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COURS D’OPTIQUE/ Licence/Parcours Physique/Semestre 1 (S1)

Chapitre 7: LES LENTILLES EPAISSES

A la fin de ce chapitre, l’apprenant doit être capable de:


• définir une lentille épaisse ;
• énumérer les différentes formes des lentilles épaisses ;
• déterminer les éléments cardinaux d’une lentille épaisse
• définir le centre optique

Dans le chapitre précédent, nous avons présenté une étude générale des systèmes
centrés. Les lentilles épaisses sont un cas particulier de tels systèmes. Elles sont constituées de
l’association de deux dioptres qui sont en général sphériques, mais qui peuvent également être
paraboliques, elliptiques, hyperboliques, etc…
Nous présentons dans ce chapitre les principaux résultats relatifs aux lentilles épaisses.

7.1. Généralités

7.1.1. Définitions

Une lentille est l’association de deux dioptres dont l’un au moins est sphérique, le
second pouvant être plan.

  

 
 

Fig. 7.1

Dans la figure 7.1,  et  désignent le sommet et le centre du premier dioptre,  et


 le sommet et le centre du second dioptre. Ces deux dioptres délimitent la lentille, milieu
d’indice  , généralement du verre, plongée entre deux milieux d’indice  et  ; souvent les
deux milieux qui entourent la lentille sont identiques, par exemple l’air (    1). Par
définition, l’axe passant par les centres et les sommets des deux dioptres est appelé axe
optique principal.
Lorsqu’on suit la trajectoire d’un rayon lumineux dans une lentille, on ne s’intéresse
pas aux rayons réfléchis par les dioptres (Fig. 7.2). Donc, les lois régissant le comportement
des rayons lumineux à travers une lentille sont uniquement données par les lois de la
réfraction au passage de chacun des dioptres et les relations de conjugaison des lentilles ne
concernent que l’image d’un objet correspondant aux rayons se propageant toujours dans le

1
même sens. Notons que la trajectoire des rayons dans la lentille (Fig. 7.2) a été matérialisée
dans le cas où    .

 

A’
 
A  


Fig. 7.2

7.1.2. Vergence d’une lentille épaisse

Il est utile de rappeler la formule de la vergence (équation 4.44) établie au Chapitre 4


relatif aux dioptres sphériques :
   
 

 

(7.1)

Ainsi, les vergences  et  des dioptres d’entrée et de sortie s’écrivent :

   
  
et   
(7.2)
     

On pose     


  l’épaisseur de la lentille épaisse et,     et     les rayons de
courbure des dioptres. Appliquons la formule de Gulstrang (formule 6.77) établie au Chapitre
6 pour déterminer la vergence de la lentille :

             
  (7.3)
    

Notons que si la lentille, d’indice   , plonge dans l’air (    1), la vergence prend
la forme :
    
  1   (7.4)
   

7.1.3. Les Lentilles convergentes et divergentes

1°) Définition

Une lentille est dite convergente lorsqu’un faisceau de rayons parallèles à l’axe
optique émerge de la lentille sous la forme d’un faisceau convergent. Elle est dite divergente

2
si le faisceau de rayons parallèles à l’axe optique émerge de la lentille sous la forme d’un
faisceau divergent.

2°) Les différents types de lentille

a- Différents cas de lentilles à bords minces : Lentilles convergentes

       
  

Plan convexe :   ∞ ;  0 Ménisque convergent :   0 Biconvexe :  ! 0;  0

Fig. 7.3

Ces trois formes de lentilles sont « à bords minces », c’est-à-dire le pourtour de la lentille est
plus mince que le centre. La longueur indiquée par # sur l’une des lentilles est le « rayon de
bord ou d’ouverture » de la lentille.

b- Différents cas de lentilles à bords épais : Lentilles divergentes

      
   

Plan concave :  ∞;  ! 0 Ménisque divergent :   0 Biconcave :  0;  ! 0

Fig. 7.4

7.2. Eléments cardinaux d’une lentille épaisse

Dans ce qui suit, nous nous bornerons au cas, le plus fréquent, où les milieux extrêmes
sont identiques, nous prendrons alors l’indice du milieu extérieur égal à l’unité, et  désignera
l’indice relatif au milieu intérieur par rapport au milieu extérieur (cas usuel d’une lentille de
verre dans l’air).

3
7.2.1. Relations de conjugaison

Précisons, avant de développer le calcul permettant de déterminer la position de


l’image $%&% d’un objet $& à travers une lentille épaisse, qu’il n’existe pas de relation
« simple » de conjugaison pour les conjugués ($&, $%&%.
Soit $& un objet, le premier dioptre sphérique (le cas d’un dioptre plan se déduit du
cas du dioptre sphérique en faisant tendre le rayon de courbure du dioptre vers l’infini) en
donne une image $ & dans le milieu du verre, le second dioptre donne de $ & l’image
définitive $%&%.
Pour le premier dioptre (milieu objet d’indice 1, milieu image d’indice ), de sommet
 et de rayon de courbure    
 , les relations de conjugaison avec origine au sommet
s’écrivent :

  
 
   (7.5)
 )  ) 
  


) *  
 )

)*
 

(7.6)
)

La relation (7.5) nous donne les distances focales objet et image du premier dioptre ; soit :

 
 +  ,   ; 
  +-  ,-  
 , (7.7)

Pour le second dioptre (du milieu d’indice  vers l’air), de sommet  et de rayon de courbure
  
  , on a :

  

 )  )-
 

 
(7.8)
 


)-*- 
  )-

) *
 
  )
(7.9)

La relation (7.8) nous donne les distances focales objet et image du second dioptre ; soit :

   .

 +  ,  ;  +-  ,-    (7.10)


a- Formule de position

Pour éliminer $ à partir des deux relations (7.5) et (7.8), nous pouvons exprimer 
 $

dans les deux égalités, avec      . En effet, l’équation (7.5) permet de tirer :

   0  
)
/   )  
 
 
  )  
  )
(7.11)
 )  )    

4

 ) 
  ) 
/  
  34 (7.12)
 0  ) 0

1 2 5

De même la relation (7.8) permet de tirer :

     0   
 )-

 /      (7.13)
 )  )-   )  )-   
 )-


 )  
 )- 
/  
  34 (7.14)
 0    )- 0

1 26 5

On sait que :
 
 $   
    $ 

  $ (7.15)

En portant (7.15) dans (7.14), il vient :


 )  
   34 (7.16)
 0
1 26 5

En égalant (7.12) et (7.16), on obtient :

   1 1 
 34    34 / 1  1  1  1 
(7.17)
 0  0      
1 2 5 1 26 5 2 $% 2 1 $ 1

   
/ 
   ;
 )-  
 34 3
89 :
1 2 5
d’où :
   

  ; (7.18)
  )-  
 34 3
89 :
1  2 5

En développant les calculs de la formule (7.18), on obtient :



 $%  
<     =  ) 
(7.19)
<    0 =
 0  0  
)

Comme nous l’avons dit plus haut, cette relation de conjugaison de position n’est pas
une expression « sympathique », mais nous constatons quelle se simplifie « agréablement »
pour  > 0 qui correspond au cas des lentilles minces !

b- Grandissement transversal

Par multiplication des relations (7.6) et (7.9), il vient :



1  2

)-*- 
 )  
 )- 
  )- 3
?@  
)*
 
 ) 

  
1 2 (7.20)
  )  )  
3

5

 ) 
 )
Or les termes et sont donnés par les formules (7.12) et (7.14) qui, portées dans
(7.20), conduisent à :

 < 0   )-=
?@   < 0 
(7.21)
 )=

7.2.2. Points focaux d’une lentille

a- Point focal image F’

Pour obtenir ce point il suffit faire tendre  


 $ vers l’infini dans la relation de

conjugaison (7.19). Ainsi pour   $  ∞ et $% A +%, on obtient :

    
 +%  (7.22)
 <    0 =

b- Point focal objet F

Ce point est obtenu en faisant tendre 


 $% vers l’infini dans la relation de conjugaison

(7.19). Ainsi pour  $%  ∞ et $ A +, on obtient :

 1<    


1=  +   1     0

d’où :
  0 

 +  (7.23)
 <    0 =
Remarques :

1- Les relations ci-dessus (formules (7.22) et (7.23)) peuvent être établies en appliquant
les formules obtenues dans l’association des deux dioptres (systèmes centrés) du
Chapitre 6. Nous posons écrire de nouveau, d’après les formules (7.7) et (7.10) :

  
 +  ,   ;  - -
 +  , 

 , ; 
 +  , 
 
;  - - 
 +  ,   
.
;
 


   

L’intervalle optique ∆ 


+- + a pour expression :

∆  
+- +  + -  
       +  ,-    ,

  <    0 =
∆  
   


Les formules (6.71) résumées au Chapitre 6 donnent les segments +   
 +%, + + , C%+%, C+ ,
-

où F, F’, H et H’ sont les points cardinaux de la lentille épaisse. On peut ainsi calculer :

6
35 5
. .6    
 
 +%   - 
-
 +  + +%  ,
-

 34 43

   
<35 435 934;=
∆   <    0 =
34

5 35
. . 6         0 

  
 +   +  + +  ,    43 34
<35 435 934;= 
∆   <    0 =
34

 et C+
2- On peut aussi calculer la distance focale (les segments C%+%  sont ici égaux et
opposés). Il vient :

35 5
.6 .6    
 
C%+%  34 43

 
<35 435 934;=
∆ <    0 =
34

On appelle convergence la quantité  ; son expression est :
D-E-

     
 
D-E-
  1  
  


3- On peut aussi calculer  


 C% puis   C . Il vient :

 
 C%    +%
 
C%+%
     
 <    0 =  <    0 =

 C% 

  0 


 
 C   +

  
C+ 
 +  C%+% 
  0 

 
 <    0 = <    0 =



 C    0 

. Il vient :
4- Enfin, on peut calculer CC%

  C
CC%   
 
    C% 



  0    0 

  
CC%
<  0=
  0 

7.3. Centre optique

Considérons (voir Fig.7.5), dans un plan méridien, deux droites  F et  F parallèles


issues des centres  et  des deux dioptres. Soit alors un rayon lumineux incident $ F tel
que le réfracté intérieur à la lentille passe par F . Son trajet est tout entier, d’après la 1ère loi de
Descartes, dans le plan méridien de la figure. Les normales en F et F étant parallèles, les

7
rayons incident $ F et émergent F $ sont parallèles. (Il revient au même de dire que, pour ce
rayon, la lentille se comporte comme une lame à faces parallèles). Le rayon intérieur coupe
l’axe en un point O dont nous allons déterminer la position. Les triangles G F et G F étant

$

F

G 
  O G 

F

$

Fig. 7.5

semblables, on peut écrire :


H  
I 

  (7.24)
H I 

mais  


F     
  et F     , d’où :


H 

  

H
 

(7.25)
 


   
Le point O est donc fixe puisqu’il divise le segment   dans le rapport 
 .
   
On l’appelle le centre optique de la lentille, et sa propriété caractéristique est la suivante : tout
rayon dont le trajet intérieur par le centre optique, ressort de la lentille parallèlement à
sa direction d’incidence. (Le centre optique appartient au milieu « verre ».)

Remarque

Il est aussi possible de trouver la position du centre optique par rapport aux faces de la
lentille. En considérant toujours les G F et G F semblables, on peut écrire :


H 
HI


 
H HI 

8
mais   et GF
GF  G   G
, d’où :

H 
H


H
 
H 
Ainsi la relation (7.25) peut s’écrire :


H 
H 
 

   
 
H H  

  
  
Le point O partage aussi le segment   dans le rapport   .
  

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