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COURS D’OPTIQUE/

D’OPTIQUE/ Licence/Parcours Physique/Semestre 1 (S1)

Chapitre 2 : Notions ou Principes de base de l’optique géométrique

A la fin de ce chapitre, l’apprenant doit être capable de :

- Rappeler les lois de Snell-Descartes


Snell
- Discuter les lois de Snell-Descartes
Snell
- Enoncer le principe de Fermat
- Enoncer le théorème de Malus

2.1. Milieu de propagation de la lumière

On peut définir le milieu de propagation de la lumière comme étant l’espace qui se trouve
entre la source et le récepteur.

Les milieux rencontrés dans la nature peuvent être :

- transparents : ils laissent


laisse passer la lumière et laissent distinguer la forme des objets
qui se trouvent en avant d’un tel milieu. On dit que de tels milieux laissent subsister
intégralement la sensation lumineuse.
- translucides : ils laissent passer la lumière en la diffusant très fortement. Dans ces
conditions on ne peut pas voir l’objet de façon nette à travers de tels milieux.
mi
- opaques : ils ne laissent passer aucune sensation lumineuse.
- homogènes : les milieux sont homogènes si les caractéristiques des milieux sont les
mêmes en tout point.
- isotropes : les propriétés physiques sont les mêmes par rotation d’axes, c’est-à-dire
c’est
dans toutes les directions.
- anisotropes : les propriétés physiques dépendent de la direction
direction de propagation

Les milieux étudiés en optique géométrique sont les milieux transparents, homogènes et
isotropes (THI).

2.2. Rayon lumineux et propagation de la lumière

La notion de base de l’optique géométrique est le rayon lumineux :

• pas de signification physique mais c’est un outil très intéressant pour décrire la
propagation de la lumière dans les conditions bien définies.
• onn peut le considérer comme la ligne suivant laquelle l’énergie lumineuse se
propage, c’est-àà-dire le chemin suivi par la lumière, c'est-à-dire
dire la trajectoire
des photons.

L’expérience montre que dans des milieux homogènes, la lumière se propage en lignes droites
à partir de la source jusqu’au récepteur.

1
D’où le principe : La lumière se propage en ligne droite
Conséquences : Existence d’ombre (exemple : éclipse solaire) ; Pas d’interaction entre les
rayons lumineux.

Les faisceaux lumineux peuvent être :

- coniques convergents :

- coniques divergents :

- cylindriques :

2.3. Lois de Descartes. Lois de réflexion et de réfraction

2.3.1. Enoncé des Lois de Snell-Descartes


Snell

Nous nous intéresserons seulement au faisceau réfléchi et au faisceau réfracté qui


subsistent seuls pour une surface parfaitement polie. Les lois de Descartes donnent la
direction du rayon réfléchi et du rayon réfracté correspondant à un rayon incident donné.

N
S
R
i i’

T
Figure 2.1

2
Nous considérons un rayon incident SI rencontrant en I une surface Σ séparant deux
milieux (1) et (2) d’indices respectifs  et  . Dans la Figure 2.1, l’angle d’incidence est
l’angle    ,  , l’angle de réflexion est l’angle    ,  , l’angle de réfraction est

l’angle    , . On peut faire remarquer que ces angles sont tous compris entre 0 et  ,
puisqu’ils sont définis dans un quart de plan.
On appelle plan d’incidence le plan défini par SI et la normale (N) en I à la surface
Σ. Les lois de Descartes s’énoncent alors :

1°) Le rayon incident SI, le rayon réfléchi (IR) et le rayon réfracté (IT) sont
contenus dans le plan d’incidence.
2°) L’angle de réflexion et l’angle d’incidence sont reliés par la relation :

   (2.1)

3°) L’angle de réfraction et l’angle d’incidence sont reliés par la relation :

     (2.2)

Remarque :

Pour une valeur donnée de l’angle d’incidence , la relation (2.2) conduit à :



  
 (2.3)
Deux cas se présentent :

• si    , on dit que le milieu (1) est plus réfringent que le milieu (2) ; l’angle de
réfraction est grand : le rayon réfracté s’éloigne de la normale

S
i   

Σ
I T
r 

Figure 2.2

• si    , on dit que le milieu (1) est moins réfringent que le milieu (2) ; l’angle de
réfraction est petit : le rayon réfracté se rapproche de la normale

3
N
S

  
i

Σ
I


Figure 2.3

2.3.2. Emergence rasante et réflexion totale

Dans le cas où    , il existe un angle limite    pour lequel le rayon réfracté

s’écarte de la normale et l’angle de réfraction atteint la valeur   
(c’est l’émergence
rasante) ; la relation (2.2) conduit à :

  (2.4)


Nous en déduisons les cas suivants :

• Lumière tombant avec un angle    : une fraction de la lumière est réfléchie et la


majeure partie est transmise


i
  

Σ
I T
r 

Figure 2.4

• Lumière tombant avec un angle    : l’angle de réfraction   et l’intensité de la

lumière transmise tend vers zéro. On parle d’émergence rasante

4
 

  

Σ
I T
r 

Figure 2.5

• Lumière tombant sous un angle    : toute la lumière est réfléchie. On parle alors de
réflexion totale

i

  

Σ
I


Figure 2.6

2.3.3. Applications de la réflexion totale

2.3.3.1. Prisme à réflexion totale

Ce dispositif, très employé, consiste en un prisme (nous verrons la définition d’un


prisme au Chapitre 4) dont la base est un triangle rectangle isocèle. Il est en verre aussi
transparent que possible. On admet que le prisme d’indice  est plongé dans l’air d’indice 1.
A

D E
S

C
B F Figure 2.6

5
Un rayon lumineux SD normal à la face AB (Fig. 2.6), pénètre sans déviation, se réfléchit en

E et émerge en F. La réflexion totale a lieu en E si l’angle d’incidence est supérieur à
l’angle limite, d’où la condition :
 
    !   √2 (2.5)

(condition toujours satisfaite pour le verre)

2.3.3.2. Prisme à double réflexion totale

Il a la même forme que celui qu’on vient de décrire mais se trouve employé
différemment (Fig. 2.7). Les rayons se réfléchissent successivement sur les deux faces
rectangulaires et se réfractent à travers la face hypoténuse sous un angle d’incidence très
faible.
A

C
Figure 2.7

2.3.3.3. Fibre optique à plusieurs réflexions totales

La fibre optique la plus simple consiste en deux cylindres concentriques, constitués de


matériaux diélectriques d’indices de réfraction différents (Fig. 2.8). Le cœur, d’indice  , est
placé au centre d’une gaine optique d’indice  , avec    , appelée « manteau »
(cladding) pour la distinguer de la gaine de protection mécanique extérieure. Le faisceau
lumineux est envoyé dans la fibre en incidence normale par rapport à l’entrée de la fibre.

Gaine  

Cœur ( 

Figure 2.8
6
2.3.4. Incidence rasante

Considérons le cas « symétrique » du cas précédent, c’est-à-dire le cas d’un rayon


lumineux se propageant d’un milieu (1) vers un milieu (2), le milieu (1) étant cette fois moins
réfringent que le milieu (2) (   ). Que se passe-t-il ?
Nous pouvons répondre à cette question à partir de la loi de la réfraction. La relation de Snell-
Descartes     , avec    donne   , le rayon réfracté existe donc
toujours.

Que se passe-t-il lorsque   ? La réponse est qu’il n’y a rien de spécial pour cette

valeur limite de l’angle d’incidence. L’angle de réfraction atteint sa valeur maximale,
 
strictement inférieure à et cette valeur est donnée par la loi de la réfraction :   
 
 $, soit :
 
$  ! $  %   (2.6)
 

(a) N (b)
S

  *
R

2 i’

Σ
S
R
I

I

 $ T


Figure 2.9 : Réflexion et réfraction d’un rayon lumineux à la surface d’un milieu Σ séparant
le milieu d’indice  du milieu d’indice    .  désigne l’angle d’incidence et $  $   ⁄ 
 
l’angle limite de réfraction. (a)    ,   $, (b)    , incidence rasante, angle limite de réfraction
  $.

2.3.5. Lois de Kepler

Les lois de Kepler correspondent aux lois de Snell-Descartes écrites au premier ordre,
lorsque les angles ,  '(  sont petits. Ces lois prennent la forme :

   (2.7)
    

Rappelons que si le degré est en pratique souvent utilisé pour mesurer les angles, c’est le
radian qui correspond aux conventions du Système International (S.I.). Ainsi, lorsque nous
passons des lois de Snell-Descartes aux lois de Kepler, il faut prendre garde à exprimer les
angles en radian. De même, un angle ) est dit petit, s’il est petit devant la valeur de l’angle
ouvert (π ou 180°) par exemple. S’il est exprimé en radian, ) sera dit petit s’il est négligeable

7
comparé à π, c’est-à-dire typiquement à 1. En revanche, s’il est exprimé en degré, il devra être
comparé à 180°, c’est-à-dire typiquement à 100. Ainsi, un angle de 10° est petit car
négligeable devant 100, ou de façon équivalente 0,17 rad (10° ≈ 0,17 rad) est petit car
négligeable devant 1.

2.4. Lois de réflexion et de réfraction sous forme vectorielle

Il est souvent utile d’écrire les lois de réflexion et de réfraction sous forme vectorielle.
Nous désignerons par + ,-. et +
,-/ les vecteurs unitaires dans les directions du rayon incident et
du rayon transmis et par + ,-0 le vecteur unitaire normal à la surface Σ séparant les deux milieux
(Fig. 2.10). Le rayon incident, le rayon réfracté et le vecteur +,-0 sont coplanaires (dans le plan
d’incidence). Soit +,-1 le vecteur unitaire de l’intersection du plan d’incidence au plan tangent à
Σ.

,- .
+
,-.
+
i i’


,-1
+
Σ
I
,-/
+
,-0
+ 
r

Figure 2.10

Nous avons alors :

,-.  23 ,+-0 4  ,+-1


+ et ,-/  23 ,+-0 4  ,+-1
+ (2.8)

,-1 en fonction de +
La première équation permet d’exprimer + ,-. et +
,-0 :

.
,-1 
+ ,-.  23 ,+-0 
+ (2.9)
5676

En portant (2.9) dans la 2ème équation de (2.8), il vient :

89: 89:
,-/ 
+ ,-. 4 23 
+ ,-0
23+ (2.10)
899 899

En utilisant la loi de Descartes :

89: 
     ;  (2.11)
899 
nous pouvons écrire :

 
,-/ 
+ ,-. 4 =  23  23> ,+-0 ?
<+ (2.12)
  

8
or :
 
23  √1     A1  =  >  

D’où :

   
,-/ 
+ ,-. 4 CA=  >     23D ,+-0 E 
B+ + ,-0 
,-. 4 F+ (2.13)
  
à condition de poser :

 
F  A= >     23 (2.14)


Dans l’approximation où l’angle est faible, on obtient :



F  1 (2.15)


,-. et +
Une analyse semblable peut être faite pour le rayon réfléchi. On remarquera que + ,- . sont
,-1 .
symétriques par rapport à +

,- .
+
-i’= i


,-1
+
Σ
I
,-0
+ i 
,-.
+

Figure 2.11

Nous avons alors :

,- .  23 ,+-0 4  ,+-1


+ et ,-.  23 ,+-0 4  ,+-1
+ (2.16)

,-1 en fonction de +
La deuxième équation permet d’exprimer + ,-. et +
,-0 qui est ensuite porté
dans la deuxième équation ; d’où :

,+- .  +
,-.  223 ,+-0 (2.17)

2.5. Chemin optique Pour une courbe (C) allant de A à B, qui


B
n’est pas en général un rayon lumineux,
on appelle chemin optique la quantité L
N définie par :
L
G  HI  JM  K
ds
(2.18)
A
Figure 2.12
où : n = indice du milieu ;
9 ds = abscisse curviligne
Remarques :

• Dans le cas d’un milieu homogène, le chemin optique s’exprime simplement :

G   HI (2.19)

• Dans le cas d’un rayon lumineux se propageant dans le vide et atteignant le point A à
la date (M et le point B à la date (L , le chemin optique s’exprime simplement :

G  2 (L  (M  (2.20)

2.5.1. Chemin optique stationnaire

On considère deux points A et B qui se trouvent dans deux milieux d’indices différents  et
 qui sont séparés par une surface Σ. Notons I le point d’impact du rayon sur la surface de
séparation Σ.

N
A
i
,-.
S
 I’ ,+-1
Σ
I
,-/
S


r
B
Figure 2.13

Nous savons que le chemin optique de A à I est :

,,,,-. S
GMO   H   PQ ,-. (2.21)

De même pour le chemin optique de I à B, on a :

GOL   I   ,,,,,-
QT. S ,-/ (2.22)

Le chemin optique de A à B est alors :


,,,,-. S
GMOL  GMO 4 GOL   PQ ,,,,,-. S
,-. 4  QT ,-/ (2.23)

Soit I’ un point de Σ, très voisin de I, tel que les chemins optiques GMOL et GMO L soient très voisins.
La variation du chemin optique s’écrit alors :

10
KG  GMO L  GMOL   U ,,,,,-  H
,- . =H ,,,,- > 4  U ,,,,,-  I
,- . =I ,,,,- >

KG   U
,- .   U ,,,,-
,- ′ (2.24)

Le chemin optique est dit stationnaire si cette variation dL s’annule ; soit :

KG   U
,-   U ,,,,-  0
,- ′ (2.25)

On en déduit :

 U ,,,,-   U
,- . ′ ,,,,- ;     
,- . ′ (2.26)

2.5.2. Surface d’onde

H’
Soit S une source ponctuelle émettant de
la lumière dans toutes les directions de
l’espace à la date t = 0. L’ensemble des
I
points atteints par la lumière à la date t est
une surface Σ appelée surface d’onde.
H Tous les rayons compris entre S et Σ
I correspondent au même chemin optique :

^ a
^ G_M  G_L  G_W  ` 2K(  2(
b
Σ
Σ De même, pour les points situés sur la
surface d’onde Σ′ à la date t’, on a :
Figure 2.14 a
G_M  G_L  G_W  ` 2K(  2(
b

Il est facile d’en déduire que tous les chemins optiques compris entre deux surfaces d’ondes
sont égaux :

GMM  GLL  GWW  2(  (

2.5.3. Principe de Fermat

Enoncé du principe : Le trajet réellement suivi par la lumière pour aller d’un point
quelconque A à un point quelconque B est celui de durée stationnaire.
Que signifie le terme stationnaire ? Etant donné une fonction X  FY, Z. On dit qu’elle est
[\ [\
stationnaire en un point Y, Z si en ce point les dérivées partielles F  [ et F]  [] sont
nulles, donc la différentielle totale :
[\ [\
KX  KY 4 KZ  0
[ []

11
Donc, on écrira d’une fonction est stationnaire en écrivant que sa différentielle totale est
nulle.

2.5.4. Propagation de rayon lumineux en milieu non homogène

Les lois de Snell-Descartes régissent la propagation des rayons lumineux à l’interface


entre deux milieux transparents homogènes isotropes. Que se passe-t-il pour un rayon se
propageant dans un milieu dont l’indice varie continûment dans l’espace ? Nous allons
montrer que le principe de Fermat permet d’établir l’équation, dite équation des rayons, qui
décrit la trajectoire du rayon dans un tel milieu. Notons que la plupart des milieux réels sont
d’indice continûment variable, ce qui explique l’importance de l’équation des rayons.

1. Théorème de Malus

Enoncé : Les rayons lumineux provenant d’une même source sont normaux aux surfaces
d’onde après un nombre quelconque de réflexions et réfractions.

M
,-
S
,,,-
gh

Figure 2.15 : Théorème de Malus : « les rayons lumineux sont normaux


,- le vecteur
aux surfaces d’onde ». M est un point du rayon et S
tangent au rayon en M.

Considérons le chemin optique d’un rayon se propageant d’un point fixe A vers un point M ;
A étant fixe, le chemin optique est une fonction de M que nous notons L(M) :

,-. Kd,-
e e
Gc  JM dKd  JM dU 2.27)

La différentielle de L(M) a pour expression :

KGc  ,,,,,,,,,,- ,,-  cU


XfKe Gc. Kc ,,-
,-. Kc (2.28)

avec ,,,,,,,,,,-
XfKe Gc  cU
,-

Le principe de Fermat impose que le chemin effectivement suivi par la lumière soit tel que :

KGc  0 ! U ,,-  0
,-. Kc (2.29)

L’ensemble des points d’une surface d’onde, c’est-à-dire l’ensemble des points correspondant
au même chemin optique, vérifient le principe de Fermat (il faut que les points appartiennent
à une courbe effectivement suivie par la lumière). Nous en déduisons que deux points voisins
d’une surface d’onde vérifient la condition :

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U ,,-  0
,-. Kc

ce qui signifie que la surface d’onde est « localement » perpendiculaire à la direction du rayon U
,- du
rayon (Fig. 2.15).

2.5.5. Principe d’Huygens

Enoncé : La lumière se propage de proche en proche. Chaque point atteint par la lumière se
comporte comme une source secondaire qui émet des ondelettes sphériques dans un milieu
homogène. Le phénomène lumineux est la superposition de ces ondes. Les surfaces d’onde
apparaissent alors comme des surfaces-enveloppes de ces ondelettes.

t t+dt

Figure 2.16 : Front d’onde plane

• Construction du rayon réfracté

Considérons une surface Σ qui sépare deux milieux d’indices  et  et un rayon SI dans le
premier milieu.

i 

I H Σ

c

 c

On trace dans le deuxième milieu deux demi-cercles de centre I (point d’incidence) et de


rayons respectifs  et  tels que :

13
i 

i 

Soit c , le point d’intersection du prolongement du rayon incident avec le premier demi-


cercle, H la projection de c sur la plan tangent la surface Σ et c l’intersection jc avec
le deuxième demi-cercle.
Dans les triangles (IHM1) et(IHM2), on a :

kkkk      


j
D’où :

    

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