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Le
ROI ÉTERNEL
arrive
C H E M I N E R D A N S L’AV E N T AV E C
NOTRE HUMBLE ET PUISSANT SAUVEUR
M É D I TAT I O N S D E L’A V E N T P R O P O S É E S P A R C H R I S T I A N I T Y T O D AY
Le
ROI ÉTERNEL
arrive
C H E M I N E R D A N S L’AV E N T AV E C
NOTRE HUMBLE ET PUISSANT SAUVEUR
LE ROI ÉTERNEL ARRIVE : Méditations de l’Avent proposées par Christianity Today
Copyright © 2023 Christianity Today. Tous droits réservés.
Sauf indication contraire, les citations bibliques sont tirées de La Bible du Semeur™ Copyright © 1992, 1999, 2015, Biblica, Inc.
Utilisé avec permission. Tous droits internationaux réservés.
Les citations bibliques marquées (S21) sont tirées de la Bible version Segond 21 Copyright © 2007 Société Biblique de Genève.
Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.
INTRODUCTION P R E M I È R E PA R T I E
7 L’A NN O N C E
PROPHÉTIQUE
16
PL AN DE LECTURE
8
CONTRIBUTEURS
11
D E U X I È M E PA R T I E
LE JUBILÉ
ÉTERNEL
30
T R O I S I È M E PA R T I E
L E C O U R ONN E M E N T
DIVIN
44
JOUR DE NOËL
64
Car un enfant est né pour nous,
un fils nous est donné.
Et il exercera l’autorité royale ;
il sera appelé
Merveilleux Conseiller, Dieu fort,
Père à jamais et Prince de la paix.
ÉSAÏE 9.6
INTRODUCTION
7
PLAN DE LECTURE
J O U R 3 ÉSAÏE 7.10-14
Alexandra Hoover : Un amour implacable
J O U R 4 LUC 2.22-32
Monty Waldron : Un rendez-vous imprévu
J O U R 5 LUC 4.16-2
Kristel Acevedo : La synagogue où tout a changé
J O U R 6 ÉSAÏE 35.4-10
Beca Bruder : Il ne nous abandonnera pas dans la douleur.
J O U R 3 2 CORINTHIENS 3.17-18
Steve Woodrow : Comment contempler sa gloire ?
J O U R 4 1 PIERRE 2.9
Elizabeth Woodson : Oublions-nous que nous appartenons à Dieu ?
J O U R 5 JEAN 3.25-30
Laura Wifler : L’importance de savoir rapetisser
J O U R 6 ÉPHÉSIENS 1.15-23
Carlos Whittaker : L’espérance véritable ne peut être produite à la chaîne.
8
TROISIÈME J O U R 1 COLOSSIENS 1.15-20
SEMAINE Caroline Greb : Les palpitations du premier-né de la création
D E L’AV E N T
J O U R 2 LUC 1.26-3
Malcolm Guite : Le suspense du oui de Marie
J O U R 4 LUC 1.39-55
Dorothy Bennett : Un contraste entre deux mères
J O U R 6 ÉSAÏE 60.1-3
Jon Nitta : De l’obscurité, la lumière
J O U R 7 LUC 2.13-14
Alexis Ragan : Une symphonie du salut
J O U R D E N O Ë L ÉSAÏE 9.2-7
Trillia Newbell : Une lumière qui transforme tout
2 7 D É C . APOCALYPSE 21.1-6
Craig Smith : L’Avent pour les cœurs en deuil
9
Puis il leur dit :
« Allez dans le monde entier
proclamer la bonne nouvelle à
toute la création. »
MARC 16.15 (S21)
CONTRIBUTEURS
11
CONTRIBUTEURS
12
Craig Smith Monty Waldron
Craig Smith est le pasteur principal Monty Waldron est marié et père
de The Vail Church, dans le Colorado. de quatre enfants. Il a fondé l’église
Fellowship Bible Church en 2000.
13
[Nous attendons] que se réalise
notre bienheureuse espérance :
la révélation de la gloire de
Jésus-Christ, notre grand
Dieu et Sauveur.
TITE 2.13
L’A NN ON C E
PROPHÉTIQUE
16
17
LECTURE
MICHÉE 5.1-5
L’humilité
de notre roi
UN GRAND REVÊTU DE DOUCEUR
ALEXIS RAGAN
Avec cette proclamation résolue, il est clair que Dieu n’a pas voulu que la nouvelle
de cette naissance soit gardée secrète. Elle devait être répandue avec confiance
dans tout le pays. Oui, l’Oint, dont on disait qu’il descendait de la lignée davi-
dique, allait bel et bien venir pour sauver le peuple d’Israël d’un fardeau dont il
18
ne pouvait se libérer lui-même. on reconnaîtra désormais sa grandeur
Imaginez l’attente que cela a pu pro- jusqu’aux confins du monde. »
voquer à l’époque du prophète : ce
n’était rien de moins que celui que le Les brebis que nous sommes recevons
prophète Daniel appellerait « l’Ancien en lui abondance et sécurité. Les ha-
des Jours » qui était en route ! Les cu- bitants de son pays diront de ce chef
rieux et les rêveurs devaient se poser des bergers : « À lui, nous devrons
bien des questions. Comment sera notre paix. » (v. 4) Imaginez un trou-
ce roi ? Quelle sagesse nous apporte- peau de moutons paisibles se repo-
ra-t-il pour nous ramener de l’exil ? sant à l’ombre d’un arbre, tandis que
Comment ce roi se fera-t-il connaître le berger se tient debout, le bâton à
lorsqu’il viendra enfin ? la main, assurant une pleine séréni-
té à ceux sur lesquels il veille. Sa paix
Dans la douceur de sa divine nature, sera le shalom éternel dans tous les
Jésus revêtira l’aspect d’un grand ber- domaines de la vie. Même les forces
ger gratifiant ses brebis de la douce assyriennes qui menaçaient Israël sur
présence de sa force rassurante. Il y a tous les fronts ne seront pas en me-
quelque chose de profondément apai- sure d’envahir son territoire (v. 4).
sant dans le fait d’avoir un Sauveur Telle est bien la vérité : nous ne trou-
qui me guide comme un berger guide verons nul lieu plus sûr que notre ap-
ses brebis. Il me conduit dans la voie partenance au Créateur qui nous aime
que je devrais suivre plutôt que dans et veut nous voir nous épanouir dans
celle que j’imagine être la meilleure. ses campagnes, sans plus jamais être
Nous sommes tous « prompts à errer » menacés.
loin du chemin sûr et de son cœur,
comme le dit si bien le chant « Ô toi,
source de tout bienfait », traduisant
un cantique traditionnel anglais bien
connu.
La prophétie d’un
souverain parfait
UN SURPRENANT POUVOIR À VENIR
ELIZABETH WOODSON
20
Au milieu de ce chaos, Dieu ne reste pour tous. L’humanité sera traitée
pas silencieux. Par l’intermédiaire de avec justice et reflétera la justice de
Jérémie, il dénonce l’insuffisance et Dieu. Jésus rétablira le shalom que le
l’échec des dirigeants de Juda. Ses pa- péché a chamboulé et tente sans cesse
roles sont pleines d’accusations contre de détruire.
ceux qui oubliaient que leur autorité
n’était que dérivée de leur Souverain. Dans le monde entier, les êtres hu-
Les rois avaient perdu de vue qu’ils mains connaissent le poids des
n’étaient que des intendants, char- troubles politiques. Bien des diri-
gés de prendre soin d’un peuple qui geants sont en proie à la cupidité, l’ido-
appartenait à Dieu. lâtrie et l’injustice plutôt que soucieux
de la création de Dieu. Pourtant, de la
Puis, en Jérémie 23.5-6, le prophète même manière que Dieu a vu la dou-
fait une promesse surprenante. Dieu leur de Juda, il voit la nôtre, et l’espoir
n’allait pas supprimer la théocratie du Messie promis est aussi nôtre. En
de Juda. Il allait la parfaire. Dans la célébrant la première venue de Jésus,
lignée de David, Dieu susciterait un nous attendons aussi avec impatience
« germe juste », héritier légitime du son retour. Nous avons besoin de pou-
trône. Ce roi ferait ce que les rois de voir dire : « l’Éternel est notre justice. »
Juda n’avaient pas pu faire : diriger Nous avons besoin de Jésus.
d’une manière qui reflète parfaite-
ment la justice et l’équité de Dieu.
Sous son règne, le peuple prospérera
et Dieu sera adoré. Ce roi sauvera le
peuple de l’oppression.
21
LECTURE
É S A Ï E 7. 1 0 – 1 4
Un amour implacable
LORSQUE NOUS SOMMES DANS LA PEUR,
DIEU RECHERCHE NOTRE CŒUR.
ALEXANDRA HOOVER
J e rappelle chaque jour à mon jeune fils combien je l’aime. Ces derniers
mois, j’ai parfois remarqué qu’il était inquiet et triste. Comme beau-
coup de jeunes de son âge, il a été marqué par les nouvelles récurrentes
concernant les fusillades dans les écoles, les émeutes dans notre pays,
la pandémie et les diverses tensions politiques. Pour être honnête, j’ai également
eu très peur à bien des moments. Mais je rappelle souvent à mon fils : « Kingston,
tu es pleinement aimé. Nous sommes en sécurité. Dieu est avec nous, même si
tu ne le sens pas. » Mon fils, comme beaucoup d’entre nous, a du mal à y croire.
Le monde est lourd. Où est l’espoir ?
22
roi connaissait la loi de Dieu, mais il cœur, tout comme Dieu l’est pour
n’avait pas confiance en elle. Alors que le nôtre. J’avais besoin que mon fils
Dieu voulait lui offrir la sécurité, Ahaz sache que la peur n’avait pas à nous
était gouverné par l’idolâtrie, jusqu’à gouverner. Cette place revient à
sacrifier son propre fils (2 R 16). Dieu notre espérance en Christ. Oui, cer-
annonce alors ce que signifie cette taines périodes nous mettent face à
voie pour Juda : si Ahaz n’écoute pas la réalité du doute et de la peur, mais
ses instructions et ne change pas, la l’amour de Jésus pour son peuple
destruction sera inévitable (Es 10-11). ne cesse d’abonder. Il a offert le sa-
lut en se donnant en rançon pour la
L’insistance de Dieu face au roi de vie de beaucoup. Et il nous promet
Juda ne vise pas seulement la repen- ceci : « Comme un homme que sa
tance d’Ahaz, mais aussi le salut de mère console, je vous consolerai. »
tout son peuple, tout comme dans la (Es 66.13) Il est notre repère par ex-
vie, la mort, la résurrection et l’ascen- cellence, un roi qui nous offre la vie
sion de Jésus pour nous. Les yeux du en échange de sa mort. Aujourd’hui,
roi de Juda étaient absorbés par des n’endurcissez pas votre cœur comme
réalités passagères, alors qu’une pers- Ahaz, mais sachez que la puissance de
pective éternelle frappait à sa porte. Dieu est en vous, que sa présence est
Mais la grâce de Dieu persévère mal- avec vous et que ses bénédictions sont
gré notre infidélité. Même si Ahaz sur vous.
rejette la puissance et la présence
de Dieu, Ésaïe lui donne un signe :
« Voici, la jeune fille sera enceinte et
elle enfantera un fils, elle lui donne-
ra pour nom : Emmanuel (Dieu avec
nous). » (Es 7.14)
Un rendez-vous
imprévu
C E Q U E L’ A S S U R A N C E P E R S É V É R A N T E
DE SIMÉON NOUS APPREND
Q
MONT Y WALDRON
uand vous êtes-vous retrouvé pour la dernière fois dans une salle
d’attente ? Pour moi c’était il y a quelques semaines au cabinet de
mon médecin. L’espace est lumineux, chaleureux et confortable.
Après s’être annoncé, on peut y feuilleter une pile de magazines,
regarder une émission sur l’écran installé dans un coin, parcourir les réseaux
sociaux sur son téléphone ou simplement regarder par la fenêtre pour passer le
temps. Mais l’attente est inévitable. Personne dans la salle ne pouvait y échapper
et le délai a certainement été plus long qu’aucun d’entre nous ne l’aurait souhai-
té. Nous avons en nous une tendance à vouloir que la vie se déroule au rythme
prévu, selon notre agenda.
Souvent, notre attente est liée à un rendez-vous que nous avons pris. Nous nous
sommes mis d’accord pour voir telle ou telle personne à une heure convenue pour
24
telle ou telle raison. Mais lorsque l’ho- personne qui avait établi le plan, plus
raire prévu passe, nous nous retrouvons que dans le plan lui-même. Peut-être
à patienter. Et plus l’attente est longue, n’avait-il pas la prétention d’avoir une
plus nous sommes agités. opinion sur les délais ou les détails de ce
plan — peut-être a-t-il pu simplement
Et si vous saviez que vous avez une sorte les considérer comme relevant de la
de rendez-vous avec la personne la plus souveraineté divine. Siméon était heu-
importante de l’univers, mais qu’il ne reux de voir tout cela se dérouler sous
peut être inscrit sur votre agenda ? Que ses yeux, confiant que celui qui avait
se passerait-il si on vous disait que vous promis ferait exactement ce qu’il avait
aurez une audience avec le Roi des rois, dit, au moment parfait et pour le bien de
mais qu’on ne vous donnait ni date ni « tous ceux qui, avec amour, attendent
heure — qu’on vous disait seulement sa venue » (2 Tm 4.8).
que ce serait quelque temps avant votre
mort ? C’est ce qui est arrivé à Siméon. Quel cadeau que de contempler l’arri-
vée du salut de Dieu à travers les yeux
« Il y avait alors, à Jérusalem, un homme de Siméon ! J’aimerais savoir attendre
appelé Siméon. C’était un homme juste comme il l’a fait, plein d’assurance que le
et pieux ; il vivait dans l’attente de la Roi reviendra accomplir sa promesse. Il
consolation d’Israël, et le Saint-Esprit respecte ses rendez-vous. Et ce jour-là,
reposait sur lui. L’Esprit saint lui avait nous partirons en paix, rejoignant une
révélé qu’il ne mourrait pas avant d’avoir grande nuée de témoins, face à face avec
vu le Messie, l’Envoyé du Seigneur. » (Lc celui qui est notre salut (Ap 22.1-5).
2.25-26)
À MEDITER
De quel genre de salle d’attente s’agit-
il ? Se réveillait-il chaque jour en se
demandant : « Est-ce que c’est pour Comment l’idée de l’attente d’une ren-
aujourd’hui ? » Il ne fait aucun doute contre avec le Roi des rois change-t-elle
que cette promesse du Saint-Esprit avait votre perspective sur les temps choisis
été convaincante et restait gravée dans par Dieu pour accomplir ses promesses
sa mémoire. Mais il y a certainement eu dans votre vie ?
des jours où Siméon ressentait le fardeau
de l’attente de ce seul et unique enfant, La patience de Siméon devait s’enraci-
source du salut de l’humanité. Comment ner dans la personne qui avait établi le
a-t-il persévéré dans le bouillonnement
plan plutôt que de se concentrer sur le
qui accompagne le fait de connaître la fin
de l’histoire, tout en devant vivre avec
plan lui-même. Comment pouvez-vous
l’incertitude de l’entre-deux ? appliquer ce principe à votre propre
vie ? Comment la confiance en la
Je ne peux que conclure que la persévé- souveraineté de Dieu vous donne-t-elle
rance de Siméon était enracinée dans la de l’assurance ?
25
LECTURE
LUC 4.16-21
La synagogue où
tout a changé
LA VENUE DE JÉSUS SOULAGE
N O T R E AT T E N T E I N Q U I È T E .
KRISTEL ACEVEDO
Je suis arrivée au centre commercial en un temps record et, étourdie par l’ur-
gence, j’ai vécu l’attente la plus éprouvante de ma vie. J’attendais des nouvelles
de la police. J’attendais de pouvoir parler à mon amie pour savoir ce qui s’était
passé. J’attendais de tenir ma fille dans mes bras. J’attendais d’inspecter ses
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éventuelles blessures. J’attendais un avenir à espérer. Au lieu de cela, il a
d’apaiser ses peurs et les miennes. fait cette déclaration qui a dû en bouscu-
ler plus d’un : « Aujourd’hui même, pour
La peur et l’urgence qu’elle suscite vous qui l’entendez, cette prophétie de
transpirent sans cesse autour de nous, l’Écriture est devenue réalité. » (v. 21)
que ce soit directement, dans la vie de
ceux que nous aimons, ou dans le flot Jésus annonce officiellement qu’il inau-
des informations qui nous parviennent : gure le royaume de Dieu. À sa suite,
guerres, maladies, corruption, vio- nous ne traversons plus les mauvaises
lence… Les besoins sont urgents, mais nouvelles de notre monde dans le dé-
où est notre espoir ? Lorsque je m’ef- sespoir. Au lieu de cela, nous regardons
force de maintenir le désespoir à dis- à Jésus assis sur son trône. Nous pou-
tance, j’imagine ce qu’a pu ressentir vons nous appuyer sur sa promesse
l’antique communauté juive dans l’at- de rédemption, même lorsque nous
tente de sa délivrance et de l’arrivée sommes confrontés à des circonstances
du Messie. Cela faisait 400 ans qu’ils horribles dans notre propre vie, comme
n’avaient pas entendu la voix de Dieu, ce jour où j’ai attendu ma fille au centre
et ils avaient été soumis à bien des commercial. Lorsque j’ai enfin vu son
captivités et des oppressions. Certains visage et que j’ai pu la serrer contre moi,
devaient se demander si Dieu les avait le soulagement et la joie que j’ai ressen-
oubliés et si un Sauveur allait vraiment tis n’avaient jamais été aussi forts. Cela
venir. m’a rappelé que Dieu n’en a pas fini.
Nous n’en sommes pas à la fin. Le Roi
Et puis un jour, un homme nommé est là, et le jubilé éternel est proche.
Jésus est entré dans une synagogue et
s’est levé pour lire un passage du rou-
À MEDITER
leau du prophète Ésaïe :
27
LECTURE
ÉSAÏE 35.4-10
Il ne nous abandonnera
pas dans la douleur
L E D I F F I C I L E T R A VA I L
DE LA FOI INCARNÉE
BECA BRUDER
I l n’est pas facile d’habiter notre corps tout en faisant confiance à l’action
de l’Esprit. La maladie, le handicap et les maltraitances font partie de
notre réalité et requièrent notre attention immédiate. Notre esprit est
souvent rempli de pensées assourdissantes, obsédé par nous-mêmes.
Nos propres malheurs monopolisent notre attention.
28
Le prophète Ésaïe exprime les pro- Au lieu de laisser notre affaiblissement
messes de Dieu avec les mots de la décourager notre persévérance, levons
guérison. Oui, le Messie apportera la des yeux pleins d’espoir vers celui qui
paix spirituelle, mais il ne négligera pas peut réellement sauver. En cette pé-
les corps blessés des rachetés. Il nous riode, peut-être l’un de nos chants fera-
fera entrer en Sion avec des chants et t-il écho aux espoirs de l’ancien Israël :
nous conduira vers l’aube lumineuse de « Ô viens bientôt Emmanuel. » Oui, il
notre espérance. Il ne nous abandon- y aura un temps où l’ensemble de cette
nera pas dans la douleur. prophétie sera notre réalité. Nous mar-
cherons sur la route sainte avec les ra-
Bien que nous connaissions cette pro- chetés. Un bonheur et une joie éternels
messe, nous sommes prompts à nous couronneront nos têtes et tout chagrin
détourner, à suivre notre propre che- s’évanouira.
min d’incrédulité. La rédemption du
Christ prend souvent une forme diffé- D’ici là, nous nous souvenons de l’en-
rente de celle que nous avions imagi- fant né à Bethléem, qui est venu ou-
née, et nous nous demandons, comme vrir les yeux des aveugles et annoncer
Jean-Baptiste, si nous devrions at- la bonne nouvelle aux pauvres, et qui
tendre un autre roi. Avons-nous placé reviendra pour rassembler et sauver le
notre espoir en la mauvaise personne ? peuple de Dieu. Il apportera la rétribu-
N’est-il pas celui que l’on croyait ? Nous tion divine pour les torts et la guérison
attendons avec impatience que le salut pour nos blessures, et nous serons res-
arrive et change concrètement notre taurés. « À ceux qui sont troublés, dites-
réalité. Et c’est bien en ces termes que leur : Soyez forts, n’ayez aucune crainte,
Jésus répond aux interrogations de votre Dieu va venir… » (Es 35.4)
Jean : « les aveugles voient, les paraly-
sés marchent normalement, les lépreux À MEDITER
sont purifiés, les sourds entendent, les
morts ressuscitent, la Bonne Nouvelle Comment les paroles d’Ésaïe et le
est annoncée aux pauvres. » (Mt 11.4) ministère de guérison de Jésus nous
apportent-ils du réconfort et de l’espoir
Il est le salut prophétisé par Ésaïe. La dans nos propres luttes face aux
guérison que procure sa main témoigne déficiences physiques, aux maladies
de sa divinité. Israël attendait la venue ou aux injustices subies ?
d’un Sauveur qui guérirait les blessures
spirituelles et physiques. Cet espoir
Comment pourrions-nous
s’est concrétisé par la naissance d’un
bébé. Les miracles qu’il a accomplis concrètement nous encourager
pendant son séjour sur terre ont été les les uns les autres à rester forts et
premiers signes de cette guérison tant inébranlables dans la foi, malgré les
attendue. Et pourtant, nous l’attendons épreuves et les défis auxquels nous
toujours, tourmentés et fragiles. sommes confrontés ?
29
LE JUBILÉ
ÉTERNEL
30
31
LECTURE
JEAN 16.33
STRAHAN COLEMAN
32
Nous vivons dans une culture obsédée Prendre conscience de cela est en fait
par l’éradication de la douleur qui invente très libérateur.
et vend en permanence des remèdes pour
s’en protéger, des pilules pour l’atténuer Le Christ a vaincu les souffrances et les
ou des stratégies de développement per- tentations de ce monde de la même ma-
sonnel pour l’éviter. Il est impopulaire de nière qu’il a vaincu la mort : non pas en
dire : « la vie est dure ; attendez-vous à la supprimant, mais en la traversant fi-
souffrir. » C’est pourtant la vérité. dèlement, en lui permettant de devenir
le véhicule même par lequel il offre le
Jésus dit les choses clairement : « Dans salut à l’ensemble du cosmos. En Jean
le monde, vous aurez à souffrir bien des 16, Jésus nous invite à faire de même :
afflictions. » (Jn 16.33) Et pourtant, vivre de la paix de son Esprit plutôt que
beaucoup d’entre nous se retrouvent de la crainte des circonstances et se rap-
ébranlés, en colère et peu préparés peler que les problèmes du monde, si
lorsqu’ils font l’expérience d’une pro- aberrants soient-ils, n’échappent pas
fonde souffrance. Après les premières aux mains de notre Seigneur. Ils vien-
émotions, nous réalisons que nos ré- dront, mais avec lui nous serons en me-
actions aux problèmes de la vie ne cor- sure de les traverser.
respondent pas aux vérités théologiques
que nous confessons. La souffrance viendra, et parfois elle
sera du genre que l’on peine à revêtir
J’ai été confronté à ce paradoxe plus d’une de spiritualité, que vous penserez pro-
fois : l’enseignement de Jésus selon le- bablement ne pas pouvoir affronter.
quel nous pouvons nous attendre à une Lorsque cela se produit, ne soyez pas
vie remplie de mauvaises nouvelles, mais surpris et ne pensez pas que c’est à vous
aussi à ce qu’il nous conduise à travers d’en faire un miracle. Rappelez-vous que
elles, est en fait une très bonne nouvelle. c’est le Christ qui triomphe : faites-lui
confiance, appuyez-vous sur lui et lais-
Savoir que la souffrance peut à tout sez-le faire le travail de vous sauver et
moment survenir nous préserve d’une de sauver le monde à travers lui. Telle
spiritualité superficielle qui croit que la est la réalité concrète de l’histoire de
douleur peut être évitée ou qui attribue l’Avent. Alléluia !
systématiquement les difficultés à l’infi-
délité. Lorsque nous souffrons, ce n’est À MÉDITER
pas une exception ou un échec : c’est
une réalité de la vie. Si nous croyons
Comment réagissez-vous personnelle-
que nos efforts ou nos pensées posi-
ment à la souffrance et aux épreuves ?
tives nous protégeront de la douleur,
préparons-nous à vivre un choc existen-
tiel lorsqu’elle surviendra. Le Christ ne Comment pouvez-vous vous appuyer
cache pas ces réalités et nous invite à ac- sur l’exemple du Christ et sur la paix
cepter à la fois l’inévitabilité des difficul- de son Esprit dans les moments de
tés et l’assurance qu’il les a surmontées. souffrance ?
33
LECTURE
JEAN 3.16–21
Un amour à
l’échelle de l’univers
LE FRISSON D’ESPOIR NAISSANT
D A N S N O S C Œ U R S À L’ A V E N T
RONNIE MARTIN
34
De quel type d’amour Jésus parle-t-il confins de l’univers. Jésus ne s’est pas
ici ? On peut utiliser le mot « amour » contenté d’exposer les plans divins de
de manière générique pour exprimer rédemption. Il dévoile également la
son affection pour quelque chose : motivation du Père : l’amour.
j’aime tel type de nourriture, j’aime
mon travail, j’aime telle émission de Un frisson d’espoir surgit dans nos
télévision, j’aime mon hobby. Il s’agit cœurs chaque année durant l’Avent,
d’une forme d’amour. lorsque nous imaginons l’étendue in-
commensurable de l’amour de Dieu
Mais en Jésus, voilà le type d’amour pour nous dans la personne et l’œuvre
que Dieu a manifesté et l’effet qu’il de Jésus-Christ.
voulait que cet amour ait sur nous :
« Voyez combien le Père nous a aimés
pour que nous puissions être appelés
enfants de Dieu — et nous le sommes ! »
(1 Jn 3.1)
35
LECTURE
2 CORINTHIENS 3.17-18
Comment contempler
sa gloire ?
NOUS DEVENONS PEU À PEU
CE QUE NOUS CONTEMPLONS.
STEVE WOODROW
36
beaucoup de place dans mes pensées J’ai eu besoin de cet encouragement
ou mes conversations. Le concept me pour fixer mes yeux sur Jésus tout au
semblait vague et me mettait même long du voyage de la vie et de ma vo-
un peu mal à l’aise. Mais ce jour-là, cation pastorale.
j’ai décidé que je devais savoir ce que
ces femmes savaient. Je suis allé par- Ces femmes ont été pour moi comme
ler avec elles après le culte, et il était les anges qui proclamaient « Gloire à
tout à fait clair qu’elles n’étaient pas Dieu au plus haut des cieux » (Lc 2.13-
en train de clamer des mots religieux 14), affirmant la gloire du Seigneur et
vides de sens pour susciter l’émotion. pointant vers la présence, la puis-
Elles avaient vécu le rassemblement sance et la paix de mon Sauveur. Je
des saints et la prédication de la Parole serais heureux de les entendre dans
comme un partage de la gloire divine mon église tous les dimanches, m’ai-
en communion avec le Saint-Esprit. dant à contempler Jésus qui est venu
pour que nous puissions tous lui
Leur foi ardente m’a rappelé que ressembler.
nous devenons ce que nous contem-
plons. En fixant nos yeux sur Jésus
et en expérimentant la présence et
la puissance de Dieu dans nos vies,
nous comprenons et reflétons de plus
en plus sa gloire. En revanche, le plus
grand des esclavages s’installe lorsque
nous fixons nos yeux sur nous-mêmes
ou sur les idoles qui nous entourent.
Jésus a ouvert la voie à l’habitation
de l’Esprit en nous, afin que nous À MÉDITER
puissions être libérés de l’esclavage
du péché et contempler la gloire du Le mot « gloire » est très utilisé dans
Seigneur. Son avènement enlève le le contexte de la louange. Quelle en
voile sur nos cœurs et offre la bénédic- est votre compréhension ? Comment
tion de contempler sa gloire et d’être ce concept influence-t-il votre rela-
transformé selon cette même gloire tion avec Dieu et votre louange ?
(2 Co 3.17-18).
L’auteur exprime sa gratitude pour le
Ce dimanche matin, il y a bien des an-
nées, il était clair pour moi — et pour
soutien de la communauté ecclésiale
ceux qui m’entouraient — que je n’étais qui nous aide à contempler Jésus. De
pas dans ma zone de confort. Alors quelle manière votre communauté de
que j’exprimais mes propres difficul- foi vous soutient-elle et vous encou-
tés après le culte, une femme m’a dit : rage-t-elle dans votre démarche de
« Il vous aidera à passer au travers ! » contemplation de la gloire de Dieu ?
37
LECTURE
1 PIERRE 2.9
ELIZABETH WOODSON
En 1 Pierre 2.9, l’apôtre offre à ses lec- Nous oublions que nous appartenons
teurs des paroles de réconfort : c’est à Dieu. Aveuglés par les luttes de la vie,
Dieu, et non les hommes, qui déter- nous avons du mal à voir l’espérance
mine leur véritable identité. Pierre éternelle que nous avons simplement
utilise quatre expressions pour décrire parce que nous sommes à lui.
leur identité en Christ : un peuple élu,
une communauté de rois-prêtres, une Mais comme l’a dit la chanteuse de gos-
nation sainte et un peuple que Dieu a pel Shirley Caesar, « cette espérance que
pris pour sien. nous avons, le monde ne nous l’a pas
donnée, et le monde ne peut pas nous
Ses paroles renvoient à Exode 19.4- l’enlever. » Quelle que soit la noirceur de
6, où Dieu explique à Moïse le but la nuit, nous aurons toujours une espé-
de l’alliance qu’il souhaite conclure rance. Par le Christ, l’amour inébranlable
avec Israël. Israël avait été mis à part et la fidélité de Dieu nous accompagnent
pour montrer au monde ce que signi- jour après jour. Ainsi, au milieu de la
fiait l’adoration du seul vrai Dieu. Ils souffrance et de la persécution, nos
devaient faire l’expérience de sa bé- yeux se tournent vers ce qui est éternel
nédiction et servir de canal à cette bé- et non vers le passager. Nous nous rap-
nédiction pour le monde. pelons que notre identité, notre valeur
et notre vocation sont déterminées par
La souffrance et la persécution peuvent Dieu, et non par les êtres humains. Nous
démoraliser et déshumaniser un serons son peuple pour l’éternité ; notre
peuple, le dépouillant de sa dignité chez-nous éternel se trouve en lui.
et de son espoir. Ce que le monde es-
sayait de prendre à ces chrétiens, Pierre À MÉDITER
cherche à le restaurer. Il rappelle à ces
étrangers en exil la gloire de leur statut. Comment la compréhension de notre
Par le Christ, ils sont devenus membres identité en tant que peuple élu et
de la famille d’Abraham et ont un accès appartenant à Dieu influence-t-elle
direct à Dieu. Ils ont pour toujours un notre perspective sur la souffrance et
statut de prêtres royaux mis à part pour la persécution ?
conduire les nations à Dieu.
De quelle manière le monde essaie-
Grâce à l’Évangile, nous qui avions été
déshumanisés sommes réhumanisés. t-il de définir notre identité et notre
Nous sommes revêtus de force et de valeur ? Comment ne pas oublier que
dignité grâce à celui à l’image duquel notre véritable identité est détermi-
nous avons été créés. née par Dieu ?
39
READ
JEAN 3.25–30
L’importance de
savoir rapetisser
FAI R E C O N F I AN C E À
D I E U FA C E A U D É C L I N
I
LAURA WIFLER
Ses disciples craignent la tournure inattendue des événements, mais Jean leur
rappelle ce qu’il a toujours dit : « je ne suis pas le Messie, mais j’ai été envoyé
40
comme son Précurseur. » (v. 28) En plan de Dieu. En Jean 1, l’auteur rap-
apprenant la nouvelle du succès de pelle au lecteur que Jean « n’était pas
Jésus, Jean dit en fait que sa joie lui-même la lumière, mais sa mission
« est complète » (v. 29). La populari- était d’être le témoin de la lumière »
té de Jean est en train de s’éteindre. (v. 8). C’est Christ la « véritable lu-
Son succès s’estompe. Son influence mière » (v. 9). Jean savait que son rôle
décline. Pour la plupart d’entre nous, était important, mais ne représentait
ce serait un motif de découragement pas l’étape ultime.
et de jalousie, mais pour Jean, c’est
une source de joie. Voilà l’extraordi- Pendant cette période de l’Avent, rap-
naire paradoxe de l’Évangile. La vie pelons-nous que les succès que nous
chrétienne consiste à perdre pour avons rencontrés ne sont pas de notre
trouver. Donner pour gagner. Mourir fait. C’est la bonté du ciel qui s’est dé-
pour vivre. Il est donc parfois bon de versée sur notre vie sans que nous
savoir rapetisser, perdre de l’influence l’ayons mérité. Nous pouvons nous en
apparente ou perdre son rang. remettre à ce que Dieu a pour nous,
qu’il soit en train de donner ou d’en-
« Lui doit devenir de plus en plus lever, car notre vie ne nous appartient
grand, et moi de plus en plus petit », pas. Elle appartient à Dieu (1 Co 6.19).
dit Jean (v. 30). Même si la fin de l’an- Où que nous en soyons dans cette
née est souvent associée à un accrois- vie, nous pouvons humblement faire
sement de l’activité — plus de choses confiance aux projets de celui qui est
à faire, plus de choses à acheter, et la véritable lumière et rendre témoi-
plus de gens à voir — certains sont gnage à son sujet.
aussi dans une saison de déclin. Vous
avez peut-être perdu un être cher et
vous vous retrouvez avec moins de
chaises à table. Après une perte d’em-
ploi, votre agenda est peut-être moins
rempli et les cadeaux de fin d’année À MÉDITER
moins nombreux. Comme les dis-
ciples de Jean, nous pouvons nous in- De quelle manière pouvons-nous
quiéter ou déplorer ces changements. trouver de la joie et un sens à notre
Cependant, juste avant de redire à ses vie dans les périodes de déclin ou
disciples qu’il n’est pas le Messie, Jean
d’affaissement de notre influence ?
leur rappelle aussi que tout est un don
de Dieu (v. 27). Jean avait une vision
adéquate de sa mission. Il n’avait pas Comment le rappel que tous nos
une trop haute opinion de sa per- dons et nos succès viennent de Dieu
sonne, comme s’il était le Christ lui- façonne-t-il notre regard et nous
même, mais il savait aussi qu’il avait encourage-t-il à faire humblement
une valeur et une raison d’être dans le confiance à ses plans ?
41
LECTURE
ÉPHÉSIENS 1.15-23
L
C ARLOS WHIT TAK ER
En Éphésiens 1, Paul écrit à l’Église sur la réalité de l’espérance et sur le fait que
celle-ci n’est pas liée à quoi que ce soit que l’Église elle-même pourrait accomplir.
42
Voilà qui apporte un certain soulage- aux Éphésiens affirme clairement que
ment : la question n’est pas de savoir ce la force de celui qui nous donne réel-
que nous pourrions faire. Non, l’espé- lement l’espérance est incommen-
rance entre en scène lorsque l’Église surable. Il n’y a pas de limites à sa
cesse d’essayer de se débrouiller par grandeur et à son pouvoir. Aucune. Il
elle-même et place son espoir dans la y a réellement là une chose en laquelle
puissance du Christ et son autorité sur nous pouvons tous placer notre espoir,
toutes choses. quelles que soient les circonstances.
Il peut paraître simple de « lâcher prise Voici ce que je retiens : l’autorité reçue
et laisser faire Dieu », mais il faut y ré- de notre Roi tout-puissant repose sur
fléchir à deux fois. Essayez de vous sou- nous par la richesse de sa grâce, et elle
venir de la dernière fois où vous avez dû vit en nous chrétiens. En cette période
cesser d’essayer de faire les choses par de Noël, nous pouvons nous appuyer
vous-même et permettre à quelqu’un sur ce don de notre créateur pour lais-
de le faire à votre place : projets pro- ser sa force couler en nous et à travers
fessionnels, éducation des enfants, ou nous. Au milieu du brouhaha, malgré
même votre engagement dans l’Église. les esprits fatigués et les corps endo-
Ce niveau de confiance et de perte de loris, laissez votre espérance s’ancrer
contrôle peut parfois paraître presque dans la force et l’assurance qu’il nous
impossible. Nous aimons dire que nous offre. C’est le meilleur des choix.
plaçons notre espoir en Jésus, mais il
est tellement plus facile de placer notre
espoir dans nos propres compétences
et capacités. C’est pour cela que l’espé-
rance demande du travail. Lâcher prise À MÉDITER
est un travail.
Comment l’idée que l’espérance
Prendre conscience des limites de mes nécessite de lâcher prise résonne-t-
propres forces m’aidera à m’appuyer elle avec votre propre cheminement
sur Jésus pour le laisser être à la source de foi ? Dans quels domaines de votre
de mon espérance. En Éphésiens 1.19, vie trouvez-vous difficile d’abandonner
Paul parle de la grandeur incommen- le contrôle et de faire confiance à la
surable de la puissance de Dieu. De puissance de Dieu ?
mon côté, je me réveille chaque matin
dans mon corps de 49 ans et je boite. Le
En tant que chrétiens, nous bénéficions
sommeil semble être devenu un sport
de combat et lorsque je vais à la salle de l’autorité de notre Roi tout-puissant.
de sport mon objectif est de m’étirer Comment pouvez-vous puiser dans sa
suffisamment pour ne pas être endolori force et son autorité pendant la période
lorsque je me lèverai le lendemain ma- de Noël, au milieu de l’agitation et de
tin. Ma force a des limites. Mais l’épître la fatigue ?
43
LE
C O U R ONN E M E N T
DIVIN
44
45
LECTURE
COLOSSIENS 1.15-20
Les palpitations du
premier-né de la création
AIMER MÊME CE QUE NOUS
N E VOYO N S PA S E N C O R E
À
CAROLINE GREB
C’est une situation que les mères connaissent bien. Elles sentent leur bébé bou-
ger en elles bien avant de découvrir son visage. Peut-être est-ce ce que Marie a
ressenti pendant neuf longs mois, tandis que son ventre grandissait, essayant
de donner sens au fait que ces petits battements et ces coups de poing étaient
46
les premiers mouvements du Fils du s’est plu à habiter ce petit corps fragile.
Très-Haut. Ce n’était pas une obligation ou un in-
convénient pour lui de se révéler à nous
Pendant 2000 ans, Dieu avait révélé sa de cette manière, mais son réel plaisir.
présence sous diverses formes : fumée, Et aujourd’hui encore, c’est le réel plai-
feu, don de manne ou encore nuée au sir de Dieu — sa joie — de se révéler, de
sommet d’une montagne. Il était im- se donner au-delà même du nécessaire,
possible — et interdit — de se faire une de régner en humble roi, pour notre
quelconque représentation de lui. Il était bien et notre joie. Il se réjouit d’ap-
invisible, irréductible à une image ou à porter la réconciliation, de restaurer
notre vision humaine. la création telle qu’il l’avait conçue en
son commencement édénique et, oui,
Une juste adoration se vit toujours dans de lever le voile et faire en sorte que
la tension entre l’immanence et la trans- nous puissions le voir face à face.
cendance de Dieu. Quelle plus extraordi-
naire rencontre entre ces deux réalités Tel est le Dieu dont nous avons be-
y a-t-il que dans l’incarnation ? Dieu, soin : un Dieu qui donne l’exemple de
dans sa grâce, a rendu visible l’invisible l’humilité, du service et de la joie de la
et a choisi d’habiter parmi son peuple réconciliation. Il tient toutes choses
comme l’un des nôtres. Mais le pre- ensemble, de la création à la crèche,
mier-né d’entre les morts n’est pas seule- de la croix à la nouvelle création.
ment venu dans notre fragilité humaine.
Il est venu comme le plus faible d’entre
nous, un nouveau-né. Dieu est devenu
une créature sans défense exposée aux
besoins humains les plus élémentaires :
être nourri, vêtu et lavé. Il est difficile
d’imaginer que la plénitude de Dieu
puisse faire sa demeure dans la peau
d’un nouveau-né de deux kilos. Cet en- À MÉDITER
fant était pourtant le moteur de la créa-
tion, présent avant le début des temps et Comment l’image d’une mère ressentant
prééminent en toutes choses. En lui, ce les mouvements du bébé dans son
bébé qui ne pouvait pas tenir sa propre ventre enrichit-elle votre compréhension
tête droite, tenaient toutes choses. Jésus
de l’expérience de Marie et de l’incarna-
dans la crèche est une image peut-être
tion de Jésus ?
inattendue, mais le Dieu de l’humilité,
du service et de la réconciliation est bien
celui dont nous avons besoin. Comment la réalité du Dieu transcendant
prenant chair en un nouveau-né sans
Au fur et à mesure que l’histoire pro- défense remet-elle en question nos
gresse, l’image devient plus claire. Dieu idées du pouvoir et de la grandeur ?
47
LECTURE
LUC 1.26-38
Le suspense
du oui de Marie
UNE COURAGEUSE RÉPONSE
Q U I R É S O N N E D A N S L’ É T E R N I T É
MALCOLM GUITE
Le choix d’Ève a eu des conséquences terribles pour nous tous. Son oui au serpent
a condamné et diminué notre véritable humanité : tout le contraire de ce que
le serpent avait promis ! Mais si Ève a tourné le dos à Dieu, et nous tous avec
48
elle, Marie se tourne vers lui de appelés à ne pas avoir peur, mais à nous ou-
plein gré, et son oui courageux vrir à Dieu : Moi aussi, je suis ton serviteur,
à Dieu accueille Jésus dans le que tout ce que tu m’as dit s’accomplisse pour
monde. Et en Jésus, chaque moi. Dans les quelques vers ci-dessous, j’ai
personne peut désormais essayé d’évoquer un peu du suspense et de
choisir, si elle le souhaite, de l’importance de ce moment.
recevoir l’accueil de Dieu. Cet
accueil débouche à la fois sur Nous voyons si peu, nous restons à la surface,
une plénitude de vie ici-bas, Nous mesurons l’extérieur de toutes choses,
malgré toutes les limites, et sur Préoccupés par nos propres objectifs
la vie éternelle avec lui. Nous manquons le chatoiement
des ailes des anges,
Notre Dieu est le Dieu de Ils scintillent de joie autour de nous
la liberté et de l’amour, et il Un tourbillon de roues,
ne s’impose à personne. Au d’yeux et d’ailes déployées,
contraire, il attend gracieuse- Protégeant le bien que nous voulons détruire,
ment notre assentiment, notre Flamboiement de gloire caché
oui à son amour. En lisant ces dans le monde de Dieu.
versets et en nous replongeant Mais ce jour-là, une jeune fille
dans le suspense de ce moment, s’est arrêtée pour voir
nous retiendrions presque Ses yeux et son cœur ouverts.
notre souffle : Dieu nous offre Elle entendit la voix ;
de venir dans le monde en La promesse de Sa gloire à venir,
tant que sauveur, et Marie, Alors que le temps s’arrêtait pour son choix ;
en ce moment, parle pour Gabriel s’agenouilla et pas une plume ne bougea,
nous tous. Que dira-t-elle ? Le Verbe lui-même attendait sa parole.
Va-t-elle offrir sa vie entière Ce poème, « Annonciation », est extrait de Sounding
pour être renouvelée, changée the Seasons, Canterbury Press, 2012, et utilisé avec
à jamais ? Ou bien va-t-elle fuir l’autorisation de l’auteur.
ce fardeau ?
À MÉDITER
Entre les versets 37 et 38 se
niche toute l’angoisse de l’at- En réfléchissant à la réponse de Marie au
tente, avant que se fasse en- message de l’ange, comment son « oui »
tendre la réponse de Marie qui
courageux au plan de Dieu vous inspire-t-il et
nous ouvre à un extraordinaire
vous interpelle-t-il dans votre propre chemi-
soulagement et à la joie. Le oui
de Marie ne change pas seule- nement de foi ?
ment tout et pour toujours,
il offre aussi un modèle pour De quelle manière pourriez-vous, comme
notre propre vie chrétienne. Marie, cultiver un esprit d’ouverture et
Nous aussi, nous sommes d’abandon ?
49
LECTURE
M AT T H I EU 1 .18 -2 5
JOY CLARKSON
J oseph est connu comme le saint silencieux. Son rôle dans l’histoire du
Christ n’est pas des moindres. De lui découle la lignée royale que Jésus
revendique, et la profession qu’il adopte. Mais il ne dit pas un mot dans
les Évangiles. Il y a là un thème récurrent dans les récits entourant la
naissance de Jésus : Zacharie est frappé de mutisme dans le temple et Joseph
réfléchit en silence à la marche à suivre, tandis que Marie et Élisabeth éclatent
en paroles prophétiques, premières proclamations de l’Évangile.
Mais le fait que Joseph ne parle pas ne doit pas nous laisser l’imaginer comme
passif. En réalité, Joseph nous est présenté comme un homme prêt à agir avec
justesse à partir d’une riche vie intérieure. On nous dit qu’en apprenant que sa
future épouse est enceinte, il ne rompt pas immédiatement leurs fiançailles,
50
ce qui la mettrait publiquement dans par manque de maîtrise de soi. Il a
l’embarras, voire pire. En dépit de ce pris sur lui la honte de Marie, préfi-
que tout fiancé blessé par une infidé- gurant peut-être ce que Jésus ferait
lité apparente pourrait être tenté de pour toute l’humanité. Et tout cela
faire, Joseph élabore un plan miséri- sans dire un mot.
cordieux et sage.
Notre monde se noie dans les mots.
La seule description du caractère de En Joseph, le saint silencieux, je vois
Joseph qui nous est donnée est qu’il une autre façon d’être, un chemin de
est « un homme juste » (v. 19). Ainsi, silence et d’action, où les mots les plus
sans faire connaître la situation de importants sont parfois ceux que nous
Marie à qui que ce soit (pour autant ne prononçons pas.
qu’on le sache), il décide d’un plan
qui soit à la fois juste et bienveillant
à son égard. Il vit cela dans son inti-
mité, certainement dans la douleur,
mais tant sa douleur que sa générosité
restent discrètes. La vertu du saint si-
lencieux affleure simplement à la sur-
face lorsque sa maîtrise de soi face à
l’injustice le retient et lui permet non
seulement d’endurer le coup, mais
aussi de protéger Marie, la source de
À MÉDITER
sa douleur.
51
LECTURE
LUC 1.39-55
Un contraste
entre deux mères
C O M M E N T M A R I E E T É L I S A B E T H E X A LT E N T
D I E U DAN S L E U R J O I E PAR TA G É E.
N
DOROTHY BENNETT
52
observé que leurs situations diver- présent, actif et profondément inves-
geaient. La disgrâce d’Élisabeth par- ti parmi nous. Comme l’a dit Charles
mi son peuple lui avait été enlevée par Spurgeon à propos du Magnificat,
sa grossesse ; la grossesse de Marie lui « Oh, comme nous devrions nous ré-
avait certainement valu une disgrâce jouir en lui, quoi que notre union avec
plus grande encore. Le fils d’Élisa- lui puisse nous coûter ! »
beth lui avait été donné dans le cadre L’exultation d’Élisabeth et le chant
du mariage ; celui de Marie avait été de Marie m’amènent à me poser des
conçu par l’Esprit saint. questions importantes : mes yeux
cherchent-ils à voir les œuvres de
La tension que je peux imaginer entre Dieu même si elles vont à l’encontre
ces deux situations est encore aggra- de ce qui est socialement acceptable ?
vée par le Magnificat. Alors que Christ Déclarerais-je quelqu’un bienheureux
s’apprête à entrer dans le monde, même si cela m’obligeait à faire preuve
le chant de Marie décrit le type de d’humilité face à mes désirs les plus
royaume qu’il est venu établir. Il s’agit profonds ?
d’un projet qui renversera les normes
sociétales. Les orgueilleux seront dis- À cause de sa miséricorde, mon âme
persés, les riches renvoyés à vide. Les devrait le glorifier et mon esprit se
humbles seront relevés et les affamés réjouir. Je veux laisser éclater ma
seront rassasiés. En lisant Luc, il est joie malgré nos différences, comme
clair qu’Élisabeth a été élevée et que Élisabeth, ou chanter des louanges
Marie a été élevée plus haut encore. malgré ma honte aux yeux des hu-
Mais pour les contemporains qui ne mains, comme Marie ; non pas pour
connaissaient pas ce qui se tramait, le plaisir d’aller à l’encontre des autres,
Élisabeth avait le droit d’être fière et mais pour concentrer mon attention
Marie ne l’avait pas. sur la gloire à venir du royaume du
Christ.
Il aurait été compréhensible que
Marie ne cherche qu’un abri dans
cette visite, ou qu’Élisabeth n’offre
que de la commisération. Peut-être À MÉDITER
auraient-elles pu commettre la ma-
ladresse de ne pas reconnaître leurs Comment la rencontre entre Marie
différences dans ces naissances qui se et Elisabeth interroge-t-elle notre
préparaient.
tendance à nous comparer aux autres
et à entrer en compétition avec eux ?
Mais Luc ne rapporte pas de tension
ou de tristesse entre les deux femmes.
Il nous décrit leur joie. Au-delà de De quelle manière Marie et Elisabeth
leurs grossesses, la similitude la plus font-elles preuve d’humilité et de joie,
importante entre elles était la réali- quelles que soient les attentes et les
té du miracle : la preuve que Dieu est normes de leur société ?
53
LECTURE
M AT T H I EU 2 .1 3 -2 3
De l’Égypte
à l’éternité
LE SORT DE MARIE ET JOSEPH NOUS
T O U C H E D E G É N É R AT I O N E N G É N É R AT I O N…
A
KRISTEL ACEVEDO
lors que ma mère était enceinte de neuf mois, elle et mon père
ont dû brusquement fuir leur pays. Une guerre avait éclaté et les
combats s’étendaient jusqu’aux rues de la capitale dans laquelle
ils vivaient. En raison de son travail, mon père était une cible po-
tentielle pour les guérilleros. Notre famille n’était pas en sécurité.
J’imagine ma mère dans cette situation, son ventre arrondi par une vie inno-
cente, et je me demande ce qu’elle ressentait. J’imagine qu’elle a eu peur, qu’elle
ne savait pas comment la situation allait se résoudre ; j’imagine que mes parents
se sont sentis perdus dans le chaos, désorientés par la façon dont leur projet de
fonder une famille était bousculé. Personne ne souhaite se retrouver réfugiée
à neuf mois de grossesse.
54
L’histoire que l’on peut lire dans lui seul connaît vraiment le chemin
Matthieu 2.13-23 est devenue de que nous allons parcourir. Parfois, ce
plus en plus vivante pour moi au fil chemin nous fait passer par des lieux
des ans, à mesure que je voyais ses si- familiers et réconfortants. Parfois il
militudes avec l’histoire de ma famille. nous éloigne du seul chez-nous que
J’imagine Marie, les bras enroulés au- nous connaissons pour nous emme-
tour de son bébé. J’imagine la peur, ner dans un nouveau pays où nous ap-
la confusion et le désespoir qu’ils ont prendrons à connaître Dieu comme
pu ressentir face à ce qu’impliquait notre unique véritable réconfort.
le fait de dire oui à ce à quoi Dieu les
avait appelés. Personne ne souhaite se Mes parents ont finalement pu trou-
retrouver réfugiée avec un enfant en ver un nouveau chez-eux dans un
bas âge. Au milieu de cette histoire, pays étranger. Ils ont pu élever leurs
Matthieu pointe cependant vers une filles dans la connaissance et l’amour
forme d’accomplissement prophé- de Jésus. Marie et Joseph ont pu éle-
tique d’Osée 11.1 : « Quand Israël était ver Jésus lui-même et prendre part à
enfant, je l’ai aimé, alors j’ai appelé l’œuvre de Dieu pour le salut de son
mon fils à sortir de l’Égypte. » Malgré peuple, accomplissant une antique
le désespoir et l’obscurité, Dieu avait prophétie en émergeant d’un pays
un plan parfait qui ne serait pas lointain pour établir un royaume nou-
contrarié. Il n’est peut-être pas facile veau et éternel. En cette période de
de discerner l’amour de Dieu à l’œuvre Noël, je suis une fois de plus émerveil-
lorsque l’on fuit un dictateur meur- lée par la façon dont Dieu a entretissé
trier, mais l’Évangile nous laisse voir les fils de son plan, de génération en
quels plans fondateurs sont en train génération.
de s’accomplir. L’expérience vécue
par la famille de Jésus dans sa fuite
vers la terre d’Égypte puis son retour À MÉDITER
vient comme une répétition du par-
cours d’Israël dans l’Exode. Les mots Que pouvons-nous apprendre des
qui décrivaient autrefois l’expérience peurs, des incertitudes et des che-
du peuple de Dieu parlent maintenant mins inattendus par lesquels Marie et
du Messie, le Fils de Dieu. Joseph ont dû passer ?
55
LECTURE
ÉSAÏE 60.1-3
De l’obscurité,
la lumière
LA LUMIÈRE DU MONDE EST VENUE
CONFRONTER NOTRE PÉCHÉ.
À
JON NIT TA
56
monde, les ténèbres ont pris une nou- comprendre non seulement la pro-
velle signification. Il ne s’agissait plus fondeur de notre péché, mais aussi
simplement de ténèbres lointaines. l’œuvre salvatrice accomplie pour
Les ténèbres étaient en nous. Elles se nous par Jésus.
pressaient contre nous. Dans les écrits
juifs tels que le Talmud de Babylone, Les paroles lumineuses d’Ésaïe nous
l’obscurité est une métaphore de la dé- rappellent notre vocation. Nous ne
sorientation, de l’effroi qui peut s’em- sommes pas appelés à engranger avi-
parer d’une personne. L’image évoque dement pour nous cette lumière en
également le mal et le péché qui nous attendant son second avènement.
laissent en mal d’orientation, d’identi- La lumière est censée se refléter sur
té et de compréhension de ce qui nous nous avec éclat afin que les nations —
attend. De la même manière, Ésaïe 9 et nos voisins d’en face — puissent voir
utilise le mot composé tzalmavet - clairement Jésus comme la Lumière
« ténèbres profondes » — pour décrire du monde (Jn 8.12). Lorsque l’Évan-
l’ombre obscure de la mort qui réside gile de la lumière de Jésus brille tou-
dans chaque cœur humain. jours plus profondément en nous,
cela ne peut que rejaillir dans une vie
Ésaïe 60.1-3 fait subtilement écho au transformée et le partage de la Bonne
récit familier de Genèse 1. Une fois de Nouvelle.
plus, il y a contraste et séparation, lu-
mière et obscurité. Mais dans le récit
d’Ésaïe, les ténèbres enveloppantes
se dissiperont, non pas lorsque le
Seigneur, l’auteur de la création, l’or-
donnera, mais plutôt lorsqu’il arrive-
ra dans sa plénitude. Ésaïe prophétise
la venue du Roi qui est lui-même la
lumière pour tous ceux qui sont dans À MÉDITER
les ténèbres.
Comment les ténèbres
En cette période, les paroles d’Ésaïe de la Genèse et d’Ésaïe
nous invitent à nous souvenir de ce symbolisent-elles plus que
premier « Avent ». Un retournement l’absence de lumière physique,
extraordinaire se produit tout en dis-
mais aussi la présence du péché
crétion : la lumière du monde est ve-
et l’égarement de l’humanité ?
nue humblement, en la personne d’un
bébé, pour affronter les ténèbres du
péché en chacun de nous. Le prophète Comment pouvons-nous accueillir
exulte à cette perspective : « Lève-toi, le message de la prophétie d’Ésaïe
resplendis, car voici ta lumière » (v. 1). et refléter activement la lumière
La lumière illumine notre cœur pour de Jésus ?
57
LECTURE
LUC 2.13-14
Une symphonie
du salut
U N E C É L É B R AT I O N A N G É L I Q U E
E N A VA N T - G O Û T D E C E Q U I V I E N T
E
ALEXIS RAGAN
La célébration de cette nuit, il y a plus de 2 000 ans, est un avant-goût de ce qui est
à venir : la fête qui éclatera lorsque l’Agneau, blanc comme la neige, sera assis à la
58
tête de la table, attendant l’arrivée de La célébration de l’Avent nous invite
son invitée, l’épouse. On peut établir à prendre le temps de cette sainte
un parallèle entre l’annonce des anges contemplation et à nous joindre à
aux bergers, la musique saisissante du cette symphonie face à la merveille
Messie de Haendel et la « voix d’une de sa venue et la gloire de son règne
grande multitude » criant sa louange éternel.
lors du plein avènement de Christ et
de son Église dans Apocalypse 19 :
Alléluia ! Loué soit Dieu !
59
Mais l’ange leur dit : N’ayez
pas peur : je vous annonce une
nouvelle qui sera pour tout
le peuple le sujet d’une très
grande joie. Un Sauveur vous
est né aujourd’hui dans la ville
de David ; c’est lui le Messie, le
Seigneur.
LUC 2.10-11
LECTURE
LUC 2.8-20
L’étonnant plan de
communication de Dieu
U N E A U T R E A P P R O C H E D E L’ E N T R É E E N S C È N E
RONNIE MARTIN
62
Puis viennent Marie et Joseph, une le souvenir de ces choses et y méditer.
crèche et quelques animaux. Bien des De cette méditation nous pourrons
parents frémiraient s’ils devaient en- revenir comme les bergers, glorifiant
visager une naissance aussi simple et et louant Dieu pour tout ce que nous
obscure pour leur propre enfant. Le avons vu et entendu.
fait de méditer ces choses nous force
à constater que la manière dont Dieu Êtes-vous prêt à vous abaisser comme
a envisagé la divine naissance de son l’a fait Jésus ? Saurez-vous vous laisser
Fils n’incluait pas les diverses extra- conduire comme ces bergers ? Saurez-
vagances sur lesquelles nous comp- vous ne plus voir votre vie comme une
tons comme marqueurs d’influence série de circonstances dépourvues de
et d’importance. sens et ouvrir les yeux sur la façon éton-
nante dont Dieu agit dans les moments
Dans l’économie transcendante de même les plus ordinaires de votre vie ?
Dieu, c’est dans l’humilité qu’il veut Regardez autour de vous, car la gloire
que nous comprenions ce qu’est la du Seigneur brille sur vous pour vous
divinité, que nous comprenions son remplir d’une grande crainte, afin que
Fils. Comme le décrit l’épître aux vous puissiez faire l’expérience de sa
Philippiens : « Lui qui était de condi- grande paix.
tion divine, ne chercha pas à profiter
de l’égalité avec Dieu, mais il s’est dé-
pouillé lui-même, et il a pris la condi- À MÉDITER
tion d’un serviteur » (2.6-7).
La naissance de Jésus a été annoncée
L’étonnant plan de communication
à un groupe de bergers, un public
de Dieu ne figurera probablement ja-
mais dans les livres sur le leadership, marginal et improbable. Comment ce
les séminaires stratégiques ou les vi- mode de communication peu ordinaire
déos d’influenceurs sur la façon de pro- questionne-t-il la manière dont nous
mouvoir votre marque, d’obtenir plus concevons l’importance, l’influence et
d’adeptes et de faire progresser votre le pouvoir dans notre contexte ?
audience. Dieu fait quelque chose de
bien trop déconcertant. Il sanctifie L’annonce de la naissance de Jésus
notre intelligence et détricote nos va- remet en question notre perception
leurs d’une manière très particulière, du succès et la manière dont nous
de sorte que nos cœurs adoptent un
pouvons chercher à être connus et
rythme qui est continuellement moins
influents dans ce monde. Comment
en phase avec les rythmes de ce monde.
Il nous fait connaître l’origine de ces pourrions-nous mieux reconnaître et
événements particuliers, afin que, des apprécier les moments ordinaires de
milliers d’années plus tard, nous puis- notre vie comme des occasions pour
sions encore, comme Marie, conserver Dieu d’agir et de révéler sa gloire ?
63
LECTURE
ÉSAÏE 9.2-7
N oël est à nos portes ! Pour mes enfants, c’est l’attente des cadeaux.
Je serais prête à croire qu’ils commencent à établir leur liste de
souhaits le 26 décembre pour l’année suivante. Ils attendent ces ca-
deaux avec impatience et en parlent pendant des mois et des mois.
Lorsque les cadeaux arrivent enfin, ils suscitent des réactions diverses, certaines
plus enthousiastes que d’autres. Mais la seule chose qui ne change jamais, c’est
ceci : au bout d’une heure, mes enfants sont partis faire quelque chose qui n’a
rien à voir avec ces cadeaux qu’ils attendaient depuis le début de l’année. Nos
présents terrestres, si merveilleux soient-ils, ne nous satisfont jamais vraiment.
Ils nous laissent sur notre faim. Un seul cadeau peut pleinement nous satisfaire.
Ce cadeau nous est sans cesse à nouveau offert. Ce cadeau ne nous décevra jamais,
64
nous soutiendra et sera toujours là Elle annonce une vie dans la gloire, la
pour nous. Ce cadeau, c’est Jésus, la joie et le triomphe pour le peuple de
lumière du monde. Dieu (Es 9.3-5). Et nous recevons tout
cela parce qu’« un enfant est né pour
Dans notre passage, Ésaïe prophé- nous, un fils nous est donné » (v. 6).
tise l’arrivée d’un bébé qui sauvera le
monde. Cette annonce surprenante Les problèmes de l’ancien Israël
est adressée à un peuple rebelle sont les mêmes que ceux que nous
au sein d’une sombre époque. Une connaissons aujourd’hui : la rébel-
époque de troubles et de guerres. Une lion, la guerre, la colère, les querelles…
époque où la paix semblait hors d’at- L’obscurité est la même. Comprendre
teinte. Les ténèbres étaient palpables cela éclaire toute la valeur et la beau-
et dépassaient les circonstances té de la lumière qui nous est offerte.
concrètes dans lesquelles Israël se Nous avons tous besoin de l’espoir
trouvait. Les ténèbres étaient égale- de Noël, l’espoir d’un enfant né pour
ment spirituelles. Telle est l’obscurité apporter une extraordinaire lumière.
que nous connaissons tous avant de Nous avons tous besoin de Jésus, tout
découvrir le Sauveur. comme l’ancien Israël, tout comme
l’ensemble de l’humanité. Tous.
Les promesses de l’Ancien Testament Chacun d’entre nous. Vous et moi
concernant la lumière à venir d’Ésaïe avons besoin de Jésus, aujourd’hui,
9.2 ont été accomplies par Jésus : « Le demain et à jamais. Dès aujourd’hui,
peuple qui marchait dans les ténèbres nous pouvons jouir de sa présence et
verra briller une grande lumière : elle vivre avec lui dans la lumière.
resplendira sur ceux qui habitaient le
pays dominé par d’épaisses ténèbres. »
Cette heureuse promesse pour Israël
nous concerne encore aujourd’hui.
La Lumière du monde est venue et, À MÉDITER
si nous la suivons, nous marcherons
aussi dans la lumière et la vérité. Nous Les cadeaux de ce monde nous
aurons la lumière de la vie (1 Jn 1.7 ; Jn laissent souvent insatisfaits. Com-
8.12). Nous n’avons pas à craindre la ment vivez-vous l’expérience de la
destruction. Nous ne marchons plus satisfaction et de l’épanouissement
dans les ténèbres. Nous pouvons re-
que procure la connaissance de
garder lucidement nos faiblesses. Il
Jésus ?
n’est pas nécessaire de se cacher de
Jésus — nous ne le pourrions en fait
même pas — car il est venu nous ap- Comment accueillez-vous concrè-
porter la lumière et la joie. La pro- tement l’espérance de Noël et la
phétie d’Ésaïe va cependant au-delà présence de Jésus dans votre vie
de la lumière : elle parle de victoire. quotidienne ?
65
LECTURE
M AT T H I EU 2 .1 – 1 2
D’une épiphanie
à l’autre
L’ E X T R A O R D I N A I R E R É V É L A T I O N
D E L’ A V E N T P O U R T O U S L E S P E U P L E S
L
MALCOLM GUITE
La « manifestation » qui a donné lieu à la fête de l’Épiphanie n’est pas celle des
mages. Dans les premiers siècles du christianisme, c’est à l’épiphanie de Jésus,
révélation de Dieu par excellence, que cette fête était consacrée. On y célébrait
différents événements en lien avec son incarnation. Cependant, avec le temps
et la mise en place de la fête de Noël, seule l’histoire des mages est restée atta-
chée à la fête de l’Épiphanie en Occident. Mais pourquoi perpétuer cette célé-
bration à part ?
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La réponse réside dans le fait que grande joie » (S21). J’aime la façon dont ces
cet épisode revêt une importance personnages se mettent à l’écoute d’une
particulière pour tous les croyants étoile, la laissant les mener vers quelque
d’origine non juive, ceux qui ne sont chose qui les dépasse. J’ai voulu exprimer
pas nés parmi le peuple élu originel. un peu ce que cette histoire peut signifier
pour nous par ces quelques vers :
La lecture de l’Ancien Testament
s’apparente parfois à ce que l’on res- Ç’aurait pu être l’histoire de quelqu’un d’autre,
sentirait en écoutant la longue his- Certains élus reçoivent un roi spécial.
toire familiale de quelqu’un d’autre Nous les laissons à leur gloire particulière,
tout en se demandant ce que cela a à Nous ne sommes pas eux,
voir avec nous. Et soudain, nous en- cela ne signifie rien pour nous.
tendons notre nom et réalisons qu’il Mais quand arrivent ces trois-là,
s’agit aussi de notre histoire. C’est ils nous entraînent avec eux,
ce qui se passe au moment où les Non-Juifs comme nous,
mages se présentent devant l’enfant leur sagesse pourrait être la nôtre ;
Jésus. Jusqu’à présent, l’histoire de Un pas régulier qui trouve
la venue du Messie était confinée à son rythme intérieur,
Israël, le peuple de l’alliance, mais Un œil de pèlerin qui voit au-delà des étoiles.
ici, soudainement et mystérieuse- Ils ne connaissaient pas son nom,
ment, trois non-juifs ont l’intui- mais ils le cherchèrent quand même,
tion que sa naissance est une bonne Ils venaient d’ailleurs,
nouvelle pour eux aussi et apportent mais ils le trouvèrent quand même ;
des présents en conséquence. Voilà Dans les temples, ils rencontraient
aussi une « épiphanie », une révé- ceux qui le vendaient et l’achetaient,
lation nouvelle : la naissance du Mais dans l’étable crasseuse, un sol saint.
Christ n’est pas un petit pas pour Leur courage donne voix à nos cœurs alanguis
une religion locale, mais un grand Pour chercher, pour trouver,
bond en avant pour toute l’huma- pour adorer, pour se réjouir.
nité. Jésus est pour nous tous, Juifs
et non-Juifs ! Ce poème, « Epiphany », est extrait de Sounding the
Seasons, Canterbury Press, 2012, et utilisé avec l’au-
torisation de l’auteur.
J’aime la façon dont les trois rois
mages sont traditionnellement dé-
À MÉDITER
peints comme représentant les dif-
férentes ethnies, cultures et langues
La combinaison de diligence et de joie dont
du monde. J’aime la façon dont le
monde dans toute sa diversité se re- font preuve les mages est remarquable. En
trouve dans l’engagement et la joie pensant à leur exemple, comment pou-
de ces mages. Ils se lancent dans vons-nous cultiver un équilibre entre la
une longue quête avant de pouvoir recherche persévérante et la joie de vivre
finalement être remplis « d’une très dans notre propre quête du Christ ?
67
LECTURE
A P O C A LY P S E 2 1 . 1 - 6
L’Avent pour
les cœurs en deuil
L’ E S P É R A N C E D ’ U N E R É U N I O N Q U I
NOUS AIDE À PERSÉVÉRER AUJOURD’HUI
CRAIG SMITH
La mort est notre ennemie. Je déteste la mort. Je suis fatigué des larmes. Et
pourtant, si ce jour de juin est mon plus grand jour de tristesse, Apocalypse 21
est ma plus grande source d’espoir et de réconfort. Il peut aussi l’être pour vous.
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Dans ces mots, nous trouvons l’as- pour l’adorer, le servir, gouverner et
surance de la victoire éternelle que prendre soin de ce monde avec lui.
Jésus a remportée pour son peuple. Il n’y aura plus de mort. Nos travaux
Le Berger aimant essuiera nos larmes seront pleins de sens. Nous jouirons
et éradiquera le péché, la mort et le d’une famille et d’amis sans crainte de
Diable pour toujours. C’est notre ré- séparation, dans une éternité d’ap-
compense future et le destin de tous prentissages et de découvertes. Nous
ceux qui marchent dans la foi. vivrons un accomplissement continu
de nos désirs les plus profonds d’union
La portée de l’Évangile de Jésus- avec Dieu et avec les autres.
Christ ne se limite pas au salut de nos
âmes. Elle comprend la restauration L’espoir de ce grand jour m’aide à per-
et la rédemption de tout ce qui a été sévérer aujourd’hui, même lorsque
perdu lors de la rupture entre Dieu et la tragédie qui frappe notre famille
l’humanité en Genèse 3. Cette restau- et la tristesse des fêtes de fin d’année
ration laissera place à un nouveau ciel, m’accablent. Notre Seigneur est arri-
une nouvelle Jérusalem et des corps vé à ce premier Noël dans une grande
parfaits qui ressusciteront pour habi- humilité, mais son retour marquera
ter une nouvelle terre glorieuse. Nous son triomphe absolu. Les saisissantes
attendons avec impatience une trans- visions données à l’apôtre Jean dans
formation de l’univers tout entier. le livre de l’Apocalypse se terminent
par cette promesse du Seigneur :
Ce qui est à venir, tel que nous le dé- « Oui, je viens bientôt ! » Ce à quoi
crit la vision d’Apocalypse 21, sera Jean répond, comme tous les cœurs
d’une qualité nouvelle et d’un ca- en peine : « Oh oui, qu’il en soit ainsi :
ractère supérieur à tout ce que nous Viens Seigneur Jésus ! »
connaissons aujourd’hui. Le texte pré-
dit la disparition de la terre telle que
nous la connaissons et l’avènement
d’un nouveau et magnifique recom-
mencement. La terre renouvelée sera
le lieu où le royaume du Christ sera À MÉDITER
révélé dans sa plénitude, où Dieu lui-
même régnera en tant que Roi unique Comment la vision d’Apocalypse 21.1-6
sur toutes choses, habitant dans la peut-elle offrir de l’espoir à ceux qui
paix et la majesté parmi son peuple.
sont en deuil pendant la période de
Noël ?
Telle est l’essence du salut : une rela-
tion intime et personnelle avec Dieu
lui-même, qui durera pour toujours. Comment l’attente des nouveaux
Il n’y aura plus de partis politiques op- cieux et de la nouvelle terre peut-elle
posés ou de fractures dénomination- influencer notre perspective sur nos
nelles. Nous serons tous rassemblés défis d’aujourd’hui ?
69
Et sa bonté s’étendra
d’âge en âge sur ceux
qui le craignent.
LUC 1.50
Au Roi éternel,
immortel,
invisible,
au seul Dieu,
soient honneur et gloire
pour l’éternité.
Amen !
1 TIMOTHÉE 1.17