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Chapitre 3 : lois de la réflexion et de la

réfraction
3.1 lois de Snell-Descartes

Les lois de Snell-Descartes découlent du Principe de Fermat.

Plan d’incidence : Plan contenant le rayon lumineux incident et la normale


au dioptre au point d’incidence. La normale est orientée
dans le sens de propagation de la lumière.

Réflexion : On dit qu’il y a réflexion lorsque le rayon émergent se


propage dans le même milieu que le rayon incident.

Réfraction : On dit qu’il y a réfraction lorsque le faisceau émergent se


propage dans le milieu séparé du milieu incident par le
dioptre.
Première loi : Loi de la Réflexion

Le rayon réfléchi est contenu dans le plan d’incidence.

L’angle réfléchi r, compté relativement à la normale au dioptre dans le


milieu incident, est égal à l’opposé de l’angle incident :
i1 = -r

Seconde loi : Loi de la Réfraction

Le rayon émergent est contenu dans le plan d’incidence.

L’angle réfracté i2, compté relativement à la normale au dioptre dans le


milieu émergent, est tel que :
n1 sin i1 = n2 sin i2
où n1 et n2 sont les indices des milieux incident et émergent respectivement.
Ce diagramme peut être reproduit pour tout rayon incident sur un
dioptre non plan. Dans ce cas, on prendra pour dioptre équivalent le
plan tangent au dioptre réel au point d’incidence.
3.2 Construction de Descartes

1. Tracer le rayon incident


2. Tracer l’intersection de la surface des indices du milieu incident et du plan
d’incidence centrée sur le point d’incidence : cercle C1 de centre I et de rayon n1
3. Tracer l’intersection de la surface des indices du milieu émergent et du plan
d’incidence centrée sur le point d’incidence : cercle C2 de centre I et de rayon n2
4. Prolonger dans le milieu émergent le rayon incident pour couper le cercle C1
au point A’.
5. Abaisser la droite parallèle à la normale au dioptre, coupant le cercle C2 dans
le milieu émergent au point A’’, le dioptre au point H et le cercle C1 dans le
milieu incident au point A.
6. Tracer la droite (IA) dans le milieu incident : c’est le rayon réfléchi.
7. Tracer la droite (IA’’) dans le milieu émergent : c’est le rayon réfracté.
Par construction, on vérifie que :
IA = IA’ = n1
IA’’ = n2
IH = n1 sin i1 = n2 sin i2
3.3 Construction de Huygens
1. Tracer le rayon incident.
2. Tracer la surface d’onde Σ(t) dans le milieu incident, perpendiculaire au
rayon incident et coupant le dioptre au point d’incidence I.
3. Tracer la surface d’onde Σ(t+dt) dans le milieu incident par une
construction de Huygens. Cette surface d’onde coupe le dioptre au point J.
4. Tracer le cercle C2 de rayon R = v2 dt dans le milieu émergent, centré au
point d’incidence I. Le point d’incidence I est en effet une source secondaire
émettant une onde secondaire sphérique dans le milieu émergent.
5. Tracer la droite passant par le point J, tangente au cercle C2 dans le
milieu émergent au point A. Le point J et le point A appartiennent à la
même surface d’onde care le temps écoulé lors des propagations de I à J et de I
à A est égal.
6. Tracer le rayon émergent, droite (IA) passant par I et par A. Cette droite
est perpendiculaire à la droite (JA) car C2 est un cercle : c’est donc bien un
rayon lumineux, perpendiculaire à sa surface d’onde Σ(t+dt).
3.4 Réflexion sur un dioptre

Réflexion externe Réflexion sur un dioptre tel que n1 < n2

Air n1 = 1 Eau n2 = 1.333


Si i1 = 45°, alors i2 = 32°

Air n1 = 1 Verre n2 = 1.54


Si i1 = 45°, alors i2 = 27.3°

Réflexion interne Réflexion sur un dioptre tel que n1 > n2

Eau n2 = 1.33 Air n1 = 1


Si i1 = 45°, alors i2 = 70.49°

Verre n2 = 1.54 Air n1 = 1


Si i1 = 30°, alors i2 = 50.35°
Verre n2 = 1.54 Air n1 = 1
Si i1 = 45°, alors sin i2 > 1
3.5 Réflexion Totale Interne

L’angle réfracté ne peut excéder π/2. On définit donc l’angle incident


limite (ou critique) i1,lim permettant d’obtenir i2 = π/2.
 
i1,lim =arcsin n2 
 n1 
Exemple :

Air n1 = 1 Eau n2 = 1.333


i1,lim = arc sin (1/1.333) = 48.6°

Air n1 = 1 Verre n2 = 1.54


i1,lim = arc sin (1/1.54) = 40.5°

Si l‘angle d’incidence i1 est supérieur à l’angle critique i1,lim., aucun


rayon lumineux n’est réfracté dans le milieu émergent et il ne
subsiste que le rayon réfléchi : la réflexion est totale.
3.6 Energie transmise et réfléchie

A la surface d’un dioptre, l’énergie transportée par la lumière peut être


réfléchie ou transmise dans le milieu émergent. Puisque l’énergie est
conservée, on aura toujours :

Energie Incidente = Energie Réfléchie + Energie Transmise

On écrit encore : R + T = 1 où R et T sont les coefficients de réflexion et


de transmission pour l’énergie. On a donc :

R = Energie Réfléchie / Energie Incidente


T = Energie Transmise / Energie Incident

et on considère qu’aucune absorption n’a lieu lors de la réflexion sur le


dioptre.
Sous incidence normale, i1 = 0, les coefficients R et T s’écrivent :
2
 n −n 
R = 2 1  T = 4n1 n2 2
 n2 + n1  (n2 +n1 )
mais sous incidence quelconque leur forme plus compliquée ne peut être
obtenue qu’à partir des équations de Maxwell pour l’électromagnétisme.

Air n1 = 1 Eau n2 = 1.333


R = 0.02, T = 1-R = 0.98
(seulement 2% est réfléchie alors que 98% est transmis)

Air n1 = 1 Verre n2 = 1.54


R = 0.045, T = 1-R = 0.955
(seulement 4.5% est réfléchi alors que 95.5% est transmis)

En incidence normale, le sens de l’incidence (de 1 Æ 2 ou 2 Æ 1) n’a pas


d’influence, R et T sont indépendant du sens.
3.7 Loi de Kepler

Pour des petits angles d’incidence, on peut réaliser l’approximation


suivante :
sin i1 ~ i1

Et donc on obtient la relation :

n1 i1 = n2 i2 loi de Kepler

Attention, dans cette relation, les angles sont exprimés en radians !


3.8 Quille d’un bateau

Quelle doit être la position de la quille d’un bateau pour que celle-ci ne soit
plus visible d’un observateur situé sur la berge ? On considérera un voilier
d’une largeur totale de 6 m au niveau de la ligne de flottaison. L’indice de
réfraction de l’eau est n = 1.333.
Solution:
Pour que la quille soit invisible d’un observateur, il faut que tout rayon
lumineux issu de la quille ne puisse être réfracté. L’angle d’incidence
minimum est donc égal ou supérieur à l’angle limite. Pour le système air-eau,
l’angle limite est :

i1,lim = arc sin (nAir / nEau) = arc sin (1 / 1.333) = 48.6°

La longueur BI vaut 3 m, c’est une demi-largeur du bateau au niveau de la


ligne de flottaison. Alors la position de la quille par rapport à la ligne de
flottaison, c’est-à-dire la longueur BA est :

BA = BI tan i1crit. = BI tan (48.6°) = 3 tan 48.6° = 2.64 m

Toute quille placée à une distance inférieure à 2.64 m de la ligne de flottaison


sera invisible d’un observateur placé sur la berge car aucun rayon lumineux
ne pourra émerger de l’eau.

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