travers les siècles,
l'élaboration de systèmes d'identification et de differentiation de plus en plus
précis: la taxonomie a été suppléée par la physiologie puis par la génétique.
Zoologie et botanique sont devenues de plus en plus "objectives" ou
"objectivistes" (le deuxième qualificatif indiquant certaines réserves relatives
aux prétentions du premier) au fur et à mesure que les catégories fondées sur
des critères physiques ont supplanté les catégories fondées sur l'utilité. C'est
de ce souci d'objectivité qu'est née la botanique systématique occidentale et ses
catégories qui se veulent à la fois exhaustives et exclusives (7).
En Europe, donc, la classification des plantes a évolué en quelque sorte en
parallèle avec un savoir non-systématique pharmacologique qui ne se
préoccupait guère que des usages des plantes, et qui était un savoir encyclopédique
plutôt que définitionnel. Cette séparation se manifeste dès l'époque de
Théophraste: les écrivains hippocratiques qui étaient ses contemporains ne se
souciaient nullement des relations botaniques entre les plantes qu'ils
décrivaient mais seulement de leur utilité en tant que drogue ou aliment (8).
Les botanistes, pour leur part, ne tenaient pas compte dans leurs
classifications des qualités pharmacodynamiques, si difficiles à définir. Il est à noter
aussi que les classifications scientifiques européennes des espèces et variétés
prennent comme point de départ les ressemblances physiques et les
compatibilités correspondantes de croisement qui préoccuppent davantage les
cultivateurs (ayant affaire aux plantes vivantes) que les apothicaires.
Needham note qu'en Europe la distinction entre attitudes philosophiques et
utilitaires dans l'étude des plantes se fait très nette à partir de la Renaissance,
tandis que "l'histoire naturelle en tant que telle se trouvait toujours emmêlée
en Chine à des besoins pratiques pharmaceutiques"; mais il prétend qu'en
Chine également l'étude des plantes se libère petit à petit de ces aspects
pratiques (9). Cela semble loin d'être justifié, pourtant, par les configurations
classificatoires des ouvrages traitant des plantes. En Chine les savants qui
s'occupaient de la classification des plantes n'ont jamais eu l'idée d'éliminer
les critères utilitaires, et peut-être cela tient-il au fait justement que ces
savants appartenaient à une classe bureaucratique, classe pour laquelle l'utilité
et le service du peuple étaient un souci prédominant
D'autre part, comme nous venons plus bas, la taxonomie d'une plante, c'est-
à-dire par définition ses caractéristiques "objectives" physiques, était
considérée comme la phase yin complémentaire à ses aspects yang, c'est-à-dire

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Classification des plantes cultivées en Chine

ses principes actifs, qui sont définis eux à partir de concepts utilitaires (10). Il
aurait été difficile pour un lettré chinois d'admettre la valeur d'une exploration
de la nature qui négligeât une phase de sa réalité au profit de l'autre.
Si les naturalistes dans la tradition d'Aristote cherchaient à identifier comme
point de départ l'essence d'une espèce, il n'en était pas de même pour les
savants chinois. Pour eux la notion d'essence ne correspondait que très
superficiellement à celle des occidentaux: s'ils parlaient d'essence, ils
entendaient par là un état virtuel plutôt qu'une vérité sous-jacente permanente.
C'étaient les correspondances, transformations et résonances qui figuraient au
premier plan de leurs raisonnements (11), raisonnements qui devaient prendre
en considération le jeu entre caractères contraires comme le yin et le yang, les
phases correspondant aux wu xing (12), et aussi le lien entre le savoir
théorique et ce que nous traduisons par "l'expérience", yan ou jingyan.
Il est rare de trouver un texte chinois suffisamment explicite et détaillé qui
puisse servir à la façon d'un plan d'architecte. C'est l'expérience qui permet à
l'individu chinois face à un texte de le concrétiser, de passer à l'action. Le
terme jingyan, "expérience", ne signifie pas seulement l'acquis de cet individu
qui se trouve face au texte; il faut plutôt considérer celle-ci comme un acquis
collectif: de l'individu lui-même, de ses enseignants et de ses collègues, et des
grands maîtres de la tradition qu'il suit (13). Dans un sens, elle représente la
dimension invisible, le principe actif qui permet aux initiés de compléter le
contenu de textes hermétiques (ouvrages d'alchimie, par exemple) (14) ou
d'ouvrages destinés à des professionnels pour qui une communication sténo-
graphique suffit (comme les mathématiques ou l'architecture). En médecine
chinoise l'expérience permet de faire le bond inspiré ou intuitif entre diagnose
et formulaire (15). En pharmacopée et en agriculture également, il semble
(comme nous aurons l'occasion de voir) que l'expérience soit généralement un
élément indispensable pour comprendre les textes tels qu'ils sont présentés.
Le rôle de l'expérience en Chine semble, encore à l'heure actuelle, aller bien
au-delà de ce qu'il est en Europe, même de ce qu'il fut dans l'Europe
"préscientifique", dans le domaine des confréries et des corporations de métiers.
L'expérience commune à laquelle les savants chinois faisaient appel dans
leurs ouvrages était de nature diverse et sophistiquée, beaucoup plus complexe
que celle des artisans européens pour qui l'écrit servait surtout d'aide-mémoire.
Mais en même temps la plupart de ces savants, qui étaient avant tout des
bureaucrates, ressentaient comme les artisans la nécessité de rester en contact
avec la pratique. Certes, les mandarins qui considéraient qu'il fallait avoir soi-
même labouré un champ pour pouvoir écrire un traité d'agriculture étaient
rarissimes, mais tous s'affrontaient quotidiennement à des problèmes concrets
d'administration et d'organisation. Les érudits chinois réfléchissaient forcément
aux techniques efficaces de gestion, et prisaient le pragmatisme. Comprendre

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Classification des plantes cultivées en Chine

et faire fonctionner la société était l'essentiel: si l'on voulait comprendre et


faitre fonctionner la nature, c'était pour en faire bénéficier la société. D'où
l'importance capitale de critères utilitaires dans les classifications chinoises. .
D'autre part les conditions professionnelles exigeaient souvent des lettrés
chinois de travailler sur une grande échelle, et sans doute pensaient-ils plus
souvent en termes de statistiques que d'équations. Il est certain qu'en ce qui
concerne la compilation de statistiques et l'analyse démographique et
économique, voire même la planification, la bureaucratie chinoise a souvent
accompli des tâches remarquables (16). Cette perspective numérique a
certainement dû influencer la pensée chinoise positivement à plusieurs égards
(17); mais, liée à la notion fondamentale de transformation, elle a peut-être
aussi encouragé une tendance à tolérer l'approximatif et à éviter les définitions
précises (qui nécessairement disposent l'observateur à isoler le problème ainsi
défini dans le temps et dans l'espace).
Prenons comme illustration de ces hypothèses générales sur la classification
d'objets naturels en Chine notre cas particulier, celui des plantes cultivées, qui
présentent un intérêt spécial parce qu'elles apparaissent dans quatre genres de
littérature technique différents. Il est donc possible dans ce cas de faire une
étude comparée des méthodes de classification. ,
En Chine, comme partout, les plantes sont reconnues comme un ordre
naturel distinct, ayant sa propre place sur une scala naturae entre les
minéraux et les animaux (18). La nomenclature des plantes, leur forme,
habitat, utilité, groupements et relations de parenté, etc., sont traités sous
quatre rubriques principales dans la littérature chinoise: les pharmacopées
(bencao)', les traités d'agrioulture (nongshu) et d'horticulture; les encyclopédies
générales; et quelques ouvrages plus ou moins encyclopédiques, les florilèges,
qui traitent exclusivement des plantes. Le groupe commun à ces ouvrages est
celui des plantes cultivées, mais dans chaque genre il est identifié, subdivisé
et traité de façon différente. .
Les pharmacopées {bencao) traitent de plante à valeur médicinale, y compris
des plantes cultivées et leurs produits, en même temps que des minéraux et
produits animaux à efficacité curative. Elles énumèrent les propriétés pharma-
codynamiques de chaque produit, avec le plus souvent des caractéristiques
taxonomiques et écologiques permettant son identification sûre.
Les traités agricoles {nongshu) ne parlent en général que des plantes
cultivées, et donnent souvent des détails sur la gamme de variétés de chaque
espèce avant de décrire des méthodes de culture et de traitement; certains y
joignent des herbiers indiquant les plantes sauvages comestibles en temps de
famine (jiu huang bencao).
Les ouvrages encyclopédiques réunissent les informations contenues dans
les deux genres précédents, tandis que les florilèges sont essentiellement des

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Classification des plantes cultivées en Chine

recueils Uttéraires, qui peuvent aussi contenir définitions, descriptions


morphologiques, renseignements sur culture et propriétés, etc., mais qui en
général accordent plus d'importance aux qualités poétiques qu'à l'utilité des
plantes; les pivoines et les bambous y sont donc traités plus longuement que
le ginseng ou le riz.
Les érudits qui rédigeaient ces recueils prenaient leurs informations sur les
plantes de plusieurs sources: des paysans, qui les cultivaient; des herboristes,
qui les cueillaient à l'état sauvage ou en cultivaient certaines; des apothicaires
et des médecins, obligés de distinguer le vrai produit du faux et de connaître
toutes ses propriétés pharmacologiques; et des lettrés spécialistes de
l'identification (quelquefois assez fantaisiste) des plantes mentionnées dans les
textes anciens, ce dernier groupe étant de loin le moins important U est à
remarquer que les trois premiers se servaient à la fois de critères taxonomiques
et écologiques, et de critères utilitaires pour identifier et classer les plantes; en
outre, les critères utilitaires des agriculteurs n'étaient pas ceux des
apothicaires.
Il faut aussi signaler ici un obstacle de plus à la classification botanique en
Chine, qui provient du fait qu'il n'existait pas en chinois de différenciation
lexicale entre la langue érudite et la langue courante, comme entre le latin et
les langues vernaculaires d'Europe. Il a été convenu par les botanistes
européens que seules les plantes d'une même famille porteraient le même nom
latin, à rencontre des usages populaires qui souvent donnaient le même nom
à des plantes non-apparentées mais qui étaient utilisées de façon semblable.
En chinois, cette distinction restait floue. Les problèmes que cela peut poser à
un savant qui veut grouper les plantes systématiquement sont bien illustrés
par le terme ma, chanvre (Cannabis sativus). Le chanvre produisait des fibres
textiles et de l'huile, et il y a cinq autres plantes cultivées que les paysans
chinois avaient baptisées ma, dont certaines étaient des plantes textiles,
d'autres des plantes à huile, et qui provenaient toutes de familles botaniques
différentes. Ces ma étaient tous groupés dans la même rubrique par les auteurs
chinois (19).
Le problème des auteurs d'ouvrages sur les plantes se compliquait par le fait
qu'ils devaient, non pas établir une classification basée sur leurs seules
connaissances personnelles, mais faire un travail de compilation. Souvent les
auteurs avaient eux-mêmes des connaissances pratiques étendues de la
taxonomie des plantes, de leur environnement naturel et de leurs propriétés phar-
macodynamiques, et s'étaient formé aussi leurs propres idées sur les systèmes de
classification (20). Mais tout aussi souvent les auteurs ayant une expérience
pratique se trouvaient associés à toute une équipe de spécialistes en d'autres
disciplines comme la philologie ou la bibliographie, sans parler de cadres haut-
placés et d'ambitieux. Car un très grand nombre des uvres concernant la

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Classification des plantes cultivées en Chine

classification des plantes, surtout à partir des Song, sont des compilations
rédigées par des équipes sur ordre impérial.
Parlons d'abord des points communs à nos quatre genres. On trouve
généralement dans les préfaces des ouvrages traitant des plantes, et surtout
dans les préfaces des bencao, des idées développées et apparemment
systématiques sur les procédures de classification, et des explications sur les
avantages que présentent ces procédures par rapport aux ouvrages précédents;
mais lorsqu'on passe au contenu on se trouve déçu. Car, malgré l'application
que mettaient la plupart des auteurs à établir au préalable un système de
classification praticable, de nombreux obstacles inhérents s'opposaient à
l'établissement d'un système qui semble vraiment rationel à un occidental
habitué aux catégories essentiellement morphologiques. Plusieurs de ces
obstacles avaient leur origine dans la difficulté de séparer le savoir populaire
du savoir érudit dans des ouvrages qui tiraient leurs informations de base d'une
variété de sources. D'autres naissaient de la multiplicité de critères de
classification.
Il est évident qu'en principe rien n'empêche le compilateur d'identifier lui-
même et si nécessaire de reclasser tous ses éléments, quelles que soient ses
sources, de façon cohérente selon ses propres critères classificatoires. Mais
cela suppose qu'il possède des données analogues pour chaque élément
La grande réussite des botanistes en Europe a été de laisser tomber les
critères utilitaires pour étudier de près les caractéristiques physiques des
plantes - d'abord la taxonomie, et plus tard la physiologie - de façon à ce qu'à
chaque plante corresponde une liste descriptive complète, de la tige, des
feuilles, des fleurs, des fruits... Bien qu'un vocabulaire taxonomique analogue
se soit développé en Chine, sa fonction était bien autre, car l'aspect physique
d'une plante ou d'une drogue n'était que le figement, c'est-à-dire la phase yin,
de ses propriétés invisibles ou principes actifs qi, sa phase yang (22). Dans
les bencao il est supposé que pour la plupart des cas le lecteur possède déjà
une certaine familiarité avec la drogue, sinon avec la plante dont elle est
extraite, et la fonction de la description physique est tout d'abord d'éviter la
confusion avec plantes ou produits semblables. Il est donc rare de trouver une
description taxonomique complète des plantes qu'on estime bien connues
(23). Quant aux ouvrages agricoles, les nongshu, il est considéré comme
acquis que sauf dans le cas d'introduction d'espèces nouvelles ou exotiques il
est plus nécessaire d'énumérer les différences entre variétés d'une même espèce
que les caractéristiques générales de l'espèce.
Dans tous les ouvrages considérés ici, on trouve plusieurs systèmes de
groupement coexistants (24). Ainsi, dans les pharmacopées, qui ne traitent que des
drogues et dont la première considération est l'efficacité et les propriétés
pharmaceutiques des plantes décrites, ces plantes se trouvent néanmoins

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Classification des plantes cultivées en Chine

groupées en fascicules selon (a) des caractéristiques naturelles: appartiennent-


elles aux arbres, aux herbes..? ; et (b) un groupement utilitaire: font-elles
partie des plantes cultivées: des céréales, des fruits ou des légumes? Ces deux
critères opèrent au même niveau mais le second est dominant, c'est-à-dire que
des plantes manifestement apparentées (comme par exemple certains membres
du genre Allium) se retrouvent dans des fascicules différents selon qu'elles
sont cultivées ou sauvages. Les grandes catégories de plantes que distinguent
les bencao sont donc, en gros: les arbres, les herbes, les céréales, les légumes
et les fruits.
Ces catégories sont très souvent subdivisées, quelquefois selon des critères
physiques: on distingue les éléments par leur port (arbre ramifié, non-ramifié,
rampant, epiphyte...), par des caractéristiques écologiques ou géographiques
(fruits des montagnes, des marécages, des régions du Sud...), par leur
taxonomie (fruits à peau, à coquille...); mais quelquefois la subdivision est
basée sur des critères utilitaires comme les caractéristiques culinaires (légumes
piquants-aromatiques, tendres-mucilagineux, ou rafraîchissants; plantes
servant d'épices; fruits parfumés. . .).
Les encyclopédies et florilèges suivent un plan semblable, sauf qu'ils
distinguent souvent une catégorie distincte de plantes à fleurs, et du fait qu'ils
n'accordent pas une importance primaire à l'efficacité médicale, dans certains
de ces ouvrages les plantes qui sont perçues tout d'abord comme drogues se
retrouvent dans la catégorie "plantes médicinales" (25). Dans les nongshu les
plantes cultivées sont divisées en plusieurs catégories, parmi lesquelles
céréales, légumes, fruits, plantes textiles, arbres à bois, etc., commençant
toujours par les céréales et les cultures de champs, suivies par les plantes de
potager et de verger, c'est-à-dire les cultures nécessaires à l'autosuffisance;
généralement les plantes servant de matière première pour l'artisanat, de même
que les produits faisant l'objet d'un commerce (bois, bambou, plantes
tinctoriales, thé...) sont groupés ensemble ou sous plusieurs catégories à la
fin de l'ouvrage.
Les grandes catégories, donc, se correspondent plus ou moins dans tous les
genres littéraires - ou du moins, si différences il y a, celles-ci résultent
logiquement des fonctions respectives de ces genres. C'est le contenu de ces
grandes catégories et le sous-groupement qui suscitent davantage la perplexité.
Par exemple, est-ce que les auteurs des bencao et des nongshu reconnaissent
toutes les mêmes espèces comme étant des céréales, ou des fruits? Ici, nous
constatons certaines différences entre les genres, liées souvent à un manque de
précision dans les définitions. Cette imprécision relève souvent de la non-
correspondance entre les critères utilitaires employés dans les différents
genres; elle est aussi due parfois à des confusions terminologiques existant
dans la langue populaire.

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Classification des plantes cultivées en Chine

Par exemple, pour les Chinois le terme "céréale", généralement rendu par le
mot gu (26), désignait toute plante à graine qui servait de nourriture de base;
cette catégorie comprenait donc non seulement des herbacées mais aussi
plusieurs légumineuses, entre autres le soja. Citons les définitions données
par Li Shizhen (27):

Dans l'antiquité le peuple n'avait pas de graines comme nourriture; les gens
"mangeaient le poil et buvaient le sang". Puis apparut Shen Nong [le
Cultivateur divin], qui le premier goûta les herbes et en sépara les céréales,
et ainsi il enseigna au peuple l'art du labourage...

Ce passage pourrait tout aussi bien se trouver dans un traité agricole,


comme le passage suivant où Li fait remarquer que certains classiques parlent
des "cinq", "six", ou "neuf céréales", d'autres encore des "huit" ou des "cent
céréales", et en conclut que "la classification des céréales est compliquée".
Puis il passe au locus classicus médical pour citer la définition que celui-ci
donne des céréales. Il s'agit de la section Suwen du Neijing, la Bible de la
médecine chinoise, et la définition donnée là est tout à fait utilitaire: "Les
cinq céréales sont la nourriture de base (yang)". De même les légumes sont
définis par Li lui-même comme "ces plantes qui peuvent être mangées {ru)n,
puis il cite le Suwen: "les cinq légumes complètent (chong)" (28). Quant aux
fruits, Li remarque que les fruits des arbres s'appellent guo, les fruits des
herbes luo. "Losqu'il sont mûrs on peut les manger pour apaiser sa faim, et
losqu'ils sont séchés on peut les manger comme conserves. Le Suwen dit que
les cinq fruits aident" (29).
Puisque Li Shizhen est reconnu comme le savant chinois qui a poussé le
plus loin le perfectionnement de la description précise des plantes, que dans
certains cas il a implicitement regroupées en familles naturelles (30), ces
définitions peuvent nous paraître pour le moins sommaires. Pour ce qui est
des catégories générales, les savants chinois ne se sont jamais souciés de leur
attribuer un sens précis et universellement accepté par les milieux lettrés; ils
se sont contentés d'en rester aux imprécisions de la langue et des catégories
populaires. On peut se douter que dans un pays aussi vaste que la Chine, cela
a donné lieu à bien des confusions. Xu Guangqi, l'auteur de l'ouvrage
magistral sur la gestion agricole intitulé Nongzheng quanshu (de 1639),
reconnaît l'énormité du problème dans un passage sur la terminologie relative
aux millets, jadis les céréales de base en Chine septentrionale (31):

Ce qu'anciennement on appelait shu (Fanicum miliaceum) s'appelle encore


aujourd'hui par le même terme, ou encore quelquefois "graine jaune" (huang
mi). Ji est une autre variété de panicum, mais parce que les prononciations
se ressemblent de nos jours les gens l'appellent de manière erronée ji

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Classification des plantes cultivées en Chine

(Setaria italica). Auparavant le sétaria était souvent connu comme gu [voir


plus haut p. 21] ou quelquefois su... Lorsqu'une plante est cultivée dans une
vaste région et qu'elle est [très] utile, elle reçoit régulièrement un nom
"général". C'est ainsi par exemple, que par le passé et encore aujourd'hui,
tout le monde appelle le sétaria "céréale". Dans la province de Jin les gens
appellent les navets tout simplement "légumes", tandis qu'en Wu ils
appellent les jujubes "fruits"... et à Luoyang les pivoines s'appellent "fleurs".
Le terme shu était employé par les paysans chinois de cette époque non
seulement pour le panicum, mais aussi pour le sorgho (Shu shu, "panicum de
Sichuan"). Le maïs était assimilé parfois (à cause de sa haute taille) au sorgho
(yu Shu shu, "sorgho de jade" ou "sorgho impérial"), parfois (à cause de la
dimension de ses graines) au blé (yu mai, "blé de jade"). Comme dit Xu
Guangqi (32), ce sont tous des termes empmntés. Mais les auteurs avaient
naturellement tendance à grouper ensemble des plantes qui portaient le même
nom. Au point même que dans tous les bencao depuis le Shen Nong bencao
de ca. 500, y compris le Bencao gangmu de Li Shizhen (qui par ailleurs s'est
donné beaucoup de mal pour tirer au clair les vraies parentés entre certaines
plantes de même nom) (33), le pavot à opium se trouve regroupé avec les
céréales, parce qu'il se dénomme yingzi su, "sétaria-bouteille". Il est vrai que
les graines de pavot, qu'on utilisait comme drogue, ressemblent à celles du
sétaria, mais jamais le pavot ne figure dans la liste de céréales d'aucun
ouvrage agricole chinois.
Nous trouvons aussi des différences entre les sous-groupements dans les
bencao et les nongshu, qui reflètent l'importance des critères d'utilité dans la
classification chinoise. Par exemple l'ordre des éléments est significatif et
varie d'un genre à l'autre. Celui des céréales, entre autres. Le tout premier
bencao, le Shen Nong bencao, avait subdivisé toutes les catégories de drogues
en trois groupes selon leurs qualités pharmacodynamiques (34); les bencao
ultérieurs n'adhèrent pas strictement à ces divisions, mais l'ordre des drogues
dans chaque rubrique semble suivre plus ou moins l'idée que l'auteur se fait de
leur efficacité (35). Ainsi dans tous les bencao c'est le sésame (huma ou
zhima) qui vient en tête de toutes les céréales, car l'huile de sésame a un
nombre considérable de propriétés bénéfiques. Tous les autres ma sont
groupés en tête avec le sésame. Dans les nongshu, par contre, le sésame
comme tous les autres ma est placé à la fin de la catégorie "céréales". Et
l'ordre des céréales dans un nongshu nous donne de précieuses indications sur
l'importance économique relative des différentes cultures à l'époque et
dans la région où il fut rédigé. Ainsi dans le Qimin yaoshu de ca. 535, qui
décrit l'agriculture des plaines du Nord, c'est le Sétaria qui vient en tête;
lorsque le centre économique de la Chine se déplace vers le Sud, les grands
traités agricoles mettent tous le riz en tête, mais une monographie comme le

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Classification des plantes cultivées en Chine

Mashou nongyan de 1836, qui décrit les conditions très dures de la province
de Shanxi, accorde une importance supérieure aux espèces plus robustes
comme le panicum (36).
A supposer que les savants chinois chargés de la rédaction des bencao
eussent cherché à établir un ordre dans chaque rubrique basé uniquement sur le
critère des qualités pharmacodynamiques, aurait-ce été possible? Non. Ce
système n'était pas praticable, du fait même que dans la conception
philosophique des Chinois, les propriétés d'un même objet naturel ne
pouvaient pas être les mêmes si les conditions environnantes changeaient. Il
n'était pas possible d'attribuer à une plante donnée des caractéristiques
immuables, et il n'était pas raisonnable de supposer que les produits dérivés
d'une même plante puissent partager les mêmes qualités. Voyons ce que Li
Shizhen nous dit à propos du blé (37):

Le blé: goût doux, qi légèrement froid, sans activité pharmacologique [...]


La nature du blé nouveau est chaude, celle du blé vieux est équilibrée [...]
Les pâtes de blé: goût doux, qi tiède, légère activité pharmacologique.
[...] Les pâtes du Nord sont tièdes de nature, et le fait de les manger ne
donne pas soif, mais les pâtes du Sud sont chaudes de nature et le fait de les
manger donne soif. Les pâtes des frontières de l'Ouest sont fraîches. Tous
ces effets résultent du qi local [...] Dans le Nord gelées et neiges sont
abondantes, et donc les pâtes n'ont pas d'activité pharmacologique, mais
dans le Sud les neiges sont rares et donc les pâtes ont une activité
pharmacologique.

Le principal résultat positif de l'importance accordée aux critères utilitaires


par les savants chinois, c'était que le lecteur d'un genre particulier, nongshu
ou bencao, qui de par sa formation partageait l'expérience des auteurs, avait
une connaissance implicite du jeu entre les critères qui déterminait les
divisions et groupements. L'expérience lui permettait, si l'ouvrage ne lui était
pas familier, de supputer raisonnablement (38) son organisation détaillée;
c'était donc un système tout à fait praticable, du moins pour tous les initiés,
et il semble admis, même logique, qu'à chaque genre correspondent des
critères et donc des règles d'organisation qui lui sont propres. L'apport de
l'expérience dispensait ainsi les savants chinois d'une analyse rigoureuse qui
aurait exigé le développement d'une classification plus cohérente et objective
de la nature.

23
Classification des plantes cultivées en Chine

NOTES

1. Shigeru Nakayama: Academic and Scientific Traditions in China, Japan, and


the West, University of Tokyo Press, 1984: 58-9.
2. La botanique a été introduite en Chine à partir de la deuxième moitié du
XIXe, sous forme de traductions; voir Georges Métailié, Science and
Civilisation in China VI. 1, 2e partie (à paraître). ,
3. L'incohérence entre la classification zoologique des phénétistes et des
cladistes de nos jours est bien démontrée par Stephen Jay Gould (1983):
"What, if anything, is a zebra?", in Hen's Teeth and Horses Toes, Norton,
New York.
4. Selon l'ouvrage classique de George H.M. Lawrence, Taxonomy of Vascular
Plants, Macmillan, New York 1955: 13:
"An artificial system [p.e. celui de Linné fondé sur les caractéristiques
sexuelles] classifies organisms for convenience, primarily as an aid to
identification, and usually by means of one or a few characters... A natural
system reflects the situation as it is believed to exist in nature and utilises
all information available at the time."
5. Judith Brooke Farquhan "Knowledge and practice in Chinese medicine",
thèse de PhD, University of Chicago (Dept of Anthropology), 1986: 245.
6. Nathan Sivin, Traditional Medicine in Contemporary China, sous presse:
110.
7. L'objectivité vraie de ces catégories, et même la possibilité pour l'être
humain d'être objectif dans ses observations, est remise en question à
l'heure actuelle par certaines écoles de sciences cognitives, qui estiment que
ces catégories considérées jusqu'ici comme extrinsèques à l'observateur sont
en fait elles aussi en quelque mesure intrinsèques (embodied)', George
Lakoff: Women, Fire, and Dangerous Things: What Categories Reveal
About the Mind, University of Chicago Press, 1987: xiv.
8. GIÏ.R. Lloyd: Science, Folklore and Ideology: Studies in the Life Sciences
in ancient Greece, Cambridge University Press, 1983: 121.
9. Joseph Needham et Lu Gwei-Djen, Science and Civilisation in China VIJ,
Cambridge University Press, 1986: 228. .
10. Bien qu'à l'origine il soit probable que la "saveur" {wei) attribuée à une
drogue ait correspondu à son goût particulier, doux, salé, amer..., plus tard
la saveur indiquée correspondait non pas à un goût physique mais à la place
de la drogue (indiquée par ses effets pharmacodynamiques) dans le réseau de
correspondance élaboré à partir des théories yin yang et wu xing; voir p.e.
Silvin (sous presse: 182).
11. A.C. Graham: Yin-Yang and the Nature cf Correlative Thinking, Institute
of East Asian Philosophies (Occasional Paper and Monograph Series n°6),
Singapore, 1986.
12. Bien illustrées dans la littérature médicale par les classifications des êtres

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Classification des plantes cultivées en Chine

vivants du Bencao pinhui jingyao selon le système du philosophe Shao


Yong; Needham et Lu 1986: 305-8.
13. Farquhar 1986: passim. ,.
14. Nathan Sivin: Chinese Alchemy: Preliminary Studies, Harvard University
Press, 1968: 306.
15. Farquhar 1986: 171, 336 ff. L'intuition expérimentée, ou la technique
interprétative si l'on veut, yukti, joue aussi un rôle fondamental dans les
textes classiques de la médecine ayurvédique; Anuradha Khanna: "Health and
disease, an interpretation from ancient Indian médecine", NISTADS, New
Delhi, sans date.
16. Au XIIIe siècle, Quesnay et Franklin en parlaient avec admiration (quoique
sans connaissances très précises [G. Blue, Science and CiviUsation in
China VU, section 48(a)]; voir P.-E. Will, Bureaucratie et famine en Chine
au XVIIIe siècle, Mouton/EHESS, Paris, 1980 pour une analyse informée
des succès et limitations de la bureaucratie Qing en ce qui concerne la
prévention des famines). Mais l'accumulation officielle de statistiques et
l'élaboration détaillée de projets économiques remontaient jusqu'aux Han
antérieurs.
17. L'on pourrait signaler comme exemple l'élaboration, par Qin Jiushao des
Song, d'une forme mathématique d'une théorie de la valeur, Lawrence Krader.
"Early history of the labour theory of value", in Internationale
Wissenschaftliche Korrespondenz, Berlin, 1975.
18. Joseph Needham et Wang Ling: Science and Civilisation in China, U,
Cambridge University Press, 1956:22 ff.
19. Needham et Lu 1986:170-76.
20. C'était le cas par exemple de Li Shizhen, souvent considéré comme le
Linné chinois, qui à lui seul a rédigé le plus perfectionné de tous les
bencao, le Bencao gangmu, édité en 1596. Mais si tous les auteurs de
bencao n'avaient pas l'expérience de terrain de Li, au moins depuis le
Xinxiu bencao de 659 il était admis qu'ils devaient avoir sous la main des
échantillons de chacun des produits qu'ils traitaient, pour être sûrs de
l'exactitude de leur description et classification (Paul Unschuld: Medicine in
China: a History of Pharmaceutics, California University Press, 1986).
21. Voir par exemple Needham et Lu (1986), Unschuld (1986), Francesca Bray:
Science and Civilisation in China, VI.2, Cambridge University Press,
1984. Cette floraison de compilations de toutes sortes est liée de toute
évidence au premier essor de l'imprimerie en Chine.
22. Needham et Lu (1986): 315.
23. Sans parler du fait que dans les bencao il arrive souvent à l'auteur de ne
considérer que la partie utile de la plante en question (communication
personnelle de Georges Métailié).
24. L'analyse présentée ici n'est que très superficielle; des analyses détaillées se
trouvent dans les deux tomes de la série Science and Civilisation in China
traitant de la botanique (Needham et Lu: 1986 et Métailié: à paraître). Les

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Classification des plantes cultivées en Chine

principaux ouvrages desquels ces informations sont tirées sont le Bencao


pinhui jingyao de 1503-1505 et le Bencao gangmu de 1596.
25. Cest le cas du Quanfang beizu de 1256 qui débute avec 27 chapitres (juan)
sur les fleurs, et finit par 4 juan sur les plantes médicinales.
26. Toutefois ce terme était aussi utilisé pour désigner (i) le millet Sétaria
italica, c'est-à-dire la céréale la plus répandue dans les régions centrales de
la Chine dans l'antiquité, et (ii) - par opposition à mi < les céréales non-
décortiquées.
27. Bencao gangmu, Éditions d'Hygiène Populaire, Beijing 1985: j.22.
28. Rrid,j.26.
29. Ibid,j.29.
30. Voir l'article de Georges Métailié dans le présent recueil.
30. Éditions Guji, Shangaï 1979: 629. -
32. Ibid: 629.
33. Son analyse des relations entre les espèces et variétés d'arbres appelés tong
est remarquable pour sa précision botanique; voir Métailié op.cit.
34. Unschuld 1986: 42. .
35. Georges Métailié montre que Li Shizhen range souvent ensemble des
plantes appartenant à la même famille naturelle, et qui ont en conséquence
des propriétés voisines.
36. Bray 1984: 441 ff.
37. Bencao gangmu j.22, pp. 1451-3.
38. Je cherche ici à rendre l'expression anglaise: "to make an educated guess".

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