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COLLECTION « SOYEZ » : COMMENTAIRES BIBLIQUES À LA PORTÉE DE

TOUS POUR COMPRENDRE ET METTRE EN PRATIQUE LA PAROLE DE DIEU.


À UTILISER SEUL OU EN GROUPE.
22 Warren W. Wiersbe

2 Pierre • 2 et 3 Jean • Jude • Soyez vigilants


2 Pierre • 2 et 3 Jean • Jude • Soyez vigilants
« Un grand nombre d’imposteurs se sont répandus à travers le monde
et égarent les gens. […] Prenez garde à vous-mêmes pour que vous ne
perdiez pas le fruit de nos efforts » (2 Jean 7 : 8 – Parole vivante).
Qui voudrait dépenser son temps et ses forces pour du vent ? Pas vous !
C’est pourtant le risque que vous prenez en adhérant à de fausses doctri-
nes ! Des imposteurs se revendiquent de la vérité tout en séduisant et en
semant discorde et divisions… Comment les démasquer ?
Ce danger existe depuis le commencement de l’Église ! Les lettres de 2

vigilants
Pierre, 2 Jean, 3 Jean et Jude aiguisent le discernement spirituel du lec-
teur contre toute contrefaçon. Pour ce faire, elles l’incitent à fonder sa vie
sur une connaissance intime du Seigneur : « Le croyant qui construit sa
vie sur la Parole de Dieu et qui attend la venue du Sauveur n’est pas près
d’être entraîné par les faux prophètes. Il sera enseigné par l’Esprit et se
fondera sur la sûre Parole de Dieu » – W. Wiersbe.
Que ce commentaire vous éveille à l’importance de ne pas vous laisser
duper par la supercherie religieuse : confiez-vous en celui qui a la puis-
sance de vous garder !
En supplément : des questions à la fin du livre permettent d’approfondir votre réflexion.

Warren W. Wiersbe • Pasteur, professeur et conférencier de renommée internationale.


Auteur de nombreux livres dont Quand la vie chancelle et les commentaires du Nouveau

biblique
Testament de la collection « Soyez ».
W. Wiersbe
biblique

commentaire
commentaire

2 Pierre • 2 et 3 Jean • Jude


Texte de Parole vivante inclus
ISBN 978-2-910246-38-9
Soyez vigilants • 2 Pierre • 2 et 3 Jean • Jude
2 Pierre • 2 et 3 Jean • Jude

Warren W. Wiersbe

vigilants
biblique

commentaire

2 Pierre • 2 et 3 Jean • Jude


Texte de Parole vivante inclus
3
ELB est un département de BLF Europe
Rue de Maubeuge • 59164 Marpent • France
www.blfeurope.com

Édition originale publiée en langue anglaise sous le titre : Be Alert


© 1984 Warren W. Wiersbe.
Traduit et publié avec permission. Tous droits réservés.

Édition en langue française :


Soyez vigilants • Warren W. Wiersbe
© 2008 BLF Europe • Rue de Maubeuge • 59164 Marpent • France
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés.

Traduction : Roger Foehrlé


Couverture et mise en page : BLF Europe
Imprimé dans l’Union européenne.

Les citations sont tirées de La Nouvelle Version Segond Révisée


(Bible à la Colombe) © 1978 Société Biblique Française. Avec permission.

ISBN 978-2-910246-33-4
Dépôt légal 2e trimestre 2008

Index Dewey (CDD) : 227.9


Mots-clés : Bible – N. T. – 2 Pierre – 2 Jean – 3 Jean – Jude – Commentaire
À Bob et Betty Kregel,
votre amitié a embelli nos vies
et votre ministère a enrichi l’Église
à travers le monde.

5
Préface
Tout n’est pas rose dans l’Église. De tous côtés, il s’y introduit
des personnes mais aussi des doctrines dangereuses, et le peuple de
Dieu doit rester vigilant !
L’Église souffre autant d’une mauvaise conception de la sépara-
tion du monde que d’une mauvaise conception de la coopération au
sein de l’Église. Trop souvent, nous aidons l’ennemi et blessons la
communauté par des attitudes et des actions contraires à la Parole
de Dieu.
Pierre, Jean et Jude peuvent nous aider à exercer notre discer-
nement et à détecter les contrefaçons qui ont secrètement pénétré
l’Église. Grâce à eux, nous pouvons identifier les fausses doctrines
qu’enseignent les apostats, ces doctrines qui aujourd’hui passent
pour la vérité chrétienne.
En écrivant ce livre, je me suis senti dans la même position que
celle décrite par Jude au début de sa lettre. J’aurais souhaité écrire
plutôt un livre sur les bénédictions de la vie chrétienne, les aspects
positifs de notre foi. Mais quand l’ennemi se présente, nous devons
lancer un appel aux armes et non une invitation à un pique-nique.
John Flavel disait : « En recevant des personnes étrangères, on
accueille quelquefois des anges sans le savoir ; mais en acceptant
des doctrines étrangères, beaucoup ont inconsciemment entretenu
des démons ».
Il est temps que nous soyons vigilants !

Warren W. Wiersbe

7
Soyez vigilants

Suggestion de plan de
2 Pierre
I. Explication : la connaissance de Christ
– 2 Pierre 1 : 1-21
1. Le don de la connaissance (1 : 1-4)
2. La croissance de la connaissance (1 : 5-11)
3. Le fondement de la connaissance (1 : 12-21)
II. Étude : les maîtres du mensonge
– 2 Pierre 2 : 1-22
1. Leur condamnation (2 : 1-9)
2. Leurs caractéristiques (2 : 10-16)
3. Leurs prétentions (2 : 17-22)
III. Exhortation : le vrai chrétien
– 2 Pierre 3 : 1-18
1. Soyez attentifs (3 : 1-7)
2. Ne soyez pas ignorants (3 : 8-10)
3. Soyez assidus (3 : 11-14)
4. Prenez garde (3 : 15-18)

8
1

2 Pierre 1 : 1-11
Connaissance
et croissance
Si, dans l’Église primitive, quelqu’un connaissait
l’importance de la vigilance, c’était bien l’apôtre Pierre.
Il avait tendance, par le passé, à être trop sûr de lui alors
que le danger était proche, et à ne pas tenir compte des
avertissements du Maître. Il fonçait tête baissée alors
qu’il aurait dû patienter ; il dormait alors qu’il lui aurait
fallu prier, il parlait alors qu’il aurait dû écouter. Il était
un chrétien courageux mais irréfléchi.
Il a néanmoins retenu la leçon, et il désire nous aider
à faire de même. Dans sa première épître, Pierre insiste
sur la grâce de Dieu (1 Pi. 5 : 12), mais dans sa seconde
lettre, l’accent est mis sur la connaissance de Dieu. Le
mot connaître (ou connaissance) revient au moins trei-
ze fois dans cette courte épître. Ce terme ne signifie pas
avant tout une compréhension intellectuelle d’une certai-
ne vérité, bien que ce sens n’en soit pas exclu Il signifie
surtout une participation vivante à la vérité dans le sens
que lui donne notre Seigneur dans Jean 17 : 3 : « Or, la
vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai
Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ » (italique de
l’auteur).
Pierre débute sa lettre par une description de la vie
chrétienne. Avant d’attaquer les faux croyants, il décrit les
vrais. La meilleure façon de détecter le mensonge est de
bien comprendre les caractéristiques de la vérité. Pierre
pose trois affirmations essentielles au sujet de la vraie vie
chrétienne.

9
Soyez vigilants

La vie chrétienne commence avec


la foi (2 Pierre 1 : 1-4)
Pierre l’appelle « une foi du même prix que la nôtre ».
Il souligne par là que notre relation aujourd’hui avec le
Seigneur est la même que celle des apôtres en leur temps.
Ils n’avaient pas plus d’avantages que nous, pour la sim-
ple raison qu’ils eurent le privilège de marcher avec le
Christ, de le voir de leurs propres yeux, d’être témoins de
ses miracles. Il n’est pas nécessaire de voir le Seigneur
avec nos yeux d’hommes pour l’aimer, lui faire confiance
et partager sa gloire (1 Pi. 1 : 8).
La foi dans une personne (1 : 1-2). Cette personne est
Jésus-Christ, le Fils de Dieu, le Sauveur. Au tout début
de sa lettre, Pierre affirme la divinité de Jésus-Christ.
« Dieu » et « notre Sauveur » ne sont pas deux personnes
différentes ; ces termes se rapportent à une personne uni-
que : Jésus-Christ. Paul utilise une expression semblable
dans Tite 2 : 10 et 3 : 4.
Pierre rappelle à ses lecteurs que Jésus-Christ est le
Sauveur en répétant ce titre émérite en 2 Pierre 1 : 11, 2 :
20, 3 : 2 et 3 : 18. Un sauveur est « quelqu’un qui apporte
le salut » et le mot salut était bien connu par les gens de
l’époque. Dans leur vocabulaire, il signifiait « délivrance
d’un mal », plus particulièrement « délivrance de l’enne-
mi ». Ce mot incluait l’idée de « santé et de sécurité ». Un
médecin était considéré comme un sauveur parce qu’il
soulageait le corps. Un général victorieux était un sauveur
parce qu’il délivrait le peuple de la défaite. Même un diri-
geant officiel sage était un sauveur parce qu’il maintenait
l’ordre dans la nation et la préservait de la confusion et de
la corruption.
Il est nécessaire d’étudier quelque peu comment le
titre de « Sauveur » peut s’appliquer à notre Seigneur
Jésus-Christ. Il est, en effet, le grand Médecin qui guérit
le cœur de la maladie du péché. Il est le conquérant victo-
rieux qui a défait nos ennemis : le péché, la mort, Satan et
l’enfer, et il nous conduit au triomphe (2 Cor. 2 : 14ss). Il
est « Dieu et notre Sauveur » (2 Pi. 1 : 1), « notre Seigneur
et Sauveur » (1 : 11) et « le Seigneur et Sauveur » (2 : 20).
10
2 Pierre 1 : 1-11

Pour être notre Sauveur, il a dû donner sa vie sur la croix


et mourir pour les péchés du monde.
Notre Seigneur Jésus-Christ possède trois « matières
premières spirituelles » qui ne peuvent être garanties par
aucune autre personne : la droiture, la grâce et la paix.
Quand vous mettez votre confiance en lui comme votre
Sauveur, sa droiture devient votre droiture et une condi-
tion de juste vous est accordée devant Dieu (2 Cor. 5 : 21).
Vous ne pouvez jamais acquérir votre justification, c’est
un don de Dieu pour ceux qui croient. « Il nous a sauvés,
non parce que nous aurions fait des œuvres de justice,
mais en vertu de sa propre miséricorde » (Tite 3 : 5).
La grâce est la faveur de Dieu accordée à celui qui ne
la mérite pas. Dieu, dans sa miséricorde, ne nous inflige
pas ce que nous mériterions ; dans sa grâce, il nous donne
ce que nous ne méritons pas. Notre Dieu est « le Dieu
de toute grâce » (1 Pi. 5 : 10) et il nous fait parvenir cette
grâce par le moyen de Jésus-Christ (Jean 1 : 16-17).
Le résultat de cette expérience est la paix, la paix avec
Dieu (Rom. 5 : 1) et la paix de Dieu (Phil. 4 : 6-7). La grâce
de Dieu et la paix sont « multipliées » à notre égard quand
nous marchons avec lui et que nous croyons en ses pro-
messes.
La foi inclut la puissance de Dieu (1 : 3). La vie chré-
tienne commence avec la foi salutaire, la foi en Jésus-
Christ. Mais quand vous connaissez Jésus-Christ person-
nellement, vous expérimentez aussi la puissance de Dieu,
et cette puissance produit « la vie et la piété ». Le pécheur
non sauvé est mort (Éph. 2 : 1-3) et Christ seul peut l’arra-
cher à la mort (Jean 5 : 24). Quand Jésus relève Lazare de
la mort, il dit : « Déliez-le et laissez-le aller » (Jean 11 : 44).
Débarrassez-le de son linceul !
Quand vous naissez dans la famille de Dieu par la
foi en Christ, vous naissez totalement. Dieu vous donne
toutes choses nécessaires pour « la vie et la piété ». Il
n’y a rien à ajouter ! « Et vous avez tout pleinement en
lui » (Col. 2 : 10). Les faux docteurs proclament qu’ils ont
« une doctrine spéciale » qui va ajouter un supplément à la
vie du lecteur de Pierre, mais Pierre sait que rien ne peut
être ajouté. Tout comme un bébé normal naît avec tout ce
11
Soyez vigilants

qui lui est nécessaire à la vie pour qu’il ne lui reste plus
qu’à grandir, il en est de même pour le chrétien : il pos-
sède tout ce qu’il lui faut, et il n’a plus qu’à grandir. Dieu
n’a jamais eu à rappeler l’un de ses « modèles » parce que
quelque chose lui manquait ou qu’il avait un défaut.
De la même manière qu’un bébé possède une structure
génétique bien définie qui déterminera sa croissance, le
croyant est « génétiquement structuré » pour expérimenter
« la gloire et la vertu ». Un jour, il sera comme le Seigneur
Jésus-Christ (Rom. 8 : 29 ; 1 Jean 3 : 1-2). Nous avons été
« appelés à sa gloire éternelle » (1 Pi. 5 : 10) et nous parta-
gerons sa gloire quand Jésus-Christ reviendra et enlèvera
son peuple au ciel.
Mais nous sommes aussi « appelés […] à la vertu ».
Nous avons été sauvés pour que nous soyons capables
« d’annoncer les vertus de celui qui « nous » a appelés des
ténèbres à son admirable lumière » (1 Pi. 2 : 9). Nous ne
devons pas attendre d’être au ciel pour devenir comme
Jésus ! Par notre caractère et notre comportement, nous
devons révéler aujourd’hui sa beauté et sa grâce.
La foi inclut les promesses de Dieu (1 : 4). Dieu ne
nous a pas seulement donné tout ce dont nous avons
besoin pour la vie et la piété, il nous a aussi donné sa
Parole pour nous rendre capables de développer cette vie
et cette piété. Ces promesses sont grandes parce qu’elles
viennent d’un Dieu grand et elles conduisent à une grande
vie. Elles sont précieuses parce que leur valeur dépasse
toute évaluation. Si la Parole de Dieu était perdue, il n’y
aurait aucun moyen de la remplacer. Pierre aimait sûre-
ment le mot précieux car il écrivit à propos de la « foi pré-
cieuse » (2 Pi. 1 : 1 ; voir 1 Pi. 1 : 7), de « précieuses pro-
messes » (2 Pi. 1 : 4), du « sang précieux » (1 Pi. 1 : 19), de
la « prière précieuse » (1 Pi. 2 : 4, 6) et du « Sauveur pré-
cieux » (1 Pi. 2 : 7).
Quand le pécheur croit en Jésus-Christ, l’Esprit de
Dieu se sert de la Parole de Dieu pour lui communiquer
la vie et la nature divines. Un bébé partage la nature de
ses parents, et une personne née de Dieu partage la nature
divine de Dieu. Le pécheur perdu est mort, mais le chré-
tien est en vie parce qu’il a part à la nature divine. Le
12
2 Pierre 1 : 1-11

pécheur perdu est mort à cause de sa nature corrompue,


mais le chrétien peut expérimenter une vie dynamique
de piété parce qu’il possède en lui-même la divine nature
de Dieu. L’humanité vit sous l’esclavage de la corruption
(Rom. 8 : 21), mais le croyant participe à la liberté et à la
croissance qui sont siennes parce qu’il possède la nature
divine.
La nature d’un être détermine ses appétits : le porc
mange n’importe quoi et le chien peut même manger son
propre vomi (2 Pi. 2 : 22) mais la brebis souhaite de verts
pâturages. La nature détermine le comportement : un aigle
vole parce qu’il possède une nature d’aigle et un dauphin
nage parce que sa nature est d’être un dauphin. La nature
détermine l’environnement : les écureuils grimpent dans
les arbres, les taupes creusent le sol et la truite nage dans
l’eau. La nature détermine aussi le mode de société : les
lions se déplacent en groupe, les moutons en troupeaux et
les poissons en bancs.
Si la nature détermine l’appétit, et que nous avons en
nous la nature divine, nous devrions donc avoir de l’appé-
tit pour ce qui est pur et saint. Notre conduite devrait res-
sembler à celle du Père et nous devrions vivre dans une
sorte « d’environnement spirituel » adapté à notre nature.
Nous devrions être en relation avec ce qui est vrai dans
notre nature (voir 2 Cor. 6 : 14ss). Pour l’enfant de Dieu,
la seule vie normale – celle qui porte des fruits –, est une
vie pieuse.
Parce que nous possédons cette nature divine, nous
avons « complètement échappé » à la souillure et à la
pourriture de ce monde mauvais. Si nous nourrissons la
nouvelle nature avec la Parole, alors nous marquerons
peu d’intérêt pour les ordures du monde. Mais si nous
nous mettons en souci de « la chair » (Rom. 13 : 14), notre
nature pécheresse retournera vers « les anciens péchés »
(2 Pi. 1 : 9) et nous désobéirons à Dieu. Une vie pieuse est
le résultat d’un soin constant de notre nouvelle nature.

13
Soyez vigilants

Les résultats de la foi dans la


croissance spirituelle (2 Pierre 1 : 5-7)
Là où il y a vie, il doit y avoir croissance. La nouvelle
naissance n’est pas une fin, elle est un commencement.
Dieu donne à ses enfants tout ce dont ils ont besoin pour
mener une vie pure, mais ses enfants doivent se mettre
au travail et s’appliquer à utiliser « les moyens de grâce »
qu’il a fournis. La croissance spirituelle n’est pas auto-
matique. Elle exige la coopération avec Dieu et la mise
en pratique de l’assiduité spirituelle et de la discipline.
« Travaillez à votre salut […] car c’est Dieu qui opère en
vous… » (Phil. 2 : 12-13).
Pierre énumère sept caractéristiques d’une vie sainte,
mais nous ne devons pas les considérer comme les sept
perles d’un collier ou comme les sept étapes d’un déve-
loppement. Le mot traduit par « joindre » signifie réelle-
ment « fournir généreusement ». En d’autres termes, nous
développons une qualité en même temps que nous en pra-
tiquons une autre. Ces qualités sont liées l’une à l’autre de
la même manière qu’une branche est reliée au tronc ou les
rameaux à la branche.
Comme « le fruit de l’Esprit » (Gal. 5 : 22-23), ces
qualités proviennent de la vie et de la relation vitale avec
Jésus-Christ. Il ne suffit pas au chrétien de « se laisser
aller et de laisser faire Dieu » comme si la croissance était
l’œuvre de Dieu seul. Littéralement, Pierre écrit : « Faites
tout effort nécessaire pour contribuer ». Le Père et l’en-
fant doivent travailler ensemble.
La première des qualités que Pierre énumère est la
vertu. Nous avons rencontré ce mot au verset 3 et il signi-
fie au fond « excellence ». Pour les philosophes grecs, il
signifie « l’accomplissement d’une chose ». Quand, dans
la nature, quelque chose atteint son but, c’est la « vertu,
l’excellence morale ». Le terme était aussi utilisé pour
décrire la puissance que possédaient les dieux pour
accomplir des faits héroïques. Le sol qui produit de bon-
nes moissons est « excellent » parce qu’il remplit sa mis-
sion. L’outil qui travaille correctement est « excellent »
parce qu’il fait ce à quoi il est destiné.
14
2 Pierre 1 : 1-11

Un chrétien est censé glorifier Dieu parce qu’il a en lui


la nature de Dieu. En agissant ainsi, il montre de « l’ex-
cellence » parce qu’il accomplit le but de sa vie. La vraie
vertu dans la vie chrétienne ne fait pas « briller » les qua-
lités humaines, aussi belles soient-elles, mais elle produit
des qualités divines qui font qu’une personne ressemble
davantage à Jésus-Christ.
La foi nous aide à développer la vertu, et la vertu nous
aide à développer la connaissance (2 Pi. 1 : 5). Les mots
traduits aux versets 2 et 3 par connaissance et connaî-
tre signifient « une connaissance complète » ou « une
connaissance qui est en train de croître ». Le mot utilisé
ici suggère une connaissance pratique ou discernement.
Il se réfère à la capacité de mener sa vie avec succès. Il
est l’opposé d’« être tellement tourné vers le ciel qu’on
n’est plus bon pour la terre ! » Ce genre de connaissance
ne vient pas spontanément. Elle vient de l’obéissance à la
volonté de Dieu (Jean 7 : 17). Dans la vie chrétienne, vous
ne devez pas séparer le cœur et l’esprit, le caractère et la
connaissance.
La qualité spirituelle suivante citée par Pierre est la
maîtrise de soi. « Celui qui est lent à la colère vaut mieux
qu’un héros, et celui qui se domine vaut mieux que celui
qui prend une ville » (Prov. 16 : 32). « Une ville forcée et
sans murailles, tel est l’homme qui n’est point maître de
lui-même » (Prov. 25 : 28). Dans ses lettres, Paul compare
souvent le chrétien à un athlète qui doit s’exercer et se
discipliner lui-même s’il espère pouvoir remporter le prix
(1 Cor. 9 : 24-27 ; Phil. 3 : 12-16 ; 1 Tim. 4 : 7-8).
La persévérance est la capacité à endurer quand les
circonstances sont difficiles. Le contrôle de soi se réfère
à la manière dont nous agissons par rapport aux plaisirs
de la vie, alors que la persévérance se réfère d’abord
aux pressions et aux problèmes de la vie. (La capacité
à supporter les gens à problèmes est « l’endurance dans
l’épreuve » – Semeur.) Souvent, la personne qui s’adonne
aux plaisirs n’est pas assez disciplinée pour se confronter
aux pressions, aussi laisse-t-elle tout tomber.
La persévérance n’est pas une qualité qui se dévelop-
pe naturellement. Nous devons y travailler. Jacques 1 : 2-8
15
Soyez vigilants

nous en donne une bonne approche. Nous devons nous


attendre à des épreuves, car sans épreuves, nous n’ap-
prendrons jamais la persévérance. Nous devons par la foi
laisser ces épreuves travailler pour nous et non pas contre
nous, car nous savons que Dieu est à l’œuvre dans nos
épreuves. Si nous avons besoin de sagesse dans la prise
de décisions, Dieu fera grandir cette sagesse si nous la
lui demandons. Personne ne se réjouit des épreuves, mais
nous sommes réjouis de pouvoir mettre notre confiance
en Dieu dans les épreuves, sachant qu’il est à l’œuvre et
qu’il fera concourir toute chose à notre bien et pour sa
gloire.
La piété signifie simplement « ressemblance à Dieu ».
Dans le grec primitif, le mot voulait dire « bien adorer ». Il
décrit l’homme qui est droit dans ses relations avec Dieu
et avec ses semblables. Peut-être que les mots vénération
et dévotion aident à mieux définir ce terme. C’est cette
qualité de caractère qui distingue une personne. Celle-ci
vit au-dessus des petites choses de la vie, des passions et
des pressions qui contrôlent la vie d’autrui. Elle cherche à
obéir à la volonté de Dieu, et, ce faisant, elle recherche le
bien-être des autres.
Nous ne devons jamais penser que la piété est une
chose impraticable, car elle est profondément pratique.
La personne pieuse prend des décisions qui sont nobles
et justes. Elle ne choisit pas un chemin facile simplement
pour éviter une douleur ou une épreuve. Elle fait ce qui est
juste parce que cela est juste et parce que c’est la volonté
de Dieu.
La fraternité (philadelphia en grec) est une vertu que
Pierre a dû acquérir d’une manière bien dure, car les dis-
ciples de notre Seigneur discutaient souvent entre eux et
n’étaient pas toujours d’accord. Si nous aimons Jésus-
Christ, nous devons aussi aimer nos frères. Nous devrions
pratiquer un « amour fraternel sincère » (1 Pi. 1 : 22)
au lieu de prétendre seulement que nous les aimons.
« Persévérez dans l’amour fraternel » (Héb. 13 : 1). « Par
amour fraternel, ayez de l’affection les uns pour les
autres » (Rom. 12 : 10). Le fait d’aimer nos frères et sœurs

16
2 Pierre 1 : 1-11

en Christ est la marque évidente de notre nouvelle nais-


sance (1 Jean 5 : 1-2).
Mais la croissance spirituelle va plus loin que l’amour
fraternel ; nous devons aussi posséder l’amour du sacrifi-
ce que notre Seigneur a montré lorsqu’il alla vers la croix.
L’amour dont il est question au verset 7 est l’amour agape,
cet amour que Dieu montre à l’égard des pécheurs perdus.
C’est l’amour décrit en 1 Corinthiens 13, cet amour que
l’Esprit saint produit dans nos cœurs quand nous mar-
chons dans l’Esprit (Rom. 5 : 5 ; Gal. 5 : 22). Quand nous
pratiquons l’amour fraternel, nous aimons à cause de
notre ressemblance aux autres, mais avec l’amour agape,
nous aimons en dépit de nos différences.
Il est impossible à la nature de l’homme déchu de
produire les sept qualités du caractère chrétien. Elles doi-
vent être engendrées par l’Esprit de Dieu. La preuve en
est qu’il y a des personnes non sauvées qui possèdent une
réelle maîtrise d’elles-mêmes et une persévérance éton-
nante, mais ces vertus ont pour but elles-mêmes et non le
Seigneur. Elles reçoivent la gloire. Quand Dieu reproduit
la magnifique nature de son Fils dans un chrétien, c’est
Dieu qui reçoit louange et gloire.
Parce que nous avons la nature divine, nous pouvons
croître spirituellement et développer ces traits de carac-
tère chrétien. C’est à travers la puissance de Dieu et ses
précieuses promesses que cette croissance peut avoir lieu.
La « structure génétique » divine est déjà présente : Dieu
veut que nous soyons « semblables à l’image de son Fils »
(Rom. 8 : 29). Notre vie intérieure ne reproduira cette
image que si nous coopérons activement avec Dieu et si
nous utilisons les moyens qu’il nous a abondamment don-
nés.
Et la chose la plus étonnante est la suivante : au cours
de l’élaboration de l’image du Christ en nous, notre pro-
pre personnalité n’est pas détruite par ce processus. Nous
resterons toujours nous-mêmes !
L’un des dangers dans l’Église aujourd’hui est l’imi-
tation. Les gens ont tendance à vouloir devenir comme
leur pasteur ou comme l’un des responsables ou peut-
être comme l’un de ces « chrétiens illustres ». En agissant
17
Soyez vigilants

ainsi, ils détruisent leur propre individualité tout en ne


devenant pas comme Jésus-Christ. Ils sont perdants sur
les deux tableaux ! Comme dans chaque famille, l’enfant
ressemble à ses parents tout en étant différent, ainsi cha-
que enfant de la famille de Dieu ressemblera de plus en
plus à Jésus-Christ tout en restant lui-même. Les parents
ne se dupliquent pas eux-mêmes, ils ne font que se repro-
duire ; et les parents remplis de sagesse permettent à leurs
enfants de rester eux-mêmes.

La croissance spirituelle a des


répercussions tangibles
(2 Pierre 1 : 8-11)
Comment un croyant peut-il avoir conscience de sa
croissance spirituelle ? Pierre cite trois preuves manifes-
tes de la vraie croissance spirituelle.
La fécondité (1 : 8). La formation du caractère chré-
tien est une fin en soi, mais aussi un moyen pour atteindre
un but. Plus nous deviendrons comme Jésus-Christ, plus
l’Esprit pourra nous utiliser comme témoin et serviteur.
Le serviteur qui ne progresse pas est inactif (« stérile ») et
ne porte pas de fruits. La connaissance qu’il a du Christ
n’a aucune incidence pratique dans sa vie. Les mots tra-
duits par sans activité signifient aussi « vain, vainement ».
Les personnes qui échouent dans leur croissance échouent
généralement partout ailleurs !
La plupart des chrétiens efficaces que j’ai connus
étaient des personnes qui ne possédaient pas de talents
extraordinaires ni de capacités particulières. Elles
n’étaient pas des personnalités remarquables, mais Dieu
les utilisait d’une façon merveilleuse. Pourquoi ? Parce
qu’elles ressemblaient de plus en plus à Jésus-Christ.
Elles avaient le genre de caractère et de comportement
qui appelle la confiance et la bénédiction de Dieu. Elles
portaient du fruit parce qu’elles étaient remplies de foi.
Elles étaient efficaces parce qu’elles grandissaient dans
leur expérience chrétienne.

18
2 Pierre 1 : 1-11

Ces merveilleux traits de caractère existent « en nous »


parce que nous possédons la nature divine. Nous devons
les soigner afin qu’ils grandissent et portent du fruit dans
et à travers notre vie.
Une vision (1 : 9). Les nutritionnistes disent qu’un
régime peut affecter la vision. Cela est plus particulière-
ment vrai dans le domaine spirituel. La personne non sau-
vée est dans l’obscurité parce que Satan rend son esprit
aveugle (2 Cor. 4 : 3-4). Une personne doit d’abord naî-
tre de nouveau, avant que ses yeux s’ouvrent et qu’elle
puisse voir le royaume de Dieu (Jean 3 : 3). Mais après
que nos yeux se sont ouverts, il est important que nous
perfectionnions notre vision et voyions ce que Dieu veut
nous faire voir. La phrase il a les yeux fermés veut bien
dire « il a une courte vue ». C’est l’image de quelqu’un
qui ferme ses yeux, qui les plisse, qui est incapable de
voir à distance.
Il existe certains chrétiens qui voient uniquement leur
église, leur propre dénomination et qui n’ont aucune idée
de l’immensité de la famille de Dieu à travers le monde.
Certains croyants voient les besoins qui les concernent,
mais n’ont aucune vision de ceux qui sont perdus partout
dans le monde. Un jour, quelqu’un demanda au célèbre
prédicateur américain Phillips Brooks (1835-1893) com-
ment il s’y prendrait s’il devait amener le réveil dans une
église. Il répondit : « Je donnerais un message sur la mis-
sion, puis je ferais une collecte ! » Jésus a averti ses dis-
ciples : « Levez les yeux et regardez les champs qui sont
blancs pour la moisson » (Jean 4 : 35).
Aujourd’hui, certaines paroisses sont à l’image de
l’église de Laodicée : elles sont fières d’être « riches,
s’étant enrichies, n’ayant besoin de rien » et ne réalisent
pas qu’elles sont « malheureuses, misérables, pauvres,
aveugles et nues » (Apoc. 3 : 17). C’est une tragédie que
d’être spirituellement myope, mais il est encore plus tra-
gique d’être aveugle !
Si nous oublions ce que Dieu a fait pour nous, nous
ne serons pas enthousiastes pour partager Christ avec les
autres. Nous avons été lavés et pardonnés par le sang de
Jésus-Christ ! Dieu a ouvert nos yeux ! N’oublions pas ce
19
Soyez vigilants

qu’il a fait ! Bien plus encore, cultivons la gratitude dans


nos cœurs et aiguisons notre vision spirituelle. La vie est
trop brève et les besoins du monde trop grands pour que
le peuple de Dieu marche avec les yeux fermés.
La sécurité (1 : 10-11). Si vous vous promenez les
yeux fermés, vous allez trébucher ! Par contre, le chrétien
qui grandit avance avec confiance parce qu’il sait qu’il
est en sécurité en Christ. Ce n’est pas notre profession de
foi qui nous garantit notre salut, c’est notre progression
dans la foi qui nous donne cette assurance. La personne
qui proclame qu’elle est un enfant de Dieu, mais dont le
caractère et la conduite n’attestent pas d’une croissance
spirituelle, se trompe elle-même et se dirige vers le juge-
ment.
Pierre met l’accent sur le fait que « l’appel » et « l’élec-
tion » vont ensemble. Le même Dieu qui élit ses fidèles
prépare aussi le chemin pour les appeler. Les deux vont
de pair, comme Paul l’écrit aux Thessaloniciens : « Dieu
vous a choisis dès le commencement pour le salut […].
C’est à cela aussi qu’il vous a appelés par notre Évangile »
(2 Thes. 2 : 13-14). Nous ne prêchons pas l’élection aux
personnes non sauvées, nous prêchons l’Évangile. Mais
Dieu se sert de l’Évangile pour appeler les pécheurs à la
repentance, de sorte que ces mêmes pécheurs découvrent
qu’ils ont été choisis par Dieu !
Pierre insiste aussi sur le fait que cette élection n’est
pas une excuse pour l’immaturité spirituelle ou pour
le manque d’efforts dans une vie chrétienne. Certains
croyants disent : « Ce qui doit arriver arrivera ! Nous ne
pouvons rien y changer ! » Mais Pierre nous avertit que
nous devons être « appliqués ». Cela veut dire « faire
tous les efforts possibles » (il utilise le même verbe dans
2 Pi. 1 : 5). S’il est vrai que Dieu travaille en nous avant
que nous puissions faire sa volonté (Phil. 2 : 12-13), il est
vrai aussi que nous devons être prêts à travailler avec Dieu
et que nous devons coopérer avec lui. L’élection divine ne
doit jamais être une excuse pour la paresse humaine.
Le chrétien qui est sûr de son élection et de son appel
ne « trébuchera » jamais, mais il prouvera par une vie
cohérente qu’il est réellement un enfant de Dieu. Il ne
20
2 Pierre 1 : 1-11

sera pas en permanence sur les sommets, mais il grimpera


toujours plus haut. Si nous faisons « ces choses » (les cho-
ses énumérées en 2 Pi. 1 : 5-7, voir v. 8), si nous montrons
dans nos vies quotidiennes une croissance et un caractère
chrétien, alors nous pouvons être sûrs que nous sommes
convertis et que nous serons un jour au ciel.
En fait, le chrétien en croissance peut augurer d’une
entrée « largement accordée » dans le royaume éternel !
Les Grecs utilisaient cette locution pour décrire l’accueil
fait aux vainqueurs olympiques quand ils retournaient
chez eux. Chaque croyant arrivera au ciel, mais certains
auront une entrée plus glorieuse que d’autres. Hélas, cer-
tains chrétiens « seront sauvés, mais comme au travers du
feu » (1 Cor. 3 : 15).
Le mot accordée en 2 Pierre 1 : 11 est le même que le
mot joindre au verset 5 (« ajouter » – Semeur) ; il est la
traduction d’un mot grec qui veut dire « prendre à charge
les frais d’une chorale ». Quand les groupes de théâtres
grecs présentaient leurs œuvres dramatiques, quelqu’un
devait subvenir aux dépenses qui étaient très élevées. Le
mot vint à signifier « faire tout ce qu’il faut pour quel-
qu’un ». Si nous faisons tout ce qu’il faut pour notre crois-
sance spirituelle (v. 5), alors Dieu fera tout ce qu’il faut
pour nous quand nous entrerons au ciel.
Pensez un instant aux bénédictions dont jouit un chré-
tien qui grandit : fécondité, vision, sécurité, et tout ce que
le ciel a de meilleur ! Tout cela et le ciel de surcroît !
La vie chrétienne commence avec la foi, qui doit
conduire à la croissance spirituelle, sinon cette foi est
morte. Mais la foi morte n’est pas une foi qui sauve
(Jac. 2 : 14-26). La foi conduit à la croissance et la crois-
sance produit des résultats pratiques dans la vie et dans le
service. Les personnes qui vivent ainsi ne sont pas près de
devenir la proie des faux prophètes.

21
2

2 Pierre 1 : 12-21
Tenez-vous en éveil
et rappelez-vous !
La meilleure défense contre les faux enseignements est
une vie de vérité. Une église remplie de chrétiens en crois-
sance, avec une foi vibrante, n’est pas prête à tomber dans
le piège de la croyance erronée des apostats. Mais cette
vie chrétienne doit être basée sur l’autorité de la Parole
de Dieu. Les faux docteurs arrivent facilement à séduire
les personnes qui ne connaissent pas leur Bible mais qui
sont désireuses « d’expériences » avec le Seigneur. Il est
toujours dangereux de vouloir construire une expérience
subjective alors que l’on ignore la révélation objective.
Pierre parle de cette expérience chrétienne dans la pre-
mière partie de 2 Pierre 1, et, dans la deuxième partie, il
parle de la révélation que nous recevons dans la Parole
de Dieu. Son but est de montrer combien il est important
de connaître les Écritures et de s’y fier complètement.
Le chrétien qui sait ce qu’il croit et pourquoi il croit sera
rarement la proie de ces faux enseignants et de leur fausse
doctrine.
Pierre met l’accent sur la sécurité et la pérennité de la
Parole de Dieu, en montrant les différences qu’il y a entre
l’Écriture d’une part, et les hommes, leurs expériences et
le monde d’autre part.

23
Soyez vigilants

Les hommes meurent mais


la Parole vit (2 Pierre 1 : 12-15)
À travers leur prédication et leur enseignement, les
apôtres et les prophètes du Nouveau Testament posent le
fondement de l’Église (Éph. 2 : 20) ; nous, les générations
suivantes, construisons sur ce fondement. Cependant, ce
ne sont pas les hommes qui en sont le fondement, mais
le Christ (1 Cor. 3 : 11). Il est la pierre angulaire qui tient
ensemble tout l’édifice (Éph. 2 : 20). Pour que l’Église
dure, elle ne peut pas être construite par des hommes seu-
lement. Elle doit l’être par le Fils de Dieu.
Notre Seigneur a révélé à Pierre quand et comment il
allait mourir : « Quand tu étais plus jeune, tu attachais toi-
même ton vêtement et tu allais où tu voulais ; mais quand
tu seras vieux, tu étendras tes mains, et un autre te l’atta-
chera et te mènera où tu ne voudras pas » (Jean 21 : 18).
Ceci explique pourquoi, peu de temps après la Pentecôte,
Pierre fut capable de dormir en prison la nuit qui précédait
le jour où il devait être mis à mort ; il savait qu’Hérode ne
pouvait pas prendre sa vie (Actes 12 : 1ss). La tradition dit
que Pierre fut crucifié à Rome. Comme tous les fidèles
serviteurs de Dieu, Pierre était « immortel » tant que son
travail n’était pas accompli.
Il y avait au moins trois motifs qui ont poussé Pierre
dans son ministère.
Le premier motif fut l’obéissance au commandement
de Christ. « Je vais toujours vous rappeler ces choses »
(2 Pi. 1 : 12). Et en Luc 22 : 32, Jésus dit à Pierre : « Quand
tu seras revenu à moi, affermis tes frères ». Pierre savait
qu’il avait une mission spéciale à remplir.
Le second motif était simplement le fait qu’il vou-
lait rappeler la bonne chose qu’il fallait faire. « J’estime
juste » écrit-il au verset 13, ce qui signifie : « Je pense qu’il
est correct et nécessaire ». Il est toujours juste d’affermir
les saints et de leur rappeler la Parole de Dieu !
Son troisième motif est exprimé dans les mots j’aurai
soin dans 2 Pierre 1 : 15. C’est le même mot qui est traduit
par faire des efforts dans les versets 5 et 10. Cela signifie
« se hâter pour faire quelque chose, être zélé pour l’ac-
24
2 Pierre 1 : 12-21

complir ». Pierre savait qu’il allait bientôt mourir. Aussi


voulait-il s’occuper de ses responsabilités spirituelles
avant qu’il ne fût trop tard. Vous et moi, nous ne savons
pas quand nous allons mourir, aussi avons-nous intérêt à
faire des efforts dès aujourd’hui !
Que voulait encore accomplir Pierre ? La réponse se
trouve dans ces mots répétés aux versets 12, 13 et 15 :
se rappeler, se tenir en éveil, se souvenir. Pierre voulait
imprimer dans l’esprit de ses lecteurs la Parole de Dieu,
de telle sorte qu’ils ne l’oublient jamais. « J’estime juste
[…] de vous tenir en éveil par mes rappels » (1 : 13).
L’expression vous tenir en éveil veut dire « être réveillé,
être agité ». Le même mot est utilisé pour décrire la tem-
pête sur le lac de Galilée (Jean 6 : 18 – Semeur). Pierre
savait que notre esprit a tendance à s’habituer à la vérité
et à la tenir pour acquise. Nous oublions ce dont nous
devrions nous souvenir et nous nous souvenons de ce que
nous devrions oublier !
Les lecteurs de cette lettre connaissaient la vérité et
en étaient « affermis » (2 Pi. 1 : 12), mais cela ne consti-
tuait pas la garantie pour eux qu’ils s’en souviendraient
toujours et l’appliqueraient. Une des raisons pour lesquel-
les l’Esprit saint a été donné à l’Église, est qu’il rappelle
aux croyants les leçons déjà apprises (Jean 14 : 26). Alors
que j’exerçais mon ministère radiophonique, je recevais
des lettres d’auditeurs qui s’énervaient quand je répétais
quelque chose. Dans ma réponse, je me référais souvent
à ce que Paul écrivait en Philippiens 3 : 1 : « Je n’éprouve
aucun ennui à vous écrire les mêmes choses, et pour vous,
c’est une sécurité ». Notre Seigneur lui-même se répétait
souvent quand il enseignait le peuple et, pourtant, il était
le Maître des maîtres.
Sachant qu’il allait mourir, Pierre souhaitait laisser
derrière lui une chose qui ne mourrait pas : la Parole écrite
de Dieu. Ses deux lettres sont devenues parties intégran-
tes des Écritures inspirées et elles ont pourvu aux besoins
des saints durant des siècles. Les hommes meurent, mais
la Parole de Dieu continue de vivre !
Il est probable que Pierre faisait également allusion
au récit de l’Évangile écrit par Marc. De nombreux éru-
25
Soyez vigilants

dits de la Bible pensent d’ailleurs que l’Esprit s’est servi


de Pierre pour donner à Marc le matériau de base pour
constituer son récit de l’Évangile (voir 1 Pi. 5 : 13). L’un
des Pères de l’Église, Papias, disait que Marc était « le
disciple de Pierre et son interprète ».
Sans la Bible, l’Église pourrait disparaître en une géné-
ration. Si nous ne dépendions pas d’une révélation écrite,
nous dépendrions d’une tradition purement orale. Si vous
avez déjà joué au « téléphone arabe », vous avez com-
pris combien un simple mot peut changer de sens quand
il passe d’une personne à une autre ! Nous ne dépendons
pas de traditions d’hommes morts ; nous dépendons de la
vérité de la Parole vivante. Les hommes meurent, mais la
Parole vit pour toujours.
Si nous ne dépendions pas d’une révélation écrite,
l’Église serait à la merci des mémoires humaines. Les
gens qui sont fiers d’avoir une bonne mémoire devraient
prendre place sur le banc des témoins dans un tribunal !
Il est surprenant que trois témoins parfaitement honnêtes,
en toute bonne conscience, puissent donner trois versions
différentes d’un accident d’automobile ! Notre mémoire
est défectueuse et sélective. Nous nous souvenons géné-
ralement de ce dont nous voulons nous souvenir, et sou-
vent, nous déformons ce dont nous nous souvenons.
Heureusement, nous pouvons nous accrocher à la
Parole écrite de Dieu. « C’est écrit » et ce sera écrit pour
toujours. Nous sommes sauvés par cette Parole vivante
(1 Pi. 1 : 23-25), nourris par elle (1 Pi. 2 : 2), guidés et pro-
tégés tant que nous croyons en elle et que nous lui obéis-
sons.

Les expériences passent mais


la Parole reste (2 Pierre 1 : 16-18)
Ce paragraphe porte sur la transfiguration de Jésus-
Christ. Cette expérience est rapportée par Matthieu
(17 : 1ss), Marc (9 : 2-8) et Luc (9 : 28-36), mais aucun de
ces trois écrivains n’y a participé ! Par contre, Pierre y
était quand cela se produisit. En réalité, les mots exacts
utilisés dans cette partie (2 Pi. 1 : 12-18) nous rappellent
26
2 Pierre 1 : 12-21

son expérience sur le Mont de la transfiguration. Il se sert


deux fois du mot tente (v. 13-14), et cela nous fait penser
à ses propres paroles : « Si tu le veux, je dresserai ici trois
tentes » (Matt. 17 : 4). En 2 Pierre 1 : 15, il utilise le mot
départ qui signifie « exode » en grec et qui est employé
en Luc 9 : 31. Jésus ne considère pas sa mort sur la croix
comme une défaite mais plutôt comme un « exode » :
il veut délivrer son peuple de l’esclavage de la même
manière que Moïse délivra Israël de l’Égypte ! Pierre par-
lait de sa propre mort comme d’un « exode », une sortie
de l’esclavage.
Notez la répétition du pronom nous dans 2 Pierre 1 : 16-
19. Il se réfère à Pierre, Jacques et Jean, ceux des apô-
tres qui étaient sur le Mont de la transfiguration avec le
Seigneur. (Jean relate cet événement en Jean 1 : 14 : « Nous
avons contemplé sa gloire ».) Ces trois hommes devaient
garder ce secret jusqu’à ce que le Seigneur se relève de la
mort (Matt. 17 : 9) ; puis ils firent part aux autres croyants
de ce qui s’était passé sur la montagne.
Quelle est la signification de la transfiguration ? Déjà,
elle confirme le témoignage de Pierre à propos de Jésus-
Christ (Matt. 16 : 13-16). Pierre vit le Fils dans sa gloire et
il entendit parler le Père du haut des cieux : « Celui-ci est
mon Fils bien-aimé, objet de mon affection » (2 Pi. 1 : 17).
D’abord, nous mettons notre foi en Christ, nous le confes-
sons, et ensuite il nous donne une merveilleuse confirma-
tion.
La transfiguration avait aussi une signification spécia-
le pour le Christ lui-même, lui qui était près du calvaire.
C’était le moyen pour le Père de fortifier son Fils dans
cette terrible épreuve consistant à devenir le sacrifice
pour les péchés du monde entier. La Loi et les Prophètes
(Moïse et Élie) indiquaient sa mission et il devait main-
tenant accomplir les Écritures. Le Père parla du haut des
cieux et assura le Fils de son amour et de son approbation.
La transfiguration est la preuve que la souffrance mène à
la gloire quand nous sommes dans la volonté de Dieu.
Mais il y a un troisième message, en rapport avec le
royaume promis. Dans les trois Évangiles qui racontent
la transfiguration, celle-ci est introduite par une affirma-
27
Soyez vigilants

tion sur le royaume de Dieu (Matt. 16 : 28 ; Marc 9 : 1 ;


Luc 9 : 27). Jésus avait promis que certains des disciples,
avant de mourir, verraient le royaume de Dieu dans toute
sa puissance ! Cela eut lieu sur le Mont de la transfigu-
ration quand notre Seigneur révéla sa gloire. Ces mots
voulaient être rassurants pour les disciples qui ne pou-
vaient comprendre l’enseignement du Seigneur à propos
de la croix. S’il devait mourir, qu’allait-il advenir de ce
royaume promis, sur lequel il avait prêché durant tous ces
mois ?
Nous pouvons maintenant comprendre pourquoi Pierre
se sert de cet événement dans sa lettre : il veut réfuter les
faux enseignements des apostats qui prétendaient que le
royaume de Dieu n’arriverait jamais (2 Pi. 3 : 3ss). Les
faux docteurs niaient la promesse du retour du Christ. À
la place des promesses de Dieu, ces faussaires inventaient
« des fables habilement conçues » (1 : 16) qui volaient aux
croyants cette heureuse espérance !
Le mot fables signifie « mythes », histoires fabriquées
de toutes pièces qui ne reposent sur aucun fait précis. Les
mondes romain et grec regorgeaient d’histoires concer-
nant des dieux, pures spéculations humaines qui tentaient
d’expliquer le monde et son origine. Quel que soit le côté
intéressant de ces mythes, le chrétien ne doit pas s’y atta-
cher (1 Tim. 1 : 4), mais plutôt les rejeter (1 Tim. 4 : 7). Paul
prévient Timothée que le temps viendra où, dans l’Église,
de vrais chrétiens ne voudront plus écouter la vraie doc-
trine, mais « ils détourneront leurs oreilles de la vérité et
se tourneront vers les fables [mythes] » (2 Tim. 4 : 4). Paul
avertit aussi Tite contre « les fables judaïques [et mythes] »
(Tite 1 : 14), car même certains Juifs avaient abandonné
leurs saintes Écritures pour accepter des légendes inven-
tées par les hommes.
Pierre a écrit un résumé de ce qu’il a vu et entendu sur
le Mont de la transfiguration : il a vu Jésus-Christ enlevé
dans une gloire majestueuse, devenant ainsi un témoin
de la démonstration de « la puissance et de la venue » du
Seigneur. Quand Jésus-Christ vint au monde à Bethléem,
il ne montra pas ouvertement sa gloire. Par contre, il a
révélé sa gloire au travers de ses miracles (Jean 2 : 11),
28
2 Pierre 1 : 12-21

mais même dans ce cas précis, il l’a fait avant tout pour
l’édification de ses disciples. Sa face ne brillait pas et
aucun halo ne couronnait sa tête. « Il n’avait ni apparence,
ni éclat pour que nous le regardions, et son aspect n’avait
rien pour nous attirer » (Ésaïe 53 : 2).
Pierre ne vit pas seulement la gloire du Christ, il
entendit également la voix du Père « pleine de majesté ».
Les témoins sont des gens qui racontent de façon précise
ce qu’ils ont vu et entendu (Actes 4 : 20), et Pierre était un
témoin fiable. Est-ce que Jésus-Christ de Nazareth est le
Fils de Dieu ? Oui, il l’est ! Comment le savons-nous ? Le
Père l’a dit !
Vous et moi n’étions pas des témoins oculaires de la
transfiguration. Mais Pierre y était et il a raconté fidèle-
ment son expérience pour nous, dans cette lettre écrite
sous l’inspiration de l’Esprit de Dieu. Les expériences
passent, mais la Parole de Dieu reste ! Les expériences
sont subjectives, mais la Parole de Dieu est objective. Les
expériences peuvent être interprétées de diverses maniè-
res par les différents participants, mais la Parole de Dieu
exprime un message clair et unique. Ce dont nous pou-
vons nous souvenir de nos expériences peut être involon-
tairement déformé, mais la Parole de Dieu reste la même
et dure à jamais.
Quand nous étudierons 2 Pierre 2, nous découvrirons
que les faux docteurs essaient de détourner les gens de
la Parole de Dieu et de les mener vers des « expériences
plus profondes » qui sont contraires à la Parole de Dieu.
Ces faux docteurs utilisent des « paroles trompeuses » à
la place de la Parole inspirée de Dieu (2 Pi. 2 : 3), et ils
enseignent des « hérésies de perdition » (2 : 1). En d’autres
termes, il y va de la vie ou de la mort ! Si une personne
croit à la vérité, elle vivra. Si elle croit aux mensonges,
elle mourra. C’est bien là la différence entre le salut et la
damnation.
En rappelant à ses lecteurs la transfiguration, Pierre
réaffirme quelques doctrines importantes de la foi chré-
tienne. Il affirme que Jésus-Christ est vraiment le Fils de
Dieu. Le test de toute religion est la question suivante :
« Que dites-vous à propos de Jésus-Christ ? » Si un profes-
29
Soyez vigilants

seur de religion nie la divinité du Christ, alors sûrement,


il est un prophète de mensonge (1 Jean 2 : 18-29 ; 4 : 1-6).
Mais la personne de Jésus-Christ n’est que le premier
test ; nous devons aussi demander : « Et quelle est l’œu-
vre de Jésus-Christ ? Pourquoi est-il venu et qu’avait-
il à faire ? » Là encore, la transfiguration nous donne la
réponse, car Moïse et Élie « apparaissant dans la gloire,
parlaient de son départ [exode] qui allait s’accomplir
à Jérusalem » (Luc 9 : 31). Sa mort n’est pas un simple
exemple, comme voudraient nous le faire croire certains
théologiens libéraux. C’était un exode, un accomplis-
sement. Jésus a accompli quelque chose sur la croix : la
rédemption des pécheurs perdus.
La transfiguration confirme donc la véracité des
Écritures. Moïse représentait la Loi ; Élie représentait les
Prophètes. Les deux annonçaient Jésus-Christ (Héb. 1 : 1-
3). Il a accompli la Loi et les Prophètes (Luc 24 : 27). Nous
croyons en la Bible, parce que Jésus croyait en la Bible et
disait qu’elle était la Parole de Dieu. Ceux qui contestent
la véracité et l’autorité des Écritures ne s’opposent pas à
Moïse, Élie ou Pierre, mais au Seigneur Jésus-Christ.
Cet événement confirme aussi la réalité du royaume
de Dieu. Nous qui possédons une Bible complète, nous
pouvons regarder en arrière et comprendre les leçons que
Jésus donnait progressivement à ses disciples au sujet de
la croix et du royaume, mais, à l’époque, ces douze hom-
mes étaient vraiment dans la perplexité. Ils ne compre-
naient pas la corrélation entre sa souffrance et sa gloire
(la première épître de Pierre expose ce problème) et entre
l’Église et le royaume. Lors de la transfiguration, notre
Seigneur montra clairement à ses disciples que sa passion
le conduirait à la gloire, et que la croix deviendrait finale-
ment une couronne.
C’était aussi une vraie leçon pratique que Pierre,
Jacques et Jean devaient apprendre, car tous les trois
allaient aussi souffrir. Jacques fut le premier des apôtres
à mourir (Actes 12 : 1-2). Jean eut une longue vie qui le
conduisit à l’exil et à la souffrance (Apoc. 1 : 9). Pierre
souffrit pour le Seigneur durant toute sa mission, puis il
offrit sa vie comme le Seigneur l’avait prophétisé. Sur
30
2 Pierre 1 : 12-21

le Mont de la transfiguration, Pierre, Jacques et Jean ont


appris que la souffrance et la gloire vont de pair, et que
l’amour spécial du Père et son approbation vont à ceux
qui ont la volonté de souffrir pour l’amour du Seigneur.
Aujourd’hui encore, nous avons besoin de cette leçon.
Pierre ne pouvait pas partager son expérience avec
nous, mais il pouvait partager le récit de cette expérience
pour que nous l’ayons en permanence dans la Parole de
Dieu. Pour nous, il n’est nullement nécessaire d’essayer
de répéter ces expériences ; en fait, de telles entreprises
seraient dangereuses, car le démon pourrait bien nous en
fournir une contrefaçon qui nous éloignerait de Dieu.
Rappelez-vous la merveilleuse nouvelle que Pierre
annonce au début de cette lettre : « une foi de même prix
que la nôtre ». Cela signifie que notre foi nous met à « éga-
lité » avec les apôtres ! Ils n’ont pas voyagé en première
classe, alors que nous devrions voyager en deuxième
classe ! « Une foi de même prix que la nôtre » est bien ce
qu’il a écrit (italique de l’auteur). Nous n’étions pas sur le
Mont de la transfiguration, mais nous pouvons bénéficier
de cette expérience chaque fois que nous la méditons et
permettre ainsi à l’Esprit de Dieu de révéler la gloire de
Jésus-Christ.
En analysant ces contrastes, nous avons appris deux
vérités importantes : les hommes meurent mais la Parole
vit, et les expériences passent mais la Parole reste. Pierre
va ajouter un troisième contraste.

Le monde s’assombrit, mais


la Parole brille (2 Pierre 1 : 19-21)
Sous certains aspects, le monde va mieux. Je remercie
Dieu pour les progrès en médecine, dans les moyens de
transport et de communication. En une seule émission de
radio, je peux parler à plus de gens que les apôtres n’en
ont pu toucher de toute leur vie. Je peux écrire des livres
qui seront publiés et même traduits en plusieurs langues.
Dans le domaine scientifique, le monde a fait d’énormes
progrès. Mais le cœur de l’homme est encore méchant et
tous les progrès de notre pensée n’ont pas fait progres-
31
Soyez vigilants

ser nos vies. La science médicale permet aux gens de


vivre plus longtemps, mais il n’y a aucune garantie qu’ils
vivront mieux. Les moyens modernes de communication
nous permettent de nous déplacer très vite. Et les avions
nous permettent d’aller de lieu en lieu plus rapidement,
mais nous n’avons pas de meilleurs endroits où nous ren-
dre !
Nous pourrions être surpris du fait que notre monde
s’engouffre dans une obscurité spirituelle. Dans le ser-
mon sur la montagne, notre Seigneur nous a prévenus
que des faux prophètes envahiraient l’Église avec leurs
fausses doctrines (Matt. 7 : 13-29). Paul donne un aver-
tissement similaire aux anciens d’Éphèse (Actes 20 : 28-
35), et il en donnera encore bien d’autres au travers de
ses épîtres (Rom. 16 : 17-20 ; 2 Cor. 11 : 1-15 ; Gal. 1 : 1-
9 ; Phil. 3 : 17-21 ; Col. 2 ; 1 Tim. 4 ; 2 Tim. 3 et 4). Même
Jean, le grand « apôtre de l’amour », nous avertit au sujet
des enseignants antichrétiens qui chercheront à détruire
l’Église (1 Jean 2 : 18-29 ; 4 : 1-6).
En d’autres mots, les apôtres ne s’attendaient pas à ce
que le monde aille de mieux en mieux, moralement ou
spirituellement. Ils ont tous prévenu l’Église que des faux
prophètes envahiraient les églises locales, introduiraient
de fausses doctrines et tromperaient de nombreuses per-
sonnes. Le monde s’assombrira de plus en plus ; mais
comme il est dit, la Parole de Dieu brillera de plus en plus.
Pierre expose trois assertions au sujet de la Parole.
C’est une Parole sûre (1 : 19a). Pierre ne veut pas dire
que la Bible est plus certaine que l’expérience qu’il a
vécue sur le Mont de la transfiguration. Son expérience
était réelle et véridique et son récit dans la Bible est tout à
fait fiable. Comme nous l’avons vu, la transfiguration était
la démonstration de la promesse donnée dans une parole
prophétique ; et cette promesse est maintenant encore plus
sûre à cause de l’expérience que fit Pierre. L’expérience
de la transfiguration corrobore les promesses prophé-
tiques. Les faux docteurs voudraient essayer de discré-
diter l’annonce de sa venue (3 : 3ss), mais les Écritures
sont sûres. Car, après tout, la promesse du royaume a été
réaffirmée par Moïse, Élie, le Fils de Dieu et le Père ! Et
32
2 Pierre 1 : 12-21

l’Esprit saint en écrivit le déroulement pour que l’Église


puisse le lire !
« Le témoignage de l’Éternel est véridique » (Ps. 19 : 8).
« Tes préceptes sont entièrement vrais » (Ps. 93 : 5). « Toutes
ses ordonnances sont dignes de foi » (Ps. 111 : 7). « C’est
pourquoi en tout je considère tous tes statuts comme droits,
je déteste toute voie de fausseté » (Ps. 119 : 128).
Il est intéressant de mettre en parallèle 2 Pierre 1 : 16
et 19 : « Ce n’est pas en suivant des fables habilement
conçues » et « nous tenons pour d’autant plus certaine la
parole prophétique ». Lors de mes voyages, j’ai fréquem-
ment rencontré des propagandistes zélés dans les aéro-
ports. Tous voulaient que j’achète leurs livres. J’ai tou-
jours refusé car je suis sûr de la Parole de Dieu et je n’ai
nul besoin des fables religieuses inventées par les hom-
mes. « Qu’a de commun la paille avec le froment ? Oracle
de l’Éternel » (Jér. 23 : 28).
Mais un jour, trouvant l’un de ces livres abandonné
dans les toilettes, je décidai de l’emporter et de le lire.
Que quelqu’un puisse croire des fables si folles dépasse
mon entendement ! Le livre proclamait être basé sur
la Bible, mais l’auteur tordait les versets cités de telle
manière qu’ils confirmaient ce que lui-même voulait dire.
Quelles histoires astucieusement faussées ! Une mort spi-
rituelle certaine attendrait ceux qui pourraient croire de
tels mensonges.
C’est une Parole qui brille (1 : 19b). Pierre nomme le
monde « un lieu obscur », et le mot qu’il utilise signifie
« nuit épaisse ». C’est l’image d’une cave froide et humide
ou d’un marais lugubre. L’histoire humaine a commencé
dans un merveilleux jardin, mais ce jardin est devenu
aujourd’hui ce marais lugubre. Ce que vous voyez quand
vous regardez ce monde est un reflet de la condition spi-
rituelle du cœur humain. Nous voyons la beauté dans la
création de Dieu, mais nous ne voyons pas de beauté dans
ce que les hommes ont fait de la création de Dieu. Pierre
ne voit pas en ce monde un jardin d’Éden, nous non plus.
Dieu est lumière et sa Parole est lumière. « Ta Parole
est une lampe à mes pieds et une lumière sur mon sentier »
(Ps. 119 : 105). Quand Jésus commença son ministère, « le
33
Soyez vigilants

peuple assis dans les ténèbres, a vu une grande lumière »


(Matt. 4 : 16). Sa venue dans ce monde fut l’aurore d’un
jour nouveau (Luc 1 : 78). Nous les chrétiens, nous som-
mes la lumière dans le monde (Matt. 5 : 14-16) et c’est
notre privilège et notre responsabilité de propager la
Parole de la vie – la lumière de Dieu – afin que les hom-
mes voient le chemin et puissent être sauvés (Phil. 2 : 14-
16).
En tant que croyants, nous devons prendre en compte
cette Parole et diriger nos vies d’après ce qu’elle nous dit.
Pour les incroyants, les choses deviennent de plus en plus
sombres, jusqu’à ce qu’ils terminent leur vie dans l’obs-
curité éternelle. Mais le peuple de Dieu attend le retour
de Jésus-Christ et l’aurore de ce nouveau jour de gloire.
Les enseignants apostats se moquent de l’idée du retour
du Christ et de l’aurore d’un jour nouveau, mais Pierre
affirme la véracité de la Parole certaine de Dieu. « Le jour
du Seigneur viendra comme un voleur » (2 Pi. 3 : 10).
Avant que le jour se lève, « l’étoile du jour » (ou étoi-
le du matin) brille lumineusement comme le héraut de
l’aurore. Pour l’Église, Jésus-Christ est « l’étoile brillan-
te du matin » (Apoc. 22 : 16). La promesse de son retour
brille avec intensité, quelle que soit l’obscurité du jour
(Nomb. 24 : 17). Il est « le soleil de justice » qui apportera
la guérison à ceux qui croient, mais aussi le jugement à
ceux qui ne croient pas (Mal. 3 : 19-20). Combien devons-
nous être reconnaissants à Dieu pour sa Parole sûre et
lumineuse, et combien devons-nous en tenir compte dans
ces jours sombres !
C’est la Parole donnée par l’Esprit (1 : 20-21). C’est
l’un des deux passages importants de l’Écriture qui
affirme l’inspiration divine de la Parole de Dieu. L’autre
passage est 2 Timothée 3 : 14-17. Pierre affirme que les
Écritures n’ont pas été écrites par des hommes qui se
seraient servis de leurs propres idées et paroles, mais par
des hommes de Dieu « poussés par le Saint-Esprit ». Le
mot poussé signifie « être porté comme un bateau l’est par
le vent ». Les Écritures sont « le souffle de Dieu » ; elles
ne sont pas d’invention humaine.

34
2 Pierre 1 : 12-21

Une fois de plus, Pierre réfute les doctrines des apos-


tats. Ils enseignaient avec « des paroles trompeuses »
(2 Pi. 2 : 3) et ils tordaient les Écritures pour leur faire dire
quelque chose de différent (3 : 16). Ils niaient la promesse
du retour du Christ (3 : 3-4) et, du même coup, ils niaient
les Écritures véridiques et prophétiques.
Puisque l’Esprit seul a donné la Parole, seul l’Es-
prit peut l’enseigner et l’interpréter correctement (voir
1 Cor. 2 : 14-15). Bien entendu, tout prophète de menson-
ge proclame qu’il est « guidé par l’Esprit », mais sa façon
de traiter la Parole de Dieu le trahira bien vite. Puisque
la Bible n’a pas été apportée par la volonté d’un homme,
elle ne peut pas être comprise par la volonté de l’hom-
me. Même le pieux Nicodème, un enseignant juif de haut
niveau, était ignorant des enseignements les plus essen-
tiels de la Parole de Dieu (Jean 3 : 10-12).
En 2 Pierre 1 : 20, Pierre n’interdit pas l’étude per-
sonnelle de la Bible. Certains groupes religieux ont cru
que seuls « les leaders spirituels » pouvaient interpréter
l’Écriture et ils ont pris ce verset pour défendre leur idée.
La préoccupation première de Pierre n’est pas l’interpré-
tation de l’Écriture, mais son origine : elle est venue par
le Saint-Esprit à travers de saints hommes de Dieu. Et
comme elle est venue par l’Esprit, elle doit être enseignée
par l’Esprit.
Les mots interprétation particulière signifient sim-
plement « une (interprétation) personnelle » ou « sa pro-
pre (interprétation) ». L’idée est que, toute l’Écriture étant
inspirée par l’Esprit, elle « forme un ensemble » et aucun
texte particulier ne peut être séparé des autres. Vous pou-
vez vous servir de la Bible pour prouver n’importe quoi si
vous isolez des versets de leur contexte ; c’est exactement
cette approche qui est pratiquée par les faux docteurs.
Pierre affirme que le témoignage des apôtres confirme
le témoignage de la parole prophétique ; c’est un mes-
sage unique, sans contradictions. C’est pourquoi la seule
manière qu’ont les faux docteurs ou les faux enseignants
de « prouver » leurs doctrines hérétiques est de mal uti-
liser la Parole de Dieu. Tout texte sorti de son contexte
devient un prétexte.
35
Soyez vigilants

La Parole de Dieu fut écrite pour le commun des mor-


tels et non pour les professeurs de théologie. Les auteurs
présument que toute personne peut la lire, la comprendre
et l’appliquer, aidée par le même Esprit qui a inspiré ladite
Parole. Le croyant simple et humble peut connaître Dieu
quand il lit et médite la Parole de Dieu ; il n’a pas besoin
« d’expert » pour lui montrer la vérité. Cependant, cela
ne met pas fin au ministère des enseignants dans l’Église
(Éph. 4 : 11), ces personnes spécifiques qui ont le don de
trouver et d’expliquer l’application des Écritures. Cela ne
contredit pas non plus « la sagesse collective » de l’Église
quand, à travers les âges, ces doctrines ont été définies
et affinées. Les enseignants et les confesseurs de foi ont
leur place, mais ils ne doivent pas usurper l’autorité de la
Parole dans la conscience du croyant individuel.
Puisque le jour se lève, nous devons nous assurer que
l’attente de sa venue est comme une étoile qui brille dans
nos cœurs (2 Pi. 1 : 19). Tant que nous n’aimerons pas son
apparition, nous ne l’attendrons pas ; et c’est la Parole qui
rend cette attente lumineuse.
Les hommes meurent, mais la Parole vit. Les expé-
riences passent, mais la Parole reste. Le monde s’obscur-
cit de plus en plus, mais la lumière prophétique brillera de
plus en plus. Le croyant qui construit sa vie sur la Parole
de Dieu et qui attend la venue du Sauveur n’est pas près
d’être entraîné par les faux prophètes. Il sera enseigné par
l’Esprit et se fondera sur la sûre Parole de Dieu.
Le message de Pierre est : « Réveillez-vous et souve-
nez-vous ! » Une église qui dort est le terrain de jeu du
diable. C’est parce que les hommes dormaient que l’en-
nemi vint et sema de l’ivraie (Matt. 13 : 24ss). Pierre s’en-
dormit sur le Mont de la transfiguration et faillit manquer
tout l’événement !
« Soyez vigilants » est le message de l’apôtre.
« Réveillez-vous et souvenez-vous ! »

36
3

2 Pierre 2 : 1-9
Méfiez-vous
des contrefaçons
L’un des trafics les plus fructueux dans le monde
d’aujourd’hui est la vente « de faux tableaux ». Même les
galeries les plus célèbres et des collections privées ont
subi cette invasion de tableaux de grands maîtres habile-
ment contrefaits. Les éditeurs ont eux aussi été victimes
de canulars, achetant des manuscrits « authentiques » qui
ne l’étaient pas du tout.
Mais l’art de la contrefaçon n’est pas nouveau. Satan
est « le grand imitateur » (2 Cor. 11 : 13-15), et il est à
l’œuvre depuis l’époque où il a trompé Ève dans le Jardin
(Gen. 3 : 1-7 ; 2 Cor. 11 : 1-4). Il utilise des faux chré-
tiens (Matt. 13 : 38 ; Jean 8 : 44), prêche un faux Évangile
(Gal. 1 : 6-9) et même une fausse justice (Rom. 9 : 30 à
10 : 4). Un jour, il présentera au monde un faux Christ
(2 Thes. 2).
La nation d’Israël a constamment été trompée par des
faux prophètes. Élie a eu à combattre les prophètes de
Baal, promoteurs d’une religion païenne. Ce sont les faux
prophètes juifs qui ont fait le plus de dégâts, car ils préten-
daient parler au nom du Dieu Yahveh. Jérémie et Ézéchiel
dénonçaient tous deux ce faux ministère. Mais le peu-
ple continuait à suivre ces pseudo-prophètes. Pourquoi ?
Parce que la religion de ces faux prophètes était facile,
confortable et populaire. Qu’ils prêchent une fausse paix
importait peu au peuple (Jér. 6 : 14). C’était le message
qu’ils souhaitaient entendre.
Les apôtres et les prophètes ont posé les fondements
de l’Église puis ont quitté la scène (Éph. 2 : 20). C’est
37
Soyez vigilants

pour cela que Pierre parle de faux enseignants plutôt que


de faux prophètes, car il y a toujours des enseignants dans
l’Église. Il est peu probable que les membres d’une église
écoutent un « prophète », par contre ils écouteront plus
facilement quelqu’un qui enseigne la Parole. Satan utilise
souvent cette manière de faire avec succès.
Afin que nous puissions rester bien vigilants, Pierre
expose trois aspects quant aux faux maîtres qui sévissent
dans l’Église.

Description des faux prophètes


(2 Pierre 2 : 1-3)
Ce n’est pas un très beau tableau ! Quand vous lisez
l’épître de Jude, vous retrouvez un langage similaire, un
langage bien vivant. Pierre savait que la vérité de la Parole
de Dieu et les fausses doctrines des hérétiques ne peuvent
tout simplement pas coexister. Le compromis n’est pas
possible, à l’image d’un chirurgien qui ne peut supporter
la présence d’une tumeur cancéreuse dans le corps d’un
patient.
Tromperie (2 : 1a). Ce thème court à travers tout le cha-
pitre. Déjà, pour commencer, le message de l’enseignant
est faux ; Pierre nomme leurs enseignements « hérésies
de perdition ». Le mot hérésie signifiait originellement
« faire un choix », puis il revêtit le sens de « secte, parti ».
Promouvoir un esprit sectaire dans une église est l’une des
œuvres de la chair (Gal. 5 : 20). Quand un membre d’une
église dit à un autre membre : « Êtes-vous de mon côté ou
du côté du pasteur ? », il sème un esprit de parti et est une
cause de division. Un prophète de mensonge vous force à
faire un choix entre ses doctrines et les vraies doctrines de
la foi chrétienne.
Non seulement leur message est faux, mais leurs
méthodes le sont aussi. Au lieu de proclamer clairement
ce qu’ils croient, ils viennent à l’église sous de fausses
apparences, et donnent l’impression d’être réellement
attachés à la foi chrétienne. « Ils s’introduisent insidieu-
sement » est la traduction littérale. Ils ne remettent pas en
cause la vérité immédiatement, mais ils énoncent simple-
38
2 Pierre 2 : 1-9

ment leurs faux enseignements à côté de la vérité et don-


nent l’impression qu’ils croient aux vrais fondements de
la foi. Petit à petit, ils ôtent la vraie doctrine et laissent en
place leurs faux enseignements.
En 2 Pierre 2 : 3, Pierre insiste sur le fait que les faux
maîtres utilisent « des paroles trompeuses ». Le mot grec
est plastos, d’où est né d’ailleurs le mot plastique. Des
mots en plastique ! Des mots qui peuvent être tordus de
telle façon qu’on peut leur faire dire tout ce que l’on
veut ! Ces faux enseignants se servent de notre vocabulai-
re, mais ne se servent pas de notre dictionnaire. Ils parlent
de « salut », d’« inspiration » et utilisent tous les grands
mots de la foi chrétienne, mais ils n’y mettent pas le sens
que nous y mettons. Des croyants immatures et peu ren-
seignés écoutent ces prédicateurs ou lisent leurs livres en
croyant qu’ils sont inspirés d’une foi profonde, alors qu’il
n’en est rien.
Satan est un menteur et ses ministres sont des men-
teurs. Ils se servent de la Bible, non pour apporter la
lumière, mais pour tromper. Ils utilisent exactement la
même méthode que celle utilisée par Satan pour tromper
Ève (Gen. 3 : 1-6). D’abord, le diable a mis en cause la
Parole de Dieu : « Dieu a-t-il réellement dit ? » Puis, il a
nié la Parole de Dieu : « Vous ne mourrez pas du tout ! »
Finalement, il a énoncé son propre mensonge : « Vous
serez comme des dieux ».
N’oubliez jamais que ces faux prophètes ne sont
pas des ignorants innocents, comme l’était Apollos
(Actes 18 : 24-28). Ils connaissent la vérité, mais ils la
rejettent délibérément.
Lors d’une conférence de responsables d’églises, on a
demandé à un pasteur libéral de lire un texte sur le thème :
« Les idées de Paul à propos de la justification ». Il lut son
texte qui présentait avec brio la vérité de l’Évangile et la
justification par la foi.
– Je ne savais pas que vous croyiez cela, lui dit un ami
après la réunion.
– Je n’en crois rien, répondit le pasteur libéral. On ne
m’a pas demandé mon point de vue sur la justification,
mais celui de Paul !
39
Soyez vigilants

Dénégation (2 : 1b). Les faux docteurs sont mieux


connus par ce qu’ils nient que par ce qu’ils affirment. Ils
nient l’inspiration de la Bible, la nature pécheresse de
l’homme, la mort sacrificielle de Jésus-Christ sur la croix,
le salut par la foi seule et même la réalité d’un jugement
éternel. Ils nient plus spécialement encore la divinité de
Jésus-Christ, car ils savent que s’ils peuvent la balayer,
ils peuvent détruire tout le corpus de la foi chrétienne. Le
christianisme, c’est Christ, et si l’on n’accepte pas ce qu’il
proclame être, alors il n’y a pas de foi chrétienne.
Il doit être clair que ces faux prophètes ne sont pas
sauvés. Pierre les compare, non à des moutons, mais à
des chiens et à des truies (2 Pi. 2 : 22). Jude les décrit et au
verset 19, il déclare clairement qu’ils sont « dépourvus de
l’Esprit ». Si une personne n’a pas l’Esprit de Dieu en elle,
elle n’est pas enfant de Dieu (Rom. 8 : 9). Elle peut préten-
dre être sauvée et même devenir un membre ou le pasteur
d’une église, mais finalement elle reniera le Seigneur.
Dans quel sens ces gens peuvent-ils être « rachetés »
par le Seigneur ? S’il est vrai que Jésus-Christ est mort
pour l’Église (Éph. 5 : 25), il est vrai aussi qu’il est mort
pour les péchés de toute l’humanité (1 Jean 2 : 2). Il est
le négociant qui a acheté tout le champ (le monde) pour
pouvoir acquérir le trésor qui y est caché (Matt. 13 : 44).
Quand nous parlons de sa portée pratique, l’expiation de
notre Seigneur est limitée à ceux qui croient. Mais quand
nous parlons d’efficacité, sa mort est suffisante pour le
monde entier. Il a même acquis ceux qui le rejettent et le
nient ! Ceci rend leur condamnation d’autant plus grande.
Même de bons et pieux chrétiens peuvent ne pas être
d’accord sur certaines finesses de la doctrine, mais tous
sont d’accord sur la personne et l’œuvre de Jésus-Christ.
Il est le Fils de Dieu et Dieu le Fils. Il est le seul Sauveur.
Nier cela conduit à condamner son âme.
Sensualité (2 : 2). Le mot dérèglements signifie sim-
plement « conduite licencieuse ». Jude accusait les faux
docteurs de « changer en dérèglement la grâce de notre
Dieu » (v. 4). Maintenant, nous comprenons pourquoi ils
nient les vérités de la foi chrétienne : ils désirent satisfaire
leur luxure personnelle sous le couvert de la religion. À
40
2 Pierre 2 : 1-9

l’époque de Jérémie, les faux prophètes étaient coupables


de ce même péché (Jér. 23 : 14, 32).
Le fait que beaucoup suivront le mauvais exemple de
leur conduite est la preuve que les gens préfèrent le faux
au vrai, le sensuel au spirituel. Ces faux enseignants jouis-
sent d’un grand succès dans leur ministère ! Ils peuvent se
prévaloir de statistiques brillantes et de foules immenses
qui se rassemblent pour les écouter ! Seulement, les sta-
tistiques ne sont pas une preuve d’authenticité. La voie
large qui conduit à la destruction est pleine de monde
(Matt. 7 : 13-14). Beaucoup proclameront être de vrais
serviteurs du Christ, mais seront rejetés le dernier jour
(Matt. 7 : 21-23).
Qu’arrivera-t-il à leurs disciples ? Déjà, ceux-ci dés-
honorent le nom du Christ. La foi chrétienne acquiert une
mauvaise renommée à cause de leur vie perverse. « Ils font
profession de connaître Dieu, mais ils le renient par leurs
œuvres. Ils sont odieux, rebelles et incapables d’aucune
œuvre bonne » (Tite 1 : 16). « Car le nom de Dieu est à
cause de vous blasphémé parmi les païens » (Rom. 2 : 24).
Peu de chose dessert autant la cause du Christ que la
mauvaise réputation des chrétiens professants, membres
d’églises fidèles à la Parole.
Cupidité (2 : 3). Les faux docteurs sont intéressés par
une seule chose : faire de l’argent. Ils exploitent le peu-
ple ignorant et se servent de la religion comme « couver-
ture pour leur convoitise » (1 Thes. 2 : 5). Notre Seigneur
était un homme pauvre, ainsi que les apôtres ; ils se sont
donnés entièrement aux autres dans leur ministère. Ces
faux prophètes sont des hommes riches qui arrivent à se
faire servir astucieusement par les autres ! Déjà en son
temps, Michée décrivait ces faux prophètes : « Ses chefs
jugent pour des présents, ses sacrificateurs enseignent
pour un salaire, ses prophètes prédisent pour de l’argent »
(Michée 3 : 11). Il est évident que l’ouvrier mérite son
salaire (Luc 10 : 7), mais sa motivation pour sa mission
dépasse de loin l’argent qu’il touche. Il a souvent été dit
que l’immoralité, l’amour de l’argent et l’orgueil ont été
la ruine de beaucoup de personnes. Et ces faux docteurs
sont coupables de ces trois péchés !
41
Soyez vigilants

Ils se servent de leurs paroles vaines pour en faire


« des discours grandiloquents » (2 Pi. 2 : 18) dans le but de
fasciner et de prendre de l’influence sur leurs victimes.
Ils flattent les pécheurs et prononcent le genre de mots
flatteurs que ceux-ci aiment entendre (voir le contraste
en 1 Thes. 2 : 5). Ils veulent satisfaire la « démangeaison
d’écouter » de ceux qui rejettent la vérité de la Bible pour
se tourner vers des fables (2 Tim. 4 : 1-4). La religion peut
être un terrible instrument pour exploiter les gens faibles
et ces faux enseignants se servent justement de la religion
pour atteindre leur but. Ce ne sont pas des serviteurs de
Dieu, mais des marchands.
Le vrai serviteur de Jésus-Christ n’a rien à cacher :
sa vie et son ministère sont des livres ouverts. Il prêche
la vérité dans l’amour et ne tord pas les Écritures pour
appuyer ses propres idées égoïstes. Il ne flatte pas le riche
et ne remplit pas sa mission simplement pour un salaire.
Paul décrit le vrai serviteur en 2 Corinthiens 4 : 2 : « Nous
refusons les cachotteries honteuses ; nous ne nous condui-
sons pas avec fourberie et nous n’altérons pas la Parole
de Dieu. Mais en manifestant la vérité nous nous recom-
mandons à toute conscience humaine devant Dieu ».
Comparez cette description avec celle que fait Pierre dans
ce chapitre 2 ou avec ce qu’a écrit Jude, et vous verrez
la différence. Il nous faut être vigilants pour refuser de
soutenir ces œuvres qui exploitent les gens et renient le
Sauveur !

Les faux maîtres seront détruits


(2 Pierre 2 : 3-6, 9)
Pierre ne voit aucun espoir pour ces apostats ; leur
destin est scellé. Son attitude est bien différente de celle
de ces chrétiens « tolérants » d’aujourd’hui qui disent :
« Bien, ils ne sont peut-être pas d’accord avec nous, mais
il y a plusieurs chemins qui mènent au ciel ». Pierre fait
clairement comprendre que ces faux maîtres ont « quitté
le droit chemin » (2 Pi. 2 : 15), ce qui veut dire qu’ils sont
sur la mauvaise pente ! Il est certain qu’ils sont déjà jugés,
quoique ce ne soit pas encore le temps du châtiment. Le
42
2 Pierre 2 : 1-9

procès est terminé, mais la sentence n’a pas encore été


exécutée. Il n’y aura ni retard ni oubli, affirme Pierre et
tout viendra en son temps.
Finalement, dans ce passage, Pierre prouve que le
jugement sera appliqué, quel que soit le sentiment de
sécurité que le pécheur peut ressentir. Pierre va se servir
de trois exemples pour confirmer cette vérité (voir aussi
Jude 6-8).
Les anges déchus (2 : 4). Nous souhaiterions en connaî-
tre davantage au sujet de la création des anges, de la chute
de Lucifer et de son armée, mais ces détails sont enfermés
dans un mystère. De nombreux érudits de la Bible croient
qu’Ésaïe 14 : 12-15 décrit la chute de Lucifer, l’ange le
plus haut placé. D’autres pensent qu’Ézéchiel 28 : 11-19
parle du même thème. Il semblerait que Lucifer était
l’adjoint de Dieu chargé des armées des anges, mais que
son orgueil a fait qu’il voulut se saisir du trône de Dieu.
Apocalypse 12 : 4 suggère peut-être qu’un tiers des anges
est tombé avec Lucifer qui est devenu Satan, l’adversaire
de Dieu.
Que sont devenus ces anges déchus ? Nous savons que
Satan est libre et qu’il œuvre dans le monde (1 Pi. 5 : 8) ; il
a une armée de démons qui l’assistent (Éph. 6 : 10-12), qui
sont probablement une partie de ces anges déchus. Mais
Pierre affirme que quelques-uns de ces anges sont enfer-
més dans le Tartare (« enfer »), mot grec qui désigne la
plus profonde région de l’enfer. Le Tartare pourrait être
un endroit spécial de l’enfer où ces anges seraient enchaî-
nés dans des puits d’obscurité, dans l’attente du jugement
final. Il n’est pas nécessaire de débattre des mystères
cachés de ce verset pour comprendre l’essentiel de ce
message : Dieu jugera les rebelles et n’épargnera pas ceux
qui ont rejeté sa volonté. Si déjà Dieu juge les anges, qui,
sous de nombreux aspects, sont supérieurs aux hommes,
il jugera certainement aussi les hommes rebelles.
Le monde ancien (2 : 5). Genèse 6 : 3 indique que Dieu
a attendu cent vingt ans avant d’envoyer le déluge. Durant
tout ce temps, Noé agissait en tant que « héraut » de la
justice de Dieu. Si vous voulez lire une description du
monde d’avant le déluge, lisez Romains 1 : 18ss. La civi-
43
Soyez vigilants

lisation humaine était devenue tellement corrompue qu’il


fut nécessaire à Dieu de nettoyer la surface de la terre.
Il ne sauva que huit personnes, Noé et sa famille, car ils
avaient foi en Dieu (Héb. 11 : 7).
Mais personne ne crut au message de Noé ! Jésus expli-
qua clairement que les gens continuèrent à vivre leur vie
normalement, jusqu’au jour même où Noé et sa famille
entrèrent dans l’arche (Luc 17 : 26-27) ! Il n’y a nul doute
que de nombreux « experts » avaient dû se moquer de
Noé et assurer au peuple qu’il n’y aurait aucun déluge.
Quelqu’un en avait-il déjà vu ? Les apostats du temps de
Pierre se servaient de ce même argument pour « prouver »
que le Jour du Seigneur n’arriverait jamais (2 Pi. 3 : 3ss).
Si vous comparez notre monde avec celui de Noé, vous
constaterez des parallèles effrayants. Le peuple se mul-
tipliait (Gen. 6 : 1) ; le monde était rempli de méchanceté
(Gen. 6 : 5) et de violence (Gen. 6 : 11, 13). Le non-respect
des lois abondait. Les vrais croyants étaient une minorité
et personne ne leur prêtait attention ! Mais le déluge vint
et la totalité de la population de la terre fut détruite. Oui,
Dieu juge ceux qui rejettent sa vérité.
Sodome et Gomorrhe (2 : 6). Cette histoire se trouve
en Genèse 18 et 19, et l’opinion que se fait Dieu des habi-
tants de ces deux villes se trouve en Genèse 13 : 13 : « Les
gens de Sodome étaient fort mauvais et pécheurs envers
l’Éternel ». Pierre dit qu’ils étaient « impies » et Jude dit
« qu’ils se livraient […] à la débauche et recherchaient
des unions contre nature » (v. 7). Les hommes de Sodome
se livraient à des conduites déréglées et accomplissaient
des actes illégaux (2 Pi. 2 : 7-8). Puisque la Loi de Moïse
n’avait pas encore été donnée, le mot illégal ne peut se
référer à aucune loi juive. Dans quel sens leurs actes déré-
glés pouvaient-ils être « illégaux » ? Ils étaient contrai-
res à la nature (voir Rom. 1 : 24-27). Le péché flagrant
de Sodome et des autres villes était la sexualité contre
nature, la sodomie et la conduite homosexuelle, péché qui
est clairement condamné par l’Écriture (Rom. 1 : 24-27 ;
1 Cor. 6 : 9 ; Lév. 18 : 22).
Malgré l’intercession d’Abraham (Gen. 18 : 22ss) et
l’avertissement de dernière minute de Loth, les gens de
44
2 Pierre 2 : 1-9

Sodome périrent dans le feu et le soufre. Lorsque Loth


quitta la cité, le peuple était encore certain que tout était
normal ; puis le feu tomba (Luc 17 : 28-29). Comme Dieu
ne les a pas épargnés, il n’épargnera pas non plus les
pécheurs actuels qui, volontairement, rejettent sa vérité
et renient son Fils. Dieu ensevelit Sodome et Gomorrhe,
probablement sous la mer Morte. Aujourd’hui encore,
ces exemples peuvent servir à prévenir les pécheurs de la
colère à venir.
Ayant cité ces trois exemples d’un jugement sûr et cer-
tain, Pierre applique alors la leçon au sujet qu’il traite, les
maîtres du mensonge (2 : 9b). Dieu a réservé ces injustes
pour une punition spéciale le jour du jugement. Les faux
maîtres auront beau avoir eu du succès (car « beaucoup »
les suivent), mais, à la fin, ils seront condamnés. Leur
jugement se prépare dès maintenant (« leur perdition n’est
pas en sommeil » v. 3) et ce qui a été préparé pour eux
leur sera appliqué au dernier jour.
Quel contraste entre ces faux enseignants et les vrais
enfants de Dieu ! Nous avons un héritage qui nous est
réservé (1 Pi. 1 : 4) car Jésus-Christ prépare une demeure
pour nous dans les cieux (Jean 14 : 1-6). Nous n’attendons
pas le jugement, mais la venue du Seigneur qui emmènera
son peuple dans la gloire ! « Car Dieu ne nous a pas des-
tinés à la colère, mais à la possession du salut par notre
Seigneur Jésus-Christ » (1 Thes. 5 : 9).
Pierre tourne maintenant son attention vers les
croyants eux-mêmes. Comment peuvent-ils rester fidèles
au Seigneur dans un monde si pourri ?

Les vrais croyants sont délivrés


(2 Pierre 2 : 5-9)
Le but de Pierre n’était pas uniquement de dénoncer
les apostats ; il voulait aussi encourager les vrais croyants.
Une fois de plus, il retourna dans l’Ancien Testament
pour citer deux exemples de délivrance.
Noé (2 : 5). Cet homme de foi a vécu une double déli-
vrance. D’abord, Dieu l’a délivré des souillures du monde
dans lequel il vivait. Pendant cent vingt ans, fidèlement,
45
Soyez vigilants

Noé a proclamé la Parole de Dieu à un peuple qui ne vou-


lait pas croire en elle. Lui et sa femme étaient entourés
d’une obscurité morale et spirituelle, et pourtant, leur
lumière continua de briller. Dieu n’a pas protégé Noé et
sa famille en les isolant du monde, mais en les rendant
capables de rester purs au milieu de la corruption. À tra-
vers Jésus-Christ, nous avons aussi à « fuir la corruption
qui existe dans le monde par la convoitise » (1 : 4).
Notre Seigneur a prié le Père céleste : « Je ne te prie
pas de les ôter du monde, mais de les garder du Malin »
(Jean 17 : 15). Imaginez-vous Noé et sa femme devant
élever une famille dans un monde tellement pervers qu’ils
ne pouvaient même pas avoir de véritables amis ! Dieu
trouva pourtant trois femmes pour ses trois fils et proté-
gea sa maison contre les souillures du monde.
Mais Dieu a aussi sauvé Noé et sa famille du juge-
ment du monde. Le déluge qui apporta la condamnation
au monde éleva Noé et sa famille au-dessus du jugement.
Ils étaient en toute sécurité dans l’arche du salut. Dans
sa première épître, Pierre voit dans l’arche l’image de
notre salut en Jésus-Christ (1 Pi. 3 : 20-22). Le monde fut
submergé par le baptême du déluge, mais Noé fut élevé,
image de la résurrection et du salut.
Il est évident que Pierre voulait donner à ses lecteurs
l’assurance que, le jour où viendra le jugement, ils seront
en sécurité. Jésus-Christ est notre « arche du salut ». Il
nous délivre de la colère à venir (1 Thes. 1 : 10). Dieu a
promis que la terre ne sera plus jamais jugée par l’eau,
mais qu’il adviendra un jugement par le feu (2 Pi. 3 : 10ss).
Par contre, ceux qui ont eu foi en Jésus-Christ n’auront
jamais à faire face à ce jugement (Jean 5 : 24), parce qu’il
a porté leur jugement sur la croix.
Loth (2 : 6-8). Abraham avait emmené son neveu Loth
quand il quitta Ur pour s’installer dans le pays de Canaan.
Mais Loth fut davantage un problème qu’une bénédiction.
Quand Abraham, lors d’une défaillance de sa foi, des-
cendit en Égypte, Loth le suivit et goûta quelque peu au
« monde » (Gen. 12 : 10 à 13 : 1). Quand Loth devint riche,
il dut se séparer d’Abraham, ce qui le priva de la pieuse
influence de son oncle. Quel privilège pour Loth d’avoir
46
2 Pierre 2 : 1-9

pu cheminer avec Abraham qui, lui, avait pu marcher avec


Dieu ! Et combien Loth allait dilapider ses privilèges !
Quand Loth eut à choisir un nouveau terrain pour s’éta-
blir, il le fit de la manière qu’il avait apprise en Égypte
(Gen. 13 : 10). Abraham put sortir Loth d’Égypte, mais
Loth ne put sortir l’Égypte de son cœur. Loth « dressa
ses tentes en direction de Sodome » (Gen. 13 : 12) et fina-
lement il alla s’installer à Sodome même (Gen. 14 : 12).
Dieu se servit même d’une guerre locale pour essayer de
sortir Loth de Sodome, mais celui-ci y retourna, car son
cœur était là-bas.
Il est difficile pour nous de comprendre Loth. Pierre
explique clairement que Loth était sauvé (« Loth le
juste ») et nous nous demandons ce qu’il faisait dans une
ville aussi dépravée que Sodome. Si nous comprenons
bien Genèse 19, Loth avait au moins quatre filles dont
deux avaient épousé des hommes de Sodome. Tout le
temps qu’il vécut à Sodome, son âme était « torturée » et
« profondément troublée » par la conduite pernicieuse du
peuple. Peut-être pensait-il pouvoir changer cela ? Si tel
était le cas, il a lamentablement échoué.
Dieu a rendu Loth et sa famille capables de ne pas
se souiller au beau milieu de cette fosse nauséabonde et
remplie d’iniquités. Dieu a ainsi secouru Loth et deux de
ses filles avant que le jugement n’atteigne Sodome et les
autres villes de la plaine (Gen. 19). Loth n’a pas été sauvé
grâce à un mérite personnel. Il a été secouru parce qu’il
était un croyant et parce que son oncle Abraham avait prié
pour lui. Abraham, avait plus d’influence hors de Sodome
que Loth dans la ville. Loth avait perdu sa propre influen-
ce sur sa famille, car ses filles mariées et leurs époux se
moquaient de ses avertissements et sa propre femme déso-
béit à Dieu et mourut.
Loth choisit de vivre à Sodome, alors qu’il aurait pu
éviter de subir la mauvaise influence de la cité ; mais
beaucoup de personnes aujourd’hui n’ont pas réellement
le choix et doivent vivre entourées des souillures de ce
monde. Pensez à ces esclaves chrétiens qui ont dû servir
des maîtres païens, à ces femmes chrétiennes mariées à
des hommes non sauvés ou à ces enfants croyants vivant
47
Soyez vigilants

avec des parents incroyants. Des employés chrétiens tra-


vaillant dans des bureaux et des usines sont forcés de voir
et d’entendre des choses qui peuvent facilement salir leur
esprit et leur cœur. Pierre assure à ses lecteurs et à nous-
mêmes que Dieu sait comment « délivrer de l’épreuve les
hommes pieux » (2 Pi. 2 : 9), afin que nous puissions vivre
victorieusement !
Il peut aussi nous sauver du jugement. Dans le cas de
Noé, ce fut un jugement par l’eau ; dans le cas de Loth, ce
fut un jugement par le feu. Les villes de la plaine furent
emportées dans un violent bouleversement quand tout le
pays devint une vaste fournaise de feu et de soufre. C’est
un parallèle à l’avertissement de Pierre au sujet du juge-
ment de feu (3 : 10ss).
Pierre ne présente pas Loth comme un exemple de vie
solitaire, mais plutôt comme l’exemple de quelqu’un que
Dieu a sauvé des vices et de la condamnation. Dans un
certain sens, Loth a même été secouru contre sa volonté,
car les anges ont dû le saisir par la main pour le sortir
de la ville (Gen. 19 : 16). Loth est entré dans Sodome et
Sodome est entrée dans Loth, et il eut beaucoup de diffi-
cultés à la quitter.
Notre Seigneur nous présente à la fois Noé et Loth
pour nous avertir que nous devons être prêts pour son
retour (Luc 17 : 26-37). Les habitants de Sodome jouis-
saient de leurs plaisirs tous les jours, sans tenir compte
du jugement qui allait venir ; quand il arriva, personne
n’était préparé. « C’est pourquoi, bien-aimés, dans cette
attente, efforcez-vous d’être trouvés par lui sans tache et
sans défaut dans la paix » (2 Pi. 3 : 14).
Mais le même Dieu qui délivre les gens pieux réserve
les impies pour le jugement. Quelqu’un a dit très juste-
ment que si Dieu ne jugeait pas les villes de nos pays,
il devrait s’excuser auprès de Sodome et de Gomorrhe.
Pourquoi le jugement de Dieu tarde-t-il à venir ? Parce
que Dieu « ne retarde pas l’accomplissement de sa pro-
messe […] Il use de patience envers vous, il ne veut pas
qu’aucun périsse mais il veut que tous arrivent à la repen-
tance » (2 Pi. 3 : 9). Au temps de Noé, la société a eu cent
vingt ans pour se repentir et croire, mais elle a rejeté la
48
2 Pierre 2 : 1-9

vérité. Malgré la fragilité de l’exemple et du témoignage


de Loth, celui-ci représentait la vérité ; mais ses voisins
pervers ne voulaient rien avoir à faire avec Dieu.
L’époque actuelle n’est pas uniquement comme
« les jours de Noé », elle ressemble aussi aux « jours de
Loth ». De nombreux croyants ont abandonné la sépara-
tion d’avec le péché et se compromettent avec le monde.
L’église professante a un témoignage très faible devant
le monde et les pécheurs ne croient pas réellement que
le jugement adviendra. La société est pleine d’immora-
lité, et particulièrement du genre de péchés pour lesquels
Sodome s’était rendue célèbre. On croirait que Dieu som-
meille et qu’il est indifférent aux moyens qu’utilisent les
pécheurs rebelles pour souiller le monde. Mais un jour le
feu tombera et il sera trop tard.
Le peuple de Dieu, aussi faible soit-il, sera délivré du
jugement par la grâce et la miséricorde de Dieu. Dieu ne
put pas juger Sodome avant que Loth et sa famille n’aient
quitté la ville. De la même manière, je crois que Dieu
n’enverra pas la désolation sur cette terre avant qu’il n’ait
enlevé son peuple pour l’amener au ciel. « Car Dieu ne
nous a pas destinés à la colère, mais à la possession du
salut par notre Seigneur Jésus-Christ, qui est mort pour
nous, afin que, soit que nous veillions, soit que nous dor-
mions, nous vivions ensemble avec lui » (1 Thes. 5 : 9-
10).
Un jour, bientôt, le feu tombera. Êtes-vous prêts ?

49
4

2 Pierre 2 : 10-16
Réservés pour
le jugement
Pierre n’en a pas fini avec les apostats ! Contrairement
à certains croyants d’aujourd’hui, Pierre était troublé par
l’infiltration des faux prophètes dans les églises. Il savait
que leur approche était subtile, mais leur enseignement
fatal, et il voulait absolument en avertir les églises.
Souvenez-vous cependant que Pierre a débuté cette
lettre avec un enseignement très positif sur le salut, la
croissance chrétienne et la fiabilité de la Parole de Dieu.
Il avait un ministère très équilibré et il est important
pour nous aujourd’hui de maintenir cet équilibre. Quand
Charles Spurgeon se mit à publier sa revue, il l’appela
L’épée et la truelle, faisant ainsi allusion aux ouvriers du
Livre de Néhémie qui tenaient d’une main leurs épées et
de l’autre leurs outils, pendant qu’ils réparaient les murs
de Jérusalem.
Certaines personnes agissent de façon purement néga-
tive et ne construisent jamais rien. Elles sont trop occu-
pées à combattre l’ennemi ! D’autres proclament être
« positives », mais ne défendent jamais ce qu’elles ont
construit. Pierre avait compris qu’il ne suffisait pas d’at-
taquer les apostats. Il avait aussi à donner un solide ensei-
gnement aux croyants des églises.
Dans cette partie de sa lettre, Pierre condamne les
apostats pour trois péchés spécifiques.

51
Soyez vigilants

Leurs injures (2 Pierre 2 : 10-12)


L’image donnée ici est celle de gens orgueilleux qui
veulent se construire eux-mêmes, tout en démolissant les
autres. Ils ne respectent aucune autorité et ne se privent
pas d’attaquer ou de diffamer des personnes haut placées.
Dieu a établi l’autorité dans ce monde et quand
nous résistons à l’autorité, nous résistons à Dieu
(Rom. 13 : 1ss). Les parents possèdent l’autorité sur leurs
enfants (Éph. 6 : 1-4) et les employeurs sur leurs employés
(Éph. 6 : 5-8). En tant que citoyens, nous chrétiens, nous
prions pour ceux qui ont l’autorité (1 Tim. 2 : 1-4), nous
leur montrons du respect (1 Pi. 2 : 11-17) et nous cher-
chons à glorifier Dieu par notre comportement. En tant
que membres d’une assemblée locale, nous devrions hono-
rer ceux qui ont une autorité spirituelle sur nous et cher-
cher à les encourager dans leur ministère (Héb. 13 : 7, 17 ;
1 Pi. 5 : 1-6).
Les gouvernements humains sont, d’une certaine
manière, donnés par Dieu pour aider à maintenir l’ordre
dans la société, afin que l’Église puisse remplir sa mis-
sion dans le monde et gagner les gens perdus à Christ
(1 Tim. 2 : 1-8). Nous devrions prier tous les jours pour
ceux qui possèdent l’autorité, afin qu’ils l’exercent selon
la volonté de Dieu. C’est une affaire grave pour un chré-
tien de s’opposer à la loi, et s’il le fait, il doit être sûr
que c’est bien là la volonté de Dieu. Il doit le faire d’une
façon qui glorifie Christ pour que les personnes innocen-
tes (même les employés du gouvernement qui ne sont pas
sauvés) ne soient pas appelées à en souffrir.
La raison de leurs injures (2 : 10). Une seule expres-
sion en donne la raison : la chair. La nature dépravée de
l’homme ne veut se soumettre à aucune autorité. « Fais
ce que tu veux ! » est son message permanent et de nom-
breuses personnes y adhèrent. Ces dernières années, on
a vu une pléthore de livres qui encourageaient les gens à
réussir à n’importe quel prix, quitte à blesser ou à intimi-
der les autres. La chose la plus importante selon ces livres
est de prendre soin de vous-mêmes – devenir « numéro

52
2 Pierre 2 : 10-16

un » – et de vous servir des autres comme des instruments


nécessaires à la réussite de vos propres aspirations.
La nature déchue de l’homme encourage l’amour-pro-
pre. Quand il s’agit de leur ego, ces apostats sont prêts à
tout pour se mettre en avant et se protéger eux-mêmes.
Leur attitude est complètement opposée à celle de notre
Seigneur qui, volontairement, s’est dépouillé lui-même
pour devenir un serviteur et pour mourir en tant que victi-
me pour nos péchés (voir Phil. 2). Ces hommes que Pierre
décrit étaient présomptueux, ce qui veut dire qu’ils par-
laient de manière « très osée et très hardie » aux personnes
qui avaient de l’autorité. Il y a une hardiesse qui est héroï-
que, mais il y a aussi une hardiesse qui est satanique.
Ces hommes étaient aussi présomptueux, ce qui veut
dire qu’ils ne vivaient que pour se plaire à eux-mêmes. Ils
étaient arrogants et allaient jusqu’à mettre Dieu au défi de
leur donner ce qu’ils voulaient ! Proverbes 21 : 24 en fait
une description parfaite. Alors qu’extérieurement ils sem-
blent servir Dieu et prendre soin des gens, intérieurement
ils nourrissent leur propre ego et agissent dans leur propre
intérêt.
Dans leur arrogance, « ils ne craignent pas d’injurier
les gloires ». Comme il est fait référence aussitôt à « ceux
qui sont exaltés » dans des positions d’autorité, les anges
semblent être visés ici puisque, dans le verset suivant,
Pierre s’y réfère. Ces apostats injurient même les anges !
Et ils ne tremblent même pas quand ils le font ! Ils sont
tellement orgueilleux qu’ils défient même Dieu de les
juger !
Le sérieux de leurs injures (2 : 11). Les anges sont
injuriés par les apostats, mais les apostats ne sont pas
injuriés par les anges ! Car même les anges, bien supé-
rieurs en force et en puissance, ne s’introduiront pas dans
une sphère qui n’est pas la leur. Les anges se souviennent
de la rébellion de Lucifer et savent combien sérieuse est
la révolte contre l’autorité de Dieu. Si Dieu a déjà jugé
les anges rebelles, combien plus va-t-il juger les hommes
rebelles !
Il est dit ici que les anges pieux ne parlent pas contre
les anges déchus. Ils laissent au Seigneur le soin de juger.
53
Soyez vigilants

Nous apprendrons encore davantage sur ce sujet quand


nous étudierons la lettre de Jude qui traite le thème des
anges aux versets 8-9.
Dire du mal des autres est un grand péché, et ceux
qui appartiennent à Dieu doivent l’éviter. Il peut arriver
que nous ne respections pas certaines personnes dans leur
fonction, mais nous devons respecter la position qu’ils
occupent, car toute autorité vient de Dieu. Les chrétiens
qui s’en prennent aux membres du gouvernement, allant
même jusqu’à les traîner dans la boue, devraient lire et
méditer Tite 3 : 1-2 : « Rappelle-leur d’être soumis au gou-
vernement et aux autorités, d’obéir, d’être prêts à toute
œuvre bonne, de ne médire de personne, d’être paisibles,
conciliants, pleins de douceur envers tous les hommes ».
Quand Daniel refusa la nourriture du roi, il le fit
d’une manière très polie qui ne choqua pas ses gardiens
(Dan. 1). De même, quand les apôtres refusèrent d’obéir
aux ordres du sanhédrin qui leur demandait de ne plus
prêcher au nom de Jésus-Christ, ils agirent de manière
très polie. Ils respectèrent l’autorité, tout en désobéis-
sant à l’ordre. Quand nous laissons libre cours à la chair,
l’orgueil se manifeste, et alors nous nous servons de nos
langues comme des armes au lieu d’être des outils : « Les
paroles de sa bouche sont fraude et tromperie ; il renonce
au discernement, au bien » (Ps. 36 : 4).
Le jugement de leurs injures (2 : 12). Pierre compare
ces faux maîtres à « des animaux dépourvus de raison »
dont la seule destinée est d’être abattus ! À la fin de ce
chapitre, il les compare à des porcs et à des chiens ! Les
animaux ont une vie, mais ils vivent simplement d’ins-
tinct. Il leur manque la sensibilité délicate que l’être
humain possède. Jésus nous avertit d’ailleurs de ne pas
jeter les choses précieuses aux bêtes qui ne peuvent les
apprécier (Matt. 7 : 6).
Un jour, je fis une visite pastorale dans une maison
où avait eu lieu un décès. Avant que je ne puisse faire un
pas vers la porte, un immense chien se mit à aboyer sans
relâche comme si j’étais venu pour voler. J’ai ignoré ses
menaces car je savais qu’il n’agissait que par instinct. Il
faisait ce bruit à propos d’une chose dont il ignorait tout !
54
2 Pierre 2 : 10-16

Son maître dut le ramener à sa niche pour que je puisse


entrer sain et sauf dans la maison et consoler cette famille
dans l’affliction.
Il en est ainsi avec les apostats. Ils font beaucoup de
bruit au sujet de choses qu’ils ne connaissent pas. La tra-
duction de 2 Pierre 2 : 12 dans la version Semeur dit qu’ils
se répandent en injures « contre ce qu’ils ne connaissent
pas ». La version Parole vivante précise : « contre tout ce
qui dépasse leur compréhension ». Quand des élèves de sa
classe faisaient beaucoup de bruit, une institutrice avait
l’habitude de dire : « Ce sont les tonneaux vides qui font
le plus de bruit ! » Ainsi font les apostats !
Il est affligeant de constater que les médias donnent
la parole aux « grandes gueules » que sont ces faux maî-
tres, au lieu de transmettre « le mince filet de voix » du
Seigneur quand il parle à travers ceux qui lui sont fidè-
les. Il est encore plus affligeant de voir que des person-
nes innocentes sont fascinées par « ces discours grandilo-
quents et creux » (2 : 18) et qu’elles ne peuvent discerner
ce qui est vérité de ce qui est propagande. La vérité de la
Parole de Dieu conduit au salut, mais les mots arrogants
des apostats ne conduisent qu’à la condamnation.
Ces « animaux dépourvus de raison » sont voués à
la destruction, vérité que Pierre mentionne souvent en
2 Pierre 2 (v. 3-4, 9, 12, 17, 20). Alors qu’ils cherchent
à détruire la foi, ils provoquent eux-mêmes leur propre
destruction. Ils seront « corrompus par leur propre corrup-
tion ». Leur véritable nature les entraînera vers la destruc-
tion, comme le porc retourne dans sa fange et le chien
dans son vomi (2 : 22). Malheureusement, avant que ces
événements se produisent, ces gens peuvent encore cau-
ser de grands dommages moraux et spirituels.

Leurs plaisirs (2 Pierre 2 : 13-14a)


Les mots traduits par volupté et festoyer ont le sens de
plaisir sensuel. Ils contiennent aussi l’idée de luxure, de
mollesse et d’extravagance. Grâce aux largesses de ceux
qui les soutiennent (2 Pi. 2 : 3), les apostats jouissent d’un
niveau de vie très élevé. Dans notre propre société, il y a
55
Soyez vigilants

de ces gens qui récoltent des fonds pour leur œuvre, alors
qu’ils vivent dans des maisons de grand standing, condui-
sent des automobiles luxueuses et portent des vêtements
de luxe. Quand nous nous souvenons que Jésus devint
pauvre pour nous rendre riches, leur style de vie tapageur
semble sans aucune commune mesure avec l’enseigne-
ment du Nouveau Testament.
Non seulement ils trompent les autres, mais ils se
trompent aussi eux-mêmes ! Ils veulent « prouver » par la
Bible que leur style de vie est correct. Aux temps anciens,
il était toléré que le peuple se livre à la volupté la nuit,
mais ces gens osent s’adonner à la volupté en plein jour,
tellement ancrés qu’ils sont dans leurs habitudes. Une
personne peut être si dépendante de ses vices qu’elle se
met à croire que ce sont des vertus.
Si ces apostats menaient cette vie en dehors de l’égli-
se, nous pourrions ne pas être concernés, mais ils font
partie intégrante de notre communauté ! Ils partageaient
même les agapes que l’Église primitive organisait pour
commémorer la célébration de la cène du Seigneur
(1 Cor. 11 : 20-34). Il fut un temps où les croyants les plus
pauvres pouvaient bénéficier d’un repas décent, grâce à
la générosité de chrétiens qui jouissaient d’un niveau de
vie meilleur. Mais les apostats se servaient de ces agapes
comme d’occasions où ils pouvaient étaler leur richesse
et impressionner des personnes qui manquaient de discer-
nement.
Au lieu d’apporter la bénédiction à la communauté,
ces faux maîtres étaient des « taches » et des « souillures »
qui salissaient l’assemblée. D’une certaine façon, leur
comportement lors de ces festins salissait les autres parti-
cipants et déshonorait le nom du Seigneur. C’est la Parole
de Dieu qui nous aide à enlever les taches et les souillures
(Éph. 5 : 26-27) ; mais ces maîtres-là n’enseignaient pas la
vérité de la Parole, ils tordaient l’Écriture pour lui faire
dire ce qu’ils voulaient (2 Pi. 3 : 16).
Cette souillure cachée est une chose mortelle. Les
pharisiens en étaient également coupables (Matt. 23 : 25-
28). Une fausse doctrine conduit inévitablement à vivre
de manière dissolue, et une vie dissolue encouragera la
56
2 Pierre 2 : 10-16

fausse doctrine. L’apostat doit « ajuster » la Parole de


Dieu ou changer sa manière de vivre, et il n’est pas prêt à
changer son style de vie ! Ainsi, partout où il va, il souille
secrètement les gens et leur facilite l’accès au péché. Il
est possible de participer à la vie d’une église et d’en être
souillé !
Il est vrai que nos églises ont besoin d’exercer l’auto-
rité et de pratiquer la discipline. L’amour chrétien ne
signifie pas que nous devons tolérer les fausses doctrines
et tout style de vie. La Bible dit clairement que certaines
choses sont justes et d’autres mauvaises. Aucun chrétien
dont la foi et la conduite sont contraires à la Parole de
Dieu ne peut se permettre de partager le repas du Seigneur
ou d’exercer un ministère spirituel dans l’église. Son
influence néfaste ne se verra pas immédiatement mais
créera, par la suite, de sérieux problèmes.
2 Pierre 2 : 14 fait ressortir clairement que les apostats
fréquentent ces rencontres de l’église pour deux raisons :
d’abord, pour satisfaire leur propre désir, ensuite, pour
rallier des convertis à leur cause.
Ils gardent les yeux ouverts, cherchant des « âmes mal
affermies » qu’ils peuvent attirer vers le péché. Paul lance
des avertissements contre d’autres apostats qui « s’in-
troduisent dans les maisons et qui captivent certaines
femmes chargées de péchés, et agitées par des passions
variées » (2 Tim. 3 : 6). Plus d’un « serviteur » s’est servi
de la religion comme d’un vêtement pour couvrir ses pro-
pres débauches. Certaines femmes deviennent particuliè-
rement vulnérables dans un contexte de cure d’âme et ces
hommes en profitent alors.
Dans l’une des paroisses dont j’étais le pasteur, j’avais
remarqué un jeune homme dans la chorale. Il se démenait
pour faire croire qu’il était « un géant spirituel » aux autres
membres, notamment aux jeunes femmes. Il priait avec
ferveur et parlait souvent de sa marche avec le Seigneur.
Certaines personnes étaient très impressionnées, mais je
sentais que quelque chose ne tournait pas rond et qu’il
y avait du danger dans l’air. Sûr de lui, il commença à
fixer des rendez-vous à l’une des jolies jeunes filles qui,
comme par hasard, était une nouvelle convertie. En dépit
57
Soyez vigilants

de mes avertissements, elle continua à le fréquenter et


finit par être séduite. Je loue Dieu parce qu’elle fut secou-
rue et qu’aujourd’hui elle sert fidèlement Dieu, mais elle
a sûrement évité une terrible expérience.
La satisfaction de leurs envies est l’ambition prin-
cipale de ces faux prophètes : ils sont insatiables de
péché. Le verbe suggère « qu’ils sont incapables d’ar-
rêter ». Pourquoi ? Parce qu’ils vivent dans l’esclavage
(2 Pi. 2 : 18-19). Les apostats se considèrent eux-mêmes
comme des hommes « libres », alors qu’ils vivent dans
l’esclavage le plus terrible. Ils salissent tout ce qu’ils tou-
chent. Quand ils recrutent, ils créent des esclaves.
Ils séduisent les âmes mal affermies rappelle l’image
d’un pêcheur amorçant l’hameçon ou d’un chasseur posant
un piège. La même image est utilisée en Jacques 1 : 14,
où l’apôtre présente la tentation comme « la pose d’un
piège ». Satan sait qu’il ne pourra jamais nous piéger sans
qu’il y ait au départ un fin appât pour nous attirer. Satan
promit à Ève qu’elle et Adam deviendraient « comme
des dieux » s’ils mangeaient du fruit de l’arbre défendu
(Gen. 3 : 4-5) ; ils mordirent à l’hameçon et furent piégés.
Quelle sorte d’« hameçon » les apostats utilisent-ils
pour attraper les gens ? D’abord, ils leur offrent « la liber-
té » (2 Pi. 2 : 19). Cela signifie sûrement la perversion de la
grâce de Dieu : « ils changent en dérèglement la grâce de
notre Dieu » (Jude 4). « Depuis que vous êtes sauvés par
la grâce, argumentent-ils, vous avez la liberté de pécher.
Plus vous pécherez, plus vous expérimenterez la grâce de
Dieu ! » Paul répond à ces faux arguments en Romains 6,
un passage de l’Écriture que tout croyant devrait bien
connaître.
En plus de la « liberté », ils utilisent l’appât de « l’ac-
complissement personnel ». C’est l’un des mots magiques
de notre génération qui va de pair avec l’expression « fais
ce que tu veux, comme tu le veux ». Ils disent encore :
« La vie chrétienne qu’offre l’église est vieillotte et démo-
dée. Nous vous proposons un nouveau style de vie qui
vous aidera à vous réaliser et à trouver votre vrai moi ! »
Malheureusement, comme le fils prodigue, ces âmes ins-
tables qui se laissent prendre cherchent à se trouver elles-
58
2 Pierre 2 : 10-16

mêmes et finissent par se perdre elles-mêmes (Luc 15 : 11-


24). Dans la recherche de leur épanouissement personnel,
elles deviennent égocentriques et perdent les occasions de
croissance qu’offre le service du prochain.
Il ne peut y avoir ni liberté ni accomplissement en
dehors de la soumission à Jésus-Christ. Le théologien
écossais P. T. Forsyth (1848-1921) a dit : « Le but de la
vie n’est pas de trouver votre liberté mais de trouver votre
maître ». Comme un musicien doué trouve la liberté et
l’accomplissement en se mettant lui-même à l’école d’un
grand artiste, ou comme un athlète qui se met sous la dis-
cipline d’un grand entraîneur, ainsi le croyant trouve-t-il
la vraie liberté et son total accomplissement sous l’auto-
rité de Jésus-Christ.
Qui sont les personnes qui mordent à l’hameçon tendu
par les apostats ? Pierre les nomme des « âmes insta-
bles ». La stabilité est un facteur important pour une vie
chrétienne réussie. Comme un enfant qui doit d’abord
apprendre à se mettre debout avant de pouvoir marcher et
courir, ainsi le chrétien doit apprendre à « se tenir ferme
dans le Seigneur ». Paul et les autres apôtres cherchaient
à affermir leurs convertis dans la foi (Rom. 1 : 11 ; 16 : 25 ;
1 Thes. 3 : 2, 13). Pierre était certain que ses lecteurs
étaient « affermis dans la vérité présente » (2 Pi. 1 : 12) et
pourtant, il leur lance ces avertissements.

Leur révolte (2 Pierre 2 : 14b-16)


« Ils ont abandonné le droit chemin ». Les apostats
connaissent le vrai chemin, le sentier droit tracé par Dieu,
mais ils l’abandonnent délibérément pour suivre leur pro-
pre voie. Pas étonnant que Pierre les appelle « des animaux
dépourvus de raison » (2 : 12) et les compare à des bêtes
(2 : 22) ! « Ne soyez pas comme un cheval ou un mulet
sans intelligence », nous avertit le psalmiste (Ps. 32 : 9).
Le cheval aime foncer en avant et la mule aime être à la
traîne ; les deux peuvent vous éloigner du vrai chemin.
Les croyants sont des brebis et les brebis ont besoin de
rester près du berger, sous peine de se tromper de voie.

59
Soyez vigilants

Nous avons déjà constaté l’une des raisons de la


conduite impie des apostats : ils veulent satisfaire les
appétits de la chair. Mais il y a une seconde raison : ils
sont avides et veulent exploiter les gens pour leur pro-
fit personnel. Pierre mentionne cela en 2 Pierre 2 : 3 et il
y développe sa pensée. Non seulement la vue des faux
maîtres est contrôlée par leurs passions (v. 14a), mais leur
cœur est contrôlé par l’avidité. Ils vivent dans l’esclavage
du plaisir et de l’argent !
En fait, ils deviennent de plus en plus habiles pour
obtenir ce qu’ils recherchent. Ils « sont passés maîtres
dans l’art de se remplir les poches », traduit Parole vivan-
te (v. 14b). Ils savent exactement comment motiver les
gens pour qu’ils donnent de l’argent. Le vrai serviteur de
Dieu fait confiance au Père pour couvrir ses besoins et
cherche à ce que les gens grandissent à travers leurs dons.
L’apostat, par contre, fait confiance à son habilité à susci-
ter des dons, laissant les gens dans un état pire que celui
dans lequel il les a trouvés. Il sait comment exploiter les
instables et les innocents.
Il n’y a certainement aucun mal à ce que des organisa-
tions chrétiennes partagent des sujets de prière avec leurs
amis à propos de leurs besoins et projets. Ma femme et
moi recevons de nombreuses publications et lettres de ce
genre et, franchement, nous en jetons certaines sans les
avoir lues. Nous avons appris que ces œuvres ne sont
pas toujours dignes de confiance, leurs appels dramati-
ques n’étant pas toujours fondés sur des réalités, et que
les fonds récoltés ne sont pas toujours utilisés comme ils
devraient l’être. Les autres, nous les lisons avec soin, nous
en discutons, nous prions pour voir si Dieu veut que nous
nous investissions dans cette œuvre. Nous savons que
nous ne pouvons pas soutenir chaque œuvre que Dieu a
laissé croître, aussi essayons-nous d’exercer notre discer-
nement et d’investir dans les missions que Dieu a choisies
pour nous.
Quand Pierre a écrit au sujet des pratiques sournoises
de ces gens, il s’est exclamé en disant : « Enfants de malé-
diction ! » Ils n’étaient pas des enfants « bénis » de Dieu,
mais les enfants maudits du diable (Jean 8 : 44). Ils peu-
60
2 Pierre 2 : 10-16

vent réussir à accumuler sur leur compte en banque, mais


à la fin, devant le trône de Dieu, ils seront déclarés en
banqueroute : « Retirez-vous de moi, maudits, allez dans
le feu éternel préparé pour le diable et pour ses anges »
(Matt. 25 : 41). « Et que servirait-il à un homme de gagner
le monde entier s’il perd son âme ? » (Matt. 16 : 26).
La cupidité est cet insatiable désir à vouloir de plus en
plus d’argent, de plus en plus de pouvoir, de plus en plus
de prestige. Une âme cupide n’est jamais satisfaite. Voilà
ce qui explique pourquoi l’amour de l’argent est la racine
de toutes sortes de maux (1 Tim. 6 : 10). En effet, quand
une personne recherche de plus en plus d’argent, elle
commettra n’importe quel péché pour satisfaire ce désir.
Elle a rompu les deux premiers des dix commandements,
car l’argent est devenu pour elle son dieu et son idole. Il
n’y a plus qu’un pas à franchir pour briser les autres com-
mandements : voler, mentir, commettre l’adultère, pren-
dre le nom de Dieu en vain, etc. Il n’est pas étonnant que
Jésus nous ait avertis : « Gardez-vous attentivement de
toute cupidité » (Luc 12 : 15).
J’ai lu que des habitants d’Afrique du Nord ont imagi-
né une méthode facile pour attraper les singes. Ils font un
trou dans une gourde, juste de la taille du bras du singe,
puis ils remplissent la gourde avec des noix et l’accro-
chent à un arbre. La nuit, le singe s’approche de la gourde
pour attraper les noix, seulement il ne peut plus retirer sa
patte de la gourde. Bien sûr, il pourrait lâcher les noix et
retrouver la liberté, mais il ne veut pas lâcher les noix ! Il
finit par être capturé à cause de sa cupidité. Nous pouvons
nous attendre à un tel comportement stupide de la part
d’un animal, mais sûrement pas de la part d’un être créé à
l’image de Dieu. Et pourtant, cela arrive tous les jours.
Pierre connaissait bien son Ancien Testament. Il s’est
déjà servi de Noé et de Loth pour illustrer ses paroles.
Ici, en 2 Pierre 2 : 15-16, il se sert du prophète Balaam.
L’histoire de Balaam se trouve dans Nombres 22-25 ; pre-
nez maintenant le temps de la lire.
Balaam est un personnage mystérieux, un prophète
païen qui essaie de maudire les Juifs. Balaq, le roi des
Moabites, avait peur d’Israël et s’était donc tourné vers
61
Soyez vigilants

Balaam pour solliciter son aide. Balaam savait que c’était


mal de coopérer avec Balaq, mais son cœur était cupide
et il voulait obtenir l’argent et les honneurs que Balaq lui
avait promis. Bien que connaissant la volonté de Dieu, il a
délibérément abandonné le droit chemin pour se perdre. Il
est la parfaite illustration des apostats et de leur cupidité.
Dès le commencement, Dieu demanda à Balaam de ne
pas aider Balaq ; Balaam, au début, obéit et renvoya les
messagers. Mais quand Balaq lui envoya encore plus de
princes et lui promit encore plus d’argent et d’honneurs,
Balaam décida de « prier encore à ce sujet » et de revoir sa
position. La deuxième fois, Dieu testa Balaam et lui per-
mit d’accompagner les princes. Ceci n’était pas la volonté
réelle de Dieu, ce n’était qu’une autorisation donnée pour
voir comment le prophète allait agir.
Balaam saisit cette chance ! Mais quand il commença
à s’éloigner, Dieu réprimanda le prophète désobéissant à
travers la bouche de son ânesse. Combien remarquable
est le fait que les animaux obéissent à Dieu, même quand
leurs maîtres ne le font pas ! (Lire Ésaïe 1 : 3.) Dieu permit
à Balaam d’aller vers ses autels et d’offrir ses sacrifices,
mais Dieu ne lui permit pas de maudire Israël. Bien au
contraire, Dieu fit que la malédiction de Balaam tournât
en bénédiction (Deut. 23 : 4-5 ; Néh. 13 : 2).
Balaam ne fut pas capable de maudire Israël, mais il
fut capable de dire à Balaq comment vaincre Israël. Tout
ce que les Moabites avaient à faire était d’inviter les Juifs
à devenir « de gentils voisins » et à festoyer ensemble
(Nomb. 25). Au lieu de maintenir sa position d’État sépa-
ré, Israël se compromit et se joignit aux orgies païennes
des Moabites. Dieu dut punir son peuple et des milliers de
Juifs moururent.
Vous pouvez voir en Balaam les deux aspects de
l’apostasie que Pierre développe dans ce chapitre : le désir
sensuel et la cupidité. À cause de son amour de l’argent,
Balaam entraîna Israël dans le péché de la sensualité. Il
était un homme qui pouvait recevoir les messages de Dieu,
mais il conduisit le peuple loin de Dieu ! Quand vous lisez
ses oracles, vous ne pouvez qu’être impressionné par
son éloquence ; et pourtant, il a délibérément désobéi à
62
2 Pierre 2 : 10-16

Dieu ! Balaam dit : « J’ai péché » (Nomb. 22 : 34), mais sa


confession n’était pas sincère. Il pria également : « Que je
meure de la mort de ceux qui sont droits » (Nomb. 23 : 10)
et pourtant, il ne fit rien pour vivre une vie de juste.
Parce que Balaam avait conseillé à Balaq de séduire
Israël, Dieu fit en sorte que Balaam soit jugé. Balaam fut
tué par l’épée quand Israël mit en déroute les Madianites
(Nomb. 31 : 8). On se demande qui a bien pu hériter de
toute la richesse qu’il avait gagnée par des voies tortueu-
ses. Pierre appelle ce gain « le salaire injuste ». Cette phra-
se nous rappelle cet autre simulateur, Judas, qui a reçu « le
salaire du crime » (Actes 1 : 18) et qui périt ensuite dans
la honte.
Nous aurons davantage à dire sur Balaam quand nous
étudierons Jude 11, mais dès maintenant, n’oublions pas
la leçon principale : il fut rebelle à la volonté de Dieu.
Comme les faux docteurs que Pierre décrit, Balaam
connaissait le droit chemin, mais délibérément, il choi-
sit la mauvaise route, car il voulait amasser de l’argent.
On le voit « jouant avec la volonté de Dieu », en essayant
de trouver un « point de vue différent » (Nomb. 22 : 41 ;
23 : 13, 27). Sans aucun doute, il avait reçu de Dieu un
don réel, car il proféra de magnifiques prophéties concer-
nant Jésus-Christ, mais il a prostitué ce don en voulant
acquérir richesses et honneurs.
Un administrateur de banque s’approcha d’un jeune
employé et lui dit à voix basse :
– Si je vous donne cinquante mille dollars, allez-vous
m’aider à falsifier les comptes ?
– Oui, c’est possible, répliqua l’homme.
– Le feriez-vous pour cent dollars ?
– Jamais de la vie ! répondit-il. Vous me prenez pour
un petit voleur de seconde zone ?
– Non, nous avons déjà la preuve que vous ne l’êtes
pas, dit l’administrateur. Mais il s’agit maintenant de
déterminer votre prix.
La personne qui est cupide détermine son prix et,
quand celui-ci est atteint, elle fera tout ce qu’on lui
demandera de faire, même se révolter contre Dieu. Pierre
nomme cette attitude folie. Le mot signifie « être déran-
63
Soyez vigilants

gé, être hors de son esprit ». Balaam pensait qu’il faisait


une chose judicieuse ; après tout, il tirait avantage d’une
situation qui ne se présenterait plus jamais. Mais toute
rébellion contre Dieu est folie et se termine toujours par
une tragédie. C’est quand l’enfant prodigue « revint à lui »
qu’il prit conscience de sa stupidité (Luc 15 : 17).
Pierre a donc condamné les trois péchés commis par
les faux prophètes : leurs injures, leurs plaisirs, leurs
révoltes. Tous ces péchés sont issus de l’orgueil et du désir
égoïste. Un vrai serviteur de Dieu est humble et cherche
à servir les autres (voyez le contraste avec Phil. 2 : 20-21).
Le vrai serviteur de Dieu ne pense pas à la louange et au
salaire, parce qu’il sert Dieu avec un cœur rempli d’amour
et d’obéissance. Il honore Dieu et les autorités que Dieu
a établies dans ce monde. En bref, le vrai serviteur se cal-
que sur le modèle de Jésus-Christ.
En ces derniers jours, il y aura une abondance de faux
prophètes qui chercheront du soutien. Ils sont doués et
expérimentés quand il s’agit de tromper le peuple et de
soutirer son argent. Il est important que le peuple de Dieu
reste ferme dans la vérité, qu’il sache comment discerner
si les Écritures sont tordues et quand le peuple est exploi-
té. Je remercie Dieu pour ses intermédiaires qui aident à
découvrir ces « rackets religieux », mais il y a encore un
réel besoin d’acquérir un discernement spirituel et une
connaissance accrue de la Parole de Dieu.
Tous les « escrocs religieux » ne pourront être ni
découverts ni mis hors circuit. Mais Dieu s’en occupera
un jour ! Comme des animaux, ils seront « capturés et
détruits » (2 Pi. 2 : 12). Ils obtiendront « le salaire de l’in-
justice » (2 : 13) en compensation de l’argent qu’ils ont
soutiré aux autres. En tant qu’« enfants de la malédiction »
(2 : 14), ils seront à tout jamais bannis de la présence du
Seigneur.
Ce sont des hommes et des femmes réservés pour le
jugement : ils ne pourront y échapper.

64
COLLECTION « SOYEZ » : COMMENTAIRES BIBLIQUES À LA PORTÉE DE
TOUS POUR COMPRENDRE ET METTRE EN PRATIQUE LA PAROLE DE DIEU.
À UTILISER SEUL OU EN GROUPE.
22 Warren W. Wiersbe

2 Pierre • 2 et 3 Jean • Jude • Soyez vigilants


2 Pierre • 2 et 3 Jean • Jude • Soyez vigilants
« Un grand nombre d’imposteurs se sont répandus à travers le monde
et égarent les gens. […] Prenez garde à vous-mêmes pour que vous ne
perdiez pas le fruit de nos efforts » (2 Jean 7 : 8 – Parole vivante).
Qui voudrait dépenser son temps et ses forces pour du vent ? Pas vous !
C’est pourtant le risque que vous prenez en adhérant à de fausses doctri-
nes ! Des imposteurs se revendiquent de la vérité tout en séduisant et en
semant discorde et divisions… Comment les démasquer ?
Ce danger existe depuis le commencement de l’Église ! Les lettres de 2

vigilants
Pierre, 2 Jean, 3 Jean et Jude aiguisent le discernement spirituel du lec-
teur contre toute contrefaçon. Pour ce faire, elles l’incitent à fonder sa vie
sur une connaissance intime du Seigneur : « Le croyant qui construit sa
vie sur la Parole de Dieu et qui attend la venue du Sauveur n’est pas près
d’être entraîné par les faux prophètes. Il sera enseigné par l’Esprit et se
fondera sur la sûre Parole de Dieu » – W. Wiersbe.
Que ce commentaire vous éveille à l’importance de ne pas vous laisser
duper par la supercherie religieuse : confiez-vous en celui qui a la puis-
sance de vous garder !
En supplément : des questions à la fin du livre permettent d’approfondir votre réflexion.

Warren W. Wiersbe • Pasteur, professeur et conférencier de renommée internationale.


Auteur de nombreux livres dont Quand la vie chancelle et les commentaires du Nouveau

biblique
Testament de la collection « Soyez ».
W. Wiersbe
biblique

commentaire
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2 Pierre • 2 et 3 Jean • Jude


Texte de Parole vivante inclus
ISBN 978-2-910246-38-9

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